1990
jeudi 15 mars
Deux ans après une saisie record d’héroïne à Bangkok, Khun Sa, considéré comme le plus grand producteur du Triangle d’or, est inculpé de trafic de drogue par un tribunal fédéral de New York. Il peut compter en Birmanie sur une armée de plusieurs milliers de rebelles shans.
en avril
Selon Amnesty International : des milliers de disparus détenus et de citadins déportés à la campagne.
dimanche 27 mai
Premier scrutin pluraliste organisé en Birmanie depuis 1962 : large victoire de l’opposition dans les élections législatives. La Ligue nationale pour la démocratie d’Aung San Suu Kyi (assignée à résidence depuis 1989) a obtenu 80 % des voix et 396 des 486 sièges. La junte militaire (SLORC) ne lui cède pas le pouvoir, refusant de réunir la convention de l’Assemblée du peuple.
en mai
Suspension de la Constitution par les militaires.
samedi 22 septembre
Cérémonie d’ouverture à Pékin des onzièmes Jeux asiatiques. Tous les Etats membres du comité olympique asiatique (dont le Viêtnam, Taïwan, les deux Corée, la Birmanie) sont présents dans la capitale chinoise, à l’exception de l’Irak, « suspendu » de l’organisation depuis deux jours.
1991
mercredi 23 janvier
L’opposante Aung San Suu Kyi reçoit le prix Sakharov.
lundi 14 octobre
A Oslo, le prix Nobel de la paix est attribué à Mme Aung San Suu Kyi. La dirigeante de l'opposition birmane, en résidence surveillée depuis juillet 1989, a été récompensée, « pour son engagement en faveur de la démocratie et des droits de l’homme ».
mardi 10 décembre
Dans l’incapacité de se rendre à Oslo pour recevoir son prix Nobel, Aung San Suu Kyi s’est faite remplacer en Norvège par son fils Alexander Aris.
1992
lundi 20 janvier
Selon la presse du Bangladesh, plusieurs centaines de Birmans de la minorité musulmane des Rohingyas sont morts depuis le début de l'année dans les camps de concentration ouverts près de la frontière avec le Bangladesh par la junte militaire (SLORC) de Rangoon. Le SLORC pourchasse la population musulmane soupçonnée de sympathie envers la guérilla rohingya luttant pour l'indépendance de l'Etat d'Arakan.
mardi 3 mars
La Commission des droits de l'homme de l'ONU a condamne à l’unanimité la junte militaire au pouvoir à Rangoon. Alors que le prix Nobel de la paix, Mme Aung San Suu Kyi, reste toujours en résidence surveillée, la pression internationale s'accentue, notamment de la part des pays voisins de l'ASEAN, jusqu'alors fidèle au principe de non-ingérence.
jeudi 23 avril
Le général Saw Maung a été remplacé à la tête de la junte birmane (SLORC) par le général Than Shwe.
lundi 27 avril
Le pouvoir a annoncé la libération de plusieurs prisonniers politiques, dont l'ex-Premier ministre U Nu. La junte a par ailleurs autorisé Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, à recevoir sa famille. Il a ensuite décrété l'arrêt de l'offensive militaire contre la guérilla karen (minorité chrétienne à l'est du pays) et annoncé la conclusion d'un accord avec le Bangladesh pour le rapatriement des réfugiés Rohingyas.
dimanche 10 mai
Libération de 253 détenus par la junte.
samedi 26 septembre
En vigueur depuis le coup d’Etat de 1988, la loi martiale a été levée. Toutefois, les principaux opposants demeurent incarcérés et le général Than Shwe, président du SLORC (Conseil de restauration de la loi et de l’ordre) entend rester au pouvoir jusqu’au « moment opportun ».
1993
1994
mardi 15 février
La junte refuse de libérer la dissidente Aung Saun Suu Kyi, en résidence surveillée depuis quatre ans et demi.
jeudi 26 mai
Visite du Premier ministre chinois Li Peng à Rangoon.
mardi 20 septembre
Six ans après les massacres de Rangoon, la junte militaire fait un premier pas vers l'apaisement en rencontrant sa prisonnière politique, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991 et figure charismatique de l'opposition.
1995
lundi 23 janvier
Dans un message qu’elle a réussi à faire passer à l’étranger, Aung San Suu Kyi annonce avoir refusé de conclure avec les militaires au pouvoir un accord secret concernant sa libération. Le prix Nobel de la paix 1991 est retenue prisonnière depuis cinq ans.
mardi 14 février
Décès à Rangoon de l’ancien Premier ministre Birman U Nu. Au pouvoir à trois reprises (1948-1956, 1957-1958 et 1960-1962), il était âgé de quatre-vingt-sept ans.
lundi 10 juillet
Libération de la chef de l'opposition à la junte et prix Nobel de la Paix. Aung San Suu Kyi était en résidence surveillée depuis six ans. Mais il lui est interdit de quitter la capitale. Rangoon a annoncé que « des gardes, à sa demande, se trouvent toujours devant chez elle ».
mercredi 12 juillet
Séisme de Menglian : un tremblement de terre de magnitude 6,8 à 7,3 a frappé la région frontalière entre la Birmanie (Etat Shan) et la Chine (Yunnan). Grâce à une alerte donnée précocement par des sismologues chinois et l’évacuation qui a suivi, on ne déplore que 11 morts et 136 blessés. Plus de 100 000 maisons ont été détruites dans les deux pays et 42 000 gravement endommagées.
vendredi 14 juillet
Aung San Suu Kyi a affirmé qu’elle n’a « vraiment aucune rancune » à l’égard des militaires. Elle est même prête, dit-elle, à former un gouvernement de transition (militaires-civils) à Rangoon.
dimanche 1er octobre
Réorganisation de la police militaire birmane (Force de police du peuple), intégrée informellement à la Tatmadaw.
mardi 24 octobre
Une éclipse totale du Soleil est visible sur une grande partie du sud de l’Asie, de l’Iran à l’Indonésie.
1996
mardi 30 janvier
Décès à Rangoon du général et ancien président (1981-1988) San Yu, à l’âge de 77 ans.
lundi 4 mars
Les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre la Birmanie et cinq autres pays qui luttent mollement contre le trafic de drogue.
mercredi 22 mai
La Ligue nationale pour la démocratie affirme que la junte militaire a procédé, en trois jours, à l'arrestation de plus de 80 personnes dans les rangs de l'opposition. Le ministre birman des Affaires étrangères, en visite au Japon, a démenti ces informations.
jeudi 23 mai
Aung San Suu Kyi a annoncé que le pouvoir avait arrêté 191 personnes dans les rangs de son parti.
samedi 25 mai
Les Etats-Unis ont demandé la libération « immédiate et sans condition » de tous les membres de l'opposition arrêtés dans la semaine. La France, le Japon et la Thaïlande ne sont pas en reste.
dimanche 26 mai
Malgré l'arrestation de 258 personnalités de son mouvement, le parti de Mme Aung San Suu Kyi a inauguré sa campagne de lutte politique contre les militaires au pouvoir. Elle a rassemblé à son domicile de Rangoon 400 cadres de la Ligue nationale pour la démocratie. Puis, elle a tenu devant sa propriété la première d'une série de réunions publiques contre le régime. Près de 10 000 personnes y auraient participé. Le pouvoir n'a pas osé empêcher la plus importante manifestation depuis six ans.
jeudi 30 mai
Aung San Suu Kyi a exclu tout compromis avec la junte militaire. Pour elle, l'idée même que des officiers en activité puissent entrer dans un gouvernement démocratique est « inacceptable ». De leur coté, les Etats-Unis ont annoncé que le gouvernement américain consultait ses alliés pour prendre d'éventuelles mesures contre Rangoon après la vague d'arrestation.
