samedi 20 janvier
Saddam Hussein a reçu une délégation parlementaire française qui cherche à évaluer la situation humanitaire et politique en Irak.
dimanche 21 janvier
Le vice-Premier ministre Tarek Aziz a accepté la formule des Nations unies proposant l’ouverture de discussions sur un assouplissement contrôlé de l’embargo international ».
mercredi 24 janvier
Saddam Hussein a fixé au 24 mars la date des prochaines élections législatives, les premières depuis sept ans, alors que selon la Constitution les 250 sièges de l'Assemblée nationale doivent être renouvelés tous les quatre ans.
mardi 6 février
Ouverture à New York de négociations entre l’Irak et l’ONU sur une levée partielle de l’embargo concernant la vente de pétrole irakien. Les autres Etats membres de l’OPEP redoutent que le retour de l’Irak sur le marché mondial entraîne une chute brutale des prix de l’or noir.
jeudi 15 février
Le gouvernement britannique reçoit le rapport Scott (Report of the Inquiry into the Export of Defence Equipment and Dual-Use Goods to Iraq and Related Prosecutions) sur les ventes d’armes effectuées par les sociétés britanniques à destination de l’Irak. Commandé en 1992, ce rapport reste secret.
mardi 20 février
Retour d'exil du général Hussein Kamal Hassan et-Madjid et de son frère, le colonel Saddam Kamel, tous deux gendres de Saddam Hussein ayant fui le régime irakien en août 1995. Ils ont regagné Bagdad avec leur famille après avoir obtenu l’accord de Saddam Hussein.
vendredi 23 février
Les deux gendres de Saddam Hussein qui venaient de rentrer en Irak ont été tués par des membres de leur famille, a rapporté une chaîne de télévision dirigée par le fils aîné du président. Leurs femmes (deux filles de Saddam Hussein) avaient obtenu le divorce cette semaine.
lundi 26 février
Deux sœurs du général Kamel ont été assassinées à Bagdad.
vendredi 1er mars
L’Irak refuse l’accès à cinq sites aux inspecteurs de l’UNSCOM.
samedi 2 mars
Après dix-sept heures d’attente, les inspecteurs de l’UNSCOM ont pu visiter les sites auxquels les autorités irakiennes leur interdisaient l’accès.
lundi 11 mars
Pour la deuxième fois en quatre jours, des inspecteurs des Nations unies ont été empêchés par Bagdad de vérifier si l’Irak se conforme aux interdictions imposées en matière d’armes de destruction massive.
mardi 19 mars
Une fois de plus les inspecteurs de l'ONU ont trouvé portes closes sur plusieurs sites.
jeudi 21 mars
Bien qu'il ne soit pas arrivé en Jordanie, Amman a confirmé que le général Nazar Khazraji (ancien chef d'Etat major) a fuit Bagdad, par le Kurdistan, et qu'il a obtenu l'autorisation de résider en Jordanie.
lundi 25 mars
Un attaché de presse de l'ambassade d'Irak à Amman a été expulsé par les autorités jordaniennes qui lui reprochent des « activités incompatibles avec son statut de diplomate ».
mardi 9 avril
Du fait des sanctions internationales, la situation sanitaire en Irak inquiète l'OMS qui parle de « quasi-famine », d'épidémies de paludisme, choléra, typhoïde, et d'un accroissement « spectaculaire » de la mortalité infantile.
jeudi 11 avril
Les Nations unies estiment qu'il y a « toujours d'importantes lacunes » dans les informations fournies par Bagdad sur ses capacités militaires. L'ONU s'inquiète en outre de « récentes acquisitions » d'équipements prohibés.
jeudi 18 avril
Rolf Ekeus, chef de la commission spéciale de l'ONU chargée du désarmement irakien, est de nouveau arrivé à Bagdad, après avoir présenté son rapport au Conseil de sécurité.
mercredi 1er mai
Un pétrolier battant pavillon de Belize a été arraisonné dans le Golfe d'Oman. Il est soupçonné d'avoir transporté 1 300 tonnes de pétrole irakien en empruntant les eaux territoriales iraniennes pour contourner l'embargo. L'incident, qui devrait être soumis à l'ONU, laisse supposer une complicité Iran-Irak dans le domaine pétrolier.
lundi 20 mai
Levée partielle de l'embargo de l'ONU.
jeudi 27 juin
Plus de 5 000 soldats turcs, appuyés par des hélicoptères d'attaque, ont lancé une opération dans le nord de l'Irak contre des bases du PKK kurde. C'est la deuxième fois en un mois qu'Ankara mène un tel raid en territoire irakien.
lundi 1er juillet
Le chef de l'UNSCOM s'est dit convaincu que l'Irak possédait encore de six à seize missiles à longue portée pouvant être dotés de charges chimiques ou bactériologiques. De leur coté, les Etats-Unis multiplient les obstacles pour empêcher l'application de l'accord du 20 mai qui prévoit un échange de pétrole contre de la nourriture et des médicaments. Les Etats-Unis accusent Bagdad de « traîtrises ».
mercredi 3 juillet
Saddam Hussein, qui a connu suffisamment de déboires avec sa famille, ne veut plus prendre de risques. Il a empêché son demi-frère Hassan al-Takriti, ex-ministre de l'Intérieur, de se rendre à Genève pour y recevoir des soins après avoir été amputé d'une jambe. Un autre de ses demi-frères, Sabaoui al-Takriti, limogé en novembre 1995 de ses fonctions de chef de la sûreté général, est en résidence surveillée non loin de Bagdad depuis trois mois.
vendredi 12 juillet
L'Irak et la Turquie ont signé un protocole d'accord économique qui prévoit notamment le développement des échanges bilatéraux dans les domaines du pétrole, de l'agriculture et de la santé.
jeudi 18 juillet
L’ONU approuve l'accord par lequel l’Irak peut vendre du pétrole pour obtenir des vivres.
mercredi 24 juillet
Saddam Hussein aurait de nouveau échappé à un attentat, il y a quelques jours. Selon la télévision israélienne, le président irakien aurait quitté l'une de ses résidences à Bagdad cinq minutes avant l'explosion d'une bombe. L'attentat a été suivi de quelques 300 arrestations, notamment dans les rangs de l'armée.
jeudi 25 juillet
2 000 soldats iraniens ont pénétré dans le nord de l'Irak et combattent les maquisards kurdes. L'artillerie lourde iranienne a bombardé des « positions des rebelles kurdes ».
dimanche 28 juillet
L'armée iranienne a commence le siège d'un camp de rebelles kurdes iraniens dans le nord de l'Irak.
mardi 30 juillet
Les Iraniens se sont retirés du camp qu'ils assiégeaient depuis deux jours. Ce repli militaire émanerait sans doute de pressions américaines. La manœuvre a pour l'instant provoqué un afflux de près de 2 500 réfugiés kurdes non loin de la frontière irako-iranienne.
lundi 5 août
Le représentant en France du Parti démocratique du Kurdistan irakien, Jaffar Hasso Guly (42 ans) a été découvert assassiné à son domicile parisien. L'appartement a été entièrement fouillé. Depuis un an, plusieurs militants proches de la mouvance (modérée) représentée par Jaffar Guly ont été assassinés en Europe.
mardi 6 août
Les Irakiens entament leur septième année sous embargo international. En mai, ils avaient espéré son allègement. Les Etats-Unis s'y sont opposés.
