jeudi 1er janvier
Peu après le début de la nouvelle année, une Israélienne a été grièvement blessée par des tirs palestiniens en Cisjordanie. Les attaquants avaient monté une embuscade sur le bord d'une route dans le nord-ouest du territoire occupé. L'attentat n'a pas été revendiqué, mais il rappelle de nombreuses opérations menées ces dernières années par le FPLP, opposé à l'autonomie palestinienne.
Le vote de la loi de finances, dont le Parlement israélien débattait, a été repoussé au 5 janvier.
vendredi 2 janvier
David Lévy, ministre des Affaires étrangères, a lancé un nouveau coup de semonce au chef du gouvernement israélien. La pomme de discorde, c'est le budget, dans lequel le ministre relève trop de « mesures antisociales » et contre lequel il votera. Il ira même, s'il le faut, jusqu'à la démission. Le ministre des Finances, Yaakov Neemah, a menacé de mettre la clef sous la porte si les concessions demandées par le Premier ministre pour satisfaire David Lévy prennent trop d'ampleur.
dimanche 4 janvier
David Lévy a démissionné de ses fonctions de ministre des Affaires étrangères. Netanyahu a décidé de prendre lui-même ce portefeuille et de continuer à gouverner avec sa coalition de droite. Un autre modéré, Yitzhak Mordehaï, ministre de la Défense, menace lui aussi de quitter le navire si Israël ne s'engage pas dans un retrait significatif de Cisjordanie, comme prévu par les accords. Dans le même temps, il a engagé le pouvoir israélien sur le front du sud du Liban en déclarant « Israël prêt à appliquer dans son intégralité » la résolution 425 de l'ONU datée du 19 mars 1978, prévoyant l'évacuation du sud du Liban par les Israéliens et leur remplacement par la Finul. C'est la première fois qu'un haut responsable israélien reconnaît que le retrait du Liban est possible. Selon un sondage, 58 % des Israéliens souhaitent des élections anticipées.
lundi 5 janvier
Le Parlement israélien a adopté le budget 1998 de Netanyahu. Mais avec une majorité réduite (58 voix contre 52). Le parti Guesher de David Lévy a quitté la coalition gouvernementale. Certains demandent des élections anticipées (Netanyahu de dispose plus que de 61 députés sur 120). Ce budget prévoit 4 milliards de francs de coupes budgétaires, spécialement dans le secteur social. Mais, il alloue 3,4 milliards de francs aux colons juifs de Cisjordanie et de Gaza. La rumeur court que David Lévy aurait récemment rencontré le leader de l'opposition, Ehud Barak, et que les deux hommes auraient conclu un accord. Cette rumeur, jusqu'ici, n'a pas été démentie.
La Jordanie participe, jusqu'au 9 janvier, en tant qu'observateur, aux manœuvres militaires turco-israélo-américaines en Méditerranée orientale, à l'invitation de la Turquie. L'Egypte, invitée elle aussi, a décliné la proposition. La décision d'Amman fait l'objet d'une vive critique de la presse officielle syrienne.
mercredi 7 janvier
L'émissaire américain Dennis Ross a poursuivi sa mission de médiation au Proche-Orient. Elle vise à préparer les entretiens que les dirigeants israéliens et palestiniens doivent avoir avec Bill Clinton, à Washington, les 20 et 22 janvier. Selon les médias de Jérusalem, Netanyahu n'envisage pas d'évacuer plus de 6 % à 8 % de la Cisjordanie. Les Etats-Unis, mais aussi l'aile modérée de sa coalition, réclament au moins 10 %. Plus que jamais, le processus de paix s'enlise dans les ferments d'une crise politique interne.