vendredi 31 mai
La Junte au pouvoir a libéré 83 opposants appartenant à la Ligue nationale pour la démocratie.
jeudi 6 juin
Le pouvoir a interdit tout meeting organisé à Rangoon devant le domicile de Aung San Suu Kyi.
vendredi 7 juin
La junte a interdit le parti du prix Nobel de la paix. Ses membres peuvent être arrêtés et condamnés de 5 à 20 ans de prison. Les militaires n'ont pas apprécié que la Ligue nationale pour la démocratie maintienne son contre-projet de constitution.
dimanche 9 juin
Journée tendue à Rangoon où 10 000 sympathisants sont venus soutenir Aung San Suu Kyi. Le journal officiel New Light of Myanmar avait pourtant prévenu « Gare aux violeurs de la loi » après la diffusion du décret visant à interdire toute organisation qui tiendrait des rassemblements illégaux.
lundi 10 juin
La junte a averti Aung San Suu Kyi et la Ligue national pour la démocratie qu'elles avaient tort de prendre à la légère ses avertissements. Les militaires sont résolus à appliquer la loi « votée » le 7 juin. Dans la journée, des panneaux ont été installés un peu partout dans Rangoon. Ils portent des affiches accusant le chef de l'opposition de n'être que le « laquais de l'étranger ».
mardi 18 juin
Environ 600 personnes de la minorité chrétienne karen auraient réussi ces jours derniers à passer en Thaïlande pour échapper aux rafles de l'armée.
nuit du samedi 22 au dimanche 23 juin
Le consul honoraire du Danemark, représentant également la Norvège, la Finlande et la Suisse, est mort d'une crise cardiaque à l'hôpital de la prison, où il purgeait une peine de trois ans pour possession d'un télécopieur sans autorisation officielle. En fait, il semble que son emprisonnement était dû à son amitié pour Aung San Suu Kyi.
mardi 9 juillet
Aung San Suu Kyi appelle les touristes à éviter son pays afin de ne pas légitimer le pouvoir militaire qui vient justement de lancer une campagne de promotion du tourisme. Elle appelle aussi les étrangers à ne pas investir en Birmanie tant que le régime n'aura pas fait des efforts de démocratisation.
jeudi 5 septembre
L’équipe de football de Birmanie a battu le Cambodge cinq buts à zéro. La rencontre s’est déroulée à Singapour.
dimanche 29 septembre
La junte militaire a fait arrêter plus de 300 opposants, ces jours-ci, dans les rangs de la Ligue nationale pour la démocratie. En outre le leader de l'opposition, Aung San Suu Kyi, est coupé des médias par la police anti-émeutes qui a érigé des barricades devant sa résidence et monte la garde avec des bâtons et des fusils automatiques.
mercredi 2 octobre
Selon Aung San Suu Kyi, quelque 800 membres et partisans de son parti ont été arrêtés depuis une semaine par l'armée. De plus, une route menant à son domicile a été fermée. Mais les autorités ont libéré 75 d'entre eux.
mardi 8 octobre
Aung San Suu Kyi ne veut pas se laisser intimider par la junte militaire. Elle est décidée à refaire des apparitions publiques chaque week-end.
mercredi 23 octobre
Dans une résolution qui vient d'être votée, les élus européens réclament un embargo total contre la Birmanie qui toucherait aussi bien le commerce que le tourisme et les investissements dans le pays. Et cela pour contraindre la junte au pouvoir de respecter les droits de l'Homme.
samedi 9 novembre
Un millier de personnes munies de bâtons et de pierres ont attaqué à coups de pierres la voiture d'Aung San Suu Kyi. L'opposante au régime est indemne, mais un de ses conseillers a été blessé au visage. Le Prix Nobel de la Paix a attribué au pouvoir militaire la responsabilité de ces actes « d'intimidation ».
dimanche 10 novembre
Aung San Suu Kyi a appelé l'Union européenne à prendre des sanctions économiques contre Rangoon.
lundi 2 décembre
La Birmanie a connu la manifestation étudiante la plus importante depuis l'accession de la junte au pouvoir en 1988. Les étudiants réclament le droit de créer des syndicats et la libération de camarades emprisonnés. La police a arrêté près de 600 personnes (qui seront relâchées par la suite).
mardi 3 décembre
Aung San Suu Kyi a été empêchée de quitter son domicile par les forces de sécurité.
samedi 7 décembre
Les forces de l'ordre ont procédé à 264 arrestations à la suite d'une manifestation de plusieurs universités.
dimanche 8 décembre
Quelques centaines d'étudiants ont brièvement manifesté près du campus universitaire de Rangoon pour exiger le droit de former un syndicat.
nuit du jeudi 12 au vendredi 13 décembre
Des chars ont fait leur apparition à un carrefour stratégique du centre-ville de Rangoon.
vendredi 13 décembre
Les autorités ont levé les barrages installés autour de Rangoon après les manifestations d'étudiants, la semaine dernière, dans la capitale.
dimanche 22 décembre
54 militants de la Ligue nationale pour la démocratie d'Aung San Suu Kyi ont été incarcérés depuis le décembre : ils ont participé aux manifestations de soutien à la dirigeante de l'opposition, pratiquement assignée à résidence. Plusieurs universités sont fermées.
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 décembre
5 personnes ont été tuées et 17 autres blessées par l'explosion de deux bombes dans un temple bouddhiste de Rangoon. Au moment de l’attentat, le temple était rempli de pèlerins. Le régime accuse des opposants (étudiants et membres de l'ethnie Karen) d'être derrière cet acte terroriste.
1997
jeudi 2 janvier
Les journalistes ont été informés par la junte au pouvoir qu'ils ne seront plus autorisés à rencontrer Aung San Suu Kyi chez elle. Seuls les diplomates et les membres de la Ligue nationale pour la démocratie pourront franchir les barrages routiers établis autour de son domicile.
lundi 20 janvier
Geste spectaculaire dans la lutte contre la drogue : les autorités birmanes ont brûlé publiquement à Rangoon 770 kilos d'opium et 430 kilos d'héroïne saisis. La drogue avait saisi en trois mois dans l’ensemble pays.
dimanche 16 février
10 000 chrétiens karens fuient devant les troupes birmanes qui viennent de déclencher une grande offensive contre les rebelles de l'Union nationale karen (KNU), dans l'est du pays. Ces malheureux cherchent à passer en Thaïlande. Mais, la frontière est fermée.
lundi 24 mars
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont décrété des sanctions commerciales contre la Birmanie, qui continue de recourir au travail forcé. Adoptée sans débat, cette décision vise à supprimer le bénéfice des « préférences généralisées », qui permet au pays les moins développés d'accéder au marché européen à des tarifs préférentiels.
mercredi 2 avril
Le syndicat des bonzes de Birmanie (Abymu, association illégale qui regrouperait 200 membres) accuse la junte au pouvoir d'avoir tué trois moines et d'en avoir arrêté une centaine d'autres lors des troubles qui secouent le pays depuis le 16 mars.
dimanche 6 avril
La fille aînée du chef d'état-major birman, Cho LeDo, a été tuée par l'explosion d'un colis piégé. Elle avait 33 ans.
lundi 7 avril
Selon le secrétaire général de l'Union nationale des Karens (UNK), l'armée birmane mène depuis la mi-février une offensive d'envergure contre cette ethnie : 30 villages karens ont été récemment incendiés, réserves de riz comprises, affirme l’UNK.
