mardi 8 janvier
Le lieutenant-colonel Claude Cuénot, commandant adjoint des observateurs français, a été assassiné à Beyrouth-Ouest.
Un prêtre américain, le révérend Lawrence Martin Jenco (51 ans), a été enlevé à Beyrouth par le Djihad islamique.
mercredi 9 janvier
Un attentat à la bombe dans un restaurant a fait trois morts et douze blessés à Beyrouth-Ouest.
vendredi 11 janvier
Le Djihad islamique a réitéré ses menaces à l’encontre des Etats-Unis : « Après la promesse faite au monde qu'aucun Américains ne resterait sur le sol du Liban et après l'ultimatum donné aux citoyens américains de quitter Beyrouth, notre réponse à la réaction indifférente a été l’enlèvement de M. Jenco .... Tous les Américains devraient quitter le Liban. »
samedi 12 janvier
Deux explosions ont fait trois morts et trente-six blessés à Beyrouth-Ouest dans la matinée. Plus tard dans la soirée, un autre attentat à la bombe a fait au moins sept blessés à Beyrouth, dans le secteur de Hamra.
lundi 14 janvier
Les bombardements ont repris dans la soirée dans la banlieue sud-est de Beyrouth entre les forces libanaises chrétiennes et les milices druzes.
Après deux jours de difficiles discussions, le gouvernement israélien a annoncé avoir adopté un plan de retrait par étapes de ses troupes du Sud-Liban. Aucun calendrier précis n’a été donné, mais l’opération se déroulera en trois phases.
Alors qu’ils se rendaient en jeep au dépôt d’armement dont ils avaient la charge, deux officiers français en mission d’observation à Beyrouth (casques blancs) ont été tués dans une embuscade dans la matinée. Le Jihad islamique, qui les accuse d’espionnage au profit de l’OTAN et d’Israël, a revendiqué l’attentat.
dimanche 20 janvier
Début du retrait israélien du Sud-Liban : la première phase de l’évacuation concerne la région de Saïda, où Tsahal a commencé à démonter ses équipements militaires. La question se pose maintenant de savoir qui prendra la place des Israéliens sur ce territoire libéré de l’occupation.
lundi 21 janvier
Un attentat à la voiture piégée a visé à Saïda l’un des principaux responsables de la gauche sunnite libanaise, Moustapha Saad. Fervent opposant à l’occupation israélienne, il a été grièvement blessé (hospitalisé aussitôt à Paris, il perdra la vue), tout comme une trentaine d’autres personnes. On déplore trois tués, parmi lesquels figure Natacha Saad, la fille de Moustapha.
mardi 22 janvier
Une grève générale a été organisée au Liban, à l’appel des communautés musulmanes, en guise de protestation après l’attentat de la veille à Saïda : les magasins étaient fermés et les rues désertées dans les quartiers sunnites et chiites de Beyrouth.
vendredi 1er février
Une voiture piégée a explosé devant la mosquée de l’imam Ali, tenue par le Mouvement d’unification islamique (intégristes sunnites), dans le centre de Tripoli, au moment de la prière du Vendredi : entre huit et douze morts et cinquante-huit blessés.
samedi 2 février
Réuni pendant huit heures pour examiner la situation économique et militaire, le Conseil des ministres s’est engagé à tout faire pour rétablir la livre libanaise qui a atteint son cours le plus bas par rapport au dollar.
Au Sud-Liban, des éléments armés et masqués ont pris d’assaut le siège de la garde nationale (milice locale pro israélienne) a proximité de Saïda.
jeudi 7 février
Un Boeing 707 des lignes aériennes chypriotes a été retenu à Beyrouth par trois ou quatre hommes. Ils sont montés à bord sous le couvert de tirs d’armes automatiques et on empêché les cinquante-neuf passagers prêts à embarquer de monter. Déclarant appartenir au mouvement chiite extrémiste les « Brigades noires », ils ont tiré sur des employés de l’aéroport qui tentaient d’approcher de l’appareil. Ils ont donné un ultimatum d’une journée pour la libération par les autorités chypriotes de deux de leurs camarades qui avaient détourné un avion roumain affrété par la Libye en juin 1983. Puis, dans la soirée, ils ont libéré leurs otages et abandonné l’appareil.
Le premier directeur adjoint pour les affaires gouvernementales et internationales de la compagnie aérienne libanaise MEA, Sami Rababi, a été enlevé dans la partie musulmane de Beyrouth par des hommes armés qui l’ont pourchassé à bord de deux voitures.
dimanche 10 février
Dans la matinée, deux voitures piégées ont explosé, l’une à Beyrouth (deux morts), l’autre à Tripoli (sept morts et quinze blessés). Ce dernier attentat visait la permanence du Mouvement d’unification islamique (MUI), animé par des intégristes sunnites.
Dans la matinée, un raid aérien israélien contre une position palestinienne a fait deux morts et un blessé dans la plaine libanaise de la Bekaa, sous contrôle syrien. L’objectif : une base du FDLP de Serge Habache, près de Chtaura.
lundi 11 février
Sept avions F-16 israéliens ont procédé dans la matinée à nouveau raid de bombardement contre une position palestinienne dans la plaine de la Bekaa, à Taalabaya. La cible était un poste de commandement des rebelles au Fatah, commandés par Abou Massoud. Il n’y a que deux blessés, les Palestiniens affirmant avoir évacué les lieux depuis longtemps.
dimanche 12 février
Au Sud-Liban, des soldats israéliens ont détruit deux habitations et tué un habitant du village chiite de Toura.
lundi 13 février
Plus du tiers des 2 000 miliciens de l’ALS, formée et équipée par Israël, ont abandonné leurs unités à la perspective du prochain départ de l’armée israélienne du Sud-Liban.
nuit du mercredi 13 au jeudi 14 février
Libération à Beyrouth du journaliste américain de CNN Jeremy Levin, enlevé en mars 1984. Il affirme être parvenu à échapper à ses ravisseurs et avoir réussi à rejoindre un poste militaire syrien situé dans la plaine de la Bekaa. Dans un communiqué, le Jihad islamique dément cette version des faits, déclarant avoir libéré le journaliste après avoir vérifié qu’il n’était pas un espion.
jeudi 14 février
Dans l’après-midi, des « bousculades » se sont produites au Sud-Liban entre soldats français de la Finul et militaires israéliens à l’occasion d’une opération de « ratissage » menée par Tsahal dans un village chiite voisin de Tyr, où une soixantaine de personnes ont été arrêtées et des maisons détruites au bulldozer. Les Français ont tenté de s’interposer sans succès. Des coups de poing ont été échangés. C’est la troisième opération du genre menée par l’armée israélienne en moins de trois jours.
vendredi 15 février
Dans la matinée, les autorités syriennes ont remis à Damas Jeremy Levin à l’ambassadeur américain.
samedi 16 février
Au Sud-Liban, avec deux jours d’avance sur le calendrier, l’armée israélienne a commencer à évacuer ses positions de la rivière Awali pour gagner, vingt-huit kilomètres plus au sud, sa nouvelle ligne de défense du fleuve Litani. L’armée libanaise est entrée dans Saïda, à la plus grande joie des habitants, qui ont accueilli triomphalement le président Gemayel. Le bilan de deux ans et demi d’occupation est évalué à 610 morts israéliens, 400 palestiniens et 2 200 Libanais. Le retrait israélien se fera en trois étapes jusqu’en octobre.
Publication du programme du Hezbollah, une organisation islamiste chiite politique et paramilitaire.
dimanche 17 février
En visite dans les villes libérées du Sud-Liban, le président Gemayel a été chaleureusement accueilli à Saïda. Le chef de l’Etat a rendu hommage à la résistance libanaise à l’occupation israélienne.
lundi 18 février
A peine, les Israéliens partis, plus de 6 000 militants chiites du sud de Beyrouth ont manifesté dans les rues de Saïda, derrière leur chef religieux, avec armes et slogans ridiculisant l’armée libanaise et en scandant le nom de l’ayatollah Khomeiny. Ils réclament l’instauration d’un régime islamique au Liban. Des femmes en tchador ont brûlé le drapeau libanais arraché à une jeep de l’armée et l’ont remplacé par le drapeau iranien. Des débits de boisson ont été saccagés. Dans la soirée, un jeune homme a été tué par des inconnus tirant depuis une voiture. Selon le magazine américain Newsweek, une cinquantaine de personnes soupçonnées d’avoir collaboré avec Israël auraient déjà été « exécutées » ou seraient en passe de l’être depuis le début du retrait israélien du Sud-Liban.
L’explosion d’une voiture piégée dans la banlieue sud de Beyrouth (quartiers chiites) a fait cinq morts et quarante blessés, dont un grand nombre d’enfants.
Dans une interview à un quotidien libanais, le ministre syrien de l’Information, Yassine Rajjouh, a affirmé que son pays souhaitait retirer 12 000 soldats du Liban « dès que les circonstances le permettront ».
mardi 19 février
Le ministre de la Défense israélien Yitzhak Rabin a déclaré que si les combattants chiites arrivant en masse au Sud-Liban menaçaient la sécurité d’Israël, Tsahal interviendrait à nouveau.
nuit du mardi 19 au mercredi 20 février
Troisième assassinat d’un observateur français au Liban : le commandant Paul Rhodes, chef d’une poste d’observation de Choueïfate, une petite chapelle abandonnée dans le Chouf (à huit kilomètres au sud-est de Beyrouth), a été tué d’une balle dans le dos par un commando de cinq armés. Pas de revendication mais des soupçons pèsent sur les Palestiniens. Les casques blancs évacueront le poste de Choueïfate dans la journée qui suit.
jeudi 21 février
L’armée israélienne a déclenché une vaste opération de ratissage dans la région de Tyr, au Sud-Liban : des dizaines de personnes ont été interrogées à Deir-Kanoun (où l’opération a fait un mort et cinq blessés) et Deir-Tebba. Par ailleurs, le gouvernement libanais a décidé de déposer une plainte aux Nations unies contre les « exactions israéliennes contre la population du Liban Sud et dans la Bekaa ».
vendredi 22 février
L’armée israélienne poursuit des opérations de ratissage au Sud-Liban. Selon les sources militaires, plusieurs hommes ont été tués en essayant d’échappant aux contrôles, quinze maisons ont été détruites au bulldozer et soixante-cinq personnes arrêtées. A Tyr, une patrouille israélienne a échappé à une fusillade alors que l’explosion d’une charge télécommandée provoquait la mort d’un civil.
A l’appel de 252 syndicats et fédérations, 39 partis et organisations politiques et 45 députés, une grève générale « pacifique » a été déclenchée au Liban pour protester contre la dégradation de la situation économique et la cherté de la vie.
samedi 23 février
Neuf hommes armés ont été tués et deux autres blessés au cours des opérations de ratissage et de perquisition menées par l’armée israélienne dans la région libanaise de Tyr. Plusieurs maisons dans lesquelles des armes et des explosifs ont été découverts ont été détruites.
Afin d’obtenir une augmentation de salaire et une promotion, un inspecteur de la sûreté générale libanaise, Douraid Hassan, en uniforme et armé d’un pistolet et de grenades, a détourné à 12 h 10 un Boeing 707 de la Middle Eastern Airlines assurant la liaison quotidien Beyrouth-Paris. Avant d’être contraint de décoller, le pilote a eu le temps de faire sortir les toboggans d’évacuation pour les 104 passagers, mais le souffle d’air a projeté l’un d’eux contre un mur, le tuant sur le coup, tandis que treize autres ont été blessés. Touché par les soldats présents à l’aéroport, l’appareil a ensuite fait un aller-retour vers Larnaca, à Chypre, avant de revenir sur l’aéroport de Beyrouth, vers 17 h, où le pirate de l’air s’est finalement rendu après deux heures de négociations.
dimanche 24 février
Le retrait militaire israélien d’une partie du Sud-Liban est accompagné par un harcèlement en règle de la part des combattants chiites : 105 attaques ou attentats ont été commis contre l’armée israélienne depuis le début du mois de février. La riposte de Tsahal a de son côté fait neuf morts chez les chiites.
lundi 25 février
L’armée israélienne a poursuivi ses opérations de ratissage dans deux villages chiites du Sud-Liban. Le gouvernement libanais a demandé à l’ONU d’organiser une session extraordinaire pour examiner la plainte déposée par Beyrouth contre les « exactions israéliennes » dans le sud du Liban et dans l’ouest de la Bekaa.
Pour la première fois, des combats ont opposé pendant trois heures deux groupes chiites rivaux dans la partie sud de Beyrouth : les Hezbollah au mouvement Amal. Dans la soirée, deux voitures piégées ont explosé à sept minutes d’intervalle dans la banlieue sud de Beyrouth, en plein secteur chiite : sept morts et vingt-cinq blessés.
mardi 26 février
Le ministre de la Défense israélien Yitzhak Rabin a insulté les casques bleus français présents au Sud-Liban, les traitant de « pire salauds ». Tsahal continue ses opérations de ratissage contre la résistance locale, auraient fait plus d’une quinzaine de morts et une cinquantaine de blessés. Mais pour mener ces actions dans les villages chiites (dynamitages de maisons de suspects, voitures détruites au bulldozer, etc.), l’armée israélienne doit forcer les barrages de la Finul, ce qui a entraîné plusieurs accrochages au cours du mois avec les casques bleus français.
Le Liban a demandé la convocation du Conseil de sécurité des Nations unies pour examiner sa dernière plainte contre les « exactions israéliennes » dans le sud du Liban et dans l’ouest de la Bekaa.
mercredi 27 février
Des accrochages entre l’armée libanaise et les forces israéliennes au Sud-Liban se sont déroulés pendant une heure et demie en début d’après-midi dans la localité de Kawthariyet Aj Jisr, à quinze kilomètres au sud de Saïda.
Le ton monte entre la France et Israël : jugeant « indignes » et « injustifiées » les insultes du ministre israélien de la Défense, le ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas a convoqué l’ambassadeur d’Israël à Paris pour lui demander des explications.
lundi 4 mars
Vers 10 h du matin, un attentat a frappé la mosquée chiite de Maaraké, dans le Sud-Liban, durant une distribution de vivres : douze morts, dont deux chefs du mouvement Amal, et vingt-quatre blessés (évacués vers un hôpital de la Finul). La bombe aurait été posée sur une terrasse. Accusée par plusieurs radios libanaises, l’armée israélienne a formellement démentie être impliquée.
vendredi 8 mars
Vers 17 h, un attentat à la voiture piégée a fait un carnage dans un quartier populaire de la banlieue sud de Beyrouth, à majorité chiite : entre 72 et 85 morts et plus de 200 blessés. Le véhicule était garé entre une mosquée chiite et un cinéma. Un immeuble de six étages s’est effondré partiellement sur ses occupants. Le chef spirituel du Hezbollah, Mohammed Hussein Fadlallah, était visé, mais il parvient à en réchapper. Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier qu’ait connu la capitale libanaise depuis deux ans. Cet acte sanglant n’a pas été revendiqué.
samedi 9 mars
Des responsables libanais accusent Israël et ses alliés d’être responsables du sanglant attentat de la veille à Beyrouth, qui n’a toujours pas été revendiqué. Le gouvernement israélien a démenti toute implication. De nombreuses victimes ont été inhumées dans une ambiance tendue ; emmenées par le cheikh Fadlallah, 5 000 personnes, encadrées par des forces de sécurité chiites pro-iraniennes, ont manifesté en scandant des slogans vengeurs contre les phalangistes, les Israéliens et les Américains.
Le président Gemayel a reçu dans le palais présidentiel le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam, chargé de la question libanaise. Il était accompagné du Premier ministre libanais Rachid Karamé, du leader du mouvement Amal, Nabih Berri (ministre du Sud-Liban) et du chef des Druzes, Walid Joumblat (ministre des Travaux publics) qui boycottait pourtant depuis plusieurs mois le gouvernement libanais d’union nationale.
dimanche 10 mars
Douze soldats israéliens ont été tués au Sud-Liban, près de Metulla, par un véhicule suicide lancé contre eux par des membres du Djihad islamique.
lundi 11 mars
Au Sud-Liban, l’armée israélienne a déclenché une opération sanglante contre le village de Zrarieh, sanctuaire de la résistance chiite. Des chars ont été utilisés. Officiellement selon Tsahal, trente-quatre miliciens ont été tués et sept autres blessés et plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées.
mardi 12 mars
Trois attentats ont causé la mort de deux soldats israéliens et fait sept autres blessés au Sud-Liban. Shimon Péres a déclaré que l’armée israélienne ne quittera pas le Liban dans la panique et dans une atmosphère de défaite. Tsahal répliquera durement à toute attaque a-t-il affirmé.
mercredi 13 mars
Le président Gemayel cherche à obtenir le soutien des chrétiens du Liban : une soixantaine de représentants des divers mouvements chrétiens du pays lui ont apporté leur caution, condamnant par avance toute sécession par la force du fief chrétien.
jeudi 14 mars
Les milices chrétiennes libanaises de Samir Geagea se retournent contre le président Gemayel, à qui elles reprochent sa faiblesse à l’égard de la Syrie. Ce jour même Damas a officiellement apporté son soutien au chef d’Etat libanais.
Suite à la tension persistance dans le pays et aux menaces proférées par les organisations islamiques, les Etats-Unis ont commencé à évacuer de Beyrouth une partie du personnel de leur ambassade.
vendredi 15 mars
Les Forces libanaises rejoignent l’organisation dissidente Mouvement de la décision chrétienne.
Deux Britanniques, un chercheur et un homme d’affaires, ont disparu à Beyrouth alors qu’ils circulaient en voiture. Londres craint des enlèvements.
samedi 16 mars
Entrés en dissidence, les milices chrétiennes tentent de mettre en place un Parlement chrétien. De son côté, la Syrie a renforcé ses positions militaires dans les territoires proches des régions contrôlées par les Forces libanaises.
Dans la matinée, le correspondant pour le Moyen-Orient de l’agence Associated Press, Terry Anderson, a été enlevé à Beyrouth par deux inconnus (il ne sera pas libéré avant le 4 décembre 1991 !).
mardi 19 mars
Reprise des combats opposant les différentes communautés au Sud-Liban : les milices chrétiennes affrontent dans les environs de Saïda l’armée libanaise, qu’appuient les milices musulmanes. Tout comme Beyrouth, la capitale du Sud-Liban est désormais coupée en deux secteurs.
jeudi 21 mars
L’armée israélienne a conduit de nouvelles opérations de ratissage dans la région de Saïda : à une dizaine de kilomètres à l’est de la ville, neuf villages chiites ont été investis par les soldats dans la matinée. Ces opérations auraient fait vingt-et-un morts parmi les résistants et la population civile. Un cameraman et un preneur de son de CBS qui se trouvaient à proximité ont été tués par un obus de char israélien. L’état-major israélien affirme que ses soldats ne savaient pas à qui ils avaient affaire mais la chaîne de télévision américaine, sous la foi du témoignage de reporters français, accuse Tsahal d’avoir tué délibérément ses deux journalistes.
