dimanche 11 janvier
Le consul général d’Australie en Nouvelle-Calédonie a été prié par l’Etat français de quitter le territoire en raison d’un comportement « contraire aux usages diplomatiques ».
mardi 3 février
Le ministre des DOM-TOM Bernard Pons a entamé une visite de plusieurs jours en Nouvelle-Calédonie.
mercredi 18 février
Conseil des ministres : le gouvernement a adopté le projet de loi Pons sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie. Permettant de choisir entre une autonomie plus large ou l’indépendance totale, celui-ci sera organisé au mois d’août prochain. Le Premier ministre souhaite ainsi instaurer une « dialogue réel » dans l’archipel. Dénonçant une « absence de dialogue », le président Mitterrand a fait savoir qu’il désapprouvait ce projet et la politique menée actuellement au sujet de ce territoire d’outre-mer. Le chef de l’Etat craint une « erreur historique grave ».
nuit du mardi 17 au mercredi 18 mars
Le Comité spécial de décolonisation de l’ONU a demandé à la France d’accélérer le processus d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie.
vendredi 3 avril
François Mitterrand a reçu à l’Elysée pendant plus d’une heure les responsables du FLNKS. Jean-Marie Tjibaou a déclaré que l’indépendance apparaît « inéluctable aux yeux de tous », tandis que pour le chef de l’Etat le référendum ne réglera pas tous les problèmes.
jeudi 9 avril
Recevant le député RPCR Jacques Lafleur à Matignon, le Premier ministre Jacques Chirac a confirmé que le référendum sur la Nouvelle-Calédonie aura bien lieu à la date prévue, malgré les critiques du président Mitterrand concernant ce projet.
vendredi 10 avril
L’Assemblée nationale a commencé à étudier le projet de référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie. Les députés socialistes réclament le retrait d’un texte jugé « dangereux ». Dans la matinée, le président Mitterrand avait reçu pendant 30 minutes à l’Elysée les élus RPCR de l’archipel, conduits par Jacques Lafleur. De son côté, une délégation du LKS s’est entretenue avec Jacques Chirac à l’hôtel Matignon.
mercredi 15 avril
Les députés ont voté le projet de référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie.
mardi 28 avril
Un gendarme a été tué par un délinquant en Nouvelle-Calédonie.
mercredi 6 mai
Le projet de référendum sur l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie a été adopté définitivement par les sénateurs.
vendredi 8 mai
Les députés ont adopté la condition restrictive des trois ans de résidence en Nouvelle-Calédonie pour la participation au référendum sur l’autodétermination de l’archipel.
lundi 11 mai
Le groupe socialiste à l’Assemblée nationale a saisi le Conseil constitutionnel au sujet du projet de référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie. Les élus de gauche contestent le statut accordé aux électeurs de l’archipel.
samedi 16 mai
La situation reste bloquée en Nouvelle-Calédonie, à trois mois du référendum sur l’autodétermination. A l’issue d’un voyage dans l’archipel, le ministre des DOM-TOM n’a pu rapprocher les points de vue des deux camps. Il n’a d’ailleurs pas rencontré le leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou.
jeudi 28 mai
Ouverture à Hienghene du congrès du FLNKS de Jean-Marie Tjibaou Les indépendantistes néo-calédoniens se réunissent pour définir leur stratégie en vue du prochain référendum sur l’autodétermination.
vendredi 29 mai
Congrès du FLNKS à Hienghene : les indépendantistes ont leur intention de boycotter le référendum sur l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie, ainsi que les Jeux du Pacifique Sud.
dimanche 31 mai
Réunis aux Samoa, les quinze pays membres du Forum du Pacifique ont publié un communiqué ils rejettent totalement le référendum organisé au mois d’août par la France sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Présentatrice du journal télévisé de 20 heures sur TF1 depuis janvier 1986, la journaliste caldoche Marie-France Cubadda rejoint La Cinq.
vendredi 5 juin
Promulgation de la loi prévoyant un référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie.
mardi 4 août
Le ministre japonais des Affaires étrangères, Tadashi Kuranari, a profité de la visite à Tokyo du secrétaire d’Etat français chargé du Pacifique Sud, Gaston Flosse, pour demander à la France de ne pas organiser de référendum sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Selon le responsable japonais, ce vote pourrait augmenter la tension dans l’archipel et de fait favoriser un accroissement de l’influence soviétique dans la région.
mercredi 5 août
En visite à Thio, le ministre des DOM-TOM Bernard Pons a adressé un avertissement aux indépendantistes kanaks à un mois du référendum sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie : l’abstention n’aura « aucune signification politique ». Il est arrivé dans l’archipel en annonçant une aide exceptionnelle de l’Etat de près de 140 millions de francs pour l’année 1988.
jeudi 6 août
Bernard Pons a interdit les manifestations en Nouvelle-Calédonie afin d’éviter toute provocation : une marche devait être organisée par les indépendantistes kanaks ainsi qu’une contre-marche de leurs adversaires.
mercredi 12 août
Le gouvernement français durcit sa position à l’égard de la Nouvelle-Calédonie : Bernard Pons a adressé un avertissement au FLNKS afin que le mouvement indépendantiste kanak annule la marche prévue à travers le territoire et déjà interdite par les autorités.
jeudi 13 août
Dans une interview accordée au journal La Croix, le chef du FLNKS, Jean-Marie Tjibaou, se veut conciliant. Il assure que son mouvement ne cherche pas l’affrontement.
vendredi 14 août
Les indépendantistes kanaks maintiennent leur mot d’ordre de boycott du référendum sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie : ils ont fait savoir que le FLNKS ne participera pas à la campagne électorale sur Radio-France-Outremer.
