1915
2 janvier
Bataille de Sarıkamış (à 55 km au sud-ouest de Kars) : l’artillerie russe a infligé de lourdes pertes aux forces ottomanes. Les commandants turcs sont contraints de signaler qu’elles sont désormais trop faibles pour pouvoir attaquer l’ennemi. Le ministre de la Guerre Enver Pacha est contraint de modifier ses plans, passant de l’offensive à la sécurisation des voies de retraite.
Le grand-duc Nicolas, commandant en chef des forces armées russes, lance un appel aux Britanniques pour aider la Russie à combattre l’Empire ottoman (préparant ainsi le terrain à la future campagne des Dardanelles).
3 janvier
La situation des forces ottomanes se tend dans le Caucase : les Turcs sont chassés vers la vallée de Choruk tandis que d’autres troupes ottomanes doivent attaquer la ligne de front russe pour soulager la pression exercée sur les positions turques devant Sarıkamış.
4 janvier
Inspectant la ligne de front de la bataille de Sarıkamış, le commandant ottoman Hafiz Hakki Pacha constate que les Turcs ne sont plus capables de défendre leurs positions. Il suggère au quartier général de donner l’ordre de se retirer complètement.
6 janvier
Les progrès russes à la bataille de Sarıkamış permettent de bombarder le quartier général de la 3e armée ottomane et de faire de nombreux prisonniers, parmi lesquels 108 officiers, dont 8 officiers supérieurs. Le commandant en chef turc de la campagne, Hafiz Hakki Pacha, a échappé à la capture. Il ordonne une retraite générale.
7 janvier
Les forces ottomanes bousculées à la bataille de Sarıkamış commencent à se retirer en direction d’Erzurum.
Homme d’affaire bolchevik travaillant comme agent allemand, Alexander Helphand rencontre à Constantinople l’ambassadeur d’Allemagne en Turquie pour lui faire part du projet de révolution en Russie.
11 janvier
Bousculées par l’armée russe à la bataille de Sarıkamış, les restes de la 3e armée ottomane atteignent Erzurum, pour découvrir que les renforts attendus n’arriveront pas après que des transports militaires turcs ont été coulés en mer Noire par un escadron naval russe.
En prévision d’une opération contre le canal de Suez, les 20 000 soldats de la 4e armée ottomane, commandée par le général allemand von Kressenstein, commencent à se rassembler dans le sud de la Palestine.
13 janvier
La Force britannique en Egypte reçoit des renseignements selon lesquels des colonnes ottomanes avancent le long de la côte du Sinaï en direction du canal de Suez.
15 janvier
Le Conseil de guerre britannique a approuvé les plans du premier Lord de l’Amirauté, Winston Churchill, pour un débarquement dans la péninsule turque de Gallipoli. Des troupes britanniques, australiennes et néo-zélandaises stationnées en Egypte seront utilisées pour ce nouveau front contre l’Empire ottoman.
Alors qu’il tente de forcer le détroit des Dardanelles, s’en avoir reçu l’ordre, le sous-marin français Saphir, commandé par le lieutenant de vaisseau, s’échoue sur un banc de sable au large de Çanakkale (Tchanak). Il est alors bombardé par les canons ottomans, ce qui contraint l’équipage à tenter de rejoindre à la nage la côte, distante de 1,5 km. 13 marins sur 27 évitent la noyade et de mourir de froid mais sont capturés par les Turcs.
17 janvier
Après 26 jours de combats, les Russes du général Vorontsov-Dachkov remportent une victoire sur les Turcs la bataille de Sarıkamış, à 55 km au sud-ouest de Kars. Les pertes sont lourdes dans les deux camps : 40 000 tués et 7 000 prisonniers côté russe, 30 000 morts et 20 000 prisonniers côté ottoman.
18 janvier
Les forces russes du général Nikolai Istomin ont repoussé les soldats ottomans du lieutenant-colonel allemand August Stange Bey qui s’étaient emparés le 27 décembre 1914 la ville frontalière d’Ardahan, dans l’oblast de Kars [aujourd’hui dans le nord-est de la Turquie]. Stange bat en retraite vers Ardanuch.
23 janvier
Un vol de reconnaissance français révèle aux Alliés une avancée turque vers le canal de Suez.
25 janvier
Dans le Sinaï, des troupes ottomanes sont aperçues s’avançant sur El Qantara.
26 janvier
En Egypte, les forces ottomanes commencent à attaquer El Qantara, une ville située sur le canal de Suez, au nord d’Ismaïlia. 6 000 autres soldats turcs ont été repérés plus à l’est.
27 janvier
Les forces britanniques perdent le contrôle de la route principale reliant El Qantara (canal de Suez) à El Arich (près de la frontière de la Palestine).
en janvier
Les 250 000 soldats arméniens servant dans l'armée turque sont désarmés ; beaucoup sont fusillés.
1er février
13 500 soldats ottomans attaquent les positions britanniques sur le canal de Suez.
Création du 57e régiment d’infanterie turc.
La médaille Osmanî de troisième grade est décernée à Mustafa Kemal.
2 février
Mustafa Kemal commence à mettre en place à Tekirdag la 19e division dont il a été nommé commandant.
du 3 au 4 février
L’armée indienne empêche les soldats turcs de franchir le canal de Suez. La 4e armée ottomane du général Djemal Pacha décide de se retirer en maintenant des troupes et des avant-postes fortifiés dans le Sinaï. Les forces de reconnaissances indiennes s’aventurent à l’est du canal, faisant plusieurs centaines de prisonniers. Cette première offensive ottomane sur le canal de Suez a coûté la vie à 32 hommes et fait 130 blessés dans l’armée britannique, tandis que les Turcs déplorent la perte de 1 500 hommes (dont environ 700 prisonniers).
5 février
Des avions britanniques ont bombardé des troupes ottomanes à l’est du canal de Suez.
10 février
La plupart des forces ottomanes ont quitté la zone du canal de Suez, à l’exception d’une troupe de 400 hommes.
19 février
La flotte britannique bombarde les fortifications turques de Gallipoli.
en février
Le gouvernement se décide à massacrer tous les Arméniens.
4 mars
La Russie dévoile ses prétentions territoriales sur les Dardanelles et Istanbul. La France et la Grande-Bretagne la soutiennent.
13 mars
Le Conseil supérieur de la Guerre britannique décide de reconnaître les prétentions russes sur Istanbul.
18 mars
Une grande flotte franco-britannique (18 cuirassés, plus de nombreux croiseurs et destroyers) commandée par les amiraux John de Robeck et Guépratte tente de forcer le détroit des Dardanelles. « Tragique folie » : les champs de mines entraînent la disparition de deux cuirassés anglais (HMS Irresistible et HMS Inflexible) et du français Bouvet (avec ses 600 marins). Plusieurs autres navires ont été endommagés. Les Alliés doivent battre en retraite. Churchill, premier Lord de l'Amirauté, rendu responsable de l'échec, est forcé de démissionner.
23 mars
Le gouvernement bulgare attribue à Mustafa Kemal le titre de commandeur de l’ordre de Saint-Alexandre.
en mars
Les Anglais et Français débarquent aux Dardanelles.
11 avril
En Mésopotamie, les Turcs lancent une contre-offensive en bombardant le poste de Qouna.
14 avril.
A Bassorah [sud de l’Irak], une sortie désespérée de la 6e division indienne commandée par le général Townshend réussit contre toute attente à culbuter les assaillants turcs (« miracle de Shaiba »). Sir John Nixon, nouveau général en chef, projette alors de remonter le cours du Tigre pour s'emparer de Amara, à 150 kilomètres plus au nord avec deux divisions d'infanterie et une brigade de cavalerie, soit 11 000 hommes.
20 avril
Révolte de Van qui instaure un gouvernement provisoire arménien ; président Aram Manouguian.
21 avril
Ordre du général britannique Ian Hamilton aux unités des Etats de l’Entente combattant dans les Dardanelles : « Il nous faut absolument débarquer sur les rivage que nos ennemis qualifient d’imprenables ».
24 avril
Le ministre de l’Intérieur Talaat Pacha ordonne l’interpellation de 200 à 400 notables arméniens de Constantinople. Cette décision marque le début du génocide arménien. Dans toutes les villes ottomanes (principalement Zeitoun, Van et Constantinople), les élites arméniennes sont arrêtées et exécutées. Puis, sous prétexte de déportation, des familles entières seront massacrés (1 500 000 Arméniens seront tués sur les 2 100 000 ; la plaque tournante de la « déportation » est Alep, en Syrie ; 300 000 Arméniens pourront se réfugier dans le Caucase, 40 000 gagnant l'Egypte, et 150 000 seulement éviteront la déportation : ceux de Constantinople et de Smyrne).
25 avril
A l'instigation de Winston Churchill, un corps expéditionnaire franco-britannique de douze bataillons (avec la participation d’unités néo-zélandaises et australiennes) débarque au cap Helles, à l’extrémité de la presqu'ile de Gallipoli, sous les ordres du général Aylmer Hunter-Weston. Les Alliés subissent de lourdes pertes.
Après les échecs d’autres bâtiments, le sous-marin australien HMAS AE2 est le premier bâtiment allié à franchir le détroit des Dardanelles et à pénétrer dans la mer de Marmara. Il a pour mission d’attaquer tout navire turc croisant dans la zone.
