mardi 6 janvier
Le président irakien Saddam Hussein s’est dit prêt à conclure une « paix juste honorable et durable » avec l’Iran.
jeudi 8 janvier
L’armée iranienne lance contre l'Irak l’offensive « Kerbela 5 » dans la région de Bassorah.
vendredi 9 janvier
En un jour d’offensive iranienne, Téhéran annonce que 6 500 soldats irakiens ont été tués près de Bassorah.
Un missile sol-air Hawk iranien a abattu un MiG-25 irakien.
Les services du président Reagan ont publié le mémorandum préparé par le vice-amiral John Poindexter concernant les ventes d'armes à l’Iran. Selon ce document, le gouvernement israélien a joué un rôle important dans cette affaire.
dimanche 11 janvier
Les Iraniens reprennent la « guerre des villes » : un missile s’est abattu sur un quartier résidentiel de Bagdad, faisant de nombreuses victimes. L’aviation irakienne a de son côté mené un raid contre la ville sainte de Qom. Les combats au sol se poursuivent sur le front de Bassorah.
mardi 13 janvier
Bagdad a été frappée par l’Iran en représailles aux bombardements des villes iraniennes.
mercredi 14 janvier
Parallèlement à l’offensive dans le sud (où plusieurs positions irakiennes sont tombées), l’armée iranienne déclenche sur le front central l’opération « Kerbala 6 », à 150 kilomètres au nord-est de Bagdad. Deux bombardiers Tupolev Tu-22 ont été abattus par des missiles iraniens Hawk.
jeudi 15 janvier
Selon l’état-major irakien, son aviation a mené plus de cinq cents missions en soutien aux forces terrestres en deux jours. Bagdad ajoute qu’un chasseur iranien F-14 Tomcat a été abattu en combat aérien ce jour. Par ailleurs, sur les quinze premiers jours de l’année, l’Irak aurait mené des attaques aériennes contre au moins cinq navires dans le Golfe Persique et contre trente cibles urbaines et économiques iraniennes. Depuis le 1er janvier, l’aviation iranienne n’aurait mené que trois raids contre des cibles terrestres.
samedi 17 janvier
Bagdad affirme que son aviation a frappé la résidence de l’ayatollah Khomeiny à Téhéran.
dimanche 18 janvier
Guerre des communiqués entre l’Iran et k’Irak : Téhéran affirme que ses soldats ont pénétré dans les faubourgs de Bassorah, atteignant un complexe pétrochimique, tandis que Bagdad assure que son aviation a de nouveau attaqué quatre villes iraniennes, dont Qom et Tabriz.
lundi 19 janvier
Le ministre français des Affaires étrangères a reçu à Paris un émissaire iranien de haut rang, porteur d’un message de son Premier ministre.
mercredi 21 janvier
Le président irakien appelle l’Iran à mettre fin à la guerre.
jeudi 22 janvier
L’Iran affirme avoir abattu cinquante-sept avions irakiens depuis le 1er janvier ; l’Irak affirme n’avoir perdu que quinze appareils.
vendredi 23 janvier
Le président iranien, Ali Khamenei, a rejeté l’offre de paix de son homologue irakien.
lundi 26 janvier
Malgré les menaces proférées par plusieurs organisations terroristes, le Sommet islamique s’ouvre au Koweït. La conférence est boycottée par l’Iran.
mercredi 28 janvier
Un missile iranien Hawk a abattu un MiG-23 irakien qui volait à 13 000 pieds au-dessus de la ligne de front de Bassorah.
jeudi 29 janvier
La commission d’enquête du Sénat sur les ventes d’armes américaines à l’Iran a rendu son premier rapport : le président Reagan est considéré comme non responsable concernant le détournement des bénéfices au profit des Contras du Nicaragua mais la politique étrangère menée par le gouvernement américain est qualifiée d’ « amateurisme ».
vendredi 30 janvier
Ces quinze derniers jours, l’aviation irakienne a attaqué deux navires en mer et frappé dix-huit cibles sur le territoire iranien, tandis que les avions iraniens ont mené douze attaques contre le sol irakien.
samedi 31 janvier
Le journaliste américain, Gerald Seib, correspondant du Wall Street Journal au Caire, a été arrêté par des hommes en civil à Téhéran. Accusé pour « espionnage au profit d’Israël », il a été conduit à la prison d’Evin. Seib effectuait la tournée des fronts de la guerre Iran-Irak.
En un mois, l’Irak a tiré plus de deux cents missiles contre trente-cinq villes iraniennes, dont Téhéran, Qom, Nahawand, Ranhormoz, Isfahan et Dezful. Téhéran affirme que ces attaques ont tué 1 800 civils iraniens et blessé 6 200 autres. L’armée iranienne affirme avoir abattu soixante-neuf appareils irakiens, Bagdad admettant n’en avoir perdu que trente-huit.
en janvier
Un expert nucléaire pakistanais, Abdul Qadeer Khan, est arrivé à Téhéran à l’invitation du gouvernement islamique iranien, officiellement pour participer à une réunion scientifique. Khan conseillent aux Iraniens d’enrichir de l’uranium.
lundi 2 février
L’aviation irakienne a bombardé la ville de Mianeh. Deux écoles ont été touchées : soixante-dix-neuf élèves, majoritairement des jeunes filles, ont été tuées.
mardi 3 février
Un missile iranien sol-sol est tombé sur Bagdad, faisant des morts et des blessés. En trois semaines, c’est le huitième missile à toucher la capitale irakienne.
jeudi 5 février
Quelques heures après avoir demandé aux habitants de Bagdad d’évacuer la ville, l’Iran a lancé un nouveau missile sur la capitale irakienne. Selon Téhéran, il s’agit de représailles au bombardement de quatre villes iraniennes, dans la matinée, par l’aviation irakienne, après quarante-huit heures de pause.
vendredi 6 février
L’aviation irakienne a bombardé Tabriz, ainsi que des installations pétrolières dans le sud-ouest de l’Iran et de stations de pompage.
Gerald Seib, le journaliste américain arrêté pour espionnage par l’Iran, a été libéré.
dimanche 8 février
Selon les chiffres fournis à l’ONU par l’Iran, l’aviation irakienne a bombardé depuis le 8 janvier cent quarante-trois villes iraniennes, faisant 3 000 morts et 11 000 blessés.
lundi 9 février
Un ingénieur canadien, arrêté en décembre et accusé d’avoir photographié des installations militaires, a été libéré et remis à l’ambassadeur du Danemark à Téhéran, chargée des intérêts canadiens.
Un avion iranien a largué des bombes sur Bassorah.
mercredi 11 février
L’Irak et l’Iran ont célébré chacun à leur manière le huitième anniversaire de la révolution islamique. Le premier en lâchant son aviation sur treize villes iraniennes, dont Téhéran. Le second en lançant une nouvelle attaque - Fath 4 - contre la ville d’Erbil dans le Kurdistan irakien, puis en tirant un missile Scud sur Bagdad.
jeudi 12 février
Téhéran et dix autres villes iraniennes ont été les cibles de l’aviation irakienne. L’Iran a pour sa part lancé son dixième missile en un mois sur Bagdad.
vendredi 13 février
Un commando du Moudjahidin Khalq mène des attaques à la grenade, à Téhéran, contre un centre commercial, ainsi que contre un centre de recrutement des gardiens de la révolution. Cinquante personnes sont blessées.
samedi 14 février
Soixante-quinze raids aériens irakiens ont été menés contre des cibles économiques iraniennes ces deux dernières semaines.
dimanche 15 février
L’acteur et animateur ouest-allemand d’origine néerlandaise Rudi Carrell déclenche une crise diplomatique avec l’Iran. Dans un sketch de son émission Rudis Tagesshow, des images truquées montrent des femmes voilées iraniennes offrant leurs sous-vêtements et soutiens-gorge à l’ayatollah Khomeiny qui les touche de sa main. L’ambassadeur d’Iran exige des excuses du gouvernement fédéral (Rudi Carrell recevra des menaces de mort ; en représailles, Téhéran expulsera deux diplomates allemands).
L’Irak reconnaît avoir perdu trois avions, abattus par des missiles sol-air, lors de raids contre des villes iraniennes. Sur les quinze premiers jours du mois, l’aviation irakienne a attaqués quatre navires dans le Golfe Persique et vingt-sept cibles urbaines et économiques en Iran.
lundi 16 février
L’ambassadeur d’Allemagne fédéral est convoqué par le gouvernement iranien. A Téhéran, l’institut Goethe est fermé et les vols à destination de l’Allemagne sont supprimés.
mercredi 18 février
L’Irak met fin à la dernière phase de ses opérations contre les villes et sites de missiles iraniens. Depuis le 9 janvier, trente-cinq villes ont été frappées, 3 000 Iraniens et 9 000 autres blessés.
jeudi 19 février
Après avoir mené deux raids dans la matinée contre treize villes iraniennes, l’Irak a décidé d’une trêve de deux semaines dans la « guerre des villes », conformément à une décision prise la veille par Saddam Hussein, à la requête de Massoud Radjavi, le chef du mouvement d’opposition iranien installé à Bagdad. L’Iran a qualifié cette trêve de « ruse » tout en faisant savoir que Téhéran s’abstiendrait de toutes représailles « aussi longtemps que l’ennemi cessera ses destructions ».
mardi 24 février
Reprise à Paris des négociations entre la France et l’Iran sur le remboursement du prêt d’un milliard de dollars accordé par Téhéran à Paris en 1974 pour le projet Eurodif. L’Etat français a déjà versé 330 millions de dollars.
jeudi 26 février
L’état-major iranien annonce la fin de l’offensive « Kerbala 5 » déclenchée le 8 janvier. En un mois et demi, les troupes de l’Iran ont réussi à s’avancer de plusieurs kilomètres en territoire irakien.
vendredi 27 février
Match aller des qualifications pour le tournoi olympique de football : à Doh (Qatar), l’Iran a battu le Koweït deux buts à un.
samedi 28 février
L’aviation irakienne a mené ces quatorze derniers jours cinq attaques contre des navires dans le Golfe Persique et frappé huit cibles urbaines et économiques en Iran.
dimanche 1er mars
Depuis le 1er janvier, l’Iran a perdu 10 % de ses forces aériennes et des centaines de chars ; de 30 000 à 40 000 Iraniens ont été tués durant ces trois mois de guerre.
mercredi 4 mars
L’armée iranienne a lancé l’offensive « Kerbala 7 » dans le Kurdistan irakien.
Le président Reagan est intervenu en direct à la télévision américaine dans la soirée pour reconnaître que son gouvernement avait bien vendu secrètement des armes à l’Iran en échange de la libération d’otages détenus au Liban. Il admet que c’était une erreur.
vendredi 6 mars
Match retour des éliminatoires du tournoi olympique de football : à Doha, le Koweït a battu l’Iran un but à zéro. Les Iraniens sont éliminés.
samedi 21 mars
Sept hommes et une femme (six Tunisiens et deux Français d’origine libanaise et algérienne) ont été arrêtés en France. Ces individus sont soupçonnés d’être membres du réseau terroriste CSPPA, une filière pro-iranienne qui avait commis quatorze attentats sur le territoire français en 1986. Parmi les interpellés figure le chef présumé de l’organisation, Fouad Ali Saleh. Quelques heures après les arrestations, une cache d’armes et d’explosifs liquides est découverte par la DST à Paris.
lundi 23 mars
Les Etats-Unis offrent la protection militaire américaine aux navires koweïtiens croisant dans le Golfe Persique.
jeudi 26 mars
La Tunisie annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran : Tunis accuse Téhéran de mener des « activités subversives » sur son territoire en tentant de recruter des extrémistes tunisiens en France. Les forces de sécurité ont procédé à de multiples arrestations dans les milieux islamistes.
mardi 31 mars
Le mois de mars est le moins actif de ce premier trimestre pour les aviations irakiennes et iraniennes : depuis le 1er mars, Bagdad a attaqué huit navires dans le Golfe et quatre cibles en Iran ; de son côté Téhéran n’a mené qu’une attaque contre un navire.
nuit du lundi 6 au mardi 7 avril
L’armée iranienne lance l’offensive « Kerbala 8 » contre le port de Bassorah.
mardi 7 avril
Bagdad assure avoir repoussé l’offensive iranienne dans la région de Bassorah.
samedi 11 avril
Bagdad affirme que plus de 7 000 soldats iraniens ont été tués à l’est de Bassorah ces quatre derniers jours. Pour Téhéran, 3 000 Irakiens ont trouvé la mort dans l’offensive « Kerbala 8 ».
lundi 13 avril
Fin de l’offensive iranienne « Kerbala 8 ».
lundi 20 avril
La diffusion dans l’émission comique d’ABC The Dingo Principle d’une interview moqueuse de l’ayatollah Khomeiny conduit à une tension des relations diplomatiques entre l’Australie et l’Iran (deux diplomates australiens seront expulsés par l’Iran).
mardi 21 avril
Le président du Parlement iranien a déclaré que les liens avec les Etats-Unis ne doivent pas être rompus indéfiniment. Les deux pays n’ont plus aucune relation officielle depuis 1979.
jeudi 30 avril
En un mois, l’aviation irakienne a attaqué cinq navires dans le Golfe et frappé sept cibles en Iran. Sur la même période, les avions iraniens n’ont mené aucun raid.
mercredi 6 mai
Pour la première fois, un navire d’une grande puissance mondiale a été victime de la guerre entre l’Iran et l’Irak : des vedettes iraniennes ont attaqué un bâtiment soviétique, l’Ivan-Koroteev, affrété pour le transport du pétrole koweïtien.
mardi 12 mai
Se conformant à une décision prise par le tribunal international d’arbitrage de La Haye, les Etats-Unis ont annoncé leur intention de rendre à l’Iran 454 millions de dollars d’avoir iraniens gelés depuis des années.
mardi 19 mai
Deux jours après que deux missiles air-mer irakiens aient frappé une frégate américaine, le président Reagan a ordonné la « mise en état d’alerte renforcée » des navires de guerre américains croisant dans le Golfe Persique.
mercredi 20 mai
L’aviation irakienne a abattu un avion iranien.
mardi 26 mai
Un homme d’affaire suédois, ancien directeur du marketing de la société Nobel Kemi, est accusé de trafic d’explosifs avec l’Iran.
jeudi 28 mai
Dans l’après-midi, six inconnus armés ont violemment frappé et enlevé dans le centre de Téhéran le diplomate britannique Edward Chaplin. Londres proteste vigoureusement : le gouvernement britannique assure qu’il ne négociera pas avec les ravisseurs, tenant le régime iranien comme responsable de tout ce qui pourrait arriver à leur concitoyen. Selon des témoins occidentaux, le kidnapping est le fait de membres d’une milice officielle. De leur côté, les Iraniens accusent les Britanniques d’avoir maltraité le même jour leur consul à Manchester, qui a été traîné de force par des policiers, après une course-poursuite, au tribunal pour une banale affaire de vol à l’étalage…
vendredi 29 mai
Ayant obtenu l’accord du Congrès, la Maison-Blanche a annoncée la mise en place, à partir du mois de juin, d'un dispositif militaire renforcé dans le Golfe Persique, accordant en particulier la protection de la marine et du pavillon américains à onze pétroliers koweitiens. Intervenant à la télévision, le président Reagan a a réaffirmé la détermination de Washington d’assurer la liberté de navigation dans cette zone, qualifiée de « vitale » pour les Etats-Unis et leurs alliés.
