mercredi 1er janvier
Des heurts opposant miliciens chrétiens et musulmans ont repris dans le sud du Liban.
Le corps d’un otage juif libanais a été retrouvé par la police libanaise. L’organisation des Opprimés sur Terre revendique ce meurtre, présenté comme une réponse à l’évacuation d’un village palestinien le 30 décembre.
Pour la deuxième en quelques jours, les mères des disparus ont manifesté à Beyrouth. Bloquant le centre de la ville, elles ont réclamé des informations sur le sort des membres de leur famille dont elles sont sans nouvelle depuis le début de la guerre. Ces disparitions sont estimées à 3 000 depuis dix ans.
jeudi 2 janvier
Le président libanais Amine Gemayel a quitté Beyrouth pour Damas, où il a été accueilli à l’aéroport par son homologue syrien Hafez el-Assad. Les deux hommes doivent discuter du récent accord de paix signé dans la capitale syrienne par les trois principales forces en présence au Liban (chiites, druzes et chrétiens).
dimanche 5 janvier
Un représentant du gouvernement israélien a déclaré que les missiles installés par Damas dans la plaine de la Bekaa libanaise ont été retirés et rapatriés en Syrie.
vendredi 10 janvier
Dans un communiqué adressé dans la soirée à une agence de presse à Beyrouth, le Jihad islamique affirme que l’un des otages français qu’il détient au Liban - probablement Daniel Carton - est gravement malade. Les ravisseurs accusent le gouvernement français de « lenteur » et d’ « atermoiement » dans les négociations.
lundi 13 janvier
Le président libanais Amine Gemayel, hostile à l’accord du 28 décembre, s’est entretenu à Damas avec son homologue syrien, Hafez el-Assad.
Le camp chrétien est plus divisé que jamais : les Forces libanaises d’Elie Hobeika (signataire de l’accord de Damas) affrontent violemment les phalangistes à Beyrouth-Est et dans la région du Metn. En tout cas de 4 000 à 5 000 hommes seraient engagés dans les combats.
mardi 14 janvier
A l’issue d’un onzième sommet avec Hafez el-Assad, le président Gemayel refuse d’entériner l’accord de Damas.
mercredi 15 janvier
Les combats entre chrétiens se poursuivent dans la région de Beyrouth. En trois jours d’affrontements, plus de 100 personnes ont été tuées et au moins 300 autres blessées. Un cessez-le-feu a été conclu dans la soirée. Vaincu par les phalangistes, Elie Hobeika, chef des Forces libanaises (milices chrétiennes unifiées), est évincé et remplacé par Samir Geagea.
samedi 18 janvier
Au lendemain de l’établissement de relations diplomatiques entre Madrid et Tel-Aviv, trois membres de l’ambassade d’Espagne au Liban ont été enlevés près de l’aéroport de Beyrouth.
lundi 20 janvier
Des chars et des soldats syriens se positionnent dans la Montagne, près des régions chrétiennes, afin de faire pression sur le président Gemayel.
mardi 21 janvier
Attentat à la voiture piégée dans une rue commerçant du secteur chrétien de Beyrouth-Est, près d’un bureau du Parti phalangiste : vingt-sept morts et plus de cent vingt blessés. Le souffle de l’explosion a creusé un cratère de trois mètres de profondeur. Trois bâtiments ont été touchés par des incendies et une trentaine de véhicules ont été détruits.
mercredi 29 janvier
L’aviation israélienne a mené un raid contre trois positions palestiniennes situées au sud de Saïda, dans le sud du Liban. Une personne a été tuée et quatre autres blessées.
vendredi 31 janvier
Début d’une série d’attentats dans les quartiers chrétiens de Beyrouth.
Un diplomate sud-coréen a été enlevé au Liban.
en janvier
Décès de l'otage français Michel Seurat.
dimanche 2 février
Alors que des affrontements opposent dans le Metn les milices prosyriennes et les partisans du président Gemayel, cinq bombes - visant les phalangistes et les Arméniens - ont explosé à Beyrouth-Est, ne faisant que quatre blessés. A Damas, six parlementaires maronites ont rencontre le vice-président syrien Khaddam, artisan de l’accord de paix refusé par le président libanais.
lundi 3 février
A Beyrouth-Est, dans le quartier de Jedeideh, l’explosion d’une roquette piégée dissimulée dans un cartable a fait neuf morts et une quinzaine de blessés. Cinq magasins du rez-de-chaussée d’un immeuble de dix étages d’une rue commerçante ont été ravagés et quatre voitures détruites.
A Paris, l’explosion d’une bombe a blessé sept personnes à la galerie Claridge des Champs-Elysées. Un autre attentat a été évité au troisième étage de la Tour Eiffel : l’enfin explosif, de force puissance (trois kilos de plastic), a été découvert à 22 h 15, quinze minutes avant la fermeture. La minuterie était réglée se déclencher à une heure du matin. Ces actes terroristes ont été revendiqués par l’organisation libanaise Hezbollah pro-iranienne.
mardi 4 février
Une explosion criminelle a fait trois blessés à la librairie Gilbert jeune, à Paris. Cet attentat pourrait être lié à ceux de la veille et à la situation des otages français au Liban.
mercredi 5 février
Pour la quatrième fois en trois jours, un attentat à la bombe a été commis à Paris : neuf personnes ont été blessées, dont six grièvement, dans une explosion qui s’est produite à 18 h 05 dans le magasin FNAC-sports, situé au troisième sous-sol du Forum des Halles. Un appel anonyme a prévenu un commissariat de police quelques minutes seulement avant la déflagration. Le maire de Paris Jacques Chirac demande au gouvernement une lutte sans merci contre le terrorisme. Pour les enquêteurs, ces attentats seraient un moyen de faire pression concernant la libération des quatre otages français détenus au Liban ou pour obtenir la libération de prisonniers détenus en France (comme Georges Ibrahim Abdallah).
Un hélicoptère des forces de l’ONU, transportant six personnes, a été contraint à l’atterrissage par des intégristes sunnites. Les six personnes ont été emmenées à Saïda.
vendredi 7 février
A Paris, la police française a découvert dans une voiture des armes qui pourraient appartenir aux auteurs des récents attentats commis à Paris. Les deux occupants du véhicule, que les autorités soupçonnent être des Iraniens ou des Libanais chiites, ont réussi à prendre la fuite, peut-être en destination de l’Allemagne.
dimanche 9 février
Le chef musulman intégriste Khalil al-Kaoul a été assassiné à Tripoli.
mardi 11 février
Les services de sécurité des Forces libanaises, commandées par Samir Geagea, ont annoncé avoir arrêté soixante-quatre « terroristes au service » d’Elie Hobeika, leur ancien chef. Ils sont soupçonnés d’être les auteurs de deux attentats commis dans le secteur chrétien de Beyrouth.
mercredi 12 février
Sur injonction du juge français Marceau, la DST a procédé à une importante opération dans le cadre de l’enquête sur les récents attentats commis à Paris. Soixante-quatre personnes originaires du Proche-Orient ont été arrêtées et placées en garde à vue. Les interpellations ont été réalisées dans une dizaine de grandes villes de France (vingt-cinq en Région parisienne). Les milieux étudiants iraniens, libanais, syriens et irakiens étaient particulièrement visés.
vendredi 14 février
Un accident de la route a causé la mort d’un membre du bataillon français de la FINUL, à une centaine de kilomètres au sud de Beyrouth.
dimanche 16 février
Le cadavre d’un otage juif libanais a été retrouvé à Beyrouth-Ouest. C’est le troisième à être ainsi assassiné en trois mois par l’Organisation des opprimés sur terre.
lundi 17 février
Les troupes israéliennes sont sorties de leur « zone de sécurité » au Sud-Liban pour la première fois depuis début décembre. Cette opération est justifiée par l’enlèvement de deux de ses soldats, tombés dans une embuscade tendue par des membres du front de résistance nationale. Soutenus par des chars et des hélicoptères, plus de six cents militaires israéliens ont fait irruption dans des villages chiites cependant que des avions survolaient la région à basse altitude. Au cours des opérations, un soldat israélien embarqué sur une vedette de la marine a été tué par un tir parti de la côte.
Les ravisseurs - en janvier - des trois employés de l’ambassade d’Espagne à Beyrouth ont lancé un « dernier ultimatum à Madrid, exigeant la libération de deux Chiites emprisonnés en Espagne pour le meurtre d’un diplomate libyen.
Le président Amine Gemayel représente le Liban au premier Sommet de la Francophonie, qui s’est ouvert pour trois jours au château de Versailles sous la présidence de François Mitterrand.
mardi 18 février
Le président Mitterrand s’est entretenu à l’Elysée du problème des otages français avec son homologue libanais Amine Gemayel.
Dans la soirée, la « Résistance islamique » a menacé de tuer l’un des deux militaires israéliens capturés la veille au Sud-Liban si les forces israéliennes ne se retiraient pas du pays avant le 19 février à dix-neuf heures.
Un soldat israélien a été blessé à bord d’un navire de guerre qui patrouillait au large du port libanais de Tyr.
mercredi 19 février
La « Résistance islamique » a tenu sa promesse en exécutant l’un des deux militaires israéliens qu’il détenait. Par ailleurs, une autre organisation terroriste, celle des « Opprimés sur terre », a annoncé l’assassinat de l’un de ses otages juifs, le professeur Elie Hallak (enlevé en mars 1985), également en représailles à l’opération israélienne qui se poursuit au Sud-Liban (causant la mort de trois civils ce jour). Il est le quatrième otage juif assassiné en deux mois.
Les trois fonctionnaires de l’ambassade d’Espagne à Beyrouth enlevés le 17 janvier ont été « libérés par leurs ravisseurs et remis à la milice chiite Amal du ministre de la Justice Nabih Berri.
jeudi 20 février
Un millier de soldats israéliens continuent de ratisser les villages chiites du Sud-Liban (zones de contrôle irlandais [un Casque bleu de ce contingent a été blessé], ghanéen et finlandais) : une centaine de personnes ont été arrêtées. La FINUL a du s’interposer à la suite d’accrochages entre soldats de l’Etat hébreu et miliciens du mouvement chiite Amal. Selon un porte-parole de la force des Nations unies, une mobilisation des combattants chiites du mouvement Amal serait en cours.
Un dirigeant du Parti communiste libanais a été assassiné à Beyrouth-Ouest.
vendredi 21 février
1 500 soldats israéliens, appuyés par des chars, des hélicoptères et des transports de troupes blindés, continuent de rechercher les deux soldats (ou leurs corps) enlevés par la « Résistance islamique ». Ils ont largement dépassé les limites de leur « zone de sécurité », atteignant notamment Kfar Dounine, à vingt kilomètres de la frontière. Ils y ont blessé un Casque bleu ghanéen. Dans la soirée, devant l’absence de résultat, Tsahal a commencé à évacué ses troupes du Sud-Liban.
samedi 22 février
Fin des opérations de ratissage de Tsahal au Sud-Liban : l’armée israélienne rentre bredouille, ses soldats israéliens n’ayant pas été retrouvé. Au cours de cette opération, qui a coûté deux morts à Tel-Aviv et six aux Libanais, 3 000 personnes, en majorité des chiites, ont été interrogées et 150 environ arrêtées. La moitié d’entre elles ont été relâchées.
lundi 24 février
Une voiture piégée a explosé dans la banlieue nord de Beyrouth (secteur chrétien), tuant cinq personnes et en blessant huit autres. Par ailleurs, un membre du comité central du parti communiste, Souheil Tawilé, enlevé dans la nuit par le Hezbollah, a été retrouvé assassiné dans la capitale ; quarante-quatre autres cadres et militants du PCL auraient été enlevés également. Enfin, Issam Arab, secrétaire général de l’organisation Forces de Nasser a été assassiné chez lui, à coups de pistolet, à Beyrouth-Ouest, par un inconnu qui a réussi à prendre la fuite.
Enlèvement à Beyrouth du Français Marcel Coudari (l’information ne sera révélée qu’à la fin du mois de septembre).
mercredi 26 février
Le gouvernement français est accusé, afin de protéger ses quatre otages détenus au Liban, d’avoir délibérément laissé fuir un responsable chiite libanais accusé d’être impliqué dans divers attentats, notamment contre les postes français et américains à Beyrouth le 23 octobre 1983. Paris dément avoir été au courant d’une telle présence sur le territoire français.
mercredi 5 mars
Dans une déclaration remise à une agence de presse à Beyrouth, le groupe terroriste Jihad islamique affirme avoir exécuté l’un des quatre otages français détenus au Liban, le chercheur du CNRS Michel Seurat, en représailles à l’expulsion par la France de deux opposants chiites vers l’Irak. Des photos de l’otage encore en vie ont été fournies avec le document.
jeudi 6 mars
Au Liban, un haut responsable du Hezbollah pro-iranien affirme que l’otage français Michel Seurat est toujours en vie (le cheikh en question démentira avoir tenu de tels propos dès le lendemain).
nuit du vendredi 7 au samedi 8 mars
De violents combats se sont déroulés sur la ligne de démarcation séparant Beyrouth en deux.
samedi 8 mars
A Beyrouth, quatre journalistes français de la chaîne de télévision Antenne 2 ont été enlevés à 17 h près de la Cité sportive. Avec le kidnapping de Philippe Rochot, Georges Hansen, Aurel Cornéa et Jean-Louis Normandin, le nombre d’otages français détenus au Liban se monte désormais à huit, ou sept si la mort de Michel Seurat est confirmée. Un correspondant se réclamant du Jihad islamique a menacé par téléphone d’une prochaine exécution de l’un des autres Français qu’elle détient déjà si les deux opposants chiites irakiens expulsés par Paris ne sont pas ramenés en France.
Une voiture piégée a explosé en fin de matinée près d’un bureau du Parti phalangiste situé dans le quartier chrétien d’Achrafief, à Beyrouth-Est : cinq morts et quarante-deux blessés.
dimanche 9 mars
Un correspondant du Jihad islamique a revendiqué l’enlèvement des quatre journalistes d’Antenne 2. Un ultimatum d’une semaine a été donné à Paris pour obtenir le retour des deux opposants chiites expulsés vers l’Irak. L’ambassadeur français en Irak a déclaré avoir rencontré les deux hommes, qui seraient en résidence surveillée à Bagdad. Les chaînes de télévision ont diffusé à 20 h 08 une déclaration du Premier ministre qui a dénoncé le chantage des ravisseurs : « nous n’y céderons pas » a-t-il affirmé. Laurent Fabius a assuré que le gouvernement avait multiplié les actions en faveur des otages et qu’il continuera à le faire « par tous les canaux disponibles ».
lundi 10 mars
Dans la soirée, le Jihad islamique a fourni à l’Associated Press trois photos présentant le corps du chercheur français Michel Seurat. Le mouvement libanais assure que l’otage est mort exécuté mais rien sur les clichés ne permet d’en être sûr. Dans le même communiqué l’organisation affirme n’être pour rien dans l’enlèvement des quatre journalistes français et que les précédentes revendications sont des faux. Dans la capitale libanaise, les principaux responsables chiites, tels que le cheikh Fadlallah ou Nabih Berri, ont fermement condamné l’enlèvement de l’équipe d’Antenne 2. Des émissaires du gouvernement français sont arrivés à Beyrouth, où ils se sont immédiatement entretenu avec le Premier ministre Rachid Karamé. Un autre envoyé du président Mitterrand est à Damas où il a remis un message au président syrien Hafez el-Assad. Le docteur Raad, seul négociateur exigé par le Jihad islamique, est également dans la capitale syrienne. Enfin, Téhéran a reçu d’accorder un visa à un troisième émissaire français.
mardi 11 mars
Arrivé tôt dans la matinée à Beyrouth, le docteur Raad négocie avec les ravisseurs des otages français. A Paris, l’épouse de Michel Seurat accuse le gouvernement de ne pas avoir fait ce qu’il fallait depuis le début.
mercredi 12 mars
Le chef spirituel du Hezbollah, le cheikh Fadlallah, a réclamé la libération des quatre journalistes français enlevés il y a quelques jours.
Un officier observateur français a été tué à Beyrouth, dans la cour de la Résidence des Pins.
vendredi 14 mars
Trois des otages français détenus au Liban (Marcel Carton, Marcel Fontaine et Jean-Paul Kauffmann) ont donné de leurs nouvelles dans un message vidéo enregistré par les ravisseurs. L’absence de Michel Seurat tendrait à confirmer le décès du quatrième otage. Malgré la libération des deux opposants irakiens, le Jihad islamique ne semble pas prêt à les libérer. Continuant à réclamer un changement radical de la politique française au Proche et Moyen-Orient, l’organisation refuse de rencontrer tout émissaire, officiel ou officieux, de Paris. Par ailleurs, une mystérieuse et jusque-là inconnue Organisation de la Justice révolutionnaire a revendiqué, preuve à l’emploi (les photocopies d’une carte de presse et d’un permis de conduire), l’enlèvement des quatre journalistes français d’Antenne 2. Dans la soirée, le président Mitterrand s’est entretenu avec son homologue syrien Hafez el-Assad mais rien n’a filtré de leur conversation.
samedi 15 mars
Retour à Paris du docteur Raad, l’émissaire officieux du gouvernement français au Liban et en Syrie. A son arrivé à l’aéroport du Bourget, il s’est déclaré plutôt optimiste, mais sans donner de détails sur la date ou le délai concernant le retour des otages en France. Les ravisseurs du Jihad islamique semblent lui avoir confirmé le décès de Michel Seurat et affirment ne pas savoir qui a kidnappé l’équipe d’Antenne 2. Le docteur Raad considère que la solution à l’affaire passe par Téhéran tandis qu’un autre envoyé spécial officiel affirme que la solution passe par Damas.
lundi 17 mars
Quinze minutes après son départ, le TGV Paris-Lyon a été frappé dans l’après-midi par un attentat à la bombe au niveau de Brunoy, dans l’Essonne. Dix personnes ont été légèrement blessées. Le train a pu s’arrêter sans dérailler. L’action a été revendiquée par le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient, auteur de trois autres attentats à Paris en février. L’organisation affirme qu’il s’agit du premier d’une longue série si trois prisonniers (Georges Ibrahim Abdallah des FARL, Anis Naccache et l’Arménien Varoujan Garbidjian) ne sont pas libérés.
mardi 18 mars
Attaqué sur son rôle réel de médiateur, le docteur Raad a annoncé qu’il renonçait à sa mission d’émissaire officieux du gouvernement français pour la libération des otages détenus au Liban.
jeudi 20 mars
Le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient a commis peu avant dix-huit heures un nouvel attentat à Paris, dans la galerie Point Show, sur les Champs-Elysées : deux morts et vingt-neuf blessés, dont neuf grièvement atteints. Un autre engin explosif a été désamorcé dans la soirée à la station RER du Châtelet ; plusieurs milliers de personnes avaient du être évacuées.
vendredi 21 mars
Le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient a revendiqué l’attentat commis la veille à Paris. Dans un texte, pour la première fois rédigé en arabe et adressé depuis le Liban, les terroristes continuent à réclamer la libération des trois prisonniers détenus en France (Georges Ibrahim Abdallah des FARL, Anis Naccache et l’Arménien Varoujan Garbidjian). Ils affirment par ailleurs n’être liés à aucune faction religieuse et notamment n’avoir aucun rapport avec le Jihad islamique.
lundi 24 mars
Dans une déclaration publiée par deux journaux arabes, le cheikh Fadlallah, important dignitaire chiite libanais, estime que les otages français enlevés à Beyrouth seront libérés dans les prochains jours.
mardi 25 mars
Une délégation officielle iranienne est arrivée à Beyrouth où elle a rencontré les principaux dignitaires chiites libanais.
