samedi 1er janvier
Après quinze jours de trêve, des affrontements à l’arme lourde ont repris à Tripoli entre factions pro-syriennes et anti-syriennes.
dimanche 2 janvier
La commission israélienne chargée de découvrir les responsabilités dans les massacres de Sabra et Chatila a autorisé le général Sharon à répondre par écrit aux contre-interrogatoires des autres témoins, dont certains contredisent les affirmations du ministre de la Défense.
lundi 3 janvier
Troisième rencontre entre les négociateurs libanais et israéliens au Beach Hôtel de Khaldé, à douze kilomètres au sud de Beyrouth. Aucun accord n’a été trouvé pour démarrer officiellement ces négociations en raison de divergences sur l’ordre du jour. Une nouvelle réunion est prévue pour le 6 janvier en Israël.
mardi 4 janvier
Poursuite des sanglants combats à Tripoli. Le bilan serait de trente tués en quarante-huit heures.
Un soldat israélien a été enlevé et tué au Liban.
mercredi 5 janvier
Deux soldats israéliens ont été tués (ou blessés) dans l’explosion d’un camion près de Beyrouth.
jeudi 6 janvier
Après une courte accalmie, les affrontements ont repris dans l’après-midi à Tripoli entre pro et anti-Syriens.
La quatrième rencontre entre Israéliens, Libanais et Américains a pris fin sans qu’un ordre du jour ait pu être fixé.
vendredi 7 janvier
Recrudescence des combats à Tripoli : on estime à plus de cent le nombre de morts en moins d’une semaine dans les affrontements se déroulant dans les quartiers populaires. Le ravitaillement commence à poser des problèmes.
Dix-huit soldats israéliens ont été blessés dans un attentat au sud de Beyrouth. Leur véhicule a sauté sur une mine.
samedi 8 janvier
Le Premier ministre libanais s’est rendu à Damas pour tenter d’obtenir la fin des combats à Tripoli. Un accord a été conclu sur un retrait des combattants des rues de la ville et le démantèlement des barricades. Mais les tirs d’artillerie ont repris une heure seulement après le début du cessez-le-feu.
dimanche 9 janvier
La situation est redevenue presque calme à Tripoli.
lundi 10 janvier
Cinquième séance de négociations israélo-libanaises à Khaldé, au sud de Beyrouth. Les discussions piétinent sur un accord concernant l’ordre du jour. Un nouveau rendez-vous est pris pour le 13 janvier. Par ailleurs, les Etats-Unis ont adressé une mise en garde à Israël : les forces israéliennes présentes au sud de Beyrouth ont en effet légèrement progressé vers le nord, en tentant de pénétrer dans le secteur occupé par le contingent américain.
mercredi 12 janvier
L’intervention israélienne au Liban, depuis six mois, a fait 456 morts et 2 461 blessés dans l’armée israélienne et a coûté trois milliards de dollars.
jeudi 13 janvier
Sixième séance de négociations israélo-libanaises à Kyriat-Shmona : les Etats-Unis sont enfin parvenus à convaincre Israël et le Liban à se mettre d’accord sur un ordre du jour des discussions.
lundi 17 janvier
Septième séance de négociation américano-israélo-libanaise, à Khaldé, sur l’évacuation des forces étrangères du Liban. Pour la première fois, les délégations ont discuté à partir d’un véritable ordre du jour.
jeudi 20 janvier
Des progrès sensibles sont signalés dans la huitième séance de négociations israélo-libanaises à Kyriat-Shmona. Trois groupes de travail ont été formés.
lundi 24 janvier
Neuvième séance des négociations israélo-libanaises, à Khaldé, près de Beyrouth. Un obus de mortier est tombé à quatre cents mètres du Beach Hotel où se déroulaient les discussions : un soldat israélien a été blessé et quatre personnes ont été arrêtées. Yasser Arafat a réaffirmé de son côté l’intransigeance de l’OLP.
jeudi 27 janvier
Reprise des pourparlers israélo-libanais. Des progrès auraient été enregistrés au cours de cette dixième séance.
samedi 29 janvier
Premier attentat contre des soldats français de la Force multinationale à Beyrouth : un soldat a été légèrement blessé par l’explosion d’une grenade lancée contre un véhicule du contingent dans le centre de la capitale libanaise.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 janvier
Un père lazariste français âgé de soixante-et-onze ans figure parmi les victimes de bombardements qui ont frappé Beyrouth.
lundi 31 janvier
Reprise des duels d’artillerie entre maronites et druzes sur les collines surplombant Beyrouth. La « paix » n’aura duré que cent jours…
Onzième séance de négociations à Khaldé entre Israéliens et Libanais. Aucun progrès notable n’est à signaler.
mercredi 2 février
Deux soldats français de la Force multinationale présente au Liban ont été blessés, dont l’un grièvement, dans la matinée à Beyrouth-Ouest par des tirs de pistolet provenant d’une voiture. Ils effectuaient avec une vingtaine d’autres fusiliers marins un jogging sans arme non loin du front de mer.
Un incident a opposé des soldats américains et israéliens au sud de Beyrouth : des marines ont menacé de leurs armes des chars israéliens qui tentaient de franchir une position américaine. Les blindés ont finalement fait demi-tour au bout d’une demi-heure d’attente.
jeudi 3 février
Annonce de l’envoi imminent de 350 soldats d’infanterie de marine pour renforcer le contingent français à Beyrouth après les récents attentats visant celui-ci.
vendredi 4 février
Des milices chrétiennes ont annoncé en fin d’après-midi que des obus tirés par les Druzes de la montagne étaient tombés sur des quartiers chrétiens de Beyrouth-Est (Achrafié), frappés pour la première fois depuis l’été dernier. On déplore cinq morts et une vingtaine de blessés. Selon l’armée libanaise, les Syriens sont au minimum complices de ces attaques.
samedi 5 février
Explosion d’une voiture piégée devant le Centre de recherche palestinien à Beyrouth-Ouest : vingt morts et une centaine de blessés. Les passants sont les principales victimes de cet attentat, revendiqué par le Front de libération du Liban des étrangers.
dimanche 6 février
Des duels d’artillerie ont opposé miliciens phalangistes aux Druzes dans la montagne à l’est de Beyrouth.
Un sergent israélien en patrouille au sud de Beyrouth a été blessé par une charge explosive.
lundi 7 février
Après la prise d’Aley par les Druzes (qui a provoqué un exode de la population), un accord de cessez-le-feu a été signé dans la montagne du Chouf par les milices chrétiennes et les Druzes de Walid Joumblatt, avec le parrainage d’Israël, qui contrôle théoriquement la région. Une reprise des combats est pourtant signalée en cours de journée.
La treizième séance des négociations israélo-libanaises n’a duré que quinze minutes. Elle a été éclipsée par l’annonce d’un accord survenu entre les milices chrétiennes et les Druzes, avec le parrainage d’Israël qui contrôle théoriquement la région. Par ailleurs, dans la soirée, le président Reagan a accusé Israël d’occuper le Liban et de retarder volontairement le retrait des forces étrangères de ce pays.
Sur la base du rapport de la commission d’enquête Kahane, remis dans la soirée au Premier ministre Begin, la Cour suprême d’Israël conclut à la responsabilité indirecte de l’armée israélienne pour avoir laissé faire les massacres de Chabra et Chatila au Liban septembre dernier. La commission exige la démission du ministre de la Défense, le général Ariel Sharon, jugé à la fois responsable de l’entrée des Phalanges dans les camps et d’avoir laisser les massacres se poursuivre. Il pointe également du doigt la « totale indifférence » dont a fait preuve Begin sur les informations qui lui parvenaient à l’époque des faits, ainsi que le comportement du ministre des Affaires étrangères Yitzhak Shamir, du chef des services secrets et du chef d’état-major de l’armée.
mardi 8 février
Le ministre israélien des Affaires étrangères Yitzhak Shamir a annoncé à Bonn, en Allemagne de l’Ouest, qu’Israël était prêt à retirer partiellement ses troupes du Liban avant la conclusion des négociations israélo-libanaises.
jeudi 10 février
Légers progrès lors de la 14e session des discussions israélo-libanaises à Kyriat-Shmona, en Israël.
lundi 14 février
Un nouveau contingent de soldats français est arrivé dans la matinée à Beyrouth pour renforcer la Force d’interposition internationale au Liban.
mardi 15 février
Après cinq mois de négociations, l’armée libanaise du président Gemayel a fait son entrée dans la matinée dans Beyrouth-Est et sa banlieue, où la population se trouvait sous la seule autorité des milices chrétiennes (phalangistes) depuis le début de la guerre civile.
samedi 19 février
Une violente tempête de neige frappe la montagne libanaise. On déplore déjà de nombreux morts.
dimanche 20 février
Les intempéries (neige) conduisent Jérusalem à demander le report de la nouvelle session de négociations israélo-libanaises.
mardi 22 février
Ajournées à cause du mauvais temps, les négociations israélo-libanaises ont repris en Israël. D’après le ministre israélien des Affaires étrangères, un accord serait proche sur le retrait de Tsahal du Liban. Aux Etats-Unis, dans un discours sur la politique étrangère de son gouvernement, adressé aux anciens combattants, le président Ronald Reagan a offert la garantie américaine pour tenter d’accélérer les négociations sur le retrait israélien du Liban en assurant la sécurité de la frontière nord d’Israël.
La tempête de neige se poursuit dans la montagne libanaise. L’armée syrienne empêche toute intervention de secours dans la zone sous son contrôle, la plus touchée.
mercredi 23 février
Nouvelle séance de négociations sur un retrait de l’armée israélienne du Liban. Dans la soirée, le Premier ministre Begin a repoussé la proposition de garantie américaine sur la sécurité de la frontière nord d’Israël.
jeudi 24 février
Plusieurs dizaines de personnes ont trouvé la mort dans la tempête de neige qui a sévi dans la montagne libanaise ces derniers jours. Parmi elles, onze personnes emportées par une avalanche ce jour dans une station de ski près de Bekaa Kafra et qui a recouvert un hôtel et plusieurs maisons.
vendredi 25 février
S’adressant directement à la Syrie, un responsable de l’armée israélienne a averti qu’il n’y aura pas de retrait du Liban tant que le sort de tous les prisonniers et disparus israéliens ne sera pas réglé. Selon lui, trois prisonniers israéliens sont détenus à Damas.
lundi 28 février
La montagne libanaise reste bloquée par la neige. La Force multinationale offre l’aide de ses moyens militaires pour porter secours aux villages isolés. Selon un dernier bilan, soixante personnes ont perdu la vie à cause de cet hiver inédit.
en février
Tempête de neige au Liban : cent trente-cinq soldats syriens, en manœuvre dans la région des Cèdres, sont morts de froid dans la montagne.
mardi 8 mars
Nouvelle séance de négociations entre Libanais, Israéliens et Américains pour parvenir à un accord sur le retrait de l’armée israélienne du Liban.
mercredi 16 mars
Des terroristes ont mené une attaque à la grenade contre des Marines américains, sur l’aéroport de Beyrouth. Pas de victime.
nuit du jeudi 17 au vendredi 18 mars
A Beyrouth, deux grenades ont été lancées contre un poste militaire français : pas de victime et peu de dégâts. Il s’agit de la cinquième attaque en trois jours contre la force multinationale (neuf Italiens et cinq Américains blessés).
samedi 19 mars
Chassé-croisé diplomatique à Londres sur la question du Proche-Orient : le négociateur américain Philippe Habib y a rencontré d’abord le ministre libanais des Affaires étrangères puis le roi Hussein de Jordanie. Ce dernier a déclaré au cours d’une conférence de presse que les prochains seront déterminants pour la paix dans la région. Il a également créé la surprise en annonçant s’être rendu deux fois en Egypte malgré la rupture des relations entre Amman et Le Caire.
lundi 21 mars
Reprises des négociations israélo-libanaises sur un éventuel retrait des forces étrangères du Liban.
jeudi 31 mars
Le président libanais Gemayel a dissous le commandement de la FAD (Force arabe de dissuasion, créée en 1976) composé de soldats syriens armés de missiles soviétiques SAM-6. En juillet 1982, la Ligue arabe n’avait pas prorogé le mandat de cette force.
nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril
Forte pression des Etats-Unis sur Israël : à Los Angeles, le président Reagan a annoncé que la livraison de soixante-quinze bombardiers F16 ne pourrait avoir lieu comme prévu tant que l’armée israélienne n’aura pas évacué le Liban. Une décision qui déclenche la colère et l’inquiétude en Israël.
jeudi 7 avril
Le ministre français des Relations extérieures Claude Cheysson est à Beyrouth où il a été reçu par le président Gemayel qui demande que la France renforce son rôle au Liban.
A l’aube, un homme condamné pour un crime de droit commun a été pendu en public à Beyrouth.
vendredi 8 avril
Grâce à la médiation du président autrichien, Israël et l’OLP sont parvenus à un accord sur l’échange de huit prisonniers israéliens détenus au Liban contre plus de six mille Palestiniens détenus en Israël et au Sud-Liban (camp d’El-Ansar). L’opération doit avoir lieu à Vienne, en Autriche.
Arrestation à Beyrouth d’un jeune chiite libanais, suspecté d’être l’un des assassins de l’ambassadeur français Louis Delamarre (tué dans un attentat en 1981). Dans le même temps, le ministre Claude Cheysson achevait sa visite au Liban.
Dans la soirée, deux roquettes anti-char ont été tirées vers les positions de parachutistes français. Cette attaque, qui n’a pas fait de victime, est revendiquée par le Jihad Islamique.
mardi 12 avril
Un engin explosif de forte puissance (vingt kilos de TNT) a été désamorcé dans la matinée devant les bureaux de l’AFP à Beyrouth.
mercredi 13 avril
Près de 15 000 personnes ont été évacuées d’un quartier populaire de Beyrouth pour permettre aux soldats français de la force internationale de désamorcer une bombe d’une tonne larguée par un avion israélien durant l’été 1982.
lundi 18 avril
A 13 h 03, l’explosion d’une fourgonnette piégée suicide détruit presque entièrement l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth : l’aile central de l’immeuble s’est effondré. Soixante-trois personnes ont été tuées, une majorité de Libanais et dix-sept Américains (parmi lesquels sept officiers de la CIA et le chef de la division Moyen-Orient, Robert Ames). Présent au huitième étage du bâtiment, l’ambassadeur Robert Dillon s’en est sorti indemne. L’attentat est revendiqué par le Jihad islamique, mais les commanditaires réels ne seront jamais désignés avec certitude.
mardi 19 avril
Le Comité des Affaires étrangères américains approuve une aide économique et militaire de 251 millions de dollars au Liban. Le déblaiement de l’ambassade des Etats-Unis se poursuit. De son côté, l’armée libanaise a lancé une opération de ratissage dans le camp palestinien de Sabra.
mercredi 20 avril
L’émissaire américain Philippe Habib a repris sa navette diplomatique entre Israël et le Liban pour tenter de débloquer les négociations sur le retrait des troupes.
samedi 23 avril
Le président Gemayel a déclaré que le Liban rejette toute forme de présence israélienne sur son territoire.
Une brève cérémonie, sous haute sécurité et en présence de tous les ambassadeurs, a eu lieu sur l’aéroport de Beyrouth pour le rapatriement vers les Etats-Unis des corps des victimes américaines de l’attentat du 18 avril.
jeudi 28 avril
En tournée au Proche-Orient, le secrétaire d’Etat américain George Shultz est arrivé à Beyrouth, où il s’est rendu sur le site de l’ambassade des Etats-Unis détruite par un attentat il y a dix jours.
dimanche 1er mai
Le secrétaire d’Etat américain George Shultz a achevé sa deuxième tournée d’entretiens au Proche-Orient, sans beaucoup de changement...
jeudi 5 mai
Regain de violence : des tirs, déclenchés pour la plupart depuis des zones contrôlées par les Syriens et leurs alliés, ont eu lieu pendant plusieurs heures dans Beyrouth et sa région. Un bilan provisoire fait état de cinq morts et d’une trentaine de blessés.
vendredi 6 mai
Après sept heures d’intenses discussions entre tous les ministres, le gouvernement israélien a accepté sous condition le principe de l’accord sur le Liban mis au point par le secrétaire d’Etat américain George Shultz (présent ce jour à Amman) au terme d’une navette incessante de douze jours. Les détails de cet accord, visant à normaliser les relations entre les deux pays, ne sont pas connus. Plusieurs ministres israéliens ont accepté à contrecœur mais il fallait à tout prix déclencher une nouvelle crise avec Washington qui pesait de tout son poids. Néanmoins, Tel-Aviv réaffirme que si la Syrie refuse de se retirer du Liban, il est hors de question pour Israël de faire de même…
samedi 7 mai
Parti de Jordanie dans la matinée, le secrétaire d’Etat américain George Shultz est arrivé à Damas pour tenter de convaincre la Syrie d’accepter, comme Israël, le plan d’évacuation du Liban par les forces étrangères. Dans la soirée, il a rejoint l’Arabie Saoudite.
Combats sporadiques : pour la troisième fois en trois jours, des accrochages violents ont opposés chrétiens et druzes dans la montagne du Chouf. A Beyrouth, des obus sont tombés sur des quartiers chrétiens et près de l’aéroport, à proximité des marines américains.
nuit du samedi 7 au dimanche 8 mai
Reprise des bombardements sur Beyrouth et sa région.
dimanche 8 mai
Comme prévu, la Syrie refuse de souscrire au projet d’accord sur le Liban. Le secrétaire d’Etat américain conclue sa tournée au Proche-Orient et annonce des négociations séparées entre Damas et Beyrouth.
Un cessez-le-feu a été conclu à Beyrouth à la mi-journée entre chrétiens et druzes.
mercredi 11 mai
Les familles des diplomates soviétiques en poste au Liban quittent Beyrouth. Les avions de la compagnie Aeroflot ont ramenés en URSS 51 femmes et 57 enfants, officiellement à cause de la fermeture de l’école de l’ambassade. Pour certains observateurs, il s’agirait plutôt de la crainte de graves événements à venir…
Dans la soirée, un soldat israélien a été tué au Liban, dans la plaine de la Bekaa, par des tirs d’arme légère.
vendredi 13 mai
Les Syriens rejettent à nouveau le plan sur le retrait des forces étrangères du Liban.
samedi 14 mai
Le Conseil des ministres libanais a entériné l’accord conclu avec Israël.
dimanche 15 mai
Réunis pour la 37e fois, les négociateurs israéliens, libanais et américains ont définitivement mis au point, à Netanya (côte israélienne), l’accord israélo-libanais sur le retrait des forces étrangères du Liban. Selon le gouvernement israélien, l’opposition notoire de la Syrie à ce projet ne devrait pas entraîner un nouveau conflit armé. Yasser Arafat, qui s’était rendu auparavant au Liban pour inspecter les positions palestiniennes, a réaffirmé à Damas son désaccord avec le plan de paix américain au Proche Orient : il souhaite que les pays arabes choisissent « la voie de la guerre pour faire sortir la région de l’impasse actuelle ».
lundi 16 mai
Les Parlements libanais et israélien ont approuvé l’accord sur le retrait des forces étrangères du Liban. Le ministre syrien des Affaires étrangères a déclaré que Damas ne permettrait pas l’exécution de ce plan de paix, à nouveau dénoncé par le Fatah.
mardi 17 mai
Après huit ans de guerre et au terme de quatre mois et demi de négociations, l’accord libano-israélien a été signé par Beyrouth et Tel-Aviv sous l’égide des Etats-Unis. Il met fin à la guerre entre les deux pays et prévoit le retrait des troupes étrangères du Liban (délai de huit à douze semaines pour Tsahal). En signe de désaccord, la Syrie a coupé les routes entre Damas et Beyrouth, mais les Syriens semblent isolés à la suite du soutien jordanien et saoudien à cet accord (mais condamné par l’OLP, la Syrie et l’URSS, il ne sera finalement pas ratifié).
mercredi 18 mai
La route Damas-Beyrouth a été rouverte.
dimanche 22 mai
Le gouvernement israélien a approuvé l’accord israélo-libanais déjà ratifié par le cabinet libanais.
lundi 23 mai
L’évêque maronite de Tyr a été enlevé en début d’après-midi avant d’être relâché peu avant vingt heures à l’issue d’une réunion des plus hautes autorités politiques et religieuses du Liban.
mercredi 25 mai
Selon Radio-Liban, un avion israélien sans pilote a été abattu au-dessus du Liban, dans la plaine de la Bekaa. Des accrochages entre appareils syriens et israéliens seraient également signalés.
samedi 28 mai
Mobilisation des armées syriennes et israéliennes de part et d’autre de la frontière ainsi qu’au Liban.
dimanche 29 mai
Regain de tension dans la plaine de la Bekaa : un char israélien a sauté sur une mine (six blessés).
Le Premier ministre libanais Chafic Wazzan a été accueilli à Paris par son homologue français, Pierre Mauroy (il sera reçu par le président Mitterrand le 31 mai).
de mai à juin
Affrontements au sein du Fatah (colonel Abou Moussa).
lundi 30 mai
Des dissensions importantes se font jour entre les dirigeants du Fatah. L’emprise de Yasser Arafat sur l’OLP est mise à mal par des dissidences soutenues par la Syrie. Un mouvement de rébellion s’est ainsi constitué dans la plaine libanaise de la Bekaa autour de l’officier supérieur Abou Moussa : ces militaires reprochent en particulier à Arafat de préférer la voie diplomatique à l’égard d’Israël.
jeudi 2 juin
Les divisions au sein de l’OLP éclatent au grand jour : A Moscou, le numéro deux de l’organisation palestinienne a mis ouvertement en cause « la négligence » de Yasser Arafat, tandis qu’un autre dirigeant du Fatah a rejoint les mutins soutenus par Damas.
L’armée israélienne poursuit au Sud-Liban une vaste opération d’arrestation dans les milieux palestiniens et libanais.
samedi 4 juin
Dans la matinée, des affrontements à l’arme lourde ont fait au moins quatre morts et trois blessés dans la plaine libanaise de la Bekaa entre partisans d’Arafat et dissidents de l’OLP. Une trêve est ensuite intervenue et une mission de médiation a été mise sur pied. En visite en Roumanie, Yasser Arafat a reçu le soutien explicité du numéro un soviétique, Iouri Andropov.
A la veille du premier anniversaire de l’invasion du Liban par Israël, une importante manifestation, rassemblant environ 150 000 personnes, s’est déroulée dans la soirée à Tel-Aviv, sur la place des Rois, pour réclamer le retrait immédiat de l’armée israélienne et la démission de Begin. C’est un énorme succès pour le mouvement pacifiste israélien « La Paix maintenant ». Le Premier ministre a aussitôt accusé l’opposition d’avoir partie liée avec la Syrie et l’OLP.
dimanche 5 juin
Arrivé dans la soirée en Arabie Saoudite, Yasser Arafat a accusé certains régimes arabes de soutenir les rebelles palestiniens à son autorité.
Dans la soirée, le chargé d’affaires de l’ambassade de Lybie à Beyrouth a été victime d’un attentat revendiqué par le Front de libération du Liban des étrangers.
lundi 6 juin
Premier anniversaire de l’invasion du Liban par Israël : un deuil national est observé dans tout le pays, et notamment dans la partie sud occupée, comme à Saïda, en signe de protestation contre l’occupation israélienne. Les soldats israéliens ont dispersé par la force une manifestation dans la plaine de la Bekaa ; des écoliers auraient été blessés, ce que dément Tel-Aviv.
mercredi 8 juin
Une voiture piégée visant un convoi israélien a explosé à Beyrouth : deux soldats israéliens ont été tués.
Au nord de Beyrouth, des obus tirés depuis la zone syrienne ont fait deux morts.
vendredi 10 juin
Attentat au Liban contre l’armée israélienne : trois soldats ont été tués.
samedi 11 juin
Nouvel attentat anti-israélien au Liban : une voiture piégée a explosé à Khaldé, au sud de Beyrouth, au passage d’une patrouille qui s’en sort indemne. Mais quatre Libanais ont été blessés.
dimanche 12 juin
Quatre soldats israéliens ont été blessés au Liban, deux au sud de Beyrouth et deux autres près de Saïda.
jeudi 16 juin
Des éléments indéterminés circulant à bord d’une voiture ont mitraillé des passants et commerçants à Tripoli : seize civils ont été tués et huit autres blessés.
vendredi 17 juin
Opération « ville morte » avec fermeture de tous les commerces à Tripoli, où s’est produit un nouvel attentat faisant un mort.
samedi 18 juin
Le président libanais Gemayel a demandé officiellement le retrait des troupes syriennes de son pays. Cette demande effectuée en septembre 1982 n’est rendue publique qu’aujourd’hui.
De violents combats opposent des factions palestiniennes rivales dans la plaine de la Bekaa. Les troupes loyalistes à Arafat sont commandées par Abou Jihad.
lundi 20 juin
Attentat anti-syrien dans le nord du Liban : trois militaires ont été tués.
