1800
20 mars
Bataille d’Héliopolis : le corps expéditionnaire français en Egypte (entre 11 000 et 12 000 hommes commandés par le général Kléber) bat les 40 000 à 45 000 Ottomans de Nassif Pacha au nord-est du Caire. Les vaincus déplorent 8 000 à 9 000 tués, blessés et prisonniers, les vainqueurs seulement 600 morts ou blessés. Le campement ottoman est pillé. Suite à cette défaite, et malgré les demandes anglaises, le grand vizir Youssouf Pacha décide d’évacuer l’Egypte tandis que Mourad Bey se retire dans le désert.
2 avril
Traité de Constantinople : la Russie et l’Empire ottoman s’accordent pour former la « République fédérative des Sept-Îles » en Grèce (Corfou, Paxos, Leucade, Céphalonie, Ithaque, Zakynthos et Cythère). Le tsar Alexandre Ier devient le protecteur officiel de la jeune république, tandis que le sultan Selim III en obtient la suzeraineté nominale en échange d’un tribut de 75 000 piastres à verser tous les trois ans. En raison de leur importance stratégique, la Russie envoie un corps d'occupation dans les îles qui s'installe à Leucade, mais les canons dits « de terre » restent sous la responsabilité d'un fonctionnaire turc désigné spécifiquement par le Divan. L’exécutif est constitué par un Sénat de douze membres disséminés entre Corfou, Zante et Céphalonie, tandis qu’un prince-président, élu par le Sénat représente l’autorité suprême. La magistrature est aux mains de la noblesse, ainsi que tous les autres postes clés. Le clergé n’exerce qu’une autorité morale sur le pays. Le grec est désormais reconnu comme langue administrative, à la place de l’italien, de même que la religion dominante est l’orthodoxie et non plus le catholicisme.
29 décembre
Près de deux mois après son départ de Gibraltar pour l’Egypte, la flotte de l’amiral Keith mouille dans le golfe turc de Macri, près de Rhodes.
1801
31 mars
Une armée turque arrive à El-Arich, à l’est de Port-Saïd, pour prêter main forte aux Anglais contre les Français en Egypte.
19 avril
Les Anglo-Turcs prennent Rosette (Egypte).
27 juin
Le général français Belliard capitule au Caire.
6 juillet
Ambassadeur britannique à Constantinople, Lord Elgin obtient le droit de prélever les frises de l’Acropole d’Athènes et de les transférer en Angleterre.
2 septembre
A Alexandrie, signature d’une capitulation honorable des 10 000 français du général baron Jacques Menou devant les Anglais de Hutchinson. Autorisation du rapatriement en France de l'armée française par la flotte anglaise dès septembre. L’Egypte revient à l’Empire ottoman.
9 octobre
La France et l’Empire ottoman signent à Paris un traité mettant fin aux hostilités. Les Français reconnaissent aux Turcs la possession de l’Egypte ainsi que la suzeraineté sur les îles Ioniennes.
dans l’année
Constantin Ypsilanti n'est plus hospodar de Moldavie.
S’étant rendus quasi indépendants, les janissaires du pachalik de Belgrade tuent le pacha Hadji Mustafa et multiplient les exactions.
1802
25 mars
Paix d’Amiens : Traité conclu à la suite des préliminaires de Londres (1er octobre 1801) entre l’Angleterre, la France, l’Espagne et la Hollande. L’Angleterre restitue à la France et à ses alliées toutes leurs colonies, excepté Ceylan et la Trinité ; elle rend Malte aux chevaliers de Saint-Jean. L’Egypte est évacuée par les deux adversaires et rendue à la suzeraineté de l’Empire ottoman. La France garde ses conquêtes de la Révolution, sauf Rome, Naples et le Portugal. Les îles Ioniennes sont reconnues indépendantes.
26 juin
Un traité met fin à l’état de guerre entre la France et l’Empire ottoman.
23 septembre
Le général Brune est nommé ambassadeur de France à Constantinople.
dans l’année
Constantin Ypsilanti devient hospodar de Valachie.
Thomas Bruce, 7e comte d’Elgin, n’est plus ambassadeur de Grande-Bretagne à Constantinople.
1803
Fin de la résistance de la ville grecque de Souli (assiégée depuis onze ans).
de 1803 à 1804
Le général Brune est ambassadeur de France à Constantinople.
1804
14 février
Insurrection en Serbie contre les janissaires turcs en Choumadiya, dirigé par un marchand de porcs Djordje Petrovic, dénommé Kara-Djorje/Karageorges (« Georges le Noir »). Les janissaires massacrent 70 notables serbes. Karageorges parvient à se réfugier dans la forêt.
1805
17 mai
Accédant à la demande de personnalités égyptiennes menées par des oulémas, les Ottomans acceptent de remplacer le wali (vice-roi) d’Egypte Ahmed Khurshid Pacha par Méhémet-Ali.
9 juillet
Le sultan confirme le pouvoir de Méhémet-Ali sur l’Egypte.
1806
2 mai
Le général Sébastiani est nommé ambassadeur de France à Constantinople, auprès de la Sublime Porte, afin de rompre l’alliance de la Turquie avec la Russie et l’Angleterre.
13 au 15 août
Bataille de la montagne de Mišar. Les rebelles serbes menés par Karageorges et Jakov Nenadović (7 000 fantassins, 2 cavaliers, 5 canons) remportent une importante victoire sur l’armée ottomane de Sulejman Pacha Skopljak, Mehmed-beg Kulenović et Sinan Pacha Sijerčić (40 000 soldats turcs et janissaires bosniaques et albanais, plus des officiers d’artillerie français) près de Šabac, à l’ouest de Belgrade. Les vaincus déplorent plus de 6 000 tués (dont le général bosniaque Sijerčić), les vainqueurs environ 500.
23 septembre
Grégoire V (60 ans) redevient patriarche de Constantinople, une fonction qu’il avait déjà occupée de 1797 à 1798.
12 décembre
Karageorges s’empare de Belgrade.
en décembre
Début d’une démonstration de la flotte anglaise devant Istanbul.
dans l’année
Constantin Ypsilanti n'est plus hospodar de Valachie.
1807
19 février
Chargée de soutenir l’effort de guerre russe contre les Ottomans, une flotte britannique franchit le détroit des Dardanelles.
en février
Fin de la démonstration anglaise devant Istanbul. L’ambassadeur de France Horace Sébastiani a pris une part active à la défense de la ville. Les Anglais ont perdu deux corvettes et 700 hommes.
22 avril
Les Turcs repoussent les Anglais à Rosette (Egypte).
29 mai
Les janissaires se révoltent contre les officiers de la nouvelle armée. Exaltés par l’afflux de tous les mécontents, les rebelles réclament l’abolition des réformes et la déposition du sultan. Sélîm III (46 ans) s’incline. Il est déposé et remplacé par son cousin Mustafa IV (28 ans). Celui-ci se plie aux exigences des milieux conservateurs et réactionnaires : abolition de toutes les innovations introduites par son prédécesseur (Nizami Cedit). Les anciennes lois et institutions sont remises à l’honneur.
en juin
Le général Sébastiani n’est plus ambassadeur de France en Turquie.
du 1er au 2 juillet
Bataille navale du mont Athos : l’escadre russe de l’amiral Dmitri Sénavine (10 navires de ligne) a détruit la flotte ottomane de Seydi Ali Pacha (10 navires de ligne, 5 frégates, 3 sloops et deux bricks) entre le mont Athos et l’île de Lemnos. Les Turcs déplorent la perte de 3 navires de ligne, 3 frégates et 2 sloops, les Russes 78 morts et 172 blessés.
7 juillet
Signature du traité de Tilsit [Sovetsk] entre la France et la Russie : la France abandonne son allié turc et s’installe dans les provinces illyriennes.
dans l’année
L'ancien hospodar de Valachie Alexandre Ypsilanti est exécuté à Constantinople en raison de ses sympathies pour les nationalistes grecs.
1808
?
Les réformateurs font appel à l’homme fort du moment le général Mustafa Bayraktar, alors maître de la Bulgarie orientale et de la Thrace, dont l’objectif est de remettre sur le trône Sélim III.
28 juillet
Mustafa IV fait mettre à mort son cousin Sélim III, déposé l’année précédente. Il avait 46 ans. Mais le jour même, arrivé dans la capitale ottomane, Mustafa Bayraktar parvient à faire déposer Mustafa IV et à faire accéder au sultanat son demi-frère le prince Mahmûd (23 ans), qui était parvenu à fuir la fureur meurtrière de son aîné. Mahmûd II met en route un vaste programme de réformes.
10 septembre
Grégoire V n’est plus patriarche de Constantinople.
7 octobre
Malgré la défection de plusieurs notables stambouliotes importants, est signé un accord (sened-i ittifâk) qui doit servir de base à une Constitution de l’Etat. Il ne sera jamais entériné.
nuit du 15 au 16 novembre
Mustafa IV est mis à mort. Il avait 29 ans.
fin d’année
Une révolte des janissaires entraîne la mort du grand vizir Mustafa Bayraktar.
Révolte des Serbes contre le gouvernement ottoman.
1809
5 janvier
Signature à Canak du traité secret des Dardanelles entre le Royaume-Uni et l’Empire Ottoman : fin de la guerre anglo-turque. La Porte rétablit les privilèges commerciaux britanniques et Londres promet de respecter l’intégrité de l’Empire ottoman contre les menaces françaises (avec sa propre flotte et en fournissant des armes à Constantinople). Le document, signé côté anglais par l’ambassadeur Robert Adair, affirme également le principe qu’aucun navire de guerre non turc ne peut pénétrer dans les Détroits.
27 avril
16 000 soldats serbes, commandés par Miloje Petrović mettent le siège devant Niš.
31 mai
31 mai
A sept kilomètres au nord-est de Niš, entre 10 0000 et 20 000 soldats turcs attaquent la tranchée du mont Čegar, défendue par les 8 000 à 10 000 derniers révolutionnaires serbes du voïvode Stevan Sindelic. Sur le point d’être vaincu, ce dernier fait exploser ses réserves de poudre, emportant dans la mort un grand nombre d’assaillants et de rebelles. Dans les deux camps, les pertes sont estimées entre 1 000 et 3 000 tués mais les Ottomans ont mâté le soulèvement serbe.
1810
3 mai
Voulant accomplir l’acte du héros de la mythologie grecque Léandre, lord George Byron et le lieutenant Ekenhead traversent à la nage dans l’Empire ottoman le détroit des Dardanelles (Hellespont), entre les sites des villes antiques d’Abydos et Sestos.
en juillet
Menés par les Ruwala, les wahhabites d’Arabie envahissent la province du Hauran, dans le sud de la Syrie : aidé par le pacha d’Acre et l’émir Bachir du Liban, le pacha de Damas les repousse vers la péninsule arabique.
1811
1er mars
Informé des projets des Mamelouks, le vice-roi Méhémet Ali, gouverneur d’Egypte pour la Sublime Porte, fait massacrer sous ses yeux, par trahison, 470 de leurs chefs et brise définitivement leur puissance (leur ancien chef Ibrahim Bey se réfugie au Soudan).
dans l'année
Le sultan turc demande à Méhémet-Ali, gouverneur d'Egypte, de lutter contre le wahhabisme saoudien.
1812
28 mai
Traité de Bucarest conclu entre la Russie (maréchal Koutouzov) et l’Empire ottoman : les Turcs abandonnent l'alliance avec Napoléon Ier. Par ailleurs, la Russie obtient la Bessarabie - l’Empire ottoman gardant la Moldavie - et la promesse d'un statut libéral pour la Serbie. En échange, la Russie cesse de soutenir les insurgés serbes.
5 juillet
Ratification du traité de Bucarest.
1813
début d’année
Bataille de Djeddah, sur la côte occidentale de l’Arabie : les 25 000 Ottomans de Tusun Pacha les 2 000 wahhabites de Saud al-Keeber. 60 Turcs et 800 Arabes sont tués.
4 mars
Cyrille VI (44 ans) devient patriarche de Constantinople.
1815
23 avril
Nouvelle insurrection serbe contre les Turcs, dirigée à Takovo par un autre marchand de porcs, Miloš Obrenović, rival de Karageorges (auteur de la mort de son demi-frère).
en décembre
Miloš Obrenović est reconnu prince de Serbie par le sultan Mahmud II. La Serbie accède à une certaine autonomie.
1817
6 novembre
Après des négociations, Miloš Obrenović (37 ans) se fait reconnaître prince de Serbie et obtient une large autonomie de la Serbie (port d'armes, impôts, justice) comprenant quatre « nahiya » (districts), tout en reconnaissant la suzeraineté Ottomane.
1818
en avril
Le mouvement national grec « Hétairie » transport son quartier général de France à Constantinople.
3 décembre
Cyrille VI n’est plus patriarche de Constantinople.
14 décembre
Grégoire V (74 ans) devient patriarche de Constantinople pour la troisième fois.
dans l’année
Le gouverneur de l’Egypte, Méhémet-Ali s’empare de la capitale des Saoudiens, Darïya, qui est rasée. Abdallah Ibn Saoud est expédié à Constantinople, où il est exposé enchaîné pendant trois jours avant d’être décapité, son corps étant jeté aux chiens. Un petit-fils d’Al-Wahhab est contraint d’écouter de la musique - abomination selon la doctrine wahhabite - et est tué à son tour. Les tombeaux et le mausolée de Médine sont restaurés.
1819
23 octobre
Insurrection populaire à Alep (Syrie), provoqué par le rejet du gouverneur nommé par la Porte Khûrchîd Pacha et la crise économique. La résistance est conduite par un conseil de notables présidé par Agha Khûdja.
dans l’année
Le gouverneur de Ioannina (Epire, en Grèce), Ali Pacha, est révoquée. Il proclame son indépendance, appelle aux armes les volontaires grecs et s'enferme dans Ioannina.
