1995
mardi 7 février
Ramzi Yousef, cerveau présumé de l’attentat à la bombe contre le World Trade center de New York (1993) et contre le vol 434 de la Philippine Airlines (1994), est arrêté dans une maison d’Islamabad par les services secrets pakistanais (ISI) et le service de sécurité de l’ambassade américaine. Il était occupé à placer une bombe dans la tête d’une poupée.
mercredi 8 mars
Deux fonctionnaires américains travaillant pour l'ambassade des Etats-Unis à Karachi ont été tués dans une embuscade tendus par deux hommes armés d'AK-47. Un troisième a été blessé. Les victimes se rendaient à leur travail lorsqu'elles ont été attaquées.
jeudi 9 mars
Le gouvernement américain a décidé d'offrir une récompense de 2 millions de dollars (10 millions de francs) pour toute information contribuant à l'arrestation des meurtriers des deux diplomates américains. Des agents du FBI sont attendus au Pakistan pour aider leurs collègues pakistanais.
vendredi 10 mars
17 personnes ont été tuées à Karachi, dont 11 par l'explosion d'un véhicule piégé devant une mosquée (25 blessés). Les 6 autres tués l'ont été par balles lors de plusieurs incidents isolés en différents endroits de la ville. On recense plus de 50 morts dans les affrontements entre extrémistes chiites et sunnites depuis le début du mois (170 en février).
samedi 11 mars
Malgré la visite du Premier ministre, Benazir Bhutto, et sa menace d'accroître la répression si la folie meurtrière persiste à Karachi, il y a encore eu une dizaine de morts lors de règlements de comptes entre factions politiques rivales.
L'enterrement de douze chiites (tués la veille dans un attentat) a donné lieu a de nouveaux débordements.
samedi 25 mars
Le Sri Lanka organise à Colombo la deuxième édition de la Coupe d’Asie du Sud de football. En match d’ouverture, le Pakistan a battu le Bangladesh un but à zéro.
mercredi 29 mars
Deuxième et dernier match du premier tour de la Coupe d’Asie du Sud de football : à Colombo, le Népal a battu le Pakistan. Troisièmes et derniers du groupe A, les Pakistanais sont éliminés.
mercredi 19 avril
Un héros de la lutte contre l’esclavage des enfants a été assassiné : Iqbal Masih a été tué dans son village des environs de Lahore. Agé de 12 ans, il avait été vendu alors qu’il n’en avait que quatre par ses parents à un marchand de tapis. Il était devenu le porte-parole de six millions d’enfants pakistanais. La police soupçonne la « mafia du tapis » d’avoir commandité ce meurtre.
jeudi 4 mai
Le huitième sommet de l’Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR) se tient à New Delhi.
jeudi 18 mai
Assassinat d'un officier paramilitaire dans le centre de Karachi ; ce meurtre déclenche d'importantes violences.
lundi 22 mai
Pour le cinquième jour consécutif, la violence déclenchée par le meurtre d'un officier paramilitaire le 18 mai, a fait de nouvelles victimes : 40 morts en quatre jours.
dimanche 18 juin
Des affrontements ont commencé entre forces de l’ordre et militants islamistes dans la région de Swatt, dans le nord du pays.
mercredi 21 juin
Près d’un millier d’islamistes ont été arrêtés en début de semaine dans le nord du pays, où les affrontements entre les forces de l’ordre et les partisans de la charia (loi islamique) ont cessé. Ces affrontements dans la région de Swatt avaient fait une douzaine de morts et plusieurs dizaines de blessés en trois jours.
vendredi 23 juin
De violents troubles ethniques ont commencé à Karachi. A l’origine de cette vague de violence, les protestations du mouvement Mohajir Qaumi (MQM) contre le viol supposé de la sœur d’un militant et l’assassinat d’un dirigeant. Les Mohajirs, une communauté originaire de l’Inde installée au Pakistan après l’indépendance de 1947, ne se sont jamais intégrés.
lundi 26 juin
Une centaine de personne sont mortes depuis trois jours à la suite des troubles ethniques qui paralysent encore Karachi. « Les gens écument les rues avec leurs armes et tirent sur tous les commerçants qui essaient d’ouvrir leur magasin », témoigne un habitant. Depuis le début de l’année, 800 personnes au moins ont été tuées dans des affrontements ethniques à Karachi.
mercredi 26 juillet
La mousson a provoqué de vastes inondations dans plusieurs régions : plus de 500 personnes sont mortes ou ont disparu. 240 000 hectares submergés, des milliers de têtes de bétail ont péri.
dimanche 13 août
Première femme à avoir réussi l’ascension de l’Everest en solitaire et sans oxygène (en mai dernier), l’alpiniste anglais Alison Hargreaves a été emportée par une avalanche sur les pentes du K2. Son corps ne sera jamais retrouvé. Elle avait 32 ans.
dimanche 10 septembre
Les « mojahirs », immigrés venus de l'Inde, ont appelé à une grève générale à Karachi (la deuxième en une semaine), pour protester contre « les tortures et les mauvais traitements » infligés aux femmes de leur communauté par la police de la ville. Des affrontements entre jeunes activistes et forces de l'ordre ont fait au moins cinq morts.
fin septembre
La presse affirme que 40 officiers supérieurs de l'armée ont été arrêtés. Accusés d'avoir préparé une « révolution islamique » avec le soutien de groupes intégristes, ils auraient projeté le renversement du gouvernement du Premier ministre Bhutto.
lundi 2 octobre
Le Pakistan va se doter d'un nouveau ministère « des droits de l'homme ». Les châtiments corporels devraient aussi se réduire aux seuls cas prévus par la loi islamique.
jeudi 12 octobre
La conférence sur les mines antipersonnel organisée à Vienne par l’ONU s’est achevée sur un échec : les représentants de 52 Etats ont échoué à se mettre d’accord sur l'interdiction de l'emploi de ces mines, dont plus de 100 millions d’exemplaires se trouveraient à travers le monde. Cinq pays (Chine, Inde, Mexique, Pakistan et Russie) se sont déclarés opposés à l'interdiction de la production des mines non détectables (fabriquée en plastique) et à la destruction rapide des stocks existants.
mardi 24 octobre
Une éclipse totale du Soleil est visible sur une grande partie du sud de l’Asie, de l’Iran à l’Indonésie.
mercredi 25 octobre
Le Pakistan, frappé d'un embargo sur les armes par les Etats-Unis, a confirmé son intention d'acheter 40 avions Mirage au constructeur français Dassault.
Entretien entre le Premier ministre Benazir Bhutto et le président français Chirac.
samedi 28 octobre
Dévaluation de 7 % de la roupie.
jeudi 2 novembre
La commission pakistanaise des droits de l'homme a exigé l'abolition du travail des enfants d'ici dix ans. Plus de six millions d'enfants seraient contraints au travail au Pakistan.
dimanche 19 novembre
Un attentat à la voiture piégée, revendiqué par trois groupes islamistes égyptiens (Jamaa Islamiya, Jamma de la Justice Internationale et le mouvement Al-Jihad), a dévasté l'ambassade d'Egypte à Islamabad dans la matinée. L'explosion a fait au moins 16 morts et une soixantaine de blessés. Parmi les personnes tuées figurent le second secrétaire de l'ambassade et plusieurs gardes égyptiens et pakistanais.
lundi 20 novembre
La police pakistanaise a arrêté trois jeunes Arabes, deux Egyptiens et un Jordanien. Etudiants à l’université islamique d'Islamabad, ils sont accusés d'être responsable de l'attentat de la veille. Financée par plusieurs pays arabes, cette université est souvent soupçonnée d'être un foyer d'extrémistes.
lundi 27 novembre
Le gouvernement pakistanais a délivré une notice d'expulsion à Jean-François Cautin (directeur de l'organisation humanitaire Madera pour le Pakistan) concernant onze Français de l'organisation qui devront quitter le territoire avant fin décembre. Il ne leur est rien reproché officiellement mais ils pourraient faire de l'ombre aux puissantes mafias de la drogue ou du trafic du bois.
jeudi 14 décembre
Un puissant chef tribal pakistanais, Ayub Afridi, s'est rendu aux autorités américaines de Dubaï, aux Emirats arabes unis. Il avait acquis la réputation d'être l'un des principaux trafiquants de drogue du monde,
jeudi 21 décembre
Attentat à la voiture piégée dans un centre commercial de Peshawar : au moins 60 morts. Le Pakistan accuse le gouvernement afghan d'avoir inspiré cet attentat.
1996
dimanche 7 janvier
6 personnes au moins ont été tuées et 35 autres blessées par l'explosion d'une bombe dans un autobus à Karachi.
vendredi 26 janvier
22 morts, c'est le bilan officiel des tirs de roquettes au Cachemire pakistanais. Une fusée aurait détruit la mosquée de Kahuta et fait 18 morts ; une autre aurait tué 2 personnes dans une bourgade. Islamabad a accusé l'Inde qui dément en être l'auteur.
samedi 27 janvier
Les forces indiennes et pakistanaises échangent des tirs nourris à la mitrailleuse le long de la ligne de démarcation longue de 1 200 kilomètres, au Cachemire. Au moins sept lieux d'accrochage ont été recensés.
dimanche 28 janvier
Les affrontements se poursuivent au Cachemire entre Indiens et Pakistanais.
nuit du lundi 29 au mardi 30 janvier
Cinq civils indiens ont été tués au cours d'une fusillade qui a opposé des unités indiennes et pakistanaises le long de la frontière du Cachemire. A la suite de ces incidents, l'armée indienne a demandé aux 10 000 habitants des villages indiens proches de la frontière d'évacuer leurs maisons.
mardi 30 janvier
Les ambassadeurs des Philippines et du Pakistan au Nicaragua ont été pris en otages, avec le ministre nicaraguayen des Affaires étrangères, par trois cents étudiants armés qui ont libéré les deux ambassadeurs quatre heures plus tard.
mercredi 14 février
Ouverture de la sixième Coupe du monde de cricket, organisée conjointement par l’Inde, le Pakistan et le Sri Lanka.
dimanche 17 mars
Finale de la Coupe du monde de cricket : au stade Gaddafi de Lahore, le Sri Lanka a battu l’Australie 245/3 (50 overs) à 241/7 (46,2 overs), devant 62 645 spectateurs.
lundi 18 mars
Au moins 40 personnes ont disparu dans l'avalanche qui s'est abattue, dans la soirée, sur le village de Dogran Chek (Cachemire). La semaine auparavant, une autre coulée de neige avait tué 35 habitants de ce même village.
dimanche 24 mars
De violents affrontements ont opposé des islamistes aux forces de sécurité dans le Cachemire : onze morts.
samedi 13 avril
Imran Khan, ancienne star du cricket, a annoncé son intention de fonder un parti politique pour lutter contre les privilégiés.
dimanche 14 avril
6 personnes ont été tuées et 34 autres blessées à Lahore dans un attentat à la bombe perpétré dans un hôpital pour cancéreux, fondé par Imran Khan.
dimanche 28 avril
52 personnes ont été tuées et 28 autres blessées dans un nouvel attentat qui a pulvérisé un autobus qui conduisait des familles à la fête musulmane de l’Aid. La bombe a explosé à Bhaiperu, à 50 kilomètres à l’ouest de Lahore.
dimanche 9 juin
Le Premier ministre indien Gowda a proposé au Pakistan « un dialogue global » pour essayer d'apaiser les tensions entre les deux pays qui ne se parlent plus depuis deux ans. En fait, Godwa répond à un message de félicitations que Benazir Bhutto lui avait écrit fin mai.
lundi 10 juin
Au moins sept personnes ont été tuées et une cinquantaine d’autres blessées dans trois attentats à la bombe commis à Gujranwala, important centre industriel du Penjab. L’un des engins a explosé dans un autobus.
mardi 11 juin
Le gouvernement a aboli la peine de mort pour les femmes. Elle sera remplacée par l’emprisonnement à vie.
mercredi 12 juin
Un immeuble vétuste de trois étages s’est effondré à Hyderabad : 22 personnes ont péri, dont 12 enfants ; 40 autres souffrent de blessures graves.
dimanche 23 juin
Succès de la grève générale de 24 heures organisée par l’opposition contre l’augmentation des impôts.
lundi 24 juin
Une manifestation contre la vie chère et la corruption, organisée par les intégristes du Jamaat-i-Islami, a tourné au drame à Rawalpindi. Pour empêcher les manifestants de marcher sur Islamabad, la police a chargé en force, faisant 4 morts, dont un policier, et 50 blessés. Pour Qazi Hussain Ahmed, chef du mouvement islamiste, la « révolution islamiste » a commencé au Pakistan. Il a appelé les fonctionnaires (surtout les policiers et militaires, « travaillés depuis longtemps par le discours fondamentaliste) à ne plus obéir aux ordres. L’ancien Premier ministre Nawaz Sharif, chef de l’opposition conservatrice, lui a apporté son soutien contre Benazir Bhutto. Nawaz Sharif a demandé que celle-ci et son mari, Asif Zardari, soient privés de leurs mandats de députés suite à la dernière « Affaire » : l’achat d’une riche villa, par le couple, en Angleterre.
jeudi 27 juin
4 personnes ont été tuées et 35 autres blessées par l’explosion d’une bombe dans un petit hôtel de Rawalpindi.
samedi 10 août
Les commerçants pakistanais ont entamé une grève de deux jours contre l'instauration de nouvelles taxes et impôts par le gouvernement de B. Bhutto. La grève, largement suivie, est soutenue par les principaux partis d'opposition. Avec ces taxes et impôts (qui ne touchent actuellement que 800 000 des 130 millions de Pakistanais), le gouvernement voudrait réduire le déficit budgétaire qui a atteint 132 milliards de francs l'an dernier.
mardi 13 août
Dix mineurs ont été tués dans l'explosion d'une mine de charbon après de Quetta (sud-ouest).
lundi 26 août
Une livraison, déjà payée, de matériel militaire américain a eu lieu au Pakistan, en vertu d'une dérogation à l'embargo sur les armes imposé par Washington en 1990.
samedi 31 août
Une nouvelle livraison de matériel militaire américain, déjà payée, a eu lieu au Pakistan. L'Inde a fortement critiqué ces livraisons, qui devraient être achevées avant la fin de l'année.
mercredi 11 septembre
Le gouvernement afghan accuse le Pakistan d'aider les rebelles afghans taliban. Ces derniers viennent de prendre la ville de Jalalabad.
du mardi 17 au mercredi 18 septembre
La police accuse Murtaza Bhutto, frère du Premier ministre, d'avoir, avec ses hommes de main, mis à sac deux commissariats et fait exploser des bombes à Karachi. Murtaza Bhutto a rejeté avec vigueur ces accusations et fait savoir qu'il s'opposerait par les armes si la police venait l'arrêter sans mandat.
vendredi 20 septembre
Le frère du Premier ministre Benazir Bhutto a été mortellement blessé au cours d'une fusillade avec la police, qui venait l'arrêter, devant son domicile de Karachi. Opposé au gouvernement de sa sœur, qu’il jugeait traître à la mémoire de leur père, Murtaza Bhutto (42 ans) était accusé d'avoir agressé des policiers.
dimanche 22 septembre
Des milliers de personnes en colère ont suivi les obsèques de Murtaza Bhutto, au cours desquelles la bégum Nusrat, sa mère, a accusé publiquement son Premier ministre de fille, Benazir, et le mari de celle-ci, Asif Zardari, d'être les responsables de la mort de son fils. Des incidents meurtriers ont éclaté entre la police et les partisans de Murtaza.
dimanche 29 septembre
Fondé au Ier s. dans la vallée de la Hunza (Gilgit-Baltistan), le fort de Baltit est officiellement réinauguré après restauration. Les mirs de Hunza avait abandonné leur fort en 1945.
en septembre
Des extrémistes chiites ont attaqué une mosquée sunnite dans la province du Panjab, faisant vingt-deux victimes.
dimanche 20 octobre
S'appuyant sur la mauvaise situation économique du pays, l'opposition pakistanaise multiplie les manœuvres contre Benazir Bhutto, à la tête du gouvernement depuis trois ans, l'accusant d'incompétence et de corruption. Intervenant devant l'Assemblée nationale, elle a lancé : « Qu'elles que soient les pressions, je ne démissionnerai pas. J'ai été élue par le peuple et lui seul pourra me renvoyer ». Curieusement, l'opposition a rejeté le projet de loi anticorruption présenté par le Premier ministre elle-même.
lundi 21 octobre
Le ministre de l'Intérieur pakistanais, Nasrullah Babar, tentent de négocier un cessez-le-feu en Afghanistan entre les taliban et les forces loyalistes de Massoud.
mardi 22 octobre
Babar accuse le commandant afghan d'être responsable de l'échec de sa mission. De leur coté, la Russie et l'Inde dénoncent l'ingérence pakistanaise dans les affaires afghanes et demandent que cela cesse. Même appel du Conseil de sécurité des Nations Unies.
jeudi 24 octobre
Quelques 600 membres du Jammat-i-islami, parti fondamentaliste pakistanais, ont été arrêtés avant une manifestation anti-gouvernementale de ce parti prévue pour le 27 octobre à Islamabad. Le leader du parti affirme que cette manifestation « totalement pacifique » contre la « corruption rampante » et la politique « dirigée contre le peuple » du gouvernement de Benazir Bhutto aura lieu malgré tout.
samedi 26 octobre
Une grève générale organisée par l'opposition a paralysé complètement Islamabad.
dimanche 27 octobre
Le Jammat-i-Islami n'a pas réussi à manifester à Islamabad pour réclamer la démission du gouvernement Bhutto, jugé corrompu et mauvais gestionnaire. La ville était si sévèrement gardée que ses militants n'ont jamais pu arriver jusqu'au centre. Mais dans les autres villes, notamment à Lahore et à Rawalpindi, les heurts entre militants du parti religieux et forces de l'ordre ont été violents : on déplore des dizaines de blessés.
lundi 28 octobre
Vivement attaquée par le parti Jammat-i-Islami et la Ligue musulmane, Benazir Bhutto a réagi en faisant arrête leurs deux dirigeants, Qaszu Hussein Ahmad et Mohammad Ejaz Ul-Haq (fils de l'ancien dictateur Zia Ul-Haq), et 2 000 de leurs partisans. Ces interpellations ont été très mal accueillies et, pour la seconde journée consécutive, des heurts violents ont opposé islamistes et policiers à Islamabad et à Rawalpindi. Un millier de personnes ont été blessées. L'opposition islamique annonce un « mouvement national de protestation » pour obtenir la libération de ses leaders.
mardi 29 octobre
Interpellé la veille, Qazi Hussein Ahmad, le chef du Jammat-i-islami, a annoncé le lancement à l'échelle nationale d'une grande campagne anti-gouvernementale qui ne s'arrêtera qu'avec la chute de Benazir Bhutto, qu'il juge « impie » et « corrompue ».
samedi 2 novembre
La guerre continue de faire rage en Afghanistan ou les taliban (intégristes islamistes) ont annoncé avoir abattu un avion et un hélicoptère du général Dostam et maté une rébellion dans l'est du pays. Dostam a, lui, critiqué le soutien du Pakistan. Selon lui, les militaires pakistanais participent directement à la guerre.
mardi 5 novembre
Le président Farook Ahmed Leghari a limogé le Premier ministre Benazir Bhutto, dissous l'Assemblée nationale, nommé un Premier ministre intérimaire, Malik Meraj Khalid (membre du PPP), à la tête d'un cabinet de dix membres d'ici aux élections fixées au 3 février 1997. Dans la capitale, étrangement calme, l'armée garde tous les édifices publics. B. Bhutto est accusée de « népotisme, corruption et violation répétée de la loi » et d'être responsable de la mort de milliers de personnes dans des « affrontements avec la police », ou « en détention ». Autant de griefs de nature à la conduire en prison. Dans l'immédiat, elle est confinée sous bonne garde dans sa résidence officielle d'Islamabad. Mais son mari, Azif Ali Zardari, ancien ministre des Investissements, est déjà en garde à vue dans une caserne de Lahore (Pendjab).
mercredi 6 novembre
Benazir Bhutto exige maintenant la démission du président Leghari. Elle conteste la décision présidentielle, qualifiée par elle d' « illégale et antidémocratique », et s'apprête à saisir la justice. Le gouvernement de transition s'est empressé de limoger des centaines de fonctionnaires (notamment dans la police secrète et parmi les conseillers spéciaux du Premier ministre), affirmant que leur nomination par le gouvernement Bhutto l'avait été en « violations des lois ».
Un échange de coups de feu s'est produit entre les troupes indiennes et pakistanaises dans la zone frontalière du Cachemire. Quatorze personnes ont été tuées. Les autorités indiennes accusent les soldats pakistanais d'ouvrir le feu pour couvrir l'infiltration de guérilleros séparatistes au Cachemire indien.
lundi 11 novembre
Benazir Bhutto est passée à la contre-attaque : elle prétend que le chef de l'Etat l'a démise de peur d'être mis en cause par la loi anti-corruption qu'elle a déposée le 20 octobre au Parlement. Pour sa part, le nouveau Premier ministre par intérim, Malik Meraj Khalid, a promis une enquête de moralité sur tous les responsables du pays.
jeudi 21 novembre
Décès à Oxford, en Angleterre, du physicien Abdus Salam. Prix Nobel 1979, il était âgé de 70 ans.
lundi 2 décembre
Visite du président chinois Jiang Zemin à Islamabad.
1997
dimanche 5 janvier
A Istanbul, la Turquie, l'Iran et la Pakistan ont lancé un appel à un cessez-le-feu en Afghanistan avant le début du Ramadan, le 10 janvier. Ils ont aussi demandé un arrêt « sans délai » des livraisons d'armes dans la région.
lundi 13 janvier
Des discussions visant à mettre un terme à la guerre se sont engagées entre les islamistes qui contrôlent les deux tiers de l'Afghanistan et leurs adversaires. Elles ont lieu à Islamabad, au Pakistan, sous l'égide des Nations unies.
samedi 18 janvier
Une motocyclette piégée a explosé devant un tribunal de Lahore, alors que la police y amenait deux des leaders du parti fondamentaliste sunnite Sipah-i-Sahaba accusés du meurtre de plusieurs leaders d'un parti chiite rival. La bombe a tué 25 personnes, dont les deux fondamentalistes, et en a blessé 63 autres. Pour les autorités, les auteurs de cet attentat « sectaire » cherchent à obtenir le report des élections législatives et provinciales, prévues le 3 février.
mercredi 29 janvier
La destitution de Benazir Bhutto, ancien Premier ministre, a été confirmée par un arrêt de la Cour suprême du pays. Ce vote des Sages (six voix contre une) donne le feu vert à la tenue des élections législatives qui auront lieu, comme prévu, le 3 février. Benazir Bhutto a ajouté que son parti participerait à ces élections.
en janvier
Quelque huit cents militants sunnites pakistanais ont mis le feu au centre culturel iranien à Lahore, provoquant d'importants dégâts.
samedi 1er février
Imran Khan, candidat aux législatives du 3 février et ancien champion du monde de cricket, a développé le thème de la lutte contre la corruption dans son allocution de clôture à Lahore.
lundi 3 février
Elections législatives et provinciales : la Ligue musulmane pakistanaise de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif a obtenu la majorité absolue à l'Assemblée nationale : 134 sièges sur 214. Sharif a été élu à Lahore (Penjab) et il est assuré de devenir le Premier ministre du Pakistan. Ces élections ont toutefois été boudées par les électeurs (60 % d'abstentions). Le Parti du peuple pakistanais (PPP) de Benazir Bhutto, qui n'a obtenu que 17 sièges, a dénoncé des « fraudes massives » lors de ce scrutin, où 5 personnes ont été tuées dans un affrontement entre deux groupes politiques rivaux dans un village du Penjab. Le Parti national Awami (centre-gauche), un allié de la Ligue, a obtenu 8 sièges dans la province du nord-ouest ; le Mohajir Quami movement (MQM) a eu 10 sièges dans la province du Sindh.
jeudi 6 février
Des musulmans ont incendié et mis à sac des églises et des logements chrétiens à Khanewal et dans le village voisin de Shantinagar, à 450 kilomètres au sud-ouest d'Islamabad. A l'origine de ces actes, une rumeur selon laquelle des chrétiens auraient profané le Coran.
jeudi 13 février
200 chrétiens ont été interpellés : ils dénonçaient l'incendie et la mise à sac, par des musulmans, d'églises et de logements chrétiens le 6 février.
samedi 15 février
La police pakistanaise a arrêté 25 chrétiens, alors qu'ils manifestaient avec des centaines de leurs coreligionnaires dans les rues d'Islamabad contre les actes de violence dont est victime leur communauté.
jeudi 20 février
Au moins sept personnes ont été tuées dans une attaque par des inconnus du centre culturel iranien de la ville de Multan (est du Pakistan). Le directeur du centre, le diplomate iranien Mohamed Ali Rahimie, fait partie des victimes.
lundi 24 février
Deux hommes armés non identifiés ont abattu à Lahore un haut responsable du gouvernement provincial du Pendjab, un musulman sunnite. Osama Maoud a été abattu au moment où il quittait les bureaux du gouvernement au volant de sa voiture.