« Pour sauver la paix », l'ancien Premier ministre Shimon Peres propose la formation d'un gouvernement d'union nationale pendant six mois. A l'issue de cette période seraient organisées des élections. La proposition n'a pas vraiment convaincu ses amis travaillistes : « Ce n'est pas notre rôle de maintenir le gouvernement actuel (...) qui est sous respiration artificielle », a résumé un député.
jeudi 8 janvier
« Je démissionnerai du gouvernement si aucun retrait (de Cisjordanie) n'intervient d'ici trois mois », a menacé le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehaï. « S'il n'y a pas de retrait, ajoute Avigdor Kahalani, ministre de la Sécurité, nous ne pourrons pas continuer avec ce gouvernement et nous le quitterons ». Deux avertissements lancés en pleine visite de l'émissaire américain, Dennis Ross, et au moment où le Premier ministre Netanyahu, qui doit sa survie politique à ses alliés extrémistes, durcit encore le ton. Il donne son feu vert à la construction de 600 nouveaux logements pour les colons en Cisjordanie ; il annonce qu'il refuse tout retrait militaire tant que les Palestiniens ne respecteront pas tous leurs engagements ; et il va jusqu'à demander aux Américains de s'engager par écrit à ne pas contraindre Israël à un nouveau retrait tel qu'il est prévu par les accords d'Oslo. Pour Dennis Ross, « les crises intérieures en Israël n'affectent pas la position des Etats-Unis. Le redéploiement doit être crédible et son ampleur doit être à deux chiffres » (au moins 10 %). Deux ans de prison et ferme et un an avec sursis, c'est la condamnation infligée à l'extrémiste juive qui avait placardé à Hébron des affiches représentant le prophète en porc. Elle était passible de 26 ans de prison.
vendredi 9 janvier
Aucun progrès depuis l'arrivée de Dennis Ross. Sa mission se heurte à l'intransigeance du gouvernement israélien. Israël trouve chaque jour de nouveaux obstacles à un retrait « significatif » de ses troupes en Cisjordanie.
samedi 10 janvier
Denis Ross est rentré bredouille aux Etats-Unis. Il n'a pas réussi à convaincre Netanyahu de relancer le processus de paix.
du samedi 10 au dimanche 11 janvier
Le Vatican et l'OLP vont ouvrir des négociations sur le statut des lieux saints chrétiens de Cisjordanie, Jérusalem-Est et de la bande Gaza. Une commission conjointe a été crée.
lundi 12 janvier
La police palestinienne a neutralisé à Naplouse une fabrique de bombes du Hamas et a saisi sept cents kilos d'explosifs.
mardi 13 janvier
Israël a dressé une longue liste de conditions à remplir par les Palestiniens avant tout retrait des territoires occupés. Les Palestiniens, qui estiment avoir déjà tenu l'intégralité de leur engagement, accusent Israël de chercher à « tromper les Etats-Unis » en laissant croire que l'Autorité palestinienne ne s'est pas encore pliée aux obligations qui lui incombent.
mercredi 14 janvier
Faisant valoir les « intérêts nationaux et primordiaux » de l'Etat hébreu, le gouvernement de Netanyahu a décidé d'escamoter les parties les plus importantes de la Cisjordanie de la négociation avec les Palestiniens. Il les gardera, précise-t-il, même si la paix doit un jour régner. Selon Nabil Chaath, « Israël détruit l'idée même de paix ». Israël entend conserver, quoiqu'il arrive, le contrôle des ressources en eau, des infrastructures d'électricité et de transports, des lieux saints et des sites historiques juifs. Il y ajoutent des « zones de sécurité » qui englobent les principaux axes routiers, les bases militaires, la vallée du Jourdain, les territoires longeant Israël, la zone entourant la région de Jérusalem, les 148 colonies juives de Cisjordanie et leurs environs, soit plus de 60 % de la Cisjordanie. Mais ce n'est pas assez pour les « ultras » : 30 000 venus des colonies, dans la soirée, à Tel-Aviv, refusent que Netanyahu engage le moindre retrait. Les Etats-Unis se disent « surpris et mécontent ».
dimanche 18 janvier
Réuni pour sa séance hebdomadaire, le gouvernement israélien a refusé de définir l'ampleur d'un déploiement militaire en Cisjordanie, alors que Washington réclame de plus en plus fermement « un retrait significatif et crédible ». Benjamin Netanyahu, le Premier ministre, attend d'avoir été reçu par Bill Clinton, le 20 janvier, pour apprécier sa marge de manœuvre. « Nous avons besoin de savoir si les Américains parlent d'un ou de deux redéploiements, c'est alors que je pourrai prendre ma décision », a-t-il expliqué. Il a insisté, lors de sa conférence de presse, sur le fait qu'il était « prêt à appliquer l'accord intérimaire (sur l'autonomie des territoires) et l'accord final avec les Palestiniens » (qui reste à négocier). « Et nous le ferons... », a-t-il conclu.