Yasser Arafat a réuni à Damas les organes directeurs du Fatah pour débattre des dissensions qui ont abouti des affrontements armés dans la plaine de la Bekaa : un accord est conclu pour mettre fin à toute forme de combat inter-palestinien.
mardi 21 juin
Le dirigeant de l’OLP accuse ouvertement la Libye et la Syrie de soutenir les dissidents palestiniens qui défient son autorité. Il a demandé à plusieurs chefs d’Etat arabes d’intervenir d’urgence. Au même moment, les rebelles se sont emparées de huit positions loyalistes dans la plaine libanaise de la Bekaa, sur la route Damas-Beyrouth ; les combats auraient fait six tués et neuf blessés.
mercredi 22 juin
Yasser Arafat, qui a quitté Damas pour se réfugier dans le nord du Liban, est quasiment assiégé dans la ville de Tripoli. Dans la plaine de la Bekaa, les troupes loyalistes au chef de l’OLP seraient encerclées par l’armée syrienne, appuyée par des chars, certains des officiers restés fidèles à Arafat auraient été arrêtés. Damas dément tout soutien direct aux dissidents palestiniens…
Deux pirates de l’air libanais ont détourné sur l’aéroport de Fiumicino, à Rome, un Boeing 707 affrété par la compagnie aérienne libyenne pour effectuer la liaison Athènes-Tripoli. Ils parviennent à obtenir sous la menace (trente-quatre passagers et membres d’équipage sont à bord) le plein de l’appareil qui se rend ensuite à Chypre.
jeudi 23 juin
Afin de tenter de mettre fin aux combats fratricides entre Palestiniens, Yasser Arafat se rend à Damas dans la soirée pour rencontrer les dirigeants syriens, tandis que le numéro de l’OLP part à Moscou. Une pause militaire est intervenue sur le terrain.
Dénouement heureux à Chypre du détournement du Boeing 707 libyen : les deux pirates de l’air libanais se sont rendus dans la matinée, en libérant tous leurs otages.
vendredi 24 juin
Alors qu’à l’aube il présidait encore une réunion à Damas du Commandement palestinien, Yasser Arafat a été expulsé de Syrie dans la journée par le régime d’Hafez el-Assad pour avoir « poursuivi ses calomnies et ses mensonges » à l’égard du régime syrien selon un communique officiel. Le chef de l’OLP se réfugie à Tunis. Le commandant adjoint des forces palestiniennes, qui se trouve actuellement au Liban, est également interdit de séjour en Syrie.
samedi 25 juin
Une manifestation en faveur de Yasser Arafat a eu lieu à Tripoli, alors qu’une trêve précaire se poursuit dans la plaine de la Bekaa.
mardi 28 juin
Reprise des combats entre Palestiniens dans la plaine libanaise de la Bekaa : quinze partisans d’Arafat ont été tués. Selon le Fatah, des forces libyennes auraient participé aux affrontements.
mercredi 29 juin
Les troupes fidèles à Yasser Arafat continuent à perdre du terrain dans la plaine de la Bekaa.
jeudi 30 juin
Alors que ses partisans sont de plus en plus en difficulté dans la plaine libanaise, Yasser Arafat est lui-même sur la sellette à Tunis lors de la réunion du Comité exécutif de l’OLP.
vendredi 1er juillet
Partisans et adversaires de Yasser Arafat ont conclu une trêve de douze heures dans la plaine libanaise de la Bekaa. A Tunis, le comité exécutif de l’OLP a ajourné sa réunion pour permettre l’envoi à Damas d’une mission de conciliation dirigée par Khaled el-Fahoum, président du Conseil national palestinien, un pro-Syrien...
samedi 2 juillet
Retardée par des « incidents techniques », la mission de conciliation palestinienne a du attendre une journée avant de pouvoir quitter Tunis pour Damas.
dimanche 3 juillet
Le président américain Ronald Reagan a chargé son secrétaire d’Etat George Shultz de mener une nouvelle mission au Proche-Orient afin de tenter de débloquer la situation à Beyrouth et d’obtenir le retrait des forces étrangères du Liban. La première étape de sa tournée dans la région aura lieu le 4 juillet en Arabie Saoudite.
mercredi 6 juillet
A Beyrouth, un immeuble de quatre étages où des soldats français (régiment du 17e génie parachutiste) s’affairaient au déminage s’est écroulé : neuf morts dont six soldats français et trois ouvriers libanais. Un autre soldat français a été grièvement blessé.
jeudi 7 juillet
Le Premier ministre libanais aurait échappé de justesse à un attentat.
vendredi 15 juillet
De violents affrontements ont éclaté à Beyrouth, opposant dans les rues de la ville des miliciens chiites à l’armée libanaise. Les premiers tirs ont retenti lorsque les autorités ont voulu expulser des réfugiés musulmans installés dans une école : rapidement une série de quartiers populaires se sont embrasés. On dénombre au moins six morts.
samedi 16 juillet
Le calme est revenu à Beyrouth.
mardi 19 juillet
Après avoir rencontré le roi Hussein de Jordanie sur la Côte-d’Azur (France), le président libanais Amine Gemayel est à Washington.
mercredi 20 juillet
Réuni de manière extraordinaire, le cabinet ministériel israélien a annoncé dans la matinée un prochain redéploiement de ses troupes au Liban. Les soldats israéliens vont se retirer début septembre au-delà de la rivière Awali pour des raisons de sécurité, les menaces étant trop importantes au nord de cette limite.
Dégradation de la situation dans les quartiers est de Beyrouth : trois roquettes sol-sol tirées depuis les lignes syriennes ont fait trois morts et vingt blessés. Les milices chrétiennes unifiées ont riposté.
Une voiture piégée a explosé dans le parking d’un hôtel de Beyrouth : six morts et douze blessés.
jeudi 21 juillet
Libération du président de l’université américaine de Beyrouth, David Dodge. Enlevé un an plus tôt au Liban par des chiites, il avait été transféré dans une prison iranienne.
A Washington, le président Amine Gemayel a dénoncé tout retrait partiel des forces étrangères au Liban, qui aboutirait de facto selon lui à une partition de son pays.
vendredi 22 juillet
Reprise des bombardements druzes sur Beyrouth et sa banlieue chrétienne : dix-neuf personnes ont été tuées et une cinquantaine d’autres blessés (dont deux marines américains). Une dizaine d’obus sont notamment tombés sur l’aéroport, atteignant la piste d’atterrissage et une base de l’armée libanaise.
Onze soldats israéliens ont été blessés à l’est de Beyrouth à la suite d’un attentat commis contre leur patrouille à l’aube.
Le président Reagan a reçu à la Maison-Blanche son homologue libanais, Amine Gemayel. Le chef d’Etat américain a bien du mal à cacher sa déception face au report de la visite de Menahem Begin et face à la décision de redéployer les troupes israéliennes dans le sud du Liban. L’exécutif américain a décidé de remplacer Philip Habib, le négociateur attitré de Washington, par un diplomate plus à même de discuter avec la Syrie, Robert McFarlane.
samedi 23 juillet
Formation d’un Front libanais de salut national rassemblant l’opposition pro-syrienne autour de Walid Joumblatt, Soleiman Frangié et Rachid Karamé. Ils contestant l’accord israélo-libanais qui prévoit l’évacuation du Liban de toutes les forces étrangères. Joumblatt a par ailleurs revendiqué l’entière responsabilité des bombardements druzes de la veille contre les positions de l’armée libanaise.
dimanche 24 juillet
La Syrie a apporté son soutien au Front libanais de salut national.
lundi 25 juillet
En provenance des Etats-Unis, le président libanais Amine Gemayel s’est arrêté à Paris, où il a été reçu à l’Elysée par François Mitterrand.
vendredi 29 juillet
Des combats très violents ont repris au Liban, dans la vallée de la Bekaa, entre partisans et adversaires de Yasser Arafat.
dimanche 31 juillet
Le cabinet ministériel israélien, réuni à Jérusalem, a confirmé qu’Israël s’en tient au retrait simultané de toutes les forces étrangères stationnées au Liban.
lundi 1er août
De violents affrontements ont opposés loyalistes et rebelles à Arafat dans la plaine de la Bekaa. Les bombardements touchent en particulier la région de Baalbek. Des troupes syriennes seraient directement intervenues pour encercler une brigade palestinienne. Il y a plusieurs victimes.
Le nouvel envoyé spécial américain au Proche-Orient a commencé au Liban ses entretiens avec les responsables politiques libanais en vue du retrait des puissances étrangères du pays. La Syrie a d’ailleurs fait savoir qu’elle maintiendra ses troupes au Liban tant qu’Israël n’aura pas retiré les siennes.
mercredi 3 août
L’armée israélienne a commencé son repli partiel annoncé au-delà de la limite du fleuve Awali, nouvelle ligne de front. Ce retrait inquiète les milices chrétiennes.
vendredi 5 août
Une voiture piégée a explosé dans la matinée devant une mosquée de Tripoli : entre vingt et vingt-sept morts et une cinquantaine de blessés. Par ailleurs, au sud, le retrait israélien accroit l’instabilité sur le terrain.
dimanche 7 août
Vers treize heures, au moins quarante personnes ont été tuées à la suite de l’explosion d’une voiture piégée sur le marché aux légumes de Baalbek. On dénombre plus de 130 blessés. De vieux immeubles se sont effondrés.
lundi 8 août
La Syrie affirme avoir abattu dans la plaine libanaise de la Bekaa un avion espion israélien sans pilote.
mercredi 10 août
Les Druzes de Joumblatt ont bombardé dans la matinée l’aéroport de Beyrouth. Cette attaque, qui a fait trois morts et neuf blessés, a entraîné la fermeture de l’aéroport. L’est de la capitale et le ministère de la Défense ont également été visés par les tirs d’artillerie (un mort et cinq blessés, dont quatre Israéliens). Quatre-vingt soldats ont été faits prisonniers. Dans la soirée, trois ministres ont été enlevés par les miliciens druzes.
jeudi 11 août
Libération dans la matinée des trois ministres enlevés la veille par les Druzes ; ils ont été remis à l’armée israélienne, porteurs de conditions du leader druze Walid Joumblatt au président Gemayel. Au nombre de dix, ces conditions sont la plate-forme minimale pour la conclusion d’un accord politique et de la fin des combats.
Un attentat a visé les bureaux d’Air France à Beyrouth. Il n’y a que des dégâts matériels.
vendredi 12 août
Les affrontements de ces deux derniers jours entre soldats libanais et miliciens druzes ont fait vingt-sept morts et soixante-six blessés dans la région de Beyrouth et dans le Chouf.
nuit du dimanche 14 au lundi 15 août
De nouveaux combats entre Druzes et chrétiens ont fait trois morts.
mardi 16 août
Réouverture de l’aéroport de Beyrouth, fermé depuis six jours. Un plan de rapatriement des Libanais surpris à l’étranger par cette fermeture a aussitôt été mis en place.
lundi 22 août
Reprise des bombardements à Beyrouth et des affrontements entre chrétiens et druzes dans la montagne libanaise. On dénombre au moins quatre morts et sept blessés.
mardi 23 août
Commémoration à Beyrouth de l’élection de Béchir Gemayel, il y a un an et assassiné trois semaines plus tard. Le même jour, huit obus sont tombés sur le sud de la capitale, faisant un blessé.
De nouveaux accrochages entre Palestiniens de factions opposées ont eu lieu au Liban.
jeudi 25 août
Un attentat contre l’agence Air France de Beyrouth a blessé trois Libanais.
Un soldat du contingent français à Beyrouth a été tué et un autre blessé dans une explosion accidentelle, due à une mauvaise manipulation lors d’une opération de déchargement.
dimanche 28 août
L’aéroport de Beyrouth a été fermé en raison des affrontements opposant l’armée libanaise à des miliciens chiites. Ces derniers auraient ressorti leurs armes à la suite d’un incident entre colleurs d’affiches.
lundi 29 août
Troubles meurtriers à Beyrouth : deux marines américains ont été tués et six autres blessés dans la matinée dans les bombardements de l’aéroport, qui reste fermé. Les Américains ont riposté, touchant plusieurs positions chiites voisines. En fin d’après-midi, la télévision libanaise a été prise d’assaut par des miliciens chiites du mouvement Amal. Dans la soirée, de violents combats éclatent dans les quartiers sud de la capitale. Le leader druze Walid Joumblatt a annoncé se solidariser avec les miliciens d’Amal.
mardi 30 août
Intensifications des combats entre l’armée libanaise et les milices chiites. Des armes de tous calibres ont fait leur apparition dans la ville. L’ambassade de France à Beyrouth a été touchée par deux roquettes en fin d’après-midi : trois légionnaires français et un CRS ont été tués et six personnes blessées. Dans la matinée, un autre soldat français avait été tué par une balle perdue. Les soldats américains affirment être impliqués dans de furieux engagements avec les milices chiites près de l’aéroport. En quarante-huit heures d’affrontements, le bilan dépasse les cinquante morts (dont trente pour cette seule journée) et 220 blessés.
A la demande du gouvernement américain, Israël a accepté de repousser de trois ou quatre jours son redéploiement militaire au-delà de l’Awali.
mercredi 31 août
L’armée libanaise (trois brigades, soit environ 10 000 hommes) s’efforce de reprendre, rue par rue, le contrôle de certains quartiers de Beyrouth investis par les miliciens chiites et druzes, soutenus par les Syriens. Les bombardements ont duré seize heures depuis la veille.
Début de la guerre du Chouf : les miliciens druzes attaquent les localités chrétiennes de la montagne du Chouf et d’Aley. Trente-cinq villageois chrétiens auraient déjà été tués.
jeudi 1er septembre
L’armée libanaise a repris le contrôle de la situation à Beyrouth, mais les milices chiites et druzes continuent de combattre dans les environs de la ville.
vendredi 2 septembre
Levée partielle du couvre-feu à Beyrouth. La population de la partie chrétienne de la capitale a observé une grève générale pour protester contre le massacre d’une trentaine de villageois du Chouf par des Druzes il y a deux jours.
du samedi 3 au dimanche 4 septembre
L’armée israélienne quitte précipitamment le Chouf et se retire sur le fleuve Awali (trente kilomètres au sud de Beyrouth). Mal préparé, ce retrait accéléré par les Israéliens ouvre la voie au massacre des chrétiens maronites par les Druzes. Les chrétiens accusent Israël de les avoir abandonnés.
dimanche 4 septembre
Reprise des combats dans les montagnes du Chouf quelques heures seulement après le départ des Israéliens. Un accrochage a mis aux prises des chasseurs israéliens avec des chars syriens qui tentaient de rejoindre la zone évacuée avant de battre en retraite. Dans la soirée, le gouvernement libanais a fait savoir que le redéploiement israélien était une violation de l’accord conclu le 17 mai dernier et que cet accord était du coup suspendu.
lundi 5 septembre
Les combats se poursuivent à la fois au sud de Beyrouth entre l’armée libanaise et les miliciens druzes et dans la montagne du Chouf, sur la route Beyrouth-Damas, entre les Druzes et les milices chrétiennes. Israël a averti que si la ville de Bhamdoun tombait aux mains des Druzes, et donc des Syriens, l’armée israélienne ne resterait pas indifférente. La Syrie réclame aux pays arabes la rupture des relations diplomatiques avec le Liban et la fermeture des frontières. Une voiture piégée a par ailleurs explosé près d’un supermarché de Beyrouth, faisant onze morts et treize blessés, exclusivement des femmes et des enfants, probablement chiites.
mardi 6 septembre
Importante victoire druze dans le Chouf : après deux jours de combat, les miliciens de Joumblatt se sont emparées de la petite ville de Bhamdoun et des petits villages alentours et fait leur jonction avec les forces syriennes. Les affrontements ont été très meurtriers pour les milices chrétiennes. Les druzes occupent désormais une grande partie de la montagne, encerclant les chrétiens. Les Etats-Unis ont lancé un sévère avertissement à la Syrie, impliquée selon Washington dans ces combats. Deux marines américains ont par ailleurs été tués par des roquettes dans la matinée à Beyrouth, et deux journalistes de la chaîne ABC ont été blessés dans la montagne. Enfin, le porte-avions français Foch est arrivé au large de Beyrouth.
mercredi 7 septembre
Un colonel français (commandant d’un régiment parachutiste) et son chauffeur ont été tués à Beyrouth dans la matinée dans le bombardement au mortier du quartier-général français de la Force multinationale au Liban, la Résidence des Pins. Il y a également des blessés. Le ministre français de la Défense, Charles Hernu, a déclaré que la France était prête à une riposte militaire. Suite à cette attaque, des super-étendards français et des F-14 américains ont pour la première fois survolé la capitale libanaise, la montagne alentour et les positions druzes et syriennes, ce qui a eu pour effet d’arrêter tous les tirs vers les positions françaises. Les Druzes cependant être responsables de l’attaque du QG français.
Les combats opposant chrétiens et Druzes (et leurs alliés) se poursuivent à Beyrouth et dans la montagne. L’explosion d’une voiture piégée a fait au moins six morts et une trentaine de blessés dans le quartier ouest de la capitale. En concertation avec la Syrie et les Etats-Unis, la Jordanie et l’Arabie saoudite ont entrepris une tentative de médiation ; le leader druze Walid Joumblatt s’est dit prêt à un compromis qui aboutirait à une partition de fait du Liban. Selon le gouvernement libanais, 2 000 Palestiniens participent aux violences aux côtés des milices druzes.
jeudi 8 septembre
Pour la première fois depuis l’envoi au Liban, il y a plus d’un an, d’une force multinationale de pacification, une frégate américaine, l’USS Bowen, appuyée par un canon de marines basé à terre, a ouvert le feu sur des belligérants. Les tirs américains ont visé dans la montagne une batterie, probablement druze, qui avait bombardé des quartiers de Beyrouth, notamment proche de l’aéroport, plus tôt dans la matinée. La Maison-Blanche affirme cependant que la position américaine dans le conflit libanais ne change pas pour autant. Les Druzes se sont engagés à ne plus tirer sur la force multinationale. Ceux-ci et les chrétiens s’accusent mutuellement de massacres commis dans le Chouf. Les Druzes ont par ailleurs commencé le siège de la ville de Deir el-Qamar, où se sont réfugiés des milliers de civils chrétiens. L’armée libanaise a décidé de mobiliser ses réservistes, tandis que les Palestiniens ont réaffirmé leur soutien armé aux milices druzes. Un émissaire saoudien a été reçu aujourd’hui à Damas par le président Assad.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 septembre
A Beyrouth, des obus sont tombés dans la Résidence des Pins, qui abrite le quartier-général du contingent français : un sous-officier a été blessé. Deux Super-Etendard ont aussitôt décollé du porte-avions Foch pour repérer l’origine des tirs. Une douzaine de roquettes se sont également abattues sur des positions de marines américains, sans faire de victime.
vendredi 9 septembre
Poursuite des combats dans la région de Beyrouth.
samedi 10 septembre
Alors qu’un calme précaire règne à Beyrouth, les affrontements continuent dans la montagne libanaise, où les villages chrétiens tombent aux mains des Druzes les uns après les autres. De nouvelles rumeurs de massacres parviennent du Chouf, une région que des avions américains ont survolé dans la journée. La radio phalangiste et la télévision officielle libanaise ont annoncé que 110 chrétiens auraient été massacrés dans le petit village de Bireh. Et l’inquiétude est grande à Deir el-Qamar, où 30 000 à 40 000 réfugiés chrétiens sont encerclés par les milices druzes, mais un cessez-le-feu sans accord est pour l’instant de mise. Un convoi de la Croix-Rouge a reçu l’autorisation de traverser la montagne pour apporter des vivres aux réfugiés.
nuit du samedi 10 dimanche 11 septembre
Bombardement de la ville de Beyrouth et de la montagne environnante.
dimanche 11 septembre
Relayant les Français et les Américains, deux chasseurs bombardiers britanniques ont survolé Beyrouth dans la matinée. Ils ont suivi dans la journée par des F-14 américains basés sur le porte-avions Eisenhower. L’état-major druze nie de son côté tout massacre de chrétiens.
lundi 12 septembre
Poursuite des bombardements sur Beyrouth et la montagne voisine. Israël a officiellement menacé les Druzes d’une intervention aérienne en cas de massacres de chrétiens dans le Chouf. Walid Joumblatt, qui se trouve à Tripoli (Libye), s’est dit prêt à négocier à condition que le Liban change de président et de gouvernement. Les Etats-Unis accusent une nouvelle fois la Syrie d’être responsables des combats et une force amphibie de 2 000 marines est arrivée dans la matinée en rade de Beyrouth pour renforcer le contingent américain. Les avions français embarqués à bord du Foch ont procédé à des vols d’entraînement. Un convoi humanitaire de la Croix-Rouge internationale a été autorisé par les Druzes à rejoindre les réfugiés chrétiens de Deir el-Qamar. Dans le même temps, des milliers de réfugiés, majoritairement chrétiens, fuient les combats vers le sud, au-delà de la nouvelle ligne de démarcation avec l’armée israélienne.
nuit du lundi 12 au mardi 13 septembre
L’armée libanaise a annoncé avoir repoussé quatre nouvelles offensives des Druzes et des Syriens dans la montagne.
mardi 13 septembre
Les quartiers chrétiens de Beyrouth ont à nouveau été bombardés alors que l’Arabie Saoudite poursuit ses efforts de médiation entre le Liban et la Syrie. Dans la soirée, le président Gemayel a rejeté le projet de cessez-le-feu proposé par les Saoudiens et soutenu par la Syrie. La Maison-Blanche a autorisé les forces américaines au Liban à riposter avec leur aviation en cas de menaces contre les positions de la force multinationale et a lancé un nouvel avertissement à la Syrie.
mercredi 14 septembre
Accalmie sur le front des combats à Beyrouth, mais poursuite des affrontements dans la montagne.
jeudi 15 septembre
Deux avions israéliens ont survolé la montagne libanaise, où les combats opposant chrétiens et Druzes se poursuivent. Dans la matinée, deux légionnaires français ont été blessés à Beyrouth par l’explosion d’une grenade. La Syrie a lancé une mise en garde contre une éventuelle escalade militaire à l’adresse des Etats-Unis, qui poursuivent leurs efforts de médiation parallèlement à l’Arabie Saoudite.
vendredi 16 septembre
Pour la première fois depuis dix ans, des chasseurs libanais sont entrés en action, bombardant dans la région d’Aley des positions de Palestiniens alliés aux Druzes. Un appareil s’est abîmé dans la mer. Quelques heures plus tard, des chars et l’infanterie libanaises ont déclenché une contre-offensive dans le Chouf, vers Souk el-Gharb. Le président Gemayel a reçu un émissaire de l’Arabie Saoudite.
nuit du vendredi 16 au dimanche 17 septembre
La marine américaine, ancrée au large de Beyrouth, a bombardé les positions d’artillerie druzes et palestiniennes dans la montagne libanaise.
samedi 17 septembre
Des combats très violents se poursuivent dans la montagne, où l’armée libanaise est parvenue à contenir l’offensive druze. Dans la matinée, la marine américaine a poursuivi ses bombardements. La Syrie a fait savoir que ses forces armées riposteraient aux tirs américains visant des positions situées en territoire libanais sous contrôle syrien. A l’ONU, les négociations menées dans les couloirs du Conseil de sécurité ont échoué. Enfin, pour la première fois depuis sa brouille avec les Syriens en juin dernier, Yasser Arafat est arrivé au Liban, à Tripoli.