26 avril
Traité secret de Londres par lequel les Alliés (France, Royaume-Uni, Russie) promettent à l’Italie d’importantes positions dans les Balkans (Albanie) et en Asie mineure en cas de déclaration de guerre aux Puissances centrales.
En deux jours de combats, les Alliés ayant débarqués au cap Helles déplorent 6 500 morts et blessés, les Turcs 1 898 tués, blessés et prisonniers.
27 avril
Le gouvernement ottoman décrète le déplacement des populations arméniennes en Irak.
28 avril
Première bataille de Krithia. La première tentative des Franco-Britanniques (19 bataillons et 13 500 hommes sous les ordres du général Aylmer Hunter-Weston) pour avancer dans la presqu’île de Gallipoli est repoussée par 9 bataillons ottomans. Les Britanniques déplorent la perte de 2 000 hommes, les Français 1 001 et les Turcs 2 378.
30 avril
Gravement endommagé par le torpilleur Sultanhisar, le sous-marin australien HMAS AE2 est sabordé en mer de Marmara par son équipage sur l’ordre du commandant Stoker. Tous les marins sont faits prisonniers.
Le gouvernement décerne à Mustafa Kemal la médaille de guerre Imtiyaz en argent, en hommage à ses exploits militaires.
en avril
Traité de Londres qui promet à l’Italie d’importantes positions dans les Balkans (Albanie) et en Asie Mineure.
5 mai
Dans l’est de l’Asie Mineure, les Arméniens libèrent la ville de Van de l’occupation ottomane.
17 mai
La médaille du mérite en or est décernée à Mustafa Kemal en souvenir des combats à Ariburnu.
19 mai
Les Russes occupent Van.
Ce 19 mai 1915 est le jour le plus meurtrier de la guerre pour l’armée ottomane : environ 5 000 soldats ont été tués en une seule journée lors de la troisième attaque sur Anzac Cove, durant la bataille de Gallipoli (soit 2 % du total du nombre de morts turcs pour l’ensemble du conflit).
23 mai
Au Caire, le bulletin de renseignements britannique annonce l’ouverture du pont de chemin de fer allemand à Karkemish (Syrie).
27 mai
Le ministre de l’Intérieur Talat Pacha annonce une « loi provisoire sur la déportation des personnes suspectes » (qui servira pour l’extermination des Arméniens).
28 mai
Une loi spéciale autorise les déportations « pour des raisons de sécurité intérieure » de tous les groupes suspects (arméniens).
30 mai
Publication du décret général du ministre ottoman de l’Intérieur Talat Pacha ordonnant la déportation forcée des Arméniens d’Anatolie orientale vers les déserts irakiens et syriens.
2 juin
La Grande-Bretagne décide le blocus des côtes d’Asie Mineure.
4 juin
En Mésopotamie, la garnison turque d’Amara se rend au général britannique Townshend.
10 juin
Les troupes turques massacrent environ 25 000 Arméniens dans les gorges de Kemach, près d’Erzurum.
17 juin
Wagenheim, ambassadeur d’Allemagne auprès de la Sublime Porte, télégraphie à la Wilhelmstrasse, siège de la diplomatie du Reich, pour la prévenir du massacre des Arméniens par les Turcs. Plus de 300 000 Arméniens se sont réfugiés en Russie. Les Turcs les massacrent depuis trois ans.
30 juin
Dans les Dardanelles, le général Gouraud, chef du Corps expéditionnaire français, est grièvement blessé par un obus turc, dans la soirée, en allant visiter à l’ambulance les blessés de la journée ; le souffle le projette en l’air dans un figuier : il a un bras broyé, les jambes et le bassin brisé.
en juin
Début d'une résistance arménienne à Chabine, Djebel Moussa, Durfa.
31 juillet
Fin de l'occupation russe de Van.
6 août
Début de la bataille de Sari Bair, dernière tentative des forces alliées pour prendre le contrôle de la péninsule turque de Gallipoli : sous le commandement du général Ian Hamilton, des soldats britanniques, australiens et néo-zélandais ont débarqué dans la baie de Suvla, au nord d’Anzac, pour tenter de s’emparer de la crête de Sari Bair.
8 août
Le cuirassé ottoman pré-Dreadnought Barbaros Hayreddin est coulé en mer de Marmara, au large de Bolayir, par le sous-marin britannique HMS E11 : 21 officiers et 237 hommes d’équipage turcs sont tués. Lancé en 1891, ce navire avait été vendu par l’Allemagne à la marine turque en 1910.
10 août
Echec de l’attaque des forces franco-britannique face aux troupes de Mustafa Kemal dans les Dardanelles.
17 août
Le général britannique Hamilton informe Londres : « Nous avons en face de nous une armée turque bien commandée ». Par ailleurs, le commandant Charles Edmonds, pilote d’un hydravion Short 184 du RNAS basé sur le HMS Ben-my-Chree, coule à la torpille deux navires turcs de ravitaillement dans les Dardanelles.
21 août
Dans la péninsule de Gallipoli, la bataille de Sari Bair s’achève sur un échec pour les Alliés.
L’Italie déclare la guerre à l’Empire ottoman.
28 août
A Beyrouth, les Turcs pendent onze nationalistes arabes.
en août
Les Britanniques et Français rembarquent aux Dardanelles.
1er septembre
Protégés par plusieurs navires de la 3e escadre (dont le le cuirassé Jauréguiberry), 90 marins français ont débarqué sur l’île syrienne d’Arouad, près de Tartous, sans rencontrer de résistance (elle restera occupée pendant toute la guerre).
5 septembre
Dans le sud-est de l’Asie Mineure (province d’Hatay), au nord de la baie d’Antioche, les Arméniens assiégés depuis plus d’un mois par l’armée turque sur le mont Moïse [Musa Dagh] réussissent à attirer l’attention du croiseur français Guichen, avec un drap blanc marqué d’une croix rouge. Ils demandent à être évacués.
du 12 au 13 septembre
Assiégé depuis cinquante-trois jours par l’armée turque, à cours de vivres et de munitions, 4 080 Arméniens réfugiés sur le mont Moïse [Musa Dagh] sont évacués par la 3e escadre française (navires Foudre, D’Estrées, Guichen, Amiral-Charner et Desaix), commandée par le vice-amiral Dartige et mouillant au large des côtes syriennes. Ils sont ensuite acheminés vers Port-Saïd, en Egypte.
14 septembre
L’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, l’Empire ottoman et la Bulgarie signent une alliance. Une convention secrète attribue la partie grecque et serbe de la Macédoine à la Bulgarie contre la promesse de son entrée en guerre.
22 septembre
La Bulgarie signe un traité avec la Turquie et décrète la mobilisation générale.
27 septembre
Au sud de Bagdad, les lignes turques sont prises d'assaut de deux côtés à la fois par les troupes britanniques du général Townshend et Kut-el-Amara tombe. Les Turcs y laissent 5 300 hommes et leur artillerie.
8 octobre
Les professeurs allemands de l'école allemande d'Alep dénoncent les massacres d'Arméniens, et soulignent l'incohérence qu'il y a entre leur mission civilisatrice et la non-intervention du gouvernement allemand.
24 octobre
Dans une lettre, sir Henry McMahon, haut-commissaire britannique au Caire, écrit que « la Grande-Bretagne est prête à reconnaître et soutenir l’indépendance des Arabes dans toutes les régions situées à l’intérieur des frontières définies par le chérif de La Mecque, à l’exception des districts de Mersine et d’Adana (aujourd’hui en Turquie) et des parties de la Syrie s’étendant à l’ouest des districts de Damas, Homs, Hama et Alep ».
en octobre
Fin de la résistance arménienne à Chabine, Djebel Moussa, Durfa.
5 novembre
Les Bulgares conquièrent le nœud ferroviaire de Nisch, qui assure la liaison Vienne-Istanbul.
du 22 au 23 novembre
L’armée ottomane (30 000 soldats) arrête les 13 000 soldats anglo-indiens du général Townshend à Ctésiphon, à trente kilomètres de Bagdad. Les Britanniques laissent 4 500 des leurs sur le champ de bataille et doivent faire retraite, poursuivis par le pacha Khalil.
3 décembre
Les quelques milliers de survivants de l’expédition du général Townshend se retranchent dans le bastion de Kut el-Amara.
7 décembre
Les troupes franco-britanniques engagent leur retrait des Dardanelles et gagnent Salonique.
20 décembre
Le ministère britannique de la Guerre annonce l’évacuation de 90 000 soldats de Gallipoli. L’opération a eu lieu de nuit et sans pertes.
dans l’année
Enver Pacha et des « Jeunes Turcs » « pan-touraniens » (pour la restauration de l'empire des Steppes) se détournent des Balkans et s'orientent vers l'Est du Caucase et l'Asie centrale.
Les Bulgares prennent Skopje aux Turcs.
1916
7 janvier
En Mésopotamie, l’armée de secours britannique à destination de Kut-el-Amarah, où est retranché le général Townshend, est défaite à Sheik Saad.
8 janvier
En évacuant Gallipoli, les troupes alliées subissent un échec important dans les Dardanelles. Bilan des opérations : 40 000 morts.
9 janvier
Les Ottomans emportent la bataille de Çanakkale : les dernières troupes britanniques sont évacuées.
14 janvier
Départ de Berlin du premier train express de la ligne des Balkans, de Berlin à Istanbul, en passant par Dresde, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade et Sofia.
mi-janvier
L’armée de secours britannique d’Irak est de nouveau vaincue à Wadi.