Conséquence probable des affrontements militaires américano-libyens, l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth a été la cible d’une vingtaine de tirs.
mercredi 26 mars
Deux attentats à la bombe se sont produits à une heure d’intervalle dans le secteur chrétien de Beyrouth : une voiture piégée a explosé devant une permanence du Parti phalangiste. Le bilan est d’une quinzaine de morts et d’une centaine de blessés. Une heure auparavant un autre engin avait explosé dans un autre immeuble, faisant quatre blessés. Ces actions ont immédiatement entraîné une reprise des tirs entre les deux secteurs de la ville.
jeudi 27 mars
Dans la matinée, l’aviation israélienne a frappé en deux raids trois positions de l’OLP au Sud-Liban. Un quartier d’habitations a également été touché. Bilan : cinq combattants palestiniens tués et vingt-six blessés (dont onze civils). Cette action a été déclenchée en représailles à la revendication par le Fatah à Saïda de tirs de roquettes sur un village de Galilée ayant légèrement atteint quatre personnes.
Intensification des bombardements dans la montagne chrétienne.
vendredi 28 mars
Reprise des combats opposants Palestiniens et miliciens chiites autour des camps de réfugiés de Sabra et Chatila.
Deux professeurs britanniques travaillant à l’université américaine de Beyrouth, les Britanniques Philip Padfield et John Leigh Douglas, ont été enlevés par le groupe palestinien d’Abou Nidal.
samedi 29 mars
La chaîne de télévision française Antenne 2 décide de rappeler au début de chaque journal télévisé le sort des otages français détenus au Liban, jusqu’à leur libération.
dimanche 30 mars
Un commando a mené des attaques à la roquette à Beyrouth contre les bureaux d'une compagnie d'assurances américaine et contre ceux des British Airways. Pas de victime.
mardi 1er avril
En accord avec le gouvernement libanais, Paris a annoncé le retrait immédiat des quarante-cinq observateurs français déployés à Beyrouth depuis mars 1984 pour surveiller l’application du cessez-le-feu. Ces hommes ont aussitôt commencé à se retirer des trois positions qu’ils tenaient encore sur la ligne de démarcation.
mercredi 2 avril
Les combats entre chiites et Palestiniens se sont poursuivis pour la cinquième journée consécutive autour des camps de réfugiés de Sabra et Chatila. Depuis le 28 mars, les affrontements armés ont fait vingt-cinq morts et une cinquantaine de blessés.
jeudi 3 avril
Poursuite des combats à Beyrouth.
Deux jours après l’annonce de leur retrait, les casques blancs français ont quitté le Liban. Les quarante-cinq observateurs ont embarqué au port de Jounieh, à vingt kilomètres au nord de Beyrouth, à destination de Larnaka, à Chypre. Une vingtaine d’hommes resteront pour garder la Résidence des Pins, où une courte cérémonie avait eu lieu en début de journée.
vendredi 4 avril
Le gouvernement libanais a demandé aux Nations unies le renouvellement du mandat de la Force intérimaire de l’ONU (FINUL), pour une période de six mois.
Les combats entre Palestiniens et miliciens chiites ont fait de nouveaux morts et blessés autour des camps de Sabra et Chatila. En une semaine, les affrontements ont causé la mort de trente-trois personnes et fait 179 blessés.
Le ministre chiite de la Justice Nabih Berri a été réélu à la tête du mouvement Amal.
samedi 5 avril
Les affrontements entre chiites et Palestiniens ont fait au moins une cinquantaine de morts en une semaine à Beyrouth, près des camps de réfugiés de Sabra et Chatila.
lundi 7 avril
Dans la matinée, l’aviation israélienne a attaqué des positions de l’OLP dans le camp de réfugiés de Mieh Mieh, près de Saïda, au Sud-Liban. Deux combattants de l’OLP ont été tués et six autres blessés. C’est le troisième raid de ce genre mené par l’aviation de l’Etat hébreu depuis le début de l’année.
mardi 8 avril
Dans la matinée, un attentat à la voiture piégée a frappé un quartier commerçant du port chrétien de Jounieh, dans la banlieue nord de Beyrouth : dix morts et cent dix blessés. Depuis le début de l’année, quarante-sept personnes ont été tuées et 239 blessés dans cinq attentats antichrétiens de ce genre.
mercredi 9 avril
Un enseignant français du lycée protestant de Beyrouth, Michel Brian, a été enlevé dans la matinée dans le secteur musulman de la capitale libanaise par un mouvement jusque-là inconnu, l’Organisation islamique Siffini. C’est le neuvième français à être kidnappé dans ce pays en treize mois.
jeudi 10 avril
Une voiture piégée a explosé à Beyrouth, tuant onze personnes et en blessant plusieurs autres.
vendredi 11 avril
Michel Brian a été libéré au Liban à la suite d’un affrontement armée sur la route Beyrouth-Baalbek entre ses kidnappeurs et un groupe chiite proche de la Syrie. Les ravisseurs tentaient de transférer leur otage dans la plaine de la Bekaa. L’enseignant a été conduit à Damas dans l’attente de son retour vers la France.
Enlèvement au Liban d’un professeur nord-irlandais. Brian Keenan enseignait au collège américain de Beyrouth.
lundi 14 avril
Les universités et les écoles secondaires de Beyrouth ont observé une grève générale en signe de protestation contre les agressions répétées visant le corps enseignant.
mercredi 16 avril
Les services du Premier ministre ont fourni à la presse des lettres dans lesquelles les quatre journalistes d’Antenne 2 enlevés au Liban affirment être en bonne santé.
jeudi 17 avril
Les premières représailles contre l’opération américaine sur la Libye ont eu lieu au Liban : les corps sans vie de trois otages occidentaux travaillant pour l’université américaine de Beyrouth - les professeurs Britanniques John Leigh Douglas (34 ans) et Philip Padfield (40 ans) et le bibliothécaire américain Peter Kilburn (62 ans) - ont été retrouvés à l’est de la capitale libanaise. L’Organisation révolutionnaire des Socialistes musulmans (groupe Abou Nidal) affirme les avoir exécuté d’une balle dans la tête. Par ailleurs, le journaliste-caméraman anglais John McCarthy a été enlevé aujourd’hui près de l’aéroport (il sera libéré en août 1991) et la résidence de l’ambassadeur de Grande-Bretagne a été attaqué à la roquette.
vendredi 18 avril
Annonce de l’assassinat d’un cameraman britannique au Liban.
samedi 19 avril
Mgr Nasrallah Sfeir est élu nouveau patriarche de l’Eglise maronite libanaise. Il succède au cardinal Khoraiche.
dimanche 20 avril
Tous les ressortissants britanniques résidant à Beyrouth-Ouest ont évacué le secteur musulman de la capitale libanaise pour rejoindre les quartiers chrétiens. De là, la majorité doit rejoindre Chypre puis l’Angleterre.
mardi 22 avril
Deux jours après les Britanniques, les citoyens américains ont à leur tour commencé à se retirer de Beyrouth-Ouest pour se réfugier dans le quartier chrétien de la capitale libanaise.
mercredi 23 avril
Enlevé un an plus tôt à Beyrouth, probablement par l’organisation Abou Nidal, le journaliste britannique Alec Collett a été pendu en représailles au bombardement américain de la Libye. Il avait soixante-quatre ans. L’exécution a été filmée et le film de trois minutes transmis à la presse.
jeudi 24 avril
Les Français rejoignent à leur tour le mouvement d’évacuation de Beyrouth-Ouest, initié par les Britanniques et suivi par les Américains : après plusieurs jours d’hésitation, cinq enseignants-coopérants ont quitté dans la matinée la partie musulmane de la capitale libanaise pour rejoindre les quartiers chrétiens à l’Est avant de rentrer en France.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 avril
Un incident meurtrier s’est produit à un point de contrôle de Beyrouth : craignant un enlèvement, une Libanaise prise de panique a été tuée par des miliciens et son passager, un enseignant français, blessé.
mardi 29 avril
Condamné à mort pour l’attentat du 13 mars dernier à Damas (soixante morts), un Libanais a été pendu en Syrie. Il aurait avoué avoir agi sur ordre du gouvernement irakien.
mercredi 7 mai
Un neuvième Français a été enlevé à Beyrouth-Ouest : Camille Sontag, un retraité de 84 ans, a disparu dans le secteur musulman de la capitale libanaise, où il vivait depuis près de quarante ans.
jeudi 8 mai
Quelques centaines d’étudiants ont manifesté sur le campus de l’université américaine de Beyrouth pour protester contre les enlèvements et les assassinats. Des femmes de disparus se sont également rassemblées près du siège de la Croix-Rouge.
mercredi 14 mai
Le prix Albert-Londres est décerné à Philippe Rochot et à ses collèges d’Antenne 2 toujours détenus au Liban.
mardi 20 mai
Un hélicoptère transportant une délégation de parlementaires français, parmi lesquels l’ancien ministre Jean-François Deniau a été visé par des tirs dans le sud du Liban. Le réservoir a été touché mais l’appareil a pu se poser en catastrophe sans qu’il n’y ait de blessé.
nuit du mercredi 21 au jeudi 22 mai
Au moins vingt-huit personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées au cours d’affrontements à Beyrouth entre chrétiens et musulmans.
jeudi 22 mai
L’entretien à Paris entre le Premier ministre Jacques Chirac et le vice-Premier ministre iranien Ali Reza Moayeri a été jugé positif par les deux hommes. La question des otages français détenus au Liban a notamment été évoquée a indiqué l’envoyé de Téhéran au cours de la première conférence de presse donnée en France par un responsable iranien depuis la Révolution islamique (1979). M. Moyaeri a assuré que l’Iran n’avait aucun rapport avec les enlèvements mais que son pays était prêt à intervenir auprès des kidnappeurs pour obtenir la libération des otages. A trois conditions : que la France paie sa dette d’un milliards de dollars, que Paris s’engage à ne plus signer de contrats de ventes d’armes avec l’Irak et que certains opposants iraniens réfugiés sur le territoire français soient extradés. Ce dernier point a été rejeté par le chef du gouvernement français. A propos du Liban, Jacques Chirac a déclaré qu’il n’était pas question que la France se désengage de ce pays ni qu’elle se retire de la FINUL.
La guerre de camps entre les miliciens chiites d'Amal et les Palestiniens reprend à Beyrouth-Ouest, en particulier à Borj Barajneh. Les combats s'intensifient le 26.
vendredi 23 mai
Une voiture piégée a explosé à 7 h 50 dans une rue du secteur chrétien de Beyrouth : neuf morts et plus de quatre-vingts blessés. L’explosion a soufflé plusieurs façades d’immeubles et provoqué des incendies. Le véhicule était garé entre une école et un marché.
Les services du Premier ministre français ont transmis à la rédaction d’Antenne 2 des lettres laconiques portant la date du 14 mai et des photos des quatre journalistes de la chaîne française enlevés au Liban (Philippe Rochot, Georges Ansel, Aurel Cornea et Jean-Louis Normandin).
lundi 26 mai
Intensification de la guerre des camps à Beyrouth-Ouest.
jeudi 29 mai
Suite au meurtre de quatre Arméniens dans Beyrouth-Ouest, la communauté arménienne déclenche une grève générale de trois jours. L’organisation terroriste ASALA a lancé des menaces de représailles.
mardi 3 juin
Cinquante-trois personnes ont perdu la vie dans des affrontements dans Beyrouth.
mercredi 4 juin
Un Français a été blessé par balles à Beyrouth-Ouest alors qu’il échappait à une tentative d’enlèvement.
mercredi 11 juin
Suite au succès de la médiation de Téhéran entre le mouvement chiite Amal et les organisations palestiniens, une première opération d’évacuation de blessés palestiniens du camp de Bourj el-Barajneh a été organisée à Beyrouth-Ouest, sous le parrainage du vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Becharati.
vendredi 20 juin
Détenus depuis 104 jours par l’Organisation de la justice révolutionnaire, Philippe Rochot et Georges Hansen, deux des quatre membres de l'équipe d'Antenne 2 enlevés le 8 mars dernier, ont été libérés dans la soirée. Le mouvement libanais explique sa décision par le changement de la politique française au Proche-Orient (négociations avec l’Iran et départ du pays de l’opposant Massoud Radjavi) et par la médiation du Hezbollah, de l’Algérie et de la Syrie. Assumant la responsabilité du succès de ces libérations, Jacques Chirac assure que son gouvernement va redoubler d’efforts pour obtenir celle des autres Français encore retenus prisonniers au Liban : les deux autres membres de l’équipe d’Antenne 2, Aurel Cornea et Jean-Louis Normandin, les diplomates Marcel Fontaine et Marcel Carton, le journaliste Jean-Paul Kauffmann, le chercheur Michel Seurat (probablement mort exécuté) et le retraité Camille Sontag.
samedi 21 juin
Libérés la veille à Beyrouth, Philippe Rochot et Georges Hansen sont arrivés dans la soirée à l’aéroport parisien d’Orly, en provenance de Syrie et après une escale technique en Grèce. Ils avaient quitté dans la matinée la capitale libanaise pour Damas, où ils avaient été reçus par le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk al-Sharaa avant d’être officiellement remis aux représentants du gouvernement français.
Deux Chypriotes enlevés il y a deux mois au Liban ont été libérés.
jeudi 3 juillet
Grève générale organisée à l’appel de la Confédération générale des travailleurs pour « sauver le Liban de la guerre et de la famine ». L’activité économique et commerciale est presque nulle sur l’ensemble du territoire libanais.
vendredi 4 juillet
Des soldats syriens pénètrent dans Beyrouth-Ouest. Une première depuis 1982.
nuit du mercredi 9 au jeudi 10 juillet
Echec d’une tentative de débarquement d’un commando palestinien sur une plage de la station balnéaire israélienne de Nahariya. Repérés, les agresseurs à bord d’un canot pneumatique ont été interceptés en mer par un patrouilleur et deux hélicoptères : quatre Palestiniens et deux soldats israéliens ont été tués dans les échanges de tir qui ont duré deux heures à un kilomètre des côtes. Neuf soldats israéliens ont également été blessés.
jeudi 10 juillet
Emprisonné à Lyon depuis octobre 1984, le chef présumé des Forces armées révolutionnaires libanaises (FARL) Georges Ibrahim Abdallah a été condamné à quatre ans de prison ferme et à cinq ans d’interdiction de séjour par la justice française pour détention d’armes et d’explosifs, usage de faux passeports et association de malfaiteurs. Il doit encore comparaître à Paris sous l’accusation de complicité dans deux assassinats.
Raid israélien contre un camp de réfugiés palestiniens au Sud-Liban.
samedi 12 juillet
Six mois après la libération de trois diplomates espagnols enlevés à Beyrouth, le gouvernement de Madrid a fait libérer deux chiites libanais qui avaient été condamnés à vingt-trois ans de prison pour avoir tenté d’assassiner un membre de l’ambassade libyenne en septembre 1984. Les deux hommes sont aussitôt expulsés.
lundi 14 juillet
Israël a bombardé dans la matinée des positions « terroristes » au Sud-Liban, dans le secteur de Damour : deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées.
jeudi 17 juillet
Attentat à la voiture piégée devant une église de Jezzine, une ville chrétienne de sud du Mont-Liban : un mort et treize blessés.
samedi 19 juillet
Quatre employés de l’université américaine de Beyrouth ont été tués dans un attentat : des hommes armés circulant à bord d’une voiture ont ouvert le feu sur l’autobus qui les transportait.
vendredi 25 juillet
A l’issue d’une manifestation de protestation contre la rencontre entre le roi Hassan II et le Premier ministre israélien Shimon Peres, 1 500 intégristes libanais pro-iraniens du Hezbollah ont saccagé l’ambassade du Maroc à Beyrouth. La police libanaise n’est intervenue que pour évacuer les gardes marocains.
samedi 26 juillet
L’organisation chiite pro-iranienne Jihad islamique a libéré pour raisons de santé un prêtre américain détenu au Liban. Enlevé dix-neuf mois (564 jours) plus tôt alors qu’il dirigeait le Secours catholique à Beyrouth, le père Martin Lawrence Jenco a été remis dans la vallée de la Bekaa aux autorités syriennes, qui l’ont rapidement transféré à Damas. L’organisation islamique a prévenu Washington que le religieux serait le dernier otage américain libéré sans contrepartie.
lundi 28 juillet
A 8 h 30, une voiture piégée a explosé dans une rue étroite d’un quartier populaire de Beyrouth-Est, tuant trente-cinq personnes et en blessant 140 autres. Un immeuble de trois étages s’est effondré. C’est le huitième attentat meurtrier dans le secteur chrétien de la capitale libanaise depuis le début de l’année. Les milices chrétiennes accusent la Syrie.
mardi 29 juillet
Nouvel attentat meurtrier dans la capitale libanaise : vingt-deux personnes ont été tuées et 163 autres blessées dans l’explosion qui s’est produite dans le secteur musulman de Beyrouth-Ouest.
mercredi 30 juillet
Jean-Paul II a reçu au Vatican le prêtre catholique américain Lawrence Jenco. L’ancien otage récemment libéré au Liban par le Jihad islamique a remis au pape un message de ses ravisseurs.
vendredi 1er août
Une personne a été tuée et vingt-cinq autres blessées dans un attentat à la voiture piégée qui a visé un quartier commerçant de Beyrouth-Est. Un autre engin explosif avait été désamorcé peu de temps auparavant par les artificiers.
samedi 2 août
Dans un communiqué adressé dans la soirée à un journal libanais, le Jihad islamique affirme que les quatre otages américains qu’il détient seront tués si leurs revendications ne sont pas satisfaites : aucune négociation n’est possible avec le président Reagan selon l’organisation islamiste.
dimanche 3 août
Le pape Jean-Paul II a prié pour tous les personnes enlevées au Liban devant 3 000 personnes rassemblées dans la cour de la résidence d’été pontificale de Castel-Gandolfo.
lundi 4 août
Nouvel attentat à Beyrouth-Est : une valise piégée a explosé à l’entrée d’un café. On déplore deux morts et quatorze blessés.