jeudi 20 août
Pour la troisième fois, une manifestation organisée par les indépendantistes kanaks du LKS et prévue pour le 22 août à Nouméa a été interdite par le haut-commissaire, à trois semaines du référendum sur l’avenir de l’archipel.
samedi 22 août
La « longue marche » organisée par les indépendantistes kanaks a été stoppée par les forces de l’ordre en plusieurs points de Nouvelle-Calédonie. Entre 2 000, selon la police, et 10 000 personnes, selon les organisateurs, ont participé à cette manifestation illégale. Des affrontements ont éclaté à Nouméa et à Thio, où des militants FLNKS ont été dispersés sans ménagement. Six indépendantistes ont été interpellés et deux gendarmes blessés. A Paris, l’opposition de gauche dénonce la « répression policière ».
lundi 24 août
Six des onze militants kanaks arrêtés il y a deux jours lors des manifestations en Nouvelle-Calédonie ont été condamnés à quinze jours de prison (avec sursis pour cinq d’entre eux, ferme pour celui ayant le casier le plus chargé) par le tribunal correctionnel de Nouméa. Les indépendantistes ont de nouveau bravé l’interdiction de manifester en organisant un début de meeting devant le palais de justice. Afin de faire monter la pression, ils veulent désormais organiser des rassemblements tous les jours afin de forcer les forces de l’ordre à intervenir pour remplir les prisons et ainsi démontrer que l’archipel est occupé par une puissance étrangère. En métropole, alors que l’opposition de gauche continue à dénoncer les violences commises contre des militants indépendantistes pacifiques par les forces de l’ordre, Jacques Toubon, aux universités du RPR à Arles, parle de provocation de la part du FLNKS. Le secrétaire général du Parti gaulliste affirme que les images présentées à la télévision ne reflètent pas la réalité des faits.
mardi 25 août
A Latche (Landes), le président Mitterrand a déclaré que le leader indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou avait très bien fait de « faire appel à lui », sans donner de commentaires supplémentaires.
mercredi 26 août
Polémique au sommet de l’Etat concernant la situation en Nouvelle-Calédonie : François Mitterrand s’est déclaré au cours du Conseil des ministres « sensible aux images de brutalités qui ont été diffusées et plus encore par la réalité qu'elles expriment ». Jacques Chirac s’est dit lui choqué par l’ampleur donné à un événement « banal ». Le porte-parole du Premier ministre, Alain Juppé, a répondu au chef de l’Etat, demandant de « restituer l'incident dans son contexte qui est fort éloigné des caricatures qui ont été présentées ». Le président de la République a également rappelé que tous les groupes ethniques ont droit aux mêmes égards et à la même protection, ajoutant qu’il n’y a rien de pire que l’enchaînement de la violence. Dans l’archipel, le FLNKS a repris ses manifestations interdites mais sous une forme nouvelle : fini les grands rassemblements, voici venu le temps des petits groupes défilant pendant trois heures sur les trottoirs de Nouméa. Au total, un millier de personnes étaient tranquillement accompagnées par trois cents CRS et gendarmes mobiles. Ovationné dans l’après-midi par les militants aux universités d’été des jeunes du RPR à Arles, le Premier ministre s’en est pris vigoureusement à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande. Il accuse ces deux pays d’agir « sournoisement » pour chasser la France du Pacifique-Sud. Le mouvement indépendantiste s’est par ailleurs séparé de son responsable des relations extérieures, qu’il juge trop proche de la Libye.
jeudi 27 août
Huit anti-indépendantistes ont été interpellés à Nouméa, où le calme règne. Réagissant aux propos tenus la veille par Jacques Chirac, le Premier ministre néo-zélandais David Lange a dénoncé la « répression aveugle » des forces de l’ordre françaises contre les Kanaks.
lundi 31 août
Ouverture en Nouvelle-Calédonie de la campagne officielle pour le référendum sur l’avenir de l’archipel.
mardi 1er septembre
Le mouvement indépendantiste kanak FLNKS a organisé une marche de solidarité dans les rues de Paris, avec le soutien des élus communistes et socialistes de l’Ile-de-France.
mardi 8 septembre
Cent cinquante magistrats sont arrivés à Nouméa pour veiller au bon déroulement du référendum du 13 septembre sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Intervention de Jacques Chirac sur TF1. Au sujet de la Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre a critiqué la couverture de la situation sur place faite par les télévisions, ajoutant « Il n’y en a que pour les Kanaks ». Il a également évoqué les problèmes de terrorisme.
mercredi 9 septembre
Entre 25 000 et 30 000 partisans de la Nouvelle-Calédonie française, dont de nombreux Kanaks, ont participé à une grande « fête de la Liberté » organisée par le RPCR dans le stade Brunelet, à Nouméa. Le spectacle bleu-blanc-rouge a duré plusieurs heures, avec concerts, lâcher de ballons, parachutiste et des duplex téléphoniques entre l’île du Pacifique et Paris, où se trouvaient le ministre des Dom-Tom Bernard Pons, ainsi que François Léotard et Jacques Toubon. Dans son discours, Jacques Lafleur a accusé le FLNKS d’essayer de fausser le scrutin en appelant au boycott et en tentant d’intimider les électeurs.
