jeudi 3 janvier
Après le Koweït, l’Irak, le Mexique et l’Algérie ont relevé le prix de vente de leur pétrole brut.
jeudi 7 février
Le gouvernement crée la compagnie Babylone pour favoriser la production cinématographique. Les secteurs public et privé du cinéma irakien sont regroupés.
dimanche 10 février
Le président du gouvernement espagnol Adolfo Suarez entame un voyage qui doit le conduire en Irak et en Jordanie afin d’évoquer les relations économiques entre l’Espagne et les pays arabes et de discuter de la question du pétrole.
mercredi 27 février
Match amical de football : à Bagdad, l’Irak et la Pologne ont fait match nul un à un.
jeudi 28 février
L’Etat français et dix-neuf pays de la Ligue arabe (Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Djibouti, Emirats arabes unis, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Maroc, Mauritanie, Oman, Qatar, Somalie, Soudan, Syrie, Tunisie, Yémen du Nord et Yémen du Sud) ont signé l’acte de fondation de l’Institut du monde arabe, qui doit ouvrir ses portes à Paris en 1987.
vendredi 29 février
Match amical de football : à Bagdad, l’Irak a battu la Pologne un but à zéro.
en février
Soixante-six chiites ont été exécutés depuis six mois.
mardi 25 mars
Ouverture à Paris du procès de l’un des Palestiniens ayant participé à la prise d’otages à l’ambassade d’Irak le 31 juillet 1979, au cours de laquelle un policier français avait été tué par des gardes irakiens.
de mars à avril
Environ cent exécutions.
mardi 1er avril
Attentat manqué contre le vice-Premier ministre Tarek Aziz.
vendredi 4 avril
Deux pays de l’OPEP, l’Iran et le Nigeria, ont annoncé une augmentation du prix de leur pétrole.
lundi 7 avril
Les forces armées iraniennes et les Gardiens de la Révolution ont été placés en état d’alerte. Téhéran considère comme un ultimatum l’exigence formulée par l’Irak du retrait des soldats iraniens de trois îles occupées depuis 1971 dans le détroit d’Ormuz.
mercredi 9 avril
L’aviation irakienne a bombardé près de la frontière la ville iranienne de Qasr-e Shirin. Quinze personnes ont été blessées. Il s’agit de représailles après la tentative d’assassinat du ministre irakien des Affaires étrangères, Tarek Aziz, commise par le groupe chiite Ad-Dawaa.
Après trois jours de torture, le grand ayatollah révolutionnaire chiite Mohammed Bakr al-Sadr est pendu à Nadjaf et son corps, ainsi que celui de sa sœur Bint al-Huda, traîné par un tracteur dans les rues de la ville. Fondateur du mouvement islamique Ad-Daawa, il était âgé de 45 ans.
vendredi 11 avril
Un million de personnes environ ont manifesté dans les rues de Téhéran pour démontrer l’unité du peuple iranien. Dans son discours, le président iranien Bani Sadr s’en est essentiellement pris à l’Irak.
jeudi 17 avril
Intervenant sur Radio-Téhéran, l’ayatollah Khomeiny a affirmé que l’Iran briserait l’Irak et avancerait jusqu’à Bagdad.
dimanche 27 avril
Des rumeurs de coup d’Etat à Bagdad ont circulé pendant une vingtaine de minutes. Saddam Hussein aurait été tué. Mais très vite le gouvernement irakien apportait des démentis.
mercredi 30 avril
En visite officielle à Paris, le ministre irakien de l’Energie a assuré que son pays ne laissera jamais la France manquer de pétrole.
jeudi 8 mai
Réunis à Taïf, en Arabie Saoudite, les ministres de l’OPEP se sont mis d’accord sur un principe d’ajustement trimestriel du prix plancher du pétrole. Mais l’Algérie, l’Iran et la Libye se sont opposés à ce mécanisme.
mercredi 4 juin
Deux hommes armés ont attaqué l’ambassade d’Irak à Rome aux cris de « Vive Khomeiny ». Un employé de l’ambassade a été tué et un autre a été blessé. L’un des deux agresseurs a été blessé par les gardes irakiens tandis que son complice a pu prendre la fuite.
dimanche 8 juin
Réunis à Alger, les pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) ont décidé le renforcement de l’embargo pétrolier contre l’Afrique du Sud.
lundi 9 juin
Ouverture à Alger du Sommet des treize pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. L’OPEP est divisée en deux camps : les modérés, menés par l’Arabie Saoudite, réclament une unification des tarifs et un gel des prix pendant six mois, et les durs, conduits par l’Algérie, qui veulent une liberté des prix et un alignement des tarifs du gaz avec celui du pétrole.
mardi 10 juin
Clôture du sommet de l’OPEP à Alger : le prix de référence du baril augmente de vingt-huit à trente-deux dollars le baril.
nuit du vendredi 13 au samedi 14 juin
Le physicien nucléaire égyptien Yahya al-Meshad a été égorgé par des agents du Mossad israélien dans sa chambre de l’hôtel Méridien, à Paris. Il a été violemment battu avant de mourir. Agé de quarante-huit ans, il était membre de la Commission atomique irakienne et travaillait sur le programme nucléaire de Saddam Hussein.
jeudi 19 juin
Des hommes armés ont attaqué l’ambassade du Royaume-Uni à Bagdad. Les forces de sécurité irakiennes ont abattu trois des agresseurs.
vendredi 20 juin
Premières élections législatives organisées en Irak depuis vingt-deux ans : le parti Baas remporte 175 des 250 sièges.
dimanche 22 juin
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a battu l’Irak trois buts à zéro.
lundi 21 juillet
Début du tournoi de football des Jeux Olympiques de Moscou (groupe D) : au stade Républicain de Kiev, l’Irak a battu le Costa Rica trois buts (Basheer, Saeed, Hassan) à zéro.
mercredi 23 juillet
Second match du premier du tournoi olympique de football : au stade Républicain de Kiev, la Finlande et l’Irak ont fait match nul zéro à zéro.
vendredi 25 juillet
Dernier match du premier tour du tournoi olympique de football : au stade du Dinamo de Minsk, la Yougoslavie et l’Irak ont fait match nul un à un (Zora Vujovic pour les Yougoslaves, Hassan pour les Irakiens). Deuxièmes du groupe D, les Irakiens sont qualifiés pour les quarts de finale.
dimanche 27 juillet
Quart de finale du tournoi de football : l’Allemagne de l’Est a éliminé l’Irak quatre buts (Schnuphase sur penalty, Netz, Steinbach, Terletzki) à zéro, devant 48 000 spectateurs au stade Olympiysky de Kiev.
lundi 28 juillet
Un diplomate irakien a été tué par l’explosion d’une bombe à Abou Dhabi (Emirats arabes unis). Quinze autres personnes ont été blessées.
vendredi 8 août
L’Iran menace de rompre ses relations diplomatiques avec l’Union soviétique si Moscou ne suspend pas son aide militaire à l’Irak.
samedi 9 août
De violents accrochages se sont produits à la frontière entre l’Iran et l’Irak.
lundi 11 août
Les cinq sociétés françaises qui participent à la construction d’une centrale nucléaire en Irak ont reçu plusieurs menaces d’attentat jugées sérieuses par les autorités.
jeudi 14 août
Un cinéma de la banlieue de Bagdad a été ravagé par un incendie. Cinquante-neuf enfants sont morts brûlés.
lundi 18 août
Rupture des relations diplomatiques entre l’Irak et la Syrie.
mercredi 27 août
Les accrochages militaires se multiplient à la frontière entre l’Iran et l’Irak.
samedi 13 septembre
Les affrontements armés s’accentuent à la frontière irano-irakienne.
lundi 15 septembre
Ouverture à Vienne, sous très haute sécurité, du sommet de l’OPEP, qui réunit trente-quatre ministres représentant les treize pays exportateurs de pétrole. Après dix-huit mois de désordre et de « chacun pour soir », le problème des prix de l’or noir est à l’ordre du jour.
mercredi 17 septembre
L’Irak dénonce l’accord d’Alger conclu en 1975 avec l’Iran sur le partage des eaux du Chatt el-Arab. Saddam Hussein proclame la région territoire exclusivement irakien.