vendredi 28 février
Un séisme de magnitude de 6,6 s'est produit dans la matinée dans la province du Balouchistan : au moins 150 personnes sont décédées. L'armée, envoyée en renfort, tente de secourir des milliers de sans-abri. De nombreuses routes et voies ferroviaires sont coupées.
lundi 3 mars
Un train de passagers qui transportait 1 500 personnes a déraillé dans la province du Pendjab, faisant au moins 125 morts, dont 24 enfants, et 175 blessés. Un problème de frein est à l'origine de cette catastrophe ferroviaire.
du samedi 8 au dimanche 9 mars
Des soldats indiens et pakistanais ont échangé des coups de feu de part et d'autre de la frontière que les deux pays se disputent au Cachemire. Un civil a été grièvement blessé.
mardi 18 mars
Trois personnes ont été tuées et une autre blessée dans la soirée à Faisalabad (Penjab) au cours de l'attaque par des extrémistes chiites d'une mosquée appartenant à des sunnites. Le blessé, qui n'est autre que l'imam, a été hospitalisé dans un état critique.
dimanche 23 mars
A Islamabad (Pakistan), la Conférence de l'organisation islamique s'est prononcée, à la demande de la Syrie et du Liban pour un arrêt de la normalisation et des contacts avec Israël.
mardi 1er avril
Le Premier ministre a décidé de mettre un terme aux pouvoirs discrétionnaires du Président, qui lui permettent notamment de dissoudre l'Assemblée. Le Président a lui-même approuvé cette décision qui permet de « restaurer la suprématie du Parlement ».
lundi 14 avril
La police a ouvert une enquête contre Benazir Bhutto à la suite d'une plainte pour meurtre déposée par le leader local du Mojahir Qaumi Movement (MQM), un parti ethnique de la province du Sind. Il accuse Mme Bhutto d'avoir commandité le meurtre, en 1995, à Karachi, de deux proches parents d'Altaf Hussain, le chef du MQM, aujourd'hui en exil.
dimanche 20 avril
Educateurs dans une école pour enfants handicapés à Karachi, Hervé Bouchut et Krystelle Anselme, deux Français ont été expulsés du Pakistan. On n'en connaît pas les motifs exacts. Selon un diplomate français, les deux éducateurs auraient pu « avoir dérangé des personnages influents liés au trafic du travail des enfants ».
mercredi 14 mai
Malé, au Maldives, accueille pour la deuxième fois le sommet de l’Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), neuvième du nom.
samedi 24 mai
Devant la montée en puissance en Afghanistan des taliban, qui contrôlent désormais presque tout le pays, le Pakistan a décidé de reconnaître formellement le gouvernement des milices islamiques.
mercredi 28 mai
L'ambassadeur du Pakistan en Afghanistan a été fait prisonnier par les forces de l'opposition afghane en même temps que plusieurs responsables des milices islamistes : leur ministre des Affaires étrangères et leur ambassadeur au Pakistan. Ils ont été capturés lors de la reprise de la ville de Mazar-i-Sharif, dans le nord du pays, qui avait été livrée par un général transfuge. Les forces de l'opposition accusent le Pakistan de soutenir activement les milices islamistes.
en mai
Lancement des réformes ultralibérales.
mercredi 4 juin
Selon le quotidien américain Washington Post, qui cite des sources officielles américaines, l'Inde a déplacé des missiles balistiques de moyenne portée vers un site proche de la frontière pakistanaise. Les Etats-Unis est préoccupé depuis longtemps par la course aux armements entre l'Inde et le Pakistan, notamment à propos du Cachemire.
dimanche 15 juin
A quatre heures du matin, des agents armés du FBI, travaillant conjointement avec les services secrets pakistanais ISI, ont capturé dans une chambre d’hôtel Mir Aimal Kasi, suspecté de l’assassinat de deux agents de la CIA aux Etats-Unis en janvier 1993.
mardi 17 juin
Un C-141 américain transfère Mir Aimal Kasi aux Etats-Unis (où il sera exécuté en 2002).
dimanche 29 juin
Deux hommes ont tiré sur des musulmans en prière devant une mosquée sunnite à Lahore faisant quatre morts et sept blessés.
lundi 30 juin
Une bombe a explosé dans un bus près de Sialkot, au Pendjab, non loin de la frontière indienne : l'attentat, non revendiqué, a fait huit morts et douze blessés.
mercredi 6 août
La province du Pendjab est le théâtre, depuis plusieurs jours, d'affrontements entre musulmans chiites et sunnites. Une bombe a explosé dans une mosquée sunnite de Multan et tué quatre fidèles. Quelques heures plus tôt, cinq hommes armés avaient ouvert le feu devant une autre mosquée sunnite, faisant neuf morts, à Lahore. La police y est désormais déployée en force, pour assurer la sécurité des 600 mosquées.
jeudi 14 août
Cinquantième anniversaire de l'indépendance. L'impressionnante mobilisation populaire a dégénéré en émeutes, à Karachi. Débordée par la foule qui se pressait autour du mausolée d'Ali Jinnah, le père de l'indépendance, la police a ouvert le feu et tué au moins deux hommes.
dimanche 24 août
Des échanges de tirs d'artillerie ont eu lieu entre l'Inde et le Pakistan dans la région du Cachemire, en plusieurs points de la frontière. Ce sont les plus violents affrontements depuis des mois entre les deux grands « frères ennemis ». Bilan : 51 morts pakistanais selon New Delhi, 3 selon Islamabad. Les affrontements les plus intenses ont eu lieu dans les secteurs d'Uri (à 400 kilomètres au nord-ouest de Jammu, dans la partie indienne) et Kargil (à 500 kilomètres au nord-ouest). Selon l'armée indienne, les tirs ont été déclenchés par le Pakistan dont les soldats « ont tiré 500 obus d'artillerie et des milliers de balles d'armes légères. Nous avons répliqué à l'artillerie et ce fut l'enfer pour eux ». 3 militaires indiens, dont un commandant, ont été tués et 6 autres blessés. Une nouvelle session de négociations était pourtant prévue pour le 15 septembre.
lundi 25 août
Les échanges de tirs d'artillerie entre soldats indiens et pakistanais ont cessé, le long de la frontière qui divise en deux la province du Cachemire. Les combats auraient fait 70 morts pakistanais, selon l'Inde, seulement 3 victimes, selon Islamabad. La journée a été « normale » : une embuscade contre un convoi de l'armée indienne, tendue par des séparatistes cachemiris, soutenus par le Pakistan, a fait deux morts de chaque côté.
dimanche 31 août
Une semaine après les meurtriers duels d'artillerie sur la frontière qui sépare les troupes indiennes et pakistanaises au Cachemire, le Premier ministre indien Kumar Gujral a annoncé qu'il allait rencontrer son homologue pakistanais Nawaz Sharif. Les discussions se tiendront en septembre à New York (Etats-Unis), en marge de l'assemblée générale des Nations unies.
jeudi 4 septembre
Début du premier tour de la Coupe d’Asie du Sud de football, organisée par le Népal : en match d’ouverture, au stade Dasarath Rangasala de Katmandou, les Pakistanais ont battu les Népalais deux buts à zéro.
samedi 6 septembre
Second et dernier match du premier tour de la Coupe d’Asie du Sud de football : à Katmandou, le Sri Lanka a battu le Pakistan deux buts à zéro. Seconds du groupe A, les Pakistanais sont qualifiés pour les demi-finales.
jeudi 11 septembre
Demi-finale de la Coupe d’Asie du Sud de football : au stade Dasarath Rangasala de Katmandou, l’Inde a battu le Pakistan deux buts (IM Vijayan) à zéro.
samedi 13 septembre
L’extrémiste religieux le plus recherché du pays a été arrêté à Faisalabad (Penjab central). Malik Mohamed Ishaq, qui dirige un groupuscule sunnite en guerre ouverte avec les extrémistes chiites, est impliqué dans plusieurs attentats qui ont fait plus de 200 morts depuis le début de l'année. Sa tête était mise à prix 300 000 francs. Les policiers qui l'ont arrêté (au moment où il payait sa facture de téléphone) ont tous été promus au grade supérieur.
Match pour la troisième place de la Coupe d’Asie du Sud de football : au stade Dasarath Rangasala de Katmandou, le Pakistan a battu le Sri Lanka un but à zéro.
lundi 15 septembre
Oubliant les récents affrontements à leur frontière commune et les expulsions mutuelles de diplomates accusés d'espionnage, l'Inde et le Pakistan ont décidé de reprendre un dialogue engagé en mars après plus de trois ans de silence. A New Delhi, le secrétaire général des Affaires étrangères pakistanaises a rencontré son homologue indien, qui l'a assuré de sa volonté « ferme et sans équivoque » de rétablir « la confiance, l'amitié et la coopération » avec Islamabad.
mardi 23 septembre
Intervenant devant l'assemblée générale de l'ONU, à New York, le Premier ministre pakistanais a proposé à l'Inde d' « ouvrir des négociations sur un traité de non-agression ». Mohammed Nawaz Sharif estime qu'un tel accord faciliterait un règlement du différend entre les deux pays sur le Cachemire, seul Etat indien à majorité musulmane.
mardi 30 septembre
En dépit des discussions que l'Inde et le Pakistan ont entamées, les deux pays continuent de s'affronter au Cachemire à coups de canon. 17 Indiens sont tombés sous les bombes pakistanaises.
mercredi 1er octobre
Les échanges de tirs se poursuivent en plusieurs endroits de la frontière cachemirienne et ont fait une quinzaine de morts de part et d'autre.
vendredi 24 octobre
Pour marquer le cinquantième anniversaire de la création du Cachemire pakistanais, tous les partis politiques de cet Etat se sont ralliés, pour une journée, à l'idée d'un parti musulman intégriste. Ils ont réalisé une chaîne humaine de 50 kilomètres entre leur capitale et la ligne de démarcation du Cachemire indien. D'autres manifestations du même ordre ont témoigné de la solidarité des Cachemiris, tout au long de la journée, sur les centaines de kilomètres qui séparent le Cachemire pakistanais du Cachemire indien.
dimanche 2 novembre
Nouvel épisode de la « guerre » que se livrent les extrémistes sunnites et chiites : trois dignitaires sunnites et un étudiant ont été tués à Karachi, secouée par de violentes manifestations. Des inconnus à moto ont lancé un engin explosif contre le véhicule où ils avaient pris place. Quelques heures plus tard, des centaines d'étudiants islamiques ont attaqué des boutiques et mis le feu à des véhicules.
lundi 10 novembre
A Fairfax, en Virginie, un jury a reconnu le Pakistanais Mir Aimal Kasi coupable du meurtre de deux agents de la CIA en 1993.
mercredi 12 novembre
Quatre Américains, salariés d'une entreprise pétrolière texane, et leur chauffeur pakistanais ont été tués en plein centre de Karachi. La fusillade dont ils ont été victimes a été qualifiée par la police locale d' « attaque terroriste » et de « tuerie planifiée ». Elle pourrait liée à la condamnation, la veille, par un tribunal américain, d'un Pakistanais accusé du meurtre de deux agents de la CIA, à Washington, en janvier 1993.
Autre procès pour terrorisme d’un citoyen pakistanais aux Etats-Unis : arrêté en 1995, Ramzi Youssef a été reconnu coupable de préparation de l’attentat contre le World Trade Center, à New York, en 1993.
mardi 2 décembre
Une « cohabitation » qui finit mal : après plusieurs semaines de crise constitutionnelle, le président Farooq Ahmed Leghari a démissionné de ses fonctions. Ancien dirigeant du Parti populaire pakistanais (PPP) de Benazir Butto, il était en conflit avec son Premier ministre, Nawaz Sharif, nommé à ce poste à l'issue d'une dissolution de l'Assemblée nationale qui avait vu la victoire écrasante, en février, du parti d'opposition, la Ligue musulmane pakistanaise. Wasim Sajjad assure l’intérim à la tête de l’Etat.
mercredi 31 décembre
Election présidentielle. Ce scrutin ne concerne que les 476 membres du Parlement fédéral et des assemblées régionales. C'est le candidat du parti au pouvoir, Muhammad Rafiq Tarar (68 ans), qui a été élu à la présidence à une écrasante majorité. Ancien président de la Cour suprême, le nouveau président fait l'objet d'une action judiciaire pour outrage à la magistrature et irrégularité de sa candidature à l'élection présidentielle. La procédure n'ayant été suspendue que pour la durée du scrutin, si Muhammad Rafiq Tarar était finalement condamné, de nouvelles élections devraient avoir lieu.
1998
jeudi 1er janvier
Muhammad Rafiq Tara a prêté serment.
jeudi 8 janvier
Le terroriste islamiste pakistanais Ramzi Youssef est condamné à la prison à vie pour avoir organisé l’attentat contre le World Trade Center en 1993.
dimanche 11 janvier
23 musulmans chiites ont été tués et dizaines d'autres blessés à Lahore par des inconnus alors qu'ils participaient à une cérémonie religieuse dans un cimetière du centre de la ville. Les assaillants, qui ont tiré à l'arme automatique, se sont enfuis après l'attaque. Cette tuerie, en plein mois du ramadan, est l'une des plus sanglantes de la guerre que se livrent, principalement au Penjab, depuis des années, des groupes extrémistes de la majorité sunnite et de la minorité chiite (plus de 200 morts en 1997).
lundi 12 janvier
Des centaines de manifestants chiites ont mis le feu à un cinéma, attaqué un tribunal et tenté de prendre d'assaut un immeuble gouvernemental à Lahore. La manifestation a dégénéré au moment où se tenaient les cérémonies funéraires des victimes du massacre de la veille. Riaz Basra, le chef du Lashkar-i-Jhangvi, un groupe terroriste sunnite, a revendiqué l'attentat. Il a expliqué, lors de communications téléphoniques aux journaux locaux, que le massacre a été fait en « représailles » à des attaques contre des mosquées sunnites. 21 militants sunnites du mouvement extrémiste Sepah-e-Sahaba Pakistan (SSP) ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête. Le Premier ministre Nawaz Sharif a dénoncé une implication étrangère, sans citer de pays nommément.
mercredi 14 janvier
Un avion cargo afghan s’écrase sur une montagne du sud-ouest du Pakistan : plus de cinquante morts.
lundi 23 février
Naissance quelque part au Pakistan, près de la frontière afghane, du « Front islamique mondial du Jihad contre les juifs et les croisés ». On y trouve le milliardaire saoudien réfugié en Afghanistan Oussama ben Laden, les chefs du Jihad et de la Jamaa Islamya, les deux mouvements égyptiens, ceux du mouvement pakistanais Al Ansar et du Jihad bangladais… Leur objectif est « l’assassinat des Américains et de leurs alliés civils ou militaires ».
mercredi 4 mars
Des pluies torrentielles et les crues simultanées de trois rivières auraient provoqué la mort d'au moins un millier de Pakistanais dans le sud-ouest du pays. Au total, plus de 500 000 personnes seraient affectées par les inondations et les coulées de boue. L'armée et des organisations humanitaires ont engagé une vaste opération de secours.
lundi 9 mars
Une bombe a explosé dans un train reliant Lahore à Quetta, faisant au moins cinq morts. Pas de revendication.
jeudi 19 mars
Suite à la nomination en Inde d'un Premier ministre nationaliste hindou, Atal Behari Vajpayee et la volonté de celui-ci de doter son pays de l'arme nucléaire, la diplomatie pakistanaise reste vigilante. Le ministre des Affaires étrangères d'Islamabad, Gohar Ayub Khan, a mis en garde contre une « dangereuse course aux armements » en Asie du Sud-Est. Il a également parlé « d'un programme actif d'armes chimiques et de stocks » chez son voisin oriental.
lundi 6 avril
Le Pakistan a annoncé le tir réussi d'un missile sol-sol d'une portée de 1 500 kilomètres. Il a atteint la cible sans « aucune erreur », a précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Cet engin peut emporter une charge nucléaire. L'armée pakistanaise est déjà dotée du Hatf-I, qui a une portée de 100 kilomètres, Hatf-II (200 km) alors que le Hatf-III, testé en 1997, a une portée de 800 km. Le nouveau missile porte le nom d'un empereur musulman, Shahabuddin Ghauri, qui, à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe avait conquis l'Inde...
nuit du samedi 25 au dimanche 26 avril
Les locaux de l'Alliance française à Karachi ont été la cible de tireurs inconnus circulant à bord d'une voiture. Les agresseurs ont échappé aux tirs de riposte des gardes pakistanais. Officiellement, l'Alliance, chargé de l'enseignement du français et de la diffusion de la culture française, n'avait fait l'objet d'aucune menace. Karachi est en proie, depuis des années, à des violences politique, ethnique et religieuse qui ont fait des milliers de morts depuis 1995.
dimanche 26 avril
Pour la première fois depuis deux ans, des pourparlers de paix sur l'Afghanistan se sont ouverts à Islamabad entre les taliban et leurs opposants armés.
mercredi 6 mai
Figure de proue de la défense des droits de l'homme au Pakistan, Mgr John Joseph (66 ans), évêque catholique de Faisalabad (Pendjab), s'est tiré une balle dans la tête dans les couloirs du tribunal de Sahiwal. Un juge venait de condamner à mort un catholique de 25 ans, Ayoub Massih, reconnu coupable de blasphème contre l'islam. La nouvelle de cet acte protestataire extrême a bouleversé le synode pour l'Asie qui se déroule actuellement au Vatican.
vendredi 8 mai
A Faisalabad, la police a ouvert le feu sur la foule qui accompagnait la dépouille de l'évêque John Joseph, en protestant contre la législation coranique : la fusillade a fait trois blessés, dont une jeune fille.
lundi 11 mai
Le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, a annoncé le succès de trois tirs nucléaires souterrains effectués dans le Rajasthan. Le Pakistan ne cache pas son inquiétude.
mardi 12 mai
New Delhi, n'entend pas en rester aux simples essais nucléaires : « Les scientifiques indiens équiperont des missiles d'une tête nucléaire dès que la situation l'exigera », a précisé Murali Manohar Joshi, ministre de la Science et de la Technologie. Il a quand même précisé que « cette nouvelle capacité ne servira qu'à dissuader toute course aux armements ». Au Pakistan, on est loin d'être convaincu des bonnes intentions indiennes. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Gohar Ayub Khan, a déjà promis une réponse « équivalente ». Le président et le Premier ministre ont de leur côté annoncé que le Pakistan a la capacité de faire face à cette « menace ».
mercredi 13 mai
L'Inde a procédé à deux nouveaux essais nucléaires.
jeudi 14 mai
Les Américains affirment avoir détecté au Pakistan « certains signes troublants » qui laissent penser qu'Islamabad pourrait effectuer des tests nucléaires dans les tout prochains jours.
vendredi 15 mai
Des dizaines de chrétiens ont été blessés dans plusieurs villes du pays lors d'affrontements avec la police durant des manifestations organisées pour protester contre la loi sur le blasphème. Selon l'évêque de Lahore, Samuel Azaria, plus de 200 chrétiens ont été arrêtés et plus de 50 ont été blessés.
samedi 16 mai
Le Pakistan ne renoncera pas à l'option nucléaire et choisira son heure pour répondre aux essais indiens, a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères. Les Etats-Unis ont laissé entendre qu'ils pourraient lever les sanctions militaires qui pèsent sur le Pakistan depuis 1990, si ce dernier décide finalement de ne pas effectuer d'essai nucléaire.
dimanche 17 mai
En publiant les premiers clichés de ses cinq essais nucléaires sur le site de Pokhran, l'Inde a fait savoir qu'elle était désormais en mesure de se « libérer des menaces nucléaires ». New Delhi vise évidemment le Pakistan, dont le chancelier allemand Kohl a affirmé qu'il avait à son tour procédé à un essai nucléaire. Les « informations sérieuses » d'Helmut Kohl, relayé par le Premier ministre japonais, ont pourtant été rapidement mises en doute par le président américain et un certain nombre d'ambassades à Islamabad, et formellement démenties par le gouvernement pakistanais lui-même. Le chef de la diplomatie pakistanaise est parti pour Pékin afin de confier à la Chine, « une amie de longue date », la réponse que le Pakistan compte donner aux essais indiens, vigoureusement critiqués par Pékin.
jeudi 21 mai
Regain de tension avec l'Inde. Le Pakistan est accusé d'avoir ouvert le feu au Cachemire.
mercredi 27 mai
Le Premier ministre indien Atal Vajpayee a proposé au Pakistan de discuter d'un pacte de « non-utilisation en premier » de l'arme atomique.
jeudi 28 mai
Le Pakistan devient officiellement la septième puissance nucléaire mondiale : dans l'après-midi, le Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, a officiellement annoncé, dans un message adressé à la nation, la série de cinq essais atomiques (Chagai) qui avaient eu lieu quelques heures plus tôt sur le site souterrain de Dostan Wadh, dans une zone désertique proche de Quetta, non loin de la frontière afghane. Les menaces de sanctions américaines n'ont rien changé. Dans son discours radio télévisé, le Premier ministre a aussi laissé entendre qu'il allait mettre en œuvre un programme d'austérité. Il a donné l'exemple en annonçant qu'il quitterait sa résidence officielle pour la mettre à la disposition d'œuvres sociales.
vendredi 29 mai
Premier pays contributeur de l'aide dispensée au Pakistan, le Japon a annoncé qu'il allait suspendre ses prêts et ses dons et rappeler son ambassadeur. Le Canada a mis un terme à son aide au développement et interdit toute exportations d'armes vers Islamabad d'où il a rappelé son représentant. La Suède et les Pays-Bas ont également gelé leur aide économique. La Suisse, elle, a décidé de geler toute coopération. Les sanctions américains n'ont pas encore été officiellement signifiées. Le Premier ministre Sharif a décrété l'état d'urgence, qui restreint les libertés publiques et individuelles. Les conséquences économiques des essais nucléaires pourraient coûter très cher au Pakistan. Le Premier ministre indien s'est dit « prêt à discuter avec le Pakistan ». Il affirme ne « pas vouloir de mal » à son voisin qu'il invite à « créer un climat de paix ».
samedi 30 mai
Dans la matinée, le Pakistan a effectué un nouveau test nucléaire souterrain (Chagai II, d’une puissance de 15 à 18 kt) sur un site du désert de Kharan (Balouchistan). Dans la soirée, le Conseil de sécurité de l'ONU a « vivement déploré » ce test. Les quinze membres du Conseil ont également appelé le Pakistan à « annoncer publiquement un moratoire » sur ses essais. Il demande aussi à l'Inde et au Pakistan de signer « sans conditions » le traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT). A la suite de ce nouvel essai, l'Inde a affirmé maintenir un moratoire sur les essais nucléaires et appelé à la paix dans la région. Islamabad a affirmé avoir terminé sa série de tests et s'est dit « prêt à entamer des discussions avec l'Inde (...) pour une stabilisation nucléaire dans la région ».
dimanche 31 mai
Face à la presse internationale, le Dr Abdul Quadeer Khan justifie les récents essais nucléaires pakistanais.
lundi 1er juin
Le Pakistan est en train de mettre au point un missile de longue portée doté d'une tête nucléaire qui pourrait être opérationnel très prochainement. C'est le docteur Samar Mobarik Mand, chef du programme de construction de missiles, qui l'a annoncé à Islamabad. Le Shaheen II (Aigle II), un missile d'une portée de 2 000 kilomètres devrait être prêt à subir un tir d'essai d'ici la fin de l'année. Le Shaheen I, d'une portée de 700 kilomètres et capable de transporter des têtes nucléaires, devrait subir un test dans les prochains jours. A New Delhi, l'Inde a annoncé une augmentation « substantielle » de son budget de Défense, qui progressera de 14 %, à dix milliards de dollars en 1998-1999.
mercredi 3 juin
L'Inde a rejeté une offre de médiation japonaise sur le Cachemire qui avait été acceptée par le Pakistan.
jeudi 4 juin
Les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Chine et Russie), réunis à Genève, ont demandé à l'Inde et au Pakistan de ne plus faire d'essais nucléaires, de signer sans condition le traité les bannissant (CTBT) et de « s'abstenir ou de déployer des armes nucléaires ». Les deux pays ont également été invités à ne pas « tester des missiles capables d'emporter des armes nucléaires » et à ne plus produire d'uranium ni de plutonium nucléaire. Les Cinq leur demandent instamment d'entamer un « dialogue direct », notamment sur la question du Cachemire. L'Inde a décidé de faire la sourde oreille à ces injonctions, tandis que le Pakistan de se félicite que les Cinq aient adopté une « approche globale » intégrant non seulement la non-prolifération nucléaire, mais aussi la sécurité en Asie du Sud et la nécessité d'une solution à la question du Cachemire.
vendredi 5 juin
Une personne a été tuée et quatre autres blessées par l'explosion d'une bombe à Lahore, à la frontière avec l'Inde. L'engin avait été placé à l'extérieur d'un cinéma. L'attentat n'a pas été revendiqué, mais le porte-parole de la Ligue musulmane, au pouvoir à Islamabad, a dénoncé un « acte perpétré par l'Inde ». Les autorités pakistanaises accusent régulièrement les services secrets indiens de fomenter des attentats sur leur territoire.
samedi 6 juin
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité une résolution condamnant l'Inde et le Pakistan pour leurs essais nucléaires. Il les appelle à prendre des mesures concrètes pour éviter une course aux armements. La résolution 1 172 demande aux deux pays de mettre fin à leurs essais, de signer le Traité d'interdiction totale des essais nucléaires, et d'entamer des discussions bilatérales.