dimanche 13 septembre
Référendum sur le statut de la Nouvelle-Calédonie : 98,3 % des votants se sont prononcés en faveur du maintien de l’archipel au sein de la République française et seulement 1,7 % pour l’indépendance. 16,8 % de l'électorat kanak aurait voté pour la France. La participation a été assez forte (59,11 %) en dépit de l’appel à l’abstention lancé par les indépendantistes. La participation était de 85 % à Nouméa. Le scrutin s’est déroulé dans le calme : de nombreux fiefs indépendantistes (Thio notamment) étaient sous très haute surveillance. Le RPCR loyaliste a la victoire modeste tandis que le FLNKS reste silencieux. Jacques Chirac a appelé tous les Calédoniens a tiré les conséquences de ce « choix incontestable » démocratique. Le Premier ministre souhaite pour l’avenir une Nouvelle-Calédonie fraternelle, tolérante, prospère et en paix.
lundi 14 septembre
Au lendemain du référendum, le leader du RPCR Jacques Lafleur tend la main aux indépendantistes, demandant au FLNKS de s’écarter des extrémistes.
mercredi 16 septembre
Le Premier ministre Jacques Chirac a quitté la métropole en Concorde pour se rendre en Nouvelle-Calédonie. Avant son arrivée dans l’archipel, le FNKS a adressé un avertissement et des menaces concernant le statut d’autonomie que l’on voudrait leur imposer de force.
jeudi 17 septembre
Le Premier ministre Jacques Chirac est arrivé en Nouvelle-Calédonie pour une visite éclair dix heures. Dans un discours prononcé à Nouméa devant 20 000 à 25 000 personnes rassemblées sur la place des Cocotiers, il a annoncé la volonté de son gouvernement de mettre en place une autonomie de la Nouvelle-Calédonie en associant toutes les tendances politiques, le maintien du pouvoir d’arbitrage de l’Etat, la redéfinition et le renforcement des pouvoirs des régions et la représentation du pouvoir coutumier. Invitant les habitants de l’archipel à tourner la page, il a affirmé qu’il n’y avait ni vainqueurs ni vaincus à l’issue du scrutin, mais seulement des Français qui se respectent. Il n’a cependant pas manqué de menacer ceux qui voudraient rejeter la main tendue par l’Etat. Le chef du gouvernement s’est également prononcé en faveur de la création de quatre collectivités, à l’Est, à l’Ouest, au Sud et dans les Iles. La journée avait été déclarée chômée : fermeture des écoles, des administrations et des magasins.
mardi 22 septembre
La Commission nationale des communications et des libertés est de nouveau mise en cause par ses deux membres nommés par le président Mitterrand. Catherine Tasca et Bertrand Labrusse ont accusé la CNCL d’avoir autorisé en pleine campagne de référendum une radio de Nouvelle-Calédonie étroitement liée au RPCR (filiale locale du RPR) à accroître de façon importante sa zone de diffusion grâce à un émetteur établi illégalement par TDF. Bernard Pons est accusé d’avoir demandé son installation.
jeudi 24 septembre
Télévision de France ordonne la fermeture à Nouméa de Radio Rythme Bleu. Mise en cause par la gauche dans cette affaire, la CNCL affirme n’avoir jamais donné d’autorisation à cette radio favorable au parti RPCR, anti-indépendantiste.
mercredi 30 septembre
Alors qu’ils participaient à une vaste opération pour retrouver deux Mélanésiens liés à l’assassinat le 28 avril dernier de l’un des leurs, deux gendarmes ont été tués dans la montagne de Tiaoué, sur la côte occidentale de la Nouvelle-Calédonie. Une grande chasse à l’homme est organisée pour tenter de retrouver le ou les meurtriers. Pour le ministre des Dom-TOM Bernard Pons, il ne s’agit là que d’une affaire de droit commun. 200 hommes et 7 hélicoptères sont mobilisés depuis deux jours.
jeudi 1er octobre
En signe de soutien avec les indépendantistes kanaks de Nouvelle-Calédonie, le gouvernement des Vanuatu a ordonné l’expulsion de l’ambassadeur de France, Henri Crépin-Leblond.
mardi 6 octobre
En visite à Nouméa, le ministre des DOM-TOM Bernard Pons a présenté le nouveau projet du gouvernement français concernant le statut futur de la Nouvelle-Calédonie : le document prévoit une « autonomie de gestion » pour l’archipel.
dimanche 18 octobre
Le chef du FLNKS, Jean-Marie Tjibaou, a déposé à l’ONU un projet de Constitution concernant la « Kanaky », l’éventuel futur Etat indépendant regroupant l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie.
lundi 19 octobre
Ouverture devant la Cour d’assises de Nouméa du second procès des sept Métis auteurs de la fusillade de Hienghène. Inculpés d’assassinat et de violences volontaires avec armes, ils plaident la légitime défense. Le 5 décembre 1984, dix membres de la tribu Tiendanite, dont deux frères de Jean-Marie Tjibaou, avaient été tués par des anti-indépendantistes. Le premier procès avait été annulé.
jeudi 29 octobre
Reconnaissant la légitime défense invoquée par les accusés, la Cour d’assises de Nouméa a acquitté totalement après deux heures de délibérations les sept responsables du massacre de Hienghène, en décembre 1984. La thèse de la légitime-défense a une nouvelle fois été retenue. Le FLNKS parle d’humiliation pour le peuple kanak et pour Jean-Marie Tjibaou, dont deux des frères sont morts ce jour-là, « la chasse au Kanak est ouverte ».
mercredi 4 novembre
Le ministre des DOM-TOM Bernard Pons a présenté au conseil des ministres le projet de nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie. Celui-ci est basé sur trois principes : l’autonomie, la régionalisation et la création d’une assemblée coutumière. Le pouvoir exécutif sera exercé un conseil de dix membres qui remplacera l’actuel haut-commissaire. Le président Mitterrand a fait savoir qu’il jugeait discutable certaines mesures contenus dans le document tandis que dans l’archipel le FLNKS a immédiatement rejeté ce nouveau statut.