mercredi 23 avril
Les Etats-Unis veulent priver la Birmanie de nouveaux investissements américains afin de sanctionner la politique de répression de la junte au pouvoir. Washington reproche aux autorités birmanes de sanctionner les partisans de la démocratie.
jeudi 22 mai
La junte militaire a pris des « mesures préventives » contre les partisans de l'opposante Aung San Suu Kyi : plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées. Celles-ci, affirme le pouvoir, créent des « problèmes inutiles » en préparant une réunion de leur parti pour marquer l'anniversaire des législatives qu'ils ont remportées en 1990 mais qui ont été annulées par les militaires.
en mai
Le président américain Bill Clinton a annoncé l'interdiction des investissements américains en Birmanie, en représailles à la politique répressive du régime.
mercredi 23 juillet
La Birmanie et le Laos sont devenus les nouveaux membres de l'Association des Etats du Sud-Est asiatique (ASEAN), regroupant déjà la Thaïlande, les Philippines, la Malaisie, Singapour, l'Indonésie, le Brunéi et le Viêtnam.
dimanche 17 août
Trois cousins d’Aung San Suu Kyi ont été condamnés à 10 ans de prison pour avoir travaillé avec des organisations de défense des droits de l'homme, ce que les militaires appellent « complot terroriste ».
mardi 7 octobre
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont décidé de prolonger de six mois les sanctions imposées à la Birmanie : embargo sur les armes, gel des contacts ministériels, suspension des visites gouvernementales et de l'aide non humanitaire.
mardi 14 octobre
A Jakarta, l’équipe de football du Cambodge a battu la Birmanie trois buts à un.
1998
dimanche 4 janvier
En présence de 800 invités réunis chez elle, la dirigeante de l'opposition Aung San Suu Kyi a appelé la junte militaire au dialogue politique alors que le pays célèbre, fort sobrement, le cinquantième anniversaire de son indépendance.
lundi 19 janvier
Le gouvernement thaïlandais a pris la décision de renvoyer chez eux, dans les six prochains mois, 300 000 travailleurs étrangers illégaux. Ce n'est que le premier volet d'un vaste plan visant à expulser près d'un million d'immigrés clandestins (dont 90 % viennent de Birmanie) d'ici la fin de l'an prochain, pour « libérer des emplois ».
mercredi 29 avril
Six personnes, dont quatre étudiants membres du All Burma Students Democratic Front, ont été condamnées à mort pour possession d’explosifs. Deux d’entre elles avaient été arrêtées alors qu’elles tentaient de communiquer des informations à un émissaire de l’ONU.
mardi 23 juin
La Ligue nationale pour la démocratie a exige que soit convoqué, avant le 21 août prochain, le Parlement national démocratique élu en 1990.
vendredi 24 juillet
Aung San Suu Kyi a tenté de rallier la ville de Bessein pour y rencontrer ses partisans. Elle a été bloquée à un barrage militaire, à 26 kilomètres au nord-ouest de Rangoon. C’est la troisième fois depuis le début du mois qu’elle est empêchée de circuler librement. Mais cette fois, la présidente de la Ligue nationale, semble décidée à l’épreuve de force en « campant » au barrage avec son chauffeur et un membre de la Ligue.
dimanche 26 juillet
Aung San Suu Kyi s’apprêtait à passer, dans la soirée, sa troisième nuit consécutive dans sa voiture, bloquée par un barrage militaire. Elle continue de refuser tout dialogue avec les autorités qui tentent de lui faire rebrousser chemin.
L’ASEAN (Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Philippines, Brunei, Viêtnam, Laos et Birmanie) supplie les Occidentaux de l’aider dans ses restructurations et dans l’étalement de sa dette et d’investir chez elle.
lundi 27 juillet
Dans un discours devant le Forum régional de l'ASEAN, à Manille (Philippines), le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright a dit son inquiétude « pour la santé et la sécurité » de la dirigeante de l’opposition birmane. Elle a appelé les autorités birmanes à la laisser « circuler librement dans son propre pays », en soulignant que Washington les rendrait « directement responsables » de son sort, puisqu’elle a été « démocratiquement élue ».
mercredi 29 juillet
Aung San SuuKyi est toujours bloquée dans sa voiture pour la cinquième journée consécutive. La junte militaire a rejeté un appel de plusieurs pays demandant que des diplomates en poste à Rangoon puissent prendre contact avec elle.
jeudi 30 juillet
La dictature militaire birmane en a eu assez. Aung San Suu Kyi était allongée à l’arrière de la voiture lorsque les soldats sont intervenus. Ils ont extrait manu militari le chauffeur et le membre de la Ligue qui l’accompagnait. Deux militaires ont pris place à l’avant, fait demi-tour et reconduit l’opposante à son domicile de Rangoon. Deux femmes ont encadré l’opposante pendant le trajet. Selon ses partisans, Suu Kyi souffre de fièvres et de déshydratation. Mais elle a immédiatement tenu à s’exprimer : « Dès que je serai rétablie, je continuerai à sortir de Rangoon encore et encore ». Elle a demandé à ses partisans de continuer la résistance passive à la junte. On ignore si elle a été assignée à résidence. Le retour forcé de l’opposante birmane a été immédiatement dénoncé par les Etats-Unis.
vendredi 7 août
Aung San Suu Kyi a obtenu des militaires au pouvoir le retrait des soldats qui occupaient son domicile pour la « protéger ». Par ce geste, la junte espère apaiser la tension qui règne à Rangoon à l’approche du dixième anniversaire du soulèvement étudiant de 1988 (la répression fit 3 000 morts).
samedi 8 août
La junte a annoncé l’arrestation de 18 étrangers, accusés d’avoir « tenté de fomenter » des troubles à l’occasion du dixième anniversaire du soulèvement étudiant. Les 18 membres d’organisations de défense des droits de l’homme (onze Asiatiques, six Américains et un Australien), qui étaient arrivés à Rangoon munis de visas de tourisme, ont réussi pendant quelques minutes à distribuer des tracts hostiles aux militaires. Seule la maison d’Aung San Suu Kyi a fait l’objet d’une surveillance renforcée.
lundi 10 août
Les militaires ont annoncé que les 18 étrangers arrêtés il y a deux jours seront jugés.
mercredi 12 août
Comme elle l’avait promis, Aung San Suu Kyi a entamé un nouveau bras de fer avec les militaires. Malgré une interdiction de quitter Rangoon, elle est montée, dans la matinée, dans un minibus, accompagnée de deux chauffeurs et d’un de ses partisans. Elle avait l’intention de visiter, en province, des membres de son parti. Un barrage militaire a stoppé le véhicule, à 25 kilomètres de la capitale, au même endroit que lors d’une précédente tentative. Elle semble s’être préparée à subir un long siège, grâce à un véhicule confortable, de l’eau et de la nourriture en quantité.
vendredi 14 août
Les 18 militants des droits de l’homme étrangers ont été condamnés à 5 ans de prison. Ils devraient cependant être expulsés de Birmanie. Par ailleurs, Aung San Suu Kyi reste enfermée dans son minibus.
vendredi 21 août
L’opposition birmane a annoncé son intention de convoquer le Parlement issu des élections de 1990. Cependant, les rues de Rangoon sont restées calmes.
lundi 24 août
Après treize jours éprouvants à l’intérieur d’un minibus, Aung San Suu Kyi a cessé sa résistance passive. Elle est rentrée à son domicile de Rangoon. Un état de faiblesse générale et des problèmes rénaux ont mis fin à sa quatrième tentative, en un mois, de visiter librement, dans le pays, ses partisans de la LND. Par ailleurs, une manifestation de 200 étudiants démocrates (la première depuis deux ans) a été dispersée dans le centre de Rangoon. Des dizaines de jeunes ont été arrêtés. Dans la soirée, un autre groupe d’étudiants s’était rassemblé devant l’Institut de technologie, dans la banlieue nord de la capitale.