Edward Chaplin a été libéré par ses ravisseurs.
dimanche 31 mai
Six navires et cinq cibles iraniennes ont été frappés par des avions irakiens en un mois. Après un mois sans action l’aviation iranienne a de son côté attaqué huit navires et deux cibles irakiennes.
mercredi 3 juin
La police française a constaté que Wahid Gordji, porte-parole et interprète officiel de l’ambassade d’Iran à Paris, a subitement disparu de son domicile. Suivi par la DST depuis plusieurs semaines, il aurait quitté brusquement la France en avion juste avant son arrestation. Le juge Boulouque avait demandé son interpellation pour l’interroger sur ses relations avec des terroristes impliqués dans des attentats à Paris en 1986.
jeudi 4 juin
Le gouvernement britannique a fait fermer le consulat d’Iran à Manchester et expulser cinq diplomates iraniens.
samedi 6 juin
Représailles iraniennes : Téhéran a expulsé cinq diplomates britanniques, parmi lesquels figure Edward Chaplin.
dimanche 7 juin
80 000 ouvrages sont incendiés à l'université d'Ispahan.
jeudi 11 juin
Un avion non identifié a attaqué le pétrolier grec Ethnic près du Koweït.
dimanche 13 juin
Un hebdomadaire libanais affirme que certains des otages étrangers enlevés au Liban seraient détenus en Iran. La source de cette information serait un proche de l’ayatollah Montazeri.
jeudi 18 juin
Londres et Téhéran ont décidé de réduire à un seul diplomate leurs représentations diplomatiques respectives en Iran et au Royaume-Uni.
vendredi 19 juin
Des avions irakiens ont attaqué dans le Golfe Persique le pétrolier Tenacity et la jetée occidentale de l’île iranienne de Kharg.
lundi 22 juin
A l’issue de cinq mois de négociations, les cinq Etats permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Union soviétique) ont présenté un projet de résolution sur la guerre Iran-Irak exigeant l’application immédiate du cessez-le-feu.
mercredi 24 juin
Les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, France, Chine, Royaume-Uni et URSS) ont entrepris une action diplomatique secrète commune pour tenter de mettre fin à la guerre opposant l’Irak à l’Iran.
samedi 27 juin
Deux pétroliers, un norvégien et un libérien, ont été attaqués dans le Golfe Persique par des vedettes rapides iraniennes. Les agresseurs ont été interceptés et frappés par des missiles.
dimanche 28 juin
Des avions irakiens ont largué en deux vagues des bombes au gaz moutarde quatre zones résidentielles de Sardasht, une ville du Kurdistan irakien (province de l’Azerbaïdjan occidental). C’est la première fois de la guerre que des civils sont visés directement par des armes chimiques. Le nombre de victimes est estimé à dix tués et 650 blessés. 25 % des 25 000 habitants ont plus ou moins souffert des effets du gaz.
lundi 29 juin
La police française a mis en place un contrôle des entrées et des sorties de l’ambassade d’Iran à Paris afin de permettre l’interpellation de l’interprète Wahid Gordji. Les autorités soupçonnent le suspect de se cacher dans la légation depuis vingt-sept jours. L’Iran réplique en imposant un blocus total de la mission diplomatique française à Téhéran.
mardi 30 juin
En un mois, les aviations irakiennes et iraniennes ont mené une seule attaque contre un navire dans le Golfe Persique, tandis qu’une seule ville iranienne a été frappée par l’Irak.
mercredi 1er juillet
Une voiture piégée a explosé devant un bâtiment gouvernemental de Khorramshahr. Vingt-deux personnes ont été tuées et quatre-vingt-dix-huit autres blessées.
jeudi 2 juillet
Recherché par la justice française pour ses liens avec un réseau terroriste, Wahid Gordji a fait une réapparition publique spectaculaire à l’ambassade d’Iran comme traducteur du chargé d’affaires Gholam Reza Haddadi lors de la conférence de presse donnée par celui-ci devant une foule de journalistes. Interprète officiel, Gordji avait disparu depuis plusieurs semaines et les autorités françaises pensaient qu’il avait quitté le pays pour rejoindre l’étranger. Les forces de l’ordre françaises continuent à filtrer sévèrement les entrées et les sorties de la légation. A Téhéran, un véritable blocus de l’ambassade de France est mis en place par les autorités iraniennes.
dimanche 5 juillet
A l’occasion de sa visite en Jordanie, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Bernard Raimond, a annoncé l’arrêt de la procédure de normalisation des relations franco-iraniennes. Cette décision est liée à la réapparition de Wahid Gordji à l’ambassade d’Iran à Paris.
lundi 6 juillet
Une bombe a explosé dans une voiture portant un numéro d’immatriculation diplomatique de l’ambassade d’Iran, dans un quartier du nord de Madrid. Trois personnes ont été blessées, dont un gravement (le numéro deux de l’ambassade).
samedi 11 juillet
Le gouvernement iranien accuse officiellement la France de brutalités. Un diplomate iranien en poste en Tanzanie, Mohsen Aminzadeh, affirme avoir été frappé par des douaniers français de l'aéroport de Genève qui voulaient fouiller son attaché-case. Il aurait été brièvement hospitalisé pour des contusions légères. Les autorités françaises rejettent ces informations : le diplomate iranien aurait piqué une crise de nerfs avant de se rouler par terre.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 juillet
Dans le Golfe Persique, deux vedettes non identifiées ont mitraillé sans sommation un porte-conteneurs français, le Ville-d’Anvers, qui naviguait entre Koweït et Bahreïn. L’attaque a duré une vingtaine de minutes, mais fort heureusement aucune victime n’est à signaler à bord du bâtiment. Paris met directement en cause Téhéran.
mardi 14 juillet
L’ambassadeur d’Iran en Suisse affirme que les douaniers français ont volé et photographié des documents confidentiels codés lors de l’ « agression » de Mohsen Aminzadeh à Genève, le 11 juillet. A Téhéran, le procureur de la Révolution islamique a par ailleurs entendu le premier secrétaire à l’ambassade de France, Paul Torri, accusé d’espionnage et de trafics.
Un navire porte-conteneur français a été attaqué dans le golfe Persique par deux vedettes iraniennes.
jeudi 16 juillet
L’Iran menace de rompre les relations diplomatiques avec la France : Téhéran exige que le « siège » de son ambassade à Paris soit levé dans un délai de soixante-douze heures et que les douaniers français ayant « molesté » leur diplomate à Genève soient sanctionnés. Le gouvernement français réagit dans la soirée en décidant de renforçant encore plus le dispositif policier autour de la légation. François Mitterrand s’est entretenu avec Jacques Chirac au sujet de cette crise diplomatique.
nuit du jeudi 16 au vendredi 17 juillet
Après avoir appris que plusieurs diplomates et leurs familles tentaient de passer à l’étranger, les autorités françaises ont considérablement renforcé le dispositif policier mis en place autour de l’ambassade d’Iran à Paris. Il est désormais interdit d’en sortir (y entrer est toujours autorisé). Des batteries de projecteurs ont été installées. Les Iraniens ont pris les mêmes dispositions peu après autour de l’ambassade de France, qui abrite quinze personnes.
vendredi 17 juillet
Conséquence de la « guerre des ambassades », Paris a décidé de rompre peu après midi ses relations diplomatiques avec l’Iran au lendemain de l’ultimatum posé par Téhéran. Les membres de l’ambassade iranienne ont quatre jours pour quitter la France. Avant d’annoncer cette décision par un communiqué du ministère des Affaires étrangères, Jacques Chirac avait eu un entretien avec le président Mitterrand. L’Italie a accepté de prendre en charge les intérêts français en Iran. Peu après l’annonce de cette rupture, un homme affirmant parler au nom du Jihad islamique a déclaré que deux des otages français retenus au Liban, Marcel Carton et Marcel Fontaine, vont être exécutés.
samedi 18 juillet
L’Iran menace d’arrêter tous les membres de l’ambassade de France à Téhéran et de les juger devant des tribunaux islamiques. Le ministre de l’Intérieur accuse ceux-ci d’être tous des espions : les accusations portées par les autorités iraniennes contre Paul Torri ont été étendues à l’ensemble du personnel diplomatique français présent dans la capitale. Les diplomates ont interdiction de quitter le pays. Le siège autour de l’ambassade française, désormais conduit par les Gardiens de la Révolution, a été renforcé.
dimanche 19 juillet
Des négociations sont en cours entre la France et l’Iran pour parvenir à un échange des diplomates en poste à Paris et à Téhéran.
lundi 20 juillet
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité la résolution 598 exigeant un cessez-le-feu immédiat entre l’Iran et l’Iraq, le retrait des forces armées derrière les lignes frontalières reconnues par la communauté internationale, la libération de tous les prisonniers de guerre et la mise en place d’une médiation de l’ONU. Le document promet également une assistance économique et financière pour aider à la reconstruction des deux pays.
mardi 21 juillet
Alors que Bagdad se déclare prêt à accepter la résolution 598 de l’ONU, le président iranien Ali Khamenei a rejeté celle-ci, qualifiée d’ « injuste ».
mercredi 22 juillet
Le gouvernement français affirme détenir des documents prouvant que les attentats commis à Paris à l’automne 1986 ont été commandités par certains clans iraniens en lutte pour la succession de Khomeiny. La faction de l’ayatollah Montazeri serait directement mise en cause.
Opération « Earnest Will » : les deux premiers pétroliers koweïtiens placés sous protection et pavillon américains sont arrivés à l’entrée du Golfe Persique. Ils sont escortés par des navires de guerre de l’US Navy et par les avions du porte-avions USS Constellation pour faire face à d’éventuelles attaques irakiennes ou iraniennes.
jeudi 23 juillet
Première visite officielle en Allemagne de l’Ouest d’un haut responsable iranien depuis la Révolution islamique : le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Velayati a été reçu à Bonn par son homologue Hans-Dietrich Genscher. Ce dernier a plaidé la cause des diplomates français retenus dans leur ambassade de Téhéran. Les négociations restent bloquées : l’Iran est prêt à laisser les Français rentrer chez eux à condition que dans le même temps, le gouvernement français fasse de même avec toutes les personnes de l’ambassade iranienne de Paris, y compris Wahid Gordji.
vendredi 24 juillet
Deux jours après avoir pénétré dans le Golfe Persique, l’un des deux superpétroliers koweïtiens sous pavillon américain (opération « Earnest Will »), le SS Bridgeton, a été endommagé par l’explosion d’une mine près de l’île iranienne de Farsi. Une polémique éclate aussitôt aux Etats-Unis : de nombreux responsables et la population se demandent pourquoi l’armada américaine envoyée dans la région ne comporte pas de dragueurs de mines, alors que les mines flottantes sont la principale menace qui guette les navires. Le Congrès dénonce un manque de préparation de l’opération.
Des inondations ont détruit plusieurs villages (Boojan) de la région de Nichapur, dans le Khorassan. On déplore plus d’un millier de morts.
dimanche 26 juillet
Le gouvernement français, avec l’accord du président Mitterrand, a demandé à la Marine nationale d’être prêt à ordonner le départ sous vingt-quatre heures pour le Golfe Persique du porte-avions Clemenceau et des frégates lance-missiles Suffren et Duquesne.
lundi 27 juillet
Le président du Parlement islamique, Hachemi Rafsandjani, a prévenu : l’Iran attaquera désormais les installations côtières ou les pétroliers de n’importe quel pays qui continuera à aider l’Irak.
Après plusieurs jours de discussions, la France et l’Iran se sont entendus sur leurs représentations diplomatiques. Les intérêts communs seront traités par pays interposés, l’Italie et le Pakistan.
mardi 28 juillet
L’ayatollah Khomeiny a menacé le monde d’une « crise pétrolière » mondiale si la présence militaire internationale continue à augmenter dans le Golfe Persique.
jeudi 30 juillet
Chargé de protéger les « intérêts de la France » en Méditerranée et dans l’océan Indien, le groupe aéronaval de Toulon a quitté son port d’attache pour prendre la direction de la mer d’Oman. Il se compose du porte-avions Clemenceau, des frégates lance-missiles Suffren et Duquesne et d’un pétrolier-ravitailleur.
vendredi 31 juillet
Des affrontements ont éclaté lors du pèlerinage de La Mecque. Des milliers de pèlerins chiites iraniens se sont violemment opposés dans la soirée aux forces de de sécurité saoudiennes. Officiellement, 402 personnes ont été tuées, dont 275 Iraniens. Pour Téhéran (qui avance le chiffre de 650 morts ou disparus) les Saoudiens ont agressé ses pèlerins alors que Riyad assure que ce sont les Iraniens qui ont déclenché l’affrontement.
Depuis le 1er juillet, l’aviation irakienne a attaqué cinq navires croisant dans le Golfe Persique et six cibles urbaines ou économiques en territoire iranien. De leur côté, les avions iraniens ont mené des raids contre quatre navires.
samedi 1er août
Alors que les autorités iraniennes ont proclamé un jour de deuil national, des milliers de manifestants ont pris d’assaut les ambassades d’Arabie Saoudite et du Koweït à Téhéran. Des portraits du roi Fahd ont été brûlés dans la rue. Le gouvernement iranien exige l’internationalisation des Lieux saints et appelle au renversement de la monarchie wahhabite.
dimanche 2 août
A l’occasion de cette journée dite « de la Haine », plus d’un million d’Iraniens ont manifesté dans les rues de Téhéran pour montrer leur colère contre l’Arabie saoudite. Le président du Parlement iranien, Hachemi Rafsandjani, a appelé à venger le sang des pèlerins de La Mecque et à détruire les racines du régime saoudien. Riyad a refusé l’entrée du territoire saoudien à la commission d’enquête iranienne sur les événements du 31 juillet.
Invité du Forum FR3-RMC, le Premier ministre français a adressé une mise en garde à l’Iran : la France défendra ses intérêts en cas d’agression a-t-il assuré. Il a par ailleurs démenti avec vigueur les insinuations d’Hachemi Rafsandjani, qui avait affirmé que Jacques Chirac était intervenu au début de l’année 1986 auprès de l’Iran pour que les otages français détenus au Liban ne soient libérés qu’après les élections du 16 mars.
Les Gardiens de la Révolution ont annoncé qu’ils procéderont à partir du 4 août à trois jours de grandes manœuvres militaires, navales et aériennes, dans le Golfe Persique et dans le détroit d’Ormuz. Cette information a entraîné une chute immédiate de 90 % du trafic des pétroliers et des cargos dans la région : aucun capitaine ne veut prendre le risque de se trouver au cœur de l’opération iranienne et préfère jeter l’ancre en pleine mer d’Oman dans l’attente de la fin de ces manœuvres.
lundi 3 août
Les autorités iraniennes ont demandé l’arrêt pour trois jours de tout trafic maritime dans ses eaux territoriales en raison des manœuvres militaires que Téhéran compte organiser à partir du 4 août.
La crise irano-saoudienne s’étend au Liban : le Jihad islamique, une organisation clandestine pro-iranienne, a menacé l’Arabie saoudite de représailles sanglantes. Dans la journée, un attentat à la bombe a frappé le Centre culturel saoudien de Beyrouth-Ouest, faisant une dizaine de blessés.
mardi 4 août
Début des trois jours de manœuvres navales iraniennes dans le détroit d’Ormuz (opération « Martyr »). Téhéran assure que ses vedettes rapides sont désormais dans la capacité d’attaquer des bâtiments de guerre américains avant de se retirer.
jeudi 6 août
L’Iran a annoncé le prolongement de vingt-quatre heures ses manœuvres navales dans le Golfe Persique.
L’Arabie saoudite affirme que quatre fonctionnaires saoudiens ont été enlevés lors de l’occupation de son ambassade à Téhéran le 1er août. Trois d’entre eux ont été relâchés depuis, le quatrième restant prisonnier quelque part.
Le gouvernement français a demandé aux compagnies pétrolières de ne plus importer de pétrole produit par l’Iran. En juin et en juillet, Téhéran était le premier fournisseur de pétrole de la France.
vendredi 7 août
Au dernier jour des manœuvres navales, les autorités iraniennes affirment avoir engagé près de 80 000 vedettes armées. Un missile sol-mer a été tiré devant le président de la République islamique, Ali Khamenei.
samedi 8 août
La navigation peut reprendre dans le Golfe Persique après la fin des manœuvres militaires iraniennes. Alors que Washington annonçait la veille être dans l’attente de l’arrivée de dragueurs de mines, trois pétroliers koweïtiens sous pavillon américain ont finalement franchi le détroit d’Ormuz pour entrer par surprise dans le Golfe. Quelques heures plus tôt, le président iranien Ali Khamenei avait menacé d’un risque d’affrontement les flottes de guerre étrangères croisant dans la région. Dans la journée, un affrontement aérien a été évité de peu : un F-4 Phantom II iranien qui s’approchait de façon menaçante d’un P-3C Orion a été pris en chasse par deux F-14 Tomcat du porte-avions USS Constellation qui ont tiré deux missiles AIM-7F dans le vide. L’appareil iranien est finalement retourné dans son pays.
dimanche 9 août
Téhéran a adressé de nouvelles menaces aux pays occidentaux contre tout blocus de son trafic pétrolier : le détroit d’Ormuz sera interdit à tout navire si le Golfe Persique n’est plus accessible aux Iraniens a déclaré le président du Parlement, Ali Rafsandjani.