Clôture de la neuvième édition des Jeux méditerranéens, organisée par le Maroc à Casablanca. Le Liban termine onzième nation avec une médaille d’or.
nuit du samedi 17 au dimanche 18 septembre
Des obus ont explosé à Beyrouth, à proximité du palais présidentiel et de la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis.
dimanche 18 septembre
Le président Amine Gemayel a donné sa première interview à une télévision occidentale (aux Français Christine Ockrent et Jacques Abouchard) depuis le début de la guerre du Chouf, qui vient d’entrer sa troisième semaine. Les combats continuent de faire rage avec des tirs d’artillerie très violents contre les positions de l’armée dans la région de Souk el-Gharb. Pour la troisième journée consécutive, les chasseurs libanais sont entrés en action, bombardant pendant une demi-heure les positions druzes et palestiniennes ; trois batteries d’artillerie auraient été détruites. Des avions de combat américains ont également survolé Beyrouth en mission de reconnaissance, tandis que des appareils syriens ont parcouru le ciel de la plaine de la Bekaa. Le président libyen Kadhafi a ordonné que ses troupes stationnées dans la plaine de la Bekaa se mettent à la disposition du chef des milices druzes, Walid Joumblatt. Enfin, le cabinet israélien s’est réuni en conseil de défense pour réfléchir à la situation au Liban.
lundi 19 septembre
Intensification des bombardements américains sur la montagne libanaise : deux bâtiments de l’US Navy ont ouvert le feu sur des positions anti-gouvernementales, répliquant ainsi des tirs qui avaient visé auparavant l’armée régulièrement libanaise et des marines américains. Des avions libanais ont ensuite mitraillé des positions militaires au nord de Souk el-Gharb. Le président Reagan a affirmé que la mission américaine au Liban n’avait pas changé et qu’aucun renfort ne serait envoyé sur place.
mardi 20 septembre
Accalmie dans les combats et trêve relative à Beyrouth et dans la montagne. Les négociations sur un cessez-le-feu se précisent : le négociateur saoudien a rencontré son homologue syrien dans la matinée, tandis que les émissaires américains, saoudiens et libanais se sont vus à Chypre dans l’après-midi. Le gouvernement libanais a déposé au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution demandant un cessez-le-feu immédiat et proposant le déploiement d’une force d’observation des Nations unies dans les zones de combat. Dans la soirée, le président Reagan a obtenu de son Congrès un accord de compromis sur le maintien des marines au Liban.
nuit du mardi 20 au mercredi 21 septembre
Violents bombardements sur Beyrouth et la montagne. En début de nuit, un obus a frappé la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth, sans faire de blessé mais en entraînant un incendie. La marine américaine a aussitôt riposté en tirant une soixantaine d’obus sur des positions contrôlées par des Syriens dans la montagne.
mercredi 21 septembre
Alors des bombardements d’une extrême intensité se sont poursuivis toute la journée sur toute la région de Beyrouth, la médiation saoudienne est dans l’impasse face à l’inflexibilité de la Syrie. Selon la radio libanaise, des avions libanais ont effectué des raids sur des « positions étrangères » (syriennes et palestiniennes). Par ailleurs, chargé de former le prochain gouvernement israélien, Yitzhak Shamir a déclaré qu’Israël est fermement décidé à ne pas intervenir dans la guerre intercommunautaire au Liban et ne se propose pas d’aider militairement les Américains pour qu’ils y mettent fin.
jeudi 22 septembre
L’armée libanaise a repoussé de nouvelles offensives druzes et syriennes dans la montagne, à Souk el-Gharb, et de nombreux quartiers de Beyrouth ont été soumis à des bombardements continus. Par ailleurs, pour la première fois depuis l’arrivée du contingent français au Liban, l’aviation française est entrée en action : en état de légitime défense (six soldats ont été blessés dans des incidents différents) et sur autorisation du ministre Charles Hernu, des Super-Etendard, embarqués à bord du porte-avions Foch, ont attaqué dans la soirée des batteries d’artillerie, probablement syriennes, qui visaient des objectifs français. Paris a lancé un nouvel avertissement à Damas. De son côté, la Libye a demandé à l’URSS de fournir une aide militaire accrue à la Syrie.
vendredi 23 septembre
Un calme relatif règne à Beyrouth et dans le Chouf. Quelques échanges d’artillerie se sont produits, mais sans comparaison aucune avec les violents combats de ces derniers jours.
samedi 24 septembre
Selon certaines informations, Beyrouth et Damas seraient parvenus à un accord sur un arrêt des combats. Mais les Syriens exigeraient encore des garanties de l’Arabie Saoudite et des Etats-Unis.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 septembre
Alors que les négociations se poursuivent pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu, le plus puissant navire de guerre américain, le cuirassé USS New Jersey, est arrivé au large de Beyrouth. Renforcement également des troupes américaines à terre : l’arrivée de 400 marines porte à 1 600 les effectifs du contingent américain de la force d’interposition internationale.
dimanche 25 septembre
Un accord de cessez-le-feu est officiellement conclu, avec entrée en vigueur à six heures du matin.
nuit du dimanche 25 au lundi 26 septembre
Des bombardements intensifs ont lieu dans la montagne, chaque camp tentant de renforcer ses positions avant la mise en place du cessez-le-feu..
lundi 26 septembre
Entrée en vigueur à six heures du matin d’un cessez-le-feu respecté - malgré quelques tirs isolés - par les forces en présence, après trois semaines de combats meurtriers (il s’agit du 95e cessez-le-feu depuis 1975 !). Chaque camp doit rester sur ses positions, contrôlées par des observateurs neutres. Les Syriens semblent les grands vainqueurs de la « guerre de la montagne » : leur zone de contrôle s’est agrandie désormais au Chouf. Les négociations politiques se poursuivent à Beyrouth et à Damas pour préparer un congrès national de réconciliation. Le gouvernement libanais a présenté sa démission au président Gemayel, qui s’est accordé un délai de réflexion avant de l’accepter ; la démission du Premier ministre Chafiq Wazzan était l’une des réclamations de Walid Joumblatt.
mardi 27 septembre
Le cessez-le-feu est à peu près respecté mais le comité militaire chargé de le consolider ne s’est pas encore réuni.
Des combats ont opposé dans le nord du Liban, près de Tripoli, des factions palestiniennes rivales : au moins douze morts et une dizaine de blessés.
Les ministres des Affaires étrangères des quatre pays participant à la force multinationale d’interposition au Liban (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Italie) se sont réunis à New York pour examiner la situation dans le pays au lendemain du cessez-le-feu.
mercredi 28 septembre
Le représentant de la Syrie aux Nations unies a réclamé à la tribune de l’ONU le retrait de la force multinationale d’interposition au Liban, où, sur le terrain, les accrochages se multiplient dans la montagne et dans la banlieue sud de Beyrouth malgré le cessez-le-feu. Les milices druzes menacent de bombarder l’aéroport de la capitale si celui est rouvert comme prévu le 29 septembre. La commission militaire chargée de coordonner le cessez-le-feu est cependant parvenue à se réunir. De son côté, Israël a lancé un ferme avertissement aux Druzes pour qu’ils expulsent de leurs rangs les combattants palestiniens.
jeudi 29 septembre
Interdit au trafic depuis plus d’un mois, l’aéroport de Beyrouth a été rouvert malgré la précarité du cessez-le-feu. Dans la matinée, deux soldats américains ont été enlevés par des miliciens chiites avant d’être relâchés deux heures plus tard. Après la Chambre des représentants la veille, le Sénat américain a à son tour voté le maintien au Liban des marines pour dix-huit mois.
samedi 1er octobre
Le leader druze Walid Joumblatt a annoncé la création d’une administration civile dans la région du Chouf afin d’organiser « la vie quotidienne » dans une région livrée à l’anarchie. Une décision condamnée par ses adversaires.
dimanche 2 octobre
Des accrochages ont eu lieu dans le Chouf entre l’armée libanaise et les Druzes. Effectuant une visite dans la zone de la montagne pour y rencontrer les habitants, Walid Joumblat a déclaré que tous les Palestiniens qui s’étaient infiltrés dans la région à l’occasion des combats seront expulsés dans un délai d’une semaine au plus tard. De son côté, le président syrien Hafez el-Assad a accusé Israël de vouloir profiter de l’affaire libanaise, avec le soutien de la flotte américaine en rade de Beyrouth.
lundi 3 octobre
Nouvelles tensions au Liban : des accrochages se sont produits dans la banlieue sud de Beyrouth entre l’armée libanaise et des éléments armés, tandis que des unités israéliennes ont pénétré dans le sud du Chouf.
jeudi 6 octobre
Fin de la guerre du Chouf : les miliciens druzes auraient tué entre 1 200 et 1 500 chrétiens maronites, orthodoxes et melkites en trente-sept jours ; quatre-vingt cinq églises et monastères auraient été détruits ou incendiés (ainsi quelques sanctuaires druzes), cent onze villages rasés ; 145 000 chrétiens ont quitté le Chouf.
De nouveaux affrontements ont éclaté entre factions palestiniennes rivales dans le nord du Liban (région de Tripoli et partie septentrionale de la plaine de la Bekaa).
vendredi 7 octobre
Les forces du Fatah loyales à Yasser Arafat sont encerclés dans le nord du Liban par les pro-Syriens et leurs alliés de Damas.
samedi 8 octobre
Des accrochages de courte durée se sont produits dans la matinée dans la montagne du Chouf.
lundi 10 octobre
De nouveaux affrontements entre loyalistes et dissidents palestiniens ont eu lieu dans le nord du Liban.
nuit du lundi 10 au mardi 11 octobre
Plusieurs accrocs au cessez-le-feu entre chrétiens et druzes se sont produits dans les environs de Beyrouth.
mercredi 12 octobre
De violents combats ont opposé des milices rivales (musulmanes et communistes) dans la région de Tripoli. Le bilan provisoire est d’au moins quarante-sept morts. Plus au sud, de nouvelles violations du cessez-le-feu ont été constatées dans les environs de Beyrouth.
Le chef druze Walid Joumblatt a été reçu à Paris par le ministre français des Affaires étrangères, Claude Cheysson.
jeudi 13 octobre
Les milices intégristes et musulmanes continuent de s’affronter violemment à Tripoli : plus de soixante personnes ont été tuées depuis le début des combats.
Une commission rassemblant la plupart des représentants des communautés et des forces politiques du Liban s’est réunie à Beyrouth pour préparer une conférence de réconciliation nationale, prévue pour le 20 octobre.
vendredi 14 octobre
Un soldat américain a été tué et un autre blessé par des tirs sur l’aéroport de Beyrouth.
samedi 15 octobre
Des obus ont visé les positions de la Force d’interposition américaine à Beyrouth, sans faire de blessé. Par ailleurs, deux Casques bleus français ont été blessés dans la matinée par l’explosion d’une mine dans la capitale libanaise
dimanche 16 octobre
Un soldat américain a été tué et cinq autres blessés à Beyrouth.
Le gouvernement libanais a officiellement fait appel à des observateurs neutres afin de superviser le cessez-le-feu dans la montagne du Chouf. La Grèce et l’Italie ont été contactées, Rome ayant déjà fait connaître son accord.
Huit soldats israéliens auraient été tués ou blessés dans un attentat commis dans le sud du Liban, près de la ville de Nabatieh. D’autres soldats de Tsahal auraient alors répliqué en ouvrant le feu sur des civils qui assistaient à une fête religieuse.
lundi 17 octobre
Un soldat libanais a été tué et deux autres blessés à Beyrouth, alors que les tirs contre les positions de marines américains à l’aéroport ont repris dans la matinée. Le président Reagan a réaffirmé sa détermination à maintenir le contingent américain au Liban.
mardi 18 octobre
Annonce de l’organisation du Congrès de réconciliation nationale le 20 octobre à l’aéroport de Beyrouth, alors que des accrocs au cessez-le-feu se sont encore produits aujourd’hui, faisant quatre morts.
nuit du mardi 18 au lundi 19 octobre
Nouvelle rupture du cessez-le-feu aux alentours de Beyrouth.
mercredi 19 octobre
Echec à la réconciliation nationale : le principal groupe d’opposition libanais, dont fait partie le Druze Walid Joumblatt, refuse de participer au Congrès prévu le lendemain. Celle-ci est ajournée à une date et un lieu encore indéterminés.
L’explosion d’une voiture piégée a blessé un soldat américain à Beyrouth. A Washington, le président américain Ronald Reagan accuse les Syriens d’avoir des ambitions territoriales au Liban.
jeudi 20 octobre
Un soldat français a été légèrement blessé par un engin explosif à Beyrouth.
vendredi 21 octobre
Annonce de l’organisation à Genève, la semaine prochaine, du Congrès de réconciliation nationale.
dimanche 23 octobre
Double attentat suicide à Beyrouth : à 5 h 20, un camion piégé suicide détruit complètement le quartier général des marines américains situé sur l’aéroport de Beyrouth, faisant 241 morts et de nombreux blessés (conduits sur les navires au large de la capitale libanaise, puis transférés dans les hôpitaux de RFA). Deux minutes seulement après, une autre explosion rase le QG français à Ramlet el-Baida (immeuble de neuf étages dans la banlieue sud), où l’on dénombre cinquante-huit victimes. Six civils libanais ont également été tués. Le ministre français de la Défense Charles Hernu s’est aussitôt rendu sur place. Le président américain a aussitôt envoyé au Liban le commandant en chef des marines ainsi que trois cents marines, qui ont quitté leur base de Caroline du Nord pour renforcer le contingent américain à Beyrouth.
lundi 24 octobre
Le président français François Mitterrand s’est rendu à Beyrouth sur les lieux de l’attentat ayant détruit le quartier général du contingent français (il est le premier chef d’Etat français à se rendre au Liban depuis son indépendance). « La France reste et restera fidèle à ses engagements au Liban », a-t-il déclaré. Arrivé à sept heures du matin, il est rentré en France en fin de journée après avoir rencontré son homologue libanais, Amine Gemayel. De son côté, le président Reagan a réaffirmé la détermination américaine de maintenir des troupes au Liban et propose une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de la force multinationale pour en renforcer les moyens. Moscou accuse les Etats-Unis de vouloir profiter ces tragiques événements pour renforcement leur présence dans le pays. Après une organisation inconnue la veille, le Jihad islamique a revendiqué les deux attentats aujourd’hui.
mardi 25 octobre
Les marines américains présents à Beyrouth ont essuyé des tirs sporadiques.
mercredi 26 octobre
Le vice-président américain George Bush est arrivé à Beyrouth où il s’est rendu sur le site des attentats du 23 octobre. Le numéro deux américain s’est ensuite entretenu avec le président Gemayel. Deux heures avant son arrivée, les marines avaient du tirer à l’armée lourde pour faire cesser les attaques dont ils étaient la cible… Pour la première fois depuis les attentats, les équipes de secours ont suspendu leurs recherches pour se reposer un peu. Il n’y a presque plus d’espoir de retrouver des survivants. Se fondant sur certains de ses experts, Israël a de nouveau accusé la Syrie et l’URSS d’être responsables des attaques meurtrières contre les quartiers généraux français et américains au Liban. Dans la journée, des échanges d’armes automatiques ont opposé à Beyrouth l’armée libanaise à des miliciens du mouvement Amal. Dans la soirée, le président libanais Amine Gemayel a téléphoné à son homologue syrien Hafez el-Assad pour l’inviter à se faire représenter au Sommet de réconciliation nationale libanais, qui doit être organisé à Genève.
jeudi 27 octobre
Les principaux chefs de l’opposition libanaise se sont réunis dans la soirée à Damas afin de préparer le sommet de réconciliation nationale de Genève. Dans un geste de bonne volonté, le dirigeant druze Walid Joumblatt a accepté l’évacuation prochaine d’un millier de réfugiés chrétiens toujours assiégés à Deir el-Kamar, dans le Chouf.
Réunion à La Celle-Saint-Cloud, près de Paris, des quatre ministres des Affaires étrangères des pays participant à la force multinationale au Liban (France, Etats-Unis, Italie, Royaume-Uni). Quelques jours avant le sommet de réconciliation nationale libanais, ils ont réaffirmé l’utilité de cette force sans que sa mission définie il y a quatorze mois soit modifiée et lancé un appel à l’unité des Libanais. Dans la soirée, la cérémonie de levée des cinquante-six corps des soldats français tués a été organisée dans le quartier-général français à Beyrouth.
samedi 29 octobre
Deux jours avant l’ouverture du sommet de réconciliation nationale libanais à Genève, le président libanais Amine Gemayel a entamé une visite officielle en Suisse.
Les travaux de déblaiement des ruines des QG américains et français sont terminés à Beyrouth, six jours après les attentats. Le ministre libanais de la Justice a annoncé que plusieurs personnes ont été arrêtées dans l’enquête sur ces actes terroristes.
Deux marines américains ont été légèrement blessés par l’explosion d’une roquette dans la banlieue de Beyrouth.
dimanche 30 octobre
Le gouvernement américain a fait savoir que des représailles étaient envisagées contre les auteurs du double attentat de Beyrouth du 23 octobre.
lundi 31 octobre
Ouverture de la Conférence de réconciliation nationale libanaise organisée dans un grand hôtel de Genève, sous haute sécurité. Quatre représentants pro-gouvernement (le fondateur des Phalange Pierre Gemayel [père du président], l’ancien président Camille Chamoun, l’ancien Premier ministre Saeb Salam et un chiite) et quatre opposants pro-syriens (l’ancien président Soleiman Frangié, l’ancien Premier ministre Rachid Karamé, le leader druze Walid Joumblatt) se réunissent autour du président Amine Gemayel, en présence de deux observateurs, la Syrie et l’Arabie Saoudite.
mardi 1er novembre
En marge de la Conférence de Genève, le président libanais Amine Gemayel a rencontré pendant deux heures l’observateur syrien, le ministre des Affaires étrangères Abdul-Halim Khaddam (alors que tout contact était rompu entre les deux pays depuis la signature du traité israélo-libanais de mai dernier). De son côté, le roi Fahd d’Arabie Saoudite a appelé les congressistes à assumer leurs responsabilités.
Alors qu’un calme précaire règne à Beyrouth, quelques combats se déroulent toujours dans la montagne environnante.
nuit du mardi 1er au 2 novembre
Des bombardements très violents se sont produits, essentiellement dans la montagne du Chouf, dans les environs de Souk el-Gharb.
mercredi 2 novembre
Très légère avancée à la conférence de Genève, où les négociateurs libanais seraient parvenus à se mettre d’accord sur une formule de principe définissant les rapports du Liban avec les autres pays arabes.
Le calme est revenu dans le Chouf, où les Druzes ont accepté de desserrer l’étau autour du village de Deir-el-Kamar en laissant partir deux cents habitants chrétiens (mille autres devraient suivre dans les prochains jours).
jeudi 3 novembre
Les dissidents palestiniens d’Abou Moussa, appuyés par des troupes syriennes et libyennes, ont lancé une offensive contre les partisans de Yasser Arafat dans la région de Tripoli, dans le nord du Liban. Les cuves de la raffinerie de Tripoli ont été touchées par des tirs. Arafat a lancé un appel à la communauté internationale pour mettre fin aux « massacres syriens ».
La conférence de Genève sur le Liban achoppe toujours sur la question de traité israélo-libanais de mai 1983. L’observateur syrien Abdul-Halim Khaddam exige son annulation alors que de son côté Israël prévient : si l’accord est annulé son armée restera indéfiniment au Liban…
vendredi 4 novembre
Ajournement de la Conférence de Genève : les responsables politiques demandent un retrait prioritaire d’Israël, ce que refusent les Forces libanaises proches du président Gemayel. Une nouvelle rencontre est prévue, toujours dans la ville suisse, le 14 novembre prochain.
Attentat au camion piégé suicide à cinq heures du matin contre le quartier général israélien à Tyr : soixante-deux morts, dont trente Israéliens et trente-deux prisonniers palestiniens et libanais présents dans les bâtiments. Les blessés israéliens sont transférés à l’hôpital d’Haïfa. Comme pour les attaques contre les Français et les Américains le 23 octobre, cet acte sanguinaire est revendiqué par le Jihad islamique, qui affirme disposer de 2 000 kamikazes au Liban et être prêt à frapper partout dans le monde. Le ministre israélien de la Défense Moshe Arens s’est rendu sur les lieux dans la journée. Les Israéliens imposent un couvre-feu de trois jours et la censure militaire sur le Sud-Liban. Six heures après l’attentat, l’aviation israélienne a bombardé à deux reprises les positions syriennes et palestiniennes dans la montagne libanaise, le long de la route Beyrouth-Damas, à Aley, Bhamdoun et Sofar.
Durcissement des combats entre factions palestiniennes rivales dans la région de Tripoli : il y aurait plusieurs centaines de morts et de blessés parmi la population des camps de réfugiés selon la Croix-Rouge internationale. Assiégé, Yasser Arafat accuse les Syriens de vouloir l’éliminer.
samedi 5 novembre
Au lendemain de l’attentat de Tyr, un haut-fonctionnaire israélien a lancé un avertissement à la Syrie, accusée de soutenir les terroristes au Liban. Par ailleurs, aux Etats-Unis, le Washington Post publie des informations selon lesquelles l’armée américaine se préparerait à des opérations ciblées contre les terroristes qui ont attaqué les soldats de l’US Army depuis les lignes syriennes. L’état-major américain a d’ailleurs annoncé l’envoi au large du Liban d’une véritable armada d’une trentaine de navires de guerre, dont trois porte-avions. Bien qu’il s’agisse là du plus imposant dispositif naval américain depuis la Seconde Guerre mondiale, la Maison-Blanche n’évoque qu’une simple opération de routine…
Poursuite des combats entre factions palestiniennes rivales dans la région de Tripoli. Les combats d’artillerie sont très violents. Les victimes des affrontements se compteraient par centaines. Des manifestations de soutien à Yasser Arafat ont lieu en Cisjordanie, mais également selon certaines sources à Damas, où les forces de l’ordre syriennes auraient ouvert le feu, faisant six morts et dix-sept blessés.
Arrivé à Paris, le président libanais Amine Gemayel a été reçu dans la soirée au palais de l’Elysée par son homologue français François Mitterrand.
dimanche 6 novembre
Nahr el-Bared, l’un des deux derniers camps de réfugiés palestiniens que les partisans de Yasser Arafat contrôlaient encore dans la région de Tripoli est tombé aux mains de leurs ennemis. Les loyalistes de l’OLP se sont retirés dix kilomètres plus au sud, vers le second camp, Baddaoui, qui ne devrait pas résister très longtemps.
Le siège du gouverneur israélien à Saïda (Sud-Liban) a été attaqué à la roquette. Un autre attentat anti-israélien a eu lieu dans la région sans faire de victime. Par ailleurs, l’armée israélienne a expulsé les fonctionnaires libanais de la région qu’elle occupe au Sud-Liban.
lundi 7 novembre
Dissidents palestiniens, Syriens et Libyens ont pilonné toute la journée le camp de Baddaoui, où se sont retranchés Yasser Arafat et ses partisans, au rythme de soixante-cinq obus ou roquettes à la minute. Les loyalistes ont d’ores et déjà entamé un repli tactique vers la ville même de Tripoli.
De violents accrochages ont opposé l’armée libanaise à des miliciens chiites, entraînant la fermeture de l’aéroport international de Beyrouth dans l’après-midi (peu de temps après l’arrivée de l’avion du président Gemayel).
mardi 8 novembre
Le gouvernement syrien a refusé de recevoir une mission ministérielle arabe de réconciliation entre Palestiniens rivaux. Sur le terrain, sans avoir totalement évacué le camp de Baddaoui, Yasser Arafat et ses partisans poursuivent leur retrait et sont désormais installés en pleine ville de Tripoli. Leurs adversaires continuent à tirer missiles, obus et roquettes sans discontinuer, frappant désormais directement la grande ville du nord du Liban, vidée désormais d’au moins la moitié de ses habitants. La Libye a décidé à nouveau de s’engager aux côtés de la Syrie au cas où les Etats-Unis et leurs alliés décideraient d’agir contre Damas. Dans la soirée, un cessez-le-feu aurait été obtenu grâce à la médiation des pays arabes, mais celui-ci a peu de chance d’être appliqué.
Une grève générale organisée contre le blocus israélien a quasiment paralysé tout le Sud-Liban.
mercredi 9 novembre
Dans le nord du Liban, le cessez-le-feu n’a pas été respecté : les partisans d’Arafat se défendent toujours dans le camp de Baddaoui tandis que les combats sont de plus importants dans Tripoli même. Les présidents Hafez el-Assad et Mouammar Kadhafi ont fait savoir dans un communiqué diffusé par l’agence libyenne d’information que le chef de l’OLP Yasser Arafat devait quitter Tripoli ; les notables de la ville ont également demandé au leader palestinien d’arrêter les combats pour épargner la vie des habitants, qui continuent de fuir la cité en grand nombre.
Le ministre israélien de la Défense a une nouvelle fois mis en cause la responsabilité de la Syrie, que ce soit dans les combats qui font actuellement rage dans le nord du Liban ou dans les récents attentats qui ont frappé Beyrouth et Tyr.
jeudi 10 novembre
Entre deux trêves d’un cessez-le-feu précaire, de violents bombardements ont frappé Tripoli. Une pénurie de carburant menace désormais la ville. Plusieurs responsables palestiniens ont fait savoir qu’il était hors de question que Yasser Arafat quitte le Liban. Le colonel Kadhafi a, par l’intermédiaire de l’agence de presse libyenne, officiellement invité le leader palestinien à venir résider en Libye, « sous sa protection ».
La défense anti-aérienne syrienne a ouvert le feu dans la matinée en direction de quatre avions américains qui survolaient ses positions dans la plaine libanaise, mais aucun appareil n’a été atteint par les tirs.
vendredi 11 novembre
Un cessez-le-feu a été à peu près respecté à Tripoli. De Damas, l’un des chefs de l’opposition libanaise, député de Tripoli, a déclaré à son tour que Yasser Arafat doit quitter le Liban, un vœu également formulé par le conseil municipal de la ville assiégée. Le trafic routier a repris entre les deux camps de réfugiés palestiniens. Le président libanais a confirmé qu’il se rendrait à Damas en début de semaine prochaine.