1820
1er février
Après 101 jours de résistance, Alep est reprise par les Ottomans.
en avril
Offensive ottomane contre le pacha de Janina (Ioannina), en Epire.
en octobre
Guerre entre l’empire ottoman et la Perse : le chah marche jusqu’aux portes de Bagdad.
Sur ordre de la Porte (Constantinople), l’Egyptien Méhémet Ali organise une mission au Soudan dirigée par son fils Ismaïl qui soumet la région de Kordofan.
1821
en janvier
Alexandre Ypsilantis, leader de la Philiki Etairia, proclame le soulèvement contre les Turcs à partir des principautés danubiennes (Valachie et Moldavie). Le prince de Moldavie, Michel Sutsu, et le sluger Tudor Vladimirescu se rallient : l’hospodar de Valachie, malade, quitte Bucarest et un « Comité de gouvernement » est constitué par les boyards favorables à l’insurrection.
4 février
Tudor Vladimirescu gagne l’Olténie [sud-ouest de l’actuelle Roumanie], d’où il lance un appel à la révolte contre les « boyards tyrans », la proclamation de Padeş. Il est rejoint par de nombreux paysans roumains, les pandours.
22 février
Affirmant disposer du « soutien d’une grande puissance », Alexander Ypsilantis, accompagné d’officiers grecs ayant servi dans l’armée russe, traverse le Prut à Sculani et pénètre dans les Principautés danubiennes de l’Empire ottoman.
6 mars
Venant de Bessarabie, Alexandre Ypsilanti entre à Iasi (Moldavie) et appelle à la révolte les Grecs de Morée et d’Epire, les Serbes, les Bulgares, et annonce l’intervention imminente des armées du tsar.
? mars
Vladimirescu marche sur Bucarest avec 8 000 hommes et trois canons tandis que l’armée hetairiste, composée de Grecs, de Bulgares, de Serbes et de Monténégrins entre en Valachie à partir de Galatz. Le tsar condamne comme « révolutionnaire » l’action d’Ypsilanti. Le départ du consul général russe Pini ajoute à la confusion.
21 mars
Tudor Vladimirescu entre dans Bucarest abandonnée par ses habitants. Il tente de négocier avec les boyards tout en rassurant Constantinople.
L’archevêque Germanos plante sur les murs de Calavitra, en Achaïe, le drapeau de l’indépendance grecque.
26 mars
Première ville grecque libérée du joug ottoman : les rebelles s’emparent du port d’Aigion, dans le nord du Péloponnèse.
4 avril
Les forces révolutionnaires grecques du général Kolokotronis s’emparent de la ville de Kalamata, dans le sud du Péloponnèse.
6 avril
La proclamation de l'indépendance grecque est lancée par le Comité dirigée par l'évêque de Patras, dans le Péloponnèse. Les Turcs sont progressivement amenés à s'enfermer dans les villes ou dans les forteresses.
19 avril
Fils d’un ancien prince de Valachie, le Phanariote Michel Hangerli est décapité à Constantinople. Il avait été drogman de la Flotte ottomane de 1808 à 1811.
21 avril
Benderli Ali Pacha arrive à Constantinople où il devient le nouveau grand vizir du sultan Mahmoud II.
22 avril
Le vieux patriarche de Constantinople Grégoire V est pendu à la porte du Patriarcat en représailles contre le soulèvement grec (qu’il avait pourtant désapprouvé). Il avait 75 ans.
30 avril
Benderli Ali Pacha ne sera resté grand-vizir que neuf jours (il sera exécuté dans l’année sur ordre du sultan).
en avril
Patras est ravagé par les Turcs.
Le tsar russe désavoue Ypsilanti et le mouvement révolutionnaire.
4 ou 5 mai
Bataille d’Alamana : près des Thermopyles, les 9 000 Turcs d’Omer Vryonis battent les 1 500 Grecs d’Athanasios Diakos et Dimitrios Panourgias autour d’un pont sur le fleuve Alamana [aujourd’hui Spercheios]. 200 Grecs sont tués et Diakos, blessé, est fait prisonnier. Vryonis peut franchir les Thermopyles.
6 mai
Alors qu’on le transportait à Lamia, le révolutionnaire Athanasios Diakos est empalé et brûlé. Il avait trente-trois ans.
8 mai
Bataille du khan de Gravia : dans le nord de la Phocide, l’armée ottomane du général Omer Vrioni (forte de 8 000 à 12 000 soldats) qui se dirigeait vers le Péloponnèse se retrouve bloquée par 120 rebelles grecs retranchés dans l’auberge de Gravia sous les ordres d’Odysseas Androutsos. Malgré leur grosse supériorité numérique, les Turcs subissent de lourdes pertes (300 morts et 600 blessés) et doivent contourner l’obstacle. Les Grecs ne déplorent que 6 tués.
13 mai
Les troupes du Sultan entrent en Valachie puis en Moldavie.
23 mai
Emmanouel Pappas fait débarquer 4 000 combattants macédoniens dans la presqu’île de Chalcidique. Rapidement, la révolte contamine plusieurs villes de Macédoine (Polygyros, Arnaia, Ormylia, Sithonia, etc.).
24 mai
Bataille de Valtetsi. A l’occasion du siège de Tripolizza, les 3 000 révolutionnaires grecs de Theodoros Kolokotrónis repoussent dans le centre du Péloponnèse 5 000 Turcs (dont 1 200 cavaliers, avec 2 ou 3 canons) commandés par Kehaya bey et Rubeh Bey (aga de Vardounia). Ces derniers doivent battre retraite à l’annonce de l’approche de 800 renforts grecs. Les vaincus déplorent 300 morts et 500 blessés, les vainqueurs 150 tués.
27 mai
Vladimirescu et « l’Assemblée du Peuple » évacuent Bucarest et partent vers l’Olténie.
?
Ypsilantis fait arrêter Vladimirescu pour trahison, puis juger à Tirgoviste par un tribunal de la Philiki Etairia.
7 ou 8 juin
Condamné à mort, Tudor Vladimirescu est exécuté.
16 juin
Ultimatum de l’ambassadeur de Russie Strogonov à Constantinople demandant l’évacuation des principautés danubiennes et la fin des massacres en Grèce.
19 juin
Défaite décisive de la Philiki Etaireia en Valachie : les 500 fantassins et 500 cavaliers d’Alexandre Ypsilantis sont battus par les 2 000 cavaliers turcs de Kara Faiz près de Drăgășani, à 180 km à l’ouest de Bucarest. Les vaincus déplorent plus de 400 morts (dont le haïduc local Preda Drugănescu). Ypsilantis s’est échappé de justesse.
9 juillet
Une révolte chypriote anti-ottomane est réprimée dans le sang à Nicosie. Sur ordre du pacha local, Küçük Mehmet, 470 notables, dont l’archevêque Kyprianos (65 ans) et les évêques de Paphos (Chrysanthos), de Kition (Meletios) et de Kyrenia (Lavrentios), sont exécutés (pendus ou décapités) par les Turcs en représailles à l’aide chypriote apporter à la guerre d’indépendance grecque.
23 juillet
Dans le sud-est du Péloponnèse (Laconie), l’armée privée grecque de Tzannetakis Grigorakis s’empare de la forteresse ottomane de Menekşe [Monemvasia]. Les soldats et civils turcs sont conduits en Asie mineure.
en juillet
L’armée de Vladimirescu se disperse après quelques combats contre les Ottomans.
19 août
Les Grecs prennent la ville de Navarin et massacrent 3 000 personnes (seulement 160 survivants).
du 25 au 26 août
Bataille de Vassilika : commandée par Behrem Pacha, une armée ottomane de 5 000 à 8 000 hommes partie de Macédoine pour renforcer les troupes turques en Grèce tombe dans une embuscade de 1 600 à 2 300 Grecs dans un défilé situé près des Thermopyles, entre les monts Cnémis et Kallidromo. Après des combats longtemps indécis, les Ottomans sont mis en déroute après avoir perdu 700-800 hommes. Ne déplorant que 10 tués et 30 blessés, les Grecs, menés par Ioannis Gouras et Dimitrios Panourgias, s’emparent d’un riche butin, de 800 chevaux, de 18 drapeaux et de 2 canons.
5 octobre
Après un long siège, les insurgés grecs prennent Tripoli, dans le centre du Péloponnèse, et, n'y trouvant pas les quatre évêques que les Turcs ont déjà tués, massacrent la population musulmane de la ville (8 000 morts).
25 octobre
Ancien hospodar de Moldavie et de Valachie, le Phanariote Scarlat Callimachi est exécuté à Constantinople, avec son frère Ioan. Les deux hommes étaient suspectés de trahison.
30 octobre
14 000 Turcs, commandés par Mehmed Emin Pacha, vali de Thessalonique, attaquent Emmanouel Pappas, réfugié avec ses hommes dans la ville de Kassandra (presqu’île de Chalcidique).
? novembre
Les Turcs prennent Kassandra ; Pappas embarque pour Hydra, mais il succombe à une attaque cardiaque.
en novembre
En Epire, les Grecs s’emparent de la cité d’Arta, mais la perdent peu après.
12 décembre
Un mois et demi après la mise à mort de ses deux fils, Alexandru Callimachi est à son tour exécuté à Bolu. Agé de 94 ans, il avait été hospodar de Moldavie de 1795 à 1799.
dans l’année
Soulèvement de la Morée contre les Turcs.
Les habitants de Samothrace sont massacrés par les Turcs.
Retour des ambassadeurs Ottomans dans les capitales européennes, les ambassades ayant été fermées entre 1798 et 1800.
1822
27 janvier
Proclamation de l'indépendance grecque au congrès d'Epidaure. Une violente réaction populaire et du gouvernement turc se produit dans la capitale : le patriarche Grégoire, qui avait excommunié les rebelles, sous la pression du sultan, est emprisonné puis pendu, ainsi que quatorze évêques, le jour de Pâques, à la porte des églises. De violentes mesures de représailles s'étendent également aux notables grecs, dans la ville ou hors la ville, où s'organise une chasse aux Grecs. Un certain nombre de chefs du Phanar (quartier grec de Constantinople) sont exécutés, ce qui décapite complètement le mouvement auquel les phanariotes n'avaient d'ailleurs pas participé.
26 janvier
A l’issue de négociations, la garnison de la forteresse turque d’Acrocorinthe, qui défend l’isthme de Corinthe, accepte de se rendre aux rebelles grecs de Dimitrios Ypsilantis en échange de la vie sauve et d’une évacuation vers l’Anatolie. Mais l’acte de capitulation est violé : les prisonniers seront dépouillés et majoritairement tués ou vendus comme esclaves.
5 février
Assiégé par les Turcs depuis deux ans, le pacha de Ioannina, Ali Pacha de Tebelen, maître du nord-ouest du Grèce et de l’Albanie, est assassiné avec ses deux fils dans sa cité lors d’une rencontre avec les émissaires ottomans. Il s’était rendu contre la promesse de vie sauve... Il avait 71 ans environ.
25 février
Un grand conseil tenu par le sultan décide le massacre général des Grecs.
14 mars
En Macédoine, Abdul Abud, pacha de Thessalonique, met le siège devant Naousa avec 16 000 hommes et douze canons. Les défenseurs grecs sont 4 000.
6 avril
Ayant reçu 3 000 hommes de renforts, les Turcs s’emparent de la ville macédonienne de Naousa ; la résistance grecque abandonne la veille et fait retraire vers le sud. Abandonnées, de nombreuses femmes préfèrent se suicider en se jetant d’une falaise. La chute de Naousa marque la fin de la révolte grecque en Macédoine.
11 avril
Une flotte turque de 46 navires, commandée par Kara-Ali, se présente devant l’île de Chio : 7 000 soldats commencent à être débarqués sans rencontrer de grande résistance. Début du massacre systématique des habitants grecs.
14 avril
Sur l’île de Chio, les Turcs incendient au sud de Chora le monastère d’Aghios Minas, où 3 000 Grecs s’étaient réfugiés : ils sont tous tués.
15 avril
Massacre par les Turcs des 2 300 Grecs réfugiés dans le village d’Aghios Georgios, à Chio.
5 mai
49 notables de l’île de Chio qui étaient retenus en otages dans la forteresse de Chora sont pendus.
16 mai
Les Turcs s’emparent en Epire de la ville de Souli.
en mai
Fin des massacres à Chio : au moins 25 000 personnes ont été tuées et 45 000 vendues comme esclaves, ce qui provoque l’indignation en Europe. Entre 10 000 et 15 personnes seulement auraient pu fuir et se réfugier dans les îles voisines.
Les Turcs s’emparent de Janina, mettant fin à la sécession du pays albanais.
nuit du 18 au 19 juin
L’amiral grec Konstantinos Kanaris a profité de la grande fête donnée pour l’Aid el-Firt à bord du navire amiral ottoman (80 canons) pour approcher discrètement avec deux navires et faire exploser le bâtiment dans le port de Chio. Le capitan pacha (grand amiral de la flotte turque) Nasuhzade Ali Pacha est tué avec 3 000 de ses hommes et une partie de sa flotte envoyée par le fonds.
15 juillet
L’armée turque de Dramali Pacha reprend aux rebelles grecs la forteresse d’Acrocorinthe, défendant l’isthme de Corinthe. La garnison grecque s’est enfuie.
du 5 au 8 août
Bataille de Dervénakia : alors qu’elle fait retraite vers Corinthe, l’armée ottomane de Mahmud Dramali Pacha (20 000 hommes, dont 8 000 cavaliers) est surprise et quasiment anéantie dans les défilés montagneux de Morée, à 18 km au nord d’Argos, par les 8 000 à 10 000 Grecs commandés par Theodoros Kolokotronis. 17 000 Turcs auraient été tués.