A Washington, le secrétaire américain à la Défense affirme que l’US Navy a détruit des mines découvertes près du Koweït.
lundi 10 août
Pour la première fois en vingt-cinq jours, l’aviation irakienne a mené des raids contre les infrastructures pétrolières iraniennes. En 110 sorties, les appareils irakiens ont frappé la raffinerie de Tabriz ainsi que les champs pétroliers de Biki Hakima, Marun-e Jayezan, Karanj et Gachsaran.
Le supertanker américain Texas Caribbean, naviguant sous pavillon panaméen, a été endommagé après avoir heurté une mine à la sortie du détroit d’Ormuz, au large de Fujairah.
mardi 11 août
Au lendemain de la découverte de nouvelles mines à l’extérieur de la « zone dangereuse », le gouvernement français a annoncé le prochain envoie de deux dragueurs de mine à l’entrée du détroit d’Ormuz. Londres a l’intention de faire de même en dépêchant trois bateaux dans le golfe Persique. Dans la soirée, Radio Téhéran a indiqué que les autorités iraniennes s’engageaient maintenant à déminer les eaux de la région.
Un dissident iranien a été assassiné à Genève, sans doute par les services secrets iraniens (Savama).
mercredi 12 août
L’Iran refuse de se prononcer sur la résolution de l’ONU exigeant la fin des combats dans la guerre contre l’Irak. Tout en dénonçant cette demande, Téhéran se dit prêt à coopérer et à poursuivre les négociations.
vendredi 14 août
Radio Téhéran a annoncé que Téhéran avait proposé à l’Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis d’envoyer des bateaux de pêche reconvertis pour participer au déminage du Golfe Persique et du détroit d’Ormuz, y compris dans les eaux territoriales de ces deux pays. Abou Dhabi a immédiatement rejeté cette offre.
samedi 15 août
Selon le journal The Los Angeles Times, l’Iran planifierait des attaques contre des bases et des ambassades américaines.
Un navire de ravitaillement d’Oman a coulé dans le Golfe Persique après avoir heurté une mine. L’explosion a fait un mort et six disparus. Deux autres engins ont été découverts dans la journée.
dimanche 16 août
L’arrivée dans les eaux du Golfe Persique du porte-hélicoptères USS Guadalcanal va enfin permettre à l’US Navy de pratiquer un véritable déminage de la région. A Moscou, la Pravda dénonce l’attitude américaine dans le Golfe. Selon le quotidien soviétique, un seul obus tiré dans cette région peut entraîner un conflit qui dépassera les limites de celle-ci. A Téhéran, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que son pays était prêt à recevoir le secrétaire général des Nations unies pour discuter de la sécurité dans le Golfe.
mardi 18 août
Un navire-citerne battant pavillon libérien a été attaqué en mer d’Oman par deux vedettes rapides iraniennes. Le bâtiment a pu poursuivre sa route sans dommage.
mercredi 19 août
Un nouveau convoi de pétroliers koweïtiens naviguant sous bannière américaine a pris la mer, dans le Golfe Persique, sous la protection des navires de l’US Navy et sous la surveillance étroite des Iraniens.
vendredi 21 août
A l’occasion de la prière du vendredi, le président du Parlement iranien, Ali Hachemi Rafsandjani, s’est est pris une nouvelle fois aux flottes occidentales croisant dans le Golfe Persique, le détroit d’Ormuz et la mer d’Oman. Leur présence conduira inévitablement à un conflit.
samedi 22 août
Alors que le second convoi de trois pétroliers koweïtiens sous pavillon américain achevait de franchir sans encombre le détroit d’Ormuz, un troisième quittait les eaux du Koweït.
lundi 24 août
Tunis accueille une réunion des Etats membres de la Ligue arabe : réclamée d’entrée par le représentant saoudien, la condamnation du régime iranien est au cœur des discussions.
mardi 25 août
L’opposition entre l’Irak et la Syrie empêchent les pays de la Ligue arabe réunis à Tunis de s’entendre sur une condamnation de l’Iran. Finalement, les représentants ont donné un mois à Téhéran pour accepter un cessez-le-feu avec les Irakiens.
Les autorités iraniennes ont laissé rentrer en France l’épouse du consul français à Téhéran. Ce dernier et huit diplomates restent coincés dans l’ambassade de France.
mercredi 26 août
Le Premier ministre iranien a rejeté toute idée de compromis avec l’Irak.
samedi 29 août
Après quarante-quatre jours de trêve, l’Irak a repris ses raids aériens dans le Golfe Persique : des avions irakiens ont attaqué les îles de Kharg, de Sirri et de Lavan, ainsi que des plate-formes pétrolières et des navires. Un pétrolier iranien touché est en flamme.
dimanche 30 août
Radio-Téhéran a annoncé que l’aviation iranienne s’apprêtait à bombarder Bassorah, demandant aux habitants d’évacuer les lieux.
lundi 31 août
La marine iranienne a tiré deux roquettes sur un cargo koweïtien non accompagné de bâtiments de guerre américains. La cible a pu continuer sa route vers Dubaï.
Sur les deux dernières semaines du mois d’août, les avions irakiens ont frappé treize cibles en Iran, et les appareils iraniens sept cibles en Irak.
mardi 1er septembre
L’aviation irakienne a mené des raids en Iran contre les sites pétroliers, des navires et des usines. Une vedette iranienne a pour sa part attaqué pendant deux heures dans le centre du Golfe Persique le pétrolier espagnol Munguia, qui a finalement réussi à rallier Dubaï. Par miracle, aucun marin du navire agressé n’a été blessé. En vingt-quatre heures, onze bateaux marchands ont subi les attaques des Irakiens ou des Iraniens.
jeudi 3 septembre
Le cargo italien Jolly Rubino a été attaqué par une vedette aérienne dans la partie septentrionale du Golfe Persique.
vendredi 4 septembre
Suite à l’attaque d’un des ses bateaux marchands la veille, le gouvernement italien a annoncé l’envoi vers la mer d’Oman de six navires de guerre, dont trois dragueurs de mine.
samedi 5 septembre
Le secrétaire général des Nations unies, Javier Perez de Cuellar, a annoncé que l’Iran accepte de négocier la mise en place du plan de paix de l’ONU. Bagdad avait déjà donné son accord.
Le gouvernement koweïtien a fait expulser de son territoire cinq des sept membres de la mission diplomatique iranienne.
lundi 7 septembre
Le dispositif de sécurité mis en place au mois de juin par les autorités françaises autour de l’ambassade d’Iran à Paris a été allégé : la circulation a été rétablie avenue de Iéna. Mais des barrières métalliques de 2,50 m ont été placées devant l’ambassade et le consulet et le contrôle policier est maintenu.
Les Pays-Bas envoient deux dragueurs de mine afin d’y renforcer la flottille internationale croisant dans le Golfe Persique.
mercredi 9 septembre
L’aviation irakienne lance une série de raids contre des centrales, des usines et des installations pétrolières iraniennes.
jeudi 10 septembre
Une trêve fragile est entrée en vigueur de chaque côté de la frontière irano-irakienne.
Bien qu’étant l’un des meilleurs alliés arabes de l’Iran, le colonel Kadhafi accepte de renouer avec Saddam Hussein à l’issue de la visite officielle à Bagdad du ministre libyen des Affaires étrangères, Jadallah Azouz al-Talhi : la Libye et l’Irak acceptent d’établir des « relations fraternelles ».
Des commandos d’opposants au régime de l’ayatollah Khomeiny, les Fedayins du peuple (marxistes-léninistes basés en Irak), ont réalisé des opérations spectaculaires et symboliques contre les intérêts iraniens en Europe : occupation pendant deux heures de l’ambassade d’Iran en Norvège, où trois personnes, dont le chargé d’affaires iranien, ont été légèrement blessées ; coups de marteau contre les vitrines blindées de la compagnie Iran Air à Paris, sur les Champs-Elysées ; brève occupation et distribution de tracts au comptoir d’Iran Air à l’aéroport de Francfort.
vendredi 11 septembre
Avant de se rendre à Bagdad, le secrétaire général de l’ONU, Javier Perez de Cuellar, est à Téhéran pour tenter d’obtenir des responsables iraniens puis irakie
ns un cessez-le-feu en application de la résolution 598 du Conseil de sécurité.
Un proche de l’imam Khomeiny, l’ayatollah Tabatabaï, est arrivé à Beyrouth pour demander la création d’une ligne aérienne entre la capitale libanaise et Téhéran.
samedi 12 septembre
Les Iraniens durcissent leurs exigences concernant le respect par leurs troupes de l’appel à la trêve lancée par l’ONU : ils veulent qu’un comité désigne clairement et punisse le véritable responsable de la guerre, à savoir l’Irak.
dimanche 13 septembre
Poursuivant sa tournée de la paix, le secrétaire général des Nations unies Javier Pérez de Cuellar est arrivé à Bagdad.
mardi 15 septembre
Le secrétaire général des Nations unies a achevé sa mission de paix. Javier Pérez de Cuellar a quitté Bagdad dans la matinée pour en rendre compte le lendemain à New York.
L’Italie décide de s’aligner sur la plupart des pays occidentaux en envoyant à son tour un contingent naval dans le Golfe Persique.
Augmentation des raids aériens irakiens et iraniens sur les deux premières semaines de septembre : l’Irak a mené vingt-deux attaques contre des navires dans le Golfe Persique et trente-cinq contre des villes ou des cibles économiques en Iran. De son côté, l’Iran a attaqué dix navires et frappé huit sites irakiens.
mercredi 16 septembre
Bagdad a rompu la trêve en vigueur depuis une semaine : des bombardements irakiens intensifs ont repris et l’aviation a effectué une série de raids contre des navires et des installations pétrolières iraniennes.
samedi 19 septembre
L’Irak affirme que son aviation a détruit la station de pompage alimentant Téhéran en pétrole. Les Iraniens annoncent de leur côté avoir bombardé plusieurs villes irakiennes situées près de la frontière.
dimanche 20 septembre
Un pétrolier saoudien a été attaqué dans le détroit d’Ormuz par des vedettes iraniennes. Le navire a pu poursuivre sa route. Par ailleurs un cargo a également été arraisonné par la marine iranienne afin d’en vérifier la cargaison.
lundi 21 septembre
Dans un discours prononcé à la tribune des Nations unies, à New York, le président américain a lancé un appel solennel à son homologue iranien en faveur d’un cessez-le-feu avec l’Irak. Ronald Reagan assure que la présence militaire des Etats-Unis dans le Golfe Persique diminuera lorsque la tension sur place fera de même.
Un pétrolier de 100 000 tonnes battant pavillon britannique, le Gentle Breeze, a été attaqué par une vedette iranienne dans partie septentrionale du Golfe Persique, au large de l’île de Farsi. Quatorze roquettes ont été tirées : un marin philippin a été tué. Un violent incendie s’est déclaré (il faudra plusieurs heures pour le maîtriser). Margaret Thatcher a dénoncé un acte « scandaleux ».
Des dragueurs de mines ont quitté la Belgique à destination du Golfe Persique.
nuit du lundi 21 au mardi 22 septembre
Deux hélicoptères légers américains OH-6A Cayuse opérant depuis la frégate USS Jarrett ont attaqué à 23 h 35 un navire iranien, l’Iran-Ajr, surpris en train de poser des mines à quatre-vingt-dix kilomètres au nord-est de Bahreïn, en plein milieu du passage des pétroliers. Trois iraniens ont été tués, deux sont portés disparus et vingt-six autres ont été récupérés par l’US Navy. Les Navy Seals se sont ensuite emparés du navire, où une dizaine de mines ont été retrouvées.
mardi 22 septembre
Devant les Nations unies, le président iranien Ali Khamenei a dénoncé dans un discours d’une rare violence l’attaque américaine de la nuit. Il assure que l’Iran-Ajr n’était qu’n navire de ravitaillement qui transportait des denrées alimentaires. Il a averti les Etats-Unis que cette agression aura de graves conséquences. Les délégations américaines, irakiennes, koweïtiennes et saoudiennes avaient quitté la salle durant son discours. C’était la première fois qu’un chef d’Etat iranien montre à la tribune de l’ONU depuis l’instauration de la République islamique à Téhéran. A l’extérieur du palais des Nations unies, deux manifestations ont mis face à face Iraniens pro et anti-Khomeiny. Dans la soirée, un incident militaire a été évité de justesse dans le détroit d’Ormuz : un aéroglisseur iranien s’est approché à pleine vitesse de la frégate USS Jarrett. Refusant d’obéir aux ordres d’arrêt, le bâtiment iranien a finalement stoppé sa route après plusieurs tirs de semonce.
Selon les sources militaires occidentales, la guerre a tué 1 200 000 soldats iraniens et irakiens en sept ans.
mercredi 23 septembre
Le gouvernement britannique a ordonné la fermeture du bureau d’achat d'armes iranien installé à Londres. Cet organisme était la plaque tournante mondiale des approvisionnements de Téhéran en matériel de guerre. Le Royaume-Uni exige le départ d’une trentaine de ressortissants iraniens qui y travaillaient.
jeudi 24 septembre
Un navire panaméen a coulé dans le Golfe Persique après avoir heurté une mine flottante.
samedi 26 septembre
Washington souffle le chaud et le froid : les Américains ont d’abord coulé en haute mer le navire iranien Iran Ajr qu’ils avaient capturé dans le Golfe Persique, mais ils ont également libéré les vingt-six marins faits prisonniers. Ceux-ci ainsi que les corps des trois hommes tués dans l’attaque ont été conduits en hélicoptère sur un aéroport du sultanat d’Oman. Téhéran veut savoir si le sabordage de son navire doit être considéré comme une déclaration de guerre officielle de la part des Etats-Unis.
Les Irakiens ont annoncé avoir bombardé de deux super-pétroliers qui croisaient au large des côtes iraniennes.
dimanche 27 septembre
Un pétrolier iranien a été gravement endommagé par l’aviation irakienne près de l’île de Kharg.
lundi 28 septembre
Un ancien proche collaborateur de l’ayatollah Montazeri, a été exécuté pour « corruption » et « complot » contre le régime a annoncé Radio Téhéran. Chargé d’ « exporter » la Révolution islamique, Mehdi Hachemi avait été arrêté en octobre 19869 après être entré en lutte ouverte avec l’ayatollah Rafsandjani, le président du Parlement.
L’état-major irakien a annoncé une augmentation importante des attaques contre les pétroliers transportant du brut iranien.
mardi 29 septembre
Le Sénat américain a voté à l’unanimité la fin de toutes les importations en provenance d’Iran. Cette décision concerne notamment les achats de pétrole, en hausse depuis le début de l’année 1987.
L’ayatollah Khomeiny, que l’on dit gravement malade, est apparu en public. Il s’est rendu à la mosquée de Jamkaran, près de Qom.
Au lendemain de la découverte de mines au large de Dubaï, des chasseurs de mines britanniques ont pour la première fois franchi le détroit d’Ormuz et pénétré dans le Golfe Persique pour aider sur place la flotte américaine.
mercredi 30 septembre
Dix-neuf navires et dix-neuf sites iraniens ont été ciblés par l’aviation irakienne depuis le 16 septembre. L’Iran a pour sa part mené sept raids dans le Golfe Persique et trois contre le territoire irakien.
jeudi 1er octobre
Le président du Parlement iranien a déclaré que son pays se préparait à affronter les forces navales américaines. Il estime que la guerre est inévitable.
Des pétroliers pakistanais et japonais ont été attaqués dans le Golfe Persique, probablement par des vedettes rapides iraniennes.
vendredi 2 octobre
Un pétrolier grec a subi une attaque dans le Golfe Persique. C’est le sixième navire endommagé par des actions militaires en moins d’une journée (cent six depuis le début de l’année). Le Japon a décidé d’interdire à ses bâtiments de naviguer dans la zone.
samedi 3 octobre
L’US Air Force a détecté entre quarante-huit et soixante vedettes rapides iraniennes parties de l’île de Kharg pour rejoindre le champ de pétrole koweïtien de Khafji. Ces navires ont finalement fait demi-tour à l’approche des avions de chasse américains et saoudiens envoyés à leur rencontre.
dimanche 4 octobre
La ville irakienne de Bassorah a été bombardée par l’armée iranienne.
lundi 5 octobre
Quatre pétroliers affrétés par l’Iran ont été attaqués par l’aviation irakienne dans le détroit d’Ormuz, près de l’île de Larak. L’un des plus grands navires du monde, le Seawise Giant (long de plus de cinq cents mètres), a été touché par les tirs. Les pilotes irakiens ont du être ravitaillés en vol pour parvenir jusqu’à leurs cibles. Par ailleurs, Tokyo ayant reçu l’assurance de Téhéran de ne pas les attaquer pour le moment, les pétroliers japonais ont repris leurs rotations dans le Golfe Persique.
nuit du lundi 5 au mardi 6 octobre
Reprise de la « guerre des villes » : Bagdad a été frappée par des missiles iraniens. Il y aurait de nombreuses victimes civiles. L’Irak menace de riposter violemment.
jeudi 8 octobre
Des hélicoptères américains, dont des MH-6 Little Bird, ont attaqué une corvette et trois vedettes rapides iraniennes qui s’approchaient de la barge Hercules. Un bateau a été coulé et deux autres gravement endommagés. Selon Washington, les appareils américains n’ont fait que riposter à des tirs ennemis. Téhéran dénonce au contraire des provocations américaines. Huit Iraniens ont été tués ou blessés et six autres faits prisonniers par les Navy Seals. L’affrontement s’est déroulé dans les eaux internationales, à vingt-cinq kilomètres de l’île de Farsi, dans la partie septentrionale du Golfe Persique.