vendredi 6 novembre
Un incident meurtrier a mis le feu aux poudres dans la banlieue sud de Nouméa : un jeune Kanak de 17 ans, Léopold Dawano, a été abattu dans la matinée alors qu’il tentait de fuir les forces de l’ordre qui enquêtaient sur des actes de délinquance (vol d’animaux) commis sur le territoire de la tribu de Saint-Louis. Aussitôt après, des violences ont éclaté et des jeunes ont dressé des barricades et échangé des coups de feu avec les gendarmes. Deux militaires ont été blessés. Le calme est revenu à la tombée de la nuit.
samedi 7 novembre
Un photographe, qui circulait à bord de la voiture de RFO, a été blessé au niveau de l’un des barrages érigés près de Nouméa par des jeunes Kanaks armés de la tribu de Saint-Louis.
samedi 14 novembre
Durcissement des positions en Nouvelle-Calédonie : l’Union calédonienne, principale formation du FNLKS indépendantiste, prône désormais la « résistance à l’occupation française », en particulier lorsque les forces de l’ordre tenteront d’arrêter un Kanak pour quelque motif que ce soit. Jean-Marie Tjibaou a qualifié de traîtres les Mélanésiens collaborant avec la France, ajoutant qu’il fallait les traiter « sans pitié » tout en précisant que cela ne signifiait pas leur « élimination ». Le RPCR a aussitôt dénoncé une incitation à la haîne et des appels au meurtre.
dimanche 15 novembre
Le procureur de la République Nouméa a décidé d’ouvrir une information judiciaire contre Jean-Marie Tjibaou pour provocations et menaces.
mercredi 25 novembre
Les députés ont adopté, par 289 voix contre 283, le nouveau statut d’autonomie de gestion du territoire de la Nouvelle-Calédonie.
dimanche 29 novembre
Réunis à Lyon, les mouvements indépendantistes et nationalistes corses, calédoniens, guadeloupéens ont adopté une motion condamnant la « politique répressive » de l’Etat français.
lundi 30 novembre
32 militants kanaks indépendantistes ont été interpellés à Saint-Louis, dans la banlieue est de Nouméa (Nouvelle-Calédonie). Parmi les personnes arrêtées figure notamment le dirigeant Yeiwéné Yeiwéné.
vendredi 4 décembre
A New York, l’Assemblée générale des Nations unies a voté, par 69 voix contre 29 (et 47 abstentions), une résolution réaffirmant le droit du peuple de Nouvelle-Calédonie à l'autodétermination et à l'indépendance. Cependant, le soutien aux indépendantistes est en baisse : le FLNKS a perdu les voix d’une vingtaine de pays par rapport au scrutin précédent du même genre.
mardi 8 décembre
La Nouvelle-Calédonie accueille les huitièmes Jeux du Pacifique du Sud. Onze Etats et territoires de la région participent aux différents sports en lice. En soutien au FLNKS, les Tonga et le Vanuatu ont décidé de boycotter cette compétition. Nouméa accueille la majorité des épreuves.
jeudi 10 décembre
Jean-Marie Tjibaou, chef du mouvement indépendantiste néo-calédonien FLNKS, a été reçu à l’Elysée par le président Mitterrand. La majorité de droite dénonce une provocation.
samedi 19 décembre
Le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie a été adopté définitivement à l’Assemblée nationale, par 291 voix contre 283. Le document prévoit un système d’autonomie interne pour le territoire.
dimanche 20 décembre
Clôture à Nouméa des huitièmes Jeux du Pacifique du Sud. La Nouvelle-Calédonie termine meilleure « nation » avec 168 médailles (sur 471), dont 82 en or.
mardi 22 décembre
La justice a inculpé le vice-président du FLNKS, Yeiwené Yeiwené pour provocation au meurtre après avoir déclaré qu’il fallait « organiser la résistance ». Le leader indépendantiste kanak a été interpellé à son domicile, près de Nouméa, et écroué. Jean-Marie Tjibaou dénonce un « coup tordu ». Le ministère public a fait appel de cette décision à la demande du gouvernement.
jeudi 24 septembre
Situation tendue dans les îles Loyauté, d’où est originaire Yeiwené Yeiwené. Des indépendantistes kanaks ont tenté sans succès de bloquer des aérodromes et des barrages ont été dressés sur quelques routes. Des renforts de gendarmerie sont arrivés sur place.
dimanche 27 décembre
Les forces de l’ordre ont empêché quelques centaines d’indépendantistes de manifester à Nouméa.
lundi 28 décembre
Le dirigeant indépendantiste kanak Yeiwéné Yeiwéné a été libéré de prison suite à l’appel du parquet. A peine sorti de cellule, il a réitéré les propos qui lui ont valu une inculpation pour provocation au meurtre, comparant à nouveau la Nouvelle-Calédonie à la France occupée par les nazis. Le numéro deux du FLNKS est placé sous contrôle judiciaire.
mardi 29 décembre
Yeiwené Yeiwené a introduit un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la Cour de Nouméa qui le place sous contrôle judiciaire. Le numéro deux indépendantistes kanaks a par ailleurs les Calédoniens et le gouvernement au dialogue.
mercredi 30 décembre
Dans une interview accordée à l’Express, le ministre des DOM-TOM Bernard Pons a assuré qu’il n’y avait aucun risque de troubles en Nouvelle-Calédonie. Selon lui, le FLNKS est en état de « déliquescence ».