20 ou 24 octobre
Un nouveau congrès des Princes se tient à Vérone. Il réunit les empereurs d'Autriche et de Russie, ainsi que les rois de Naples et de Prusse. Il condamne l'insurrection grecque, mais exige des Ottomans qu'ils satisfassent les demandes russes.
30 novembre
Le chef de guerre Staïkopoulos s'empare du fort Palamide avec 350 hommes et libère la ville de Nauplie.
en novembre
L’amiral grec Kanaris bat les Turcs à Ténédos.
en décembre
La Porte donne l’autorité sur la Crète à l’Egypte.
dans l’année
Démétrios Ypsilanti échoue devant Nauplie.
Les armées du chah de Perse avancent dans la région du Kurdistan et contrôlent l’Anatolie orientale. Une épidémie de choléra met cependant un terme à leur expansion.
Charles Maclaren situe la légendaire Troie à Hissarlik (non loin du site réel).
1823
12 janvier
Echec des Ottomans à Missolonghi, en Etolie. La côte nord du golfe de Patras reste aux mains des insurgés grecs.
23 avril
Naissance du futur sultan Abdul-Mejid.
en juillet
Traité d’Erzurum qui met fin à la guerre entre la Perse et l’Empire ottoman. La Perse obtient des avantages territoriaux à l’ouest, ainsi que la liberté de commerce et de circulation à ses marchands dans l’Empire ottoman. En contrepartie, le chah, menacé par l’expansion russe au nord, s’engage à ne plus tenter d’incursions militaires dans les provinces ottomanes.
nuit du 20 au 21 août
Siège de Missolonghi : conduisant 350 Souliotes à l’attaque d’un campement de 4 000 Turcs, le chef grec Markos Botzaris, trente-cinq ans, est tué au combat à Karpenision.
7 novembre
A l’issue d’un blocus de neuf mois, la garnison ottomane d’Acrocorinthe accepte de se rendre aux rebelles de Nikétaras. Les 300 soldats albanais sont évacués.
1824
en janvier ?
Un firman du sultan ottoman Mahmud II confère à l’Egyptien Muhammad-Ali le gouvernement de Morée (Grèce).
en juin
Accord international de Saint-Pétersbourg : les grandes puissances (Autriche, Royaume-Uni et Russie) décident une démarche collective auprès du sultan ottoman pour qu’il cesse de réprimer l’insurrection grecque. Le tsar préconise la formation de trois principautés grecques autonomes.
du 3 au 4 juillet
Dans l’est de la mer Egée, les forces ottomanes envahissent l’île de Psara, près de Chios. Réfugiés dans le vieux fort de Palaiokastro, tous les défenseurs grecs, mais également des femmes et des femmes, sont tués en faisant exploser les réserves de poudre lors de l’entrée de 2 000 Turcs.
10 juillet
Ibrahim, fils de Muhammad-Ali, généralissime de l'armée expéditionnaire égyptienne, appareille d'Alexandrie avec une flotte de 63 navires de guerre, cent bâtiments de transport et une armée formée de 16 000 hommes formée à la française.
17 août
Bataille navale de Samos : la flotte grecque commandée par Georgios Sachtouris et Konstantinos Kanaris a vaincu les navires ottomans de Husrev Pacha. Les Turcs ont perdu 3 navires et 100 canons et déplorent la mort d’un millier d’hommes. Côté grec, seuls trois hommes ont été tués.
dans l’année
Création des premiers journaux, d’influence française : le Smyrnéen et le Spectateur oriental.
de 1824 à 1826
Les Turcs assiègent les Grecs révoltés (auxquels s’est joint Byron) dans Missolonghi (pendant trois cents soixante jours).
1825
26 février
Les troupes de Méhémet Ali, appelées par le sultan, débarquent dans le Péloponnèse : prise de Navarin (Pylos) par Ibrahim Pacha.
23 avril
Dans l’ouest de la Grèce, les Turcs mettent le siège devant la forteresse d’Anatolikon.
27 avril
Début du troisième siège de Missolonghi (au sud-est d’Anatolikon) : le général ottoman Rachid Pacha dispose de 20 000 hommes, dont 3 000 sapeurs (le siège durera un an).
12 mai
L’amiral grec Andreas Miaoulis incendie la flotte égyptienne d’Ibrahim Pacha à Modon.
22 juin
L’armée turco-égyptienne d’Ibrahim Pacha reprend aux Grecs la ville de Tripoli, dans le centre du Péloponnèse.
en juillet
Les insurgés grecs sollicitent le protectorat britannique.
1826
5 janvier
Après avoir brûlé Pyrgos, l’armée égyptienne d’Ibrahim Pacha arrive devant Missolonghi, pour entamer un quatrième siège de la ville.
du 25 au 28 janvier
Ibrahim Pacha envoie sur Missolonghi 8 000 bombes et boulets, mais ne parvient pas à y pénétrer malgré trois assauts.
4 avril
A Saint-Pétersbourg, la Russie et l'Angleterre signent un protocole secret prévoyant une intervention britanno-russe en faveur de la fondation d'un Etat grec partiellement souverain sous l'autorité ottomane. Cette mesure provoque la colère de l’Autriche, fidèle aux principes de la Sainte-Alliance.
nuit du 22 au 23 avril
Affamés et déplorant un grand nombre de malades, les assiégés de Missolonghi tentent une ultime sortie : 2 000 combattants, encadrant 5 000 civils (femmes, enfants, vieillards également armés), sortent de la ville en trois colonnes pour forcer les lignes turques sous les ordres de Botzaris, Tzavellas et Makris. C’est une défaite qui se solde par un massacre.
23 avril
En ce dimanche des Rameaux, la dernière forteresse grecque est prise par les Egyptiens d’Ibrahim Pacha : c'est Missolonghi, dont les derniers défenseurs enfermés avec le primat de la ville et le général Kapsalis préfèrent se faire sauter avec leurs poudrières plutôt que de se rendre. Les Egypto-Turcs massacrent le reste de la population, hommes, femmes et enfants : 3 000 têtes sont coupées, exposées sur les remparts puis et envoyées à Constantinople, 3 000 personnes sont déportées pour être vendues comme esclaves, 1 800 seulement échapperont à la tuerie.
12 juin
La violence et l’incapacité des janissaires à défendre l’Empire conduit Mahmûd II à prendre des mesures contre eux.
entre le 12 et le 15 juin
Les janissaires se révoltent, pillent le palais du grand-vizir et réclament la tête des réformateurs. En guise de réponse, Mahmûd II, avec l’appui d’officiers fidèles et même des oulémas, fait bombarder les casernes où les janissaires se sont rassemblés et fait exécuter les survivants. Les chefs de la confrérie des Baktachis, considérés comme les inspirateurs de la révolte, sont également arrêtés et exécutés.
15 juin
Vakayi hayriye (« événement heureux ») : suppression définitive du corps des janissaires, de même que celui des sipahis.
16 juin
En un après-midi, le sultan fait exécuter 7 000 janissaires.
10 juillet
Les Turcs entrent dans Thèbes.
7 octobre
Convention russo-turc conclue à Akkerman, en Bessarabie [aujourd’hui Bilhorod-Dnistrovskyi, en Ukraine], concédée par le sultan échange de la neutralité du tsar en Grèce : sécurisation de la navigation sur la mer Noire, liberté de navigation dans les Détroits, autonomie de la Serbie, de la Moldavie et de la Valachie. Elle garantit aux principautés danubiennes l’élection des Hospodars par les divans de boyards pour sept ans sous réserve d’approbation par le sultan et le tsar, elle promet l’élaboration d’un statut administratif, prévoie la renonciation par la Porte à son monopole commercial et la suspension du tribut pendant deux ans.
5 décembre
Après avoir traversé les défilés du Parnasse, le général grec Georges Karaiskakis bat les Turcs à Arachova. Sur le champ de bataille, il élève un trophée de 300 têtes coupées.
dans l’année
A Istanbul, chaque quartier est placé sous la responsabilité d’un muhtar.
1827
19 janvier
Les Turcs attaquent Distomo, défendue par 400 Grecs.
nuit du 20 janvier
En traversant au galop le camp ottoman, Karaiskakis parvient à entrer dans Distomo et redonner courage aux défenseurs grecs. Omer Pacha fait décapiter tous les gardes responsables de la garde cette nuit-là.
27 janvier
Victoire turque à Kamatero : trois cents Grecs, dont le colonel Bourbahes, sont tués.
6 mai
Bataille du port de Phalère. Sous les ordres des officiers britanniques Richard Church et Thomas Cochrane, 3 000 révolutionnaires grecs débarquent près du cap Kolias pour forcer les forces ottomanes de Rachid Pacha à lever le siège de l’Acropole d’Athènes. C’est un désastre : 1 500 Grecs sont tués au combat et 240 faits prisonniers (avant d’être décapités).
5 juin
A l’issue d’un siège de neuf mois, la garnison grecque de l’Acropole accepte de se rendre au général Rachid Pacha suite à la médiation de l’amiral français de Rigny. La ville est désormais entièrement aux mains des Turcs.
6 juillet
Traité de Londres par lequel l'Angleterre, la Russie et la France s'engagent uniquement à une démonstration navale en mer Ionienne afin d'amener le sultan turc à accepter leur médiation. Par ailleurs, un protocole préconise une simple « autonomie de la Grèce dans le cadre de la suzeraineté turque ».
16 août
Le sultan Mahmud II rejette une note de la France, du Royaume-Uni et de la Russie qui lui demandent de mettre fin aux exactions contre les Grecs.
20 octobre
Sans préavis et sous prétexte d'un coup de feu tiré par un navire turc, une escadre anglo-franco-russe (amiraux Codrington, Henri de Rigny, Heiden) détruit une flotte turco-égyptienne à la bataille de Navarin, au large de la Grèce. Navarin est la dernière véritable bataille de la marine à voile.
1828
26 avril
La Russie déclare la guerre à la Turquie. Le tsar lance ses troupes en Anatolie orientale, en Moldavie et dans la plaine de la Dobroudja. Paskievitch commande l'armée russe à l’Est.
23 juin
Prise de Kars par les Russes.
6 août
Mehemet Ali, khédive d'Egypte, accepte les demandes franco-britanniques en vue d'une évacuation des troupes égyptienne de la Grèce. L’Egypte rompt son alliance avec la Porte.
24 août
Les Russes du prince Paskievitch battent les Turcs près de la ville arménienne d’Akhalzikh.
28 août
Paskievitch s’empare d’Akhalzikh.
29 septembre
Mikhail Vorontsov s'empare de Varna (Bulgarie).
en octobre
Les armées du tsar envahissent les principautés danubiennes et y mettent en place une administration militaire russe (?).
dans l’année
Capo d'Istria nomme Démétrios Ypsilanti commandant en chef des troupes de Grèce Orientale.
Le maréchal Maison dirige l'expédition française en Grèce contre les Turcs.
1829
22 mars
Conférence de Londres : la Grèce devient autonome vis-à-vis de l'Empire ottoman. Dans le premier des trois protocoles, la France, la Russie et le Royaume-Uni déterminent le tracé des frontières du futur Etat.
6 mai
L’Arménien Cyrill Demian dépose le brevet de l’accordéon à Vienne.
30 juin
Les Russes s’emparent de Silistrie (Bulgarie).
2 juillet
Le maréchal russe Hans Karl von Diebitsch lance l’offensive transbalkanique en direction de Constantinople.
11 juillet
Les Russes enlèvent aux Ottomans le port bulgare d’Anchialos [Pomorié].
15 août
Miloch Obrenovitch est reconnu prince héréditaire de Serbie par le sultan.
20 août
Les Russes s’emparent d’Andrinople.
14 septembre
Au traité d'Andrinople, signé par le tsar et le sultan turc, la Russie se voit confirmé son protectorat sur les principautés de Moldavie et de Valachie ; plus un accès aux Bouches du Danube, l'annexion de Poti et de la côte nord-est de la mer Noire. Par ailleurs, les Turcs reconnaissent l'indépendance de la Grèce et de la Serbie. Le droit de libre passage dans les détroits est étendu aux navires de commerce de toutes nationalités.
25 septembre
Démétrios Ypsilanti force Aslan Bey à capituler au col de Petra.
27 septembre
Le Dr. Parrot escalade le mont Ararat.
en septembre
Le ministre des Affaires étrangères français Polignac propose un partage de l’Empire ottoman : la Serbie et la Bosnie-Herzégovine à l’Autriche, les provinces danubiennes et un secteur au sud du Caucase à la Russie. L’Empire ainsi réduit serait donné au roi des Pays-Bas dont les Etats seraient partagés entre la Prusse, au nord, et la France, au sud du Rhin.
dans l’année
Rechîd Mehmed Pacha devient grand-vizir.
1830
3 janvier
L’opposition de la Prusse au projet français de partage de l’Empire ottoman entraîne son abandon par les puissances européennes.
3 février
Le sultan ottoman est contraint de signer la convention de Londres qui donne l'indépendance à une Grèce tronquée. Cette conférence de Londres réunissait le Royaume-Uni, la France et la Russie.
7 mai
Les Etats-Unis signent un traité avec l’Empire ottoman autorisant la flotte américaine à pénétrer dans la mer Noire.
6 juillet
L’archevêque orthodoxe du Sinaï Constance II, soixante ans, devient patriarche de Constantinople (Constance Ier).
12 décembre
L'Empire ottoman reconnaît l'autonomie de la Serbie.
dans l’année
Mahmûd II rouvre les ambassades ottomanes à l’étranger.