Dix opérations contre des navires dans le Golfe ont été menées par les Irakiens en huit jours, avec jusqu’à une cinquantaine de sorties en une seule journée pour un Mirage F-1 perdu). Depuis le 1er octobre, sept marins ont été tués et quatre blessés par les agressions irakiennes.
vendredi 9 octobre
L’agence de presse officielle iranienne affirme que les forces de Téhéran ont abattu un hélicoptère américain. Une information aussitôt démentie par le Pentagone.
lundi 12 octobre
En douze jours, les avions irakiens ont attaqué soixante navires (185 depuis 1984, contre 37 pour l’Iran).
mardi 13 octobre
Un missile sol-sol iranien est tombé sur une école de Bagdad : trente-deux personnes ont été tuées, dont vingt-neuf enfants. On dénombre également près de deux cents blessés. Téhéran affirme avoir répliqué au tir d’un missile irakien qui aurait fait de nombreuses victimes là aussi près d’une école.
mercredi 14 octobre
Les autorités iraniennes ont envoyé aux télévisions étrangères un reportage montrant le ministre de des Gardiens de la Révolution, Rafiq-Doust, inaugurant une usine d’armement. A cette occasion, celui-ci affirme que l’industrie iranienne est capable de fabriquer des armements très modernes, y compris des copies des célèbres missiles américains Stinger. Les experts doutent que cela soit possible mais les Américains craignent surtout que des de tels missiles offerts à la résistance afghane aient en fait été revendus aux Iraniens…
jeudi 15 octobre
Un missile iranien a frappé dans les eaux koweïtiennes un pétrolier américain battant pavillon libérien, le Sungari.
vendredi 16 octobre
Un pétrolier koweïtien battant pavillon américain, le Sea Isle City, a été frappé par un missile dans le Golfe Persique. Le président Reagan a menacé l’Iran d’une riposte américaine.
samedi 17 octobre
Les autorités américaines ont rendu à l’Iran les quatre marins blessés et les corps des deux tués lors de l’affrontement du 8 octobre dans le Golfe Persique. L’opération s’est déroulée dans la capitale du sultanat d’Oman, Mascate.
lundi 19 octobre
En réponse à l’attaque du pétrolier Sea Isle City il y a trois jours, quatre destroyers et des chasseurs américains F-14 ont attaqué et détruit dans le Golfe Persique deux plates-formes iraniennes (dont celle de Rostam) reconverties en bases militaires. Le personnel iranien avait été averti vingt minutes avant l’attaque. Téhéran a immédiatement annoncé des représailles.
jeudi 22 octobre
Le terminal de chargement pétrolier off-shore du port koweïtien de Mina al-Ahmadi a été sérieusement endommagé par un missile iranien, tiré depuis l’île de Fao. Trois hommes ont été blessés. Dans la matinée, le président du Parlement iranien Rafsandjani avait de nouveau menacé directement les Etats-Unis.
vendredi 23 octobre
Dans la soirée, un pétrolier panaméen attaqué par des vedettes iraniennes à vingt-cinq kilomètres des côtes des Emirats arabes unis a été touché par des roquettes.
samedi 24 octobre
Un attentat à la bombe a gravement endommagé à l’heure du déjeuner les bureaux de la compagnie aérienne américain Pan Am à Koweït. Il n’y a aucun blessé. La presse a aussitôt mis en cause l’Iran. Téhéran a reconnu implicitement avoir tiré des missiles contre le Koweït ces derniers jours. L’Iran affirme également que trois de ses chasseurs se sont approchés à moins de seize kilomètres de navires américains présents dans le Golfe Persique malgré les avertissements ennemis.
dimanche 25 octobre
L’Iran a terminé à la dixième place (sur dix-sept) du championnat d’Asie de volley-ball masculin, organisé par le Koweït. En finale, le Japon a battu la Chine. Alors que leurs pays se font la guerre, les volleyeurs irakiens et iraniens se sont affrontés sans incident au cours d’un match : l’Irak l’a emporté trois sets à un.
lundi 26 octobre
Le gouvernement américain a décrété un embargo sur les importations de pétrole iranien et l’interdiction de toute exportation vers l’Iran de produits ayant des « applications militaires potentielles ».
mercredi 28 octobre
L’Irak affirme avoir que son aviation a frappé trois pétroliers iraniens dans le Golfe Persique (en fait aucun navire n’a été touché).
jeudi 29 octobre
Suite à la tension et aux attaques de pétroliers dans le golfe Persique, le président Reagan a promulgué un ordre exécutif proclamant l’embargo sur toutes les transactions pétrolières entre les Etats-Unis et l’Iran.
samedi 31 octobre
A la fin du mois, le champ pétrolier iranien d’Agha Jari (sud-ouest), la raffinerie de Chiraz et des pétroliers sont attaqués par les avions irakiens. Depuis le 16 octobre, l’aviation irakienne a attaqué neuf navires dans le Golfe et quatre cibles urbaines ou économiques en Iran. Les Iraniens n’ont attaqué aucun navire mais ciblé quatre sites irakiens.
dimanche 1er novembre
Visite à Téhéran du vice-Premier ministre soviétique. Dans un communiqué, le gouvernement iranien déclare accueillir positivement la proposition faite par l’URSS de forces navales des Nations unies pour remplacer dans le Golfe Persique les différentes marines présentes sur place actuellement.
lundi 2 novembre
A New York, les ambassadeurs d’Iran et d’Irak à l’ONU ont remis dans la soirée la réponse - gardée secrète - de leur pays au plan de paix proposé par les Nations unies et jugé « positif » par les deux parties.
mercredi 4 novembre
Premier raid aérien anti-navire réussi par l’Irak depuis le 21 octobre : le pétrolier Taftan a été frappé par des missiles alors qu’il chargeait du pétrole à l’île de Kharg.
vendredi 6 novembre
Bagdad et Téhéran ont annoncé que leurs aviations respectives avaient attaqué plusieurs cibles ennemies.
Dans le Golfe Persique, un pétrolier américain battant pavillon panaméen a été attaqué à la roquette par une vedette iranienne. Le navire a pu rejoindre le port de Dubaï.
mercredi 11 novembre
Le troisième sommet extraordinaire de la Ligue arabe s’est achevé à Amman sur une condamnation unanime de la « politique offensive » de l'Iran.
vendredi 13 novembre
Le président du Parlement iranien a appelé au rassemblement général lors de la grande prière du vendredi à Téhéran. Ali Rafsandjani a annoncé de nouvelles opérations dans le Golfe persique et sur tous les fronts contre l’Irak.
samedi 14 novembre
Bagdad affirme avoir mené des raids iraniens contre les champs pétroliers d’Abed al-Khan, Marun-e Jayezan et Kaj Saran.
dimanche 15 novembre
L’aviation irakienne a encore intensifié ses attaques contre l’Iran. Bagdad assure que ses avions ont frappé quinze navires en une semaine (en fait seulement trois bâtiments ont été touchés). Depuis le 1er novembre, l’Irak a attaqué dix-huit bateaux dans le Golfe et quatorze cibles en Iran, tandis que les avions iraniens ont mené des raids contre trois navires et huit cibles irakiennes.
lundi 16 novembre
Un supertanker de la compagnie américaine Exxon et un bâtiment grec ont été légèrement touchés par des tirs iraniens près du détroit d’Ormuz.
mardi 17 novembre
L’aviation irakienne a mené un raid aérien contre le site nucléaire iranien en construction à Bushehr. Un technicien ouest-allemand été tué et plusieurs de ses compatriotes blessés.
mercredi 18 novembre
Raid de l’aviation iranienne contre un hôpital dans le nord-est de l’Irak : neuf morts et soixante-quatre blessés.
jeudi 19 novembre
L’aviation irakienne a mené un raid contre le réacteur nucléaire iranien de Bushehr.
vendredi 20 novembre
Bagdad affirme avoir frappé vingt-et-un navires depuis le 8 novembre (mais seulement quatre ont été effectivement touchés par des missiles).
dimanche 22 novembre
L’Iran affirme avoir ouvert le feu sur quatre hélicoptères américains qui survolaient le Golfe Persique. L’armée américaine dément cette information, mais révèle cependant avoir découvert sept mines sous-marines dans la région.
lundi 23 novembre
Un porte-container panaméen et un navire roumain ont été attaqués par des vedettes rapides iraniennes à proximité du détroit d’Ormuz. Il n’y a pas de victime.
dimanche 29 novembre
La crise franco-iranienne des ambassades prend fin, quarante-huit heures après la libération de deux otages français retenus au Liban : retranché depuis cinq mois dans l’ambassade d’Iran à Paris, Wahid Gordji s’est rendu à la convocation du juge antiterroriste Boulouque pour répondre à des questions sur des attentats terroristes commis en France en 1985 et 1986. Le magistrat n’ayant retenu aucune charge contre lui, l’interprète iranien est ressorti libre à l’issue d’une heure d’audition et peut quitter la France. Le même jour, le consul de France à Téhéran, Paul Torri, accusé d’espionnage et de divers trafics, a comparu devant un tribunal islamique selon Radio-Téhéran.
lundi 30 novembre
L’interprète iranien Wahid Gordji a été échangé sur l’aéroport de Karachi (Pakistan) contre le consul de France à Téhéran, Paul Torri. Au même moment, les dispositifs de sécurité étaient levés autour des ambassades respectives dans les capitales françaises et iraniennes : les employés séquestrés depuis des mois dans les deux villes sont désormais libres de se déplacer.
Depuis le 16 novembre, l’aviation irakienne a mené douze raids contre des navires et dix contre des sites iraniens. Sur la même période, les Iraniens ont attaqué sept navires, mais aucune cible terrestre irakienne.
jeudi 3 décembre
Cinq Français en poste à Téhéran sont rentrés à Paris. Il ne reste plus que trois personnes pour représenter la France en Iran. Ils sont installés à l’intérieur de l’ambassade d’Italie.
samedi 5 décembre
L’URSS a pris parti pour la première fois pour l’Irak dans sa guerre contre l’Iran. Le président du præsidium du Soviet suprême Andreï Gromyko a annoncé que son pays envisageait des sanctions contre Téhéran.
dimanche 6 décembre
Les Iraniens ont attaqué deux pétroliers dans le Golfe Persique. Un marin danois a été tué et un autre grièvement blessé. L’autre navire battait pavillon de Singapour.
Après un journal libanais la veille, un quotidien américain et un hebdomadaire anglais affirment à leur tour aujourd’hui que la France a bien et bien versé une rançon pour obtenir la libération la semaine dernière de ses deux otages détenus au Liban. Le gouvernement français aurait en outre accepté de livrer du matériel militaire à l’Iran. Paris dément catégoriquement.
lundi 7 décembre
Des dizaines de Moudjahidines du peuple, opposants au régime de Téhéran, ont été arrêtés dans la matinée en Région parisienne (en particulier à Auvers-sur-Oise) pour être expulsés. Le gouvernement français évoque une mesure prise pour assurer l’ordre public mais la résistance iranienne dénonce une contrepartie de la France en échange de la libération des deux français détenus au Liban.
mardi 8 décembre
Au lendemain de la rafle contre les Moudjahidines du peuple, dix-sept opposants au régime de Téhéran (quatorze Iraniens et trois Turcs) ont été expulsés par la France vers le Gabon. Les Moudjahidines iraniens ont lancé un appel au président Mitterrand.
samedi 12 décembre
Des vedettes iraniennes ont attaqué un pétrolier chypriote dans le Golfe Persique : plus de 200 000 tonnes de pétrole ont pris feu. Les quarante membres d’équipage ont pu être secourus par des hélicoptères américains.
Les expulsés iraniens accusent le gouvernement français d’avoir servi de monnaie d’échange avec Téhéran. Dans une lettre adressée au président de la République, Charles Pasqua a réaffirmé que les quatorze Iraniens et Turcs troublaient l’ordre public. A Genève, le Haut-Commissariat aux réfugiés a jugé les explications du gouvernement français totalement insuffisantes.
lundi 14 décembre
Intervenant devant la presse spécialisée, Jacques Chirac a déclaré que les relations entre la France et l’Iran seront normales le jour où Téhéran aura rompu avec le terrorisme. Le Premier ministre assure qu’aucune contrepartie n’a été versée en échange de la libération des otages français au Liban.
mardi 15 décembre
Les pays de l’OPEP sont parvenus à Vienne à un accord bancal sur une reconduction des mesures de limitation de la production à quinze millions de barils par jour. L’Irak est le seul pays opposé à cette décision. Le prix officiel du brut reste fixé à dix-huit dollars le baril.
Sur les quinze premiers jours du mois, l’aviation irakienne a mené huit raids contre des navires dans le Golfe et contre sept cibles urbaines ou économiques sur le territoire iranien. Sur la même période, les avions iraniennes ont attaqué cinq bateaux et deux cibles irakiennes.
mercredi 16 décembre
Cinq pétroliers ont été attaqués dans le sud du Golfe Persique en vingt-quatre heures. Un bâtiment grec de 17 000 tonnes a pris feu après avoir été touché par quatre roquettes tirées par une vedette iranienne (l’équipage a pu être évacué).
A Genève, le HCR a lancé un appel au gouvernement français pour débloquer la situation des Iraniens expulsés au Gabon. Plusieurs d’entre eux sont dans une situation jugée « difficile ». Prenant ses distances avec Paris, le président gabonais Omar Bongo leur a rendu visite. Les deux Iraniens hospitalisés ont accepté de suspendre leur grève de la soif et de recevoir des soins. Tous les autres ont décidé de continuer leur grève de la faim.
dimanche 20 décembre
Bagdad annonce que de violents combats se déroulent depuis vingt-quatre heures sur le front irano-irakien. Téhéran aurait massé 370 000 soldats en prévision d’une nouvelle offensive.
mardi 22 décembre
L’aviation irakienne a mené un très rare raid à longue distance contre l’île iranienne de Larak : quatre superpétroliers ont été frappés, dont le plus grand navire du monde, le Seawise Giant.
vendredi 25 décembre
L’Iran apporte son soutien aux Palestiniens. Plus d’un million de personnes ont défilé dans les rues des grandes villes iraniennes aux cris de « Mort à Israël ».
samedi 26 décembre
Un cargo sud-coréen a pris feu dans le Golfe Persique après avoir été touché par les tirs de plusieurs vedettes iraniennes. L’équipage a été secouru par des hélicoptères américains et britanniques.
Ouverture à Riyad du sommet réunissant les chefs d’Etat des pays membres du Conseil de coopération du Golfe. Les dirigeants de l’Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d’Oman et du Qatar souhaitent renforcer leur solidarité en cas d’extension de la guerre Iran-Irak.
dimanche 27 décembre
Téhéran affirme être désormais dans la capacité de fabriquer une grande partie de son armement, en particulier des missiles balistiques et des armes chimiques.
mardi 29 décembre
Clôture à Riyad du sommet du Conseil de coopération du Golfe. Les six Etats ont réaffirmé leur volonté de ne pas rompre le dialogue avec le gouvernement iranien.
jeudi 31 décembre
L’Irak affirme que quatre navires ont été touchés par des tirs de ses avions depuis le 26 décembre (en fait aucun). Sur l’ensemble de l’année, les Irakiens ont attaqué 83 navires (contre 65 en 1986 ; un total de 215 depuis 1984), les Iraniens 80. Malgré toutes ses attaques, les exportations de pétrole des deux pays sont en hausse pour 1987 (40 % de plus par rapport à 1986 pour les Iraniens).