Une trêve fragile est entrée en vigueur dans les combats opposants les différentes milices et l’armée dans les faubourgs de Saïda. Après trois jours d’accrochages le bilan est de neuf morts et de quarante-cinq blessés.
vendredi 22 mars
Deux diplomates français en poste au Liban, Marcel Fontaine (vice-consul) et Marcel Carton (attaché de l’ambassade), ainsi que la fille de l’un deux hommes, secrétaire de l’ambassade, ont été enlevés dans la matinée à Beyrouth. Le rapt est revendiqué par le Jihad islamique : l’organisation exige l’annulation du contrat de vente d’avions Mirage à l’Arabie Saoudite et la fin de l’appui apporté par la France à l’Irak contre l’Iran. Un officier italien de la FINUL a également été capturé. Les kidnappeurs détiendraient huit étrangers enlevés depuis un an.
Les chiites du Sud-Liban enterrent leurs morts de la veille.
samedi 23 mars
Pour la deuxième fois depuis le mois de février, le président syrien Hafez el-Assad a reçu à Damas son homologue libanais Amine Gemayel, pour discuter notamment de la rébellion des milices chrétiennes au Sud-Liban. Le chef d’Etat syrien a déclaré qu’il ne restera pas indifférent « aux mouvements qui menacent l’unité du peuple libanais et servent les intérêts d’Israël ». A Beyrouth, le bureau du parti phalangiste, resté fidèle à Gemayel, a qualifié la dissidence d’ « actes putschistes devant être traités comme tels ».
dimanche 24 mars
Nouvel enlèvement d’un diplomate français au Liban, le quatrième en quatre jours. Directeur du centre culturel de Tripoli, Gilles Sidney Peyroles a été kidnappé par les Fractions armées révolutionnaires libanaises : les FARL demandent contre sa libération que soit relâché l’un de ses membres emprisonné en France. Menaçant de ripostes encore plus dures à l’égard de la France, ils ont lancé un ultimatum de quarante-huit heures.
lundi 25 mars
Un journaliste britannique travaillant pour l’ONU, Alec Collett a été enlevé à Beyrouth avec un citoyen autrichien (rapidement libéré). Le groupe Abou Nidal est soupçonné de ce kidnapping (Collett sera assassiné en avril 1986).
mardi 26 mars
Une organisation inconnue a annoncé la prochaine libération de la jeune secrétaire de l’ambassade de France enlevée la semaine dernière ainsi que celle d’un homme d’affaires britannique kidnappé il y a dix jours. Ce mouvement affirme également détenir les trois autres otages français.
mercredi 27 mars
Match international de football : à domicile, les joueurs du Qatar ont écrasé les Libanais huit buts à zéro.
vendredi 29 mars
L’artillerie chrétienne a commencé à bombarder par intermittence deux camps palestiniens installés dans les faubourgs de Saïda.
En représailles à la politique menée par Israël au Liban, le Jihad islamique a commis un attentat à la bombe à Paris contre un cinéma, le Rivoli-Beaubourg, qui organisait un Festival international du film juif. L’engin, déposé derrière un fauteuil à l’arrière de la salle, a explosé à 21 h 45 lors de la projection du film Eichmann, l’homme du 3e Reich. Dix-huit personnes ont été blessées, dont trois grièvement.
samedi 30 mars
L’armée israélienne qui poursuit son retrait au Sud-Liban a effectué un retour en arrière : dans la matinée, des soldats de Tsahal sont intervenus dans plusieurs villages de la région de Saïda. Cinq personnes ont été tuées. Dans la même région, les tirs chrétiens de canons et de mortiers ont fait plus de vingt morts et une quarantaine de blessés. Plus d’un millier de familles palestiniennes ont fui vers le centre-ville de Saïda.
Le professeur Elie Hallak, vice-président du conseil supérieur de la communauté juive du Liban, a été enlevé à Beyrouth-Ouest par l’organisation des Opprimés sur terre.
dimanche 31 mars
Les échanges de tirs se poursuivent entre les Forces libanaises et les Palestiniens dans les environs de Saïda.
Enlevée il y a dix jours au Liban, la secrétaire du service culturel de l’ambassade de France a été libérée, mais on ne sait toujours pas vraiment qui la détenait. Son père reste cependant aux mains de leurs ravisseurs.
Enlèvement à Beyrouth de deux responsables de la communauté juive du Liban.
Le Jihad islamique revendique officiellement à Beyrouth l’attentat commis il y a deux jours contre le cinéma parisien.
lundi 1er avril
En fin de journée, un Boeing 707 libanais qui assurait la liaison Beyrouth-Djeddah a été détourné au-dessus de l’Arabie-Saoudite.
Le père Kluiters, un otage néerlandais, a été étranglé.
nuit du lundi 1er au mardi 2 avril
Au Liban, les FARL ont libéré le directeur du centre culturel français de Tripoli, Gilles Sidney Peyroles, enlevé le 24 mars.
mardi 2 avril
L’armée israélienne a annoncé la libération prochaine de « plusieurs centaines de détenus » du camp d’Al-Ansar, qu’elle est en train de démanteler près de Nabatiyé.
Dans le 17e arrondissement de Paris (rue Lacroix), les policiers de la DST ont découvert un important stock d’armes (armes de poing, pistolets-mitrailleurs, deux lance-roquettes) et vingt kilos d’explosifs au cours d’une perquisition effectuée dans l’appartement de Georges Ibrahim Abdallah, membre des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), responsables de six attentats sur le territoire français entre 1981 et 1984. Abdallah est emprisonné depuis plusieurs mois.
mercredi 3 avril
Accusée par la Croix Rouge internationale de ne pas respecter deux articles de la convention de Genève sur le traitement des civils en temps de guerre, Israël a promis de libérer bientôt 1 200 détenus libanais et palestiniens.
lundi 8 avril
A Paris, un attentat de faible puissance a visé les locaux du journal libanais al-Watan al-Arabi, situés dans le VIIIe arrondissement. Pas de revendication.
mardi 9 avril
Premier attentat-suicide commis par une femme : jeune fille de seize ans membre du Parti social nationaliste syrien (PSNS), Sana Khyadali Mohaydaleh, s’est faite explosée contre un convoi militaire israélien au Sud-Liban au volant d’une voiture chargée d’explosifs. Deux soldats ont été tués.
mercredi 10 avril
Crise gouvernementale causée par la situation au Sud-Liban : les ministres musulmans boycottent les séances pour protester contre le retard pris dans l’acheminement des renforts de l’armée libanaise à Saïda. Les combats se poursuivent dans et autour de la ville, bombardée par les milices chrétiennes.
jeudi 11 avril
Poursuite du retrait de l’armée israélienne du Sud-Liban (seconde étape) : après Saïda, l’Etat hébreu a évacué la place-forte chiite de Nabatiyé et trente villages aux environs. A dix kilomètres de Nabatiyé, un commandant de Tsahal a été tué et un soldat blessé lorsque leur jeep a sauté sur une mine.
vendredi 12 avril
A 22 h 30 (heure locale), un attentat à la bombe a frappé dans la banlieue de Madrid le restaurant El Descanson, fréquenté par le personnel américain de la base aérienne de Torrejon : 18 morts (tous espagnols) et 82 blessés (dont 11 Américains). Cet acte meurtrier est attribué par le gouvernement espagnol au Jihad islamique libanais.
samedi 13 avril
Les bombardements des milices chrétiennes sur Saïda ont fait cinq morts et trente-sept blessés dans la soirée.
nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril
Deux attaques anti-israéliennes se sont produites dans la région de Tyr.
dimanche 14 avril
Les quartiers résidentiels et les deux camps de réfugiés palestiniens de Saïda ont subi ces dernières heures les plus violents bombardements depuis un mois.
nuit du dimanche 14 au lundi 15 avril
Deux personnes ont été tuées et huit autres blessées à Saïda.
lundi 15 avril
Dans un discours diffusé à la radio officielle, le Premier ministre Karamé a accusé les chrétiens, et plus particulièrement les partisans du « dissident » Samir Geagea, d’être responsables des combats qui ont fait 78 morts et plus de 350 blessés à Saïda en dix-huit jours.
mardi 16 avril
Les combats dans la région de Saïda ont poussé 30 000 Palestiniens à quitter les camps de refugiés locaux pour se réfugier dans le centre-ville ou se déplacer plus au nord, vers Beyrouth.
nuit du mardi 16 au mercredi 17 avril
Reprise des combats à Beyrouth-Ouest : les milices chiites Amal et les membres du parti socialiste progressiste druze de Walid Joumblatt s’opposent violemment aux Mourabitouns, des sunnites « nassériens » soutenus par les Palestiniens. Le prétexte du début de la violence serait une tentative des Mourabitouns de réquisitionner un appartement pour y installer l’une de leurs permanences.
mercredi 17 avril
Beyrouth a connu ses plus violents combats depuis plus d’un an : on déplore au moins 35 morts et 167 blessés. Les affrontements ont tourné à l’avantage d’Amal et des Druzes : toutes les permanences des Mourabitouns étaient tombées en fin de matinée. Ces violences ont entraîné la démission du gouvernement d’union nationale dirigé par Rachid Karamé.
jeudi 18 avril
Une délégation de responsables libanais, conduite par Nabih Berri et Walid Joumblatt, s’est rendue à Damas dans l’espoir d’obtenir du président Assad une solution pour régler la crise qui frappe leur pays.
dimanche 21 avril
Après huit heures de discussions, le gouvernement israélien a donné son accord à la troisième phase de l’évacuation du Liban par son armée. Celle-ci devrait être achevée au début juin. Le Premier ministre n’a cependant pas donné plus de détail sur la zone de sécurité qui sera mise en place : Tsahal serait notamment libre d’agir à sa guise à l’intérieur de cette zone-tampon de dix à quinze kilomètres de large au-delà de sa frontière. Outre la présence de patrouilles israéliennes, des milices locales alliées y seraient chargés du maintien de l’ordre. Enfin, l’armée israélienne continuera ses opérations coup-de-poing partout sur le territoire libanais quand cela sera nécessaire.
lundi 22 avril
Les milices chrétiennes ont annoncé un cessez-le-feu à Saïda, ainsi qu’un retrait de leurs troupes, afin de permettre à l’armée régulière de prendre sa place.
mardi 23 avril
Après un mois de combats acharnés contre les groupes armés palestiniens et prosyriens, les Forces libanaises évacuent la région de Saïda (la conquête par les musulmans des villages chrétiens dans les jours qui suivent va contraindre les populations chrétiennes à fuir).
Réunion à Damas des dirigeants des communautés musulmanes du Liban.
mercredi 24 avril
L’armée israélienne a entamé son retrait de la plaine de la Bekaa. Le terrain ainsi évacué a aussitôt été investi par l’armée libanaise et des milices druzes. Tsahal également quitté Jezzine, une ville chrétienne située dans la partie méridionale du Mont-Liban.
vendredi 26 avril
A cinq kilomètres à l’est de Saïda, les milices musulmanes et palestiniennes ont enlevé aux milices chrétiennes le village de Miye ou Miye, qui a été pillé et incendié.
Le président libanais Gemayel s’est entretenu à Beyrouth avec le ministre français des Relations extérieures, Roland Dumas.
dimanche 28 avril
Dernière zone chrétienne indépendante du Sud-Liban, l’Iklim al-Kharroub (située entre le Chouf et la région de Saïda), est prise d’assaut par les miliciens druzes du Parti socialiste progressiste (PSP).
lundi 29 avril
Tsahal a achevé la deuxième phase de son retrait du Liban-Sud en évacuant la ville et la région de Tyr. La moitié des soldats israéliens initialement engagés au Liban ont quitté le pays. Le gouvernement israélien a fait savoir que son armée ne viendra pas en aide aux milices chrétiennes en grandes difficultés face aux forces musulmanes et druzes dans la région de Saïda : face à la puissance de feu de leurs adversaires, elles ont du se retirer pratiquement sans combattre vers Jezzine et Marjayoun. Par milliers, les chrétiens fuient par la route ; 3 000 d’entre eux se sont réfugiés dans le secteur toujours contrôlé par Tsahal.
mardi 30 avril
Dans le Sud-Liban, les milices musulmanes ont proclamé un cessez-le-feu dans le secteur situé à l’est de Saïda. Le chiite Nabih Berri et le Druze Walid Joumblatt ont sous au général Michel Aoun un « plan de paix » visant à mettre fin aux combats dans le pays et à permettre aux réfugiés chrétiens de rentrer chez eux. Le commandant en chef de l’armée libanaise a annoncé accepter « sans réserve » ce plan, que doivent maintenant étudier les Forces libanaises et les Phalanges Kataëb. A Paris, une soixantaine d’étudiants chrétiens libanais ont occupé l’ambassade du Liban pour protester contre « le massacre des chrétiens » au Sud-Liban et dans le Chouf ; ils demandent l’intervention des Casque bleus. D’autres étudiants ont fait de même à Bruxelles.
vendredi 3 mai
Israël a donné son accord à l’évacuation des 18 000 réfugiés chrétiens massés à sa frontière : 800 d’entre eux ont quitté le Sud-Liban pour rejoindre le port israélien de Haïfa, d’où ils s’embarqueront à destination de Beyrouth.
jeudi 9 mai
Bien que le calme règne dans la capitale libanaise, les secteurs Est et Ouest de Beyrouth sont de nouveau totalement séparés.
Elie Hobeida, favorable à un accord entre chrétiens et islamistes, est devenu président des Forces libanaises, en remplacement de Samir Geagea. Ce choix devrait favoriser un rapprochement avec la Syrie. Un charnier contenant une quinzaine de corps mutilés a par ailleurs été découvert à une trentaine de kilomètres au sud de Beyrouth, dans une zone qui se trouvait sous le contrôle des Forces libanaises jusqu’au mois d’avril. Les victimes auraient été tuées six mois plus tôt.
mardi 14 mai
L’ancien président chrétien libanais Soleiman Frangié s’est déclaré favorable à une intervention syrienne afin de mettre fin aux massacres. Il a qualifié les miliciens des Forces libanaises de criminels.
mercredi 15 mai
Dans un message, accompagné de photos, adressé à une agence de presse, le Djihad islamique affirme détenir six otages occidentaux au Liban : pour relâcher des deux Français (Marcel Carton et Marcel Fontaine) et ces quatre Américains (Terry Anderson, William Buckley, Benjamin Weir et Lawrence Jenco), l’organisation exige la libération de dix de ses membres détenus au Koweït. Le jour même, un autre Américain, le directeur adjoint de l’Office de secours des Nations unies aux réfugiés palestiniens, a été enlevé dans la matinée à Beyrouth.
jeudi 16 mai
Libération de l’Américain enlevé la veille à Beyrouth.
dimanche 19 mai
A Beyrouth-Ouest, de violents combats opposent dans les camps de réfugiés de Sabra, de Chatila et de Borj Barajneh les Palestiniens proches d’Arafat aux miliciens chiites d’Amal.
lundi 20 mai
Après plus d’un an de difficiles négociations 1 156 prisonniers palestiniens et libanais détenus en Israël ont été échangés sous l’égide de la Croix-Rouge contre trois soldats israéliens capturés durant l’offensive de 1982. Les opérations, qui ont pris plusieurs heures en raison des vérifications des conditions et des identités, se sont déroulées conjointement sur l’aéroport de Genève et dans les Territoires occupés. Les premiers libérés par l’Etat hébreu ont décollé à l’aube de l’aéroport de Tel-Aviv à bord de trois avions. Les trois Israéliens, retenus en Syrie par le groupe d’Ahmed Jibril, ont pu quitter Damas après l’annonce du départ d’Israël dernier prisonnier palestinien.
Des combats opposant Palestiniens et les miliciens chiites d’Amal ont fait depuis la veille au soir vingt-neuf morts et 168 blessés à Beyrouth-Ouest.
mardi 21 mai
Les affrontements entre Palestiniens et chiites ont redoublé d’intensité à Beyrouth, avant qu’un cessez-le-feu n’entre en application dans la soirée. En deux jours, les affrontements ont faut au moins 88 morts et 400 blessés. La milice Amal a pris l’avantage autour du camp de réfugiés de Sabra.
mercredi 22 mai
Un attentat à la voiture piégée a fait un carnage dans les rues de la banlieue chrétienne de Beyrouth-Est : 60 morts et 172 blessés. Plusieurs immeubles se sont effondrés. Le véhicule était bourré de 200 kilos d’explosifs. Un grand nombre de victimes sont des enfants qui se trouvaient dans un car de ramassage scolaire.
Reprise des combats au sud et à l’ouest de Beyrouth. Face aux milices Amal, les Palestiniens ne contrôlent plus qu’un réduit d’un kilomètre carré et dans la soirée, après 70 heures de combats, les camps de Sabra et Chatila sont entièrement tombés aux mains des chiites. Face à cette attaque, les différentes tendances palestiniennes ont mis de côté leurs divisions pour s’unir : les anti-Arafat ont ainsi bombardé les positions chiites depuis la montagne.
Dans la soirée, le Djihad islamique a enlevé deux Français peu après leur arrivée à l’aéroport de Beyrouth : le chercheur Michel Seurat (CNRS) et le journaliste de l’Evénement du Jeudi Jean-Paul Kauffmann.
jeudi 23 mai
Alors que les miliciens d’Amal prétendent détenir le contrôle absolu sur les camps de Sabra et Chatila. Yasser Arafat a lancé un appel à la communauté internationale.
samedi 25 mai
La politique et les négociations, notamment à Damas, tendent à prendre le pas sur la violence : diverses propositions ont été faites pour mettre fin à la guerre des camps palestiniens.
dimanche 26 mai
Des obus se sont abattus sur les quartiers ouest de Beyrouth, faisant quatre blessés. Le président Amine Gemayel et le chef du mouvement Amal Nabih Berri ont rencontré le secrétaire général de la Ligue arabe pour tenter de faire cesser les combats. Les discussions entre représentants syriens, libanais, palestiniens et libyens se succèdent à Damas depuis vingt-quatre heures. Au Liban, les chiites sont accusés d’avoir commis de véritables massacres dans les camps de Palestiniens, où personne n’a pus pénétrer ce jour.
lundi 27 mai
Malgré d’accablants témoignages, Amal rejette les accusations de massacre de Palestiniens dans les camps de réfugiés. Le mouvement chiite a décidé d’autoriser la presse et les organisations humanitaires à pénétrer sur les sites pour « découvrir la vérité ». Les hôpitaux affirment avoir reçu près de 300 morts et 1 400 blessés en provenance de tous les camps.
mardi 28 mai
A Tunis, le chef de l’OLP Yasser Arafat accepte un cessez-le-feu mais refuse le désarmement des Palestiniens. A l’aube, les combattants palestiniens ont repris plusieurs positions dans les camps de Sabra et Chatila. Le mouvement Amal et la sixième brigade libanaise ont répliqué en pilonnant la zone.