mercredi 7 août
Les Etats-Unis ont levé leur opposition à l'application de la résolution de l'ONU, prévoyant l'échange de pétrole contre de la nourriture. Cette décision américaine permet ainsi une reprise limitée des exportations pétrolières irakiennes.
vendredi 9 août
Le comité de l'ONU sur les sanctions contre l'Irak accepte d'assouplir l'embargo pétrolier à hauteur de dix milliards de francs pour permettre à Bagdad d'acheter de la nourriture. La mesure sera applicable en septembre.
samedi 10 août
Le Premier ministre islamiste turc Erbakan, en visite en Iran a annoncé qu'il avait l'intention de réunir à Ankara les dirigeants iraniens, irakiens et syriens pour trouver « une solution au problème du nord de l'Irak » (le Kurdistan irakien).
lundi 12 août
Dix officiers, accusés de « participation à un complot » contre Saddam Hussein en juillet, ont été exécutés à Bagdad, selon un communiqué de l'opposition chiite irakienne.
mardi 13 août
Deux ministres turcs, (Justice et Education) sont arrivés à Bagdad où ils ont beaucoup parlé commerce avec les dirigeants irakiens. Ces ministres succèdent à une délégation de vingt-sept membres de la chambre de commerce d'Istanbul qui vient de quitter Bagdad. De quoi irriter encore plus les Américains.
mercredi 14 août
Un ministre turc a signé avec l'Irak un accord de coopération pour augmenter les échanges (mise en chantier dans l'avenir d'un gazoduc) entre les deux pays et critiqué l'ONU pour la sévérité des sanctions imposées à Bagdad.
lundi 19 août
Le roi Hussein de Jordanie accuse l'Irak, et notamment le parti Baas au pouvoir, de soutenir les émeutes qui ont récemment éclaté dans son pays.
Depuis trois jours, les combats font rage dans le Kurdistan irakien entre formations kurdes rivales, notamment pour le contrôle de la ville d'Erbil.
jeudi 22 août
Massoud Barzani, chef du mouvement kurde du PDK, a fait appel à Bagdad pour écraser la « menace iranienne » représentée par le soutien qu'apporte l'Iran à son rival, Jalal Talabani de l'UPK.
lundi 26 août
Des exilés irakiens ont détourné un avion soudanais reliant Khartoum à Amman.
vendredi 30 août
Les troupes irakiennes ont bombardé, dans la soirée, un camp militaire de l’UPK installé à Erbil, principale ville du Kurdistan irakien qui échappe au contrôle du pouvoir central à Bagdad depuis 1991. Les Etats-Unis ont annoncé que les forces américaines dans la région étaient placées en état d’alerte à la suite de mouvements inquiétants de troupes irakiennes.
samedi 31 août
Les troupes irakiennes ont franchi la ligne interdite du 36e parallèle, au nord du pays, violant ainsi la résolution 688 de l’ONU. Les couleurs irakiennes flottent de nouveau à Erbil. Bagdad justifie son opération au Kurdistan par une « menace iranienne » et l'appel à l'aide fait par le PDK il y a neuf jours. Selon le dirigeant de ce mouvement, « des troupes militaires iraniennes sont entrés à cinquante kilomètres à l'intérieur du Kurdistan ».
dimanche 1er septembre
Alors que Bagdad annonce la fin de son offensive au Kurdistan, cédant aux injonctions américaines, des informations contradictoires annonçaient l'entrée des troupes irakiennes dans la deuxième ville de la région, Souleimanieh. Selon les Américains, les Irakiens ont engagé 30 000 soldats dans cette opération. Washington s'est engagé à « répondre » à cette offensive, ses forces dans le Golfe et en Turquie ayant été mises en état d'alerte maximum.
mardi 3 septembre
Le président irakien Saddam Hussein a annoncé qu'il ne reconnaissait plus les deux zones d'interdiction de survol et détruirait les appareils alliés qui y patrouilleraient. En réponse, les Etats-Unis déclenchent l’opération « Desert Strike » : en coordination avec des bombardiers B-52, les navires USS Laboon et USS Shiloh ont tiré vingt-sept missiles de croisières contre des sites de défense anti-aérienne irakienne établis dans le sud du pays.
mercredi 4 septembre
En matinée, dix-sept missiles ont été lancés contre l'Irak par des navires et un sous-marin patrouillant dans le Golfe. Il s'agissait selon le Pentagone de « nettoyer » les installations situées au sud du 33e parallèle, déjà visées la veille, mais qui n'avaient pas été totalement détruites. Selon Bagdad, l'attaque a fait un mort et sept blessés. Dans l'après-midi, un avion américain a détruit un radar irakien qui l'avait « accroché » alors qu'il survolait la zone d'exclusion. Et deux chasseurs MiG irakiens ont menacé des avions américains à proximité de la nouvelle ligne de délimitation de cette zone d'exclusion. Dans la soirée, Bill Clinton a annoncé la fin de ces opérations, qui ont entraîné les réticences françaises et, l'hostilité russe et chinoise.
Le gouvernement turc a menacé d'intervenir une nouvelle fois dans le nord de l'Irak et d'y créer une « zone tampon » pour empêcher les infiltrations des indépendantistes Kurdes du PKK.
jeudi 5 septembre
Les combats entre factions kurdes ont repris de plus belle à la mitrailleuse lourde et au mortier dans la région d'Erbil.
vendredi 6 septembre
Pour tenter de régler une fois pour toute la situation dans le Kurdistan, la Turquie menace de s'installer « pour un temps indéterminé » dans des « zones de sécurité » établies sur une étroite bande, sur les deux cents cinquante kilomètres de la frontière irako-turque. Bagdad dénonce ces « violations et l'intégrité et de la souveraineté de l'Irak ».
samedi 7 septembre
Les Etats-Unis approuvent la décision d'Ankara de s'installer dans la « zone de sécurité » irakienne. Par contre les autres pays voisins (Russie, Iran, Egypte, Syrie, les pays du Golfe) dénoncent cette ingérence. Bagdad a annoncé qu'elle va « prendre toutes les mesures nécessaires » pour s'opposer à cette occupation.
dimanche 8 septembre
Les combattants kurdes du Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani (que soutient Bagdad) ont pris les villes de Degal et de Koysanjak aux forces de l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani et marchent maintenant sur Souleimananieh, le fief de cet allié de Téhéran. Conséquence de cette victoire, le centre du Kurdistan irakien n'a pratiquement plus d'électricité : en abandonnant la région, les vaincus ont emporté quatre des cinq clés électroniques qui permettent de mettre en marche les cinq turbines du grand barrage de Dokan, alors que la retenue est pleine.
lundi 9 septembre
Devant le tollé soulevé alentour par sa décision de s'installer dans le nord de l'Irak, la Turquie semble dorénavant faire machine arrière. Le ministre des Affaires étrangères, Tansu Ciller, n'y voit plus une priorité, quant au président Demirel, il a assuré au président égyptien Moubarak que son pays n'avait « pas l'intention » de déployer des troupes en Irak.
Le PDK, appuyé par des forces de Saddam Hussein, a annoncé dans la soirée la prise de Souleimananieh (800 000 habitants). Talabani et les responsables de l'UPK ont réussi à fuir la ville avant sa chute et se seraient réfugié à Pengwin, à la frontière irako-iranienne. Talabani a appelée les Etats-Unis à l'aide. D'après le responsable d'une organisation caritative occidentale, des dizaines de milliers de personnes fuient l'avance du PDK et des soldats irakiens.
mardi 10 septembre
Le leader Kurde Massoud Barzani a appelé à des « élections générales libres » au Kurdistan et décrété une amnistie générale pour ses adversaires, y compris pour Talabani jusqu'alors qualifié de « traître » en raison du soutien que lui apporte l'Iran. Saddam Hussein lui aussi a accordé une amnistie à tous les Kurdes, assortie d'une levée des restrictions pesant sur leur territoire.