Un avion de la compagnie Myanmar Airways a disparu après son décollage de Rangoon. Le Fokker 27 n’a jamais atteint sa destination, l’aéroport de Tachilek, près de la frontière thaïlandaise.
mardi 25 août
Dans l’après-midi, à l’heure de pointe, une bande d’étudiants a crié des slogans en faveur de la démocratie et hostiles au gouvernement, devant l’hôtel de ville de Rangoon.
mercredi 2 septembre
Plus d’un millier d’étudiants se sont réunis à l’intérieur de l’Institut de technologie de Rangoon pour protester contre le fait qu’on leur ait laissé qu’une semaine pour préparer leurs examens) (toutes les universités birmanes sont fermées depuis décembre 1996).
lundi 7 septembre
La junte a lancé une opération de grande envergure contre les militants de la Ligue nationale pour la démocratie. Depuis deux jours, 110 membres de ce parti d’opposition ont été arrêtés, principalement en province. Parmi eux, des membres des commissions dirigeants du parti, de son mouvement de jeunesse, et 50 parlementaires.
mardi 8 septembre
La junte a arrêté de nouveau cent dix membres de la LND, ce qui porte à 220 le nombre d’opposants jetés en prison ces trois derniers jours. Parmi eux, 73 députés élus lors du scrutin de 1990.
mercredi 9 septembre
La presse d’Etat se déchaîne contre Aung San Suu Kyi, accusée de « recevoir, nourrir et assister des terroristes » et de « cacher des armes et des munitions ». En quatre jours, 328 membres de la Ligue nationale pour la démocratie ont été arrêtés. Dans une tribune anonyme, un juge demande que le prix Nobel de la Paix soit expulsé du pays qu’elle « cherche à détruire en créant délibérément des problèmes ».
mercredi 16 septembre
La LND s’est doté d’un comité représentant ses députés élus en 1990. Celle-ci est chargée de convoquer pour la première fois le Parlement élu en 1990 d’ici la fin du mois, malgré les mises en garde répétées de la junte.
mercredi 21 octobre
La junte a annoncé que dix membres de la Ligue nationale pour la démocratie avaient pu rentrer chez eux la semaine dernière. Ils n’étaient pas prisonniers, affirme le régime, mais « conviés à des échanges de vues » avec les autorités. Tout au long de cet « échange », qui s’est poursuivi pendant plusieurs semaines, les opposants ont étés logés dans des « maisons d’hôtes » du gouvernement. Selon l’opposition, 967 de ses membres ont ainsi fait l’objet des attentions du gouvernement, parmi lesquels 203 membres du Parlement issu des élections de 1990. Ils sont encore des centaines pour qui les « échanges de vues » se poursuivent…
mercredi 4 novembre
Les neuf pays membres de l’ASEAN ont décidé d’avancer à 2003 la libéralisation totale des investissements intrarégionaux, initialement prévue pour 2010.
1999
du mardi 23 au vendredi 26 février
Rangoon a accueilli une conférence internationale sur les drogues illicites organisée sous l’égide d’Interpol. Sur les 177 pays membres, seuls 27 ont participé (Afrique du Sud, Arabie, Australie, Bangladesh, Brunei, Chili, Chine, Emirats arabes unis, Ghana, Inde, Indonésie, Israël, Japon, Laos, Malaisie, Maldives, Maurice, Nouvelle-Zélande, Nigeria, Philippines, Russie, Singapour, Sri Lanka, Suisse, Tanzanie, Thaïlande et les Nations unies). La Birmanie est considérée comme l’un des principaux producteurs d’héroïne du monde.
dimanche 28 mars
Le gouvernement militaire a annoncé qu’Aung San Suu Kyi était autorisée à se rendre en Angleterre pour assister aux obsèques de son mari, l’universitaire Michael Aris, décédé la veille dans un hôpital d’Oxford. La junte a transmis ses condoléances… et indiqué son intention d’aider Suu Kyi à organiser une cérémonie funéraire à Rangoon.
mardi 11 mai
Révélation de l'Organisation Internationale du Travail : 800 000 Birmans sont contraints au travail forcé.
mardi 15 juin
La Fédération des associations d’armateurs de l’ASEAN a lancé un appel à tous les pays de la région : « Les pirates sont armés de mitraillettes et extrêmement dangereux. Il revient aux autorités de chaque pays de réagir sans tarder ».
mercredi 8 septembre
La junte a discrètement renforcé la sécurité à Rangoon dans la crainte d’un soulèvement populaire auquel l’opposition en exil en Thaïlande a appelé pour le lendemain.
jeudi 9 septembre
Calme plat à Rangoon. Les Birmans ont préféré se terrer chez eux. L’insurrection annoncée par la dissidence birmane en exil, pour ce 9-9-99 (le chiffre 9 est censé porter chance) n’a finalement pas eu lieu.
jeudi 16 septembre
Une militante britannique des droits de l’homme a été condamnée à Rangoon à 7 ans de prison pour « sédition ». Elle s’était enchaînée à un réverbère sur un marché de la capitale birmane, au début du mois pour chanter un chant révolutionnaire. Le tribunal, qui l’a condamnée à la peine maximum prévue par les « mesures d’exception », a recommandé un « emprisonnement rigoureux ».
vendredi 1er octobre
Dans la matinée, un groupe d’étudiants birmans conduits par un certain San Naig (33 ans, déjà auteur d’une prise d’otages à bord d’un avion en 1989), a attaqué l’ambassade de Birmanie à Bangkok (Thaïlande) prenant 38 otages, dont 8 occidentaux. La douzaine d’assaillants, armés de grenades et de fusils d’assaut AK 47, exige « l’ouverture d’un dialogue constructif » entre la junte militaire au pouvoir en Birmanie et la Ligue nationale pour la démocratie, dirigée par le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Les « Vigoureux guerriers étudiants birmans » réclament également la libération immédiate de tous les prisonniers politiques. Dans la soirée, les preneurs d’otages demandaient un hélicoptère de 20 places pour se rendre, avec plusieurs otages, dans l’un des camps d’opposants basés à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie. Les autorités thaïlandaises ayant refusé de considérer les preneurs d’otages comme des terroristes (le ministre thaïlandais de l’Intérieur a même souligné que ces « militants étudiants » voulaient la démocratie), la Birmanie a décidé de fermer sa frontière avec la Thaïlande.
samedi 2 octobre
Le commando d’opposants a libéré les otages qu’ils détenaient à l’ambassade de Birmanie à Bangkok. Le commando a pu s’envoler à bord d’un hélicoptère, accompagné du vice-ministre thaïlandais des Affaires étrangères. L’appareil s’est posé près de la frontière birmane.
du vendredi 5 au samedi 6 novembre
Conférence des ministres de la Justice des dix pays de l’ASEAN à Singapour.
dimanche 14 novembre
La junte a libéré vingt-et-un opposants qui avaient déjà passé plus d’un an en prison. Il s’agit de membres de la Ligue nationale pour la démocratie. Une quarantaine de membres de la Ligue, arrêtés en septembre 1998, sont toujours détenus.
dimanche 28 novembre
Sommet des pays membres de l’ASEAN à Manille (Philippines).
