1995
en janvier
Partis du pays Pachtoun (sud), plusieurs milliers de taliban ont entrepris de marcher sur Kaboul.
vendredi 10 février
A l’ouest de Kaboul, les taliban se sont emparés de Maidan Shahr, une localité contrôlée par le Hezb-e-Islami d’Hekmatyar.
mardi 14 février
Les taliban ont enlevé au chef islamiste Gulbuddin Hekmatyar la ville de Charasyab, située à vingt-cinq kilomètres au sud de Kaboul. Ils arrivent aux portes de la capitale afghane.
mercredi 22 février
Mahmoud Mestiri, chef de la mission de paix de l'ONU pour l'Afghanistan, a informé les membres du futur conseil dirigeant, qui devait succéder au président Burhanuddun Rabbani, que son plan de paix « a échoué ».
du lundi 6 au dimanche 12 mars
Le commandant Massoud, allié de Rabbani, a chassé les taliban de toutes les positions qu'ils occupaient dans Kaboul dont il devient le maître.
dimanche 19 mars
Le commandant Massoud a réussi à forcer les taliban à évacuer Charasyab.
en mars
Le cheikh hazara Abdoul Ali Mazari, leader du Wahdat, coalition chiite soutenue par l'Iran, est mort à Ghazni aux mains des Talibans.
Massoud repousse les taliban et les miliciens chiites du Wahdat.
jeudi 3 août
L’organisation islamiste afghane des taliban a forcé un avion Il-76 de la compagnie Aérostan du Tatarstan à atterrir dans ce pays. Les sept membres d'équipage russes ont été faits prisonniers.
mardi 5 septembre
La ville de Herat (ouest) tombe aux mains des taliban.
mardi 12 septembre
Les milices taliban qui ont pris le contrôle d'Herat, la semaine dernière, interdisent aux femmes de travailler dans les services publics et aux filles de fréquenter l'école. Ces mêmes mesures sont appliquées à Kandahar depuis plusieurss mois.
dimanche 24 septembre
L'ambassade de France à Kaboul, qui représente tous les Etats membres de l'Union Européenne, recommande aux européens de quitter « temporairement » le pays avant que les liaisons aériennes ne soient interrompues.
lundi 25 septembre
Expiration de l'ultimatum des taliban au gouvernement de Kaboul.
mardi 10 octobre
Offensive éclair lancée par les taliban, dans la nuit, qui leur a permis de percer la ligne de défense des forces loyales au président Rabbani. Offensive favorisée par la trahison de certains commandants d'unité. Les taliban se sont emparés de Charasyab (l'ancien quartier général du chef intégriste Hekmatyar) établissant la nouvelle ligne de front à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Ils ont en outre récupéré beaucoup d'armes.
mardi 17 octobre
Des négociations se sont ouvertes à Jalalabad entre les différentes factions et les combats ont perdu de leur intensité.
samedi 21 octobre
Onze personnes ont été tuées et seize autres blessées par la chute d'une roquette sur un marché de Kaboul, probablement tirés par les taliban qui campent à une trentaine de kilomètres au sud de la ville.
dimanche 22 octobre
Des avions non identifiés ont lâché quatre bombes sur un quartier de Kaboul blessant trois personnes.
mardi 24 octobre
Une éclipse totale du Soleil est visible sur une grande partie du sud de l’Asie, de l’Iran à l’Indonésie.
mardi 7 novembre
Les taliban ont tiré des roquettes sur Kaboul faisant au moins deux morts.
mercredi 8 novembre
Les taliban ont de nouveau tiré sur Kaboul : quatre morts et quatre blessés dans la population civile. La ligne de front se trouve à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Les cibles des taliban sont l'aéroport et le quartier abritant le ministère de la Défense et la Présidence.
jeudi 16 novembre
Les taliban lancent une nouvelle offensive sur Kaboul.
samedi 18 novembre
Le gouvernement afghan a repoussé non sans peine une « attaque massive » (un millier d’hommes et une quinzaine de chars) des taliban qui se sont repliés en emmenant une centaine de prisonniers.
lundi 20 novembre
Les forces fidèles au président Rabbani ont du opérer ce qu'elles appellent un « retrait tactique » des environs de Chakari devant les taliban.
mardi 21 novembre
Les taliban ont enlevé deux positions clés des environs de Kaboul.
mercredi 22 novembre
Les taliban se sont de nouveau approchés de Kaboul dont ils ne sont qu'à une quinzaine de kilomètres. Des chasseurs-bombardiers « n'appartenant pas aux forces gouvernementales » ont pilonné la banlieue d'Ashfar (ouest de la capitale) sans faire à priori de victime.
samedi 25 novembre
Les forces gouvernementales ont repris l'offensive au sud et à l'est de la capitale et récupéré un certain nombre de positions, dans l'espoir de couper l'approvisionnement des « rebelles » islamistes.
dimanche 26 novembre
En milieu de matinée, les taliban ont lancé le plus meurtrier de leurs raids aériens contre Kaboul (quartier diplomatique et quartier commerçant du centre) faisant trente-neuf morts, dont une dizaine d'enfants, et près de cent cinquante blessés : trois avions en provenance de Kandahar (bastion du mouvement) ont effectué quatre passages en larguant des bombes « classiques » et des bombes à fragmentations, et en parachutant des mines antipersonnel qui ont explosé juste avant de toucher le sol.
mercredi 29 novembre
A l'est de Kaboul, les forces gouvernementales ont lancé une grande offensive, reprenant une vingtaine de kilomètres de terrain aux taliban.
samedi 9 décembre
Dans la soirée, l'aviation gouvernementale a effectué trois raids contre une importante base des taliban aux portes de Kaboul. Le ministère de la Défense estime à vingt-sept le nombre des victimes.
dimanche 17 décembre
Dix fidèles ont été tués dans une mosquée du centre de Kaboul par un tir de roquettes attribué aux talibans, et deux autres personnes ont aussi tués dans le centre-ville. Vingt et une roquettes sont tombées au total.
1996
samedi 3 février
Le blocus quasi-complet de Kaboul qui dure depuis deux semaines, a conduit le Comité internationale de la Croix-Rouge à lancer une opération humanitaire d'urgence avec la mise en place d'un pont aérien. Le premier appareil est arrivé chargé de vingt tonnes de produits alimentaires. Trois rotations quotidiennes sont prévues au départ de Peshawar, au Pakistan.
jeudi 15 février
Le dépôt de munitions du palais présidentiel de Kaboul a explosé, dans l'après-midi, alors que des soldats étaient en train de déménager les armes qui y étaient entreposées. Premier bilan de soixante morts et de dizaines de blessés parmi les militaires.
lundi 4 mars
Les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre l'Afghanistan et cinq autres pays qui luttent trop mollement contre le trafic de drogue.
vendredi 22 mars
Les taliban ont eu une quarantaine de morts suite à une attaque de l'aviation gouvernementale.
dimanche 24 mars
Plusieurs salves d'obus tirées des positions des taliban se sont abattues dans la matinée, sur le centre de Kaboul : huit personnes ont été tuées sur le coup, dix autres à l'hôpital. Dix enfants parmi les morts.
nuit du lundi 25 au mardi 26 mars
Des dizaines de personnes ont été blessées par une explosion dans un dépôt de munition de Kandahar (possession des taliban depuis automne 1994). Il y aurait des morts, et l'explosion pourrait être le résultat d'un sabotage.
mardi 26 mars
Trois appareils gouvernementaux ont bombardé le camp des rebelles taliban, à vingt kilomètres au sud de Kaboul. Une trentaine d'entre eux auraient été tués.
mercredi 10 avril
Kaboul a annoncé que les forces gouvernementales ont repris une partie de la province de Gor (centre) aux taliban. En outre, l'aviation gouvernementale a bombardé leurs positions dans le sud de la capitale.
lundi 22 avril
Une centaine de personnes sont mortes ou ont été portées disparues au cours des inondations qui ont dévasté sept provinces, ces deux dernières semaines.
jeudi 23 mai
Deux soldats russes portés disparus en Afghanistan (l’un en 1982 et l'autre en 1987) vont pouvoir rentrer chez eux. Deux cents quatre-vingt soldats russes sont toujours portés disparus.
vendredi 24 mai
Le président Rabbani et le chef intégriste Hekmatyar ont signé un accord de paix en six points. Il prévoit notamment la cessation des activités et le formation d'un « réel gouvernement islamique ».
samedi 22 juin
Deux roquettes sont tombées sur Kaboul, l'une à arrêt d'autobus (faisant quinze morts et seize blessés), l'autre sur une école (sept écoliers tués et dix autres blessés). Les taliban sont les auteurs de ces tirs.
mercredi 26 juin
Les taliban ont bombardé Kaboul de roquettes peu avant l'arrivée du chef islamique Hekmatyar, qui devait y être investit dans ses fonctions de Premier ministre. Le bilan est très lourd : soixante morts et plus de cent blessés.
dimanche 7 juillet
Les taliban ont lancé des salves de roquettes sur Kaboul, tuant quinze personnes et en blessant quarante autres.
samedi 13 juillet
Amnesty International revient en Afghanistan après quatorze ans d'absence. Une délégation est attendue à Kaboul où elle visitera le quartier général de la police et les tribunaux.
dimanche 14 juillet
Le Premier ministre Gulbuddin Hekmatyar a décidé de fermer les six cinémas de Kaboul, les films projetés n'étant pas jugés « suffisamment islamiques ». En outre, la diffusion de musique à la télévision et à la radio a été interdite. Déjà, la semaine dernière, les fonctionnaires avaient été sommés d'observer les temps de prière, et les femmes de porter robes traditionnelles et foulard.
nuit du vendredi 16 au samedi 17 août
Détenus par les taliban depuis le 8 août 1995 (soit 378 jours de captivité), sept Russes, membres d’équipage d’un avion Il-76 de la compagnie Aérostan du Tatarstan, ont réussi à échapper à leur gardien et à s’enfuir à bord de leur appareil.
vendredi 23 août
Milliardaire saoudien réfugié en Afghanistan, Oussama Ben Laden rédige « la Déclaration de Jihad contre les Américains occupant le pays des deux sites sacrés ». Le dirigeant islamiste exige le départ de toutes les forces américaines présentes en Arabie Saoudite.
jeudi 29 août
La route de Salang, qui relie Kaboul au nord du pays, a été officiellement rouverte. Elle était fermée depuis trois ans en raison des combats entre factions rivales.
vendredi 6 septembre
Les taliban occupent la ville d'Azra (est du pays) et approchent de Saliba, une place forte gouvernementale située à soixante-quinze kilomètres à l'ouest de Kaboul.
samedi 7 septembre
Les forces gouvernementales ont lancé une offensive contre les talibans, à une trentaine de kilomètres au sud de Kaboul.
mardi 10 septembre
Hisarak, ville d'importance stratégique de l'est du pays, est tombée aux mains des taliban. Des dizaines de combattants des deux bords ont été tués lors des affrontements.
mercredi 11 septembre
Les taliban ont pris le contrôle de Jalalabad et de sa province de Ningarhar. Kaboul accuse le Pakistan de les avoir soutenus. Une mission iranienne, conduite par le vice-ministre des Affaires étrangères, a entamé des discussions avec les taliban pour les convaincre de signer la paix avec le gouvernement de Kaboul.
vendredi 13 septembre
Les taliban ont pris le contrôle d’une autre province située dans l'est du pays, le Laghman.
dimanche 22 septembre
Les taliban ont pris le contrôle de la province de Kunar (est du pays), sans rencontrer de véritable résistance.
mardi 24 septembre
Un avion de transport des taliban qui faisait route de Herat à Peshawar, au Pakistan, a été détourné sur Kaboul par ses passagers (sept officiers pakistanais et trente-deux talibans armés). D'après les autorités afghanes, ils auraient décidé de rallier le gouvernement du Premier ministre Hekmatyar.
mercredi 25 septembre
Les taliban ont engagé la bataille de Kaboul. Selon les informations parvenues au Comité internationale de la Croix-Rouge à Genève, les combats auraient déjà fait des centaines de morts et de blessés. Les « étudiants en religion » ont pris le contrôle de la banlieue est de la ville et tentent de se forcer un passage vers le centre-ville. Bande-Ghazi, position gouvernementale située à vingt-cinq kilomètres de Kaboul est tombée dans la soirée.
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 septembre
Les forces gouvernementales ont repoussé une attaque des taliban vers le centre de la capitale.
jeudi 26 septembre
Les combats continuent de faire rage dans les faubourgs de Kaboul où l'un des chefs des taliban aurait été tué. Les deux camps s'affrontent pour le contrôle de la prison de Pule-Charkhi et de l'académie militaire qui aurait été prise dans l'après-midi. Des combats au canon sont observés, dans la soirée, très près du centre. D'autre part les taliban contrôleraient la vallée de Tagob, qui donne accès à l'unique aéroport opérationnel encore sous contrôle gouvernemental.
nuit du jeudi 26 au vendredi 27 septembre
Les milices islamistes sont entrées, calmement, dans Kaboul. Un peu plus tôt, les forces gouvernementales avaient cessé toute résistance. Les taliban ont capturé l'ancien président communiste Najibullah dans le bâtiment des Nations unies où il avait trouvé refuge depuis sa chute, en avril 1992. Mise en place d'un gouvernement intérimaire, composé de six membres (dont le mollah Mohamed Rabbani). Les pays voisins (Iran, Inde, Russie) se montrent très inquiets de cet événement.
samedi 28 septembre
Les taliban sont entrés dans Charikar, au nord de Kaboul et à l'entrée du Panshir.
L’ancien président communiste (1987-1992) Mohammed Najibullah a été pendu en public par les taliban à Kaboul, en même temps que son frère. Auparavant torturé, il avait quarante-neuf ans.
dimanche 29 septembre
Les milices islamiques des taliban continuent leur avancée vers le nord.
Norbert Holl, l'émissaire spécial de l'ONU pour l'Afghanistan, est arrivé à Kaboul où il a pu constater qu'il n'y avait plus une seule femme dans les rues (interdiction des taliban). Des témoins affirment même que des femmes « incorrectement vêtues », ont déjà été battues.
lundi 30 septembre
Les taliban viennent de se trouver face à face aux troupes du général Dostam (fortes de plusieurs dizaines de milliers d'hommes), à l'entrée du tunnel de Salang. Les taliban auraient donné vingt-quatre heures à Dostam pour qu'ils retirent ses hommes à l'autre bout du tunnel. Dans la soirée, les taliban ont aussi pénétré dans le Panshir, à la poursuite de Rabbani, Hekmatyar et Massoud. On y fait état de combats. D'autres parts les nouveaux maîtres de la capitale ont ordonné aux fonctionnaires civils et aux cadres de l'armée de porter la barbe. La Turquie a proposé d'accueillir une conférence sur l'Afghanistan.
mardi 1er octobre
Le mollah Mohammed Omar, chef des milices islamiques afghanes, est arrivé à Kaboul pour y concrétiser la mise en place du gouvernement des taliban. En URSS, l'arrivée au pouvoir de ces derniers inquiètent : le général Lebed a mis les taliban en garde contre toute tentative d'annexion de l'Ouzbékistan et du Tadjikistan.
mercredi 2 octobre
Les talibans marquent le pas devant le tunnel de Salang, tenu par l'Ouzbek Dostam. Sur le front du Panshir, ils n'ont avancé que de trois kilomètres en trois jours face aux forces du Tadjik Mansour.
vendredi 4 octobre
Les nouveaux maîtres de la capitale (les « barbus ») ont franchi un nouveau degré dans l'intolérance : ils ont conduit manu militari les habitants de Kaboul à la mosquée. Ceux qui rechignaient à se rendre à la prière et ceux qui n'allaient pas assez vite ont été copieusement battus comme suppôts de « Shaytan » (Satan). Quant au Pakistan, qui les a soutenu dans leur lutte, il commence à prendre ses distances.
du vendredi 4 au samedi 5 octobre
Les pays de l'Asie centrale ex-soviétique (Tadjikistan, Ouzbékistan, Kazakhstan et Kirghizistan), s'inquiétant de la prise de pouvoir des Talibans, tiennent un sommet extraordinaire avec les responsables russes (dont le Premier ministre Tchernomyrdine) à Almaty (capitale kazakhe). Objectif : renforcer la défense des frontières sud de l'ex-URSS pour éviter un « cataclysme régional ».
dimanche 6 octobre
Alors que de violents combats font rage à l'entrée de la vallée du Panshir entre les taliban et le général Massoud, les milices islamiques appellent à l'aide et à la reconnaissance internationale. « Aucun pays n'a officiellement reconnu le nouveau gouvernement », a déploré le mollah Mohammed Gaus, ministre des Affaires étrangères du nouveau pouvoir.
lundi 7 octobre
Le général Dostam résiste toujours aux talibans.
mardi 8 octobre
Les milices islamiques afghanes ont essuyé de sérieux revers, ces jours-ci, dans la région du tunnel de Salang.
mercredi 9 octobre
Les forces du commandant Massoud ont attaqué dans la soirée deux positions clés des taliban : la base aérienne de Bagram (à cinquante kilomètres de Kaboul) et la ville de Jabul Saraj (à quatre-vingt kilomètres de la capitale).
jeudi 10 octobre
La contre-offensive de Massoud continue, se rapprochant de la capitale. Pour la première fois depuis leur entrée à Kaboul, les taliban ont accusé le général Dostam de collaborer avec l'ancien gouvernement. Autre première : des habitants ont pris les armes contre les taliban lors de cette contre-offensive. Pour faire face aux loyalistes, les taliban, les taliban ont procédé aux premiers recrutements forcés de jeunes Kaboulis.
Les Etats-Unis ont averti qu'ils pourraient cesser leur aide humanitaire si le nouveau pouvoir ne revient pas sur sa politique discriminatoire à l'égard des femmes. Même son de cloche du côté du Programme alimentaire mondial (Pam), l'agence de l'ONU chargée de la distribution de l'aide alimentaire. L'ONU a décidé d'évacuer son personnel étranger « non indispensable » de la capitale. Le médiateur onusien a appelé à un cessez-le-feu.
vendredi 11 octobre
Les talibans viennent d'affronter une opposition armée si résistante qu'ils lui ont fait des négociations. Dostam, Massoud et une faction chiite pro-iranienne ont fait alliance contre eux.
samedi 12 octobre
Les forces du Tadjik Massoud (« le lion du Panshir ») ont repris aux taliban la ville de Jabul Saraj, qui commande l'accès à la vallée du Panshir.
Trente-six organisations internationales ont évacué leur personnel étranger de Kaboul, en direction du Pakistan.
dimanche 13 octobre
Les forces de Massoud se sont assurées la maîtrise de la sortie sud du tunnel stratégique de Salang (à quarante-trois kilomètres au nord de Jabul Saraj).
La compagnie aérienne nationale d'Afghanistan a décidé, après plus d'un an d'interruption, de reprendre ses vols Kaboul-Kandahar et Kaboul-Herat à partir de l'aéroport de la capitale...
lundi 14 octobre
Dans la soirée, annonce de la prise de Charikar par les hommes de Massoud (douze kilomètres au sud de Jabul Saraj et soixante-quatre km au nord de Kaboul). Les taliban qui s'étaient portés à l'entrée du tunnel de Salang semblent maintenant coupés de leur base arrière.
Une fillette de dix ans a été condamnée par les taliban à l'amputation de ses doigts pour avoir porté du vernis à ongles.
mardi 15 octobre
Les forces de l'ancien président Rabbani, sous les ordres du commandant Massoud, se sont emparées de la base aérienne de Bagram, à soixante kilomètres de Kaboul, considérée comme la deuxième du pays.
Massoud, Dostam, Mohammed Karim Khallili (dirigeant d'une faction chiite proiranienne qui contrôle une province du centre du pays) et Pir Sayed Ahmed Gailani (leader du Front islamique national partisan du retour de l'ancien roi Zaher, en exil à Rome) ont constitué un « Conseil de défense de la patrie ».
mercredi 16 octobre
Les troupes de Massoud ont été rejointes par des hommes et des blindés du général Dostam.
Les taliban ont envoyés deux émissaires pour tenter de convaincre le général Dostam de rompre avec ses partenaires. Ils ont en outre fait venir des milliers de combattants pour renforcer la défense de Kaboul, mais ils sont maintenant attaqués à l'intérieur même des zones qu'ils contrôlent : des soulèvements ont été signalés ces jours-ci dans l'ouest et le sud-ouest du pays. Des accrochages très violents ont eu lieu dans les provinces d'Hérat et de Farah, à la frontière iranienne, ainsi que dans la province de Ghor (centre-ouest). Ces combats ont jeté toute une population sur les routes, hors de Kaboul mais aussi dans la province de Parwan, en direction du nord.
jeudi 17 octobre
Les taliban ont repris Bagram, la deuxième base aérienne d'Afghanistan, aux forces « gouvernementales », et poursuivi leur contre-offensive vers le nord. Leur prochain objectif est Charikar, à soixante-cinq kilomètres de Kaboul. Leurs émissaires dialoguent toujours avec le général Dostam qui s'est rallié aux ex-forces gouvernementales mais qui semblent encore hésiter à choisir définitivement son camp.
vendredi 18 octobre
Les taliban poursuivent leur contre-offensive vers Charikar. Les forces de Massoud tentent de s'opposer à leur progression par d'intenses tirs de barrage d'artillerie. Selon les organisations humanitaires présentes à Mazar-i-Charif, les combats ont jeté sur les pistes de l'exode des milliers d'Afghans qui remontent en hâte vers le nord pour se soustraite à la poigne des taliban. Dans la soirée, les forces de Massoud ont repris la grande base aérienne de Bagram.
dimanche 20 octobre
Massoud s'est emparé de l'aéroport international de Kaboul et ses hommes ne sont plus qu'à vingt kilomètres de la capitale. Il a averti les talibans qu'il ne bombarderait pas Kaboul s'ils consentaient à l'évacuer et Rachid Dostam a proposé un cessez-le-feu valable dès demain matin. Des centaines de villageois se sont réfugiés à Kaboul pour échapper aux combats.
lundi 21 octobre
De violents combats ont opposé à une dizaine de kilomètres au nord de Kaboul les taliban et les forces loyalistes de Massoud. Dans le même temps, le ministre de l'intérieur pakistanais, Nasrullah Babar, tentait de négocier un cessez-le-feu. Allié de Massoud, le général Dostam a demandé la démilitarisation de Kaboul. Dans la soirée, alors qu'on parlait d'une impasse dans la négociation, les taliban affirmaient accepter un cessez-le-feu sans conditions.
mardi 22 octobre
La ligne de front est figée depuis deux jours à cinq kilomètres de Kaboul. Mais il suffirait que les soldats de Dostam, qui se tiennent en retrait des lignes de Massoud, s'engagent dans la bataille pour désorganise un peu plus les talibans. Cette apparente hésitation traduit celle de Dostam qui n'a toujours pas choisi définitivement son camp malgré son ralliement politique au président Rabbani (avec qui il vient de s'entretenir). Faut-il voir là un signe de désespoir à l'approche de la défaite ? Mais les milices islamistes qui défendent Kaboul ont malmené des civils ici et là, sur la ligne de front. Ils ont incendié un village dans la matinée en reprochant aux habitants d'avoir hébergé des hommes de Massoud la nuit précédente. Le ministre de l'Intérieur pakistanais accuse le commandant Massoud d'être le responsable de l'échec de sa mission en exigeant la démilitarisation de Kaboul (« ce qu'il n'a jamais fait lui même pendant les quatre ans qu'il y a passée ». De leur coté la Russie et l'Inde dénoncent l'ingérence pakistanaise en Afghanistan.
vendredi 25 octobre
Les taliban ont refusé d'accueillir à Kaboul l'émissaire américain Lee Coldren, par crainte d'être accusées de « pro-américanisme ».
samedi 26 et dimanche 27 octobre
L’ « aviation » de Dostam (en fait un seul avion à chaque fois) a bombardé à plusieurs reprises les positions des taliban dans la capitale et sur le dernier col qui, au nord, commande l'accès à Kaboul.
dimanche 27 octobre
Les forces ouzbèkes du général Abdul Rachid Dostam ont confirmé leur alliance avec les gouvernementaux (Talabani et Massoud) pour combattre les taliban.
en octobre
Le Pakistan offre services de maintenance à la compagnie Ariana Afghan Airlines.
samedi 2 novembre
Les taliban ont annoncé avoir abattu un avion et un hélicoptère du général Dostam et maté une rébellion dans l'est du pays. Dostam a, lui, critiqué le soutien apporté par le Pakistan aux islamistes. Selon lui, les militaires pakistanais participent directement à la guerre.
jeudi 7 novembre
Les taliban semblent prêts à retirer leurs troupes et leurs armes lourdes de Kaboul une fois qu'un accord de cessez-le-feu aura été signé, a déclaré à Islamabad (Pakistan) l'émissaire de l'ONU en Afghanistan, Norbert Holl. Des combats continuent d'opposer au nord de la capitale afghane et dans l'ouest du pays, les miliciens intégristes à la coalition anti-taliban.
jeudi 21 novembre
Les talibans, qui contrôlent toujours Kaboul, ont confirmé à un représentant de l'ONU qu'ils étaient prêts à décréter un cessez-le-feu. Des contacts ont été pris avec les Nations unies pour la recherche d'un « règlement du problème afghan ».
mercredi 27 novembre
Les taliban ont repoussé, en trois jours de contre-offensive, les troupes de l'ancien gouvernement afghan à quelque quarante-cinq kilomètres au nord de la capitale. Les combats ont entraîné l'exode de milliers de personnes vers Kaboul. Au nord, le Turkménistan fait état de 18 000 Afghans pachtounes massés à sa frontière après avoir été chassés de leurs villages par les forces du général ouzbèke Dostam.
dimanche 1er décembre
L'ancien numéro un afghan Babrak Karmal, installé au pouvoir lors de l'entrée soviétique en Afghanistan en 1979, est mort à Moscou d'un cancer du foie, à l’âge de soixante-sept ans.
vendredi 13 décembre
Sept Afghans accusés d'adultère ont été lapidés à mort au cours des six dernières semaines dans des régions contrôlées par les taliban. Les sentences pour viol ou adultère sont exécutées en public après la prière du vendredi.
mercredi 18 décembre
Un homme a été exécuté par balles en public à Kaboul pour la première fois depuis la prise de la capitale par les taliban. Le supplicié avait été condamné pour avoir « assassiné trois enfants et une femme de la même famille » dans le quartier de Microrayan, dans l'est de la capitale.
vendredi 27 décembre
Offensive des taliban au nord de Kaboul : les islamistes ont notamment repris la ville de Qarabagh, à quarante-cinq kilomètres de la capitale, mais surtout ils se sont emparés de la base aérienne stratégique de Bagram.
samedi 28 décembre
Les forces de l'alliance qui combat les taliban ont effectué plusieurs raids aériens contre Kaboul. Ces raids ont fait plusieurs blessés.