Alors que les pays exportateurs de pétrole s’apprêtaient à quitter la conférence de l’OPEP à Vienne sur un constat d’échec, les représentants sont parvenus à s’entendre dans la soirée sur un accord de dernière minute : l’Arabie saoudite a décidé de relever de deux dollars le prix de son baril. L’or noir saoudien passe ainsi de vingt-huit à trente dollars. Les autres pays ont décidé de geler leurs propres tarifs.
vendredi 19 septembre
L’armée de l’air iranienne reconnaît avoir perdu deux chasseurs-bombardiers F-4 Phantom II durant un combat aérien avec des appareils irakiens au-dessus du Chatt el-Arab.
samedi 20 septembre
Les communiqués militaires sont confus concernant le conflit à la frontière irako-iranienne : Bagdad annonce des attaques dans les airs et sur terre avec des blindés alors qu’à Téhéran on évoque une situation est relativement calme. Le président iranien Bani Sadr a accusé les Etats-Unis d’être à l’origine d’un vaste complot contre son pays par l’intermédiaire de l’Irak.
dimanche 21 septembre
Le conflit larvé à la frontière irako-iranienne se transforme en guerre ouverte : des troupes sont engagées sur terre, sur mer et dans les airs, en particulier dans la région du Chatt el-Arab. L’artillerie irakienne a bombardé les villes iraniennes d’Abadan et de Khorramshar. Puissance militaire la plus forte de la région du temps du shah, l’Iran est en difficulté depuis le déclenchement de la Révolution islamique (fuite de nombreux officiers, manque de pièces détachées pour les navires et hélicoptères, etc.), alors qu’en face l’armée irakienne est au sommet de sa force.
lundi 22 septembre
Après plusieurs jours d’accrochages à répétition le long de la frontière, l’Irak attaque l’Iran par surprise pour s’emparer de la totalité du Chott el-Arab. Les raids aériens ont visé des objectifs militaires (aérodromes de Mehrabad, Kermanshah, Sanandaj et Ahwaz), mais également les champs pétrolifères d’Abadan, sur le Chatt el-Arab, qui sont en partie incendiés. Tabriz, en Iran, puis Chiraz, Ispahan, Dezful, Hamadan et Téhéran ont été bombardés tour à tour, tandis que les forces irakiennes pénétraient en territoire iranien, dans la région pétrolière du Khouzistan. Toutes les communications avec la capitale iranienne sont coupées. Des commandos irakiens ont réussi à atteindre la banlieue de la ville stratégique d’Abadan avant d’être contraints de se retirer face à la résistance locale.
nuit du lundi 22 au mardi 23 septembre
L’armée irakienne a pénétré en territoire iranien, de dix kilomètres selon un communiqué de Bagdad : la ville de Khorramshar et les puits de pétrole d’Abadan seraient encerclés.
mardi 23 septembre
Pour contrer l’offensive irakienne, l’aviation iranienne a déclenché l’opération « Kaman 99 » : une centaine de sorties contre des positions ennemis ont été effectuées. Bagdad a été bombardée à trois reprises, tandis qu’au moins six autres aéroports irakiens ont également été visés. Un avion cargo Iliouchine 76 qui arrivait de Paris s’est écrasé lors de l’approche de l’aéroport de Bagdad, probablement abattu par la chasse iranienne. Des centaines de personnes, dont de nombreux coopérants occidentaux, ont commencé à franchir la frontière séparant l’Irak du Koweït pour fuir la zone des combats. Conséquence de la virulence du conflit, le trafic pétrolier est interrompu pendant deux jours dans le Golfe Persique. Les grandes puissances appellent les deux pays à la modération.
du mardi 23 au mercredi 24 septembre
L’aviation irakienne a attaqué les aérodromes de Tabriz (à deux reprises), Dezful (deux fois également), Shahroki, Kermanshah, Al-Ahwas et Sanandaj. Mais les dégâts décisifs sont peu importants.
mercredi 24 septembre
La ville iranienne d’Abadan est à son tour encerclée par les troupes irakiennes. Pour la première fois, des avions irakiens ont attaqué l’important terminal pétrolier de l’île de Kharg. De son côté, l’aviation iranienne a lancé un nouveau raid sur des sites civils et industriels de Bassorah ainsi que sur le terminal pétrolier de Fao. A Téhéran, l’ayatollah Khomeiny a appelé les musulmans d’Irak à se révolter contre Saddam Hussein.
Un Antonov 24 des Iraqi Airways a été entièrement détruit sur l’aéroport de Kirkouk.
jeudi 25 septembre
Bagdad et Téhéran ont à nouveau été bombardées par l’aviation du camp ennemi. Sur le terrain, la progression des troupes irakiennes en territoire iranien se heurte à une forte résistance et les communiqués de victoire irakiens sont sans doute largement exagérés : les villes que Bagdad assure s’être emparée ne sont probablement pas encore entièrement tombées entre leurs mains. Les autorités iraniennes affirment que l’hôpital d’Abadan a été touché par des tirs irakiens, faisant une soixantaine de morts parmi les malades. La raffinerie de pétrole de cette ville est également en feu. Les ministres soviétiques et américains des Affaires étrangères, Andreï Gromyko et Edmund Muskie, se sont entretenus de la situation à New York : les deux pays ont convenu de la nécessité de rester neutre dans ce conflit régional. L’Arabie saoudite a officiellement apporté son soutien à l’Irak. Le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz a été reçu à Paris par le président français Valéry Giscard d’Estaing.
vendredi 26 septembre
L’aviation iranienne a bombardé les principales installations pétrolières de la région de Bassorah. L’incendie de la principale raffinerie dégage une énorme colonne de fumée. Bagdad a décidé d’interrompre l’exportation de son or noir. A l’est du Chatt el-Arab, l’armée irakienne poursuit de son côté ses attaques sur la raffinerie d’Abadan. Sur le terrain diplomatique, le ministre irakien des Affaires étrangères a dit que son pays était prêt à des négociations tandis que l’Iran a officiellement accepté le principe d’une mission de bonne volonté du président de l’Organisation de la Conférence islamique, le chef d’Etat pakistanais Zia ul Haq.
samedi 27 septembre
Délégué par l’Organisation de la Conférence islamique, le chef d’Etat pakistanais, le général Zia ul Haq a entamé sa mission de bons offices auprès de l’Irak et de l’Iran. Il vient d’arriver à Téhéran et doit se rendre peu après à Bagdad. Sur le terrain, l’armée irakienne a annoncé avoir pris la ville d’Ahwaz, ce que les Iraniens démentent. Après une semaine de guerre, les troupes de Saddam Hussein ne sont toujours pas parvenus à prendre leur objectif principal, Abadan, et Khorramshar résiste toujours également. L’aviation iranienne a de nouveau bombardé Bagdad et frappé des installations pétrolières à Kirkouk. La radio de Bagdad a annoncé la mort de l’ayatollah Khomeiny mais celui-ci est apparu au même moment à la télévision de Téhéran : il a demandé aux populations irakiennes de se soulever contre un régime tenu par les « ennemis de l’islam » et au peuple d’Iran de contenir l’agression.