dimanche 7 juin
Un attentat a fait 24 morts et une cinquantaine de blessés dans le centre du pays, dans un train qui se dirigeait vers Peshawar. L'engin explosif, dissimulé dans un wagon de classe économique, a surtout fait des victimes parmi les femmes et les enfants. Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a accusé les services secrets indiens d'être à l'origine de cet « abominable acte terroriste ». Un communiqué du ministère indien des Affaires étrangères, publié aussitôt à New Delhi, réfute ces « accusations fausses et sans fondement ».
lundi 8 juin
Le Premier ministre indien a appelé le Pakistan a « oublier le passé » et à reprendre le dialogue, « pour le bien-être de nos enfants et de nos petits-enfants ». L'Inde est disposée à dialoguer sur tous les sujets, y compris le Cachemire.
jeudi 11 juin
Le Pakistan a annoncé un « moratoire unilatéral sur les essais nucléaires ». Islamabad se dit « prêt à conclure avec l'Inde un accord sur l'interdiction des essais nucléaires, afin de rétablir la confiance » dans la région.
mardi 16 juin
L'Inde refuse toute médiation dans le conflit qui l'oppose au Pakistan. C'est ce qu'a expliqué le Premier ministre indien à son homologue du Bangladesh en visite à New Delhi, qui espérait pouvoir réduire la tension entre les deux pays.
mercredi 17 juin
Karachi connaît depuis deux jours une vague de violences qui a déjà coûté la vie à 21 personnes, malgré le déploiement d'importantes forces de sécurité. Les partis politiques se livrent une bataille sans merci pour le contrôle des quartiers.
samedi 20 juin
10 morts aujourd'hui, 55 en une semaine, une centaine depuis fin mai : Karachi est le théâtre de règlements de compte politiques, apparemment incontrôlables.
dimanche 21 juin
Le président Muhammed Rafiq Tahar a accusé les services de renseignement indiens d'être impliqués dans les conflits politiques de Karachi. Plusieurs ressortissants indiens auraient été arrêtés.
mardi 23 juin
Des tirs d'artillerie pakistanais dans la région de Keran (nord du Cachemire indien) ont tué trois soldats indiens.
mercredi 24 juin
Une nouvelle vague de violences a fait 12 morts, dont une femme policier, en moins de 24 heures, à Karachi. La plupart des victimes sont des militants du Muttahida Qaumi Movement qui représente la population des Mohajirs, les musulmans ourdophones qui ont quitté l'Inde lors de la partition du sous-continent en 1947. Les tueries seraient dues aux rivalités entre factions de Mohajirs.
vendredi 26 juin
Les forces indiennes et pakistanaises ont échangé des tirs d'artillerie dans la matinée pour le quatrième jour consécutif, à la frontière du Cachemire. Ces échanges au canon et au mortier, parfois violents, se sont produits dans le secteur de Keran où la situation est tendue depuis le 23 juin. Si les tirs d'armes de petit calibre sont fréquents dans cette région, les échanges d'artillerie sont plus rares.
dimanche 28 juin
Un nouvel incident de frontière s'est produit entre l'Inde et le Pakistan, dans la région du Cachemire. Selon la police pakistanaise, l'artillerie indienne a bombardé plusieurs villages pakistanais, tuant onze personnes. Côté indien, les autorités militaires affirment avoir répliqué à des tirs pakistanais qui ont fait deux morts, mais n'avoir pas visé de villages.
lundi 27 juillet
Le juge suisse qui a inculpé, la semaine dernière, le mari de l’ancien Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto, a annoncé qu’il va inculper à son tour Benazir Bhutto, « au même titre que son mari ». Le couple est soupçonné d’avoir touché d’importantes commissions pour l’attribution de contrats à deux sociétés suisses de surveillance. Benazir Bhutto comparaît ces jours-ci devant un tribunal de Lahore (centre du Pakistan) pour corruption.
mercredi 29 juillet
L’Inde et le Pakistan sont résolus à faire baisser la tension née de leurs séries respectives de tests nucléaires, au début de mai. Le Premier ministre indien et son homologue pakistanais se sont rencontrés en marge du sommet de l’Association pour la coopération régionale en Asie du Sud (Saarc), dans la capitale sri-lankaise, et ils ont déclaré publiquement être « tombés d’accord pour une reprise du processus du dialogue ».
jeudi 30 juillet
Le Pakistan accuse l’artillerie indienne d’avoir tiré sur la zone qu’il contrôle au Cachemire. Ces bombardements auraient fait dix morts dont six civils, et vingt blessés.
vendredi 31 juillet
Le duel meurtrier indo-pakistanais à la frontière cachemirienne s’est poursuivi et a déjà fait une trentaine de morts : 19 personnes, des civils pour la plupart, dans la partie indienne où un hôpital militaire a été touché, et 10 du côté pakistanais. La reprise du dialogue entre les deux pays est restée lettre morte : « C’est un échec, le résultat est égal à zéro », a déclaré le premier ministre pakistanais.
Le Sri Lanka organise à Colombo le dixième sommet de l’ASACR, alors que deux de ses membres, l’Inde et le Pakistan, sont en plein conflit meurtrier sur leur frontière.
samedi 1er août
Le Pakistan a accusé l’Inde d’avoir violé son espace aérien, après avoir traversé la frontière au niveau du cachemire. Quatre avions de l’armée indienne auraient survolé des secteurs de la zone pakistanaise du Cachemire. L’Inde a aussitôt démenti. Dans cette même région, les duels d’artillerie se sont poursuivis pour la troisième journée consécutive, faisant au moins 70 morts.
dimanche 2 août
Le duel d’artillerie entre Indiens et Pakistanais ont fait en quatre jours 80 morts et de nombreux blessés. Chaque camp accuse l’autre de prendre les civils pour cibles.
Le Pakistan a accepté de négocier l’arrêt de la production de matières fissiles, dans le cadre de la conférence du désarmement de Genève.
jeudi 6 août
Les combats ont cessé à la frontière indo-pakistanaise, qui coupe en deux la province du Cachemire. Une semaine de duels d’artillerie a fait au moins 49 morts côté indien et 75 côté pakistanais.
mardi 11 août
Russie accuse le Pakistan d’apporter une aide militaire directe aux fondamentalistes afghans, les taliban, qui sont sur le point de s’emparer de l’ensemble de l’Afghanistan.
vendredi 14 août
Le Pakistan vient d’extrader vers le Kenya un « ressortissant arabe du Proche-Orient, Mohamed Sadik Howeida, arrêté à Karachi, alors qu’il arrivait en avion de Nairobi, le 7 août, jour des attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie (257 morts). L’homme possédait un faux passeport. Selon la presse pakistanaise, après plusieurs interrogatoires « musclés », il aurait avoué des liens avec le milliardaire islamiste Ossama ben Laden, domicilié en Afghanistan, ainsi qu’avec l’organisation des attentats.
mercredi 19 août
Le juge d’instruction suisse Daniel Devaud, de Genève, a demandé aux autorités pakistanaises l’inculpation de l’ancienne Premier ministre Benazir Bhutto. Il la soupçonne de blanchiment d’argent, dans le cadre d’un scandale de pots-de-vin. La somme en cause serait de l’ordre de dix millions de dollars.
jeudi 20 août
En représailles, à des attentats anti-américains, les Etats-Unis ont tiré des missiles contre une base terroriste située en Afghanistan, près de Khowsk, à la frontière pakistanaise. La colère grandit au Pakistan.
vendredi 21 août
Plusieurs milliers d’islamistes ont investi plusieurs villes pour protester contre les Etats-Unis. Des drapeaux américains et des effigies du président américain ont été brûlées. A Peshawar, près de la frontière afghane, la police a tiré sur quelque 3 000 réfugiés afghans qui manifestaient, faisant une vingtaine de blessés. A Islamabad, la police a dû protéger l’ambassade des Etats-Unis. Dans le nord du pays, l’ordre a été donné aux étrangers de se regrouper dans les hôtels d’Etat.
fin août
Le Premier ministre a présenté un projet de loi au Parlement, la loi du quinzième amendement constitutionnel. En cas d’adoption par le Parlement, cette loi ferait de la charia et de la sunna (la tradition) la loi suprême du pays. En outre, appliquée quasi-exclusivement par le gouvernement, elle assurerait à Nawaz Sharif des pouvoirs considérables.
jeudi 17 septembre
Le chef de la diplomatie pakistanaise est arrivé à Téhéran pour tenter de réduire la tension entre l’Iran et l’Afghanistan.
mercredi 23 septembre
Les Premiers ministres indien et pakistanais ont annoncé, aux Nations unies, qu’ils avaient décidé d’ouvrir « un nouveau chapitre » et de reprendre le dialogue interrompu par la surenchère nucléaire à laquelle les deux pays se sont livrés en mai. Les pourparlers reprendront donc le 15 octobre ; ils concerneront surtout le Cachemire. De son côté, le Pakistan a promis de signer le Traité d’interdiction des essais nucléaires… quand les Etats-Unis lèveront leurs sanctions. L’Inde se dit prête à signer elle aussi.
dimanche 27 septembre
Deux manifestants chiites ont été tués lors d’affrontements avec la police à Karachi.
lundi 28 septembre
Karachi a connu de nouvelles violences. Un autobus a notamment été incendié et des jeunes en colère ont jeté des pierres sur les voitures. Les magasins et les marchés de plusieurs quartiers de la ville ont fermé et les forces de sécurité ont commencé à patrouiller dans les rues avec des véhicules blindés.
lundi 5 octobre
Le général Jehangir Karamat, chef d’état-major de l’armée, connu pour ses positions modérées, a exprimé son inquiétude face à la détérioration de l’ordre public et de la situation politique et économique.
mercredi 7 octobre
Le général Jehangir Karamat a démissionné. Son geste est interprété comme l’expression du mécontentement de l’armée vis-à-vis du gouvernement de Nawaz Sharif, incapable de redresser la situation économique du pays.
vendredi 9 octobre
L’Assemblée nationale a adopté un amendement constitutionnel autorisant le gouvernement à appliquer la Charia, la loi coranique. Cet amendement doit encore être adopté par le Sénat qui a jusqu’au 16 janvier 1999 pour voter (il ne manque que quinze voix à Sharif pour obtenir les deux tiers de majorité dont il a besoin).
samedi 17 octobre
Le chercheur médical, nutritionniste, philanthrope et homme politique Hakeem Mohammed Saeed a été assassiné dans le quartier d’Aram Bagh, à Karachi. Il avait 78 ans. Eminence dans le domaine de la médecine orientale, il avait été gouverneur de la province du Sind de 1993 à 1994 (plusieurs personnes seront arrêtées et condamnées à mort avant d’être acquittées en appel).
dimanche 18 octobre
Après trois jours de pourparlers, les représentants de l’Inde et du Pakistan se sont séparés sans avoir progressé d’un pouce sur la question du Cachemire.
vendredi 30 octobre
Les ministres de l’Environnement de la SAARC (Association d’Asie du Sud pour la coopération régionale) se sont réunis à Colombo (Sri Lanka) pour discuter sur le thème de l’écologie dans les pays pauvres.
en octobre
Le Premier ministre Nawaz Sharif a limogé le gouvernement de la province du Sindh et ordonné la répression des groupes criminels et terroristes, au premier rang desquels il a nommé le Muttahida Qaumi Movement (MQM) qui dispute à sa branche dissidente le contrôle de la communauté des Mohajirs, les musulmans ayant fui l’Inde au moment de l’indépendance.
samedi 7 novembre
Sortie du film britannique Jinnah, sur le fondateur du Pakistan, réalisé par Jamil Dehlavi, avec Christopher Lee, Shashi Kapoor, James Fox et Maria Aitken.
mercredi 18 novembre
Neuf chrétiens ont été assassinés par des inconnus à Nowshera, dans le nord-ouest du pays. La communauté chrétienne (4 % de la population) est particulièrement menacée par le projet du Premier ministre de faire de la charia la loi suprême du Pakistan.
mardi 1er décembre
Les Etats-Unis ont décidé d’alléger les sanctions qui avaient été prises contre l’Inde et le Pakistan après les essais nucléaires effectués par ces deux pays au printemps dernier.
mercredi 2 décembre
Le Premier ministre Nawaz Sharif est arrivé aux Etats-Unis, où il a été reçu par le président Clinton.
début décembre
Pour face à la montée de la violence dans les provinces du Sindh, le Premier ministre a transféré la justice aux tribunaux militaires à Karachi et dans les autres villes de la province.
fin décembre
Les tribunaux antiterroristes du Penjab ont condamné à mort 14 militants de mouvements intégristes. 8 militant sunnite l’ont été pour l’attaque du centre culturel iranien de Multan (8 morts en février 1997). Les 6 extrémistes chiites ont été condamnés, eux, pour l’attaque d’une mosquée sunnite (22 tués en septembre 1996).
Le Jamiat-e-Islami a lancé une campagne contre les télévisions et les vidéos « souillées par le péché ».
jeudi 31 décembre
Les affrontements religieux entre sunnites et chiites au Pendjab ont fait plus d’un millier de victimes en 1998.
1999
dimanche 3 janvier
16 personnes ont été tuées et 25 autres blessées par l’explosion d’une bombe sur un pont des environs de Lahore. Pour les autorités, cet attentat ne pouvait viser que le Premier ministre Nawaz Sharif qui possède une maison de campagne tout près. Son cortège officiel devait en effet emprunter ce pont quelques heures après l’explosion, qui s’est produit au moment où la police mettait justement en place un dispositif de sécurité avant son passage. Un policier figure au nombre des blessés. La police accuse le MQM, le parti des musulmans venus d'Inde, d'être responsable de cet attentat.
lundi 4 janvier
17 personnes ont perdu la vie et 25 autres ont été blessées lors de l’attaque d’une mosquée chiite à Karamdad Koreshi, au Pendjab, à 300 kilomètres au sud de Lahore. L’attaque a été conduite par quatre inconnus qui ont pénétré dans la mosquée en voiture et ont ouvert le feu au fusil d’assaut contre les fidèles réunis en grand nombre pour la prière du matin. Les assaillants ont pu prendre la fuite.
mercredi 3 février
Le vice-ministre des Affaires étrangères des taliban afghans s’est rendu à Islamabad (Pakistan), pour y rencontrer de hauts responsables de la diplomatie américaine, et notamment Karl Inderfurth, chargé des affaires du Sud au département d’Etat.
lundi 8 février
Des milliers de manifestants ont répondu à l’appel de l’opposition pakistanaise et défilé dans les rues de Karachi pour défendre la liberté de la presse. Une manifestation semblable a eu lieu à Islamabad, réunissant des employés de presse, des journalistes, des militants politiques et des groupes de défense des droits de l’homme, pour soutenir le principal groupe de presse indépendant du pays. Le groupe Jang affirme être en difficulté parce qu’il a refusé de céder aux pressions du gouvernement exigeant son soutien à la politique de Nawaz Sharif. De son côté, le gouvernement accuse le groupe de détourner ainsi l’attention d’une affaire d’évasion fiscale.
jeudi 18 février
Manifestations violentes.
samedi 20 février
Le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, est arrivé au Pakistan, pour la première visite officielle d’un chef de gouvernement indien depuis dix ans. Cette visite a provoqué la colère des islamistes qui se sont affronté à la police. Les violences ont fait un mort parmi les policiers et plusieurs dizaines de blessés. Ils considèrent toute discussion avec « l’ennemi indien » comme une « trahison » à l’encontre des séparatistes musulmans du Cachemire.
dimanche 21 février
Les Premiers ministres pakistanais et indien ont signé la « Déclaration de Lahore », dans laquelle ils s’engagent à prendre des mesures immédiates pour réduire le risque d’emploi accidentel de leur armement nucléaire. Ils ont ainsi promis d’échanger des informations en cas d’essais de missiles balistiques. Ils n’ont pris, en revanche, aucune décision sur la signature du Traité d’interdiction totale des essais nucléaires. Nawaz Sharif et Atal Behari Vajpayee se sont aussi engagés à résoudre le problème du Cachemire. La rencontre de Lahore s’est déroulée dans un climat de grève générale et de violences séparatistes au Cachemire indien, faisant 21 morts, tandis que des manifestations à Lahore ont entraîné l’arrestation de plusieurs centaines d’intégristes musulmans.
lundi 12 avril
Un an, jour pour jour, après des essais nucléaires qui avaient entraîné une très forte tension dans la région, l’Inde a procédé à un nouveau test inquiétant : celui d’un missile balistique à capacité nucléaire d’une portée de 2 500 kilomètres. L’Agni-II succède à l’Agni-I, d’une portée de 1 500 kilomètres. Le nouveau missile peut transporter une charge nucléaire d’une tonne et atteindre n’importe quel point du Pakistan.
mercredi 14 avril
Le Pakistan a procédé à un deuxième essai réussi de son missile balistique de moyenne portée Ghauri (portée de 2 300 kilomètres).
jeudi 15 avril
Ancien Premier ministre, Benazir Bhutto et son mari, le sénateur Asif Ali Zardari, ont été condamnés à cinq ans de prison chacun et 8,6 millions de dollars d’amende pour corruption, par le tribunal anti-corruption de Rawalpindi. En déplacement à Londres, la présidente du Parti du peuple pakistanais (PPD) a annoncé qu’elle se rendre la semaine prochaine à Islamabad pour faire appel, devant la Cour suprême, de cette condamnation qu’elle qualifie de « politique ». Le couple était accusé d’avoir touché des millions de dollars de commissions sur des contrats d’Etat avec des firmes étrangères.
jeudi 22 avril
L’ordre d’arrestation de Benazir Bhutto a été transmis aux quatre provinces du Pakistan. Chef de l’opposition à l’Assemblée nationale, elle fait aussi face à une procédure en destitution de son mandat de députée. Actuellement à l’étranger, elle accuse son successeur, Nawaz Sharif, de vouloir la chasser de la scène politique.
samedi 24 avril
Début pour le Pakistan du premier tour de la Coupe d’Asie du Sud de football, organisée par l’Inde au stade Fatorda de Margao, près de Goa : le Bangladesh a battu le Pakistan quatre buts à zéro.
lundi 26 avril
Second et dernier match du premier tour de la Coupe d’Asie du Sud de football : au stade Fatorda de Margao, l’Inde a battu le Pakistan deux buts à zéro. Troisièmes et derniers du groupe A, les Pakistanais sont éliminés.
lundi 3 mai
Début du conflit de Kargil (« guerre des glaciers ») : des centaines de combattants islamistes soutenus par le Pakistan ont commencé à s’infiltrer dans la partie indienne du Cachemire, sur les hauteurs de la ville de Kargil, pour prendre le contrôle de la route stratégique reliant Srinagar à Leh (opération « Badr »).
dimanche 9 mai
Indiens et Pakistanais ont commencé à se livrer à des duels d’artillerie au Cachemire, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Srinagar, où New Delhi a envoyé 15 000 soldats en renfort. Des dizaines de milliers d’habitants ont été contraints de fuir la région.
mardi 18 mai
Benazir Bhutto a accusé la police d’avoir tenté de tuer son mari, Asif Ali Zaradari, en prison depuis plus de deux ans. La police affirme, elle, que Zaradari a tenté de se suicider lors d’une audition.
jeudi 20 mai
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été affectées par le cyclone qui a dévasté deux villes, à deux cents kilomètres au sud-est de Karachi. Un bilan provisoire fait état de 225 morts et de plus de 1 000 disparus, dont une majorité de pêcheurs. 50 000 maisons ont été détruites ou endommagées et 60 000 hectares de terres agricoles dévastées. L’armée est mobilisée pour secourir les sinistrés.
mercredi 26 mai
L’Inde et le Pakistan sont de nouveau au bord de la guerre. A l’aube, pour la première fois, l’aviation indienne est intervenue avec des MiG-23 et des Jaguar, soutenus par des hélicoptères de combat, pour attaquer des « mercenaires » musulmans infiltrés dans la montagne du Cachemire indien avec l’appui de l’artillerie pakistanaise, en action depuis deux semaines. Une deuxième vague de raids a eu lieu dans l’après-midi. New Delhi pense que les guérilleros infiltrés avaient pour mission de couper une route importante reliant Srinagar à la province voisine du Ladakh, plus au nord. Pour le Premier ministre indien, « cette fois, le but pakistanais est d’occuper des zones de notre territoire et d’y rester. Cette situation est totalement inacceptable. L’armée indienne a indiqué que sur les 400 guérilleros infiltrés depuis deux semaines elle en avait déjà tué 160. Parmi eux, des taliban d’Afghanistan et des soldats pakistanais. Elle poursuivra ses raids aériens « jusqu’à ce que nos forces reprennent le contrôle de notre territoire ». De son côté, le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Sartaj Aziz, a répliqué que l’Inde était responsable de cette escalade. L’armée pakistanaise, « en état d’alerte élevé », menace de riposter.
jeudi 27 mai
Pour la deuxième journée consécutive, des hélicoptères MI-17 et des MiG-27 de l’armée indienne ont bombardé des positions de la guérilla musulmane au Cachemire. Le Pakistan a annoncé avoir abattu deux MiG-27 à 6 kilomètres au sud de la rivière Shyok. Autrement dit dans l’espace aérien pakistanais. New Delhi a reconnu la perte des deux avions, mais affirme que ces incidents se sont produits dans son propre espace aérien et dénonce un « acte de provocation pakistanais ». Toute la journée, des tirs d’artillerie intenses se sont poursuivis de part et d’autre de la frontière. Alors que les militaires indiens annoncent la poursuite des raids afin de « nettoyer la région le plus vite possible, les groupes islamistes pakistanais affirment que de nouveaux groupes de guérilleros, parmi lesquels des Afghans très bien équipés, ont traversé la frontière. Les Etats-Unis demandent aux deux pays de « faire preuve de retenue ».
vendredi 28 mai
Alors que l’aviation indienne continuait de bombarder les positions des rebelles musulmans, le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a téléphoné à son homologue indien, Atal Behari Vajpayee : « Je lui ait dit - et il a accepté - qu’aucune solution n’était envisageable au Cachemire sans négociations ». Plus tôt dans la journée, Islamabad avait accusé l’Inde d’ouvrir un nouveau front, en bombardant la localité pakistanaise de Bhimber, à 250 kilomètres de la région frontalière où les échanges d’artillerie se poursuivent.
dimanche 30 mai
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a proposé à l’Inde et au Pakistan de leur envoyer un émissaire afin de réduire la tension qui règne entre les deux pays. L’Inde a rejeté cette proposition. Les forces indiennes ont intensifié leurs opérations contre les guérilleros islamistes retranchés dans la haute montagne du Cachemire.
lundi 31 mai
Le Premier ministre indien a accepté de recevoir le chef de la diplomatie pakistanaise. Mais aucune date n’a été fixée pour cette visite, alors que la tension reste vive au Cachemire. L’aviation indienne a continué ses raids contre les guérilleros musulmans.
mardi 1er juin
Islamabad a accusé l’Inde d’avoir provoqué la mort d’au moins 10 enfants sur le versant pakistanais du Cachemire : un obus a touché leur école, proche de la « ligne de contrôle » qui départage les deux pays. L’armée indienne, qui a engagé 30 000 soldats, affirme avoir tué 320 guérilleros et 150 soldats pakistanais infiltrés sur son territoire. Elle exclut une pause dans les combats.
mercredi 2 juin
Indiens et Pakistanais n’ont toujours pas pu se mettre d’accord pour une rencontre de leurs ministres des Affaires étrangères. Le projet semble s’éloigner alors que de violents combats d’artillerie se déroulent dans la région de Cargil, proche de la ligne de démarcation. L’affrontement, qui dure depuis trois semaines, a déjà fait plusieurs centaines de morts.
samedi 5 juin
L’Inde a rejeté une proposition pakistanaise pour des discussions le 7 juin à New Delhi sur la tension au Cachemire, où les forces armées indiennes et pakistanaises continuent de s’affronter à l’arme lourde. L’armée indienne a annoncé avoir les « preuves » du soutien du Pakistan aux guérilleros islamiques infiltrés, ce qu’Islamabad dément. De son côté, le gouvernement pakistanais a renouvelé son soutien politique à l’autodétermination des Cachemiris et a relâché 109 pêcheurs indiens en signe de bonne volonté.
mardi 8 juin
Après un mois de duel armé le long de la frontière indo-pakistanaise, le dialogue semble pouvoir reprendre entre New Delhi et Islamabad. Une rencontre, à New Delhi, des deux ministres des Affaires étrangères est annoncée pour le 12 juin. Dans la soirée, le ministre pakistanais Sartaj Aziz a laissé entendre qu’il ne devrait pas y avoir de conditions préalables aux discussions indo-pakistanaises.
jeudi 10 juin
Les forces armées indiennes ont violemment pilonné les positions des guérilleros islamistes. « La bataille nous a été imposée et nous la remporterons », a déclaré le Premier ministre, Atal Behari Vajpayee, qui continue de tenir Islamabad pour responsable de l’infiltration de mercenaires. Les autorités indiennes ont aussi accusé le Pakistan d’avoir mutilé les corps de six soldats restitués à l’armée indienne.
vendredi 11 juin
Le Pakistan a annoncé la mise en état d’alerte de ses forces navales en mer d’Oman.