Les Etats-Unis accusent l'Irak de tenter de reconstituer ses défenses antiaériennes détruites par des missiles de croisière la semaine dernière.
mercredi 11 septembre
La défense anti-aérienne irakienne a tiré deux missiles Sam-6 sur deux chasseurs F-16 américains patrouillant dans la zone d'exclusion aérienne du nord, mais sans les toucher. Des MiG-25 irakiens et un hélicoptère se sont d'ailleurs risqués dans cette zone. Les Etats-Unis préparent leur riposte, en faisant venir des renforts aériens.
jeudi 12 septembre
Le président américain Clinton promet une riposte « disproportionnée » aux tirs de missiles irakiens (Bagdad affirme en avoir encore tiré trois). Il envoie dans le Golfe quatre bombardiers lourds B-52 et huit chasseurs-bombardiers furtifs F-117-A. Le Koweït accepte de les accueillir sur son sol. Le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz qualifie cette décision du Koweït d' « acte de guerre » et d' « agression flagrante contre le peuple irakien ». Saddam Hussein joue sur les divisions qui se font jour au sein des partenaires américains : la France, la Russie et la Chine prennent leurs distances vis-à-vis des décisions des Etats-Unis. Plus gênant encore pour les américains, les positions prises par leurs deux principaux alliés dans la région : l'Arabie Saoudite et l'Egypte qui sont contre ces interventions contre l'Irak.
vendredi 13 septembre
Le gouvernement a envoyé, dans la matinée, cinquante camions-citernes chargés de deux millions de litres d'essence, de gazole et de Kérosène vers Erbil, Dohouk et Souleimanieh.
Le chef d'Etat irakien Saddam Hussein a annoncé qu'il suspendait les tirs contre les avions américains. Mais Clinton insiste, en demandant à Bagdad de « retirer ses missiles et ses équipements installés au sud du 33e parallèle ». Washington a décidé d'envoyer 5 000 soldats supplémentaires dans le Golfe. Mais de nombreuses oppositions apparaissent (dont l'Arabie Saoudite), même le Koweït refuse d'autoriser les GI's à traverser son territoire.
Trois membres de Pharmaciens sans frontières (un français et deux irakiens) ainsi que le responsable canadien du Haut-Commissariat des Nations Unies ont été enlevés au Kurdistan irakien par des combattants de l'UPK et emmenés en Iran. Ils seraient aux mains des troupes régulières iraniennes, seraient en bonne santé et pourraient être libérés sous peu.
lundi 16 septembre
Après de nombreux autres pays, la Turquie lâche à son tour les Etats-Unis en leur refusant l'utilisation d'une base aérienne pour des opérations contre l'Irak. Du coup, le président américain Clinton assure qu'il ne recherche plus la confrontation avec Saddam Hussein mais entent seulement faire respecter les zones d'exclusion aérienne.
Les autorités iraniennes ont libéré les quatre membres de Pharmaciens sans Frontières.
1 386 Kurdes irakiens, anciens collaborateurs (ou des membres de leurs familles) du « Centre de coordination militaire » mis en place par les Etats-Unis dans le nord de l'Irak pour déstabiliser Bagdad (et sans doute aussi collaborateurs de la CIA), ont été évacués vers la Turquie (Diyarbakir).
mardi 17 septembre
Les 1 386 Kurdes irakiens ont quitté Diyarbakir pour l'île de Guam (possession américaine dans le Pacifique).
mercredi 18 septembre
Massoud Barzani, le chef du PDK (Parti démocratique du Kurdistan) irakien rallié à Saddam Hussein, est arrivé en Turquie ou il a rencontré le ministre des Affaires étrangères turc, Tansu Ciller.
Le bombardement d'un camp de réfugiés kurdes en Iran a fait une dizaine de morts et trente-cinq blessés. Les autorités iraniennes attribuent les tirs à l'armée irakienne et à ses alliés du PDK de Barzani. Ceux-ci démentent. A Genève, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés pense qu'il y a d'abord eu un « incident » du coté irakien de la frontière, « probablement » entre les deux principales factions kurdes, pro-irakienne et pro-iranienne. Ensuite, « il y a eu un bombardement en direction du camp, puis une riposte des Iraniens et la situation a tourné à la panique ».
jeudi 19 septembre
Rencontre à Ankara entre Barzani et l'américain Robert Pelletreau, secrétaire d'Etat adjoint. Washington espère parvenir à une rencontre de Barzani avec son rival de l'UPK, Jalal Talabani, soutenu par l'Iran. Dans les deux rencontres, aujourd'hui et la veille, Barzani a, à la fois, rassuré Turcs (il continue de se rapprocher de Saddam Hussein) et Américains (il prend ses distances avec Saddam Hussein) qui ont pourtant des intérêts opposés au sujet du nord de l'Irak.
vendredi 20 septembre
Ces jours-ci, les premiers des 3 500 américains envoyés en renfort au Koweït par Bill Clinton sont arrivés sur place où une batterie de missiles antimissiles Patriot vient d'être installée. Une partie d'entre eux ont été conduits au camp de Doha (à vingt kilomètres au nord de Koweït City). Les 1 200 autres GI's déployés en permanence dans le pays ont entamé des manœuvres à tirs réels qualifiées de « dissuasion ». Le Premier ministre turc, Erbakan, dénonce les contradictions américaines et laisse entendre qu'elle posera désormais des « conditions » à sa coopération.
samedi 12 octobre
Les Kurdes de l'UPK, conduits par Talabani et soutenus par l'Iran, ont annoncé la reprise de plusieurs localités proches de la frontière iranienne.
dimanche 13 octobre
Un mois après sa prise de contrôle, avec l'aide de Bagdad, du Kurdistan irakien, le leader kurde Barzani a du abandonner, sans combat, Soulaimanieh, à l'aube, aux hommes de son rival kurde Jalal Talabani : cette entrée avait été précédée d'un violent bombardement d'artillerie et d'attaques à la roquette. Si bien que les troupes de Barzani avaient quitté la ville une heure avant l'arrivée de leurs adversaires. L'UPK a également pris le contrôle du barrage stratégique de Dokan, dont la centrale électrique alimente tout le Kurdistan. Ils progressent depuis en direction de Koysanjak (80 000 habitants). Le gouvernement de Bagdad a appelé les deux factions à entamer le dialogue et à ne plus faire appel aux « forces étrangères » (Barzani accuse l'UPK d'avoir été soutenu par l'Iran).
lundi 14 octobre
L'UPK s'est emparé de Koysanjak.
mardi 15 octobre
Les combats continuent dans le Kurdistan irakien.
jeudi 17 octobre
Les Etats-Unis ont appelé l'Irak et l'Iran à cesser leur soutien aux « factions kurdes ».
vendredi 18 octobre
Le PDK de Barzani a repris à l'UPK la ville de Koyjansak.
lundi 21 octobre
Selon « Médecins sans frontière », des milliers de kurdes fuyant les combats au Kurdistan irakien cherchent à entrer en Iran. Depuis quatre jours, 15 000 d'entre eux ont été accueillis dans les camps iraniens de Kyle, Ghasmarach, Seranband et de Bashmagh, à 2 700 mètres d'altitude. Ils s'ajoutent aux 50 000 autres réfugiés arrivés là depuis six semaines.