lundi 19 janvier
Yasser Arafat s'est adressé à plusieurs milliers de ses partisans rassemblés à Gaza pour rappeler le souvenir de la « guerre des pierres » contre la présence israélienne. « Nous sommes prêts à retourner à la case départ et à recommencer sept années d'Intifada », a lancé à la foule le président de l'Autorité palestinienne. « Nous voulons une paix des braves et non une paix des faibles ». Les Palestiniens accusent de plus en plus fermement Israël de « pousser à l'explosion » en poursuivant sur la voie de la colonisation et en se faisant plus intransigeant que jamais sur la question du retrait de ses troupes en Cisjordanie. La presse israélienne laisse entendre que l'état-major est prêt à affronter un nouveau déchaînement de violences dans les zones autonomes et qu'il a préparé plusieurs plans d'intervention.
mardi 20 janvier
Benjamin Netanyahu est arrivé à Washington pour rencontrer le président américain. L'accueil de Bill Clinton, au dire des journalistes présents, n'a pas été des plus enthousiastes. « Je pense qu'Israël veut la paix » a concédé le président américain devant les journalistes, mais il a aussitôt ajouté qu'il entendait avoir « une discussion franche » avec le Premier ministre israélien... ce qui signifie qu'il n'avait pas l'intention de le ménager. En le quittant, Netanyahu a d'ailleurs reconnu qu'ils n'étaient « pas parvenus à un accord ». Bill Clinton ne ménagera pas non plus Yasser Arafat, qu'il reçoit le 22 janvier et qui se trouve aujourd'hui en France. Il lui reproche notamment d'avoir brandi la menace d'une reprise de l'Intifada.
jeudi 22 janvier
Echec du quatrième lancement depuis la base aérienne de Palmachim de la fusée israélienne Shavit, qui devait emporter avec elle un satellite de reconnaissance optique.
vendredi 23 janvier
Rassuré, semble-t-il, par le ton de ses entretiens à Washington, Netanyahu a maintenu son refus d'un retrait militaire de plus de 10 % des territoires palestiniens et exigé que ce redéploiement soit le dernier, contrairement aux accords conclus. Le gouvernement israélien a en outre réaffirmé sa volonté de poursuivre la colonisation à Jérusalem-Est, où l'ouverture d'un chantier a provoqué le blocage du processus de paix, en mars dernier. Yasser Arafat a qualifié à Washington de « broutilles » que « nous ne pouvons pas accepter » les dernières propositions du Premier ministre israélien.
lundi 26 janvier
Après être passé par la France et les Etats-Unis, Yasser Arafat s'est rendu en Afrique du Nord pour réunir le soutien des pays arabes à la cause de la paix au Proche-Orient. Avant de se rendre en Egypte pour rencontrer Hosni Moubarak, il a été reçu par le Premier ministre britannique Tony Blair. A l'issue de la rencontre, il a annoncé la tenue prochaine d'un sommet arabe qui discutera de l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix.
Netanyahu a jugé « très sérieuses » les menaces de reprise de l'Intifada et avertit : « Israël apportera une riposte ferme si les Palestiniens s'adonnent à la violence ».
jeudi 29 janvier
Le député travailliste Yossi Bellin, qui fut pourtant un des fondateurs, avec Youval Rabin (le fils de l'ancien Premier ministre assassiné), du mouvement pacifiste Dor Shalom (« Génération de la paix »), vient d'écrire aux donateurs de cette organisation en Israël comme à l'étranger pour leur demander de lui couper les vivres : « Dor Shalom a cessé d'être un mouvement pacifique pour devenir un parti politique », déclare-t-il. Il y a longtemps que la base du parti travailliste conteste le manque de charisme et l'autoritarisme de son leader, Ehud Barak. Dor Shalom se veut l'héritier de la « jeunesse des bougies » (les milliers de jeunes qui se recueillaient après l'assassinat de Rabin) et qui ne se reconnaissent pas dans les grands partis vieillissants. Aux élections à l'université de Tel Aviv, cette semaine, Dor Shalom a fait irruption sur la scène en se hissant au même niveau que les travaillistes. Certains de ses militants radicalisent donc leur discours. D'où la crainte des travaillistes de voir le mouvement dans la campagne municipale, en novembre. Et leur cri d'alarme : « Devenu parti politique, Dor Shalom divise la gauche et diminue nos chances de faire tomber Netanyahu ».