Le président irakien Saddam Hussein s’est dit prêt à conclure une « paix juste honorable et durable » avec l’Iran.
jeudi 8 janvier
L’armée iranienne lance contre l'Irak l’offensive « Kerbela 5 » dans la région de Bassorah.
vendredi 9 janvier
En un jour d’offensive iranienne, Téhéran annonce que 6 500 soldats irakiens ont été tués près de Bassorah.
Un missile sol-air Hawk iranien a abattu un MiG-25 irakien.
Les services du président Reagan ont publié le mémorandum préparé par le vice-amiral John Poindexter concernant les ventes d'armes à l’Iran. Selon ce document, le gouvernement israélien a joué un rôle important dans cette affaire.
dimanche 11 janvier
Les Iraniens reprennent la « guerre des villes » : un missile s’est abattu sur un quartier résidentiel de Bagdad, faisant de nombreuses victimes. L’aviation irakienne a de son côté mené un raid contre la ville sainte de Qom. Les combats au sol se poursuivent sur le front de Bassorah.
mardi 13 janvier
Bagdad a été frappée par l’Iran en représailles aux bombardements des villes iraniennes.
mercredi 14 janvier
Parallèlement à l’offensive dans le sud (où plusieurs positions irakiennes sont tombées), l’armée iranienne déclenche sur le front central l’opération « Kerbala 6 », à 150 kilomètres au nord-est de Bagdad. Deux bombardiers Tupolev Tu-22 ont été abattus par des missiles iraniens Hawk.
jeudi 15 janvier
Selon l’état-major irakien, son aviation a mené plus de cinq cents missions en soutien aux forces terrestres en deux jours. Bagdad ajoute qu’un chasseur iranien F-14 Tomcat a été abattu en combat aérien ce jour. Par ailleurs, sur les quinze premiers jours de l’année, l’Irak aurait mené des attaques aériennes contre au moins cinq navires dans le Golfe Persique et contre trente cibles urbaines et économiques iraniennes. Depuis le 1er janvier, l’aviation iranienne n’aurait mené que trois raids contre des cibles terrestres.
samedi 17 janvier
Bagdad affirme que son aviation a frappé la résidence de l’ayatollah Khomeiny à Téhéran.
dimanche 18 janvier
Guerre des communiqués entre l’Iran et k’Irak : Téhéran affirme que ses soldats ont pénétré dans les faubourgs de Bassorah, atteignant un complexe pétrochimique, tandis que Bagdad assure que son aviation a de nouveau attaqué quatre villes iraniennes, dont Qom et Tabriz.
lundi 19 janvier
Le ministre français des Affaires étrangères a reçu à Paris un émissaire iranien de haut rang, porteur d’un message de son Premier ministre.
mercredi 21 janvier
Le président irakien appelle l’Iran à mettre fin à la guerre.
jeudi 22 janvier
L’Iran affirme avoir abattu cinquante-sept avions irakiens depuis le 1er janvier ; l’Irak affirme n’avoir perdu que quinze appareils.
vendredi 23 janvier
Le président iranien, Ali Khamenei, a rejeté l’offre de paix de son homologue irakien.
lundi 26 janvier
Malgré les menaces proférées par plusieurs organisations terroristes, le Sommet islamique s’ouvre au Koweït. La conférence est boycottée par l’Iran.
mercredi 28 janvier
Un missile iranien Hawk a abattu un MiG-23 irakien qui volait à 13 000 pieds au-dessus de la ligne de front de Bassorah.
jeudi 29 janvier
La commission d’enquête du Sénat sur les ventes d’armes américaines à l’Iran a rendu son premier rapport : le président Reagan est considéré comme non responsable concernant le détournement des bénéfices au profit des Contras du Nicaragua mais la politique étrangère menée par le gouvernement américain est qualifiée d’ « amateurisme ».
vendredi 30 janvier
Ces quinze derniers jours, l’aviation irakienne a attaqué deux navires en mer et frappé dix-huit cibles sur le territoire iranien, tandis que les avions iraniens ont mené douze attaques contre le sol irakien.
samedi 31 janvier
Le journaliste américain, Gerald Seib, correspondant du Wall Street Journal au Caire, a été arrêté par des hommes en civil à Téhéran. Accusé pour « espionnage au profit d’Israël », il a été conduit à la prison d’Evin. Seib effectuait la tournée des fronts de la guerre Iran-Irak.
En un mois, l’Irak a tiré plus de deux cents missiles contre trente-cinq villes iraniennes, dont Téhéran, Qom, Nahawand, Ranhormoz, Isfahan et Dezful. Téhéran affirme que ces attaques ont tué 1 800 civils iraniens et blessé 6 200 autres. L’armée iranienne affirme avoir abattu soixante-neuf appareils irakiens, Bagdad admettant n’en avoir perdu que trente-huit.
en janvier
Un expert nucléaire pakistanais, Abdul Qadeer Khan, est arrivé à Téhéran à l’invitation du gouvernement islamique iranien, officiellement pour participer à une réunion scientifique. Khan conseillent aux Iraniens d’enrichir de l’uranium.
lundi 2 février
L’aviation irakienne a bombardé la ville de Mianeh. Deux écoles ont été touchées : soixante-dix-neuf élèves, majoritairement des jeunes filles, ont été tuées.
mardi 3 février
Un missile iranien sol-sol est tombé sur Bagdad, faisant des morts et des blessés. En trois semaines, c’est le huitième missile à toucher la capitale irakienne.
jeudi 5 février
Quelques heures après avoir demandé aux habitants de Bagdad d’évacuer la ville, l’Iran a lancé un nouveau missile sur la capitale irakienne. Selon Téhéran, il s’agit de représailles au bombardement de quatre villes iraniennes, dans la matinée, par l’aviation irakienne, après quarante-huit heures de pause.
vendredi 6 février
L’aviation irakienne a bombardé Tabriz, ainsi que des installations pétrolières dans le sud-ouest de l’Iran et de stations de pompage.
Gerald Seib, le journaliste américain arrêté pour espionnage par l’Iran, a été libéré.
dimanche 8 février
Selon les chiffres fournis à l’ONU par l’Iran, l’aviation irakienne a bombardé depuis le 8 janvier cent quarante-trois villes iraniennes, faisant 3 000 morts et 11 000 blessés.
lundi 9 février
Un ingénieur canadien, arrêté en décembre et accusé d’avoir photographié des installations militaires, a été libéré et remis à l’ambassadeur du Danemark à Téhéran, chargée des intérêts canadiens.
Un avion iranien a largué des bombes sur Bassorah.
mercredi 11 février
L’Irak et l’Iran ont célébré chacun à leur manière le huitième anniversaire de la révolution islamique. Le premier en lâchant son aviation sur treize villes iraniennes, dont Téhéran. Le second en lançant une nouvelle attaque - Fath 4 - contre la ville d’Erbil dans le Kurdistan irakien, puis en tirant un missile Scud sur Bagdad.
jeudi 12 février
Téhéran et dix autres villes iraniennes ont été les cibles de l’aviation irakienne. L’Iran a pour sa part lancé son dixième missile en un mois sur Bagdad.
vendredi 13 février
Un commando du Moudjahidin Khalq mène des attaques à la grenade, à Téhéran, contre un centre commercial, ainsi que contre un centre de recrutement des gardiens de la révolution. Cinquante personnes sont blessées.
samedi 14 février
Soixante-quinze raids aériens irakiens ont été menés contre des cibles économiques iraniennes ces deux dernières semaines.
dimanche 15 février
L’acteur et animateur ouest-allemand d’origine néerlandaise Rudi Carrell déclenche une crise diplomatique avec l’Iran. Dans un sketch de son émission Rudis Tagesshow, des images truquées montrent des femmes voilées iraniennes offrant leurs sous-vêtements et soutiens-gorge à l’ayatollah Khomeiny qui les touche de sa main. L’ambassadeur d’Iran exige des excuses du gouvernement fédéral (Rudi Carrell recevra des menaces de mort ; en représailles, Téhéran expulsera deux diplomates allemands).
L’Irak reconnaît avoir perdu trois avions, abattus par des missiles sol-air, lors de raids contre des villes iraniennes. Sur les quinze premiers jours du mois, l’aviation irakienne a attaqués quatre navires dans le Golfe Persique et vingt-sept cibles urbaines et économiques en Iran.
lundi 16 février
L’ambassadeur d’Allemagne fédéral est convoqué par le gouvernement iranien. A Téhéran, l’institut Goethe est fermé et les vols à destination de l’Allemagne sont supprimés.
mercredi 18 février
L’Irak met fin à la dernière phase de ses opérations contre les villes et sites de missiles iraniens. Depuis le 9 janvier, trente-cinq villes ont été frappées, 3 000 Iraniens et 9 000 autres blessés.
jeudi 19 février
Après avoir mené deux raids dans la matinée contre treize villes iraniennes, l’Irak a décidé d’une trêve de deux semaines dans la « guerre des villes », conformément à une décision prise la veille par Saddam Hussein, à la requête de Massoud Radjavi, le chef du mouvement d’opposition iranien installé à Bagdad. L’Iran a qualifié cette trêve de « ruse » tout en faisant savoir que Téhéran s’abstiendrait de toutes représailles « aussi longtemps que l’ennemi cessera ses destructions ».
mardi 24 février
Reprise à Paris des négociations entre la France et l’Iran sur le remboursement du prêt d’un milliard de dollars accordé par Téhéran à Paris en 1974 pour le projet Eurodif. L’Etat français a déjà versé 330 millions de dollars.
jeudi 26 février
L’état-major iranien annonce la fin de l’offensive « Kerbala 5 » déclenchée le 8 janvier. En un mois et demi, les troupes de l’Iran ont réussi à s’avancer de plusieurs kilomètres en territoire irakien.
vendredi 27 février
Match aller des qualifications pour le tournoi olympique de football : à Doh (Qatar), l’Iran a battu le Koweït deux buts à un.
samedi 28 février
L’aviation irakienne a mené ces quatorze derniers jours cinq attaques contre des navires dans le Golfe Persique et frappé huit cibles urbaines et économiques en Iran.
dimanche 1er mars
Depuis le 1er janvier, l’Iran a perdu 10 % de ses forces aériennes et des centaines de chars ; de 30 000 à 40 000 Iraniens ont été tués durant ces trois mois de guerre.
mercredi 4 mars
L’armée iranienne a lancé l’offensive « Kerbala 7 » dans le Kurdistan irakien.
Le président Reagan est intervenu en direct à la télévision américaine dans la soirée pour reconnaître que son gouvernement avait bien vendu secrètement des armes à l’Iran en échange de la libération d’otages détenus au Liban. Il admet que c’était une erreur.
vendredi 6 mars
Match retour des éliminatoires du tournoi olympique de football : à Doha, le Koweït a battu l’Iran un but à zéro. Les Iraniens sont éliminés.
samedi 21 mars
Sept hommes et une femme (six Tunisiens et deux Français d’origine libanaise et algérienne) ont été arrêtés en France. Ces individus sont soupçonnés d’être membres du réseau terroriste CSPPA, une filière pro-iranienne qui avait commis quatorze attentats sur le territoire français en 1986. Parmi les interpellés figure le chef présumé de l’organisation, Fouad Ali Saleh. Quelques heures après les arrestations, une cache d’armes et d’explosifs liquides est découverte par la DST à Paris.
lundi 23 mars
Les Etats-Unis offrent la protection militaire américaine aux navires koweïtiens croisant dans le Golfe Persique.
jeudi 26 mars
La Tunisie annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran : Tunis accuse Téhéran de mener des « activités subversives » sur son territoire en tentant de recruter des extrémistes tunisiens en France. Les forces de sécurité ont procédé à de multiples arrestations dans les milieux islamistes.
mardi 31 mars
Le mois de mars est le moins actif de ce premier trimestre pour les aviations irakiennes et iraniennes : depuis le 1er mars, Bagdad a attaqué huit navires dans le Golfe et quatre cibles en Iran ; de son côté Téhéran n’a mené qu’une attaque contre un navire.
nuit du lundi 6 au mardi 7 avril
L’armée iranienne lance l’offensive « Kerbala 8 » contre le port de Bassorah.
mardi 7 avril
Bagdad assure avoir repoussé l’offensive iranienne dans la région de Bassorah.
samedi 11 avril
Bagdad affirme que plus de 7 000 soldats iraniens ont été tués à l’est de Bassorah ces quatre derniers jours. Pour Téhéran, 3 000 Irakiens ont trouvé la mort dans l’offensive « Kerbala 8 ».
lundi 13 avril
Fin de l’offensive iranienne « Kerbala 8 ».
lundi 20 avril
La diffusion dans l’émission comique d’ABC The Dingo Principle d’une interview moqueuse de l’ayatollah Khomeiny conduit à une tension des relations diplomatiques entre l’Australie et l’Iran (deux diplomates australiens seront expulsés par l’Iran).
mardi 21 avril
Le président du Parlement iranien a déclaré que les liens avec les Etats-Unis ne doivent pas être rompus indéfiniment. Les deux pays n’ont plus aucune relation officielle depuis 1979.
jeudi 30 avril
En un mois, l’aviation irakienne a attaqué cinq navires dans le Golfe et frappé sept cibles en Iran. Sur la même période, les avions iraniens n’ont mené aucun raid.
mercredi 6 mai
Pour la première fois, un navire d’une grande puissance mondiale a été victime de la guerre entre l’Iran et l’Irak : des vedettes iraniennes ont attaqué un bâtiment soviétique, l’Ivan-Koroteev, affrété pour le transport du pétrole koweïtien.
mardi 12 mai
Se conformant à une décision prise par le tribunal international d’arbitrage de La Haye, les Etats-Unis ont annoncé leur intention de rendre à l’Iran 454 millions de dollars d’avoir iraniens gelés depuis des années.
mardi 19 mai
Deux jours après que deux missiles air-mer irakiens aient frappé une frégate américaine, le président Reagan a ordonné la « mise en état d’alerte renforcée » des navires de guerre américains croisant dans le Golfe Persique.
mercredi 20 mai
L’aviation irakienne a abattu un avion iranien.
mardi 26 mai
Un homme d’affaire suédois, ancien directeur du marketing de la société Nobel Kemi, est accusé de trafic d’explosifs avec l’Iran.
jeudi 28 mai
Dans l’après-midi, six inconnus armés ont violemment frappé et enlevé dans le centre de Téhéran le diplomate britannique Edward Chaplin. Londres proteste vigoureusement : le gouvernement britannique assure qu’il ne négociera pas avec les ravisseurs, tenant le régime iranien comme responsable de tout ce qui pourrait arriver à leur concitoyen. Selon des témoins occidentaux, le kidnapping est le fait de membres d’une milice officielle. De leur côté, les Iraniens accusent les Britanniques d’avoir maltraité le même jour leur consul à Manchester, qui a été traîné de force par des policiers, après une course-poursuite, au tribunal pour une banale affaire de vol à l’étalage…
vendredi 29 mai
Ayant obtenu l’accord du Congrès, la Maison-Blanche a annoncée la mise en place, à partir du mois de juin, d'un dispositif militaire renforcé dans le Golfe Persique, accordant en particulier la protection de la marine et du pavillon américains à onze pétroliers koweitiens. Intervenant à la télévision, le président Reagan a a réaffirmé la détermination de Washington d’assurer la liberté de navigation dans cette zone, qualifiée de « vitale » pour les Etats-Unis et leurs alliés.