16 ou 17 janvier
Début d’une grande offensive russe dans le Caucase contre les Turcs : occupation du territoire compris entre la rivière Çoruh et la frontière russe, avec la ville de Makriali [aujourd’hui Kemalpaşa].
du 17 au 20 janvier
Des destroyers russes ont écrasé un grand nombre de voiliers qui approvisionnaient l’armée turque du Lazistan, sur la côte sud-est de la mer Noire.
21 janvier
A Hanna, au bord du Tigre, une troisième et dernière défaite met fin à l’espoir pour les Anglais de secourir le général Townshend.
5 février
L’Armée russe du Caucase, commandée par le général Nikolaï Ioudenicht, lance la campagne visant à conquérir le port de Trébizonde, défendue par la 3e armée turque de Vehip Pacha : les tranchées ottomanes situées le long de la rivière Arhavi sont lourdement pilonnées.
6 février
Les Turcs évacuent leurs positions sur la rivière Arhavi, laissant 500 morts sur le terrain.
du 15 au 16 février
A nouveau lourdement attaquées à Vitze, les forces turques doivent se retirer derrière la rivière Buyuk-dere.
3 mars
Dans l’est de l’Asie Mineure (Kurdistan), la ville de Bitlis est prise par l’armée russe (1er bataillon arménien des Unités de volontaires arméniens).
du 4 au 5 mars
Le cuirassé Rostislav et les canonnières Kubanetz et Donetz participent à l’opération de débarquement russe à Atina [Pazar]. Les troupes turques qui défendaient la rivière Buyuk-dere doivent se retirer dans les montagnes.
du 6 au 7 mars
Nouveau débarquement russe sur la côte du Lazistan : faible résistance turque à Mapavri [Çayeli].
8 mars
Bataille de Dujaila : au sud-est de Bagdad (Irak), les forces ottomanes (8 500 fantassins, 1 500 cavaliers et 32 canons) sous les ordres de l’officier allemand Colmar von der Goltz ont repoussé avec succès une tentative de l’armée anglo-indienne du général Felton Aylmer (18 891 fantassins, 1 268 cavaliers et 68 canons) pour faire lever le siège de la ville de Kut. Les vaincus déplorent la perte de 3 500 à 4 000 hommes, les vainqueurs de 1 290.
L’armée russe occupe le port de Rize.
1er avril
Au quartier général de Diyarbakir (Anatolie orientale), Mustafa Kemal apprend sa nomination au grade de général.
nuit du 15 au 16 avril
La 3e armée turque, suivie par une partie de la population, se retire du port de Trébizonde.
16 avril
Les troupes russes du général Ioudenicht entrent dans Trébizonde. Pour la première fois depuis 1461, la ville autrefois byzantine se retrouve sous l’administration d’un pays orthodoxe.
19 avril
Commandant des 1re et 6e armées ottomanes, le maréchal prussien Colmar, baron von der Goltz, meurt du typhus à Bagdad, à l’âge de 73 ans (certaines rumeurs évoqueront un possible empoisonnement par ses officiers turcs).
26 avril
L'état-major britannique accepte que le général Townshend se rende en Mésopotamie avec pour prix de sa reddition honorable la somme considérable d'un million de livres sterling ! Le gouvernement turc refuse tout arrangement.
29 avril
Après cinq mois de siège, le général anglais Charles Townshend capitule sans condition à Kut-el-Amarah. 500 officiers et 12 000 soldats indiens sont faits prisonniers.
6 mai
Face au soulèvement populaire, le gouverneur ottoman Djemal Pacha fait pendre six nationalistes libanais, dont Said Akl (28 ans), à Beyrouth [aujourd’hui sur la place des Martyrs].
16 mai
Signature à Londres des accords Mark Sykes-François Georges Picot, négociés depuis des mois : accords secrets franco-britannique relatif au démembrement et au partage entre les alliés des provinces non turques de l'empire ottoman (Syrie, Palestine, etc.).
5 juin
En échange de la promesse britannique de l’indépendance arabe, le chérif de La Mecque Hussein déclenche la révolte contre les Turcs.
27 juillet
Envahissant le nord-est de l’Asie Mineure, les Russes prennent la ville d’Erzincan, à 200 km au sud de Trébizonde.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 août
Début en Egypte de la bataille de Romani : les divisions ottomanes de Refet Bey, appuyées par l’Asien-Korps allemand du général von Kressenstein et par un détachement d’artillerie austro-hongrois (en tout 16 000 hommes), attaquent les positions britanniques défendues par 14 000 soldats, sous les ordres d’Archibald Murray, au nord-est du canal de Suez, au nord-ouest de Bir Qatia, près de la côte méditerranée de la baie de Tina.
vendredi 4 août
Les combats se poursuivent à Romani sous une chaleur accablante.
samedi 5 août
Fin de la bataille de Romani : repoussées par les Britanniques, les forces germano-ottomanes doivent se replier vers Bir Qatia. Après deux jours d’affrontements, les vaincus déplorent 9 200 hommes perdus, dont 4 000 prisonniers, et les vainqueurs 1 130.
10 août
Le gouverneur de la province d’Erzurum, Hassan Tahsin, est transféré en Syrie. Durant son mandat, il avait tenté en vain de protéger les Arméniens.
1er septembre
Prince couronné de l’Empire ottoman, Sehzade Yusuf Izzeddin Effendi, fils du sultan Abdul Aziz, se suicide. Considéré comme un réformateur, l’héritier désigné de Mehmed V avait 58 ans (à l’époque, on soupçonne un meurtre commis sur ordre du puissant ministre de la Guerre, Enver Pacha, avec lequel le prince était en conflit).
22 septembre
En Arabie, la ville de Taif capitule devant Abdullah, fils du chérif de la Mecque.
6 octobre
Début d’une série d’escarmouches dans le Hedjaz (ouest de l’Arabie) entre les troupes turques et arabes.
30 octobre
Le chérif de La Mecque Hussein est proclamé roi des pays arabes.
19 novembre
Le Britannique Lawrence « d’Arabie » est nommé agent de liaison temporaire à Yambo, une ville au nord-ouest de La Mecque.
2 décembre
En Arabie, les Turcs reprennent la plantation à Nakhl Moubarak, près de Yambo, à cause de la désorganisation des troupes arabes de Faysal, qui doit battre en retraite sur Yambo.
3 décembre
A Silvan, Mustafa Kemal commence à rédiger un rapport à partir des documents et notes liés aux combats des Dardanelles.
13 décembre
Dans le sud de la Mésopotamie, un second corps expéditionnaire britannique, commandé par le général Maude, quitte Bassorah à direction de Bagdad. 50 000 hommes la composent.
1917
1er janvier
Le gouvernement ottoman met un point final à la question arménienne en dénonçant le traité de Berlin et son article 61, puisque le peuple arménien a cessé d'exister.
Création à Istanbul du Darülelhan (« Maison des mélodies »), une académie de quatre ans axée principalement sur la musique turque [aujourd’hui Conservatoire d’Etat de l’Université d’Istanbul].
11 janvier
Cargo britannique transformé en transporteur d’avions, le HMS Ben-my-Chree est coulé par l’artillerie turque alors qu’il se trouve à l’ancre aux abords de l’île de Kastellorizo, dans le Dodécanèse. Cinq marins sont blessés.
22 janvier
Le président des Etats-Unis, Woodrow Wilson, a lancé un appel aux différents Etats européens en guerre pour accepter une « Paix sans victoire ».
4 février
Au pouvoir depuis 1913, Saïd Halim Pacha quitte ses fonctions de Grand Vizir.
14 février
Considéré comme l’un des principaux responsables du génocide arménien, le ministre de l’Intérieur Mehmet Talaat Pacha devient le nouveau Grand Vizir.
24 février
Après une lente progression dans le sud de la Mésopotamie, les 50 000 soldats britanniques du général Maude repoussent 12 000 Turcs.
5 mars
L’armée du général Maude arrive aux portes de Bagdad, où elle bat une deuxième armée turque. Une partie des troupes traverse le Tigre pour attaquer la ville par l'ouest. Les Turcs ne se soucient pas de les affronter et évacuent la ville.
11 mars
La 13e division britannique arrache Bagdad aux Ottomans après deux jours de combats.
Sur le front du Hedjaz, les Turcs se sont résolus à évacuer Médine après avoir perdu La Mecque, tombée aux mains des armées bédouines.
18 mars
Bakouba tombe à son tour aux mains des Britanniques en Mésopotamie.
19 mars
Les Britanniques entrent dans Fallouja.
26 mars
L’offensive britannique au Sinaï est stoppée à la bataille de Gaza. Les 31 000 soldats du général Archibald Murray (Britanniques, Australiens et Néo-Zélandais) ont été battus dans le sud-ouest de la Palestine par les 19 000 soldats ottomans sous les ordres du général allemand Friedrich Kress von Kressenstein. Les vaincus déplorent 523 morts, 2 932 blessés et 512 disparus, les vainqueurs 300 tués, 750 blessés et 650 disparus.
24 juin
Le général Mustafa Kemal participe à Alep à la réunion des commandants turcs présidée par Enver Pacha où l’on discute de la création du groupe d’armées Foudre.
28 juin
Le nouveau gouvernement grec déclare la guerre à l'Allemagne.