1997
jeudi 2 janvier
Le leader des taliban a donné l'ordre au peuple afghan de prier le 5 janvier pour qu'il pleuve.
dimanche 5 janvier
A Istanbul, la Turquie, l'Iran et la Pakistan ont lancé un appel à un cessez-le-feu en Afghanistan avant le début du Ramadan, le 10 janvier. Ils ont aussi demandé un arrêt « sans délai » des livraisons d'armes dans la région.
lundi 13 janvier
Des discussions visant à mettre un terme à la guerre se sont engagées entre les islamistes qui contrôlent les deux tiers de l'Afghanistan et leurs adversaires. Elles ont lieu à Islamabad, au Pakistan, sous l'égide des Nations unies.
mercredi 15 janvier
La réunion des factions afghanes à Islamabad a échoué. Les taliban ont notamment refusé une condition de la coalition « gouvernementale », à savoir la démilitarisation de Kaboul.
du samedi 25 au dimanche 26 janvier
Les belligérants afghans doivent se rencontrer à Téhéran (Iran) pour des pourparlers de paix. Des représentants du Pakistan et du Kazakhstan ont été invités.
dimanche 26 janvier
Les taliban expulsent les Tadjiks des villes qu'elles ont récemment conquises. Un de leurs responsables explique cette décision par le fait que lorsque les Tadjiks constituent la population majoritaire, « ils se révoltent contre les taliban et transmettent leurs secrets militaires à l'autre bord ».
mardi 28 janvier
Trois civils ont été tués et sept blessés dans le bombardement par des avions de la ville de Jabul Seraj, contrôlée par les taliban au nord de Kaboul. Des chasseurs-bombardiers, vraisemblablement envoyés par le chef de guerre ouzbek Abdul Rashid Dostom, ont mené trois raids contre la ville. Ces raids ont suivi la destruction à l'explosif, par la coalition luttant contre les islamistes, d'une portion de la route stratégique de Salang, afin d'empêcher les taliban de gagner le nord du pays.
dimanche 9 février
Le président tadjik, Emomali Rakhmonov, a quitté Douchanbe : il doit rencontrer le général Massoud à Kouliab, à deux cents kilomètres de la capitale pour le convaincre de laisser ses meilleurs mercenaires rentrer chez eux, au Tadjikistan, où un chef de bande armé, Bakhrom Sadirov, a pris en otages quinze personnes, dont le ministre de la sécurité tadjik, en réclamant le retour au pays de son frère aîné, Rizvon Sadirov, devenu l'un des meilleurs combattants de Massoud.
nuit du vendredi 21 au samedi 22 février
Deux collaborateurs français de l'Organisation contre la faim (ACF) ont été arrêtés à Kaboul, alors qu'ils se trouvaient à l'intérieur du campement des Nations unies. Ont également été arrêtés le cuisinier afghan, qui a été battu, et quatre afghanes travaillant aussi pour l'ACF. Cette organisation, présente depuis 1995 dans la capitale afghane, a 8 000 petits Kaboulis à sa charge et subvient aux besoins des familles les plus démunies. Ce n'est apparemment pas du goût des taliban.
samedi 22 février
Les taliban ont donné un mois aux hommes pour laisser pousser leur barbe.
lundi 24 février
Les taliban ont accusé les deux collaborateurs français de l'ACF d'avoir commis des « actes immoraux ». Ils affirment que les deux hommes « invitaient » des afghanes dans leurs locaux en dépit de l'ordre donné à ces femmes de ne pas pénétrer dans des institutions dirigées par des étrangers.
mardi 25 février
Un diplomate français a rencontré à Kaboul les deux membres de l'ACF dans la prison de Sederat.
lundi 3 mars
Oui aux photos de paysages, mais pas à celles d'animaux ; oui à la photo d'un char qui tire, mais non à celle d'un combattant armé de sa kalachnikov : les taliban ont rappelé l'interdiction de photographier tout être vivant. Comme tous leurs ordres, celui-ci s'inspire de l'interprétation la plus stricte de la loi coranique.
dimanche 9 mars
Les taliban ont rouvert les portes de l'université de Kaboul, fermée depuis plus de cinq mois, sans la présence d'une seule femme. « A l'avenir, si nous avons assez de ressources, nous fournirons une éducation séparée pour les femmes » a affirmé Maulavi Hamdullah Numani, le ministre taliban de l'Education supérieure.
mercredi 19 mars
Au moins cinquante personnes ont été tuées et cent cinquante autres blessées à Jalalabad, occupée par les taliban, par l'explosion d'une bombe devant le quartier général de la police.
Les deux Français de l'organisation humanitaire ACF ont été libérés par la justice des taliban qui a estimé qu'un mois de détention préventive cela suffisait. Ils ont été aussitôt expulsés vers le Pakistan. L'ACF va « tout mettre en œuvre » pour obtenir la libération des collaborateurs et collaboratrices musulmans arrêtés en même temps qu'eux.
lundi 24 mars
Dix-huit fonctionnaires en poste à Kaboul ont été licenciés par le pouvoir des taliban au motif que leur barbe n'était pas assez fournie, a annoncé la radio d'Etat Charia. Les islamistes avaient donné un mois aux hommes pour laisser pousser leur barbe.
jeudi 27 mars
Le gouvernement japonais a engagé des discussions avec trois des factions afghanes. Son objectif : la convocation d'une conférence de paix. Le Japon aurait promis une importante assistance pour la reconstruction de l'Afghanistan si les pourparlers aboutissent.
vendredi 28 mars
Un glissement de terrain a tué environ 380 personnes.
samedi 29 mars
Des taliban ont lapidé à mort une femme qui tentait de fuir d'Afghanistan. Elle était en compagnie d'un homme qui n'était pas de sa famille, un crime selon la loi islamique. L'exécution s'est produite dans la province de Laghman (est du pays).
dimanche 6 avril
Les taliban ont décrété une trêve de six jours dans les combats avec les factions rivales, afin de permettre une campagne de vaccination contre la poliomyélite. 3,6 millions d'enfants doivent être vaccinés au cours de cette campagne menée par l'Unicef.
lundi 7 avril
Cinq employés de l'organisation humanitaire française ACF ont été flagellés à Kaboul au terme de quarante-cinq jours de prison : vingt-neuf coups de fouet pour un cuisinier, quinze pour deux chauffeurs et neuf pour deux gardiens. Ils avaient été condamnés pour avoir participé à un repas où des femmes ne portaient pas le « burqa », ce vêtement qui couvre de la tête aux pieds.
lundi 14 avril
L'ambassades des taliban d'Islamabad (Pakistan) a annoncé que la milice islamique venait d'écraser une rébellion dans l'est du pays. Des centaines d'opposants auraient été capturés et conduits à Kandahar pour être jugés par des tribunaux islamiques. A Kaboul, neuf hommes ont été publiquement battus pour avoir taillé leur barbe. La police religieuse, qui patrouille dans la capitale, a d'autre part arrêté un tailleur accusé d'avoir pris les mesures d'une femme pour une robe.
mardi 15 avril
Les taliban ont reconnu que leurs forces subissaient une offensive générale menée par l'alliance « rebelle » de Massoud et Dostam. Deux attaques ont été menées dans la province orientale de Nangarhar, à environ cent dix kilomètres au sud-est de Kaboul. Les affrontements seraient également très violents dans la province occidentale de Badghis, ainsi qu'au nord de la capitale.
dimanche 27 avril
Environ 100 000 réfugiés, poussés sur les routes par les combats en Afghanistan, se trouvent à la frontière avec le Tadjikistan où ils pourraient tenter de pénétrer. A Douchanbé, on craint que des combattants islamistes se mêlent aux réfugiés pour s'infiltrer dans le pays.
lundi 28 avril
Au moins douze Afghans, employés d'une organisation non gouvernementale française, Afghanistan-vaccination-immunisation, center (Avicen), sont détenus par les taliban à Kaboul pour un prétendu trafic d'armes. Vingt-cinq personnes ont été interpellées dans les différents bureaux.
samedi 3 mai
Les taliban ont libéré dix-huit des employés de l'Avicen.
samedi 10 mai
L'Iran a appelé les taliban à négocier un arrêt des combats en Afghanistan. Cet appel émane également du président tadjik Emomali Rakhmonov et du président afghan, déchu, Burhanuddin Rabbani. Les trois hommes, réunis à Douchanbé, la capitale tadjike, ont « jugé nécessaire que toutes les parties s'assoient à la table des négociations ».
Un puissant tremblement de terre a ravagé une partie du Khorassan iranien : 1 567 personnes ont été tuées en Iran et cinq dans la province afghane d’Herat.
mardi 20 mai
Les taliban ont lancé une offensive dans le centre du pays. Après d'intenses combats, ils ont pris dans la matinée le col stratégique de Shibar, jusqu'alors tenu par une faction chiite qui contrôle toujours la ville de Bamyan, à cinq kilomètres de là, et la province du même nom.
mercredi 21 mai
Forte du soutien d'un général transfuge, l'armée des taliban a lancé une grande offensive dans le nord du pays. Les combats opposent les milices islamistes aux hommes du chef de guerre rebelle Rashod Dostom, la dernière faction afghane qui tente d'empêcher la mainmise totale des islamistes sur le pays. L'alliance anti-taliban subit également des revers sur le front du centre.
samedi 24 mai
Les taliban ont marqué un point essentiel dans leur conquête du pays, en enlevant Mazar-i-Charif, la grande ville du nord, fief de l'opposition. En fait, les milices islamiques n'ont même pas eu à prendre la ville par les armes. Le maître des lieux, le général ouzbek Abdul Rachid Dostam, a été balayé par ses propres troupes. Celles-ci s'étaient rebellées au début de la semaine et avaient aussitôt fait acte d'allégeance aux taliban. Désormais, tout le nord du pays est sous leur contrôle. Il ne leur manque plus que les trois provinces du nord-est, toujours contrôlées par l'ancien président Rabbani et son chef militaire, Massoud (à qui les taliban ont proposé « des négociations » pour « avoir une paix à 100 % en Afghanistan »), ainsi que la province de Bamiyan, bastion de la minorité chiite hazara (soutenue par l'Iran), totalement encerclée au centre du pays. Cette montée en puissance des islamistes a été saluée par le Pakistan qui a décidé de reconnaître formellement leur gouvernement. En revanche, elle inquiète sérieusement Moscou qui les a avertis que toute violation des frontières déclencherait immédiatement une riposte « très dure ». Des milliers de gardes-frontières russes sont sur le pied de guerre.
dimanche 25 mai
La défection du général Salangi, contrôlant la route stratégique qui conduit de Kaboul au nord de l'Afghanistan, a permis aux taliban de s'engouffrer dans les accès au fameux tunnel de Salang, l'un des enjeux majeurs des luttes de pouvoir.
nuit du dimanche 25 au lundi 26 mai
Une colonne des taliban a été prise au piège, près du tunnel de Salang, par les forces fidèles au commandant Massoud, le « Lion du Panshir », qui se sont regroupées et ont ouvert le feu contre les milices islamiques. Les taliban sont donc bloqués dans ces défilés qui conduisent vers les riches provinces du nord, à moins de cent kilomètres de Kaboul.
lundi 26 mai
L'Arabie Saoudite a reconnu le gouvernement des taliban.
mercredi 28 mai
Les taliban ont subi leur revers le plus sévère depuis leur progression. Ils ont été obligés de se retirer de Mazar-i-Sharif, trois jours après l'avoir investie. De violents combats de rues les ont opposés pendant dix-sept heures, aux chiites pro-iraniens du Hezb-i-Wahdat et aux troupes ouzbèkes du général Abdul Malik, qui a retourné ses armes contre ses alliés éphémères. C'est lui qui avait fait acte d'allégeance aux taliban au début de la semaine dernière alors qu'il s'était soulevé contre Rachid Dostam, l'un des piliers de la coalition anti-taliban. La Croix-Rouge a indiqué que les combats de Mazar-i-Sharif ont fait plusieurs centaines de morts. L'ambassadeur du Pakistan en Afghanistan a été fait prisonnier par les antitaliban en même temps que plusieurs responsables des milices islamistes : leur ministre des Affaires étrangères et leur ambassadeur au Pakistan.
vendredi 30 mai
La progression des forces anti-taliban s'est poursuivie. L'opposition, menée par le commandant Massoud, se trouve à cinquante kilomètres de Kaboul, tandis que le président renversé Rabbani est rentré en Afghanistan. Les forces de l'opposition sont à quatre kilomètres de l'aéroport de Bagram, un point stratégique, et marchent sur Charikar. La chute de cette ville pourrait mettre la capitale afghane a portée de roquettes des forces de Massoud. Selon l'ambassadeur en Inde du régime déchu de Rabbani, près de 5 000 taliban, « dont un bon nombre de Pakistanais déguisés en taliban », avaient été envoyés à Mazar-i-Sharif. Mais, a-t-il dit, « la population s'est dressée contre les intrus. Après vingt heures de combats, les taliban soutenus par le Pakistan ont été repoussés et plus de 3 000 taliban ont été tués, blessés ou capturés ». Les troupes du Hezb-i-Wahdat (chiites pro-iraniens), qui soutient le commandant Massoud, ont pris le contrôle de la vallée de la Ghorband, à environ quatre-vingt kilomètres au nord-ouest de Kaboul.
dimanche 1er juin
Face à de vigoureuses offensives de l'opposition au nord et à l'ouest de Kaboul, les taliban ont offert d'ouvrir des négociations. Dans le même temps, ils faisaient venir des renforts du Pakistan pour reprendre l'initiative militaire au cas où ces négociations n'auraient pas lieu. L'aviation des milices intégristes a bombardé pour le deuxième jour consécutif Mazar-i-Sharif. Les taliban ont affirmé avoir infligé de lourdes pertes à l'opposition dans la province septentrionale de Samangan. La milice islamiste aurait également réussi à stopper une offensive du Hezb-i-Wahdat à l'ouest de la capitale, regagnant même un peu de terrain dans la province de Wardak.
mardi 3 juin
Les forces de l'opposition afghane ont pris le nom de Front islamique uni pour le salut de l'Afghanistan.
jeudi 5 juin
Depuis que ses forces ont battu les taliban à l'entrée du tunnel de Salang, Ahmed Massoud chah a retrouvé le sourire. Les taliban ont abandonné tant d'armes lourdes et de munitions sur le terrain qu'il espère pouvoir tenir désormais les villes clés de Jabul Jiraz et Gulbahar, reconquises il y a une semaine et respectivement situées à quatre-vingt deux et soixante dix-sept kilomètres de Kaboul. Les troupes afghanes ont capturé ces derniers jours plus de 1 600 « étudiants en religion ». Elles auraient d'autre part encerclé de 2 000 à 3 000 autres combattants islamiques à l'ouest de Kaboul.
mardi 10 juin
Les gardes-frontières russes ont tué une trentaine d'opposants islamistes tadjiks qui, basés en Afghanistan, tentaient de s'infiltrer illégalement au Tadjikistan. Les Russes ont utilisé des hélicoptères et de l'artillerie lourde.
dimanche 20 juillet
Les forces de l'opposition antitaliban ont affirmé avoir tué plus de six cents « étudiants en religion » lors d'offensives couronnées de succès au nord et à l'ouest de Kaboul. Les combattants du commandant Massoud ont ainsi pris possession de la vallée du Ghorband, de la ville de Charikar ainsi que de la base aérienne stratégique de Bagram.
lundi 28 juillet
Le diplomate algérien Lakhdar Brahimi a été nommé représentant spécial des Nations unies en Afghanistan.
samedi 2 août
Les taliban ont accepté la création d'une commission multipartite, proposée par le médiateur pakistanais Iftikhar Mourshid. Les premières discussions se sont déroulées à Kandahar. Dans le même temps, de violents combats opposaient les taliban aux forces de la coalition soutenant le président évincé Bourhanouddin Rabbani, au nord de Kaboul. A l'avantage, semble-t-il, des premiers qui ont annoncé la reprise d'Hossein Kot et de Guldara.
dimanche 10 août
Les taliban ont subi les assauts de la coalition d'opposition. Les combats, très durs, se déroulent à quelque vingt-cinq kilomètres au nord de Kaboul. Ils auraient déjà fait plusieurs dizaines de victimes. L'aviation et les hélicoptères des deux camps ont multiplié les sorties. La clé du succès du commandant Massoud serait due à un meilleur approvisionnement en carburant des troupes de l'opposition.
mi-août
Abdulrahim Ghaforzai, après de difficiles tractations, a été désigné « Premier ministre » de la coalition de l'opposition anti-taliban. Ancien ambassadeur à l'ONU, Ghaforzai est considéré comme l'homme capable de fédérer les multiples composantes de la coalition d'opposition.
jeudi 21 août
Abdulrahim Ghaforzai, désigné la semaine précédente « Premier ministre » de la coalition anti-taliban en Afghanistan, a été tué, avec douze compagnons, dans un accident d'avion au nord de Kaboul avec six autres dirigeants. Le commandant Massoud n'était pas à bord. Par ailleurs, au moment ou l'opposition afghane venait de reprendre, avec succès, l'initiative militaire face aux taliban, elle doit faire face à d'autres problèmes internes : des combats ont éclaté à Mazar-i-Sharif, le fief de l'opposition, entre deux factions qui se disputent la direction de la communauté ouzbek.
vendredi 22 août
Après avoir duré toute la journée, les combats entre les deux factions de l'opposition à Mazar-i-Sharif, ont cessé dans la soirée.
mardi 9 septembre
Mohammed Rabbani, le chef du gouvernement taliban, accuse la France de soutenir militairement les forces de son principal adversaire, le commandant Massoud. « Des ingénieurs français soutiennent ces forces et se trouvent actuellement à Mazar-i-Sharif, où ils entretiennent ses avions et ses armes ». Il a fait cette déclaration dans une conférence de presse en Arabie Saoudite, au moment même où Kaboul annonçait la chute de l'aéroport de Mazar-i-Sharif, pris par les taliban. L'Inde, la Russie, l'Iran, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan sont, eux aussi, accusés de soutenir l'opposition au régime des taliban.
dimanche 14 septembre
Les taliban perdent du terrain dans la région de Mazar-i-Sharif, où ils avaient pris le contrôle de l'aéroport voici quelques jours. Les forces de l'opposition ont réussi à chasser les milices islamiques de Mazar, « capitale » de la coalition antitaliban et unique grande ville en sa possession. Les combats se poursuivent en direction de la frontière ouzbèke, située à une trentaine de kilomètres de la ville.
lundi 29 septembre
Emma Bonino, commissaire européen à l'aide humanitaire, a été interpellée à Kaboul, ainsi que les membres de sa délégation et les journalistes qui les accompagnaient. Les taliban leur reprochaient d'avoir photographié des femmes lors de la visite d'un hôpital. Ils ont été relâchés au bout de trois heures, avec les excuses des milices islamiques pour le commissaire européen. Emma Bonino, le plus haut responsable étranger à se rendre à Kaboul depuis un an, venait justement s'informer sur place de la situation des femmes, qui n'ont plus droit ni à l'éducation ni au travail. A son départ, elle a dénoncé le « régime de terreur » dans ce pays dont l'Union européenne est le principal fournisseur d'aide humanitaire.
samedi 11 octobre
L'alliance anti-taliban s'est emparée d'un carrefour stratégique à une vingtaine de kilomètres de Mazar-i-Sharif.
mardi 4 novembre
Les taliban accusent la France d'avoir refusé des visas à une délégation qui voulait assister à une conférence de l'Unesco à Paris, mais d'avoir accueilli, en revanche, des représentants de l'ancien président Rabbani. Paris se défend en expliquant que l'Unesco n'avait adressé aucune invitation aux taliban. Les Nations unies reconnaissent d'ailleurs toujours l'ancien président Rabbani.
du dimanche 30 novembre au samedi 13 décembre
Mission du rapporteur spécial de l'ONU sur l'Afghanistan. Selon son rapport, des centaines de taliban prisonniers ont été massacrés dans le nord de l'Afghanistan, précipités, parfois vivants, dans des puits où des grenades ont ensuite été jetées. Dans des deux autres zones, des dizaines de personnes ont été tuées, par les taliban cette fois. Le rapporteur doit rendre compte de sa mission à la Commission des droits de l'homme, en mars.
jeudi 25 décembre
Les forces loyales au commandant Ahmad Shah Massoud ont regagné du terrain sur les taliban au nord-est de la capitale. Les hommes de Massoud ont conquis les districts de Koh-i-Safi et Najrab. La ville stratégique de Sarobi, à soixante-dix kilomètres à l'est de Kaboul, est menacée.