Des bombardements ont eu lieu dans l’après-midi dans la région de Beyrouth.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 novembre
A Tripoli, un obus est tombé à moins de vingt mètres de la maison de Yasser Arafat.
samedi 12 novembre
Le cessez-le-feu reste précaire à Tripoli, tandis que des négociations se poursuivent par l’intermédiaire de l’Arabie Saoudite pour définir les conditions du départ du Liban de Yasser Arafat. Ce dernier a par ailleurs révélé qu’il cherchait toujours un compromis avec la Jordanie.
dimanche 13 novembre
Le cessez-le-feu a été violé près de Tripoli : de violents bombardements ont frappé dans la matinée le camp de Baddaoui, toujours tenu par les partisans d’Arafat.
lundi 14 novembre
Au Sud-Liban, un poste israélien a été attaqué à la grenade par un kamikaze qui a été abattu. Il avait dans ses poches une photo de l’ayatollah iranien Khomeiny.
mardi 15 novembre
De violents combats ont repris dans la matinée près de Tripoli : les forces palestiniennes dissidents, appuyées par les Syriens et les Libyens, ont lancé une vaste offensive contre les partisans d’Arafat retranchés dans le camp de Baddaoui.
mercredi 16 novembre
Le camp de Baddaoui, dernier point de résistance des fidèles d’Arafat, est tombé entre les mains des dissidents palestiniens et de leurs alliés syriens et libyens à l’issue des derniers combats.
L’aviation israélienne a mené un raid au Liban contre des positions chiites pro-iraniennes du mouvement Amal-Islami d’Hussein Moussaoui situées près de Baalbek, dans la vallée de la Bekaa. Selon Jérusalem, les installations visées ont été détruites.
Visite surprise à Beyrouth du ministre des Affaires étrangères syrien. Abdel Halim Khaddam a immédiatement été reçu par le président Gemayel.
jeudi 17 novembre
Quelques heures après l’avertissement du président Mitterrand et au lendemain d’un raid aérien israélien contre les mêmes cibles, deux avions de chasse français Super-Etendard (basés sur le Clemenceau), escortés par douze autres appareils ont bombardé par deux fois dans l’après-midi au Liban les milices chiites pro-iraniennes tenues pour responsables de l’attentat qui avait tué cinquante-huit soldats français et 241 Américains le 23 octobre dernier. Le raid, reporté d’une semaine en raison du mauvais temps, aurait fait une cinquantaine de morts. Il n’a duré que 8 minutes 40 entre le décollage du porte-avions et le retour sur le navire. L’objectif était le camp Cheikh Abdallah, une ancienne caserne de l’armée libanaise située près des célèbres Colonnes de Jupiter, à quinze kilomètres à l’est de la ville de Baalbek, dans la plaine de la Bekaa. Dans la soirée, le poste français Caravelle a été attaqué à Beyrouth à la grenade et à la Kalachnikov, sans faire de blessé.
Des combats d’arrière-garde se poursuivent autour du camp de Baddaoui, s’étendant jusqu’à la banlieue orientale de Tripoli. Yasser Arafat se dit toujours déterminé à combattre jusqu’au bout.
vendredi 18 novembre
De violents combats se poursuivent dans les environs du camp de Baddaoui, que les partisans de Yasser Arafat affirment avoir repris. Les attaques des Palestiniens dissidents et de leurs alliés syriens et libyens ont particulièrement visé le quartier général d’Arafat à Tripoli.
samedi 19 novembre
La ville de Tripoli, et en particulier le quartier où se trouve Yasser Arafat, a encore été la cible d’obus, alors que des combats se déroulent toujours aux abords du camp de Baddaoui. Dans le camp de réfugiés de Nahr el-Bared, pourtant tombé aux mains de ses ennemis, les habitants ont manifesté leur soutien au chef de l’OLP, forçant les dissidents à ouvrir le feu pour rétablir l’ordre. On dénombre vingt-cinq morts.
Deux jours après le raid de l’aéronavale française dans la plaine libanaise de la Bekaa, le chef du mouvement chiite visé a adressé de nouvelles menaces à l’encontre de la Force multinationale présente au Liban. Evoquant une véritable déclaration de guerre, il a annoncé des représailles suicides telles qu’on n’en a encore jamais vu.
dimanche 20 novembre
Un avion israélien qui effectuait un raid de reconnaissance au-dessus de positions palestiniennes à l’est de Beyrouth a été abattu par un missile syrien. Le pilote, tombé dans la zone sous contrôle de l’armée libanaise, a été rapatrié par un hélicoptère israélien.
Partisans et adversaires de Yasser Arafat continuent de s’affronter durement à Tripoli. Le chef de l’OLP accuse la Syrie et la Libye de vouloir détruire la ville.
Téhéran affirme que quatorze Gardiens de la Révolution iranienne ont été tués au cours du raid de l’aéronavale française sur les positions des milices islamiques chiites jeudi dernier. L’imam Khomeiny accuse la France de s’être déshonoré par cette opération.
lundi 21 novembre
Les combats font toujours rage à Tripoli. Les dissidents palestiniens ne seraient plus qu’à un kilomètre du quartier général d’Arafat. Les dégâts sont considérables dans la grande ville du Nord, vidée d’une grande partie de ses habitants ; en trois semaines de bataille, on recense environ 500 morts et un millier de blessés. Un cessez-le-feu est proclamé en fin de journée.
Des affrontements armés ont opposé l’armée libanaise à des miliciens chiites dans la banlieue sud de Beyrouth.
mardi 22 novembre
Le secrétaire d’Etat américain à la Défense Caspar Weinberger a directement accusé la Syrie d’avoir cautionné l’attentat qui avait coûté la vie à 239 soldats américains à Beyrouth le 23 octobre dernier.
mercredi 23 novembre
Tandis que la trêve est toujours respectée à Tripoli, les médiations se poursuivent pour tenter de trouver une solution à la crise. A Moscou, en recevant Farouk Kadoumi, conseiller d’Arafat et chef du département politique de l’OLP, le ministre soviétique des Affaires étrangères Andreï Gromyko a lourdement insisté sur la nécessité de l’OLP de collaborer avec toutes les composantes du mouvement palestinien ainsi qu’avec la Syrie. Le gouvernement libanais a officiellement demandé à tous les Palestiniens de quitter le pays.
Alors que depuis plus d’un an des soldats libyens et des combattants iraniens participent activement à la guerre civile libanaise, le gouvernement de Beyrouth a officiellement rompu aujourd’hui ses relations diplomatiques avec l’Iran et les a gelé avec la Libye.
Obsèques à Téhéran des Gardiens de la Révolution tués la semaine dernière par les raids français et israéliens dans la région de libanaise de Baalbek. Des milliers de personnes ont juré de les venger.
Une grenade a été jetée à Beyrouth contre une camionnette du contingent français, mais sans faire de victime. Le Premier ministre français Pierre Mauroy a déclaré que la France, qui vient de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Nord-Liban, sanctionnera les agressions contre ses soldats dans ce pays.
jeudi 24 novembre
4 500 Palestiniens et Arabes détenus par Israël dans le Sud-Liban, dans le camp d’El Ansar, ont été échangés contre six soldats israéliens prisonniers de l’OLP, avec le soutien diplomatique et logistique de la France et de la Croix-Rouge internationale. Débarqués dans le port d’Haïfa, D’abord gardés dans la plaine de la Bekaa, les soldats de Tsahal se trouvaient ces derniers jours à Tripoli. Débarqués dans le port d’Haïfa, ils ont été conduits par hélicoptère à l’endroit où leurs familles les attendaient. Yasser Arafat et Yitzhak Shamir ont écrit à François Mitterrand pour le remercier. Il reste encore deux soldats israéliens détenus par un groupe palestinien dissident et quatre autres par les Syriens (Israël détient environ 280 prisonniers syriens).
Un avion sans pilote israélien a été abattu par la DCA syrienne alors qu’il survolait la plaine de la Bekaa.
vendredi 25 novembre
La Syrie et l’Arabie Saoudite ont annoncé un accord de pacification dans la région de Tripoli.
Damas affirme que sa DCA a ouvert le feu sur des avions américains qui survolaient ses positions au Liban. Une information non confirmée par les Etats-Unis.
nuit du vendredi 25 au samedi 26 novembre
De violents combats ont opposé dans la montagne de Beyrouth l’armée libanaise aux forces antigouvernementales.
samedi 26 novembre
Le ministre libanais des Affaires étrangères a été reçu à Damas pour « souligner l’importance de la coopération » entre son pays et la Syrie.
lundi 28 novembre
Le président libanais Amine Gemayel, chrétien maronite, a été reçu au Vatican par le pape Jean-Paul II.
mercredi 30 novembre
Le président Gemayel est arrivé dans la soirée à Washington.
jeudi 1er décembre
Le plus haut magistrat de la communauté druze libanaise a été assassiné dans la matinée à Beyrouth. Considéré comme un modéré, le cheikh Halim Takieddine avait souvent milité en faveur de la coexistence entre les différentes communautés libanaises. Il était le chef des tribunaux des religieux druzes.
Un soldat français a été tué dans la banlieue Beyrouth lorsque sa patrouille est tombée dans une embuscade tendue par des francs-tireurs à 5 h 50 du matin. Il y a également un blessé. Le lieu de l’attaque est contrôlé par les milices chiites. Cette attaque porte à soixante-seize le nombre de militaires français morts au Liban.
vendredi 2 décembre
Alors que la trêve se poursuit dans la région de Tripoli, il est révélé que Yasser Arafat a demandé l’aide des Nations unies pour évacuer ses soldats de la ville du Nord-Liban. Le roi Hussein de Jordanie a par ailleurs déclaré que le président de l’OLP était le bienvenue dans son pays en tant que chef légitime du peuple palestinien.
samedi 3 décembre
Dans la matinée, l’aviation israélienne a effectué plusieurs raids au Liban contre des bases sous contrôle syrien, dans la montagne à une vingtaine de kilomètres à l’est de Beyrouth.
Des Super-Etendard français ont décollé du porte-avions Foch pour réaliser des vols de reconnaissance au-dessus de la montagne libanaise. Même chose pour des appareils américains, qui ont essuyé des tirs de la DCA syrienne.
dimanche 4 décembre
Pour la première fois depuis le début du conflit libanais, l’aviation américaine est intervenue directement dans ce pays. Dans la matinée, vingt-quatre appareils ont décollé des porte-avions USS Kennedy et USS Independence pour attaquer des positions syriennes (batteries de missile, DCA, dépôts de munitions, installations de radar) situées dans la montagne proche de Beyrouth. Deux chasseurs américains ont été abattus à une vingtaine de kilomètres de la capitale libanaise (parvenus à s’éjecter, les lieutenants Mark Lange et Bobby Goodman ont été blessés et faits prisonniers ; Lange succombera à ses blessures). Le président Reagan a insisté dans la journée sur le caractère « défensif » de cette intervention. Dans la soirée, de violents duels d’artillerie ont opposé des postes américains de l’aéroport de Beyrouth aux Druzes, soutenus par la Syrie : huit marines ont été tués et deux autres blessés.
Les Druzes de Walid Joumblat ont annoncé la levée du siège de la localité de Deir el-Qamar, dans la montagne libanaise, où s’étaient réfugiés 30 000 chrétiens fuyant les combats de la guerre du Chouf en septembre-octobre dernier.
lundi 5 décembre
Quatorze personnes ont été tuées et quatre-vingt-trois autres blessées par l’explosion d’une voiture piégée à Beyrouth, dans la matinée. L’attentat s’est produit dans un quartier fréquenté, à l’heure où les habitants partent au travail.
Des avions américains ont à nouveau survolé la région de Beyrouth à l’aube, mais sans ouvrir le feu. Le gouvernement américain a demandé à la Croix-Rouge internationale et aux Nations unies d’intervenir auprès de la Syrie pour obtenir la libération des deux aviateurs capturés la veille ; Damas a annoncé dans la soirée la mort de l’un des deux, ajoutant que la libération du second pilote n’aura lieu que lorsque les troupes américaines auront quitté le Liban. De son côté, Moscou a officiellement condamné le raid américain de la veille, qualifié de « nouvel acte de barbarie ».
mercredi 7 décembre
Suite à un accord conclu par la Syrie, l’Arabie Saoudite et l’OLP, il est annoncé que les 4 000 Palestiniens partisans d’Arafat, assiégés depuis plus d’un mois à Tripoli, seront évacués le 9 décembre sous la supervision des Nations unies. Ils doivent embarquer sur quatre ferries grecs, à destination de la Tunisie et du Nord-Yémen. Mais devant les difficultés à venir, il est prévu un délai de quinze jours pour achever complètement cette évacuation.
Le corps du pilote américain tué après que son appareil se soit écrasé il y a trois jours a été remis à l’armée libanaise. Le deuxième pilote reste prisonnier des Syriens.
jeudi 8 décembre
Israël s’oppose au plan d’évacuation de Yasser Arafat et de ses partisans de Tripoli et demande officiellement à l’ONU d’annuler l’opération. Le Premier ministre Yitzhak Shamir - qui rendait visite aux blessés de l’attentat de Jérusalem - a déclaré que son gouvernement étudiait toutes les possibilités pour empêcher ce départ. Selon le porte-parole du leader de l’’OLP, la France et la Grèce ont accepté de protéger la fuite des Palestiniens de la grande ville du Nord-Liban.
Réunis à Bruxelles, les quatre ministres des Affaires étrangères des pays participant à la Force d’interposition internationale au Liban (France, Italie, Royaume-Uni et Etats-Unis) ont réaffirmé leur intention de maintenir leur contingent à Beyrouth.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 décembre
En représailles de l’attentat de Jérusalem et afin d’empêcher l’évacuation de Yasser Arafat et de ses partisans, la marine israélienne a bombardé à trois heures du matin une base du Fatah située à un kilomètre au nord du port de Tripoli : peu de victime, mais des dégâts matériels importants.
vendredi 9 décembre
Yasser Arafat, qui craint un blocus naval israélien, demande une protection militaire française et grecque pour le départ de ses hommes. Paris soutient uniquement pour l’instant le principe de l’opération. Pendant ce temps, l’ONU attend. Seul membre du gouvernement israélien à s’exprimer sur la question, Ariel Sharon a déclaré qu’Arafat ne devait pas sortir vivant de Tripoli.
De violents combats ont opposé dans la matinée l’armée libanaise aux forces antigouvernementales dans la région de Beyrouth.
Les Syriens affirment avoir abattu deux avions israéliens, l’un au Liban l’autre en Syrie. Jérusalem dément.
samedi 10 décembre
L’OLP affirme que la marine israélienne a mené une nouvelle attaque sur Tripoli dans la nuit. Israël nie toute opération militaire.
Le gouvernement grec attend toujours l’assurance d’une protection des pays de la Force internationale d’interposition pour donner l’ordre à ses navires de quitter le pays à destination de Tripoli pour l’évacuation des Palestiniens. L’Italie a d’ores et déjà refusé.
dimanche 11 décembre
Israël a réaffirmé son opposition à toute évacuation de Tripoli de Yasser Arafat et de ses partisans : « les gouvernements du monde libre ne devrait pas aider un groupe terroriste à se déplacer d’un endroit à l’autre » a déclaré le porte-parole du cabinet israélien à l’issue du Conseil des ministres. De son côté, le chef de l’OLP a demandé à la Syrie et à l’Arabie Saoudite d’assurer une couverture aérienne au-dessus de Tripoli, dans la crainte d’un raid israélien.
mardi 13 décembre
La marine israélienne a bombardé des positions palestiniennes près de Tripoli. De leur côté, des navires américains ont pilonné la montagne proche de Beyrouth.
Un parachutiste français a été tué par un tireur isolé dans la matinée dans le nord-ouest de Beyrouth. Sa patrouille est tombée dans une embuscade sur la corniche Mazraa. Il s’agit du 78e soldat français mort au Liban et du cinquième attentat antifrançais en cinq jours dans la capitale libanaise (les précédents n’avaient pas fait de victime).
mercredi 14 décembre
La marine américaine a de nouveau bombardé des positions syriennes situées dans la montagne proche de Beyrouth : pour la première fois depuis son arrivée sur les côtes du Liban, le puissant cuirassé New Jersey a fait usage de ses canons en tirant onze obus de plus d’une tonne chacun. Selon la Pentagone, il s’agit de représailles à des tirs syriens contre des avions de reconnaissance américains. Des navires israéliens ont également ouvert le feu sur des sites palestiniens à Tripoli pour la troisième fois en vingt-quatre heures.
jeudi 15 décembre
Ripostant à des tirs visant des marines américains près de l’aéroport de Beyrouth, le super cuirassé New Jersey a encore le feu sur la montagne libanaise en fin d’après midi.
Le gouvernement grec a annoncé avoir obtenu la garantie nécessaire à ses navires qui doivent évacuer de Tripoli Yasser Arafat et ses 4 000 hommes. Cette opération est prévue pour le 19 décembre. Pourtant, Israël affirme n’avoir pris aucun engagement en ce sens.
Deux nouveaux soldats français ont été tués au Liban dans deux attaques distinctes : un sous-officier a été touché dans la nuit par des éclats d’obus alors qu’il participait à une patrouille d’observation dans la montagne et un parachutiste a été abattu à Beyrouth dans la matinée par des hommes circulant en voiture. Par ailleurs, trois autres soldats français ont été blessés en fin d’après-midi. Le contingent français déplore 81 morts depuis son arrivée au Liban.
Début de l’évacuation par la Croix Rouge des 10 000 civils chrétiens retranchés depuis des mois dans la localité de Deir el-Qamar, dans le Chouf, et encerclés par les miliciens druzes. Cette opération se fait sous la protection de l’armée israélienne, qui a repris position dans cette partie de la montagne libanaise qu’elle avait évacuée le 4 septembre dernier. Les premiers évacués sont les 2 000 défenseurs de la ville. 500 personnes suivront chaque jour ensuite, pendant une dizaine de jours. Aucune arme ne doit sortir dans la zone.
nuit du jeudi 15 au vendredi 16 décembre
Des positions palestiniennes de Tripoli ont été touchées par des tirs de la marine israélienne.
vendredi 16 décembre
Un accord de cessez-le-feu permanent a été conclu à Damas, ce qui a permis la réouverture de l’aéroport de Beyrouth.
Les deux premiers navires grecs chargés d’évacuer les Palestiniens encerclés dans Tripoli ont appareillé.
samedi 17 décembre
L’évacuation de Tripoli des Palestiniens fidèles à Arafat a commencé par le départ de 93 blessés, qui ont embarqué sans problème à bord du bateau italien Apia pour être conduit à Chypre. Yasser Arafat est venu saluer le départ du navire. Cette opération, distincte de celle préparée par l’ONU et la Grèce, est organisée par la Croix-Rouge. Le gouvernement français a par ailleurs annoncé apporter son concours à l’évacuation des combattants palestiniens : des navires de guerre français serviront d’escorte aux ferries grecs.
dimanche 18 décembre
La marine israélienne a de nouveau tiré sur le port de Tripoli. Jérusalem a réaffirmé son hostilité de principe à l’évacuation des Palestiniens loyaux à Arafat, tout en rajoutant qu’elle ne s’y opposerait pas nécessairement par la force...
lundi 19 décembre
L’évacuation des Palestiniens de Tripoli est retardée une nouvelle fois. Israël a encore bombardé à l’aube les positions des loyalistes et des dissidents de l’OLP : un cargo a pris feu après avoir été touché par un obus (pas de blessé parmi les onze marins) ; selon la rumeur il devait embarquer de l’armement lourd des loyalistes à Arafat en violation de l’accord conclu avec l’ONU. Par ailleurs, les cinq navires grecs chargés de l’opération ont appareillé de Chypre dans la soirée.
mardi 20 décembre
Les 4 000 Palestiniens fidèles de Yasser Arafat, encerclés par les Palestiniens dissidents et leurs alliés syriens et libyens, ont évacué Tripoli à bord des cinq navires grecs, sous l’égide de l’ONU et sous la protection de navires de guerre français (le porte-avions Clemenceau et un torpilleur). Ils vont être acheminés vers l’Algérie, la Tunisie et le Yémen du Nord. Ils peuvent emmener avec eux leurs armes légères, mais l’armement lourd doit être laissé à l’armée libanaise. Arafat a embarqué à bord de l’Odyssée. Seul incident à signaler, la DCA palestinienne a ouvert le feu, sans les toucher, sur des avions français pris pour des appareils israéliens.
Le président Reagan a déclaré dans la soirée que les troupes américaines ne quitteront pas le Liban tant que les objectifs de la force multinationale n’auront pas été atteints. A l’opposé, le gouvernement italien a annoncé son intention de réduire progressivement son contingent au Liban (actuellement le plus important des quatre Etats occidentaux ayant fourni des hommes) : 1 000 militaires sur 2 100 vont être retirés dans un premier temps.
mercredi 21 décembre
En fin d’après-midi, un attentat au camion piégé a explosé en plein centre de Beyrouth, près du quartier général du contingent des forces françaises : quinze morts (un parachutiste français et quatorze Libanais) et cent un blessés (dont seize Français). La responsabilité en incombe au Hezbollah (fondé en 1982 mais dont l’existence ne sera révélée qu’en 1985). Plus tôt dans la journée, un autre poste français avait été attaqué à la roquette et à l’arme automatique, mais sans conséquence grave.
Le ferry grec transportant Yasser Arafat et plusieurs centaines de ses partisans est arrivé dans la soirée en Egypte, à Port-Saïd.
jeudi 22 décembre
Le Jihad islamique a revendiqué l’attentat anti-français de la veille à Beyrouth et adressé une mise en garde exigeant un retrait du Liban des forces français et américaines dans un délai de dix jours.
vendredi 23 décembre
Visites à Beyrouth des ministres français (Charles Hernu) et britannique (Michael Heseltine) de la Défense. Ce dernier a réaffirmé que le contingent de Sa Majesté ne se retirera du Liban qu’au terme de sa mission. Le président italien Sandro Pertini s’est de son côté déclaré favorable au retrait du contingent italien.
Le président syrien Hafez el-Assad a mis directement en garde la France contre toute nouvelle opération de représailles au Liban.
samedi 24 décembre
Miss America 1983, le comédien Bob Hope (déjà vétéran de ce genre d’opération au Viêtnam) et l’actrice Brooke Shields sont venus distraire à l’occasion des fêtes de Noël les marines américains déployés sur l’aéroport de Beyrouth. Des responsables politiques et militaires des différents contingents occidentaux sont également présents au Liban. Dans la matinée, une voiture piégée avait été découverte et neutralisée près d’une position des soldats américains.
Deux attentats ont visé des soldats israéliens au Sud-Liban, faisant quelques blessés près de Saïda et de Nabatiyeh.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 décembre
Nuit de Noël sous les bombes : le redéploiement surprise de trois postes français de la Force multinationale a entraîné de violents combats dans la banlieue sud de Beyrouth entre l’armée libanaise et les milices chiites. Il y a au moins treize morts et une soixantaine de blessés. Le président Gemayel a assisté à la messe de minuit au quartier général du contingent français, aux côtés du ministre Charles Hernu et de l’ambassadeur de France au Liban.
dimanche 25 décembre
Des tirs se sont poursuivis toute la journée dans la banlieue sud de Beyrouth. Des obus tirés des positions druzes dans la montagne sont également tombés sur les quartiers chrétiens à l’Est. Dans la soirée, l’armée libanaise affirme tenir les positions abandonnées par les Français aux Italiens. Deux soldats du contingent italien ont été blessés.
lundi 26 décembre
Poursuite des combats à Beyrouth entre l’armée libanaise et les miliciens d’Amal, notamment près des camps palestiniens de Sabra et de Chatila. Un cessez-le-feu proclamé dans la journée n’a duré… qu’une heure. Les chiites n’ont pas réussi à étendre leur territoire. Ces affrontements, les plus violents dans la ville depuis le mois de septembre, ont fait plus de cent morts et blessés.
mardi 27 décembre
Beyrouth vit dans un semblant de calme, aucun affrontement important n’étant signalé. Quelques obus ont cependant créé la panique en tombant sur l’aéroport.
nuit du jeudi 27 au mercredi 28 décembre
Six attentats à la bombe anti-israéliens se sont produits dans le port libanais de Saïda : deux soldats israéliens et six Libanais ont été blessés.
mercredi 28 décembre
Une explosion a détruit un supermarché dans la partie occidentale de Beyrouth.
jeudi 29 décembre
Le révérend Jesse Jackson, candidat à l’élection présidentielle américaine, se rend en Syrie pour obtenir la libération du lieutenant Robert Goodman.
nuit du vendredi 30 au samedi 31 décembre
Des parachutistes français qui effectuaient une patrouille dans Beyrouth ont été attaqués à la roquette. Deux soldats français ont été légèrement blessés.
samedi 31 décembre
La radio libanaise a annoncé que le gouvernement italien avait l’intention d’enlever la moitié de son contingent militaire présent à Beyrouth. Cette information aurait été fournie par le ministre italien de la Défense au président libanais Gemayel (qui se sont longuement rencontrés la veille).
Un attentat contre un convoi israélien aurait fait deux ou trois morts et plusieurs blessés au Sud-Liban.