2 juillet
La Grèce déclare la guerre à la Turquie, l'Autriche et la Bulgarie.
6 juillet
Les troupes arabes menées par le capitaine britannique Thomas Edward Lawrence (« Lawrence d’Arabie ») et par Aouda Abou Tayi, chef de la tribu bédouine des Howeitat, enlèvent aux Turcs le port d’Aqaba [aujourd’hui en Jordanie].
9 septembre
Le gouvernement austro-hongrois décerne une médaille au général Mustafa Kemal.
23 septembre
Une médaille en or est décernée à Mustafa Kemal pour ses services sur le front de l’Est.
du 19 au 24 octobre
L’amiral russe Nemitz coule plusieurs navires turcs en mer Noire.
2 novembre
« Déclaration Balfour » : les Anglais promettent aux Juifs la création d’un foyer national en Palestine.
28 novembre
Après avoir rendu publics les accords secrets entre l’Entente et le gouvernement tsariste concernant le sort de Constantinople et celui de la Sarre, les soviets demandent l’ouverture immédiate de négociations d’armistice aux forces belligérantes.
9 décembre
Jérusalem, qui était aux mains des Turcs, est prise par les Britanniques du général Allenby.
18 décembre
La 3e armée ottomane et le Comité spécial de Transcaucasie signent l’armistice d’Erzincan, mettant fin au conflit entre l’Empire ottoman et la Russie bolchévique. L’accord prévoit le retrait russe de Perse et du Caucase.
19 décembre
Dans l’ouest de l’Allemagne, le Kaiser Guillaume II et les généraux Hindenburg et Ludendorff rencontrent l’officier turc Mustafa Kemal Atatürk au Kurhaus de Kreuznach [Bad Kreuznach, en Rhénanie-Palatinat).
dans l’année
Ataturk est promu général.
1918
10 février
Décès à Istanbul de l’ancien sultan (1876-1909) Abdulhamid II, à l’âge de 76 ans.
16 février
La bibliothèque de Bagdad est incendiée par les Turcs. 20 000 livres sont détruits.
19 février
A Berlin, l’empereur allemand Guillaume II décerne au général Mustafa Kemal le Cordon de Prusse de première catégorie.
22 février
Recul des Turcs au Moyen-Orient : les Britanniques du général Allenby se sont emparés de Jéricho, en Palestine.
25 février
Le général von Falkenhayn, commandant du groupe d’armées Foudre, est remplacé par le général von Sanders.
en février
Reprise des hostilités arméno-turques.
28 mars
A Istanbul, le journaliste Rusen Esref vient discuter une troisième fois en une semaine avec Mustafa Kemal en vue de publier dans sa revue l’« Entretien avec Mustafa Kemal, commandant à Ansfartalar ».
2 avril
L’armée turque reprend Salt, au nord-ouest d’Amman (Jordanie), aux Britanniques.
en avril
Le gouvernement arménien du Seim déclare la guerre à la Turquie.
11 mai
Mustafa Kemal se voit attribuer la médaille de guerre ottomane.
du 24 au 26 mai
Bataille de Sardarapat [aujourd’hui Nor Armavir] : les forces arméniennes (9 000 hommes) ont remporté une victoire décisive en repoussant l’offensive de 10 000 et 13 000 soldats turcs (dont 1 500 à 3 000 cavaliers kurdes) à 40 km à l’ouest d’Erevan. Les vaincus déplorent la perte de 3 500 hommes, les vainqueurs quelques centaines.
28 mai
Proclamation de la République indépendante d'Arménie (9 000 km², capitale Erevan, en URSS).
4 juin
Traité de paix arméno-turc de Batoum.
3 juillet
Décès du sultan Mehmet V Rêchad, à l’âge de 74 ans. Son frère cadet Mehmet VI Vahîdeddîn (57 ans) lui succède.
8 juillet
Par un décret impérial, Mehmet VI reconduit Talât Pacha dans ses fonctions de grand vizir.
9 juillet
Depuis Karlsbad (Allemagne), Mustafa Kemal adresse au nouveau sultan une lettre de félicitations.
4 août
Au Pera Palace d’Istanbul, Mustafa Kemal s’entretient avec Ahmet Izzet Pacha, récemment nommé à une haute fonction auprès du sultan.
14 septembre
Les Alliés occupent Bakou.
18 septembre
Le général Edmund Allenby lance une grande offensive en Palestine.
22 septembre
Mustafa Kemal reçoit le titre d’aide de camp honoraire du sultan, en récompense de sa conduite sur le front palestinien.
23 septembre
Débâcle des troupes ottomanes en Palestine : les Britanniques ont pris Haïfa, Akko et Nazareth.
1er octobre
Lawrence d’Arabie pénètre dans Damas à la tête de ses cavaliers arabes.
8 octobre
Démission du Grand vizir Mehmet Talaat Pacha.
14 octobre
Le général Ahmed İzzet Pasha devient le nouveau Grand vizir.
24 octobre
Les Britanniques informent les Turcs qu’ils sont prêts à négocier et que l’amiral Arthur Calthorpe sera le chef de leur délégation. Le général Charles Towshend, fait prisonnier par les Ottomans en 1916, a accepté de servir d’intermédiaire.
25 octobre
Patriarche de Constantinople depuis 1913, Germain V se retire à l’âge de 83 ans.
30 octobre
Armistice de Moudros, dans l’île grecque de Lemnos, entre la Grande-Bretagne et la Turquie, signé à bord du cuirassé britannique Agamemnon : capitulation ottomane sans conditions.
en octobre
La Turquie reconnaît l'Arménie.
8 novembre
Ahmed İzzet Pasha n’est plus Grand Vizir.
13 novembre
Les troupes alliées entrent dans Istanbul, désertée par les dirigeants du CUP.
8 décembre
Le général français Franchet d’Esperey, commandant en chef des Alliés, fait son entrée solennelle dans Istanbul sur un cheval blanc, à l’instar de Mehmed le Conquérant en 1453.
11 décembre
Un bataillon français occupe la ville turque de Dörtyol, en Cilicie.
19 décembre
Début de la résistance turque contre l’occupation étrangère en Cilicie, à Hatay [Antioche] et Dörtyol.
21 décembre
Le sultan décide de fermer le Parlement à Istanbul.
en décembre
Les Turcs évacuent la Cilicie.
Mustafa Kemal commence à diriger son livre sur les batailles des Dardanelles.
dans l’année
Indépendance du Yémen.
1919
1er janvier
Les Anglais occupent Gaziantep (Aïntab, sud-est de la Turquie).
13 janvier
Tevfik Pacha forme son deuxième cabinet.
5 février
La censure, qui avait été supprimée le 24 juillet 1908, est rétablie.
22 février
Les Britanniques occupent la cité turque de Maras (Kahramanmaras, sud-est).
24 février
Tevfik Pacha forme son troisième cabinet.
4 mars
Damat Ferit forme son premier cabinet.
7 ou 24 mars
Les Britanniques occupent Urfa (sud-est de la Turquie).
28 mars
Les Italiens occupent le port d'Antalya.
13 avril
La ville de Kars est occupée par les Arméniens.
26 avril
Un bataillon italien fait son entrée dans Konya.
10 mai
Kâzim Karabekir est nommé commandant du 15e corps d’armée dont le quartier général se trouve à Erzurum.
11 mai
Les Italiens occupent la ville de Bodrum, ainsi que Fethiye et Marmaris.
15 mai
Avec l’aval des Alliés, 20 000 soldats grecs débarquent en Turquie et occupent Smyrne : 350 habitants turcs sont tués ou blessés. Les responsables seront punis par le commandant grec Aristides Stergiades.
16 mai
Le général Mustafa Kemal et son état-major quittent Istanbul à bord du vapeur Bandırma pour rejoindre Samsun.
L’armée italienne s’empare d’Adalia.
19 mai
Premier meeting à Istanbul de protestation contre l’occupation d’Izmir.
Mustafa Kemal débarque à Samsun, sur la mer Noire, et proclame sa volonté de regrouper autour de lui non seulement des forces militaires mais aussi des personnalités reconnues afin de sortir le pays de sa situation catastrophique.
23 mai
Grande manifestation à Istanbul, à l’Hippodrome.
30 mai
Cinquième meeting à Istanbul.
22 juin
Mustafa Kemal annonce officiellement ses intentions à Amasya et se démet de ses fonctions pour agir en toute liberté.
23 juillet
Au Congrès d’Erzurum, le général Mustafa Kemal prend la tête d’une rébellion contre le sultan.
5 août
Le général Mustafa Kemal (« Ataturk »), héros des Dardanelles, organise un soulèvement nationaliste contre le sultan ottoman et le gouvernement de Damad Ferid. Il prend la tête du mouvement nationaliste opposé aux exigences de l'Entente.
4 septembre
Congrès de Sivas jetant les bases de la République turque.
12 septembre
Mehmet VI donne son accord écrit à l’Angleterre pour que l’Empire ottoman soit placé sous mandat anglais.
21 septembre
L’Orient-Express reprend sa liaison régulière entre Paris et Istanbul.
30 octobre
Les Britanniques quittent Urfa mais sont remplacés par les soldats français.
27 décembre
Mustafa Kemal s’installe à Ankara.
fin d’année
Les élections voient le succès des nationalistes.