Le consul général d’Australie en Nouvelle-Calédonie a été prié par l’Etat français de quitter le territoire en raison d’un comportement « contraire aux usages diplomatiques ».
mardi 3 février
Le ministre des DOM-TOM Bernard Pons a entamé une visite de plusieurs jours en Nouvelle-Calédonie.
mercredi 18 février
Conseil des ministres : le gouvernement a adopté le projet de loi Pons sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie. Permettant de choisir entre une autonomie plus large ou l’indépendance totale, celui-ci sera organisé au mois d’août prochain. Le Premier ministre souhaite ainsi instaurer une « dialogue réel » dans l’archipel. Dénonçant une « absence de dialogue », le président Mitterrand a fait savoir qu’il désapprouvait ce projet et la politique menée actuellement au sujet de ce territoire d’outre-mer. Le chef de l’Etat craint une « erreur historique grave ».
nuit du mardi 17 au mercredi 18 mars
Le Comité spécial de décolonisation de l’ONU a demandé à la France d’accélérer le processus d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie.
vendredi 3 avril
François Mitterrand a reçu à l’Elysée pendant plus d’une heure les responsables du FLNKS. Jean-Marie Tjibaou a déclaré que l’indépendance apparaît « inéluctable aux yeux de tous », tandis que pour le chef de l’Etat le référendum ne réglera pas tous les problèmes.
jeudi 9 avril
Recevant le député RPCR Jacques Lafleur à Matignon, le Premier ministre Jacques Chirac a confirmé que le référendum sur la Nouvelle-Calédonie aura bien lieu à la date prévue, malgré les critiques du président Mitterrand concernant ce projet.
vendredi 10 avril
L’Assemblée nationale a commencé à étudier le projet de référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie. Les députés socialistes réclament le retrait d’un texte jugé « dangereux ». Dans la matinée, le président Mitterrand avait reçu pendant 30 minutes à l’Elysée les élus RPCR de l’archipel, conduits par Jacques Lafleur. De son côté, une délégation du LKS s’est entretenue avec Jacques Chirac à l’hôtel Matignon.
mercredi 15 avril
Les députés ont voté le projet de référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie.
mardi 28 avril
Un gendarme a été tué par un délinquant en Nouvelle-Calédonie.
mercredi 6 mai
Le projet de référendum sur l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie a été adopté définitivement par les sénateurs.
vendredi 8 mai
Les députés ont adopté la condition restrictive des trois ans de résidence en Nouvelle-Calédonie pour la participation au référendum sur l’autodétermination de l’archipel.
lundi 11 mai
Le groupe socialiste à l’Assemblée nationale a saisi le Conseil constitutionnel au sujet du projet de référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie. Les élus de gauche contestent le statut accordé aux électeurs de l’archipel.
samedi 16 mai
La situation reste bloquée en Nouvelle-Calédonie, à trois mois du référendum sur l’autodétermination. A l’issue d’un voyage dans l’archipel, le ministre des DOM-TOM n’a pu rapprocher les points de vue des deux camps. Il n’a d’ailleurs pas rencontré le leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou.
jeudi 28 mai
Ouverture à Hienghene du congrès du FLNKS de Jean-Marie Tjibaou Les indépendantistes néo-calédoniens se réunissent pour définir leur stratégie en vue du prochain référendum sur l’autodétermination.
vendredi 29 mai
Congrès du FLNKS à Hienghene : les indépendantistes ont leur intention de boycotter le référendum sur l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie, ainsi que les Jeux du Pacifique Sud.
dimanche 31 mai
Réunis aux Samoa, les quinze pays membres du Forum du Pacifique ont publié un communiqué ils rejettent totalement le référendum organisé au mois d’août par la France sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Présentatrice du journal télévisé de 20 heures sur TF1 depuis janvier 1986, la journaliste caldoche Marie-France Cubadda rejoint La Cinq.
vendredi 5 juin
Promulgation de la loi prévoyant un référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie.
mardi 4 août
Le ministre japonais des Affaires étrangères, Tadashi Kuranari, a profité de la visite à Tokyo du secrétaire d’Etat français chargé du Pacifique Sud, Gaston Flosse, pour demander à la France de ne pas organiser de référendum sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Selon le responsable japonais, ce vote pourrait augmenter la tension dans l’archipel et de fait favoriser un accroissement de l’influence soviétique dans la région.
mercredi 5 août
En visite à Thio, le ministre des DOM-TOM Bernard Pons a adressé un avertissement aux indépendantistes kanaks à un mois du référendum sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie : l’abstention n’aura « aucune signification politique ». Il est arrivé dans l’archipel en annonçant une aide exceptionnelle de l’Etat de près de 140 millions de francs pour l’année 1988.
jeudi 6 août
Bernard Pons a interdit les manifestations en Nouvelle-Calédonie afin d’éviter toute provocation : une marche devait être organisée par les indépendantistes kanaks ainsi qu’une contre-marche de leurs adversaires.
mercredi 12 août
Le gouvernement français durcit sa position à l’égard de la Nouvelle-Calédonie : Bernard Pons a adressé un avertissement au FLNKS afin que le mouvement indépendantiste kanak annule la marche prévue à travers le territoire et déjà interdite par les autorités.
jeudi 13 août
Dans une interview accordée au journal La Croix, le chef du FLNKS, Jean-Marie Tjibaou, se veut conciliant. Il assure que son mouvement ne cherche pas l’affrontement.
vendredi 14 août
Les indépendantistes kanaks maintiennent leur mot d’ordre de boycott du référendum sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie : ils ont fait savoir que le FLNKS ne participera pas à la campagne électorale sur Radio-France-Outremer.