dimanche 28 septembre
Les Irakiens accentuent leurs attaques en territoire iranien : les blindés ont dépassé la petite ville de Qasr-el-Chirine, située vingt kilomètres au-delà de la frontière. Pour expliquer l’absence d’un succès éclatant, Bagdad affirme que seulement un tiers de son armée est engagé dans la guerre. Un Tupolev Tu-22 irakien s’est posé à Riyad, en Arabie saoudite, après avoir mené une mission de bombardement sur l’Iran. Le général Zia a rencontré à Téhéran le président Bani Sadr avant de rejoindre Bagdad.
lundi 29 septembre
Des combats acharnés se poursuivent dans la région du Khouzistan. Les troupes irakiennes ont réussi à pénétrer de quatre-vingts kilomètres à l’intérieur du territoire iranien. L’aviation iranienne a repris ses bombardements sur Bassorah. A Téhéran, le Premier ministre Mohammad Ali Rajai a menacé de déclarer la guerre au Koweït, aux Emirats arabes unis et à la Jordanie si c’est trois pays continuent à apporter leur aide à l’Irak.
Israël a reconnu avoir aidé dans le passé les rebelles kurdes contre le gouvernement irakien.
mardi 30 septembre
Opération « Epée brûlante » : première attaque militaire de l’Histoire contre un site nucléaire. Quatre F-4 Phantom iraniens ont largué douze bombes Mk 82 (fournies par le Mossad israélienne) le centre de recherche atomique irakien de Tuwaitha, en cours de construction par la France à dix-sept kilomètres au sud-est de Bagdad. Aucune victime n’est à déplorer mais le site a été légèrement endommagé. Pas assez pour empêcher le programme nucléaire irakien de se poursuivre (les réacteurs Osirak et Isis n’ont pas été touchés). Dans la soirée, une centrale thermique alimentant la capitale irakienne a été frappé par des bombardements iraniens. L’Iran a catégoriquement rejeté les appels à la trêve du président irakien.
Répondant favorablement à la demande du gouvernement de Riyad, Washington a accepté d’envoyer en Arabie saoudite la force aérienne ELF-1 : quatre avions radar Awacs, deux KC-135 ravitailleurs et trois cents hommes sont arrivés sur l’aéroport de Dhahran pour participer à la protection des puits de pétrole et à la surveillance du Golfe Persique (l’ELF-1 demeurera sur le territoire saoudien jusqu’à la fin de la guerre Iran-Irak en 1988).
Les ministres irakiens et américains des Affaires étrangères, Saadun Hammadi et Edmund Muskie, se sont entretenus à New York.
mercredi 1er octobre
L’Iran a promis à la communauté internationale que malgré la guerre le détroit d’Ormuz restera ouvert aux pétroliers.
nuit du mercredi 1er au jeudi 2 octobre
L’appel au cessez-le-feu lancé par le Conseil de sécurité de l’ONU a été accepté par l’Irak mais refusé par l’Iran.
jeudi 2 octobre
L’armée iranienne fait mieux que résister, elle parvient même à contre-attaquer : des parachutistes ont été déployés pour dégager la ville de Khorramshahr.
vendredi 3 octobre
Alors que l’Iran annonce une contre-offensive, l’armée irakienne a fait savoir qu’elle allait désormais se retrancher pour consolider les positions acquises.
samedi 4 octobre
Le roi Hussein de Jordanie a été reçu à Bagdad par le président irakien Saddam Hussein.
L’armée irakienne assure avoir sécurisé la route reliant Abadan à Ahvaz.
dimanche 5 octobre
L’aviation irakienne a bombardé l’aéroport de Téhéran. Cette attaque aurait fait au moins deux morts et huit blessés. Dans le même temps, Bagdad a proposé un cessez-le-feu temporaire de trois jours, que les autorités iraniennes refusent tant que son territoire sera occupé. Le roi Hussein de Jordanie a pour sa part confirmé qu’il soutenait l’Irak et l’Arabie saoudite a fait savoir qu’elle viendrait au secours des petits Etats du Golfe Persique si la guerre Iran-Irak menaçait de s’étendre à eux.
lundi 6 octobre
L’aéroport de Téhéran a de nouveau été bombardé par au moins un avion irakien. D’autres appareils auraient mené un raid sur la raffinerie de Ray, à dix kilomètres au sud de la capitale iranienne. Par ailleurs, selon le représentant de l’ayatollah Khomeiny, la raffinerie d’Abadan, la plus grande du monde, serait détruite à 50 %.
mardi 7 octobre
L’armée irakienne semble se préparer à lancer une large offensive dans la région du Khouzistan : un convoi ininterrompu de véhicules blindés est acheminé vers cette région riche en pétrole et l’artillerie lourde irakienne pilonne la ville d’Ahwaz. De son côté, l’aviation iranienne a attaqué dans le nord de l’Irak les installations pétrolières de Kirkouk et Souleimaniye. L’engagement logistique jordanien au côté de Bagdad inquiète les Etats-Unis : Washington a demandé au roi Hussein d’arrêter d’aider l’Irak dans sa guerre contre l’Iran.
mercredi 8 octobre
L’Irak a repris son offensive militaire contre le port iranien de Khorramshahr, près d’Abadan.
jeudi 9 octobre
Des missiles sol-sol irakiens ont frappé la ville iranienne de Desfoul, tuant 236 civils. D’autres villes iraniennes ont été bombardées à la fois par l’aviation et l’artillerie irakienne.
samedi 11 octobre
L’armée irakienne a repris son offensive dans la province iranienne du Khouzistan. Par ailleurs, le président iranien Bani Sadr a fermement démenti les informations selon lesquelles la Syrie et la Libye auraient livré des armes à l’Iran.
dimanche 12 octobre
La violence des combats se renforce sur le front, chaque camp assurant avoir pris l’avantage. Après avoir franchi le fleuve Karoun, des chars irakiens auraient selon Bagdad pénétré de sept kilomètres en territoire iranien, dépassant Khorramchahr et se dirigeant vers Abadan. Mais Téhéran assure que ces forces irakiennes auraient été anéanties… Sur le plan diplomatique, la Syrie du président Hafez el-Assad lance de vives attaques contre l’Irak de Saddam Hussein.
lundi 13 octobre
L’armée irakienne poursuit son offensive contre les ports iraniens de Khorramshahr et Abadan.
mercredi 15 octobre
Dans la guerre qui oppose depuis un mois l’Iran et l’Irak, Jimmy Carter a créé la surprise en se déclarant en faveur de Téhéran, affirmant pour la première fois que l’Irak est l’agresseur : en difficulté face à Reagan à un mois de l’élection présidentielle, le président américain s’est dit prêt à livrer des pièces détachées à l’armée iranienne en échange de la libération des otages américains détenus depuis des mois à l’ambassade.
jeudi 16 octobre
L’armée iranienne continue à résister avec opiniâtreté face à l’offensive de Bagdad contre les grandes villes d’Abadan et de Khorramshahr. Encerclés, les deux grands centres pétroliers sont continuellement pilonnés par l’artillerie et les avions irakiens. Des réservoirs de pétrole ont par ailleurs été détruits à Téhéran lors d’un raid de l’aviation irakienne.
vendredi 17 octobre
Débat au Conseil de sécurité de l’ONU sur la guerre Iran-Irak, en présence du Premier ministre iranien Ali Radjaï.
samedi 18 octobre
L’Iran affirme que les tirs d’artillerie irakiens sur Khorramshahr ont causé la mort d’un millier de civils.