1831
21 février
Fin de l’autorité des Mamelouks de Bagdad sur l’Irak : administration turque directe. Le sultan ottoman remplace le dernier mamelouk de Bagdad, Daud Pacha, par un gouverneur.
29 mars
Grande révolte des ayans (propriétaires terriens) bosniaques contre le pouvoir ottoman (fin en 1833).
en octobre
Le vice-roi Méhémet Ali d'Egypte envahit la Syrie.
1er novembre
Forte de 30 000 hommes, l’armée égyptienne du vice-roi Mohamed Ali et de son fils Ibrahim Pacha envahit la Palestine et la Syrie.
Parution du premier numéro du premier journal ottoman, le Takvim-i Vekâyi (« Le Courrier des évènements »), un journal à caractère officiel.
27 novembre
Début du siège d’Acre par Ibrahim Pacha.
dans l’année
Incendie de Galata-Péra.
1832
27 mai
En Palestine, Ibrahim Pacha, fils du vice-roi égyptien Méhémet Ali, prend Acre après six mois de siège.
13 juin
Ibrahim Pacha entre dans Damas.
8 juillet
Les Egyptiens entrent dans Homs.
10 juillet
Hama tombe entre les mains des Egyptiens.
14 juillet
Alep est à son tour tombée devant Ibrahim Pacha.
29 juillet
Aidé par l’officier français Octave Joseph de Sèves (Soliman Aga), Ibrahim Pacha écrase les Ottomans à Homs et achève la conquête de la Syrie.
1er août
Les Egyptiens d’Ibrahim Pacha s’emparent d’Antioche.
21 décembre
Ibrahim Pacha bat les Ottomans à Konya.
dans l’année
Une certaine autonomie est attribuée à l’île de Samos.
1833
en février
Des troupes russes débarquent sur les rives du Bosphore.
4 mai
Traité de paix de Kutahya qui sauve le sultan ottoman et assure au vice-roi d’Egypte la mainmise sur la Syrie.
8 juillet
Traité d'alliance russo-turc d'Unkiar-Skelessi : les deux pays s’assurent assistance mutuelle en cas d’attaque de l’une des deux nations par une autre puissance étrangère ; mais un article secret dispense les Turcs d'envoyer des forces armées au secours des Russes. Le document comporte une autre clause secrète sur la fermeture des Détroits à tout navire de guerre autre que turc ou russe. Le tsar accepte de retirer ses troupes des territoires ottomans. Le traité a été signé à Beykoz, sur la rive orientale du Bosphore, par Orlov pour les Russes.
dans l’année
Mehmed Emîn Râûf Pacha succède à Rechîd Mehmed Pacha comme grand-vizir.
1834
18 août
Patriarche de Constantinople depuis 1830, Constance Ier (64 ans) démissionne. Il redevient archevêque orthodoxe du Sinaï, une charge qu’il avait déjà occupée de 1805 à 1830. Constance II lui succède aussitôt à la tête du patriarcat de Constantinople.
dans l’année
Le réformiste Mustafa Rechîd Pacha est nommé ambassadeur en France.
1835
20 mai
Décès au palais du Bardo du bey de Tunisie Hussein II. Son frère cadet Mustapha Pacha lui succède sous l’autorité nominale de la Porte.
26 mai
Les Turcs reconquièrent la Libye : fin de la dynastie Qaramanli.
26 septembre
Constance II n’est plus patriarche de Constantinople.
9 octobre
Grégoire VI (37 ans) devient patriarche de Constantinople.
dans l’année
Le sultan refuse de céder au prince Menzikoff au sujet de la protection par la Russie des lieux saints et des sujets grecs de l'empire ottoman.
1836
en décembre
Un navire britannique s’échoue dans le port d’Aden [Yémen], où il est pillé. Le sultan ottoman promet des compensations et accepte de céder la ville aux Anglais.
dans l’année
L’importance de la circulation entre Istanbul et Galata oblige à construire un premier pont sur la Corne d’Or, reliant le quartier d’Azab Kapï à celui d’Un Kapanï.
Le réformiste Mustafa Rechîd Pacha n’est plus ambassadeur en France, mais à Londres.
1837
L’ambassadeur à Londres Mustafa Rechîd Pacha devient ministre des Affaires étrangères.
La Porte tente de reprendre pied au Liban avec Chihab Bachir II, qui hésite à changer de protecteur, puis avec les Druzes et les Métoualis, mais est devancée par les Britanniques qui prennent le parti des Druzes.
Les Egyptiens arment les Kurdes d’Anatolie contre les Ottomans et interdisent aux bateaux turcs d’accoster dans les ports du Levant.
1838
en juillet
Déclaration austro-russe de Teplits [aujourd’hui Teplice, République tchèque] : les deux Etats européens appuient les Turcs dans leur guerre contre l’Egypte.
14 août
Convention commerciale anglo-ottomane, qui prévoit la suppression des privilèges commerciaux dans tout l’empire.
dans l’année
Création du Conseil de la Sublime Porte (Dâr-i churayï Bâb-i 'âlî), chargé d’examiner les propositions de lois. Il est destiné à accroître l’efficacité de l’appareil gouvernemental : les services financiers sont regroupés ; les ministères des Affaires étrangères et du Commerce et un Conseil des travaux publics sont créés.
En Arabie, les armées égyptiennes étendent leur contrôle au-delà du Hedjaz et font campagne vers le Sud, aux abords du Yémen.
Signature d’un traité de commerce entre l’Empire ottoman et la France.
1839
19 janvier
La Compagnie anglaise des Indes orientales (capitaine Haynes) annexe Aden [Yémen] et ses environs, qui sont rattachés aux Indes.
21 avril
Le sultan ottoman Mahmud II déclare le pacha Méhémet Ali traître à l’Empire. Il ordonne la reprise des opérations en Syrie contre l'Egypte.
24 juin
Bataille de Nizip : à 40 km à l’est de Gaziantep, l’armée ottomane du général Hafiz Osman Pacha (entre 30 000 et 80 000 hommes) est écrasée par les 30 000 à 46 000 Egyptiens d’Ibrahim Pacha. L’artillerie égyptienne a fait des ravages dans les rangs turcs. Les vaincus déplorent 4 000 tués et 12 000 blessés, les vainqueurs 4 000 morts ou blessés.
1er juillet
Décès du sultan Mahmûd II, à l'âge de 54 ans. Son fils Abdülmecit Ier (16 ans) lui succède.
4 juillet
La flotte turque sort des Dardanelles à destination de l’Egypte.
7 juillet
La défaite de Nizip est connue à Constantinople.
14 juillet
Arrivée en Egypte, la flotte turque se livre aux Egyptiens, à Alexandrie.
25 juillet
La défaite de Nizip est connue à Paris et à Londres.
2 ou 3 novembre
Proclamation solennelle à Gulkhane (place située à côté du palais de Topkapi) du Hatti Serif, Edit qui réforme (Tanzimat) la Turquie, promulguant des lois nouvelles afin de garantir la sécurité des personnes et des biens, ainsi que de l’égalité de tous dans les domaines de l’impôt, du recrutement et aussi de la durée passée sous les armes. Elle contredit la Loi coranique, qui fait des non musulmans des protégés (dhimmis) ou citoyens de seconde zone. Avec ce même firman, personne ne pourrait désormais être condamné à mort avant d’avoir été jugé par un tribunal et en public. De plus, le sultan en personne ne serait plus au-dessus des lois. Par ailleurs, l'Arménie est émancipée par le Tanzimat.
dans l’année
Mehmed Emîn Sâûf Pacha n’est plus grand-vizir. Le ministre des Affaires étrangères Mustafa Rechîd Pacha lui succède.
1840
3 mars
Patriarche de Constantinople depuis 1835, Grégoire VI se retire, à seulement 42 ans. Il est remplacé par Anthème IV.
15 juillet
Traité de Londres entre l’Autriche, la Prusse, la Russie et la Grande-Bretagne (la France est tenue à l’écart) pour la pacification du Levant : confirmation de la concession de l’Egypte à Méhémet-Ali à titre héréditaire ; Méhémet-Ali reçoit également le pachalik d’Acre à titre viager à condition d’accepter dans les dix jours la notification de l’accord. Pas de navires de guerre étrangers dans les Détroits en temps de paix.
10 ou 11 septembre
Des navires anglais et ottomans bombardent Beyrouth et débarquent des troupes pour forcer les troupes égyptiennes de Méhémet Ali à quitter la Syrie.
21 septembre
Naissance à Istanbul du futur sultan (1876) Murad V.
27 septembre
Soutenues par l’escadre britannique du commandant Charles Napier, les troupes ottomanes reprennent Sidon [Saïda, au Liban] aux Egyptiens.
8 octobre
Note française dans laquelle la France accepte le traité du 15 juillet à condition que l’Egypte soit garantie à Méhémet-Ali et que l’acte de déchéance du 2 octobre ne soit pas mis à exécution.
27 novembre
Méhémet-Ali signe une convention avec les Anglais : il renvoie la flotte turque à Constantinople, évacue la Syrie et garde le pachalik héréditaire de l'Egypte.
dans l’année
Début de désordres en Crète.
Istanbul compterait un peu moins de 400 000 habitants.
Parution du Djeride-i havadis (« Registre des nouvelles »).
Un théâtre en bois est édifié en face de Galata Saray par un acrobate nommé Bosko.
1841
en février
Méhémet Ali d'Egypte se résigne à abandonner ses conquêtes.
de février à avril
Soulèvement populaire en Crète contre le retour de l’autorité des Ottomans : échec.
6 mai
Patriarche de Constantinople depuis un peu plus d’un an, Anthème IV se retire. Il est aussitôt remplacé par Anthème V.
13 juillet
Les cinq grandes puissances européennes (Autriche, France, Prusse, Royaume-Uni, Russie) signent à Londres la Convention des Détroits : l’Empire ottoman obtient le droit de fermer le Bosphore et les Dardanelles à tous les navires de guerre, notamment en période de paix. En temps de guerre, les Turcs peuvent autoriser les marines alliées à emprunter le passage. La Russie perd le privilège de passage acquis à Unkiar Skelessi (1833). L’enfermement de la flotte russe en mer Noire laisse la Royal Navy maîtresse de la Méditerranée. Par ailleurs, le texte confirme la souveraineté héréditaire de Méhémet-Ali sur l’Egypte, mais les Egyptiens perdent la Syrie et la Crète qui redeviennent Ottomans.
dans l’année
Début d’une crise au Liban entre maronites et druzes.
1842
12 juin
Patriarche de Constantinople depuis un peu plus d’un an, Anthème V se retire.
21 septembre
Naissance au palais de Topkapi, à Constantinople, d’un fils du sultan Abdülmecit Ier. La mère du prince Abdülhamid (futur sultan) est une Tcherkesse du Harem âgée de 22 ans, Verjine.
dans l’année
Tension aux frontières turco-persanes : le wali kurde de Ardelan rassemble ses cavaliers pour soutenir, en vain, le pacha de Sulaimanya. Le chah mobilise, mais sous l’intervention diplomatique russo-anglaise, le climat s’apaise.
Germain IV (52 ans) devient le nouveau patriarche de Constantinople.
1843
19 novembre
Réorganisation du pouvoir ottoman sur le Liban, sous la pression des grandes puissances occidentales : établissement d’une administration directe. Umar Pacha crée des assemblées de notables aux côtés de deux caïmacanats, l’un maronite au nord, l’autre druze au sud.
dans l’année
Répression d’une révolte albanaise.
1844
3 novembre
Naissance du futur sultan Mehmet V.
1845
?
Patriarche de Constantinople depuis 1842, Germain IV se retire à l’âge de 55 ans.
18 avril
L’évêque orthodoxe de Cyzique Mélèce III (73 ans) est élu patriarche de Constantinople.
28 novembre
Décès du patriarche Mélèce III de Constantinople, sept mois seulement après son élection.
16 décembre
Anthème VI (63 ans) est élu patriarche de Constantinople.
dans l’année
Neuf ans après la construction du premier pont sur la Corne d’Or, un deuxième relie le quartier de Karaköy à celui d’Eminönü.
1846
Fin de la crise libanaise entre maronites et druzes.
En mer Rouge, les ports érythréens de Massaoua et Souakin sont loués par l’Empire ottoman à l’Egyptien Méhémet-Ali.
1848
11 juin
Révolution à Bucarest.
19 ou 30 octobre
Patriarche de Constantinople depuis 1845, Anthème VI se retire à l’âge de 66 ans. Anthème IV lui succède dans une fonction qu’il avait déjà occupée de 1840 à 1841.
en octobre
Réouverture du théâtre situé en face de Galata Saray et détruit par un incendie en 1846.
de 1848 à 1849
Révolte roumaine écrasée par les Russes et les Ottomans.
1849
1er mai
Convention de Balta Liman : l’Empire ottoman et la Russie se mettent d’accord près de Constantinople sur l’administration de la Moldavie et de la Valachie. Le tsar et le sultan décident de la nomination pour une durée de sept ans des hospodars (Barbu Stirbei en Valachie et Grigore Alexandru Ghica en Moldavie), du remplacement des Assemblées générales par des divans (dont les membres sont désignés par les hospodars).
12 octobre
Le gouvernement français décide d’envoyer sa flotte se joindre à la marine britannique dans les Dardanelles afin de montrer le soutien de Paris à Constantinople.
16 octobre
Dénouement dans la crise en Orient. Le tsar russe consent à l’internement pendant deux des réfugiés polonais et hongrois dans les prisons turques.
dans l’année
Les Turcs tentent de rétablir leur domination sur le Yémen, d’où ils ont été rejetés en 1828.