2 janvier
Bataille de Sarıkamış (à 55 km au sud-ouest de Kars) : l’artillerie russe a infligé de lourdes pertes aux forces ottomanes. Les commandants turcs sont contraints de signaler qu’elles sont désormais trop faibles pour pouvoir attaquer l’ennemi. Le ministre de la Guerre Enver Pacha est contraint de modifier ses plans, passant de l’offensive à la sécurisation des voies de retraite.
Le grand-duc Nicolas, commandant en chef des forces armées russes, lance un appel aux Britanniques pour aider la Russie à combattre l’Empire ottoman (préparant ainsi le terrain à la future campagne des Dardanelles).
3 janvier
La situation des forces ottomanes se tend dans le Caucase : les Turcs sont chassés vers la vallée de Choruk tandis que d’autres troupes ottomanes doivent attaquer la ligne de front russe pour soulager la pression exercée sur les positions turques devant Sarıkamış.
4 janvier
Inspectant la ligne de front de la bataille de Sarıkamış, le commandant ottoman Hafiz Hakki Pacha constate que les Turcs ne sont plus capables de défendre leurs positions. Il suggère au quartier général de donner l’ordre de se retirer complètement.
6 janvier
Les progrès russes à la bataille de Sarıkamış permettent de bombarder le quartier général de la 3e armée ottomane et de faire de nombreux prisonniers, parmi lesquels 108 officiers, dont 8 officiers supérieurs. Le commandant en chef turc de la campagne, Hafiz Hakki Pacha, a échappé à la capture. Il ordonne une retraite générale.
7 janvier
Les forces ottomanes bousculées à la bataille de Sarıkamış commencent à se retirer en direction d’Erzurum.
Homme d’affaire bolchevik travaillant comme agent allemand, Alexander Helphand rencontre à Constantinople l’ambassadeur d’Allemagne en Turquie pour lui faire part du projet de révolution en Russie.
11 janvier
Bousculées par l’armée russe à la bataille de Sarıkamış, les restes de la 3e armée ottomane atteignent Erzurum, pour découvrir que les renforts attendus n’arriveront pas après que des transports militaires turcs ont été coulés en mer Noire par un escadron naval russe.
En prévision d’une opération contre le canal de Suez, les 20 000 soldats de la 4e armée ottomane, commandée par le général allemand von Kressenstein, commencent à se rassembler dans le sud de la Palestine.
13 janvier
La Force britannique en Egypte reçoit des renseignements selon lesquels des colonnes ottomanes avancent le long de la côte du Sinaï en direction du canal de Suez.
15 janvier
Le Conseil de guerre britannique a approuvé les plans du premier Lord de l’Amirauté, Winston Churchill, pour un débarquement dans la péninsule turque de Gallipoli. Des troupes britanniques, australiennes et néo-zélandaises stationnées en Egypte seront utilisées pour ce nouveau front contre l’Empire ottoman.
Alors qu’il tente de forcer le détroit des Dardanelles, s’en avoir reçu l’ordre, le sous-marin français Saphir, commandé par le lieutenant de vaisseau, s’échoue sur un banc de sable au large de Çanakkale (Tchanak). Il est alors bombardé par les canons ottomans, ce qui contraint l’équipage à tenter de rejoindre à la nage la côte, distante de 1,5 km. 13 marins sur 27 évitent la noyade et de mourir de froid mais sont capturés par les Turcs.
17 janvier
Après 26 jours de combats, les Russes du général Vorontsov-Dachkov remportent une victoire sur les Turcs la bataille de Sarıkamış, à 55 km au sud-ouest de Kars. Les pertes sont lourdes dans les deux camps : 40 000 tués et 7 000 prisonniers côté russe, 30 000 morts et 20 000 prisonniers côté ottoman.
18 janvier
Les forces russes du général Nikolai Istomin ont repoussé les soldats ottomans du lieutenant-colonel allemand August Stange Bey qui s’étaient emparés le 27 décembre 1914 la ville frontalière d’Ardahan, dans l’oblast de Kars [aujourd’hui dans le nord-est de la Turquie]. Stange bat en retraite vers Ardanuch.
23 janvier
Un vol de reconnaissance français révèle aux Alliés une avancée turque vers le canal de Suez.
25 janvier
Dans le Sinaï, des troupes ottomanes sont aperçues s’avançant sur El Qantara.
26 janvier
En Egypte, les forces ottomanes commencent à attaquer El Qantara, une ville située sur le canal de Suez, au nord d’Ismaïlia. 6 000 autres soldats turcs ont été repérés plus à l’est.
27 janvier
Les forces britanniques perdent le contrôle de la route principale reliant El Qantara (canal de Suez) à El Arich (près de la frontière de la Palestine).
en janvier
Les 250 000 soldats arméniens servant dans l'armée turque sont désarmés ; beaucoup sont fusillés.
1er février
13 500 soldats ottomans attaquent les positions britanniques sur le canal de Suez.
Création du 57e régiment d’infanterie turc.
La médaille Osmanî de troisième grade est décernée à Mustafa Kemal.
2 février
Mustafa Kemal commence à mettre en place à Tekirdag la 19e division dont il a été nommé commandant.
du 3 au 4 février
L’armée indienne empêche les soldats turcs de franchir le canal de Suez. La 4e armée ottomane du général Djemal Pacha décide de se retirer en maintenant des troupes et des avant-postes fortifiés dans le Sinaï. Les forces de reconnaissances indiennes s’aventurent à l’est du canal, faisant plusieurs centaines de prisonniers. Cette première offensive ottomane sur le canal de Suez a coûté la vie à 32 hommes et fait 130 blessés dans l’armée britannique, tandis que les Turcs déplorent la perte de 1 500 hommes (dont environ 700 prisonniers).
5 février
Des avions britanniques ont bombardé des troupes ottomanes à l’est du canal de Suez.
10 février
La plupart des forces ottomanes ont quitté la zone du canal de Suez, à l’exception d’une troupe de 400 hommes.
19 février
La flotte britannique bombarde les fortifications turques de Gallipoli.
en février
Le gouvernement se décide à massacrer tous les Arméniens.
4 mars
La Russie dévoile ses prétentions territoriales sur les Dardanelles et Istanbul. La France et la Grande-Bretagne la soutiennent.
13 mars
Le Conseil supérieur de la Guerre britannique décide de reconnaître les prétentions russes sur Istanbul.
18 mars
Une grande flotte franco-britannique (18 cuirassés, plus de nombreux croiseurs et destroyers) commandée par les amiraux John de Robeck et Guépratte tente de forcer le détroit des Dardanelles. « Tragique folie » : les champs de mines entraînent la disparition de deux cuirassés anglais (HMS Irresistible et HMS Inflexible) et du français Bouvet (avec ses 600 marins). Plusieurs autres navires ont été endommagés. Les Alliés doivent battre en retraite. Churchill, premier Lord de l'Amirauté, rendu responsable de l'échec, est forcé de démissionner.
23 mars
Le gouvernement bulgare attribue à Mustafa Kemal le titre de commandeur de l’ordre de Saint-Alexandre.
en mars
Les Anglais et Français débarquent aux Dardanelles.
11 avril
En Mésopotamie, les Turcs lancent une contre-offensive en bombardant le poste de Qouna.
14 avril.
A Bassorah [sud de l’Irak], une sortie désespérée de la 6e division indienne commandée par le général Townshend réussit contre toute attente à culbuter les assaillants turcs (« miracle de Shaiba »). Sir John Nixon, nouveau général en chef, projette alors de remonter le cours du Tigre pour s'emparer de Amara, à 150 kilomètres plus au nord avec deux divisions d'infanterie et une brigade de cavalerie, soit 11 000 hommes.
20 avril
Révolte de Van qui instaure un gouvernement provisoire arménien ; président Aram Manouguian.
21 avril
Ordre du général britannique Ian Hamilton aux unités des Etats de l’Entente combattant dans les Dardanelles : « Il nous faut absolument débarquer sur les rivage que nos ennemis qualifient d’imprenables ».
24 avril
Le ministre de l’Intérieur Talaat Pacha ordonne l’interpellation de 200 à 400 notables arméniens de Constantinople. Cette décision marque le début du génocide arménien. Dans toutes les villes ottomanes (principalement Zeitoun, Van et Constantinople), les élites arméniennes sont arrêtées et exécutées. Puis, sous prétexte de déportation, des familles entières seront massacrés (1 500 000 Arméniens seront tués sur les 2 100 000 ; la plaque tournante de la « déportation » est Alep, en Syrie ; 300 000 Arméniens pourront se réfugier dans le Caucase, 40 000 gagnant l'Egypte, et 150 000 seulement éviteront la déportation : ceux de Constantinople et de Smyrne).
25 avril
A l'instigation de Winston Churchill, un corps expéditionnaire franco-britannique de douze bataillons (avec la participation d’unités néo-zélandaises et australiennes) débarque au cap Helles, à l’extrémité de la presqu'ile de Gallipoli, sous les ordres du général Aylmer Hunter-Weston. Les Alliés subissent de lourdes pertes.
Après les échecs d’autres bâtiments, le sous-marin australien HMAS AE2 est le premier bâtiment allié à franchir le détroit des Dardanelles et à pénétrer dans la mer de Marmara. Il a pour mission d’attaquer tout navire turc croisant dans la zone.