samedi 12 juin
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Sartaj Aziz s’est rendu à New Delhi où il a rencontré son homologue indien. Dès son retour au Pakistan, Aziz a annoncé avoir proposé à l’Inde une cessation de toutes les opérations militaires engagées par les deux pays. De son côté, l’Inde a exigé un retrait des combattants islamistes infiltrés au Cachemire indien avant toute poursuite du dialogue.
dimanche 13 juin
« Nous devons être prêts pour la guerre ». C’est ce qu’a déclaré, à Kargil, dans le nord du Cachemire indien, le Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee, arrivé sur le front indo-pakistanais au beau milieu d’un échange d’artillerie. Sa visite a été accueillie par une grève générale de protestation, à l’initiative de groupes séparatistes cachemiris. Islamabad refuse toujours d’endosser la responsabilité de cette situation : pour le Pakistan, l’Inde doit faire face non à une opération militaire pakistanaise, mais à une rébellion islamiste interne. De part et d’autre de la frontière, la population a pris, ces dernières heures, le chemin de l’exode.
lundi 14 juin
De violents combats ont continué sans relâche au Cachemire, où un millier de soldats indiens ont repris deux hauteurs du nord, à 4 600 mètres d’altitude dans le secteur de Drass, du côté indien de la « ligne de contrôle » séparant l’Inde du Pakistan. Cette région avait d’abord été pilonnée par l’aviation indienne. Le Premier ministre indien a promis que l’offensive contre les islamistes ne s’arrêtera pas. Les lignes d’approvisionnement des guérilleros auraient été coupées.
mardi 15 juin
Les Etats-Unis jugent la situation suffisamment périlleuse au Cachemire pour que le président Clinton appelle le Pakistan à retirer ses troupes du nord de la province indienne. Une victoire diplomatique pour l’Inde.
mercredi 16 juin
Demi-finale de la Coupe du monde de cricket : au stade Old Trafford de Manchester, le Pakistan a éliminé la Nouvelle-Zélande par neuf wickets.
jeudi 17 juin
Alors que l’opération de ratissage contre les séparatistes musulmans du Cachemire semble marquer le pas, New Delhi a annoncé la mise en état d’alerte de ses forces navales. Le gouvernement indien affirme que « l’ennemi recule ». Mais un haut gradé indien a reconnu la destruction du quartier général d’une division de montagne par des tirs d’artillerie pakistanais : « Les lignes d’approvisionnement de la guérilla en provenance du Pakistan sont fondamentalement intactes, a-t-il expliqué. Les massifs les plus hauts nous échappent encore ». Selon le quotidien The Hindustan Times, les bombardements de la journée ont fait cent victimes chez les rebelles.
vendredi 18 juin
7 soldats indiens ont été tués et une vingtaine d’autres blessés par des mines alors qu’ils montaient de Srinagar vers le nord du Cachemire. Le Hizbul Mujahideen, groupe islamique cachemiri, a revendiqué l’attentat, affirmant qu’il « s’agit du meilleur moyen d’aider » la guérilla islamiste. Sur le front, lentement mais sûrement, les 900 rebelles paraissent reculer sous les assauts des Mirage 2000 et des troupes au sol indiennes, malgré le soutien de l’artillerie pakistanaise. Ils auraient perdu 9 sommets sur les 29 conquis lors de la fonte des neiges. Selon New Delhi, depuis le début des combats, il y a un mois et demi, 106 soldats indiens ont été tués et 305 du côté des rebelles. Islamabad parle de 47 Pakistanais et 300 Indiens tués. L’exode des civils de chaque côté de la frontière s’amplifie. L’armée pakistanaise a fait évacuer 300 villages frontaliers pour s’y déployer. Des milliers d’Indiens fuient également le Penjab, plus au sud, où le général Arun Malik, patron des armées indiennes, a inspecté les forces stationnées à la frontière avec le Pakistan.
samedi 19 juin
L’Inde a exclu toute médiation dans son conflit avec le Pakistan et a poursuivi un violent assaut à l’artillerie contre les combattants islamistes.
dimanche 20 juin
L’armée indienne a repris un pic stratégique du Cachemire, après 21 jours de combats acharnés contre une centaine de rebelles. Cette hauteur de 5 140 mètres d’altitude domine la route de Srinagar à Leh, par où sont ravitaillés les troupes de New Delhi qui occupent le glacier Siatchen, disputé par l’Inde et le Pakistan. Le gouvernement indien a de nouveau exclu la reprise du dialogue avec Islamabad tant que tous les guérilleros musulmans n’auront pas battu en retraite.
Finale de la Coupe du monde de cricket : au Lord’s de Londres, l’Australie remporte sa seconde coupe en battant le Pakistan par huit wickets.
du jeudi 24 au vendredi 25 juin
Visite à Islamabad du sous-secrétaire d’Etat américain Gibson Lanpher.
vendredi 25 juin
Le général Anthony Zinni, chef du commandement central américain, a rencontré, à Islamabad, le Premier ministre pakistanais. Il a tenté d’obtenir du Pakistan le retrait des forces infiltrées au Cachemire indien et soutenues par son armée. L’Inde, de son côté, poursuit son offensive aérienne pour déloger les séparatistes musulmans retranchés sur le massif Tiger Hills (4 590 mètres). L’aviation indienne a notamment largué des bombes à guidage laser.
samedi 26 juin
L’armée indienne a donné l’assaut aux combattants islamistes retranchés sur le Tiger Hills. Et les deux armées indienne et pakistanaise ont échange des tirs d’artillerie tout le long de la ligne de contrôle. Dans le même temps, les Américains se sont activés au niveau diplomatique ; l’Inde a minimisé cette activité, expliquant que les diplomates sur place n’étaient pas « de haut niveau ».
dimanche 27 juin
Gibson Lanpher s’est rendu à New Delhi. Selon la presse indienne, le gouvernement pakistanais y aurait dépêché de son côté un émissaire spécial. Malgré ces démarches, New Delhi aurait réitéré sa position : retrait des éléments pakistanais infiltrés dans le Cachemire indien. Impératif avant tout dialogue.
lundi 28 juin
Le Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, a entamé une visite officielle de six jours en Chine.
mardi 29 juin
L’Inde s’en est pris à la France, lui reprochant de livrer au Pakistan huit avions Mirage 5 et un sous-marin, cela en application d’un accord datant de 1996.
dimanche 4 juillet
Fin de la visite officielle en Chine du Premier ministre pakistanais. Nawaz Sharif a fait une visite impromptue aux Etats-Unis où il a été reçu par le président américain Clinton. Le Premier ministre pakistanais souhaite la médiation des Etats-Unis dans la guerre du Cachemire. Selon une source américaine, Nawaz Sharif aurait accepté de se retirer du Cachemire indien. Les Indiens ont annoncé une victoire décisive avec la reconquête des hauteurs stratégiques des Tigers Hill.
lundi 5 juillet
Après l’annonce du possible retrait des troupes pakistanaises du Cachemire indien, le principal parti islamique pakistanais parle de « capitulation » et annonce une manifestation pour le 7 juillet. L’Inde n’a pas réagi à l’annonce de ce retrait possible et poursuit ses opérations militaires. Un nouveau bombardement indien a fait cinq morts civils dans la zone sous contrôle pakistanais.
mardi 6 juillet
Le ministre indien de l’Intérieur ne croit pas à la bonne volonté pakistanaise de se retirer du Cachemire. Au cours d’un rassemblement nationaliste à New Delhi, il a déclaré que l’opération indienne au Cachemire continuera « jusqu’à l’éviction du dernier intrus et la victoire indienne complète ».
mercredi 7 juillet
Les combats qui se déroulent au Cachemire entre l’Inde et le Pakistan sont entrés dans leur neuvième semaine. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères estime que « l’escalade a atteint son pic maximum » et il menace d’ « appuyer sur le bouton » nucléaire si la souveraineté de son pays est menacée. De son côté, l’armée pakistanaise a admis que 178 de ses hommes ont été tués.
vendredi 9 juillet
Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a eu des discussions avec les combattants islamistes afin de les persuader de se retirer des zones où les combats font rage au Cachemire.
samedi 10 juillet
Poursuite des combats au Cachemire ; aucun début de retrait des militants islamistes n’a été visible. De son côté, le chef du gouvernement indien du Cachemire, Farooq Abdullah, a demandé à l’Inde de déclarer la guerre au Pakistan afin que cesse, selon lui, le soutien de ce pays aux rebelles islamistes.
dimanche 11 juillet
Après deux mois de conflit, l’Inde et le Pakistan ont trouvé un terrain d’entente pour un « désengagement » de leurs éléments armés au Cachemire. L’accord a été conclu lors d’une rencontre entre les commandants des opérations militaires des deux pays près de la frontière entre l’Inde et le Pakistan, à une trentaine de kilomètres de Lahore. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Sartaj Aziz, a annoncé que les combattants musulmans venus du Pakistan ont déjà commencé à se retirer de la partie indienne du Cachemire et que ce désengagement allait se poursuivre « graduellement » dans toutes les hauteurs stratégiques de la région. Côté indien, ce désengagement a été confirmé par le conseiller national pour la sécurité.
lundi 12 juillet
Le Premier ministre pakistanais a lancé, dans une déclaration radiotélévisée, un appel à une paix permanente à l’Inde, grâce à un règlement définitif du conflit du Cachemire. L’Inde vient de cesser ses frappes aériennes au Cachemire, laissant ainsi s’opérer le retrait des rebelles islamistes. Mais, pour le porte-parole du ministère des Affaires étrangères indien, il ne s’agit pas d’un cessez-le-feu. L’Inde a donné jusqu’au 16 juillet au Pakistan pour retirer tous les combattants infiltrés.
vendredi 16 juillet
Le Pakistan a effectué « occasionnellement des patrouilles agressives » dans la partie indienne du Cachemire. Cette déclaration du chef de l’armée pakistanaise, le général Pervez Musharraf, est une première : jusqu’ici, le Pakistan imputait exclusivement les troubles au Cachemire à des guérilleros islamistes.
samedi 17 juillet
Le calme règne au Cachemire après deux mois de combats acharnés et plusieurs centaines de morts. Selon des sources militaires, l’armée indienne a avancé prudemment vers la Ligne de Contrôle (LoC) partageant entre les deux pays cette région à majorité musulmane.
dimanche 18 juillet
Tous les rebelles infiltrés dans la partie indienne du Cachemire l’ont quittée, à la date de l’ultimatum fixé par l’Inde, a annoncé un officier supérieur indien à Srinagar. Mais l’Inde a exclu d’ouvrir pour le moment des pourparlers de paix avec le Pakistan.
lundi 19 juillet
Grâce aux pressions de Bill Clinton sur le Pakistan, la trêve est respectée au Cachemire. Alliés habituels d’Islamabad, les Etats-Unis semblent avoir pris le parti de l’Inde.
Une conférence internationale sur l’Afghanistan s’est déroulée à Tachkent, en Ouzbékistan. Elle réunissait les six pays voisins de l’Afghanistan ainsi que la Russie et les Etats-Unis, et les belligérants afghans.
lundi 26 juillet
L’Inde affirme avoir chassé les derniers combattants islamistes de la partie du Cachemire qu’elle contrôle.
mardi 27 juillet
Les bombardements de part et d’autre de la frontière indo-pakistanaise au Cachemire ont repris avec intensité, faisant quatre morts du côté indien en 24 heures.
7 personnes au moins ont été tuées et 19 blessés au Cachemire pakistanais, par l’explosion d’une bombe déposée dans un autobus. Cet attentat, le premier du genre dans cette région, est imputé par la police aux services secrets indiens. Le véhicule, qui a été entièrement détruit, assurait une liaison régulière entre Rawalpindi et Kolti, à quelque 200 kilomètres au sud de Muzaffarabad.
lundi 2 août
De nombreux islamistes pakistanais ont aidés les taliban afghans dans les combats qui ont abouti à la reprise des villes de Charikar, Gulbahar et Jabul Seraj, et de la base aérienne de Bagram, aux opposants armés afghans du commandant Massoud.
dimanche 8 août
A New Delhi, le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, a repoussé l’offre de dialogue du Pakistan. Depuis le début du mois, les rebelles musulmans ont multiplié leurs attaques contre le Cachemire indien.
mardi 10 août
A 11 h 15, un avion de patrouille maritime pakistanais a été abattu par un missile tiré par un MiG 21 après avoir agi « de façon hostile » selon les autorités indiennes. L’avion, un Bréguet Atlantic, avait pénétré dans l’espace aérien indien au Gujerat. Selon Islamabad, l’appareil a été attaqué alors qu’il effectuait une mission de routine du côté pakistanais de la frontière. Ses seize occupants sont morts. La localisation de l’épave fait déjà l’objet de désaccords entre les deux pays. Islamabad affirme que l’Inde a voulu se venger des pertes subies de mai à juillet au Cachemire, et a expulsé un membre de l’ambassade indienne. Pour les Pakistanais, cette agression constitue « un meurtre de sang froid » qui exige « des mesures appropriées ». C’est la première fois qu’un avion pakistanais est abattu par les forces indiennes, hors période de guerre déclarée.
mercredi 11 août
Les Pakistanais ont tiré un missile sol-air contre un groupe de trois hélicoptères de l’armée de l’air indienne escortés par deux chasseurs MiG. Ces hélicoptères emmenaient des journalistes vers l’endroit où s’était crashé l’avion pakistanais, la veille. Le missile a raté sa cible, il n’y a eu aucune victime.
nuit du vendredi 3 au samedi 4 septembre
Un bombardement de l’artillerie pakistanaise au Cachemire a causé la mort de neuf soldats indiens et en a blessé douze autres.
samedi 25 septembre
Plusieurs milliers d’opposants au régime ont été arrêtés dans l’après-midi, lors d’une tentative de manifestation à Karachi. Les manifestants, dont certains scandaient des slogans appelant à « prendre le pouvoir comme le peuple iranien l’a fait », ont été systématiquement interpellés. Parmi eux se trouvaient une douzaine de parlementaires et un ancien ministre de la Défense.
mardi 28 septembre
Plusieurs centaines d’opposants ont été libérés sous caution. C’est notamment le cas de dirigeants provinciaux et locaux du Parti du peuple pakistanais, de l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto. En revanche, la justice a refusé les demandes de liberté déposées par le Muttahida Qaumi Movement, qui représente les musulmans ayant fui l’Inde lors de la partition de 1947. Ils sont notamment très puissants dans la province du Sindh. Dans cette province, la violence politique a fait plus de 4 000 morts depuis quatre ans.
mercredi 6 octobre
Ouverture à Vienne, dans le cadre du CTBT, de la conférence sur le désarmement. Sur les 44 pays concernés, 24 ont signé et ratifié le traité, 21 l’ont signé mais pas ratifié (dont la Chine, les Etats-Unis et la Russie) et 3 ne l’ont pas signé (Corée du Nord, Inde, Pakistan). Sans la signature de ces 6 pays, le traité ne peut pas entrer en vigueur, aussi ont-ils été fermement priés de le ratifier.
mardi 12 octobre
Le Premier ministre Nawaz Sharif a profité de l’absence du chef des armées, le général Pervez Musharraf, parti fêter le cinquantième anniversaire de l’armée sri-lankaise à Colombo, pour nommer à sa place un autre général, Khawaja Ziauddin, chef des services secrets de l’armée. Deux heures à peine après cette destitution, les militaires ont envahi les studios de la télévision d’Islamabad, qui cessait ses émissions. Ils prenaient également position autour des principaux bâtiments du gouvernement, désarmaient les forces de police chargées de la protection du Premier ministre, auquel ils interdisaient de quitter sa résidence officielle, et s’emparaient du gouvernement provincial du Penjab, à Lahore, présidé par le frère du Premier ministre. Dans le même temps, l’armée prenait le contrôle de la plupart des aéroports du pays et le général Musharraf, de retour du Sri Lanka, se posait à Karachi. Ce coup d’Etat s’est fait sans effusion de sang. L’Inde a mis toutes ses forces en état d’alerte maximum.
mercredi 13 octobre
La journée a été calme. La population n’a pas réagi à la chute du gouvernement civil. Le déploiement des troupes a donc été allégé mais les rassemblements publics restent interdits. Par contre, le trafic aérien a pu reprendre normalement. De son exil à Londres, l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto, ennemie politique de toujours de Nawaz Sharif, a demandé à l’armée de permettre un retour « rapide » à l’Etat de droit et en créant un gouvernement de transition. De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a appelé les militaires à rétablir « un régime civil et le processus constitutionnel ». Alors que le Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee entame un nouveau mandat, il s’est déclaré prêt à discuter avec « toute institution » au Pakistan.
jeudi 14 octobre
Les rassemblements publics restent interdits ou réprimés quand ils ont lieu (une petite trentaine de manifestants pro-Sharif ce jour à Karachi). A Islamabad, plusieurs membres de l’ancien gouvernement ont été mis en résidence surveillée et le Parlement sous bonne garde. Le Premier ministre Nawaz Sharif a été transféré depuis sa résidence officielle d’Islamabad dans une villa située près de l’aéroport. Les putschistes s’efforcent néanmoins de calmer le jeu au maximum : le président Rafiq Tarar reste en place, la loi martiale n’a pas été proclamée et le Parlement lui-même n’a pas été dissous. Pour rassurer la communauté internationale, un responsable du ministère des Affaires étrangères a rencontré les ambassadeurs en poste à Islamabad. Le général Musharraf a déjà engagé des discussions avec les partis politiques. Benazir Bhutto se pose en recours pour installer un gouvernement civil. Elle espère en échange que l’armée pourra « mettre fin aux poursuites judiciaires » engagées contre elle (pour corruption). De son côté, la Bourse a chuté de plus de 8 %.
vendredi 15 octobre
Les militaires ont tranché. En décrétant l’état d’urgence dans le pays, ils ont coupé court à toutes les supputations sur le rétablissement d'un gouvernement civil. Le général Musharraf assume désormais le pouvoir exécutif. Le Pakistan tout entier passe sous le contrôle des forces armées. La Constitution, l’Assemblée nationale, le Sénat ainsi que les assemblées provinciales sont suspendus. Le général Musharraf s’est contenté d’annoncer qu’il mettrait en place « un pouvoir intérimaire effectif et honnête » pour conduire le pays.
samedi 16 octobre
Le général Musharraf a repoussé le discours à la nation qu’il devait prononcer ce jour à la télévision. Ce report serait dû aux retards dans la mise en place de l’organisme provisoire appelé à diriger le pays.
dimanche 17 octobre
Le général Musharraf s’est finalement expliqué, dans la soirée, dans une allocution télévisée, sur les intentions des auteurs du coup d’Etat Le pouvoir est désormais entre les mains d’un Conseil national de sécurité composé de six membres : les chefs de l’armée de l’air et de la marine assistés d’ « experts » en matière de lois, de finances, de politique intérieure et de relations internationales. C’est le général Musharraf lui-même qui préside cette instance dirigeante. « Les forces armées n’ont pas l’intention de rester au pouvoir plus longtemps qu’il n’est nécessaire pour restaurer la démocratie », a précisé le général. La restauration de la confiance dans les relations avec l’Inde semble être un autre objectif prioritaire des auteurs du coup d’Etat. En tout cas, le général Musharraf a annoncé une « désescalade unilatérale aux frontières internationales du Pakistan avec l’Inde », ce qui doit servir de « mesure de confiance » pour un dialogue « inconditionnel, équitable et constructif » avec New Delhi.
lundi 18 octobre
Le Commonwealth a annoncé qu’il suspendait le Pakistan. L’organisation, qui « condamne unanimement le renversement du régime démocratiquement élu à Islamabad », demande en outre au général Musharraf de publier « sans délai » un calendrier du retour à la démocratie. Pour sa part, Islamabad a annoncé qu’il avait entamé le retrait de ses troupes de sa frontière avec l’Inde et qu’un gouvernement serait formé » dans trois à quatre jours ».
du mercredi 3 au vendredi 5 novembre
Grand rassemblement de l’islam militant à proximité du village de Muridke, à 25 kilomètres de Lahore. 200 000 personnes ont assisté au congrès annuel de la Lashkar-i-Tayyab (LT, « l’Armée des purs »).
mardi 9 novembre
Au moins 21 militaires, 17 Pakistanais et 4 Indiens, ont été tués, dans la soirée, dans un affrontement près du poste-frontière de Faulad, au Cachemire, sur la ligne séparant l’Inde du Pakistan, a annoncé un porte-parole de l’armée indienne. Celui-ci fait état d’une offensive pakistanaise appuyée par des tirs d’artillerie.
mercredi 10 novembre
La menace de sanctions de l’ONU contre l’Afghanistan a déclenché l’attaque du bureau des nations unies à Kandahar, capitale religieuse du sud de l’Afghanistan, par 50 000 manifestants armés de cailloux.
jeudi 11 novembre
Le Premier ministre destitué Nawaz Sharif est accusé de complot. Selon des indiscrétions de plusieurs représentants de la police, l’accusation repose sur le fait que le Premier ministre a tenté d’empêcher l’atterrissage d’un avion de ligne à bord duquel se trouvait le général Musharraf, alors que la quantité de carburant dont disposait encore l’appareil ne lui permettait plus que sept minutes de vol. Nawaz Sharif est donc accusé d’avoir voulu tuer le chef de l’armée.
vendredi 12 novembre
Des tirs de roquette ont visé plusieurs bâtiments diplomatiques à Islamabad. Cibles : les Etats-Unis et les Nations unies, à deux jours de l’expiration de l’ultimatum de l’ONU à l’Afghanistan. La première cible a été une véhicule stationnée devant le Centre américain (cinq blessés) ; les suivantes ont eu lieu a proximité immédiate de l’ambassade américaine ; au pied de la tour Saudi Pak, qui abrite des services des Nations unies ; près du siège du Programme alimentaire de l’ONU ; devant le marché de Siraj, fréquenté par les étrangers ; et enfin sur les collines où trône la Punjab House, luxueuse résidence pour parlementaires. Le gouvernement pakistanais a fermement condamné les attentats. De même, le mollah Omar, guide suprême de l’Etat islamique d’Afghanistan, qui a jugé utile de démentir toute implication : « Notre émirat a toujours condamné et continue de condamner le terrorisme », a-t-il déclaré, affirmant que ces attaques visent à nuire aux bonnes relations entre les taliban et leur parrain pakistanais.
mercredi 17 ou jeudi 18 novembre
Trois explosions se sont produites à Miridike, près de Lahore. La police attribue la responsabilité de ces attentats à des agents de renseignements indiens.
vendredi 19 novembre
Selon un rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (réalisé avant le coup d’Etat), la police pakistanaise utilise la torture et les sévices sexuels de manière habituelle contre des enfants accusés de crimes. Selon ce document, plus de 3 700 enfants étaient en prison fin 1997 : environ 90 % d’entre eux étaient dans l’attente d’un jugement, après des mois voire des années de prison.
samedi 20 novembre
Une bombe a explosé à Lahore, tuant six personnes et en blessant dix-sept autres. La bombe était placée sur un vélo stationné près d’un marché très fréquenté.
jeudi 25 novembre
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères a annoncé que son pays allait « réajuster et moderniser » ses capacités nucléaires pour répondre au développement de l’arsenal indien. Affirmant que le Pakistan n’a aucune ambition de « grande puissance » ou de « domination régionale », le ministre a expliqué : « La dissuasion nucléaire minimum va rester le principe directeur de notre stratégie », mais « les activités indiennes conduisent à des réajustements » pour assurer la survie et la crédibilité de cette dissuasion.
mercredi 8 décembre
Début du Ramadan.
jeudi 9 décembre
Le Pakistan et l’Iran ont résolu de coordonner leurs politiques en Afghanistan, afin d’y « encourager le processus de paix à travers la réconciliation et le dialogue entre les parties afghanes ». Depuis l’entrée des milices islamiques à Kaboul, Téhéran et Islamabad ont adopté des politiques opposées à l’égard de l’Afghanistan : l’Iran refusant de reconnaître le nouveau régime et soutenant l’opposition, alors que le Pakistan a établi des relations diplomatiques avec Kaboul.
mardi 14 décembre
Dix personnes ont été blessées au Cachemire pakistanais par une bombe dissimulée dans un autobus.
nuit du mercredi 15 au jeudi 16 décembre
Le Pakistan a remis Khalil al-Dick. Amman avait demandé l’extradition de ce Jordanien lié au milliardaire terroriste saoudien Oussama ben Laden, considéré comme le cerveau du réseau islamiste démantelé en Jordanie au début du mois.
vendredi 17 décembre
L’explosion d’une bombe a fait au moins 10 morts et 17 blessés au Cachemire pakistanais. La charge visait une foule massée devant un spectacle de rue à Islamgargh (Sud). Le chef de l’administration, Sultan Mahmood Chaudhry, a aussitôt accusé l’Inde d’être l’instigatrice de ce « lâche attentat » destiné, selon lui, à « effrayer la population ».
vendredi 24 décembre
Un Airbus 300 indien, détourné par cinq pirates de l’air islamistes, a successivement fait escale à Lahore, en Inde, puis de nouveau au Pakistan, avant de repartir pour les Emirats arabes unis.
mardi 7 février
Ramzi Yousef, cerveau présumé de l’attentat à la bombe contre le World Trade center de New York (1993) et contre le vol 434 de la Philippine Airlines (1994), est arrêté dans une maison d’Islamabad par les services secrets pakistanais (ISI) et le service de sécurité de l’ambassade américaine. Il était occupé à placer une bombe dans la tête d’une poupée.
mercredi 8 mars
Deux fonctionnaires américains travaillant pour l'ambassade des Etats-Unis à Karachi ont été tués dans une embuscade tendus par deux hommes armés d'AK-47. Un troisième a été blessé. Les victimes se rendaient à leur travail lorsqu'elles ont été attaquées.
jeudi 9 mars
Le gouvernement américain a décidé d'offrir une récompense de 2 millions de dollars (10 millions de francs) pour toute information contribuant à l'arrestation des meurtriers des deux diplomates américains. Des agents du FBI sont attendus au Pakistan pour aider leurs collègues pakistanais.
vendredi 10 mars
17 personnes ont été tuées à Karachi, dont 11 par l'explosion d'un véhicule piégé devant une mosquée (25 blessés). Les 6 autres tués l'ont été par balles lors de plusieurs incidents isolés en différents endroits de la ville. On recense plus de 50 morts dans les affrontements entre extrémistes chiites et sunnites depuis le début du mois (170 en février).
samedi 11 mars
Malgré la visite du Premier ministre, Benazir Bhutto, et sa menace d'accroître la répression si la folie meurtrière persiste à Karachi, il y a encore eu une dizaine de morts lors de règlements de comptes entre factions politiques rivales.