1998
jeudi 1er janvier
L’aviation des taliban a bombardé les positions des forces de l'opposition du commandant Massoud, à une trentaine de kilomètres au nord de Kaboul.
mercredi 7 janvier
Selon un proche du commandant Massoud, six cents civils auraient été tués, début janvier, par les taliban. Contraints d'abandonner le district de Qaysar, dans la province de Faryab, ils se seraient livrés à un massacre avant de quitter le secteur.
mercredi 14 janvier
Un avion cargo afghan s’est écrasé sur une montagne du sud-ouest du Pakistan. L’accident a fait plus de cinquante morts.
vendredi 23 janvier
Décès en Allemagne de l’ancien Premier ministre afghan (1963-1965) Mohammad Yusuf, à l’âge de quatre-vingt un ans.
mardi 3 février
La commissaire européenne aux Affaires humanitaires, Emma Bonino, a lancé, à Bruxelles, une campagne en faveur des femmes d'Afghanistan, « seul pays au monde où la loi impose une ségrégation fondée sur le sexe ». Des manifestations de solidarité auront lieu un peu partout dans le monde, le 8 mars, journée internationale des Femmes.
mercredi 4 février
Une série de tremblements de terre (magnitude de 6,1) survenu dans la province du Takhar, une zone montagneuse isolée, à la température glaciale et actuellement recouverte de neige, du nord de l'Afghanistan (une région entièrement contrôlé par le commandant Massoud), a entraîné la mort de plus de 5 000 personnes et la destruction de 15 000 maisons. Apparemment, le tremblement de terre a donné le signal d'une trêve. Le chef charismatique des taliban, le mollah Omar, a déclaré à l'agence AIP : « J'ai donné l'ordre aux combattants taliban d'arrêter de ce battre » sur ce théâtre des opérations. Quant à l'ancien président Rabbani, dirigeant de la coalition anti-taliban, il a « ordonné une journée de deuil et a demandé à tous les peuples de la nation afghane de prier pour les victimes », selon un porte-parole des forces rebelles.
vendredi 6 février
Des équipes de secours, épaulés par des militaires, sont à pied d'œuvre dans les villages sinistrés de la province du Takhar, mais la Croix-Rouge n'a pas encore pu atteindre la zone des séismes.
dimanche 8 février
Les taliban accusent l'opposition de n'avoir pas respecté la trêve temporaire établie par eux dans le secteur touché, en faisant bombarder par des avions une localité-frontière entre la province de Kunduz, qu'ils contrôlent, et celle de Takhar.
du mardi 10 au mercredi 11 février
Vingt-six personnes sont mortes de froid parmi les rescapés du tremblement de terre qui a fait plus de 4 500 morts. Les sauveteurs craignent les risques d'épidémies. Le premier convoi du Programme alimentaire mondial a mis trois jours pour parcourir quarante kilomètres.
vendredi 13 février
L'opposition afghane s'est emparée d'une importante ville de la province de Kunduz, dans le nord du pays. La ville de Qalae Zal (aussi connue sous le nom d'Amou Darya), est tombée à l'aube au terme de violents affrontements avec les taliban. Qalae Zal, proche du principal port fluvial afghan d'Hairatan, par lequel transitent les marchandises venant d'Asie centrale, est une position stratégique de première importance.
vendredi 20 février
Un tremblement de terre d'une magnitude supérieure à 6 sur l'échelle de Richter, a frappé la région de Rostak. C'est la même région qui a été durement éprouvée par un autre séisme le 4 février. Impossible, pour l'instant, d'évaluer l'ampleur des dégâts et de recenser d'éventuelles victimes. « Il règne un froid glacial dans ces régions montagneuses, isolées ».
lundi 23 février
Naissance quelque part au Pakistan, près de la frontière afghane, du « Front islamique mondial du Jihad contre les juifs et les croisés ». On y trouve le milliardaire saoudien réfugié en Afghanistan Oussama ben Laden, les chefs du Jihad et de la Jamaa Islamya, les deux mouvements égyptiens, ceux du mouvement pakistanais Al Ansar et du Jihad bangladais… Leur objectif est « l’assassinat des Américains et de leurs alliés civils ou militaires ».
vendredi 27 février
Au moins 30 000 personnes ont assisté, dans le stade de Kaboul, à l'amputation des mains de deux voleurs et à la flagellation d'une femme accusée d'adultère.
lundi 2 mars
France libertés, Médecins du Monde et la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) ont donné, à Paris, le coup d'envoi d'une campagne de sensibilisation en faveur des femmes maltraitées dans le monde. Parce qu'elles symbolisent à l'extrême la situation de nombreuses femmes, les Afghanes ont été choisies comme destinataires privilégiées de cette campagne, qui a pour slogan : « Une fleur pour les femmes de Kaboul ».
samedi 7 mars
A la veille de la Journée internationale des femmes, les taliban ont fait savoir que les droits des femmes ne seront rétablis, dans le cadre de la loi islamique, qu'une fois les combats terminés.
jeudi 19 mars
Un Boeing 727 de la compagnie Ariana Afghan Airlines s’est écrasé vers 13 h sur le mont Sharki Baratayi lors de son approche de l’aéroport international de Kaboul. Il n’y a pas de survivant parmi les 10 membres d’équipage et 35 passagers. L’avion était parti de Sharjah (Emirats arabes unis) et avaient fait étape à Kandahar. La visibilité était faible avec un temps neigeux et pluvieux.
mardi 24 mars
Dix personnes au moins, qui participaient à une manifestation pacifiste dans le nord de l'Afghanistan, ont été tuées. Elles étaient au premier rang de 2 000 manifestants à Mazar-i-Sharif, devant le quartier général des forces opposées aux taliban, pour protester contre les affrontements qui déchirent les forces anti-taliban et pour dénoncer les pillages auxquels s'est livrée la plus puissante des factions chiites qui tiennent la ville. Ce sont les hommes de cette faction qui ont tiré.
vendredi 27 mars
30 000 hommes ont assisté, dans le stade de Kaboul, à l'exécution de deux hommes accusés de meurtres. Les deux condamnés ont eu la gorge tranchée, au couteau. Les membres de la sécurité des taliban ont dû repousser, à coups de bâtons et de matraques en caoutchouc, les spectateurs enthousiastes qui avaient envahi le terrain.
vendredi 17 avril
Bill Richardson, l'ambassadeur américain à l'ONU, qui vient d'arriver en Afghanistan, a obtenu l'accord des taliban et de l'opposition armée pour un arrêt des combats et pour des pourparlers de paix qui devraient s'ouvrir avant le 27 avril. Aucun responsable de haut niveau du Département d'Etat américain ne s'était rendu en Afghanistan depuis l'invasion du pays par les Soviétiques, en 1979.
samedi 18 avril
Les taliban accusent l'opposition d'avoir rompu la trêve. Ils affirment que leurs positions ont été attaquées dans la matinée dans une vallée à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Kaboul, mais qu'ils ont réussi à repousser cette offensive.
samedi 25 avril
De violents combats se sont produits à une trentaine de kilomètres de Kaboul.
dimanche 26 avril
Pour la première fois depuis deux ans, des pourparlers de paix se sont ouverts à Islamabad (Pakistan), entre les taliban et leurs opposants armés. Ces négociations qui devraient durer trois à cinq jours, pourraient conduire à la formation d'un gouvernement provisoire composé de théologiens.
lundi 27 avril
A l'issue de longs débats à Islamabad, les représentants des taliban et ceux de l'opposition nordiste sont tombés d'accord sur un programme de discussions en cinq points. Le premier est la formation d'une commission d'ulémas, des religieux, chargés de mettre fin au conflit. Mais les taliban ont rejeté la liste des théologiens proposée par les nordistes ; le deuxième point concerne l'établissement d'un cessez-le-feu ; le troisième la libération des prisonniers ; le quatrième la levée par les taliban du blocus de la région d'Hazaradjat (centre du pays et bastion des Hazaras chiites du Hezb-i-Wahdat) ; le cinquième concerne la possibilité d'ouvrir une route à travers l'Afghanistan pour faciliter la distribution de l'aide humanitaire dans tout le pays.
mercredi 29 avril
Après quatre jours de discussions, les taliban et l'opposition sont parvenus à un premier accord en trois points. Une commission d'ulemas chargée de pacifier le pays, après vingt ans de guerre, va être créée. L'accord prévoit, entre autres, qu'aucune des parties ne pourra récuser l'un quelconque des ulemas proposés par l'autre.
jeudi 30 avril
Les taliban et l'opposition ont suspendu pour deux jours les discussions, en raison d'une impasse sur deux points fondamentaux à l'ordre du jour. Les négociateurs n'ont pu se mettre d'accord sur la levée du blocus de l'aide humanitaire imposé par les milices islamistes à Hazarajat ni sur l'échange des prisonniers. Le dialogue devrait reprendre le 3 mai.
dimanche 3 mai
Les pourparlers de paix d'Islamabad ont échoué. Les discussions devaient reprendre aujourd'hui, mais les taliban ayant changé la composition et le niveau de représentation de leur délégation, les représentants de l'opposition ont refusé de reprendre le dialogue. L'ONU tente maintenant de fixer un nouveau calendrier de négociations.
lundi 25 mai
Les taliban ont élevé au rang de ministère leur département d'encouragement de la vertu et de prévention du vice. L'information a été diffusée par « Radio-Charia », expliquant que ce département, chargé de vérifier le respect des règles islamiques de conduite par la population, était « le plus fondamental et le plus puissant ».
samedi 30 mai
Peu avant 6 h 30, un tremblement de terre de magnitude 6,7 a ravagé la région de Rostak, à deux cents cinquante kilomètres au nord de Kaboul (provinces de Takhar et de Badakhstan). Plus d'une soixantaine de hameaux, perchés à 2 000 mètres d'altitude dans des montagnes désolées et difficiles d'accès, ont été détruits ou endommagés. On avance un chiffre provisoire d’environ 5 000 morts ; plus de 45 000 autres sont sans abri.
lundi 1er juin
Les premiers sauveteurs sont arrivés dans la région de Rostak.
mardi 2 juin
Le tremblement de terre n'empêche pas les combats : « pas de trêve militaire, pas de soutien aux sinistrés », ont décidé les taliban. Les secours s'organisent difficilement.
mercredi 3 juin
L'opération massive de secours dans le nord-est du pays est menacée par les pluies qui ont commencé à s'abattre, dans la matinée, dans cette région. Le pont aérien, organisé par l'ONU, est interrompu, les pistes d'aéroport étant impraticables.
mardi 16 juin
A Kaboul, les taliban ont fermé toutes les écoles pour les filles et les centres professionnels pour les femmes installés dans des maisons privées. Ces écoles avaient été mises en place, le mois dernier, pour contourner l'interdiction de l'enseignement des femmes décidée par les milices islamiques, mais celles-ci les accusent de diffuser de la propagande antitaliban.
samedi 27 juin
Les Kaboulis sont tenus de réciter correctement leurs prières. Les taliban vont envoyer des équipes pour effectuer des contrôles dans les mosquées. Chaque village disposera de deux inspecteurs de prières. La radio a été mise à contribution. Elle va diffuser des programmes consacrés à la lecture des prières. « Toute votre famille, hommes et femmes, devra suivre ces programmes et apprendre à bien offrir les prières », précise un communiqué officiel.
lundi 29 juin
Les taliban viennent encore de durcir les règles qu'ils imposent aux Afghans et notamment aux femmes. Il leur est désormais impossible d'aller voir leur médecin si elles ne sont pas accompagnées de leur mari ou, pour le moins d'un parent de sexe masculin. Les 30 000 veuves de Kaboul risquent de ne plus pouvoir se soigner. Les taliban s'en prennent aussi aux hommes. Les équipes mobiles de la milice du ministère de la Promotion de la vertu et de la lutte contre les vices ont arrêté et puni treize hommes qui avaient taillé leur barbe. Vingt-sept autres personnes ont également été châtiées en vertu de la loi qui interdit l'habillement et les coupes de cheveux à l'occidentale.
jeudi 9 juillet
Les Afghans propriétaires de téléviseurs, magnétoscopes et antennes satellite disposent de quinze jours pour s’en débarrasser. Les taliban ont en effet interdit « ces sources de corruption de la société ».
lundi 13 juillet
Les taliban ont pris le contrôle de la province de Faryab, dans le nord-ouest du pays. Ils ont infligé une sérieuse défaite au général Dostam. Les taliban se sont emparés de la capitale provinciale de Maimana et de la quasi-totalité de la province.
Deux collaborateurs afghans de deux agences humanitaires de l’ONU ont été enlevés.
mercredi 15 juillet
L’ordre est venu du mollah Mohamed Omar, le chef suprême des taliban : la trentaine d’organisations non gouvernementales occidentales, installées à Kaboul, ont jusqu’au 19 juillet pour déménager dans des bâtiments délabrés du campus de l’école polytechnique, dans des préfabriqués en ruines, sans électricité ni eau courante, et... sans fenêtres, dans un quartier inhabitable de la périphérie. En cas de refus, elles devront quitter le pays. Pour les ONG, le dilemme est sérieux : accepter équivaut à se placer symboliquement sous le contrôle d’un pouvoir qui pratique une discrimination absolue des sexes. Partir équivaut à abandonner les dizaines de milliers de Kaboulis qui dépendent de l’aide humanitaire.
dimanche 19 juillet
Les deux collaborateurs afghans de deux ONG, enlevés depuis une semaine, ont été retrouvés assassinés.
lundi 20 juillet
Les taliban ont mis à exécution leur menace de chasser toutes les organisations humanitaires de Kaboul, avec l’intervention musclée des milices intégristes dans les bureaux des ONG. Seules la Croix-Rouge internationale et les Nations unies sont épargnées. La représentation européenne (Echo), malgré son statut semi-diplomatique, a subi le sort commun. L’Union européenne, premier pourvoyeur d’aide à l’Afghanistan, a décidé de suspendre son programme afghan. Elle aurait dû verser plus de soixante millions de francs le 1er août. Les Nations unies ont fait savoir qu’elles suspendraient elles aussi leur aide si les taliban ne reviennent pas sur leur décision. Comble de l’ignominie, les taliban ont accusé Aide médicale internationale d’avoir « fui Kaboul en emportant les biens du peuple »... alors qu’une équipe d’Ami partait tout simplement pour approvisionner en médicaments l’un des hôpitaux qu’elle gère dans les provinces de l’Est. Le personnel non afghan de ces ONG a préféré rejoindre le Pakistan. A Kaboul, l’aide internationale ne représente pas seulement de la nourriture pour plus de la moitié des 400 000 habitants, mais aussi l’approvisionnement en eau potable et des soins médicaux.
mercredi 22 juillet
A peine les organisations humanitaires ont-elles quitté Kaboul que le coordonnateur régional des Nations unies sonne l’alarme : les épidémies menacent, car les pompes d’eau potable dont s’occupaient deux organisation (Care-UK et Solidarités) ont cessé de fonctionner et « les gens commencent à utiliser l’eau des puits situés près des latrines ». Les taliban affirment que Dieu et l’ONU combleront les vides. Rien de moins sûr. En tout cas pour l’ONU, qui avoue n’avoir ni les moyens financiers ni les moyens humains pour faire face. Par ailleurs, les milices intégristes ont précisément défini, sur les ondes de Radio-Charia, les nouvelles règles imposées pour la longueur de la barbe.
mardi 28 juillet
Les taliban viennent de prendre une nouvelle mesure pour construire ce qu’elles appellent « le seul exemple au monde de parfait Etat islamique ». Il est désormais interdit aux parents de donner des prénoms « impies », comme Victor ou Rita, à leurs enfants. A Kaboul, de nombreux parents ont donné à leurs enfants des prénoms de stars de cinéma indien, qui était très populaire à la télévision afghane avant l’arrivé des milices intégristes...
jeudi 30 juillet
Il y a deux semaines, les taliban avaient donné quinze jours aux habitants de Kaboul pour se débarrasser de leurs téléviseurs et de leurs magnétoscopes, car « les films et la musique conduisent à la corruption morale ». A L’expiration de leur ultimatum, des miliciens en armes sont entrés dans les magasins et des appartements pour s’emparer des récepteurs et les jeter dans les rues. Les appareils saisis (ou ce qu’il en reste) seront détruits par le feu en public.
dimanche 2 août
Les taliban ont effectué une importante avancée militaire en s’emparant de l’importante base militaire de Sheberghan, base principale du général Dostam. Cette prise ouvre la voie à celle de Mazar-i-Sharif, seule grande ville échappant encore au pouvoir en place à Kaboul depuis septembre 1996.
mardi 4 août
Les taliban ont pris en tenailles Mazar-i-Sharif, dernier grand bastion de la résistance. Tous les étrangers appartenant aux organisations humanitaires ont été évacués et la population fuit la ville. Les milices intégristes s’estiment « au seuil de la victoire » finale.
vendredi 7 août
Le ministre iranien des Affaires étrangères a lancé une mise en garde « aux pays voisins » de l’Afghanistan contre « une ingérence et un engagement militaire » dans la guerre civile de ce pays. Les troupes russes stationnées au Tadjikistan ont renforcé leur état d’alerte pour faire face à toute éventuelle incursion des forces taliban.
samedi 8 août
Les taliban ont pénétré à l’aube dans Mazar-i-Sharif. Au cours d’une offensive de grande ampleur, ils ont pris le contrôle des lieux clefs de la ville, notamment du consulat d’Iran, dernier bastion de l’opposition anti-taliban. L’Iran a demandé aux taliban d’épargner « la vie » des onze diplomates iraniens en poste au consulat qui ont été fait prisonniers. Mais selon les intégristes au pouvoir à Kaboul, les diplomates « pourraient être morts ». L’opposition antitaliban a reconnu sa défaite. La chute de la ville entraîner le massacre d’environ 5 000 habitants, principalement des membres de la minorité chiite des Hazaras.
dimanche 9 août
Les taliban ont lancé une offensive près de Kaboul contre le commandant Massoud. Par ailleurs, l’opposition anti-taliban a affirmé, dans l’après-midi, avoir reconquis le terrain perdu la veille à Mazar-i-Sharif. Une information aussitôt démentie par les taliban qui y ont déployé des renforts dans la soirée.
lundi 10 août
Des observateurs indépendants ont confirmé que Mazar-i-Sharif était bien aux mains des taliban. Les miliciens intégristes ont annoncé qu’une délégation de spécialistes en charia se rendrait très vite dans la ville pour y « éduquer » la population. Par ailleurs, les autorités iraniennes sont toujours préoccupées au sujet du sort de onze de leurs ressortissants dont quatre diplomates, qui occupaient le consulat de Mazar. Téhéran affirme qu’ils ont été fait prisonniers et a demandé au secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, une intervention globale et urgente ». Les taliban démentent et affirment que le consulat était vide à leur arrivée. Le ton monte entre les deux pays : le chef des Gardiens de la Révolution, les troupes d’élite de la République islamique iranienne, vient d’inspecter une partie des neuf cents quarante-cinq kilomètres de frontière commune avec l’Afghanistan. Il a prévenu : « Aucune instabilité et insécurité aux frontières ne sera tolérée ».
mardi 11 août
Les taliban se sont emparés d’une nouvelle ville : Taloqan, chef-lieu de la province de Takhar (nord-est). Taloqan était une ambassade arrière des forces du commandant Ahmed Shah Massoud. La Russie a accusé le Pakistan d’apporter une aide militaire directe aux fondamentalistes afghans.
mercredi 12 août
Nahrin est tombée aux mains des taliban.
jeudi 13 août
Les milices fondamentalistes ont pris deux nouvelles localités : Haïratan et Pul-i-Khumri. De plus, leurs chasseurs-bombardiers ont lancé une série de raids sur la ville de Bamyan, capitale provinciale à cent trente kilomètres au nord-ouest de Kaboul et où s’est réfugiée l’opposition chiite proiranienne. Replié avec ses hommes dans les montagnes de l’Hindou Kouch, le commandant Massoud s’est déclaré incapable de faire face à la « logistique considérable » accordée par le Pakistan aux taliban.
mercredi 19 août
Le suspect principal, Mohamed Sadok Howeida, a parlé. Oussama ben Laden est bien derrière les attentats anti-américains de Nairobi et Dar es-Salam. Les taliban afghans ont averti les Etats-Unis : ne cherchez pas à arrêter cet homme ! La secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright a appelé les taliban à livrer ben Laden.
jeudi 20 août
Opération « Infinite Reach » : treize jours après les attentats anti-américains de Nairobi et de Dar es-Salam (qui ont fait 224 morts et plus de 4 000 blessés), les Etats-Unis ont répliqué dans la soirée, entre 19 h 30 et 22 h. Soixante-dix-neuf missiles Tomahawk ont été tirés par des navires de l’US Navy contre des sites appartenant à des groupes liés au milliardaire Ossama ben Laden. Soixante-quinze frappes ont touché quatre camps d’entraînement terroriste en Afghanistan, trois autour de Khost et un près de Jalabad. Les pertes humaines, estimées à une cinquantaine de tués (dont cinq officiers des services secrets pakistanais, sont assez faibles proportionnellement à l’importance de l’attaque. Ben Laden était présent dans le camp Zawhar Kili quelques heures avant le déclenchement de l’opération. Les taliban disent l’avoir transféré en lieu sûr. Toutefois, le régime islamiste a fait savoir qu’il était prêt à discuter du sort du chef terroriste à condition que les Etats-Unis fournissent des preuves formelles de son implication dans les attentats africains. Deux heures après la frappe, des hommes armés ont ouvert le feu à Kaboul sur un minibus de l’ONU, blessant deux fonctionnaires, un Français et un Italien. Des milliers de manifestants ont saccagé les locaux de l’ONU à Jalalabad, dans l’est du pays. L’Iran a déployé des forces le long de la frontière afghane, pour faire face à une éventuelle attaque. Quatre autres missiles américains ont frappé selon le Pentagone l’ « usine de fabrication d’armes chimiques » soudanaise d’Al-Shifa, située à Bahri, dans la banlieue nord de Khartoum : un homme a été tué dix autres blessés parmi les employés de l’usine bombardée. Le gouvernement soudanais déclare qu’il ne s’agissait pas d’une usine d’armes chimiques mais de médicaments, la principale du pays (selon certains rapports futurs, la destruction de cette usine va provoquer la mort de milliers de civils dans les années à venir par manque de médicaments). Dénonçant « un acte criminel », le président Omar al Béchir veut porter plainte contre Washington devant le Conseil de sécurité de l’ONU et réclame une commission d’enquête pour faire la lumière sur la nature réelle de la cible américaine. Le Soudan a rappelé les membres de son ambassade à Washington. Rentré précipitamment à Washington de sa résidence de vacance de Martha’s Vineyard, le président Clinton est intervenu à la télévision pour annoncer ces attaques.
vendredi 21 août
Les réactions ne cessent de s’amplifier dans les pays musulmans contre les Etats-Unis. A Peshawar, au Pakistan, la police a dû tirer sur quelque 3 000 réfugiés afghans qui manifestaient, faisant une vingtaine de blessés.
samedi 22 août
Le lieutenant-colonel italien Carmine Calo, atteint par les tirs d’un groupe d’hommes armés à Kaboul est mort des suites de ses blessures. Deux suspects ont été arrêtés, ont annoncé les taliban.
lundi 24 août
Les taliban ont adopté un profil bas. Mollah Omar, le guide de la milice islamiste, a rappelé à l’ordre Oussama ben Laden, en lui demandant de ne pas menacer les Etats-Unis, ou tout autre pays, tant qu’il séjourne en Afghanistan.
mardi 1er septembre
L’Iran a entamé des manœuvres militaires à la frontière afghane. 70 000 hommes appartenant aux Gardiens de la révolution, les Pasdaran, et aux milices islamiques, les Bassidji, participent à ces exercices terrestres et aériens présentés comme les plus importants depuis 1979. Ils interviennent dans un contexte de vive tension entre les deux pays, notamment depuis la disparition de dix employés du consulat d’Iran à Mazar-i-Sharif. Le conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution exigeant le retour sain et sauf en Iran des diplomates ainsi que d’un journaliste iranien qui se trouvait au consulat. L’Iran a affirmé ne pas avoir l’intention de pénétrer en Afghanistan.
samedi 5 septembre
Alors que les exercices sont déclarés officiellement terminées, les forces iraniennes restent maintenues sur la frontière afghane. La guerre couve entre les deux pays. Les Etats-Unis ont aussitôt manifesté leurs craintes et annoncé, dans la soirée, qu’ils s’opposeraient à toute « ingérence étrangère » en Afghanistan. Washington est persuadée qu’une attaque iranienne contre l’Afghanistan est « imminente ».
nuit du dimanche 6 au lundi 7 septembre
De violents combats ont éclaté dans la plaine de Shomali, à moins de trente kilomètres au nord de Kaboul. Ils mettent aux prises les taliban et les forces de l’opposition sous les ordres du commandant Massoud, sur une ligne de front qu’on croyait plus ou moins stabilisée depuis quelques mois.
lundi 7 septembre
L’offensive de l’opposition a permis aux hommes de Massoud de s’emparer d’une position montagneuse hautement stratégique puisqu’elle surplombe la « Vieille route », l’un des deux accès possibles vers Kaboul en venant du nord. L’autre axe, la « Nouvelle route », est lui aussi dans la zone des combats. Ce retournement de situation est dû à la tension qui règne entre l’Iran et l’Afghanistan. Les taliban ont dû dégarnir leur ligne de front pour renforcer la frontière occidentale.
jeudi 10 septembre
La tension est encore montée d’un cran entre l’Iran et l’Afghanistan. Sans doute rassurés par les déclarations du président iranien Khatami qui a affirmé n’avoir pas l’intention de faire franchir la frontière afghane aux troupes qu’il a massées le long de celle-ci, les taliban afghans ont donné l’offensive contre l’opposition chiite pro-iranienne d’Afghanistan, l’une des dernières encore organisées. Ils ont repris deux bourgades, tuant dix-huit combattants du Wahdat, en faisant prisonniers quarante-cinq autres. L’Iran a riposté en décidant de déployer plusieurs divisions de l’armée pour appuyer les Gardiens de la Révolution, qui s’y trouvent déjà. Le président iranien, qui a reçu, à Téhéran, l’ancien président afghan Rabbani, a accusé les talibans de pratiquer l’épuration ethnique à l’encontre des musulmans chiites. C’est dans ce contexte que les taliban ont annoncé avoir découvert les corps des neuf diplomates iraniens disparus en août. L’Iran tient les talibans et le Pakistan pour responsables de leur mort. Des avions militaires iraniens auraient d’ailleurs atterri à Bamiyan, au centre de l’Afghanistan, ce qu’a démenti Kaboul. Le Conseil de sécurité de l’ONU a dénoncé le meurtre des diplomates iraniens et réclamé une enquête, en vue de juger les coupables.
vendredi 11 septembre
L’Iran a annoncé son intention de « se venger ». Téhéran a demandé au Conseil de Sécurité de l’ONU de prendre « des mesures appropriées » contre les talibans.
samedi 12 septembre
L’Iran prépare des manœuvres militaires de très grande ampleur près de sa frontière avec l’Afghanistan. Plus de 200 000 hommes seront mobilisés à partir du 23 septembre. Le général Abdoll-Ali Pourshasb, qui commande l’armée de terre iranienne, a précisé : « Si nos dirigeants en donnent l’ordre, nous sommes totalement prêts » à agir contre les taliban.
dimanche 13 septembre
Les taliban se sont emparés du dernier bastion des chiites pro-iraniens d’Afghanistan, la ville de Bamyan, au centre du pays. Dans la soirée, le Conseil de sécurité iranien a pris « d’importantes décisions ».
lundi 14 septembre
L’ayatollah Ali Khamenei, le « Guide de la république iranienne », a déclaré que le risque de guerre avec l’Afghanistan est désormais une « menace majeure ». Cette menace « se répand et est très proche ».
mardi 15 septembre
Ali Khamenei a placé les forces armées et l’appareil d’Etat iraniens en « alerte ». Les taliban, de leur côté, ont fait savoir qu’ils étaient prêts, par agence de presse interposée, à discuter avec Téhéran, sous l’égide des Nations unies. Ils ont par ailleurs proposé une amnistie à tous les combattants de la région chiite du Hazarajat qui se rendront. Dans le même temps, Kaboul poursuit son offensive militaire contre les troupes de Massoud, dernier bastion de l’opposition.
mercredi 16 septembre
Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi a déclaré vouloir épuiser « toutes les voies politiques » avant d’engager une action armée contre les talibans afghans. Dans le même temps, neuf divisions militaires (200 000 hommes) font route vers la frontière avec l’Afghanistan où ils rejoindront les 70 000 pasdaran déjà mobilisés depuis deux semaines. A Kaboul, le chef des talibans, le mollah Mohammad Omar, appelle l’Iran à « résoudre ses différends avec l’Emirat islamique d’Afghanistan en accord avec le droit international ». Le Pakistan a proposé sa médiation.
jeudi 17 septembre
Les talibans affirment avoir conquis le col de Shiber. Le chef de la diplomatie pakistanaise est arrivé à Téhéran pour tenter de réduire la tension entre l’Iran et l’Afghanistan.
samedi 19 septembre
Les taliban ont libéré cinq prisonniers iraniens, après un mois de captivité, dans un « geste de bonne volonté ». Cette libération semble être le résultat d’une médiation pakistanaise. Quarante autres prisonniers sont encore aux mains des taliban. Trois des prisonniers libérés affirment avoir été « sauvagement torturés ».