Le directeur de l’hôpital américain de Beyrouth, David Jacobsen, a été enlevé dans la matinée.
mercredi 29 mai
Le président libanais Amine Gemayel s’est rendu à Damas pour s’entretenir de la situation à Beyrouth avec son homologue syrien Hafez el-Assad. Juste avant le départ pour la Syrie, une salve d’obus s’était abattue sur le palais présidentiel de Baabda… De violents bombardements ont également frappé les camps de Sabra et Chatila. Premier signe de détente après dix jours de combats : Amal a fait libérer devant les caméras 105 prisonniers palestiniens.
Le Djihad islamique a officiellement revendiqué l’enlèvement des Français Michel Seurat et Jean-Paul Kaufmann, commis une semaine plus tôt ainsi que celui de l’Américain Jacobsen la veille. L’organisation s’est également déclarée responsable de l’assassinat dans la matinée d’un Britannique, maître de conférence à l’Université américaine.
jeudi 30 mai
A l’issue de onze jours de combats, la milice Amal s’est emparée du camp palestinien de Sabra. Plus de cinq cents personnes ont été tuées.
Poursuite à Damas des entretiens syro-libanais. Le président Gemayel a déclaré que l’armée syrienne pouvait rétablir la paix au Liban.
vendredi 31 mai
Suite à la prise du camp de Sabra, la milice Amal a proclamé unilatéralement un cessez-le-feu très théorique. Les rumeurs de massacres continuent à se faire de plus en plus pressantes.
samedi 1er juin
A l’unanimité, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à la demande de l’Egypte, soutenue par la France, une résolution demandant l’arrêt des violences au Liban et la protection pour les civils libanais et palestiniens, et ce malgré l’opposition du Liban et de la Syrie. Sur le terrain, le cessez-le-feu décrété par Amal est à peu près respecté.
dimanche 2 juin
A l’issue de difficiles négociations avec les miliciens d’Amal, la Croix-Rouge a enfin pu pénétrer dans le camp palestinien de Bourj el-Barajneh, toujours assiégé. Une soixantaine de blessés ont été évacués.
lundi 3 juin
Deux observateurs français ont été blessés à Beyrouth par des francs-tireurs. Ils se trouvaient à l’intérieur même de la Résidence des Pins, le quartier-général de la force chargée de veiller sur le cessez-le-feu.
vers le lundi 3 juin
Décès en captivité au Liban de l’Américain William Francis Buckley. Chef de la CIA à Beyrouth, il avait été enlevé par le Hezbollah le 16 mars 1984. Il avait cinquante-sept ans.
vendredi 7 juin
Vingt-quatre Casques bleus finlandais, dont une majorité de retour d’une permission en Israël, ont été enlevés par l’Armée du Sud-Liban. Deux d’entre eux ont été libérés afin de transmettre les conditions de leurs geôliers : les forces pro-israéliennes menacent d’exécuter un de leurs otages toutes les heures si onze de leurs camarades récemment capturés par Amal ne sont pas libérés ; le chef de l’ALS, le général Lahad, affirme que ses hommes ont été livrés à leurs ennemis par la FINUL, ce que celle-ci nie farouchement.
Les miliciens chiites d’Amal ont kidnappé l’ambassadeur d’Autriche au Liban, George Sidaric, ainsi que quatre membres de l’Office de secours des Nations unies aux réfugiés palestiniens alors qu’ils accompagnaient un convoi de vivres à destination du camp de Borj el-Barajneh, dans la banlieue de Beyrouth. Sous la menace, ils ont du aller dans le camp pour négocier la libération de six chiites détenus par les assiégés palestiniens avant d’être libérer sur intervention de Nabi Berri.
dimanche 9 juin
Un officier français de la FINUL a été capturé momentanément au Sud-Liban par l’ALS, avant d’être relâché. Les miliciens détiennent toujours en otage une vingtaine de Casques bleus finlandais.
Thomas Sutherland, doyen de la faculté d'agronomie de l'université américaine de Beyrouth, a été enlevé au Liban (il ne sera libéré qu’en 1991).
lundi 10 juin
Les derniers soldats israéliens se sont retirés du Sud-Liban. Des conseillers et des officiers instructeurs sont cependant maintenus par Tsahal dans une « zone de sécurité ». Au moment même où se déroulait ce dernier retrait de troupe, deux roquettes katiouchas se sont abattues sur le nord d’Israël.
Un officier du corps des observateurs français, le capitaine Jean-Pierre Feyrignac, a été mortellement blessé dans la montagne libanaise, à Souq el-Gharb, au sud-est de Beyrouth.
mardi 11 juin
Six miliciens chiites se sont emparés sur l’aéroport de Beyrouth-Ouest d’un Boeing 727 de la compagnie jordanienne Alia (vol 402) qui s’apprêtait à décoller pour Amman. Les terroristes, menés par Fawaz Younis, demandent le départ de tous les Palestiniens des camps de Sabra et Chatila. Après une journée d’errance dans le ciel de la Méditerranée orientale, deux escales à Larnaka (Chypre) et à Palerme (Sicile) et un survol de l’aéroport fermée de Tunis, l’appareil s’est reposé dans la soirée dans la capitale libanaise.
mercredi 12 juin
Dans l’après-midi, après avoir libéré sains et saufs les passagers du Boeing jordanien, les pirates de l’air chiites ont donné calmement une conférence de presse sur l’aéroport (contrôlé par Amal) pour dénoncer l’attitude des pays arabe. Ils ont ensuite fait sauter le cockpit de l’appareil avant de réussir à s’enfuir. Peu après, un autre avion, de la compagnie Middle East Airlines, a à son tour été détourné sur l’aéroport de Beyrouth par un Palestinien qui voulait seulement donner une conférence de presse à l’arrivée de l’avion à Larnaka, en Chypre. Il s’est ensuite rendu (à bord de ce second appareil se trouvait deux passagers qui avaient déjà subi le premier détournement quelques heures plus tôt, le doyen de l’Université américain et son fils…).
jeudi 13 juin
A Beyrouth, le chef du mouvement chiite Amal Nabih Berri a assuré formellement que les otages français détenus au Liban étaient vivants et bien traités.
vendredi 14 juin
Un Boeing 727 de la TWA qui reliait Athènes à Rome avec 151 personnes à son bord (dont le chanteur grec Demis Roussos) a été détourné sur Beyrouth par deux militants du mouvement libanais Hezbollah, qui réclament la libération de 700 prisonniers chiites arrêtés en février, puis transférés en Israël, et le retrait total de Tsahal du Liban-Sud. Dix-neuf passagers ont été libérés en échange de carburant. L’appareil a ensuite décollé pour Alger, où vingt otages, des femmes et des enfants, ont de nouveau été relâchés, avant de reparti dans la soirée vers la capitale libanaise. A Athènes, un complice des pirates de l’air, Ali Atwa, a été arrêté.
Vingt-trois personnes ont été tuées et trente-six autres blessées dans l’explosion d’une voiture suicide bourrée de 200 kilos de TNT lancée à la sortie sud de Beyrouth contre un poste de la sixième brigade de l’armée libanaise, composée de chiites. La majorité des victimes sont des civils. L’attaque aurait été revendiquée par les Forces secrètes des Mourabitoun, une milice sunnite alliée à la faction arafatiste des Palestiniens.
nuit du vendredi 14 au samedi 15 juin
De retour à Beyrouth avec le Boeing 727, les terroristes chiites ont battu et tué un jeune officier de l’US Navy, Robert Stethem. Ils ont ensuite fait sortir sept prisonniers américains, supposés juifs, pour les garder prisonnier dans Beyrouth même. Ils ont ensuite été rejoints par une douzaine d’autres hommes armés.
samedi 15 juin
Le Boeing 727 de la TWA est de retour dans la matinée à Alger, où les pirates de l’air menacent de tuer tous les Grecs encore détenus si leur complice Ali Atwa n’est pas libéré. Celui-ci est conduit dans la journée dans la capitale algérienne, où les pirates de l’air libèrent soixante-cinq passagers.
Les affrontements ont repris à Beyrouth entre combattants chiites et palestiniens, notamment près du camp de Chatila.
Les vingt-et-un Casques bleus finlandais détenus depuis une semaine au Liban-Sud ont été libérés par l’ALS à Marjayoun.
dimanche 16 juin
Dans la matinée, retour pour la troisième fois sur l’aéroport de Beyrouth du Boeing 727 détourné par des membres du Hezbollah. Les pirates de l’air négocient directement avec le ministre Nabih Berri, chef du mouvement chiite Amal. Le gouvernement israélien s’est réuni en conseil de défense afin d’étudier la situation et notamment les exigences des terroristes.
lundi 17 juin
Sur l’aéroport de Beyrouth, une quarantaine de passagers, presque tous Américains, encore retenus dans le Boeing 727 de la TWA ont été évacués dans la matinée de l’appareil par petits groupes et transférés vers des lieux secrets de la banlieue sud de la capitale libanaise, à majorité chiite. Cette opération a été décidée par Nabih Berri par crainte d’une opération militaire américaine. Le ministre chiite, qui appuie les revendications des terroristes, a par ailleurs décrété la mobilisation générale de son mouvement d’Amal, ses hommes guettant la mer et ouvrant le feu sur tout navire approchant des côtes. Trois membres d’équipage et les pirates de l’air seraient pour leur part encore à l’intérieur de l’avion.
A Damas, une annonce fait d’état de la conclusion d’un accord au Liban entre le Front de salut palestinien (prosyrien et adversaire d’Arafat) et la milice Amal.
mardi 18 juin
Evitant de faire référence à la situation au Liban, le Premier ministre israélien a déclaré envisager de faire libérer les chiites libanais qu’Israël détient, non pas pour céder aux revendications des terroristes mais parce ce transfert en Israël des 700 hommes constitue une violation des conventions de Genève. A Beyrouth, trois des otages du Boeing de la TWA ont été libérés : Demis Roussos, sa compagne et un jeune Américain qui les accompagnait. Le chanteur grec a donné une conférence de presse en compagnie du leader d’Amal, Nabib Berri.
mercredi 19 juin
Tandis que les négociations se poursuivent en coulisse, la situation est inchangée à Beyrouth pour les otages américains. Conduits sous bonne escorte au pied du Boeing, quelques journalistes ont pu s’entretenir pendant moins de cinq minutes avec le commandant de bord et ses deux adjoints installés dans le cockpit.
jeudi 20 juin
L’un des otages a donné, sous escorte armée, une conférence de presse à Beyrouth. Ces images ont choqué l’opinion publique américaine, toujours marquée par la prise d’otages à l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran il y a cinq ans.
Un attentat à la voiture piégé non revendiqué a tué trente-sept personnes à Tripoli. Quatre-vingts personnes ont été blessées.
vendredi 21 juin
Alors que la situation reste bloquée pour les otages, une manifestation anti-américaine, rassemblant 2 000 partisans du Hezbollah, s’est déroulée dans la banlieue sud de Beyrouth, sous la bannière de l’ayatollah iranien Khomeiny et aux cris de « mort à Reagan » et « mort à Israël ». Arrivée à l’aéroport, la foule a été exhortée par trois pirates de l’air encagoulés, grimpés sur une plate-forme et encadrés de cheikhs.
Le gouvernement syrien a proposé son aide à la femme de l’otage français au Liban, Jean-Paul Kaufmann, pour aider à la libération de celui-ci et du chercheur Michel Seurat, enlevé en même temps.
samedi 22 juin
Après plusieurs semaines de siège, le camp palestinien de Bourj el-Barajneh a été rouvert à Beyrouth : conformément à l’accord de cessez-le-feu conclu en début de semaine, les armes détenues dans le camp ont été évacués et pour la première fois depuis près d’un mois, des vivres ont été distribuées aux habitants.
Neuvième jour de détention à Beyrouth pour les otages américains. A Washington, Ronald Reagan a répété qu’il était hors de question que les Etats-Unis cèdent à un chantage.
dimanche 23 juin
Israël a annoncé la libération prochaine de 31 prisonniers chiites qui avaient fait appel de leur détention, jugée illégale. Bien loin des 700 réclamées par les preneurs d’otage du Boeing de la TWA. Nabih Berri affirme que ce geste n’est pas suffisant : les 40 Américains restent détenus dans des lieux secrets de Beyrouth.
lundi 24 juin
L’Etat hébreu a libéré 31 libanais chiites emprisonnés en Israël. Ils ont regagné le Sud-Liban dans la journée. Jérusalem et Washington ont aussitôt affirmé que cette opération n’avait aucun lien avec la prise d’otages en cours depuis dix jours à Beyrouth. De son côté, Nabih Berri a exigé que les Etats-Unis éloignent leurs navires militaires des côtes libanaises. En agissant ainsi, le leader du mouvement Amal s’est fait le porte-parole de la Syrie pour nombre d’observateurs.
mardi 25 juin
Durcissement du ton à Washington : le président Reagan a menacé Beyrouth d’un blocus à la fois naval et aérien. Sur l’aéroport de la capitale libanaise, les pirates de l’air présents dans le Boeing de la TWA ont tiré pendant plusieurs minutes en direction des journalistes, sans faire de blessé.
mercredi 26 juin
Nabih Berri a proposé de confier à une ambassade occidentale les trente-neuf otages du Boeing de la TWA ainsi que deux Français enlevés il y a plus d’un mois (Michel Seurat et Jean-Paul Kauffmann), à condition de ne pas les relâcher avant la libération des prisonniers chiites détenus par Israël. La Suisse et l’Autriche se sont aussitôt déclarés prêts à mettre leur ambassade à disposition. Un Américain, malade du cœur, a été libéré dans la journée en signe de détente.
jeudi 27 juin
Les négociations n’ont pas arrêté toute la journée entre Nabih Berri et les responsables américains et français pour obtenir la libération de tous les otages. Le même jour, Alfred Yaghobzadeh, photographe iranien travaillant pour l’agence française Sipa, a été enlevé par des militants chiites alors qu’il sortait de son hôtel.
Décès à Paris de l’ancien président de la République libanaise (1976-1982), Elias Sarkis, à l’âge de soixante ans.
vendredi 28 juin
Nabih Berri a reçu à son domicile de Beyrouth trois otages américains. De leur côté, les pirates de l’air ont écarté la solution française et refusé que l’ensemble des prisonniers soient transférés dans l’ambassade de Suisse : l’espoir d’un dénouement se trouve de plus en plus à Damas.
dimanche 30 juin
Afin de mettre fin au détournement d’un Boeing 727 de la TWA par des terroristes du Hezbollah libanais, Israël promet de libérer graduellement 735 prisonniers chiites qu’elle détient. Après dix-sept jours de tension, les pirates de l’air relâchent sur l’aéroport de Beyrouth et confient à la Croix-Rouge leurs trente-neuf derniers otages américains, dont ceux confiés au Hezbollah car leur nom avaient une consonance juive. Ils sont tous arrivés dans la soirée à Damas par un convoi officiel de onze voitures et un autobus. Un grand nombre de journalistes les attendaient à l’hôtel Sheraton.
lundi 1er juillet
Le vice-président George Bush a accueilli à Francfort les trente-neuf otages du Boeing de la TWA détourné le 14 juin sur Beyrouth et libérés la veille. Dans la soirée, le gouvernement israélien a annoncé la libération prochaine de 300 chiites libanais détenus dans la prison d’Atlit. Une partie de l’opinion américaine reproche au gouvernement américain d’avoir négocié avec les terroristes. Officiellement, l’administration Reagan assure pourtant ne pas avoir cédé.
mercredi 3 juillet
Dans la matinée, Israël a libéré de la prison d’Atlit un premier groupe de 300 détenus libanais, majoritairement chiites. Conduits en autobus jusqu’à la frontière libanaises, où la Croix-Rouge les a pris en charge, ils ont été accueillis chaleureusement à Tyr. 435 autres prisonniers attendent la libération promise.
vendredi 5 juillet
Le cardinal français Roger Etchegaray est arrivé à Beyrouth en qualité d’envoyé spécial du pape Jean-Paul II. Il s’est entretenu avec le président Gemayel ainsi qu’avec la plupart des responsables politiques libanais.
samedi 6 juillet
Les miliciens chiites d’Amal ont à nouveau encerclé plusieurs camps palestiniens de Beyrouth.
lundi 8 juillet
Des soldats syriens ont conduit de force de la plaine de la Bekaa vers la Jordanie la dernière unité combattante palestinienne du Liban fidèle à Yasser Arafat.
mardi 9 juillet
Afin d’éviter de futures luttes fratricides, les représentants des différentes milices musulmanes du Liban ont signé un accord à Damas.
mercredi 10 juillet
L’aviation israélienne a effectué un raid de représailles sur les camps palestiniens de Baddaoui et de Nahrel-Bared. Cette action est consécutive a plusieurs attentats à la voiture-suicide commis dans le sud du Liban.
mardi 16 juillet
Entrée en vigueur à Beyrouth-Ouest de l’accord conclu à Damas le 9 juillet.
dimanche 21 juillet
Les bureaux de la compagnie aérienne koweïtienne ont été détruits par un attentat à la bombe à Beyrouth. Le groupe Abou Nidal est soupçonné.
lundi 22 juillet
Double attentat à Copenhague : les bureaux de la compagnie aérienne américaine Northwest Orient, puis, quatre minutes plus tard, la synagogue de la capitale danoise ont été visés par des bombes. On déplore vingt-sept blessés, essentiellement dans le premier acte criminel. Ces deux attentats ont été revendiqués par le Djihad islamique. Quatre autres bombes ont été désamorcées dans la journée et six étrangers ont été arrêtés par la police.
mardi 23 juillet
L’armée israélienne a annoncé qu’elle allait libérer de la prison d’Atlit une centaine de détenus, chiites libanais pour la plupart.
Panique à Saïda : un cargo libanais a été coulé dans le port par un navire de guerre israélien.
mercredi 24 juillet
Libérés comme prévu de la prison israélienne d’Atlit, une centaine de prisonniers libanais, majoritairement chiites, ont été reconduits à la frontière, où les attendaient des responsables du mouvement Amal. 900 détenus ont été libérés en trois mois par l’Etat hébreu mais il reste encore en cellules 300 Palestiniens emprisonnés à Atlit.