Après quinze jours de trêve, des affrontements à l’arme lourde ont repris à Tripoli entre factions pro-syriennes et anti-syriennes.
dimanche 2 janvier
La commission israélienne chargée de découvrir les responsabilités dans les massacres de Sabra et Chatila a autorisé le général Sharon à répondre par écrit aux contre-interrogatoires des autres témoins, dont certains contredisent les affirmations du ministre de la Défense.
lundi 3 janvier
Troisième rencontre entre les négociateurs libanais et israéliens au Beach Hôtel de Khaldé, à douze kilomètres au sud de Beyrouth. Aucun accord n’a été trouvé pour démarrer officiellement ces négociations en raison de divergences sur l’ordre du jour. Une nouvelle réunion est prévue pour le 6 janvier en Israël.
mardi 4 janvier
Poursuite des sanglants combats à Tripoli. Le bilan serait de trente tués en quarante-huit heures.
Un soldat israélien a été enlevé et tué au Liban.
mercredi 5 janvier
Deux soldats israéliens ont été tués (ou blessés) dans l’explosion d’un camion près de Beyrouth.
jeudi 6 janvier
Après une courte accalmie, les affrontements ont repris dans l’après-midi à Tripoli entre pro et anti-Syriens.
La quatrième rencontre entre Israéliens, Libanais et Américains a pris fin sans qu’un ordre du jour ait pu être fixé.
vendredi 7 janvier
Recrudescence des combats à Tripoli : on estime à plus de cent le nombre de morts en moins d’une semaine dans les affrontements se déroulant dans les quartiers populaires. Le ravitaillement commence à poser des problèmes.
Dix-huit soldats israéliens ont été blessés dans un attentat au sud de Beyrouth. Leur véhicule a sauté sur une mine.
samedi 8 janvier
Le Premier ministre libanais s’est rendu à Damas pour tenter d’obtenir la fin des combats à Tripoli. Un accord a été conclu sur un retrait des combattants des rues de la ville et le démantèlement des barricades. Mais les tirs d’artillerie ont repris une heure seulement après le début du cessez-le-feu.
dimanche 9 janvier
La situation est redevenue presque calme à Tripoli.
lundi 10 janvier
Cinquième séance de négociations israélo-libanaises à Khaldé, au sud de Beyrouth. Les discussions piétinent sur un accord concernant l’ordre du jour. Un nouveau rendez-vous est pris pour le 13 janvier. Par ailleurs, les Etats-Unis ont adressé une mise en garde à Israël : les forces israéliennes présentes au sud de Beyrouth ont en effet légèrement progressé vers le nord, en tentant de pénétrer dans le secteur occupé par le contingent américain.
mercredi 12 janvier
L’intervention israélienne au Liban, depuis six mois, a fait 456 morts et 2 461 blessés dans l’armée israélienne et a coûté trois milliards de dollars.
jeudi 13 janvier
Sixième séance de négociations israélo-libanaises à Kyriat-Shmona : les Etats-Unis sont enfin parvenus à convaincre Israël et le Liban à se mettre d’accord sur un ordre du jour des discussions.
lundi 17 janvier
Septième séance de négociation américano-israélo-libanaise, à Khaldé, sur l’évacuation des forces étrangères du Liban. Pour la première fois, les délégations ont discuté à partir d’un véritable ordre du jour.
jeudi 20 janvier
Des progrès sensibles sont signalés dans la huitième séance de négociations israélo-libanaises à Kyriat-Shmona. Trois groupes de travail ont été formés.
lundi 24 janvier
Neuvième séance des négociations israélo-libanaises, à Khaldé, près de Beyrouth. Un obus de mortier est tombé à quatre cents mètres du Beach Hotel où se déroulaient les discussions : un soldat israélien a été blessé et quatre personnes ont été arrêtées. Yasser Arafat a réaffirmé de son côté l’intransigeance de l’OLP.
jeudi 27 janvier
Reprise des pourparlers israélo-libanais. Des progrès auraient été enregistrés au cours de cette dixième séance.
samedi 29 janvier
Premier attentat contre des soldats français de la Force multinationale à Beyrouth : un soldat a été légèrement blessé par l’explosion d’une grenade lancée contre un véhicule du contingent dans le centre de la capitale libanaise.
nuit du samedi 29 au dimanche 30 janvier
Un père lazariste français âgé de soixante-et-onze ans figure parmi les victimes de bombardements qui ont frappé Beyrouth.
lundi 31 janvier
Reprise des duels d’artillerie entre maronites et druzes sur les collines surplombant Beyrouth. La « paix » n’aura duré que cent jours…
Onzième séance de négociations à Khaldé entre Israéliens et Libanais. Aucun progrès notable n’est à signaler.
mercredi 2 février
Deux soldats français de la Force multinationale présente au Liban ont été blessés, dont l’un grièvement, dans la matinée à Beyrouth-Ouest par des tirs de pistolet provenant d’une voiture. Ils effectuaient avec une vingtaine d’autres fusiliers marins un jogging sans arme non loin du front de mer.
Un incident a opposé des soldats américains et israéliens au sud de Beyrouth : des marines ont menacé de leurs armes des chars israéliens qui tentaient de franchir une position américaine. Les blindés ont finalement fait demi-tour au bout d’une demi-heure d’attente.
jeudi 3 février
Annonce de l’envoi imminent de 350 soldats d’infanterie de marine pour renforcer le contingent français à Beyrouth après les récents attentats visant celui-ci.
vendredi 4 février
Des milices chrétiennes ont annoncé en fin d’après-midi que des obus tirés par les Druzes de la montagne étaient tombés sur des quartiers chrétiens de Beyrouth-Est (Achrafié), frappés pour la première fois depuis l’été dernier. On déplore cinq morts et une vingtaine de blessés. Selon l’armée libanaise, les Syriens sont au minimum complices de ces attaques.
samedi 5 février
Explosion d’une voiture piégée devant le Centre de recherche palestinien à Beyrouth-Ouest : vingt morts et une centaine de blessés. Les passants sont les principales victimes de cet attentat, revendiqué par le Front de libération du Liban des étrangers.
dimanche 6 février
Des duels d’artillerie ont opposé miliciens phalangistes aux Druzes dans la montagne à l’est de Beyrouth.
Un sergent israélien en patrouille au sud de Beyrouth a été blessé par une charge explosive.
lundi 7 février
Après la prise d’Aley par les Druzes (qui a provoqué un exode de la population), un accord de cessez-le-feu a été signé dans la montagne du Chouf par les milices chrétiennes et les Druzes de Walid Joumblatt, avec le parrainage d’Israël, qui contrôle théoriquement la région. Une reprise des combats est pourtant signalée en cours de journée.
La treizième séance des négociations israélo-libanaises n’a duré que quinze minutes. Elle a été éclipsée par l’annonce d’un accord survenu entre les milices chrétiennes et les Druzes, avec le parrainage d’Israël qui contrôle théoriquement la région. Par ailleurs, dans la soirée, le président Reagan a accusé Israël d’occuper le Liban et de retarder volontairement le retrait des forces étrangères de ce pays.
Sur la base du rapport de la commission d’enquête Kahane, remis dans la soirée au Premier ministre Begin, la Cour suprême d’Israël conclut à la responsabilité indirecte de l’armée israélienne pour avoir laissé faire les massacres de Chabra et Chatila au Liban septembre dernier. La commission exige la démission du ministre de la Défense, le général Ariel Sharon, jugé à la fois responsable de l’entrée des Phalanges dans les camps et d’avoir laisser les massacres se poursuivre. Il pointe également du doigt la « totale indifférence » dont a fait preuve Begin sur les informations qui lui parvenaient à l’époque des faits, ainsi que le comportement du ministre des Affaires étrangères Yitzhak Shamir, du chef des services secrets et du chef d’état-major de l’armée.
mardi 8 février
Le ministre israélien des Affaires étrangères Yitzhak Shamir a annoncé à Bonn, en Allemagne de l’Ouest, qu’Israël était prêt à retirer partiellement ses troupes du Liban avant la conclusion des négociations israélo-libanaises.
jeudi 10 février
Légers progrès lors de la 14e session des discussions israélo-libanaises à Kyriat-Shmona, en Israël.
lundi 14 février
Un nouveau contingent de soldats français est arrivé dans la matinée à Beyrouth pour renforcer la Force d’interposition internationale au Liban.
mardi 15 février
Après cinq mois de négociations, l’armée libanaise du président Gemayel a fait son entrée dans la matinée dans Beyrouth-Est et sa banlieue, où la population se trouvait sous la seule autorité des milices chrétiennes (phalangistes) depuis le début de la guerre civile.
samedi 19 février
Une violente tempête de neige frappe la montagne libanaise. On déplore déjà de nombreux morts.
dimanche 20 février
Les intempéries (neige) conduisent Jérusalem à demander le report de la nouvelle session de négociations israélo-libanaises.
mardi 22 février
Ajournées à cause du mauvais temps, les négociations israélo-libanaises ont repris en Israël. D’après le ministre israélien des Affaires étrangères, un accord serait proche sur le retrait de Tsahal du Liban. Aux Etats-Unis, dans un discours sur la politique étrangère de son gouvernement, adressé aux anciens combattants, le président Ronald Reagan a offert la garantie américaine pour tenter d’accélérer les négociations sur le retrait israélien du Liban en assurant la sécurité de la frontière nord d’Israël.
La tempête de neige se poursuit dans la montagne libanaise. L’armée syrienne empêche toute intervention de secours dans la zone sous son contrôle, la plus touchée.
mercredi 23 février
Nouvelle séance de négociations sur un retrait de l’armée israélienne du Liban. Dans la soirée, le Premier ministre Begin a repoussé la proposition de garantie américaine sur la sécurité de la frontière nord d’Israël.
jeudi 24 février
Plusieurs dizaines de personnes ont trouvé la mort dans la tempête de neige qui a sévi dans la montagne libanaise ces derniers jours. Parmi elles, onze personnes emportées par une avalanche ce jour dans une station de ski près de Bekaa Kafra et qui a recouvert un hôtel et plusieurs maisons.
vendredi 25 février
S’adressant directement à la Syrie, un responsable de l’armée israélienne a averti qu’il n’y aura pas de retrait du Liban tant que le sort de tous les prisonniers et disparus israéliens ne sera pas réglé. Selon lui, trois prisonniers israéliens sont détenus à Damas.
lundi 28 février
La montagne libanaise reste bloquée par la neige. La Force multinationale offre l’aide de ses moyens militaires pour porter secours aux villages isolés. Selon un dernier bilan, soixante personnes ont perdu la vie à cause de cet hiver inédit.
en février
Tempête de neige au Liban : cent trente-cinq soldats syriens, en manœuvre dans la région des Cèdres, sont morts de froid dans la montagne.
mardi 8 mars
Nouvelle séance de négociations entre Libanais, Israéliens et Américains pour parvenir à un accord sur le retrait de l’armée israélienne du Liban.
mercredi 16 mars
Des terroristes ont mené une attaque à la grenade contre des Marines américains, sur l’aéroport de Beyrouth. Pas de victime.
nuit du jeudi 17 au vendredi 18 mars
A Beyrouth, deux grenades ont été lancées contre un poste militaire français : pas de victime et peu de dégâts. Il s’agit de la cinquième attaque en trois jours contre la force multinationale (neuf Italiens et cinq Américains blessés).
samedi 19 mars
Chassé-croisé diplomatique à Londres sur la question du Proche-Orient : le négociateur américain Philippe Habib y a rencontré d’abord le ministre libanais des Affaires étrangères puis le roi Hussein de Jordanie. Ce dernier a déclaré au cours d’une conférence de presse que les prochains seront déterminants pour la paix dans la région. Il a également créé la surprise en annonçant s’être rendu deux fois en Egypte malgré la rupture des relations entre Amman et Le Caire.
lundi 21 mars
Reprises des négociations israélo-libanaises sur un éventuel retrait des forces étrangères du Liban.
jeudi 31 mars
Le président libanais Gemayel a dissous le commandement de la FAD (Force arabe de dissuasion, créée en 1976) composé de soldats syriens armés de missiles soviétiques SAM-6. En juillet 1982, la Ligue arabe n’avait pas prorogé le mandat de cette force.
nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril
Forte pression des Etats-Unis sur Israël : à Los Angeles, le président Reagan a annoncé que la livraison de soixante-quinze bombardiers F16 ne pourrait avoir lieu comme prévu tant que l’armée israélienne n’aura pas évacué le Liban. Une décision qui déclenche la colère et l’inquiétude en Israël.
jeudi 7 avril
Le ministre français des Relations extérieures Claude Cheysson est à Beyrouth où il a été reçu par le président Gemayel qui demande que la France renforce son rôle au Liban.
A l’aube, un homme condamné pour un crime de droit commun a été pendu en public à Beyrouth.
vendredi 8 avril
Grâce à la médiation du président autrichien, Israël et l’OLP sont parvenus à un accord sur l’échange de huit prisonniers israéliens détenus au Liban contre plus de six mille Palestiniens détenus en Israël et au Sud-Liban (camp d’El-Ansar). L’opération doit avoir lieu à Vienne, en Autriche.
Arrestation à Beyrouth d’un jeune chiite libanais, suspecté d’être l’un des assassins de l’ambassadeur français Louis Delamarre (tué dans un attentat en 1981). Dans le même temps, le ministre Claude Cheysson achevait sa visite au Liban.
Dans la soirée, deux roquettes anti-char ont été tirées vers les positions de parachutistes français. Cette attaque, qui n’a pas fait de victime, est revendiquée par le Jihad Islamique.
mardi 12 avril
Un engin explosif de forte puissance (vingt kilos de TNT) a été désamorcé dans la matinée devant les bureaux de l’AFP à Beyrouth.
mercredi 13 avril
Près de 15 000 personnes ont été évacuées d’un quartier populaire de Beyrouth pour permettre aux soldats français de la force internationale de désamorcer une bombe d’une tonne larguée par un avion israélien durant l’été 1982.
lundi 18 avril
A 13 h 03, l’explosion d’une fourgonnette piégée suicide détruit presque entièrement l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth : l’aile central de l’immeuble s’est effondré. Soixante-trois personnes ont été tuées, une majorité de Libanais et dix-sept Américains (parmi lesquels sept officiers de la CIA et le chef de la division Moyen-Orient, Robert Ames). Présent au huitième étage du bâtiment, l’ambassadeur Robert Dillon s’en est sorti indemne. L’attentat est revendiqué par le Jihad islamique, mais les commanditaires réels ne seront jamais désignés avec certitude.
mardi 19 avril
Le Comité des Affaires étrangères américains approuve une aide économique et militaire de 251 millions de dollars au Liban. Le déblaiement de l’ambassade des Etats-Unis se poursuit. De son côté, l’armée libanaise a lancé une opération de ratissage dans le camp palestinien de Sabra.
mercredi 20 avril
L’émissaire américain Philippe Habib a repris sa navette diplomatique entre Israël et le Liban pour tenter de débloquer les négociations sur le retrait des troupes.
samedi 23 avril
Le président Gemayel a déclaré que le Liban rejette toute forme de présence israélienne sur son territoire.
Une brève cérémonie, sous haute sécurité et en présence de tous les ambassadeurs, a eu lieu sur l’aéroport de Beyrouth pour le rapatriement vers les Etats-Unis des corps des victimes américaines de l’attentat du 18 avril.
jeudi 28 avril
En tournée au Proche-Orient, le secrétaire d’Etat américain George Shultz est arrivé à Beyrouth, où il s’est rendu sur le site de l’ambassade des Etats-Unis détruite par un attentat il y a dix jours.
dimanche 1er mai
Le secrétaire d’Etat américain George Shultz a achevé sa deuxième tournée d’entretiens au Proche-Orient, sans beaucoup de changement...
jeudi 5 mai
Regain de violence : des tirs, déclenchés pour la plupart depuis des zones contrôlées par les Syriens et leurs alliés, ont eu lieu pendant plusieurs heures dans Beyrouth et sa région. Un bilan provisoire fait état de cinq morts et d’une trentaine de blessés.
vendredi 6 mai
Après sept heures d’intenses discussions entre tous les ministres, le gouvernement israélien a accepté sous condition le principe de l’accord sur le Liban mis au point par le secrétaire d’Etat américain George Shultz (présent ce jour à Amman) au terme d’une navette incessante de douze jours. Les détails de cet accord, visant à normaliser les relations entre les deux pays, ne sont pas connus. Plusieurs ministres israéliens ont accepté à contrecœur mais il fallait à tout prix déclencher une nouvelle crise avec Washington qui pesait de tout son poids. Néanmoins, Tel-Aviv réaffirme que si la Syrie refuse de se retirer du Liban, il est hors de question pour Israël de faire de même…
samedi 7 mai
Parti de Jordanie dans la matinée, le secrétaire d’Etat américain George Shultz est arrivé à Damas pour tenter de convaincre la Syrie d’accepter, comme Israël, le plan d’évacuation du Liban par les forces étrangères. Dans la soirée, il a rejoint l’Arabie Saoudite.
Combats sporadiques : pour la troisième fois en trois jours, des accrochages violents ont opposés chrétiens et druzes dans la montagne du Chouf. A Beyrouth, des obus sont tombés sur des quartiers chrétiens et près de l’aéroport, à proximité des marines américains.
nuit du samedi 7 au dimanche 8 mai
Reprise des bombardements sur Beyrouth et sa région.
dimanche 8 mai
Comme prévu, la Syrie refuse de souscrire au projet d’accord sur le Liban. Le secrétaire d’Etat américain conclue sa tournée au Proche-Orient et annonce des négociations séparées entre Damas et Beyrouth.
Un cessez-le-feu a été conclu à Beyrouth à la mi-journée entre chrétiens et druzes.
mercredi 11 mai
Les familles des diplomates soviétiques en poste au Liban quittent Beyrouth. Les avions de la compagnie Aeroflot ont ramenés en URSS 51 femmes et 57 enfants, officiellement à cause de la fermeture de l’école de l’ambassade. Pour certains observateurs, il s’agirait plutôt de la crainte de graves événements à venir…
Dans la soirée, un soldat israélien a été tué au Liban, dans la plaine de la Bekaa, par des tirs d’arme légère.
vendredi 13 mai
Les Syriens rejettent à nouveau le plan sur le retrait des forces étrangères du Liban.
samedi 14 mai
Le Conseil des ministres libanais a entériné l’accord conclu avec Israël.
dimanche 15 mai
Réunis pour la 37e fois, les négociateurs israéliens, libanais et américains ont définitivement mis au point, à Netanya (côte israélienne), l’accord israélo-libanais sur le retrait des forces étrangères du Liban. Selon le gouvernement israélien, l’opposition notoire de la Syrie à ce projet ne devrait pas entraîner un nouveau conflit armé. Yasser Arafat, qui s’était rendu auparavant au Liban pour inspecter les positions palestiniennes, a réaffirmé à Damas son désaccord avec le plan de paix américain au Proche Orient : il souhaite que les pays arabes choisissent « la voie de la guerre pour faire sortir la région de l’impasse actuelle ».
lundi 16 mai
Les Parlements libanais et israélien ont approuvé l’accord sur le retrait des forces étrangères du Liban. Le ministre syrien des Affaires étrangères a déclaré que Damas ne permettrait pas l’exécution de ce plan de paix, à nouveau dénoncé par le Fatah.
mardi 17 mai
Après huit ans de guerre et au terme de quatre mois et demi de négociations, l’accord libano-israélien a été signé par Beyrouth et Tel-Aviv sous l’égide des Etats-Unis. Il met fin à la guerre entre les deux pays et prévoit le retrait des troupes étrangères du Liban (délai de huit à douze semaines pour Tsahal). En signe de désaccord, la Syrie a coupé les routes entre Damas et Beyrouth, mais les Syriens semblent isolés à la suite du soutien jordanien et saoudien à cet accord (mais condamné par l’OLP, la Syrie et l’URSS, il ne sera finalement pas ratifié).
mercredi 18 mai
La route Damas-Beyrouth a été rouverte.
dimanche 22 mai
Le gouvernement israélien a approuvé l’accord israélo-libanais déjà ratifié par le cabinet libanais.
lundi 23 mai
L’évêque maronite de Tyr a été enlevé en début d’après-midi avant d’être relâché peu avant vingt heures à l’issue d’une réunion des plus hautes autorités politiques et religieuses du Liban.
mercredi 25 mai
Selon Radio-Liban, un avion israélien sans pilote a été abattu au-dessus du Liban, dans la plaine de la Bekaa. Des accrochages entre appareils syriens et israéliens seraient également signalés.
samedi 28 mai
Mobilisation des armées syriennes et israéliennes de part et d’autre de la frontière ainsi qu’au Liban.
dimanche 29 mai
Regain de tension dans la plaine de la Bekaa : un char israélien a sauté sur une mine (six blessés).
Le Premier ministre libanais Chafic Wazzan a été accueilli à Paris par son homologue français, Pierre Mauroy (il sera reçu par le président Mitterrand le 31 mai).
de mai à juin
Affrontements au sein du Fatah (colonel Abou Moussa).
lundi 30 mai
Des dissensions importantes se font jour entre les dirigeants du Fatah. L’emprise de Yasser Arafat sur l’OLP est mise à mal par des dissidences soutenues par la Syrie. Un mouvement de rébellion s’est ainsi constitué dans la plaine libanaise de la Bekaa autour de l’officier supérieur Abou Moussa : ces militaires reprochent en particulier à Arafat de préférer la voie diplomatique à l’égard d’Israël.
jeudi 2 juin
Les divisions au sein de l’OLP éclatent au grand jour : A Moscou, le numéro deux de l’organisation palestinienne a mis ouvertement en cause « la négligence » de Yasser Arafat, tandis qu’un autre dirigeant du Fatah a rejoint les mutins soutenus par Damas.
L’armée israélienne poursuit au Sud-Liban une vaste opération d’arrestation dans les milieux palestiniens et libanais.
samedi 4 juin
Dans la matinée, des affrontements à l’arme lourde ont fait au moins quatre morts et trois blessés dans la plaine libanaise de la Bekaa entre partisans d’Arafat et dissidents de l’OLP. Une trêve est ensuite intervenue et une mission de médiation a été mise sur pied. En visite en Roumanie, Yasser Arafat a reçu le soutien explicité du numéro un soviétique, Iouri Andropov.
A la veille du premier anniversaire de l’invasion du Liban par Israël, une importante manifestation, rassemblant environ 150 000 personnes, s’est déroulée dans la soirée à Tel-Aviv, sur la place des Rois, pour réclamer le retrait immédiat de l’armée israélienne et la démission de Begin. C’est un énorme succès pour le mouvement pacifiste israélien « La Paix maintenant ». Le Premier ministre a aussitôt accusé l’opposition d’avoir partie liée avec la Syrie et l’OLP.
dimanche 5 juin
Arrivé dans la soirée en Arabie Saoudite, Yasser Arafat a accusé certains régimes arabes de soutenir les rebelles palestiniens à son autorité.
Dans la soirée, le chargé d’affaires de l’ambassade de Lybie à Beyrouth a été victime d’un attentat revendiqué par le Front de libération du Liban des étrangers.
lundi 6 juin
Premier anniversaire de l’invasion du Liban par Israël : un deuil national est observé dans tout le pays, et notamment dans la partie sud occupée, comme à Saïda, en signe de protestation contre l’occupation israélienne. Les soldats israéliens ont dispersé par la force une manifestation dans la plaine de la Bekaa ; des écoliers auraient été blessés, ce que dément Tel-Aviv.
mercredi 8 juin
Une voiture piégée visant un convoi israélien a explosé à Beyrouth : deux soldats israéliens ont été tués.
Au nord de Beyrouth, des obus tirés depuis la zone syrienne ont fait deux morts.
vendredi 10 juin
Attentat au Liban contre l’armée israélienne : trois soldats ont été tués.
samedi 11 juin
Nouvel attentat anti-israélien au Liban : une voiture piégée a explosé à Khaldé, au sud de Beyrouth, au passage d’une patrouille qui s’en sort indemne. Mais quatre Libanais ont été blessés.
dimanche 12 juin
Quatre soldats israéliens ont été blessés au Liban, deux au sud de Beyrouth et deux autres près de Saïda.
jeudi 16 juin
Des éléments indéterminés circulant à bord d’une voiture ont mitraillé des passants et commerçants à Tripoli : seize civils ont été tués et huit autres blessés.
vendredi 17 juin
Opération « ville morte » avec fermeture de tous les commerces à Tripoli, où s’est produit un nouvel attentat faisant un mort.
samedi 18 juin
Le président libanais Gemayel a demandé officiellement le retrait des troupes syriennes de son pays. Cette demande effectuée en septembre 1982 n’est rendue publique qu’aujourd’hui.
De violents combats opposent des factions palestiniennes rivales dans la plaine de la Bekaa. Les troupes loyalistes à Arafat sont commandées par Abou Jihad.
lundi 20 juin
Attentat anti-syrien dans le nord du Liban : trois militaires ont été tués.