Dans la matinée, des troupes syriennes ont pénétré dans les quartiers chiites de la capitale libanaise pour y rétablir l’ordre.
vendredi 8 août
Beyrouth-Ouest a été frappé par un nouvel attentat à la voiture piégée, à une heure de grande affluence : vingt-cinq personnes ont été tuées et soixante autres blessées dans un quartier populaire du secteur musulman de la ville.
Reprise des combats et des bombardements au niveau de la ligne de démarcation séparant l’Est et l’Ouest de Beyrouth.
samedi 9 août
Le Jihad islamique a annoncé que les otages américains qu’il détient au Liban adresseront prochainement un message à leur pays.
dimanche 10 août
De violents combats ont opposé des miliciens chrétiens rivaux dans Beyrouth-Est.
Des hélicoptères israéliens ont attaqué le camp de réfugiés palestiniens d’Aïn Heloué, situé près de Saïda, dans le sud du Liban. On dénombre sept blessés, dont deux enfants. Selon Tsahal, les objectifs visés servaient de postes d’attaque contre Israël.
lundi 11 août
Des positions du Fath palestinien ont été la cible de bombardements de l’aviation israélienne près de Baalbek, dans la plaine de la Bekaa, sous contrôle syrien. Le raid de trois minutes a fait cinq morts et sept blessés. Plusieurs véhicules ont été détruits.
A l’est de Tyr, deux membres du mouvement chiite Amal, dont un notable de la région, qui tentaient de forcer un barrage de la FINUL à Abassieh ont été tués dans la soirée par une sentinelle française. La situation dégénère aussitôt au Sud-Liban : tirs de roquettes et d’armes automatiques vont se déchaîner sur les six postes français les plus proches.
nuit du lundi 11 au mardi 12 août
Désireux de venger leurs deux camarades tués quelques heures plus tôt, des miliciens chiites du mouvement Amal ont lancé de multiples attaques contre les positions françaises de la FINUL près de Tyr.
mardi 12 août
Quatorze soldats français membres de la force d’interposition de l’ONU au Liban (FINUL) ont été blessés au cours des affrontements qui ont duré une grande partie de la nuit et toute la matinée (seize heures durant) avec des miliciens Amal. Les combats ont cessé après de difficiles négociations. Grièvement touché, un des hommes a été conduit en Israël pour être hospitalisé à Haïfa. Trois combattants chiites ont été tués.
nuit du mardi 12 au mercredi 13 août
Reprise des accrochages (tirs sporadiques au lance-roquette et au fusil mitrailleur) entre miliciens chiites et membres de la FINUL dans huit positions du Sud-Liban : un soldat français a été blessé. Désireux de mettre fin aux affrontements, les chefs d’Amal ne semblent pas être écoutés par leur base, qui réclame vengeance.
jeudi 14 août
Nouvel attentat à la voiture piégée dans la matinée dans le secteur chrétien de Beyrouth : vingt personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées. Le véhicule était stationné dans une rue très fréquentée.
Un poste français de la FINUL installé dans le port de Tyr a été la cible de tirs de roquette dans la matinée. L’attaque n’a pas fait de victime.
vendredi 15 août
Pour apaiser les tensions entre la FINUL et la milice Amal dans le sud du Liban, la Suède accepte d’envoyer des troupes afin de relever les soldats français de la force internationale d’interposition.
samedi 16 août
Tensions au Sud-Liban : le responsable des affaires politique aux Nations unies, Jean-Claude Aymé, s’est rendu au QG de la FINUL à Nakoura.
dimanche 17 août
La milice Amal a organisé à Tyr une énorme manifestation de soutien à la FINUL. En fin de journée, il est décidé de déployer un bataillon libanais supplémentaire afin de protéger les Casques bleus de l’ONU.
mercredi 20 août
Une quinzaine de soldats français blessés la semaine dernière au Sud-Liban sont arrivés en France, à l’aéroport de Villacoublay, avant d’être conduits à l’hôpital du Val-de-Grâce. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Bernard Raimond a répété qu’il était hors de question de retirer le contingent français mis à la disposition de la FINUL. Mais, sur le terrain, des soldats suédois ont déjà remplacé les Français sur des positions sensibles.
jeudi 21 août
Le gouvernement français a demandé à l’ONU de procéder à une « réflexion d'ensemble » sur les conditions dans lesquelles les Casques bleus de la FINUL exercent leur mission au Sud-Liban.
vendredi 22 août
Espoir de baisse de la tension au Sud-Liban : Nabih Berri, chef des miliciens d’Amal, s’est déclaré attaché au rôle de la FINUL et plus particulier à celui du contingent français. Par ailleurs, un Casque bleu irlandais a été tué par une mine télécommandée déclenchée au passage de son véhicule.
nuit du vendredi 22 au samedi 23 août
Une roquette a frappé une position de la FINUL près de Tyr, faisant deux blessés dans les rangs des Casques bleus français.
dimanche 24 août
Alors que la journée s’annonçait difficile pour la FINUL, et spécialement pour le contingent français, les manifestations organisés par les chiites à la mémoire du responsable d’Amal tué le 11 août se sont déroulées sans incident, femmes d’un côté, hommes de l’autre. Les responsables modérés du mouvement de Nabih Berri semblent avoir repris la main sur les extrémistes proches du Hezbollah.
mardi 26 août
Le président libanais Amine Gemayel déclare souhaiter le maintien des Casques bleus la FINUL au Sud-Liban.
mercredi 27 août
Regain de tension au Sud-Liban : les positions françaises ont subi de nouveaux tirs de harcèlement provenant des miliciens pro-iraniens du Hezbollah.
jeudi 28 août
Jacques Chirac a reçu à Matignon le secrétaire général adjoint de l’ONU, le Britannique Marrack Goulding, pour l’entretenir de l’avenir de la FINUL au Liban. A l’issue des discussions, le porte-parole du Premier ministre français, Denis Baudouin, a fait savoir qu’il était hors de question d’évacuer le contingent français.
samedi 30 août
Une organisation libanaise inconnue, les Forces unifiées de la justice, a revendiqué l’enlèvement du Français Camille Sontag, disparu à Beyrouth depuis 115 jours.
lundi 1er septembre
La France est une nouvelle menacée par des terroristes du Proche-Orient. Dans un message envoyé au siège de l’AFP, le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (CSPPA) menace de reprendre les attentats si le gouvernement français ne libère pas trois prisonniers ; Georges Ibrahim Abdallah (chef présumé des FARL en Europe), Anis Naccache (auteur d’une tentative d’assassinat contre l’ancien Premier ministre iranien Chapour Baktiar) et Waroudjian Garbidjian (l’un des auteurs de l’attentat d’Orly). L’organisation, probablement libanaise, avait revendiqué sept attentats à Paris de décembre 1985 à mars 1986.
mardi 2 septembre
Réunion à Beyrouth d’un « comité de dialogue ». Il s’agit dans les faits du premier conseil des ministres libanais organisé depuis neuf mois. Malgré une extrême nervosité des différentes milices accompagnant leurs chefs, leaders chrétiens et musulmans se sont retrouvés pendant deux heures pour discuter à « l’Hippodrome », un site du no man’s land entre les deux secteurs de la ville. Une trêve militaire a été décidée et les différentes parties se donnent un mois pour élaborer un pacte national. Les mesures de sécurité étaient exceptionnelles. Non invités, les intégristes chiites ont tiré une roquette près du bureau du Premier ministre musulman.
Des Casques bleus norvégiens ont été visés par des tirs au Sud-Liban. L’incident n’a fait aucune victime.
Une cassette vidéo réalisée par le Jihad islamique a été déposée devant le bureau de la chaîne américaine ABC à Beyrouth. L’otage français Jean-Paul Kauffmann demande au gouvernement de satisfaire les exigences de leurs ravisseurs, notamment le retour en France des deux opposants irakiens expulsés vers Bagdad en février dernier. Le Quai d’Orsay assure que les deux hommes ont déjà obtenu leur visa de retour. Par ailleurs, l’organisation terroriste libanaise, accusant la politique française au Proche-Orient d’être téléguidée par les Etats-Unis, invite Paris à s'éloigner de la politique libanaise, « sous peine de représailles prochaines ».
jeudi 4 septembre
Attentat meurtrier à 7 h 15 (heure locale) contre des soldats de la FINUL à Jouaya, près de Sour : trois Casques bleus français ont été tués et un quatrième blessé lorsqu’une mine télécommandée a explosé à leur passage, à cent mètres de leur cantonnement. Les victimes effectuaient leur footing quotidien. Paris a saisi le Conseil de sécurité de l’ONU pour que la mission de la FINUL soit profondément revue. Reçu par François Mitterrand à l’Elysée, le président du Parlement libanais a déclaré souhaiter le maintien de la force d’interposition des Nations unies.
Trois jours après ses menaces, le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (CSPPA) passe à l’action. Mais la première tentative d’attentat est un échec : le détonateur de la bombe déposée à la station gare de Lyon du RER a fait long feu (cinq attentats suivront sur deux semaines).
vendredi 5 septembre
Le secrétaire général adjoint de l’ONU, Marrack Goulding, estime que le retrait du contingent français de la FINUL serait un « désastre ».
samedi 6 septembre
Le Conseil de sécurité de l’ONU demande que des mesures soient prises pour protéger au mieux les Casques bleus de la FINUL. Le secrétaire général adjoint Marrack Goulding est arrivé dans l’après-midi à Nakoura, le quartier-général de la force d’interposition des Nations unies.
mardi 9 septembre
Nouvel enlèvement d’un étranger au Liban : Frank Herbert Reed (cinquante-cinq ans), directeur américain de l’Ecole internationale libanaise, a été kidnappé à Beyrouth. Désormais ce sont quatre citoyens américains qui sont détenus par diverses organisations libanaises.
nuit du mardi 9 au mercredi 10 septembre
Une vedette israélienne a ouvert le feu sur un canot pneumatique transportant quatre hommes armés, qui ont réussi à regagner la côte libanaise.
mercredi 10 septembre
L’armée de l’air israélienne a lancé une opération au Sud-Liban en représailles contre l’attentat commis trois jours plus tôt à la synagogue d’Istanbul. Les avions ont mené un raid sur un camp palestinien de Tyr. On recense deux morts et huit blessés. C’est le huitième raid israélien au Liban depuis le 1er janvier.
jeudi 11 septembre
Huit Casques bleus népalais ont été blessés dans des affrontements au Sud-Liban.
Le Jihad islamique nie avoir enlevé l’Américain Frank Herbert Reed.
Le directeur syrien de l’International Lions Club, Victor Kano, a été enlevé à Beyrouth par le groupe Abou Nidal, avant d’être rapidement relâché sain et sauf.
Les policiers français enquêtant sur l’attentat de la poste de l’hôtel de ville de Paris ont interpellé et placé en garde à vue une douzaine de personnes, dont plusieurs citoyens libanais, dans plusieurs villes françaises (Paris, Lyon, Le Mans, Amiens et Creil).
vendredi 12 septembre
Nouveau raid aérien israélien contre un camp palestinien près de Saïda : quatre personnes ont été blessées.
Nouvel enlèvement à Beyrouth d’un citoyen américain. Agé de cinquante-six ans, le professeur Joseph J. Ciccippio est comptable à l’Université américaine.
Quarante-et-une personnes ont été blessées, dont deux grièvement, dans un attentat à la bombe commis à 12 h 30 dans la cafétéria du supermarché Casino de la Défense. L’engin explosif était placé sous un banc. Revendication à Beyrouth.
samedi 13 septembre
Au Sud-Liban, un sous-officier français de la FINUL a été tué par l’explosion d’une mine télécommandée à distance au passage de son véhicule. Cinq de ses camarades ont été blessés.
dimanche 14 septembre
Nouvel attentat à la bombe à Paris : deux gardiens de la paix et un maître d’hôtel du pub Renault, sur les Champs-Elysées, ont été tués à 17 h 30. Les trois hommes avaient emporté l’engin explosif au sous-sol de l’établissement. Jacques Chirac a annoncé le rétablissement des visas d'entrée pour tous les étrangers (sauf pour les ressortissants de la Suisse et de la CEE).
lundi 15 septembre
Pourtant très bien surveillé, le service Permis de conduire de la Préfecture de police de Paris a été frappé par un attentat à la bombe à 13 h 50. On déplore un mort et cinquante-et-un blessés, dont deux grièvement. L’engin explosif se trouvait sous une chaise. Revendication du Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (CSPPA). Dans la matinée, la police avait procédé à l’interpellation d’une vingtaine de personnes, en majorité des Libanais. Par ailleurs, l’Italie a demandé l’extradition de Georges Ibrahim Abdallah, dont le CSPPA réclame la libération.
mardi 16 septembre
Le ministre français de l’Intérieur annonce que 200 000 affiches comportant les portraits de Robert et de Maurice, deux frères du Libanais Georges Ibrahim Abdallah, recherchés comme témoins ou suspects dans les récents attentats, seront placardés dans toute la France. Charles Pasqua promet un million de francs à qui aidera à l'arrestation des poseurs de bombes. Les frères nient toute participation aux actions terroristes.
mercredi 17 septembre
L’attentat le plus meurtrier de la campagne en France du Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (CSPPA) s’est produit à 17 h 25 devant le magasin Tati, au 140 de la rue de Rennes (quartier de Montparnasse) : sept morts et cinquante-cinq blessés, dont une dizaine dans un état grave. L’engin explosif était caché dans une poubelle fixée au sol. Dans le cadre de l’enquête, les frères Abdallah, que la police française recherche, sont au Liban : dans une conférence de presse organisée à Tripoli, dans le nord du Liban, ils nient toute participation aux récentes actions terroristes et affirment être prêts à se livrer aux autorités françaises s’ils sont inculpés.
jeudi 18 septembre
Suite aux derniers attentats, le Premier ministre Jacques Chirac s’est adressé aux Français au cours d’une intervention en direct depuis l’hôtel Matignon dans les journaux télévisés de vingt heures. Refusant résolument de céder au chantage des terroristes, le chef du gouvernement a assuré que tout sera mis en œuvre pour châtier les assassins et ceux qui les manipulent. Il avait eu auparavant une discussion téléphonique avec le président Mitterrand. Malgré la présence actuelle au Liban des frères du chef présumé des FARL en Europe, la police française continue à privilégier la piste du clan Abdallah. Un autre frère, Emile, aurait été formellement reconnu par un témoin lors de l’attentat de la rue de Rennes alors même que deux journalistes affirment avoir rencontré cet homme dans son village libanais de Koubeyat.
Attaché de défense à l’ambassade de France au Liban, le colonel Christian Goutierre, a été abattu de trois balles dans la tête alors qu’il arrivait en civil au bâtiment diplomatique, situé dans le secteur chrétien de Beyrouth-Est. Cet assassinat a été revendiqué par une organisation inconnue, le Front de la justice et de la vengeance.
vendredi 19 septembre
A New York, le secrétaire général de l’ONU a demandé au Conseil de sécurité de prendre des mesures individuelles ou collectives pour contraindre Israël à retirer complètement ses forces militaires du Liban. Jérusalem a immédiatement refusé d’obéir.
Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit à la demande de la France pour étudier la situation de la FINUL au Sud-Liban. Le représentant français a demandé le retrait d’Israël de la zone occupée à la frontière. Une partie du contingent français a commencé à se retirer des postes les plus exposés, remplacé les soldats d’autres nations, notamment népalais. Dans la soirée, cinq Casques bleus français ont été blessés dans la région par l’explosion d’une roquette dans leur camp.
samedi 20 septembre
Alors qu’à Beyrouth, le CSPPA renouvelait ses menaces à l’adresse de la France, à Paris, le chef présumé des FARL, Georges Ibrahim Abdallah, était transféré de Fleury-Mérogis à la prison de la Santé, officiellement pour des raisons de sécurité.
Diffusion sur la chaîne américaine CBS d’un message vidéo de l’otage américain David Jacobsen transmis par ses ravisseurs libanais : dans le document qu’il lit devant la caméra, il accuse le président Reagan de plus s’intéresser au journaliste « espion » Daniloff qu’à ses compatriotes détenus au Liban. Directeur de l’hôpital américain de Beyrouth, il avait été enlevé en mai 1985.
Un service religieux a été organisé dans un couvent de Beyrouth-Est à la mémoire du colonel français Goutierre, assassiné deux jours plus tôt. Trois cents personnes, dont plusieurs représentants du gouvernement libanais, étaient présentes. A l’appel des factions chrétiennes, la zone orientale de la capitale et une partie de banlieue ont suivi une grève de protestation contre ce meurtre.
dimanche 21 septembre
Israël a fermement rejeté les demandes des Nations unies et de la France de se retirer de la zone occupée par Tsahal au Sud-Liban.
Deux membres du Hezbollah pro-iranien ont été tués dans la soirée à Beyrouth-Ouest. Ils ont été mitraillés dans leur voiture.
lundi 22 septembre
A New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté en faveur de l’évacuation du territoire libanais de tous les éléments israéliens et pro-israéliens, afin de faciliter aux Casques bleus français leur redéploiement dans le sud du pays. Jérusalem a renouvelé son refus de retirer ses troupes de la région. Aussitôt après ce vote, Israël a déployé plusieurs centaines de soldats le long de sa frontière avec le Liban, pour soutenir l’ALS.