Le premier secrétaire de l’ambassade de Jordanie à Ankara a été abattu dans la matinée alors qu’il circulait au volant de sa voiture dans les rues de la capitale turque. L’attentat a été revendiqué à la fois par le Jihad islamique libanais et par les Palestiniens de Septembre noir (Abou Nidal).
vendredi 26 juillet
Quatre partisans de Yasser Arafat ont été assassinés au Sud-Liban, dans la région de Saïda.
mercredi 31 juillet
Les Marada, miliciens de l’ancien président Soleiman Frangié, et les Forces libanaises ont conclu un accord.
Une opération suicide à la voiture piégée a visé une patrouille de cinq soldats israéliens au Sud-Liban, près du château de Beaufort.
vendredi 2 août
Les miliciens d’Amal ont fini d'évacuer les camps de Sabra et Chatila.
mardi 6 août
Réunis à Chtaura, dans la plaine de la Bekaa, à l’initiative de la Syrie, le leader druze Walid Joumblatt et le chiite Nabih Berri ont annoncé la formation du Front d’unité nationale (FUN) de tendance islamo-progressiste. Il rassemble une douzaine de partis et mouvement prosyriens, notamment le Parti communiste libanais, le Baas, le Parti national social syrien, le Conseil politique de la ville de Saïda.
Dans la matinée, à Hasbaya, au pied du mont Hermon, un mulet chargé de 200 kilos d’explosifs a sauté à quelques mètres du quartier général des forces israéliennes. L’homme qui conduisait la bête a été tué.
mercredi 7 août
Convoqué par le roi Hassan II du Maroc, le sommet extraordinaire de la Ligue arabe s’ouvre à Casablanca, mais en l’absence des « durs » (Syrie, Libye, Algérie, Liban, Sud-Yémen). L’objectif est de créer des commissions pour le règlement des différends qui peuvent exister entre les différents Etats arabes.
jeudi 8 août
Recevant à Damas Amine Gemayel, Hafez el-Assad a fait entériner le plan syrien pour le Liban. Pour le président libanais, il faut une nouvelle Constitution afin de remplacer celle de 1926, qui n’est plus conforme à la réalité de la situation (certaines minorités d’alors, comme les chiites, sont devenues majoritaires).
vendredi 9 août
Des affrontements, marqués par des duels d’artillerie, ont repris dans la soirée à Beyrouth entre secteurs chrétien et musulman : six personnes ont été tuées et vingt-six autres blessées. Un obus est tombé dans l’enceinte du palais présidentiel.
lundi 12 août
En trois jours de combats entre chrétiens et musulmans à Beyrouth, le bilan est de vingt-et-un morts et de plus de cent blessés.
Israël a annoncé dans la soirée que son armée relâcherait le lendemain matin un nouveau contingent de 150 prisonniers chiites libanais détenus dans la prison d’Atlit.
mardi 13 août
Avec la libération d’un nouveau groupe de 101 Libanais chiites, reconduits aussitôt à la frontière, il ne reste désormais plus qu’environ 200 détenus libanais ou palestiniens dans la prison d’Atlit.
mercredi 14 août
Dans la matinée, un attentat à la voiture piégée a fait 12 morts et 115 blessés dans le secteur chrétien de Beyrouth.
vendredi 16 août
Libération discrète dans la soirée à Beyrouth d’un otage : photographe iranien travaillant pour l’agence française Sipa, Alfred Yaghobzadeh avait été enlevé il y a cinquante jours par des militants chiites. Il reste encore quatre otages français sur place (plus sept Américain et un Britannique).
Clôture à Rabat des sixièmes Jeux Panarabes : le Maroc termine première nation, devant la Tunisie et l’Irak. Le Liban est huitième avec sept médailles, dont deux d’or.
samedi 17 août
Beyrouth a été frappée par un nouvel attentat : une voiture piégée a explosé à une heure de forte affluence devant un supermarché très fréquenté d’Antélias, un secteur chrétien, à quinze kilomètres au nord du centre de la capitale. On déplore cinquante-quatre morts. De nombreuses victimes ont été ensevelies dans l’effondrement du magasin. La puissance de la déflagration a entraîné la formation d’un cratère d’un mètre de profondeur. Les forces chrétiennes ont juré de se venger.
lundi 19 août
Cette fois ce sont les secteurs chiites et druzes de Beyrouth qui a été frappé par le terrorisme : deux attentats à la voiture piégée ont fait vers midi, à quarante minutes d’intervalle, vingt-neuf morts et une centaine de blessées dans le quartier ouest de la capitale. Les Brigades noires, une organisation chrétienne jusqu’à présent inconnue, a revendiqué ces actions.
Dans l’après-midi, quarante-cinq employés chrétiens de l’aéroport de Beyrouth ont été pris en otage après que leur autobus ait été détourné. Trente-et-un ont été rapidement relâchés sur intervention du mouvement Amal, les quatorze autres demeurant détenus en un lieu tenu secret.
nuit du lundi 19 au mardi 20 août
Reprise des bombardements d’une rare violence à Beyrouth : plus de 4 000 obus de tous calibres se sont abattus de minuit jusqu’à l’aube sur les quartiers résidentiels chrétiens et musulmans de la ville. La traditionnelle trêve matinale n’a pas été respectée. Le bilan est impossible à définir dans l’immédiat mais on compterait déjà des dizaines de morts et de blessés.
mardi 20 août
Un attentat à la voiture piégée a fait 43 morts et plus de 90 blessés dans le centre de Tripoli. Le véhicule, installé dans une impasse pour renforcer le souffle de la déflagration, contenait environ 100 kilos d’explosifs. Trois façades de bâtiments se sont effondrées et trois étages d’un immeuble sont totalement détruits. L’action a été revendiquée par une organisation inconnue : les Révolutionnaires Sections du Cèdre.
Les bombardements ont recommencé dans la soirée à Beyrouth.
mercredi 21 août
Poursuite des bombardements à Beyrouth et dans sa banlieue. En dix jours, les actes de violence ont fait au moins 246 morts et environ 800 blessés.
jeudi 22 août
Un accord de cessez-le-feu à Beyrouth a été conclu entre chrétiens et musulmans.
Devant l’aggravation de la situation dans le pays, le gouvernement libanais s’est réuni pour la première fois depuis six mois.
vendredi 23 août
Après douze jours de combats et de bombardements, une trêve est conclue à Beyrouth sous la pression de la Syrie.
mardi 27 août
Israël a annoncé qu’un nouveau contingent de 113 détenus libanais allait être libéré le lendemain matin de la prison d’Atlit.
mercredi 28 août
L’explosion d’une voiture suicide a blessé quatre miliciens de l’ALS près de Saïda.
Avec les nouvelles libérations du jour, il ne reste plus qu’une centaine de prisonniers libanais, en majorité chiites, dans la prison israélienne d’Atlit. Cinq des détenus libérés ce jour ont été enlevés aussitôt dès leur arrivée au Liban : l’un d’eux par un groupe inconnu les quatre autres par le mouvement chiite Amal.
mardi 3 septembre
Reprise des tirs autour du camp palestinien autonome de Borj el-Barajneh, assiégé par le mouvement Amal.
mercredi 4 septembre
Un attentat à la voiture piégée a fait quatorze morts et quarante-sept blessés dans la ville chrétienne de Zahlé, à cinquante kilomètres à l’est de Beyrouth.
du jeudi 5 au vendredi 6 septembre
Une violente bataille a opposé miliciens chiites et druzes au cœur de Beyrouth-Ouest.
samedi 7 septembre
Recrudescence de la guerre des camps à Beyrouth. Les affrontements sont les plus violents depuis le printemps dernier. Depuis le 4 septembre, les obus tirés par les chars T-54 livrés par la Syrie à Amal ne cessent de tomber sur le camp de Borj el-Barajneh. On déplore vingt-deux morts et quarante-quatre blessés en cinq jours de combats. Quatre dirigeants de la communauté chiite, dont le Premier ministre Rachid Karamé, ont réclamé officiellement l’intervention des troupes syriennes pour établir la sécurité dans l’ouest de la capitale libanaise.
Dans la plaine de la Bekaa, la ville chrétienne de Zahlé est occupée par l’armée syrienne, qui s’en était retirée en 1981.
L’ancien Premier ministre libanais Salim el-Hoss a présenté un projet de règlement de la crise dans son pays. Les deux points principaux sont l’abolition du confessionnalisme et la réorganisation de l’armée, tandis qu’un rôle-clé pour la paix dans le pays est donné à l’armée syrienne.
Les ravisseurs des diplomates Marcel Carton et Marcel Fontaine (enlevés le 22 mars) ont donné des nouvelles de leurs deux otages en faisant parvenir par l’intermédiaire d’un médecin français d’origine libanaise (le docteur Razah Raad) un message au gouvernement français sur leurs revendications (réajustement de la politique de la France vis-à-vis de l’Iran). Ils ont également fait remettre des lettres des deux otages à leurs familles.
mardi 10 septembre
Israël a libéré les 119 derniers Libanais détenus à la prison d’Atlit. Ils ont aussitôt été conduits en car à la frontière. Il y a trois mois, le camp comptait 1 132 prisonniers, en majorité chiites. Malgré ces dernières libérations, les promesses des responsables chiites libanais ne sont pas respectées : pendant des semaines ils ont soutenu que la libération des derniers prisonniers du camp israélien d’Atlit entraînerait au moins de celles de deux otages français enlevés au Liban. Mais, alors que le camp est désormais vide, aucun Occidental n’est libéré !
mercredi 11 septembre
Enlèvement au Liban du cadre commercial italien Alberto Molinari (il ne sera jamais revu).
nuit du dimanche 15 au lundi 16 septembre
Début de la bataille de Tripoli : les 2 000 intégristes du rassemblement islamique (chef de file : MUI - Mouvement d'unification nationale - de Cheikh Saïd Chaabane) et les 2 500 membres de la milice alaouite, du Parti arabe démocratique liés à la Syrie, et deux autres milices prosyriennes, le PSNS (Parti social national syrien) et PC s’affrontent durement pour le contrôle du port.
samedi 21 septembre
La situation pour la population de Tripoli devient intenable : les combats poussent quatre habitants à cinq à fuir la ville.
lundi 23 septembre
Un accord a été conclu à Tripoli par les chefs des milices islamistes et prosyriennes : les combats cessent aussitôt. Il est prévu que la ville passe sous le contrôle de l’armée libanaise.
samedi 28 septembre
L’armée syrienne a bouclé les accès à Tripoli afin de mettre fin aux violents combats qui s’y déroulent. Le Jihad islamique a menacé de porter la guerre à Damas et Moscou si l’assaut mené contre les intégristes musulmans n’est pas arrêté.
Reprise des bombardements à Beyrouth : des obus sont tombés dans le secteur de l’aéroport, où le trafic aérien a été interrompu.
dimanche 29 septembre
Une véritable guérilla urbaine se déroule dans Tripoli : avançant rue par rue, reprenant immeuble par immeuble, les milices prosyriennes progressent vers le centre de la ville aux dépens des intégristes. En quinze jours de combats, le bilan est de 237 morts.
Le Jihad islamique a annoncé que les six otages américains qu’ils détiennent au Liban vont bientôt pouvoir rencontrer la presse.
lundi 30 septembre
Pour la première fois, des citoyens soviétiques sont victimes du conflit libanais : trois diplomates (le deuxième secrétaire, les attachés commercial et culturel) et le médecin de la chancellerie ont été kidnappés deux par deux, à quelques heures d’intervalle, en plein de cœur de Beyrouth par une organisation islamique qui exige la fin des assauts des prosyriens et communistes libanais sur Tripoli. Tous les autres employés de l’ambassade d’URSS sont désormais confinés dans le bâtiment.
mercredi 2 octobre
L’Organisation islamique de libération a exécuté l’un des quatre Soviétiques qu’elle détient depuis trois jours : Arkadi Katokov était secrétaire consulaire à l’ambassade. Les ravisseurs menacent de tuer leurs trois autres otages si les attaques lancées contre les intégristes à Tripoli ne cessent pas.
jeudi 3 octobre
A l’issue d’entretiens avec toutes les parties concernées, le gouvernement syrien a annoncé dans la soirée qu’un accord avait été conclu à Damas sur la fin des combats à Tripoli.
vendredi 4 octobre
Le Jihad islamique a annoncé avoir exécuté le diplomate américain William Buckley pour « venger les victimes musulmanes » du raid israélien sur la Tunisie (il est cependant probable qu’il ait été tué il y a plusieurs mois, vers le 3 juin dernier). Ancien chef de la CIA à Beyrouth, il avait été enlevé le 16 mars 1984.
Des dizaines de diplomates soviétiques sont évacués de Beyrouth par leur gouvernement.
dimanche 6 octobre
Un cessez-le-feu est proclamé à Tripoli. Les troupes syriennes entrent dans la ville pour s'interposer entre les miliciens progressistes (prosyriens) et les musulmans intégristes, après trois semaines de combats sanglants. Les combattants ont commencé à livre leurs armes.
mardi 15 octobre
Les principales milices libanaises (chrétiennes, druzes et chiites) négocient un accord pour la cessation des hostilités sous le patronage de Damas.
dimanche 20 octobre
Attentat-suicide à Al-Khiam : un commando de volontaires s’est fait exploser près de la frontière israélienne pour tenter de détruire en vain la Voix de l'espoir, l'émetteur radio des missionnaires chrétiens du Sud-Liban. Les émissions reprennent cinq heures plus tard.
mercredi 30 octobre
Les négociations secrètes ont abouti à la libération des trois Soviétiques enlevés à Beyrouth par des islamistes le 30 septembre dernier.
jeudi 7 novembre
Deux coups de téléphone anonymes ont affirmé que les six otages américains détenus au Liban ont été exécutés au nom du Jihad islamique. Washington refuse de croire cette annonce.
dimanche 17 novembre
Enlèvement de deux Juifs, Haïm Hallal Cohen et Isaak Tarrab.
lundi 18 novembre
Le Jihad islamique a fait savoir dans un communiqué que l’un des quatre otages français qu’il détient au Liban serait gravement malade. Selon plusieurs sources, il s’agirait du diplomate Marcel Carton, déjà affaibli lors de son enlèvement le 22 mars. Le mouvement islamiste invite le gouvernement français à accélérer les négociations.
mardi 19 novembre
Des chasseurs israéliens abattent deux MiG syriens au-dessus de l'est du Liban. C’est le premier engagement aérien israélo-syrien depuis trois ans.
Nouvelles démarches françaises et britanniques pour obtenir la libération des otages occidentaux détenus au Liban. Terry Waite est arrivé à Beyrouth pour négocier au nom de l’archevêque de Canterbury. De son côté, Paris vient de lancer une nouvelle mission diplomatique en renvoyant au Liban le médecin français d’origine libanaise Razah Raad, accompagné d’un émissaire officiel.
mercredi 20 novembre
De violents combats ont éclaté dans les quartiers de Beyrouth-Ouest entre chiites d’Amal et druzes. Les druzes refusent que le drapeau libanais flotte sur les monuments publics à l’occasion de la fête de l’Indépendance.
vendredi 22 novembre
Poursuite des affrontements entre druzes et chiites à Beyrouth-Ouest. Un envoyé syrien n’est parvenu qu’à obtenir un fragile cessez-le-feu de quelques heures. On déplore en trois jours de combats une trentaine de morts et une centaine de blessés.
samedi 23 novembre
Redoublement de la violence à Beyrouth-Ouest : avec l’entrée en action des chars : des assauts en règle sur les positions de l’ennemi ont été constatés. Des obus de mortier s’abattent sur les quartiers résidentiels. Le bilan des combats est désormais d’au moins 35 morts et de 170 blessés.
dimanche 24 novembre
Fin de la guerre du drapeau entre chiites et druzes à Beyrouth : on estime le nombre de victimes à 65 morts.
vendredi 29 novembre
Le docteur Razah Raad affirme avoir vu Marcel Carton, retenu prisonnier au Liban par le Jihad islamique. Selon le médecin d’origine libanaise, le diplomate français, dont on sait la santé fragile, se porterait bien.
mardi 3 décembre
L’armée israélienne a attaqué une base du Front populaire de la Palestine : cinq Palestiniens ont été tués et plusieurs autres capturés.
vendredi 6 décembre
Un nouvel espoir apparaît au Liban pour les otages français détenus par le Jihad islamique avec la libération par Israël d’un chrétien militant du mouvement Amal. Il s’agissait de l’un des exigences du chef de l’organisation, Nabih Berri, afin de faciliter les négociations.
samedi 14 décembre
Le premier président de la République algérien (1963-1995) Ahmed Ben Bella et son compatriote Hocine Aït Ahmed se sont déclarés prêts à intervenir ensemble en faveur des otages français retenus au Liban. C’est la première fois en vingt-deux ans que les deux chefs historiques de la guerre d’Algérie apparaissent ensemble devant des caméras à Londres.
lundi 23 décembre
Le docteur Razah Raad est de retour à Paris. Affirmant que sa mission à Beyrouth est achevée, il déclare avoir remis au gouvernement français les exigences des ravisseurs des quatre otages français au Liban.
mercredi 25 décembre
Chassés depuis des mois par la guerre, 10 000 chrétiens sont revenus dans leurs villages de la montagne, dans la région de Saïda, pour célébrer les fêtes de Noël sous l’œil des combattants chiites.
jeudi 26 décembre
Enlevés un mois et demi plus tôt, les deux otages juifs Haïm Hallal Cohen et Isaak Tarrab ont été assassinés par leurs geôliers.
samedi 28 décembre
Un nouvel accord de paix (le dixième depuis 1975) pour un Liban déconfessionnalisé a été conclu à Damas, sous l’égide de la Syrie, par les trois principales forces armées du pays (chiites, druzes et chrétiennes). Le texte prévoit la fin de l’état de guerre, un gouvernement d’union nationale, le désarmement et la dissolution des milices (qui doivent s’étaler sur un an), une parité parlementaire entre chrétiens et musulmans, un renforcement des pouvoirs du président du Conseil au détriment de ceux du président de la République, le retour des réfugiés civils, la réorganisation de l’armée et l’établissement de relations privilégiées avec la Syrie (cet accord sera finalement rejeté par l’ensemble des parties). Le système confessionnel sera aboli après une période transitoire (dont la fin sera adoptée par majorité des deux tiers à la première Chambre élue, de 55 % dans la deuxième législature, absolue dans la troisième). Coordination avec la Syrie pour la politique étrangère et les relations bilatérales, les questions militaires, l'économie, la sécurité, l'éducation et l'information.
dimanche 29 décembre
Le président syrien Hafez el-Assad a reçu à Damas les signataires des accords de paix sur le Liban.
en décembre
Combats : 200 morts.