L'enterrement de douze chiites (tués la veille dans un attentat) a donné lieu a de nouveaux débordements.
samedi 25 mars
Le Sri Lanka organise à Colombo la deuxième édition de la Coupe d’Asie du Sud de football. En match d’ouverture, le Pakistan a battu le Bangladesh un but à zéro.
mercredi 29 mars
Deuxième et dernier match du premier tour de la Coupe d’Asie du Sud de football : à Colombo, le Népal a battu le Pakistan. Troisièmes et derniers du groupe A, les Pakistanais sont éliminés.
mercredi 19 avril
Un héros de la lutte contre l’esclavage des enfants a été assassiné : Iqbal Masih a été tué dans son village des environs de Lahore. Agé de 12 ans, il avait été vendu alors qu’il n’en avait que quatre par ses parents à un marchand de tapis. Il était devenu le porte-parole de six millions d’enfants pakistanais. La police soupçonne la « mafia du tapis » d’avoir commandité ce meurtre.
jeudi 4 mai
Le huitième sommet de l’Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR) se tient à New Delhi.
jeudi 18 mai
Assassinat d'un officier paramilitaire dans le centre de Karachi ; ce meurtre déclenche d'importantes violences.
lundi 22 mai
Pour le cinquième jour consécutif, la violence déclenchée par le meurtre d'un officier paramilitaire le 18 mai, a fait de nouvelles victimes : 40 morts en quatre jours.
dimanche 18 juin
Des affrontements ont commencé entre forces de l’ordre et militants islamistes dans la région de Swatt, dans le nord du pays.
mercredi 21 juin
Près d’un millier d’islamistes ont été arrêtés en début de semaine dans le nord du pays, où les affrontements entre les forces de l’ordre et les partisans de la charia (loi islamique) ont cessé. Ces affrontements dans la région de Swatt avaient fait une douzaine de morts et plusieurs dizaines de blessés en trois jours.
vendredi 23 juin
De violents troubles ethniques ont commencé à Karachi. A l’origine de cette vague de violence, les protestations du mouvement Mohajir Qaumi (MQM) contre le viol supposé de la sœur d’un militant et l’assassinat d’un dirigeant. Les Mohajirs, une communauté originaire de l’Inde installée au Pakistan après l’indépendance de 1947, ne se sont jamais intégrés.
lundi 26 juin
Une centaine de personne sont mortes depuis trois jours à la suite des troubles ethniques qui paralysent encore Karachi. « Les gens écument les rues avec leurs armes et tirent sur tous les commerçants qui essaient d’ouvrir leur magasin », témoigne un habitant. Depuis le début de l’année, 800 personnes au moins ont été tuées dans des affrontements ethniques à Karachi.
mercredi 26 juillet
La mousson a provoqué de vastes inondations dans plusieurs régions : plus de 500 personnes sont mortes ou ont disparu. 240 000 hectares submergés, des milliers de têtes de bétail ont péri.
dimanche 13 août
Première femme à avoir réussi l’ascension de l’Everest en solitaire et sans oxygène (en mai dernier), l’alpiniste anglais Alison Hargreaves a été emportée par une avalanche sur les pentes du K2. Son corps ne sera jamais retrouvé. Elle avait 32 ans.
dimanche 10 septembre
Les « mojahirs », immigrés venus de l'Inde, ont appelé à une grève générale à Karachi (la deuxième en une semaine), pour protester contre « les tortures et les mauvais traitements » infligés aux femmes de leur communauté par la police de la ville. Des affrontements entre jeunes activistes et forces de l'ordre ont fait au moins cinq morts.
fin septembre
La presse affirme que 40 officiers supérieurs de l'armée ont été arrêtés. Accusés d'avoir préparé une « révolution islamique » avec le soutien de groupes intégristes, ils auraient projeté le renversement du gouvernement du Premier ministre Bhutto.
lundi 2 octobre
Le Pakistan va se doter d'un nouveau ministère « des droits de l'homme ». Les châtiments corporels devraient aussi se réduire aux seuls cas prévus par la loi islamique.
jeudi 12 octobre
La conférence sur les mines antipersonnel organisée à Vienne par l’ONU s’est achevée sur un échec : les représentants de 52 Etats ont échoué à se mettre d’accord sur l'interdiction de l'emploi de ces mines, dont plus de 100 millions d’exemplaires se trouveraient à travers le monde. Cinq pays (Chine, Inde, Mexique, Pakistan et Russie) se sont déclarés opposés à l'interdiction de la production des mines non détectables (fabriquée en plastique) et à la destruction rapide des stocks existants.
mardi 24 octobre
Une éclipse totale du Soleil est visible sur une grande partie du sud de l’Asie, de l’Iran à l’Indonésie.
mercredi 25 octobre
Le Pakistan, frappé d'un embargo sur les armes par les Etats-Unis, a confirmé son intention d'acheter 40 avions Mirage au constructeur français Dassault.
Entretien entre le Premier ministre Benazir Bhutto et le président français Chirac.
samedi 28 octobre
Dévaluation de 7 % de la roupie.
jeudi 2 novembre
La commission pakistanaise des droits de l'homme a exigé l'abolition du travail des enfants d'ici dix ans. Plus de six millions d'enfants seraient contraints au travail au Pakistan.
dimanche 19 novembre
Un attentat à la voiture piégée, revendiqué par trois groupes islamistes égyptiens (Jamaa Islamiya, Jamma de la Justice Internationale et le mouvement Al-Jihad), a dévasté l'ambassade d'Egypte à Islamabad dans la matinée. L'explosion a fait au moins 16 morts et une soixantaine de blessés. Parmi les personnes tuées figurent le second secrétaire de l'ambassade et plusieurs gardes égyptiens et pakistanais.
lundi 20 novembre
La police pakistanaise a arrêté trois jeunes Arabes, deux Egyptiens et un Jordanien. Etudiants à l’université islamique d'Islamabad, ils sont accusés d'être responsable de l'attentat de la veille. Financée par plusieurs pays arabes, cette université est souvent soupçonnée d'être un foyer d'extrémistes.
lundi 27 novembre
Le gouvernement pakistanais a délivré une notice d'expulsion à Jean-François Cautin (directeur de l'organisation humanitaire Madera pour le Pakistan) concernant onze Français de l'organisation qui devront quitter le territoire avant fin décembre. Il ne leur est rien reproché officiellement mais ils pourraient faire de l'ombre aux puissantes mafias de la drogue ou du trafic du bois.
jeudi 14 décembre
Un puissant chef tribal pakistanais, Ayub Afridi, s'est rendu aux autorités américaines de Dubaï, aux Emirats arabes unis. Il avait acquis la réputation d'être l'un des principaux trafiquants de drogue du monde,
jeudi 21 décembre
Attentat à la voiture piégée dans un centre commercial de Peshawar : au moins 60 morts. Le Pakistan accuse le gouvernement afghan d'avoir inspiré cet attentat.
1996
dimanche 7 janvier
6 personnes au moins ont été tuées et 35 autres blessées par l'explosion d'une bombe dans un autobus à Karachi.
vendredi 26 janvier
22 morts, c'est le bilan officiel des tirs de roquettes au Cachemire pakistanais. Une fusée aurait détruit la mosquée de Kahuta et fait 18 morts ; une autre aurait tué 2 personnes dans une bourgade. Islamabad a accusé l'Inde qui dément en être l'auteur.
samedi 27 janvier
Les forces indiennes et pakistanaises échangent des tirs nourris à la mitrailleuse le long de la ligne de démarcation longue de 1 200 kilomètres, au Cachemire. Au moins sept lieux d'accrochage ont été recensés.
dimanche 28 janvier
Les affrontements se poursuivent au Cachemire entre Indiens et Pakistanais.
nuit du lundi 29 au mardi 30 janvier
Cinq civils indiens ont été tués au cours d'une fusillade qui a opposé des unités indiennes et pakistanaises le long de la frontière du Cachemire. A la suite de ces incidents, l'armée indienne a demandé aux 10 000 habitants des villages indiens proches de la frontière d'évacuer leurs maisons.
mardi 30 janvier
Les ambassadeurs des Philippines et du Pakistan au Nicaragua ont été pris en otages, avec le ministre nicaraguayen des Affaires étrangères, par trois cents étudiants armés qui ont libéré les deux ambassadeurs quatre heures plus tard.
mercredi 14 février
Ouverture de la sixième Coupe du monde de cricket, organisée conjointement par l’Inde, le Pakistan et le Sri Lanka.
dimanche 17 mars
Finale de la Coupe du monde de cricket : au stade Gaddafi de Lahore, le Sri Lanka a battu l’Australie 245/3 (50 overs) à 241/7 (46,2 overs), devant 62 645 spectateurs.
lundi 18 mars
Au moins 40 personnes ont disparu dans l'avalanche qui s'est abattue, dans la soirée, sur le village de Dogran Chek (Cachemire). La semaine auparavant, une autre coulée de neige avait tué 35 habitants de ce même village.
dimanche 24 mars
De violents affrontements ont opposé des islamistes aux forces de sécurité dans le Cachemire : onze morts.
samedi 13 avril
Imran Khan, ancienne star du cricket, a annoncé son intention de fonder un parti politique pour lutter contre les privilégiés.
dimanche 14 avril
6 personnes ont été tuées et 34 autres blessées à Lahore dans un attentat à la bombe perpétré dans un hôpital pour cancéreux, fondé par Imran Khan.
dimanche 28 avril
52 personnes ont été tuées et 28 autres blessées dans un nouvel attentat qui a pulvérisé un autobus qui conduisait des familles à la fête musulmane de l’Aid. La bombe a explosé à Bhaiperu, à 50 kilomètres à l’ouest de Lahore.
dimanche 9 juin
Le Premier ministre indien Gowda a proposé au Pakistan « un dialogue global » pour essayer d'apaiser les tensions entre les deux pays qui ne se parlent plus depuis deux ans. En fait, Godwa répond à un message de félicitations que Benazir Bhutto lui avait écrit fin mai.
lundi 10 juin
Au moins sept personnes ont été tuées et une cinquantaine d’autres blessées dans trois attentats à la bombe commis à Gujranwala, important centre industriel du Penjab. L’un des engins a explosé dans un autobus.
mardi 11 juin
Le gouvernement a aboli la peine de mort pour les femmes. Elle sera remplacée par l’emprisonnement à vie.
mercredi 12 juin
Un immeuble vétuste de trois étages s’est effondré à Hyderabad : 22 personnes ont péri, dont 12 enfants ; 40 autres souffrent de blessures graves.
dimanche 23 juin
Succès de la grève générale de 24 heures organisée par l’opposition contre l’augmentation des impôts.
lundi 24 juin
Une manifestation contre la vie chère et la corruption, organisée par les intégristes du Jamaat-i-Islami, a tourné au drame à Rawalpindi. Pour empêcher les manifestants de marcher sur Islamabad, la police a chargé en force, faisant 4 morts, dont un policier, et 50 blessés. Pour Qazi Hussain Ahmed, chef du mouvement islamiste, la « révolution islamiste » a commencé au Pakistan. Il a appelé les fonctionnaires (surtout les policiers et militaires, « travaillés depuis longtemps par le discours fondamentaliste) à ne plus obéir aux ordres. L’ancien Premier ministre Nawaz Sharif, chef de l’opposition conservatrice, lui a apporté son soutien contre Benazir Bhutto. Nawaz Sharif a demandé que celle-ci et son mari, Asif Zardari, soient privés de leurs mandats de députés suite à la dernière « Affaire » : l’achat d’une riche villa, par le couple, en Angleterre.
jeudi 27 juin
4 personnes ont été tuées et 35 autres blessées par l’explosion d’une bombe dans un petit hôtel de Rawalpindi.
samedi 10 août
Les commerçants pakistanais ont entamé une grève de deux jours contre l'instauration de nouvelles taxes et impôts par le gouvernement de B. Bhutto. La grève, largement suivie, est soutenue par les principaux partis d'opposition. Avec ces taxes et impôts (qui ne touchent actuellement que 800 000 des 130 millions de Pakistanais), le gouvernement voudrait réduire le déficit budgétaire qui a atteint 132 milliards de francs l'an dernier.
mardi 13 août
Dix mineurs ont été tués dans l'explosion d'une mine de charbon après de Quetta (sud-ouest).
lundi 26 août
Une livraison, déjà payée, de matériel militaire américain a eu lieu au Pakistan, en vertu d'une dérogation à l'embargo sur les armes imposé par Washington en 1990.
samedi 31 août
Une nouvelle livraison de matériel militaire américain, déjà payée, a eu lieu au Pakistan. L'Inde a fortement critiqué ces livraisons, qui devraient être achevées avant la fin de l'année.
mercredi 11 septembre
Le gouvernement afghan accuse le Pakistan d'aider les rebelles afghans taliban. Ces derniers viennent de prendre la ville de Jalalabad.
du mardi 17 au mercredi 18 septembre
La police accuse Murtaza Bhutto, frère du Premier ministre, d'avoir, avec ses hommes de main, mis à sac deux commissariats et fait exploser des bombes à Karachi. Murtaza Bhutto a rejeté avec vigueur ces accusations et fait savoir qu'il s'opposerait par les armes si la police venait l'arrêter sans mandat.
vendredi 20 septembre
Le frère du Premier ministre Benazir Bhutto a été mortellement blessé au cours d'une fusillade avec la police, qui venait l'arrêter, devant son domicile de Karachi. Opposé au gouvernement de sa sœur, qu’il jugeait traître à la mémoire de leur père, Murtaza Bhutto (42 ans) était accusé d'avoir agressé des policiers.
dimanche 22 septembre
Des milliers de personnes en colère ont suivi les obsèques de Murtaza Bhutto, au cours desquelles la bégum Nusrat, sa mère, a accusé publiquement son Premier ministre de fille, Benazir, et le mari de celle-ci, Asif Zardari, d'être les responsables de la mort de son fils. Des incidents meurtriers ont éclaté entre la police et les partisans de Murtaza.
dimanche 29 septembre
Fondé au Ier s. dans la vallée de la Hunza (Gilgit-Baltistan), le fort de Baltit est officiellement réinauguré après restauration. Les mirs de Hunza avait abandonné leur fort en 1945.
en septembre
Des extrémistes chiites ont attaqué une mosquée sunnite dans la province du Panjab, faisant vingt-deux victimes.
dimanche 20 octobre
S'appuyant sur la mauvaise situation économique du pays, l'opposition pakistanaise multiplie les manœuvres contre Benazir Bhutto, à la tête du gouvernement depuis trois ans, l'accusant d'incompétence et de corruption. Intervenant devant l'Assemblée nationale, elle a lancé : « Qu'elles que soient les pressions, je ne démissionnerai pas. J'ai été élue par le peuple et lui seul pourra me renvoyer ». Curieusement, l'opposition a rejeté le projet de loi anticorruption présenté par le Premier ministre elle-même.
lundi 21 octobre
Le ministre de l'Intérieur pakistanais, Nasrullah Babar, tentent de négocier un cessez-le-feu en Afghanistan entre les taliban et les forces loyalistes de Massoud.
mardi 22 octobre
Babar accuse le commandant afghan d'être responsable de l'échec de sa mission. De leur coté, la Russie et l'Inde dénoncent l'ingérence pakistanaise dans les affaires afghanes et demandent que cela cesse. Même appel du Conseil de sécurité des Nations Unies.
jeudi 24 octobre
Quelques 600 membres du Jammat-i-islami, parti fondamentaliste pakistanais, ont été arrêtés avant une manifestation anti-gouvernementale de ce parti prévue pour le 27 octobre à Islamabad. Le leader du parti affirme que cette manifestation « totalement pacifique » contre la « corruption rampante » et la politique « dirigée contre le peuple » du gouvernement de Benazir Bhutto aura lieu malgré tout.
samedi 26 octobre
Une grève générale organisée par l'opposition a paralysé complètement Islamabad.
dimanche 27 octobre
Le Jammat-i-Islami n'a pas réussi à manifester à Islamabad pour réclamer la démission du gouvernement Bhutto, jugé corrompu et mauvais gestionnaire. La ville était si sévèrement gardée que ses militants n'ont jamais pu arriver jusqu'au centre. Mais dans les autres villes, notamment à Lahore et à Rawalpindi, les heurts entre militants du parti religieux et forces de l'ordre ont été violents : on déplore des dizaines de blessés.
lundi 28 octobre
Vivement attaquée par le parti Jammat-i-Islami et la Ligue musulmane, Benazir Bhutto a réagi en faisant arrête leurs deux dirigeants, Qaszu Hussein Ahmad et Mohammad Ejaz Ul-Haq (fils de l'ancien dictateur Zia Ul-Haq), et 2 000 de leurs partisans. Ces interpellations ont été très mal accueillies et, pour la seconde journée consécutive, des heurts violents ont opposé islamistes et policiers à Islamabad et à Rawalpindi. Un millier de personnes ont été blessées. L'opposition islamique annonce un « mouvement national de protestation » pour obtenir la libération de ses leaders.
mardi 29 octobre
Interpellé la veille, Qazi Hussein Ahmad, le chef du Jammat-i-islami, a annoncé le lancement à l'échelle nationale d'une grande campagne anti-gouvernementale qui ne s'arrêtera qu'avec la chute de Benazir Bhutto, qu'il juge « impie » et « corrompue ».
samedi 2 novembre
La guerre continue de faire rage en Afghanistan ou les taliban (intégristes islamistes) ont annoncé avoir abattu un avion et un hélicoptère du général Dostam et maté une rébellion dans l'est du pays. Dostam a, lui, critiqué le soutien du Pakistan. Selon lui, les militaires pakistanais participent directement à la guerre.
mardi 5 novembre
Le président Farook Ahmed Leghari a limogé le Premier ministre Benazir Bhutto, dissous l'Assemblée nationale, nommé un Premier ministre intérimaire, Malik Meraj Khalid (membre du PPP), à la tête d'un cabinet de dix membres d'ici aux élections fixées au 3 février 1997. Dans la capitale, étrangement calme, l'armée garde tous les édifices publics. B. Bhutto est accusée de « népotisme, corruption et violation répétée de la loi » et d'être responsable de la mort de milliers de personnes dans des « affrontements avec la police », ou « en détention ». Autant de griefs de nature à la conduire en prison. Dans l'immédiat, elle est confinée sous bonne garde dans sa résidence officielle d'Islamabad. Mais son mari, Azif Ali Zardari, ancien ministre des Investissements, est déjà en garde à vue dans une caserne de Lahore (Pendjab).
mercredi 6 novembre
Benazir Bhutto exige maintenant la démission du président Leghari. Elle conteste la décision présidentielle, qualifiée par elle d' « illégale et antidémocratique », et s'apprête à saisir la justice. Le gouvernement de transition s'est empressé de limoger des centaines de fonctionnaires (notamment dans la police secrète et parmi les conseillers spéciaux du Premier ministre), affirmant que leur nomination par le gouvernement Bhutto l'avait été en « violations des lois ».
Un échange de coups de feu s'est produit entre les troupes indiennes et pakistanaises dans la zone frontalière du Cachemire. Quatorze personnes ont été tuées. Les autorités indiennes accusent les soldats pakistanais d'ouvrir le feu pour couvrir l'infiltration de guérilleros séparatistes au Cachemire indien.
lundi 11 novembre
Benazir Bhutto est passée à la contre-attaque : elle prétend que le chef de l'Etat l'a démise de peur d'être mis en cause par la loi anti-corruption qu'elle a déposée le 20 octobre au Parlement. Pour sa part, le nouveau Premier ministre par intérim, Malik Meraj Khalid, a promis une enquête de moralité sur tous les responsables du pays.
jeudi 21 novembre
Décès à Oxford, en Angleterre, du physicien Abdus Salam. Prix Nobel 1979, il était âgé de 70 ans.
lundi 2 décembre
Visite du président chinois Jiang Zemin à Islamabad.
1997
dimanche 5 janvier
A Istanbul, la Turquie, l'Iran et la Pakistan ont lancé un appel à un cessez-le-feu en Afghanistan avant le début du Ramadan, le 10 janvier. Ils ont aussi demandé un arrêt « sans délai » des livraisons d'armes dans la région.
lundi 13 janvier
Des discussions visant à mettre un terme à la guerre se sont engagées entre les islamistes qui contrôlent les deux tiers de l'Afghanistan et leurs adversaires. Elles ont lieu à Islamabad, au Pakistan, sous l'égide des Nations unies.
samedi 18 janvier
Une motocyclette piégée a explosé devant un tribunal de Lahore, alors que la police y amenait deux des leaders du parti fondamentaliste sunnite Sipah-i-Sahaba accusés du meurtre de plusieurs leaders d'un parti chiite rival. La bombe a tué 25 personnes, dont les deux fondamentalistes, et en a blessé 63 autres. Pour les autorités, les auteurs de cet attentat « sectaire » cherchent à obtenir le report des élections législatives et provinciales, prévues le 3 février.
mercredi 29 janvier
La destitution de Benazir Bhutto, ancien Premier ministre, a été confirmée par un arrêt de la Cour suprême du pays. Ce vote des Sages (six voix contre une) donne le feu vert à la tenue des élections législatives qui auront lieu, comme prévu, le 3 février. Benazir Bhutto a ajouté que son parti participerait à ces élections.
en janvier
Quelque huit cents militants sunnites pakistanais ont mis le feu au centre culturel iranien à Lahore, provoquant d'importants dégâts.
samedi 1er février
Imran Khan, candidat aux législatives du 3 février et ancien champion du monde de cricket, a développé le thème de la lutte contre la corruption dans son allocution de clôture à Lahore.
lundi 3 février
Elections législatives et provinciales : la Ligue musulmane pakistanaise de l'ancien Premier ministre Nawaz Sharif a obtenu la majorité absolue à l'Assemblée nationale : 134 sièges sur 214. Sharif a été élu à Lahore (Penjab) et il est assuré de devenir le Premier ministre du Pakistan. Ces élections ont toutefois été boudées par les électeurs (60 % d'abstentions). Le Parti du peuple pakistanais (PPP) de Benazir Bhutto, qui n'a obtenu que 17 sièges, a dénoncé des « fraudes massives » lors de ce scrutin, où 5 personnes ont été tuées dans un affrontement entre deux groupes politiques rivaux dans un village du Penjab. Le Parti national Awami (centre-gauche), un allié de la Ligue, a obtenu 8 sièges dans la province du nord-ouest ; le Mohajir Quami movement (MQM) a eu 10 sièges dans la province du Sindh.
jeudi 6 février
Des musulmans ont incendié et mis à sac des églises et des logements chrétiens à Khanewal et dans le village voisin de Shantinagar, à 450 kilomètres au sud-ouest d'Islamabad. A l'origine de ces actes, une rumeur selon laquelle des chrétiens auraient profané le Coran.
jeudi 13 février
200 chrétiens ont été interpellés : ils dénonçaient l'incendie et la mise à sac, par des musulmans, d'églises et de logements chrétiens le 6 février.
samedi 15 février
La police pakistanaise a arrêté 25 chrétiens, alors qu'ils manifestaient avec des centaines de leurs coreligionnaires dans les rues d'Islamabad contre les actes de violence dont est victime leur communauté.
jeudi 20 février
Au moins sept personnes ont été tuées dans une attaque par des inconnus du centre culturel iranien de la ville de Multan (est du Pakistan). Le directeur du centre, le diplomate iranien Mohamed Ali Rahimie, fait partie des victimes.
lundi 24 février
Deux hommes armés non identifiés ont abattu à Lahore un haut responsable du gouvernement provincial du Pendjab, un musulman sunnite. Osama Maoud a été abattu au moment où il quittait les bureaux du gouvernement au volant de sa voiture.
vendredi 28 février
Un séisme de magnitude de 6,6 s'est produit dans la matinée dans la province du Balouchistan : au moins 150 personnes sont décédées. L'armée, envoyée en renfort, tente de secourir des milliers de sans-abri. De nombreuses routes et voies ferroviaires sont coupées.