L’archevêque grec de Jérusalem, Mgr Hilarion Capucci, proche de l’OLP et du président syrien Assad, est à Paris, où il s’est entretenu avec le terroriste libanais Georges Ibrahim Abdallah, dans sa cellule de prison de la Santé. Le prélat a également rencontré le ministre français de la Sécurité, Robert Pandraud.
mardi 23 septembre
Alors que le gouvernement français soupçonne de plus en plus les récents attentats parisiens d’avoir été commis avec des complicités syriennes, le ministre français de la Coopération, Michel Aurillac, est arrivé à Damas. Les trois prisonniers dont la libération était réclamée par les terroristes du CSPPA (Georges Ibrahim Abdallah, Anis Naccache et Waroudjian Garbidjian) ont été regroupés à la prison parisienne de la Santé, officiellement pour des raisons administratives et de sécurité. Enfin, le second policier grièvement touché lors de l’attentat contre le pub Renault a succombé à ses blessures.
Au Sud-Liban, quatre roquettes ont été tirées en fin de matinée contre le quartier général des forces françaises de la FINUL, près de Maarakeh, sans faire de victime. Par ailleurs, à Paris, une cérémonie militaire a été organisée dans la cour d’honneur des Invalides en hommage au colonel Christian Goutierre, assassiné au Liban.
mercredi 24 septembre
Attentats de Paris : le ministre français de la Coopération Michel Aurillac a rencontré à Damas le vice-président syrien, Abdel Halim Khaddam. Dans le cadre de l’enquête, une employée de l’aéroport d’Orly affirme avoir reconnu Emile Abdallah parmi les passagers du vol Paris-Vienne le soir de l’attentat de la rue de Rennes. Suite à la découverte d’une cache d’armes dans le département de la Marne, trois citoyens iraniens ont été écroués pour infraction à la législation sur les explosifs.
Confirmation de l’enlèvement, le 24 février dernier, du citoyen français Marcel Coudari à Beyrouth.
vendredi 26 septembre
Fin des opérations de redéploiement au Sud-Liban des six cents soldats français de la FINUL, remplacés par des Népalais : sur les trente-deux positions d’origine, les Français n’en occupent plus que trois.
samedi 27 septembre
Les chrétiens se déchirent à Beyrouth : les partisans d’Elie Hobeika, ralliés au régiment syrien, tentent de pénétrer dans le secteur chrétien de la capitale libanaise, défendue par les Forces libanaises de Samir Geagea. Pendant une dizaine d’heures, ils sont parvenus à tenir le cœur du quartier d’Achrafieh avant de devoir se retirer suite à l’intervention de l’armée libanaise. Les combats, très violents, ont fait soixante-cinq morts et près de deux cents blessés.
dimanche 28 septembre
Un journaliste-caméraman indépendant français, Jean-Marc Sroussi, a été enlevé à Beyrouth par des miliciens se revendiquant d’Amal alors qu’il franchissait le point de passage entre l’ouest et l’est de la ville. C’est le neuvième otage français détenu au Liban. Il travaillait au Liban depuis quatre ans.
Le contingent français de la FINUL déplore deux nouveaux blessés au Sud-Liban. Les deux hommes ont été légèrement touchés à Aaïtit par l’explosion d’une bombe télécommandée au passage de leur convoi de ravitaillement.
Un accrochage a opposé des soldats de la cinquième brigade de l’armée libanaise des miliciens des Forces libanaises.
lundi 29 septembre
Le général Khalil Kanaan, commandant de la cinquième brigade de l'armée libanaise, a été assassiné dans la banlieue de Beyrouth.
mardi 30 septembre
Enquête sur les attentats de Paris : le ministre français des Affaires étrangères a confirmé que la piste syrienne n’était sans doute pas la bonne.
mercredi 1er octobre
Jean-Marc Sroussi a réussi à s’échapper trois jours après son enlèvement à Beyrouth.
jeudi 2 octobre
L’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA) menace de « frapper dans les jours prochains en France si le gouvernement [...] ne libère pas les militants » emprisonnés (Waroudjian Garbidjian, Georges Ibrahim Abdallah, Anis Naccache). Une demande déjà formulée par le CSPPA.
vendredi 3 octobre
Deux otages américains détenus au Liban depuis plus d’un an par le Jihad islamique ont lancé un appel au gouvernement des Etats-Unis, par le biais d’une cassette vidéo, pour obtenir leur libération.
lundi 6 octobre
Tôt dans la matinée, l’aviation israélienne a pénétré profondément dans l’espace aérien libanais pour aller mener un raid contre des « camps d’entraînement » palestiniens situés à Hmaira, dans le nord du pays, une zone contrôle par l’armée syrienne. Les dégâts sont très importants. C’est la première fois que les avions israéliens attaquent aussi loin au nord.
A Beyrouth, le Jihad islamique a remis à une agence de presse une cassette-vidéo montrant les otages français Marcel Carton, Marcel Fontaine et Jean-Paul Kauffmann. Ce dernier y déclare que c’est « dur de se voir sombrer lorsque ceux qui peuvent vous sauver se bornent à faire semblant de vous sauver ». Les deux autres hommes s’avouent à bout. Dans le communiqué joint à la cassette, l’organisation terroriste exige que la France mène une action pour obtenir la libération des dix-sept Moudjahidine pro-iraniens détenus au Koweït pour des attentats commis en décembre 1983.
mardi 7 octobre
Assassinat à Beyrouth-Ouest du vice-président du Conseil suprême islamique. Le cheikh Sobhi al-Saleh a été tué de trois balles dans la tête par deux hommes circulant à moto. La victime était partisan d’une coexistence pacifique entre musulmans et chrétiens.
De nouvelles accusations sont portées contre la Syrie au sujet des attentats commis à Paris au mois de septembre : à Paris, Abou Iyad, l’un des dirigeants de l’OLP, assure que le CSPPA et l’ASALA sont contrôlés par le gouvernement de Damas. Dans un message téléphonique adressé à une agence de presse à Beyrouth, l’organisation arménienne a demandé au Jihad islamique d’exécuter Jean-Paul Kauffmann.
lundi 13 octobre
Le Koweït a rejeté la demande du Jihad islamique en refusant de relier l’affaire des otages occidentaux détenus au Liban à celle des dix-sept terroristes emprisonnés après les attentats de décembre 1983.
jeudi 16 octobre
Représailles israéliennes au lendemain d’un attentat meurtrier à Jérusalem : l’aviation a bombardé par deux fois des positions palestiniennes situées au Sud-Liban, près de Saïda et dans la Bekaa. Mais pour la première fois, les Palestiniens auraient réussi à abattre un avion F-4 Phantom II de l’Etat hébreu au moyen d’un missile SAM-7. Il est également possible qu’un accident lors du largage d’une bombe ait contraint les aviateurs à s’éjecter. Le pilote Yishai Aviram a été récupéré par un hélicoptère mais le navigateur, le capitaine Ron Arad, a été capturé par des miliciens d’Amal (en 2017, nul ne sait ce qu’il est advenu de lui).
vendredi 17 octobre
Le gouvernement israélien a prévenu la milice chiite Amal qu’elle était responsable de la vie de l’aviateur Ron Arad. Jérusalem assure que l’Etat hébreu récupérera son officier à n’importe quel prix.
mardi 21 octobre
Un septième Américain a été kidnappé au Liban : l’écrivain Edward Austin Tracy, cinquante-cinq ans, a été enlevé à Beyrouth par l’Organisation de la Justice révolutionnaire.
L’explosion d’une mine dans l’enceinte de l’ambassade de France à Beyrouth-Ouest a blessé deux gendarmes français.
jeudi 23 octobre
Inauguration à Jacksonville, en Caroline du Nord, du Mémorial de Beyrouth. Le monument, situé à l’extérieur du camp Gilbert H. Johnson, est dédié aux 241 Américains tués au Liban lors de l’attentat du 23 octobre 1986.
dimanche 26 octobre
Deux attentats ont été commis à Beyrouth, l’un contre l’ambassade d’Italie à Beyrouth et l’autre contre une banque franco-libanaise. Ces actions ont été revendiquées par le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (CSPPA).
lundi 27 octobre
Le Hezbollah libanais annonce que si le gouvernement français n'intervient pas auprès des autorités du Koweït pour faire libérer dix-sept des siens, des représailles suivront.
mercredi 29 octobre
De violents combats ont repris à Beyrouth-Ouest entre les forces chiites d’Amal et les combattants palestiniens du camp de réfugiés de Bourj el-Barajneh.
Le quotidien français le Monde affirme qu’une trêve a été négociée entre la France et le clan libanais Abdallah. Alger et Damas auraient servi d’intermédiaires en échanges de diverses services (expulsion d’opposants politiques, livraisons d’armes, soutiens économiques, etc.). L’arrêt des opérations aurait été conclu jusqu’à l’ouverture du procès de Georges Ibrahim Abdallah, en février 1987. Si les Abdallah ne respectaient pas cet accord, les milices libanaises d’Elie Hobeika, alliées des Syriens, seraient chargées de les éliminer.
jeudi 30 octobre
Le gouvernement français nie tout à la fois avoir négocié une trêve avec les frères Abdallah et prévu des arrangements pour le prochain procès de Georges Ibrahim Abdallah. Il n’exclut toute fois pas avoir eu des contacts avec la Syrie et l’Algérie. Paris assure cependant qu’aucune livraison n’est en cours ni même en discussion avec Damas, tout comme pour d’éventuels prêts financiers.
vendredi 31 octobre
La radio chrétienne libanaise la Voix du Liban a annoncé - à tort - que six otages américains et deux français (Marcel Carton et Marcel Fontaine) allaient être relâchés sous peu en échange de la libération en France du chef présumé des FARL en Europe, Georges Ibrahim Abdallah.
dimanche 2 novembre
Le Jihad islamique a libéré au Liban l’un de ses otages américains. Directeur de l’hôpital de l’université américaine de Beyrouth, David Jacobsen avait été enlevé le 28 mai 1985. Il a quitté la capitale libanaise à bord d’un hélicoptère qui l’a déposé sur une base britannique de Chypre. L’organisation qui le détenait exige que les Etats-Unis respectent les engagements qu’ils ont pris pour obtenir cette libération.
lundi 3 novembre
Début de l’affaire Contra-Iran (« Irangate ») : un magazine libanais, l’hebdomadaire al-Chiraa, affirme qu’un ancien conseiller du président Reagan, Robert McFarlane, s’est rendu en Iran pour une visite secrète liée à la libération des sept otages américains détenus au Liban par des groupes pro-iraniens. Aux Etats-Unis, le Washington Post assure de son côté que l’Iran a joué un rôle important pour la libération de David Jacobsen. Le gouvernement américain maintient n’avoir ni négocié ni cédé aux exigences des ravisseurs.
mardi 4 novembre
En une semaine, les combats entre miliciens chiites et Palestiniens ont fait une soixantaine de morts au camp de Bourj el-Barajneh.
Décès à Beyrouth de l’homme politique Abdullah Yafi. Agé de quatre-vingt-cinq ans, il avait été Premier ministre du Liban à sept reprises (1938-1939, 1951-1952, 1952, 1953-1954, 1956, 1966 et 1968-1969).
mercredi 5 novembre
A son tour le quotidien britannique The Times rejoint plusieurs journaux américains en assurant que les Etats-Unis ont conclu un accord secret avec l’Iran sur les otages détenus au Liban. La Maison-Blanche continue à démentir et assure que l’embargo sur les ventes d’armes à Téhéran est maintenu.
Des roquettes ont frappé les ambassades de Roumanie au Liban et à Bahreïn. On ne déplore aucune victime. Ces actions ont été revendiquées par le groupe Abou Nidal qui dénonce ainsi les efforts roumains de soutien au processus de paix au Proche-Orient.
lundi 10 novembre
L’Organisation de la justice révolutionnaire a annoncé la libération imminente d’otages français, dont les noms n’ont pas été dévoilés. L’ambassadeur de France au Liban s’est rendu à l’hôtel Beaurivage, le siège des observateurs syriens au Liban.
mardi 11 novembre
L’Organisation de la justice révolutionnaire a tenu sa promesse : les Français Marcel Coudari (enlevé le 27 février) et Camille Sontag (kidnappé le 7 mai) ont été libérés dans la matinée. Les deux hommes sont transférés à Damas. Six Français restent détenus au Liban.
dimanche 16 novembre
En représailles à l’assassinat d’un étudiant juif dans la Vieille Ville de Jérusalem, l’aviation israélienne a mené un raid contre des bases du Fatah palestinien au Liban.
lundi 17 novembre
Nouvelles opérations militaires israéliennes contre des positions palestiniennes au Sud-Liban.
mardi 18 novembre
Des factions palestiniennes rivales s'unissent contre les miliciens chiites, soutenus par les Syriens, qui assiègent le camp de réfugiés de Bourj El-Barajneh.
jeudi 20 novembre
Trois Casques bleus fidjiens de la FINUL et deux femmes libanaises ont été tués dans l’explosion d’une voiture piégée à Beyrouth. Deux autres Casques bleus ont été blessés.
Le poète libanais d'expression française Georges Schéhadé a reçu le premier Grand Prix de la francophonie décerné par l’Académie française.
lundi 24 novembre
Après de violents combats, des combattants palestiniens se sont emparés dans le sud du Liban d’une place forte de la milice Amal, le village de Magdouché. En moins d’un mois, les affrontements autour des camps de réfugiés de Bourj el-Barajneh (Beyrouth-Ouest), Rachadiyeh (près de Tyr) et Aïn Heloué (près de Saïda) ont fait 170 morts et 718 blessés.
mercredi 26 novembre
Jugeant leur mission impossible à accomplir, les Nations unies ont annoncé une réduction du contingent français de la FINUL au Liban. Le nombre de soldats passera de 1 380 à 520. Ils seront stationnés au quartier général de Nakoura.
jeudi 27 novembre
L’aviation israélienne a bombardé des positions palestiniennes et chiites près de Saïda, au Sud-Liban : neuf personnes ont été tuées et une douzaine d’autres blessées.
vendredi 28 novembre
Le cessez-le-feu conclu à Damas aura été de courte durée : les combats entre chiites et Palestiniens ont repris avec vigueur à Beyrouth, autour des camps de Bourj el-Barajneh et de Chatila.
du samedi 29 au dimanche 30 novembre
De très violents combats à Beyrouth ont fait près de 90 morts et 200 blessés. Les affrontements les plus durs se sont déroulés près du camp palestinien de Chatila. Les miliciens chiites ont employé l’artillerie lourde et des chars d’assaut.
vendredi 5 décembre
Un cessez-le-feu entre miliciens chiites et Palestiniens a été conclu sous les auspices des Iraniens.
samedi 6 décembre
La trêve n’aura pas duré une journée : les combats opposant chiites et Palestiniens ont repris.
Un soldat irlandais de la FINUL a été mortellement blessé lors d’un accrochage au Sud-Liban.
vendredi 12 décembre
Le gouvernement français nie formellement les informations publiées par le quotidien Libération selon lesquelles Jacques Chirac aurait négocié la libération des journalistes français Philippe Rochot et Georges Hansen contre le versement d’une rançon de quinze millions de francs.
vendredi 19 décembre
Les combattants du Mouvement de l’unification islamique ont attaqué divers postes syriens à Tripoli et dans le nord du Liban. Damas procède à d’implacable représailles (qui feront plusieurs centaines de morts).
dimanche 21 décembre
Des chars de fabrication soviétique ont violemment bombardé le camp palestinien de Chatila, près de Beyrouth.
mardi 23 décembre
Le chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), Georges Ibrahim Abdallah, est renvoyé devant la cour d’assises de Paris sur décision du juge d’instruction Gilles Boulouque. Il sera jugé pour deux complicités d’assassinat à Paris et une complicité d’assassinat à Strasbourg.
L’Organisation de la Justice révolutionnaire s’est engagée à libérer l’un des otages français qu’elle détient à l’occasion de la fête de Noël. L’OJR a joint les photos d’Aurel Cornéa et Jean-Louis Normandin.
mercredi 24 décembre
Libération dans l’après-midi d’un otage français détenu au Liban : enlevé le 8 mars dernier avec d’autres journalistes français de la chaîne Antenne 2, l’ingénieur du son Aurel Cornéa est relâché par l’Organisation de la justice révolutionnaire (OJR). Il reste quatre otages français au Liban.
jeudi 25 décembre
Un diplomate libyen, Mousbah, Mohammad Ghariby, a été assassiné dans la plaine libanaise de la Bekaa, sous contrôle syrien. Les soupçons se portent sur le mouvement chiite Amal.
Quatre pirates de l’air ont détourné en début d’après-midi un Boeing 737 irakien qui assurait la liaison Bagdad-Amman (vol 163). 50 minutes après le décollage de Bagdad un jeune homme a tenté d’atteindre le poste de pilotage. Les gardes de la sécurité irakiens ont ouvert le feu mais le terroriste a eu le temps de lancer une grenade qui a explosé. Quelques secondes plus tard, une seconde grenade a détonné à l’arrière de l’appareil et des coups de feu ont été échangés. Le pilote est parvenu à effectuer une descente d’urgence et un atterrissage forcé sur l’aéroport saoudien d’Ar’aar, où l’appareil s’est coupé en deux avant de prendre feu. Sur 106 personnes présentes à bord de l’avion, 62 ont été tuées (dont deux pirates). L'attentat est revendiqué par l'Organisation de l'action révolutionnaire, qui était inconnue auparavant. Elle menace l’Irak d’autres actions si trois hommes détenus dans le pays ne sont pas libérés dans les 72 heures.
vendredi 26 décembre
L’organisation chiite libanaise Jihad islamique a revendiqué l’attaque de la veille contre le Boeing irakien.
mercredi 31 décembre
L’ « Organisation des opprimés sur terre » a annoncé avoir exécuté à Beyrouth trois otages juifs du Liban considérés comme des espions israéliens. Youssef Yehouda Benesti, Elie Srour et Henri Men étaient portés disparus depuis vingt mois.
Des heurts opposant miliciens chrétiens et musulmans ont repris dans le sud du Liban.