Le secrétaire d'Etat adjoint américain Robert Pelletreau, qui a rencontré Massoud Barzani, a appelé à un cessez-le-feu. Sans succès immédiat.
mardi 22 octobre
L'UPK a réussi à bloquer la progression du PDKI, soutenu par Bagdad. L'UPK affirme avoir repris plusieurs villes et villages au nord et à l'ouest de son bastion de Soulaimanieh. Des responsables de l'ONU dans le nord de l'Irak ont confirmé ces succès : « Le PDK et ses auxiliaires irakiens fuient en déroute, abandonnant leur équipement, leurs morts et leurs blessés ».
mercredi 23 octobre
Cessez-le-feu entre les deux factions Kurdes.
jeudi 31 octobre
Sous l'égide des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et surtout de la Turquie, le PDK et l'UPK ont décidé à Ankara (capitale de la Turquie) de rendre permanent le cessez-le-feu conclu le 23 octobre, après plusieurs semaines de combats. L'accord prévoit que les « forces extérieures » (l'Iran et les soldats de Saddam Hussein) seront tenues à l'écart de cette région, que l'intégralité territorial de l'Irak sera respectée et que les « éléments terroristes » (les « rebelles » kurdes du PKK qui mènent la guerre à la Turquie) ne puissent pas mener leurs activités dans cette région. Les deux mouvements se sont également accordés sur le principe d' « une administration locale provisoire dans le nord de l'Irak » et sur la préparation de nouvelles élections. D'ici la mise en place de cette administration, « un groupe neutre », comprenant notamment des Turcomans (Irakiens d'origine turque), surveillera la bonne application du cessez-le-feu. Une « autorité supérieure », rassemblant des représentants américains, britanniques, turcs et kurdes coiffera le groupe de surveillance. Les négociateurs doivent se retrouver le 15 novembre à Ankara pour continuer leurs discussions.
lundi 18 novembre
Le président Hussein exhorte les Kurdes du nord de l'Irak à se réconcilier avec lui. Dans un discours à ses officiers, dans la soirée, il a rendu « hommage à notre peuple kurde ».
lundi 25 novembre
L'Irak n'a plus d'objection aux conditions fixées par les Nations unies pour l'application du plan « pétrole contre nourriture ». L'ambassadeur irakien à l'ONU l'a fait savoir. L'accord autorise Bagdad à exporter pour dix milliards de francs de brut tous les six mois, en échange de fournitures médicales et alimentaires sous contrôle international.
mercredi 27 novembre
Trois experts des douanes dépêchés par l'ONU sont arrivés à Bagdad pour préparer l'application de l'accord « pétrole-nourriture ». Le brut commencera à couler autour du 10 décembre. Plus de la moitié passera par l'oléoduc Kirkouk-Yumurtalik, débouchant en Méditerranée. Bagdad pense passer des contrats avec des pays ayant témoigné leur sympathie à l'Irak, la priorité commerciale (le prix offert) étant sauve.
jeudi 5 décembre
Début de la onzième Coupe d’Asie des Nations de football, organisée par les Emirats arabes unis. Dans le groupe B, au stade Al-Maktoum de Dubaïl, l’Irak a battu l’Iran deux buts (Fawzi et Sabbar) à un (Daei sur penalty), devant 15 000 spectateurs.
samedi 7 décembre
Dix experts pétroliers des Nations unies sont arrivés à Bagdad. Ils ont pour mission de superviser l'exportation du pétrole brut irakien.
dimanche 8 décembre
Second match du premier tour de la Coupe d’Asie des Nations : au stade Al-Maktoum de Dubaï, l’Arabie saoudite a battu l’Irak un but (Al-Mehallel) à zéro, devant 12 000 spectateurs.
lundi 9 décembre
Le secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros-Ghali, a approuvé le démarrage de l'échange « pétrole-nourriture ».
mardi 10 décembre
Le président Saddam Hussein s'est rendu personnellement dans la matinée à Kirkouk pour remettre en route, après six ans d'interruption, l'oléoduc irako-turc. Malheureusement, une panne d'électricité a empêché le démarrage des opérations de pompage. Du côté irakien, on annonce une exportation de 650 000 barils par jour. La Turquie a conclu un accord avec Bagdad pour l'achat de 3,6 millions de tonnes de pétrole par an.
mercredi 11 décembre
Cette fois, c'est sûr : avec une journée de retard, le pompage du pétrole irakien dans l'oléoduc qui transite par la Turquie a commencé, la panne de la veille ayant été « réparée ». C'est du moins ce qu'affirment les Turcs, car le ministre irakien du Pétrole dément qu'il y ait eu la moindre panne lors du lancement officiel des opérations par Saddam Hussein. Il confirme cependant que « les exportations ont repris »... sans préciser quand. En application de l'accord « pétrole contre nourriture », Bagdad a conclu ses premiers contrats pour l'importation de vivres.
Troisième et dernier match du premier tour de la Coupe d’Asie des Nations de football : au stade Al-Maktoum de Dubaï, l’Irak a battu la Thaïlande quatre buts (Mahmoud 2, Hussein 2) à un (Chalermsan), devant 3 000 spectateurs. Troisièmes du groupe B, les Irakiens sont qualifiés pour les quarts de finale.
jeudi 12 décembre
Oudaï, le fils aîné du président Saddam Hussein a été blessé par balles dans la soirée dans un attentat à Bagdad. Dans le quartier d'Al-Mansoura, au centre-ville, des inconnus ont tiré sur la voiture dans laquelle circulait le fils du n°1 irakien. Selon la « télévision de la Jeunesse », celui-ci a été hospitalisé « légèrement blessé » et son « état est satisfaisant » (il est en fait plus grave qu’annoncé officiellement). Trois groupes d'opposants revendiqueront l'attentat. Oudaï Hussein l'attribue à l'Iran.
dimanche 15 décembre
Quarts de finale de la Coupe d’Asie des Nations : au stade Sheikh Zayed d’Abou Dabi, les Emirats arabes unis ont éliminé l’Irak un but à zéro. Inscrit dans les prolongations, le but en or a été marqué par Abdulrahman Ibrahim.
mercredi 25 décembre
Selon le ministre turc de la Défense, la France ne participera pas à la nouvelle force aérienne multinationale basée en Turquie et destinée à protéger, à partir du 1er janvier, les Kurdes d'Irak d'éventuelles agressions de la part du régime de Saddam Hussein.
jeudi 26 décembre
Selon le général Wafic Samarraï, ancien chef du renseignement militaire réfugié à Damas, 600 personnes ont été arrêtées après l'attentat contre Oudaï. Parmi elles figureraient des responsables du comité olympique, des cadres du parti Baas (au pouvoir) et des religieux.
vendredi 27 décembre
La France ne participera pas, à partir du 31 décembre, à la nouvelle force de surveillance aérienne du nord de l'Irak (elle continue dans le sud). Un geste vis-à-vis de Bagdad et un nouvel écueil dans les relations entre les Etats-Unis et la France.
lundi 30 décembre
Le ministre du Travail et des Affaires sociales a été limogé. La presse officielle se borne à expliquer qu'il va maintenant pouvoir « se consacrer à ses fonctions au sein du commandement du parti Baas ».