samedi 31 janvier
Un Israélien a été sérieusement blessé à coups de couteau dans la vieille ville de Jérusalem. Des affrontements ont suivi entre Palestiniens et gardes-frontières israéliens. L'Israélien, un colon de 15 ans, a été frappé dans le dos par une femme que la police a appréhendée.
lundi 2 février
Nouveau signe du regain de tension dans les Territoires occupés : soldats israéliens et policiers palestiniens se sont menacés de leurs armes, au quatrième jour consécutif d'émeutes à Bethléem. Ces heurts font suite à la mort en prison d'un jeune Palestinien. Un suicide, selon l'explication officielle. Les suites d'un interrogatoire violent, accusent les proches de la victime. Poursuivant des jeunes manifestants palestiniens, les soldats israéliens sont entrés dans un « no man's land » informel, situé entre leur poste et celui des forces de sécurité palestiniennes. Celles-ci ont sorti leurs pistolets-mitrailleurs. Les soldats israéliens, à leur tour, se sont préparés à tirer. Les deux parties ont gardé leurs armées braquées jusqu'à ce que les Israéliens retournent vers leurs positions. Aucun coup de feu n'a été tiré.
La crise qui dure entre l'Irak et l'ONU (et les Etats-Unis) nourrit l'inquiétude en Israël, en première ligne en cas de nouvelle guerre du Golfe. Des batteries de missiles anti-missiles Patriot ont été déployées dans le cadre d'une manœuvre présentée comme « routinière » par l'armée israélienne.
mardi 3 février
L'ambassadeur de l'Irak auprès des Nations unies, Nizzar Hamdoun, a affirmé dans la soirée que son pays n'avait pas « la capacité de frapper Israël et qu'il n'avait plus de missiles à longue portée ».
mercredi 4 février
Le ministre israélien de l'Intérieur a décidé d'autoriser la construction de 132 logements juifs dans le quartier arabe de Ras al-Amoud, à Jérusalem-Est. Le mouvement pacifiste « la paix maintenant » dénonce cette nouvelle implantation : « Le gouvernement utilise le fait que l'attention est détournée par la crise avec l'Irak pour créer des faits accomplis sur le terrain, qui peuvent anéantir le processus de paix ».
jeudi 5 février
Selon une lettre d'information britannique, reprise par le Jerusalem Post, Yasser Arafat aurait choisi son successeur, Mahmoud Abbas (Abou Mazen), numéro deux de l'OLP. Le président de l'Autorité palestinienne aurait fait part de ce choix au président américain lors d'une rencontre aux Etats-Unis, le 22 janvier. Le leader palestinien aurait ajouté : « la lutte des Palestiniens continuera et elle se poursuivra pendant des générations si nécessaire ».
mardi 10 février
L'Irak aurait fait transmettre à Jérusalem, via Moscou, un message expliquant qu'il n'avait « ni la capacité ni l'intention de frapper Israël ».
Le prince al-Walid ben Talal, premier membre de la famille royale saoudienne en visite dans les territoires autonomes palestiniens, a offert un Boeing à Yasser Arafat. L'appareil est destiné à la Palestinian Airways, qui ne dispose pour l'instant que de deux petits Fokker basés sur un aéroport égyptien, les Israéliens refusant toujours la mise en service de l'aéroport de Gaza.