20 mars
Bataille d’Héliopolis : le corps expéditionnaire français en Egypte (entre 11 000 et 12 000 hommes commandés par le général Kléber) bat les 40 000 à 45 000 Ottomans de Nassif Pacha au nord-est du Caire. Les vaincus déplorent 8 000 à 9 000 tués, blessés et prisonniers, les vainqueurs seulement 600 morts ou blessés. Le campement ottoman est pillé. Suite à cette défaite, et malgré les demandes anglaises, le grand vizir Youssouf Pacha décide d’évacuer l’Egypte tandis que Mourad Bey se retire dans le désert.
2 avril
Traité de Constantinople : la Russie et l’Empire ottoman s’accordent pour former la « République fédérative des Sept-Îles » en Grèce (Corfou, Paxos, Leucade, Céphalonie, Ithaque, Zakynthos et Cythère). Le tsar Alexandre Ier devient le protecteur officiel de la jeune république, tandis que le sultan Selim III en obtient la suzeraineté nominale en échange d’un tribut de 75 000 piastres à verser tous les trois ans. En raison de leur importance stratégique, la Russie envoie un corps d'occupation dans les îles qui s'installe à Leucade, mais les canons dits « de terre » restent sous la responsabilité d'un fonctionnaire turc désigné spécifiquement par le Divan. L’exécutif est constitué par un Sénat de douze membres disséminés entre Corfou, Zante et Céphalonie, tandis qu’un prince-président, élu par le Sénat représente l’autorité suprême. La magistrature est aux mains de la noblesse, ainsi que tous les autres postes clés. Le clergé n’exerce qu’une autorité morale sur le pays. Le grec est désormais reconnu comme langue administrative, à la place de l’italien, de même que la religion dominante est l’orthodoxie et non plus le catholicisme.
29 décembre
Près de deux mois après son départ de Gibraltar pour l’Egypte, la flotte de l’amiral Keith mouille dans le golfe turc de Macri, près de Rhodes.
1801
31 mars
Une armée turque arrive à El-Arich, à l’est de Port-Saïd, pour prêter main forte aux Anglais contre les Français en Egypte.
19 avril
Les Anglo-Turcs prennent Rosette (Egypte).
27 juin
Le général français Belliard capitule au Caire.
6 juillet
Ambassadeur britannique à Constantinople, Lord Elgin obtient le droit de prélever les frises de l’Acropole d’Athènes et de les transférer en Angleterre.
2 septembre
A Alexandrie, signature d’une capitulation honorable des 10 000 français du général baron Jacques Menou devant les Anglais de Hutchinson. Autorisation du rapatriement en France de l'armée française par la flotte anglaise dès septembre. L’Egypte revient à l’Empire ottoman.
9 octobre
La France et l’Empire ottoman signent à Paris un traité mettant fin aux hostilités. Les Français reconnaissent aux Turcs la possession de l’Egypte ainsi que la suzeraineté sur les îles Ioniennes.
dans l’année
Constantin Ypsilanti n'est plus hospodar de Moldavie.
S’étant rendus quasi indépendants, les janissaires du pachalik de Belgrade tuent le pacha Hadji Mustafa et multiplient les exactions.
1802
25 mars
Paix d’Amiens : Traité conclu à la suite des préliminaires de Londres (1er octobre 1801) entre l’Angleterre, la France, l’Espagne et la Hollande. L’Angleterre restitue à la France et à ses alliées toutes leurs colonies, excepté Ceylan et la Trinité ; elle rend Malte aux chevaliers de Saint-Jean. L’Egypte est évacuée par les deux adversaires et rendue à la suzeraineté de l’Empire ottoman. La France garde ses conquêtes de la Révolution, sauf Rome, Naples et le Portugal. Les îles Ioniennes sont reconnues indépendantes.
26 juin
Un traité met fin à l’état de guerre entre la France et l’Empire ottoman.
23 septembre
Le général Brune est nommé ambassadeur de France à Constantinople.
dans l’année
Constantin Ypsilanti devient hospodar de Valachie.
Thomas Bruce, 7e comte d’Elgin, n’est plus ambassadeur de Grande-Bretagne à Constantinople.
1803
Fin de la résistance de la ville grecque de Souli (assiégée depuis onze ans).
de 1803 à 1804
Le général Brune est ambassadeur de France à Constantinople.
1804
14 février
Insurrection en Serbie contre les janissaires turcs en Choumadiya, dirigé par un marchand de porcs Djordje Petrovic, dénommé Kara-Djorje/Karageorges (« Georges le Noir »). Les janissaires massacrent 70 notables serbes. Karageorges parvient à se réfugier dans la forêt.
1805
17 mai
Accédant à la demande de personnalités égyptiennes menées par des oulémas, les Ottomans acceptent de remplacer le wali (vice-roi) d’Egypte Ahmed Khurshid Pacha par Méhémet-Ali.
9 juillet
Le sultan confirme le pouvoir de Méhémet-Ali sur l’Egypte.
1806
2 mai
Le général Sébastiani est nommé ambassadeur de France à Constantinople, auprès de la Sublime Porte, afin de rompre l’alliance de la Turquie avec la Russie et l’Angleterre.
13 au 15 août
Bataille de la montagne de Mišar. Les rebelles serbes menés par Karageorges et Jakov Nenadović (7 000 fantassins, 2 cavaliers, 5 canons) remportent une importante victoire sur l’armée ottomane de Sulejman Pacha Skopljak, Mehmed-beg Kulenović et Sinan Pacha Sijerčić (40 000 soldats turcs et janissaires bosniaques et albanais, plus des officiers d’artillerie français) près de Šabac, à l’ouest de Belgrade. Les vaincus déplorent plus de 6 000 tués (dont le général bosniaque Sijerčić), les vainqueurs environ 500.
23 septembre
Grégoire V (60 ans) redevient patriarche de Constantinople, une fonction qu’il avait déjà occupée de 1797 à 1798.
12 décembre
Karageorges s’empare de Belgrade.
en décembre
Début d’une démonstration de la flotte anglaise devant Istanbul.
dans l’année
Constantin Ypsilanti n'est plus hospodar de Valachie.
1807
19 février
Chargée de soutenir l’effort de guerre russe contre les Ottomans, une flotte britannique franchit le détroit des Dardanelles.
en février
Fin de la démonstration anglaise devant Istanbul. L’ambassadeur de France Horace Sébastiani a pris une part active à la défense de la ville. Les Anglais ont perdu deux corvettes et 700 hommes.
22 avril
Les Turcs repoussent les Anglais à Rosette (Egypte).
29 mai
Les janissaires se révoltent contre les officiers de la nouvelle armée. Exaltés par l’afflux de tous les mécontents, les rebelles réclament l’abolition des réformes et la déposition du sultan. Sélîm III (46 ans) s’incline. Il est déposé et remplacé par son cousin Mustafa IV (28 ans). Celui-ci se plie aux exigences des milieux conservateurs et réactionnaires : abolition de toutes les innovations introduites par son prédécesseur (Nizami Cedit). Les anciennes lois et institutions sont remises à l’honneur.
en juin
Le général Sébastiani n’est plus ambassadeur de France en Turquie.
du 1er au 2 juillet
Bataille navale du mont Athos : l’escadre russe de l’amiral Dmitri Sénavine (10 navires de ligne) a détruit la flotte ottomane de Seydi Ali Pacha (10 navires de ligne, 5 frégates, 3 sloops et deux bricks) entre le mont Athos et l’île de Lemnos. Les Turcs déplorent la perte de 3 navires de ligne, 3 frégates et 2 sloops, les Russes 78 morts et 172 blessés.
7 juillet
Signature du traité de Tilsit [Sovetsk] entre la France et la Russie : la France abandonne son allié turc et s’installe dans les provinces illyriennes.
dans l’année
L'ancien hospodar de Valachie Alexandre Ypsilanti est exécuté à Constantinople en raison de ses sympathies pour les nationalistes grecs.
1808
?
Les réformateurs font appel à l’homme fort du moment le général Mustafa Bayraktar, alors maître de la Bulgarie orientale et de la Thrace, dont l’objectif est de remettre sur le trône Sélim III.
28 juillet
Mustafa IV fait mettre à mort son cousin Sélim III, déposé l’année précédente. Il avait 46 ans. Mais le jour même, arrivé dans la capitale ottomane, Mustafa Bayraktar parvient à faire déposer Mustafa IV et à faire accéder au sultanat son demi-frère le prince Mahmûd (23 ans), qui était parvenu à fuir la fureur meurtrière de son aîné. Mahmûd II met en route un vaste programme de réformes.
10 septembre
Grégoire V n’est plus patriarche de Constantinople.
7 octobre
Malgré la défection de plusieurs notables stambouliotes importants, est signé un accord (sened-i ittifâk) qui doit servir de base à une Constitution de l’Etat. Il ne sera jamais entériné.
nuit du 15 au 16 novembre
Mustafa IV est mis à mort. Il avait 29 ans.
fin d’année
Une révolte des janissaires entraîne la mort du grand vizir Mustafa Bayraktar.
Révolte des Serbes contre le gouvernement ottoman.
1809
5 janvier
Signature à Canak du traité secret des Dardanelles entre le Royaume-Uni et l’Empire Ottoman : fin de la guerre anglo-turque. La Porte rétablit les privilèges commerciaux britanniques et Londres promet de respecter l’intégrité de l’Empire ottoman contre les menaces françaises (avec sa propre flotte et en fournissant des armes à Constantinople). Le document, signé côté anglais par l’ambassadeur Robert Adair, affirme également le principe qu’aucun navire de guerre non turc ne peut pénétrer dans les Détroits.
27 avril
16 000 soldats serbes, commandés par Miloje Petrović mettent le siège devant Niš.
31 mai
31 mai
A sept kilomètres au nord-est de Niš, entre 10 0000 et 20 000 soldats turcs attaquent la tranchée du mont Čegar, défendue par les 8 000 à 10 000 derniers révolutionnaires serbes du voïvode Stevan Sindelic. Sur le point d’être vaincu, ce dernier fait exploser ses réserves de poudre, emportant dans la mort un grand nombre d’assaillants et de rebelles. Dans les deux camps, les pertes sont estimées entre 1 000 et 3 000 tués mais les Ottomans ont mâté le soulèvement serbe.
1810
3 mai
Voulant accomplir l’acte du héros de la mythologie grecque Léandre, lord George Byron et le lieutenant Ekenhead traversent à la nage dans l’Empire ottoman le détroit des Dardanelles (Hellespont), entre les sites des villes antiques d’Abydos et Sestos.
en juillet
Menés par les Ruwala, les wahhabites d’Arabie envahissent la province du Hauran, dans le sud de la Syrie : aidé par le pacha d’Acre et l’émir Bachir du Liban, le pacha de Damas les repousse vers la péninsule arabique.
1811
1er mars
Informé des projets des Mamelouks, le vice-roi Méhémet Ali, gouverneur d’Egypte pour la Sublime Porte, fait massacrer sous ses yeux, par trahison, 470 de leurs chefs et brise définitivement leur puissance (leur ancien chef Ibrahim Bey se réfugie au Soudan).
dans l'année
Le sultan turc demande à Méhémet-Ali, gouverneur d'Egypte, de lutter contre le wahhabisme saoudien.
1812
28 mai
Traité de Bucarest conclu entre la Russie (maréchal Koutouzov) et l’Empire ottoman : les Turcs abandonnent l'alliance avec Napoléon Ier. Par ailleurs, la Russie obtient la Bessarabie - l’Empire ottoman gardant la Moldavie - et la promesse d'un statut libéral pour la Serbie. En échange, la Russie cesse de soutenir les insurgés serbes.
5 juillet
Ratification du traité de Bucarest.
1813
début d’année
Bataille de Djeddah, sur la côte occidentale de l’Arabie : les 25 000 Ottomans de Tusun Pacha les 2 000 wahhabites de Saud al-Keeber. 60 Turcs et 800 Arabes sont tués.
4 mars
Cyrille VI (44 ans) devient patriarche de Constantinople.
1815
23 avril
Nouvelle insurrection serbe contre les Turcs, dirigée à Takovo par un autre marchand de porcs, Miloš Obrenović, rival de Karageorges (auteur de la mort de son demi-frère).
en décembre
Miloš Obrenović est reconnu prince de Serbie par le sultan Mahmud II. La Serbie accède à une certaine autonomie.
1817
6 novembre
Après des négociations, Miloš Obrenović (37 ans) se fait reconnaître prince de Serbie et obtient une large autonomie de la Serbie (port d'armes, impôts, justice) comprenant quatre « nahiya » (districts), tout en reconnaissant la suzeraineté Ottomane.
1818
en avril
Le mouvement national grec « Hétairie » transport son quartier général de France à Constantinople.
3 décembre
Cyrille VI n’est plus patriarche de Constantinople.
14 décembre
Grégoire V (74 ans) devient patriarche de Constantinople pour la troisième fois.
dans l’année
Le gouverneur de l’Egypte, Méhémet-Ali s’empare de la capitale des Saoudiens, Darïya, qui est rasée. Abdallah Ibn Saoud est expédié à Constantinople, où il est exposé enchaîné pendant trois jours avant d’être décapité, son corps étant jeté aux chiens. Un petit-fils d’Al-Wahhab est contraint d’écouter de la musique - abomination selon la doctrine wahhabite - et est tué à son tour. Les tombeaux et le mausolée de Médine sont restaurés.
1819
23 octobre
Insurrection populaire à Alep (Syrie), provoqué par le rejet du gouverneur nommé par la Porte Khûrchîd Pacha et la crise économique. La résistance est conduite par un conseil de notables présidé par Agha Khûdja.
dans l’année
Le gouverneur de Ioannina (Epire, en Grèce), Ali Pacha, est révoquée. Il proclame son indépendance, appelle aux armes les volontaires grecs et s'enferme dans Ioannina.