Saddam Hussein a reçu une délégation parlementaire française qui cherche à évaluer la situation humanitaire et politique en Irak.
dimanche 21 janvier
Le vice-Premier ministre Tarek Aziz a accepté la formule des Nations unies proposant l’ouverture de discussions sur un assouplissement contrôlé de l’embargo international ».
mercredi 24 janvier
Saddam Hussein a fixé au 24 mars la date des prochaines élections législatives, les premières depuis sept ans, alors que selon la Constitution les 250 sièges de l'Assemblée nationale doivent être renouvelés tous les quatre ans.
mardi 6 février
Ouverture à New York de négociations entre l’Irak et l’ONU sur une levée partielle de l’embargo concernant la vente de pétrole irakien. Les autres Etats membres de l’OPEP redoutent que le retour de l’Irak sur le marché mondial entraîne une chute brutale des prix de l’or noir.
jeudi 15 février
Le gouvernement britannique reçoit le rapport Scott (Report of the Inquiry into the Export of Defence Equipment and Dual-Use Goods to Iraq and Related Prosecutions) sur les ventes d’armes effectuées par les sociétés britanniques à destination de l’Irak. Commandé en 1992, ce rapport reste secret.
mardi 20 février
Retour d'exil du général Hussein Kamal Hassan et-Madjid et de son frère, le colonel Saddam Kamel, tous deux gendres de Saddam Hussein ayant fui le régime irakien en août 1995. Ils ont regagné Bagdad avec leur famille après avoir obtenu l’accord de Saddam Hussein.
vendredi 23 février
Les deux gendres de Saddam Hussein qui venaient de rentrer en Irak ont été tués par des membres de leur famille, a rapporté une chaîne de télévision dirigée par le fils aîné du président. Leurs femmes (deux filles de Saddam Hussein) avaient obtenu le divorce cette semaine.
lundi 26 février
Deux sœurs du général Kamel ont été assassinées à Bagdad.
vendredi 1er mars
L’Irak refuse l’accès à cinq sites aux inspecteurs de l’UNSCOM.
samedi 2 mars
Après dix-sept heures d’attente, les inspecteurs de l’UNSCOM ont pu visiter les sites auxquels les autorités irakiennes leur interdisaient l’accès.
lundi 11 mars
Pour la deuxième fois en quatre jours, des inspecteurs des Nations unies ont été empêchés par Bagdad de vérifier si l’Irak se conforme aux interdictions imposées en matière d’armes de destruction massive.
mardi 19 mars
Une fois de plus les inspecteurs de l'ONU ont trouvé portes closes sur plusieurs sites.
jeudi 21 mars
Bien qu'il ne soit pas arrivé en Jordanie, Amman a confirmé que le général Nazar Khazraji (ancien chef d'Etat major) a fuit Bagdad, par le Kurdistan, et qu'il a obtenu l'autorisation de résider en Jordanie.
lundi 25 mars
Un attaché de presse de l'ambassade d'Irak à Amman a été expulsé par les autorités jordaniennes qui lui reprochent des « activités incompatibles avec son statut de diplomate ».
mardi 9 avril
Du fait des sanctions internationales, la situation sanitaire en Irak inquiète l'OMS qui parle de « quasi-famine », d'épidémies de paludisme, choléra, typhoïde, et d'un accroissement « spectaculaire » de la mortalité infantile.
jeudi 11 avril
Les Nations unies estiment qu'il y a « toujours d'importantes lacunes » dans les informations fournies par Bagdad sur ses capacités militaires. L'ONU s'inquiète en outre de « récentes acquisitions » d'équipements prohibés.
jeudi 18 avril
Rolf Ekeus, chef de la commission spéciale de l'ONU chargée du désarmement irakien, est de nouveau arrivé à Bagdad, après avoir présenté son rapport au Conseil de sécurité.
mercredi 1er mai
Un pétrolier battant pavillon de Belize a été arraisonné dans le Golfe d'Oman. Il est soupçonné d'avoir transporté 1 300 tonnes de pétrole irakien en empruntant les eaux territoriales iraniennes pour contourner l'embargo. L'incident, qui devrait être soumis à l'ONU, laisse supposer une complicité Iran-Irak dans le domaine pétrolier.
lundi 20 mai
Levée partielle de l'embargo de l'ONU.
jeudi 27 juin
Plus de 5 000 soldats turcs, appuyés par des hélicoptères d'attaque, ont lancé une opération dans le nord de l'Irak contre des bases du PKK kurde. C'est la deuxième fois en un mois qu'Ankara mène un tel raid en territoire irakien.
lundi 1er juillet
Le chef de l'UNSCOM s'est dit convaincu que l'Irak possédait encore de six à seize missiles à longue portée pouvant être dotés de charges chimiques ou bactériologiques. De leur coté, les Etats-Unis multiplient les obstacles pour empêcher l'application de l'accord du 20 mai qui prévoit un échange de pétrole contre de la nourriture et des médicaments. Les Etats-Unis accusent Bagdad de « traîtrises ».
mercredi 3 juillet
Saddam Hussein, qui a connu suffisamment de déboires avec sa famille, ne veut plus prendre de risques. Il a empêché son demi-frère Hassan al-Takriti, ex-ministre de l'Intérieur, de se rendre à Genève pour y recevoir des soins après avoir été amputé d'une jambe. Un autre de ses demi-frères, Sabaoui al-Takriti, limogé en novembre 1995 de ses fonctions de chef de la sûreté général, est en résidence surveillée non loin de Bagdad depuis trois mois.
vendredi 12 juillet
L'Irak et la Turquie ont signé un protocole d'accord économique qui prévoit notamment le développement des échanges bilatéraux dans les domaines du pétrole, de l'agriculture et de la santé.
jeudi 18 juillet
L’ONU approuve l'accord par lequel l’Irak peut vendre du pétrole pour obtenir des vivres.
mercredi 24 juillet
Saddam Hussein aurait de nouveau échappé à un attentat, il y a quelques jours. Selon la télévision israélienne, le président irakien aurait quitté l'une de ses résidences à Bagdad cinq minutes avant l'explosion d'une bombe. L'attentat a été suivi de quelques 300 arrestations, notamment dans les rangs de l'armée.
jeudi 25 juillet
2 000 soldats iraniens ont pénétré dans le nord de l'Irak et combattent les maquisards kurdes. L'artillerie lourde iranienne a bombardé des « positions des rebelles kurdes ».
dimanche 28 juillet
L'armée iranienne a commence le siège d'un camp de rebelles kurdes iraniens dans le nord de l'Irak.
mardi 30 juillet
Les Iraniens se sont retirés du camp qu'ils assiégeaient depuis deux jours. Ce repli militaire émanerait sans doute de pressions américaines. La manœuvre a pour l'instant provoqué un afflux de près de 2 500 réfugiés kurdes non loin de la frontière irako-iranienne.
lundi 5 août
Le représentant en France du Parti démocratique du Kurdistan irakien, Jaffar Hasso Guly (42 ans) a été découvert assassiné à son domicile parisien. L'appartement a été entièrement fouillé. Depuis un an, plusieurs militants proches de la mouvance (modérée) représentée par Jaffar Guly ont été assassinés en Europe.
mardi 6 août
Les Irakiens entament leur septième année sous embargo international. En mai, ils avaient espéré son allègement. Les Etats-Unis s'y sont opposés.