Edward Chaplin a été libéré par ses ravisseurs.
dimanche 31 mai
Six navires et cinq cibles iraniennes ont été frappés par des avions irakiens en un mois. Après un mois sans action l’aviation iranienne a de son côté attaqué huit navires et deux cibles irakiennes.
mercredi 3 juin
La police française a constaté que Wahid Gordji, porte-parole et interprète officiel de l’ambassade d’Iran à Paris, a subitement disparu de son domicile. Suivi par la DST depuis plusieurs semaines, il aurait quitté brusquement la France en avion juste avant son arrestation. Le juge Boulouque avait demandé son interpellation pour l’interroger sur ses relations avec des terroristes impliqués dans des attentats à Paris en 1986.
jeudi 4 juin
Le gouvernement britannique a fait fermer le consulat d’Iran à Manchester et expulser cinq diplomates iraniens.
samedi 6 juin
Représailles iraniennes : Téhéran a expulsé cinq diplomates britanniques, parmi lesquels figure Edward Chaplin.
dimanche 7 juin
80 000 ouvrages sont incendiés à l'université d'Ispahan.
jeudi 11 juin
Un avion non identifié a attaqué le pétrolier grec Ethnic près du Koweït.
dimanche 13 juin
Un hebdomadaire libanais affirme que certains des otages étrangers enlevés au Liban seraient détenus en Iran. La source de cette information serait un proche de l’ayatollah Montazeri.
jeudi 18 juin
Londres et Téhéran ont décidé de réduire à un seul diplomate leurs représentations diplomatiques respectives en Iran et au Royaume-Uni.
vendredi 19 juin
Des avions irakiens ont attaqué dans le Golfe Persique le pétrolier Tenacity et la jetée occidentale de l’île iranienne de Kharg.
lundi 22 juin
A l’issue de cinq mois de négociations, les cinq Etats permanents du Conseil de sécurité des Nations unies (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Union soviétique) ont présenté un projet de résolution sur la guerre Iran-Irak exigeant l’application immédiate du cessez-le-feu.
mercredi 24 juin
Les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, France, Chine, Royaume-Uni et URSS) ont entrepris une action diplomatique secrète commune pour tenter de mettre fin à la guerre opposant l’Irak à l’Iran.
samedi 27 juin
Deux pétroliers, un norvégien et un libérien, ont été attaqués dans le Golfe Persique par des vedettes rapides iraniennes. Les agresseurs ont été interceptés et frappés par des missiles.
dimanche 28 juin
Des avions irakiens ont largué en deux vagues des bombes au gaz moutarde quatre zones résidentielles de Sardasht, une ville du Kurdistan irakien (province de l’Azerbaïdjan occidental). C’est la première fois de la guerre que des civils sont visés directement par des armes chimiques. Le nombre de victimes est estimé à dix tués et 650 blessés. 25 % des 25 000 habitants ont plus ou moins souffert des effets du gaz.
lundi 29 juin
La police française a mis en place un contrôle des entrées et des sorties de l’ambassade d’Iran à Paris afin de permettre l’interpellation de l’interprète Wahid Gordji. Les autorités soupçonnent le suspect de se cacher dans la légation depuis vingt-sept jours. L’Iran réplique en imposant un blocus total de la mission diplomatique française à Téhéran.
mardi 30 juin
En un mois, les aviations irakiennes et iraniennes ont mené une seule attaque contre un navire dans le Golfe Persique, tandis qu’une seule ville iranienne a été frappée par l’Irak.
mercredi 1er juillet
Une voiture piégée a explosé devant un bâtiment gouvernemental de Khorramshahr. Vingt-deux personnes ont été tuées et quatre-vingt-dix-huit autres blessées.
jeudi 2 juillet
Recherché par la justice française pour ses liens avec un réseau terroriste, Wahid Gordji a fait une réapparition publique spectaculaire à l’ambassade d’Iran comme traducteur du chargé d’affaires Gholam Reza Haddadi lors de la conférence de presse donnée par celui-ci devant une foule de journalistes. Interprète officiel, Gordji avait disparu depuis plusieurs semaines et les autorités françaises pensaient qu’il avait quitté le pays pour rejoindre l’étranger. Les forces de l’ordre françaises continuent à filtrer sévèrement les entrées et les sorties de la légation. A Téhéran, un véritable blocus de l’ambassade de France est mis en place par les autorités iraniennes.
dimanche 5 juillet
A l’occasion de sa visite en Jordanie, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Bernard Raimond, a annoncé l’arrêt de la procédure de normalisation des relations franco-iraniennes. Cette décision est liée à la réapparition de Wahid Gordji à l’ambassade d’Iran à Paris.
lundi 6 juillet
Une bombe a explosé dans une voiture portant un numéro d’immatriculation diplomatique de l’ambassade d’Iran, dans un quartier du nord de Madrid. Trois personnes ont été blessées, dont un gravement (le numéro deux de l’ambassade).
samedi 11 juillet
Le gouvernement iranien accuse officiellement la France de brutalités. Un diplomate iranien en poste en Tanzanie, Mohsen Aminzadeh, affirme avoir été frappé par des douaniers français de l'aéroport de Genève qui voulaient fouiller son attaché-case. Il aurait été brièvement hospitalisé pour des contusions légères. Les autorités françaises rejettent ces informations : le diplomate iranien aurait piqué une crise de nerfs avant de se rouler par terre.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 juillet
Dans le Golfe Persique, deux vedettes non identifiées ont mitraillé sans sommation un porte-conteneurs français, le Ville-d’Anvers, qui naviguait entre Koweït et Bahreïn. L’attaque a duré une vingtaine de minutes, mais fort heureusement aucune victime n’est à signaler à bord du bâtiment. Paris met directement en cause Téhéran.
mardi 14 juillet
L’ambassadeur d’Iran en Suisse affirme que les douaniers français ont volé et photographié des documents confidentiels codés lors de l’ « agression » de Mohsen Aminzadeh à Genève, le 11 juillet. A Téhéran, le procureur de la Révolution islamique a par ailleurs entendu le premier secrétaire à l’ambassade de France, Paul Torri, accusé d’espionnage et de trafics.
Un navire porte-conteneur français a été attaqué dans le golfe Persique par deux vedettes iraniennes.
jeudi 16 juillet
L’Iran menace de rompre les relations diplomatiques avec la France : Téhéran exige que le « siège » de son ambassade à Paris soit levé dans un délai de soixante-douze heures et que les douaniers français ayant « molesté » leur diplomate à Genève soient sanctionnés. Le gouvernement français réagit dans la soirée en décidant de renforçant encore plus le dispositif policier autour de la légation. François Mitterrand s’est entretenu avec Jacques Chirac au sujet de cette crise diplomatique.
nuit du jeudi 16 au vendredi 17 juillet
Après avoir appris que plusieurs diplomates et leurs familles tentaient de passer à l’étranger, les autorités françaises ont considérablement renforcé le dispositif policier mis en place autour de l’ambassade d’Iran à Paris. Il est désormais interdit d’en sortir (y entrer est toujours autorisé). Des batteries de projecteurs ont été installées. Les Iraniens ont pris les mêmes dispositions peu après autour de l’ambassade de France, qui abrite quinze personnes.
vendredi 17 juillet
Conséquence de la « guerre des ambassades », Paris a décidé de rompre peu après midi ses relations diplomatiques avec l’Iran au lendemain de l’ultimatum posé par Téhéran. Les membres de l’ambassade iranienne ont quatre jours pour quitter la France. Avant d’annoncer cette décision par un communiqué du ministère des Affaires étrangères, Jacques Chirac avait eu un entretien avec le président Mitterrand. L’Italie a accepté de prendre en charge les intérêts français en Iran. Peu après l’annonce de cette rupture, un homme affirmant parler au nom du Jihad islamique a déclaré que deux des otages français retenus au Liban, Marcel Carton et Marcel Fontaine, vont être exécutés.
samedi 18 juillet
L’Iran menace d’arrêter tous les membres de l’ambassade de France à Téhéran et de les juger devant des tribunaux islamiques. Le ministre de l’Intérieur accuse ceux-ci d’être tous des espions : les accusations portées par les autorités iraniennes contre Paul Torri ont été étendues à l’ensemble du personnel diplomatique français présent dans la capitale. Les diplomates ont interdiction de quitter le pays. Le siège autour de l’ambassade française, désormais conduit par les Gardiens de la Révolution, a été renforcé.
dimanche 19 juillet
Des négociations sont en cours entre la France et l’Iran pour parvenir à un échange des diplomates en poste à Paris et à Téhéran.
lundi 20 juillet
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité la résolution 598 exigeant un cessez-le-feu immédiat entre l’Iran et l’Iraq, le retrait des forces armées derrière les lignes frontalières reconnues par la communauté internationale, la libération de tous les prisonniers de guerre et la mise en place d’une médiation de l’ONU. Le document promet également une assistance économique et financière pour aider à la reconstruction des deux pays.
mardi 21 juillet
Alors que Bagdad se déclare prêt à accepter la résolution 598 de l’ONU, le président iranien Ali Khamenei a rejeté celle-ci, qualifiée d’ « injuste ».
mercredi 22 juillet
Le gouvernement français affirme détenir des documents prouvant que les attentats commis à Paris à l’automne 1986 ont été commandités par certains clans iraniens en lutte pour la succession de Khomeiny. La faction de l’ayatollah Montazeri serait directement mise en cause.
Opération « Earnest Will » : les deux premiers pétroliers koweïtiens placés sous protection et pavillon américains sont arrivés à l’entrée du Golfe Persique. Ils sont escortés par des navires de guerre de l’US Navy et par les avions du porte-avions USS Constellation pour faire face à d’éventuelles attaques irakiennes ou iraniennes.
jeudi 23 juillet
Première visite officielle en Allemagne de l’Ouest d’un haut responsable iranien depuis la Révolution islamique : le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Velayati a été reçu à Bonn par son homologue Hans-Dietrich Genscher. Ce dernier a plaidé la cause des diplomates français retenus dans leur ambassade de Téhéran. Les négociations restent bloquées : l’Iran est prêt à laisser les Français rentrer chez eux à condition que dans le même temps, le gouvernement français fasse de même avec toutes les personnes de l’ambassade iranienne de Paris, y compris Wahid Gordji.
vendredi 24 juillet
Deux jours après avoir pénétré dans le Golfe Persique, l’un des deux superpétroliers koweïtiens sous pavillon américain (opération « Earnest Will »), le SS Bridgeton, a été endommagé par l’explosion d’une mine près de l’île iranienne de Farsi. Une polémique éclate aussitôt aux Etats-Unis : de nombreux responsables et la population se demandent pourquoi l’armada américaine envoyée dans la région ne comporte pas de dragueurs de mines, alors que les mines flottantes sont la principale menace qui guette les navires. Le Congrès dénonce un manque de préparation de l’opération.
Des inondations ont détruit plusieurs villages (Boojan) de la région de Nichapur, dans le Khorassan. On déplore plus d’un millier de morts.
dimanche 26 juillet
Le gouvernement français, avec l’accord du président Mitterrand, a demandé à la Marine nationale d’être prêt à ordonner le départ sous vingt-quatre heures pour le Golfe Persique du porte-avions Clemenceau et des frégates lance-missiles Suffren et Duquesne.
lundi 27 juillet
Le président du Parlement islamique, Hachemi Rafsandjani, a prévenu : l’Iran attaquera désormais les installations côtières ou les pétroliers de n’importe quel pays qui continuera à aider l’Irak.
Après plusieurs jours de discussions, la France et l’Iran se sont entendus sur leurs représentations diplomatiques. Les intérêts communs seront traités par pays interposés, l’Italie et le Pakistan.
mardi 28 juillet
L’ayatollah Khomeiny a menacé le monde d’une « crise pétrolière » mondiale si la présence militaire internationale continue à augmenter dans le Golfe Persique.
jeudi 30 juillet
Chargé de protéger les « intérêts de la France » en Méditerranée et dans l’océan Indien, le groupe aéronaval de Toulon a quitté son port d’attache pour prendre la direction de la mer d’Oman. Il se compose du porte-avions Clemenceau, des frégates lance-missiles Suffren et Duquesne et d’un pétrolier-ravitailleur.
vendredi 31 juillet
Des affrontements ont éclaté lors du pèlerinage de La Mecque. Des milliers de pèlerins chiites iraniens se sont violemment opposés dans la soirée aux forces de de sécurité saoudiennes. Officiellement, 402 personnes ont été tuées, dont 275 Iraniens. Pour Téhéran (qui avance le chiffre de 650 morts ou disparus) les Saoudiens ont agressé ses pèlerins alors que Riyad assure que ce sont les Iraniens qui ont déclenché l’affrontement.
Depuis le 1er juillet, l’aviation irakienne a attaqué cinq navires croisant dans le Golfe Persique et six cibles urbaines ou économiques en territoire iranien. De leur côté, les avions iraniens ont mené des raids contre quatre navires.
samedi 1er août
Alors que les autorités iraniennes ont proclamé un jour de deuil national, des milliers de manifestants ont pris d’assaut les ambassades d’Arabie Saoudite et du Koweït à Téhéran. Des portraits du roi Fahd ont été brûlés dans la rue. Le gouvernement iranien exige l’internationalisation des Lieux saints et appelle au renversement de la monarchie wahhabite.
dimanche 2 août
A l’occasion de cette journée dite « de la Haine », plus d’un million d’Iraniens ont manifesté dans les rues de Téhéran pour montrer leur colère contre l’Arabie saoudite. Le président du Parlement iranien, Hachemi Rafsandjani, a appelé à venger le sang des pèlerins de La Mecque et à détruire les racines du régime saoudien. Riyad a refusé l’entrée du territoire saoudien à la commission d’enquête iranienne sur les événements du 31 juillet.
Invité du Forum FR3-RMC, le Premier ministre français a adressé une mise en garde à l’Iran : la France défendra ses intérêts en cas d’agression a-t-il assuré. Il a par ailleurs démenti avec vigueur les insinuations d’Hachemi Rafsandjani, qui avait affirmé que Jacques Chirac était intervenu au début de l’année 1986 auprès de l’Iran pour que les otages français détenus au Liban ne soient libérés qu’après les élections du 16 mars.
Les Gardiens de la Révolution ont annoncé qu’ils procéderont à partir du 4 août à trois jours de grandes manœuvres militaires, navales et aériennes, dans le Golfe Persique et dans le détroit d’Ormuz. Cette information a entraîné une chute immédiate de 90 % du trafic des pétroliers et des cargos dans la région : aucun capitaine ne veut prendre le risque de se trouver au cœur de l’opération iranienne et préfère jeter l’ancre en pleine mer d’Oman dans l’attente de la fin de ces manœuvres.
lundi 3 août
Les autorités iraniennes ont demandé l’arrêt pour trois jours de tout trafic maritime dans ses eaux territoriales en raison des manœuvres militaires que Téhéran compte organiser à partir du 4 août.
La crise irano-saoudienne s’étend au Liban : le Jihad islamique, une organisation clandestine pro-iranienne, a menacé l’Arabie saoudite de représailles sanglantes. Dans la journée, un attentat à la bombe a frappé le Centre culturel saoudien de Beyrouth-Ouest, faisant une dizaine de blessés.
mardi 4 août
Début des trois jours de manœuvres navales iraniennes dans le détroit d’Ormuz (opération « Martyr »). Téhéran assure que ses vedettes rapides sont désormais dans la capacité d’attaquer des bâtiments de guerre américains avant de se retirer.
jeudi 6 août
L’Iran a annoncé le prolongement de vingt-quatre heures ses manœuvres navales dans le Golfe Persique.
L’Arabie saoudite affirme que quatre fonctionnaires saoudiens ont été enlevés lors de l’occupation de son ambassade à Téhéran le 1er août. Trois d’entre eux ont été relâchés depuis, le quatrième restant prisonnier quelque part.
Le gouvernement français a demandé aux compagnies pétrolières de ne plus importer de pétrole produit par l’Iran. En juin et en juillet, Téhéran était le premier fournisseur de pétrole de la France.
vendredi 7 août
Au dernier jour des manœuvres navales, les autorités iraniennes affirment avoir engagé près de 80 000 vedettes armées. Un missile sol-mer a été tiré devant le président de la République islamique, Ali Khamenei.
samedi 8 août
La navigation peut reprendre dans le Golfe Persique après la fin des manœuvres militaires iraniennes. Alors que Washington annonçait la veille être dans l’attente de l’arrivée de dragueurs de mines, trois pétroliers koweïtiens sous pavillon américain ont finalement franchi le détroit d’Ormuz pour entrer par surprise dans le Golfe. Quelques heures plus tôt, le président iranien Ali Khamenei avait menacé d’un risque d’affrontement les flottes de guerre étrangères croisant dans la région. Dans la journée, un affrontement aérien a été évité de peu : un F-4 Phantom II iranien qui s’approchait de façon menaçante d’un P-3C Orion a été pris en chasse par deux F-14 Tomcat du porte-avions USS Constellation qui ont tiré deux missiles AIM-7F dans le vide. L’appareil iranien est finalement retourné dans son pays.
dimanche 9 août
Téhéran a adressé de nouvelles menaces aux pays occidentaux contre tout blocus de son trafic pétrolier : le détroit d’Ormuz sera interdit à tout navire si le Golfe Persique n’est plus accessible aux Iraniens a déclaré le président du Parlement, Ali Rafsandjani.