dimanche 20 septembre
Trois missiles ont été tirés dans la journée sur Kaboul par l’opposition anti-taliban. La première attaque, en fin de matinée, n’a pas fait de victime. La deuxième, dans l’après-midi, a fait onze morts et une trentaine de blessés. Un troisième missile a semé la terreur, dans la soirée, sur le marché de Karte Parwan, dans l’ouest de la capitale. Des dizaines de personnes ont été tuées. L’explosion a provoqué une coupure de courant. Ces bombardements ont été attribués aux forces du commandant Massoud.
lundi 21 septembre
Deux missiles sont à nouveau tombés sur Kaboul. L’un d’eux, en détruisant une maison, a fait dix morts et dix blessés, des femmes et des enfants pour la plupart. Les taliban ont répliqué par des raids aériens contre les positions du commandant Massoud, à vingt-cinq kilomètres au nord de la capitale. Pourtant, dans la soirée, Massoud a nié être l’auteur de ces tirs. Selon son porte-parole, les taliban auraient eux-mêmes tirés des missiles sur la capitale afin de discréditer l’opposition.
mardi 22 septembre
Téhéran a affirmé chercher une solution diplomatique au contentieux qui l’oppose aux taliban afghans. L’issue diplomatique est l’objectif affiché par l’Iran lors de la réunion, à New York, des six voisins de l’Afghanistan, plus la Russie et les Etats-Unis. Le ministre iranien de la Défense a semblé vouloir calmer le jeu en déclarant que les taliban « ne sont pas assez forts pour constituer une menace militaire pour l’Iran ». De leur côté, les taliban ont indiqué qu’ils entendaient coopérer avec l’envoyé spécial des Nations unies dans la région, Lakhdar Brahimi.
mercredi 23 septembre
La mise en place des 200 000 soldats iraniens dans la province du Khorassan, à la frontière afghane, vient de s’achever. Ils sont désormais prêts à intervenir. A Kaboul, les taliban dénoncent les « intentions belliqueuses » de Téhéran et demande à l’ONU de « prendre des mesures effectives pour réduire la tension dans la région ». Par ailleurs, l’Arabie Saoudite a décidé de retirer son chargé d’affaires de Kaboul et demandé au chargé d’affaires afghan de quitter le royaume. L’Iran salue cette décision, qu’elle qualifie de « sage, courageuse et juste ».
jeudi 24 septembre
Invités à Kaboul par les taliban, les oulémas afghans ont décidé d’appeler au djihad (guerre sainte) si l’Iran attaque le territoire afghan. Ils ont décrété aussi qu’en cas d’agression les taliban ont le droit de demander de l’aide à n’importe quel Etat, « musulman ou impie ».
dimanche 4 octobre
Le Programme des Nations unies pour le contrôle des drogues (Pnucid) accuse la milice afghane des taliban d’être impliquée dans le trafic de stupéfiants. De son côté, l’Iran affirme que les quantités de drogue introduite sur son territoire à partir de l’Afghanistan ont « augmenté d’une façon spectaculaire depuis que les taliban ont pris le contrôle » des provinces limitrophes.
jeudi 8 octobre
De sérieux accrochages se seraient produits à la frontière irano-afghane, Téhéran et Kaboul donnant chacune sa version des faits. Selon les Iraniens, les Gardiens de la Révolution (pasdaran) ont infligé de « lourdes pertes aux taliban qui avaient attaqué plusieurs postes frontières, dans la province de Khorasan. Selon les Afghans, il n’y a pas eu d’incursions en Iran ; par contre Kaboul accuse les Iraniens d’avoir bombardé, pendant trois jours, les abords de la frontière afghane ; deux civils afghans auraient été tués.
vendredi 9 octobre
Les forces du commandant Massoud ont pris un aéroport dans la province de Takhar, au nord-est du pays.
samedi 10 octobre
Les taliban ont lancé une offensive contre les forces du commandant Massoud. Des avions des taliban ont bombardé Charikhar, dans la province de Parwan, tuant dix civils d’une même famille. Ils ont aussi attaqué le tunnel de Salang. Des bombardements ont eu lieu au nord de Kaboul, et des barrages d’artillerie sur deux autres fronts. L’offensive vise à assurer des passages stratégiques avant l’arrivée de l’hiver. Les taliban affirment avoir remporté des succès contre les troupes de Massoud.
vendredi 23 octobre
Le gouvernement des taliban et les Nations unies ont signé un accord sur le retour du personnel de l’ONU en territoire afghan.
lundi 26 octobre
Si l’on en croit l’entourage du commandant Massoud, une trêve d’une semaine a été conclue avec les taliban afin de permettre aux belligérants « d’entamer des négociations ». Cette pause négociée en Arabie Saoudite serait entrée en vigueur dans la matinée, mais les négociations « n’ont toujours pas commencée ».
dimanche 1er novembre
Selon l’organisation américaine Human Rights Watch, les taliban ont massacré quelque 2 000 civils en août lors de la prise de Mazar-i-Sharif.
mercredi 4 novembre
Le milliardaire islamiste saoudien Oussama ben Laden, réfugié en Afghanistan, a été inculpé par un procureur fédéral américain pour sa responsabilité dans les attentats contre les ambassade américaines de Nairobi et Dar es-Salaam. Le département d’Etat offre quatre millions de dollars pour toute information permettant son arrestation ainsi que celle d’un de ses adjoints, Mohammed Atef.
vendredi 6 novembre
A son tour, un rapport accablant de l’ONU constate que les taliban se sont livrées à un véritable massacre lors de la prise de Mazar-i-Sharif. Selon ce texte, de 4 000 à 5 000 personnes, parmi lesquelles des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été massacrées après la chute de la ville. La première semaine a été celle des exécutions sommaires et des tortures à mort. Les taliban ont choisi leurs victimes parmi la minorité ethnique des Hazaras, des musulmans chiites. Le document détaille aussi le massacre de 1 800 personnes dans la province de Bamiyan lorsque les taliban s’en sont emparées.
vendredi 20 novembre
Oussama Ben Laden est innocenté de toute accusation de terrorisme par la Cour suprême des taliban. Les milices intégristes avaient fixé au 20 novembre le délai avant lequel les Etats-Unis devaient fournir des preuves de l’implication de Ben Laden dans les attentats antiaméricains commis en Afrique en août dernier.
mardi 8 décembre
Résolution 1214 du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant des taliban et des autres factions afghanes la suspension des combat, la conclusion d’un cessez-le-feu et la reprise sans délai des négociations sous les auspices des Nations unies. L’ONU exige que les différentes factions coopèrent en vue de constituer un gouvernement représentatif qui garantira les droits de tous les Afghans et respectera les obligations internationales de l’Afghanistan.
dimanche 13 décembre
Les forces du commandant Massoud ont lancé une nouvelle offensive en trois points de la ligne de front avec les taliban. Des roquettes sont notamment tombées dans le centre de Kaboul. Le bilan s'élèverait à plusieurs dizaines de morts, combattants et civils.
vendredi 18 décembre
Les Nations unies souhaitent envoyer une mission en Afghanistan pour enquêter sur les massacres commis l’an passé et cette année à Bamyan et à Mazar-i-Sharif ; des crimes tantôt imputés aux taliban, tantôt à leurs adversaires de l’Alliance du Nord. L’ONU négocie actuellement avec les deux factions pour que la sécurité de ses enquêteurs soit garantie.
vendredi 25 décembre
Dans un entretien au quotidien arabe Asharq al-Awsat, le milliardaire islamiste Oussama Ben Laden appelle les musulmans à « combattre et tuer les Américains et les Britanniques », en représailles aux frappes sur l’Irak. Il nie toujours être responsable des attentats anti-américains à Nairobi et Dar es-Salaam en août dernier.
1999
jeudi 21 janvier
Le commandant Massoud, appuyé par des soldats de l’ancien chef de guerre Abdul Rachid Dostam, a lancé une offensive contre les taliban dans le nord-ouest du pays. Dans la province de Faryab, il accentue sa pression sur le principal axe d’approvisionnement des taliban, désormais coupé sur une centaine de kilomètres. Cette route permettait aux fondamentalistes d’approvisionner Mazar-I-Sharif.
mardi 2 février
Pour la première fois, les taliban ont accusé les Etats-Unis, Israël, l’Inde et la Russie, de dépenser des « sommes énormes » pour armer l’opposition qui se bat dans le nord du pays.
mercredi 3 février
Le vice-ministre des Affaires étrangères des taliban s’est rendu à Islamabad (Pakistan), pour y rencontrer de hauts responsables de la diplomatie américaine, et notamment Karl Inderfurth, chargé des affaires du Sud au département d’Etat. Les entretiens devraient notamment porter sur le terroriste Oussama Ben Laden, recherché par Washington, qui se trouve sous la protection des taliban.
lundi 8 février
L’ONU prépare un éventuel retour en Afghanistan de son personnel international évacué en août. Une délégation se trouve à Kaboul pour évaluer les conditions de sécurité avec les taliban.
vers le mercredi 10 février
Les taliban ont imposé des restrictions à l’activité d’Oussama ben Laden, le milliardaire islamiste accusé de terrorisme par les Etats-Unis, lui interdisant notamment toute visite et en confisquant son matériel de communication.
du jeudi 11 au samedi 13 février
Le bilan du séisme et de ses répliques qui ont secoué la province de Warkak, dans l’Est du pays, est de soixante-sept morts, dont dix enfants morts du froid dans le district de Chak, un petit village isolé dans les montagnes.
vendredi 12 ou samedi 13 février
Oussama ben Laden a « disparu » d’Afghanistan où il avait trouvé refuge. C’est du moins ce qu’a affirmé un porte-parole des taliban.
en février
Sept mois après la rupture de tout contact, cinq diplomates chinois de haut rang se sont rendus à Kaboul pour s’entretenir avec le pouvoir taliban.
Des attentats ont été perpétrés dans le centre de Tachkent (Ouzbékistan) par des taliban. Les terroristes sont rapidement capturés et fusillés.
jeudi 11 mars
Ouverture de négociations entre les taliban et l’opposition unie derrière le commandant Massoud.
dimanche 14 mars
Un échange de vingt prisonniers de chaque camp, les taliban et l’opposition unie, va intervenir par l’intermédiaire de la Croix-Rouge. C’est le premier résultat concret des négociations. Celles-ci reprendront dans quinze jours en vue d’un accord de paix. Signe de détente : le personnel international de l’ONU, retiré depuis l’été dernier, est de retour à Kaboul et a reçu des assurances des taliban pour sa sécurité.
mercredi 21 avril
Les chiites reprennent aux taliban leur bastion de Bamyan.
en avril
Rupture des négociations sur un partage du pouvoir entre les taliban et l’opposition armée.
mercredi 2 juin
Le ministre des Affaires étrangères d’Ouzbékistan, Aziz Kamilov, a engagé pour la première fois des pourparlers avec le chef des taliban afghans, le mollah Omar, à Kandahar, demandant l’extradition du chef islamiste ouzbek Tahir Yoldasev, chef du MOI. Refus d’Omar.
samedi 26 juin
Des combats ont éclaté à une centaine de kilomètres au nord de Kaboul, dans la soirée, à l’artillerie lourde, entre les taliban et les milices de l’alliance de l’opposition du nord. Ces duels seraient le prélude à une offensive que les taliban préparent contre les forces de l’opposition depuis deux mois.
mardi 6 juillet
Le président américain Bill Clinton a signé un décret imposant des sanctions commerciales et financières au régime taliban. Ces sanctions ont pour motif le soutien apporté « à Oussama ben Laden et à son réseau terroriste ». L’objectif est de « limiter leur capacité à soutenir des réseaux terroristes ».
mi-juillet
La rencontre de Tachkent (Ouzbékistan), visant à promouvoir le processus de paix entre les taliban et l’Alliance du Nord, n’a débouché sur aucun accord concret.
du vendredi 23 au samedi 24 juillet
L’aéroport de Kaboul a été bombardé par l’opposition armée.
samedi 24 juillet
Les chefs des taliban ont déclaré à l’envoyé spécial des Nations unies, Lakhdar Brahimi, qu’ils étaient prêts pour les discussions de réconciliation avec les Etats-Unis et l’Iran.
mardi 27 juillet
L’aéroport de Kaboul a été bombardé, dans la matinée, alors qu’un avion des Nations unies était en phase d’approche finale, dans une « fenêtre horaire » jusqu’alors acceptée aussi bien par les taliban que par l’opposition du commandant Massoud.
nuit du mardi 27 au mercredi 28 juillet
Les taliban ont lancé une offensive générale contre l’opposition armée. Cette « offensive d’été » vise la vallée du Panshir.
jeudi 29 juillet
Dans la matinée, cinq roquettes de l’opposition sont tombées sur Kaboul. Les premières lignes du commandant Massoud ne sont qu’à vingt-cinq kilomètres au nord de la capitale afghane.
dimanche 1er août
Les forces de Massoud et les taliban se disputent âprement le contrôle de la base aérienne de Bagram. Les taliban mettent également la pression sur la ville de Charikar, et semblent mettre en difficulté les forces de Massoud.
lundi 2 août
Les taliban ont annoncé avoir repris quatre importants bastions aux forces du commandant Massoud. Ils se sont emparés, après de violents combats faisant vingt-huit morts et cent trente prisonniers du côté de Massoud, de Charikar, chef-lieu du Parwan, et de Bagram, base aérienne stratégique. Les combats ont provoqué la fuite massive des habitants, soit vers Kaboul, soit vers le nord-est encore contrôlé par Massoud, faisant de Charikar une ville morte. Les taliban ont ensuite pris Gulbahar, qui commande l’entrée de la vallée du Panshir où se sont réfugiés les hommes de Massoud, et Jabul Seraj, seul accès vers le nord-est. Les taliban ont été aidés dans ces combats par de nombreux islamistes pakistanais.
mardi 3 août
Au moins 100 000 Afghans (250 000 selon l’opposition) ont fui l’offensive des taliban au nord de Kaboul et se sont réfugiés dans la vallée du Panshir. Le porte-parole du commandant Massoud demande une aide internationale.
mercredi 4 août
Les taliban qui viennent de prendre le contrôle de la plaine de Shomali, dans le nord du pays, ont ordonné l’évacuation de milliers de civils, pour des « raisons de sécurité ». 36 000 personnes ont déjà été transportées dans des camps à Jalalabad (province de Nangharhar) et ) Kaboul. Les taliban affirment qu’il s’agit d’une mesure « temporaire ». Ils ont souvent accusés les populations locales, principalement tadjikes, d’avoir pris part aux combats aux côtés du commandant Massoud.
jeudi 5 août
Contre-offensive victorieuse des hommes du commandant Massoud.
vendredi 6 août
L’opposition armée renforce ses positions à vingt-cinq kilomètres au nord de Kaboul. « Nous avons repris tous les territoires perdus », affirme le porte-parole de Massoud. Les taliban confirment qu’ils ont dû abandonner toutes les positions qu’ils avaient conquises lors de leur offensive lancée il y a une dizaine de jours. Mais les miliciens islamistes ont promis de prendre leur revanche.
lundi 9 août
Le commandant Massoud accuse les taliban d’avoir massacré « plusieurs centaines » de villageois au cours de leur récente offensive au nord de Kaboul. Un responsable taliban a démenti, ajoutant : « Nous ne tuons pas les gens car le peuple nous soutient ».
mardi 10 août
A quelques jours du premier anniversaire des bombardements américains sur l’Afghanistan, le chef suprême des taliban, le mollah Mohamed Omar craint une nouvelle intervention armée des Etats-Unis, qui réclament toujours l’extradition du Saoudien Ben Laden. Les taliban fondent leurs craintes sur l’arrivée de deux avions de combat américains au Pakistan. Washington a démenti toute intention belliqueuse.
vendredi 13 août
20 000 femmes et enfants en bas âge, réfugiés dans la vallée du Panshir au nord de l’Afghanistan, sont en danger de mort immédiate faute d’aide, avertissent les membres d’une mission de Médecins du monde. Les réfugiés, au nombre de 150 000 au total, fuient les combats opposant les taliban aux forces du commandant Massoud dans la plaine de Shamali à l’est du pays. L’organisation humanitaire a affrété un avion pour transporter quinze tonnes d’aide.
dimanche 15 août
L’ONU a dénoncé la politique de la « terre brûlée » menée au nord de Kaboul par les taliban. L’ONU s’appuie sur des informations « de première main » démontrant que les étudiants en théologie brûlaient les maisons des villageois de la plaine de Shomali, ainsi que les récoltes, avant de leur ordonner de partir pour Kaboul à une quarantaine de kilomètres.
mardi 17 août
Une violente explosion a fait plusieurs morts et de nombreux blessés, dans la soirée, à Kandahar, le quartier général de la milice des taliban dans le sud du pays. Selon l'agence privée Afghan Islamic Press (AIP) basée à Peshawar (nord-ouest du Pakistan), l’origine de l’explosion n’est pas connue mais de nombreux habitants, croyant au début d’une attaque américaine, ont quitté la ville.
mardi 24 août
Le chef suprême des taliban, le mollah Mohamed Omar, a échappé de justesse à un attentat au camion piégé, à Kandahar. Le dernier bilan fait état d’au moins dix morts, dont plusieurs gardes du « Commandeur des Croyants », et de dizaines de blessés. Les destructions sont considérables dans un rayon d’un kilomètre autour de la maison du mollah, devant laquelle le camion a explosé.
vendredi 27 août
Les combats entre les taliban et leurs opposants ont fait, selon le HCR, 160 000 déplacés. Ces personnes se déplacent vers le nord-est, et les frontières avec le Pakistan et le Tadjikistan. Les représentants des Nations unies à Islamabad ont dénoncé la « destruction systématique des infrastructures agricoles » réalisée par les taliban, pour vider les zones acquises à la rébellion, et empêcher les réfugiés de se fixer.
samedi 4 septembre
Bombardements sur Bazarak.
lundi 13 septembre
Les taliban ont protesté auprès de Paris contre la récente visite d’une délégation de parlementaires français à l’opposition afghane, dans le nord-est du pays. Les taliban accusent Paris de convoiter les ressources naturelles de leur pays.
vendredi 15 octobre
Par un vote unanime, le Conseil de sécurité de l’ONU a donné un mois aux taliban pour extrader Oussama ben Laden, un milliardaire d’origine saoudienne que les Etats-Unis accusent d’activités terroristes. Au delà de ce délai, des sanctions internationales entreront en vigueur.
jeudi 21 octobre
Le représentant spécial des Nations unies en Afghanistan, le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, a renoncé à poursuivre sa mission de paix dans le pays. « J’ai fait tout ce que j’ai pu, mais cela n’a pas eu beaucoup d’effet », explique-t-il.
mercredi 10 novembre
La menace de sanctions de l’ONU contre l’Afghanistan a déclenché l’attaque du bureau des nations unies à Kandahar, capitale religieuse du sud du pays, par 50 000 manifestants armés de cailloux.
vendredi 12 novembre
Au Pakistan, des tirs de roquette ont visé plusieurs bâtiments diplomatiques à Islamabad. Cibles : les Etats-Unis et les Nations unies, à deux jours de l’expiration de l’ultimatum de l’Onu à l’Afghanistan. La première cible a été une véhicule stationnée devant le Centre américain (cinq blessés) ; les suivantes ont eu lieu a proximité immédiate de l’ambassade américaine ; au pied de la tour Saudi Pak, qui abrite des services des Nations unies ; près du siège du Programme alimentaire de l’Onu ; devant le marché de Siraj, fréquenté par les étrangers ; et enfin sur les collines où trône la Punjab House, luxueuse résidence pour parlementaires. Le gouvernement pakistanais a fermement condamné les attentats. De même, le mollah Omar, guide suprême de l’Etat islamique d’Afghanistan, qui a jugé utile de démentir toute implication : « Notre émirat a toujours condamné et continue de condamner le terrorisme », a-t-il déclaré, affirmant que ces attaques visent à nuire aux bonnes relations entre les taliban et leur parrain pakistanais.
samedi 13 novembre
Devant l’imminence de sanctions internationales, la compagnie aérienne afghane Ariana a suspendu ses vols internationaux dans la soirée. Elle dessert 120 destinations et transporte chaque mois 1 200 passagers et 2 000 tonnes de fret.
dimanche 14 novembre
Les taliban se refusant toujours à extrader vers les Etats-Unis Oussama ben Laden, des sanctions internationales sont entrées en vigueur contre l’Afghanistan, dans la soirée. Kaboul menace : si les Etats-Unis maintiennent ces sanctions, ils auront à affronter « la colère de Dieu ». Dans la capitale afghane, des milliers de manifestants ont exprimé leur colère en jetant des pierres contre les bureaux des Nations unies et les bâtiments de l’ancienne mission américaine où ils ont tenté de pénétrer aux cris de « mort à l’Amérique ».
mardi 16 novembre
Une femme accusée du meurtre de son mari a été exécutée devant quatre mille spectateurs
jeudi 18 novembre
Quelque vingt-cinq personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées et de nombreuses autres blessées lors d’un raid aérien menée par les taliban contre le bastion des forces de l’opposition dans la vallée du Panchir. Selon des organisations humanitaires travaillant sur place, un avion de la milice islamiste a lancé deux bombes à fragmentation sur la région de Bazarak. C’est l’une de ces bombes qui a touché une école tuant les femmes et les enfants qui s’y étaient réfugiés. La seconde bombe est tombée sur un marché blessant au moins dix personnes.
dimanche 5 décembre
L’ONU a obtenu des taliban l’ouverture d’un corridor humanitaire à direction de la vallée du Panshir, à l’issue de tractations qui viennent de s’achever.
lundi 6 décembre
Un premier convoi d’aide humanitaire de l’ONU a quitté Kaboul, avec l’accord des milices intégristes, pour la vallée du Panshir tenue par les forces de l’opposition du commandant Massoud, à une centaine de kilomètres au nord de la capitale. 60 000 réfugiés se trouvent actuellement dans cette vallée, chassés par les combats. Près de la moitié d’entre eux sont dans le plus complet dénuement.
mercredi 8 ou jeudi 9 décembre
Début du Ramadan.
jeudi 9 décembre
Le Pakistan et l’Iran ont résolu de coordonner leurs politiques en Afghanistan, afin d’y « encourager le processus de paix à travers la réconciliation et le dialogue entre les parties afghanes ». Depuis l’entrée des milices islamiques à Kaboul, Téhéran et Islamabad ont adopté des politiques opposées à l’égard de l’Afghanistan : l’Iran refusant de reconnaître le nouveau régime et soutenant l’opposition, alors que le Pakistan a établi des relations diplomatiques avec Kaboul.
vendredi 10 décembre
Selon le HCR, plus de 120 000 réfugiés afghans ont regagné leur pays en provenance d’Iran ou du Pakistan, au cours de l’année et en dépit de la guerre qui continue de déchirer le pays.
mercredi 15 décembre
Le Premier ministre jordanien a annoncé qu’un groupe proche de l’islamiste Oussama ben Laden, réfugié en Afghanistan, qui programmait des « attentats anti-américains » dans le royaume, a été arrêté. Il est composé de Jordaniens, d’un Irakien et d’un Algérien. Trois membres du groupe sont « en fuite hors de Jordanie »…
samedi 25 décembre
Un Airbus 300 indien, détourné la veille par cinq pirates de l’air islamistes, s’est posé sur l’aéroport afghan de Kandahar. Les pirates réclament la libération d’un dirigeant islamique emprisonné en Inde depuis février 1994, Maulana Masood Azhar, trente et un ans, menaçant de faire sauter l’appareil et les cent quatre-vingt neuf otages si des négociations ne sont pas menées sur la base de leurs exigences.
lundi 27 décembre
Au quatrième jour du détournement, une équipe de sept négociateurs de New Delhi s’est rendue à Kandahar, dans la soirée, où l’appareil est en attente. Ces émissaires n’ont pas mandat de prendre une décision. Les taliban afghans se disent pressés d’en finir.
mardi 28 décembre
Au cinquième jour de leur prise d’otages, les pirates de l’Airbus indien immobilisé en Afghanistan ont majoré leurs exigences : la libération de trente-cinq islamistes et le versement de deux cents millions de dollars. Ils réclament également le corps du chef d’un groupe séparatiste, Sajjad Afghani, tué par les forces indiennes au Cachemire en 1994. Les taliban afghans ont annoncé qu’ils remettraient les pirates au Comité international de la Croix-Rouge, une fois l’affaire dénouée.
mercredi 29 décembre
Nouvelle journée de négociations à Kandahar. Les émissaires de New Delhi se préparent à une épreuve de patience. En effet, le gouvernement indien a refusé une partie des exigences des pirates de l’air. Pas question de verser les deux cents millions de dollars réclamés comme rançon et de restituer le corps du militant islamiste Sajjad Afghani. Reste la demande de libération de trente-six militants islamistes détenus en Inde comme « terroristes ». Quant aux cent soixante otages, ils se portent bien, selon le directeur de l’aéroport qui est monté à bord avec une équipe de nettoyage.
jeudi 30 décembre
Au septième jour du détournement de l’Airbus d’Indian Airlines, toujours immobilisé à Kandahar, les taliban se sont déployés autour de l’appareil : une trentaine d’hommes d’armes, un char et des missiles. Les pourparlers entre les émissaires indiens et les pirates se sont poursuivis. Mais, du côté indien, on parle de phase « sensible ».
vendredi 31 décembre
Les otages de l’Airbus d’Air India ont été libérés après que l’Inde ait accepté de relâcher trois séparatistes cachemiris, détenus dans ses prisons.
en janvier
Partis du pays Pachtoun (sud), plusieurs milliers de taliban ont entrepris de marcher sur Kaboul.
vendredi 10 février
A l’ouest de Kaboul, les taliban se sont emparés de Maidan Shahr, une localité contrôlée par le Hezb-e-Islami d’Hekmatyar.
mardi 14 février
Les taliban ont enlevé au chef islamiste Gulbuddin Hekmatyar la ville de Charasyab, située à vingt-cinq kilomètres au sud de Kaboul. Ils arrivent aux portes de la capitale afghane.
mercredi 22 février
Mahmoud Mestiri, chef de la mission de paix de l'ONU pour l'Afghanistan, a informé les membres du futur conseil dirigeant, qui devait succéder au président Burhanuddun Rabbani, que son plan de paix « a échoué ».
du lundi 6 au dimanche 12 mars
Le commandant Massoud, allié de Rabbani, a chassé les taliban de toutes les positions qu'ils occupaient dans Kaboul dont il devient le maître.
dimanche 19 mars
Le commandant Massoud a réussi à forcer les taliban à évacuer Charasyab.
en mars
Le cheikh hazara Abdoul Ali Mazari, leader du Wahdat, coalition chiite soutenue par l'Iran, est mort à Ghazni aux mains des Talibans.