jeudi 15 mars
Deux ans après une saisie record d’héroïne à Bangkok, Khun Sa, considéré comme le plus grand producteur du Triangle d’or, est inculpé de trafic de drogue par un tribunal fédéral de New York. Il peut compter en Birmanie sur une armée de plusieurs milliers de rebelles shans.
en avril
Selon Amnesty International : des milliers de disparus détenus et de citadins déportés à la campagne.
dimanche 27 mai
Premier scrutin pluraliste organisé en Birmanie depuis 1962 : large victoire de l’opposition dans les élections législatives. La Ligue nationale pour la démocratie d’Aung San Suu Kyi (assignée à résidence depuis 1989) a obtenu 80 % des voix et 396 des 486 sièges. La junte militaire (SLORC) ne lui cède pas le pouvoir, refusant de réunir la convention de l’Assemblée du peuple.
en mai
Suspension de la Constitution par les militaires.
samedi 22 septembre
Cérémonie d’ouverture à Pékin des onzièmes Jeux asiatiques. Tous les Etats membres du comité olympique asiatique (dont le Viêtnam, Taïwan, les deux Corée, la Birmanie) sont présents dans la capitale chinoise, à l’exception de l’Irak, « suspendu » de l’organisation depuis deux jours.
1991
mercredi 23 janvier
L’opposante Aung San Suu Kyi reçoit le prix Sakharov.
lundi 14 octobre
A Oslo, le prix Nobel de la paix est attribué à Mme Aung San Suu Kyi. La dirigeante de l'opposition birmane, en résidence surveillée depuis juillet 1989, a été récompensée, « pour son engagement en faveur de la démocratie et des droits de l’homme ».
mardi 10 décembre
Dans l’incapacité de se rendre à Oslo pour recevoir son prix Nobel, Aung San Suu Kyi s’est faite remplacer en Norvège par son fils Alexander Aris.
1992
lundi 20 janvier
Selon la presse du Bangladesh, plusieurs centaines de Birmans de la minorité musulmane des Rohingyas sont morts depuis le début de l'année dans les camps de concentration ouverts près de la frontière avec le Bangladesh par la junte militaire (SLORC) de Rangoon. Le SLORC pourchasse la population musulmane soupçonnée de sympathie envers la guérilla rohingya luttant pour l'indépendance de l'Etat d'Arakan.
mardi 3 mars
La Commission des droits de l'homme de l'ONU a condamne à l’unanimité la junte militaire au pouvoir à Rangoon. Alors que le prix Nobel de la paix, Mme Aung San Suu Kyi, reste toujours en résidence surveillée, la pression internationale s'accentue, notamment de la part des pays voisins de l'ASEAN, jusqu'alors fidèle au principe de non-ingérence.
jeudi 23 avril
Le général Saw Maung a été remplacé à la tête de la junte birmane (SLORC) par le général Than Shwe.
lundi 27 avril
Le pouvoir a annoncé la libération de plusieurs prisonniers politiques, dont l'ex-Premier ministre U Nu. La junte a par ailleurs autorisé Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix, à recevoir sa famille. Il a ensuite décrété l'arrêt de l'offensive militaire contre la guérilla karen (minorité chrétienne à l'est du pays) et annoncé la conclusion d'un accord avec le Bangladesh pour le rapatriement des réfugiés Rohingyas.
dimanche 10 mai
Libération de 253 détenus par la junte.
samedi 26 septembre
En vigueur depuis le coup d’Etat de 1988, la loi martiale a été levée. Toutefois, les principaux opposants demeurent incarcérés et le général Than Shwe, président du SLORC (Conseil de restauration de la loi et de l’ordre) entend rester au pouvoir jusqu’au « moment opportun ».
1993
1994
mardi 15 février
La junte refuse de libérer la dissidente Aung Saun Suu Kyi, en résidence surveillée depuis quatre ans et demi.
jeudi 26 mai
Visite du Premier ministre chinois Li Peng à Rangoon.
mardi 20 septembre
Six ans après les massacres de Rangoon, la junte militaire fait un premier pas vers l'apaisement en rencontrant sa prisonnière politique, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991 et figure charismatique de l'opposition.
1995
lundi 23 janvier
Dans un message qu’elle a réussi à faire passer à l’étranger, Aung San Suu Kyi annonce avoir refusé de conclure avec les militaires au pouvoir un accord secret concernant sa libération. Le prix Nobel de la paix 1991 est retenue prisonnière depuis cinq ans.
mardi 14 février
Décès à Rangoon de l’ancien Premier ministre Birman U Nu. Au pouvoir à trois reprises (1948-1956, 1957-1958 et 1960-1962), il était âgé de quatre-vingt-sept ans.
lundi 10 juillet
Libération de la chef de l'opposition à la junte et prix Nobel de la Paix. Aung San Suu Kyi était en résidence surveillée depuis six ans. Mais il lui est interdit de quitter la capitale. Rangoon a annoncé que « des gardes, à sa demande, se trouvent toujours devant chez elle ».
mercredi 12 juillet
Séisme de Menglian : un tremblement de terre de magnitude 6,8 à 7,3 a frappé la région frontalière entre la Birmanie (Etat Shan) et la Chine (Yunnan). Grâce à une alerte donnée précocement par des sismologues chinois et l’évacuation qui a suivi, on ne déplore que 11 morts et 136 blessés. Plus de 100 000 maisons ont été détruites dans les deux pays et 42 000 gravement endommagées.
vendredi 14 juillet
Aung San Suu Kyi a affirmé qu’elle n’a « vraiment aucune rancune » à l’égard des militaires. Elle est même prête, dit-elle, à former un gouvernement de transition (militaires-civils) à Rangoon.
dimanche 1er octobre
Réorganisation de la police militaire birmane (Force de police du peuple), intégrée informellement à la Tatmadaw.
mardi 24 octobre
Une éclipse totale du Soleil est visible sur une grande partie du sud de l’Asie, de l’Iran à l’Indonésie.
1996
mardi 30 janvier
Décès à Rangoon du général et ancien président (1981-1988) San Yu, à l’âge de 77 ans.
lundi 4 mars
Les Etats-Unis ont annoncé des sanctions contre la Birmanie et cinq autres pays qui luttent mollement contre le trafic de drogue.
mercredi 22 mai
La Ligue nationale pour la démocratie affirme que la junte militaire a procédé, en trois jours, à l'arrestation de plus de 80 personnes dans les rangs de l'opposition. Le ministre birman des Affaires étrangères, en visite au Japon, a démenti ces informations.
jeudi 23 mai
Aung San Suu Kyi a annoncé que le pouvoir avait arrêté 191 personnes dans les rangs de son parti.
samedi 25 mai
Les Etats-Unis ont demandé la libération « immédiate et sans condition » de tous les membres de l'opposition arrêtés dans la semaine. La France, le Japon et la Thaïlande ne sont pas en reste.
dimanche 26 mai
Malgré l'arrestation de 258 personnalités de son mouvement, le parti de Mme Aung San Suu Kyi a inauguré sa campagne de lutte politique contre les militaires au pouvoir. Elle a rassemblé à son domicile de Rangoon 400 cadres de la Ligue nationale pour la démocratie. Puis, elle a tenu devant sa propriété la première d'une série de réunions publiques contre le régime. Près de 10 000 personnes y auraient participé. Le pouvoir n'a pas osé empêcher la plus importante manifestation depuis six ans.
jeudi 30 mai
Aung San Suu Kyi a exclu tout compromis avec la junte militaire. Pour elle, l'idée même que des officiers en activité puissent entrer dans un gouvernement démocratique est « inacceptable ». De leur coté, les Etats-Unis ont annoncé que le gouvernement américain consultait ses alliés pour prendre d'éventuelles mesures contre Rangoon après la vague d'arrestation.