A Washington, le secrétaire américain à la Défense affirme que l’US Navy a détruit des mines découvertes près du Koweït.
lundi 10 août
Pour la première fois en vingt-cinq jours, l’aviation irakienne a mené des raids contre les infrastructures pétrolières iraniennes. En 110 sorties, les appareils irakiens ont frappé la raffinerie de Tabriz ainsi que les champs pétroliers de Biki Hakima, Marun-e Jayezan, Karanj et Gachsaran.
Le supertanker américain Texas Caribbean, naviguant sous pavillon panaméen, a été endommagé après avoir heurté une mine à la sortie du détroit d’Ormuz, au large de Fujairah.
mardi 11 août
Au lendemain de la découverte de nouvelles mines à l’extérieur de la « zone dangereuse », le gouvernement français a annoncé le prochain envoie de deux dragueurs de mine à l’entrée du détroit d’Ormuz. Londres a l’intention de faire de même en dépêchant trois bateaux dans le golfe Persique. Dans la soirée, Radio Téhéran a indiqué que les autorités iraniennes s’engageaient maintenant à déminer les eaux de la région.
Un dissident iranien a été assassiné à Genève, sans doute par les services secrets iraniens (Savama).
mercredi 12 août
L’Iran refuse de se prononcer sur la résolution de l’ONU exigeant la fin des combats dans la guerre contre l’Irak. Tout en dénonçant cette demande, Téhéran se dit prêt à coopérer et à poursuivre les négociations.
vendredi 14 août
Radio Téhéran a annoncé que Téhéran avait proposé à l’Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis d’envoyer des bateaux de pêche reconvertis pour participer au déminage du Golfe Persique et du détroit d’Ormuz, y compris dans les eaux territoriales de ces deux pays. Abou Dhabi a immédiatement rejeté cette offre.
samedi 15 août
Selon le journal The Los Angeles Times, l’Iran planifierait des attaques contre des bases et des ambassades américaines.
Un navire de ravitaillement d’Oman a coulé dans le Golfe Persique après avoir heurté une mine. L’explosion a fait un mort et six disparus. Deux autres engins ont été découverts dans la journée.
dimanche 16 août
L’arrivée dans les eaux du Golfe Persique du porte-hélicoptères USS Guadalcanal va enfin permettre à l’US Navy de pratiquer un véritable déminage de la région. A Moscou, la Pravda dénonce l’attitude américaine dans le Golfe. Selon le quotidien soviétique, un seul obus tiré dans cette région peut entraîner un conflit qui dépassera les limites de celle-ci. A Téhéran, le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que son pays était prêt à recevoir le secrétaire général des Nations unies pour discuter de la sécurité dans le Golfe.
mardi 18 août
Un navire-citerne battant pavillon libérien a été attaqué en mer d’Oman par deux vedettes rapides iraniennes. Le bâtiment a pu poursuivre sa route sans dommage.
mercredi 19 août
Un nouveau convoi de pétroliers koweïtiens naviguant sous bannière américaine a pris la mer, dans le Golfe Persique, sous la protection des navires de l’US Navy et sous la surveillance étroite des Iraniens.
vendredi 21 août
A l’occasion de la prière du vendredi, le président du Parlement iranien, Ali Hachemi Rafsandjani, s’est est pris une nouvelle fois aux flottes occidentales croisant dans le Golfe Persique, le détroit d’Ormuz et la mer d’Oman. Leur présence conduira inévitablement à un conflit.
samedi 22 août
Alors que le second convoi de trois pétroliers koweïtiens sous pavillon américain achevait de franchir sans encombre le détroit d’Ormuz, un troisième quittait les eaux du Koweït.
lundi 24 août
Tunis accueille une réunion des Etats membres de la Ligue arabe : réclamée d’entrée par le représentant saoudien, la condamnation du régime iranien est au cœur des discussions.
mardi 25 août
L’opposition entre l’Irak et la Syrie empêchent les pays de la Ligue arabe réunis à Tunis de s’entendre sur une condamnation de l’Iran. Finalement, les représentants ont donné un mois à Téhéran pour accepter un cessez-le-feu avec les Irakiens.
Les autorités iraniennes ont laissé rentrer en France l’épouse du consul français à Téhéran. Ce dernier et huit diplomates restent coincés dans l’ambassade de France.
mercredi 26 août
Le Premier ministre iranien a rejeté toute idée de compromis avec l’Irak.
samedi 29 août
Après quarante-quatre jours de trêve, l’Irak a repris ses raids aériens dans le Golfe Persique : des avions irakiens ont attaqué les îles de Kharg, de Sirri et de Lavan, ainsi que des plate-formes pétrolières et des navires. Un pétrolier iranien touché est en flamme.
dimanche 30 août
Radio-Téhéran a annoncé que l’aviation iranienne s’apprêtait à bombarder Bassorah, demandant aux habitants d’évacuer les lieux.
lundi 31 août
La marine iranienne a tiré deux roquettes sur un cargo koweïtien non accompagné de bâtiments de guerre américains. La cible a pu continuer sa route vers Dubaï.
Sur les deux dernières semaines du mois d’août, les avions irakiens ont frappé treize cibles en Iran, et les appareils iraniens sept cibles en Irak.
mardi 1er septembre
L’aviation irakienne a mené des raids en Iran contre les sites pétroliers, des navires et des usines. Une vedette iranienne a pour sa part attaqué pendant deux heures dans le centre du Golfe Persique le pétrolier espagnol Munguia, qui a finalement réussi à rallier Dubaï. Par miracle, aucun marin du navire agressé n’a été blessé. En vingt-quatre heures, onze bateaux marchands ont subi les attaques des Irakiens ou des Iraniens.
jeudi 3 septembre
Le cargo italien Jolly Rubino a été attaqué par une vedette aérienne dans la partie septentrionale du Golfe Persique.
vendredi 4 septembre
Suite à l’attaque d’un des ses bateaux marchands la veille, le gouvernement italien a annoncé l’envoi vers la mer d’Oman de six navires de guerre, dont trois dragueurs de mine.
samedi 5 septembre
Le secrétaire général des Nations unies, Javier Perez de Cuellar, a annoncé que l’Iran accepte de négocier la mise en place du plan de paix de l’ONU. Bagdad avait déjà donné son accord.
Le gouvernement koweïtien a fait expulser de son territoire cinq des sept membres de la mission diplomatique iranienne.
lundi 7 septembre
Le dispositif de sécurité mis en place au mois de juin par les autorités françaises autour de l’ambassade d’Iran à Paris a été allégé : la circulation a été rétablie avenue de Iéna. Mais des barrières métalliques de 2,50 m ont été placées devant l’ambassade et le consulet et le contrôle policier est maintenu.
Les Pays-Bas envoient deux dragueurs de mine afin d’y renforcer la flottille internationale croisant dans le Golfe Persique.
mercredi 9 septembre
L’aviation irakienne lance une série de raids contre des centrales, des usines et des installations pétrolières iraniennes.
jeudi 10 septembre
Une trêve fragile est entrée en vigueur de chaque côté de la frontière irano-irakienne.
Bien qu’étant l’un des meilleurs alliés arabes de l’Iran, le colonel Kadhafi accepte de renouer avec Saddam Hussein à l’issue de la visite officielle à Bagdad du ministre libyen des Affaires étrangères, Jadallah Azouz al-Talhi : la Libye et l’Irak acceptent d’établir des « relations fraternelles ».
Des commandos d’opposants au régime de l’ayatollah Khomeiny, les Fedayins du peuple (marxistes-léninistes basés en Irak), ont réalisé des opérations spectaculaires et symboliques contre les intérêts iraniens en Europe : occupation pendant deux heures de l’ambassade d’Iran en Norvège, où trois personnes, dont le chargé d’affaires iranien, ont été légèrement blessées ; coups de marteau contre les vitrines blindées de la compagnie Iran Air à Paris, sur les Champs-Elysées ; brève occupation et distribution de tracts au comptoir d’Iran Air à l’aéroport de Francfort.
vendredi 11 septembre
Avant de se rendre à Bagdad, le secrétaire général de l’ONU, Javier Perez de Cuellar, est à Téhéran pour tenter d’obtenir des responsables iraniens puis irakie
ns un cessez-le-feu en application de la résolution 598 du Conseil de sécurité.
Un proche de l’imam Khomeiny, l’ayatollah Tabatabaï, est arrivé à Beyrouth pour demander la création d’une ligne aérienne entre la capitale libanaise et Téhéran.
samedi 12 septembre
Les Iraniens durcissent leurs exigences concernant le respect par leurs troupes de l’appel à la trêve lancée par l’ONU : ils veulent qu’un comité désigne clairement et punisse le véritable responsable de la guerre, à savoir l’Irak.
dimanche 13 septembre
Poursuivant sa tournée de la paix, le secrétaire général des Nations unies Javier Pérez de Cuellar est arrivé à Bagdad.
mardi 15 septembre
Le secrétaire général des Nations unies a achevé sa mission de paix. Javier Pérez de Cuellar a quitté Bagdad dans la matinée pour en rendre compte le lendemain à New York.
L’Italie décide de s’aligner sur la plupart des pays occidentaux en envoyant à son tour un contingent naval dans le Golfe Persique.
Augmentation des raids aériens irakiens et iraniens sur les deux premières semaines de septembre : l’Irak a mené vingt-deux attaques contre des navires dans le Golfe Persique et trente-cinq contre des villes ou des cibles économiques en Iran. De son côté, l’Iran a attaqué dix navires et frappé huit sites irakiens.
mercredi 16 septembre
Bagdad a rompu la trêve en vigueur depuis une semaine : des bombardements irakiens intensifs ont repris et l’aviation a effectué une série de raids contre des navires et des installations pétrolières iraniennes.
samedi 19 septembre
L’Irak affirme que son aviation a détruit la station de pompage alimentant Téhéran en pétrole. Les Iraniens annoncent de leur côté avoir bombardé plusieurs villes irakiennes situées près de la frontière.
dimanche 20 septembre
Un pétrolier saoudien a été attaqué dans le détroit d’Ormuz par des vedettes iraniennes. Le navire a pu poursuivre sa route. Par ailleurs un cargo a également été arraisonné par la marine iranienne afin d’en vérifier la cargaison.
lundi 21 septembre
Dans un discours prononcé à la tribune des Nations unies, à New York, le président américain a lancé un appel solennel à son homologue iranien en faveur d’un cessez-le-feu avec l’Irak. Ronald Reagan assure que la présence militaire des Etats-Unis dans le Golfe Persique diminuera lorsque la tension sur place fera de même.
Un pétrolier de 100 000 tonnes battant pavillon britannique, le Gentle Breeze, a été attaqué par une vedette iranienne dans partie septentrionale du Golfe Persique, au large de l’île de Farsi. Quatorze roquettes ont été tirées : un marin philippin a été tué. Un violent incendie s’est déclaré (il faudra plusieurs heures pour le maîtriser). Margaret Thatcher a dénoncé un acte « scandaleux ».
Des dragueurs de mines ont quitté la Belgique à destination du Golfe Persique.
nuit du lundi 21 au mardi 22 septembre
Deux hélicoptères légers américains OH-6A Cayuse opérant depuis la frégate USS Jarrett ont attaqué à 23 h 35 un navire iranien, l’Iran-Ajr, surpris en train de poser des mines à quatre-vingt-dix kilomètres au nord-est de Bahreïn, en plein milieu du passage des pétroliers. Trois iraniens ont été tués, deux sont portés disparus et vingt-six autres ont été récupérés par l’US Navy. Les Navy Seals se sont ensuite emparés du navire, où une dizaine de mines ont été retrouvées.
mardi 22 septembre
Devant les Nations unies, le président iranien Ali Khamenei a dénoncé dans un discours d’une rare violence l’attaque américaine de la nuit. Il assure que l’Iran-Ajr n’était qu’n navire de ravitaillement qui transportait des denrées alimentaires. Il a averti les Etats-Unis que cette agression aura de graves conséquences. Les délégations américaines, irakiennes, koweïtiennes et saoudiennes avaient quitté la salle durant son discours. C’était la première fois qu’un chef d’Etat iranien montre à la tribune de l’ONU depuis l’instauration de la République islamique à Téhéran. A l’extérieur du palais des Nations unies, deux manifestations ont mis face à face Iraniens pro et anti-Khomeiny. Dans la soirée, un incident militaire a été évité de justesse dans le détroit d’Ormuz : un aéroglisseur iranien s’est approché à pleine vitesse de la frégate USS Jarrett. Refusant d’obéir aux ordres d’arrêt, le bâtiment iranien a finalement stoppé sa route après plusieurs tirs de semonce.
Selon les sources militaires occidentales, la guerre a tué 1 200 000 soldats iraniens et irakiens en sept ans.
mercredi 23 septembre
Le gouvernement britannique a ordonné la fermeture du bureau d’achat d'armes iranien installé à Londres. Cet organisme était la plaque tournante mondiale des approvisionnements de Téhéran en matériel de guerre. Le Royaume-Uni exige le départ d’une trentaine de ressortissants iraniens qui y travaillaient.
jeudi 24 septembre
Un navire panaméen a coulé dans le Golfe Persique après avoir heurté une mine flottante.
samedi 26 septembre
Washington souffle le chaud et le froid : les Américains ont d’abord coulé en haute mer le navire iranien Iran Ajr qu’ils avaient capturé dans le Golfe Persique, mais ils ont également libéré les vingt-six marins faits prisonniers. Ceux-ci ainsi que les corps des trois hommes tués dans l’attaque ont été conduits en hélicoptère sur un aéroport du sultanat d’Oman. Téhéran veut savoir si le sabordage de son navire doit être considéré comme une déclaration de guerre officielle de la part des Etats-Unis.
Les Irakiens ont annoncé avoir bombardé de deux super-pétroliers qui croisaient au large des côtes iraniennes.
dimanche 27 septembre
Un pétrolier iranien a été gravement endommagé par l’aviation irakienne près de l’île de Kharg.
lundi 28 septembre
Un ancien proche collaborateur de l’ayatollah Montazeri, a été exécuté pour « corruption » et « complot » contre le régime a annoncé Radio Téhéran. Chargé d’ « exporter » la Révolution islamique, Mehdi Hachemi avait été arrêté en octobre 19869 après être entré en lutte ouverte avec l’ayatollah Rafsandjani, le président du Parlement.
L’état-major irakien a annoncé une augmentation importante des attaques contre les pétroliers transportant du brut iranien.
mardi 29 septembre
Le Sénat américain a voté à l’unanimité la fin de toutes les importations en provenance d’Iran. Cette décision concerne notamment les achats de pétrole, en hausse depuis le début de l’année 1987.
L’ayatollah Khomeiny, que l’on dit gravement malade, est apparu en public. Il s’est rendu à la mosquée de Jamkaran, près de Qom.
Au lendemain de la découverte de mines au large de Dubaï, des chasseurs de mines britanniques ont pour la première fois franchi le détroit d’Ormuz et pénétré dans le Golfe Persique pour aider sur place la flotte américaine.
mercredi 30 septembre
Dix-neuf navires et dix-neuf sites iraniens ont été ciblés par l’aviation irakienne depuis le 16 septembre. L’Iran a pour sa part mené sept raids dans le Golfe Persique et trois contre le territoire irakien.
jeudi 1er octobre
Le président du Parlement iranien a déclaré que son pays se préparait à affronter les forces navales américaines. Il estime que la guerre est inévitable.
Des pétroliers pakistanais et japonais ont été attaqués dans le Golfe Persique, probablement par des vedettes rapides iraniennes.
vendredi 2 octobre
Un pétrolier grec a subi une attaque dans le Golfe Persique. C’est le sixième navire endommagé par des actions militaires en moins d’une journée (cent six depuis le début de l’année). Le Japon a décidé d’interdire à ses bâtiments de naviguer dans la zone.
samedi 3 octobre
L’US Air Force a détecté entre quarante-huit et soixante vedettes rapides iraniennes parties de l’île de Kharg pour rejoindre le champ de pétrole koweïtien de Khafji. Ces navires ont finalement fait demi-tour à l’approche des avions de chasse américains et saoudiens envoyés à leur rencontre.
dimanche 4 octobre
La ville irakienne de Bassorah a été bombardée par l’armée iranienne.
lundi 5 octobre
Quatre pétroliers affrétés par l’Iran ont été attaqués par l’aviation irakienne dans le détroit d’Ormuz, près de l’île de Larak. L’un des plus grands navires du monde, le Seawise Giant (long de plus de cinq cents mètres), a été touché par les tirs. Les pilotes irakiens ont du être ravitaillés en vol pour parvenir jusqu’à leurs cibles. Par ailleurs, Tokyo ayant reçu l’assurance de Téhéran de ne pas les attaquer pour le moment, les pétroliers japonais ont repris leurs rotations dans le Golfe Persique.
nuit du lundi 5 au mardi 6 octobre
Reprise de la « guerre des villes » : Bagdad a été frappée par des missiles iraniens. Il y aurait de nombreuses victimes civiles. L’Irak menace de riposter violemment.
jeudi 8 octobre
Des hélicoptères américains, dont des MH-6 Little Bird, ont attaqué une corvette et trois vedettes rapides iraniennes qui s’approchaient de la barge Hercules. Un bateau a été coulé et deux autres gravement endommagés. Selon Washington, les appareils américains n’ont fait que riposter à des tirs ennemis. Téhéran dénonce au contraire des provocations américaines. Huit Iraniens ont été tués ou blessés et six autres faits prisonniers par les Navy Seals. L’affrontement s’est déroulé dans les eaux internationales, à vingt-cinq kilomètres de l’île de Farsi, dans la partie septentrionale du Golfe Persique.