Massoud repousse les taliban et les miliciens chiites du Wahdat.
jeudi 3 août
L’organisation islamiste afghane des taliban a forcé un avion Il-76 de la compagnie Aérostan du Tatarstan à atterrir dans ce pays. Les sept membres d'équipage russes ont été faits prisonniers.
mardi 5 septembre
La ville de Herat (ouest) tombe aux mains des taliban.
mardi 12 septembre
Les milices taliban qui ont pris le contrôle d'Herat, la semaine dernière, interdisent aux femmes de travailler dans les services publics et aux filles de fréquenter l'école. Ces mêmes mesures sont appliquées à Kandahar depuis plusieurss mois.
dimanche 24 septembre
L'ambassade de France à Kaboul, qui représente tous les Etats membres de l'Union Européenne, recommande aux européens de quitter « temporairement » le pays avant que les liaisons aériennes ne soient interrompues.
lundi 25 septembre
Expiration de l'ultimatum des taliban au gouvernement de Kaboul.
mardi 10 octobre
Offensive éclair lancée par les taliban, dans la nuit, qui leur a permis de percer la ligne de défense des forces loyales au président Rabbani. Offensive favorisée par la trahison de certains commandants d'unité. Les taliban se sont emparés de Charasyab (l'ancien quartier général du chef intégriste Hekmatyar) établissant la nouvelle ligne de front à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Ils ont en outre récupéré beaucoup d'armes.
mardi 17 octobre
Des négociations se sont ouvertes à Jalalabad entre les différentes factions et les combats ont perdu de leur intensité.
samedi 21 octobre
Onze personnes ont été tuées et seize autres blessées par la chute d'une roquette sur un marché de Kaboul, probablement tirés par les taliban qui campent à une trentaine de kilomètres au sud de la ville.
dimanche 22 octobre
Des avions non identifiés ont lâché quatre bombes sur un quartier de Kaboul blessant trois personnes.
mardi 24 octobre
Une éclipse totale du Soleil est visible sur une grande partie du sud de l’Asie, de l’Iran à l’Indonésie.
mardi 7 novembre
Les taliban ont tiré des roquettes sur Kaboul faisant au moins deux morts.
mercredi 8 novembre
Les taliban ont de nouveau tiré sur Kaboul : quatre morts et quatre blessés dans la population civile. La ligne de front se trouve à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Les cibles des taliban sont l'aéroport et le quartier abritant le ministère de la Défense et la Présidence.
jeudi 16 novembre
Les taliban lancent une nouvelle offensive sur Kaboul.
samedi 18 novembre
Le gouvernement afghan a repoussé non sans peine une « attaque massive » (un millier d’hommes et une quinzaine de chars) des taliban qui se sont repliés en emmenant une centaine de prisonniers.
lundi 20 novembre
Les forces fidèles au président Rabbani ont du opérer ce qu'elles appellent un « retrait tactique » des environs de Chakari devant les taliban.
mardi 21 novembre
Les taliban ont enlevé deux positions clés des environs de Kaboul.
mercredi 22 novembre
Les taliban se sont de nouveau approchés de Kaboul dont ils ne sont qu'à une quinzaine de kilomètres. Des chasseurs-bombardiers « n'appartenant pas aux forces gouvernementales » ont pilonné la banlieue d'Ashfar (ouest de la capitale) sans faire à priori de victime.
samedi 25 novembre
Les forces gouvernementales ont repris l'offensive au sud et à l'est de la capitale et récupéré un certain nombre de positions, dans l'espoir de couper l'approvisionnement des « rebelles » islamistes.
dimanche 26 novembre
En milieu de matinée, les taliban ont lancé le plus meurtrier de leurs raids aériens contre Kaboul (quartier diplomatique et quartier commerçant du centre) faisant trente-neuf morts, dont une dizaine d'enfants, et près de cent cinquante blessés : trois avions en provenance de Kandahar (bastion du mouvement) ont effectué quatre passages en larguant des bombes « classiques » et des bombes à fragmentations, et en parachutant des mines antipersonnel qui ont explosé juste avant de toucher le sol.
mercredi 29 novembre
A l'est de Kaboul, les forces gouvernementales ont lancé une grande offensive, reprenant une vingtaine de kilomètres de terrain aux taliban.
samedi 9 décembre
Dans la soirée, l'aviation gouvernementale a effectué trois raids contre une importante base des taliban aux portes de Kaboul. Le ministère de la Défense estime à vingt-sept le nombre des victimes.
dimanche 17 décembre
Dix fidèles ont été tués dans une mosquée du centre de Kaboul par un tir de roquettes attribué aux talibans, et deux autres personnes ont aussi tués dans le centre-ville. Vingt et une roquettes sont tombées au total.
1996
samedi 3 février
Le blocus quasi-complet de Kaboul qui dure depuis deux semaines, a conduit le Comité internationale de la Croix-Rouge à lancer une opération humanitaire d'urgence avec la mise en place d'un pont aérien. Le premier appareil est arrivé chargé de vingt tonnes de produits alimentaires. Trois rotations quotidiennes sont prévues au départ de Peshawar, au Pakistan.
jeudi 15 février
Le dépôt de munitions du palais présidentiel de Kaboul a explosé, dans l'après-midi, alors que des soldats étaient en train de déménager les armes qui y étaient entreposées. Premier bilan de soixante morts et de dizaines de blessés parmi les militaires.
lundi 4 mars
Les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre l'Afghanistan et cinq autres pays qui luttent trop mollement contre le trafic de drogue.
vendredi 22 mars
Les taliban ont eu une quarantaine de morts suite à une attaque de l'aviation gouvernementale.
dimanche 24 mars
Plusieurs salves d'obus tirées des positions des taliban se sont abattues dans la matinée, sur le centre de Kaboul : huit personnes ont été tuées sur le coup, dix autres à l'hôpital. Dix enfants parmi les morts.
nuit du lundi 25 au mardi 26 mars
Des dizaines de personnes ont été blessées par une explosion dans un dépôt de munition de Kandahar (possession des taliban depuis automne 1994). Il y aurait des morts, et l'explosion pourrait être le résultat d'un sabotage.
mardi 26 mars
Trois appareils gouvernementaux ont bombardé le camp des rebelles taliban, à vingt kilomètres au sud de Kaboul. Une trentaine d'entre eux auraient été tués.
mercredi 10 avril
Kaboul a annoncé que les forces gouvernementales ont repris une partie de la province de Gor (centre) aux taliban. En outre, l'aviation gouvernementale a bombardé leurs positions dans le sud de la capitale.
lundi 22 avril
Une centaine de personnes sont mortes ou ont été portées disparues au cours des inondations qui ont dévasté sept provinces, ces deux dernières semaines.
jeudi 23 mai
Deux soldats russes portés disparus en Afghanistan (l’un en 1982 et l'autre en 1987) vont pouvoir rentrer chez eux. Deux cents quatre-vingt soldats russes sont toujours portés disparus.
vendredi 24 mai
Le président Rabbani et le chef intégriste Hekmatyar ont signé un accord de paix en six points. Il prévoit notamment la cessation des activités et le formation d'un « réel gouvernement islamique ».
samedi 22 juin
Deux roquettes sont tombées sur Kaboul, l'une à arrêt d'autobus (faisant quinze morts et seize blessés), l'autre sur une école (sept écoliers tués et dix autres blessés). Les taliban sont les auteurs de ces tirs.
mercredi 26 juin
Les taliban ont bombardé Kaboul de roquettes peu avant l'arrivée du chef islamique Hekmatyar, qui devait y être investit dans ses fonctions de Premier ministre. Le bilan est très lourd : soixante morts et plus de cent blessés.
dimanche 7 juillet
Les taliban ont lancé des salves de roquettes sur Kaboul, tuant quinze personnes et en blessant quarante autres.
samedi 13 juillet
Amnesty International revient en Afghanistan après quatorze ans d'absence. Une délégation est attendue à Kaboul où elle visitera le quartier général de la police et les tribunaux.
dimanche 14 juillet
Le Premier ministre Gulbuddin Hekmatyar a décidé de fermer les six cinémas de Kaboul, les films projetés n'étant pas jugés « suffisamment islamiques ». En outre, la diffusion de musique à la télévision et à la radio a été interdite. Déjà, la semaine dernière, les fonctionnaires avaient été sommés d'observer les temps de prière, et les femmes de porter robes traditionnelles et foulard.
nuit du vendredi 16 au samedi 17 août
Détenus par les taliban depuis le 8 août 1995 (soit 378 jours de captivité), sept Russes, membres d’équipage d’un avion Il-76 de la compagnie Aérostan du Tatarstan, ont réussi à échapper à leur gardien et à s’enfuir à bord de leur appareil.
vendredi 23 août
Milliardaire saoudien réfugié en Afghanistan, Oussama Ben Laden rédige « la Déclaration de Jihad contre les Américains occupant le pays des deux sites sacrés ». Le dirigeant islamiste exige le départ de toutes les forces américaines présentes en Arabie Saoudite.
jeudi 29 août
La route de Salang, qui relie Kaboul au nord du pays, a été officiellement rouverte. Elle était fermée depuis trois ans en raison des combats entre factions rivales.
vendredi 6 septembre
Les taliban occupent la ville d'Azra (est du pays) et approchent de Saliba, une place forte gouvernementale située à soixante-quinze kilomètres à l'ouest de Kaboul.
samedi 7 septembre
Les forces gouvernementales ont lancé une offensive contre les talibans, à une trentaine de kilomètres au sud de Kaboul.
mardi 10 septembre
Hisarak, ville d'importance stratégique de l'est du pays, est tombée aux mains des taliban. Des dizaines de combattants des deux bords ont été tués lors des affrontements.
mercredi 11 septembre
Les taliban ont pris le contrôle de Jalalabad et de sa province de Ningarhar. Kaboul accuse le Pakistan de les avoir soutenus. Une mission iranienne, conduite par le vice-ministre des Affaires étrangères, a entamé des discussions avec les taliban pour les convaincre de signer la paix avec le gouvernement de Kaboul.
vendredi 13 septembre
Les taliban ont pris le contrôle d’une autre province située dans l'est du pays, le Laghman.
dimanche 22 septembre
Les taliban ont pris le contrôle de la province de Kunar (est du pays), sans rencontrer de véritable résistance.
mardi 24 septembre
Un avion de transport des taliban qui faisait route de Herat à Peshawar, au Pakistan, a été détourné sur Kaboul par ses passagers (sept officiers pakistanais et trente-deux talibans armés). D'après les autorités afghanes, ils auraient décidé de rallier le gouvernement du Premier ministre Hekmatyar.
mercredi 25 septembre
Les taliban ont engagé la bataille de Kaboul. Selon les informations parvenues au Comité internationale de la Croix-Rouge à Genève, les combats auraient déjà fait des centaines de morts et de blessés. Les « étudiants en religion » ont pris le contrôle de la banlieue est de la ville et tentent de se forcer un passage vers le centre-ville. Bande-Ghazi, position gouvernementale située à vingt-cinq kilomètres de Kaboul est tombée dans la soirée.
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 septembre
Les forces gouvernementales ont repoussé une attaque des taliban vers le centre de la capitale.
jeudi 26 septembre
Les combats continuent de faire rage dans les faubourgs de Kaboul où l'un des chefs des taliban aurait été tué. Les deux camps s'affrontent pour le contrôle de la prison de Pule-Charkhi et de l'académie militaire qui aurait été prise dans l'après-midi. Des combats au canon sont observés, dans la soirée, très près du centre. D'autre part les taliban contrôleraient la vallée de Tagob, qui donne accès à l'unique aéroport opérationnel encore sous contrôle gouvernemental.
nuit du jeudi 26 au vendredi 27 septembre
Les milices islamistes sont entrées, calmement, dans Kaboul. Un peu plus tôt, les forces gouvernementales avaient cessé toute résistance. Les taliban ont capturé l'ancien président communiste Najibullah dans le bâtiment des Nations unies où il avait trouvé refuge depuis sa chute, en avril 1992. Mise en place d'un gouvernement intérimaire, composé de six membres (dont le mollah Mohamed Rabbani). Les pays voisins (Iran, Inde, Russie) se montrent très inquiets de cet événement.
samedi 28 septembre
Les taliban sont entrés dans Charikar, au nord de Kaboul et à l'entrée du Panshir.
L’ancien président communiste (1987-1992) Mohammed Najibullah a été pendu en public par les taliban à Kaboul, en même temps que son frère. Auparavant torturé, il avait quarante-neuf ans.
dimanche 29 septembre
Les milices islamiques des taliban continuent leur avancée vers le nord.
Norbert Holl, l'émissaire spécial de l'ONU pour l'Afghanistan, est arrivé à Kaboul où il a pu constater qu'il n'y avait plus une seule femme dans les rues (interdiction des taliban). Des témoins affirment même que des femmes « incorrectement vêtues », ont déjà été battues.
lundi 30 septembre
Les taliban viennent de se trouver face à face aux troupes du général Dostam (fortes de plusieurs dizaines de milliers d'hommes), à l'entrée du tunnel de Salang. Les taliban auraient donné vingt-quatre heures à Dostam pour qu'ils retirent ses hommes à l'autre bout du tunnel. Dans la soirée, les taliban ont aussi pénétré dans le Panshir, à la poursuite de Rabbani, Hekmatyar et Massoud. On y fait état de combats. D'autres parts les nouveaux maîtres de la capitale ont ordonné aux fonctionnaires civils et aux cadres de l'armée de porter la barbe. La Turquie a proposé d'accueillir une conférence sur l'Afghanistan.
mardi 1er octobre
Le mollah Mohammed Omar, chef des milices islamiques afghanes, est arrivé à Kaboul pour y concrétiser la mise en place du gouvernement des taliban. En URSS, l'arrivée au pouvoir de ces derniers inquiètent : le général Lebed a mis les taliban en garde contre toute tentative d'annexion de l'Ouzbékistan et du Tadjikistan.
mercredi 2 octobre
Les talibans marquent le pas devant le tunnel de Salang, tenu par l'Ouzbek Dostam. Sur le front du Panshir, ils n'ont avancé que de trois kilomètres en trois jours face aux forces du Tadjik Mansour.
vendredi 4 octobre
Les nouveaux maîtres de la capitale (les « barbus ») ont franchi un nouveau degré dans l'intolérance : ils ont conduit manu militari les habitants de Kaboul à la mosquée. Ceux qui rechignaient à se rendre à la prière et ceux qui n'allaient pas assez vite ont été copieusement battus comme suppôts de « Shaytan » (Satan). Quant au Pakistan, qui les a soutenu dans leur lutte, il commence à prendre ses distances.
du vendredi 4 au samedi 5 octobre
Les pays de l'Asie centrale ex-soviétique (Tadjikistan, Ouzbékistan, Kazakhstan et Kirghizistan), s'inquiétant de la prise de pouvoir des Talibans, tiennent un sommet extraordinaire avec les responsables russes (dont le Premier ministre Tchernomyrdine) à Almaty (capitale kazakhe). Objectif : renforcer la défense des frontières sud de l'ex-URSS pour éviter un « cataclysme régional ».
dimanche 6 octobre
Alors que de violents combats font rage à l'entrée de la vallée du Panshir entre les taliban et le général Massoud, les milices islamiques appellent à l'aide et à la reconnaissance internationale. « Aucun pays n'a officiellement reconnu le nouveau gouvernement », a déploré le mollah Mohammed Gaus, ministre des Affaires étrangères du nouveau pouvoir.
lundi 7 octobre
Le général Dostam résiste toujours aux talibans.
mardi 8 octobre
Les milices islamiques afghanes ont essuyé de sérieux revers, ces jours-ci, dans la région du tunnel de Salang.
mercredi 9 octobre
Les forces du commandant Massoud ont attaqué dans la soirée deux positions clés des taliban : la base aérienne de Bagram (à cinquante kilomètres de Kaboul) et la ville de Jabul Saraj (à quatre-vingt kilomètres de la capitale).
jeudi 10 octobre
La contre-offensive de Massoud continue, se rapprochant de la capitale. Pour la première fois depuis leur entrée à Kaboul, les taliban ont accusé le général Dostam de collaborer avec l'ancien gouvernement. Autre première : des habitants ont pris les armes contre les taliban lors de cette contre-offensive. Pour faire face aux loyalistes, les taliban, les taliban ont procédé aux premiers recrutements forcés de jeunes Kaboulis.
Les Etats-Unis ont averti qu'ils pourraient cesser leur aide humanitaire si le nouveau pouvoir ne revient pas sur sa politique discriminatoire à l'égard des femmes. Même son de cloche du côté du Programme alimentaire mondial (Pam), l'agence de l'ONU chargée de la distribution de l'aide alimentaire. L'ONU a décidé d'évacuer son personnel étranger « non indispensable » de la capitale. Le médiateur onusien a appelé à un cessez-le-feu.
vendredi 11 octobre
Les talibans viennent d'affronter une opposition armée si résistante qu'ils lui ont fait des négociations. Dostam, Massoud et une faction chiite pro-iranienne ont fait alliance contre eux.
samedi 12 octobre
Les forces du Tadjik Massoud (« le lion du Panshir ») ont repris aux taliban la ville de Jabul Saraj, qui commande l'accès à la vallée du Panshir.
Trente-six organisations internationales ont évacué leur personnel étranger de Kaboul, en direction du Pakistan.
dimanche 13 octobre
Les forces de Massoud se sont assurées la maîtrise de la sortie sud du tunnel stratégique de Salang (à quarante-trois kilomètres au nord de Jabul Saraj).
La compagnie aérienne nationale d'Afghanistan a décidé, après plus d'un an d'interruption, de reprendre ses vols Kaboul-Kandahar et Kaboul-Herat à partir de l'aéroport de la capitale...
lundi 14 octobre
Dans la soirée, annonce de la prise de Charikar par les hommes de Massoud (douze kilomètres au sud de Jabul Saraj et soixante-quatre km au nord de Kaboul). Les taliban qui s'étaient portés à l'entrée du tunnel de Salang semblent maintenant coupés de leur base arrière.
Une fillette de dix ans a été condamnée par les taliban à l'amputation de ses doigts pour avoir porté du vernis à ongles.
mardi 15 octobre
Les forces de l'ancien président Rabbani, sous les ordres du commandant Massoud, se sont emparées de la base aérienne de Bagram, à soixante kilomètres de Kaboul, considérée comme la deuxième du pays.
Massoud, Dostam, Mohammed Karim Khallili (dirigeant d'une faction chiite proiranienne qui contrôle une province du centre du pays) et Pir Sayed Ahmed Gailani (leader du Front islamique national partisan du retour de l'ancien roi Zaher, en exil à Rome) ont constitué un « Conseil de défense de la patrie ».
mercredi 16 octobre
Les troupes de Massoud ont été rejointes par des hommes et des blindés du général Dostam.
Les taliban ont envoyés deux émissaires pour tenter de convaincre le général Dostam de rompre avec ses partenaires. Ils ont en outre fait venir des milliers de combattants pour renforcer la défense de Kaboul, mais ils sont maintenant attaqués à l'intérieur même des zones qu'ils contrôlent : des soulèvements ont été signalés ces jours-ci dans l'ouest et le sud-ouest du pays. Des accrochages très violents ont eu lieu dans les provinces d'Hérat et de Farah, à la frontière iranienne, ainsi que dans la province de Ghor (centre-ouest). Ces combats ont jeté toute une population sur les routes, hors de Kaboul mais aussi dans la province de Parwan, en direction du nord.
jeudi 17 octobre
Les taliban ont repris Bagram, la deuxième base aérienne d'Afghanistan, aux forces « gouvernementales », et poursuivi leur contre-offensive vers le nord. Leur prochain objectif est Charikar, à soixante-cinq kilomètres de Kaboul. Leurs émissaires dialoguent toujours avec le général Dostam qui s'est rallié aux ex-forces gouvernementales mais qui semblent encore hésiter à choisir définitivement son camp.
vendredi 18 octobre
Les taliban poursuivent leur contre-offensive vers Charikar. Les forces de Massoud tentent de s'opposer à leur progression par d'intenses tirs de barrage d'artillerie. Selon les organisations humanitaires présentes à Mazar-i-Charif, les combats ont jeté sur les pistes de l'exode des milliers d'Afghans qui remontent en hâte vers le nord pour se soustraite à la poigne des taliban. Dans la soirée, les forces de Massoud ont repris la grande base aérienne de Bagram.
dimanche 20 octobre
Massoud s'est emparé de l'aéroport international de Kaboul et ses hommes ne sont plus qu'à vingt kilomètres de la capitale. Il a averti les talibans qu'il ne bombarderait pas Kaboul s'ils consentaient à l'évacuer et Rachid Dostam a proposé un cessez-le-feu valable dès demain matin. Des centaines de villageois se sont réfugiés à Kaboul pour échapper aux combats.
lundi 21 octobre
De violents combats ont opposé à une dizaine de kilomètres au nord de Kaboul les taliban et les forces loyalistes de Massoud. Dans le même temps, le ministre de l'intérieur pakistanais, Nasrullah Babar, tentait de négocier un cessez-le-feu. Allié de Massoud, le général Dostam a demandé la démilitarisation de Kaboul. Dans la soirée, alors qu'on parlait d'une impasse dans la négociation, les taliban affirmaient accepter un cessez-le-feu sans conditions.
mardi 22 octobre
La ligne de front est figée depuis deux jours à cinq kilomètres de Kaboul. Mais il suffirait que les soldats de Dostam, qui se tiennent en retrait des lignes de Massoud, s'engagent dans la bataille pour désorganise un peu plus les talibans. Cette apparente hésitation traduit celle de Dostam qui n'a toujours pas choisi définitivement son camp malgré son ralliement politique au président Rabbani (avec qui il vient de s'entretenir). Faut-il voir là un signe de désespoir à l'approche de la défaite ? Mais les milices islamistes qui défendent Kaboul ont malmené des civils ici et là, sur la ligne de front. Ils ont incendié un village dans la matinée en reprochant aux habitants d'avoir hébergé des hommes de Massoud la nuit précédente. Le ministre de l'Intérieur pakistanais accuse le commandant Massoud d'être le responsable de l'échec de sa mission en exigeant la démilitarisation de Kaboul (« ce qu'il n'a jamais fait lui même pendant les quatre ans qu'il y a passée ». De leur coté la Russie et l'Inde dénoncent l'ingérence pakistanaise en Afghanistan.
vendredi 25 octobre
Les taliban ont refusé d'accueillir à Kaboul l'émissaire américain Lee Coldren, par crainte d'être accusées de « pro-américanisme ».
samedi 26 et dimanche 27 octobre
L’ « aviation » de Dostam (en fait un seul avion à chaque fois) a bombardé à plusieurs reprises les positions des taliban dans la capitale et sur le dernier col qui, au nord, commande l'accès à Kaboul.
dimanche 27 octobre
Les forces ouzbèkes du général Abdul Rachid Dostam ont confirmé leur alliance avec les gouvernementaux (Talabani et Massoud) pour combattre les taliban.
en octobre
Le Pakistan offre services de maintenance à la compagnie Ariana Afghan Airlines.
samedi 2 novembre
Les taliban ont annoncé avoir abattu un avion et un hélicoptère du général Dostam et maté une rébellion dans l'est du pays. Dostam a, lui, critiqué le soutien apporté par le Pakistan aux islamistes. Selon lui, les militaires pakistanais participent directement à la guerre.
jeudi 7 novembre
Les taliban semblent prêts à retirer leurs troupes et leurs armes lourdes de Kaboul une fois qu'un accord de cessez-le-feu aura été signé, a déclaré à Islamabad (Pakistan) l'émissaire de l'ONU en Afghanistan, Norbert Holl. Des combats continuent d'opposer au nord de la capitale afghane et dans l'ouest du pays, les miliciens intégristes à la coalition anti-taliban.
jeudi 21 novembre
Les talibans, qui contrôlent toujours Kaboul, ont confirmé à un représentant de l'ONU qu'ils étaient prêts à décréter un cessez-le-feu. Des contacts ont été pris avec les Nations unies pour la recherche d'un « règlement du problème afghan ».
mercredi 27 novembre
Les taliban ont repoussé, en trois jours de contre-offensive, les troupes de l'ancien gouvernement afghan à quelque quarante-cinq kilomètres au nord de la capitale. Les combats ont entraîné l'exode de milliers de personnes vers Kaboul. Au nord, le Turkménistan fait état de 18 000 Afghans pachtounes massés à sa frontière après avoir été chassés de leurs villages par les forces du général ouzbèke Dostam.
dimanche 1er décembre
L'ancien numéro un afghan Babrak Karmal, installé au pouvoir lors de l'entrée soviétique en Afghanistan en 1979, est mort à Moscou d'un cancer du foie, à l’âge de soixante-sept ans.
vendredi 13 décembre
Sept Afghans accusés d'adultère ont été lapidés à mort au cours des six dernières semaines dans des régions contrôlées par les taliban. Les sentences pour viol ou adultère sont exécutées en public après la prière du vendredi.
mercredi 18 décembre
Un homme a été exécuté par balles en public à Kaboul pour la première fois depuis la prise de la capitale par les taliban. Le supplicié avait été condamné pour avoir « assassiné trois enfants et une femme de la même famille » dans le quartier de Microrayan, dans l'est de la capitale.
vendredi 27 décembre
Offensive des taliban au nord de Kaboul : les islamistes ont notamment repris la ville de Qarabagh, à quarante-cinq kilomètres de la capitale, mais surtout ils se sont emparés de la base aérienne stratégique de Bagram.
samedi 28 décembre
Les forces de l'alliance qui combat les taliban ont effectué plusieurs raids aériens contre Kaboul. Ces raids ont fait plusieurs blessés.