mercredi 11 février
L'Etat d'Israël, qui aura 50 ans le 30 avril, nous avait promis d'inoubliables réjouissances pour fêter l'évènement. Pour l'instant, il n'y a guère que la cacophonie présidant aux festivités annoncées qui promet d'être « inoubliable »... Rien de ce qui avait été prévu depuis décembre n'a encore eu lieu. Pressé par le temps, le gouvernement a choisi une fête juive mineure, celle des plantes et des fleurs (Tou Bichvat), pour se lancer enfin, mais le cœur n'y est pas. Trois présidents du comité d'organisation ont successivement démissionné. Le dernier en date, le ministre du Tourisme Moshé Katsav, a carrément accusé l'équipe du Premier ministre de lui mettre des bâtons dans les roues. Le gouvernement a taillé dans le budget pour le ramener de 300 à 180 millions de francs. Paradoxalement, le jubilé israélien fait davantage l'unanimité chez les Palestiniens : ils ont créé un site sur Internet pour commémorer l'exil auquel la création d'Israël a contraint des centaines de milliers d'entre eux et Yasser Arafat a demandé à l'ONU de considérer 1998 comme « l'année du désastre » du peuple palestinien...
jeudi 12 février
Israël a mis en place un pont aérien pour acheminer près de 450 000 masques à gaz achetés en Europe et aux Etats-Unis, en prévision d'une éventuelle attaque chimique irakienne.
vendredi 13 février
Les Palestiniens menaçaient Israël de reprendre l'Intifada si le processus de paix restait bloqué. Des adolescents ont mis ces menaces à exécution en Cisjordanie, attaquant un convoi militaire israélien près du camp de Jalazoun. Un soldat israélien a été blessé au visage et cinq Palestiniens ont été touchés par des balles en caoutchouc tirées par les militaires. Un peu plus tôt, quelques dizaines de jeunes Palestiniens avaient attaqué la mosquée du camp après la prière du vendredi et lancé des slogans favorables à Saddam Hussein. Dans la matinée, Netanyahu avait menacé de « saborder » les accords d'Oslo en cas de reprise de l'Intifada.
lundi 16 février
Une commission d'enquête officielle israélienne a justifié l'attentat manqué contre un dirigeant du Hamas palestinien, le 25 septembre, en Jordanie, exonérant ainsi de tout reproche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Pour la commission, Israël a agi conformément au principe selon lequel il n'y a aucun sanctuaire, nulle part au monde, pour les responsables d'attentats meurtriers en Israël. Le rapport demande seulement « au gouvernement d'examiner les modalités d'application de ce principe ». Selon la presse israélienne, le roi Hussein est « furieux » et Amman a demandé la démission du général Yatom, chef du Mossad.
mercredi 18 février
Nouveau signe de la « logique de guerre » dans le Golfe persique, les Américains ont commencé a livrer des missiles antimissiles Patriot à Israël.
Match amical de football : à Tel-Aviv, Israël a battu la Turquie quatre buts à zéro.
jeudi 19 février
Echec d'une opération du Mossad en Suisse. Un agent israélien a été capturé (l'information sera dévoilée le 26 février).
dimanche 22 février
Des avions israéliens sont intervenus contre des « positions ennemies » près de Soujoud, dans le sud du Liban, après une attaque du Hezbollah contre un avant-poste israélien proche de Nabatiyeh. De violents duels d'artillerie ont ensuite opposé l'armée israélienne et le Hezbollah sur un front de plusieurs dizaines de kilomètres.
lundi 23 février
Dans la matinée, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a signé un accord avec le régime irakien mettant ainsi fin aux risques d'un nouveau conflit avec l'Irak.
Benjamin Netanyahu a proposé dans la soirée de mener des négociations intensives avec Yasser Arafat, en présence des Américains. Objectifs : un « accord historique » pour régler le problème israélo-palestinien.
Le dirigeant islamiste Oussama Ben Laden a publié une fatwa déclarant le jihad contre les Juifs et les « Croisés ».
mardi 24 février
Suite à la proposition du Premier ministre israélien, la veille, les Palestiniens dénoncent cette « poudre aux yeux » destinée à « aveugler l'opinion internationale ». Yasser Arafat appelle la communauté internationale à faire pression sur l'Etat hébreu pour qu'il applique les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
mercredi 25 février
Match amical de football : à Tel-Aviv, Israël a battu la Pologne deux buts à zéro.
jeudi 26 février
Trois soldats israéliens ont été tués et deux autres blessés au Liban-Sud, lors de l'attaque de commandos du Hezbollah contre la localité de Blatt. Des missiles ont été tirés contre un hélicoptère israélien. Cette attaque a été revendiquée par un communiqué du Hezbollah à Beyrouth. En représailles, l'armée israélienne a lancé une cinquantaine d'obus sur cinq villages sans faire de victime.