Le lieutenant-colonel Claude Cuénot, commandant adjoint des observateurs français, a été assassiné à Beyrouth-Ouest.
Un prêtre américain, le révérend Lawrence Martin Jenco (51 ans), a été enlevé à Beyrouth par le Djihad islamique.
mercredi 9 janvier
Un attentat à la bombe dans un restaurant a fait trois morts et douze blessés à Beyrouth-Ouest.
vendredi 11 janvier
Le Djihad islamique a réitéré ses menaces à l’encontre des Etats-Unis : « Après la promesse faite au monde qu'aucun Américains ne resterait sur le sol du Liban et après l'ultimatum donné aux citoyens américains de quitter Beyrouth, notre réponse à la réaction indifférente a été l’enlèvement de M. Jenco .... Tous les Américains devraient quitter le Liban. »
samedi 12 janvier
Deux explosions ont fait trois morts et trente-six blessés à Beyrouth-Ouest dans la matinée. Plus tard dans la soirée, un autre attentat à la bombe a fait au moins sept blessés à Beyrouth, dans le secteur de Hamra.
lundi 14 janvier
Les bombardements ont repris dans la soirée dans la banlieue sud-est de Beyrouth entre les forces libanaises chrétiennes et les milices druzes.
Après deux jours de difficiles discussions, le gouvernement israélien a annoncé avoir adopté un plan de retrait par étapes de ses troupes du Sud-Liban. Aucun calendrier précis n’a été donné, mais l’opération se déroulera en trois phases.
Alors qu’ils se rendaient en jeep au dépôt d’armement dont ils avaient la charge, deux officiers français en mission d’observation à Beyrouth (casques blancs) ont été tués dans une embuscade dans la matinée. Le Jihad islamique, qui les accuse d’espionnage au profit de l’OTAN et d’Israël, a revendiqué l’attentat.
dimanche 20 janvier
Début du retrait israélien du Sud-Liban : la première phase de l’évacuation concerne la région de Saïda, où Tsahal a commencé à démonter ses équipements militaires. La question se pose maintenant de savoir qui prendra la place des Israéliens sur ce territoire libéré de l’occupation.
lundi 21 janvier
Un attentat à la voiture piégée a visé à Saïda l’un des principaux responsables de la gauche sunnite libanaise, Moustapha Saad. Fervent opposant à l’occupation israélienne, il a été grièvement blessé (hospitalisé aussitôt à Paris, il perdra la vue), tout comme une trentaine d’autres personnes. On déplore trois tués, parmi lesquels figure Natacha Saad, la fille de Moustapha.
mardi 22 janvier
Une grève générale a été organisée au Liban, à l’appel des communautés musulmanes, en guise de protestation après l’attentat de la veille à Saïda : les magasins étaient fermés et les rues désertées dans les quartiers sunnites et chiites de Beyrouth.
vendredi 1er février
Une voiture piégée a explosé devant la mosquée de l’imam Ali, tenue par le Mouvement d’unification islamique (intégristes sunnites), dans le centre de Tripoli, au moment de la prière du Vendredi : entre huit et douze morts et cinquante-huit blessés.
samedi 2 février
Réuni pendant huit heures pour examiner la situation économique et militaire, le Conseil des ministres s’est engagé à tout faire pour rétablir la livre libanaise qui a atteint son cours le plus bas par rapport au dollar.
Au Sud-Liban, des éléments armés et masqués ont pris d’assaut le siège de la garde nationale (milice locale pro israélienne) a proximité de Saïda.
jeudi 7 février
Un Boeing 707 des lignes aériennes chypriotes a été retenu à Beyrouth par trois ou quatre hommes. Ils sont montés à bord sous le couvert de tirs d’armes automatiques et on empêché les cinquante-neuf passagers prêts à embarquer de monter. Déclarant appartenir au mouvement chiite extrémiste les « Brigades noires », ils ont tiré sur des employés de l’aéroport qui tentaient d’approcher de l’appareil. Ils ont donné un ultimatum d’une journée pour la libération par les autorités chypriotes de deux de leurs camarades qui avaient détourné un avion roumain affrété par la Libye en juin 1983. Puis, dans la soirée, ils ont libéré leurs otages et abandonné l’appareil.
Le premier directeur adjoint pour les affaires gouvernementales et internationales de la compagnie aérienne libanaise MEA, Sami Rababi, a été enlevé dans la partie musulmane de Beyrouth par des hommes armés qui l’ont pourchassé à bord de deux voitures.
dimanche 10 février
Dans la matinée, deux voitures piégées ont explosé, l’une à Beyrouth (deux morts), l’autre à Tripoli (sept morts et quinze blessés). Ce dernier attentat visait la permanence du Mouvement d’unification islamique (MUI), animé par des intégristes sunnites.
Dans la matinée, un raid aérien israélien contre une position palestinienne a fait deux morts et un blessé dans la plaine libanaise de la Bekaa, sous contrôle syrien. L’objectif : une base du FDLP de Serge Habache, près de Chtaura.
lundi 11 février
Sept avions F-16 israéliens ont procédé dans la matinée à nouveau raid de bombardement contre une position palestinienne dans la plaine de la Bekaa, à Taalabaya. La cible était un poste de commandement des rebelles au Fatah, commandés par Abou Massoud. Il n’y a que deux blessés, les Palestiniens affirmant avoir évacué les lieux depuis longtemps.
dimanche 12 février
Au Sud-Liban, des soldats israéliens ont détruit deux habitations et tué un habitant du village chiite de Toura.
lundi 13 février
Plus du tiers des 2 000 miliciens de l’ALS, formée et équipée par Israël, ont abandonné leurs unités à la perspective du prochain départ de l’armée israélienne du Sud-Liban.
nuit du mercredi 13 au jeudi 14 février
Libération à Beyrouth du journaliste américain de CNN Jeremy Levin, enlevé en mars 1984. Il affirme être parvenu à échapper à ses ravisseurs et avoir réussi à rejoindre un poste militaire syrien situé dans la plaine de la Bekaa. Dans un communiqué, le Jihad islamique dément cette version des faits, déclarant avoir libéré le journaliste après avoir vérifié qu’il n’était pas un espion.
jeudi 14 février
Dans l’après-midi, des « bousculades » se sont produites au Sud-Liban entre soldats français de la Finul et militaires israéliens à l’occasion d’une opération de « ratissage » menée par Tsahal dans un village chiite voisin de Tyr, où une soixantaine de personnes ont été arrêtées et des maisons détruites au bulldozer. Les Français ont tenté de s’interposer sans succès. Des coups de poing ont été échangés. C’est la troisième opération du genre menée par l’armée israélienne en moins de trois jours.
vendredi 15 février
Dans la matinée, les autorités syriennes ont remis à Damas Jeremy Levin à l’ambassadeur américain.
samedi 16 février
Au Sud-Liban, avec deux jours d’avance sur le calendrier, l’armée israélienne a commencer à évacuer ses positions de la rivière Awali pour gagner, vingt-huit kilomètres plus au sud, sa nouvelle ligne de défense du fleuve Litani. L’armée libanaise est entrée dans Saïda, à la plus grande joie des habitants, qui ont accueilli triomphalement le président Gemayel. Le bilan de deux ans et demi d’occupation est évalué à 610 morts israéliens, 400 palestiniens et 2 200 Libanais. Le retrait israélien se fera en trois étapes jusqu’en octobre.
Publication du programme du Hezbollah, une organisation islamiste chiite politique et paramilitaire.
dimanche 17 février
En visite dans les villes libérées du Sud-Liban, le président Gemayel a été chaleureusement accueilli à Saïda. Le chef de l’Etat a rendu hommage à la résistance libanaise à l’occupation israélienne.
lundi 18 février
A peine, les Israéliens partis, plus de 6 000 militants chiites du sud de Beyrouth ont manifesté dans les rues de Saïda, derrière leur chef religieux, avec armes et slogans ridiculisant l’armée libanaise et en scandant le nom de l’ayatollah Khomeiny. Ils réclament l’instauration d’un régime islamique au Liban. Des femmes en tchador ont brûlé le drapeau libanais arraché à une jeep de l’armée et l’ont remplacé par le drapeau iranien. Des débits de boisson ont été saccagés. Dans la soirée, un jeune homme a été tué par des inconnus tirant depuis une voiture. Selon le magazine américain Newsweek, une cinquantaine de personnes soupçonnées d’avoir collaboré avec Israël auraient déjà été « exécutées » ou seraient en passe de l’être depuis le début du retrait israélien du Sud-Liban.
L’explosion d’une voiture piégée dans la banlieue sud de Beyrouth (quartiers chiites) a fait cinq morts et quarante blessés, dont un grand nombre d’enfants.
Dans une interview à un quotidien libanais, le ministre syrien de l’Information, Yassine Rajjouh, a affirmé que son pays souhaitait retirer 12 000 soldats du Liban « dès que les circonstances le permettront ».
mardi 19 février
Le ministre de la Défense israélien Yitzhak Rabin a déclaré que si les combattants chiites arrivant en masse au Sud-Liban menaçaient la sécurité d’Israël, Tsahal interviendrait à nouveau.
nuit du mardi 19 au mercredi 20 février
Troisième assassinat d’un observateur français au Liban : le commandant Paul Rhodes, chef d’une poste d’observation de Choueïfate, une petite chapelle abandonnée dans le Chouf (à huit kilomètres au sud-est de Beyrouth), a été tué d’une balle dans le dos par un commando de cinq armés. Pas de revendication mais des soupçons pèsent sur les Palestiniens. Les casques blancs évacueront le poste de Choueïfate dans la journée qui suit.
jeudi 21 février
L’armée israélienne a déclenché une vaste opération de ratissage dans la région de Tyr, au Sud-Liban : des dizaines de personnes ont été interrogées à Deir-Kanoun (où l’opération a fait un mort et cinq blessés) et Deir-Tebba. Par ailleurs, le gouvernement libanais a décidé de déposer une plainte aux Nations unies contre les « exactions israéliennes contre la population du Liban Sud et dans la Bekaa ».
vendredi 22 février
L’armée israélienne poursuit des opérations de ratissage au Sud-Liban. Selon les sources militaires, plusieurs hommes ont été tués en essayant d’échappant aux contrôles, quinze maisons ont été détruites au bulldozer et soixante-cinq personnes arrêtées. A Tyr, une patrouille israélienne a échappé à une fusillade alors que l’explosion d’une charge télécommandée provoquait la mort d’un civil.
A l’appel de 252 syndicats et fédérations, 39 partis et organisations politiques et 45 députés, une grève générale « pacifique » a été déclenchée au Liban pour protester contre la dégradation de la situation économique et la cherté de la vie.
samedi 23 février
Neuf hommes armés ont été tués et deux autres blessés au cours des opérations de ratissage et de perquisition menées par l’armée israélienne dans la région libanaise de Tyr. Plusieurs maisons dans lesquelles des armes et des explosifs ont été découverts ont été détruites.
Afin d’obtenir une augmentation de salaire et une promotion, un inspecteur de la sûreté générale libanaise, Douraid Hassan, en uniforme et armé d’un pistolet et de grenades, a détourné à 12 h 10 un Boeing 707 de la Middle Eastern Airlines assurant la liaison quotidien Beyrouth-Paris. Avant d’être contraint de décoller, le pilote a eu le temps de faire sortir les toboggans d’évacuation pour les 104 passagers, mais le souffle d’air a projeté l’un d’eux contre un mur, le tuant sur le coup, tandis que treize autres ont été blessés. Touché par les soldats présents à l’aéroport, l’appareil a ensuite fait un aller-retour vers Larnaca, à Chypre, avant de revenir sur l’aéroport de Beyrouth, vers 17 h, où le pirate de l’air s’est finalement rendu après deux heures de négociations.
dimanche 24 février
Le retrait militaire israélien d’une partie du Sud-Liban est accompagné par un harcèlement en règle de la part des combattants chiites : 105 attaques ou attentats ont été commis contre l’armée israélienne depuis le début du mois de février. La riposte de Tsahal a de son côté fait neuf morts chez les chiites.
lundi 25 février
L’armée israélienne a poursuivi ses opérations de ratissage dans deux villages chiites du Sud-Liban. Le gouvernement libanais a demandé à l’ONU d’organiser une session extraordinaire pour examiner la plainte déposée par Beyrouth contre les « exactions israéliennes » dans le sud du Liban et dans l’ouest de la Bekaa.
Pour la première fois, des combats ont opposé pendant trois heures deux groupes chiites rivaux dans la partie sud de Beyrouth : les Hezbollah au mouvement Amal. Dans la soirée, deux voitures piégées ont explosé à sept minutes d’intervalle dans la banlieue sud de Beyrouth, en plein secteur chiite : sept morts et vingt-cinq blessés.
mardi 26 février
Le ministre de la Défense israélien Yitzhak Rabin a insulté les casques bleus français présents au Sud-Liban, les traitant de « pire salauds ». Tsahal continue ses opérations de ratissage contre la résistance locale, auraient fait plus d’une quinzaine de morts et une cinquantaine de blessés. Mais pour mener ces actions dans les villages chiites (dynamitages de maisons de suspects, voitures détruites au bulldozer, etc.), l’armée israélienne doit forcer les barrages de la Finul, ce qui a entraîné plusieurs accrochages au cours du mois avec les casques bleus français.
Le Liban a demandé la convocation du Conseil de sécurité des Nations unies pour examiner sa dernière plainte contre les « exactions israéliennes » dans le sud du Liban et dans l’ouest de la Bekaa.
mercredi 27 février
Des accrochages entre l’armée libanaise et les forces israéliennes au Sud-Liban se sont déroulés pendant une heure et demie en début d’après-midi dans la localité de Kawthariyet Aj Jisr, à quinze kilomètres au sud de Saïda.
Le ton monte entre la France et Israël : jugeant « indignes » et « injustifiées » les insultes du ministre israélien de la Défense, le ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas a convoqué l’ambassadeur d’Israël à Paris pour lui demander des explications.
lundi 4 mars
Vers 10 h du matin, un attentat a frappé la mosquée chiite de Maaraké, dans le Sud-Liban, durant une distribution de vivres : douze morts, dont deux chefs du mouvement Amal, et vingt-quatre blessés (évacués vers un hôpital de la Finul). La bombe aurait été posée sur une terrasse. Accusée par plusieurs radios libanaises, l’armée israélienne a formellement démentie être impliquée.
vendredi 8 mars
Vers 17 h, un attentat à la voiture piégée a fait un carnage dans un quartier populaire de la banlieue sud de Beyrouth, à majorité chiite : entre 72 et 85 morts et plus de 200 blessés. Le véhicule était garé entre une mosquée chiite et un cinéma. Un immeuble de six étages s’est effondré partiellement sur ses occupants. Le chef spirituel du Hezbollah, Mohammed Hussein Fadlallah, était visé, mais il parvient à en réchapper. Il s’agit de l’attentat le plus meurtrier qu’ait connu la capitale libanaise depuis deux ans. Cet acte sanglant n’a pas été revendiqué.
samedi 9 mars
Des responsables libanais accusent Israël et ses alliés d’être responsables du sanglant attentat de la veille à Beyrouth, qui n’a toujours pas été revendiqué. Le gouvernement israélien a démenti toute implication. De nombreuses victimes ont été inhumées dans une ambiance tendue ; emmenées par le cheikh Fadlallah, 5 000 personnes, encadrées par des forces de sécurité chiites pro-iraniennes, ont manifesté en scandant des slogans vengeurs contre les phalangistes, les Israéliens et les Américains.
Le président Gemayel a reçu dans le palais présidentiel le vice-président syrien Abdel Halim Khaddam, chargé de la question libanaise. Il était accompagné du Premier ministre libanais Rachid Karamé, du leader du mouvement Amal, Nabih Berri (ministre du Sud-Liban) et du chef des Druzes, Walid Joumblat (ministre des Travaux publics) qui boycottait pourtant depuis plusieurs mois le gouvernement libanais d’union nationale.
dimanche 10 mars
Douze soldats israéliens ont été tués au Sud-Liban, près de Metulla, par un véhicule suicide lancé contre eux par des membres du Djihad islamique.
lundi 11 mars
Au Sud-Liban, l’armée israélienne a déclenché une opération sanglante contre le village de Zrarieh, sanctuaire de la résistance chiite. Des chars ont été utilisés. Officiellement selon Tsahal, trente-quatre miliciens ont été tués et sept autres blessés et plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées.
mardi 12 mars
Trois attentats ont causé la mort de deux soldats israéliens et fait sept autres blessés au Sud-Liban. Shimon Péres a déclaré que l’armée israélienne ne quittera pas le Liban dans la panique et dans une atmosphère de défaite. Tsahal répliquera durement à toute attaque a-t-il affirmé.
mercredi 13 mars
Le président Gemayel cherche à obtenir le soutien des chrétiens du Liban : une soixantaine de représentants des divers mouvements chrétiens du pays lui ont apporté leur caution, condamnant par avance toute sécession par la force du fief chrétien.
jeudi 14 mars
Les milices chrétiennes libanaises de Samir Geagea se retournent contre le président Gemayel, à qui elles reprochent sa faiblesse à l’égard de la Syrie. Ce jour même Damas a officiellement apporté son soutien au chef d’Etat libanais.
Suite à la tension persistance dans le pays et aux menaces proférées par les organisations islamiques, les Etats-Unis ont commencé à évacuer de Beyrouth une partie du personnel de leur ambassade.
vendredi 15 mars
Les Forces libanaises rejoignent l’organisation dissidente Mouvement de la décision chrétienne.
Deux Britanniques, un chercheur et un homme d’affaires, ont disparu à Beyrouth alors qu’ils circulaient en voiture. Londres craint des enlèvements.
samedi 16 mars
Entrés en dissidence, les milices chrétiennes tentent de mettre en place un Parlement chrétien. De son côté, la Syrie a renforcé ses positions militaires dans les territoires proches des régions contrôlées par les Forces libanaises.
Dans la matinée, le correspondant pour le Moyen-Orient de l’agence Associated Press, Terry Anderson, a été enlevé à Beyrouth par deux inconnus (il ne sera pas libéré avant le 4 décembre 1991 !).
mardi 19 mars
Reprise des combats opposant les différentes communautés au Sud-Liban : les milices chrétiennes affrontent dans les environs de Saïda l’armée libanaise, qu’appuient les milices musulmanes. Tout comme Beyrouth, la capitale du Sud-Liban est désormais coupée en deux secteurs.
jeudi 21 mars
L’armée israélienne a conduit de nouvelles opérations de ratissage dans la région de Saïda : à une dizaine de kilomètres à l’est de la ville, neuf villages chiites ont été investis par les soldats dans la matinée. Ces opérations auraient fait vingt-et-un morts parmi les résistants et la population civile. Un cameraman et un preneur de son de CBS qui se trouvaient à proximité ont été tués par un obus de char israélien. L’état-major israélien affirme que ses soldats ne savaient pas à qui ils avaient affaire mais la chaîne de télévision américaine, sous la foi du témoignage de reporters français, accuse Tsahal d’avoir tué délibérément ses deux journalistes.