26 avril
Traité secret de Londres par lequel les Alliés (France, Royaume-Uni, Russie) promettent à l’Italie d’importantes positions dans les Balkans (Albanie) et en Asie mineure en cas de déclaration de guerre aux Puissances centrales.
En deux jours de combats, les Alliés ayant débarqués au cap Helles déplorent 6 500 morts et blessés, les Turcs 1 898 tués, blessés et prisonniers.
27 avril
Le gouvernement ottoman décrète le déplacement des populations arméniennes en Irak.
28 avril
Première bataille de Krithia. La première tentative des Franco-Britanniques (19 bataillons et 13 500 hommes sous les ordres du général Aylmer Hunter-Weston) pour avancer dans la presqu’île de Gallipoli est repoussée par 9 bataillons ottomans. Les Britanniques déplorent la perte de 2 000 hommes, les Français 1 001 et les Turcs 2 378.
30 avril
Gravement endommagé par le torpilleur Sultanhisar, le sous-marin australien HMAS AE2 est sabordé en mer de Marmara par son équipage sur l’ordre du commandant Stoker. Tous les marins sont faits prisonniers.
Le gouvernement décerne à Mustafa Kemal la médaille de guerre Imtiyaz en argent, en hommage à ses exploits militaires.
en avril
Traité de Londres qui promet à l’Italie d’importantes positions dans les Balkans (Albanie) et en Asie Mineure.
5 mai
Dans l’est de l’Asie Mineure, les Arméniens libèrent la ville de Van de l’occupation ottomane.
17 mai
La médaille du mérite en or est décernée à Mustafa Kemal en souvenir des combats à Ariburnu.
19 mai
Les Russes occupent Van.
Ce 19 mai 1915 est le jour le plus meurtrier de la guerre pour l’armée ottomane : environ 5 000 soldats ont été tués en une seule journée lors de la troisième attaque sur Anzac Cove, durant la bataille de Gallipoli (soit 2 % du total du nombre de morts turcs pour l’ensemble du conflit).
23 mai
Au Caire, le bulletin de renseignements britannique annonce l’ouverture du pont de chemin de fer allemand à Karkemish (Syrie).
27 mai
Le ministre de l’Intérieur Talat Pacha annonce une « loi provisoire sur la déportation des personnes suspectes » (qui servira pour l’extermination des Arméniens).
28 mai
Une loi spéciale autorise les déportations « pour des raisons de sécurité intérieure » de tous les groupes suspects (arméniens).
30 mai
Publication du décret général du ministre ottoman de l’Intérieur Talat Pacha ordonnant la déportation forcée des Arméniens d’Anatolie orientale vers les déserts irakiens et syriens.
2 juin
La Grande-Bretagne décide le blocus des côtes d’Asie Mineure.
4 juin
En Mésopotamie, la garnison turque d’Amara se rend au général britannique Townshend.
10 juin
Les troupes turques massacrent environ 25 000 Arméniens dans les gorges de Kemach, près d’Erzurum.
17 juin
Wagenheim, ambassadeur d’Allemagne auprès de la Sublime Porte, télégraphie à la Wilhelmstrasse, siège de la diplomatie du Reich, pour la prévenir du massacre des Arméniens par les Turcs. Plus de 300 000 Arméniens se sont réfugiés en Russie. Les Turcs les massacrent depuis trois ans.
30 juin
Dans les Dardanelles, le général Gouraud, chef du Corps expéditionnaire français, est grièvement blessé par un obus turc, dans la soirée, en allant visiter à l’ambulance les blessés de la journée ; le souffle le projette en l’air dans un figuier : il a un bras broyé, les jambes et le bassin brisé.
en juin
Début d'une résistance arménienne à Chabine, Djebel Moussa, Durfa.
31 juillet
Fin de l'occupation russe de Van.
6 août
Début de la bataille de Sari Bair, dernière tentative des forces alliées pour prendre le contrôle de la péninsule turque de Gallipoli : sous le commandement du général Ian Hamilton, des soldats britanniques, australiens et néo-zélandais ont débarqué dans la baie de Suvla, au nord d’Anzac, pour tenter de s’emparer de la crête de Sari Bair.
8 août
Le cuirassé ottoman pré-Dreadnought Barbaros Hayreddin est coulé en mer de Marmara, au large de Bolayir, par le sous-marin britannique HMS E11 : 21 officiers et 237 hommes d’équipage turcs sont tués. Lancé en 1891, ce navire avait été vendu par l’Allemagne à la marine turque en 1910.
10 août
Echec de l’attaque des forces franco-britannique face aux troupes de Mustafa Kemal dans les Dardanelles.
17 août
Le général britannique Hamilton informe Londres : « Nous avons en face de nous une armée turque bien commandée ». Par ailleurs, le commandant Charles Edmonds, pilote d’un hydravion Short 184 du RNAS basé sur le HMS Ben-my-Chree, coule à la torpille deux navires turcs de ravitaillement dans les Dardanelles.
21 août
Dans la péninsule de Gallipoli, la bataille de Sari Bair s’achève sur un échec pour les Alliés.
L’Italie déclare la guerre à l’Empire ottoman.
28 août
A Beyrouth, les Turcs pendent onze nationalistes arabes.
en août
Les Britanniques et Français rembarquent aux Dardanelles.
1er septembre
Protégés par plusieurs navires de la 3e escadre (dont le le cuirassé Jauréguiberry), 90 marins français ont débarqué sur l’île syrienne d’Arouad, près de Tartous, sans rencontrer de résistance (elle restera occupée pendant toute la guerre).
5 septembre
Dans le sud-est de l’Asie Mineure (province d’Hatay), au nord de la baie d’Antioche, les Arméniens assiégés depuis plus d’un mois par l’armée turque sur le mont Moïse [Musa Dagh] réussissent à attirer l’attention du croiseur français Guichen, avec un drap blanc marqué d’une croix rouge. Ils demandent à être évacués.
du 12 au 13 septembre
Assiégé depuis cinquante-trois jours par l’armée turque, à cours de vivres et de munitions, 4 080 Arméniens réfugiés sur le mont Moïse [Musa Dagh] sont évacués par la 3e escadre française (navires Foudre, D’Estrées, Guichen, Amiral-Charner et Desaix), commandée par le vice-amiral Dartige et mouillant au large des côtes syriennes. Ils sont ensuite acheminés vers Port-Saïd, en Egypte.
14 septembre
L’Allemagne, l’Autriche-Hongrie, l’Empire ottoman et la Bulgarie signent une alliance. Une convention secrète attribue la partie grecque et serbe de la Macédoine à la Bulgarie contre la promesse de son entrée en guerre.
22 septembre
La Bulgarie signe un traité avec la Turquie et décrète la mobilisation générale.
27 septembre
Au sud de Bagdad, les lignes turques sont prises d'assaut de deux côtés à la fois par les troupes britanniques du général Townshend et Kut-el-Amara tombe. Les Turcs y laissent 5 300 hommes et leur artillerie.
8 octobre
Les professeurs allemands de l'école allemande d'Alep dénoncent les massacres d'Arméniens, et soulignent l'incohérence qu'il y a entre leur mission civilisatrice et la non-intervention du gouvernement allemand.
24 octobre
Dans une lettre, sir Henry McMahon, haut-commissaire britannique au Caire, écrit que « la Grande-Bretagne est prête à reconnaître et soutenir l’indépendance des Arabes dans toutes les régions situées à l’intérieur des frontières définies par le chérif de La Mecque, à l’exception des districts de Mersine et d’Adana (aujourd’hui en Turquie) et des parties de la Syrie s’étendant à l’ouest des districts de Damas, Homs, Hama et Alep ».
en octobre
Fin de la résistance arménienne à Chabine, Djebel Moussa, Durfa.
5 novembre
Les Bulgares conquièrent le nœud ferroviaire de Nisch, qui assure la liaison Vienne-Istanbul.
du 22 au 23 novembre
L’armée ottomane (30 000 soldats) arrête les 13 000 soldats anglo-indiens du général Townshend à Ctésiphon, à trente kilomètres de Bagdad. Les Britanniques laissent 4 500 des leurs sur le champ de bataille et doivent faire retraite, poursuivis par le pacha Khalil.
3 décembre
Les quelques milliers de survivants de l’expédition du général Townshend se retranchent dans le bastion de Kut el-Amara.
7 décembre
Les troupes franco-britanniques engagent leur retrait des Dardanelles et gagnent Salonique.
20 décembre
Le ministère britannique de la Guerre annonce l’évacuation de 90 000 soldats de Gallipoli. L’opération a eu lieu de nuit et sans pertes.
dans l’année
Enver Pacha et des « Jeunes Turcs » « pan-touraniens » (pour la restauration de l'empire des Steppes) se détournent des Balkans et s'orientent vers l'Est du Caucase et l'Asie centrale.
Les Bulgares prennent Skopje aux Turcs.
1916
7 janvier
En Mésopotamie, l’armée de secours britannique à destination de Kut-el-Amarah, où est retranché le général Townshend, est défaite à Sheik Saad.
8 janvier
En évacuant Gallipoli, les troupes alliées subissent un échec important dans les Dardanelles. Bilan des opérations : 40 000 morts.
9 janvier
Les Ottomans emportent la bataille de Çanakkale : les dernières troupes britanniques sont évacuées.
14 janvier
Départ de Berlin du premier train express de la ligne des Balkans, de Berlin à Istanbul, en passant par Dresde, Prague, Vienne, Budapest, Belgrade et Sofia.
mi-janvier
L’armée de secours britannique d’Irak est de nouveau vaincue à Wadi.