vendredi 31 mai
La Junte au pouvoir a libéré 83 opposants appartenant à la Ligue nationale pour la démocratie.
jeudi 6 juin
Le pouvoir a interdit tout meeting organisé à Rangoon devant le domicile de Aung San Suu Kyi.
vendredi 7 juin
La junte a interdit le parti du prix Nobel de la paix. Ses membres peuvent être arrêtés et condamnés de 5 à 20 ans de prison. Les militaires n'ont pas apprécié que la Ligue nationale pour la démocratie maintienne son contre-projet de constitution.
dimanche 9 juin
Journée tendue à Rangoon où 10 000 sympathisants sont venus soutenir Aung San Suu Kyi. Le journal officiel New Light of Myanmar avait pourtant prévenu « Gare aux violeurs de la loi » après la diffusion du décret visant à interdire toute organisation qui tiendrait des rassemblements illégaux.
lundi 10 juin
La junte a averti Aung San Suu Kyi et la Ligue national pour la démocratie qu'elles avaient tort de prendre à la légère ses avertissements. Les militaires sont résolus à appliquer la loi « votée » le 7 juin. Dans la journée, des panneaux ont été installés un peu partout dans Rangoon. Ils portent des affiches accusant le chef de l'opposition de n'être que le « laquais de l'étranger ».
mardi 18 juin
Environ 600 personnes de la minorité chrétienne karen auraient réussi ces jours derniers à passer en Thaïlande pour échapper aux rafles de l'armée.
nuit du samedi 22 au dimanche 23 juin
Le consul honoraire du Danemark, représentant également la Norvège, la Finlande et la Suisse, est mort d'une crise cardiaque à l'hôpital de la prison, où il purgeait une peine de trois ans pour possession d'un télécopieur sans autorisation officielle. En fait, il semble que son emprisonnement était dû à son amitié pour Aung San Suu Kyi.
mardi 9 juillet
Aung San Suu Kyi appelle les touristes à éviter son pays afin de ne pas légitimer le pouvoir militaire qui vient justement de lancer une campagne de promotion du tourisme. Elle appelle aussi les étrangers à ne pas investir en Birmanie tant que le régime n'aura pas fait des efforts de démocratisation.
jeudi 5 septembre
L’équipe de football de Birmanie a battu le Cambodge cinq buts à zéro. La rencontre s’est déroulée à Singapour.
dimanche 29 septembre
La junte militaire a fait arrêter plus de 300 opposants, ces jours-ci, dans les rangs de la Ligue nationale pour la démocratie. En outre le leader de l'opposition, Aung San Suu Kyi, est coupé des médias par la police anti-émeutes qui a érigé des barricades devant sa résidence et monte la garde avec des bâtons et des fusils automatiques.
mercredi 2 octobre
Selon Aung San Suu Kyi, quelque 800 membres et partisans de son parti ont été arrêtés depuis une semaine par l'armée. De plus, une route menant à son domicile a été fermée. Mais les autorités ont libéré 75 d'entre eux.
mardi 8 octobre
Aung San Suu Kyi ne veut pas se laisser intimider par la junte militaire. Elle est décidée à refaire des apparitions publiques chaque week-end.
mercredi 23 octobre
Dans une résolution qui vient d'être votée, les élus européens réclament un embargo total contre la Birmanie qui toucherait aussi bien le commerce que le tourisme et les investissements dans le pays. Et cela pour contraindre la junte au pouvoir de respecter les droits de l'Homme.
samedi 9 novembre
Un millier de personnes munies de bâtons et de pierres ont attaqué à coups de pierres la voiture d'Aung San Suu Kyi. L'opposante au régime est indemne, mais un de ses conseillers a été blessé au visage. Le Prix Nobel de la Paix a attribué au pouvoir militaire la responsabilité de ces actes « d'intimidation ».
dimanche 10 novembre
Aung San Suu Kyi a appelé l'Union européenne à prendre des sanctions économiques contre Rangoon.
lundi 2 décembre
La Birmanie a connu la manifestation étudiante la plus importante depuis l'accession de la junte au pouvoir en 1988. Les étudiants réclament le droit de créer des syndicats et la libération de camarades emprisonnés. La police a arrêté près de 600 personnes (qui seront relâchées par la suite).
mardi 3 décembre
Aung San Suu Kyi a été empêchée de quitter son domicile par les forces de sécurité.
samedi 7 décembre
Les forces de l'ordre ont procédé à 264 arrestations à la suite d'une manifestation de plusieurs universités.
dimanche 8 décembre
Quelques centaines d'étudiants ont brièvement manifesté près du campus universitaire de Rangoon pour exiger le droit de former un syndicat.
nuit du jeudi 12 au vendredi 13 décembre
Des chars ont fait leur apparition à un carrefour stratégique du centre-ville de Rangoon.
vendredi 13 décembre
Les autorités ont levé les barrages installés autour de Rangoon après les manifestations d'étudiants, la semaine dernière, dans la capitale.
dimanche 22 décembre
54 militants de la Ligue nationale pour la démocratie d'Aung San Suu Kyi ont été incarcérés depuis le décembre : ils ont participé aux manifestations de soutien à la dirigeante de l'opposition, pratiquement assignée à résidence. Plusieurs universités sont fermées.
nuit du mercredi 25 au jeudi 26 décembre
5 personnes ont été tuées et 17 autres blessées par l'explosion de deux bombes dans un temple bouddhiste de Rangoon. Au moment de l’attentat, le temple était rempli de pèlerins. Le régime accuse des opposants (étudiants et membres de l'ethnie Karen) d'être derrière cet acte terroriste.
1997
jeudi 2 janvier
Les journalistes ont été informés par la junte au pouvoir qu'ils ne seront plus autorisés à rencontrer Aung San Suu Kyi chez elle. Seuls les diplomates et les membres de la Ligue nationale pour la démocratie pourront franchir les barrages routiers établis autour de son domicile.
lundi 20 janvier
Geste spectaculaire dans la lutte contre la drogue : les autorités birmanes ont brûlé publiquement à Rangoon 770 kilos d'opium et 430 kilos d'héroïne saisis. La drogue avait saisi en trois mois dans l’ensemble pays.
dimanche 16 février
10 000 chrétiens karens fuient devant les troupes birmanes qui viennent de déclencher une grande offensive contre les rebelles de l'Union nationale karen (KNU), dans l'est du pays. Ces malheureux cherchent à passer en Thaïlande. Mais, la frontière est fermée.
lundi 24 mars
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont décrété des sanctions commerciales contre la Birmanie, qui continue de recourir au travail forcé. Adoptée sans débat, cette décision vise à supprimer le bénéfice des « préférences généralisées », qui permet au pays les moins développés d'accéder au marché européen à des tarifs préférentiels.
mercredi 2 avril
Le syndicat des bonzes de Birmanie (Abymu, association illégale qui regrouperait 200 membres) accuse la junte au pouvoir d'avoir tué trois moines et d'en avoir arrêté une centaine d'autres lors des troubles qui secouent le pays depuis le 16 mars.
dimanche 6 avril
La fille aînée du chef d'état-major birman, Cho LeDo, a été tuée par l'explosion d'un colis piégé. Elle avait 33 ans.
lundi 7 avril
Selon le secrétaire général de l'Union nationale des Karens (UNK), l'armée birmane mène depuis la mi-février une offensive d'envergure contre cette ethnie : 30 villages karens ont été récemment incendiés, réserves de riz comprises, affirme l’UNK.