Le Mossad n'est plus ce qu'il était : une équipe s'est fait piéger le 19 février, en Suisse, au moment où elle posait des écoutes téléphoniques dans un immeuble de Berne, voisin de l'ambassade d'Iran. Quatre de ces agents ont pu filer mais le cinquième est sous les verrous. Le pire, pour Israël, c'est que c'est la presse israélienne qui a vendu la mèche, sur renseignements venus... du Mossad lui-même ! Le général Danny Yatom, qui en avait pris la direction en 1996 et qui s'accrochait à sa fonction malgré le récent fiasco jordanien (septembre dernier), a finalement démissionné. C'est à Benjamin Netanyahu, dont ce service dépend directement, de recoller les pots cassés.
vendredi 27 février
Israël a présenté ses « regrets » à la Suisse. Flavio Cotti, président et ministre des Affaires étrangères de la Confédération helvétique les a considérés comme un « pas positif » de la part de l'Etat hébreu, après « cette violation grave et inacceptable de la souveraineté suisse ».
dimanche 1er mars
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé qu'il était prêt à évacuer le Liban Sud si le gouvernement de Beyrouth accepte d'assurer la sécurité de la frontière avec Israël. Israël ne demande plus un traité de paix et la normalisation de ses relations avec le Liban avant d'évacuer le sud du pays comme l'y contraint une résolution de l'ONU de 1978. Beyrouth a rejeté cette proposition. Seuls les Syriens sont susceptibles de mettre au pas le Hezbollah.
mardi 3 mars
Le président américain Bill Clinton a réuni ses principaux conseillers à la Maison-Blanche. Objectif : prendre des initiatives pour relancer le processus de paix israélo-palestinien.
mercredi 4 mars
Le président sortant israélien Ezer Weizman (73 ans) a été réélu, au premier tour, par la Knesset à la tête de l'Etat d'Israël pour un second mandat de cinq ans. Il a obtenu 63 voix sur 120, contre 49 voix à son concurrent de droite Shaoul Amor, soutenu par Netanyahu. Depuis deux ans, Weizman a critiqué publiquement a plusieurs reprises l'attitude du gouvernement à l'égard des Palestiniens.
jeudi 5 mars
Syriens et Libanais examinent les propositions d'Israël d'évacuer sous condition le Liban-Sud. « Elle dénature la résolution de l'ONU », estiment les ministres des Affaires étrangères des deux pays.
vendredi 6 mars
Benjamin Netanyahu a ficelé un nouveau plan de paix et a proposé de rencontrer Yasser Arafat. Mais le président de l'Autorité palestinienne a décliné l'offre. Pour les Palestiniens, Netanyahu doit d'abord appliquer les accords déjà signés avant de rencontrer Arafat.
lundi 9 mars
1 554 officiers de réserve de l'armée israélienne, dont 216 officiers supérieurs, ont adressé une lettre à Netanyahu pour l'appeler à ne pas gâcher les chances de paix. Ils exigent qu'Israël procède aux retraits militaires prévus par les accords d'autonomie en Cisjordanie.
mardi 10 mars
Trois ouvriers palestiniens ont été tués lorsque trois militaires israéliens ont criblé de balles leur camionnette, à un poste de contrôle routier, près de Tarkoumiya. L'armée affirme que ses soldats ont cru qu'il s'agissait de terroristes, alors qu'il n'en était rien. Le Premier ministre Netanyahu a téléphoné à Yasser Arafat pour lui présenter ses excuses.
mercredi 11 mars
Des milliers de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux responsables de l'Autorité autonome, ont participé aux funérailles des trois ouvriers tués la veille. Un peu partout en Cisjordanie, des jeunes armés de lance-pierres se sont affrontés aux soldats israéliens. Les Palestiniens réclament une enquête internationale. De plus, le Fatah d'Arafat et le Hamas appellent les Palestiniens à accentuer la confrontation avec l'occupant israélien.