1820
1er février
Après 101 jours de résistance, Alep est reprise par les Ottomans.
en avril
Offensive ottomane contre le pacha de Janina (Ioannina), en Epire.
en octobre
Guerre entre l’empire ottoman et la Perse : le chah marche jusqu’aux portes de Bagdad.
Sur ordre de la Porte (Constantinople), l’Egyptien Méhémet Ali organise une mission au Soudan dirigée par son fils Ismaïl qui soumet la région de Kordofan.
1821
en janvier
Alexandre Ypsilantis, leader de la Philiki Etairia, proclame le soulèvement contre les Turcs à partir des principautés danubiennes (Valachie et Moldavie). Le prince de Moldavie, Michel Sutsu, et le sluger Tudor Vladimirescu se rallient : l’hospodar de Valachie, malade, quitte Bucarest et un « Comité de gouvernement » est constitué par les boyards favorables à l’insurrection.
4 février
Tudor Vladimirescu gagne l’Olténie [sud-ouest de l’actuelle Roumanie], d’où il lance un appel à la révolte contre les « boyards tyrans », la proclamation de Padeş. Il est rejoint par de nombreux paysans roumains, les pandours.
22 février
Affirmant disposer du « soutien d’une grande puissance », Alexander Ypsilantis, accompagné d’officiers grecs ayant servi dans l’armée russe, traverse le Prut à Sculani et pénètre dans les Principautés danubiennes de l’Empire ottoman.
6 mars
Venant de Bessarabie, Alexandre Ypsilanti entre à Iasi (Moldavie) et appelle à la révolte les Grecs de Morée et d’Epire, les Serbes, les Bulgares, et annonce l’intervention imminente des armées du tsar.
? mars
Vladimirescu marche sur Bucarest avec 8 000 hommes et trois canons tandis que l’armée hetairiste, composée de Grecs, de Bulgares, de Serbes et de Monténégrins entre en Valachie à partir de Galatz. Le tsar condamne comme « révolutionnaire » l’action d’Ypsilanti. Le départ du consul général russe Pini ajoute à la confusion.
21 mars
Tudor Vladimirescu entre dans Bucarest abandonnée par ses habitants. Il tente de négocier avec les boyards tout en rassurant Constantinople.
L’archevêque Germanos plante sur les murs de Calavitra, en Achaïe, le drapeau de l’indépendance grecque.
26 mars
Première ville grecque libérée du joug ottoman : les rebelles s’emparent du port d’Aigion, dans le nord du Péloponnèse.
4 avril
Les forces révolutionnaires grecques du général Kolokotronis s’emparent de la ville de Kalamata, dans le sud du Péloponnèse.
6 avril
La proclamation de l'indépendance grecque est lancée par le Comité dirigée par l'évêque de Patras, dans le Péloponnèse. Les Turcs sont progressivement amenés à s'enfermer dans les villes ou dans les forteresses.
19 avril
Fils d’un ancien prince de Valachie, le Phanariote Michel Hangerli est décapité à Constantinople. Il avait été drogman de la Flotte ottomane de 1808 à 1811.
21 avril
Benderli Ali Pacha arrive à Constantinople où il devient le nouveau grand vizir du sultan Mahmoud II.
22 avril
Le vieux patriarche de Constantinople Grégoire V est pendu à la porte du Patriarcat en représailles contre le soulèvement grec (qu’il avait pourtant désapprouvé). Il avait 75 ans.
30 avril
Benderli Ali Pacha ne sera resté grand-vizir que neuf jours (il sera exécuté dans l’année sur ordre du sultan).
en avril
Patras est ravagé par les Turcs.
Le tsar russe désavoue Ypsilanti et le mouvement révolutionnaire.
4 ou 5 mai
Bataille d’Alamana : près des Thermopyles, les 9 000 Turcs d’Omer Vryonis battent les 1 500 Grecs d’Athanasios Diakos et Dimitrios Panourgias autour d’un pont sur le fleuve Alamana [aujourd’hui Spercheios]. 200 Grecs sont tués et Diakos, blessé, est fait prisonnier. Vryonis peut franchir les Thermopyles.
6 mai
Alors qu’on le transportait à Lamia, le révolutionnaire Athanasios Diakos est empalé et brûlé. Il avait trente-trois ans.
8 mai
Bataille du khan de Gravia : dans le nord de la Phocide, l’armée ottomane du général Omer Vrioni (forte de 8 000 à 12 000 soldats) qui se dirigeait vers le Péloponnèse se retrouve bloquée par 120 rebelles grecs retranchés dans l’auberge de Gravia sous les ordres d’Odysseas Androutsos. Malgré leur grosse supériorité numérique, les Turcs subissent de lourdes pertes (300 morts et 600 blessés) et doivent contourner l’obstacle. Les Grecs ne déplorent que 6 tués.
13 mai
Les troupes du Sultan entrent en Valachie puis en Moldavie.
23 mai
Emmanouel Pappas fait débarquer 4 000 combattants macédoniens dans la presqu’île de Chalcidique. Rapidement, la révolte contamine plusieurs villes de Macédoine (Polygyros, Arnaia, Ormylia, Sithonia, etc.).
24 mai
Bataille de Valtetsi. A l’occasion du siège de Tripolizza, les 3 000 révolutionnaires grecs de Theodoros Kolokotrónis repoussent dans le centre du Péloponnèse 5 000 Turcs (dont 1 200 cavaliers, avec 2 ou 3 canons) commandés par Kehaya bey et Rubeh Bey (aga de Vardounia). Ces derniers doivent battre retraite à l’annonce de l’approche de 800 renforts grecs. Les vaincus déplorent 300 morts et 500 blessés, les vainqueurs 150 tués.
27 mai
Vladimirescu et « l’Assemblée du Peuple » évacuent Bucarest et partent vers l’Olténie.
?
Ypsilantis fait arrêter Vladimirescu pour trahison, puis juger à Tirgoviste par un tribunal de la Philiki Etairia.
7 ou 8 juin
Condamné à mort, Tudor Vladimirescu est exécuté.
16 juin
Ultimatum de l’ambassadeur de Russie Strogonov à Constantinople demandant l’évacuation des principautés danubiennes et la fin des massacres en Grèce.
19 juin
Défaite décisive de la Philiki Etaireia en Valachie : les 500 fantassins et 500 cavaliers d’Alexandre Ypsilantis sont battus par les 2 000 cavaliers turcs de Kara Faiz près de Drăgășani, à 180 km à l’ouest de Bucarest. Les vaincus déplorent plus de 400 morts (dont le haïduc local Preda Drugănescu). Ypsilantis s’est échappé de justesse.
9 juillet
Une révolte chypriote anti-ottomane est réprimée dans le sang à Nicosie. Sur ordre du pacha local, Küçük Mehmet, 470 notables, dont l’archevêque Kyprianos (65 ans) et les évêques de Paphos (Chrysanthos), de Kition (Meletios) et de Kyrenia (Lavrentios), sont exécutés (pendus ou décapités) par les Turcs en représailles à l’aide chypriote apporter à la guerre d’indépendance grecque.
23 juillet
Dans le sud-est du Péloponnèse (Laconie), l’armée privée grecque de Tzannetakis Grigorakis s’empare de la forteresse ottomane de Menekşe [Monemvasia]. Les soldats et civils turcs sont conduits en Asie mineure.
en juillet
L’armée de Vladimirescu se disperse après quelques combats contre les Ottomans.
19 août
Les Grecs prennent la ville de Navarin et massacrent 3 000 personnes (seulement 160 survivants).
du 25 au 26 août
Bataille de Vassilika : commandée par Behrem Pacha, une armée ottomane de 5 000 à 8 000 hommes partie de Macédoine pour renforcer les troupes turques en Grèce tombe dans une embuscade de 1 600 à 2 300 Grecs dans un défilé situé près des Thermopyles, entre les monts Cnémis et Kallidromo. Après des combats longtemps indécis, les Ottomans sont mis en déroute après avoir perdu 700-800 hommes. Ne déplorant que 10 tués et 30 blessés, les Grecs, menés par Ioannis Gouras et Dimitrios Panourgias, s’emparent d’un riche butin, de 800 chevaux, de 18 drapeaux et de 2 canons.
5 octobre
Après un long siège, les insurgés grecs prennent Tripoli, dans le centre du Péloponnèse, et, n'y trouvant pas les quatre évêques que les Turcs ont déjà tués, massacrent la population musulmane de la ville (8 000 morts).
25 octobre
Ancien hospodar de Moldavie et de Valachie, le Phanariote Scarlat Callimachi est exécuté à Constantinople, avec son frère Ioan. Les deux hommes étaient suspectés de trahison.
30 octobre
14 000 Turcs, commandés par Mehmed Emin Pacha, vali de Thessalonique, attaquent Emmanouel Pappas, réfugié avec ses hommes dans la ville de Kassandra (presqu’île de Chalcidique).
? novembre
Les Turcs prennent Kassandra ; Pappas embarque pour Hydra, mais il succombe à une attaque cardiaque.
en novembre
En Epire, les Grecs s’emparent de la cité d’Arta, mais la perdent peu après.
12 décembre
Un mois et demi après la mise à mort de ses deux fils, Alexandru Callimachi est à son tour exécuté à Bolu. Agé de 94 ans, il avait été hospodar de Moldavie de 1795 à 1799.
dans l’année
Soulèvement de la Morée contre les Turcs.
Les habitants de Samothrace sont massacrés par les Turcs.
Retour des ambassadeurs Ottomans dans les capitales européennes, les ambassades ayant été fermées entre 1798 et 1800.
1822
27 janvier
Proclamation de l'indépendance grecque au congrès d'Epidaure. Une violente réaction populaire et du gouvernement turc se produit dans la capitale : le patriarche Grégoire, qui avait excommunié les rebelles, sous la pression du sultan, est emprisonné puis pendu, ainsi que quatorze évêques, le jour de Pâques, à la porte des églises. De violentes mesures de représailles s'étendent également aux notables grecs, dans la ville ou hors la ville, où s'organise une chasse aux Grecs. Un certain nombre de chefs du Phanar (quartier grec de Constantinople) sont exécutés, ce qui décapite complètement le mouvement auquel les phanariotes n'avaient d'ailleurs pas participé.
26 janvier
A l’issue de négociations, la garnison de la forteresse turque d’Acrocorinthe, qui défend l’isthme de Corinthe, accepte de se rendre aux rebelles grecs de Dimitrios Ypsilantis en échange de la vie sauve et d’une évacuation vers l’Anatolie. Mais l’acte de capitulation est violé : les prisonniers seront dépouillés et majoritairement tués ou vendus comme esclaves.
5 février
Assiégé par les Turcs depuis deux ans, le pacha de Ioannina, Ali Pacha de Tebelen, maître du nord-ouest du Grèce et de l’Albanie, est assassiné avec ses deux fils dans sa cité lors d’une rencontre avec les émissaires ottomans. Il s’était rendu contre la promesse de vie sauve... Il avait 71 ans environ.
25 février
Un grand conseil tenu par le sultan décide le massacre général des Grecs.
14 mars
En Macédoine, Abdul Abud, pacha de Thessalonique, met le siège devant Naousa avec 16 000 hommes et douze canons. Les défenseurs grecs sont 4 000.
6 avril
Ayant reçu 3 000 hommes de renforts, les Turcs s’emparent de la ville macédonienne de Naousa ; la résistance grecque abandonne la veille et fait retraire vers le sud. Abandonnées, de nombreuses femmes préfèrent se suicider en se jetant d’une falaise. La chute de Naousa marque la fin de la révolte grecque en Macédoine.
11 avril
Une flotte turque de 46 navires, commandée par Kara-Ali, se présente devant l’île de Chio : 7 000 soldats commencent à être débarqués sans rencontrer de grande résistance. Début du massacre systématique des habitants grecs.
14 avril
Sur l’île de Chio, les Turcs incendient au sud de Chora le monastère d’Aghios Minas, où 3 000 Grecs s’étaient réfugiés : ils sont tous tués.
15 avril
Massacre par les Turcs des 2 300 Grecs réfugiés dans le village d’Aghios Georgios, à Chio.
5 mai
49 notables de l’île de Chio qui étaient retenus en otages dans la forteresse de Chora sont pendus.
16 mai
Les Turcs s’emparent en Epire de la ville de Souli.
en mai
Fin des massacres à Chio : au moins 25 000 personnes ont été tuées et 45 000 vendues comme esclaves, ce qui provoque l’indignation en Europe. Entre 10 000 et 15 personnes seulement auraient pu fuir et se réfugier dans les îles voisines.
Les Turcs s’emparent de Janina, mettant fin à la sécession du pays albanais.
nuit du 18 au 19 juin
L’amiral grec Konstantinos Kanaris a profité de la grande fête donnée pour l’Aid el-Firt à bord du navire amiral ottoman (80 canons) pour approcher discrètement avec deux navires et faire exploser le bâtiment dans le port de Chio. Le capitan pacha (grand amiral de la flotte turque) Nasuhzade Ali Pacha est tué avec 3 000 de ses hommes et une partie de sa flotte envoyée par le fonds.
15 juillet
L’armée turque de Dramali Pacha reprend aux rebelles grecs la forteresse d’Acrocorinthe, défendant l’isthme de Corinthe. La garnison grecque s’est enfuie.
du 5 au 8 août
Bataille de Dervénakia : alors qu’elle fait retraite vers Corinthe, l’armée ottomane de Mahmud Dramali Pacha (20 000 hommes, dont 8 000 cavaliers) est surprise et quasiment anéantie dans les défilés montagneux de Morée, à 18 km au nord d’Argos, par les 8 000 à 10 000 Grecs commandés par Theodoros Kolokotronis. 17 000 Turcs auraient été tués.