dimanche 19 octobre
De très violents combats se déroulent dans les faubourgs d’Abadan. A Téhéran, l’ayatollah Khomeiny est sorti de son silence pour demander à l’armée de distribuer des armes à la population en vue d’une mobilisation populaire pour le Jihad.
lundi 20 octobre
Premier combat aérien de la guerre Iran-Irak : un F-4 Phantom iranien a abattu MiG-21 irakien.
jeudi 23 octobre
La ville iranienne de Khorramshahr est sur le point de tomber.
vendredi 24 octobre
Le général Adnan Khairallah, ministre irakien de la Défense, a annoncé que la ville iranienne de Khorramshahr était entièrement tombée aux mains des troupes de Bagdad malgré la résistance désespérée des Iraniens. Les dernières poches de résistance ont été anéanties. Téhéran dément cette nouvelle.
dimanche 26 octobre
Nouvelle attaque de missiles sol-sol irakiens sur la ville de Desfoul : plus de cent civils sont tués et 2 000 autres blessés.
lundi 27 octobre
L’Irak accuse les Etats-Unis de fournir du matériel militaire aux Iraniens.
mercredi 29 octobre
Téhéran ayant été informé que des techniciens français et des Mirage F1 avaient été déployés sur la base aérienne d’Al-Hurriah, l’aviation iranienne lance l’opération « Sultan 10 » : six F-4 Phantom iranien (3e et 31e escadrilles), protégés par deux Tomcat, ont attaqué cette base située près de Kirkouk, dans le nord de l’Irak. Quatre MiG-23 irakiens chargés de les intercepter ont été abattus en vol (trois pilotes tués, un capturé), tandis que deux MiG-21 et trois hélicoptères Mil Mi-8 ont été détruits au sol. Un technicien français a été tué et un autre blessé. Les appareils iraniens avaient pénétré dans l’espace aérien irakien en passant par la Turquie.
jeudi 30 octobre
L’Irak a apporté la preuve que Khorramshahr était tombée aux mains de son armée en faisant visiter la ville à des journalistes étrangers. Mais des combats se déroulent toujours à proximité de la cité.
vendredi 31 octobre
L’Iran affirme que son armée a tué 550 soldats irakiens et détruit 80 chars qui tentaient de traverser le fleuve Karoun.
dimanche 2 novembre
Les Irakiens ont capturé dans la région d’Abadan le ministre iranien du Pétrole.
lundi 3 novembre
L’armée irakienne est aux portes d’Abadan.
mercredi 5 novembre
Le président français Valéry Giscard d’Estaing, accompagné de son ministre des Affaires étrangères Jean-François Poncet a reçu à l’Elysée pendant une heure et demie le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz.
jeudi 6 novembre
L’armée irakienne entame le siège d’Abadan, ville stratégique (nombreuses raffineries de pétrole). Une division irakienne est engagée dans la bataille (24 500 soldats et de 500 à 600 chars). Devant la résistance acharnée des défenseurs (15 000 hommes et 50 à 60 blindés), les commandants irakiens vont rapidement demander des renforts (le siège va durer jusqu’en septembre 1981).
dimanche 9 novembre
Les troupes iraniennes ont lancé une contre-offensive mais subissent de lourdes pertes. A Bagdad, le président Saddam Hussein a proclamé la guerre sainte contre l’Iran. L’armée irakienne craint de manquer d’hommes : l’état-major a lancé un appel à l’enrôlement des volontaires âgés de plus de soixante-cinq ans.
jeudi 13 novembre
L’armée irakienne a commencé à engager au combat des volontaires de plus de soixante-cinq ans.
samedi 15 novembre
Les opérations militaires ont repris avec vigueur après une accalmie de quelques jours. Les Irakiens ont lancé une violente offensive contre Ahwaz, au prix de « lourdes pertes » selon Téhéran.
dimanche 16 novembre
L’Irak affirme s’être emparé de la ville iranienne de Susangerd.
lundi 17 novembre
L’Iran déclare avoir repris Susangerd.
mardi 18 novembre
L’Irak a repris partiellement son approvisionnement pétrolier à destination de l’Occident. La première cargaison est partie pour la France.
mardi 25 novembre
Le président Saddam Hussein participe au onzième Sommet arabe qui s’est ouvert ce jour à Amman.
vendredi 28 novembre
La Marine et l’armée de l’air iraniennes lancent l’opération conjointe « Morvarid » (« Perle »), avec pour objectif la mise hors-service des radars installés par les Irakiens sur les plates-formes pétrolières de Mina al-Bakr et de Khor-al-Amaya. Des F-4 Phantom II et des F-5 Tiger II ont attaqué des aérodromes irakiens situés près de Bassorah, détruisant un MiG-21 au sol.
nuit du vendredi 28 au samedi 29 novembre
Protégés par des hélicoptères (AH-1 SuperCobra, Bell 214 et CH-47 Chinook) qui ont neutralisé les défenses, les marins six navires iraniens de la Task Force 421 ont déployé des mines sur les plates-formes pétrolières de Mina al-Bakr et de Khor-al-Amaya avant d’être évacués par les airs. Au même moment, les ports de Fao et d’Umm Qasr étaient bloqués par des vedettes de classe Combattante qui ont réussi à couler deux patrouilleurs lance-missiles de classe Osa.
samedi 29 novembre
Suite et fin de l’opération « Morvarid ». Partis de la base aérienne de Chiraz, quatre F-4 Phantim II ont attaqué le port de Fao, les batteries anti-aériennes du secteur et, rejoints par des F-14 Tomcat, détruit les terminaux pétroliers d’Al-Bakr et de Khor-al-Amaya. Trois MiG-23 irakiens ont été abattus en combat aérien et deux autres par les tirs de la vedette lance-missiles Joshan. En deux jours, l’Iran a infligé des lourdes pertes à la marine irakienne, détruite à 80 % (cinq patrouilleurs de classe Osa et quatre torpilleurs P-6 coulés), tandis que l’aviation de Bagdad a perdu huit appareils (six MiG-23, un MiG-21 et un hélicoptère Super Frelon). Les pertes iraniennes sont bien importantes : une vedette coulée, un F-4 Phantom II abattu et un autre endommagé.
mercredi 3 décembre
Le président iranien Bani Sadr proclame que son pays a vaincu l’agression irakienne, ajoutant que la seconde phase des opérations va maintenant commencer.
dimanche 7 décembre
Saddam Hussein a annoncé que l’Irak n’avancera plus en territoire iranien.
lundi 8 décembre
Réunion à Koweït des pays arabes producteurs de pétrole. Plusieurs Etats, comme l’Arabie saoudite, souhaitent faire preuve de modération.
lundi 15 décembre
Ouverture à Bali de la conférence de l’OPEP. Le ministre saoudien du Pétrole, cheikh Yamani, a immédiatement fait part de l’intention de son pays d’augmenter le prix de son or noir, sans donner plus de précision. C’est la première fois que l’Iran et l’Irak se retrouvent autour d’une table depuis le début de leur guerre mais le fauteuil du ministre iranien du Pétrole était occupé par ... une photo, le dit-ministre étant prisonnier des Irakiens depuis un mois et demi.
mardi 16 décembre
Les treize Etats membres de l’OPEP ont décidé à Bali une hausse de 10 % du prix du pétrole. Après cinq augmentations en un an, les prix du baril brut s’échelonnent de trente-deux dollars (prix de base) à quarante-et-un dollars (prix plafond).
mercredi 24 décembre
L’aviation irakienne a mené son premier grand raid contre l’important terminal pétrolier iranien de l’île de Kharg.