mercredi 7 août
Les Etats-Unis ont levé leur opposition à l'application de la résolution de l'ONU, prévoyant l'échange de pétrole contre de la nourriture. Cette décision américaine permet ainsi une reprise limitée des exportations pétrolières irakiennes.
vendredi 9 août
Le comité de l'ONU sur les sanctions contre l'Irak accepte d'assouplir l'embargo pétrolier à hauteur de dix milliards de francs pour permettre à Bagdad d'acheter de la nourriture. La mesure sera applicable en septembre.
samedi 10 août
Le Premier ministre islamiste turc Erbakan, en visite en Iran a annoncé qu'il avait l'intention de réunir à Ankara les dirigeants iraniens, irakiens et syriens pour trouver « une solution au problème du nord de l'Irak » (le Kurdistan irakien).
lundi 12 août
Dix officiers, accusés de « participation à un complot » contre Saddam Hussein en juillet, ont été exécutés à Bagdad, selon un communiqué de l'opposition chiite irakienne.
mardi 13 août
Deux ministres turcs, (Justice et Education) sont arrivés à Bagdad où ils ont beaucoup parlé commerce avec les dirigeants irakiens. Ces ministres succèdent à une délégation de vingt-sept membres de la chambre de commerce d'Istanbul qui vient de quitter Bagdad. De quoi irriter encore plus les Américains.
mercredi 14 août
Un ministre turc a signé avec l'Irak un accord de coopération pour augmenter les échanges (mise en chantier dans l'avenir d'un gazoduc) entre les deux pays et critiqué l'ONU pour la sévérité des sanctions imposées à Bagdad.
lundi 19 août
Le roi Hussein de Jordanie accuse l'Irak, et notamment le parti Baas au pouvoir, de soutenir les émeutes qui ont récemment éclaté dans son pays.
Depuis trois jours, les combats font rage dans le Kurdistan irakien entre formations kurdes rivales, notamment pour le contrôle de la ville d'Erbil.
jeudi 22 août
Massoud Barzani, chef du mouvement kurde du PDK, a fait appel à Bagdad pour écraser la « menace iranienne » représentée par le soutien qu'apporte l'Iran à son rival, Jalal Talabani de l'UPK.
lundi 26 août
Des exilés irakiens ont détourné un avion soudanais reliant Khartoum à Amman.
vendredi 30 août
Les troupes irakiennes ont bombardé, dans la soirée, un camp militaire de l’UPK installé à Erbil, principale ville du Kurdistan irakien qui échappe au contrôle du pouvoir central à Bagdad depuis 1991. Les Etats-Unis ont annoncé que les forces américaines dans la région étaient placées en état d’alerte à la suite de mouvements inquiétants de troupes irakiennes.
samedi 31 août
Les troupes irakiennes ont franchi la ligne interdite du 36e parallèle, au nord du pays, violant ainsi la résolution 688 de l’ONU. Les couleurs irakiennes flottent de nouveau à Erbil. Bagdad justifie son opération au Kurdistan par une « menace iranienne » et l'appel à l'aide fait par le PDK il y a neuf jours. Selon le dirigeant de ce mouvement, « des troupes militaires iraniennes sont entrés à cinquante kilomètres à l'intérieur du Kurdistan ».
dimanche 1er septembre
Alors que Bagdad annonce la fin de son offensive au Kurdistan, cédant aux injonctions américaines, des informations contradictoires annonçaient l'entrée des troupes irakiennes dans la deuxième ville de la région, Souleimanieh. Selon les Américains, les Irakiens ont engagé 30 000 soldats dans cette opération. Washington s'est engagé à « répondre » à cette offensive, ses forces dans le Golfe et en Turquie ayant été mises en état d'alerte maximum.
mardi 3 septembre
Le président irakien Saddam Hussein a annoncé qu'il ne reconnaissait plus les deux zones d'interdiction de survol et détruirait les appareils alliés qui y patrouilleraient. En réponse, les Etats-Unis déclenchent l’opération « Desert Strike » : en coordination avec des bombardiers B-52, les navires USS Laboon et USS Shiloh ont tiré vingt-sept missiles de croisières contre des sites de défense anti-aérienne irakienne établis dans le sud du pays.
mercredi 4 septembre
En matinée, dix-sept missiles ont été lancés contre l'Irak par des navires et un sous-marin patrouillant dans le Golfe. Il s'agissait selon le Pentagone de « nettoyer » les installations situées au sud du 33e parallèle, déjà visées la veille, mais qui n'avaient pas été totalement détruites. Selon Bagdad, l'attaque a fait un mort et sept blessés. Dans l'après-midi, un avion américain a détruit un radar irakien qui l'avait « accroché » alors qu'il survolait la zone d'exclusion. Et deux chasseurs MiG irakiens ont menacé des avions américains à proximité de la nouvelle ligne de délimitation de cette zone d'exclusion. Dans la soirée, Bill Clinton a annoncé la fin de ces opérations, qui ont entraîné les réticences françaises et, l'hostilité russe et chinoise.
Le gouvernement turc a menacé d'intervenir une nouvelle fois dans le nord de l'Irak et d'y créer une « zone tampon » pour empêcher les infiltrations des indépendantistes Kurdes du PKK.
jeudi 5 septembre
Les combats entre factions kurdes ont repris de plus belle à la mitrailleuse lourde et au mortier dans la région d'Erbil.
vendredi 6 septembre
Pour tenter de régler une fois pour toute la situation dans le Kurdistan, la Turquie menace de s'installer « pour un temps indéterminé » dans des « zones de sécurité » établies sur une étroite bande, sur les deux cents cinquante kilomètres de la frontière irako-turque. Bagdad dénonce ces « violations et l'intégrité et de la souveraineté de l'Irak ».
samedi 7 septembre
Les Etats-Unis approuvent la décision d'Ankara de s'installer dans la « zone de sécurité » irakienne. Par contre les autres pays voisins (Russie, Iran, Egypte, Syrie, les pays du Golfe) dénoncent cette ingérence. Bagdad a annoncé qu'elle va « prendre toutes les mesures nécessaires » pour s'opposer à cette occupation.
dimanche 8 septembre
Les combattants kurdes du Parti Démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani (que soutient Bagdad) ont pris les villes de Degal et de Koysanjak aux forces de l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK) de Jalal Talabani et marchent maintenant sur Souleimananieh, le fief de cet allié de Téhéran. Conséquence de cette victoire, le centre du Kurdistan irakien n'a pratiquement plus d'électricité : en abandonnant la région, les vaincus ont emporté quatre des cinq clés électroniques qui permettent de mettre en marche les cinq turbines du grand barrage de Dokan, alors que la retenue est pleine.
lundi 9 septembre
Devant le tollé soulevé alentour par sa décision de s'installer dans le nord de l'Irak, la Turquie semble dorénavant faire machine arrière. Le ministre des Affaires étrangères, Tansu Ciller, n'y voit plus une priorité, quant au président Demirel, il a assuré au président égyptien Moubarak que son pays n'avait « pas l'intention » de déployer des troupes en Irak.
Le PDK, appuyé par des forces de Saddam Hussein, a annoncé dans la soirée la prise de Souleimananieh (800 000 habitants). Talabani et les responsables de l'UPK ont réussi à fuir la ville avant sa chute et se seraient réfugié à Pengwin, à la frontière irako-iranienne. Talabani a appelée les Etats-Unis à l'aide. D'après le responsable d'une organisation caritative occidentale, des dizaines de milliers de personnes fuient l'avance du PDK et des soldats irakiens.
mardi 10 septembre
Le leader Kurde Massoud Barzani a appelé à des « élections générales libres » au Kurdistan et décrété une amnistie générale pour ses adversaires, y compris pour Talabani jusqu'alors qualifié de « traître » en raison du soutien que lui apporte l'Iran. Saddam Hussein lui aussi a accordé une amnistie à tous les Kurdes, assortie d'une levée des restrictions pesant sur leur territoire.