1997
jeudi 2 janvier
Le leader des taliban a donné l'ordre au peuple afghan de prier le 5 janvier pour qu'il pleuve.
dimanche 5 janvier
A Istanbul, la Turquie, l'Iran et la Pakistan ont lancé un appel à un cessez-le-feu en Afghanistan avant le début du Ramadan, le 10 janvier. Ils ont aussi demandé un arrêt « sans délai » des livraisons d'armes dans la région.
lundi 13 janvier
Des discussions visant à mettre un terme à la guerre se sont engagées entre les islamistes qui contrôlent les deux tiers de l'Afghanistan et leurs adversaires. Elles ont lieu à Islamabad, au Pakistan, sous l'égide des Nations unies.
mercredi 15 janvier
La réunion des factions afghanes à Islamabad a échoué. Les taliban ont notamment refusé une condition de la coalition « gouvernementale », à savoir la démilitarisation de Kaboul.
du samedi 25 au dimanche 26 janvier
Les belligérants afghans doivent se rencontrer à Téhéran (Iran) pour des pourparlers de paix. Des représentants du Pakistan et du Kazakhstan ont été invités.
dimanche 26 janvier
Les taliban expulsent les Tadjiks des villes qu'elles ont récemment conquises. Un de leurs responsables explique cette décision par le fait que lorsque les Tadjiks constituent la population majoritaire, « ils se révoltent contre les taliban et transmettent leurs secrets militaires à l'autre bord ».
mardi 28 janvier
Trois civils ont été tués et sept blessés dans le bombardement par des avions de la ville de Jabul Seraj, contrôlée par les taliban au nord de Kaboul. Des chasseurs-bombardiers, vraisemblablement envoyés par le chef de guerre ouzbek Abdul Rashid Dostom, ont mené trois raids contre la ville. Ces raids ont suivi la destruction à l'explosif, par la coalition luttant contre les islamistes, d'une portion de la route stratégique de Salang, afin d'empêcher les taliban de gagner le nord du pays.
dimanche 9 février
Le président tadjik, Emomali Rakhmonov, a quitté Douchanbe : il doit rencontrer le général Massoud à Kouliab, à deux cents kilomètres de la capitale pour le convaincre de laisser ses meilleurs mercenaires rentrer chez eux, au Tadjikistan, où un chef de bande armé, Bakhrom Sadirov, a pris en otages quinze personnes, dont le ministre de la sécurité tadjik, en réclamant le retour au pays de son frère aîné, Rizvon Sadirov, devenu l'un des meilleurs combattants de Massoud.
nuit du vendredi 21 au samedi 22 février
Deux collaborateurs français de l'Organisation contre la faim (ACF) ont été arrêtés à Kaboul, alors qu'ils se trouvaient à l'intérieur du campement des Nations unies. Ont également été arrêtés le cuisinier afghan, qui a été battu, et quatre afghanes travaillant aussi pour l'ACF. Cette organisation, présente depuis 1995 dans la capitale afghane, a 8 000 petits Kaboulis à sa charge et subvient aux besoins des familles les plus démunies. Ce n'est apparemment pas du goût des taliban.
samedi 22 février
Les taliban ont donné un mois aux hommes pour laisser pousser leur barbe.
lundi 24 février
Les taliban ont accusé les deux collaborateurs français de l'ACF d'avoir commis des « actes immoraux ». Ils affirment que les deux hommes « invitaient » des afghanes dans leurs locaux en dépit de l'ordre donné à ces femmes de ne pas pénétrer dans des institutions dirigées par des étrangers.
mardi 25 février
Un diplomate français a rencontré à Kaboul les deux membres de l'ACF dans la prison de Sederat.
lundi 3 mars
Oui aux photos de paysages, mais pas à celles d'animaux ; oui à la photo d'un char qui tire, mais non à celle d'un combattant armé de sa kalachnikov : les taliban ont rappelé l'interdiction de photographier tout être vivant. Comme tous leurs ordres, celui-ci s'inspire de l'interprétation la plus stricte de la loi coranique.
dimanche 9 mars
Les taliban ont rouvert les portes de l'université de Kaboul, fermée depuis plus de cinq mois, sans la présence d'une seule femme. « A l'avenir, si nous avons assez de ressources, nous fournirons une éducation séparée pour les femmes » a affirmé Maulavi Hamdullah Numani, le ministre taliban de l'Education supérieure.
mercredi 19 mars
Au moins cinquante personnes ont été tuées et cent cinquante autres blessées à Jalalabad, occupée par les taliban, par l'explosion d'une bombe devant le quartier général de la police.
Les deux Français de l'organisation humanitaire ACF ont été libérés par la justice des taliban qui a estimé qu'un mois de détention préventive cela suffisait. Ils ont été aussitôt expulsés vers le Pakistan. L'ACF va « tout mettre en œuvre » pour obtenir la libération des collaborateurs et collaboratrices musulmans arrêtés en même temps qu'eux.
lundi 24 mars
Dix-huit fonctionnaires en poste à Kaboul ont été licenciés par le pouvoir des taliban au motif que leur barbe n'était pas assez fournie, a annoncé la radio d'Etat Charia. Les islamistes avaient donné un mois aux hommes pour laisser pousser leur barbe.
jeudi 27 mars
Le gouvernement japonais a engagé des discussions avec trois des factions afghanes. Son objectif : la convocation d'une conférence de paix. Le Japon aurait promis une importante assistance pour la reconstruction de l'Afghanistan si les pourparlers aboutissent.
vendredi 28 mars
Un glissement de terrain a tué environ 380 personnes.
samedi 29 mars
Des taliban ont lapidé à mort une femme qui tentait de fuir d'Afghanistan. Elle était en compagnie d'un homme qui n'était pas de sa famille, un crime selon la loi islamique. L'exécution s'est produite dans la province de Laghman (est du pays).
dimanche 6 avril
Les taliban ont décrété une trêve de six jours dans les combats avec les factions rivales, afin de permettre une campagne de vaccination contre la poliomyélite. 3,6 millions d'enfants doivent être vaccinés au cours de cette campagne menée par l'Unicef.
lundi 7 avril
Cinq employés de l'organisation humanitaire française ACF ont été flagellés à Kaboul au terme de quarante-cinq jours de prison : vingt-neuf coups de fouet pour un cuisinier, quinze pour deux chauffeurs et neuf pour deux gardiens. Ils avaient été condamnés pour avoir participé à un repas où des femmes ne portaient pas le « burqa », ce vêtement qui couvre de la tête aux pieds.
lundi 14 avril
L'ambassades des taliban d'Islamabad (Pakistan) a annoncé que la milice islamique venait d'écraser une rébellion dans l'est du pays. Des centaines d'opposants auraient été capturés et conduits à Kandahar pour être jugés par des tribunaux islamiques. A Kaboul, neuf hommes ont été publiquement battus pour avoir taillé leur barbe. La police religieuse, qui patrouille dans la capitale, a d'autre part arrêté un tailleur accusé d'avoir pris les mesures d'une femme pour une robe.
mardi 15 avril
Les taliban ont reconnu que leurs forces subissaient une offensive générale menée par l'alliance « rebelle » de Massoud et Dostam. Deux attaques ont été menées dans la province orientale de Nangarhar, à environ cent dix kilomètres au sud-est de Kaboul. Les affrontements seraient également très violents dans la province occidentale de Badghis, ainsi qu'au nord de la capitale.
dimanche 27 avril
Environ 100 000 réfugiés, poussés sur les routes par les combats en Afghanistan, se trouvent à la frontière avec le Tadjikistan où ils pourraient tenter de pénétrer. A Douchanbé, on craint que des combattants islamistes se mêlent aux réfugiés pour s'infiltrer dans le pays.
lundi 28 avril
Au moins douze Afghans, employés d'une organisation non gouvernementale française, Afghanistan-vaccination-immunisation, center (Avicen), sont détenus par les taliban à Kaboul pour un prétendu trafic d'armes. Vingt-cinq personnes ont été interpellées dans les différents bureaux.
samedi 3 mai
Les taliban ont libéré dix-huit des employés de l'Avicen.
samedi 10 mai
L'Iran a appelé les taliban à négocier un arrêt des combats en Afghanistan. Cet appel émane également du président tadjik Emomali Rakhmonov et du président afghan, déchu, Burhanuddin Rabbani. Les trois hommes, réunis à Douchanbé, la capitale tadjike, ont « jugé nécessaire que toutes les parties s'assoient à la table des négociations ».
Un puissant tremblement de terre a ravagé une partie du Khorassan iranien : 1 567 personnes ont été tuées en Iran et cinq dans la province afghane d’Herat.
mardi 20 mai
Les taliban ont lancé une offensive dans le centre du pays. Après d'intenses combats, ils ont pris dans la matinée le col stratégique de Shibar, jusqu'alors tenu par une faction chiite qui contrôle toujours la ville de Bamyan, à cinq kilomètres de là, et la province du même nom.
mercredi 21 mai
Forte du soutien d'un général transfuge, l'armée des taliban a lancé une grande offensive dans le nord du pays. Les combats opposent les milices islamistes aux hommes du chef de guerre rebelle Rashod Dostom, la dernière faction afghane qui tente d'empêcher la mainmise totale des islamistes sur le pays. L'alliance anti-taliban subit également des revers sur le front du centre.
samedi 24 mai
Les taliban ont marqué un point essentiel dans leur conquête du pays, en enlevant Mazar-i-Charif, la grande ville du nord, fief de l'opposition. En fait, les milices islamiques n'ont même pas eu à prendre la ville par les armes. Le maître des lieux, le général ouzbek Abdul Rachid Dostam, a été balayé par ses propres troupes. Celles-ci s'étaient rebellées au début de la semaine et avaient aussitôt fait acte d'allégeance aux taliban. Désormais, tout le nord du pays est sous leur contrôle. Il ne leur manque plus que les trois provinces du nord-est, toujours contrôlées par l'ancien président Rabbani et son chef militaire, Massoud (à qui les taliban ont proposé « des négociations » pour « avoir une paix à 100 % en Afghanistan »), ainsi que la province de Bamiyan, bastion de la minorité chiite hazara (soutenue par l'Iran), totalement encerclée au centre du pays. Cette montée en puissance des islamistes a été saluée par le Pakistan qui a décidé de reconnaître formellement leur gouvernement. En revanche, elle inquiète sérieusement Moscou qui les a avertis que toute violation des frontières déclencherait immédiatement une riposte « très dure ». Des milliers de gardes-frontières russes sont sur le pied de guerre.
dimanche 25 mai
La défection du général Salangi, contrôlant la route stratégique qui conduit de Kaboul au nord de l'Afghanistan, a permis aux taliban de s'engouffrer dans les accès au fameux tunnel de Salang, l'un des enjeux majeurs des luttes de pouvoir.
nuit du dimanche 25 au lundi 26 mai
Une colonne des taliban a été prise au piège, près du tunnel de Salang, par les forces fidèles au commandant Massoud, le « Lion du Panshir », qui se sont regroupées et ont ouvert le feu contre les milices islamiques. Les taliban sont donc bloqués dans ces défilés qui conduisent vers les riches provinces du nord, à moins de cent kilomètres de Kaboul.
lundi 26 mai
L'Arabie Saoudite a reconnu le gouvernement des taliban.
mercredi 28 mai
Les taliban ont subi leur revers le plus sévère depuis leur progression. Ils ont été obligés de se retirer de Mazar-i-Sharif, trois jours après l'avoir investie. De violents combats de rues les ont opposés pendant dix-sept heures, aux chiites pro-iraniens du Hezb-i-Wahdat et aux troupes ouzbèkes du général Abdul Malik, qui a retourné ses armes contre ses alliés éphémères. C'est lui qui avait fait acte d'allégeance aux taliban au début de la semaine dernière alors qu'il s'était soulevé contre Rachid Dostam, l'un des piliers de la coalition anti-taliban. La Croix-Rouge a indiqué que les combats de Mazar-i-Sharif ont fait plusieurs centaines de morts. L'ambassadeur du Pakistan en Afghanistan a été fait prisonnier par les antitaliban en même temps que plusieurs responsables des milices islamistes : leur ministre des Affaires étrangères et leur ambassadeur au Pakistan.
vendredi 30 mai
La progression des forces anti-taliban s'est poursuivie. L'opposition, menée par le commandant Massoud, se trouve à cinquante kilomètres de Kaboul, tandis que le président renversé Rabbani est rentré en Afghanistan. Les forces de l'opposition sont à quatre kilomètres de l'aéroport de Bagram, un point stratégique, et marchent sur Charikar. La chute de cette ville pourrait mettre la capitale afghane a portée de roquettes des forces de Massoud. Selon l'ambassadeur en Inde du régime déchu de Rabbani, près de 5 000 taliban, « dont un bon nombre de Pakistanais déguisés en taliban », avaient été envoyés à Mazar-i-Sharif. Mais, a-t-il dit, « la population s'est dressée contre les intrus. Après vingt heures de combats, les taliban soutenus par le Pakistan ont été repoussés et plus de 3 000 taliban ont été tués, blessés ou capturés ». Les troupes du Hezb-i-Wahdat (chiites pro-iraniens), qui soutient le commandant Massoud, ont pris le contrôle de la vallée de la Ghorband, à environ quatre-vingt kilomètres au nord-ouest de Kaboul.
dimanche 1er juin
Face à de vigoureuses offensives de l'opposition au nord et à l'ouest de Kaboul, les taliban ont offert d'ouvrir des négociations. Dans le même temps, ils faisaient venir des renforts du Pakistan pour reprendre l'initiative militaire au cas où ces négociations n'auraient pas lieu. L'aviation des milices intégristes a bombardé pour le deuxième jour consécutif Mazar-i-Sharif. Les taliban ont affirmé avoir infligé de lourdes pertes à l'opposition dans la province septentrionale de Samangan. La milice islamiste aurait également réussi à stopper une offensive du Hezb-i-Wahdat à l'ouest de la capitale, regagnant même un peu de terrain dans la province de Wardak.
mardi 3 juin
Les forces de l'opposition afghane ont pris le nom de Front islamique uni pour le salut de l'Afghanistan.
jeudi 5 juin
Depuis que ses forces ont battu les taliban à l'entrée du tunnel de Salang, Ahmed Massoud chah a retrouvé le sourire. Les taliban ont abandonné tant d'armes lourdes et de munitions sur le terrain qu'il espère pouvoir tenir désormais les villes clés de Jabul Jiraz et Gulbahar, reconquises il y a une semaine et respectivement situées à quatre-vingt deux et soixante dix-sept kilomètres de Kaboul. Les troupes afghanes ont capturé ces derniers jours plus de 1 600 « étudiants en religion ». Elles auraient d'autre part encerclé de 2 000 à 3 000 autres combattants islamiques à l'ouest de Kaboul.
mardi 10 juin
Les gardes-frontières russes ont tué une trentaine d'opposants islamistes tadjiks qui, basés en Afghanistan, tentaient de s'infiltrer illégalement au Tadjikistan. Les Russes ont utilisé des hélicoptères et de l'artillerie lourde.
dimanche 20 juillet
Les forces de l'opposition antitaliban ont affirmé avoir tué plus de six cents « étudiants en religion » lors d'offensives couronnées de succès au nord et à l'ouest de Kaboul. Les combattants du commandant Massoud ont ainsi pris possession de la vallée du Ghorband, de la ville de Charikar ainsi que de la base aérienne stratégique de Bagram.
lundi 28 juillet
Le diplomate algérien Lakhdar Brahimi a été nommé représentant spécial des Nations unies en Afghanistan.
samedi 2 août
Les taliban ont accepté la création d'une commission multipartite, proposée par le médiateur pakistanais Iftikhar Mourshid. Les premières discussions se sont déroulées à Kandahar. Dans le même temps, de violents combats opposaient les taliban aux forces de la coalition soutenant le président évincé Bourhanouddin Rabbani, au nord de Kaboul. A l'avantage, semble-t-il, des premiers qui ont annoncé la reprise d'Hossein Kot et de Guldara.
dimanche 10 août
Les taliban ont subi les assauts de la coalition d'opposition. Les combats, très durs, se déroulent à quelque vingt-cinq kilomètres au nord de Kaboul. Ils auraient déjà fait plusieurs dizaines de victimes. L'aviation et les hélicoptères des deux camps ont multiplié les sorties. La clé du succès du commandant Massoud serait due à un meilleur approvisionnement en carburant des troupes de l'opposition.
mi-août
Abdulrahim Ghaforzai, après de difficiles tractations, a été désigné « Premier ministre » de la coalition de l'opposition anti-taliban. Ancien ambassadeur à l'ONU, Ghaforzai est considéré comme l'homme capable de fédérer les multiples composantes de la coalition d'opposition.
jeudi 21 août
Abdulrahim Ghaforzai, désigné la semaine précédente « Premier ministre » de la coalition anti-taliban en Afghanistan, a été tué, avec douze compagnons, dans un accident d'avion au nord de Kaboul avec six autres dirigeants. Le commandant Massoud n'était pas à bord. Par ailleurs, au moment ou l'opposition afghane venait de reprendre, avec succès, l'initiative militaire face aux taliban, elle doit faire face à d'autres problèmes internes : des combats ont éclaté à Mazar-i-Sharif, le fief de l'opposition, entre deux factions qui se disputent la direction de la communauté ouzbek.
vendredi 22 août
Après avoir duré toute la journée, les combats entre les deux factions de l'opposition à Mazar-i-Sharif, ont cessé dans la soirée.
mardi 9 septembre
Mohammed Rabbani, le chef du gouvernement taliban, accuse la France de soutenir militairement les forces de son principal adversaire, le commandant Massoud. « Des ingénieurs français soutiennent ces forces et se trouvent actuellement à Mazar-i-Sharif, où ils entretiennent ses avions et ses armes ». Il a fait cette déclaration dans une conférence de presse en Arabie Saoudite, au moment même où Kaboul annonçait la chute de l'aéroport de Mazar-i-Sharif, pris par les taliban. L'Inde, la Russie, l'Iran, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan sont, eux aussi, accusés de soutenir l'opposition au régime des taliban.
dimanche 14 septembre
Les taliban perdent du terrain dans la région de Mazar-i-Sharif, où ils avaient pris le contrôle de l'aéroport voici quelques jours. Les forces de l'opposition ont réussi à chasser les milices islamiques de Mazar, « capitale » de la coalition antitaliban et unique grande ville en sa possession. Les combats se poursuivent en direction de la frontière ouzbèke, située à une trentaine de kilomètres de la ville.
lundi 29 septembre
Emma Bonino, commissaire européen à l'aide humanitaire, a été interpellée à Kaboul, ainsi que les membres de sa délégation et les journalistes qui les accompagnaient. Les taliban leur reprochaient d'avoir photographié des femmes lors de la visite d'un hôpital. Ils ont été relâchés au bout de trois heures, avec les excuses des milices islamiques pour le commissaire européen. Emma Bonino, le plus haut responsable étranger à se rendre à Kaboul depuis un an, venait justement s'informer sur place de la situation des femmes, qui n'ont plus droit ni à l'éducation ni au travail. A son départ, elle a dénoncé le « régime de terreur » dans ce pays dont l'Union européenne est le principal fournisseur d'aide humanitaire.
samedi 11 octobre
L'alliance anti-taliban s'est emparée d'un carrefour stratégique à une vingtaine de kilomètres de Mazar-i-Sharif.
mardi 4 novembre
Les taliban accusent la France d'avoir refusé des visas à une délégation qui voulait assister à une conférence de l'Unesco à Paris, mais d'avoir accueilli, en revanche, des représentants de l'ancien président Rabbani. Paris se défend en expliquant que l'Unesco n'avait adressé aucune invitation aux taliban. Les Nations unies reconnaissent d'ailleurs toujours l'ancien président Rabbani.
du dimanche 30 novembre au samedi 13 décembre
Mission du rapporteur spécial de l'ONU sur l'Afghanistan. Selon son rapport, des centaines de taliban prisonniers ont été massacrés dans le nord de l'Afghanistan, précipités, parfois vivants, dans des puits où des grenades ont ensuite été jetées. Dans des deux autres zones, des dizaines de personnes ont été tuées, par les taliban cette fois. Le rapporteur doit rendre compte de sa mission à la Commission des droits de l'homme, en mars.
jeudi 25 décembre
Les forces loyales au commandant Ahmad Shah Massoud ont regagné du terrain sur les taliban au nord-est de la capitale. Les hommes de Massoud ont conquis les districts de Koh-i-Safi et Najrab. La ville stratégique de Sarobi, à soixante-dix kilomètres à l'est de Kaboul, est menacée.