lundi 3 mars
Un train de passagers qui transportait 1 500 personnes a déraillé dans la province du Pendjab, faisant au moins 125 morts, dont 24 enfants, et 175 blessés. Un problème de frein est à l'origine de cette catastrophe ferroviaire.
du samedi 8 au dimanche 9 mars
Des soldats indiens et pakistanais ont échangé des coups de feu de part et d'autre de la frontière que les deux pays se disputent au Cachemire. Un civil a été grièvement blessé.
mardi 18 mars
Trois personnes ont été tuées et une autre blessée dans la soirée à Faisalabad (Penjab) au cours de l'attaque par des extrémistes chiites d'une mosquée appartenant à des sunnites. Le blessé, qui n'est autre que l'imam, a été hospitalisé dans un état critique.
dimanche 23 mars
A Islamabad (Pakistan), la Conférence de l'organisation islamique s'est prononcée, à la demande de la Syrie et du Liban pour un arrêt de la normalisation et des contacts avec Israël.
mardi 1er avril
Le Premier ministre a décidé de mettre un terme aux pouvoirs discrétionnaires du Président, qui lui permettent notamment de dissoudre l'Assemblée. Le Président a lui-même approuvé cette décision qui permet de « restaurer la suprématie du Parlement ».
lundi 14 avril
La police a ouvert une enquête contre Benazir Bhutto à la suite d'une plainte pour meurtre déposée par le leader local du Mojahir Qaumi Movement (MQM), un parti ethnique de la province du Sind. Il accuse Mme Bhutto d'avoir commandité le meurtre, en 1995, à Karachi, de deux proches parents d'Altaf Hussain, le chef du MQM, aujourd'hui en exil.
dimanche 20 avril
Educateurs dans une école pour enfants handicapés à Karachi, Hervé Bouchut et Krystelle Anselme, deux Français ont été expulsés du Pakistan. On n'en connaît pas les motifs exacts. Selon un diplomate français, les deux éducateurs auraient pu « avoir dérangé des personnages influents liés au trafic du travail des enfants ».
mercredi 14 mai
Malé, au Maldives, accueille pour la deuxième fois le sommet de l’Association sud-asiatique pour la coopération régionale (ASACR), neuvième du nom.
samedi 24 mai
Devant la montée en puissance en Afghanistan des taliban, qui contrôlent désormais presque tout le pays, le Pakistan a décidé de reconnaître formellement le gouvernement des milices islamiques.
mercredi 28 mai
L'ambassadeur du Pakistan en Afghanistan a été fait prisonnier par les forces de l'opposition afghane en même temps que plusieurs responsables des milices islamistes : leur ministre des Affaires étrangères et leur ambassadeur au Pakistan. Ils ont été capturés lors de la reprise de la ville de Mazar-i-Sharif, dans le nord du pays, qui avait été livrée par un général transfuge. Les forces de l'opposition accusent le Pakistan de soutenir activement les milices islamistes.
en mai
Lancement des réformes ultralibérales.
mercredi 4 juin
Selon le quotidien américain Washington Post, qui cite des sources officielles américaines, l'Inde a déplacé des missiles balistiques de moyenne portée vers un site proche de la frontière pakistanaise. Les Etats-Unis est préoccupé depuis longtemps par la course aux armements entre l'Inde et le Pakistan, notamment à propos du Cachemire.
dimanche 15 juin
A quatre heures du matin, des agents armés du FBI, travaillant conjointement avec les services secrets pakistanais ISI, ont capturé dans une chambre d’hôtel Mir Aimal Kasi, suspecté de l’assassinat de deux agents de la CIA aux Etats-Unis en janvier 1993.
mardi 17 juin
Un C-141 américain transfère Mir Aimal Kasi aux Etats-Unis (où il sera exécuté en 2002).
dimanche 29 juin
Deux hommes ont tiré sur des musulmans en prière devant une mosquée sunnite à Lahore faisant quatre morts et sept blessés.
lundi 30 juin
Une bombe a explosé dans un bus près de Sialkot, au Pendjab, non loin de la frontière indienne : l'attentat, non revendiqué, a fait huit morts et douze blessés.
mercredi 6 août
La province du Pendjab est le théâtre, depuis plusieurs jours, d'affrontements entre musulmans chiites et sunnites. Une bombe a explosé dans une mosquée sunnite de Multan et tué quatre fidèles. Quelques heures plus tôt, cinq hommes armés avaient ouvert le feu devant une autre mosquée sunnite, faisant neuf morts, à Lahore. La police y est désormais déployée en force, pour assurer la sécurité des 600 mosquées.
jeudi 14 août
Cinquantième anniversaire de l'indépendance. L'impressionnante mobilisation populaire a dégénéré en émeutes, à Karachi. Débordée par la foule qui se pressait autour du mausolée d'Ali Jinnah, le père de l'indépendance, la police a ouvert le feu et tué au moins deux hommes.
dimanche 24 août
Des échanges de tirs d'artillerie ont eu lieu entre l'Inde et le Pakistan dans la région du Cachemire, en plusieurs points de la frontière. Ce sont les plus violents affrontements depuis des mois entre les deux grands « frères ennemis ». Bilan : 51 morts pakistanais selon New Delhi, 3 selon Islamabad. Les affrontements les plus intenses ont eu lieu dans les secteurs d'Uri (à 400 kilomètres au nord-ouest de Jammu, dans la partie indienne) et Kargil (à 500 kilomètres au nord-ouest). Selon l'armée indienne, les tirs ont été déclenchés par le Pakistan dont les soldats « ont tiré 500 obus d'artillerie et des milliers de balles d'armes légères. Nous avons répliqué à l'artillerie et ce fut l'enfer pour eux ». 3 militaires indiens, dont un commandant, ont été tués et 6 autres blessés. Une nouvelle session de négociations était pourtant prévue pour le 15 septembre.
lundi 25 août
Les échanges de tirs d'artillerie entre soldats indiens et pakistanais ont cessé, le long de la frontière qui divise en deux la province du Cachemire. Les combats auraient fait 70 morts pakistanais, selon l'Inde, seulement 3 victimes, selon Islamabad. La journée a été « normale » : une embuscade contre un convoi de l'armée indienne, tendue par des séparatistes cachemiris, soutenus par le Pakistan, a fait deux morts de chaque côté.
dimanche 31 août
Une semaine après les meurtriers duels d'artillerie sur la frontière qui sépare les troupes indiennes et pakistanaises au Cachemire, le Premier ministre indien Kumar Gujral a annoncé qu'il allait rencontrer son homologue pakistanais Nawaz Sharif. Les discussions se tiendront en septembre à New York (Etats-Unis), en marge de l'assemblée générale des Nations unies.
jeudi 4 septembre
Début du premier tour de la Coupe d’Asie du Sud de football, organisée par le Népal : en match d’ouverture, au stade Dasarath Rangasala de Katmandou, les Pakistanais ont battu les Népalais deux buts à zéro.
samedi 6 septembre
Second et dernier match du premier tour de la Coupe d’Asie du Sud de football : à Katmandou, le Sri Lanka a battu le Pakistan deux buts à zéro. Seconds du groupe A, les Pakistanais sont qualifiés pour les demi-finales.
jeudi 11 septembre
Demi-finale de la Coupe d’Asie du Sud de football : au stade Dasarath Rangasala de Katmandou, l’Inde a battu le Pakistan deux buts (IM Vijayan) à zéro.
samedi 13 septembre
L’extrémiste religieux le plus recherché du pays a été arrêté à Faisalabad (Penjab central). Malik Mohamed Ishaq, qui dirige un groupuscule sunnite en guerre ouverte avec les extrémistes chiites, est impliqué dans plusieurs attentats qui ont fait plus de 200 morts depuis le début de l'année. Sa tête était mise à prix 300 000 francs. Les policiers qui l'ont arrêté (au moment où il payait sa facture de téléphone) ont tous été promus au grade supérieur.
Match pour la troisième place de la Coupe d’Asie du Sud de football : au stade Dasarath Rangasala de Katmandou, le Pakistan a battu le Sri Lanka un but à zéro.
lundi 15 septembre
Oubliant les récents affrontements à leur frontière commune et les expulsions mutuelles de diplomates accusés d'espionnage, l'Inde et le Pakistan ont décidé de reprendre un dialogue engagé en mars après plus de trois ans de silence. A New Delhi, le secrétaire général des Affaires étrangères pakistanaises a rencontré son homologue indien, qui l'a assuré de sa volonté « ferme et sans équivoque » de rétablir « la confiance, l'amitié et la coopération » avec Islamabad.
mardi 23 septembre
Intervenant devant l'assemblée générale de l'ONU, à New York, le Premier ministre pakistanais a proposé à l'Inde d' « ouvrir des négociations sur un traité de non-agression ». Mohammed Nawaz Sharif estime qu'un tel accord faciliterait un règlement du différend entre les deux pays sur le Cachemire, seul Etat indien à majorité musulmane.
mardi 30 septembre
En dépit des discussions que l'Inde et le Pakistan ont entamées, les deux pays continuent de s'affronter au Cachemire à coups de canon. 17 Indiens sont tombés sous les bombes pakistanaises.
mercredi 1er octobre
Les échanges de tirs se poursuivent en plusieurs endroits de la frontière cachemirienne et ont fait une quinzaine de morts de part et d'autre.
vendredi 24 octobre
Pour marquer le cinquantième anniversaire de la création du Cachemire pakistanais, tous les partis politiques de cet Etat se sont ralliés, pour une journée, à l'idée d'un parti musulman intégriste. Ils ont réalisé une chaîne humaine de 50 kilomètres entre leur capitale et la ligne de démarcation du Cachemire indien. D'autres manifestations du même ordre ont témoigné de la solidarité des Cachemiris, tout au long de la journée, sur les centaines de kilomètres qui séparent le Cachemire pakistanais du Cachemire indien.
dimanche 2 novembre
Nouvel épisode de la « guerre » que se livrent les extrémistes sunnites et chiites : trois dignitaires sunnites et un étudiant ont été tués à Karachi, secouée par de violentes manifestations. Des inconnus à moto ont lancé un engin explosif contre le véhicule où ils avaient pris place. Quelques heures plus tard, des centaines d'étudiants islamiques ont attaqué des boutiques et mis le feu à des véhicules.
lundi 10 novembre
A Fairfax, en Virginie, un jury a reconnu le Pakistanais Mir Aimal Kasi coupable du meurtre de deux agents de la CIA en 1993.
mercredi 12 novembre
Quatre Américains, salariés d'une entreprise pétrolière texane, et leur chauffeur pakistanais ont été tués en plein centre de Karachi. La fusillade dont ils ont été victimes a été qualifiée par la police locale d' « attaque terroriste » et de « tuerie planifiée ». Elle pourrait liée à la condamnation, la veille, par un tribunal américain, d'un Pakistanais accusé du meurtre de deux agents de la CIA, à Washington, en janvier 1993.
Autre procès pour terrorisme d’un citoyen pakistanais aux Etats-Unis : arrêté en 1995, Ramzi Youssef a été reconnu coupable de préparation de l’attentat contre le World Trade Center, à New York, en 1993.
mardi 2 décembre
Une « cohabitation » qui finit mal : après plusieurs semaines de crise constitutionnelle, le président Farooq Ahmed Leghari a démissionné de ses fonctions. Ancien dirigeant du Parti populaire pakistanais (PPP) de Benazir Butto, il était en conflit avec son Premier ministre, Nawaz Sharif, nommé à ce poste à l'issue d'une dissolution de l'Assemblée nationale qui avait vu la victoire écrasante, en février, du parti d'opposition, la Ligue musulmane pakistanaise. Wasim Sajjad assure l’intérim à la tête de l’Etat.
mercredi 31 décembre
Election présidentielle. Ce scrutin ne concerne que les 476 membres du Parlement fédéral et des assemblées régionales. C'est le candidat du parti au pouvoir, Muhammad Rafiq Tarar (68 ans), qui a été élu à la présidence à une écrasante majorité. Ancien président de la Cour suprême, le nouveau président fait l'objet d'une action judiciaire pour outrage à la magistrature et irrégularité de sa candidature à l'élection présidentielle. La procédure n'ayant été suspendue que pour la durée du scrutin, si Muhammad Rafiq Tarar était finalement condamné, de nouvelles élections devraient avoir lieu.
1998
jeudi 1er janvier
Muhammad Rafiq Tara a prêté serment.
jeudi 8 janvier
Le terroriste islamiste pakistanais Ramzi Youssef est condamné à la prison à vie pour avoir organisé l’attentat contre le World Trade Center en 1993.
dimanche 11 janvier
23 musulmans chiites ont été tués et dizaines d'autres blessés à Lahore par des inconnus alors qu'ils participaient à une cérémonie religieuse dans un cimetière du centre de la ville. Les assaillants, qui ont tiré à l'arme automatique, se sont enfuis après l'attaque. Cette tuerie, en plein mois du ramadan, est l'une des plus sanglantes de la guerre que se livrent, principalement au Penjab, depuis des années, des groupes extrémistes de la majorité sunnite et de la minorité chiite (plus de 200 morts en 1997).
lundi 12 janvier
Des centaines de manifestants chiites ont mis le feu à un cinéma, attaqué un tribunal et tenté de prendre d'assaut un immeuble gouvernemental à Lahore. La manifestation a dégénéré au moment où se tenaient les cérémonies funéraires des victimes du massacre de la veille. Riaz Basra, le chef du Lashkar-i-Jhangvi, un groupe terroriste sunnite, a revendiqué l'attentat. Il a expliqué, lors de communications téléphoniques aux journaux locaux, que le massacre a été fait en « représailles » à des attaques contre des mosquées sunnites. 21 militants sunnites du mouvement extrémiste Sepah-e-Sahaba Pakistan (SSP) ont été arrêtés dans le cadre de l'enquête. Le Premier ministre Nawaz Sharif a dénoncé une implication étrangère, sans citer de pays nommément.
mercredi 14 janvier
Un avion cargo afghan s’écrase sur une montagne du sud-ouest du Pakistan : plus de cinquante morts.
lundi 23 février
Naissance quelque part au Pakistan, près de la frontière afghane, du « Front islamique mondial du Jihad contre les juifs et les croisés ». On y trouve le milliardaire saoudien réfugié en Afghanistan Oussama ben Laden, les chefs du Jihad et de la Jamaa Islamya, les deux mouvements égyptiens, ceux du mouvement pakistanais Al Ansar et du Jihad bangladais… Leur objectif est « l’assassinat des Américains et de leurs alliés civils ou militaires ».
mercredi 4 mars
Des pluies torrentielles et les crues simultanées de trois rivières auraient provoqué la mort d'au moins un millier de Pakistanais dans le sud-ouest du pays. Au total, plus de 500 000 personnes seraient affectées par les inondations et les coulées de boue. L'armée et des organisations humanitaires ont engagé une vaste opération de secours.
lundi 9 mars
Une bombe a explosé dans un train reliant Lahore à Quetta, faisant au moins cinq morts. Pas de revendication.
jeudi 19 mars
Suite à la nomination en Inde d'un Premier ministre nationaliste hindou, Atal Behari Vajpayee et la volonté de celui-ci de doter son pays de l'arme nucléaire, la diplomatie pakistanaise reste vigilante. Le ministre des Affaires étrangères d'Islamabad, Gohar Ayub Khan, a mis en garde contre une « dangereuse course aux armements » en Asie du Sud-Est. Il a également parlé « d'un programme actif d'armes chimiques et de stocks » chez son voisin oriental.
lundi 6 avril
Le Pakistan a annoncé le tir réussi d'un missile sol-sol d'une portée de 1 500 kilomètres. Il a atteint la cible sans « aucune erreur », a précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Cet engin peut emporter une charge nucléaire. L'armée pakistanaise est déjà dotée du Hatf-I, qui a une portée de 100 kilomètres, Hatf-II (200 km) alors que le Hatf-III, testé en 1997, a une portée de 800 km. Le nouveau missile porte le nom d'un empereur musulman, Shahabuddin Ghauri, qui, à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe avait conquis l'Inde...
nuit du samedi 25 au dimanche 26 avril
Les locaux de l'Alliance française à Karachi ont été la cible de tireurs inconnus circulant à bord d'une voiture. Les agresseurs ont échappé aux tirs de riposte des gardes pakistanais. Officiellement, l'Alliance, chargé de l'enseignement du français et de la diffusion de la culture française, n'avait fait l'objet d'aucune menace. Karachi est en proie, depuis des années, à des violences politique, ethnique et religieuse qui ont fait des milliers de morts depuis 1995.
dimanche 26 avril
Pour la première fois depuis deux ans, des pourparlers de paix sur l'Afghanistan se sont ouverts à Islamabad entre les taliban et leurs opposants armés.
mercredi 6 mai
Figure de proue de la défense des droits de l'homme au Pakistan, Mgr John Joseph (66 ans), évêque catholique de Faisalabad (Pendjab), s'est tiré une balle dans la tête dans les couloirs du tribunal de Sahiwal. Un juge venait de condamner à mort un catholique de 25 ans, Ayoub Massih, reconnu coupable de blasphème contre l'islam. La nouvelle de cet acte protestataire extrême a bouleversé le synode pour l'Asie qui se déroule actuellement au Vatican.
vendredi 8 mai
A Faisalabad, la police a ouvert le feu sur la foule qui accompagnait la dépouille de l'évêque John Joseph, en protestant contre la législation coranique : la fusillade a fait trois blessés, dont une jeune fille.
lundi 11 mai
Le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, a annoncé le succès de trois tirs nucléaires souterrains effectués dans le Rajasthan. Le Pakistan ne cache pas son inquiétude.
mardi 12 mai
New Delhi, n'entend pas en rester aux simples essais nucléaires : « Les scientifiques indiens équiperont des missiles d'une tête nucléaire dès que la situation l'exigera », a précisé Murali Manohar Joshi, ministre de la Science et de la Technologie. Il a quand même précisé que « cette nouvelle capacité ne servira qu'à dissuader toute course aux armements ». Au Pakistan, on est loin d'être convaincu des bonnes intentions indiennes. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Gohar Ayub Khan, a déjà promis une réponse « équivalente ». Le président et le Premier ministre ont de leur côté annoncé que le Pakistan a la capacité de faire face à cette « menace ».
mercredi 13 mai
L'Inde a procédé à deux nouveaux essais nucléaires.
jeudi 14 mai
Les Américains affirment avoir détecté au Pakistan « certains signes troublants » qui laissent penser qu'Islamabad pourrait effectuer des tests nucléaires dans les tout prochains jours.
vendredi 15 mai
Des dizaines de chrétiens ont été blessés dans plusieurs villes du pays lors d'affrontements avec la police durant des manifestations organisées pour protester contre la loi sur le blasphème. Selon l'évêque de Lahore, Samuel Azaria, plus de 200 chrétiens ont été arrêtés et plus de 50 ont été blessés.
samedi 16 mai
Le Pakistan ne renoncera pas à l'option nucléaire et choisira son heure pour répondre aux essais indiens, a déclaré un responsable du ministère des Affaires étrangères. Les Etats-Unis ont laissé entendre qu'ils pourraient lever les sanctions militaires qui pèsent sur le Pakistan depuis 1990, si ce dernier décide finalement de ne pas effectuer d'essai nucléaire.
dimanche 17 mai
En publiant les premiers clichés de ses cinq essais nucléaires sur le site de Pokhran, l'Inde a fait savoir qu'elle était désormais en mesure de se « libérer des menaces nucléaires ». New Delhi vise évidemment le Pakistan, dont le chancelier allemand Kohl a affirmé qu'il avait à son tour procédé à un essai nucléaire. Les « informations sérieuses » d'Helmut Kohl, relayé par le Premier ministre japonais, ont pourtant été rapidement mises en doute par le président américain et un certain nombre d'ambassades à Islamabad, et formellement démenties par le gouvernement pakistanais lui-même. Le chef de la diplomatie pakistanaise est parti pour Pékin afin de confier à la Chine, « une amie de longue date », la réponse que le Pakistan compte donner aux essais indiens, vigoureusement critiqués par Pékin.
jeudi 21 mai
Regain de tension avec l'Inde. Le Pakistan est accusé d'avoir ouvert le feu au Cachemire.
mercredi 27 mai
Le Premier ministre indien Atal Vajpayee a proposé au Pakistan de discuter d'un pacte de « non-utilisation en premier » de l'arme atomique.
jeudi 28 mai
Le Pakistan devient officiellement la septième puissance nucléaire mondiale : dans l'après-midi, le Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, a officiellement annoncé, dans un message adressé à la nation, la série de cinq essais atomiques (Chagai) qui avaient eu lieu quelques heures plus tôt sur le site souterrain de Dostan Wadh, dans une zone désertique proche de Quetta, non loin de la frontière afghane. Les menaces de sanctions américaines n'ont rien changé. Dans son discours radio télévisé, le Premier ministre a aussi laissé entendre qu'il allait mettre en œuvre un programme d'austérité. Il a donné l'exemple en annonçant qu'il quitterait sa résidence officielle pour la mettre à la disposition d'œuvres sociales.
vendredi 29 mai
Premier pays contributeur de l'aide dispensée au Pakistan, le Japon a annoncé qu'il allait suspendre ses prêts et ses dons et rappeler son ambassadeur. Le Canada a mis un terme à son aide au développement et interdit toute exportations d'armes vers Islamabad d'où il a rappelé son représentant. La Suède et les Pays-Bas ont également gelé leur aide économique. La Suisse, elle, a décidé de geler toute coopération. Les sanctions américains n'ont pas encore été officiellement signifiées. Le Premier ministre Sharif a décrété l'état d'urgence, qui restreint les libertés publiques et individuelles. Les conséquences économiques des essais nucléaires pourraient coûter très cher au Pakistan. Le Premier ministre indien s'est dit « prêt à discuter avec le Pakistan ». Il affirme ne « pas vouloir de mal » à son voisin qu'il invite à « créer un climat de paix ».
samedi 30 mai
Dans la matinée, le Pakistan a effectué un nouveau test nucléaire souterrain (Chagai II, d’une puissance de 15 à 18 kt) sur un site du désert de Kharan (Balouchistan). Dans la soirée, le Conseil de sécurité de l'ONU a « vivement déploré » ce test. Les quinze membres du Conseil ont également appelé le Pakistan à « annoncer publiquement un moratoire » sur ses essais. Il demande aussi à l'Inde et au Pakistan de signer « sans conditions » le traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT). A la suite de ce nouvel essai, l'Inde a affirmé maintenir un moratoire sur les essais nucléaires et appelé à la paix dans la région. Islamabad a affirmé avoir terminé sa série de tests et s'est dit « prêt à entamer des discussions avec l'Inde (...) pour une stabilisation nucléaire dans la région ».
dimanche 31 mai
Face à la presse internationale, le Dr Abdul Quadeer Khan justifie les récents essais nucléaires pakistanais.
lundi 1er juin
Le Pakistan est en train de mettre au point un missile de longue portée doté d'une tête nucléaire qui pourrait être opérationnel très prochainement. C'est le docteur Samar Mobarik Mand, chef du programme de construction de missiles, qui l'a annoncé à Islamabad. Le Shaheen II (Aigle II), un missile d'une portée de 2 000 kilomètres devrait être prêt à subir un tir d'essai d'ici la fin de l'année. Le Shaheen I, d'une portée de 700 kilomètres et capable de transporter des têtes nucléaires, devrait subir un test dans les prochains jours. A New Delhi, l'Inde a annoncé une augmentation « substantielle » de son budget de Défense, qui progressera de 14 %, à dix milliards de dollars en 1998-1999.
mercredi 3 juin
L'Inde a rejeté une offre de médiation japonaise sur le Cachemire qui avait été acceptée par le Pakistan.
jeudi 4 juin
Les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Chine et Russie), réunis à Genève, ont demandé à l'Inde et au Pakistan de ne plus faire d'essais nucléaires, de signer sans condition le traité les bannissant (CTBT) et de « s'abstenir ou de déployer des armes nucléaires ». Les deux pays ont également été invités à ne pas « tester des missiles capables d'emporter des armes nucléaires » et à ne plus produire d'uranium ni de plutonium nucléaire. Les Cinq leur demandent instamment d'entamer un « dialogue direct », notamment sur la question du Cachemire. L'Inde a décidé de faire la sourde oreille à ces injonctions, tandis que le Pakistan de se félicite que les Cinq aient adopté une « approche globale » intégrant non seulement la non-prolifération nucléaire, mais aussi la sécurité en Asie du Sud et la nécessité d'une solution à la question du Cachemire.
vendredi 5 juin
Une personne a été tuée et quatre autres blessées par l'explosion d'une bombe à Lahore, à la frontière avec l'Inde. L'engin avait été placé à l'extérieur d'un cinéma. L'attentat n'a pas été revendiqué, mais le porte-parole de la Ligue musulmane, au pouvoir à Islamabad, a dénoncé un « acte perpétré par l'Inde ». Les autorités pakistanaises accusent régulièrement les services secrets indiens de fomenter des attentats sur leur territoire.
samedi 6 juin
Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité une résolution condamnant l'Inde et le Pakistan pour leurs essais nucléaires. Il les appelle à prendre des mesures concrètes pour éviter une course aux armements. La résolution 1 172 demande aux deux pays de mettre fin à leurs essais, de signer le Traité d'interdiction totale des essais nucléaires, et d'entamer des discussions bilatérales.