jeudi 20 août
Pour la troisième fois, une manifestation organisée par les indépendantistes kanaks du LKS et prévue pour le 22 août à Nouméa a été interdite par le haut-commissaire, à trois semaines du référendum sur l’avenir de l’archipel.
samedi 22 août
La « longue marche » organisée par les indépendantistes kanaks a été stoppée par les forces de l’ordre en plusieurs points de Nouvelle-Calédonie. Entre 2 000, selon la police, et 10 000 personnes, selon les organisateurs, ont participé à cette manifestation illégale. Des affrontements ont éclaté à Nouméa et à Thio, où des militants FLNKS ont été dispersés sans ménagement. Six indépendantistes ont été interpellés et deux gendarmes blessés. A Paris, l’opposition de gauche dénonce la « répression policière ».
lundi 24 août
Six des onze militants kanaks arrêtés il y a deux jours lors des manifestations en Nouvelle-Calédonie ont été condamnés à quinze jours de prison (avec sursis pour cinq d’entre eux, ferme pour celui ayant le casier le plus chargé) par le tribunal correctionnel de Nouméa. Les indépendantistes ont de nouveau bravé l’interdiction de manifester en organisant un début de meeting devant le palais de justice. Afin de faire monter la pression, ils veulent désormais organiser des rassemblements tous les jours afin de forcer les forces de l’ordre à intervenir pour remplir les prisons et ainsi démontrer que l’archipel est occupé par une puissance étrangère. En métropole, alors que l’opposition de gauche continue à dénoncer les violences commises contre des militants indépendantistes pacifiques par les forces de l’ordre, Jacques Toubon, aux universités du RPR à Arles, parle de provocation de la part du FLNKS. Le secrétaire général du Parti gaulliste affirme que les images présentées à la télévision ne reflètent pas la réalité des faits.
mardi 25 août
A Latche (Landes), le président Mitterrand a déclaré que le leader indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou avait très bien fait de « faire appel à lui », sans donner de commentaires supplémentaires.
mercredi 26 août
Polémique au sommet de l’Etat concernant la situation en Nouvelle-Calédonie : François Mitterrand s’est déclaré au cours du Conseil des ministres « sensible aux images de brutalités qui ont été diffusées et plus encore par la réalité qu'elles expriment ». Jacques Chirac s’est dit lui choqué par l’ampleur donné à un événement « banal ». Le porte-parole du Premier ministre, Alain Juppé, a répondu au chef de l’Etat, demandant de « restituer l'incident dans son contexte qui est fort éloigné des caricatures qui ont été présentées ». Le président de la République a également rappelé que tous les groupes ethniques ont droit aux mêmes égards et à la même protection, ajoutant qu’il n’y a rien de pire que l’enchaînement de la violence. Dans l’archipel, le FLNKS a repris ses manifestations interdites mais sous une forme nouvelle : fini les grands rassemblements, voici venu le temps des petits groupes défilant pendant trois heures sur les trottoirs de Nouméa. Au total, un millier de personnes étaient tranquillement accompagnées par trois cents CRS et gendarmes mobiles. Ovationné dans l’après-midi par les militants aux universités d’été des jeunes du RPR à Arles, le Premier ministre s’en est pris vigoureusement à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande. Il accuse ces deux pays d’agir « sournoisement » pour chasser la France du Pacifique-Sud. Le mouvement indépendantiste s’est par ailleurs séparé de son responsable des relations extérieures, qu’il juge trop proche de la Libye.
jeudi 27 août
Huit anti-indépendantistes ont été interpellés à Nouméa, où le calme règne. Réagissant aux propos tenus la veille par Jacques Chirac, le Premier ministre néo-zélandais David Lange a dénoncé la « répression aveugle » des forces de l’ordre françaises contre les Kanaks.
lundi 31 août
Ouverture en Nouvelle-Calédonie de la campagne officielle pour le référendum sur l’avenir de l’archipel.
mardi 1er septembre
Le mouvement indépendantiste kanak FLNKS a organisé une marche de solidarité dans les rues de Paris, avec le soutien des élus communistes et socialistes de l’Ile-de-France.
mardi 8 septembre
Cent cinquante magistrats sont arrivés à Nouméa pour veiller au bon déroulement du référendum du 13 septembre sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Intervention de Jacques Chirac sur TF1. Au sujet de la Nouvelle-Calédonie, le Premier ministre a critiqué la couverture de la situation sur place faite par les télévisions, ajoutant « Il n’y en a que pour les Kanaks ». Il a également évoqué les problèmes de terrorisme.
mercredi 9 septembre
Entre 25 000 et 30 000 partisans de la Nouvelle-Calédonie française, dont de nombreux Kanaks, ont participé à une grande « fête de la Liberté » organisée par le RPCR dans le stade Brunelet, à Nouméa. Le spectacle bleu-blanc-rouge a duré plusieurs heures, avec concerts, lâcher de ballons, parachutiste et des duplex téléphoniques entre l’île du Pacifique et Paris, où se trouvaient le ministre des Dom-Tom Bernard Pons, ainsi que François Léotard et Jacques Toubon. Dans son discours, Jacques Lafleur a accusé le FLNKS d’essayer de fausser le scrutin en appelant au boycott et en tentant d’intimider les électeurs.