1998
jeudi 1er janvier
L’aviation des taliban a bombardé les positions des forces de l'opposition du commandant Massoud, à une trentaine de kilomètres au nord de Kaboul.
mercredi 7 janvier
Selon un proche du commandant Massoud, six cents civils auraient été tués, début janvier, par les taliban. Contraints d'abandonner le district de Qaysar, dans la province de Faryab, ils se seraient livrés à un massacre avant de quitter le secteur.
mercredi 14 janvier
Un avion cargo afghan s’est écrasé sur une montagne du sud-ouest du Pakistan. L’accident a fait plus de cinquante morts.
vendredi 23 janvier
Décès en Allemagne de l’ancien Premier ministre afghan (1963-1965) Mohammad Yusuf, à l’âge de quatre-vingt un ans.
mardi 3 février
La commissaire européenne aux Affaires humanitaires, Emma Bonino, a lancé, à Bruxelles, une campagne en faveur des femmes d'Afghanistan, « seul pays au monde où la loi impose une ségrégation fondée sur le sexe ». Des manifestations de solidarité auront lieu un peu partout dans le monde, le 8 mars, journée internationale des Femmes.
mercredi 4 février
Une série de tremblements de terre (magnitude de 6,1) survenu dans la province du Takhar, une zone montagneuse isolée, à la température glaciale et actuellement recouverte de neige, du nord de l'Afghanistan (une région entièrement contrôlé par le commandant Massoud), a entraîné la mort de plus de 5 000 personnes et la destruction de 15 000 maisons. Apparemment, le tremblement de terre a donné le signal d'une trêve. Le chef charismatique des taliban, le mollah Omar, a déclaré à l'agence AIP : « J'ai donné l'ordre aux combattants taliban d'arrêter de ce battre » sur ce théâtre des opérations. Quant à l'ancien président Rabbani, dirigeant de la coalition anti-taliban, il a « ordonné une journée de deuil et a demandé à tous les peuples de la nation afghane de prier pour les victimes », selon un porte-parole des forces rebelles.
vendredi 6 février
Des équipes de secours, épaulés par des militaires, sont à pied d'œuvre dans les villages sinistrés de la province du Takhar, mais la Croix-Rouge n'a pas encore pu atteindre la zone des séismes.
dimanche 8 février
Les taliban accusent l'opposition de n'avoir pas respecté la trêve temporaire établie par eux dans le secteur touché, en faisant bombarder par des avions une localité-frontière entre la province de Kunduz, qu'ils contrôlent, et celle de Takhar.
du mardi 10 au mercredi 11 février
Vingt-six personnes sont mortes de froid parmi les rescapés du tremblement de terre qui a fait plus de 4 500 morts. Les sauveteurs craignent les risques d'épidémies. Le premier convoi du Programme alimentaire mondial a mis trois jours pour parcourir quarante kilomètres.
vendredi 13 février
L'opposition afghane s'est emparée d'une importante ville de la province de Kunduz, dans le nord du pays. La ville de Qalae Zal (aussi connue sous le nom d'Amou Darya), est tombée à l'aube au terme de violents affrontements avec les taliban. Qalae Zal, proche du principal port fluvial afghan d'Hairatan, par lequel transitent les marchandises venant d'Asie centrale, est une position stratégique de première importance.
vendredi 20 février
Un tremblement de terre d'une magnitude supérieure à 6 sur l'échelle de Richter, a frappé la région de Rostak. C'est la même région qui a été durement éprouvée par un autre séisme le 4 février. Impossible, pour l'instant, d'évaluer l'ampleur des dégâts et de recenser d'éventuelles victimes. « Il règne un froid glacial dans ces régions montagneuses, isolées ».
lundi 23 février
Naissance quelque part au Pakistan, près de la frontière afghane, du « Front islamique mondial du Jihad contre les juifs et les croisés ». On y trouve le milliardaire saoudien réfugié en Afghanistan Oussama ben Laden, les chefs du Jihad et de la Jamaa Islamya, les deux mouvements égyptiens, ceux du mouvement pakistanais Al Ansar et du Jihad bangladais… Leur objectif est « l’assassinat des Américains et de leurs alliés civils ou militaires ».
vendredi 27 février
Au moins 30 000 personnes ont assisté, dans le stade de Kaboul, à l'amputation des mains de deux voleurs et à la flagellation d'une femme accusée d'adultère.
lundi 2 mars
France libertés, Médecins du Monde et la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) ont donné, à Paris, le coup d'envoi d'une campagne de sensibilisation en faveur des femmes maltraitées dans le monde. Parce qu'elles symbolisent à l'extrême la situation de nombreuses femmes, les Afghanes ont été choisies comme destinataires privilégiées de cette campagne, qui a pour slogan : « Une fleur pour les femmes de Kaboul ».
samedi 7 mars
A la veille de la Journée internationale des femmes, les taliban ont fait savoir que les droits des femmes ne seront rétablis, dans le cadre de la loi islamique, qu'une fois les combats terminés.
jeudi 19 mars
Un Boeing 727 de la compagnie Ariana Afghan Airlines s’est écrasé vers 13 h sur le mont Sharki Baratayi lors de son approche de l’aéroport international de Kaboul. Il n’y a pas de survivant parmi les 10 membres d’équipage et 35 passagers. L’avion était parti de Sharjah (Emirats arabes unis) et avaient fait étape à Kandahar. La visibilité était faible avec un temps neigeux et pluvieux.
mardi 24 mars
Dix personnes au moins, qui participaient à une manifestation pacifiste dans le nord de l'Afghanistan, ont été tuées. Elles étaient au premier rang de 2 000 manifestants à Mazar-i-Sharif, devant le quartier général des forces opposées aux taliban, pour protester contre les affrontements qui déchirent les forces anti-taliban et pour dénoncer les pillages auxquels s'est livrée la plus puissante des factions chiites qui tiennent la ville. Ce sont les hommes de cette faction qui ont tiré.
vendredi 27 mars
30 000 hommes ont assisté, dans le stade de Kaboul, à l'exécution de deux hommes accusés de meurtres. Les deux condamnés ont eu la gorge tranchée, au couteau. Les membres de la sécurité des taliban ont dû repousser, à coups de bâtons et de matraques en caoutchouc, les spectateurs enthousiastes qui avaient envahi le terrain.
vendredi 17 avril
Bill Richardson, l'ambassadeur américain à l'ONU, qui vient d'arriver en Afghanistan, a obtenu l'accord des taliban et de l'opposition armée pour un arrêt des combats et pour des pourparlers de paix qui devraient s'ouvrir avant le 27 avril. Aucun responsable de haut niveau du Département d'Etat américain ne s'était rendu en Afghanistan depuis l'invasion du pays par les Soviétiques, en 1979.
samedi 18 avril
Les taliban accusent l'opposition d'avoir rompu la trêve. Ils affirment que leurs positions ont été attaquées dans la matinée dans une vallée à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Kaboul, mais qu'ils ont réussi à repousser cette offensive.
samedi 25 avril
De violents combats se sont produits à une trentaine de kilomètres de Kaboul.
dimanche 26 avril
Pour la première fois depuis deux ans, des pourparlers de paix se sont ouverts à Islamabad (Pakistan), entre les taliban et leurs opposants armés. Ces négociations qui devraient durer trois à cinq jours, pourraient conduire à la formation d'un gouvernement provisoire composé de théologiens.
lundi 27 avril
A l'issue de longs débats à Islamabad, les représentants des taliban et ceux de l'opposition nordiste sont tombés d'accord sur un programme de discussions en cinq points. Le premier est la formation d'une commission d'ulémas, des religieux, chargés de mettre fin au conflit. Mais les taliban ont rejeté la liste des théologiens proposée par les nordistes ; le deuxième point concerne l'établissement d'un cessez-le-feu ; le troisième la libération des prisonniers ; le quatrième la levée par les taliban du blocus de la région d'Hazaradjat (centre du pays et bastion des Hazaras chiites du Hezb-i-Wahdat) ; le cinquième concerne la possibilité d'ouvrir une route à travers l'Afghanistan pour faciliter la distribution de l'aide humanitaire dans tout le pays.
mercredi 29 avril
Après quatre jours de discussions, les taliban et l'opposition sont parvenus à un premier accord en trois points. Une commission d'ulemas chargée de pacifier le pays, après vingt ans de guerre, va être créée. L'accord prévoit, entre autres, qu'aucune des parties ne pourra récuser l'un quelconque des ulemas proposés par l'autre.
jeudi 30 avril
Les taliban et l'opposition ont suspendu pour deux jours les discussions, en raison d'une impasse sur deux points fondamentaux à l'ordre du jour. Les négociateurs n'ont pu se mettre d'accord sur la levée du blocus de l'aide humanitaire imposé par les milices islamistes à Hazarajat ni sur l'échange des prisonniers. Le dialogue devrait reprendre le 3 mai.
dimanche 3 mai
Les pourparlers de paix d'Islamabad ont échoué. Les discussions devaient reprendre aujourd'hui, mais les taliban ayant changé la composition et le niveau de représentation de leur délégation, les représentants de l'opposition ont refusé de reprendre le dialogue. L'ONU tente maintenant de fixer un nouveau calendrier de négociations.
lundi 25 mai
Les taliban ont élevé au rang de ministère leur département d'encouragement de la vertu et de prévention du vice. L'information a été diffusée par « Radio-Charia », expliquant que ce département, chargé de vérifier le respect des règles islamiques de conduite par la population, était « le plus fondamental et le plus puissant ».
samedi 30 mai
Peu avant 6 h 30, un tremblement de terre de magnitude 6,7 a ravagé la région de Rostak, à deux cents cinquante kilomètres au nord de Kaboul (provinces de Takhar et de Badakhstan). Plus d'une soixantaine de hameaux, perchés à 2 000 mètres d'altitude dans des montagnes désolées et difficiles d'accès, ont été détruits ou endommagés. On avance un chiffre provisoire d’environ 5 000 morts ; plus de 45 000 autres sont sans abri.
lundi 1er juin
Les premiers sauveteurs sont arrivés dans la région de Rostak.
mardi 2 juin
Le tremblement de terre n'empêche pas les combats : « pas de trêve militaire, pas de soutien aux sinistrés », ont décidé les taliban. Les secours s'organisent difficilement.
mercredi 3 juin
L'opération massive de secours dans le nord-est du pays est menacée par les pluies qui ont commencé à s'abattre, dans la matinée, dans cette région. Le pont aérien, organisé par l'ONU, est interrompu, les pistes d'aéroport étant impraticables.
mardi 16 juin
A Kaboul, les taliban ont fermé toutes les écoles pour les filles et les centres professionnels pour les femmes installés dans des maisons privées. Ces écoles avaient été mises en place, le mois dernier, pour contourner l'interdiction de l'enseignement des femmes décidée par les milices islamiques, mais celles-ci les accusent de diffuser de la propagande antitaliban.
samedi 27 juin
Les Kaboulis sont tenus de réciter correctement leurs prières. Les taliban vont envoyer des équipes pour effectuer des contrôles dans les mosquées. Chaque village disposera de deux inspecteurs de prières. La radio a été mise à contribution. Elle va diffuser des programmes consacrés à la lecture des prières. « Toute votre famille, hommes et femmes, devra suivre ces programmes et apprendre à bien offrir les prières », précise un communiqué officiel.
lundi 29 juin
Les taliban viennent encore de durcir les règles qu'ils imposent aux Afghans et notamment aux femmes. Il leur est désormais impossible d'aller voir leur médecin si elles ne sont pas accompagnées de leur mari ou, pour le moins d'un parent de sexe masculin. Les 30 000 veuves de Kaboul risquent de ne plus pouvoir se soigner. Les taliban s'en prennent aussi aux hommes. Les équipes mobiles de la milice du ministère de la Promotion de la vertu et de la lutte contre les vices ont arrêté et puni treize hommes qui avaient taillé leur barbe. Vingt-sept autres personnes ont également été châtiées en vertu de la loi qui interdit l'habillement et les coupes de cheveux à l'occidentale.
jeudi 9 juillet
Les Afghans propriétaires de téléviseurs, magnétoscopes et antennes satellite disposent de quinze jours pour s’en débarrasser. Les taliban ont en effet interdit « ces sources de corruption de la société ».
lundi 13 juillet
Les taliban ont pris le contrôle de la province de Faryab, dans le nord-ouest du pays. Ils ont infligé une sérieuse défaite au général Dostam. Les taliban se sont emparés de la capitale provinciale de Maimana et de la quasi-totalité de la province.
Deux collaborateurs afghans de deux agences humanitaires de l’ONU ont été enlevés.
mercredi 15 juillet
L’ordre est venu du mollah Mohamed Omar, le chef suprême des taliban : la trentaine d’organisations non gouvernementales occidentales, installées à Kaboul, ont jusqu’au 19 juillet pour déménager dans des bâtiments délabrés du campus de l’école polytechnique, dans des préfabriqués en ruines, sans électricité ni eau courante, et... sans fenêtres, dans un quartier inhabitable de la périphérie. En cas de refus, elles devront quitter le pays. Pour les ONG, le dilemme est sérieux : accepter équivaut à se placer symboliquement sous le contrôle d’un pouvoir qui pratique une discrimination absolue des sexes. Partir équivaut à abandonner les dizaines de milliers de Kaboulis qui dépendent de l’aide humanitaire.
dimanche 19 juillet
Les deux collaborateurs afghans de deux ONG, enlevés depuis une semaine, ont été retrouvés assassinés.
lundi 20 juillet
Les taliban ont mis à exécution leur menace de chasser toutes les organisations humanitaires de Kaboul, avec l’intervention musclée des milices intégristes dans les bureaux des ONG. Seules la Croix-Rouge internationale et les Nations unies sont épargnées. La représentation européenne (Echo), malgré son statut semi-diplomatique, a subi le sort commun. L’Union européenne, premier pourvoyeur d’aide à l’Afghanistan, a décidé de suspendre son programme afghan. Elle aurait dû verser plus de soixante millions de francs le 1er août. Les Nations unies ont fait savoir qu’elles suspendraient elles aussi leur aide si les taliban ne reviennent pas sur leur décision. Comble de l’ignominie, les taliban ont accusé Aide médicale internationale d’avoir « fui Kaboul en emportant les biens du peuple »... alors qu’une équipe d’Ami partait tout simplement pour approvisionner en médicaments l’un des hôpitaux qu’elle gère dans les provinces de l’Est. Le personnel non afghan de ces ONG a préféré rejoindre le Pakistan. A Kaboul, l’aide internationale ne représente pas seulement de la nourriture pour plus de la moitié des 400 000 habitants, mais aussi l’approvisionnement en eau potable et des soins médicaux.
mercredi 22 juillet
A peine les organisations humanitaires ont-elles quitté Kaboul que le coordonnateur régional des Nations unies sonne l’alarme : les épidémies menacent, car les pompes d’eau potable dont s’occupaient deux organisation (Care-UK et Solidarités) ont cessé de fonctionner et « les gens commencent à utiliser l’eau des puits situés près des latrines ». Les taliban affirment que Dieu et l’ONU combleront les vides. Rien de moins sûr. En tout cas pour l’ONU, qui avoue n’avoir ni les moyens financiers ni les moyens humains pour faire face. Par ailleurs, les milices intégristes ont précisément défini, sur les ondes de Radio-Charia, les nouvelles règles imposées pour la longueur de la barbe.
mardi 28 juillet
Les taliban viennent de prendre une nouvelle mesure pour construire ce qu’elles appellent « le seul exemple au monde de parfait Etat islamique ». Il est désormais interdit aux parents de donner des prénoms « impies », comme Victor ou Rita, à leurs enfants. A Kaboul, de nombreux parents ont donné à leurs enfants des prénoms de stars de cinéma indien, qui était très populaire à la télévision afghane avant l’arrivé des milices intégristes...
jeudi 30 juillet
Il y a deux semaines, les taliban avaient donné quinze jours aux habitants de Kaboul pour se débarrasser de leurs téléviseurs et de leurs magnétoscopes, car « les films et la musique conduisent à la corruption morale ». A L’expiration de leur ultimatum, des miliciens en armes sont entrés dans les magasins et des appartements pour s’emparer des récepteurs et les jeter dans les rues. Les appareils saisis (ou ce qu’il en reste) seront détruits par le feu en public.
dimanche 2 août
Les taliban ont effectué une importante avancée militaire en s’emparant de l’importante base militaire de Sheberghan, base principale du général Dostam. Cette prise ouvre la voie à celle de Mazar-i-Sharif, seule grande ville échappant encore au pouvoir en place à Kaboul depuis septembre 1996.
mardi 4 août
Les taliban ont pris en tenailles Mazar-i-Sharif, dernier grand bastion de la résistance. Tous les étrangers appartenant aux organisations humanitaires ont été évacués et la population fuit la ville. Les milices intégristes s’estiment « au seuil de la victoire » finale.
vendredi 7 août
Le ministre iranien des Affaires étrangères a lancé une mise en garde « aux pays voisins » de l’Afghanistan contre « une ingérence et un engagement militaire » dans la guerre civile de ce pays. Les troupes russes stationnées au Tadjikistan ont renforcé leur état d’alerte pour faire face à toute éventuelle incursion des forces taliban.
samedi 8 août
Les taliban ont pénétré à l’aube dans Mazar-i-Sharif. Au cours d’une offensive de grande ampleur, ils ont pris le contrôle des lieux clefs de la ville, notamment du consulat d’Iran, dernier bastion de l’opposition anti-taliban. L’Iran a demandé aux taliban d’épargner « la vie » des onze diplomates iraniens en poste au consulat qui ont été fait prisonniers. Mais selon les intégristes au pouvoir à Kaboul, les diplomates « pourraient être morts ». L’opposition antitaliban a reconnu sa défaite. La chute de la ville entraîner le massacre d’environ 5 000 habitants, principalement des membres de la minorité chiite des Hazaras.
dimanche 9 août
Les taliban ont lancé une offensive près de Kaboul contre le commandant Massoud. Par ailleurs, l’opposition anti-taliban a affirmé, dans l’après-midi, avoir reconquis le terrain perdu la veille à Mazar-i-Sharif. Une information aussitôt démentie par les taliban qui y ont déployé des renforts dans la soirée.
lundi 10 août
Des observateurs indépendants ont confirmé que Mazar-i-Sharif était bien aux mains des taliban. Les miliciens intégristes ont annoncé qu’une délégation de spécialistes en charia se rendrait très vite dans la ville pour y « éduquer » la population. Par ailleurs, les autorités iraniennes sont toujours préoccupées au sujet du sort de onze de leurs ressortissants dont quatre diplomates, qui occupaient le consulat de Mazar. Téhéran affirme qu’ils ont été fait prisonniers et a demandé au secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, une intervention globale et urgente ». Les taliban démentent et affirment que le consulat était vide à leur arrivée. Le ton monte entre les deux pays : le chef des Gardiens de la Révolution, les troupes d’élite de la République islamique iranienne, vient d’inspecter une partie des neuf cents quarante-cinq kilomètres de frontière commune avec l’Afghanistan. Il a prévenu : « Aucune instabilité et insécurité aux frontières ne sera tolérée ».
mardi 11 août
Les taliban se sont emparés d’une nouvelle ville : Taloqan, chef-lieu de la province de Takhar (nord-est). Taloqan était une ambassade arrière des forces du commandant Ahmed Shah Massoud. La Russie a accusé le Pakistan d’apporter une aide militaire directe aux fondamentalistes afghans.
mercredi 12 août
Nahrin est tombée aux mains des taliban.
jeudi 13 août
Les milices fondamentalistes ont pris deux nouvelles localités : Haïratan et Pul-i-Khumri. De plus, leurs chasseurs-bombardiers ont lancé une série de raids sur la ville de Bamyan, capitale provinciale à cent trente kilomètres au nord-ouest de Kaboul et où s’est réfugiée l’opposition chiite proiranienne. Replié avec ses hommes dans les montagnes de l’Hindou Kouch, le commandant Massoud s’est déclaré incapable de faire face à la « logistique considérable » accordée par le Pakistan aux taliban.
mercredi 19 août
Le suspect principal, Mohamed Sadok Howeida, a parlé. Oussama ben Laden est bien derrière les attentats anti-américains de Nairobi et Dar es-Salam. Les taliban afghans ont averti les Etats-Unis : ne cherchez pas à arrêter cet homme ! La secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright a appelé les taliban à livrer ben Laden.
jeudi 20 août
Opération « Infinite Reach » : treize jours après les attentats anti-américains de Nairobi et de Dar es-Salam (qui ont fait 224 morts et plus de 4 000 blessés), les Etats-Unis ont répliqué dans la soirée, entre 19 h 30 et 22 h. Soixante-dix-neuf missiles Tomahawk ont été tirés par des navires de l’US Navy contre des sites appartenant à des groupes liés au milliardaire Ossama ben Laden. Soixante-quinze frappes ont touché quatre camps d’entraînement terroriste en Afghanistan, trois autour de Khost et un près de Jalabad. Les pertes humaines, estimées à une cinquantaine de tués (dont cinq officiers des services secrets pakistanais, sont assez faibles proportionnellement à l’importance de l’attaque. Ben Laden était présent dans le camp Zawhar Kili quelques heures avant le déclenchement de l’opération. Les taliban disent l’avoir transféré en lieu sûr. Toutefois, le régime islamiste a fait savoir qu’il était prêt à discuter du sort du chef terroriste à condition que les Etats-Unis fournissent des preuves formelles de son implication dans les attentats africains. Deux heures après la frappe, des hommes armés ont ouvert le feu à Kaboul sur un minibus de l’ONU, blessant deux fonctionnaires, un Français et un Italien. Des milliers de manifestants ont saccagé les locaux de l’ONU à Jalalabad, dans l’est du pays. L’Iran a déployé des forces le long de la frontière afghane, pour faire face à une éventuelle attaque. Quatre autres missiles américains ont frappé selon le Pentagone l’ « usine de fabrication d’armes chimiques » soudanaise d’Al-Shifa, située à Bahri, dans la banlieue nord de Khartoum : un homme a été tué dix autres blessés parmi les employés de l’usine bombardée. Le gouvernement soudanais déclare qu’il ne s’agissait pas d’une usine d’armes chimiques mais de médicaments, la principale du pays (selon certains rapports futurs, la destruction de cette usine va provoquer la mort de milliers de civils dans les années à venir par manque de médicaments). Dénonçant « un acte criminel », le président Omar al Béchir veut porter plainte contre Washington devant le Conseil de sécurité de l’ONU et réclame une commission d’enquête pour faire la lumière sur la nature réelle de la cible américaine. Le Soudan a rappelé les membres de son ambassade à Washington. Rentré précipitamment à Washington de sa résidence de vacance de Martha’s Vineyard, le président Clinton est intervenu à la télévision pour annoncer ces attaques.
vendredi 21 août
Les réactions ne cessent de s’amplifier dans les pays musulmans contre les Etats-Unis. A Peshawar, au Pakistan, la police a dû tirer sur quelque 3 000 réfugiés afghans qui manifestaient, faisant une vingtaine de blessés.
samedi 22 août
Le lieutenant-colonel italien Carmine Calo, atteint par les tirs d’un groupe d’hommes armés à Kaboul est mort des suites de ses blessures. Deux suspects ont été arrêtés, ont annoncé les taliban.
lundi 24 août
Les taliban ont adopté un profil bas. Mollah Omar, le guide de la milice islamiste, a rappelé à l’ordre Oussama ben Laden, en lui demandant de ne pas menacer les Etats-Unis, ou tout autre pays, tant qu’il séjourne en Afghanistan.
mardi 1er septembre
L’Iran a entamé des manœuvres militaires à la frontière afghane. 70 000 hommes appartenant aux Gardiens de la révolution, les Pasdaran, et aux milices islamiques, les Bassidji, participent à ces exercices terrestres et aériens présentés comme les plus importants depuis 1979. Ils interviennent dans un contexte de vive tension entre les deux pays, notamment depuis la disparition de dix employés du consulat d’Iran à Mazar-i-Sharif. Le conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution exigeant le retour sain et sauf en Iran des diplomates ainsi que d’un journaliste iranien qui se trouvait au consulat. L’Iran a affirmé ne pas avoir l’intention de pénétrer en Afghanistan.
samedi 5 septembre
Alors que les exercices sont déclarés officiellement terminées, les forces iraniennes restent maintenues sur la frontière afghane. La guerre couve entre les deux pays. Les Etats-Unis ont aussitôt manifesté leurs craintes et annoncé, dans la soirée, qu’ils s’opposeraient à toute « ingérence étrangère » en Afghanistan. Washington est persuadée qu’une attaque iranienne contre l’Afghanistan est « imminente ».
nuit du dimanche 6 au lundi 7 septembre
De violents combats ont éclaté dans la plaine de Shomali, à moins de trente kilomètres au nord de Kaboul. Ils mettent aux prises les taliban et les forces de l’opposition sous les ordres du commandant Massoud, sur une ligne de front qu’on croyait plus ou moins stabilisée depuis quelques mois.
lundi 7 septembre
L’offensive de l’opposition a permis aux hommes de Massoud de s’emparer d’une position montagneuse hautement stratégique puisqu’elle surplombe la « Vieille route », l’un des deux accès possibles vers Kaboul en venant du nord. L’autre axe, la « Nouvelle route », est lui aussi dans la zone des combats. Ce retournement de situation est dû à la tension qui règne entre l’Iran et l’Afghanistan. Les taliban ont dû dégarnir leur ligne de front pour renforcer la frontière occidentale.
jeudi 10 septembre
La tension est encore montée d’un cran entre l’Iran et l’Afghanistan. Sans doute rassurés par les déclarations du président iranien Khatami qui a affirmé n’avoir pas l’intention de faire franchir la frontière afghane aux troupes qu’il a massées le long de celle-ci, les taliban afghans ont donné l’offensive contre l’opposition chiite pro-iranienne d’Afghanistan, l’une des dernières encore organisées. Ils ont repris deux bourgades, tuant dix-huit combattants du Wahdat, en faisant prisonniers quarante-cinq autres. L’Iran a riposté en décidant de déployer plusieurs divisions de l’armée pour appuyer les Gardiens de la Révolution, qui s’y trouvent déjà. Le président iranien, qui a reçu, à Téhéran, l’ancien président afghan Rabbani, a accusé les talibans de pratiquer l’épuration ethnique à l’encontre des musulmans chiites. C’est dans ce contexte que les taliban ont annoncé avoir découvert les corps des neuf diplomates iraniens disparus en août. L’Iran tient les talibans et le Pakistan pour responsables de leur mort. Des avions militaires iraniens auraient d’ailleurs atterri à Bamiyan, au centre de l’Afghanistan, ce qu’a démenti Kaboul. Le Conseil de sécurité de l’ONU a dénoncé le meurtre des diplomates iraniens et réclamé une enquête, en vue de juger les coupables.
vendredi 11 septembre
L’Iran a annoncé son intention de « se venger ». Téhéran a demandé au Conseil de Sécurité de l’ONU de prendre « des mesures appropriées » contre les talibans.
samedi 12 septembre
L’Iran prépare des manœuvres militaires de très grande ampleur près de sa frontière avec l’Afghanistan. Plus de 200 000 hommes seront mobilisés à partir du 23 septembre. Le général Abdoll-Ali Pourshasb, qui commande l’armée de terre iranienne, a précisé : « Si nos dirigeants en donnent l’ordre, nous sommes totalement prêts » à agir contre les taliban.
dimanche 13 septembre
Les taliban se sont emparés du dernier bastion des chiites pro-iraniens d’Afghanistan, la ville de Bamyan, au centre du pays. Dans la soirée, le Conseil de sécurité iranien a pris « d’importantes décisions ».
lundi 14 septembre
L’ayatollah Ali Khamenei, le « Guide de la république iranienne », a déclaré que le risque de guerre avec l’Afghanistan est désormais une « menace majeure ». Cette menace « se répand et est très proche ».
mardi 15 septembre
Ali Khamenei a placé les forces armées et l’appareil d’Etat iraniens en « alerte ». Les taliban, de leur côté, ont fait savoir qu’ils étaient prêts, par agence de presse interposée, à discuter avec Téhéran, sous l’égide des Nations unies. Ils ont par ailleurs proposé une amnistie à tous les combattants de la région chiite du Hazarajat qui se rendront. Dans le même temps, Kaboul poursuit son offensive militaire contre les troupes de Massoud, dernier bastion de l’opposition.
mercredi 16 septembre
Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi a déclaré vouloir épuiser « toutes les voies politiques » avant d’engager une action armée contre les talibans afghans. Dans le même temps, neuf divisions militaires (200 000 hommes) font route vers la frontière avec l’Afghanistan où ils rejoindront les 70 000 pasdaran déjà mobilisés depuis deux semaines. A Kaboul, le chef des talibans, le mollah Mohammad Omar, appelle l’Iran à « résoudre ses différends avec l’Emirat islamique d’Afghanistan en accord avec le droit international ». Le Pakistan a proposé sa médiation.
jeudi 17 septembre
Les talibans affirment avoir conquis le col de Shiber. Le chef de la diplomatie pakistanaise est arrivé à Téhéran pour tenter de réduire la tension entre l’Iran et l’Afghanistan.
samedi 19 septembre
Les taliban ont libéré cinq prisonniers iraniens, après un mois de captivité, dans un « geste de bonne volonté ». Cette libération semble être le résultat d’une médiation pakistanaise. Quarante autres prisonniers sont encore aux mains des taliban. Trois des prisonniers libérés affirment avoir été « sauvagement torturés ».