Après le Koweït, l’Irak, le Mexique et l’Algérie ont relevé le prix de vente de leur pétrole brut.
jeudi 7 février
Le gouvernement crée la compagnie Babylone pour favoriser la production cinématographique. Les secteurs public et privé du cinéma irakien sont regroupés.
dimanche 10 février
Le président du gouvernement espagnol Adolfo Suarez entame un voyage qui doit le conduire en Irak et en Jordanie afin d’évoquer les relations économiques entre l’Espagne et les pays arabes et de discuter de la question du pétrole.
mercredi 27 février
Match amical de football : à Bagdad, l’Irak et la Pologne ont fait match nul un à un.
jeudi 28 février
L’Etat français et dix-neuf pays de la Ligue arabe (Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Djibouti, Emirats arabes unis, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Maroc, Mauritanie, Oman, Qatar, Somalie, Soudan, Syrie, Tunisie, Yémen du Nord et Yémen du Sud) ont signé l’acte de fondation de l’Institut du monde arabe, qui doit ouvrir ses portes à Paris en 1987.
vendredi 29 février
Match amical de football : à Bagdad, l’Irak a battu la Pologne un but à zéro.
en février
Soixante-six chiites ont été exécutés depuis six mois.
mardi 25 mars
Ouverture à Paris du procès de l’un des Palestiniens ayant participé à la prise d’otages à l’ambassade d’Irak le 31 juillet 1979, au cours de laquelle un policier français avait été tué par des gardes irakiens.
de mars à avril
Environ cent exécutions.
mardi 1er avril
Attentat manqué contre le vice-Premier ministre Tarek Aziz.
vendredi 4 avril
Deux pays de l’OPEP, l’Iran et le Nigeria, ont annoncé une augmentation du prix de leur pétrole.
lundi 7 avril
Les forces armées iraniennes et les Gardiens de la Révolution ont été placés en état d’alerte. Téhéran considère comme un ultimatum l’exigence formulée par l’Irak du retrait des soldats iraniens de trois îles occupées depuis 1971 dans le détroit d’Ormuz.
mercredi 9 avril
L’aviation irakienne a bombardé près de la frontière la ville iranienne de Qasr-e Shirin. Quinze personnes ont été blessées. Il s’agit de représailles après la tentative d’assassinat du ministre irakien des Affaires étrangères, Tarek Aziz, commise par le groupe chiite Ad-Dawaa.
Après trois jours de torture, le grand ayatollah révolutionnaire chiite Mohammed Bakr al-Sadr est pendu à Nadjaf et son corps, ainsi que celui de sa sœur Bint al-Huda, traîné par un tracteur dans les rues de la ville. Fondateur du mouvement islamique Ad-Daawa, il était âgé de 45 ans.
vendredi 11 avril
Un million de personnes environ ont manifesté dans les rues de Téhéran pour démontrer l’unité du peuple iranien. Dans son discours, le président iranien Bani Sadr s’en est essentiellement pris à l’Irak.
jeudi 17 avril
Intervenant sur Radio-Téhéran, l’ayatollah Khomeiny a affirmé que l’Iran briserait l’Irak et avancerait jusqu’à Bagdad.
dimanche 27 avril
Des rumeurs de coup d’Etat à Bagdad ont circulé pendant une vingtaine de minutes. Saddam Hussein aurait été tué. Mais très vite le gouvernement irakien apportait des démentis.
mercredi 30 avril
En visite officielle à Paris, le ministre irakien de l’Energie a assuré que son pays ne laissera jamais la France manquer de pétrole.
jeudi 8 mai
Réunis à Taïf, en Arabie Saoudite, les ministres de l’OPEP se sont mis d’accord sur un principe d’ajustement trimestriel du prix plancher du pétrole. Mais l’Algérie, l’Iran et la Libye se sont opposés à ce mécanisme.
mercredi 4 juin
Deux hommes armés ont attaqué l’ambassade d’Irak à Rome aux cris de « Vive Khomeiny ». Un employé de l’ambassade a été tué et un autre a été blessé. L’un des deux agresseurs a été blessé par les gardes irakiens tandis que son complice a pu prendre la fuite.
dimanche 8 juin
Réunis à Alger, les pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) ont décidé le renforcement de l’embargo pétrolier contre l’Afrique du Sud.
lundi 9 juin
Ouverture à Alger du Sommet des treize pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. L’OPEP est divisée en deux camps : les modérés, menés par l’Arabie Saoudite, réclament une unification des tarifs et un gel des prix pendant six mois, et les durs, conduits par l’Algérie, qui veulent une liberté des prix et un alignement des tarifs du gaz avec celui du pétrole.
mardi 10 juin
Clôture du sommet de l’OPEP à Alger : le prix de référence du baril augmente de vingt-huit à trente-deux dollars le baril.
nuit du vendredi 13 au samedi 14 juin
Le physicien nucléaire égyptien Yahya al-Meshad a été égorgé par des agents du Mossad israélien dans sa chambre de l’hôtel Méridien, à Paris. Il a été violemment battu avant de mourir. Agé de quarante-huit ans, il était membre de la Commission atomique irakienne et travaillait sur le programme nucléaire de Saddam Hussein.
jeudi 19 juin
Des hommes armés ont attaqué l’ambassade du Royaume-Uni à Bagdad. Les forces de sécurité irakiennes ont abattu trois des agresseurs.
vendredi 20 juin
Premières élections législatives organisées en Irak depuis vingt-deux ans : le parti Baas remporte 175 des 250 sièges.
dimanche 22 juin
Match amical de football : à Varsovie, la Pologne a battu l’Irak trois buts à zéro.
lundi 21 juillet
Début du tournoi de football des Jeux Olympiques de Moscou (groupe D) : au stade Républicain de Kiev, l’Irak a battu le Costa Rica trois buts (Basheer, Saeed, Hassan) à zéro.
mercredi 23 juillet
Second match du premier du tournoi olympique de football : au stade Républicain de Kiev, la Finlande et l’Irak ont fait match nul zéro à zéro.
vendredi 25 juillet
Dernier match du premier tour du tournoi olympique de football : au stade du Dinamo de Minsk, la Yougoslavie et l’Irak ont fait match nul un à un (Zora Vujovic pour les Yougoslaves, Hassan pour les Irakiens). Deuxièmes du groupe D, les Irakiens sont qualifiés pour les quarts de finale.
dimanche 27 juillet
Quart de finale du tournoi de football : l’Allemagne de l’Est a éliminé l’Irak quatre buts (Schnuphase sur penalty, Netz, Steinbach, Terletzki) à zéro, devant 48 000 spectateurs au stade Olympiysky de Kiev.
lundi 28 juillet
Un diplomate irakien a été tué par l’explosion d’une bombe à Abou Dhabi (Emirats arabes unis). Quinze autres personnes ont été blessées.
vendredi 8 août
L’Iran menace de rompre ses relations diplomatiques avec l’Union soviétique si Moscou ne suspend pas son aide militaire à l’Irak.
samedi 9 août
De violents accrochages se sont produits à la frontière entre l’Iran et l’Irak.
lundi 11 août
Les cinq sociétés françaises qui participent à la construction d’une centrale nucléaire en Irak ont reçu plusieurs menaces d’attentat jugées sérieuses par les autorités.
jeudi 14 août
Un cinéma de la banlieue de Bagdad a été ravagé par un incendie. Cinquante-neuf enfants sont morts brûlés.
lundi 18 août
Rupture des relations diplomatiques entre l’Irak et la Syrie.
mercredi 27 août
Les accrochages militaires se multiplient à la frontière entre l’Iran et l’Irak.
samedi 13 septembre
Les affrontements armés s’accentuent à la frontière irano-irakienne.
lundi 15 septembre
Ouverture à Vienne, sous très haute sécurité, du sommet de l’OPEP, qui réunit trente-quatre ministres représentant les treize pays exportateurs de pétrole. Après dix-huit mois de désordre et de « chacun pour soir », le problème des prix de l’or noir est à l’ordre du jour.
mercredi 17 septembre
L’Irak dénonce l’accord d’Alger conclu en 1975 avec l’Iran sur le partage des eaux du Chatt el-Arab. Saddam Hussein proclame la région territoire exclusivement irakien.