Le corps d’un otage juif libanais a été retrouvé par la police libanaise. L’organisation des Opprimés sur Terre revendique ce meurtre, présenté comme une réponse à l’évacuation d’un village palestinien le 30 décembre.
Pour la deuxième en quelques jours, les mères des disparus ont manifesté à Beyrouth. Bloquant le centre de la ville, elles ont réclamé des informations sur le sort des membres de leur famille dont elles sont sans nouvelle depuis le début de la guerre. Ces disparitions sont estimées à 3 000 depuis dix ans.
jeudi 2 janvier
Le président libanais Amine Gemayel a quitté Beyrouth pour Damas, où il a été accueilli à l’aéroport par son homologue syrien Hafez el-Assad. Les deux hommes doivent discuter du récent accord de paix signé dans la capitale syrienne par les trois principales forces en présence au Liban (chiites, druzes et chrétiens).
dimanche 5 janvier
Un représentant du gouvernement israélien a déclaré que les missiles installés par Damas dans la plaine de la Bekaa libanaise ont été retirés et rapatriés en Syrie.
vendredi 10 janvier
Dans un communiqué adressé dans la soirée à une agence de presse à Beyrouth, le Jihad islamique affirme que l’un des otages français qu’il détient au Liban - probablement Daniel Carton - est gravement malade. Les ravisseurs accusent le gouvernement français de « lenteur » et d’ « atermoiement » dans les négociations.
lundi 13 janvier
Le président libanais Amine Gemayel, hostile à l’accord du 28 décembre, s’est entretenu à Damas avec son homologue syrien, Hafez el-Assad.
Le camp chrétien est plus divisé que jamais : les Forces libanaises d’Elie Hobeika (signataire de l’accord de Damas) affrontent violemment les phalangistes à Beyrouth-Est et dans la région du Metn. En tout cas de 4 000 à 5 000 hommes seraient engagés dans les combats.
mardi 14 janvier
A l’issue d’un onzième sommet avec Hafez el-Assad, le président Gemayel refuse d’entériner l’accord de Damas.
mercredi 15 janvier
Les combats entre chrétiens se poursuivent dans la région de Beyrouth. En trois jours d’affrontements, plus de 100 personnes ont été tuées et au moins 300 autres blessées. Un cessez-le-feu a été conclu dans la soirée. Vaincu par les phalangistes, Elie Hobeika, chef des Forces libanaises (milices chrétiennes unifiées), est évincé et remplacé par Samir Geagea.
samedi 18 janvier
Au lendemain de l’établissement de relations diplomatiques entre Madrid et Tel-Aviv, trois membres de l’ambassade d’Espagne au Liban ont été enlevés près de l’aéroport de Beyrouth.
lundi 20 janvier
Des chars et des soldats syriens se positionnent dans la Montagne, près des régions chrétiennes, afin de faire pression sur le président Gemayel.
mardi 21 janvier
Attentat à la voiture piégée dans une rue commerçant du secteur chrétien de Beyrouth-Est, près d’un bureau du Parti phalangiste : vingt-sept morts et plus de cent vingt blessés. Le souffle de l’explosion a creusé un cratère de trois mètres de profondeur. Trois bâtiments ont été touchés par des incendies et une trentaine de véhicules ont été détruits.
mercredi 29 janvier
L’aviation israélienne a mené un raid contre trois positions palestiniennes situées au sud de Saïda, dans le sud du Liban. Une personne a été tuée et quatre autres blessées.
vendredi 31 janvier
Début d’une série d’attentats dans les quartiers chrétiens de Beyrouth.
Un diplomate sud-coréen a été enlevé au Liban.
en janvier
Décès de l'otage français Michel Seurat.
dimanche 2 février
Alors que des affrontements opposent dans le Metn les milices prosyriennes et les partisans du président Gemayel, cinq bombes - visant les phalangistes et les Arméniens - ont explosé à Beyrouth-Est, ne faisant que quatre blessés. A Damas, six parlementaires maronites ont rencontre le vice-président syrien Khaddam, artisan de l’accord de paix refusé par le président libanais.
lundi 3 février
A Beyrouth-Est, dans le quartier de Jedeideh, l’explosion d’une roquette piégée dissimulée dans un cartable a fait neuf morts et une quinzaine de blessés. Cinq magasins du rez-de-chaussée d’un immeuble de dix étages d’une rue commerçante ont été ravagés et quatre voitures détruites.
A Paris, l’explosion d’une bombe a blessé sept personnes à la galerie Claridge des Champs-Elysées. Un autre attentat a été évité au troisième étage de la Tour Eiffel : l’enfin explosif, de force puissance (trois kilos de plastic), a été découvert à 22 h 15, quinze minutes avant la fermeture. La minuterie était réglée se déclencher à une heure du matin. Ces actes terroristes ont été revendiqués par l’organisation libanaise Hezbollah pro-iranienne.
mardi 4 février
Une explosion criminelle a fait trois blessés à la librairie Gilbert jeune, à Paris. Cet attentat pourrait être lié à ceux de la veille et à la situation des otages français au Liban.
mercredi 5 février
Pour la quatrième fois en trois jours, un attentat à la bombe a été commis à Paris : neuf personnes ont été blessées, dont six grièvement, dans une explosion qui s’est produite à 18 h 05 dans le magasin FNAC-sports, situé au troisième sous-sol du Forum des Halles. Un appel anonyme a prévenu un commissariat de police quelques minutes seulement avant la déflagration. Le maire de Paris Jacques Chirac demande au gouvernement une lutte sans merci contre le terrorisme. Pour les enquêteurs, ces attentats seraient un moyen de faire pression concernant la libération des quatre otages français détenus au Liban ou pour obtenir la libération de prisonniers détenus en France (comme Georges Ibrahim Abdallah).
Un hélicoptère des forces de l’ONU, transportant six personnes, a été contraint à l’atterrissage par des intégristes sunnites. Les six personnes ont été emmenées à Saïda.
vendredi 7 février
A Paris, la police française a découvert dans une voiture des armes qui pourraient appartenir aux auteurs des récents attentats commis à Paris. Les deux occupants du véhicule, que les autorités soupçonnent être des Iraniens ou des Libanais chiites, ont réussi à prendre la fuite, peut-être en destination de l’Allemagne.
dimanche 9 février
Le chef musulman intégriste Khalil al-Kaoul a été assassiné à Tripoli.
mardi 11 février
Les services de sécurité des Forces libanaises, commandées par Samir Geagea, ont annoncé avoir arrêté soixante-quatre « terroristes au service » d’Elie Hobeika, leur ancien chef. Ils sont soupçonnés d’être les auteurs de deux attentats commis dans le secteur chrétien de Beyrouth.
mercredi 12 février
Sur injonction du juge français Marceau, la DST a procédé à une importante opération dans le cadre de l’enquête sur les récents attentats commis à Paris. Soixante-quatre personnes originaires du Proche-Orient ont été arrêtées et placées en garde à vue. Les interpellations ont été réalisées dans une dizaine de grandes villes de France (vingt-cinq en Région parisienne). Les milieux étudiants iraniens, libanais, syriens et irakiens étaient particulièrement visés.
vendredi 14 février
Un accident de la route a causé la mort d’un membre du bataillon français de la FINUL, à une centaine de kilomètres au sud de Beyrouth.
dimanche 16 février
Le cadavre d’un otage juif libanais a été retrouvé à Beyrouth-Ouest. C’est le troisième à être ainsi assassiné en trois mois par l’Organisation des opprimés sur terre.
lundi 17 février
Les troupes israéliennes sont sorties de leur « zone de sécurité » au Sud-Liban pour la première fois depuis début décembre. Cette opération est justifiée par l’enlèvement de deux de ses soldats, tombés dans une embuscade tendue par des membres du front de résistance nationale. Soutenus par des chars et des hélicoptères, plus de six cents militaires israéliens ont fait irruption dans des villages chiites cependant que des avions survolaient la région à basse altitude. Au cours des opérations, un soldat israélien embarqué sur une vedette de la marine a été tué par un tir parti de la côte.
Les ravisseurs - en janvier - des trois employés de l’ambassade d’Espagne à Beyrouth ont lancé un « dernier ultimatum à Madrid, exigeant la libération de deux Chiites emprisonnés en Espagne pour le meurtre d’un diplomate libyen.
Le président Amine Gemayel représente le Liban au premier Sommet de la Francophonie, qui s’est ouvert pour trois jours au château de Versailles sous la présidence de François Mitterrand.
mardi 18 février
Le président Mitterrand s’est entretenu à l’Elysée du problème des otages français avec son homologue libanais Amine Gemayel.
Dans la soirée, la « Résistance islamique » a menacé de tuer l’un des deux militaires israéliens capturés la veille au Sud-Liban si les forces israéliennes ne se retiraient pas du pays avant le 19 février à dix-neuf heures.
Un soldat israélien a été blessé à bord d’un navire de guerre qui patrouillait au large du port libanais de Tyr.
mercredi 19 février
La « Résistance islamique » a tenu sa promesse en exécutant l’un des deux militaires israéliens qu’il détenait. Par ailleurs, une autre organisation terroriste, celle des « Opprimés sur terre », a annoncé l’assassinat de l’un de ses otages juifs, le professeur Elie Hallak (enlevé en mars 1985), également en représailles à l’opération israélienne qui se poursuit au Sud-Liban (causant la mort de trois civils ce jour). Il est le quatrième otage juif assassiné en deux mois.
Les trois fonctionnaires de l’ambassade d’Espagne à Beyrouth enlevés le 17 janvier ont été « libérés par leurs ravisseurs et remis à la milice chiite Amal du ministre de la Justice Nabih Berri.
jeudi 20 février
Un millier de soldats israéliens continuent de ratisser les villages chiites du Sud-Liban (zones de contrôle irlandais [un Casque bleu de ce contingent a été blessé], ghanéen et finlandais) : une centaine de personnes ont été arrêtées. La FINUL a du s’interposer à la suite d’accrochages entre soldats de l’Etat hébreu et miliciens du mouvement chiite Amal. Selon un porte-parole de la force des Nations unies, une mobilisation des combattants chiites du mouvement Amal serait en cours.
Un dirigeant du Parti communiste libanais a été assassiné à Beyrouth-Ouest.
vendredi 21 février
1 500 soldats israéliens, appuyés par des chars, des hélicoptères et des transports de troupes blindés, continuent de rechercher les deux soldats (ou leurs corps) enlevés par la « Résistance islamique ». Ils ont largement dépassé les limites de leur « zone de sécurité », atteignant notamment Kfar Dounine, à vingt kilomètres de la frontière. Ils y ont blessé un Casque bleu ghanéen. Dans la soirée, devant l’absence de résultat, Tsahal a commencé à évacué ses troupes du Sud-Liban.
samedi 22 février
Fin des opérations de ratissage de Tsahal au Sud-Liban : l’armée israélienne rentre bredouille, ses soldats israéliens n’ayant pas été retrouvé. Au cours de cette opération, qui a coûté deux morts à Tel-Aviv et six aux Libanais, 3 000 personnes, en majorité des chiites, ont été interrogées et 150 environ arrêtées. La moitié d’entre elles ont été relâchées.
lundi 24 février
Une voiture piégée a explosé dans la banlieue nord de Beyrouth (secteur chrétien), tuant cinq personnes et en blessant huit autres. Par ailleurs, un membre du comité central du parti communiste, Souheil Tawilé, enlevé dans la nuit par le Hezbollah, a été retrouvé assassiné dans la capitale ; quarante-quatre autres cadres et militants du PCL auraient été enlevés également. Enfin, Issam Arab, secrétaire général de l’organisation Forces de Nasser a été assassiné chez lui, à coups de pistolet, à Beyrouth-Ouest, par un inconnu qui a réussi à prendre la fuite.
Enlèvement à Beyrouth du Français Marcel Coudari (l’information ne sera révélée qu’à la fin du mois de septembre).
mercredi 26 février
Le gouvernement français est accusé, afin de protéger ses quatre otages détenus au Liban, d’avoir délibérément laissé fuir un responsable chiite libanais accusé d’être impliqué dans divers attentats, notamment contre les postes français et américains à Beyrouth le 23 octobre 1983. Paris dément avoir été au courant d’une telle présence sur le territoire français.
mercredi 5 mars
Dans une déclaration remise à une agence de presse à Beyrouth, le groupe terroriste Jihad islamique affirme avoir exécuté l’un des quatre otages français détenus au Liban, le chercheur du CNRS Michel Seurat, en représailles à l’expulsion par la France de deux opposants chiites vers l’Irak. Des photos de l’otage encore en vie ont été fournies avec le document.
jeudi 6 mars
Au Liban, un haut responsable du Hezbollah pro-iranien affirme que l’otage français Michel Seurat est toujours en vie (le cheikh en question démentira avoir tenu de tels propos dès le lendemain).
nuit du vendredi 7 au samedi 8 mars
De violents combats se sont déroulés sur la ligne de démarcation séparant Beyrouth en deux.
samedi 8 mars
A Beyrouth, quatre journalistes français de la chaîne de télévision Antenne 2 ont été enlevés à 17 h près de la Cité sportive. Avec le kidnapping de Philippe Rochot, Georges Hansen, Aurel Cornéa et Jean-Louis Normandin, le nombre d’otages français détenus au Liban se monte désormais à huit, ou sept si la mort de Michel Seurat est confirmée. Un correspondant se réclamant du Jihad islamique a menacé par téléphone d’une prochaine exécution de l’un des autres Français qu’elle détient déjà si les deux opposants chiites irakiens expulsés par Paris ne sont pas ramenés en France.
Une voiture piégée a explosé en fin de matinée près d’un bureau du Parti phalangiste situé dans le quartier chrétien d’Achrafief, à Beyrouth-Est : cinq morts et quarante-deux blessés.
dimanche 9 mars
Un correspondant du Jihad islamique a revendiqué l’enlèvement des quatre journalistes d’Antenne 2. Un ultimatum d’une semaine a été donné à Paris pour obtenir le retour des deux opposants chiites expulsés vers l’Irak. L’ambassadeur français en Irak a déclaré avoir rencontré les deux hommes, qui seraient en résidence surveillée à Bagdad. Les chaînes de télévision ont diffusé à 20 h 08 une déclaration du Premier ministre qui a dénoncé le chantage des ravisseurs : « nous n’y céderons pas » a-t-il affirmé. Laurent Fabius a assuré que le gouvernement avait multiplié les actions en faveur des otages et qu’il continuera à le faire « par tous les canaux disponibles ».
lundi 10 mars
Dans la soirée, le Jihad islamique a fourni à l’Associated Press trois photos présentant le corps du chercheur français Michel Seurat. Le mouvement libanais assure que l’otage est mort exécuté mais rien sur les clichés ne permet d’en être sûr. Dans le même communiqué l’organisation affirme n’être pour rien dans l’enlèvement des quatre journalistes français et que les précédentes revendications sont des faux. Dans la capitale libanaise, les principaux responsables chiites, tels que le cheikh Fadlallah ou Nabih Berri, ont fermement condamné l’enlèvement de l’équipe d’Antenne 2. Des émissaires du gouvernement français sont arrivés à Beyrouth, où ils se sont immédiatement entretenu avec le Premier ministre Rachid Karamé. Un autre envoyé du président Mitterrand est à Damas où il a remis un message au président syrien Hafez el-Assad. Le docteur Raad, seul négociateur exigé par le Jihad islamique, est également dans la capitale syrienne. Enfin, Téhéran a reçu d’accorder un visa à un troisième émissaire français.
mardi 11 mars
Arrivé tôt dans la matinée à Beyrouth, le docteur Raad négocie avec les ravisseurs des otages français. A Paris, l’épouse de Michel Seurat accuse le gouvernement de ne pas avoir fait ce qu’il fallait depuis le début.
mercredi 12 mars
Le chef spirituel du Hezbollah, le cheikh Fadlallah, a réclamé la libération des quatre journalistes français enlevés il y a quelques jours.
Un officier observateur français a été tué à Beyrouth, dans la cour de la Résidence des Pins.
vendredi 14 mars
Trois des otages français détenus au Liban (Marcel Carton, Marcel Fontaine et Jean-Paul Kauffmann) ont donné de leurs nouvelles dans un message vidéo enregistré par les ravisseurs. L’absence de Michel Seurat tendrait à confirmer le décès du quatrième otage. Malgré la libération des deux opposants irakiens, le Jihad islamique ne semble pas prêt à les libérer. Continuant à réclamer un changement radical de la politique française au Proche et Moyen-Orient, l’organisation refuse de rencontrer tout émissaire, officiel ou officieux, de Paris. Par ailleurs, une mystérieuse et jusque-là inconnue Organisation de la Justice révolutionnaire a revendiqué, preuve à l’emploi (les photocopies d’une carte de presse et d’un permis de conduire), l’enlèvement des quatre journalistes français d’Antenne 2. Dans la soirée, le président Mitterrand s’est entretenu avec son homologue syrien Hafez el-Assad mais rien n’a filtré de leur conversation.
samedi 15 mars
Retour à Paris du docteur Raad, l’émissaire officieux du gouvernement français au Liban et en Syrie. A son arrivé à l’aéroport du Bourget, il s’est déclaré plutôt optimiste, mais sans donner de détails sur la date ou le délai concernant le retour des otages en France. Les ravisseurs du Jihad islamique semblent lui avoir confirmé le décès de Michel Seurat et affirment ne pas savoir qui a kidnappé l’équipe d’Antenne 2. Le docteur Raad considère que la solution à l’affaire passe par Téhéran tandis qu’un autre envoyé spécial officiel affirme que la solution passe par Damas.
lundi 17 mars
Quinze minutes après son départ, le TGV Paris-Lyon a été frappé dans l’après-midi par un attentat à la bombe au niveau de Brunoy, dans l’Essonne. Dix personnes ont été légèrement blessées. Le train a pu s’arrêter sans dérailler. L’action a été revendiquée par le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient, auteur de trois autres attentats à Paris en février. L’organisation affirme qu’il s’agit du premier d’une longue série si trois prisonniers (Georges Ibrahim Abdallah des FARL, Anis Naccache et l’Arménien Varoujan Garbidjian) ne sont pas libérés.
mardi 18 mars
Attaqué sur son rôle réel de médiateur, le docteur Raad a annoncé qu’il renonçait à sa mission d’émissaire officieux du gouvernement français pour la libération des otages détenus au Liban.
jeudi 20 mars
Le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient a commis peu avant dix-huit heures un nouvel attentat à Paris, dans la galerie Point Show, sur les Champs-Elysées : deux morts et vingt-neuf blessés, dont neuf grièvement atteints. Un autre engin explosif a été désamorcé dans la soirée à la station RER du Châtelet ; plusieurs milliers de personnes avaient du être évacuées.
vendredi 21 mars
Le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient a revendiqué l’attentat commis la veille à Paris. Dans un texte, pour la première fois rédigé en arabe et adressé depuis le Liban, les terroristes continuent à réclamer la libération des trois prisonniers détenus en France (Georges Ibrahim Abdallah des FARL, Anis Naccache et l’Arménien Varoujan Garbidjian). Ils affirment par ailleurs n’être liés à aucune faction religieuse et notamment n’avoir aucun rapport avec le Jihad islamique.
lundi 24 mars
Dans une déclaration publiée par deux journaux arabes, le cheikh Fadlallah, important dignitaire chiite libanais, estime que les otages français enlevés à Beyrouth seront libérés dans les prochains jours.
mardi 25 mars
Une délégation officielle iranienne est arrivée à Beyrouth où elle a rencontré les principaux dignitaires chiites libanais.