Les Etats-Unis accusent l'Irak de tenter de reconstituer ses défenses antiaériennes détruites par des missiles de croisière la semaine dernière.
mercredi 11 septembre
La défense anti-aérienne irakienne a tiré deux missiles Sam-6 sur deux chasseurs F-16 américains patrouillant dans la zone d'exclusion aérienne du nord, mais sans les toucher. Des MiG-25 irakiens et un hélicoptère se sont d'ailleurs risqués dans cette zone. Les Etats-Unis préparent leur riposte, en faisant venir des renforts aériens.
jeudi 12 septembre
Le président américain Clinton promet une riposte « disproportionnée » aux tirs de missiles irakiens (Bagdad affirme en avoir encore tiré trois). Il envoie dans le Golfe quatre bombardiers lourds B-52 et huit chasseurs-bombardiers furtifs F-117-A. Le Koweït accepte de les accueillir sur son sol. Le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz qualifie cette décision du Koweït d' « acte de guerre » et d' « agression flagrante contre le peuple irakien ». Saddam Hussein joue sur les divisions qui se font jour au sein des partenaires américains : la France, la Russie et la Chine prennent leurs distances vis-à-vis des décisions des Etats-Unis. Plus gênant encore pour les américains, les positions prises par leurs deux principaux alliés dans la région : l'Arabie Saoudite et l'Egypte qui sont contre ces interventions contre l'Irak.
vendredi 13 septembre
Le gouvernement a envoyé, dans la matinée, cinquante camions-citernes chargés de deux millions de litres d'essence, de gazole et de Kérosène vers Erbil, Dohouk et Souleimanieh.
Le chef d'Etat irakien Saddam Hussein a annoncé qu'il suspendait les tirs contre les avions américains. Mais Clinton insiste, en demandant à Bagdad de « retirer ses missiles et ses équipements installés au sud du 33e parallèle ». Washington a décidé d'envoyer 5 000 soldats supplémentaires dans le Golfe. Mais de nombreuses oppositions apparaissent (dont l'Arabie Saoudite), même le Koweït refuse d'autoriser les GI's à traverser son territoire.
Trois membres de Pharmaciens sans frontières (un français et deux irakiens) ainsi que le responsable canadien du Haut-Commissariat des Nations Unies ont été enlevés au Kurdistan irakien par des combattants de l'UPK et emmenés en Iran. Ils seraient aux mains des troupes régulières iraniennes, seraient en bonne santé et pourraient être libérés sous peu.
lundi 16 septembre
Après de nombreux autres pays, la Turquie lâche à son tour les Etats-Unis en leur refusant l'utilisation d'une base aérienne pour des opérations contre l'Irak. Du coup, le président américain Clinton assure qu'il ne recherche plus la confrontation avec Saddam Hussein mais entent seulement faire respecter les zones d'exclusion aérienne.
Les autorités iraniennes ont libéré les quatre membres de Pharmaciens sans Frontières.
1 386 Kurdes irakiens, anciens collaborateurs (ou des membres de leurs familles) du « Centre de coordination militaire » mis en place par les Etats-Unis dans le nord de l'Irak pour déstabiliser Bagdad (et sans doute aussi collaborateurs de la CIA), ont été évacués vers la Turquie (Diyarbakir).
mardi 17 septembre
Les 1 386 Kurdes irakiens ont quitté Diyarbakir pour l'île de Guam (possession américaine dans le Pacifique).
mercredi 18 septembre
Massoud Barzani, le chef du PDK (Parti démocratique du Kurdistan) irakien rallié à Saddam Hussein, est arrivé en Turquie ou il a rencontré le ministre des Affaires étrangères turc, Tansu Ciller.
Le bombardement d'un camp de réfugiés kurdes en Iran a fait une dizaine de morts et trente-cinq blessés. Les autorités iraniennes attribuent les tirs à l'armée irakienne et à ses alliés du PDK de Barzani. Ceux-ci démentent. A Genève, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés pense qu'il y a d'abord eu un « incident » du coté irakien de la frontière, « probablement » entre les deux principales factions kurdes, pro-irakienne et pro-iranienne. Ensuite, « il y a eu un bombardement en direction du camp, puis une riposte des Iraniens et la situation a tourné à la panique ».
jeudi 19 septembre
Rencontre à Ankara entre Barzani et l'américain Robert Pelletreau, secrétaire d'Etat adjoint. Washington espère parvenir à une rencontre de Barzani avec son rival de l'UPK, Jalal Talabani, soutenu par l'Iran. Dans les deux rencontres, aujourd'hui et la veille, Barzani a, à la fois, rassuré Turcs (il continue de se rapprocher de Saddam Hussein) et Américains (il prend ses distances avec Saddam Hussein) qui ont pourtant des intérêts opposés au sujet du nord de l'Irak.
vendredi 20 septembre
Ces jours-ci, les premiers des 3 500 américains envoyés en renfort au Koweït par Bill Clinton sont arrivés sur place où une batterie de missiles antimissiles Patriot vient d'être installée. Une partie d'entre eux ont été conduits au camp de Doha (à vingt kilomètres au nord de Koweït City). Les 1 200 autres GI's déployés en permanence dans le pays ont entamé des manœuvres à tirs réels qualifiées de « dissuasion ». Le Premier ministre turc, Erbakan, dénonce les contradictions américaines et laisse entendre qu'elle posera désormais des « conditions » à sa coopération.
samedi 12 octobre
Les Kurdes de l'UPK, conduits par Talabani et soutenus par l'Iran, ont annoncé la reprise de plusieurs localités proches de la frontière iranienne.
dimanche 13 octobre
Un mois après sa prise de contrôle, avec l'aide de Bagdad, du Kurdistan irakien, le leader kurde Barzani a du abandonner, sans combat, Soulaimanieh, à l'aube, aux hommes de son rival kurde Jalal Talabani : cette entrée avait été précédée d'un violent bombardement d'artillerie et d'attaques à la roquette. Si bien que les troupes de Barzani avaient quitté la ville une heure avant l'arrivée de leurs adversaires. L'UPK a également pris le contrôle du barrage stratégique de Dokan, dont la centrale électrique alimente tout le Kurdistan. Ils progressent depuis en direction de Koysanjak (80 000 habitants). Le gouvernement de Bagdad a appelé les deux factions à entamer le dialogue et à ne plus faire appel aux « forces étrangères » (Barzani accuse l'UPK d'avoir été soutenu par l'Iran).
lundi 14 octobre
L'UPK s'est emparé de Koysanjak.
mardi 15 octobre
Les combats continuent dans le Kurdistan irakien.
jeudi 17 octobre
Les Etats-Unis ont appelé l'Irak et l'Iran à cesser leur soutien aux « factions kurdes ».
vendredi 18 octobre
Le PDK de Barzani a repris à l'UPK la ville de Koyjansak.
lundi 21 octobre
Selon « Médecins sans frontière », des milliers de kurdes fuyant les combats au Kurdistan irakien cherchent à entrer en Iran. Depuis quatre jours, 15 000 d'entre eux ont été accueillis dans les camps iraniens de Kyle, Ghasmarach, Seranband et de Bashmagh, à 2 700 mètres d'altitude. Ils s'ajoutent aux 50 000 autres réfugiés arrivés là depuis six semaines.