mercredi 23 avril
Les Etats-Unis veulent priver la Birmanie de nouveaux investissements américains afin de sanctionner la politique de répression de la junte au pouvoir. Washington reproche aux autorités birmanes de sanctionner les partisans de la démocratie.
jeudi 22 mai
La junte militaire a pris des « mesures préventives » contre les partisans de l'opposante Aung San Suu Kyi : plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées. Celles-ci, affirme le pouvoir, créent des « problèmes inutiles » en préparant une réunion de leur parti pour marquer l'anniversaire des législatives qu'ils ont remportées en 1990 mais qui ont été annulées par les militaires.
en mai
Le président américain Bill Clinton a annoncé l'interdiction des investissements américains en Birmanie, en représailles à la politique répressive du régime.
mercredi 23 juillet
La Birmanie et le Laos sont devenus les nouveaux membres de l'Association des Etats du Sud-Est asiatique (ASEAN), regroupant déjà la Thaïlande, les Philippines, la Malaisie, Singapour, l'Indonésie, le Brunéi et le Viêtnam.
dimanche 17 août
Trois cousins d’Aung San Suu Kyi ont été condamnés à 10 ans de prison pour avoir travaillé avec des organisations de défense des droits de l'homme, ce que les militaires appellent « complot terroriste ».
mardi 7 octobre
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont décidé de prolonger de six mois les sanctions imposées à la Birmanie : embargo sur les armes, gel des contacts ministériels, suspension des visites gouvernementales et de l'aide non humanitaire.
mardi 14 octobre
A Jakarta, l’équipe de football du Cambodge a battu la Birmanie trois buts à un.
1998
dimanche 4 janvier
En présence de 800 invités réunis chez elle, la dirigeante de l'opposition Aung San Suu Kyi a appelé la junte militaire au dialogue politique alors que le pays célèbre, fort sobrement, le cinquantième anniversaire de son indépendance.
lundi 19 janvier
Le gouvernement thaïlandais a pris la décision de renvoyer chez eux, dans les six prochains mois, 300 000 travailleurs étrangers illégaux. Ce n'est que le premier volet d'un vaste plan visant à expulser près d'un million d'immigrés clandestins (dont 90 % viennent de Birmanie) d'ici la fin de l'an prochain, pour « libérer des emplois ».
mercredi 29 avril
Six personnes, dont quatre étudiants membres du All Burma Students Democratic Front, ont été condamnées à mort pour possession d’explosifs. Deux d’entre elles avaient été arrêtées alors qu’elles tentaient de communiquer des informations à un émissaire de l’ONU.
mardi 23 juin
La Ligue nationale pour la démocratie a exige que soit convoqué, avant le 21 août prochain, le Parlement national démocratique élu en 1990.
vendredi 24 juillet
Aung San Suu Kyi a tenté de rallier la ville de Bessein pour y rencontrer ses partisans. Elle a été bloquée à un barrage militaire, à 26 kilomètres au nord-ouest de Rangoon. C’est la troisième fois depuis le début du mois qu’elle est empêchée de circuler librement. Mais cette fois, la présidente de la Ligue nationale, semble décidée à l’épreuve de force en « campant » au barrage avec son chauffeur et un membre de la Ligue.
dimanche 26 juillet
Aung San Suu Kyi s’apprêtait à passer, dans la soirée, sa troisième nuit consécutive dans sa voiture, bloquée par un barrage militaire. Elle continue de refuser tout dialogue avec les autorités qui tentent de lui faire rebrousser chemin.
L’ASEAN (Thaïlande, Indonésie, Malaisie, Philippines, Brunei, Viêtnam, Laos et Birmanie) supplie les Occidentaux de l’aider dans ses restructurations et dans l’étalement de sa dette et d’investir chez elle.
lundi 27 juillet
Dans un discours devant le Forum régional de l'ASEAN, à Manille (Philippines), le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright a dit son inquiétude « pour la santé et la sécurité » de la dirigeante de l’opposition birmane. Elle a appelé les autorités birmanes à la laisser « circuler librement dans son propre pays », en soulignant que Washington les rendrait « directement responsables » de son sort, puisqu’elle a été « démocratiquement élue ».
mercredi 29 juillet
Aung San SuuKyi est toujours bloquée dans sa voiture pour la cinquième journée consécutive. La junte militaire a rejeté un appel de plusieurs pays demandant que des diplomates en poste à Rangoon puissent prendre contact avec elle.
jeudi 30 juillet
La dictature militaire birmane en a eu assez. Aung San Suu Kyi était allongée à l’arrière de la voiture lorsque les soldats sont intervenus. Ils ont extrait manu militari le chauffeur et le membre de la Ligue qui l’accompagnait. Deux militaires ont pris place à l’avant, fait demi-tour et reconduit l’opposante à son domicile de Rangoon. Deux femmes ont encadré l’opposante pendant le trajet. Selon ses partisans, Suu Kyi souffre de fièvres et de déshydratation. Mais elle a immédiatement tenu à s’exprimer : « Dès que je serai rétablie, je continuerai à sortir de Rangoon encore et encore ». Elle a demandé à ses partisans de continuer la résistance passive à la junte. On ignore si elle a été assignée à résidence. Le retour forcé de l’opposante birmane a été immédiatement dénoncé par les Etats-Unis.
vendredi 7 août
Aung San Suu Kyi a obtenu des militaires au pouvoir le retrait des soldats qui occupaient son domicile pour la « protéger ». Par ce geste, la junte espère apaiser la tension qui règne à Rangoon à l’approche du dixième anniversaire du soulèvement étudiant de 1988 (la répression fit 3 000 morts).
samedi 8 août
La junte a annoncé l’arrestation de 18 étrangers, accusés d’avoir « tenté de fomenter » des troubles à l’occasion du dixième anniversaire du soulèvement étudiant. Les 18 membres d’organisations de défense des droits de l’homme (onze Asiatiques, six Américains et un Australien), qui étaient arrivés à Rangoon munis de visas de tourisme, ont réussi pendant quelques minutes à distribuer des tracts hostiles aux militaires. Seule la maison d’Aung San Suu Kyi a fait l’objet d’une surveillance renforcée.
lundi 10 août
Les militaires ont annoncé que les 18 étrangers arrêtés il y a deux jours seront jugés.
mercredi 12 août
Comme elle l’avait promis, Aung San Suu Kyi a entamé un nouveau bras de fer avec les militaires. Malgré une interdiction de quitter Rangoon, elle est montée, dans la matinée, dans un minibus, accompagnée de deux chauffeurs et d’un de ses partisans. Elle avait l’intention de visiter, en province, des membres de son parti. Un barrage militaire a stoppé le véhicule, à 25 kilomètres de la capitale, au même endroit que lors d’une précédente tentative. Elle semble s’être préparée à subir un long siège, grâce à un véhicule confortable, de l’eau et de la nourriture en quantité.
vendredi 14 août
Les 18 militants des droits de l’homme étrangers ont été condamnés à 5 ans de prison. Ils devraient cependant être expulsés de Birmanie. Par ailleurs, Aung San Suu Kyi reste enfermée dans son minibus.
vendredi 21 août
L’opposition birmane a annoncé son intention de convoquer le Parlement issu des élections de 1990. Cependant, les rues de Rangoon sont restées calmes.
lundi 24 août
Après treize jours éprouvants à l’intérieur d’un minibus, Aung San Suu Kyi a cessé sa résistance passive. Elle est rentrée à son domicile de Rangoon. Un état de faiblesse générale et des problèmes rénaux ont mis fin à sa quatrième tentative, en un mois, de visiter librement, dans le pays, ses partisans de la LND. Par ailleurs, une manifestation de 200 étudiants démocrates (la première depuis deux ans) a été dispersée dans le centre de Rangoon. Des dizaines de jeunes ont été arrêtés. Dans la soirée, un autre groupe d’étudiants s’était rassemblé devant l’Institut de technologie, dans la banlieue nord de la capitale.