Alors que les pays exportateurs de pétrole s’apprêtaient à quitter la conférence de l’OPEP à Vienne sur un constat d’échec, les représentants sont parvenus à s’entendre dans la soirée sur un accord de dernière minute : l’Arabie saoudite a décidé de relever de deux dollars le prix de son baril. L’or noir saoudien passe ainsi de vingt-huit à trente dollars. Les autres pays ont décidé de geler leurs propres tarifs.
vendredi 19 septembre
L’armée de l’air iranienne reconnaît avoir perdu deux chasseurs-bombardiers F-4 Phantom II durant un combat aérien avec des appareils irakiens au-dessus du Chatt el-Arab.
samedi 20 septembre
Les communiqués militaires sont confus concernant le conflit à la frontière irako-iranienne : Bagdad annonce des attaques dans les airs et sur terre avec des blindés alors qu’à Téhéran on évoque une situation est relativement calme. Le président iranien Bani Sadr a accusé les Etats-Unis d’être à l’origine d’un vaste complot contre son pays par l’intermédiaire de l’Irak.
dimanche 21 septembre
Le conflit larvé à la frontière irako-iranienne se transforme en guerre ouverte : des troupes sont engagées sur terre, sur mer et dans les airs, en particulier dans la région du Chatt el-Arab. L’artillerie irakienne a bombardé les villes iraniennes d’Abadan et de Khorramshar. Puissance militaire la plus forte de la région du temps du shah, l’Iran est en difficulté depuis le déclenchement de la Révolution islamique (fuite de nombreux officiers, manque de pièces détachées pour les navires et hélicoptères, etc.), alors qu’en face l’armée irakienne est au sommet de sa force.
lundi 22 septembre
Après plusieurs jours d’accrochages à répétition le long de la frontière, l’Irak attaque l’Iran par surprise pour s’emparer de la totalité du Chott el-Arab. Les raids aériens ont visé des objectifs militaires (aérodromes de Mehrabad, Kermanshah, Sanandaj et Ahwaz), mais également les champs pétrolifères d’Abadan, sur le Chatt el-Arab, qui sont en partie incendiés. Tabriz, en Iran, puis Chiraz, Ispahan, Dezful, Hamadan et Téhéran ont été bombardés tour à tour, tandis que les forces irakiennes pénétraient en territoire iranien, dans la région pétrolière du Khouzistan. Toutes les communications avec la capitale iranienne sont coupées. Des commandos irakiens ont réussi à atteindre la banlieue de la ville stratégique d’Abadan avant d’être contraints de se retirer face à la résistance locale.
nuit du lundi 22 au mardi 23 septembre
L’armée irakienne a pénétré en territoire iranien, de dix kilomètres selon un communiqué de Bagdad : la ville de Khorramshar et les puits de pétrole d’Abadan seraient encerclés.
mardi 23 septembre
Pour contrer l’offensive irakienne, l’aviation iranienne a déclenché l’opération « Kaman 99 » : une centaine de sorties contre des positions ennemis ont été effectuées. Bagdad a été bombardée à trois reprises, tandis qu’au moins six autres aéroports irakiens ont également été visés. Un avion cargo Iliouchine 76 qui arrivait de Paris s’est écrasé lors de l’approche de l’aéroport de Bagdad, probablement abattu par la chasse iranienne. Des centaines de personnes, dont de nombreux coopérants occidentaux, ont commencé à franchir la frontière séparant l’Irak du Koweït pour fuir la zone des combats. Conséquence de la virulence du conflit, le trafic pétrolier est interrompu pendant deux jours dans le Golfe Persique. Les grandes puissances appellent les deux pays à la modération.
du mardi 23 au mercredi 24 septembre
L’aviation irakienne a attaqué les aérodromes de Tabriz (à deux reprises), Dezful (deux fois également), Shahroki, Kermanshah, Al-Ahwas et Sanandaj. Mais les dégâts décisifs sont peu importants.
mercredi 24 septembre
La ville iranienne d’Abadan est à son tour encerclée par les troupes irakiennes. Pour la première fois, des avions irakiens ont attaqué l’important terminal pétrolier de l’île de Kharg. De son côté, l’aviation iranienne a lancé un nouveau raid sur des sites civils et industriels de Bassorah ainsi que sur le terminal pétrolier de Fao. A Téhéran, l’ayatollah Khomeiny a appelé les musulmans d’Irak à se révolter contre Saddam Hussein.
Un Antonov 24 des Iraqi Airways a été entièrement détruit sur l’aéroport de Kirkouk.
jeudi 25 septembre
Bagdad et Téhéran ont à nouveau été bombardées par l’aviation du camp ennemi. Sur le terrain, la progression des troupes irakiennes en territoire iranien se heurte à une forte résistance et les communiqués de victoire irakiens sont sans doute largement exagérés : les villes que Bagdad assure s’être emparée ne sont probablement pas encore entièrement tombées entre leurs mains. Les autorités iraniennes affirment que l’hôpital d’Abadan a été touché par des tirs irakiens, faisant une soixantaine de morts parmi les malades. La raffinerie de pétrole de cette ville est également en feu. Les ministres soviétiques et américains des Affaires étrangères, Andreï Gromyko et Edmund Muskie, se sont entretenus de la situation à New York : les deux pays ont convenu de la nécessité de rester neutre dans ce conflit régional. L’Arabie saoudite a officiellement apporté son soutien à l’Irak. Le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz a été reçu à Paris par le président français Valéry Giscard d’Estaing.
vendredi 26 septembre
L’aviation iranienne a bombardé les principales installations pétrolières de la région de Bassorah. L’incendie de la principale raffinerie dégage une énorme colonne de fumée. Bagdad a décidé d’interrompre l’exportation de son or noir. A l’est du Chatt el-Arab, l’armée irakienne poursuit de son côté ses attaques sur la raffinerie d’Abadan. Sur le terrain diplomatique, le ministre irakien des Affaires étrangères a dit que son pays était prêt à des négociations tandis que l’Iran a officiellement accepté le principe d’une mission de bonne volonté du président de l’Organisation de la Conférence islamique, le chef d’Etat pakistanais Zia ul Haq.
samedi 27 septembre
Délégué par l’Organisation de la Conférence islamique, le chef d’Etat pakistanais, le général Zia ul Haq a entamé sa mission de bons offices auprès de l’Irak et de l’Iran. Il vient d’arriver à Téhéran et doit se rendre peu après à Bagdad. Sur le terrain, l’armée irakienne a annoncé avoir pris la ville d’Ahwaz, ce que les Iraniens démentent. Après une semaine de guerre, les troupes de Saddam Hussein ne sont toujours pas parvenus à prendre leur objectif principal, Abadan, et Khorramshar résiste toujours également. L’aviation iranienne a de nouveau bombardé Bagdad et frappé des installations pétrolières à Kirkouk. La radio de Bagdad a annoncé la mort de l’ayatollah Khomeiny mais celui-ci est apparu au même moment à la télévision de Téhéran : il a demandé aux populations irakiennes de se soulever contre un régime tenu par les « ennemis de l’islam » et au peuple d’Iran de contenir l’agression.