16 ou 17 janvier
Début d’une grande offensive russe dans le Caucase contre les Turcs : occupation du territoire compris entre la rivière Çoruh et la frontière russe, avec la ville de Makriali [aujourd’hui Kemalpaşa].
du 17 au 20 janvier
Des destroyers russes ont écrasé un grand nombre de voiliers qui approvisionnaient l’armée turque du Lazistan, sur la côte sud-est de la mer Noire.
21 janvier
A Hanna, au bord du Tigre, une troisième et dernière défaite met fin à l’espoir pour les Anglais de secourir le général Townshend.
5 février
L’Armée russe du Caucase, commandée par le général Nikolaï Ioudenicht, lance la campagne visant à conquérir le port de Trébizonde, défendue par la 3e armée turque de Vehip Pacha : les tranchées ottomanes situées le long de la rivière Arhavi sont lourdement pilonnées.
6 février
Les Turcs évacuent leurs positions sur la rivière Arhavi, laissant 500 morts sur le terrain.
du 15 au 16 février
A nouveau lourdement attaquées à Vitze, les forces turques doivent se retirer derrière la rivière Buyuk-dere.
3 mars
Dans l’est de l’Asie Mineure (Kurdistan), la ville de Bitlis est prise par l’armée russe (1er bataillon arménien des Unités de volontaires arméniens).
du 4 au 5 mars
Le cuirassé Rostislav et les canonnières Kubanetz et Donetz participent à l’opération de débarquement russe à Atina [Pazar]. Les troupes turques qui défendaient la rivière Buyuk-dere doivent se retirer dans les montagnes.
du 6 au 7 mars
Nouveau débarquement russe sur la côte du Lazistan : faible résistance turque à Mapavri [Çayeli].
8 mars
Bataille de Dujaila : au sud-est de Bagdad (Irak), les forces ottomanes (8 500 fantassins, 1 500 cavaliers et 32 canons) sous les ordres de l’officier allemand Colmar von der Goltz ont repoussé avec succès une tentative de l’armée anglo-indienne du général Felton Aylmer (18 891 fantassins, 1 268 cavaliers et 68 canons) pour faire lever le siège de la ville de Kut. Les vaincus déplorent la perte de 3 500 à 4 000 hommes, les vainqueurs de 1 290.
L’armée russe occupe le port de Rize.
1er avril
Au quartier général de Diyarbakir (Anatolie orientale), Mustafa Kemal apprend sa nomination au grade de général.
nuit du 15 au 16 avril
La 3e armée turque, suivie par une partie de la population, se retire du port de Trébizonde.
16 avril
Les troupes russes du général Ioudenicht entrent dans Trébizonde. Pour la première fois depuis 1461, la ville autrefois byzantine se retrouve sous l’administration d’un pays orthodoxe.
19 avril
Commandant des 1re et 6e armées ottomanes, le maréchal prussien Colmar, baron von der Goltz, meurt du typhus à Bagdad, à l’âge de 73 ans (certaines rumeurs évoqueront un possible empoisonnement par ses officiers turcs).
26 avril
L'état-major britannique accepte que le général Townshend se rende en Mésopotamie avec pour prix de sa reddition honorable la somme considérable d'un million de livres sterling ! Le gouvernement turc refuse tout arrangement.
29 avril
Après cinq mois de siège, le général anglais Charles Townshend capitule sans condition à Kut-el-Amarah. 500 officiers et 12 000 soldats indiens sont faits prisonniers.
6 mai
Face au soulèvement populaire, le gouverneur ottoman Djemal Pacha fait pendre six nationalistes libanais, dont Said Akl (28 ans), à Beyrouth [aujourd’hui sur la place des Martyrs].
16 mai
Signature à Londres des accords Mark Sykes-François Georges Picot, négociés depuis des mois : accords secrets franco-britannique relatif au démembrement et au partage entre les alliés des provinces non turques de l'empire ottoman (Syrie, Palestine, etc.).
5 juin
En échange de la promesse britannique de l’indépendance arabe, le chérif de La Mecque Hussein déclenche la révolte contre les Turcs.
27 juillet
Envahissant le nord-est de l’Asie Mineure, les Russes prennent la ville d’Erzincan, à 200 km au sud de Trébizonde.
nuit du jeudi 3 au vendredi 4 août
Début en Egypte de la bataille de Romani : les divisions ottomanes de Refet Bey, appuyées par l’Asien-Korps allemand du général von Kressenstein et par un détachement d’artillerie austro-hongrois (en tout 16 000 hommes), attaquent les positions britanniques défendues par 14 000 soldats, sous les ordres d’Archibald Murray, au nord-est du canal de Suez, au nord-ouest de Bir Qatia, près de la côte méditerranée de la baie de Tina.
vendredi 4 août
Les combats se poursuivent à Romani sous une chaleur accablante.
samedi 5 août
Fin de la bataille de Romani : repoussées par les Britanniques, les forces germano-ottomanes doivent se replier vers Bir Qatia. Après deux jours d’affrontements, les vaincus déplorent 9 200 hommes perdus, dont 4 000 prisonniers, et les vainqueurs 1 130.
10 août
Le gouverneur de la province d’Erzurum, Hassan Tahsin, est transféré en Syrie. Durant son mandat, il avait tenté en vain de protéger les Arméniens.
1er septembre
Prince couronné de l’Empire ottoman, Sehzade Yusuf Izzeddin Effendi, fils du sultan Abdul Aziz, se suicide. Considéré comme un réformateur, l’héritier désigné de Mehmed V avait 58 ans (à l’époque, on soupçonne un meurtre commis sur ordre du puissant ministre de la Guerre, Enver Pacha, avec lequel le prince était en conflit).
22 septembre
En Arabie, la ville de Taif capitule devant Abdullah, fils du chérif de la Mecque.
6 octobre
Début d’une série d’escarmouches dans le Hedjaz (ouest de l’Arabie) entre les troupes turques et arabes.
30 octobre
Le chérif de La Mecque Hussein est proclamé roi des pays arabes.
19 novembre
Le Britannique Lawrence « d’Arabie » est nommé agent de liaison temporaire à Yambo, une ville au nord-ouest de La Mecque.
2 décembre
En Arabie, les Turcs reprennent la plantation à Nakhl Moubarak, près de Yambo, à cause de la désorganisation des troupes arabes de Faysal, qui doit battre en retraite sur Yambo.
3 décembre
A Silvan, Mustafa Kemal commence à rédiger un rapport à partir des documents et notes liés aux combats des Dardanelles.
13 décembre
Dans le sud de la Mésopotamie, un second corps expéditionnaire britannique, commandé par le général Maude, quitte Bassorah à direction de Bagdad. 50 000 hommes la composent.
1917
1er janvier
Le gouvernement ottoman met un point final à la question arménienne en dénonçant le traité de Berlin et son article 61, puisque le peuple arménien a cessé d'exister.
Création à Istanbul du Darülelhan (« Maison des mélodies »), une académie de quatre ans axée principalement sur la musique turque [aujourd’hui Conservatoire d’Etat de l’Université d’Istanbul].
11 janvier
Cargo britannique transformé en transporteur d’avions, le HMS Ben-my-Chree est coulé par l’artillerie turque alors qu’il se trouve à l’ancre aux abords de l’île de Kastellorizo, dans le Dodécanèse. Cinq marins sont blessés.
22 janvier
Le président des Etats-Unis, Woodrow Wilson, a lancé un appel aux différents Etats européens en guerre pour accepter une « Paix sans victoire ».
4 février
Au pouvoir depuis 1913, Saïd Halim Pacha quitte ses fonctions de Grand Vizir.
14 février
Considéré comme l’un des principaux responsables du génocide arménien, le ministre de l’Intérieur Mehmet Talaat Pacha devient le nouveau Grand Vizir.
24 février
Après une lente progression dans le sud de la Mésopotamie, les 50 000 soldats britanniques du général Maude repoussent 12 000 Turcs.
5 mars
L’armée du général Maude arrive aux portes de Bagdad, où elle bat une deuxième armée turque. Une partie des troupes traverse le Tigre pour attaquer la ville par l'ouest. Les Turcs ne se soucient pas de les affronter et évacuent la ville.
11 mars
La 13e division britannique arrache Bagdad aux Ottomans après deux jours de combats.
Sur le front du Hedjaz, les Turcs se sont résolus à évacuer Médine après avoir perdu La Mecque, tombée aux mains des armées bédouines.
18 mars
Bakouba tombe à son tour aux mains des Britanniques en Mésopotamie.
19 mars
Les Britanniques entrent dans Fallouja.
26 mars
L’offensive britannique au Sinaï est stoppée à la bataille de Gaza. Les 31 000 soldats du général Archibald Murray (Britanniques, Australiens et Néo-Zélandais) ont été battus dans le sud-ouest de la Palestine par les 19 000 soldats ottomans sous les ordres du général allemand Friedrich Kress von Kressenstein. Les vaincus déplorent 523 morts, 2 932 blessés et 512 disparus, les vainqueurs 300 tués, 750 blessés et 650 disparus.
24 juin
Le général Mustafa Kemal participe à Alep à la réunion des commandants turcs présidée par Enver Pacha où l’on discute de la création du groupe d’armées Foudre.