20 ou 24 octobre
Un nouveau congrès des Princes se tient à Vérone. Il réunit les empereurs d'Autriche et de Russie, ainsi que les rois de Naples et de Prusse. Il condamne l'insurrection grecque, mais exige des Ottomans qu'ils satisfassent les demandes russes.
30 novembre
Le chef de guerre Staïkopoulos s'empare du fort Palamide avec 350 hommes et libère la ville de Nauplie.
en novembre
L’amiral grec Kanaris bat les Turcs à Ténédos.
en décembre
La Porte donne l’autorité sur la Crète à l’Egypte.
dans l’année
Démétrios Ypsilanti échoue devant Nauplie.
Les armées du chah de Perse avancent dans la région du Kurdistan et contrôlent l’Anatolie orientale. Une épidémie de choléra met cependant un terme à leur expansion.
Charles Maclaren situe la légendaire Troie à Hissarlik (non loin du site réel).
1823
12 janvier
Echec des Ottomans à Missolonghi, en Etolie. La côte nord du golfe de Patras reste aux mains des insurgés grecs.
23 avril
Naissance du futur sultan Abdul-Mejid.
en juillet
Traité d’Erzurum qui met fin à la guerre entre la Perse et l’Empire ottoman. La Perse obtient des avantages territoriaux à l’ouest, ainsi que la liberté de commerce et de circulation à ses marchands dans l’Empire ottoman. En contrepartie, le chah, menacé par l’expansion russe au nord, s’engage à ne plus tenter d’incursions militaires dans les provinces ottomanes.
nuit du 20 au 21 août
Siège de Missolonghi : conduisant 350 Souliotes à l’attaque d’un campement de 4 000 Turcs, le chef grec Markos Botzaris, trente-cinq ans, est tué au combat à Karpenision.
7 novembre
A l’issue d’un blocus de neuf mois, la garnison ottomane d’Acrocorinthe accepte de se rendre aux rebelles de Nikétaras. Les 300 soldats albanais sont évacués.
1824
en janvier ?
Un firman du sultan ottoman Mahmud II confère à l’Egyptien Muhammad-Ali le gouvernement de Morée (Grèce).
en juin
Accord international de Saint-Pétersbourg : les grandes puissances (Autriche, Royaume-Uni et Russie) décident une démarche collective auprès du sultan ottoman pour qu’il cesse de réprimer l’insurrection grecque. Le tsar préconise la formation de trois principautés grecques autonomes.
du 3 au 4 juillet
Dans l’est de la mer Egée, les forces ottomanes envahissent l’île de Psara, près de Chios. Réfugiés dans le vieux fort de Palaiokastro, tous les défenseurs grecs, mais également des femmes et des femmes, sont tués en faisant exploser les réserves de poudre lors de l’entrée de 2 000 Turcs.
10 juillet
Ibrahim, fils de Muhammad-Ali, généralissime de l'armée expéditionnaire égyptienne, appareille d'Alexandrie avec une flotte de 63 navires de guerre, cent bâtiments de transport et une armée formée de 16 000 hommes formée à la française.
17 août
Bataille navale de Samos : la flotte grecque commandée par Georgios Sachtouris et Konstantinos Kanaris a vaincu les navires ottomans de Husrev Pacha. Les Turcs ont perdu 3 navires et 100 canons et déplorent la mort d’un millier d’hommes. Côté grec, seuls trois hommes ont été tués.
dans l’année
Création des premiers journaux, d’influence française : le Smyrnéen et le Spectateur oriental.
de 1824 à 1826
Les Turcs assiègent les Grecs révoltés (auxquels s’est joint Byron) dans Missolonghi (pendant trois cents soixante jours).
1825
26 février
Les troupes de Méhémet Ali, appelées par le sultan, débarquent dans le Péloponnèse : prise de Navarin (Pylos) par Ibrahim Pacha.
23 avril
Dans l’ouest de la Grèce, les Turcs mettent le siège devant la forteresse d’Anatolikon.
27 avril
Début du troisième siège de Missolonghi (au sud-est d’Anatolikon) : le général ottoman Rachid Pacha dispose de 20 000 hommes, dont 3 000 sapeurs (le siège durera un an).
12 mai
L’amiral grec Andreas Miaoulis incendie la flotte égyptienne d’Ibrahim Pacha à Modon.
22 juin
L’armée turco-égyptienne d’Ibrahim Pacha reprend aux Grecs la ville de Tripoli, dans le centre du Péloponnèse.
en juillet
Les insurgés grecs sollicitent le protectorat britannique.
1826
5 janvier
Après avoir brûlé Pyrgos, l’armée égyptienne d’Ibrahim Pacha arrive devant Missolonghi, pour entamer un quatrième siège de la ville.
du 25 au 28 janvier
Ibrahim Pacha envoie sur Missolonghi 8 000 bombes et boulets, mais ne parvient pas à y pénétrer malgré trois assauts.
4 avril
A Saint-Pétersbourg, la Russie et l'Angleterre signent un protocole secret prévoyant une intervention britanno-russe en faveur de la fondation d'un Etat grec partiellement souverain sous l'autorité ottomane. Cette mesure provoque la colère de l’Autriche, fidèle aux principes de la Sainte-Alliance.
nuit du 22 au 23 avril
Affamés et déplorant un grand nombre de malades, les assiégés de Missolonghi tentent une ultime sortie : 2 000 combattants, encadrant 5 000 civils (femmes, enfants, vieillards également armés), sortent de la ville en trois colonnes pour forcer les lignes turques sous les ordres de Botzaris, Tzavellas et Makris. C’est une défaite qui se solde par un massacre.
23 avril
En ce dimanche des Rameaux, la dernière forteresse grecque est prise par les Egyptiens d’Ibrahim Pacha : c'est Missolonghi, dont les derniers défenseurs enfermés avec le primat de la ville et le général Kapsalis préfèrent se faire sauter avec leurs poudrières plutôt que de se rendre. Les Egypto-Turcs massacrent le reste de la population, hommes, femmes et enfants : 3 000 têtes sont coupées, exposées sur les remparts puis et envoyées à Constantinople, 3 000 personnes sont déportées pour être vendues comme esclaves, 1 800 seulement échapperont à la tuerie.
12 juin
La violence et l’incapacité des janissaires à défendre l’Empire conduit Mahmûd II à prendre des mesures contre eux.
entre le 12 et le 15 juin
Les janissaires se révoltent, pillent le palais du grand-vizir et réclament la tête des réformateurs. En guise de réponse, Mahmûd II, avec l’appui d’officiers fidèles et même des oulémas, fait bombarder les casernes où les janissaires se sont rassemblés et fait exécuter les survivants. Les chefs de la confrérie des Baktachis, considérés comme les inspirateurs de la révolte, sont également arrêtés et exécutés.
15 juin
Vakayi hayriye (« événement heureux ») : suppression définitive du corps des janissaires, de même que celui des sipahis.
16 juin
En un après-midi, le sultan fait exécuter 7 000 janissaires.
10 juillet
Les Turcs entrent dans Thèbes.
7 octobre
Convention russo-turc conclue à Akkerman, en Bessarabie [aujourd’hui Bilhorod-Dnistrovskyi, en Ukraine], concédée par le sultan échange de la neutralité du tsar en Grèce : sécurisation de la navigation sur la mer Noire, liberté de navigation dans les Détroits, autonomie de la Serbie, de la Moldavie et de la Valachie. Elle garantit aux principautés danubiennes l’élection des Hospodars par les divans de boyards pour sept ans sous réserve d’approbation par le sultan et le tsar, elle promet l’élaboration d’un statut administratif, prévoie la renonciation par la Porte à son monopole commercial et la suspension du tribut pendant deux ans.
5 décembre
Après avoir traversé les défilés du Parnasse, le général grec Georges Karaiskakis bat les Turcs à Arachova. Sur le champ de bataille, il élève un trophée de 300 têtes coupées.
dans l’année
A Istanbul, chaque quartier est placé sous la responsabilité d’un muhtar.
1827
19 janvier
Les Turcs attaquent Distomo, défendue par 400 Grecs.
nuit du 20 janvier
En traversant au galop le camp ottoman, Karaiskakis parvient à entrer dans Distomo et redonner courage aux défenseurs grecs. Omer Pacha fait décapiter tous les gardes responsables de la garde cette nuit-là.
27 janvier
Victoire turque à Kamatero : trois cents Grecs, dont le colonel Bourbahes, sont tués.
6 mai
Bataille du port de Phalère. Sous les ordres des officiers britanniques Richard Church et Thomas Cochrane, 3 000 révolutionnaires grecs débarquent près du cap Kolias pour forcer les forces ottomanes de Rachid Pacha à lever le siège de l’Acropole d’Athènes. C’est un désastre : 1 500 Grecs sont tués au combat et 240 faits prisonniers (avant d’être décapités).
5 juin
A l’issue d’un siège de neuf mois, la garnison grecque de l’Acropole accepte de se rendre au général Rachid Pacha suite à la médiation de l’amiral français de Rigny. La ville est désormais entièrement aux mains des Turcs.
6 juillet
Traité de Londres par lequel l'Angleterre, la Russie et la France s'engagent uniquement à une démonstration navale en mer Ionienne afin d'amener le sultan turc à accepter leur médiation. Par ailleurs, un protocole préconise une simple « autonomie de la Grèce dans le cadre de la suzeraineté turque ».
16 août
Le sultan Mahmud II rejette une note de la France, du Royaume-Uni et de la Russie qui lui demandent de mettre fin aux exactions contre les Grecs.
20 octobre
Sans préavis et sous prétexte d'un coup de feu tiré par un navire turc, une escadre anglo-franco-russe (amiraux Codrington, Henri de Rigny, Heiden) détruit une flotte turco-égyptienne à la bataille de Navarin, au large de la Grèce. Navarin est la dernière véritable bataille de la marine à voile.
1828
26 avril
La Russie déclare la guerre à la Turquie. Le tsar lance ses troupes en Anatolie orientale, en Moldavie et dans la plaine de la Dobroudja. Paskievitch commande l'armée russe à l’Est.
23 juin
Prise de Kars par les Russes.
6 août
Mehemet Ali, khédive d'Egypte, accepte les demandes franco-britanniques en vue d'une évacuation des troupes égyptienne de la Grèce. L’Egypte rompt son alliance avec la Porte.
24 août
Les Russes du prince Paskievitch battent les Turcs près de la ville arménienne d’Akhalzikh.
28 août
Paskievitch s’empare d’Akhalzikh.
29 septembre
Mikhail Vorontsov s'empare de Varna (Bulgarie).
en octobre
Les armées du tsar envahissent les principautés danubiennes et y mettent en place une administration militaire russe (?).
dans l’année
Capo d'Istria nomme Démétrios Ypsilanti commandant en chef des troupes de Grèce Orientale.
Le maréchal Maison dirige l'expédition française en Grèce contre les Turcs.
1829
22 mars
Conférence de Londres : la Grèce devient autonome vis-à-vis de l'Empire ottoman. Dans le premier des trois protocoles, la France, la Russie et le Royaume-Uni déterminent le tracé des frontières du futur Etat.
6 mai
L’Arménien Cyrill Demian dépose le brevet de l’accordéon à Vienne.
30 juin
Les Russes s’emparent de Silistrie (Bulgarie).
2 juillet
Le maréchal russe Hans Karl von Diebitsch lance l’offensive transbalkanique en direction de Constantinople.
11 juillet
Les Russes enlèvent aux Ottomans le port bulgare d’Anchialos [Pomorié].
15 août
Miloch Obrenovitch est reconnu prince héréditaire de Serbie par le sultan.
20 août
Les Russes s’emparent d’Andrinople.
14 septembre
Au traité d'Andrinople, signé par le tsar et le sultan turc, la Russie se voit confirmé son protectorat sur les principautés de Moldavie et de Valachie ; plus un accès aux Bouches du Danube, l'annexion de Poti et de la côte nord-est de la mer Noire. Par ailleurs, les Turcs reconnaissent l'indépendance de la Grèce et de la Serbie. Le droit de libre passage dans les détroits est étendu aux navires de commerce de toutes nationalités.
25 septembre
Démétrios Ypsilanti force Aslan Bey à capituler au col de Petra.
27 septembre
Le Dr. Parrot escalade le mont Ararat.
en septembre
Le ministre des Affaires étrangères français Polignac propose un partage de l’Empire ottoman : la Serbie et la Bosnie-Herzégovine à l’Autriche, les provinces danubiennes et un secteur au sud du Caucase à la Russie. L’Empire ainsi réduit serait donné au roi des Pays-Bas dont les Etats seraient partagés entre la Prusse, au nord, et la France, au sud du Rhin.
dans l’année
Rechîd Mehmed Pacha devient grand-vizir.
1830
3 janvier
L’opposition de la Prusse au projet français de partage de l’Empire ottoman entraîne son abandon par les puissances européennes.
3 février
Le sultan ottoman est contraint de signer la convention de Londres qui donne l'indépendance à une Grèce tronquée. Cette conférence de Londres réunissait le Royaume-Uni, la France et la Russie.
7 mai
Les Etats-Unis signent un traité avec l’Empire ottoman autorisant la flotte américaine à pénétrer dans la mer Noire.
6 juillet
L’archevêque orthodoxe du Sinaï Constance II, soixante ans, devient patriarche de Constantinople (Constance Ier).
12 décembre
L'Empire ottoman reconnaît l'autonomie de la Serbie.
dans l’année
Mahmûd II rouvre les ambassades ottomanes à l’étranger.