jeudi 12 mars
Plus de 40 Palestiniens ont été blessés en Cisjordanie, au cours d'une troisième journée consécutive de heurts avec l'armée israélienne. Les trois soldats israéliens, qui avaient tué les trois ouvriers palestiniens et qui avaient été mis aux arrêts, ont été libérés sur ordre du général Uzi Dayan, chef du commandement israélien en Cisjordanie. Au total, ces trois jours d'émeutes ont fait plus de 80 blessés. Par ailleurs, un Juif a été blessé à l'arme blanche dans le quartier ultra-orthodoxe juif de Mea Shearim, à Jérusalem.
vendredi 13 mars
La police palestinienne est intervenue, sans ménagements, à Hébron, Naplouse et Bethléem, pour empêcher l'affrontement direct entre de jeunes manifestants et des militaires israéliens. Ces policiers s'étaient largement déployés, tout autant que l'armée israélienne. Par ailleurs, une bombe de faible puissance a explosé, en début de matinée, près de la porte de Damas, à proximité de la vieille ville de Jérusalem. Cinq Arabes (deux enfants, deux hommes et une femme) ont été blessés. Chacun de leur côté, Benjamin Netanyahu et Yasser Arafat ont appelé la population au calme et réaffirmé leur volonté d'une reprise rapide des négociations. Le leader israélien a même renouvelé ses excuses pour la « bavure » de Tarkoumiah.
Le ministre israélien de la Justice a annonce qu'il autorisait Mordechaï Vanunu (condamné à 18 ans de prison en 1988 pour espionnage) à sortir de son isolement total dans lequel il était confiné depuis 10 ans.
samedi 14 mars
Yasser Arafat réclame auprès du conseil de sécurité des Nations unies une protection internationale pour le peuple palestinien après les manifestations de ces derniers jours en Cisjordanie. Sévèrement réprimées par l'armée israélienne, elles ont fait un mort et une centaine de blessés, dont plusieurs journalistes. Une trentaine d'entre eux ont d'ailleurs protesté contre l'armée israélienne. Par ailleurs, une bombe a explosé dans une station d'autobus d'Afula, dans le nord d'Israël, blessant grièvement un homme.
dimanche 15 mars
Les forces de l'ordre israélienne ont été placées en état d'alerte maximale, de crainte que l'explosion de deux colis piégés ne soit le prélude à une vaste offensive palestinienne. Yasser Arafat a, lui, dit toute son inquiétude : « Je ne suis pas en train d'exagérer en disant que le processus de paix agonise en raison de la politique obstinée et irresponsable du gouvernement israélien ».
L'un des officiers les plus hauts placés de l'armée de l'air israélienne, le général Tal Shmuel Eldar (45 ans) a été tué, ainsi qu'un jeune pilote d'hélicoptère avec lequel il effectuait un vol d'initiation, un lieutenant de 20 ans. Leur appareil, un hélicoptère d'attaque Cobra, s'est abîmé en mer après s'être désintégré en plein vol. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de cette défaillance.
mardi 17 mars
Robin Cook, le chef de la diplomatie britannique, est à Jérusalem-Est pour demander, une fois de plus, au nom de l'Europe, l'arrêt de la colonisation juive. Son message n'a pas été entendu et sa visite a failli tourner à l'incident diplomatique. Le Premier ministre israélien a annulé le dîner auquel il avait convié le ministre britannique, prétextant qu'il avait profité de sa visite à Jérusalem-Est pour s'y entretenir avec des Palestiniens...
mercredi 18 mars
Match amical de football : à Bucarest, la Roumanie a été battue par Israël un but à zéro.
lundi 23 mars
Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, en tournée au Proche-Orient, affirme que « tous les dirigeants arabes veulent la paix avec Israël ». Après Le Caire, Amman, Beyrouth et Damas, il a fait halte à Gaza, où il a été reçu par Yasser Arafat.
mardi 24 mars
Yasser Arafat est las des tergiversations israéliennes et de l'inconséquence de la communauté internationale qui tolère, de la part d'Israël, ce qu'elle interdit à d'autres. Il l'a dit, au Caire, devant un parterre de ministres des Affaires étrangères représentant les 22 membres de la Ligue arabe. Kofi Annan a pu constater, de son côté, la détresse des réfugiés palestiniens parqués dans la bande de Gaza, auxquels Israël refuse le retour sur leurs terres. Accompagné par son épouse, il s'est rendu à Jabaliya, le plus grand camp des territoires (80 000 habitants), pour y visiter une école gérée par l'ONU, une clinique et un logement. Assailli par une foule qui implorait l'aide de l'ONU, il a dû annuler sa visite.