dimanche 7 juin
Un attentat a fait 24 morts et une cinquantaine de blessés dans le centre du pays, dans un train qui se dirigeait vers Peshawar. L'engin explosif, dissimulé dans un wagon de classe économique, a surtout fait des victimes parmi les femmes et les enfants. Le ministère pakistanais des Affaires étrangères a accusé les services secrets indiens d'être à l'origine de cet « abominable acte terroriste ». Un communiqué du ministère indien des Affaires étrangères, publié aussitôt à New Delhi, réfute ces « accusations fausses et sans fondement ».
lundi 8 juin
Le Premier ministre indien a appelé le Pakistan a « oublier le passé » et à reprendre le dialogue, « pour le bien-être de nos enfants et de nos petits-enfants ». L'Inde est disposée à dialoguer sur tous les sujets, y compris le Cachemire.
jeudi 11 juin
Le Pakistan a annoncé un « moratoire unilatéral sur les essais nucléaires ». Islamabad se dit « prêt à conclure avec l'Inde un accord sur l'interdiction des essais nucléaires, afin de rétablir la confiance » dans la région.
mardi 16 juin
L'Inde refuse toute médiation dans le conflit qui l'oppose au Pakistan. C'est ce qu'a expliqué le Premier ministre indien à son homologue du Bangladesh en visite à New Delhi, qui espérait pouvoir réduire la tension entre les deux pays.
mercredi 17 juin
Karachi connaît depuis deux jours une vague de violences qui a déjà coûté la vie à 21 personnes, malgré le déploiement d'importantes forces de sécurité. Les partis politiques se livrent une bataille sans merci pour le contrôle des quartiers.
samedi 20 juin
10 morts aujourd'hui, 55 en une semaine, une centaine depuis fin mai : Karachi est le théâtre de règlements de compte politiques, apparemment incontrôlables.
dimanche 21 juin
Le président Muhammed Rafiq Tahar a accusé les services de renseignement indiens d'être impliqués dans les conflits politiques de Karachi. Plusieurs ressortissants indiens auraient été arrêtés.
mardi 23 juin
Des tirs d'artillerie pakistanais dans la région de Keran (nord du Cachemire indien) ont tué trois soldats indiens.
mercredi 24 juin
Une nouvelle vague de violences a fait 12 morts, dont une femme policier, en moins de 24 heures, à Karachi. La plupart des victimes sont des militants du Muttahida Qaumi Movement qui représente la population des Mohajirs, les musulmans ourdophones qui ont quitté l'Inde lors de la partition du sous-continent en 1947. Les tueries seraient dues aux rivalités entre factions de Mohajirs.
vendredi 26 juin
Les forces indiennes et pakistanaises ont échangé des tirs d'artillerie dans la matinée pour le quatrième jour consécutif, à la frontière du Cachemire. Ces échanges au canon et au mortier, parfois violents, se sont produits dans le secteur de Keran où la situation est tendue depuis le 23 juin. Si les tirs d'armes de petit calibre sont fréquents dans cette région, les échanges d'artillerie sont plus rares.
dimanche 28 juin
Un nouvel incident de frontière s'est produit entre l'Inde et le Pakistan, dans la région du Cachemire. Selon la police pakistanaise, l'artillerie indienne a bombardé plusieurs villages pakistanais, tuant onze personnes. Côté indien, les autorités militaires affirment avoir répliqué à des tirs pakistanais qui ont fait deux morts, mais n'avoir pas visé de villages.
lundi 27 juillet
Le juge suisse qui a inculpé, la semaine dernière, le mari de l’ancien Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto, a annoncé qu’il va inculper à son tour Benazir Bhutto, « au même titre que son mari ». Le couple est soupçonné d’avoir touché d’importantes commissions pour l’attribution de contrats à deux sociétés suisses de surveillance. Benazir Bhutto comparaît ces jours-ci devant un tribunal de Lahore (centre du Pakistan) pour corruption.
mercredi 29 juillet
L’Inde et le Pakistan sont résolus à faire baisser la tension née de leurs séries respectives de tests nucléaires, au début de mai. Le Premier ministre indien et son homologue pakistanais se sont rencontrés en marge du sommet de l’Association pour la coopération régionale en Asie du Sud (Saarc), dans la capitale sri-lankaise, et ils ont déclaré publiquement être « tombés d’accord pour une reprise du processus du dialogue ».
jeudi 30 juillet
Le Pakistan accuse l’artillerie indienne d’avoir tiré sur la zone qu’il contrôle au Cachemire. Ces bombardements auraient fait dix morts dont six civils, et vingt blessés.
vendredi 31 juillet
Le duel meurtrier indo-pakistanais à la frontière cachemirienne s’est poursuivi et a déjà fait une trentaine de morts : 19 personnes, des civils pour la plupart, dans la partie indienne où un hôpital militaire a été touché, et 10 du côté pakistanais. La reprise du dialogue entre les deux pays est restée lettre morte : « C’est un échec, le résultat est égal à zéro », a déclaré le premier ministre pakistanais.
Le Sri Lanka organise à Colombo le dixième sommet de l’ASACR, alors que deux de ses membres, l’Inde et le Pakistan, sont en plein conflit meurtrier sur leur frontière.
samedi 1er août
Le Pakistan a accusé l’Inde d’avoir violé son espace aérien, après avoir traversé la frontière au niveau du cachemire. Quatre avions de l’armée indienne auraient survolé des secteurs de la zone pakistanaise du Cachemire. L’Inde a aussitôt démenti. Dans cette même région, les duels d’artillerie se sont poursuivis pour la troisième journée consécutive, faisant au moins 70 morts.
dimanche 2 août
Le duel d’artillerie entre Indiens et Pakistanais ont fait en quatre jours 80 morts et de nombreux blessés. Chaque camp accuse l’autre de prendre les civils pour cibles.
Le Pakistan a accepté de négocier l’arrêt de la production de matières fissiles, dans le cadre de la conférence du désarmement de Genève.
jeudi 6 août
Les combats ont cessé à la frontière indo-pakistanaise, qui coupe en deux la province du Cachemire. Une semaine de duels d’artillerie a fait au moins 49 morts côté indien et 75 côté pakistanais.
mardi 11 août
Russie accuse le Pakistan d’apporter une aide militaire directe aux fondamentalistes afghans, les taliban, qui sont sur le point de s’emparer de l’ensemble de l’Afghanistan.
vendredi 14 août
Le Pakistan vient d’extrader vers le Kenya un « ressortissant arabe du Proche-Orient, Mohamed Sadik Howeida, arrêté à Karachi, alors qu’il arrivait en avion de Nairobi, le 7 août, jour des attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie (257 morts). L’homme possédait un faux passeport. Selon la presse pakistanaise, après plusieurs interrogatoires « musclés », il aurait avoué des liens avec le milliardaire islamiste Ossama ben Laden, domicilié en Afghanistan, ainsi qu’avec l’organisation des attentats.
mercredi 19 août
Le juge d’instruction suisse Daniel Devaud, de Genève, a demandé aux autorités pakistanaises l’inculpation de l’ancienne Premier ministre Benazir Bhutto. Il la soupçonne de blanchiment d’argent, dans le cadre d’un scandale de pots-de-vin. La somme en cause serait de l’ordre de dix millions de dollars.
jeudi 20 août
En représailles, à des attentats anti-américains, les Etats-Unis ont tiré des missiles contre une base terroriste située en Afghanistan, près de Khowsk, à la frontière pakistanaise. La colère grandit au Pakistan.
vendredi 21 août
Plusieurs milliers d’islamistes ont investi plusieurs villes pour protester contre les Etats-Unis. Des drapeaux américains et des effigies du président américain ont été brûlées. A Peshawar, près de la frontière afghane, la police a tiré sur quelque 3 000 réfugiés afghans qui manifestaient, faisant une vingtaine de blessés. A Islamabad, la police a dû protéger l’ambassade des Etats-Unis. Dans le nord du pays, l’ordre a été donné aux étrangers de se regrouper dans les hôtels d’Etat.
fin août
Le Premier ministre a présenté un projet de loi au Parlement, la loi du quinzième amendement constitutionnel. En cas d’adoption par le Parlement, cette loi ferait de la charia et de la sunna (la tradition) la loi suprême du pays. En outre, appliquée quasi-exclusivement par le gouvernement, elle assurerait à Nawaz Sharif des pouvoirs considérables.
jeudi 17 septembre
Le chef de la diplomatie pakistanaise est arrivé à Téhéran pour tenter de réduire la tension entre l’Iran et l’Afghanistan.
mercredi 23 septembre
Les Premiers ministres indien et pakistanais ont annoncé, aux Nations unies, qu’ils avaient décidé d’ouvrir « un nouveau chapitre » et de reprendre le dialogue interrompu par la surenchère nucléaire à laquelle les deux pays se sont livrés en mai. Les pourparlers reprendront donc le 15 octobre ; ils concerneront surtout le Cachemire. De son côté, le Pakistan a promis de signer le Traité d’interdiction des essais nucléaires… quand les Etats-Unis lèveront leurs sanctions. L’Inde se dit prête à signer elle aussi.
dimanche 27 septembre
Deux manifestants chiites ont été tués lors d’affrontements avec la police à Karachi.
lundi 28 septembre
Karachi a connu de nouvelles violences. Un autobus a notamment été incendié et des jeunes en colère ont jeté des pierres sur les voitures. Les magasins et les marchés de plusieurs quartiers de la ville ont fermé et les forces de sécurité ont commencé à patrouiller dans les rues avec des véhicules blindés.
lundi 5 octobre
Le général Jehangir Karamat, chef d’état-major de l’armée, connu pour ses positions modérées, a exprimé son inquiétude face à la détérioration de l’ordre public et de la situation politique et économique.
mercredi 7 octobre
Le général Jehangir Karamat a démissionné. Son geste est interprété comme l’expression du mécontentement de l’armée vis-à-vis du gouvernement de Nawaz Sharif, incapable de redresser la situation économique du pays.
vendredi 9 octobre
L’Assemblée nationale a adopté un amendement constitutionnel autorisant le gouvernement à appliquer la Charia, la loi coranique. Cet amendement doit encore être adopté par le Sénat qui a jusqu’au 16 janvier 1999 pour voter (il ne manque que quinze voix à Sharif pour obtenir les deux tiers de majorité dont il a besoin).
samedi 17 octobre
Le chercheur médical, nutritionniste, philanthrope et homme politique Hakeem Mohammed Saeed a été assassiné dans le quartier d’Aram Bagh, à Karachi. Il avait 78 ans. Eminence dans le domaine de la médecine orientale, il avait été gouverneur de la province du Sind de 1993 à 1994 (plusieurs personnes seront arrêtées et condamnées à mort avant d’être acquittées en appel).
dimanche 18 octobre
Après trois jours de pourparlers, les représentants de l’Inde et du Pakistan se sont séparés sans avoir progressé d’un pouce sur la question du Cachemire.
vendredi 30 octobre
Les ministres de l’Environnement de la SAARC (Association d’Asie du Sud pour la coopération régionale) se sont réunis à Colombo (Sri Lanka) pour discuter sur le thème de l’écologie dans les pays pauvres.
en octobre
Le Premier ministre Nawaz Sharif a limogé le gouvernement de la province du Sindh et ordonné la répression des groupes criminels et terroristes, au premier rang desquels il a nommé le Muttahida Qaumi Movement (MQM) qui dispute à sa branche dissidente le contrôle de la communauté des Mohajirs, les musulmans ayant fui l’Inde au moment de l’indépendance.
samedi 7 novembre
Sortie du film britannique Jinnah, sur le fondateur du Pakistan, réalisé par Jamil Dehlavi, avec Christopher Lee, Shashi Kapoor, James Fox et Maria Aitken.
mercredi 18 novembre
Neuf chrétiens ont été assassinés par des inconnus à Nowshera, dans le nord-ouest du pays. La communauté chrétienne (4 % de la population) est particulièrement menacée par le projet du Premier ministre de faire de la charia la loi suprême du Pakistan.
mardi 1er décembre
Les Etats-Unis ont décidé d’alléger les sanctions qui avaient été prises contre l’Inde et le Pakistan après les essais nucléaires effectués par ces deux pays au printemps dernier.
mercredi 2 décembre
Le Premier ministre Nawaz Sharif est arrivé aux Etats-Unis, où il a été reçu par le président Clinton.
début décembre
Pour face à la montée de la violence dans les provinces du Sindh, le Premier ministre a transféré la justice aux tribunaux militaires à Karachi et dans les autres villes de la province.
fin décembre
Les tribunaux antiterroristes du Penjab ont condamné à mort 14 militants de mouvements intégristes. 8 militant sunnite l’ont été pour l’attaque du centre culturel iranien de Multan (8 morts en février 1997). Les 6 extrémistes chiites ont été condamnés, eux, pour l’attaque d’une mosquée sunnite (22 tués en septembre 1996).
Le Jamiat-e-Islami a lancé une campagne contre les télévisions et les vidéos « souillées par le péché ».
jeudi 31 décembre
Les affrontements religieux entre sunnites et chiites au Pendjab ont fait plus d’un millier de victimes en 1998.
1999
dimanche 3 janvier
16 personnes ont été tuées et 25 autres blessées par l’explosion d’une bombe sur un pont des environs de Lahore. Pour les autorités, cet attentat ne pouvait viser que le Premier ministre Nawaz Sharif qui possède une maison de campagne tout près. Son cortège officiel devait en effet emprunter ce pont quelques heures après l’explosion, qui s’est produit au moment où la police mettait justement en place un dispositif de sécurité avant son passage. Un policier figure au nombre des blessés. La police accuse le MQM, le parti des musulmans venus d'Inde, d'être responsable de cet attentat.
lundi 4 janvier
17 personnes ont perdu la vie et 25 autres ont été blessées lors de l’attaque d’une mosquée chiite à Karamdad Koreshi, au Pendjab, à 300 kilomètres au sud de Lahore. L’attaque a été conduite par quatre inconnus qui ont pénétré dans la mosquée en voiture et ont ouvert le feu au fusil d’assaut contre les fidèles réunis en grand nombre pour la prière du matin. Les assaillants ont pu prendre la fuite.
mercredi 3 février
Le vice-ministre des Affaires étrangères des taliban afghans s’est rendu à Islamabad (Pakistan), pour y rencontrer de hauts responsables de la diplomatie américaine, et notamment Karl Inderfurth, chargé des affaires du Sud au département d’Etat.
lundi 8 février
Des milliers de manifestants ont répondu à l’appel de l’opposition pakistanaise et défilé dans les rues de Karachi pour défendre la liberté de la presse. Une manifestation semblable a eu lieu à Islamabad, réunissant des employés de presse, des journalistes, des militants politiques et des groupes de défense des droits de l’homme, pour soutenir le principal groupe de presse indépendant du pays. Le groupe Jang affirme être en difficulté parce qu’il a refusé de céder aux pressions du gouvernement exigeant son soutien à la politique de Nawaz Sharif. De son côté, le gouvernement accuse le groupe de détourner ainsi l’attention d’une affaire d’évasion fiscale.
jeudi 18 février
Manifestations violentes.
samedi 20 février
Le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, est arrivé au Pakistan, pour la première visite officielle d’un chef de gouvernement indien depuis dix ans. Cette visite a provoqué la colère des islamistes qui se sont affronté à la police. Les violences ont fait un mort parmi les policiers et plusieurs dizaines de blessés. Ils considèrent toute discussion avec « l’ennemi indien » comme une « trahison » à l’encontre des séparatistes musulmans du Cachemire.
dimanche 21 février
Les Premiers ministres pakistanais et indien ont signé la « Déclaration de Lahore », dans laquelle ils s’engagent à prendre des mesures immédiates pour réduire le risque d’emploi accidentel de leur armement nucléaire. Ils ont ainsi promis d’échanger des informations en cas d’essais de missiles balistiques. Ils n’ont pris, en revanche, aucune décision sur la signature du Traité d’interdiction totale des essais nucléaires. Nawaz Sharif et Atal Behari Vajpayee se sont aussi engagés à résoudre le problème du Cachemire. La rencontre de Lahore s’est déroulée dans un climat de grève générale et de violences séparatistes au Cachemire indien, faisant 21 morts, tandis que des manifestations à Lahore ont entraîné l’arrestation de plusieurs centaines d’intégristes musulmans.
lundi 12 avril
Un an, jour pour jour, après des essais nucléaires qui avaient entraîné une très forte tension dans la région, l’Inde a procédé à un nouveau test inquiétant : celui d’un missile balistique à capacité nucléaire d’une portée de 2 500 kilomètres. L’Agni-II succède à l’Agni-I, d’une portée de 1 500 kilomètres. Le nouveau missile peut transporter une charge nucléaire d’une tonne et atteindre n’importe quel point du Pakistan.
mercredi 14 avril
Le Pakistan a procédé à un deuxième essai réussi de son missile balistique de moyenne portée Ghauri (portée de 2 300 kilomètres).
jeudi 15 avril
Ancien Premier ministre, Benazir Bhutto et son mari, le sénateur Asif Ali Zardari, ont été condamnés à cinq ans de prison chacun et 8,6 millions de dollars d’amende pour corruption, par le tribunal anti-corruption de Rawalpindi. En déplacement à Londres, la présidente du Parti du peuple pakistanais (PPD) a annoncé qu’elle se rendre la semaine prochaine à Islamabad pour faire appel, devant la Cour suprême, de cette condamnation qu’elle qualifie de « politique ». Le couple était accusé d’avoir touché des millions de dollars de commissions sur des contrats d’Etat avec des firmes étrangères.
jeudi 22 avril
L’ordre d’arrestation de Benazir Bhutto a été transmis aux quatre provinces du Pakistan. Chef de l’opposition à l’Assemblée nationale, elle fait aussi face à une procédure en destitution de son mandat de députée. Actuellement à l’étranger, elle accuse son successeur, Nawaz Sharif, de vouloir la chasser de la scène politique.
samedi 24 avril
Début pour le Pakistan du premier tour de la Coupe d’Asie du Sud de football, organisée par l’Inde au stade Fatorda de Margao, près de Goa : le Bangladesh a battu le Pakistan quatre buts à zéro.
lundi 26 avril
Second et dernier match du premier tour de la Coupe d’Asie du Sud de football : au stade Fatorda de Margao, l’Inde a battu le Pakistan deux buts à zéro. Troisièmes et derniers du groupe A, les Pakistanais sont éliminés.
lundi 3 mai
Début du conflit de Kargil (« guerre des glaciers ») : des centaines de combattants islamistes soutenus par le Pakistan ont commencé à s’infiltrer dans la partie indienne du Cachemire, sur les hauteurs de la ville de Kargil, pour prendre le contrôle de la route stratégique reliant Srinagar à Leh (opération « Badr »).
dimanche 9 mai
Indiens et Pakistanais ont commencé à se livrer à des duels d’artillerie au Cachemire, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Srinagar, où New Delhi a envoyé 15 000 soldats en renfort. Des dizaines de milliers d’habitants ont été contraints de fuir la région.
mardi 18 mai
Benazir Bhutto a accusé la police d’avoir tenté de tuer son mari, Asif Ali Zaradari, en prison depuis plus de deux ans. La police affirme, elle, que Zaradari a tenté de se suicider lors d’une audition.
jeudi 20 mai
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été affectées par le cyclone qui a dévasté deux villes, à deux cents kilomètres au sud-est de Karachi. Un bilan provisoire fait état de 225 morts et de plus de 1 000 disparus, dont une majorité de pêcheurs. 50 000 maisons ont été détruites ou endommagées et 60 000 hectares de terres agricoles dévastées. L’armée est mobilisée pour secourir les sinistrés.
mercredi 26 mai
L’Inde et le Pakistan sont de nouveau au bord de la guerre. A l’aube, pour la première fois, l’aviation indienne est intervenue avec des MiG-23 et des Jaguar, soutenus par des hélicoptères de combat, pour attaquer des « mercenaires » musulmans infiltrés dans la montagne du Cachemire indien avec l’appui de l’artillerie pakistanaise, en action depuis deux semaines. Une deuxième vague de raids a eu lieu dans l’après-midi. New Delhi pense que les guérilleros infiltrés avaient pour mission de couper une route importante reliant Srinagar à la province voisine du Ladakh, plus au nord. Pour le Premier ministre indien, « cette fois, le but pakistanais est d’occuper des zones de notre territoire et d’y rester. Cette situation est totalement inacceptable. L’armée indienne a indiqué que sur les 400 guérilleros infiltrés depuis deux semaines elle en avait déjà tué 160. Parmi eux, des taliban d’Afghanistan et des soldats pakistanais. Elle poursuivra ses raids aériens « jusqu’à ce que nos forces reprennent le contrôle de notre territoire ». De son côté, le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Sartaj Aziz, a répliqué que l’Inde était responsable de cette escalade. L’armée pakistanaise, « en état d’alerte élevé », menace de riposter.
jeudi 27 mai
Pour la deuxième journée consécutive, des hélicoptères MI-17 et des MiG-27 de l’armée indienne ont bombardé des positions de la guérilla musulmane au Cachemire. Le Pakistan a annoncé avoir abattu deux MiG-27 à 6 kilomètres au sud de la rivière Shyok. Autrement dit dans l’espace aérien pakistanais. New Delhi a reconnu la perte des deux avions, mais affirme que ces incidents se sont produits dans son propre espace aérien et dénonce un « acte de provocation pakistanais ». Toute la journée, des tirs d’artillerie intenses se sont poursuivis de part et d’autre de la frontière. Alors que les militaires indiens annoncent la poursuite des raids afin de « nettoyer la région le plus vite possible, les groupes islamistes pakistanais affirment que de nouveaux groupes de guérilleros, parmi lesquels des Afghans très bien équipés, ont traversé la frontière. Les Etats-Unis demandent aux deux pays de « faire preuve de retenue ».
vendredi 28 mai
Alors que l’aviation indienne continuait de bombarder les positions des rebelles musulmans, le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a téléphoné à son homologue indien, Atal Behari Vajpayee : « Je lui ait dit - et il a accepté - qu’aucune solution n’était envisageable au Cachemire sans négociations ». Plus tôt dans la journée, Islamabad avait accusé l’Inde d’ouvrir un nouveau front, en bombardant la localité pakistanaise de Bhimber, à 250 kilomètres de la région frontalière où les échanges d’artillerie se poursuivent.
dimanche 30 mai
Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a proposé à l’Inde et au Pakistan de leur envoyer un émissaire afin de réduire la tension qui règne entre les deux pays. L’Inde a rejeté cette proposition. Les forces indiennes ont intensifié leurs opérations contre les guérilleros islamistes retranchés dans la haute montagne du Cachemire.
lundi 31 mai
Le Premier ministre indien a accepté de recevoir le chef de la diplomatie pakistanaise. Mais aucune date n’a été fixée pour cette visite, alors que la tension reste vive au Cachemire. L’aviation indienne a continué ses raids contre les guérilleros musulmans.
mardi 1er juin
Islamabad a accusé l’Inde d’avoir provoqué la mort d’au moins 10 enfants sur le versant pakistanais du Cachemire : un obus a touché leur école, proche de la « ligne de contrôle » qui départage les deux pays. L’armée indienne, qui a engagé 30 000 soldats, affirme avoir tué 320 guérilleros et 150 soldats pakistanais infiltrés sur son territoire. Elle exclut une pause dans les combats.
mercredi 2 juin
Indiens et Pakistanais n’ont toujours pas pu se mettre d’accord pour une rencontre de leurs ministres des Affaires étrangères. Le projet semble s’éloigner alors que de violents combats d’artillerie se déroulent dans la région de Cargil, proche de la ligne de démarcation. L’affrontement, qui dure depuis trois semaines, a déjà fait plusieurs centaines de morts.
samedi 5 juin
L’Inde a rejeté une proposition pakistanaise pour des discussions le 7 juin à New Delhi sur la tension au Cachemire, où les forces armées indiennes et pakistanaises continuent de s’affronter à l’arme lourde. L’armée indienne a annoncé avoir les « preuves » du soutien du Pakistan aux guérilleros islamiques infiltrés, ce qu’Islamabad dément. De son côté, le gouvernement pakistanais a renouvelé son soutien politique à l’autodétermination des Cachemiris et a relâché 109 pêcheurs indiens en signe de bonne volonté.
mardi 8 juin
Après un mois de duel armé le long de la frontière indo-pakistanaise, le dialogue semble pouvoir reprendre entre New Delhi et Islamabad. Une rencontre, à New Delhi, des deux ministres des Affaires étrangères est annoncée pour le 12 juin. Dans la soirée, le ministre pakistanais Sartaj Aziz a laissé entendre qu’il ne devrait pas y avoir de conditions préalables aux discussions indo-pakistanaises.
jeudi 10 juin
Les forces armées indiennes ont violemment pilonné les positions des guérilleros islamistes. « La bataille nous a été imposée et nous la remporterons », a déclaré le Premier ministre, Atal Behari Vajpayee, qui continue de tenir Islamabad pour responsable de l’infiltration de mercenaires. Les autorités indiennes ont aussi accusé le Pakistan d’avoir mutilé les corps de six soldats restitués à l’armée indienne.
vendredi 11 juin
Le Pakistan a annoncé la mise en état d’alerte de ses forces navales en mer d’Oman.