Une trêve fragile est entrée en vigueur dans les combats opposants les différentes milices et l’armée dans les faubourgs de Saïda. Après trois jours d’accrochages le bilan est de neuf morts et de quarante-cinq blessés.
vendredi 22 mars
Deux diplomates français en poste au Liban, Marcel Fontaine (vice-consul) et Marcel Carton (attaché de l’ambassade), ainsi que la fille de l’un deux hommes, secrétaire de l’ambassade, ont été enlevés dans la matinée à Beyrouth. Le rapt est revendiqué par le Jihad islamique : l’organisation exige l’annulation du contrat de vente d’avions Mirage à l’Arabie Saoudite et la fin de l’appui apporté par la France à l’Irak contre l’Iran. Un officier italien de la FINUL a également été capturé. Les kidnappeurs détiendraient huit étrangers enlevés depuis un an.
Les chiites du Sud-Liban enterrent leurs morts de la veille.
samedi 23 mars
Pour la deuxième fois depuis le mois de février, le président syrien Hafez el-Assad a reçu à Damas son homologue libanais Amine Gemayel, pour discuter notamment de la rébellion des milices chrétiennes au Sud-Liban. Le chef d’Etat syrien a déclaré qu’il ne restera pas indifférent « aux mouvements qui menacent l’unité du peuple libanais et servent les intérêts d’Israël ». A Beyrouth, le bureau du parti phalangiste, resté fidèle à Gemayel, a qualifié la dissidence d’ « actes putschistes devant être traités comme tels ».
dimanche 24 mars
Nouvel enlèvement d’un diplomate français au Liban, le quatrième en quatre jours. Directeur du centre culturel de Tripoli, Gilles Sidney Peyroles a été kidnappé par les Fractions armées révolutionnaires libanaises : les FARL demandent contre sa libération que soit relâché l’un de ses membres emprisonné en France. Menaçant de ripostes encore plus dures à l’égard de la France, ils ont lancé un ultimatum de quarante-huit heures.
lundi 25 mars
Un journaliste britannique travaillant pour l’ONU, Alec Collett a été enlevé à Beyrouth avec un citoyen autrichien (rapidement libéré). Le groupe Abou Nidal est soupçonné de ce kidnapping (Collett sera assassiné en avril 1986).
mardi 26 mars
Une organisation inconnue a annoncé la prochaine libération de la jeune secrétaire de l’ambassade de France enlevée la semaine dernière ainsi que celle d’un homme d’affaires britannique kidnappé il y a dix jours. Ce mouvement affirme également détenir les trois autres otages français.
mercredi 27 mars
Match international de football : à domicile, les joueurs du Qatar ont écrasé les Libanais huit buts à zéro.
vendredi 29 mars
L’artillerie chrétienne a commencé à bombarder par intermittence deux camps palestiniens installés dans les faubourgs de Saïda.
En représailles à la politique menée par Israël au Liban, le Jihad islamique a commis un attentat à la bombe à Paris contre un cinéma, le Rivoli-Beaubourg, qui organisait un Festival international du film juif. L’engin, déposé derrière un fauteuil à l’arrière de la salle, a explosé à 21 h 45 lors de la projection du film Eichmann, l’homme du 3e Reich. Dix-huit personnes ont été blessées, dont trois grièvement.
samedi 30 mars
L’armée israélienne qui poursuit son retrait au Sud-Liban a effectué un retour en arrière : dans la matinée, des soldats de Tsahal sont intervenus dans plusieurs villages de la région de Saïda. Cinq personnes ont été tuées. Dans la même région, les tirs chrétiens de canons et de mortiers ont fait plus de vingt morts et une quarantaine de blessés. Plus d’un millier de familles palestiniennes ont fui vers le centre-ville de Saïda.
Le professeur Elie Hallak, vice-président du conseil supérieur de la communauté juive du Liban, a été enlevé à Beyrouth-Ouest par l’organisation des Opprimés sur terre.
dimanche 31 mars
Les échanges de tirs se poursuivent entre les Forces libanaises et les Palestiniens dans les environs de Saïda.
Enlevée il y a dix jours au Liban, la secrétaire du service culturel de l’ambassade de France a été libérée, mais on ne sait toujours pas vraiment qui la détenait. Son père reste cependant aux mains de leurs ravisseurs.
Enlèvement à Beyrouth de deux responsables de la communauté juive du Liban.
Le Jihad islamique revendique officiellement à Beyrouth l’attentat commis il y a deux jours contre le cinéma parisien.
lundi 1er avril
En fin de journée, un Boeing 707 libanais qui assurait la liaison Beyrouth-Djeddah a été détourné au-dessus de l’Arabie-Saoudite.
Le père Kluiters, un otage néerlandais, a été étranglé.
nuit du lundi 1er au mardi 2 avril
Au Liban, les FARL ont libéré le directeur du centre culturel français de Tripoli, Gilles Sidney Peyroles, enlevé le 24 mars.
mardi 2 avril
L’armée israélienne a annoncé la libération prochaine de « plusieurs centaines de détenus » du camp d’Al-Ansar, qu’elle est en train de démanteler près de Nabatiyé.
Dans le 17e arrondissement de Paris (rue Lacroix), les policiers de la DST ont découvert un important stock d’armes (armes de poing, pistolets-mitrailleurs, deux lance-roquettes) et vingt kilos d’explosifs au cours d’une perquisition effectuée dans l’appartement de Georges Ibrahim Abdallah, membre des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), responsables de six attentats sur le territoire français entre 1981 et 1984. Abdallah est emprisonné depuis plusieurs mois.
mercredi 3 avril
Accusée par la Croix Rouge internationale de ne pas respecter deux articles de la convention de Genève sur le traitement des civils en temps de guerre, Israël a promis de libérer bientôt 1 200 détenus libanais et palestiniens.
lundi 8 avril
A Paris, un attentat de faible puissance a visé les locaux du journal libanais al-Watan al-Arabi, situés dans le VIIIe arrondissement. Pas de revendication.
mardi 9 avril
Premier attentat-suicide commis par une femme : jeune fille de seize ans membre du Parti social nationaliste syrien (PSNS), Sana Khyadali Mohaydaleh, s’est faite explosée contre un convoi militaire israélien au Sud-Liban au volant d’une voiture chargée d’explosifs. Deux soldats ont été tués.
mercredi 10 avril
Crise gouvernementale causée par la situation au Sud-Liban : les ministres musulmans boycottent les séances pour protester contre le retard pris dans l’acheminement des renforts de l’armée libanaise à Saïda. Les combats se poursuivent dans et autour de la ville, bombardée par les milices chrétiennes.
jeudi 11 avril
Poursuite du retrait de l’armée israélienne du Sud-Liban (seconde étape) : après Saïda, l’Etat hébreu a évacué la place-forte chiite de Nabatiyé et trente villages aux environs. A dix kilomètres de Nabatiyé, un commandant de Tsahal a été tué et un soldat blessé lorsque leur jeep a sauté sur une mine.
vendredi 12 avril
A 22 h 30 (heure locale), un attentat à la bombe a frappé dans la banlieue de Madrid le restaurant El Descanson, fréquenté par le personnel américain de la base aérienne de Torrejon : 18 morts (tous espagnols) et 82 blessés (dont 11 Américains). Cet acte meurtrier est attribué par le gouvernement espagnol au Jihad islamique libanais.
samedi 13 avril
Les bombardements des milices chrétiennes sur Saïda ont fait cinq morts et trente-sept blessés dans la soirée.
nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril
Deux attaques anti-israéliennes se sont produites dans la région de Tyr.
dimanche 14 avril
Les quartiers résidentiels et les deux camps de réfugiés palestiniens de Saïda ont subi ces dernières heures les plus violents bombardements depuis un mois.
nuit du dimanche 14 au lundi 15 avril
Deux personnes ont été tuées et huit autres blessées à Saïda.
lundi 15 avril
Dans un discours diffusé à la radio officielle, le Premier ministre Karamé a accusé les chrétiens, et plus particulièrement les partisans du « dissident » Samir Geagea, d’être responsables des combats qui ont fait 78 morts et plus de 350 blessés à Saïda en dix-huit jours.
mardi 16 avril
Les combats dans la région de Saïda ont poussé 30 000 Palestiniens à quitter les camps de refugiés locaux pour se réfugier dans le centre-ville ou se déplacer plus au nord, vers Beyrouth.
nuit du mardi 16 au mercredi 17 avril
Reprise des combats à Beyrouth-Ouest : les milices chiites Amal et les membres du parti socialiste progressiste druze de Walid Joumblatt s’opposent violemment aux Mourabitouns, des sunnites « nassériens » soutenus par les Palestiniens. Le prétexte du début de la violence serait une tentative des Mourabitouns de réquisitionner un appartement pour y installer l’une de leurs permanences.
mercredi 17 avril
Beyrouth a connu ses plus violents combats depuis plus d’un an : on déplore au moins 35 morts et 167 blessés. Les affrontements ont tourné à l’avantage d’Amal et des Druzes : toutes les permanences des Mourabitouns étaient tombées en fin de matinée. Ces violences ont entraîné la démission du gouvernement d’union nationale dirigé par Rachid Karamé.
jeudi 18 avril
Une délégation de responsables libanais, conduite par Nabih Berri et Walid Joumblatt, s’est rendue à Damas dans l’espoir d’obtenir du président Assad une solution pour régler la crise qui frappe leur pays.
dimanche 21 avril
Après huit heures de discussions, le gouvernement israélien a donné son accord à la troisième phase de l’évacuation du Liban par son armée. Celle-ci devrait être achevée au début juin. Le Premier ministre n’a cependant pas donné plus de détail sur la zone de sécurité qui sera mise en place : Tsahal serait notamment libre d’agir à sa guise à l’intérieur de cette zone-tampon de dix à quinze kilomètres de large au-delà de sa frontière. Outre la présence de patrouilles israéliennes, des milices locales alliées y seraient chargés du maintien de l’ordre. Enfin, l’armée israélienne continuera ses opérations coup-de-poing partout sur le territoire libanais quand cela sera nécessaire.
lundi 22 avril
Les milices chrétiennes ont annoncé un cessez-le-feu à Saïda, ainsi qu’un retrait de leurs troupes, afin de permettre à l’armée régulière de prendre sa place.
mardi 23 avril
Après un mois de combats acharnés contre les groupes armés palestiniens et prosyriens, les Forces libanaises évacuent la région de Saïda (la conquête par les musulmans des villages chrétiens dans les jours qui suivent va contraindre les populations chrétiennes à fuir).
Réunion à Damas des dirigeants des communautés musulmanes du Liban.
mercredi 24 avril
L’armée israélienne a entamé son retrait de la plaine de la Bekaa. Le terrain ainsi évacué a aussitôt été investi par l’armée libanaise et des milices druzes. Tsahal également quitté Jezzine, une ville chrétienne située dans la partie méridionale du Mont-Liban.
vendredi 26 avril
A cinq kilomètres à l’est de Saïda, les milices musulmanes et palestiniennes ont enlevé aux milices chrétiennes le village de Miye ou Miye, qui a été pillé et incendié.
Le président libanais Gemayel s’est entretenu à Beyrouth avec le ministre français des Relations extérieures, Roland Dumas.
dimanche 28 avril
Dernière zone chrétienne indépendante du Sud-Liban, l’Iklim al-Kharroub (située entre le Chouf et la région de Saïda), est prise d’assaut par les miliciens druzes du Parti socialiste progressiste (PSP).
lundi 29 avril
Tsahal a achevé la deuxième phase de son retrait du Liban-Sud en évacuant la ville et la région de Tyr. La moitié des soldats israéliens initialement engagés au Liban ont quitté le pays. Le gouvernement israélien a fait savoir que son armée ne viendra pas en aide aux milices chrétiennes en grandes difficultés face aux forces musulmanes et druzes dans la région de Saïda : face à la puissance de feu de leurs adversaires, elles ont du se retirer pratiquement sans combattre vers Jezzine et Marjayoun. Par milliers, les chrétiens fuient par la route ; 3 000 d’entre eux se sont réfugiés dans le secteur toujours contrôlé par Tsahal.
mardi 30 avril
Dans le Sud-Liban, les milices musulmanes ont proclamé un cessez-le-feu dans le secteur situé à l’est de Saïda. Le chiite Nabih Berri et le Druze Walid Joumblatt ont sous au général Michel Aoun un « plan de paix » visant à mettre fin aux combats dans le pays et à permettre aux réfugiés chrétiens de rentrer chez eux. Le commandant en chef de l’armée libanaise a annoncé accepter « sans réserve » ce plan, que doivent maintenant étudier les Forces libanaises et les Phalanges Kataëb. A Paris, une soixantaine d’étudiants chrétiens libanais ont occupé l’ambassade du Liban pour protester contre « le massacre des chrétiens » au Sud-Liban et dans le Chouf ; ils demandent l’intervention des Casque bleus. D’autres étudiants ont fait de même à Bruxelles.
vendredi 3 mai
Israël a donné son accord à l’évacuation des 18 000 réfugiés chrétiens massés à sa frontière : 800 d’entre eux ont quitté le Sud-Liban pour rejoindre le port israélien de Haïfa, d’où ils s’embarqueront à destination de Beyrouth.
jeudi 9 mai
Bien que le calme règne dans la capitale libanaise, les secteurs Est et Ouest de Beyrouth sont de nouveau totalement séparés.
Elie Hobeida, favorable à un accord entre chrétiens et islamistes, est devenu président des Forces libanaises, en remplacement de Samir Geagea. Ce choix devrait favoriser un rapprochement avec la Syrie. Un charnier contenant une quinzaine de corps mutilés a par ailleurs été découvert à une trentaine de kilomètres au sud de Beyrouth, dans une zone qui se trouvait sous le contrôle des Forces libanaises jusqu’au mois d’avril. Les victimes auraient été tuées six mois plus tôt.
mardi 14 mai
L’ancien président chrétien libanais Soleiman Frangié s’est déclaré favorable à une intervention syrienne afin de mettre fin aux massacres. Il a qualifié les miliciens des Forces libanaises de criminels.
mercredi 15 mai
Dans un message, accompagné de photos, adressé à une agence de presse, le Djihad islamique affirme détenir six otages occidentaux au Liban : pour relâcher des deux Français (Marcel Carton et Marcel Fontaine) et ces quatre Américains (Terry Anderson, William Buckley, Benjamin Weir et Lawrence Jenco), l’organisation exige la libération de dix de ses membres détenus au Koweït. Le jour même, un autre Américain, le directeur adjoint de l’Office de secours des Nations unies aux réfugiés palestiniens, a été enlevé dans la matinée à Beyrouth.
jeudi 16 mai
Libération de l’Américain enlevé la veille à Beyrouth.
dimanche 19 mai
A Beyrouth-Ouest, de violents combats opposent dans les camps de réfugiés de Sabra, de Chatila et de Borj Barajneh les Palestiniens proches d’Arafat aux miliciens chiites d’Amal.
lundi 20 mai
Après plus d’un an de difficiles négociations 1 156 prisonniers palestiniens et libanais détenus en Israël ont été échangés sous l’égide de la Croix-Rouge contre trois soldats israéliens capturés durant l’offensive de 1982. Les opérations, qui ont pris plusieurs heures en raison des vérifications des conditions et des identités, se sont déroulées conjointement sur l’aéroport de Genève et dans les Territoires occupés. Les premiers libérés par l’Etat hébreu ont décollé à l’aube de l’aéroport de Tel-Aviv à bord de trois avions. Les trois Israéliens, retenus en Syrie par le groupe d’Ahmed Jibril, ont pu quitter Damas après l’annonce du départ d’Israël dernier prisonnier palestinien.
Des combats opposant Palestiniens et les miliciens chiites d’Amal ont fait depuis la veille au soir vingt-neuf morts et 168 blessés à Beyrouth-Ouest.
mardi 21 mai
Les affrontements entre Palestiniens et chiites ont redoublé d’intensité à Beyrouth, avant qu’un cessez-le-feu n’entre en application dans la soirée. En deux jours, les affrontements ont faut au moins 88 morts et 400 blessés. La milice Amal a pris l’avantage autour du camp de réfugiés de Sabra.
mercredi 22 mai
Un attentat à la voiture piégée a fait un carnage dans les rues de la banlieue chrétienne de Beyrouth-Est : 60 morts et 172 blessés. Plusieurs immeubles se sont effondrés. Le véhicule était bourré de 200 kilos d’explosifs. Un grand nombre de victimes sont des enfants qui se trouvaient dans un car de ramassage scolaire.
Reprise des combats au sud et à l’ouest de Beyrouth. Face aux milices Amal, les Palestiniens ne contrôlent plus qu’un réduit d’un kilomètre carré et dans la soirée, après 70 heures de combats, les camps de Sabra et Chatila sont entièrement tombés aux mains des chiites. Face à cette attaque, les différentes tendances palestiniennes ont mis de côté leurs divisions pour s’unir : les anti-Arafat ont ainsi bombardé les positions chiites depuis la montagne.
Dans la soirée, le Djihad islamique a enlevé deux Français peu après leur arrivée à l’aéroport de Beyrouth : le chercheur Michel Seurat (CNRS) et le journaliste de l’Evénement du Jeudi Jean-Paul Kauffmann.
jeudi 23 mai
Alors que les miliciens d’Amal prétendent détenir le contrôle absolu sur les camps de Sabra et Chatila. Yasser Arafat a lancé un appel à la communauté internationale.
samedi 25 mai
La politique et les négociations, notamment à Damas, tendent à prendre le pas sur la violence : diverses propositions ont été faites pour mettre fin à la guerre des camps palestiniens.
dimanche 26 mai
Des obus se sont abattus sur les quartiers ouest de Beyrouth, faisant quatre blessés. Le président Amine Gemayel et le chef du mouvement Amal Nabih Berri ont rencontré le secrétaire général de la Ligue arabe pour tenter de faire cesser les combats. Les discussions entre représentants syriens, libanais, palestiniens et libyens se succèdent à Damas depuis vingt-quatre heures. Au Liban, les chiites sont accusés d’avoir commis de véritables massacres dans les camps de Palestiniens, où personne n’a pus pénétrer ce jour.
lundi 27 mai
Malgré d’accablants témoignages, Amal rejette les accusations de massacre de Palestiniens dans les camps de réfugiés. Le mouvement chiite a décidé d’autoriser la presse et les organisations humanitaires à pénétrer sur les sites pour « découvrir la vérité ». Les hôpitaux affirment avoir reçu près de 300 morts et 1 400 blessés en provenance de tous les camps.
mardi 28 mai
A Tunis, le chef de l’OLP Yasser Arafat accepte un cessez-le-feu mais refuse le désarmement des Palestiniens. A l’aube, les combattants palestiniens ont repris plusieurs positions dans les camps de Sabra et Chatila. Le mouvement Amal et la sixième brigade libanaise ont répliqué en pilonnant la zone.