Dix opérations contre des navires dans le Golfe ont été menées par les Irakiens en huit jours, avec jusqu’à une cinquantaine de sorties en une seule journée pour un Mirage F-1 perdu). Depuis le 1er octobre, sept marins ont été tués et quatre blessés par les agressions irakiennes.
vendredi 9 octobre
L’agence de presse officielle iranienne affirme que les forces de Téhéran ont abattu un hélicoptère américain. Une information aussitôt démentie par le Pentagone.
lundi 12 octobre
En douze jours, les avions irakiens ont attaqué soixante navires (185 depuis 1984, contre 37 pour l’Iran).
mardi 13 octobre
Un missile sol-sol iranien est tombé sur une école de Bagdad : trente-deux personnes ont été tuées, dont vingt-neuf enfants. On dénombre également près de deux cents blessés. Téhéran affirme avoir répliqué au tir d’un missile irakien qui aurait fait de nombreuses victimes là aussi près d’une école.
mercredi 14 octobre
Les autorités iraniennes ont envoyé aux télévisions étrangères un reportage montrant le ministre de des Gardiens de la Révolution, Rafiq-Doust, inaugurant une usine d’armement. A cette occasion, celui-ci affirme que l’industrie iranienne est capable de fabriquer des armements très modernes, y compris des copies des célèbres missiles américains Stinger. Les experts doutent que cela soit possible mais les Américains craignent surtout que des de tels missiles offerts à la résistance afghane aient en fait été revendus aux Iraniens…
jeudi 15 octobre
Un missile iranien a frappé dans les eaux koweïtiennes un pétrolier américain battant pavillon libérien, le Sungari.
vendredi 16 octobre
Un pétrolier koweïtien battant pavillon américain, le Sea Isle City, a été frappé par un missile dans le Golfe Persique. Le président Reagan a menacé l’Iran d’une riposte américaine.
samedi 17 octobre
Les autorités américaines ont rendu à l’Iran les quatre marins blessés et les corps des deux tués lors de l’affrontement du 8 octobre dans le Golfe Persique. L’opération s’est déroulée dans la capitale du sultanat d’Oman, Mascate.
lundi 19 octobre
En réponse à l’attaque du pétrolier Sea Isle City il y a trois jours, quatre destroyers et des chasseurs américains F-14 ont attaqué et détruit dans le Golfe Persique deux plates-formes iraniennes (dont celle de Rostam) reconverties en bases militaires. Le personnel iranien avait été averti vingt minutes avant l’attaque. Téhéran a immédiatement annoncé des représailles.
jeudi 22 octobre
Le terminal de chargement pétrolier off-shore du port koweïtien de Mina al-Ahmadi a été sérieusement endommagé par un missile iranien, tiré depuis l’île de Fao. Trois hommes ont été blessés. Dans la matinée, le président du Parlement iranien Rafsandjani avait de nouveau menacé directement les Etats-Unis.
vendredi 23 octobre
Dans la soirée, un pétrolier panaméen attaqué par des vedettes iraniennes à vingt-cinq kilomètres des côtes des Emirats arabes unis a été touché par des roquettes.
samedi 24 octobre
Un attentat à la bombe a gravement endommagé à l’heure du déjeuner les bureaux de la compagnie aérienne américain Pan Am à Koweït. Il n’y a aucun blessé. La presse a aussitôt mis en cause l’Iran. Téhéran a reconnu implicitement avoir tiré des missiles contre le Koweït ces derniers jours. L’Iran affirme également que trois de ses chasseurs se sont approchés à moins de seize kilomètres de navires américains présents dans le Golfe Persique malgré les avertissements ennemis.
dimanche 25 octobre
L’Iran a terminé à la dixième place (sur dix-sept) du championnat d’Asie de volley-ball masculin, organisé par le Koweït. En finale, le Japon a battu la Chine. Alors que leurs pays se font la guerre, les volleyeurs irakiens et iraniens se sont affrontés sans incident au cours d’un match : l’Irak l’a emporté trois sets à un.
lundi 26 octobre
Le gouvernement américain a décrété un embargo sur les importations de pétrole iranien et l’interdiction de toute exportation vers l’Iran de produits ayant des « applications militaires potentielles ».
mercredi 28 octobre
L’Irak affirme avoir que son aviation a frappé trois pétroliers iraniens dans le Golfe Persique (en fait aucun navire n’a été touché).
jeudi 29 octobre
Suite à la tension et aux attaques de pétroliers dans le golfe Persique, le président Reagan a promulgué un ordre exécutif proclamant l’embargo sur toutes les transactions pétrolières entre les Etats-Unis et l’Iran.
samedi 31 octobre
A la fin du mois, le champ pétrolier iranien d’Agha Jari (sud-ouest), la raffinerie de Chiraz et des pétroliers sont attaqués par les avions irakiens. Depuis le 16 octobre, l’aviation irakienne a attaqué neuf navires dans le Golfe et quatre cibles urbaines ou économiques en Iran. Les Iraniens n’ont attaqué aucun navire mais ciblé quatre sites irakiens.
dimanche 1er novembre
Visite à Téhéran du vice-Premier ministre soviétique. Dans un communiqué, le gouvernement iranien déclare accueillir positivement la proposition faite par l’URSS de forces navales des Nations unies pour remplacer dans le Golfe Persique les différentes marines présentes sur place actuellement.
lundi 2 novembre
A New York, les ambassadeurs d’Iran et d’Irak à l’ONU ont remis dans la soirée la réponse - gardée secrète - de leur pays au plan de paix proposé par les Nations unies et jugé « positif » par les deux parties.
mercredi 4 novembre
Premier raid aérien anti-navire réussi par l’Irak depuis le 21 octobre : le pétrolier Taftan a été frappé par des missiles alors qu’il chargeait du pétrole à l’île de Kharg.
vendredi 6 novembre
Bagdad et Téhéran ont annoncé que leurs aviations respectives avaient attaqué plusieurs cibles ennemies.
Dans le Golfe Persique, un pétrolier américain battant pavillon panaméen a été attaqué à la roquette par une vedette iranienne. Le navire a pu rejoindre le port de Dubaï.
mercredi 11 novembre
Le troisième sommet extraordinaire de la Ligue arabe s’est achevé à Amman sur une condamnation unanime de la « politique offensive » de l'Iran.
vendredi 13 novembre
Le président du Parlement iranien a appelé au rassemblement général lors de la grande prière du vendredi à Téhéran. Ali Rafsandjani a annoncé de nouvelles opérations dans le Golfe persique et sur tous les fronts contre l’Irak.
samedi 14 novembre
Bagdad affirme avoir mené des raids iraniens contre les champs pétroliers d’Abed al-Khan, Marun-e Jayezan et Kaj Saran.
dimanche 15 novembre
L’aviation irakienne a encore intensifié ses attaques contre l’Iran. Bagdad assure que ses avions ont frappé quinze navires en une semaine (en fait seulement trois bâtiments ont été touchés). Depuis le 1er novembre, l’Irak a attaqué dix-huit bateaux dans le Golfe et quatorze cibles en Iran, tandis que les avions iraniens ont mené des raids contre trois navires et huit cibles irakiennes.
lundi 16 novembre
Un supertanker de la compagnie américaine Exxon et un bâtiment grec ont été légèrement touchés par des tirs iraniens près du détroit d’Ormuz.
mardi 17 novembre
L’aviation irakienne a mené un raid aérien contre le site nucléaire iranien en construction à Bushehr. Un technicien ouest-allemand été tué et plusieurs de ses compatriotes blessés.
mercredi 18 novembre
Raid de l’aviation iranienne contre un hôpital dans le nord-est de l’Irak : neuf morts et soixante-quatre blessés.
jeudi 19 novembre
L’aviation irakienne a mené un raid contre le réacteur nucléaire iranien de Bushehr.
vendredi 20 novembre
Bagdad affirme avoir frappé vingt-et-un navires depuis le 8 novembre (mais seulement quatre ont été effectivement touchés par des missiles).
dimanche 22 novembre
L’Iran affirme avoir ouvert le feu sur quatre hélicoptères américains qui survolaient le Golfe Persique. L’armée américaine dément cette information, mais révèle cependant avoir découvert sept mines sous-marines dans la région.
lundi 23 novembre
Un porte-container panaméen et un navire roumain ont été attaqués par des vedettes rapides iraniennes à proximité du détroit d’Ormuz. Il n’y a pas de victime.
dimanche 29 novembre
La crise franco-iranienne des ambassades prend fin, quarante-huit heures après la libération de deux otages français retenus au Liban : retranché depuis cinq mois dans l’ambassade d’Iran à Paris, Wahid Gordji s’est rendu à la convocation du juge antiterroriste Boulouque pour répondre à des questions sur des attentats terroristes commis en France en 1985 et 1986. Le magistrat n’ayant retenu aucune charge contre lui, l’interprète iranien est ressorti libre à l’issue d’une heure d’audition et peut quitter la France. Le même jour, le consul de France à Téhéran, Paul Torri, accusé d’espionnage et de divers trafics, a comparu devant un tribunal islamique selon Radio-Téhéran.
lundi 30 novembre
L’interprète iranien Wahid Gordji a été échangé sur l’aéroport de Karachi (Pakistan) contre le consul de France à Téhéran, Paul Torri. Au même moment, les dispositifs de sécurité étaient levés autour des ambassades respectives dans les capitales françaises et iraniennes : les employés séquestrés depuis des mois dans les deux villes sont désormais libres de se déplacer.
Depuis le 16 novembre, l’aviation irakienne a mené douze raids contre des navires et dix contre des sites iraniens. Sur la même période, les Iraniens ont attaqué sept navires, mais aucune cible terrestre irakienne.
jeudi 3 décembre
Cinq Français en poste à Téhéran sont rentrés à Paris. Il ne reste plus que trois personnes pour représenter la France en Iran. Ils sont installés à l’intérieur de l’ambassade d’Italie.
samedi 5 décembre
L’URSS a pris parti pour la première fois pour l’Irak dans sa guerre contre l’Iran. Le président du præsidium du Soviet suprême Andreï Gromyko a annoncé que son pays envisageait des sanctions contre Téhéran.
dimanche 6 décembre
Les Iraniens ont attaqué deux pétroliers dans le Golfe Persique. Un marin danois a été tué et un autre grièvement blessé. L’autre navire battait pavillon de Singapour.
Après un journal libanais la veille, un quotidien américain et un hebdomadaire anglais affirment à leur tour aujourd’hui que la France a bien et bien versé une rançon pour obtenir la libération la semaine dernière de ses deux otages détenus au Liban. Le gouvernement français aurait en outre accepté de livrer du matériel militaire à l’Iran. Paris dément catégoriquement.
lundi 7 décembre
Des dizaines de Moudjahidines du peuple, opposants au régime de Téhéran, ont été arrêtés dans la matinée en Région parisienne (en particulier à Auvers-sur-Oise) pour être expulsés. Le gouvernement français évoque une mesure prise pour assurer l’ordre public mais la résistance iranienne dénonce une contrepartie de la France en échange de la libération des deux français détenus au Liban.
mardi 8 décembre
Au lendemain de la rafle contre les Moudjahidines du peuple, dix-sept opposants au régime de Téhéran (quatorze Iraniens et trois Turcs) ont été expulsés par la France vers le Gabon. Les Moudjahidines iraniens ont lancé un appel au président Mitterrand.
samedi 12 décembre
Des vedettes iraniennes ont attaqué un pétrolier chypriote dans le Golfe Persique : plus de 200 000 tonnes de pétrole ont pris feu. Les quarante membres d’équipage ont pu être secourus par des hélicoptères américains.
Les expulsés iraniens accusent le gouvernement français d’avoir servi de monnaie d’échange avec Téhéran. Dans une lettre adressée au président de la République, Charles Pasqua a réaffirmé que les quatorze Iraniens et Turcs troublaient l’ordre public. A Genève, le Haut-Commissariat aux réfugiés a jugé les explications du gouvernement français totalement insuffisantes.
lundi 14 décembre
Intervenant devant la presse spécialisée, Jacques Chirac a déclaré que les relations entre la France et l’Iran seront normales le jour où Téhéran aura rompu avec le terrorisme. Le Premier ministre assure qu’aucune contrepartie n’a été versée en échange de la libération des otages français au Liban.
mardi 15 décembre
Les pays de l’OPEP sont parvenus à Vienne à un accord bancal sur une reconduction des mesures de limitation de la production à quinze millions de barils par jour. L’Irak est le seul pays opposé à cette décision. Le prix officiel du brut reste fixé à dix-huit dollars le baril.
Sur les quinze premiers jours du mois, l’aviation irakienne a mené huit raids contre des navires dans le Golfe et contre sept cibles urbaines ou économiques sur le territoire iranien. Sur la même période, les avions iraniennes ont attaqué cinq bateaux et deux cibles irakiennes.
mercredi 16 décembre
Cinq pétroliers ont été attaqués dans le sud du Golfe Persique en vingt-quatre heures. Un bâtiment grec de 17 000 tonnes a pris feu après avoir été touché par quatre roquettes tirées par une vedette iranienne (l’équipage a pu être évacué).
A Genève, le HCR a lancé un appel au gouvernement français pour débloquer la situation des Iraniens expulsés au Gabon. Plusieurs d’entre eux sont dans une situation jugée « difficile ». Prenant ses distances avec Paris, le président gabonais Omar Bongo leur a rendu visite. Les deux Iraniens hospitalisés ont accepté de suspendre leur grève de la soif et de recevoir des soins. Tous les autres ont décidé de continuer leur grève de la faim.
dimanche 20 décembre
Bagdad annonce que de violents combats se déroulent depuis vingt-quatre heures sur le front irano-irakien. Téhéran aurait massé 370 000 soldats en prévision d’une nouvelle offensive.
mardi 22 décembre
L’aviation irakienne a mené un très rare raid à longue distance contre l’île iranienne de Larak : quatre superpétroliers ont été frappés, dont le plus grand navire du monde, le Seawise Giant.
vendredi 25 décembre
L’Iran apporte son soutien aux Palestiniens. Plus d’un million de personnes ont défilé dans les rues des grandes villes iraniennes aux cris de « Mort à Israël ».
samedi 26 décembre
Un cargo sud-coréen a pris feu dans le Golfe Persique après avoir été touché par les tirs de plusieurs vedettes iraniennes. L’équipage a été secouru par des hélicoptères américains et britanniques.
Ouverture à Riyad du sommet réunissant les chefs d’Etat des pays membres du Conseil de coopération du Golfe. Les dirigeants de l’Arabie Saoudite, du Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d’Oman et du Qatar souhaitent renforcer leur solidarité en cas d’extension de la guerre Iran-Irak.
dimanche 27 décembre
Téhéran affirme être désormais dans la capacité de fabriquer une grande partie de son armement, en particulier des missiles balistiques et des armes chimiques.
mardi 29 décembre
Clôture à Riyad du sommet du Conseil de coopération du Golfe. Les six Etats ont réaffirmé leur volonté de ne pas rompre le dialogue avec le gouvernement iranien.
jeudi 31 décembre
L’Irak affirme que quatre navires ont été touchés par des tirs de ses avions depuis le 26 décembre (en fait aucun). Sur l’ensemble de l’année, les Irakiens ont attaqué 83 navires (contre 65 en 1986 ; un total de 215 depuis 1984), les Iraniens 80. Malgré toutes ses attaques, les exportations de pétrole des deux pays sont en hausse pour 1987 (40 % de plus par rapport à 1986 pour les Iraniens).