Conséquence probable des affrontements militaires américano-libyens, l’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth a été la cible d’une vingtaine de tirs.
mercredi 26 mars
Deux attentats à la bombe se sont produits à une heure d’intervalle dans le secteur chrétien de Beyrouth : une voiture piégée a explosé devant une permanence du Parti phalangiste. Le bilan est d’une quinzaine de morts et d’une centaine de blessés. Une heure auparavant un autre engin avait explosé dans un autre immeuble, faisant quatre blessés. Ces actions ont immédiatement entraîné une reprise des tirs entre les deux secteurs de la ville.
jeudi 27 mars
Dans la matinée, l’aviation israélienne a frappé en deux raids trois positions de l’OLP au Sud-Liban. Un quartier d’habitations a également été touché. Bilan : cinq combattants palestiniens tués et vingt-six blessés (dont onze civils). Cette action a été déclenchée en représailles à la revendication par le Fatah à Saïda de tirs de roquettes sur un village de Galilée ayant légèrement atteint quatre personnes.
Intensification des bombardements dans la montagne chrétienne.
vendredi 28 mars
Reprise des combats opposants Palestiniens et miliciens chiites autour des camps de réfugiés de Sabra et Chatila.
Deux professeurs britanniques travaillant à l’université américaine de Beyrouth, les Britanniques Philip Padfield et John Leigh Douglas, ont été enlevés par le groupe palestinien d’Abou Nidal.
samedi 29 mars
La chaîne de télévision française Antenne 2 décide de rappeler au début de chaque journal télévisé le sort des otages français détenus au Liban, jusqu’à leur libération.
dimanche 30 mars
Un commando a mené des attaques à la roquette à Beyrouth contre les bureaux d'une compagnie d'assurances américaine et contre ceux des British Airways. Pas de victime.
mardi 1er avril
En accord avec le gouvernement libanais, Paris a annoncé le retrait immédiat des quarante-cinq observateurs français déployés à Beyrouth depuis mars 1984 pour surveiller l’application du cessez-le-feu. Ces hommes ont aussitôt commencé à se retirer des trois positions qu’ils tenaient encore sur la ligne de démarcation.
mercredi 2 avril
Les combats entre chiites et Palestiniens se sont poursuivis pour la cinquième journée consécutive autour des camps de réfugiés de Sabra et Chatila. Depuis le 28 mars, les affrontements armés ont fait vingt-cinq morts et une cinquantaine de blessés.
jeudi 3 avril
Poursuite des combats à Beyrouth.
Deux jours après l’annonce de leur retrait, les casques blancs français ont quitté le Liban. Les quarante-cinq observateurs ont embarqué au port de Jounieh, à vingt kilomètres au nord de Beyrouth, à destination de Larnaka, à Chypre. Une vingtaine d’hommes resteront pour garder la Résidence des Pins, où une courte cérémonie avait eu lieu en début de journée.
vendredi 4 avril
Le gouvernement libanais a demandé aux Nations unies le renouvellement du mandat de la Force intérimaire de l’ONU (FINUL), pour une période de six mois.
Les combats entre Palestiniens et miliciens chiites ont fait de nouveaux morts et blessés autour des camps de Sabra et Chatila. En une semaine, les affrontements ont causé la mort de trente-trois personnes et fait 179 blessés.
Le ministre chiite de la Justice Nabih Berri a été réélu à la tête du mouvement Amal.
samedi 5 avril
Les affrontements entre chiites et Palestiniens ont fait au moins une cinquantaine de morts en une semaine à Beyrouth, près des camps de réfugiés de Sabra et Chatila.
lundi 7 avril
Dans la matinée, l’aviation israélienne a attaqué des positions de l’OLP dans le camp de réfugiés de Mieh Mieh, près de Saïda, au Sud-Liban. Deux combattants de l’OLP ont été tués et six autres blessés. C’est le troisième raid de ce genre mené par l’aviation de l’Etat hébreu depuis le début de l’année.
mardi 8 avril
Dans la matinée, un attentat à la voiture piégée a frappé un quartier commerçant du port chrétien de Jounieh, dans la banlieue nord de Beyrouth : dix morts et cent dix blessés. Depuis le début de l’année, quarante-sept personnes ont été tuées et 239 blessés dans cinq attentats antichrétiens de ce genre.
mercredi 9 avril
Un enseignant français du lycée protestant de Beyrouth, Michel Brian, a été enlevé dans la matinée dans le secteur musulman de la capitale libanaise par un mouvement jusque-là inconnu, l’Organisation islamique Siffini. C’est le neuvième français à être kidnappé dans ce pays en treize mois.
jeudi 10 avril
Une voiture piégée a explosé à Beyrouth, tuant onze personnes et en blessant plusieurs autres.
vendredi 11 avril
Michel Brian a été libéré au Liban à la suite d’un affrontement armée sur la route Beyrouth-Baalbek entre ses kidnappeurs et un groupe chiite proche de la Syrie. Les ravisseurs tentaient de transférer leur otage dans la plaine de la Bekaa. L’enseignant a été conduit à Damas dans l’attente de son retour vers la France.
Enlèvement au Liban d’un professeur nord-irlandais. Brian Keenan enseignait au collège américain de Beyrouth.
lundi 14 avril
Les universités et les écoles secondaires de Beyrouth ont observé une grève générale en signe de protestation contre les agressions répétées visant le corps enseignant.
mercredi 16 avril
Les services du Premier ministre ont fourni à la presse des lettres dans lesquelles les quatre journalistes d’Antenne 2 enlevés au Liban affirment être en bonne santé.
jeudi 17 avril
Les premières représailles contre l’opération américaine sur la Libye ont eu lieu au Liban : les corps sans vie de trois otages occidentaux travaillant pour l’université américaine de Beyrouth - les professeurs Britanniques John Leigh Douglas (34 ans) et Philip Padfield (40 ans) et le bibliothécaire américain Peter Kilburn (62 ans) - ont été retrouvés à l’est de la capitale libanaise. L’Organisation révolutionnaire des Socialistes musulmans (groupe Abou Nidal) affirme les avoir exécuté d’une balle dans la tête. Par ailleurs, le journaliste-caméraman anglais John McCarthy a été enlevé aujourd’hui près de l’aéroport (il sera libéré en août 1991) et la résidence de l’ambassadeur de Grande-Bretagne a été attaqué à la roquette.
vendredi 18 avril
Annonce de l’assassinat d’un cameraman britannique au Liban.
samedi 19 avril
Mgr Nasrallah Sfeir est élu nouveau patriarche de l’Eglise maronite libanaise. Il succède au cardinal Khoraiche.
dimanche 20 avril
Tous les ressortissants britanniques résidant à Beyrouth-Ouest ont évacué le secteur musulman de la capitale libanaise pour rejoindre les quartiers chrétiens. De là, la majorité doit rejoindre Chypre puis l’Angleterre.
mardi 22 avril
Deux jours après les Britanniques, les citoyens américains ont à leur tour commencé à se retirer de Beyrouth-Ouest pour se réfugier dans le quartier chrétien de la capitale libanaise.
mercredi 23 avril
Enlevé un an plus tôt à Beyrouth, probablement par l’organisation Abou Nidal, le journaliste britannique Alec Collett a été pendu en représailles au bombardement américain de la Libye. Il avait soixante-quatre ans. L’exécution a été filmée et le film de trois minutes transmis à la presse.
jeudi 24 avril
Les Français rejoignent à leur tour le mouvement d’évacuation de Beyrouth-Ouest, initié par les Britanniques et suivi par les Américains : après plusieurs jours d’hésitation, cinq enseignants-coopérants ont quitté dans la matinée la partie musulmane de la capitale libanaise pour rejoindre les quartiers chrétiens à l’Est avant de rentrer en France.
nuit du samedi 26 au dimanche 27 avril
Un incident meurtrier s’est produit à un point de contrôle de Beyrouth : craignant un enlèvement, une Libanaise prise de panique a été tuée par des miliciens et son passager, un enseignant français, blessé.
mardi 29 avril
Condamné à mort pour l’attentat du 13 mars dernier à Damas (soixante morts), un Libanais a été pendu en Syrie. Il aurait avoué avoir agi sur ordre du gouvernement irakien.
mercredi 7 mai
Un neuvième Français a été enlevé à Beyrouth-Ouest : Camille Sontag, un retraité de 84 ans, a disparu dans le secteur musulman de la capitale libanaise, où il vivait depuis près de quarante ans.
jeudi 8 mai
Quelques centaines d’étudiants ont manifesté sur le campus de l’université américaine de Beyrouth pour protester contre les enlèvements et les assassinats. Des femmes de disparus se sont également rassemblées près du siège de la Croix-Rouge.
mercredi 14 mai
Le prix Albert-Londres est décerné à Philippe Rochot et à ses collèges d’Antenne 2 toujours détenus au Liban.
mardi 20 mai
Un hélicoptère transportant une délégation de parlementaires français, parmi lesquels l’ancien ministre Jean-François Deniau a été visé par des tirs dans le sud du Liban. Le réservoir a été touché mais l’appareil a pu se poser en catastrophe sans qu’il n’y ait de blessé.
nuit du mercredi 21 au jeudi 22 mai
Au moins vingt-huit personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées au cours d’affrontements à Beyrouth entre chrétiens et musulmans.
jeudi 22 mai
L’entretien à Paris entre le Premier ministre Jacques Chirac et le vice-Premier ministre iranien Ali Reza Moayeri a été jugé positif par les deux hommes. La question des otages français détenus au Liban a notamment été évoquée a indiqué l’envoyé de Téhéran au cours de la première conférence de presse donnée en France par un responsable iranien depuis la Révolution islamique (1979). M. Moyaeri a assuré que l’Iran n’avait aucun rapport avec les enlèvements mais que son pays était prêt à intervenir auprès des kidnappeurs pour obtenir la libération des otages. A trois conditions : que la France paie sa dette d’un milliards de dollars, que Paris s’engage à ne plus signer de contrats de ventes d’armes avec l’Irak et que certains opposants iraniens réfugiés sur le territoire français soient extradés. Ce dernier point a été rejeté par le chef du gouvernement français. A propos du Liban, Jacques Chirac a déclaré qu’il n’était pas question que la France se désengage de ce pays ni qu’elle se retire de la FINUL.
La guerre de camps entre les miliciens chiites d'Amal et les Palestiniens reprend à Beyrouth-Ouest, en particulier à Borj Barajneh. Les combats s'intensifient le 26.
vendredi 23 mai
Une voiture piégée a explosé à 7 h 50 dans une rue du secteur chrétien de Beyrouth : neuf morts et plus de quatre-vingts blessés. L’explosion a soufflé plusieurs façades d’immeubles et provoqué des incendies. Le véhicule était garé entre une école et un marché.
Les services du Premier ministre français ont transmis à la rédaction d’Antenne 2 des lettres laconiques portant la date du 14 mai et des photos des quatre journalistes de la chaîne française enlevés au Liban (Philippe Rochot, Georges Ansel, Aurel Cornea et Jean-Louis Normandin).
lundi 26 mai
Intensification de la guerre des camps à Beyrouth-Ouest.
jeudi 29 mai
Suite au meurtre de quatre Arméniens dans Beyrouth-Ouest, la communauté arménienne déclenche une grève générale de trois jours. L’organisation terroriste ASALA a lancé des menaces de représailles.
mardi 3 juin
Cinquante-trois personnes ont perdu la vie dans des affrontements dans Beyrouth.
mercredi 4 juin
Un Français a été blessé par balles à Beyrouth-Ouest alors qu’il échappait à une tentative d’enlèvement.
mercredi 11 juin
Suite au succès de la médiation de Téhéran entre le mouvement chiite Amal et les organisations palestiniens, une première opération d’évacuation de blessés palestiniens du camp de Bourj el-Barajneh a été organisée à Beyrouth-Ouest, sous le parrainage du vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Becharati.
vendredi 20 juin
Détenus depuis 104 jours par l’Organisation de la justice révolutionnaire, Philippe Rochot et Georges Hansen, deux des quatre membres de l'équipe d'Antenne 2 enlevés le 8 mars dernier, ont été libérés dans la soirée. Le mouvement libanais explique sa décision par le changement de la politique française au Proche-Orient (négociations avec l’Iran et départ du pays de l’opposant Massoud Radjavi) et par la médiation du Hezbollah, de l’Algérie et de la Syrie. Assumant la responsabilité du succès de ces libérations, Jacques Chirac assure que son gouvernement va redoubler d’efforts pour obtenir celle des autres Français encore retenus prisonniers au Liban : les deux autres membres de l’équipe d’Antenne 2, Aurel Cornea et Jean-Louis Normandin, les diplomates Marcel Fontaine et Marcel Carton, le journaliste Jean-Paul Kauffmann, le chercheur Michel Seurat (probablement mort exécuté) et le retraité Camille Sontag.
samedi 21 juin
Libérés la veille à Beyrouth, Philippe Rochot et Georges Hansen sont arrivés dans la soirée à l’aéroport parisien d’Orly, en provenance de Syrie et après une escale technique en Grèce. Ils avaient quitté dans la matinée la capitale libanaise pour Damas, où ils avaient été reçus par le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk al-Sharaa avant d’être officiellement remis aux représentants du gouvernement français.
Deux Chypriotes enlevés il y a deux mois au Liban ont été libérés.
jeudi 3 juillet
Grève générale organisée à l’appel de la Confédération générale des travailleurs pour « sauver le Liban de la guerre et de la famine ». L’activité économique et commerciale est presque nulle sur l’ensemble du territoire libanais.
vendredi 4 juillet
Des soldats syriens pénètrent dans Beyrouth-Ouest. Une première depuis 1982.
nuit du mercredi 9 au jeudi 10 juillet
Echec d’une tentative de débarquement d’un commando palestinien sur une plage de la station balnéaire israélienne de Nahariya. Repérés, les agresseurs à bord d’un canot pneumatique ont été interceptés en mer par un patrouilleur et deux hélicoptères : quatre Palestiniens et deux soldats israéliens ont été tués dans les échanges de tir qui ont duré deux heures à un kilomètre des côtes. Neuf soldats israéliens ont également été blessés.
jeudi 10 juillet
Emprisonné à Lyon depuis octobre 1984, le chef présumé des Forces armées révolutionnaires libanaises (FARL) Georges Ibrahim Abdallah a été condamné à quatre ans de prison ferme et à cinq ans d’interdiction de séjour par la justice française pour détention d’armes et d’explosifs, usage de faux passeports et association de malfaiteurs. Il doit encore comparaître à Paris sous l’accusation de complicité dans deux assassinats.
Raid israélien contre un camp de réfugiés palestiniens au Sud-Liban.
samedi 12 juillet
Six mois après la libération de trois diplomates espagnols enlevés à Beyrouth, le gouvernement de Madrid a fait libérer deux chiites libanais qui avaient été condamnés à vingt-trois ans de prison pour avoir tenté d’assassiner un membre de l’ambassade libyenne en septembre 1984. Les deux hommes sont aussitôt expulsés.
lundi 14 juillet
Israël a bombardé dans la matinée des positions « terroristes » au Sud-Liban, dans le secteur de Damour : deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées.
jeudi 17 juillet
Attentat à la voiture piégée devant une église de Jezzine, une ville chrétienne de sud du Mont-Liban : un mort et treize blessés.
samedi 19 juillet
Quatre employés de l’université américaine de Beyrouth ont été tués dans un attentat : des hommes armés circulant à bord d’une voiture ont ouvert le feu sur l’autobus qui les transportait.
vendredi 25 juillet
A l’issue d’une manifestation de protestation contre la rencontre entre le roi Hassan II et le Premier ministre israélien Shimon Peres, 1 500 intégristes libanais pro-iraniens du Hezbollah ont saccagé l’ambassade du Maroc à Beyrouth. La police libanaise n’est intervenue que pour évacuer les gardes marocains.
samedi 26 juillet
L’organisation chiite pro-iranienne Jihad islamique a libéré pour raisons de santé un prêtre américain détenu au Liban. Enlevé dix-neuf mois (564 jours) plus tôt alors qu’il dirigeait le Secours catholique à Beyrouth, le père Martin Lawrence Jenco a été remis dans la vallée de la Bekaa aux autorités syriennes, qui l’ont rapidement transféré à Damas. L’organisation islamique a prévenu Washington que le religieux serait le dernier otage américain libéré sans contrepartie.
lundi 28 juillet
A 8 h 30, une voiture piégée a explosé dans une rue étroite d’un quartier populaire de Beyrouth-Est, tuant trente-cinq personnes et en blessant 140 autres. Un immeuble de trois étages s’est effondré. C’est le huitième attentat meurtrier dans le secteur chrétien de la capitale libanaise depuis le début de l’année. Les milices chrétiennes accusent la Syrie.
mardi 29 juillet
Nouvel attentat meurtrier dans la capitale libanaise : vingt-deux personnes ont été tuées et 163 autres blessées dans l’explosion qui s’est produite dans le secteur musulman de Beyrouth-Ouest.
mercredi 30 juillet
Jean-Paul II a reçu au Vatican le prêtre catholique américain Lawrence Jenco. L’ancien otage récemment libéré au Liban par le Jihad islamique a remis au pape un message de ses ravisseurs.
vendredi 1er août
Une personne a été tuée et vingt-cinq autres blessées dans un attentat à la voiture piégée qui a visé un quartier commerçant de Beyrouth-Est. Un autre engin explosif avait été désamorcé peu de temps auparavant par les artificiers.
samedi 2 août
Dans un communiqué adressé dans la soirée à un journal libanais, le Jihad islamique affirme que les quatre otages américains qu’il détient seront tués si leurs revendications ne sont pas satisfaites : aucune négociation n’est possible avec le président Reagan selon l’organisation islamiste.
dimanche 3 août
Le pape Jean-Paul II a prié pour tous les personnes enlevées au Liban devant 3 000 personnes rassemblées dans la cour de la résidence d’été pontificale de Castel-Gandolfo.
lundi 4 août
Nouvel attentat à Beyrouth-Est : une valise piégée a explosé à l’entrée d’un café. On déplore deux morts et quatorze blessés.