Le directeur de l’hôpital américain de Beyrouth, David Jacobsen, a été enlevé dans la matinée.
mercredi 29 mai
Le président libanais Amine Gemayel s’est rendu à Damas pour s’entretenir de la situation à Beyrouth avec son homologue syrien Hafez el-Assad. Juste avant le départ pour la Syrie, une salve d’obus s’était abattue sur le palais présidentiel de Baabda… De violents bombardements ont également frappé les camps de Sabra et Chatila. Premier signe de détente après dix jours de combats : Amal a fait libérer devant les caméras 105 prisonniers palestiniens.
Le Djihad islamique a officiellement revendiqué l’enlèvement des Français Michel Seurat et Jean-Paul Kaufmann, commis une semaine plus tôt ainsi que celui de l’Américain Jacobsen la veille. L’organisation s’est également déclarée responsable de l’assassinat dans la matinée d’un Britannique, maître de conférence à l’Université américaine.
jeudi 30 mai
A l’issue de onze jours de combats, la milice Amal s’est emparée du camp palestinien de Sabra. Plus de cinq cents personnes ont été tuées.
Poursuite à Damas des entretiens syro-libanais. Le président Gemayel a déclaré que l’armée syrienne pouvait rétablir la paix au Liban.
vendredi 31 mai
Suite à la prise du camp de Sabra, la milice Amal a proclamé unilatéralement un cessez-le-feu très théorique. Les rumeurs de massacres continuent à se faire de plus en plus pressantes.
samedi 1er juin
A l’unanimité, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à la demande de l’Egypte, soutenue par la France, une résolution demandant l’arrêt des violences au Liban et la protection pour les civils libanais et palestiniens, et ce malgré l’opposition du Liban et de la Syrie. Sur le terrain, le cessez-le-feu décrété par Amal est à peu près respecté.
dimanche 2 juin
A l’issue de difficiles négociations avec les miliciens d’Amal, la Croix-Rouge a enfin pu pénétrer dans le camp palestinien de Bourj el-Barajneh, toujours assiégé. Une soixantaine de blessés ont été évacués.
lundi 3 juin
Deux observateurs français ont été blessés à Beyrouth par des francs-tireurs. Ils se trouvaient à l’intérieur même de la Résidence des Pins, le quartier-général de la force chargée de veiller sur le cessez-le-feu.
vers le lundi 3 juin
Décès en captivité au Liban de l’Américain William Francis Buckley. Chef de la CIA à Beyrouth, il avait été enlevé par le Hezbollah le 16 mars 1984. Il avait cinquante-sept ans.
vendredi 7 juin
Vingt-quatre Casques bleus finlandais, dont une majorité de retour d’une permission en Israël, ont été enlevés par l’Armée du Sud-Liban. Deux d’entre eux ont été libérés afin de transmettre les conditions de leurs geôliers : les forces pro-israéliennes menacent d’exécuter un de leurs otages toutes les heures si onze de leurs camarades récemment capturés par Amal ne sont pas libérés ; le chef de l’ALS, le général Lahad, affirme que ses hommes ont été livrés à leurs ennemis par la FINUL, ce que celle-ci nie farouchement.
Les miliciens chiites d’Amal ont kidnappé l’ambassadeur d’Autriche au Liban, George Sidaric, ainsi que quatre membres de l’Office de secours des Nations unies aux réfugiés palestiniens alors qu’ils accompagnaient un convoi de vivres à destination du camp de Borj el-Barajneh, dans la banlieue de Beyrouth. Sous la menace, ils ont du aller dans le camp pour négocier la libération de six chiites détenus par les assiégés palestiniens avant d’être libérer sur intervention de Nabi Berri.
dimanche 9 juin
Un officier français de la FINUL a été capturé momentanément au Sud-Liban par l’ALS, avant d’être relâché. Les miliciens détiennent toujours en otage une vingtaine de Casques bleus finlandais.
Thomas Sutherland, doyen de la faculté d'agronomie de l'université américaine de Beyrouth, a été enlevé au Liban (il ne sera libéré qu’en 1991).
lundi 10 juin
Les derniers soldats israéliens se sont retirés du Sud-Liban. Des conseillers et des officiers instructeurs sont cependant maintenus par Tsahal dans une « zone de sécurité ». Au moment même où se déroulait ce dernier retrait de troupe, deux roquettes katiouchas se sont abattues sur le nord d’Israël.
Un officier du corps des observateurs français, le capitaine Jean-Pierre Feyrignac, a été mortellement blessé dans la montagne libanaise, à Souq el-Gharb, au sud-est de Beyrouth.
mardi 11 juin
Six miliciens chiites se sont emparés sur l’aéroport de Beyrouth-Ouest d’un Boeing 727 de la compagnie jordanienne Alia (vol 402) qui s’apprêtait à décoller pour Amman. Les terroristes, menés par Fawaz Younis, demandent le départ de tous les Palestiniens des camps de Sabra et Chatila. Après une journée d’errance dans le ciel de la Méditerranée orientale, deux escales à Larnaka (Chypre) et à Palerme (Sicile) et un survol de l’aéroport fermée de Tunis, l’appareil s’est reposé dans la soirée dans la capitale libanaise.
mercredi 12 juin
Dans l’après-midi, après avoir libéré sains et saufs les passagers du Boeing jordanien, les pirates de l’air chiites ont donné calmement une conférence de presse sur l’aéroport (contrôlé par Amal) pour dénoncer l’attitude des pays arabe. Ils ont ensuite fait sauter le cockpit de l’appareil avant de réussir à s’enfuir. Peu après, un autre avion, de la compagnie Middle East Airlines, a à son tour été détourné sur l’aéroport de Beyrouth par un Palestinien qui voulait seulement donner une conférence de presse à l’arrivée de l’avion à Larnaka, en Chypre. Il s’est ensuite rendu (à bord de ce second appareil se trouvait deux passagers qui avaient déjà subi le premier détournement quelques heures plus tôt, le doyen de l’Université américain et son fils…).
jeudi 13 juin
A Beyrouth, le chef du mouvement chiite Amal Nabih Berri a assuré formellement que les otages français détenus au Liban étaient vivants et bien traités.
vendredi 14 juin
Un Boeing 727 de la TWA qui reliait Athènes à Rome avec 151 personnes à son bord (dont le chanteur grec Demis Roussos) a été détourné sur Beyrouth par deux militants du mouvement libanais Hezbollah, qui réclament la libération de 700 prisonniers chiites arrêtés en février, puis transférés en Israël, et le retrait total de Tsahal du Liban-Sud. Dix-neuf passagers ont été libérés en échange de carburant. L’appareil a ensuite décollé pour Alger, où vingt otages, des femmes et des enfants, ont de nouveau été relâchés, avant de reparti dans la soirée vers la capitale libanaise. A Athènes, un complice des pirates de l’air, Ali Atwa, a été arrêté.
Vingt-trois personnes ont été tuées et trente-six autres blessées dans l’explosion d’une voiture suicide bourrée de 200 kilos de TNT lancée à la sortie sud de Beyrouth contre un poste de la sixième brigade de l’armée libanaise, composée de chiites. La majorité des victimes sont des civils. L’attaque aurait été revendiquée par les Forces secrètes des Mourabitoun, une milice sunnite alliée à la faction arafatiste des Palestiniens.
nuit du vendredi 14 au samedi 15 juin
De retour à Beyrouth avec le Boeing 727, les terroristes chiites ont battu et tué un jeune officier de l’US Navy, Robert Stethem. Ils ont ensuite fait sortir sept prisonniers américains, supposés juifs, pour les garder prisonnier dans Beyrouth même. Ils ont ensuite été rejoints par une douzaine d’autres hommes armés.
samedi 15 juin
Le Boeing 727 de la TWA est de retour dans la matinée à Alger, où les pirates de l’air menacent de tuer tous les Grecs encore détenus si leur complice Ali Atwa n’est pas libéré. Celui-ci est conduit dans la journée dans la capitale algérienne, où les pirates de l’air libèrent soixante-cinq passagers.
Les affrontements ont repris à Beyrouth entre combattants chiites et palestiniens, notamment près du camp de Chatila.
Les vingt-et-un Casques bleus finlandais détenus depuis une semaine au Liban-Sud ont été libérés par l’ALS à Marjayoun.
dimanche 16 juin
Dans la matinée, retour pour la troisième fois sur l’aéroport de Beyrouth du Boeing 727 détourné par des membres du Hezbollah. Les pirates de l’air négocient directement avec le ministre Nabih Berri, chef du mouvement chiite Amal. Le gouvernement israélien s’est réuni en conseil de défense afin d’étudier la situation et notamment les exigences des terroristes.
lundi 17 juin
Sur l’aéroport de Beyrouth, une quarantaine de passagers, presque tous Américains, encore retenus dans le Boeing 727 de la TWA ont été évacués dans la matinée de l’appareil par petits groupes et transférés vers des lieux secrets de la banlieue sud de la capitale libanaise, à majorité chiite. Cette opération a été décidée par Nabih Berri par crainte d’une opération militaire américaine. Le ministre chiite, qui appuie les revendications des terroristes, a par ailleurs décrété la mobilisation générale de son mouvement d’Amal, ses hommes guettant la mer et ouvrant le feu sur tout navire approchant des côtes. Trois membres d’équipage et les pirates de l’air seraient pour leur part encore à l’intérieur de l’avion.
A Damas, une annonce fait d’état de la conclusion d’un accord au Liban entre le Front de salut palestinien (prosyrien et adversaire d’Arafat) et la milice Amal.
mardi 18 juin
Evitant de faire référence à la situation au Liban, le Premier ministre israélien a déclaré envisager de faire libérer les chiites libanais qu’Israël détient, non pas pour céder aux revendications des terroristes mais parce ce transfert en Israël des 700 hommes constitue une violation des conventions de Genève. A Beyrouth, trois des otages du Boeing de la TWA ont été libérés : Demis Roussos, sa compagne et un jeune Américain qui les accompagnait. Le chanteur grec a donné une conférence de presse en compagnie du leader d’Amal, Nabib Berri.
mercredi 19 juin
Tandis que les négociations se poursuivent en coulisse, la situation est inchangée à Beyrouth pour les otages américains. Conduits sous bonne escorte au pied du Boeing, quelques journalistes ont pu s’entretenir pendant moins de cinq minutes avec le commandant de bord et ses deux adjoints installés dans le cockpit.
jeudi 20 juin
L’un des otages a donné, sous escorte armée, une conférence de presse à Beyrouth. Ces images ont choqué l’opinion publique américaine, toujours marquée par la prise d’otages à l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran il y a cinq ans.
Un attentat à la voiture piégé non revendiqué a tué trente-sept personnes à Tripoli. Quatre-vingts personnes ont été blessées.
vendredi 21 juin
Alors que la situation reste bloquée pour les otages, une manifestation anti-américaine, rassemblant 2 000 partisans du Hezbollah, s’est déroulée dans la banlieue sud de Beyrouth, sous la bannière de l’ayatollah iranien Khomeiny et aux cris de « mort à Reagan » et « mort à Israël ». Arrivée à l’aéroport, la foule a été exhortée par trois pirates de l’air encagoulés, grimpés sur une plate-forme et encadrés de cheikhs.
Le gouvernement syrien a proposé son aide à la femme de l’otage français au Liban, Jean-Paul Kaufmann, pour aider à la libération de celui-ci et du chercheur Michel Seurat, enlevé en même temps.
samedi 22 juin
Après plusieurs semaines de siège, le camp palestinien de Bourj el-Barajneh a été rouvert à Beyrouth : conformément à l’accord de cessez-le-feu conclu en début de semaine, les armes détenues dans le camp ont été évacués et pour la première fois depuis près d’un mois, des vivres ont été distribuées aux habitants.
Neuvième jour de détention à Beyrouth pour les otages américains. A Washington, Ronald Reagan a répété qu’il était hors de question que les Etats-Unis cèdent à un chantage.
dimanche 23 juin
Israël a annoncé la libération prochaine de 31 prisonniers chiites qui avaient fait appel de leur détention, jugée illégale. Bien loin des 700 réclamées par les preneurs d’otage du Boeing de la TWA. Nabih Berri affirme que ce geste n’est pas suffisant : les 40 Américains restent détenus dans des lieux secrets de Beyrouth.
lundi 24 juin
L’Etat hébreu a libéré 31 libanais chiites emprisonnés en Israël. Ils ont regagné le Sud-Liban dans la journée. Jérusalem et Washington ont aussitôt affirmé que cette opération n’avait aucun lien avec la prise d’otages en cours depuis dix jours à Beyrouth. De son côté, Nabih Berri a exigé que les Etats-Unis éloignent leurs navires militaires des côtes libanaises. En agissant ainsi, le leader du mouvement Amal s’est fait le porte-parole de la Syrie pour nombre d’observateurs.
mardi 25 juin
Durcissement du ton à Washington : le président Reagan a menacé Beyrouth d’un blocus à la fois naval et aérien. Sur l’aéroport de la capitale libanaise, les pirates de l’air présents dans le Boeing de la TWA ont tiré pendant plusieurs minutes en direction des journalistes, sans faire de blessé.
mercredi 26 juin
Nabih Berri a proposé de confier à une ambassade occidentale les trente-neuf otages du Boeing de la TWA ainsi que deux Français enlevés il y a plus d’un mois (Michel Seurat et Jean-Paul Kauffmann), à condition de ne pas les relâcher avant la libération des prisonniers chiites détenus par Israël. La Suisse et l’Autriche se sont aussitôt déclarés prêts à mettre leur ambassade à disposition. Un Américain, malade du cœur, a été libéré dans la journée en signe de détente.
jeudi 27 juin
Les négociations n’ont pas arrêté toute la journée entre Nabih Berri et les responsables américains et français pour obtenir la libération de tous les otages. Le même jour, Alfred Yaghobzadeh, photographe iranien travaillant pour l’agence française Sipa, a été enlevé par des militants chiites alors qu’il sortait de son hôtel.
Décès à Paris de l’ancien président de la République libanaise (1976-1982), Elias Sarkis, à l’âge de soixante ans.
vendredi 28 juin
Nabih Berri a reçu à son domicile de Beyrouth trois otages américains. De leur côté, les pirates de l’air ont écarté la solution française et refusé que l’ensemble des prisonniers soient transférés dans l’ambassade de Suisse : l’espoir d’un dénouement se trouve de plus en plus à Damas.
dimanche 30 juin
Afin de mettre fin au détournement d’un Boeing 727 de la TWA par des terroristes du Hezbollah libanais, Israël promet de libérer graduellement 735 prisonniers chiites qu’elle détient. Après dix-sept jours de tension, les pirates de l’air relâchent sur l’aéroport de Beyrouth et confient à la Croix-Rouge leurs trente-neuf derniers otages américains, dont ceux confiés au Hezbollah car leur nom avaient une consonance juive. Ils sont tous arrivés dans la soirée à Damas par un convoi officiel de onze voitures et un autobus. Un grand nombre de journalistes les attendaient à l’hôtel Sheraton.
lundi 1er juillet
Le vice-président George Bush a accueilli à Francfort les trente-neuf otages du Boeing de la TWA détourné le 14 juin sur Beyrouth et libérés la veille. Dans la soirée, le gouvernement israélien a annoncé la libération prochaine de 300 chiites libanais détenus dans la prison d’Atlit. Une partie de l’opinion américaine reproche au gouvernement américain d’avoir négocié avec les terroristes. Officiellement, l’administration Reagan assure pourtant ne pas avoir cédé.
mercredi 3 juillet
Dans la matinée, Israël a libéré de la prison d’Atlit un premier groupe de 300 détenus libanais, majoritairement chiites. Conduits en autobus jusqu’à la frontière libanaises, où la Croix-Rouge les a pris en charge, ils ont été accueillis chaleureusement à Tyr. 435 autres prisonniers attendent la libération promise.
vendredi 5 juillet
Le cardinal français Roger Etchegaray est arrivé à Beyrouth en qualité d’envoyé spécial du pape Jean-Paul II. Il s’est entretenu avec le président Gemayel ainsi qu’avec la plupart des responsables politiques libanais.
samedi 6 juillet
Les miliciens chiites d’Amal ont à nouveau encerclé plusieurs camps palestiniens de Beyrouth.
lundi 8 juillet
Des soldats syriens ont conduit de force de la plaine de la Bekaa vers la Jordanie la dernière unité combattante palestinienne du Liban fidèle à Yasser Arafat.
mardi 9 juillet
Afin d’éviter de futures luttes fratricides, les représentants des différentes milices musulmanes du Liban ont signé un accord à Damas.
mercredi 10 juillet
L’aviation israélienne a effectué un raid de représailles sur les camps palestiniens de Baddaoui et de Nahrel-Bared. Cette action est consécutive a plusieurs attentats à la voiture-suicide commis dans le sud du Liban.
mardi 16 juillet
Entrée en vigueur à Beyrouth-Ouest de l’accord conclu à Damas le 9 juillet.
dimanche 21 juillet
Les bureaux de la compagnie aérienne koweïtienne ont été détruits par un attentat à la bombe à Beyrouth. Le groupe Abou Nidal est soupçonné.
lundi 22 juillet
Double attentat à Copenhague : les bureaux de la compagnie aérienne américaine Northwest Orient, puis, quatre minutes plus tard, la synagogue de la capitale danoise ont été visés par des bombes. On déplore vingt-sept blessés, essentiellement dans le premier acte criminel. Ces deux attentats ont été revendiqués par le Djihad islamique. Quatre autres bombes ont été désamorcées dans la journée et six étrangers ont été arrêtés par la police.
mardi 23 juillet
L’armée israélienne a annoncé qu’elle allait libérer de la prison d’Atlit une centaine de détenus, chiites libanais pour la plupart.
Panique à Saïda : un cargo libanais a été coulé dans le port par un navire de guerre israélien.
mercredi 24 juillet
Libérés comme prévu de la prison israélienne d’Atlit, une centaine de prisonniers libanais, majoritairement chiites, ont été reconduits à la frontière, où les attendaient des responsables du mouvement Amal. 900 détenus ont été libérés en trois mois par l’Etat hébreu mais il reste encore en cellules 300 Palestiniens emprisonnés à Atlit.