dimanche 20 septembre
Trois missiles ont été tirés dans la journée sur Kaboul par l’opposition anti-taliban. La première attaque, en fin de matinée, n’a pas fait de victime. La deuxième, dans l’après-midi, a fait onze morts et une trentaine de blessés. Un troisième missile a semé la terreur, dans la soirée, sur le marché de Karte Parwan, dans l’ouest de la capitale. Des dizaines de personnes ont été tuées. L’explosion a provoqué une coupure de courant. Ces bombardements ont été attribués aux forces du commandant Massoud.
lundi 21 septembre
Deux missiles sont à nouveau tombés sur Kaboul. L’un d’eux, en détruisant une maison, a fait dix morts et dix blessés, des femmes et des enfants pour la plupart. Les taliban ont répliqué par des raids aériens contre les positions du commandant Massoud, à vingt-cinq kilomètres au nord de la capitale. Pourtant, dans la soirée, Massoud a nié être l’auteur de ces tirs. Selon son porte-parole, les taliban auraient eux-mêmes tirés des missiles sur la capitale afin de discréditer l’opposition.
mardi 22 septembre
Téhéran a affirmé chercher une solution diplomatique au contentieux qui l’oppose aux taliban afghans. L’issue diplomatique est l’objectif affiché par l’Iran lors de la réunion, à New York, des six voisins de l’Afghanistan, plus la Russie et les Etats-Unis. Le ministre iranien de la Défense a semblé vouloir calmer le jeu en déclarant que les taliban « ne sont pas assez forts pour constituer une menace militaire pour l’Iran ». De leur côté, les taliban ont indiqué qu’ils entendaient coopérer avec l’envoyé spécial des Nations unies dans la région, Lakhdar Brahimi.
mercredi 23 septembre
La mise en place des 200 000 soldats iraniens dans la province du Khorassan, à la frontière afghane, vient de s’achever. Ils sont désormais prêts à intervenir. A Kaboul, les taliban dénoncent les « intentions belliqueuses » de Téhéran et demande à l’ONU de « prendre des mesures effectives pour réduire la tension dans la région ». Par ailleurs, l’Arabie Saoudite a décidé de retirer son chargé d’affaires de Kaboul et demandé au chargé d’affaires afghan de quitter le royaume. L’Iran salue cette décision, qu’elle qualifie de « sage, courageuse et juste ».
jeudi 24 septembre
Invités à Kaboul par les taliban, les oulémas afghans ont décidé d’appeler au djihad (guerre sainte) si l’Iran attaque le territoire afghan. Ils ont décrété aussi qu’en cas d’agression les taliban ont le droit de demander de l’aide à n’importe quel Etat, « musulman ou impie ».
dimanche 4 octobre
Le Programme des Nations unies pour le contrôle des drogues (Pnucid) accuse la milice afghane des taliban d’être impliquée dans le trafic de stupéfiants. De son côté, l’Iran affirme que les quantités de drogue introduite sur son territoire à partir de l’Afghanistan ont « augmenté d’une façon spectaculaire depuis que les taliban ont pris le contrôle » des provinces limitrophes.
jeudi 8 octobre
De sérieux accrochages se seraient produits à la frontière irano-afghane, Téhéran et Kaboul donnant chacune sa version des faits. Selon les Iraniens, les Gardiens de la Révolution (pasdaran) ont infligé de « lourdes pertes aux taliban qui avaient attaqué plusieurs postes frontières, dans la province de Khorasan. Selon les Afghans, il n’y a pas eu d’incursions en Iran ; par contre Kaboul accuse les Iraniens d’avoir bombardé, pendant trois jours, les abords de la frontière afghane ; deux civils afghans auraient été tués.
vendredi 9 octobre
Les forces du commandant Massoud ont pris un aéroport dans la province de Takhar, au nord-est du pays.
samedi 10 octobre
Les taliban ont lancé une offensive contre les forces du commandant Massoud. Des avions des taliban ont bombardé Charikhar, dans la province de Parwan, tuant dix civils d’une même famille. Ils ont aussi attaqué le tunnel de Salang. Des bombardements ont eu lieu au nord de Kaboul, et des barrages d’artillerie sur deux autres fronts. L’offensive vise à assurer des passages stratégiques avant l’arrivée de l’hiver. Les taliban affirment avoir remporté des succès contre les troupes de Massoud.
vendredi 23 octobre
Le gouvernement des taliban et les Nations unies ont signé un accord sur le retour du personnel de l’ONU en territoire afghan.
lundi 26 octobre
Si l’on en croit l’entourage du commandant Massoud, une trêve d’une semaine a été conclue avec les taliban afin de permettre aux belligérants « d’entamer des négociations ». Cette pause négociée en Arabie Saoudite serait entrée en vigueur dans la matinée, mais les négociations « n’ont toujours pas commencée ».
dimanche 1er novembre
Selon l’organisation américaine Human Rights Watch, les taliban ont massacré quelque 2 000 civils en août lors de la prise de Mazar-i-Sharif.
mercredi 4 novembre
Le milliardaire islamiste saoudien Oussama ben Laden, réfugié en Afghanistan, a été inculpé par un procureur fédéral américain pour sa responsabilité dans les attentats contre les ambassade américaines de Nairobi et Dar es-Salaam. Le département d’Etat offre quatre millions de dollars pour toute information permettant son arrestation ainsi que celle d’un de ses adjoints, Mohammed Atef.
vendredi 6 novembre
A son tour, un rapport accablant de l’ONU constate que les taliban se sont livrées à un véritable massacre lors de la prise de Mazar-i-Sharif. Selon ce texte, de 4 000 à 5 000 personnes, parmi lesquelles des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été massacrées après la chute de la ville. La première semaine a été celle des exécutions sommaires et des tortures à mort. Les taliban ont choisi leurs victimes parmi la minorité ethnique des Hazaras, des musulmans chiites. Le document détaille aussi le massacre de 1 800 personnes dans la province de Bamiyan lorsque les taliban s’en sont emparées.
vendredi 20 novembre
Oussama Ben Laden est innocenté de toute accusation de terrorisme par la Cour suprême des taliban. Les milices intégristes avaient fixé au 20 novembre le délai avant lequel les Etats-Unis devaient fournir des preuves de l’implication de Ben Laden dans les attentats antiaméricains commis en Afrique en août dernier.
mardi 8 décembre
Résolution 1214 du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant des taliban et des autres factions afghanes la suspension des combat, la conclusion d’un cessez-le-feu et la reprise sans délai des négociations sous les auspices des Nations unies. L’ONU exige que les différentes factions coopèrent en vue de constituer un gouvernement représentatif qui garantira les droits de tous les Afghans et respectera les obligations internationales de l’Afghanistan.
dimanche 13 décembre
Les forces du commandant Massoud ont lancé une nouvelle offensive en trois points de la ligne de front avec les taliban. Des roquettes sont notamment tombées dans le centre de Kaboul. Le bilan s'élèverait à plusieurs dizaines de morts, combattants et civils.
vendredi 18 décembre
Les Nations unies souhaitent envoyer une mission en Afghanistan pour enquêter sur les massacres commis l’an passé et cette année à Bamyan et à Mazar-i-Sharif ; des crimes tantôt imputés aux taliban, tantôt à leurs adversaires de l’Alliance du Nord. L’ONU négocie actuellement avec les deux factions pour que la sécurité de ses enquêteurs soit garantie.
vendredi 25 décembre
Dans un entretien au quotidien arabe Asharq al-Awsat, le milliardaire islamiste Oussama Ben Laden appelle les musulmans à « combattre et tuer les Américains et les Britanniques », en représailles aux frappes sur l’Irak. Il nie toujours être responsable des attentats anti-américains à Nairobi et Dar es-Salaam en août dernier.
1999
jeudi 21 janvier
Le commandant Massoud, appuyé par des soldats de l’ancien chef de guerre Abdul Rachid Dostam, a lancé une offensive contre les taliban dans le nord-ouest du pays. Dans la province de Faryab, il accentue sa pression sur le principal axe d’approvisionnement des taliban, désormais coupé sur une centaine de kilomètres. Cette route permettait aux fondamentalistes d’approvisionner Mazar-I-Sharif.
mardi 2 février
Pour la première fois, les taliban ont accusé les Etats-Unis, Israël, l’Inde et la Russie, de dépenser des « sommes énormes » pour armer l’opposition qui se bat dans le nord du pays.
mercredi 3 février
Le vice-ministre des Affaires étrangères des taliban s’est rendu à Islamabad (Pakistan), pour y rencontrer de hauts responsables de la diplomatie américaine, et notamment Karl Inderfurth, chargé des affaires du Sud au département d’Etat. Les entretiens devraient notamment porter sur le terroriste Oussama Ben Laden, recherché par Washington, qui se trouve sous la protection des taliban.
lundi 8 février
L’ONU prépare un éventuel retour en Afghanistan de son personnel international évacué en août. Une délégation se trouve à Kaboul pour évaluer les conditions de sécurité avec les taliban.
vers le mercredi 10 février
Les taliban ont imposé des restrictions à l’activité d’Oussama ben Laden, le milliardaire islamiste accusé de terrorisme par les Etats-Unis, lui interdisant notamment toute visite et en confisquant son matériel de communication.
du jeudi 11 au samedi 13 février
Le bilan du séisme et de ses répliques qui ont secoué la province de Warkak, dans l’Est du pays, est de soixante-sept morts, dont dix enfants morts du froid dans le district de Chak, un petit village isolé dans les montagnes.
vendredi 12 ou samedi 13 février
Oussama ben Laden a « disparu » d’Afghanistan où il avait trouvé refuge. C’est du moins ce qu’a affirmé un porte-parole des taliban.
en février
Sept mois après la rupture de tout contact, cinq diplomates chinois de haut rang se sont rendus à Kaboul pour s’entretenir avec le pouvoir taliban.
Des attentats ont été perpétrés dans le centre de Tachkent (Ouzbékistan) par des taliban. Les terroristes sont rapidement capturés et fusillés.
jeudi 11 mars
Ouverture de négociations entre les taliban et l’opposition unie derrière le commandant Massoud.
dimanche 14 mars
Un échange de vingt prisonniers de chaque camp, les taliban et l’opposition unie, va intervenir par l’intermédiaire de la Croix-Rouge. C’est le premier résultat concret des négociations. Celles-ci reprendront dans quinze jours en vue d’un accord de paix. Signe de détente : le personnel international de l’ONU, retiré depuis l’été dernier, est de retour à Kaboul et a reçu des assurances des taliban pour sa sécurité.
mercredi 21 avril
Les chiites reprennent aux taliban leur bastion de Bamyan.
en avril
Rupture des négociations sur un partage du pouvoir entre les taliban et l’opposition armée.
mercredi 2 juin
Le ministre des Affaires étrangères d’Ouzbékistan, Aziz Kamilov, a engagé pour la première fois des pourparlers avec le chef des taliban afghans, le mollah Omar, à Kandahar, demandant l’extradition du chef islamiste ouzbek Tahir Yoldasev, chef du MOI. Refus d’Omar.
samedi 26 juin
Des combats ont éclaté à une centaine de kilomètres au nord de Kaboul, dans la soirée, à l’artillerie lourde, entre les taliban et les milices de l’alliance de l’opposition du nord. Ces duels seraient le prélude à une offensive que les taliban préparent contre les forces de l’opposition depuis deux mois.
mardi 6 juillet
Le président américain Bill Clinton a signé un décret imposant des sanctions commerciales et financières au régime taliban. Ces sanctions ont pour motif le soutien apporté « à Oussama ben Laden et à son réseau terroriste ». L’objectif est de « limiter leur capacité à soutenir des réseaux terroristes ».
mi-juillet
La rencontre de Tachkent (Ouzbékistan), visant à promouvoir le processus de paix entre les taliban et l’Alliance du Nord, n’a débouché sur aucun accord concret.
du vendredi 23 au samedi 24 juillet
L’aéroport de Kaboul a été bombardé par l’opposition armée.
samedi 24 juillet
Les chefs des taliban ont déclaré à l’envoyé spécial des Nations unies, Lakhdar Brahimi, qu’ils étaient prêts pour les discussions de réconciliation avec les Etats-Unis et l’Iran.
mardi 27 juillet
L’aéroport de Kaboul a été bombardé, dans la matinée, alors qu’un avion des Nations unies était en phase d’approche finale, dans une « fenêtre horaire » jusqu’alors acceptée aussi bien par les taliban que par l’opposition du commandant Massoud.
nuit du mardi 27 au mercredi 28 juillet
Les taliban ont lancé une offensive générale contre l’opposition armée. Cette « offensive d’été » vise la vallée du Panshir.
jeudi 29 juillet
Dans la matinée, cinq roquettes de l’opposition sont tombées sur Kaboul. Les premières lignes du commandant Massoud ne sont qu’à vingt-cinq kilomètres au nord de la capitale afghane.
dimanche 1er août
Les forces de Massoud et les taliban se disputent âprement le contrôle de la base aérienne de Bagram. Les taliban mettent également la pression sur la ville de Charikar, et semblent mettre en difficulté les forces de Massoud.
lundi 2 août
Les taliban ont annoncé avoir repris quatre importants bastions aux forces du commandant Massoud. Ils se sont emparés, après de violents combats faisant vingt-huit morts et cent trente prisonniers du côté de Massoud, de Charikar, chef-lieu du Parwan, et de Bagram, base aérienne stratégique. Les combats ont provoqué la fuite massive des habitants, soit vers Kaboul, soit vers le nord-est encore contrôlé par Massoud, faisant de Charikar une ville morte. Les taliban ont ensuite pris Gulbahar, qui commande l’entrée de la vallée du Panshir où se sont réfugiés les hommes de Massoud, et Jabul Seraj, seul accès vers le nord-est. Les taliban ont été aidés dans ces combats par de nombreux islamistes pakistanais.
mardi 3 août
Au moins 100 000 Afghans (250 000 selon l’opposition) ont fui l’offensive des taliban au nord de Kaboul et se sont réfugiés dans la vallée du Panshir. Le porte-parole du commandant Massoud demande une aide internationale.
mercredi 4 août
Les taliban qui viennent de prendre le contrôle de la plaine de Shomali, dans le nord du pays, ont ordonné l’évacuation de milliers de civils, pour des « raisons de sécurité ». 36 000 personnes ont déjà été transportées dans des camps à Jalalabad (province de Nangharhar) et ) Kaboul. Les taliban affirment qu’il s’agit d’une mesure « temporaire ». Ils ont souvent accusés les populations locales, principalement tadjikes, d’avoir pris part aux combats aux côtés du commandant Massoud.
jeudi 5 août
Contre-offensive victorieuse des hommes du commandant Massoud.
vendredi 6 août
L’opposition armée renforce ses positions à vingt-cinq kilomètres au nord de Kaboul. « Nous avons repris tous les territoires perdus », affirme le porte-parole de Massoud. Les taliban confirment qu’ils ont dû abandonner toutes les positions qu’ils avaient conquises lors de leur offensive lancée il y a une dizaine de jours. Mais les miliciens islamistes ont promis de prendre leur revanche.
lundi 9 août
Le commandant Massoud accuse les taliban d’avoir massacré « plusieurs centaines » de villageois au cours de leur récente offensive au nord de Kaboul. Un responsable taliban a démenti, ajoutant : « Nous ne tuons pas les gens car le peuple nous soutient ».
mardi 10 août
A quelques jours du premier anniversaire des bombardements américains sur l’Afghanistan, le chef suprême des taliban, le mollah Mohamed Omar craint une nouvelle intervention armée des Etats-Unis, qui réclament toujours l’extradition du Saoudien Ben Laden. Les taliban fondent leurs craintes sur l’arrivée de deux avions de combat américains au Pakistan. Washington a démenti toute intention belliqueuse.
vendredi 13 août
20 000 femmes et enfants en bas âge, réfugiés dans la vallée du Panshir au nord de l’Afghanistan, sont en danger de mort immédiate faute d’aide, avertissent les membres d’une mission de Médecins du monde. Les réfugiés, au nombre de 150 000 au total, fuient les combats opposant les taliban aux forces du commandant Massoud dans la plaine de Shamali à l’est du pays. L’organisation humanitaire a affrété un avion pour transporter quinze tonnes d’aide.
dimanche 15 août
L’ONU a dénoncé la politique de la « terre brûlée » menée au nord de Kaboul par les taliban. L’ONU s’appuie sur des informations « de première main » démontrant que les étudiants en théologie brûlaient les maisons des villageois de la plaine de Shomali, ainsi que les récoltes, avant de leur ordonner de partir pour Kaboul à une quarantaine de kilomètres.
mardi 17 août
Une violente explosion a fait plusieurs morts et de nombreux blessés, dans la soirée, à Kandahar, le quartier général de la milice des taliban dans le sud du pays. Selon l'agence privée Afghan Islamic Press (AIP) basée à Peshawar (nord-ouest du Pakistan), l’origine de l’explosion n’est pas connue mais de nombreux habitants, croyant au début d’une attaque américaine, ont quitté la ville.
mardi 24 août
Le chef suprême des taliban, le mollah Mohamed Omar, a échappé de justesse à un attentat au camion piégé, à Kandahar. Le dernier bilan fait état d’au moins dix morts, dont plusieurs gardes du « Commandeur des Croyants », et de dizaines de blessés. Les destructions sont considérables dans un rayon d’un kilomètre autour de la maison du mollah, devant laquelle le camion a explosé.
vendredi 27 août
Les combats entre les taliban et leurs opposants ont fait, selon le HCR, 160 000 déplacés. Ces personnes se déplacent vers le nord-est, et les frontières avec le Pakistan et le Tadjikistan. Les représentants des Nations unies à Islamabad ont dénoncé la « destruction systématique des infrastructures agricoles » réalisée par les taliban, pour vider les zones acquises à la rébellion, et empêcher les réfugiés de se fixer.
samedi 4 septembre
Bombardements sur Bazarak.
lundi 13 septembre
Les taliban ont protesté auprès de Paris contre la récente visite d’une délégation de parlementaires français à l’opposition afghane, dans le nord-est du pays. Les taliban accusent Paris de convoiter les ressources naturelles de leur pays.
vendredi 15 octobre
Par un vote unanime, le Conseil de sécurité de l’ONU a donné un mois aux taliban pour extrader Oussama ben Laden, un milliardaire d’origine saoudienne que les Etats-Unis accusent d’activités terroristes. Au delà de ce délai, des sanctions internationales entreront en vigueur.
jeudi 21 octobre
Le représentant spécial des Nations unies en Afghanistan, le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, a renoncé à poursuivre sa mission de paix dans le pays. « J’ai fait tout ce que j’ai pu, mais cela n’a pas eu beaucoup d’effet », explique-t-il.
mercredi 10 novembre
La menace de sanctions de l’ONU contre l’Afghanistan a déclenché l’attaque du bureau des nations unies à Kandahar, capitale religieuse du sud du pays, par 50 000 manifestants armés de cailloux.
vendredi 12 novembre
Au Pakistan, des tirs de roquette ont visé plusieurs bâtiments diplomatiques à Islamabad. Cibles : les Etats-Unis et les Nations unies, à deux jours de l’expiration de l’ultimatum de l’Onu à l’Afghanistan. La première cible a été une véhicule stationnée devant le Centre américain (cinq blessés) ; les suivantes ont eu lieu a proximité immédiate de l’ambassade américaine ; au pied de la tour Saudi Pak, qui abrite des services des Nations unies ; près du siège du Programme alimentaire de l’Onu ; devant le marché de Siraj, fréquenté par les étrangers ; et enfin sur les collines où trône la Punjab House, luxueuse résidence pour parlementaires. Le gouvernement pakistanais a fermement condamné les attentats. De même, le mollah Omar, guide suprême de l’Etat islamique d’Afghanistan, qui a jugé utile de démentir toute implication : « Notre émirat a toujours condamné et continue de condamner le terrorisme », a-t-il déclaré, affirmant que ces attaques visent à nuire aux bonnes relations entre les taliban et leur parrain pakistanais.
samedi 13 novembre
Devant l’imminence de sanctions internationales, la compagnie aérienne afghane Ariana a suspendu ses vols internationaux dans la soirée. Elle dessert 120 destinations et transporte chaque mois 1 200 passagers et 2 000 tonnes de fret.
dimanche 14 novembre
Les taliban se refusant toujours à extrader vers les Etats-Unis Oussama ben Laden, des sanctions internationales sont entrées en vigueur contre l’Afghanistan, dans la soirée. Kaboul menace : si les Etats-Unis maintiennent ces sanctions, ils auront à affronter « la colère de Dieu ». Dans la capitale afghane, des milliers de manifestants ont exprimé leur colère en jetant des pierres contre les bureaux des Nations unies et les bâtiments de l’ancienne mission américaine où ils ont tenté de pénétrer aux cris de « mort à l’Amérique ».
mardi 16 novembre
Une femme accusée du meurtre de son mari a été exécutée devant quatre mille spectateurs
jeudi 18 novembre
Quelque vingt-cinq personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées et de nombreuses autres blessées lors d’un raid aérien menée par les taliban contre le bastion des forces de l’opposition dans la vallée du Panchir. Selon des organisations humanitaires travaillant sur place, un avion de la milice islamiste a lancé deux bombes à fragmentation sur la région de Bazarak. C’est l’une de ces bombes qui a touché une école tuant les femmes et les enfants qui s’y étaient réfugiés. La seconde bombe est tombée sur un marché blessant au moins dix personnes.
dimanche 5 décembre
L’ONU a obtenu des taliban l’ouverture d’un corridor humanitaire à direction de la vallée du Panshir, à l’issue de tractations qui viennent de s’achever.
lundi 6 décembre
Un premier convoi d’aide humanitaire de l’ONU a quitté Kaboul, avec l’accord des milices intégristes, pour la vallée du Panshir tenue par les forces de l’opposition du commandant Massoud, à une centaine de kilomètres au nord de la capitale. 60 000 réfugiés se trouvent actuellement dans cette vallée, chassés par les combats. Près de la moitié d’entre eux sont dans le plus complet dénuement.
mercredi 8 ou jeudi 9 décembre
Début du Ramadan.
jeudi 9 décembre
Le Pakistan et l’Iran ont résolu de coordonner leurs politiques en Afghanistan, afin d’y « encourager le processus de paix à travers la réconciliation et le dialogue entre les parties afghanes ». Depuis l’entrée des milices islamiques à Kaboul, Téhéran et Islamabad ont adopté des politiques opposées à l’égard de l’Afghanistan : l’Iran refusant de reconnaître le nouveau régime et soutenant l’opposition, alors que le Pakistan a établi des relations diplomatiques avec Kaboul.
vendredi 10 décembre
Selon le HCR, plus de 120 000 réfugiés afghans ont regagné leur pays en provenance d’Iran ou du Pakistan, au cours de l’année et en dépit de la guerre qui continue de déchirer le pays.
mercredi 15 décembre
Le Premier ministre jordanien a annoncé qu’un groupe proche de l’islamiste Oussama ben Laden, réfugié en Afghanistan, qui programmait des « attentats anti-américains » dans le royaume, a été arrêté. Il est composé de Jordaniens, d’un Irakien et d’un Algérien. Trois membres du groupe sont « en fuite hors de Jordanie »…
samedi 25 décembre
Un Airbus 300 indien, détourné la veille par cinq pirates de l’air islamistes, s’est posé sur l’aéroport afghan de Kandahar. Les pirates réclament la libération d’un dirigeant islamique emprisonné en Inde depuis février 1994, Maulana Masood Azhar, trente et un ans, menaçant de faire sauter l’appareil et les cent quatre-vingt neuf otages si des négociations ne sont pas menées sur la base de leurs exigences.
lundi 27 décembre
Au quatrième jour du détournement, une équipe de sept négociateurs de New Delhi s’est rendue à Kandahar, dans la soirée, où l’appareil est en attente. Ces émissaires n’ont pas mandat de prendre une décision. Les taliban afghans se disent pressés d’en finir.
mardi 28 décembre
Au cinquième jour de leur prise d’otages, les pirates de l’Airbus indien immobilisé en Afghanistan ont majoré leurs exigences : la libération de trente-cinq islamistes et le versement de deux cents millions de dollars. Ils réclament également le corps du chef d’un groupe séparatiste, Sajjad Afghani, tué par les forces indiennes au Cachemire en 1994. Les taliban afghans ont annoncé qu’ils remettraient les pirates au Comité international de la Croix-Rouge, une fois l’affaire dénouée.
mercredi 29 décembre
Nouvelle journée de négociations à Kandahar. Les émissaires de New Delhi se préparent à une épreuve de patience. En effet, le gouvernement indien a refusé une partie des exigences des pirates de l’air. Pas question de verser les deux cents millions de dollars réclamés comme rançon et de restituer le corps du militant islamiste Sajjad Afghani. Reste la demande de libération de trente-six militants islamistes détenus en Inde comme « terroristes ». Quant aux cent soixante otages, ils se portent bien, selon le directeur de l’aéroport qui est monté à bord avec une équipe de nettoyage.
jeudi 30 décembre
Au septième jour du détournement de l’Airbus d’Indian Airlines, toujours immobilisé à Kandahar, les taliban se sont déployés autour de l’appareil : une trentaine d’hommes d’armes, un char et des missiles. Les pourparlers entre les émissaires indiens et les pirates se sont poursuivis. Mais, du côté indien, on parle de phase « sensible ».
vendredi 31 décembre
Les otages de l’Airbus d’Air India ont été libérés après que l’Inde ait accepté de relâcher trois séparatistes cachemiris, détenus dans ses prisons.