dimanche 13 septembre
Référendum sur le statut de la Nouvelle-Calédonie : 98,3 % des votants se sont prononcés en faveur du maintien de l’archipel au sein de la République française et seulement 1,7 % pour l’indépendance. 16,8 % de l'électorat kanak aurait voté pour la France. La participation a été assez forte (59,11 %) en dépit de l’appel à l’abstention lancé par les indépendantistes. La participation était de 85 % à Nouméa. Le scrutin s’est déroulé dans le calme : de nombreux fiefs indépendantistes (Thio notamment) étaient sous très haute surveillance. Le RPCR loyaliste a la victoire modeste tandis que le FLNKS reste silencieux. Jacques Chirac a appelé tous les Calédoniens a tiré les conséquences de ce « choix incontestable » démocratique. Le Premier ministre souhaite pour l’avenir une Nouvelle-Calédonie fraternelle, tolérante, prospère et en paix.
lundi 14 septembre
Au lendemain du référendum, le leader du RPCR Jacques Lafleur tend la main aux indépendantistes, demandant au FLNKS de s’écarter des extrémistes.
mercredi 16 septembre
Le Premier ministre Jacques Chirac a quitté la métropole en Concorde pour se rendre en Nouvelle-Calédonie. Avant son arrivée dans l’archipel, le FNKS a adressé un avertissement et des menaces concernant le statut d’autonomie que l’on voudrait leur imposer de force.
jeudi 17 septembre
Le Premier ministre Jacques Chirac est arrivé en Nouvelle-Calédonie pour une visite éclair dix heures. Dans un discours prononcé à Nouméa devant 20 000 à 25 000 personnes rassemblées sur la place des Cocotiers, il a annoncé la volonté de son gouvernement de mettre en place une autonomie de la Nouvelle-Calédonie en associant toutes les tendances politiques, le maintien du pouvoir d’arbitrage de l’Etat, la redéfinition et le renforcement des pouvoirs des régions et la représentation du pouvoir coutumier. Invitant les habitants de l’archipel à tourner la page, il a affirmé qu’il n’y avait ni vainqueurs ni vaincus à l’issue du scrutin, mais seulement des Français qui se respectent. Il n’a cependant pas manqué de menacer ceux qui voudraient rejeter la main tendue par l’Etat. Le chef du gouvernement s’est également prononcé en faveur de la création de quatre collectivités, à l’Est, à l’Ouest, au Sud et dans les Iles. La journée avait été déclarée chômée : fermeture des écoles, des administrations et des magasins.
mardi 22 septembre
La Commission nationale des communications et des libertés est de nouveau mise en cause par ses deux membres nommés par le président Mitterrand. Catherine Tasca et Bertrand Labrusse ont accusé la CNCL d’avoir autorisé en pleine campagne de référendum une radio de Nouvelle-Calédonie étroitement liée au RPCR (filiale locale du RPR) à accroître de façon importante sa zone de diffusion grâce à un émetteur établi illégalement par TDF. Bernard Pons est accusé d’avoir demandé son installation.
jeudi 24 septembre
Télévision de France ordonne la fermeture à Nouméa de Radio Rythme Bleu. Mise en cause par la gauche dans cette affaire, la CNCL affirme n’avoir jamais donné d’autorisation à cette radio favorable au parti RPCR, anti-indépendantiste.
mercredi 30 septembre
Alors qu’ils participaient à une vaste opération pour retrouver deux Mélanésiens liés à l’assassinat le 28 avril dernier de l’un des leurs, deux gendarmes ont été tués dans la montagne de Tiaoué, sur la côte occidentale de la Nouvelle-Calédonie. Une grande chasse à l’homme est organisée pour tenter de retrouver le ou les meurtriers. Pour le ministre des Dom-TOM Bernard Pons, il ne s’agit là que d’une affaire de droit commun. 200 hommes et 7 hélicoptères sont mobilisés depuis deux jours.
jeudi 1er octobre
En signe de soutien avec les indépendantistes kanaks de Nouvelle-Calédonie, le gouvernement des Vanuatu a ordonné l’expulsion de l’ambassadeur de France, Henri Crépin-Leblond.
mardi 6 octobre
En visite à Nouméa, le ministre des DOM-TOM Bernard Pons a présenté le nouveau projet du gouvernement français concernant le statut futur de la Nouvelle-Calédonie : le document prévoit une « autonomie de gestion » pour l’archipel.
dimanche 18 octobre
Le chef du FLNKS, Jean-Marie Tjibaou, a déposé à l’ONU un projet de Constitution concernant la « Kanaky », l’éventuel futur Etat indépendant regroupant l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie.
lundi 19 octobre
Ouverture devant la Cour d’assises de Nouméa du second procès des sept Métis auteurs de la fusillade de Hienghène. Inculpés d’assassinat et de violences volontaires avec armes, ils plaident la légitime défense. Le 5 décembre 1984, dix membres de la tribu Tiendanite, dont deux frères de Jean-Marie Tjibaou, avaient été tués par des anti-indépendantistes. Le premier procès avait été annulé.
jeudi 29 octobre
Reconnaissant la légitime défense invoquée par les accusés, la Cour d’assises de Nouméa a acquitté totalement après deux heures de délibérations les sept responsables du massacre de Hienghène, en décembre 1984. La thèse de la légitime-défense a une nouvelle fois été retenue. Le FLNKS parle d’humiliation pour le peuple kanak et pour Jean-Marie Tjibaou, dont deux des frères sont morts ce jour-là, « la chasse au Kanak est ouverte ».
mercredi 4 novembre
Le ministre des DOM-TOM Bernard Pons a présenté au conseil des ministres le projet de nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie. Celui-ci est basé sur trois principes : l’autonomie, la régionalisation et la création d’une assemblée coutumière. Le pouvoir exécutif sera exercé un conseil de dix membres qui remplacera l’actuel haut-commissaire. Le président Mitterrand a fait savoir qu’il jugeait discutable certaines mesures contenus dans le document tandis que dans l’archipel le FLNKS a immédiatement rejeté ce nouveau statut.