Yasser Arafat a réuni à Damas les organes directeurs du Fatah pour débattre des dissensions qui ont abouti des affrontements armés dans la plaine de la Bekaa : un accord est conclu pour mettre fin à toute forme de combat inter-palestinien.
mardi 21 juin
Le dirigeant de l’OLP accuse ouvertement la Libye et la Syrie de soutenir les dissidents palestiniens qui défient son autorité. Il a demandé à plusieurs chefs d’Etat arabes d’intervenir d’urgence. Au même moment, les rebelles se sont emparées de huit positions loyalistes dans la plaine libanaise de la Bekaa, sur la route Damas-Beyrouth ; les combats auraient fait six tués et neuf blessés.
mercredi 22 juin
Yasser Arafat, qui a quitté Damas pour se réfugier dans le nord du Liban, est quasiment assiégé dans la ville de Tripoli. Dans la plaine de la Bekaa, les troupes loyalistes au chef de l’OLP seraient encerclées par l’armée syrienne, appuyée par des chars, certains des officiers restés fidèles à Arafat auraient été arrêtés. Damas dément tout soutien direct aux dissidents palestiniens…
Deux pirates de l’air libanais ont détourné sur l’aéroport de Fiumicino, à Rome, un Boeing 707 affrété par la compagnie aérienne libyenne pour effectuer la liaison Athènes-Tripoli. Ils parviennent à obtenir sous la menace (trente-quatre passagers et membres d’équipage sont à bord) le plein de l’appareil qui se rend ensuite à Chypre.
jeudi 23 juin
Afin de tenter de mettre fin aux combats fratricides entre Palestiniens, Yasser Arafat se rend à Damas dans la soirée pour rencontrer les dirigeants syriens, tandis que le numéro de l’OLP part à Moscou. Une pause militaire est intervenue sur le terrain.
Dénouement heureux à Chypre du détournement du Boeing 707 libyen : les deux pirates de l’air libanais se sont rendus dans la matinée, en libérant tous leurs otages.
vendredi 24 juin
Alors qu’à l’aube il présidait encore une réunion à Damas du Commandement palestinien, Yasser Arafat a été expulsé de Syrie dans la journée par le régime d’Hafez el-Assad pour avoir « poursuivi ses calomnies et ses mensonges » à l’égard du régime syrien selon un communique officiel. Le chef de l’OLP se réfugie à Tunis. Le commandant adjoint des forces palestiniennes, qui se trouve actuellement au Liban, est également interdit de séjour en Syrie.
samedi 25 juin
Une manifestation en faveur de Yasser Arafat a eu lieu à Tripoli, alors qu’une trêve précaire se poursuit dans la plaine de la Bekaa.
mardi 28 juin
Reprise des combats entre Palestiniens dans la plaine libanaise de la Bekaa : quinze partisans d’Arafat ont été tués. Selon le Fatah, des forces libyennes auraient participé aux affrontements.
mercredi 29 juin
Les troupes fidèles à Yasser Arafat continuent à perdre du terrain dans la plaine de la Bekaa.
jeudi 30 juin
Alors que ses partisans sont de plus en plus en difficulté dans la plaine libanaise, Yasser Arafat est lui-même sur la sellette à Tunis lors de la réunion du Comité exécutif de l’OLP.
vendredi 1er juillet
Partisans et adversaires de Yasser Arafat ont conclu une trêve de douze heures dans la plaine libanaise de la Bekaa. A Tunis, le comité exécutif de l’OLP a ajourné sa réunion pour permettre l’envoi à Damas d’une mission de conciliation dirigée par Khaled el-Fahoum, président du Conseil national palestinien, un pro-Syrien...
samedi 2 juillet
Retardée par des « incidents techniques », la mission de conciliation palestinienne a du attendre une journée avant de pouvoir quitter Tunis pour Damas.
dimanche 3 juillet
Le président américain Ronald Reagan a chargé son secrétaire d’Etat George Shultz de mener une nouvelle mission au Proche-Orient afin de tenter de débloquer la situation à Beyrouth et d’obtenir le retrait des forces étrangères du Liban. La première étape de sa tournée dans la région aura lieu le 4 juillet en Arabie Saoudite.
mercredi 6 juillet
A Beyrouth, un immeuble de quatre étages où des soldats français (régiment du 17e génie parachutiste) s’affairaient au déminage s’est écroulé : neuf morts dont six soldats français et trois ouvriers libanais. Un autre soldat français a été grièvement blessé.
jeudi 7 juillet
Le Premier ministre libanais aurait échappé de justesse à un attentat.
vendredi 15 juillet
De violents affrontements ont éclaté à Beyrouth, opposant dans les rues de la ville des miliciens chiites à l’armée libanaise. Les premiers tirs ont retenti lorsque les autorités ont voulu expulser des réfugiés musulmans installés dans une école : rapidement une série de quartiers populaires se sont embrasés. On dénombre au moins six morts.
samedi 16 juillet
Le calme est revenu à Beyrouth.
mardi 19 juillet
Après avoir rencontré le roi Hussein de Jordanie sur la Côte-d’Azur (France), le président libanais Amine Gemayel est à Washington.
mercredi 20 juillet
Réuni de manière extraordinaire, le cabinet ministériel israélien a annoncé dans la matinée un prochain redéploiement de ses troupes au Liban. Les soldats israéliens vont se retirer début septembre au-delà de la rivière Awali pour des raisons de sécurité, les menaces étant trop importantes au nord de cette limite.
Dégradation de la situation dans les quartiers est de Beyrouth : trois roquettes sol-sol tirées depuis les lignes syriennes ont fait trois morts et vingt blessés. Les milices chrétiennes unifiées ont riposté.
Une voiture piégée a explosé dans le parking d’un hôtel de Beyrouth : six morts et douze blessés.
jeudi 21 juillet
Libération du président de l’université américaine de Beyrouth, David Dodge. Enlevé un an plus tôt au Liban par des chiites, il avait été transféré dans une prison iranienne.
A Washington, le président Amine Gemayel a dénoncé tout retrait partiel des forces étrangères au Liban, qui aboutirait de facto selon lui à une partition de son pays.
vendredi 22 juillet
Reprise des bombardements druzes sur Beyrouth et sa banlieue chrétienne : dix-neuf personnes ont été tuées et une cinquantaine d’autres blessés (dont deux marines américains). Une dizaine d’obus sont notamment tombés sur l’aéroport, atteignant la piste d’atterrissage et une base de l’armée libanaise.
Onze soldats israéliens ont été blessés à l’est de Beyrouth à la suite d’un attentat commis contre leur patrouille à l’aube.
Le président Reagan a reçu à la Maison-Blanche son homologue libanais, Amine Gemayel. Le chef d’Etat américain a bien du mal à cacher sa déception face au report de la visite de Menahem Begin et face à la décision de redéployer les troupes israéliennes dans le sud du Liban. L’exécutif américain a décidé de remplacer Philip Habib, le négociateur attitré de Washington, par un diplomate plus à même de discuter avec la Syrie, Robert McFarlane.
samedi 23 juillet
Formation d’un Front libanais de salut national rassemblant l’opposition pro-syrienne autour de Walid Joumblatt, Soleiman Frangié et Rachid Karamé. Ils contestant l’accord israélo-libanais qui prévoit l’évacuation du Liban de toutes les forces étrangères. Joumblatt a par ailleurs revendiqué l’entière responsabilité des bombardements druzes de la veille contre les positions de l’armée libanaise.
dimanche 24 juillet
La Syrie a apporté son soutien au Front libanais de salut national.
lundi 25 juillet
En provenance des Etats-Unis, le président libanais Amine Gemayel s’est arrêté à Paris, où il a été reçu à l’Elysée par François Mitterrand.
vendredi 29 juillet
Des combats très violents ont repris au Liban, dans la vallée de la Bekaa, entre partisans et adversaires de Yasser Arafat.
dimanche 31 juillet
Le cabinet ministériel israélien, réuni à Jérusalem, a confirmé qu’Israël s’en tient au retrait simultané de toutes les forces étrangères stationnées au Liban.
lundi 1er août
De violents affrontements ont opposés loyalistes et rebelles à Arafat dans la plaine de la Bekaa. Les bombardements touchent en particulier la région de Baalbek. Des troupes syriennes seraient directement intervenues pour encercler une brigade palestinienne. Il y a plusieurs victimes.
Le nouvel envoyé spécial américain au Proche-Orient a commencé au Liban ses entretiens avec les responsables politiques libanais en vue du retrait des puissances étrangères du pays. La Syrie a d’ailleurs fait savoir qu’elle maintiendra ses troupes au Liban tant qu’Israël n’aura pas retiré les siennes.
mercredi 3 août
L’armée israélienne a commencé son repli partiel annoncé au-delà de la limite du fleuve Awali, nouvelle ligne de front. Ce retrait inquiète les milices chrétiennes.
vendredi 5 août
Une voiture piégée a explosé dans la matinée devant une mosquée de Tripoli : entre vingt et vingt-sept morts et une cinquantaine de blessés. Par ailleurs, au sud, le retrait israélien accroit l’instabilité sur le terrain.
dimanche 7 août
Vers treize heures, au moins quarante personnes ont été tuées à la suite de l’explosion d’une voiture piégée sur le marché aux légumes de Baalbek. On dénombre plus de 130 blessés. De vieux immeubles se sont effondrés.
lundi 8 août
La Syrie affirme avoir abattu dans la plaine libanaise de la Bekaa un avion espion israélien sans pilote.
mercredi 10 août
Les Druzes de Joumblatt ont bombardé dans la matinée l’aéroport de Beyrouth. Cette attaque, qui a fait trois morts et neuf blessés, a entraîné la fermeture de l’aéroport. L’est de la capitale et le ministère de la Défense ont également été visés par les tirs d’artillerie (un mort et cinq blessés, dont quatre Israéliens). Quatre-vingt soldats ont été faits prisonniers. Dans la soirée, trois ministres ont été enlevés par les miliciens druzes.
jeudi 11 août
Libération dans la matinée des trois ministres enlevés la veille par les Druzes ; ils ont été remis à l’armée israélienne, porteurs de conditions du leader druze Walid Joumblatt au président Gemayel. Au nombre de dix, ces conditions sont la plate-forme minimale pour la conclusion d’un accord politique et de la fin des combats.
Un attentat a visé les bureaux d’Air France à Beyrouth. Il n’y a que des dégâts matériels.
vendredi 12 août
Les affrontements de ces deux derniers jours entre soldats libanais et miliciens druzes ont fait vingt-sept morts et soixante-six blessés dans la région de Beyrouth et dans le Chouf.
nuit du dimanche 14 au lundi 15 août
De nouveaux combats entre Druzes et chrétiens ont fait trois morts.
mardi 16 août
Réouverture de l’aéroport de Beyrouth, fermé depuis six jours. Un plan de rapatriement des Libanais surpris à l’étranger par cette fermeture a aussitôt été mis en place.
lundi 22 août
Reprise des bombardements à Beyrouth et des affrontements entre chrétiens et druzes dans la montagne libanaise. On dénombre au moins quatre morts et sept blessés.
mardi 23 août
Commémoration à Beyrouth de l’élection de Béchir Gemayel, il y a un an et assassiné trois semaines plus tard. Le même jour, huit obus sont tombés sur le sud de la capitale, faisant un blessé.
De nouveaux accrochages entre Palestiniens de factions opposées ont eu lieu au Liban.
jeudi 25 août
Un attentat contre l’agence Air France de Beyrouth a blessé trois Libanais.
Un soldat du contingent français à Beyrouth a été tué et un autre blessé dans une explosion accidentelle, due à une mauvaise manipulation lors d’une opération de déchargement.
dimanche 28 août
L’aéroport de Beyrouth a été fermé en raison des affrontements opposant l’armée libanaise à des miliciens chiites. Ces derniers auraient ressorti leurs armes à la suite d’un incident entre colleurs d’affiches.
lundi 29 août
Troubles meurtriers à Beyrouth : deux marines américains ont été tués et six autres blessés dans la matinée dans les bombardements de l’aéroport, qui reste fermé. Les Américains ont riposté, touchant plusieurs positions chiites voisines. En fin d’après-midi, la télévision libanaise a été prise d’assaut par des miliciens chiites du mouvement Amal. Dans la soirée, de violents combats éclatent dans les quartiers sud de la capitale. Le leader druze Walid Joumblatt a annoncé se solidariser avec les miliciens d’Amal.
mardi 30 août
Intensifications des combats entre l’armée libanaise et les milices chiites. Des armes de tous calibres ont fait leur apparition dans la ville. L’ambassade de France à Beyrouth a été touchée par deux roquettes en fin d’après-midi : trois légionnaires français et un CRS ont été tués et six personnes blessées. Dans la matinée, un autre soldat français avait été tué par une balle perdue. Les soldats américains affirment être impliqués dans de furieux engagements avec les milices chiites près de l’aéroport. En quarante-huit heures d’affrontements, le bilan dépasse les cinquante morts (dont trente pour cette seule journée) et 220 blessés.
A la demande du gouvernement américain, Israël a accepté de repousser de trois ou quatre jours son redéploiement militaire au-delà de l’Awali.
mercredi 31 août
L’armée libanaise (trois brigades, soit environ 10 000 hommes) s’efforce de reprendre, rue par rue, le contrôle de certains quartiers de Beyrouth investis par les miliciens chiites et druzes, soutenus par les Syriens. Les bombardements ont duré seize heures depuis la veille.
Début de la guerre du Chouf : les miliciens druzes attaquent les localités chrétiennes de la montagne du Chouf et d’Aley. Trente-cinq villageois chrétiens auraient déjà été tués.
jeudi 1er septembre
L’armée libanaise a repris le contrôle de la situation à Beyrouth, mais les milices chiites et druzes continuent de combattre dans les environs de la ville.
vendredi 2 septembre
Levée partielle du couvre-feu à Beyrouth. La population de la partie chrétienne de la capitale a observé une grève générale pour protester contre le massacre d’une trentaine de villageois du Chouf par des Druzes il y a deux jours.
du samedi 3 au dimanche 4 septembre
L’armée israélienne quitte précipitamment le Chouf et se retire sur le fleuve Awali (trente kilomètres au sud de Beyrouth). Mal préparé, ce retrait accéléré par les Israéliens ouvre la voie au massacre des chrétiens maronites par les Druzes. Les chrétiens accusent Israël de les avoir abandonnés.
dimanche 4 septembre
Reprise des combats dans les montagnes du Chouf quelques heures seulement après le départ des Israéliens. Un accrochage a mis aux prises des chasseurs israéliens avec des chars syriens qui tentaient de rejoindre la zone évacuée avant de battre en retraite. Dans la soirée, le gouvernement libanais a fait savoir que le redéploiement israélien était une violation de l’accord conclu le 17 mai dernier et que cet accord était du coup suspendu.
lundi 5 septembre
Les combats se poursuivent à la fois au sud de Beyrouth entre l’armée libanaise et les miliciens druzes et dans la montagne du Chouf, sur la route Beyrouth-Damas, entre les Druzes et les milices chrétiennes. Israël a averti que si la ville de Bhamdoun tombait aux mains des Druzes, et donc des Syriens, l’armée israélienne ne resterait pas indifférente. La Syrie réclame aux pays arabes la rupture des relations diplomatiques avec le Liban et la fermeture des frontières. Une voiture piégée a par ailleurs explosé près d’un supermarché de Beyrouth, faisant onze morts et treize blessés, exclusivement des femmes et des enfants, probablement chiites.
mardi 6 septembre
Importante victoire druze dans le Chouf : après deux jours de combat, les miliciens de Joumblatt se sont emparées de la petite ville de Bhamdoun et des petits villages alentours et fait leur jonction avec les forces syriennes. Les affrontements ont été très meurtriers pour les milices chrétiennes. Les druzes occupent désormais une grande partie de la montagne, encerclant les chrétiens. Les Etats-Unis ont lancé un sévère avertissement à la Syrie, impliquée selon Washington dans ces combats. Deux marines américains ont par ailleurs été tués par des roquettes dans la matinée à Beyrouth, et deux journalistes de la chaîne ABC ont été blessés dans la montagne. Enfin, le porte-avions français Foch est arrivé au large de Beyrouth.
mercredi 7 septembre
Un colonel français (commandant d’un régiment parachutiste) et son chauffeur ont été tués à Beyrouth dans la matinée dans le bombardement au mortier du quartier-général français de la Force multinationale au Liban, la Résidence des Pins. Il y a également des blessés. Le ministre français de la Défense, Charles Hernu, a déclaré que la France était prête à une riposte militaire. Suite à cette attaque, des super-étendards français et des F-14 américains ont pour la première fois survolé la capitale libanaise, la montagne alentour et les positions druzes et syriennes, ce qui a eu pour effet d’arrêter tous les tirs vers les positions françaises. Les Druzes cependant être responsables de l’attaque du QG français.
Les combats opposant chrétiens et Druzes (et leurs alliés) se poursuivent à Beyrouth et dans la montagne. L’explosion d’une voiture piégée a fait au moins six morts et une trentaine de blessés dans le quartier ouest de la capitale. En concertation avec la Syrie et les Etats-Unis, la Jordanie et l’Arabie saoudite ont entrepris une tentative de médiation ; le leader druze Walid Joumblatt s’est dit prêt à un compromis qui aboutirait à une partition de fait du Liban. Selon le gouvernement libanais, 2 000 Palestiniens participent aux violences aux côtés des milices druzes.
jeudi 8 septembre
Pour la première fois depuis l’envoi au Liban, il y a plus d’un an, d’une force multinationale de pacification, une frégate américaine, l’USS Bowen, appuyée par un canon de marines basé à terre, a ouvert le feu sur des belligérants. Les tirs américains ont visé dans la montagne une batterie, probablement druze, qui avait bombardé des quartiers de Beyrouth, notamment proche de l’aéroport, plus tôt dans la matinée. La Maison-Blanche affirme cependant que la position américaine dans le conflit libanais ne change pas pour autant. Les Druzes se sont engagés à ne plus tirer sur la force multinationale. Ceux-ci et les chrétiens s’accusent mutuellement de massacres commis dans le Chouf. Les Druzes ont par ailleurs commencé le siège de la ville de Deir el-Qamar, où se sont réfugiés des milliers de civils chrétiens. L’armée libanaise a décidé de mobiliser ses réservistes, tandis que les Palestiniens ont réaffirmé leur soutien armé aux milices druzes. Un émissaire saoudien a été reçu aujourd’hui à Damas par le président Assad.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 septembre
A Beyrouth, des obus sont tombés dans la Résidence des Pins, qui abrite le quartier-général du contingent français : un sous-officier a été blessé. Deux Super-Etendard ont aussitôt décollé du porte-avions Foch pour repérer l’origine des tirs. Une douzaine de roquettes se sont également abattues sur des positions de marines américains, sans faire de victime.
vendredi 9 septembre
Poursuite des combats dans la région de Beyrouth.
samedi 10 septembre
Alors qu’un calme précaire règne à Beyrouth, les affrontements continuent dans la montagne libanaise, où les villages chrétiens tombent aux mains des Druzes les uns après les autres. De nouvelles rumeurs de massacres parviennent du Chouf, une région que des avions américains ont survolé dans la journée. La radio phalangiste et la télévision officielle libanaise ont annoncé que 110 chrétiens auraient été massacrés dans le petit village de Bireh. Et l’inquiétude est grande à Deir el-Qamar, où 30 000 à 40 000 réfugiés chrétiens sont encerclés par les milices druzes, mais un cessez-le-feu sans accord est pour l’instant de mise. Un convoi de la Croix-Rouge a reçu l’autorisation de traverser la montagne pour apporter des vivres aux réfugiés.
nuit du samedi 10 dimanche 11 septembre
Bombardement de la ville de Beyrouth et de la montagne environnante.
dimanche 11 septembre
Relayant les Français et les Américains, deux chasseurs bombardiers britanniques ont survolé Beyrouth dans la matinée. Ils ont suivi dans la journée par des F-14 américains basés sur le porte-avions Eisenhower. L’état-major druze nie de son côté tout massacre de chrétiens.
lundi 12 septembre
Poursuite des bombardements sur Beyrouth et la montagne voisine. Israël a officiellement menacé les Druzes d’une intervention aérienne en cas de massacres de chrétiens dans le Chouf. Walid Joumblatt, qui se trouve à Tripoli (Libye), s’est dit prêt à négocier à condition que le Liban change de président et de gouvernement. Les Etats-Unis accusent une nouvelle fois la Syrie d’être responsables des combats et une force amphibie de 2 000 marines est arrivée dans la matinée en rade de Beyrouth pour renforcer le contingent américain. Les avions français embarqués à bord du Foch ont procédé à des vols d’entraînement. Un convoi humanitaire de la Croix-Rouge internationale a été autorisé par les Druzes à rejoindre les réfugiés chrétiens de Deir el-Qamar. Dans le même temps, des milliers de réfugiés, majoritairement chrétiens, fuient les combats vers le sud, au-delà de la nouvelle ligne de démarcation avec l’armée israélienne.
nuit du lundi 12 au mardi 13 septembre
L’armée libanaise a annoncé avoir repoussé quatre nouvelles offensives des Druzes et des Syriens dans la montagne.
mardi 13 septembre
Les quartiers chrétiens de Beyrouth ont à nouveau été bombardés alors que l’Arabie Saoudite poursuit ses efforts de médiation entre le Liban et la Syrie. Dans la soirée, le président Gemayel a rejeté le projet de cessez-le-feu proposé par les Saoudiens et soutenu par la Syrie. La Maison-Blanche a autorisé les forces américaines au Liban à riposter avec leur aviation en cas de menaces contre les positions de la force multinationale et a lancé un nouvel avertissement à la Syrie.
mercredi 14 septembre
Accalmie sur le front des combats à Beyrouth, mais poursuite des affrontements dans la montagne.
jeudi 15 septembre
Deux avions israéliens ont survolé la montagne libanaise, où les combats opposant chrétiens et Druzes se poursuivent. Dans la matinée, deux légionnaires français ont été blessés à Beyrouth par l’explosion d’une grenade. La Syrie a lancé une mise en garde contre une éventuelle escalade militaire à l’adresse des Etats-Unis, qui poursuivent leurs efforts de médiation parallèlement à l’Arabie Saoudite.
vendredi 16 septembre
Pour la première fois depuis dix ans, des chasseurs libanais sont entrés en action, bombardant dans la région d’Aley des positions de Palestiniens alliés aux Druzes. Un appareil s’est abîmé dans la mer. Quelques heures plus tard, des chars et l’infanterie libanaises ont déclenché une contre-offensive dans le Chouf, vers Souk el-Gharb. Le président Gemayel a reçu un émissaire de l’Arabie Saoudite.
nuit du vendredi 16 au dimanche 17 septembre
La marine américaine, ancrée au large de Beyrouth, a bombardé les positions d’artillerie druzes et palestiniennes dans la montagne libanaise.
samedi 17 septembre
Des combats très violents se poursuivent dans la montagne, où l’armée libanaise est parvenue à contenir l’offensive druze. Dans la matinée, la marine américaine a poursuivi ses bombardements. La Syrie a fait savoir que ses forces armées riposteraient aux tirs américains visant des positions situées en territoire libanais sous contrôle syrien. A l’ONU, les négociations menées dans les couloirs du Conseil de sécurité ont échoué. Enfin, pour la première fois depuis sa brouille avec les Syriens en juin dernier, Yasser Arafat est arrivé au Liban, à Tripoli.