samedi 12 juin
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Sartaj Aziz s’est rendu à New Delhi où il a rencontré son homologue indien. Dès son retour au Pakistan, Aziz a annoncé avoir proposé à l’Inde une cessation de toutes les opérations militaires engagées par les deux pays. De son côté, l’Inde a exigé un retrait des combattants islamistes infiltrés au Cachemire indien avant toute poursuite du dialogue.
dimanche 13 juin
« Nous devons être prêts pour la guerre ». C’est ce qu’a déclaré, à Kargil, dans le nord du Cachemire indien, le Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee, arrivé sur le front indo-pakistanais au beau milieu d’un échange d’artillerie. Sa visite a été accueillie par une grève générale de protestation, à l’initiative de groupes séparatistes cachemiris. Islamabad refuse toujours d’endosser la responsabilité de cette situation : pour le Pakistan, l’Inde doit faire face non à une opération militaire pakistanaise, mais à une rébellion islamiste interne. De part et d’autre de la frontière, la population a pris, ces dernières heures, le chemin de l’exode.
lundi 14 juin
De violents combats ont continué sans relâche au Cachemire, où un millier de soldats indiens ont repris deux hauteurs du nord, à 4 600 mètres d’altitude dans le secteur de Drass, du côté indien de la « ligne de contrôle » séparant l’Inde du Pakistan. Cette région avait d’abord été pilonnée par l’aviation indienne. Le Premier ministre indien a promis que l’offensive contre les islamistes ne s’arrêtera pas. Les lignes d’approvisionnement des guérilleros auraient été coupées.
mardi 15 juin
Les Etats-Unis jugent la situation suffisamment périlleuse au Cachemire pour que le président Clinton appelle le Pakistan à retirer ses troupes du nord de la province indienne. Une victoire diplomatique pour l’Inde.
mercredi 16 juin
Demi-finale de la Coupe du monde de cricket : au stade Old Trafford de Manchester, le Pakistan a éliminé la Nouvelle-Zélande par neuf wickets.
jeudi 17 juin
Alors que l’opération de ratissage contre les séparatistes musulmans du Cachemire semble marquer le pas, New Delhi a annoncé la mise en état d’alerte de ses forces navales. Le gouvernement indien affirme que « l’ennemi recule ». Mais un haut gradé indien a reconnu la destruction du quartier général d’une division de montagne par des tirs d’artillerie pakistanais : « Les lignes d’approvisionnement de la guérilla en provenance du Pakistan sont fondamentalement intactes, a-t-il expliqué. Les massifs les plus hauts nous échappent encore ». Selon le quotidien The Hindustan Times, les bombardements de la journée ont fait cent victimes chez les rebelles.
vendredi 18 juin
7 soldats indiens ont été tués et une vingtaine d’autres blessés par des mines alors qu’ils montaient de Srinagar vers le nord du Cachemire. Le Hizbul Mujahideen, groupe islamique cachemiri, a revendiqué l’attentat, affirmant qu’il « s’agit du meilleur moyen d’aider » la guérilla islamiste. Sur le front, lentement mais sûrement, les 900 rebelles paraissent reculer sous les assauts des Mirage 2000 et des troupes au sol indiennes, malgré le soutien de l’artillerie pakistanaise. Ils auraient perdu 9 sommets sur les 29 conquis lors de la fonte des neiges. Selon New Delhi, depuis le début des combats, il y a un mois et demi, 106 soldats indiens ont été tués et 305 du côté des rebelles. Islamabad parle de 47 Pakistanais et 300 Indiens tués. L’exode des civils de chaque côté de la frontière s’amplifie. L’armée pakistanaise a fait évacuer 300 villages frontaliers pour s’y déployer. Des milliers d’Indiens fuient également le Penjab, plus au sud, où le général Arun Malik, patron des armées indiennes, a inspecté les forces stationnées à la frontière avec le Pakistan.
samedi 19 juin
L’Inde a exclu toute médiation dans son conflit avec le Pakistan et a poursuivi un violent assaut à l’artillerie contre les combattants islamistes.
dimanche 20 juin
L’armée indienne a repris un pic stratégique du Cachemire, après 21 jours de combats acharnés contre une centaine de rebelles. Cette hauteur de 5 140 mètres d’altitude domine la route de Srinagar à Leh, par où sont ravitaillés les troupes de New Delhi qui occupent le glacier Siatchen, disputé par l’Inde et le Pakistan. Le gouvernement indien a de nouveau exclu la reprise du dialogue avec Islamabad tant que tous les guérilleros musulmans n’auront pas battu en retraite.
Finale de la Coupe du monde de cricket : au Lord’s de Londres, l’Australie remporte sa seconde coupe en battant le Pakistan par huit wickets.
du jeudi 24 au vendredi 25 juin
Visite à Islamabad du sous-secrétaire d’Etat américain Gibson Lanpher.
vendredi 25 juin
Le général Anthony Zinni, chef du commandement central américain, a rencontré, à Islamabad, le Premier ministre pakistanais. Il a tenté d’obtenir du Pakistan le retrait des forces infiltrées au Cachemire indien et soutenues par son armée. L’Inde, de son côté, poursuit son offensive aérienne pour déloger les séparatistes musulmans retranchés sur le massif Tiger Hills (4 590 mètres). L’aviation indienne a notamment largué des bombes à guidage laser.
samedi 26 juin
L’armée indienne a donné l’assaut aux combattants islamistes retranchés sur le Tiger Hills. Et les deux armées indienne et pakistanaise ont échange des tirs d’artillerie tout le long de la ligne de contrôle. Dans le même temps, les Américains se sont activés au niveau diplomatique ; l’Inde a minimisé cette activité, expliquant que les diplomates sur place n’étaient pas « de haut niveau ».
dimanche 27 juin
Gibson Lanpher s’est rendu à New Delhi. Selon la presse indienne, le gouvernement pakistanais y aurait dépêché de son côté un émissaire spécial. Malgré ces démarches, New Delhi aurait réitéré sa position : retrait des éléments pakistanais infiltrés dans le Cachemire indien. Impératif avant tout dialogue.
lundi 28 juin
Le Premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, a entamé une visite officielle de six jours en Chine.
mardi 29 juin
L’Inde s’en est pris à la France, lui reprochant de livrer au Pakistan huit avions Mirage 5 et un sous-marin, cela en application d’un accord datant de 1996.
dimanche 4 juillet
Fin de la visite officielle en Chine du Premier ministre pakistanais. Nawaz Sharif a fait une visite impromptue aux Etats-Unis où il a été reçu par le président américain Clinton. Le Premier ministre pakistanais souhaite la médiation des Etats-Unis dans la guerre du Cachemire. Selon une source américaine, Nawaz Sharif aurait accepté de se retirer du Cachemire indien. Les Indiens ont annoncé une victoire décisive avec la reconquête des hauteurs stratégiques des Tigers Hill.
lundi 5 juillet
Après l’annonce du possible retrait des troupes pakistanaises du Cachemire indien, le principal parti islamique pakistanais parle de « capitulation » et annonce une manifestation pour le 7 juillet. L’Inde n’a pas réagi à l’annonce de ce retrait possible et poursuit ses opérations militaires. Un nouveau bombardement indien a fait cinq morts civils dans la zone sous contrôle pakistanais.
mardi 6 juillet
Le ministre indien de l’Intérieur ne croit pas à la bonne volonté pakistanaise de se retirer du Cachemire. Au cours d’un rassemblement nationaliste à New Delhi, il a déclaré que l’opération indienne au Cachemire continuera « jusqu’à l’éviction du dernier intrus et la victoire indienne complète ».
mercredi 7 juillet
Les combats qui se déroulent au Cachemire entre l’Inde et le Pakistan sont entrés dans leur neuvième semaine. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères estime que « l’escalade a atteint son pic maximum » et il menace d’ « appuyer sur le bouton » nucléaire si la souveraineté de son pays est menacée. De son côté, l’armée pakistanaise a admis que 178 de ses hommes ont été tués.
vendredi 9 juillet
Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a eu des discussions avec les combattants islamistes afin de les persuader de se retirer des zones où les combats font rage au Cachemire.
samedi 10 juillet
Poursuite des combats au Cachemire ; aucun début de retrait des militants islamistes n’a été visible. De son côté, le chef du gouvernement indien du Cachemire, Farooq Abdullah, a demandé à l’Inde de déclarer la guerre au Pakistan afin que cesse, selon lui, le soutien de ce pays aux rebelles islamistes.
dimanche 11 juillet
Après deux mois de conflit, l’Inde et le Pakistan ont trouvé un terrain d’entente pour un « désengagement » de leurs éléments armés au Cachemire. L’accord a été conclu lors d’une rencontre entre les commandants des opérations militaires des deux pays près de la frontière entre l’Inde et le Pakistan, à une trentaine de kilomètres de Lahore. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Sartaj Aziz, a annoncé que les combattants musulmans venus du Pakistan ont déjà commencé à se retirer de la partie indienne du Cachemire et que ce désengagement allait se poursuivre « graduellement » dans toutes les hauteurs stratégiques de la région. Côté indien, ce désengagement a été confirmé par le conseiller national pour la sécurité.
lundi 12 juillet
Le Premier ministre pakistanais a lancé, dans une déclaration radiotélévisée, un appel à une paix permanente à l’Inde, grâce à un règlement définitif du conflit du Cachemire. L’Inde vient de cesser ses frappes aériennes au Cachemire, laissant ainsi s’opérer le retrait des rebelles islamistes. Mais, pour le porte-parole du ministère des Affaires étrangères indien, il ne s’agit pas d’un cessez-le-feu. L’Inde a donné jusqu’au 16 juillet au Pakistan pour retirer tous les combattants infiltrés.
vendredi 16 juillet
Le Pakistan a effectué « occasionnellement des patrouilles agressives » dans la partie indienne du Cachemire. Cette déclaration du chef de l’armée pakistanaise, le général Pervez Musharraf, est une première : jusqu’ici, le Pakistan imputait exclusivement les troubles au Cachemire à des guérilleros islamistes.
samedi 17 juillet
Le calme règne au Cachemire après deux mois de combats acharnés et plusieurs centaines de morts. Selon des sources militaires, l’armée indienne a avancé prudemment vers la Ligne de Contrôle (LoC) partageant entre les deux pays cette région à majorité musulmane.
dimanche 18 juillet
Tous les rebelles infiltrés dans la partie indienne du Cachemire l’ont quittée, à la date de l’ultimatum fixé par l’Inde, a annoncé un officier supérieur indien à Srinagar. Mais l’Inde a exclu d’ouvrir pour le moment des pourparlers de paix avec le Pakistan.
lundi 19 juillet
Grâce aux pressions de Bill Clinton sur le Pakistan, la trêve est respectée au Cachemire. Alliés habituels d’Islamabad, les Etats-Unis semblent avoir pris le parti de l’Inde.
Une conférence internationale sur l’Afghanistan s’est déroulée à Tachkent, en Ouzbékistan. Elle réunissait les six pays voisins de l’Afghanistan ainsi que la Russie et les Etats-Unis, et les belligérants afghans.
lundi 26 juillet
L’Inde affirme avoir chassé les derniers combattants islamistes de la partie du Cachemire qu’elle contrôle.
mardi 27 juillet
Les bombardements de part et d’autre de la frontière indo-pakistanaise au Cachemire ont repris avec intensité, faisant quatre morts du côté indien en 24 heures.
7 personnes au moins ont été tuées et 19 blessés au Cachemire pakistanais, par l’explosion d’une bombe déposée dans un autobus. Cet attentat, le premier du genre dans cette région, est imputé par la police aux services secrets indiens. Le véhicule, qui a été entièrement détruit, assurait une liaison régulière entre Rawalpindi et Kolti, à quelque 200 kilomètres au sud de Muzaffarabad.
lundi 2 août
De nombreux islamistes pakistanais ont aidés les taliban afghans dans les combats qui ont abouti à la reprise des villes de Charikar, Gulbahar et Jabul Seraj, et de la base aérienne de Bagram, aux opposants armés afghans du commandant Massoud.
dimanche 8 août
A New Delhi, le Premier ministre indien, Atal Behari Vajpayee, a repoussé l’offre de dialogue du Pakistan. Depuis le début du mois, les rebelles musulmans ont multiplié leurs attaques contre le Cachemire indien.
mardi 10 août
A 11 h 15, un avion de patrouille maritime pakistanais a été abattu par un missile tiré par un MiG 21 après avoir agi « de façon hostile » selon les autorités indiennes. L’avion, un Bréguet Atlantic, avait pénétré dans l’espace aérien indien au Gujerat. Selon Islamabad, l’appareil a été attaqué alors qu’il effectuait une mission de routine du côté pakistanais de la frontière. Ses seize occupants sont morts. La localisation de l’épave fait déjà l’objet de désaccords entre les deux pays. Islamabad affirme que l’Inde a voulu se venger des pertes subies de mai à juillet au Cachemire, et a expulsé un membre de l’ambassade indienne. Pour les Pakistanais, cette agression constitue « un meurtre de sang froid » qui exige « des mesures appropriées ». C’est la première fois qu’un avion pakistanais est abattu par les forces indiennes, hors période de guerre déclarée.
mercredi 11 août
Les Pakistanais ont tiré un missile sol-air contre un groupe de trois hélicoptères de l’armée de l’air indienne escortés par deux chasseurs MiG. Ces hélicoptères emmenaient des journalistes vers l’endroit où s’était crashé l’avion pakistanais, la veille. Le missile a raté sa cible, il n’y a eu aucune victime.
nuit du vendredi 3 au samedi 4 septembre
Un bombardement de l’artillerie pakistanaise au Cachemire a causé la mort de neuf soldats indiens et en a blessé douze autres.
samedi 25 septembre
Plusieurs milliers d’opposants au régime ont été arrêtés dans l’après-midi, lors d’une tentative de manifestation à Karachi. Les manifestants, dont certains scandaient des slogans appelant à « prendre le pouvoir comme le peuple iranien l’a fait », ont été systématiquement interpellés. Parmi eux se trouvaient une douzaine de parlementaires et un ancien ministre de la Défense.
mardi 28 septembre
Plusieurs centaines d’opposants ont été libérés sous caution. C’est notamment le cas de dirigeants provinciaux et locaux du Parti du peuple pakistanais, de l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto. En revanche, la justice a refusé les demandes de liberté déposées par le Muttahida Qaumi Movement, qui représente les musulmans ayant fui l’Inde lors de la partition de 1947. Ils sont notamment très puissants dans la province du Sindh. Dans cette province, la violence politique a fait plus de 4 000 morts depuis quatre ans.
mercredi 6 octobre
Ouverture à Vienne, dans le cadre du CTBT, de la conférence sur le désarmement. Sur les 44 pays concernés, 24 ont signé et ratifié le traité, 21 l’ont signé mais pas ratifié (dont la Chine, les Etats-Unis et la Russie) et 3 ne l’ont pas signé (Corée du Nord, Inde, Pakistan). Sans la signature de ces 6 pays, le traité ne peut pas entrer en vigueur, aussi ont-ils été fermement priés de le ratifier.
mardi 12 octobre
Le Premier ministre Nawaz Sharif a profité de l’absence du chef des armées, le général Pervez Musharraf, parti fêter le cinquantième anniversaire de l’armée sri-lankaise à Colombo, pour nommer à sa place un autre général, Khawaja Ziauddin, chef des services secrets de l’armée. Deux heures à peine après cette destitution, les militaires ont envahi les studios de la télévision d’Islamabad, qui cessait ses émissions. Ils prenaient également position autour des principaux bâtiments du gouvernement, désarmaient les forces de police chargées de la protection du Premier ministre, auquel ils interdisaient de quitter sa résidence officielle, et s’emparaient du gouvernement provincial du Penjab, à Lahore, présidé par le frère du Premier ministre. Dans le même temps, l’armée prenait le contrôle de la plupart des aéroports du pays et le général Musharraf, de retour du Sri Lanka, se posait à Karachi. Ce coup d’Etat s’est fait sans effusion de sang. L’Inde a mis toutes ses forces en état d’alerte maximum.
mercredi 13 octobre
La journée a été calme. La population n’a pas réagi à la chute du gouvernement civil. Le déploiement des troupes a donc été allégé mais les rassemblements publics restent interdits. Par contre, le trafic aérien a pu reprendre normalement. De son exil à Londres, l’ancien Premier ministre Benazir Bhutto, ennemie politique de toujours de Nawaz Sharif, a demandé à l’armée de permettre un retour « rapide » à l’Etat de droit et en créant un gouvernement de transition. De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a appelé les militaires à rétablir « un régime civil et le processus constitutionnel ». Alors que le Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee entame un nouveau mandat, il s’est déclaré prêt à discuter avec « toute institution » au Pakistan.
jeudi 14 octobre
Les rassemblements publics restent interdits ou réprimés quand ils ont lieu (une petite trentaine de manifestants pro-Sharif ce jour à Karachi). A Islamabad, plusieurs membres de l’ancien gouvernement ont été mis en résidence surveillée et le Parlement sous bonne garde. Le Premier ministre Nawaz Sharif a été transféré depuis sa résidence officielle d’Islamabad dans une villa située près de l’aéroport. Les putschistes s’efforcent néanmoins de calmer le jeu au maximum : le président Rafiq Tarar reste en place, la loi martiale n’a pas été proclamée et le Parlement lui-même n’a pas été dissous. Pour rassurer la communauté internationale, un responsable du ministère des Affaires étrangères a rencontré les ambassadeurs en poste à Islamabad. Le général Musharraf a déjà engagé des discussions avec les partis politiques. Benazir Bhutto se pose en recours pour installer un gouvernement civil. Elle espère en échange que l’armée pourra « mettre fin aux poursuites judiciaires » engagées contre elle (pour corruption). De son côté, la Bourse a chuté de plus de 8 %.
vendredi 15 octobre
Les militaires ont tranché. En décrétant l’état d’urgence dans le pays, ils ont coupé court à toutes les supputations sur le rétablissement d'un gouvernement civil. Le général Musharraf assume désormais le pouvoir exécutif. Le Pakistan tout entier passe sous le contrôle des forces armées. La Constitution, l’Assemblée nationale, le Sénat ainsi que les assemblées provinciales sont suspendus. Le général Musharraf s’est contenté d’annoncer qu’il mettrait en place « un pouvoir intérimaire effectif et honnête » pour conduire le pays.
samedi 16 octobre
Le général Musharraf a repoussé le discours à la nation qu’il devait prononcer ce jour à la télévision. Ce report serait dû aux retards dans la mise en place de l’organisme provisoire appelé à diriger le pays.
dimanche 17 octobre
Le général Musharraf s’est finalement expliqué, dans la soirée, dans une allocution télévisée, sur les intentions des auteurs du coup d’Etat Le pouvoir est désormais entre les mains d’un Conseil national de sécurité composé de six membres : les chefs de l’armée de l’air et de la marine assistés d’ « experts » en matière de lois, de finances, de politique intérieure et de relations internationales. C’est le général Musharraf lui-même qui préside cette instance dirigeante. « Les forces armées n’ont pas l’intention de rester au pouvoir plus longtemps qu’il n’est nécessaire pour restaurer la démocratie », a précisé le général. La restauration de la confiance dans les relations avec l’Inde semble être un autre objectif prioritaire des auteurs du coup d’Etat. En tout cas, le général Musharraf a annoncé une « désescalade unilatérale aux frontières internationales du Pakistan avec l’Inde », ce qui doit servir de « mesure de confiance » pour un dialogue « inconditionnel, équitable et constructif » avec New Delhi.
lundi 18 octobre
Le Commonwealth a annoncé qu’il suspendait le Pakistan. L’organisation, qui « condamne unanimement le renversement du régime démocratiquement élu à Islamabad », demande en outre au général Musharraf de publier « sans délai » un calendrier du retour à la démocratie. Pour sa part, Islamabad a annoncé qu’il avait entamé le retrait de ses troupes de sa frontière avec l’Inde et qu’un gouvernement serait formé » dans trois à quatre jours ».
du mercredi 3 au vendredi 5 novembre
Grand rassemblement de l’islam militant à proximité du village de Muridke, à 25 kilomètres de Lahore. 200 000 personnes ont assisté au congrès annuel de la Lashkar-i-Tayyab (LT, « l’Armée des purs »).
mardi 9 novembre
Au moins 21 militaires, 17 Pakistanais et 4 Indiens, ont été tués, dans la soirée, dans un affrontement près du poste-frontière de Faulad, au Cachemire, sur la ligne séparant l’Inde du Pakistan, a annoncé un porte-parole de l’armée indienne. Celui-ci fait état d’une offensive pakistanaise appuyée par des tirs d’artillerie.
mercredi 10 novembre
La menace de sanctions de l’ONU contre l’Afghanistan a déclenché l’attaque du bureau des nations unies à Kandahar, capitale religieuse du sud de l’Afghanistan, par 50 000 manifestants armés de cailloux.
jeudi 11 novembre
Le Premier ministre destitué Nawaz Sharif est accusé de complot. Selon des indiscrétions de plusieurs représentants de la police, l’accusation repose sur le fait que le Premier ministre a tenté d’empêcher l’atterrissage d’un avion de ligne à bord duquel se trouvait le général Musharraf, alors que la quantité de carburant dont disposait encore l’appareil ne lui permettait plus que sept minutes de vol. Nawaz Sharif est donc accusé d’avoir voulu tuer le chef de l’armée.
vendredi 12 novembre
Des tirs de roquette ont visé plusieurs bâtiments diplomatiques à Islamabad. Cibles : les Etats-Unis et les Nations unies, à deux jours de l’expiration de l’ultimatum de l’ONU à l’Afghanistan. La première cible a été une véhicule stationnée devant le Centre américain (cinq blessés) ; les suivantes ont eu lieu a proximité immédiate de l’ambassade américaine ; au pied de la tour Saudi Pak, qui abrite des services des Nations unies ; près du siège du Programme alimentaire de l’ONU ; devant le marché de Siraj, fréquenté par les étrangers ; et enfin sur les collines où trône la Punjab House, luxueuse résidence pour parlementaires. Le gouvernement pakistanais a fermement condamné les attentats. De même, le mollah Omar, guide suprême de l’Etat islamique d’Afghanistan, qui a jugé utile de démentir toute implication : « Notre émirat a toujours condamné et continue de condamner le terrorisme », a-t-il déclaré, affirmant que ces attaques visent à nuire aux bonnes relations entre les taliban et leur parrain pakistanais.
mercredi 17 ou jeudi 18 novembre
Trois explosions se sont produites à Miridike, près de Lahore. La police attribue la responsabilité de ces attentats à des agents de renseignements indiens.
vendredi 19 novembre
Selon un rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (réalisé avant le coup d’Etat), la police pakistanaise utilise la torture et les sévices sexuels de manière habituelle contre des enfants accusés de crimes. Selon ce document, plus de 3 700 enfants étaient en prison fin 1997 : environ 90 % d’entre eux étaient dans l’attente d’un jugement, après des mois voire des années de prison.
samedi 20 novembre
Une bombe a explosé à Lahore, tuant six personnes et en blessant dix-sept autres. La bombe était placée sur un vélo stationné près d’un marché très fréquenté.
jeudi 25 novembre
Le ministre pakistanais des Affaires étrangères a annoncé que son pays allait « réajuster et moderniser » ses capacités nucléaires pour répondre au développement de l’arsenal indien. Affirmant que le Pakistan n’a aucune ambition de « grande puissance » ou de « domination régionale », le ministre a expliqué : « La dissuasion nucléaire minimum va rester le principe directeur de notre stratégie », mais « les activités indiennes conduisent à des réajustements » pour assurer la survie et la crédibilité de cette dissuasion.
mercredi 8 décembre
Début du Ramadan.
jeudi 9 décembre
Le Pakistan et l’Iran ont résolu de coordonner leurs politiques en Afghanistan, afin d’y « encourager le processus de paix à travers la réconciliation et le dialogue entre les parties afghanes ». Depuis l’entrée des milices islamiques à Kaboul, Téhéran et Islamabad ont adopté des politiques opposées à l’égard de l’Afghanistan : l’Iran refusant de reconnaître le nouveau régime et soutenant l’opposition, alors que le Pakistan a établi des relations diplomatiques avec Kaboul.
mardi 14 décembre
Dix personnes ont été blessées au Cachemire pakistanais par une bombe dissimulée dans un autobus.
nuit du mercredi 15 au jeudi 16 décembre
Le Pakistan a remis Khalil al-Dick. Amman avait demandé l’extradition de ce Jordanien lié au milliardaire terroriste saoudien Oussama ben Laden, considéré comme le cerveau du réseau islamiste démantelé en Jordanie au début du mois.
vendredi 17 décembre
L’explosion d’une bombe a fait au moins 10 morts et 17 blessés au Cachemire pakistanais. La charge visait une foule massée devant un spectacle de rue à Islamgargh (Sud). Le chef de l’administration, Sultan Mahmood Chaudhry, a aussitôt accusé l’Inde d’être l’instigatrice de ce « lâche attentat » destiné, selon lui, à « effrayer la population ».
vendredi 24 décembre
Un Airbus 300 indien, détourné par cinq pirates de l’air islamistes, a successivement fait escale à Lahore, en Inde, puis de nouveau au Pakistan, avant de repartir pour les Emirats arabes unis.