dimanche 28 septembre
Les Irakiens accentuent leurs attaques en territoire iranien : les blindés ont dépassé la petite ville de Qasr-el-Chirine, située vingt kilomètres au-delà de la frontière. Pour expliquer l’absence d’un succès éclatant, Bagdad affirme que seulement un tiers de son armée est engagé dans la guerre. Un Tupolev Tu-22 irakien s’est posé à Riyad, en Arabie saoudite, après avoir mené une mission de bombardement sur l’Iran. Le général Zia a rencontré à Téhéran le président Bani Sadr avant de rejoindre Bagdad.
lundi 29 septembre
Des combats acharnés se poursuivent dans la région du Khouzistan. Les troupes irakiennes ont réussi à pénétrer de quatre-vingts kilomètres à l’intérieur du territoire iranien. L’aviation iranienne a repris ses bombardements sur Bassorah. A Téhéran, le Premier ministre Mohammad Ali Rajai a menacé de déclarer la guerre au Koweït, aux Emirats arabes unis et à la Jordanie si c’est trois pays continuent à apporter leur aide à l’Irak.
Israël a reconnu avoir aidé dans le passé les rebelles kurdes contre le gouvernement irakien.
mardi 30 septembre
Opération « Epée brûlante » : première attaque militaire de l’Histoire contre un site nucléaire. Quatre F-4 Phantom iraniens ont largué douze bombes Mk 82 (fournies par le Mossad israélienne) le centre de recherche atomique irakien de Tuwaitha, en cours de construction par la France à dix-sept kilomètres au sud-est de Bagdad. Aucune victime n’est à déplorer mais le site a été légèrement endommagé. Pas assez pour empêcher le programme nucléaire irakien de se poursuivre (les réacteurs Osirak et Isis n’ont pas été touchés). Dans la soirée, une centrale thermique alimentant la capitale irakienne a été frappé par des bombardements iraniens. L’Iran a catégoriquement rejeté les appels à la trêve du président irakien.
Répondant favorablement à la demande du gouvernement de Riyad, Washington a accepté d’envoyer en Arabie saoudite la force aérienne ELF-1 : quatre avions radar Awacs, deux KC-135 ravitailleurs et trois cents hommes sont arrivés sur l’aéroport de Dhahran pour participer à la protection des puits de pétrole et à la surveillance du Golfe Persique (l’ELF-1 demeurera sur le territoire saoudien jusqu’à la fin de la guerre Iran-Irak en 1988).
Les ministres irakiens et américains des Affaires étrangères, Saadun Hammadi et Edmund Muskie, se sont entretenus à New York.
mercredi 1er octobre
L’Iran a promis à la communauté internationale que malgré la guerre le détroit d’Ormuz restera ouvert aux pétroliers.
nuit du mercredi 1er au jeudi 2 octobre
L’appel au cessez-le-feu lancé par le Conseil de sécurité de l’ONU a été accepté par l’Irak mais refusé par l’Iran.
jeudi 2 octobre
L’armée iranienne fait mieux que résister, elle parvient même à contre-attaquer : des parachutistes ont été déployés pour dégager la ville de Khorramshahr.
vendredi 3 octobre
Alors que l’Iran annonce une contre-offensive, l’armée irakienne a fait savoir qu’elle allait désormais se retrancher pour consolider les positions acquises.
samedi 4 octobre
Le roi Hussein de Jordanie a été reçu à Bagdad par le président irakien Saddam Hussein.
L’armée irakienne assure avoir sécurisé la route reliant Abadan à Ahvaz.
dimanche 5 octobre
L’aviation irakienne a bombardé l’aéroport de Téhéran. Cette attaque aurait fait au moins deux morts et huit blessés. Dans le même temps, Bagdad a proposé un cessez-le-feu temporaire de trois jours, que les autorités iraniennes refusent tant que son territoire sera occupé. Le roi Hussein de Jordanie a pour sa part confirmé qu’il soutenait l’Irak et l’Arabie saoudite a fait savoir qu’elle viendrait au secours des petits Etats du Golfe Persique si la guerre Iran-Irak menaçait de s’étendre à eux.
lundi 6 octobre
L’aéroport de Téhéran a de nouveau été bombardé par au moins un avion irakien. D’autres appareils auraient mené un raid sur la raffinerie de Ray, à dix kilomètres au sud de la capitale iranienne. Par ailleurs, selon le représentant de l’ayatollah Khomeiny, la raffinerie d’Abadan, la plus grande du monde, serait détruite à 50 %.
mardi 7 octobre
L’armée irakienne semble se préparer à lancer une large offensive dans la région du Khouzistan : un convoi ininterrompu de véhicules blindés est acheminé vers cette région riche en pétrole et l’artillerie lourde irakienne pilonne la ville d’Ahwaz. De son côté, l’aviation iranienne a attaqué dans le nord de l’Irak les installations pétrolières de Kirkouk et Souleimaniye. L’engagement logistique jordanien au côté de Bagdad inquiète les Etats-Unis : Washington a demandé au roi Hussein d’arrêter d’aider l’Irak dans sa guerre contre l’Iran.
mercredi 8 octobre
L’Irak a repris son offensive militaire contre le port iranien de Khorramshahr, près d’Abadan.
jeudi 9 octobre
Des missiles sol-sol irakiens ont frappé la ville iranienne de Desfoul, tuant 236 civils. D’autres villes iraniennes ont été bombardées à la fois par l’aviation et l’artillerie irakienne.
samedi 11 octobre
L’armée irakienne a repris son offensive dans la province iranienne du Khouzistan. Par ailleurs, le président iranien Bani Sadr a fermement démenti les informations selon lesquelles la Syrie et la Libye auraient livré des armes à l’Iran.
dimanche 12 octobre
La violence des combats se renforce sur le front, chaque camp assurant avoir pris l’avantage. Après avoir franchi le fleuve Karoun, des chars irakiens auraient selon Bagdad pénétré de sept kilomètres en territoire iranien, dépassant Khorramchahr et se dirigeant vers Abadan. Mais Téhéran assure que ces forces irakiennes auraient été anéanties… Sur le plan diplomatique, la Syrie du président Hafez el-Assad lance de vives attaques contre l’Irak de Saddam Hussein.
lundi 13 octobre
L’armée irakienne poursuit son offensive contre les ports iraniens de Khorramshahr et Abadan.
mercredi 15 octobre
Dans la guerre qui oppose depuis un mois l’Iran et l’Irak, Jimmy Carter a créé la surprise en se déclarant en faveur de Téhéran, affirmant pour la première fois que l’Irak est l’agresseur : en difficulté face à Reagan à un mois de l’élection présidentielle, le président américain s’est dit prêt à livrer des pièces détachées à l’armée iranienne en échange de la libération des otages américains détenus depuis des mois à l’ambassade.
jeudi 16 octobre
L’armée iranienne continue à résister avec opiniâtreté face à l’offensive de Bagdad contre les grandes villes d’Abadan et de Khorramshahr. Encerclés, les deux grands centres pétroliers sont continuellement pilonnés par l’artillerie et les avions irakiens. Des réservoirs de pétrole ont par ailleurs été détruits à Téhéran lors d’un raid de l’aviation irakienne.
vendredi 17 octobre
Débat au Conseil de sécurité de l’ONU sur la guerre Iran-Irak, en présence du Premier ministre iranien Ali Radjaï.
samedi 18 octobre
L’Iran affirme que les tirs d’artillerie irakiens sur Khorramshahr ont causé la mort d’un millier de civils.