Clôture de la neuvième édition des Jeux méditerranéens, organisée par le Maroc à Casablanca. Le Liban termine onzième nation avec une médaille d’or.
nuit du samedi 17 au dimanche 18 septembre
Des obus ont explosé à Beyrouth, à proximité du palais présidentiel et de la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis.
dimanche 18 septembre
Le président Amine Gemayel a donné sa première interview à une télévision occidentale (aux Français Christine Ockrent et Jacques Abouchard) depuis le début de la guerre du Chouf, qui vient d’entrer sa troisième semaine. Les combats continuent de faire rage avec des tirs d’artillerie très violents contre les positions de l’armée dans la région de Souk el-Gharb. Pour la troisième journée consécutive, les chasseurs libanais sont entrés en action, bombardant pendant une demi-heure les positions druzes et palestiniennes ; trois batteries d’artillerie auraient été détruites. Des avions de combat américains ont également survolé Beyrouth en mission de reconnaissance, tandis que des appareils syriens ont parcouru le ciel de la plaine de la Bekaa. Le président libyen Kadhafi a ordonné que ses troupes stationnées dans la plaine de la Bekaa se mettent à la disposition du chef des milices druzes, Walid Joumblatt. Enfin, le cabinet israélien s’est réuni en conseil de défense pour réfléchir à la situation au Liban.
lundi 19 septembre
Intensification des bombardements américains sur la montagne libanaise : deux bâtiments de l’US Navy ont ouvert le feu sur des positions anti-gouvernementales, répliquant ainsi des tirs qui avaient visé auparavant l’armée régulièrement libanaise et des marines américains. Des avions libanais ont ensuite mitraillé des positions militaires au nord de Souk el-Gharb. Le président Reagan a affirmé que la mission américaine au Liban n’avait pas changé et qu’aucun renfort ne serait envoyé sur place.
mardi 20 septembre
Accalmie dans les combats et trêve relative à Beyrouth et dans la montagne. Les négociations sur un cessez-le-feu se précisent : le négociateur saoudien a rencontré son homologue syrien dans la matinée, tandis que les émissaires américains, saoudiens et libanais se sont vus à Chypre dans l’après-midi. Le gouvernement libanais a déposé au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution demandant un cessez-le-feu immédiat et proposant le déploiement d’une force d’observation des Nations unies dans les zones de combat. Dans la soirée, le président Reagan a obtenu de son Congrès un accord de compromis sur le maintien des marines au Liban.
nuit du mardi 20 au mercredi 21 septembre
Violents bombardements sur Beyrouth et la montagne. En début de nuit, un obus a frappé la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth, sans faire de blessé mais en entraînant un incendie. La marine américaine a aussitôt riposté en tirant une soixantaine d’obus sur des positions contrôlées par des Syriens dans la montagne.
mercredi 21 septembre
Alors des bombardements d’une extrême intensité se sont poursuivis toute la journée sur toute la région de Beyrouth, la médiation saoudienne est dans l’impasse face à l’inflexibilité de la Syrie. Selon la radio libanaise, des avions libanais ont effectué des raids sur des « positions étrangères » (syriennes et palestiniennes). Par ailleurs, chargé de former le prochain gouvernement israélien, Yitzhak Shamir a déclaré qu’Israël est fermement décidé à ne pas intervenir dans la guerre intercommunautaire au Liban et ne se propose pas d’aider militairement les Américains pour qu’ils y mettent fin.
jeudi 22 septembre
L’armée libanaise a repoussé de nouvelles offensives druzes et syriennes dans la montagne, à Souk el-Gharb, et de nombreux quartiers de Beyrouth ont été soumis à des bombardements continus. Par ailleurs, pour la première fois depuis l’arrivée du contingent français au Liban, l’aviation française est entrée en action : en état de légitime défense (six soldats ont été blessés dans des incidents différents) et sur autorisation du ministre Charles Hernu, des Super-Etendard, embarqués à bord du porte-avions Foch, ont attaqué dans la soirée des batteries d’artillerie, probablement syriennes, qui visaient des objectifs français. Paris a lancé un nouvel avertissement à Damas. De son côté, la Libye a demandé à l’URSS de fournir une aide militaire accrue à la Syrie.
vendredi 23 septembre
Un calme relatif règne à Beyrouth et dans le Chouf. Quelques échanges d’artillerie se sont produits, mais sans comparaison aucune avec les violents combats de ces derniers jours.
samedi 24 septembre
Selon certaines informations, Beyrouth et Damas seraient parvenus à un accord sur un arrêt des combats. Mais les Syriens exigeraient encore des garanties de l’Arabie Saoudite et des Etats-Unis.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 septembre
Alors que les négociations se poursuivent pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu, le plus puissant navire de guerre américain, le cuirassé USS New Jersey, est arrivé au large de Beyrouth. Renforcement également des troupes américaines à terre : l’arrivée de 400 marines porte à 1 600 les effectifs du contingent américain de la force d’interposition internationale.
dimanche 25 septembre
Un accord de cessez-le-feu est officiellement conclu, avec entrée en vigueur à six heures du matin.
nuit du dimanche 25 au lundi 26 septembre
Des bombardements intensifs ont lieu dans la montagne, chaque camp tentant de renforcer ses positions avant la mise en place du cessez-le-feu..
lundi 26 septembre
Entrée en vigueur à six heures du matin d’un cessez-le-feu respecté - malgré quelques tirs isolés - par les forces en présence, après trois semaines de combats meurtriers (il s’agit du 95e cessez-le-feu depuis 1975 !). Chaque camp doit rester sur ses positions, contrôlées par des observateurs neutres. Les Syriens semblent les grands vainqueurs de la « guerre de la montagne » : leur zone de contrôle s’est agrandie désormais au Chouf. Les négociations politiques se poursuivent à Beyrouth et à Damas pour préparer un congrès national de réconciliation. Le gouvernement libanais a présenté sa démission au président Gemayel, qui s’est accordé un délai de réflexion avant de l’accepter ; la démission du Premier ministre Chafiq Wazzan était l’une des réclamations de Walid Joumblatt.
mardi 27 septembre
Le cessez-le-feu est à peu près respecté mais le comité militaire chargé de le consolider ne s’est pas encore réuni.
Des combats ont opposé dans le nord du Liban, près de Tripoli, des factions palestiniennes rivales : au moins douze morts et une dizaine de blessés.
Les ministres des Affaires étrangères des quatre pays participant à la force multinationale d’interposition au Liban (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Italie) se sont réunis à New York pour examiner la situation dans le pays au lendemain du cessez-le-feu.
mercredi 28 septembre
Le représentant de la Syrie aux Nations unies a réclamé à la tribune de l’ONU le retrait de la force multinationale d’interposition au Liban, où, sur le terrain, les accrochages se multiplient dans la montagne et dans la banlieue sud de Beyrouth malgré le cessez-le-feu. Les milices druzes menacent de bombarder l’aéroport de la capitale si celui est rouvert comme prévu le 29 septembre. La commission militaire chargée de coordonner le cessez-le-feu est cependant parvenue à se réunir. De son côté, Israël a lancé un ferme avertissement aux Druzes pour qu’ils expulsent de leurs rangs les combattants palestiniens.
jeudi 29 septembre
Interdit au trafic depuis plus d’un mois, l’aéroport de Beyrouth a été rouvert malgré la précarité du cessez-le-feu. Dans la matinée, deux soldats américains ont été enlevés par des miliciens chiites avant d’être relâchés deux heures plus tard. Après la Chambre des représentants la veille, le Sénat américain a à son tour voté le maintien au Liban des marines pour dix-huit mois.
samedi 1er octobre
Le leader druze Walid Joumblatt a annoncé la création d’une administration civile dans la région du Chouf afin d’organiser « la vie quotidienne » dans une région livrée à l’anarchie. Une décision condamnée par ses adversaires.
dimanche 2 octobre
Des accrochages ont eu lieu dans le Chouf entre l’armée libanaise et les Druzes. Effectuant une visite dans la zone de la montagne pour y rencontrer les habitants, Walid Joumblat a déclaré que tous les Palestiniens qui s’étaient infiltrés dans la région à l’occasion des combats seront expulsés dans un délai d’une semaine au plus tard. De son côté, le président syrien Hafez el-Assad a accusé Israël de vouloir profiter de l’affaire libanaise, avec le soutien de la flotte américaine en rade de Beyrouth.
lundi 3 octobre
Nouvelles tensions au Liban : des accrochages se sont produits dans la banlieue sud de Beyrouth entre l’armée libanaise et des éléments armés, tandis que des unités israéliennes ont pénétré dans le sud du Chouf.
jeudi 6 octobre
Fin de la guerre du Chouf : les miliciens druzes auraient tué entre 1 200 et 1 500 chrétiens maronites, orthodoxes et melkites en trente-sept jours ; quatre-vingt cinq églises et monastères auraient été détruits ou incendiés (ainsi quelques sanctuaires druzes), cent onze villages rasés ; 145 000 chrétiens ont quitté le Chouf.
De nouveaux affrontements ont éclaté entre factions palestiniennes rivales dans le nord du Liban (région de Tripoli et partie septentrionale de la plaine de la Bekaa).
vendredi 7 octobre
Les forces du Fatah loyales à Yasser Arafat sont encerclés dans le nord du Liban par les pro-Syriens et leurs alliés de Damas.
samedi 8 octobre
Des accrochages de courte durée se sont produits dans la matinée dans la montagne du Chouf.
lundi 10 octobre
De nouveaux affrontements entre loyalistes et dissidents palestiniens ont eu lieu dans le nord du Liban.
nuit du lundi 10 au mardi 11 octobre
Plusieurs accrocs au cessez-le-feu entre chrétiens et druzes se sont produits dans les environs de Beyrouth.
mercredi 12 octobre
De violents combats ont opposé des milices rivales (musulmanes et communistes) dans la région de Tripoli. Le bilan provisoire est d’au moins quarante-sept morts. Plus au sud, de nouvelles violations du cessez-le-feu ont été constatées dans les environs de Beyrouth.
Le chef druze Walid Joumblatt a été reçu à Paris par le ministre français des Affaires étrangères, Claude Cheysson.
jeudi 13 octobre
Les milices intégristes et musulmanes continuent de s’affronter violemment à Tripoli : plus de soixante personnes ont été tuées depuis le début des combats.
Une commission rassemblant la plupart des représentants des communautés et des forces politiques du Liban s’est réunie à Beyrouth pour préparer une conférence de réconciliation nationale, prévue pour le 20 octobre.
vendredi 14 octobre
Un soldat américain a été tué et un autre blessé par des tirs sur l’aéroport de Beyrouth.
samedi 15 octobre
Des obus ont visé les positions de la Force d’interposition américaine à Beyrouth, sans faire de blessé. Par ailleurs, deux Casques bleus français ont été blessés dans la matinée par l’explosion d’une mine dans la capitale libanaise
dimanche 16 octobre
Un soldat américain a été tué et cinq autres blessés à Beyrouth.
Le gouvernement libanais a officiellement fait appel à des observateurs neutres afin de superviser le cessez-le-feu dans la montagne du Chouf. La Grèce et l’Italie ont été contactées, Rome ayant déjà fait connaître son accord.
Huit soldats israéliens auraient été tués ou blessés dans un attentat commis dans le sud du Liban, près de la ville de Nabatieh. D’autres soldats de Tsahal auraient alors répliqué en ouvrant le feu sur des civils qui assistaient à une fête religieuse.
lundi 17 octobre
Un soldat libanais a été tué et deux autres blessés à Beyrouth, alors que les tirs contre les positions de marines américains à l’aéroport ont repris dans la matinée. Le président Reagan a réaffirmé sa détermination à maintenir le contingent américain au Liban.
mardi 18 octobre
Annonce de l’organisation du Congrès de réconciliation nationale le 20 octobre à l’aéroport de Beyrouth, alors que des accrocs au cessez-le-feu se sont encore produits aujourd’hui, faisant quatre morts.
nuit du mardi 18 au lundi 19 octobre
Nouvelle rupture du cessez-le-feu aux alentours de Beyrouth.
mercredi 19 octobre
Echec à la réconciliation nationale : le principal groupe d’opposition libanais, dont fait partie le Druze Walid Joumblatt, refuse de participer au Congrès prévu le lendemain. Celle-ci est ajournée à une date et un lieu encore indéterminés.
L’explosion d’une voiture piégée a blessé un soldat américain à Beyrouth. A Washington, le président américain Ronald Reagan accuse les Syriens d’avoir des ambitions territoriales au Liban.
jeudi 20 octobre
Un soldat français a été légèrement blessé par un engin explosif à Beyrouth.
vendredi 21 octobre
Annonce de l’organisation à Genève, la semaine prochaine, du Congrès de réconciliation nationale.
dimanche 23 octobre
Double attentat suicide à Beyrouth : à 5 h 20, un camion piégé suicide détruit complètement le quartier général des marines américains situé sur l’aéroport de Beyrouth, faisant 241 morts et de nombreux blessés (conduits sur les navires au large de la capitale libanaise, puis transférés dans les hôpitaux de RFA). Deux minutes seulement après, une autre explosion rase le QG français à Ramlet el-Baida (immeuble de neuf étages dans la banlieue sud), où l’on dénombre cinquante-huit victimes. Six civils libanais ont également été tués. Le ministre français de la Défense Charles Hernu s’est aussitôt rendu sur place. Le président américain a aussitôt envoyé au Liban le commandant en chef des marines ainsi que trois cents marines, qui ont quitté leur base de Caroline du Nord pour renforcer le contingent américain à Beyrouth.
lundi 24 octobre
Le président français François Mitterrand s’est rendu à Beyrouth sur les lieux de l’attentat ayant détruit le quartier général du contingent français (il est le premier chef d’Etat français à se rendre au Liban depuis son indépendance). « La France reste et restera fidèle à ses engagements au Liban », a-t-il déclaré. Arrivé à sept heures du matin, il est rentré en France en fin de journée après avoir rencontré son homologue libanais, Amine Gemayel. De son côté, le président Reagan a réaffirmé la détermination américaine de maintenir des troupes au Liban et propose une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de la force multinationale pour en renforcer les moyens. Moscou accuse les Etats-Unis de vouloir profiter ces tragiques événements pour renforcement leur présence dans le pays. Après une organisation inconnue la veille, le Jihad islamique a revendiqué les deux attentats aujourd’hui.
mardi 25 octobre
Les marines américains présents à Beyrouth ont essuyé des tirs sporadiques.
mercredi 26 octobre
Le vice-président américain George Bush est arrivé à Beyrouth où il s’est rendu sur le site des attentats du 23 octobre. Le numéro deux américain s’est ensuite entretenu avec le président Gemayel. Deux heures avant son arrivée, les marines avaient du tirer à l’armée lourde pour faire cesser les attaques dont ils étaient la cible… Pour la première fois depuis les attentats, les équipes de secours ont suspendu leurs recherches pour se reposer un peu. Il n’y a presque plus d’espoir de retrouver des survivants. Se fondant sur certains de ses experts, Israël a de nouveau accusé la Syrie et l’URSS d’être responsables des attaques meurtrières contre les quartiers généraux français et américains au Liban. Dans la journée, des échanges d’armes automatiques ont opposé à Beyrouth l’armée libanaise à des miliciens du mouvement Amal. Dans la soirée, le président libanais Amine Gemayel a téléphoné à son homologue syrien Hafez el-Assad pour l’inviter à se faire représenter au Sommet de réconciliation nationale libanais, qui doit être organisé à Genève.
jeudi 27 octobre
Les principaux chefs de l’opposition libanaise se sont réunis dans la soirée à Damas afin de préparer le sommet de réconciliation nationale de Genève. Dans un geste de bonne volonté, le dirigeant druze Walid Joumblatt a accepté l’évacuation prochaine d’un millier de réfugiés chrétiens toujours assiégés à Deir el-Kamar, dans le Chouf.
Réunion à La Celle-Saint-Cloud, près de Paris, des quatre ministres des Affaires étrangères des pays participant à la force multinationale au Liban (France, Etats-Unis, Italie, Royaume-Uni). Quelques jours avant le sommet de réconciliation nationale libanais, ils ont réaffirmé l’utilité de cette force sans que sa mission définie il y a quatorze mois soit modifiée et lancé un appel à l’unité des Libanais. Dans la soirée, la cérémonie de levée des cinquante-six corps des soldats français tués a été organisée dans le quartier-général français à Beyrouth.
samedi 29 octobre
Deux jours avant l’ouverture du sommet de réconciliation nationale libanais à Genève, le président libanais Amine Gemayel a entamé une visite officielle en Suisse.
Les travaux de déblaiement des ruines des QG américains et français sont terminés à Beyrouth, six jours après les attentats. Le ministre libanais de la Justice a annoncé que plusieurs personnes ont été arrêtées dans l’enquête sur ces actes terroristes.
Deux marines américains ont été légèrement blessés par l’explosion d’une roquette dans la banlieue de Beyrouth.
dimanche 30 octobre
Le gouvernement américain a fait savoir que des représailles étaient envisagées contre les auteurs du double attentat de Beyrouth du 23 octobre.
lundi 31 octobre
Ouverture de la Conférence de réconciliation nationale libanaise organisée dans un grand hôtel de Genève, sous haute sécurité. Quatre représentants pro-gouvernement (le fondateur des Phalange Pierre Gemayel [père du président], l’ancien président Camille Chamoun, l’ancien Premier ministre Saeb Salam et un chiite) et quatre opposants pro-syriens (l’ancien président Soleiman Frangié, l’ancien Premier ministre Rachid Karamé, le leader druze Walid Joumblatt) se réunissent autour du président Amine Gemayel, en présence de deux observateurs, la Syrie et l’Arabie Saoudite.
mardi 1er novembre
En marge de la Conférence de Genève, le président libanais Amine Gemayel a rencontré pendant deux heures l’observateur syrien, le ministre des Affaires étrangères Abdul-Halim Khaddam (alors que tout contact était rompu entre les deux pays depuis la signature du traité israélo-libanais de mai dernier). De son côté, le roi Fahd d’Arabie Saoudite a appelé les congressistes à assumer leurs responsabilités.
Alors qu’un calme précaire règne à Beyrouth, quelques combats se déroulent toujours dans la montagne environnante.
nuit du mardi 1er au 2 novembre
Des bombardements très violents se sont produits, essentiellement dans la montagne du Chouf, dans les environs de Souk el-Gharb.
mercredi 2 novembre
Très légère avancée à la conférence de Genève, où les négociateurs libanais seraient parvenus à se mettre d’accord sur une formule de principe définissant les rapports du Liban avec les autres pays arabes.
Le calme est revenu dans le Chouf, où les Druzes ont accepté de desserrer l’étau autour du village de Deir-el-Kamar en laissant partir deux cents habitants chrétiens (mille autres devraient suivre dans les prochains jours).
jeudi 3 novembre
Les dissidents palestiniens d’Abou Moussa, appuyés par des troupes syriennes et libyennes, ont lancé une offensive contre les partisans de Yasser Arafat dans la région de Tripoli, dans le nord du Liban. Les cuves de la raffinerie de Tripoli ont été touchées par des tirs. Arafat a lancé un appel à la communauté internationale pour mettre fin aux « massacres syriens ».
La conférence de Genève sur le Liban achoppe toujours sur la question de traité israélo-libanais de mai 1983. L’observateur syrien Abdul-Halim Khaddam exige son annulation alors que de son côté Israël prévient : si l’accord est annulé son armée restera indéfiniment au Liban…
vendredi 4 novembre
Ajournement de la Conférence de Genève : les responsables politiques demandent un retrait prioritaire d’Israël, ce que refusent les Forces libanaises proches du président Gemayel. Une nouvelle rencontre est prévue, toujours dans la ville suisse, le 14 novembre prochain.
Attentat au camion piégé suicide à cinq heures du matin contre le quartier général israélien à Tyr : soixante-deux morts, dont trente Israéliens et trente-deux prisonniers palestiniens et libanais présents dans les bâtiments. Les blessés israéliens sont transférés à l’hôpital d’Haïfa. Comme pour les attaques contre les Français et les Américains le 23 octobre, cet acte sanguinaire est revendiqué par le Jihad islamique, qui affirme disposer de 2 000 kamikazes au Liban et être prêt à frapper partout dans le monde. Le ministre israélien de la Défense Moshe Arens s’est rendu sur les lieux dans la journée. Les Israéliens imposent un couvre-feu de trois jours et la censure militaire sur le Sud-Liban. Six heures après l’attentat, l’aviation israélienne a bombardé à deux reprises les positions syriennes et palestiniennes dans la montagne libanaise, le long de la route Beyrouth-Damas, à Aley, Bhamdoun et Sofar.
Durcissement des combats entre factions palestiniennes rivales dans la région de Tripoli : il y aurait plusieurs centaines de morts et de blessés parmi la population des camps de réfugiés selon la Croix-Rouge internationale. Assiégé, Yasser Arafat accuse les Syriens de vouloir l’éliminer.
samedi 5 novembre
Au lendemain de l’attentat de Tyr, un haut-fonctionnaire israélien a lancé un avertissement à la Syrie, accusée de soutenir les terroristes au Liban. Par ailleurs, aux Etats-Unis, le Washington Post publie des informations selon lesquelles l’armée américaine se préparerait à des opérations ciblées contre les terroristes qui ont attaqué les soldats de l’US Army depuis les lignes syriennes. L’état-major américain a d’ailleurs annoncé l’envoi au large du Liban d’une véritable armada d’une trentaine de navires de guerre, dont trois porte-avions. Bien qu’il s’agisse là du plus imposant dispositif naval américain depuis la Seconde Guerre mondiale, la Maison-Blanche n’évoque qu’une simple opération de routine…
Poursuite des combats entre factions palestiniennes rivales dans la région de Tripoli. Les combats d’artillerie sont très violents. Les victimes des affrontements se compteraient par centaines. Des manifestations de soutien à Yasser Arafat ont lieu en Cisjordanie, mais également selon certaines sources à Damas, où les forces de l’ordre syriennes auraient ouvert le feu, faisant six morts et dix-sept blessés.
Arrivé à Paris, le président libanais Amine Gemayel a été reçu dans la soirée au palais de l’Elysée par son homologue français François Mitterrand.
dimanche 6 novembre
Nahr el-Bared, l’un des deux derniers camps de réfugiés palestiniens que les partisans de Yasser Arafat contrôlaient encore dans la région de Tripoli est tombé aux mains de leurs ennemis. Les loyalistes de l’OLP se sont retirés dix kilomètres plus au sud, vers le second camp, Baddaoui, qui ne devrait pas résister très longtemps.
Le siège du gouverneur israélien à Saïda (Sud-Liban) a été attaqué à la roquette. Un autre attentat anti-israélien a eu lieu dans la région sans faire de victime. Par ailleurs, l’armée israélienne a expulsé les fonctionnaires libanais de la région qu’elle occupe au Sud-Liban.
lundi 7 novembre
Dissidents palestiniens, Syriens et Libyens ont pilonné toute la journée le camp de Baddaoui, où se sont retranchés Yasser Arafat et ses partisans, au rythme de soixante-cinq obus ou roquettes à la minute. Les loyalistes ont d’ores et déjà entamé un repli tactique vers la ville même de Tripoli.
De violents accrochages ont opposé l’armée libanaise à des miliciens chiites, entraînant la fermeture de l’aéroport international de Beyrouth dans l’après-midi (peu de temps après l’arrivée de l’avion du président Gemayel).
mardi 8 novembre
Le gouvernement syrien a refusé de recevoir une mission ministérielle arabe de réconciliation entre Palestiniens rivaux. Sur le terrain, sans avoir totalement évacué le camp de Baddaoui, Yasser Arafat et ses partisans poursuivent leur retrait et sont désormais installés en pleine ville de Tripoli. Leurs adversaires continuent à tirer missiles, obus et roquettes sans discontinuer, frappant désormais directement la grande ville du nord du Liban, vidée désormais d’au moins la moitié de ses habitants. La Libye a décidé à nouveau de s’engager aux côtés de la Syrie au cas où les Etats-Unis et leurs alliés décideraient d’agir contre Damas. Dans la soirée, un cessez-le-feu aurait été obtenu grâce à la médiation des pays arabes, mais celui-ci a peu de chance d’être appliqué.
Une grève générale organisée contre le blocus israélien a quasiment paralysé tout le Sud-Liban.
mercredi 9 novembre
Dans le nord du Liban, le cessez-le-feu n’a pas été respecté : les partisans d’Arafat se défendent toujours dans le camp de Baddaoui tandis que les combats sont de plus importants dans Tripoli même. Les présidents Hafez el-Assad et Mouammar Kadhafi ont fait savoir dans un communiqué diffusé par l’agence libyenne d’information que le chef de l’OLP Yasser Arafat devait quitter Tripoli ; les notables de la ville ont également demandé au leader palestinien d’arrêter les combats pour épargner la vie des habitants, qui continuent de fuir la cité en grand nombre.
Le ministre israélien de la Défense a une nouvelle fois mis en cause la responsabilité de la Syrie, que ce soit dans les combats qui font actuellement rage dans le nord du Liban ou dans les récents attentats qui ont frappé Beyrouth et Tyr.
jeudi 10 novembre
Entre deux trêves d’un cessez-le-feu précaire, de violents bombardements ont frappé Tripoli. Une pénurie de carburant menace désormais la ville. Plusieurs responsables palestiniens ont fait savoir qu’il était hors de question que Yasser Arafat quitte le Liban. Le colonel Kadhafi a, par l’intermédiaire de l’agence de presse libyenne, officiellement invité le leader palestinien à venir résider en Libye, « sous sa protection ».
La défense anti-aérienne syrienne a ouvert le feu dans la matinée en direction de quatre avions américains qui survolaient ses positions dans la plaine libanaise, mais aucun appareil n’a été atteint par les tirs.
vendredi 11 novembre
Un cessez-le-feu a été à peu près respecté à Tripoli. De Damas, l’un des chefs de l’opposition libanaise, député de Tripoli, a déclaré à son tour que Yasser Arafat doit quitter le Liban, un vœu également formulé par le conseil municipal de la ville assiégée. Le trafic routier a repris entre les deux camps de réfugiés palestiniens. Le président libanais a confirmé qu’il se rendrait à Damas en début de semaine prochaine.