1831
21 février
Fin de l’autorité des Mamelouks de Bagdad sur l’Irak : administration turque directe. Le sultan ottoman remplace le dernier mamelouk de Bagdad, Daud Pacha, par un gouverneur.
29 mars
Grande révolte des ayans (propriétaires terriens) bosniaques contre le pouvoir ottoman (fin en 1833).
en octobre
Le vice-roi Méhémet Ali d'Egypte envahit la Syrie.
1er novembre
Forte de 30 000 hommes, l’armée égyptienne du vice-roi Mohamed Ali et de son fils Ibrahim Pacha envahit la Palestine et la Syrie.
Parution du premier numéro du premier journal ottoman, le Takvim-i Vekâyi (« Le Courrier des évènements »), un journal à caractère officiel.
27 novembre
Début du siège d’Acre par Ibrahim Pacha.
dans l’année
Incendie de Galata-Péra.
1832
27 mai
En Palestine, Ibrahim Pacha, fils du vice-roi égyptien Méhémet Ali, prend Acre après six mois de siège.
13 juin
Ibrahim Pacha entre dans Damas.
8 juillet
Les Egyptiens entrent dans Homs.
10 juillet
Hama tombe entre les mains des Egyptiens.
14 juillet
Alep est à son tour tombée devant Ibrahim Pacha.
29 juillet
Aidé par l’officier français Octave Joseph de Sèves (Soliman Aga), Ibrahim Pacha écrase les Ottomans à Homs et achève la conquête de la Syrie.
1er août
Les Egyptiens d’Ibrahim Pacha s’emparent d’Antioche.
21 décembre
Ibrahim Pacha bat les Ottomans à Konya.
dans l’année
Une certaine autonomie est attribuée à l’île de Samos.
1833
en février
Des troupes russes débarquent sur les rives du Bosphore.
4 mai
Traité de paix de Kutahya qui sauve le sultan ottoman et assure au vice-roi d’Egypte la mainmise sur la Syrie.
8 juillet
Traité d'alliance russo-turc d'Unkiar-Skelessi : les deux pays s’assurent assistance mutuelle en cas d’attaque de l’une des deux nations par une autre puissance étrangère ; mais un article secret dispense les Turcs d'envoyer des forces armées au secours des Russes. Le document comporte une autre clause secrète sur la fermeture des Détroits à tout navire de guerre autre que turc ou russe. Le tsar accepte de retirer ses troupes des territoires ottomans. Le traité a été signé à Beykoz, sur la rive orientale du Bosphore, par Orlov pour les Russes.
dans l’année
Mehmed Emîn Râûf Pacha succède à Rechîd Mehmed Pacha comme grand-vizir.
1834
18 août
Patriarche de Constantinople depuis 1830, Constance Ier (64 ans) démissionne. Il redevient archevêque orthodoxe du Sinaï, une charge qu’il avait déjà occupée de 1805 à 1830. Constance II lui succède aussitôt à la tête du patriarcat de Constantinople.
dans l’année
Le réformiste Mustafa Rechîd Pacha est nommé ambassadeur en France.
1835
20 mai
Décès au palais du Bardo du bey de Tunisie Hussein II. Son frère cadet Mustapha Pacha lui succède sous l’autorité nominale de la Porte.
26 mai
Les Turcs reconquièrent la Libye : fin de la dynastie Qaramanli.
26 septembre
Constance II n’est plus patriarche de Constantinople.
9 octobre
Grégoire VI (37 ans) devient patriarche de Constantinople.
dans l’année
Le sultan refuse de céder au prince Menzikoff au sujet de la protection par la Russie des lieux saints et des sujets grecs de l'empire ottoman.
1836
en décembre
Un navire britannique s’échoue dans le port d’Aden [Yémen], où il est pillé. Le sultan ottoman promet des compensations et accepte de céder la ville aux Anglais.
dans l’année
L’importance de la circulation entre Istanbul et Galata oblige à construire un premier pont sur la Corne d’Or, reliant le quartier d’Azab Kapï à celui d’Un Kapanï.
Le réformiste Mustafa Rechîd Pacha n’est plus ambassadeur en France, mais à Londres.
1837
L’ambassadeur à Londres Mustafa Rechîd Pacha devient ministre des Affaires étrangères.
La Porte tente de reprendre pied au Liban avec Chihab Bachir II, qui hésite à changer de protecteur, puis avec les Druzes et les Métoualis, mais est devancée par les Britanniques qui prennent le parti des Druzes.
Les Egyptiens arment les Kurdes d’Anatolie contre les Ottomans et interdisent aux bateaux turcs d’accoster dans les ports du Levant.
1838
en juillet
Déclaration austro-russe de Teplits [aujourd’hui Teplice, République tchèque] : les deux Etats européens appuient les Turcs dans leur guerre contre l’Egypte.
14 août
Convention commerciale anglo-ottomane, qui prévoit la suppression des privilèges commerciaux dans tout l’empire.
dans l’année
Création du Conseil de la Sublime Porte (Dâr-i churayï Bâb-i 'âlî), chargé d’examiner les propositions de lois. Il est destiné à accroître l’efficacité de l’appareil gouvernemental : les services financiers sont regroupés ; les ministères des Affaires étrangères et du Commerce et un Conseil des travaux publics sont créés.
En Arabie, les armées égyptiennes étendent leur contrôle au-delà du Hedjaz et font campagne vers le Sud, aux abords du Yémen.
Signature d’un traité de commerce entre l’Empire ottoman et la France.
1839
19 janvier
La Compagnie anglaise des Indes orientales (capitaine Haynes) annexe Aden [Yémen] et ses environs, qui sont rattachés aux Indes.
21 avril
Le sultan ottoman Mahmud II déclare le pacha Méhémet Ali traître à l’Empire. Il ordonne la reprise des opérations en Syrie contre l'Egypte.
24 juin
Bataille de Nizip : à 40 km à l’est de Gaziantep, l’armée ottomane du général Hafiz Osman Pacha (entre 30 000 et 80 000 hommes) est écrasée par les 30 000 à 46 000 Egyptiens d’Ibrahim Pacha. L’artillerie égyptienne a fait des ravages dans les rangs turcs. Les vaincus déplorent 4 000 tués et 12 000 blessés, les vainqueurs 4 000 morts ou blessés.
1er juillet
Décès du sultan Mahmûd II, à l'âge de 54 ans. Son fils Abdülmecit Ier (16 ans) lui succède.
4 juillet
La flotte turque sort des Dardanelles à destination de l’Egypte.
7 juillet
La défaite de Nizip est connue à Constantinople.
14 juillet
Arrivée en Egypte, la flotte turque se livre aux Egyptiens, à Alexandrie.
25 juillet
La défaite de Nizip est connue à Paris et à Londres.
2 ou 3 novembre
Proclamation solennelle à Gulkhane (place située à côté du palais de Topkapi) du Hatti Serif, Edit qui réforme (Tanzimat) la Turquie, promulguant des lois nouvelles afin de garantir la sécurité des personnes et des biens, ainsi que de l’égalité de tous dans les domaines de l’impôt, du recrutement et aussi de la durée passée sous les armes. Elle contredit la Loi coranique, qui fait des non musulmans des protégés (dhimmis) ou citoyens de seconde zone. Avec ce même firman, personne ne pourrait désormais être condamné à mort avant d’avoir été jugé par un tribunal et en public. De plus, le sultan en personne ne serait plus au-dessus des lois. Par ailleurs, l'Arménie est émancipée par le Tanzimat.
dans l’année
Mehmed Emîn Sâûf Pacha n’est plus grand-vizir. Le ministre des Affaires étrangères Mustafa Rechîd Pacha lui succède.
1840
3 mars
Patriarche de Constantinople depuis 1835, Grégoire VI se retire, à seulement 42 ans. Il est remplacé par Anthème IV.
15 juillet
Traité de Londres entre l’Autriche, la Prusse, la Russie et la Grande-Bretagne (la France est tenue à l’écart) pour la pacification du Levant : confirmation de la concession de l’Egypte à Méhémet-Ali à titre héréditaire ; Méhémet-Ali reçoit également le pachalik d’Acre à titre viager à condition d’accepter dans les dix jours la notification de l’accord. Pas de navires de guerre étrangers dans les Détroits en temps de paix.
10 ou 11 septembre
Des navires anglais et ottomans bombardent Beyrouth et débarquent des troupes pour forcer les troupes égyptiennes de Méhémet Ali à quitter la Syrie.
21 septembre
Naissance à Istanbul du futur sultan (1876) Murad V.
27 septembre
Soutenues par l’escadre britannique du commandant Charles Napier, les troupes ottomanes reprennent Sidon [Saïda, au Liban] aux Egyptiens.
8 octobre
Note française dans laquelle la France accepte le traité du 15 juillet à condition que l’Egypte soit garantie à Méhémet-Ali et que l’acte de déchéance du 2 octobre ne soit pas mis à exécution.
27 novembre
Méhémet-Ali signe une convention avec les Anglais : il renvoie la flotte turque à Constantinople, évacue la Syrie et garde le pachalik héréditaire de l'Egypte.
dans l’année
Début de désordres en Crète.
Istanbul compterait un peu moins de 400 000 habitants.
Parution du Djeride-i havadis (« Registre des nouvelles »).
Un théâtre en bois est édifié en face de Galata Saray par un acrobate nommé Bosko.
1841
en février
Méhémet Ali d'Egypte se résigne à abandonner ses conquêtes.
de février à avril
Soulèvement populaire en Crète contre le retour de l’autorité des Ottomans : échec.
6 mai
Patriarche de Constantinople depuis un peu plus d’un an, Anthème IV se retire. Il est aussitôt remplacé par Anthème V.
13 juillet
Les cinq grandes puissances européennes (Autriche, France, Prusse, Royaume-Uni, Russie) signent à Londres la Convention des Détroits : l’Empire ottoman obtient le droit de fermer le Bosphore et les Dardanelles à tous les navires de guerre, notamment en période de paix. En temps de guerre, les Turcs peuvent autoriser les marines alliées à emprunter le passage. La Russie perd le privilège de passage acquis à Unkiar Skelessi (1833). L’enfermement de la flotte russe en mer Noire laisse la Royal Navy maîtresse de la Méditerranée. Par ailleurs, le texte confirme la souveraineté héréditaire de Méhémet-Ali sur l’Egypte, mais les Egyptiens perdent la Syrie et la Crète qui redeviennent Ottomans.
dans l’année
Début d’une crise au Liban entre maronites et druzes.
1842
12 juin
Patriarche de Constantinople depuis un peu plus d’un an, Anthème V se retire.
21 septembre
Naissance au palais de Topkapi, à Constantinople, d’un fils du sultan Abdülmecit Ier. La mère du prince Abdülhamid (futur sultan) est une Tcherkesse du Harem âgée de 22 ans, Verjine.
dans l’année
Tension aux frontières turco-persanes : le wali kurde de Ardelan rassemble ses cavaliers pour soutenir, en vain, le pacha de Sulaimanya. Le chah mobilise, mais sous l’intervention diplomatique russo-anglaise, le climat s’apaise.
Germain IV (52 ans) devient le nouveau patriarche de Constantinople.
1843
19 novembre
Réorganisation du pouvoir ottoman sur le Liban, sous la pression des grandes puissances occidentales : établissement d’une administration directe. Umar Pacha crée des assemblées de notables aux côtés de deux caïmacanats, l’un maronite au nord, l’autre druze au sud.
dans l’année
Répression d’une révolte albanaise.
1844
3 novembre
Naissance du futur sultan Mehmet V.
1845
?
Patriarche de Constantinople depuis 1842, Germain IV se retire à l’âge de 55 ans.
18 avril
L’évêque orthodoxe de Cyzique Mélèce III (73 ans) est élu patriarche de Constantinople.
28 novembre
Décès du patriarche Mélèce III de Constantinople, sept mois seulement après son élection.
16 décembre
Anthème VI (63 ans) est élu patriarche de Constantinople.
dans l’année
Neuf ans après la construction du premier pont sur la Corne d’Or, un deuxième relie le quartier de Karaköy à celui d’Eminönü.
1846
Fin de la crise libanaise entre maronites et druzes.
En mer Rouge, les ports érythréens de Massaoua et Souakin sont loués par l’Empire ottoman à l’Egyptien Méhémet-Ali.
1848
11 juin
Révolution à Bucarest.
19 ou 30 octobre
Patriarche de Constantinople depuis 1845, Anthème VI se retire à l’âge de 66 ans. Anthème IV lui succède dans une fonction qu’il avait déjà occupée de 1840 à 1841.
en octobre
Réouverture du théâtre situé en face de Galata Saray et détruit par un incendie en 1846.
de 1848 à 1849
Révolte roumaine écrasée par les Russes et les Ottomans.
1849
1er mai
Convention de Balta Liman : l’Empire ottoman et la Russie se mettent d’accord près de Constantinople sur l’administration de la Moldavie et de la Valachie. Le tsar et le sultan décident de la nomination pour une durée de sept ans des hospodars (Barbu Stirbei en Valachie et Grigore Alexandru Ghica en Moldavie), du remplacement des Assemblées générales par des divans (dont les membres sont désignés par les hospodars).
12 octobre
Le gouvernement français décide d’envoyer sa flotte se joindre à la marine britannique dans les Dardanelles afin de montrer le soutien de Paris à Constantinople.
16 octobre
Dénouement dans la crise en Orient. Le tsar russe consent à l’internement pendant deux des réfugiés polonais et hongrois dans les prisons turques.
dans l’année
Les Turcs tentent de rétablir leur domination sur le Yémen, d’où ils ont été rejetés en 1828.