Le premier secrétaire de l’ambassade de Jordanie à Ankara a été abattu dans la matinée alors qu’il circulait au volant de sa voiture dans les rues de la capitale turque. L’attentat a été revendiqué à la fois par le Jihad islamique libanais et par les Palestiniens de Septembre noir (Abou Nidal).
vendredi 26 juillet
Quatre partisans de Yasser Arafat ont été assassinés au Sud-Liban, dans la région de Saïda.
mercredi 31 juillet
Les Marada, miliciens de l’ancien président Soleiman Frangié, et les Forces libanaises ont conclu un accord.
Une opération suicide à la voiture piégée a visé une patrouille de cinq soldats israéliens au Sud-Liban, près du château de Beaufort.
vendredi 2 août
Les miliciens d’Amal ont fini d'évacuer les camps de Sabra et Chatila.
mardi 6 août
Réunis à Chtaura, dans la plaine de la Bekaa, à l’initiative de la Syrie, le leader druze Walid Joumblatt et le chiite Nabih Berri ont annoncé la formation du Front d’unité nationale (FUN) de tendance islamo-progressiste. Il rassemble une douzaine de partis et mouvement prosyriens, notamment le Parti communiste libanais, le Baas, le Parti national social syrien, le Conseil politique de la ville de Saïda.
Dans la matinée, à Hasbaya, au pied du mont Hermon, un mulet chargé de 200 kilos d’explosifs a sauté à quelques mètres du quartier général des forces israéliennes. L’homme qui conduisait la bête a été tué.
mercredi 7 août
Convoqué par le roi Hassan II du Maroc, le sommet extraordinaire de la Ligue arabe s’ouvre à Casablanca, mais en l’absence des « durs » (Syrie, Libye, Algérie, Liban, Sud-Yémen). L’objectif est de créer des commissions pour le règlement des différends qui peuvent exister entre les différents Etats arabes.
jeudi 8 août
Recevant à Damas Amine Gemayel, Hafez el-Assad a fait entériner le plan syrien pour le Liban. Pour le président libanais, il faut une nouvelle Constitution afin de remplacer celle de 1926, qui n’est plus conforme à la réalité de la situation (certaines minorités d’alors, comme les chiites, sont devenues majoritaires).
vendredi 9 août
Des affrontements, marqués par des duels d’artillerie, ont repris dans la soirée à Beyrouth entre secteurs chrétien et musulman : six personnes ont été tuées et vingt-six autres blessées. Un obus est tombé dans l’enceinte du palais présidentiel.
lundi 12 août
En trois jours de combats entre chrétiens et musulmans à Beyrouth, le bilan est de vingt-et-un morts et de plus de cent blessés.
Israël a annoncé dans la soirée que son armée relâcherait le lendemain matin un nouveau contingent de 150 prisonniers chiites libanais détenus dans la prison d’Atlit.
mardi 13 août
Avec la libération d’un nouveau groupe de 101 Libanais chiites, reconduits aussitôt à la frontière, il ne reste désormais plus qu’environ 200 détenus libanais ou palestiniens dans la prison d’Atlit.
mercredi 14 août
Dans la matinée, un attentat à la voiture piégée a fait 12 morts et 115 blessés dans le secteur chrétien de Beyrouth.
vendredi 16 août
Libération discrète dans la soirée à Beyrouth d’un otage : photographe iranien travaillant pour l’agence française Sipa, Alfred Yaghobzadeh avait été enlevé il y a cinquante jours par des militants chiites. Il reste encore quatre otages français sur place (plus sept Américain et un Britannique).
Clôture à Rabat des sixièmes Jeux Panarabes : le Maroc termine première nation, devant la Tunisie et l’Irak. Le Liban est huitième avec sept médailles, dont deux d’or.
samedi 17 août
Beyrouth a été frappée par un nouvel attentat : une voiture piégée a explosé à une heure de forte affluence devant un supermarché très fréquenté d’Antélias, un secteur chrétien, à quinze kilomètres au nord du centre de la capitale. On déplore cinquante-quatre morts. De nombreuses victimes ont été ensevelies dans l’effondrement du magasin. La puissance de la déflagration a entraîné la formation d’un cratère d’un mètre de profondeur. Les forces chrétiennes ont juré de se venger.
lundi 19 août
Cette fois ce sont les secteurs chiites et druzes de Beyrouth qui a été frappé par le terrorisme : deux attentats à la voiture piégée ont fait vers midi, à quarante minutes d’intervalle, vingt-neuf morts et une centaine de blessées dans le quartier ouest de la capitale. Les Brigades noires, une organisation chrétienne jusqu’à présent inconnue, a revendiqué ces actions.
Dans l’après-midi, quarante-cinq employés chrétiens de l’aéroport de Beyrouth ont été pris en otage après que leur autobus ait été détourné. Trente-et-un ont été rapidement relâchés sur intervention du mouvement Amal, les quatorze autres demeurant détenus en un lieu tenu secret.
nuit du lundi 19 au mardi 20 août
Reprise des bombardements d’une rare violence à Beyrouth : plus de 4 000 obus de tous calibres se sont abattus de minuit jusqu’à l’aube sur les quartiers résidentiels chrétiens et musulmans de la ville. La traditionnelle trêve matinale n’a pas été respectée. Le bilan est impossible à définir dans l’immédiat mais on compterait déjà des dizaines de morts et de blessés.
mardi 20 août
Un attentat à la voiture piégée a fait 43 morts et plus de 90 blessés dans le centre de Tripoli. Le véhicule, installé dans une impasse pour renforcer le souffle de la déflagration, contenait environ 100 kilos d’explosifs. Trois façades de bâtiments se sont effondrées et trois étages d’un immeuble sont totalement détruits. L’action a été revendiquée par une organisation inconnue : les Révolutionnaires Sections du Cèdre.
Les bombardements ont recommencé dans la soirée à Beyrouth.
mercredi 21 août
Poursuite des bombardements à Beyrouth et dans sa banlieue. En dix jours, les actes de violence ont fait au moins 246 morts et environ 800 blessés.
jeudi 22 août
Un accord de cessez-le-feu à Beyrouth a été conclu entre chrétiens et musulmans.
Devant l’aggravation de la situation dans le pays, le gouvernement libanais s’est réuni pour la première fois depuis six mois.
vendredi 23 août
Après douze jours de combats et de bombardements, une trêve est conclue à Beyrouth sous la pression de la Syrie.
mardi 27 août
Israël a annoncé qu’un nouveau contingent de 113 détenus libanais allait être libéré le lendemain matin de la prison d’Atlit.
mercredi 28 août
L’explosion d’une voiture suicide a blessé quatre miliciens de l’ALS près de Saïda.
Avec les nouvelles libérations du jour, il ne reste plus qu’une centaine de prisonniers libanais, en majorité chiites, dans la prison israélienne d’Atlit. Cinq des détenus libérés ce jour ont été enlevés aussitôt dès leur arrivée au Liban : l’un d’eux par un groupe inconnu les quatre autres par le mouvement chiite Amal.
mardi 3 septembre
Reprise des tirs autour du camp palestinien autonome de Borj el-Barajneh, assiégé par le mouvement Amal.
mercredi 4 septembre
Un attentat à la voiture piégée a fait quatorze morts et quarante-sept blessés dans la ville chrétienne de Zahlé, à cinquante kilomètres à l’est de Beyrouth.
du jeudi 5 au vendredi 6 septembre
Une violente bataille a opposé miliciens chiites et druzes au cœur de Beyrouth-Ouest.
samedi 7 septembre
Recrudescence de la guerre des camps à Beyrouth. Les affrontements sont les plus violents depuis le printemps dernier. Depuis le 4 septembre, les obus tirés par les chars T-54 livrés par la Syrie à Amal ne cessent de tomber sur le camp de Borj el-Barajneh. On déplore vingt-deux morts et quarante-quatre blessés en cinq jours de combats. Quatre dirigeants de la communauté chiite, dont le Premier ministre Rachid Karamé, ont réclamé officiellement l’intervention des troupes syriennes pour établir la sécurité dans l’ouest de la capitale libanaise.
Dans la plaine de la Bekaa, la ville chrétienne de Zahlé est occupée par l’armée syrienne, qui s’en était retirée en 1981.
L’ancien Premier ministre libanais Salim el-Hoss a présenté un projet de règlement de la crise dans son pays. Les deux points principaux sont l’abolition du confessionnalisme et la réorganisation de l’armée, tandis qu’un rôle-clé pour la paix dans le pays est donné à l’armée syrienne.
Les ravisseurs des diplomates Marcel Carton et Marcel Fontaine (enlevés le 22 mars) ont donné des nouvelles de leurs deux otages en faisant parvenir par l’intermédiaire d’un médecin français d’origine libanaise (le docteur Razah Raad) un message au gouvernement français sur leurs revendications (réajustement de la politique de la France vis-à-vis de l’Iran). Ils ont également fait remettre des lettres des deux otages à leurs familles.
mardi 10 septembre
Israël a libéré les 119 derniers Libanais détenus à la prison d’Atlit. Ils ont aussitôt été conduits en car à la frontière. Il y a trois mois, le camp comptait 1 132 prisonniers, en majorité chiites. Malgré ces dernières libérations, les promesses des responsables chiites libanais ne sont pas respectées : pendant des semaines ils ont soutenu que la libération des derniers prisonniers du camp israélien d’Atlit entraînerait au moins de celles de deux otages français enlevés au Liban. Mais, alors que le camp est désormais vide, aucun Occidental n’est libéré !
mercredi 11 septembre
Enlèvement au Liban du cadre commercial italien Alberto Molinari (il ne sera jamais revu).
nuit du dimanche 15 au lundi 16 septembre
Début de la bataille de Tripoli : les 2 000 intégristes du rassemblement islamique (chef de file : MUI - Mouvement d'unification nationale - de Cheikh Saïd Chaabane) et les 2 500 membres de la milice alaouite, du Parti arabe démocratique liés à la Syrie, et deux autres milices prosyriennes, le PSNS (Parti social national syrien) et PC s’affrontent durement pour le contrôle du port.
samedi 21 septembre
La situation pour la population de Tripoli devient intenable : les combats poussent quatre habitants à cinq à fuir la ville.
lundi 23 septembre
Un accord a été conclu à Tripoli par les chefs des milices islamistes et prosyriennes : les combats cessent aussitôt. Il est prévu que la ville passe sous le contrôle de l’armée libanaise.
samedi 28 septembre
L’armée syrienne a bouclé les accès à Tripoli afin de mettre fin aux violents combats qui s’y déroulent. Le Jihad islamique a menacé de porter la guerre à Damas et Moscou si l’assaut mené contre les intégristes musulmans n’est pas arrêté.
Reprise des bombardements à Beyrouth : des obus sont tombés dans le secteur de l’aéroport, où le trafic aérien a été interrompu.
dimanche 29 septembre
Une véritable guérilla urbaine se déroule dans Tripoli : avançant rue par rue, reprenant immeuble par immeuble, les milices prosyriennes progressent vers le centre de la ville aux dépens des intégristes. En quinze jours de combats, le bilan est de 237 morts.
Le Jihad islamique a annoncé que les six otages américains qu’ils détiennent au Liban vont bientôt pouvoir rencontrer la presse.
lundi 30 septembre
Pour la première fois, des citoyens soviétiques sont victimes du conflit libanais : trois diplomates (le deuxième secrétaire, les attachés commercial et culturel) et le médecin de la chancellerie ont été kidnappés deux par deux, à quelques heures d’intervalle, en plein de cœur de Beyrouth par une organisation islamique qui exige la fin des assauts des prosyriens et communistes libanais sur Tripoli. Tous les autres employés de l’ambassade d’URSS sont désormais confinés dans le bâtiment.
mercredi 2 octobre
L’Organisation islamique de libération a exécuté l’un des quatre Soviétiques qu’elle détient depuis trois jours : Arkadi Katokov était secrétaire consulaire à l’ambassade. Les ravisseurs menacent de tuer leurs trois autres otages si les attaques lancées contre les intégristes à Tripoli ne cessent pas.
jeudi 3 octobre
A l’issue d’entretiens avec toutes les parties concernées, le gouvernement syrien a annoncé dans la soirée qu’un accord avait été conclu à Damas sur la fin des combats à Tripoli.
vendredi 4 octobre
Le Jihad islamique a annoncé avoir exécuté le diplomate américain William Buckley pour « venger les victimes musulmanes » du raid israélien sur la Tunisie (il est cependant probable qu’il ait été tué il y a plusieurs mois, vers le 3 juin dernier). Ancien chef de la CIA à Beyrouth, il avait été enlevé le 16 mars 1984.
Des dizaines de diplomates soviétiques sont évacués de Beyrouth par leur gouvernement.
dimanche 6 octobre
Un cessez-le-feu est proclamé à Tripoli. Les troupes syriennes entrent dans la ville pour s'interposer entre les miliciens progressistes (prosyriens) et les musulmans intégristes, après trois semaines de combats sanglants. Les combattants ont commencé à livre leurs armes.
mardi 15 octobre
Les principales milices libanaises (chrétiennes, druzes et chiites) négocient un accord pour la cessation des hostilités sous le patronage de Damas.
dimanche 20 octobre
Attentat-suicide à Al-Khiam : un commando de volontaires s’est fait exploser près de la frontière israélienne pour tenter de détruire en vain la Voix de l'espoir, l'émetteur radio des missionnaires chrétiens du Sud-Liban. Les émissions reprennent cinq heures plus tard.
mercredi 30 octobre
Les négociations secrètes ont abouti à la libération des trois Soviétiques enlevés à Beyrouth par des islamistes le 30 septembre dernier.
jeudi 7 novembre
Deux coups de téléphone anonymes ont affirmé que les six otages américains détenus au Liban ont été exécutés au nom du Jihad islamique. Washington refuse de croire cette annonce.
dimanche 17 novembre
Enlèvement de deux Juifs, Haïm Hallal Cohen et Isaak Tarrab.
lundi 18 novembre
Le Jihad islamique a fait savoir dans un communiqué que l’un des quatre otages français qu’il détient au Liban serait gravement malade. Selon plusieurs sources, il s’agirait du diplomate Marcel Carton, déjà affaibli lors de son enlèvement le 22 mars. Le mouvement islamiste invite le gouvernement français à accélérer les négociations.
mardi 19 novembre
Des chasseurs israéliens abattent deux MiG syriens au-dessus de l'est du Liban. C’est le premier engagement aérien israélo-syrien depuis trois ans.
Nouvelles démarches françaises et britanniques pour obtenir la libération des otages occidentaux détenus au Liban. Terry Waite est arrivé à Beyrouth pour négocier au nom de l’archevêque de Canterbury. De son côté, Paris vient de lancer une nouvelle mission diplomatique en renvoyant au Liban le médecin français d’origine libanaise Razah Raad, accompagné d’un émissaire officiel.
mercredi 20 novembre
De violents combats ont éclaté dans les quartiers de Beyrouth-Ouest entre chiites d’Amal et druzes. Les druzes refusent que le drapeau libanais flotte sur les monuments publics à l’occasion de la fête de l’Indépendance.
vendredi 22 novembre
Poursuite des affrontements entre druzes et chiites à Beyrouth-Ouest. Un envoyé syrien n’est parvenu qu’à obtenir un fragile cessez-le-feu de quelques heures. On déplore en trois jours de combats une trentaine de morts et une centaine de blessés.
samedi 23 novembre
Redoublement de la violence à Beyrouth-Ouest : avec l’entrée en action des chars : des assauts en règle sur les positions de l’ennemi ont été constatés. Des obus de mortier s’abattent sur les quartiers résidentiels. Le bilan des combats est désormais d’au moins 35 morts et de 170 blessés.
dimanche 24 novembre
Fin de la guerre du drapeau entre chiites et druzes à Beyrouth : on estime le nombre de victimes à 65 morts.
vendredi 29 novembre
Le docteur Razah Raad affirme avoir vu Marcel Carton, retenu prisonnier au Liban par le Jihad islamique. Selon le médecin d’origine libanaise, le diplomate français, dont on sait la santé fragile, se porterait bien.
mardi 3 décembre
L’armée israélienne a attaqué une base du Front populaire de la Palestine : cinq Palestiniens ont été tués et plusieurs autres capturés.
vendredi 6 décembre
Un nouvel espoir apparaît au Liban pour les otages français détenus par le Jihad islamique avec la libération par Israël d’un chrétien militant du mouvement Amal. Il s’agissait de l’un des exigences du chef de l’organisation, Nabih Berri, afin de faciliter les négociations.
samedi 14 décembre
Le premier président de la République algérien (1963-1995) Ahmed Ben Bella et son compatriote Hocine Aït Ahmed se sont déclarés prêts à intervenir ensemble en faveur des otages français retenus au Liban. C’est la première fois en vingt-deux ans que les deux chefs historiques de la guerre d’Algérie apparaissent ensemble devant des caméras à Londres.
lundi 23 décembre
Le docteur Razah Raad est de retour à Paris. Affirmant que sa mission à Beyrouth est achevée, il déclare avoir remis au gouvernement français les exigences des ravisseurs des quatre otages français au Liban.
mercredi 25 décembre
Chassés depuis des mois par la guerre, 10 000 chrétiens sont revenus dans leurs villages de la montagne, dans la région de Saïda, pour célébrer les fêtes de Noël sous l’œil des combattants chiites.
jeudi 26 décembre
Enlevés un mois et demi plus tôt, les deux otages juifs Haïm Hallal Cohen et Isaak Tarrab ont été assassinés par leurs geôliers.
samedi 28 décembre
Un nouvel accord de paix (le dixième depuis 1975) pour un Liban déconfessionnalisé a été conclu à Damas, sous l’égide de la Syrie, par les trois principales forces armées du pays (chiites, druzes et chrétiennes). Le texte prévoit la fin de l’état de guerre, un gouvernement d’union nationale, le désarmement et la dissolution des milices (qui doivent s’étaler sur un an), une parité parlementaire entre chrétiens et musulmans, un renforcement des pouvoirs du président du Conseil au détriment de ceux du président de la République, le retour des réfugiés civils, la réorganisation de l’armée et l’établissement de relations privilégiées avec la Syrie (cet accord sera finalement rejeté par l’ensemble des parties). Le système confessionnel sera aboli après une période transitoire (dont la fin sera adoptée par majorité des deux tiers à la première Chambre élue, de 55 % dans la deuxième législature, absolue dans la troisième). Coordination avec la Syrie pour la politique étrangère et les relations bilatérales, les questions militaires, l'économie, la sécurité, l'éducation et l'information.
dimanche 29 décembre
Le président syrien Hafez el-Assad a reçu à Damas les signataires des accords de paix sur le Liban.
en décembre
Combats : 200 morts.