Le secrétaire d'Etat adjoint américain Robert Pelletreau, qui a rencontré Massoud Barzani, a appelé à un cessez-le-feu. Sans succès immédiat.
mardi 22 octobre
L'UPK a réussi à bloquer la progression du PDKI, soutenu par Bagdad. L'UPK affirme avoir repris plusieurs villes et villages au nord et à l'ouest de son bastion de Soulaimanieh. Des responsables de l'ONU dans le nord de l'Irak ont confirmé ces succès : « Le PDK et ses auxiliaires irakiens fuient en déroute, abandonnant leur équipement, leurs morts et leurs blessés ».
mercredi 23 octobre
Cessez-le-feu entre les deux factions Kurdes.
jeudi 31 octobre
Sous l'égide des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et surtout de la Turquie, le PDK et l'UPK ont décidé à Ankara (capitale de la Turquie) de rendre permanent le cessez-le-feu conclu le 23 octobre, après plusieurs semaines de combats. L'accord prévoit que les « forces extérieures » (l'Iran et les soldats de Saddam Hussein) seront tenues à l'écart de cette région, que l'intégralité territorial de l'Irak sera respectée et que les « éléments terroristes » (les « rebelles » kurdes du PKK qui mènent la guerre à la Turquie) ne puissent pas mener leurs activités dans cette région. Les deux mouvements se sont également accordés sur le principe d' « une administration locale provisoire dans le nord de l'Irak » et sur la préparation de nouvelles élections. D'ici la mise en place de cette administration, « un groupe neutre », comprenant notamment des Turcomans (Irakiens d'origine turque), surveillera la bonne application du cessez-le-feu. Une « autorité supérieure », rassemblant des représentants américains, britanniques, turcs et kurdes coiffera le groupe de surveillance. Les négociateurs doivent se retrouver le 15 novembre à Ankara pour continuer leurs discussions.
lundi 18 novembre
Le président Hussein exhorte les Kurdes du nord de l'Irak à se réconcilier avec lui. Dans un discours à ses officiers, dans la soirée, il a rendu « hommage à notre peuple kurde ».
lundi 25 novembre
L'Irak n'a plus d'objection aux conditions fixées par les Nations unies pour l'application du plan « pétrole contre nourriture ». L'ambassadeur irakien à l'ONU l'a fait savoir. L'accord autorise Bagdad à exporter pour dix milliards de francs de brut tous les six mois, en échange de fournitures médicales et alimentaires sous contrôle international.
mercredi 27 novembre
Trois experts des douanes dépêchés par l'ONU sont arrivés à Bagdad pour préparer l'application de l'accord « pétrole-nourriture ». Le brut commencera à couler autour du 10 décembre. Plus de la moitié passera par l'oléoduc Kirkouk-Yumurtalik, débouchant en Méditerranée. Bagdad pense passer des contrats avec des pays ayant témoigné leur sympathie à l'Irak, la priorité commerciale (le prix offert) étant sauve.
jeudi 5 décembre
Début de la onzième Coupe d’Asie des Nations de football, organisée par les Emirats arabes unis. Dans le groupe B, au stade Al-Maktoum de Dubaïl, l’Irak a battu l’Iran deux buts (Fawzi et Sabbar) à un (Daei sur penalty), devant 15 000 spectateurs.
samedi 7 décembre
Dix experts pétroliers des Nations unies sont arrivés à Bagdad. Ils ont pour mission de superviser l'exportation du pétrole brut irakien.
dimanche 8 décembre
Second match du premier tour de la Coupe d’Asie des Nations : au stade Al-Maktoum de Dubaï, l’Arabie saoudite a battu l’Irak un but (Al-Mehallel) à zéro, devant 12 000 spectateurs.
lundi 9 décembre
Le secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros-Ghali, a approuvé le démarrage de l'échange « pétrole-nourriture ».
mardi 10 décembre
Le président Saddam Hussein s'est rendu personnellement dans la matinée à Kirkouk pour remettre en route, après six ans d'interruption, l'oléoduc irako-turc. Malheureusement, une panne d'électricité a empêché le démarrage des opérations de pompage. Du côté irakien, on annonce une exportation de 650 000 barils par jour. La Turquie a conclu un accord avec Bagdad pour l'achat de 3,6 millions de tonnes de pétrole par an.
mercredi 11 décembre
Cette fois, c'est sûr : avec une journée de retard, le pompage du pétrole irakien dans l'oléoduc qui transite par la Turquie a commencé, la panne de la veille ayant été « réparée ». C'est du moins ce qu'affirment les Turcs, car le ministre irakien du Pétrole dément qu'il y ait eu la moindre panne lors du lancement officiel des opérations par Saddam Hussein. Il confirme cependant que « les exportations ont repris »... sans préciser quand. En application de l'accord « pétrole contre nourriture », Bagdad a conclu ses premiers contrats pour l'importation de vivres.
Troisième et dernier match du premier tour de la Coupe d’Asie des Nations de football : au stade Al-Maktoum de Dubaï, l’Irak a battu la Thaïlande quatre buts (Mahmoud 2, Hussein 2) à un (Chalermsan), devant 3 000 spectateurs. Troisièmes du groupe B, les Irakiens sont qualifiés pour les quarts de finale.
jeudi 12 décembre
Oudaï, le fils aîné du président Saddam Hussein a été blessé par balles dans la soirée dans un attentat à Bagdad. Dans le quartier d'Al-Mansoura, au centre-ville, des inconnus ont tiré sur la voiture dans laquelle circulait le fils du n°1 irakien. Selon la « télévision de la Jeunesse », celui-ci a été hospitalisé « légèrement blessé » et son « état est satisfaisant » (il est en fait plus grave qu’annoncé officiellement). Trois groupes d'opposants revendiqueront l'attentat. Oudaï Hussein l'attribue à l'Iran.
dimanche 15 décembre
Quarts de finale de la Coupe d’Asie des Nations : au stade Sheikh Zayed d’Abou Dabi, les Emirats arabes unis ont éliminé l’Irak un but à zéro. Inscrit dans les prolongations, le but en or a été marqué par Abdulrahman Ibrahim.
mercredi 25 décembre
Selon le ministre turc de la Défense, la France ne participera pas à la nouvelle force aérienne multinationale basée en Turquie et destinée à protéger, à partir du 1er janvier, les Kurdes d'Irak d'éventuelles agressions de la part du régime de Saddam Hussein.
jeudi 26 décembre
Selon le général Wafic Samarraï, ancien chef du renseignement militaire réfugié à Damas, 600 personnes ont été arrêtées après l'attentat contre Oudaï. Parmi elles figureraient des responsables du comité olympique, des cadres du parti Baas (au pouvoir) et des religieux.
vendredi 27 décembre
La France ne participera pas, à partir du 31 décembre, à la nouvelle force de surveillance aérienne du nord de l'Irak (elle continue dans le sud). Un geste vis-à-vis de Bagdad et un nouvel écueil dans les relations entre les Etats-Unis et la France.
lundi 30 décembre
Le ministre du Travail et des Affaires sociales a été limogé. La presse officielle se borne à expliquer qu'il va maintenant pouvoir « se consacrer à ses fonctions au sein du commandement du parti Baas ».