vendredi 6 novembre
Un incident meurtrier a mis le feu aux poudres dans la banlieue sud de Nouméa : un jeune Kanak de 17 ans, Léopold Dawano, a été abattu dans la matinée alors qu’il tentait de fuir les forces de l’ordre qui enquêtaient sur des actes de délinquance (vol d’animaux) commis sur le territoire de la tribu de Saint-Louis. Aussitôt après, des violences ont éclaté et des jeunes ont dressé des barricades et échangé des coups de feu avec les gendarmes. Deux militaires ont été blessés. Le calme est revenu à la tombée de la nuit.
samedi 7 novembre
Un photographe, qui circulait à bord de la voiture de RFO, a été blessé au niveau de l’un des barrages érigés près de Nouméa par des jeunes Kanaks armés de la tribu de Saint-Louis.
samedi 14 novembre
Durcissement des positions en Nouvelle-Calédonie : l’Union calédonienne, principale formation du FNLKS indépendantiste, prône désormais la « résistance à l’occupation française », en particulier lorsque les forces de l’ordre tenteront d’arrêter un Kanak pour quelque motif que ce soit. Jean-Marie Tjibaou a qualifié de traîtres les Mélanésiens collaborant avec la France, ajoutant qu’il fallait les traiter « sans pitié » tout en précisant que cela ne signifiait pas leur « élimination ». Le RPCR a aussitôt dénoncé une incitation à la haîne et des appels au meurtre.
dimanche 15 novembre
Le procureur de la République Nouméa a décidé d’ouvrir une information judiciaire contre Jean-Marie Tjibaou pour provocations et menaces.
mercredi 25 novembre
Les députés ont adopté, par 289 voix contre 283, le nouveau statut d’autonomie de gestion du territoire de la Nouvelle-Calédonie.
dimanche 29 novembre
Réunis à Lyon, les mouvements indépendantistes et nationalistes corses, calédoniens, guadeloupéens ont adopté une motion condamnant la « politique répressive » de l’Etat français.
lundi 30 novembre
32 militants kanaks indépendantistes ont été interpellés à Saint-Louis, dans la banlieue est de Nouméa (Nouvelle-Calédonie). Parmi les personnes arrêtées figure notamment le dirigeant Yeiwéné Yeiwéné.
vendredi 4 décembre
A New York, l’Assemblée générale des Nations unies a voté, par 69 voix contre 29 (et 47 abstentions), une résolution réaffirmant le droit du peuple de Nouvelle-Calédonie à l'autodétermination et à l'indépendance. Cependant, le soutien aux indépendantistes est en baisse : le FLNKS a perdu les voix d’une vingtaine de pays par rapport au scrutin précédent du même genre.
mardi 8 décembre
La Nouvelle-Calédonie accueille les huitièmes Jeux du Pacifique du Sud. Onze Etats et territoires de la région participent aux différents sports en lice. En soutien au FLNKS, les Tonga et le Vanuatu ont décidé de boycotter cette compétition. Nouméa accueille la majorité des épreuves.
jeudi 10 décembre
Jean-Marie Tjibaou, chef du mouvement indépendantiste néo-calédonien FLNKS, a été reçu à l’Elysée par le président Mitterrand. La majorité de droite dénonce une provocation.
samedi 19 décembre
Le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie a été adopté définitivement à l’Assemblée nationale, par 291 voix contre 283. Le document prévoit un système d’autonomie interne pour le territoire.
dimanche 20 décembre
Clôture à Nouméa des huitièmes Jeux du Pacifique du Sud. La Nouvelle-Calédonie termine meilleure « nation » avec 168 médailles (sur 471), dont 82 en or.
mardi 22 décembre
La justice a inculpé le vice-président du FLNKS, Yeiwené Yeiwené pour provocation au meurtre après avoir déclaré qu’il fallait « organiser la résistance ». Le leader indépendantiste kanak a été interpellé à son domicile, près de Nouméa, et écroué. Jean-Marie Tjibaou dénonce un « coup tordu ». Le ministère public a fait appel de cette décision à la demande du gouvernement.
jeudi 24 septembre
Situation tendue dans les îles Loyauté, d’où est originaire Yeiwené Yeiwené. Des indépendantistes kanaks ont tenté sans succès de bloquer des aérodromes et des barrages ont été dressés sur quelques routes. Des renforts de gendarmerie sont arrivés sur place.
dimanche 27 décembre
Les forces de l’ordre ont empêché quelques centaines d’indépendantistes de manifester à Nouméa.
lundi 28 décembre
Le dirigeant indépendantiste kanak Yeiwéné Yeiwéné a été libéré de prison suite à l’appel du parquet. A peine sorti de cellule, il a réitéré les propos qui lui ont valu une inculpation pour provocation au meurtre, comparant à nouveau la Nouvelle-Calédonie à la France occupée par les nazis. Le numéro deux du FLNKS est placé sous contrôle judiciaire.
mardi 29 décembre
Yeiwené Yeiwené a introduit un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la Cour de Nouméa qui le place sous contrôle judiciaire. Le numéro deux indépendantistes kanaks a par ailleurs les Calédoniens et le gouvernement au dialogue.
mercredi 30 décembre
Dans une interview accordée à l’Express, le ministre des DOM-TOM Bernard Pons a assuré qu’il n’y avait aucun risque de troubles en Nouvelle-Calédonie. Selon lui, le FLNKS est en état de « déliquescence ».