Dans la matinée, des troupes syriennes ont pénétré dans les quartiers chiites de la capitale libanaise pour y rétablir l’ordre.
vendredi 8 août
Beyrouth-Ouest a été frappé par un nouvel attentat à la voiture piégée, à une heure de grande affluence : vingt-cinq personnes ont été tuées et soixante autres blessées dans un quartier populaire du secteur musulman de la ville.
Reprise des combats et des bombardements au niveau de la ligne de démarcation séparant l’Est et l’Ouest de Beyrouth.
samedi 9 août
Le Jihad islamique a annoncé que les otages américains qu’il détient au Liban adresseront prochainement un message à leur pays.
dimanche 10 août
De violents combats ont opposé des miliciens chrétiens rivaux dans Beyrouth-Est.
Des hélicoptères israéliens ont attaqué le camp de réfugiés palestiniens d’Aïn Heloué, situé près de Saïda, dans le sud du Liban. On dénombre sept blessés, dont deux enfants. Selon Tsahal, les objectifs visés servaient de postes d’attaque contre Israël.
lundi 11 août
Des positions du Fath palestinien ont été la cible de bombardements de l’aviation israélienne près de Baalbek, dans la plaine de la Bekaa, sous contrôle syrien. Le raid de trois minutes a fait cinq morts et sept blessés. Plusieurs véhicules ont été détruits.
A l’est de Tyr, deux membres du mouvement chiite Amal, dont un notable de la région, qui tentaient de forcer un barrage de la FINUL à Abassieh ont été tués dans la soirée par une sentinelle française. La situation dégénère aussitôt au Sud-Liban : tirs de roquettes et d’armes automatiques vont se déchaîner sur les six postes français les plus proches.
nuit du lundi 11 au mardi 12 août
Désireux de venger leurs deux camarades tués quelques heures plus tôt, des miliciens chiites du mouvement Amal ont lancé de multiples attaques contre les positions françaises de la FINUL près de Tyr.
mardi 12 août
Quatorze soldats français membres de la force d’interposition de l’ONU au Liban (FINUL) ont été blessés au cours des affrontements qui ont duré une grande partie de la nuit et toute la matinée (seize heures durant) avec des miliciens Amal. Les combats ont cessé après de difficiles négociations. Grièvement touché, un des hommes a été conduit en Israël pour être hospitalisé à Haïfa. Trois combattants chiites ont été tués.
nuit du mardi 12 au mercredi 13 août
Reprise des accrochages (tirs sporadiques au lance-roquette et au fusil mitrailleur) entre miliciens chiites et membres de la FINUL dans huit positions du Sud-Liban : un soldat français a été blessé. Désireux de mettre fin aux affrontements, les chefs d’Amal ne semblent pas être écoutés par leur base, qui réclame vengeance.
jeudi 14 août
Nouvel attentat à la voiture piégée dans la matinée dans le secteur chrétien de Beyrouth : vingt personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées. Le véhicule était stationné dans une rue très fréquentée.
Un poste français de la FINUL installé dans le port de Tyr a été la cible de tirs de roquette dans la matinée. L’attaque n’a pas fait de victime.
vendredi 15 août
Pour apaiser les tensions entre la FINUL et la milice Amal dans le sud du Liban, la Suède accepte d’envoyer des troupes afin de relever les soldats français de la force internationale d’interposition.
samedi 16 août
Tensions au Sud-Liban : le responsable des affaires politique aux Nations unies, Jean-Claude Aymé, s’est rendu au QG de la FINUL à Nakoura.
dimanche 17 août
La milice Amal a organisé à Tyr une énorme manifestation de soutien à la FINUL. En fin de journée, il est décidé de déployer un bataillon libanais supplémentaire afin de protéger les Casques bleus de l’ONU.
mercredi 20 août
Une quinzaine de soldats français blessés la semaine dernière au Sud-Liban sont arrivés en France, à l’aéroport de Villacoublay, avant d’être conduits à l’hôpital du Val-de-Grâce. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Bernard Raimond a répété qu’il était hors de question de retirer le contingent français mis à la disposition de la FINUL. Mais, sur le terrain, des soldats suédois ont déjà remplacé les Français sur des positions sensibles.
jeudi 21 août
Le gouvernement français a demandé à l’ONU de procéder à une « réflexion d'ensemble » sur les conditions dans lesquelles les Casques bleus de la FINUL exercent leur mission au Sud-Liban.
vendredi 22 août
Espoir de baisse de la tension au Sud-Liban : Nabih Berri, chef des miliciens d’Amal, s’est déclaré attaché au rôle de la FINUL et plus particulier à celui du contingent français. Par ailleurs, un Casque bleu irlandais a été tué par une mine télécommandée déclenchée au passage de son véhicule.
nuit du vendredi 22 au samedi 23 août
Une roquette a frappé une position de la FINUL près de Tyr, faisant deux blessés dans les rangs des Casques bleus français.
dimanche 24 août
Alors que la journée s’annonçait difficile pour la FINUL, et spécialement pour le contingent français, les manifestations organisés par les chiites à la mémoire du responsable d’Amal tué le 11 août se sont déroulées sans incident, femmes d’un côté, hommes de l’autre. Les responsables modérés du mouvement de Nabih Berri semblent avoir repris la main sur les extrémistes proches du Hezbollah.
mardi 26 août
Le président libanais Amine Gemayel déclare souhaiter le maintien des Casques bleus la FINUL au Sud-Liban.
mercredi 27 août
Regain de tension au Sud-Liban : les positions françaises ont subi de nouveaux tirs de harcèlement provenant des miliciens pro-iraniens du Hezbollah.
jeudi 28 août
Jacques Chirac a reçu à Matignon le secrétaire général adjoint de l’ONU, le Britannique Marrack Goulding, pour l’entretenir de l’avenir de la FINUL au Liban. A l’issue des discussions, le porte-parole du Premier ministre français, Denis Baudouin, a fait savoir qu’il était hors de question d’évacuer le contingent français.
samedi 30 août
Une organisation libanaise inconnue, les Forces unifiées de la justice, a revendiqué l’enlèvement du Français Camille Sontag, disparu à Beyrouth depuis 115 jours.
lundi 1er septembre
La France est une nouvelle menacée par des terroristes du Proche-Orient. Dans un message envoyé au siège de l’AFP, le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (CSPPA) menace de reprendre les attentats si le gouvernement français ne libère pas trois prisonniers ; Georges Ibrahim Abdallah (chef présumé des FARL en Europe), Anis Naccache (auteur d’une tentative d’assassinat contre l’ancien Premier ministre iranien Chapour Baktiar) et Waroudjian Garbidjian (l’un des auteurs de l’attentat d’Orly). L’organisation, probablement libanaise, avait revendiqué sept attentats à Paris de décembre 1985 à mars 1986.
mardi 2 septembre
Réunion à Beyrouth d’un « comité de dialogue ». Il s’agit dans les faits du premier conseil des ministres libanais organisé depuis neuf mois. Malgré une extrême nervosité des différentes milices accompagnant leurs chefs, leaders chrétiens et musulmans se sont retrouvés pendant deux heures pour discuter à « l’Hippodrome », un site du no man’s land entre les deux secteurs de la ville. Une trêve militaire a été décidée et les différentes parties se donnent un mois pour élaborer un pacte national. Les mesures de sécurité étaient exceptionnelles. Non invités, les intégristes chiites ont tiré une roquette près du bureau du Premier ministre musulman.
Des Casques bleus norvégiens ont été visés par des tirs au Sud-Liban. L’incident n’a fait aucune victime.
Une cassette vidéo réalisée par le Jihad islamique a été déposée devant le bureau de la chaîne américaine ABC à Beyrouth. L’otage français Jean-Paul Kauffmann demande au gouvernement de satisfaire les exigences de leurs ravisseurs, notamment le retour en France des deux opposants irakiens expulsés vers Bagdad en février dernier. Le Quai d’Orsay assure que les deux hommes ont déjà obtenu leur visa de retour. Par ailleurs, l’organisation terroriste libanaise, accusant la politique française au Proche-Orient d’être téléguidée par les Etats-Unis, invite Paris à s'éloigner de la politique libanaise, « sous peine de représailles prochaines ».
jeudi 4 septembre
Attentat meurtrier à 7 h 15 (heure locale) contre des soldats de la FINUL à Jouaya, près de Sour : trois Casques bleus français ont été tués et un quatrième blessé lorsqu’une mine télécommandée a explosé à leur passage, à cent mètres de leur cantonnement. Les victimes effectuaient leur footing quotidien. Paris a saisi le Conseil de sécurité de l’ONU pour que la mission de la FINUL soit profondément revue. Reçu par François Mitterrand à l’Elysée, le président du Parlement libanais a déclaré souhaiter le maintien de la force d’interposition des Nations unies.
Trois jours après ses menaces, le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (CSPPA) passe à l’action. Mais la première tentative d’attentat est un échec : le détonateur de la bombe déposée à la station gare de Lyon du RER a fait long feu (cinq attentats suivront sur deux semaines).
vendredi 5 septembre
Le secrétaire général adjoint de l’ONU, Marrack Goulding, estime que le retrait du contingent français de la FINUL serait un « désastre ».
samedi 6 septembre
Le Conseil de sécurité de l’ONU demande que des mesures soient prises pour protéger au mieux les Casques bleus de la FINUL. Le secrétaire général adjoint Marrack Goulding est arrivé dans l’après-midi à Nakoura, le quartier-général de la force d’interposition des Nations unies.
mardi 9 septembre
Nouvel enlèvement d’un étranger au Liban : Frank Herbert Reed (cinquante-cinq ans), directeur américain de l’Ecole internationale libanaise, a été kidnappé à Beyrouth. Désormais ce sont quatre citoyens américains qui sont détenus par diverses organisations libanaises.
nuit du mardi 9 au mercredi 10 septembre
Une vedette israélienne a ouvert le feu sur un canot pneumatique transportant quatre hommes armés, qui ont réussi à regagner la côte libanaise.
mercredi 10 septembre
L’armée de l’air israélienne a lancé une opération au Sud-Liban en représailles contre l’attentat commis trois jours plus tôt à la synagogue d’Istanbul. Les avions ont mené un raid sur un camp palestinien de Tyr. On recense deux morts et huit blessés. C’est le huitième raid israélien au Liban depuis le 1er janvier.
jeudi 11 septembre
Huit Casques bleus népalais ont été blessés dans des affrontements au Sud-Liban.
Le Jihad islamique nie avoir enlevé l’Américain Frank Herbert Reed.
Le directeur syrien de l’International Lions Club, Victor Kano, a été enlevé à Beyrouth par le groupe Abou Nidal, avant d’être rapidement relâché sain et sauf.
Les policiers français enquêtant sur l’attentat de la poste de l’hôtel de ville de Paris ont interpellé et placé en garde à vue une douzaine de personnes, dont plusieurs citoyens libanais, dans plusieurs villes françaises (Paris, Lyon, Le Mans, Amiens et Creil).
vendredi 12 septembre
Nouveau raid aérien israélien contre un camp palestinien près de Saïda : quatre personnes ont été blessées.
Nouvel enlèvement à Beyrouth d’un citoyen américain. Agé de cinquante-six ans, le professeur Joseph J. Ciccippio est comptable à l’Université américaine.
Quarante-et-une personnes ont été blessées, dont deux grièvement, dans un attentat à la bombe commis à 12 h 30 dans la cafétéria du supermarché Casino de la Défense. L’engin explosif était placé sous un banc. Revendication à Beyrouth.
samedi 13 septembre
Au Sud-Liban, un sous-officier français de la FINUL a été tué par l’explosion d’une mine télécommandée à distance au passage de son véhicule. Cinq de ses camarades ont été blessés.
dimanche 14 septembre
Nouvel attentat à la bombe à Paris : deux gardiens de la paix et un maître d’hôtel du pub Renault, sur les Champs-Elysées, ont été tués à 17 h 30. Les trois hommes avaient emporté l’engin explosif au sous-sol de l’établissement. Jacques Chirac a annoncé le rétablissement des visas d'entrée pour tous les étrangers (sauf pour les ressortissants de la Suisse et de la CEE).
lundi 15 septembre
Pourtant très bien surveillé, le service Permis de conduire de la Préfecture de police de Paris a été frappé par un attentat à la bombe à 13 h 50. On déplore un mort et cinquante-et-un blessés, dont deux grièvement. L’engin explosif se trouvait sous une chaise. Revendication du Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (CSPPA). Dans la matinée, la police avait procédé à l’interpellation d’une vingtaine de personnes, en majorité des Libanais. Par ailleurs, l’Italie a demandé l’extradition de Georges Ibrahim Abdallah, dont le CSPPA réclame la libération.
mardi 16 septembre
Le ministre français de l’Intérieur annonce que 200 000 affiches comportant les portraits de Robert et de Maurice, deux frères du Libanais Georges Ibrahim Abdallah, recherchés comme témoins ou suspects dans les récents attentats, seront placardés dans toute la France. Charles Pasqua promet un million de francs à qui aidera à l'arrestation des poseurs de bombes. Les frères nient toute participation aux actions terroristes.
mercredi 17 septembre
L’attentat le plus meurtrier de la campagne en France du Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (CSPPA) s’est produit à 17 h 25 devant le magasin Tati, au 140 de la rue de Rennes (quartier de Montparnasse) : sept morts et cinquante-cinq blessés, dont une dizaine dans un état grave. L’engin explosif était caché dans une poubelle fixée au sol. Dans le cadre de l’enquête, les frères Abdallah, que la police française recherche, sont au Liban : dans une conférence de presse organisée à Tripoli, dans le nord du Liban, ils nient toute participation aux récentes actions terroristes et affirment être prêts à se livrer aux autorités françaises s’ils sont inculpés.
jeudi 18 septembre
Suite aux derniers attentats, le Premier ministre Jacques Chirac s’est adressé aux Français au cours d’une intervention en direct depuis l’hôtel Matignon dans les journaux télévisés de vingt heures. Refusant résolument de céder au chantage des terroristes, le chef du gouvernement a assuré que tout sera mis en œuvre pour châtier les assassins et ceux qui les manipulent. Il avait eu auparavant une discussion téléphonique avec le président Mitterrand. Malgré la présence actuelle au Liban des frères du chef présumé des FARL en Europe, la police française continue à privilégier la piste du clan Abdallah. Un autre frère, Emile, aurait été formellement reconnu par un témoin lors de l’attentat de la rue de Rennes alors même que deux journalistes affirment avoir rencontré cet homme dans son village libanais de Koubeyat.
Attaché de défense à l’ambassade de France au Liban, le colonel Christian Goutierre, a été abattu de trois balles dans la tête alors qu’il arrivait en civil au bâtiment diplomatique, situé dans le secteur chrétien de Beyrouth-Est. Cet assassinat a été revendiqué par une organisation inconnue, le Front de la justice et de la vengeance.
vendredi 19 septembre
A New York, le secrétaire général de l’ONU a demandé au Conseil de sécurité de prendre des mesures individuelles ou collectives pour contraindre Israël à retirer complètement ses forces militaires du Liban. Jérusalem a immédiatement refusé d’obéir.
Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit à la demande de la France pour étudier la situation de la FINUL au Sud-Liban. Le représentant français a demandé le retrait d’Israël de la zone occupée à la frontière. Une partie du contingent français a commencé à se retirer des postes les plus exposés, remplacé les soldats d’autres nations, notamment népalais. Dans la soirée, cinq Casques bleus français ont été blessés dans la région par l’explosion d’une roquette dans leur camp.
samedi 20 septembre
Alors qu’à Beyrouth, le CSPPA renouvelait ses menaces à l’adresse de la France, à Paris, le chef présumé des FARL, Georges Ibrahim Abdallah, était transféré de Fleury-Mérogis à la prison de la Santé, officiellement pour des raisons de sécurité.
Diffusion sur la chaîne américaine CBS d’un message vidéo de l’otage américain David Jacobsen transmis par ses ravisseurs libanais : dans le document qu’il lit devant la caméra, il accuse le président Reagan de plus s’intéresser au journaliste « espion » Daniloff qu’à ses compatriotes détenus au Liban. Directeur de l’hôpital américain de Beyrouth, il avait été enlevé en mai 1985.
Un service religieux a été organisé dans un couvent de Beyrouth-Est à la mémoire du colonel français Goutierre, assassiné deux jours plus tôt. Trois cents personnes, dont plusieurs représentants du gouvernement libanais, étaient présentes. A l’appel des factions chrétiennes, la zone orientale de la capitale et une partie de banlieue ont suivi une grève de protestation contre ce meurtre.
dimanche 21 septembre
Israël a fermement rejeté les demandes des Nations unies et de la France de se retirer de la zone occupée par Tsahal au Sud-Liban.
Deux membres du Hezbollah pro-iranien ont été tués dans la soirée à Beyrouth-Ouest. Ils ont été mitraillés dans leur voiture.
lundi 22 septembre
A New York, le Conseil de sécurité de l’ONU a voté en faveur de l’évacuation du territoire libanais de tous les éléments israéliens et pro-israéliens, afin de faciliter aux Casques bleus français leur redéploiement dans le sud du pays. Jérusalem a renouvelé son refus de retirer ses troupes de la région. Aussitôt après ce vote, Israël a déployé plusieurs centaines de soldats le long de sa frontière avec le Liban, pour soutenir l’ALS.