28 juin
Le nouveau gouvernement grec déclare la guerre à l'Allemagne.
2 juillet
La Grèce déclare la guerre à la Turquie, l'Autriche et la Bulgarie.
6 juillet
Les troupes arabes menées par le capitaine britannique Thomas Edward Lawrence (« Lawrence d’Arabie ») et par Aouda Abou Tayi, chef de la tribu bédouine des Howeitat, enlèvent aux Turcs le port d’Aqaba [aujourd’hui en Jordanie].
9 septembre
Le gouvernement austro-hongrois décerne une médaille au général Mustafa Kemal.
23 septembre
Une médaille en or est décernée à Mustafa Kemal pour ses services sur le front de l’Est.
du 19 au 24 octobre
L’amiral russe Nemitz coule plusieurs navires turcs en mer Noire.
2 novembre
« Déclaration Balfour » : les Anglais promettent aux Juifs la création d’un foyer national en Palestine.
28 novembre
Après avoir rendu publics les accords secrets entre l’Entente et le gouvernement tsariste concernant le sort de Constantinople et celui de la Sarre, les soviets demandent l’ouverture immédiate de négociations d’armistice aux forces belligérantes.
9 décembre
Jérusalem, qui était aux mains des Turcs, est prise par les Britanniques du général Allenby.
18 décembre
La 3e armée ottomane et le Comité spécial de Transcaucasie signent l’armistice d’Erzincan, mettant fin au conflit entre l’Empire ottoman et la Russie bolchévique. L’accord prévoit le retrait russe de Perse et du Caucase.
19 décembre
Dans l’ouest de l’Allemagne, le Kaiser Guillaume II et les généraux Hindenburg et Ludendorff rencontrent l’officier turc Mustafa Kemal Atatürk au Kurhaus de Kreuznach [Bad Kreuznach, en Rhénanie-Palatinat).
dans l’année
Ataturk est promu général.
1918
10 février
Décès à Istanbul de l’ancien sultan (1876-1909) Abdulhamid II, à l’âge de 76 ans.
16 février
La bibliothèque de Bagdad est incendiée par les Turcs. 20 000 livres sont détruits.
19 février
A Berlin, l’empereur allemand Guillaume II décerne au général Mustafa Kemal le Cordon de Prusse de première catégorie.
22 février
Recul des Turcs au Moyen-Orient : les Britanniques du général Allenby se sont emparés de Jéricho, en Palestine.
25 février
Le général von Falkenhayn, commandant du groupe d’armées Foudre, est remplacé par le général von Sanders.
en février
Reprise des hostilités arméno-turques.
28 mars
A Istanbul, le journaliste Rusen Esref vient discuter une troisième fois en une semaine avec Mustafa Kemal en vue de publier dans sa revue l’« Entretien avec Mustafa Kemal, commandant à Ansfartalar ».
2 avril
L’armée turque reprend Salt, au nord-ouest d’Amman (Jordanie), aux Britanniques.
en avril
Le gouvernement arménien du Seim déclare la guerre à la Turquie.
11 mai
Mustafa Kemal se voit attribuer la médaille de guerre ottomane.
du 24 au 26 mai
Bataille de Sardarapat [aujourd’hui Nor Armavir] : les forces arméniennes (9 000 hommes) ont remporté une victoire décisive en repoussant l’offensive de 10 000 et 13 000 soldats turcs (dont 1 500 à 3 000 cavaliers kurdes) à 40 km à l’ouest d’Erevan. Les vaincus déplorent la perte de 3 500 hommes, les vainqueurs quelques centaines.
28 mai
Proclamation de la République indépendante d'Arménie (9 000 km², capitale Erevan, en URSS).
4 juin
Traité de paix arméno-turc de Batoum.
3 juillet
Décès du sultan Mehmet V Rêchad, à l’âge de 74 ans. Son frère cadet Mehmet VI Vahîdeddîn (57 ans) lui succède.
8 juillet
Par un décret impérial, Mehmet VI reconduit Talât Pacha dans ses fonctions de grand vizir.
9 juillet
Depuis Karlsbad (Allemagne), Mustafa Kemal adresse au nouveau sultan une lettre de félicitations.
4 août
Au Pera Palace d’Istanbul, Mustafa Kemal s’entretient avec Ahmet Izzet Pacha, récemment nommé à une haute fonction auprès du sultan.
14 septembre
Les Alliés occupent Bakou.
18 septembre
Le général Edmund Allenby lance une grande offensive en Palestine.
22 septembre
Mustafa Kemal reçoit le titre d’aide de camp honoraire du sultan, en récompense de sa conduite sur le front palestinien.
23 septembre
Débâcle des troupes ottomanes en Palestine : les Britanniques ont pris Haïfa, Akko et Nazareth.
1er octobre
Lawrence d’Arabie pénètre dans Damas à la tête de ses cavaliers arabes.
8 octobre
Démission du Grand vizir Mehmet Talaat Pacha.
14 octobre
Le général Ahmed İzzet Pasha devient le nouveau Grand vizir.
24 octobre
Les Britanniques informent les Turcs qu’ils sont prêts à négocier et que l’amiral Arthur Calthorpe sera le chef de leur délégation. Le général Charles Towshend, fait prisonnier par les Ottomans en 1916, a accepté de servir d’intermédiaire.
25 octobre
Patriarche de Constantinople depuis 1913, Germain V se retire à l’âge de 83 ans.
30 octobre
Armistice de Moudros, dans l’île grecque de Lemnos, entre la Grande-Bretagne et la Turquie, signé à bord du cuirassé britannique Agamemnon : capitulation ottomane sans conditions.
en octobre
La Turquie reconnaît l'Arménie.
8 novembre
Ahmed İzzet Pasha n’est plus Grand Vizir.
13 novembre
Les troupes alliées entrent dans Istanbul, désertée par les dirigeants du CUP.
8 décembre
Le général français Franchet d’Esperey, commandant en chef des Alliés, fait son entrée solennelle dans Istanbul sur un cheval blanc, à l’instar de Mehmed le Conquérant en 1453.
11 décembre
Un bataillon français occupe la ville turque de Dörtyol, en Cilicie.
19 décembre
Début de la résistance turque contre l’occupation étrangère en Cilicie, à Hatay [Antioche] et Dörtyol.
21 décembre
Le sultan décide de fermer le Parlement à Istanbul.
en décembre
Les Turcs évacuent la Cilicie.
Mustafa Kemal commence à diriger son livre sur les batailles des Dardanelles.
dans l’année
Indépendance du Yémen.
1919
1er janvier
Les Anglais occupent Gaziantep (Aïntab, sud-est de la Turquie).
13 janvier
Tevfik Pacha forme son deuxième cabinet.
5 février
La censure, qui avait été supprimée le 24 juillet 1908, est rétablie.
22 février
Les Britanniques occupent la cité turque de Maras (Kahramanmaras, sud-est).
24 février
Tevfik Pacha forme son troisième cabinet.
4 mars
Damat Ferit forme son premier cabinet.
7 ou 24 mars
Les Britanniques occupent Urfa (sud-est de la Turquie).
28 mars
Les Italiens occupent le port d'Antalya.
13 avril
La ville de Kars est occupée par les Arméniens.
26 avril
Un bataillon italien fait son entrée dans Konya.
10 mai
Kâzim Karabekir est nommé commandant du 15e corps d’armée dont le quartier général se trouve à Erzurum.
11 mai
Les Italiens occupent la ville de Bodrum, ainsi que Fethiye et Marmaris.
15 mai
Avec l’aval des Alliés, 20 000 soldats grecs débarquent en Turquie et occupent Smyrne : 350 habitants turcs sont tués ou blessés. Les responsables seront punis par le commandant grec Aristides Stergiades.
16 mai
Le général Mustafa Kemal et son état-major quittent Istanbul à bord du vapeur Bandırma pour rejoindre Samsun.
L’armée italienne s’empare d’Adalia.
19 mai
Premier meeting à Istanbul de protestation contre l’occupation d’Izmir.
Mustafa Kemal débarque à Samsun, sur la mer Noire, et proclame sa volonté de regrouper autour de lui non seulement des forces militaires mais aussi des personnalités reconnues afin de sortir le pays de sa situation catastrophique.
23 mai
Grande manifestation à Istanbul, à l’Hippodrome.
30 mai
Cinquième meeting à Istanbul.
22 juin
Mustafa Kemal annonce officiellement ses intentions à Amasya et se démet de ses fonctions pour agir en toute liberté.
23 juillet
Au Congrès d’Erzurum, le général Mustafa Kemal prend la tête d’une rébellion contre le sultan.
5 août
Le général Mustafa Kemal (« Ataturk »), héros des Dardanelles, organise un soulèvement nationaliste contre le sultan ottoman et le gouvernement de Damad Ferid. Il prend la tête du mouvement nationaliste opposé aux exigences de l'Entente.
4 septembre
Congrès de Sivas jetant les bases de la République turque.
12 septembre
Mehmet VI donne son accord écrit à l’Angleterre pour que l’Empire ottoman soit placé sous mandat anglais.
21 septembre
L’Orient-Express reprend sa liaison régulière entre Paris et Istanbul.
30 octobre
Les Britanniques quittent Urfa mais sont remplacés par les soldats français.
27 décembre
Mustafa Kemal s’installe à Ankara.
fin d’année
Les élections voient le succès des nationalistes.