Un avion de la compagnie Myanmar Airways a disparu après son décollage de Rangoon. Le Fokker 27 n’a jamais atteint sa destination, l’aéroport de Tachilek, près de la frontière thaïlandaise.
mardi 25 août
Dans l’après-midi, à l’heure de pointe, une bande d’étudiants a crié des slogans en faveur de la démocratie et hostiles au gouvernement, devant l’hôtel de ville de Rangoon.
mercredi 2 septembre
Plus d’un millier d’étudiants se sont réunis à l’intérieur de l’Institut de technologie de Rangoon pour protester contre le fait qu’on leur ait laissé qu’une semaine pour préparer leurs examens) (toutes les universités birmanes sont fermées depuis décembre 1996).
lundi 7 septembre
La junte a lancé une opération de grande envergure contre les militants de la Ligue nationale pour la démocratie. Depuis deux jours, 110 membres de ce parti d’opposition ont été arrêtés, principalement en province. Parmi eux, des membres des commissions dirigeants du parti, de son mouvement de jeunesse, et 50 parlementaires.
mardi 8 septembre
La junte a arrêté de nouveau cent dix membres de la LND, ce qui porte à 220 le nombre d’opposants jetés en prison ces trois derniers jours. Parmi eux, 73 députés élus lors du scrutin de 1990.
mercredi 9 septembre
La presse d’Etat se déchaîne contre Aung San Suu Kyi, accusée de « recevoir, nourrir et assister des terroristes » et de « cacher des armes et des munitions ». En quatre jours, 328 membres de la Ligue nationale pour la démocratie ont été arrêtés. Dans une tribune anonyme, un juge demande que le prix Nobel de la Paix soit expulsé du pays qu’elle « cherche à détruire en créant délibérément des problèmes ».
mercredi 16 septembre
La LND s’est doté d’un comité représentant ses députés élus en 1990. Celle-ci est chargée de convoquer pour la première fois le Parlement élu en 1990 d’ici la fin du mois, malgré les mises en garde répétées de la junte.
mercredi 21 octobre
La junte a annoncé que dix membres de la Ligue nationale pour la démocratie avaient pu rentrer chez eux la semaine dernière. Ils n’étaient pas prisonniers, affirme le régime, mais « conviés à des échanges de vues » avec les autorités. Tout au long de cet « échange », qui s’est poursuivi pendant plusieurs semaines, les opposants ont étés logés dans des « maisons d’hôtes » du gouvernement. Selon l’opposition, 967 de ses membres ont ainsi fait l’objet des attentions du gouvernement, parmi lesquels 203 membres du Parlement issu des élections de 1990. Ils sont encore des centaines pour qui les « échanges de vues » se poursuivent…
mercredi 4 novembre
Les neuf pays membres de l’ASEAN ont décidé d’avancer à 2003 la libéralisation totale des investissements intrarégionaux, initialement prévue pour 2010.
1999
du mardi 23 au vendredi 26 février
Rangoon a accueilli une conférence internationale sur les drogues illicites organisée sous l’égide d’Interpol. Sur les 177 pays membres, seuls 27 ont participé (Afrique du Sud, Arabie, Australie, Bangladesh, Brunei, Chili, Chine, Emirats arabes unis, Ghana, Inde, Indonésie, Israël, Japon, Laos, Malaisie, Maldives, Maurice, Nouvelle-Zélande, Nigeria, Philippines, Russie, Singapour, Sri Lanka, Suisse, Tanzanie, Thaïlande et les Nations unies). La Birmanie est considérée comme l’un des principaux producteurs d’héroïne du monde.
dimanche 28 mars
Le gouvernement militaire a annoncé qu’Aung San Suu Kyi était autorisée à se rendre en Angleterre pour assister aux obsèques de son mari, l’universitaire Michael Aris, décédé la veille dans un hôpital d’Oxford. La junte a transmis ses condoléances… et indiqué son intention d’aider Suu Kyi à organiser une cérémonie funéraire à Rangoon.
mardi 11 mai
Révélation de l'Organisation Internationale du Travail : 800 000 Birmans sont contraints au travail forcé.
mardi 15 juin
La Fédération des associations d’armateurs de l’ASEAN a lancé un appel à tous les pays de la région : « Les pirates sont armés de mitraillettes et extrêmement dangereux. Il revient aux autorités de chaque pays de réagir sans tarder ».
mercredi 8 septembre
La junte a discrètement renforcé la sécurité à Rangoon dans la crainte d’un soulèvement populaire auquel l’opposition en exil en Thaïlande a appelé pour le lendemain.
jeudi 9 septembre
Calme plat à Rangoon. Les Birmans ont préféré se terrer chez eux. L’insurrection annoncée par la dissidence birmane en exil, pour ce 9-9-99 (le chiffre 9 est censé porter chance) n’a finalement pas eu lieu.
jeudi 16 septembre
Une militante britannique des droits de l’homme a été condamnée à Rangoon à 7 ans de prison pour « sédition ». Elle s’était enchaînée à un réverbère sur un marché de la capitale birmane, au début du mois pour chanter un chant révolutionnaire. Le tribunal, qui l’a condamnée à la peine maximum prévue par les « mesures d’exception », a recommandé un « emprisonnement rigoureux ».
vendredi 1er octobre
Dans la matinée, un groupe d’étudiants birmans conduits par un certain San Naig (33 ans, déjà auteur d’une prise d’otages à bord d’un avion en 1989), a attaqué l’ambassade de Birmanie à Bangkok (Thaïlande) prenant 38 otages, dont 8 occidentaux. La douzaine d’assaillants, armés de grenades et de fusils d’assaut AK 47, exige « l’ouverture d’un dialogue constructif » entre la junte militaire au pouvoir en Birmanie et la Ligue nationale pour la démocratie, dirigée par le prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Les « Vigoureux guerriers étudiants birmans » réclament également la libération immédiate de tous les prisonniers politiques. Dans la soirée, les preneurs d’otages demandaient un hélicoptère de 20 places pour se rendre, avec plusieurs otages, dans l’un des camps d’opposants basés à la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie. Les autorités thaïlandaises ayant refusé de considérer les preneurs d’otages comme des terroristes (le ministre thaïlandais de l’Intérieur a même souligné que ces « militants étudiants » voulaient la démocratie), la Birmanie a décidé de fermer sa frontière avec la Thaïlande.
samedi 2 octobre
Le commando d’opposants a libéré les otages qu’ils détenaient à l’ambassade de Birmanie à Bangkok. Le commando a pu s’envoler à bord d’un hélicoptère, accompagné du vice-ministre thaïlandais des Affaires étrangères. L’appareil s’est posé près de la frontière birmane.
du vendredi 5 au samedi 6 novembre
Conférence des ministres de la Justice des dix pays de l’ASEAN à Singapour.
dimanche 14 novembre
La junte a libéré vingt-et-un opposants qui avaient déjà passé plus d’un an en prison. Il s’agit de membres de la Ligue nationale pour la démocratie. Une quarantaine de membres de la Ligue, arrêtés en septembre 1998, sont toujours détenus.
dimanche 28 novembre
Sommet des pays membres de l’ASEAN à Manille (Philippines).