L’archevêque grec de Jérusalem, Mgr Hilarion Capucci, proche de l’OLP et du président syrien Assad, est à Paris, où il s’est entretenu avec le terroriste libanais Georges Ibrahim Abdallah, dans sa cellule de prison de la Santé. Le prélat a également rencontré le ministre français de la Sécurité, Robert Pandraud.
mardi 23 septembre
Alors que le gouvernement français soupçonne de plus en plus les récents attentats parisiens d’avoir été commis avec des complicités syriennes, le ministre français de la Coopération, Michel Aurillac, est arrivé à Damas. Les trois prisonniers dont la libération était réclamée par les terroristes du CSPPA (Georges Ibrahim Abdallah, Anis Naccache et Waroudjian Garbidjian) ont été regroupés à la prison parisienne de la Santé, officiellement pour des raisons administratives et de sécurité. Enfin, le second policier grièvement touché lors de l’attentat contre le pub Renault a succombé à ses blessures.
Au Sud-Liban, quatre roquettes ont été tirées en fin de matinée contre le quartier général des forces françaises de la FINUL, près de Maarakeh, sans faire de victime. Par ailleurs, à Paris, une cérémonie militaire a été organisée dans la cour d’honneur des Invalides en hommage au colonel Christian Goutierre, assassiné au Liban.
mercredi 24 septembre
Attentats de Paris : le ministre français de la Coopération Michel Aurillac a rencontré à Damas le vice-président syrien, Abdel Halim Khaddam. Dans le cadre de l’enquête, une employée de l’aéroport d’Orly affirme avoir reconnu Emile Abdallah parmi les passagers du vol Paris-Vienne le soir de l’attentat de la rue de Rennes. Suite à la découverte d’une cache d’armes dans le département de la Marne, trois citoyens iraniens ont été écroués pour infraction à la législation sur les explosifs.
Confirmation de l’enlèvement, le 24 février dernier, du citoyen français Marcel Coudari à Beyrouth.
vendredi 26 septembre
Fin des opérations de redéploiement au Sud-Liban des six cents soldats français de la FINUL, remplacés par des Népalais : sur les trente-deux positions d’origine, les Français n’en occupent plus que trois.
samedi 27 septembre
Les chrétiens se déchirent à Beyrouth : les partisans d’Elie Hobeika, ralliés au régiment syrien, tentent de pénétrer dans le secteur chrétien de la capitale libanaise, défendue par les Forces libanaises de Samir Geagea. Pendant une dizaine d’heures, ils sont parvenus à tenir le cœur du quartier d’Achrafieh avant de devoir se retirer suite à l’intervention de l’armée libanaise. Les combats, très violents, ont fait soixante-cinq morts et près de deux cents blessés.
dimanche 28 septembre
Un journaliste-caméraman indépendant français, Jean-Marc Sroussi, a été enlevé à Beyrouth par des miliciens se revendiquant d’Amal alors qu’il franchissait le point de passage entre l’ouest et l’est de la ville. C’est le neuvième otage français détenu au Liban. Il travaillait au Liban depuis quatre ans.
Le contingent français de la FINUL déplore deux nouveaux blessés au Sud-Liban. Les deux hommes ont été légèrement touchés à Aaïtit par l’explosion d’une bombe télécommandée au passage de leur convoi de ravitaillement.
Un accrochage a opposé des soldats de la cinquième brigade de l’armée libanaise des miliciens des Forces libanaises.
lundi 29 septembre
Le général Khalil Kanaan, commandant de la cinquième brigade de l'armée libanaise, a été assassiné dans la banlieue de Beyrouth.
mardi 30 septembre
Enquête sur les attentats de Paris : le ministre français des Affaires étrangères a confirmé que la piste syrienne n’était sans doute pas la bonne.
mercredi 1er octobre
Jean-Marc Sroussi a réussi à s’échapper trois jours après son enlèvement à Beyrouth.
jeudi 2 octobre
L’Armée secrète arménienne pour la libération de l’Arménie (ASALA) menace de « frapper dans les jours prochains en France si le gouvernement [...] ne libère pas les militants » emprisonnés (Waroudjian Garbidjian, Georges Ibrahim Abdallah, Anis Naccache). Une demande déjà formulée par le CSPPA.
vendredi 3 octobre
Deux otages américains détenus au Liban depuis plus d’un an par le Jihad islamique ont lancé un appel au gouvernement des Etats-Unis, par le biais d’une cassette vidéo, pour obtenir leur libération.
lundi 6 octobre
Tôt dans la matinée, l’aviation israélienne a pénétré profondément dans l’espace aérien libanais pour aller mener un raid contre des « camps d’entraînement » palestiniens situés à Hmaira, dans le nord du pays, une zone contrôle par l’armée syrienne. Les dégâts sont très importants. C’est la première fois que les avions israéliens attaquent aussi loin au nord.
A Beyrouth, le Jihad islamique a remis à une agence de presse une cassette-vidéo montrant les otages français Marcel Carton, Marcel Fontaine et Jean-Paul Kauffmann. Ce dernier y déclare que c’est « dur de se voir sombrer lorsque ceux qui peuvent vous sauver se bornent à faire semblant de vous sauver ». Les deux autres hommes s’avouent à bout. Dans le communiqué joint à la cassette, l’organisation terroriste exige que la France mène une action pour obtenir la libération des dix-sept Moudjahidine pro-iraniens détenus au Koweït pour des attentats commis en décembre 1983.
mardi 7 octobre
Assassinat à Beyrouth-Ouest du vice-président du Conseil suprême islamique. Le cheikh Sobhi al-Saleh a été tué de trois balles dans la tête par deux hommes circulant à moto. La victime était partisan d’une coexistence pacifique entre musulmans et chrétiens.
De nouvelles accusations sont portées contre la Syrie au sujet des attentats commis à Paris au mois de septembre : à Paris, Abou Iyad, l’un des dirigeants de l’OLP, assure que le CSPPA et l’ASALA sont contrôlés par le gouvernement de Damas. Dans un message téléphonique adressé à une agence de presse à Beyrouth, l’organisation arménienne a demandé au Jihad islamique d’exécuter Jean-Paul Kauffmann.
lundi 13 octobre
Le Koweït a rejeté la demande du Jihad islamique en refusant de relier l’affaire des otages occidentaux détenus au Liban à celle des dix-sept terroristes emprisonnés après les attentats de décembre 1983.
jeudi 16 octobre
Représailles israéliennes au lendemain d’un attentat meurtrier à Jérusalem : l’aviation a bombardé par deux fois des positions palestiniennes situées au Sud-Liban, près de Saïda et dans la Bekaa. Mais pour la première fois, les Palestiniens auraient réussi à abattre un avion F-4 Phantom II de l’Etat hébreu au moyen d’un missile SAM-7. Il est également possible qu’un accident lors du largage d’une bombe ait contraint les aviateurs à s’éjecter. Le pilote Yishai Aviram a été récupéré par un hélicoptère mais le navigateur, le capitaine Ron Arad, a été capturé par des miliciens d’Amal (en 2017, nul ne sait ce qu’il est advenu de lui).
vendredi 17 octobre
Le gouvernement israélien a prévenu la milice chiite Amal qu’elle était responsable de la vie de l’aviateur Ron Arad. Jérusalem assure que l’Etat hébreu récupérera son officier à n’importe quel prix.
mardi 21 octobre
Un septième Américain a été kidnappé au Liban : l’écrivain Edward Austin Tracy, cinquante-cinq ans, a été enlevé à Beyrouth par l’Organisation de la Justice révolutionnaire.
L’explosion d’une mine dans l’enceinte de l’ambassade de France à Beyrouth-Ouest a blessé deux gendarmes français.
jeudi 23 octobre
Inauguration à Jacksonville, en Caroline du Nord, du Mémorial de Beyrouth. Le monument, situé à l’extérieur du camp Gilbert H. Johnson, est dédié aux 241 Américains tués au Liban lors de l’attentat du 23 octobre 1986.
dimanche 26 octobre
Deux attentats ont été commis à Beyrouth, l’un contre l’ambassade d’Italie à Beyrouth et l’autre contre une banque franco-libanaise. Ces actions ont été revendiquées par le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (CSPPA).
lundi 27 octobre
Le Hezbollah libanais annonce que si le gouvernement français n'intervient pas auprès des autorités du Koweït pour faire libérer dix-sept des siens, des représailles suivront.
mercredi 29 octobre
De violents combats ont repris à Beyrouth-Ouest entre les forces chiites d’Amal et les combattants palestiniens du camp de réfugiés de Bourj el-Barajneh.
Le quotidien français le Monde affirme qu’une trêve a été négociée entre la France et le clan libanais Abdallah. Alger et Damas auraient servi d’intermédiaires en échanges de diverses services (expulsion d’opposants politiques, livraisons d’armes, soutiens économiques, etc.). L’arrêt des opérations aurait été conclu jusqu’à l’ouverture du procès de Georges Ibrahim Abdallah, en février 1987. Si les Abdallah ne respectaient pas cet accord, les milices libanaises d’Elie Hobeika, alliées des Syriens, seraient chargées de les éliminer.
jeudi 30 octobre
Le gouvernement français nie tout à la fois avoir négocié une trêve avec les frères Abdallah et prévu des arrangements pour le prochain procès de Georges Ibrahim Abdallah. Il n’exclut toute fois pas avoir eu des contacts avec la Syrie et l’Algérie. Paris assure cependant qu’aucune livraison n’est en cours ni même en discussion avec Damas, tout comme pour d’éventuels prêts financiers.
vendredi 31 octobre
La radio chrétienne libanaise la Voix du Liban a annoncé - à tort - que six otages américains et deux français (Marcel Carton et Marcel Fontaine) allaient être relâchés sous peu en échange de la libération en France du chef présumé des FARL en Europe, Georges Ibrahim Abdallah.
dimanche 2 novembre
Le Jihad islamique a libéré au Liban l’un de ses otages américains. Directeur de l’hôpital de l’université américaine de Beyrouth, David Jacobsen avait été enlevé le 28 mai 1985. Il a quitté la capitale libanaise à bord d’un hélicoptère qui l’a déposé sur une base britannique de Chypre. L’organisation qui le détenait exige que les Etats-Unis respectent les engagements qu’ils ont pris pour obtenir cette libération.
lundi 3 novembre
Début de l’affaire Contra-Iran (« Irangate ») : un magazine libanais, l’hebdomadaire al-Chiraa, affirme qu’un ancien conseiller du président Reagan, Robert McFarlane, s’est rendu en Iran pour une visite secrète liée à la libération des sept otages américains détenus au Liban par des groupes pro-iraniens. Aux Etats-Unis, le Washington Post assure de son côté que l’Iran a joué un rôle important pour la libération de David Jacobsen. Le gouvernement américain maintient n’avoir ni négocié ni cédé aux exigences des ravisseurs.
mardi 4 novembre
En une semaine, les combats entre miliciens chiites et Palestiniens ont fait une soixantaine de morts au camp de Bourj el-Barajneh.
Décès à Beyrouth de l’homme politique Abdullah Yafi. Agé de quatre-vingt-cinq ans, il avait été Premier ministre du Liban à sept reprises (1938-1939, 1951-1952, 1952, 1953-1954, 1956, 1966 et 1968-1969).
mercredi 5 novembre
A son tour le quotidien britannique The Times rejoint plusieurs journaux américains en assurant que les Etats-Unis ont conclu un accord secret avec l’Iran sur les otages détenus au Liban. La Maison-Blanche continue à démentir et assure que l’embargo sur les ventes d’armes à Téhéran est maintenu.
Des roquettes ont frappé les ambassades de Roumanie au Liban et à Bahreïn. On ne déplore aucune victime. Ces actions ont été revendiquées par le groupe Abou Nidal qui dénonce ainsi les efforts roumains de soutien au processus de paix au Proche-Orient.
lundi 10 novembre
L’Organisation de la justice révolutionnaire a annoncé la libération imminente d’otages français, dont les noms n’ont pas été dévoilés. L’ambassadeur de France au Liban s’est rendu à l’hôtel Beaurivage, le siège des observateurs syriens au Liban.
mardi 11 novembre
L’Organisation de la justice révolutionnaire a tenu sa promesse : les Français Marcel Coudari (enlevé le 27 février) et Camille Sontag (kidnappé le 7 mai) ont été libérés dans la matinée. Les deux hommes sont transférés à Damas. Six Français restent détenus au Liban.
dimanche 16 novembre
En représailles à l’assassinat d’un étudiant juif dans la Vieille Ville de Jérusalem, l’aviation israélienne a mené un raid contre des bases du Fatah palestinien au Liban.
lundi 17 novembre
Nouvelles opérations militaires israéliennes contre des positions palestiniennes au Sud-Liban.
mardi 18 novembre
Des factions palestiniennes rivales s'unissent contre les miliciens chiites, soutenus par les Syriens, qui assiègent le camp de réfugiés de Bourj El-Barajneh.
jeudi 20 novembre
Trois Casques bleus fidjiens de la FINUL et deux femmes libanaises ont été tués dans l’explosion d’une voiture piégée à Beyrouth. Deux autres Casques bleus ont été blessés.
Le poète libanais d'expression française Georges Schéhadé a reçu le premier Grand Prix de la francophonie décerné par l’Académie française.
lundi 24 novembre
Après de violents combats, des combattants palestiniens se sont emparés dans le sud du Liban d’une place forte de la milice Amal, le village de Magdouché. En moins d’un mois, les affrontements autour des camps de réfugiés de Bourj el-Barajneh (Beyrouth-Ouest), Rachadiyeh (près de Tyr) et Aïn Heloué (près de Saïda) ont fait 170 morts et 718 blessés.
mercredi 26 novembre
Jugeant leur mission impossible à accomplir, les Nations unies ont annoncé une réduction du contingent français de la FINUL au Liban. Le nombre de soldats passera de 1 380 à 520. Ils seront stationnés au quartier général de Nakoura.
jeudi 27 novembre
L’aviation israélienne a bombardé des positions palestiniennes et chiites près de Saïda, au Sud-Liban : neuf personnes ont été tuées et une douzaine d’autres blessées.
vendredi 28 novembre
Le cessez-le-feu conclu à Damas aura été de courte durée : les combats entre chiites et Palestiniens ont repris avec vigueur à Beyrouth, autour des camps de Bourj el-Barajneh et de Chatila.
du samedi 29 au dimanche 30 novembre
De très violents combats à Beyrouth ont fait près de 90 morts et 200 blessés. Les affrontements les plus durs se sont déroulés près du camp palestinien de Chatila. Les miliciens chiites ont employé l’artillerie lourde et des chars d’assaut.
vendredi 5 décembre
Un cessez-le-feu entre miliciens chiites et Palestiniens a été conclu sous les auspices des Iraniens.
samedi 6 décembre
La trêve n’aura pas duré une journée : les combats opposant chiites et Palestiniens ont repris.
Un soldat irlandais de la FINUL a été mortellement blessé lors d’un accrochage au Sud-Liban.
vendredi 12 décembre
Le gouvernement français nie formellement les informations publiées par le quotidien Libération selon lesquelles Jacques Chirac aurait négocié la libération des journalistes français Philippe Rochot et Georges Hansen contre le versement d’une rançon de quinze millions de francs.
vendredi 19 décembre
Les combattants du Mouvement de l’unification islamique ont attaqué divers postes syriens à Tripoli et dans le nord du Liban. Damas procède à d’implacable représailles (qui feront plusieurs centaines de morts).
dimanche 21 décembre
Des chars de fabrication soviétique ont violemment bombardé le camp palestinien de Chatila, près de Beyrouth.
mardi 23 décembre
Le chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), Georges Ibrahim Abdallah, est renvoyé devant la cour d’assises de Paris sur décision du juge d’instruction Gilles Boulouque. Il sera jugé pour deux complicités d’assassinat à Paris et une complicité d’assassinat à Strasbourg.
L’Organisation de la Justice révolutionnaire s’est engagée à libérer l’un des otages français qu’elle détient à l’occasion de la fête de Noël. L’OJR a joint les photos d’Aurel Cornéa et Jean-Louis Normandin.
mercredi 24 décembre
Libération dans l’après-midi d’un otage français détenu au Liban : enlevé le 8 mars dernier avec d’autres journalistes français de la chaîne Antenne 2, l’ingénieur du son Aurel Cornéa est relâché par l’Organisation de la justice révolutionnaire (OJR). Il reste quatre otages français au Liban.
jeudi 25 décembre
Un diplomate libyen, Mousbah, Mohammad Ghariby, a été assassiné dans la plaine libanaise de la Bekaa, sous contrôle syrien. Les soupçons se portent sur le mouvement chiite Amal.
Quatre pirates de l’air ont détourné en début d’après-midi un Boeing 737 irakien qui assurait la liaison Bagdad-Amman (vol 163). 50 minutes après le décollage de Bagdad un jeune homme a tenté d’atteindre le poste de pilotage. Les gardes de la sécurité irakiens ont ouvert le feu mais le terroriste a eu le temps de lancer une grenade qui a explosé. Quelques secondes plus tard, une seconde grenade a détonné à l’arrière de l’appareil et des coups de feu ont été échangés. Le pilote est parvenu à effectuer une descente d’urgence et un atterrissage forcé sur l’aéroport saoudien d’Ar’aar, où l’appareil s’est coupé en deux avant de prendre feu. Sur 106 personnes présentes à bord de l’avion, 62 ont été tuées (dont deux pirates). L'attentat est revendiqué par l'Organisation de l'action révolutionnaire, qui était inconnue auparavant. Elle menace l’Irak d’autres actions si trois hommes détenus dans le pays ne sont pas libérés dans les 72 heures.
vendredi 26 décembre
L’organisation chiite libanaise Jihad islamique a revendiqué l’attaque de la veille contre le Boeing irakien.
mercredi 31 décembre
L’ « Organisation des opprimés sur terre » a annoncé avoir exécuté à Beyrouth trois otages juifs du Liban considérés comme des espions israéliens. Youssef Yehouda Benesti, Elie Srour et Henri Men étaient portés disparus depuis vingt mois.