Des bombardements ont eu lieu dans l’après-midi dans la région de Beyrouth.
nuit du vendredi 11 au samedi 12 novembre
A Tripoli, un obus est tombé à moins de vingt mètres de la maison de Yasser Arafat.
samedi 12 novembre
Le cessez-le-feu reste précaire à Tripoli, tandis que des négociations se poursuivent par l’intermédiaire de l’Arabie Saoudite pour définir les conditions du départ du Liban de Yasser Arafat. Ce dernier a par ailleurs révélé qu’il cherchait toujours un compromis avec la Jordanie.
dimanche 13 novembre
Le cessez-le-feu a été violé près de Tripoli : de violents bombardements ont frappé dans la matinée le camp de Baddaoui, toujours tenu par les partisans d’Arafat.
lundi 14 novembre
Au Sud-Liban, un poste israélien a été attaqué à la grenade par un kamikaze qui a été abattu. Il avait dans ses poches une photo de l’ayatollah iranien Khomeiny.
mardi 15 novembre
De violents combats ont repris dans la matinée près de Tripoli : les forces palestiniennes dissidents, appuyées par les Syriens et les Libyens, ont lancé une vaste offensive contre les partisans d’Arafat retranchés dans le camp de Baddaoui.
mercredi 16 novembre
Le camp de Baddaoui, dernier point de résistance des fidèles d’Arafat, est tombé entre les mains des dissidents palestiniens et de leurs alliés syriens et libyens à l’issue des derniers combats.
L’aviation israélienne a mené un raid au Liban contre des positions chiites pro-iraniennes du mouvement Amal-Islami d’Hussein Moussaoui situées près de Baalbek, dans la vallée de la Bekaa. Selon Jérusalem, les installations visées ont été détruites.
Visite surprise à Beyrouth du ministre des Affaires étrangères syrien. Abdel Halim Khaddam a immédiatement été reçu par le président Gemayel.
jeudi 17 novembre
Quelques heures après l’avertissement du président Mitterrand et au lendemain d’un raid aérien israélien contre les mêmes cibles, deux avions de chasse français Super-Etendard (basés sur le Clemenceau), escortés par douze autres appareils ont bombardé par deux fois dans l’après-midi au Liban les milices chiites pro-iraniennes tenues pour responsables de l’attentat qui avait tué cinquante-huit soldats français et 241 Américains le 23 octobre dernier. Le raid, reporté d’une semaine en raison du mauvais temps, aurait fait une cinquantaine de morts. Il n’a duré que 8 minutes 40 entre le décollage du porte-avions et le retour sur le navire. L’objectif était le camp Cheikh Abdallah, une ancienne caserne de l’armée libanaise située près des célèbres Colonnes de Jupiter, à quinze kilomètres à l’est de la ville de Baalbek, dans la plaine de la Bekaa. Dans la soirée, le poste français Caravelle a été attaqué à Beyrouth à la grenade et à la Kalachnikov, sans faire de blessé.
Des combats d’arrière-garde se poursuivent autour du camp de Baddaoui, s’étendant jusqu’à la banlieue orientale de Tripoli. Yasser Arafat se dit toujours déterminé à combattre jusqu’au bout.
vendredi 18 novembre
De violents combats se poursuivent dans les environs du camp de Baddaoui, que les partisans de Yasser Arafat affirment avoir repris. Les attaques des Palestiniens dissidents et de leurs alliés syriens et libyens ont particulièrement visé le quartier général d’Arafat à Tripoli.
samedi 19 novembre
La ville de Tripoli, et en particulier le quartier où se trouve Yasser Arafat, a encore été la cible d’obus, alors que des combats se déroulent toujours aux abords du camp de Baddaoui. Dans le camp de réfugiés de Nahr el-Bared, pourtant tombé aux mains de ses ennemis, les habitants ont manifesté leur soutien au chef de l’OLP, forçant les dissidents à ouvrir le feu pour rétablir l’ordre. On dénombre vingt-cinq morts.
Deux jours après le raid de l’aéronavale française dans la plaine libanaise de la Bekaa, le chef du mouvement chiite visé a adressé de nouvelles menaces à l’encontre de la Force multinationale présente au Liban. Evoquant une véritable déclaration de guerre, il a annoncé des représailles suicides telles qu’on n’en a encore jamais vu.
dimanche 20 novembre
Un avion israélien qui effectuait un raid de reconnaissance au-dessus de positions palestiniennes à l’est de Beyrouth a été abattu par un missile syrien. Le pilote, tombé dans la zone sous contrôle de l’armée libanaise, a été rapatrié par un hélicoptère israélien.
Partisans et adversaires de Yasser Arafat continuent de s’affronter durement à Tripoli. Le chef de l’OLP accuse la Syrie et la Libye de vouloir détruire la ville.
Téhéran affirme que quatorze Gardiens de la Révolution iranienne ont été tués au cours du raid de l’aéronavale française sur les positions des milices islamiques chiites jeudi dernier. L’imam Khomeiny accuse la France de s’être déshonoré par cette opération.
lundi 21 novembre
Les combats font toujours rage à Tripoli. Les dissidents palestiniens ne seraient plus qu’à un kilomètre du quartier général d’Arafat. Les dégâts sont considérables dans la grande ville du Nord, vidée d’une grande partie de ses habitants ; en trois semaines de bataille, on recense environ 500 morts et un millier de blessés. Un cessez-le-feu est proclamé en fin de journée.
Des affrontements armés ont opposé l’armée libanaise à des miliciens chiites dans la banlieue sud de Beyrouth.
mardi 22 novembre
Le secrétaire d’Etat américain à la Défense Caspar Weinberger a directement accusé la Syrie d’avoir cautionné l’attentat qui avait coûté la vie à 239 soldats américains à Beyrouth le 23 octobre dernier.
mercredi 23 novembre
Tandis que la trêve est toujours respectée à Tripoli, les médiations se poursuivent pour tenter de trouver une solution à la crise. A Moscou, en recevant Farouk Kadoumi, conseiller d’Arafat et chef du département politique de l’OLP, le ministre soviétique des Affaires étrangères Andreï Gromyko a lourdement insisté sur la nécessité de l’OLP de collaborer avec toutes les composantes du mouvement palestinien ainsi qu’avec la Syrie. Le gouvernement libanais a officiellement demandé à tous les Palestiniens de quitter le pays.
Alors que depuis plus d’un an des soldats libyens et des combattants iraniens participent activement à la guerre civile libanaise, le gouvernement de Beyrouth a officiellement rompu aujourd’hui ses relations diplomatiques avec l’Iran et les a gelé avec la Libye.
Obsèques à Téhéran des Gardiens de la Révolution tués la semaine dernière par les raids français et israéliens dans la région de libanaise de Baalbek. Des milliers de personnes ont juré de les venger.
Une grenade a été jetée à Beyrouth contre une camionnette du contingent français, mais sans faire de victime. Le Premier ministre français Pierre Mauroy a déclaré que la France, qui vient de saisir le Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation au Nord-Liban, sanctionnera les agressions contre ses soldats dans ce pays.
jeudi 24 novembre
4 500 Palestiniens et Arabes détenus par Israël dans le Sud-Liban, dans le camp d’El Ansar, ont été échangés contre six soldats israéliens prisonniers de l’OLP, avec le soutien diplomatique et logistique de la France et de la Croix-Rouge internationale. Débarqués dans le port d’Haïfa, D’abord gardés dans la plaine de la Bekaa, les soldats de Tsahal se trouvaient ces derniers jours à Tripoli. Débarqués dans le port d’Haïfa, ils ont été conduits par hélicoptère à l’endroit où leurs familles les attendaient. Yasser Arafat et Yitzhak Shamir ont écrit à François Mitterrand pour le remercier. Il reste encore deux soldats israéliens détenus par un groupe palestinien dissident et quatre autres par les Syriens (Israël détient environ 280 prisonniers syriens).
Un avion sans pilote israélien a été abattu par la DCA syrienne alors qu’il survolait la plaine de la Bekaa.
vendredi 25 novembre
La Syrie et l’Arabie Saoudite ont annoncé un accord de pacification dans la région de Tripoli.
Damas affirme que sa DCA a ouvert le feu sur des avions américains qui survolaient ses positions au Liban. Une information non confirmée par les Etats-Unis.
nuit du vendredi 25 au samedi 26 novembre
De violents combats ont opposé dans la montagne de Beyrouth l’armée libanaise aux forces antigouvernementales.
samedi 26 novembre
Le ministre libanais des Affaires étrangères a été reçu à Damas pour « souligner l’importance de la coopération » entre son pays et la Syrie.
lundi 28 novembre
Le président libanais Amine Gemayel, chrétien maronite, a été reçu au Vatican par le pape Jean-Paul II.
mercredi 30 novembre
Le président Gemayel est arrivé dans la soirée à Washington.
jeudi 1er décembre
Le plus haut magistrat de la communauté druze libanaise a été assassiné dans la matinée à Beyrouth. Considéré comme un modéré, le cheikh Halim Takieddine avait souvent milité en faveur de la coexistence entre les différentes communautés libanaises. Il était le chef des tribunaux des religieux druzes.
Un soldat français a été tué dans la banlieue Beyrouth lorsque sa patrouille est tombée dans une embuscade tendue par des francs-tireurs à 5 h 50 du matin. Il y a également un blessé. Le lieu de l’attaque est contrôlé par les milices chiites. Cette attaque porte à soixante-seize le nombre de militaires français morts au Liban.
vendredi 2 décembre
Alors que la trêve se poursuit dans la région de Tripoli, il est révélé que Yasser Arafat a demandé l’aide des Nations unies pour évacuer ses soldats de la ville du Nord-Liban. Le roi Hussein de Jordanie a par ailleurs déclaré que le président de l’OLP était le bienvenue dans son pays en tant que chef légitime du peuple palestinien.
samedi 3 décembre
Dans la matinée, l’aviation israélienne a effectué plusieurs raids au Liban contre des bases sous contrôle syrien, dans la montagne à une vingtaine de kilomètres à l’est de Beyrouth.
Des Super-Etendard français ont décollé du porte-avions Foch pour réaliser des vols de reconnaissance au-dessus de la montagne libanaise. Même chose pour des appareils américains, qui ont essuyé des tirs de la DCA syrienne.
dimanche 4 décembre
Pour la première fois depuis le début du conflit libanais, l’aviation américaine est intervenue directement dans ce pays. Dans la matinée, vingt-quatre appareils ont décollé des porte-avions USS Kennedy et USS Independence pour attaquer des positions syriennes (batteries de missile, DCA, dépôts de munitions, installations de radar) situées dans la montagne proche de Beyrouth. Deux chasseurs américains ont été abattus à une vingtaine de kilomètres de la capitale libanaise (parvenus à s’éjecter, les lieutenants Mark Lange et Bobby Goodman ont été blessés et faits prisonniers ; Lange succombera à ses blessures). Le président Reagan a insisté dans la journée sur le caractère « défensif » de cette intervention. Dans la soirée, de violents duels d’artillerie ont opposé des postes américains de l’aéroport de Beyrouth aux Druzes, soutenus par la Syrie : huit marines ont été tués et deux autres blessés.
Les Druzes de Walid Joumblat ont annoncé la levée du siège de la localité de Deir el-Qamar, dans la montagne libanaise, où s’étaient réfugiés 30 000 chrétiens fuyant les combats de la guerre du Chouf en septembre-octobre dernier.
lundi 5 décembre
Quatorze personnes ont été tuées et quatre-vingt-trois autres blessées par l’explosion d’une voiture piégée à Beyrouth, dans la matinée. L’attentat s’est produit dans un quartier fréquenté, à l’heure où les habitants partent au travail.
Des avions américains ont à nouveau survolé la région de Beyrouth à l’aube, mais sans ouvrir le feu. Le gouvernement américain a demandé à la Croix-Rouge internationale et aux Nations unies d’intervenir auprès de la Syrie pour obtenir la libération des deux aviateurs capturés la veille ; Damas a annoncé dans la soirée la mort de l’un des deux, ajoutant que la libération du second pilote n’aura lieu que lorsque les troupes américaines auront quitté le Liban. De son côté, Moscou a officiellement condamné le raid américain de la veille, qualifié de « nouvel acte de barbarie ».
mercredi 7 décembre
Suite à un accord conclu par la Syrie, l’Arabie Saoudite et l’OLP, il est annoncé que les 4 000 Palestiniens partisans d’Arafat, assiégés depuis plus d’un mois à Tripoli, seront évacués le 9 décembre sous la supervision des Nations unies. Ils doivent embarquer sur quatre ferries grecs, à destination de la Tunisie et du Nord-Yémen. Mais devant les difficultés à venir, il est prévu un délai de quinze jours pour achever complètement cette évacuation.
Le corps du pilote américain tué après que son appareil se soit écrasé il y a trois jours a été remis à l’armée libanaise. Le deuxième pilote reste prisonnier des Syriens.
jeudi 8 décembre
Israël s’oppose au plan d’évacuation de Yasser Arafat et de ses partisans de Tripoli et demande officiellement à l’ONU d’annuler l’opération. Le Premier ministre Yitzhak Shamir - qui rendait visite aux blessés de l’attentat de Jérusalem - a déclaré que son gouvernement étudiait toutes les possibilités pour empêcher ce départ. Selon le porte-parole du leader de l’’OLP, la France et la Grèce ont accepté de protéger la fuite des Palestiniens de la grande ville du Nord-Liban.
Réunis à Bruxelles, les quatre ministres des Affaires étrangères des pays participant à la Force d’interposition internationale au Liban (France, Italie, Royaume-Uni et Etats-Unis) ont réaffirmé leur intention de maintenir leur contingent à Beyrouth.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 décembre
En représailles de l’attentat de Jérusalem et afin d’empêcher l’évacuation de Yasser Arafat et de ses partisans, la marine israélienne a bombardé à trois heures du matin une base du Fatah située à un kilomètre au nord du port de Tripoli : peu de victime, mais des dégâts matériels importants.
vendredi 9 décembre
Yasser Arafat, qui craint un blocus naval israélien, demande une protection militaire française et grecque pour le départ de ses hommes. Paris soutient uniquement pour l’instant le principe de l’opération. Pendant ce temps, l’ONU attend. Seul membre du gouvernement israélien à s’exprimer sur la question, Ariel Sharon a déclaré qu’Arafat ne devait pas sortir vivant de Tripoli.
De violents combats ont opposé dans la matinée l’armée libanaise aux forces antigouvernementales dans la région de Beyrouth.
Les Syriens affirment avoir abattu deux avions israéliens, l’un au Liban l’autre en Syrie. Jérusalem dément.
samedi 10 décembre
L’OLP affirme que la marine israélienne a mené une nouvelle attaque sur Tripoli dans la nuit. Israël nie toute opération militaire.
Le gouvernement grec attend toujours l’assurance d’une protection des pays de la Force internationale d’interposition pour donner l’ordre à ses navires de quitter le pays à destination de Tripoli pour l’évacuation des Palestiniens. L’Italie a d’ores et déjà refusé.
dimanche 11 décembre
Israël a réaffirmé son opposition à toute évacuation de Tripoli de Yasser Arafat et de ses partisans : « les gouvernements du monde libre ne devrait pas aider un groupe terroriste à se déplacer d’un endroit à l’autre » a déclaré le porte-parole du cabinet israélien à l’issue du Conseil des ministres. De son côté, le chef de l’OLP a demandé à la Syrie et à l’Arabie Saoudite d’assurer une couverture aérienne au-dessus de Tripoli, dans la crainte d’un raid israélien.
mardi 13 décembre
La marine israélienne a bombardé des positions palestiniennes près de Tripoli. De leur côté, des navires américains ont pilonné la montagne proche de Beyrouth.
Un parachutiste français a été tué par un tireur isolé dans la matinée dans le nord-ouest de Beyrouth. Sa patrouille est tombée dans une embuscade sur la corniche Mazraa. Il s’agit du 78e soldat français mort au Liban et du cinquième attentat antifrançais en cinq jours dans la capitale libanaise (les précédents n’avaient pas fait de victime).
mercredi 14 décembre
La marine américaine a de nouveau bombardé des positions syriennes situées dans la montagne proche de Beyrouth : pour la première fois depuis son arrivée sur les côtes du Liban, le puissant cuirassé New Jersey a fait usage de ses canons en tirant onze obus de plus d’une tonne chacun. Selon la Pentagone, il s’agit de représailles à des tirs syriens contre des avions de reconnaissance américains. Des navires israéliens ont également ouvert le feu sur des sites palestiniens à Tripoli pour la troisième fois en vingt-quatre heures.
jeudi 15 décembre
Ripostant à des tirs visant des marines américains près de l’aéroport de Beyrouth, le super cuirassé New Jersey a encore le feu sur la montagne libanaise en fin d’après midi.
Le gouvernement grec a annoncé avoir obtenu la garantie nécessaire à ses navires qui doivent évacuer de Tripoli Yasser Arafat et ses 4 000 hommes. Cette opération est prévue pour le 19 décembre. Pourtant, Israël affirme n’avoir pris aucun engagement en ce sens.
Deux nouveaux soldats français ont été tués au Liban dans deux attaques distinctes : un sous-officier a été touché dans la nuit par des éclats d’obus alors qu’il participait à une patrouille d’observation dans la montagne et un parachutiste a été abattu à Beyrouth dans la matinée par des hommes circulant en voiture. Par ailleurs, trois autres soldats français ont été blessés en fin d’après-midi. Le contingent français déplore 81 morts depuis son arrivée au Liban.
Début de l’évacuation par la Croix Rouge des 10 000 civils chrétiens retranchés depuis des mois dans la localité de Deir el-Qamar, dans le Chouf, et encerclés par les miliciens druzes. Cette opération se fait sous la protection de l’armée israélienne, qui a repris position dans cette partie de la montagne libanaise qu’elle avait évacuée le 4 septembre dernier. Les premiers évacués sont les 2 000 défenseurs de la ville. 500 personnes suivront chaque jour ensuite, pendant une dizaine de jours. Aucune arme ne doit sortir dans la zone.
nuit du jeudi 15 au vendredi 16 décembre
Des positions palestiniennes de Tripoli ont été touchées par des tirs de la marine israélienne.
vendredi 16 décembre
Un accord de cessez-le-feu permanent a été conclu à Damas, ce qui a permis la réouverture de l’aéroport de Beyrouth.
Les deux premiers navires grecs chargés d’évacuer les Palestiniens encerclés dans Tripoli ont appareillé.
samedi 17 décembre
L’évacuation de Tripoli des Palestiniens fidèles à Arafat a commencé par le départ de 93 blessés, qui ont embarqué sans problème à bord du bateau italien Apia pour être conduit à Chypre. Yasser Arafat est venu saluer le départ du navire. Cette opération, distincte de celle préparée par l’ONU et la Grèce, est organisée par la Croix-Rouge. Le gouvernement français a par ailleurs annoncé apporter son concours à l’évacuation des combattants palestiniens : des navires de guerre français serviront d’escorte aux ferries grecs.
dimanche 18 décembre
La marine israélienne a de nouveau tiré sur le port de Tripoli. Jérusalem a réaffirmé son hostilité de principe à l’évacuation des Palestiniens loyaux à Arafat, tout en rajoutant qu’elle ne s’y opposerait pas nécessairement par la force...
lundi 19 décembre
L’évacuation des Palestiniens de Tripoli est retardée une nouvelle fois. Israël a encore bombardé à l’aube les positions des loyalistes et des dissidents de l’OLP : un cargo a pris feu après avoir été touché par un obus (pas de blessé parmi les onze marins) ; selon la rumeur il devait embarquer de l’armement lourd des loyalistes à Arafat en violation de l’accord conclu avec l’ONU. Par ailleurs, les cinq navires grecs chargés de l’opération ont appareillé de Chypre dans la soirée.
mardi 20 décembre
Les 4 000 Palestiniens fidèles de Yasser Arafat, encerclés par les Palestiniens dissidents et leurs alliés syriens et libyens, ont évacué Tripoli à bord des cinq navires grecs, sous l’égide de l’ONU et sous la protection de navires de guerre français (le porte-avions Clemenceau et un torpilleur). Ils vont être acheminés vers l’Algérie, la Tunisie et le Yémen du Nord. Ils peuvent emmener avec eux leurs armes légères, mais l’armement lourd doit être laissé à l’armée libanaise. Arafat a embarqué à bord de l’Odyssée. Seul incident à signaler, la DCA palestinienne a ouvert le feu, sans les toucher, sur des avions français pris pour des appareils israéliens.
Le président Reagan a déclaré dans la soirée que les troupes américaines ne quitteront pas le Liban tant que les objectifs de la force multinationale n’auront pas été atteints. A l’opposé, le gouvernement italien a annoncé son intention de réduire progressivement son contingent au Liban (actuellement le plus important des quatre Etats occidentaux ayant fourni des hommes) : 1 000 militaires sur 2 100 vont être retirés dans un premier temps.
mercredi 21 décembre
En fin d’après-midi, un attentat au camion piégé a explosé en plein centre de Beyrouth, près du quartier général du contingent des forces françaises : quinze morts (un parachutiste français et quatorze Libanais) et cent un blessés (dont seize Français). La responsabilité en incombe au Hezbollah (fondé en 1982 mais dont l’existence ne sera révélée qu’en 1985). Plus tôt dans la journée, un autre poste français avait été attaqué à la roquette et à l’arme automatique, mais sans conséquence grave.
Le ferry grec transportant Yasser Arafat et plusieurs centaines de ses partisans est arrivé dans la soirée en Egypte, à Port-Saïd.
jeudi 22 décembre
Le Jihad islamique a revendiqué l’attentat anti-français de la veille à Beyrouth et adressé une mise en garde exigeant un retrait du Liban des forces français et américaines dans un délai de dix jours.
vendredi 23 décembre
Visites à Beyrouth des ministres français (Charles Hernu) et britannique (Michael Heseltine) de la Défense. Ce dernier a réaffirmé que le contingent de Sa Majesté ne se retirera du Liban qu’au terme de sa mission. Le président italien Sandro Pertini s’est de son côté déclaré favorable au retrait du contingent italien.
Le président syrien Hafez el-Assad a mis directement en garde la France contre toute nouvelle opération de représailles au Liban.
samedi 24 décembre
Miss America 1983, le comédien Bob Hope (déjà vétéran de ce genre d’opération au Viêtnam) et l’actrice Brooke Shields sont venus distraire à l’occasion des fêtes de Noël les marines américains déployés sur l’aéroport de Beyrouth. Des responsables politiques et militaires des différents contingents occidentaux sont également présents au Liban. Dans la matinée, une voiture piégée avait été découverte et neutralisée près d’une position des soldats américains.
Deux attentats ont visé des soldats israéliens au Sud-Liban, faisant quelques blessés près de Saïda et de Nabatiyeh.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 décembre
Nuit de Noël sous les bombes : le redéploiement surprise de trois postes français de la Force multinationale a entraîné de violents combats dans la banlieue sud de Beyrouth entre l’armée libanaise et les milices chiites. Il y a au moins treize morts et une soixantaine de blessés. Le président Gemayel a assisté à la messe de minuit au quartier général du contingent français, aux côtés du ministre Charles Hernu et de l’ambassadeur de France au Liban.
dimanche 25 décembre
Des tirs se sont poursuivis toute la journée dans la banlieue sud de Beyrouth. Des obus tirés des positions druzes dans la montagne sont également tombés sur les quartiers chrétiens à l’Est. Dans la soirée, l’armée libanaise affirme tenir les positions abandonnées par les Français aux Italiens. Deux soldats du contingent italien ont été blessés.
lundi 26 décembre
Poursuite des combats à Beyrouth entre l’armée libanaise et les miliciens d’Amal, notamment près des camps palestiniens de Sabra et de Chatila. Un cessez-le-feu proclamé dans la journée n’a duré… qu’une heure. Les chiites n’ont pas réussi à étendre leur territoire. Ces affrontements, les plus violents dans la ville depuis le mois de septembre, ont fait plus de cent morts et blessés.
mardi 27 décembre
Beyrouth vit dans un semblant de calme, aucun affrontement important n’étant signalé. Quelques obus ont cependant créé la panique en tombant sur l’aéroport.
nuit du jeudi 27 au mercredi 28 décembre
Six attentats à la bombe anti-israéliens se sont produits dans le port libanais de Saïda : deux soldats israéliens et six Libanais ont été blessés.
mercredi 28 décembre
Une explosion a détruit un supermarché dans la partie occidentale de Beyrouth.
jeudi 29 décembre
Le révérend Jesse Jackson, candidat à l’élection présidentielle américaine, se rend en Syrie pour obtenir la libération du lieutenant Robert Goodman.
nuit du vendredi 30 au samedi 31 décembre
Des parachutistes français qui effectuaient une patrouille dans Beyrouth ont été attaqués à la roquette. Deux soldats français ont été légèrement blessés.
samedi 31 décembre
La radio libanaise a annoncé que le gouvernement italien avait l’intention d’enlever la moitié de son contingent militaire présent à Beyrouth. Cette information aurait été fournie par le ministre italien de la Défense au président libanais Gemayel (qui se sont longuement rencontrés la veille).
Un attentat contre un convoi israélien aurait fait deux ou trois morts et plusieurs blessés au Sud-Liban.