dimanche 19 octobre
De très violents combats se déroulent dans les faubourgs d’Abadan. A Téhéran, l’ayatollah Khomeiny est sorti de son silence pour demander à l’armée de distribuer des armes à la population en vue d’une mobilisation populaire pour le Jihad.
lundi 20 octobre
Premier combat aérien de la guerre Iran-Irak : un F-4 Phantom iranien a abattu MiG-21 irakien.
jeudi 23 octobre
La ville iranienne de Khorramshahr est sur le point de tomber.
vendredi 24 octobre
Le général Adnan Khairallah, ministre irakien de la Défense, a annoncé que la ville iranienne de Khorramshahr était entièrement tombée aux mains des troupes de Bagdad malgré la résistance désespérée des Iraniens. Les dernières poches de résistance ont été anéanties. Téhéran dément cette nouvelle.
dimanche 26 octobre
Nouvelle attaque de missiles sol-sol irakiens sur la ville de Desfoul : plus de cent civils sont tués et 2 000 autres blessés.
lundi 27 octobre
L’Irak accuse les Etats-Unis de fournir du matériel militaire aux Iraniens.
mercredi 29 octobre
Téhéran ayant été informé que des techniciens français et des Mirage F1 avaient été déployés sur la base aérienne d’Al-Hurriah, l’aviation iranienne lance l’opération « Sultan 10 » : six F-4 Phantom iranien (3e et 31e escadrilles), protégés par deux Tomcat, ont attaqué cette base située près de Kirkouk, dans le nord de l’Irak. Quatre MiG-23 irakiens chargés de les intercepter ont été abattus en vol (trois pilotes tués, un capturé), tandis que deux MiG-21 et trois hélicoptères Mil Mi-8 ont été détruits au sol. Un technicien français a été tué et un autre blessé. Les appareils iraniens avaient pénétré dans l’espace aérien irakien en passant par la Turquie.
jeudi 30 octobre
L’Irak a apporté la preuve que Khorramshahr était tombée aux mains de son armée en faisant visiter la ville à des journalistes étrangers. Mais des combats se déroulent toujours à proximité de la cité.
vendredi 31 octobre
L’Iran affirme que son armée a tué 550 soldats irakiens et détruit 80 chars qui tentaient de traverser le fleuve Karoun.
dimanche 2 novembre
Les Irakiens ont capturé dans la région d’Abadan le ministre iranien du Pétrole.
lundi 3 novembre
L’armée irakienne est aux portes d’Abadan.
mercredi 5 novembre
Le président français Valéry Giscard d’Estaing, accompagné de son ministre des Affaires étrangères Jean-François Poncet a reçu à l’Elysée pendant une heure et demie le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz.
jeudi 6 novembre
L’armée irakienne entame le siège d’Abadan, ville stratégique (nombreuses raffineries de pétrole). Une division irakienne est engagée dans la bataille (24 500 soldats et de 500 à 600 chars). Devant la résistance acharnée des défenseurs (15 000 hommes et 50 à 60 blindés), les commandants irakiens vont rapidement demander des renforts (le siège va durer jusqu’en septembre 1981).
dimanche 9 novembre
Les troupes iraniennes ont lancé une contre-offensive mais subissent de lourdes pertes. A Bagdad, le président Saddam Hussein a proclamé la guerre sainte contre l’Iran. L’armée irakienne craint de manquer d’hommes : l’état-major a lancé un appel à l’enrôlement des volontaires âgés de plus de soixante-cinq ans.
jeudi 13 novembre
L’armée irakienne a commencé à engager au combat des volontaires de plus de soixante-cinq ans.
samedi 15 novembre
Les opérations militaires ont repris avec vigueur après une accalmie de quelques jours. Les Irakiens ont lancé une violente offensive contre Ahwaz, au prix de « lourdes pertes » selon Téhéran.
dimanche 16 novembre
L’Irak affirme s’être emparé de la ville iranienne de Susangerd.
lundi 17 novembre
L’Iran déclare avoir repris Susangerd.
mardi 18 novembre
L’Irak a repris partiellement son approvisionnement pétrolier à destination de l’Occident. La première cargaison est partie pour la France.
mardi 25 novembre
Le président Saddam Hussein participe au onzième Sommet arabe qui s’est ouvert ce jour à Amman.
vendredi 28 novembre
La Marine et l’armée de l’air iraniennes lancent l’opération conjointe « Morvarid » (« Perle »), avec pour objectif la mise hors-service des radars installés par les Irakiens sur les plates-formes pétrolières de Mina al-Bakr et de Khor-al-Amaya. Des F-4 Phantom II et des F-5 Tiger II ont attaqué des aérodromes irakiens situés près de Bassorah, détruisant un MiG-21 au sol.
nuit du vendredi 28 au samedi 29 novembre
Protégés par des hélicoptères (AH-1 SuperCobra, Bell 214 et CH-47 Chinook) qui ont neutralisé les défenses, les marins six navires iraniens de la Task Force 421 ont déployé des mines sur les plates-formes pétrolières de Mina al-Bakr et de Khor-al-Amaya avant d’être évacués par les airs. Au même moment, les ports de Fao et d’Umm Qasr étaient bloqués par des vedettes de classe Combattante qui ont réussi à couler deux patrouilleurs lance-missiles de classe Osa.
samedi 29 novembre
Suite et fin de l’opération « Morvarid ». Partis de la base aérienne de Chiraz, quatre F-4 Phantim II ont attaqué le port de Fao, les batteries anti-aériennes du secteur et, rejoints par des F-14 Tomcat, détruit les terminaux pétroliers d’Al-Bakr et de Khor-al-Amaya. Trois MiG-23 irakiens ont été abattus en combat aérien et deux autres par les tirs de la vedette lance-missiles Joshan. En deux jours, l’Iran a infligé des lourdes pertes à la marine irakienne, détruite à 80 % (cinq patrouilleurs de classe Osa et quatre torpilleurs P-6 coulés), tandis que l’aviation de Bagdad a perdu huit appareils (six MiG-23, un MiG-21 et un hélicoptère Super Frelon). Les pertes iraniennes sont bien importantes : une vedette coulée, un F-4 Phantom II abattu et un autre endommagé.
mercredi 3 décembre
Le président iranien Bani Sadr proclame que son pays a vaincu l’agression irakienne, ajoutant que la seconde phase des opérations va maintenant commencer.
dimanche 7 décembre
Saddam Hussein a annoncé que l’Irak n’avancera plus en territoire iranien.
lundi 8 décembre
Réunion à Koweït des pays arabes producteurs de pétrole. Plusieurs Etats, comme l’Arabie saoudite, souhaitent faire preuve de modération.
lundi 15 décembre
Ouverture à Bali de la conférence de l’OPEP. Le ministre saoudien du Pétrole, cheikh Yamani, a immédiatement fait part de l’intention de son pays d’augmenter le prix de son or noir, sans donner plus de précision. C’est la première fois que l’Iran et l’Irak se retrouvent autour d’une table depuis le début de leur guerre mais le fauteuil du ministre iranien du Pétrole était occupé par ... une photo, le dit-ministre étant prisonnier des Irakiens depuis un mois et demi.
mardi 16 décembre
Les treize Etats membres de l’OPEP ont décidé à Bali une hausse de 10 % du prix du pétrole. Après cinq augmentations en un an, les prix du baril brut s’échelonnent de trente-deux dollars (prix de base) à quarante-et-un dollars (prix plafond).
mercredi 24 décembre
L’aviation irakienne a mené son premier grand raid contre l’important terminal pétrolier iranien de l’île de Kharg.