jeudi 26 mars
Kofi Annan a quitté Jérusalem sans avoir visité la mosquée Al Aqsa, pourtant inscrite à son programme. Il a prétexté un emploi du temps trop chargé. Le responsable de la gestion des sites religieux musulmans de Jérusalem n'a été informé que tardivement de ce contretemps et aucun motif ne lui a été fourni. Vraisemblablement, Kofi Annan a pris en compte la mauvaise humeur affichée par les Israéliens dès qu'un étranger en visite à Jérusalem-Est prend contact avec des responsables palestiniens.
vendredi 27 mars
L'émissaire américain au Proche-Orient Dennis Ross a commencé, de nouveau, à rencontrer, successivement, Netanyahu et Arafat.
dimanche 29 mars
« Le processus de paix est bloqué depuis un an et n'avance pas. Il est au bord de l'effondrement. Rien ne se passe ». Madeleine Albright, la secrétaire d'Etat américaine a montré son impatience devant la communauté juive américaine, à Washington. Si Israéliens et Palestiniens continuent à rejeter le plan américain, les Etats-Unis pourraient abandonner leur médiation, a-t-elle averti. « Ils devront se débrouiller tout seuls ». Netanyahu continue d'affirmer que sa politique reste « inchangée » et insiste sur le droit d'Israël « à déterminer, seul, l'ampleur du redéploiement ». Une dizaine de juifs ont planté deux tentes sur le chantier de la colonie Har Homa à Jérusalem-Est. Pour eux, les travaux n'avancent pas assez vite. Le lancement de ce chantier, il y a un an, avait entraîné le blocage du processus de paix.
lundi 30 mars
Dans un communiqué, le Hamas appelle l'Autorité palestinienne à rejeter une proposition américaine de compromis sur un retrait israélien de Cisjordanie. Par ailleurs, Mohieddine Sharif (32 ans), considéré comme l'un des principaux artificiers clandestins du Hamas, a été tué par balles, dans la soirée, en Cisjordanie. Son corps a ensuite été placé dans une voiture bourrée d'explosifs que les meurtriers ont fait exploser (il faudra quarante-huit heures pour identifier le cadavre). Le Hamas jure de se venger et Netanyahu s'est empressé de démentir tout implication d'Israël. Sharif figurait en tête de la liste des Palestiniens les plus recherchés par Israël, pour son rôle dans une série d'attentats qui ont tué plus de cent personnes depuis 1995.
mercredi 1er avril
Suite à la volonté d'Israël d'évacuer le Sud du Liban sous condition, le Premier ministre libanais Elias Hraoui a averti qu'Israël « doit appliquer, sans condition, la résolution 425 » de 1978. Pour lui, c'est à l'ONU d'en « imposer l'application ». Non seulement, il ne veut pas des « arrangements » israéliens, mais il exige, qu'en cas de retrait, les quelque 350 000 réfugiés palestiniens quittent le pays.
jeudi 2 avril
Des milliers de Palestiniens ont crié vengeance en enterrant, à El Bireh (ville satellite de Ramallah), un chef militaire du Hamas, dont le meurtre, le 30 mars, a suscité la zizanie dans les rangs palestiniens et des craintes d'attentats en Israël. Alors que les obsèques touchaient à leur fin, des jeunes Palestiniens, armés de frondes et de pierres, se sont précipités vers l'entrée de la colonie juive de peuplement de Psagot, toute proche. Les soldats israéliens ont tiré des balles de caoutchouc et des grenades lacrymogènes. 17 Palestiniens ont été blessés. Des affrontements ont également eu lieu près de Bethléem. Dans la bande de Gaza, à l'entrée de la colonie juive de Morag, des policiers palestiniens et israéliens ont braqué leurs armes les uns contre les autres. Il s'en est fallu de peu pour que la fusillade n'éclate. Le Hamas accuse Israël, mais aussi l'Autorité palestinienne, et en particulier le colonel Rajoub, commandant des services de sécurité pour la Cisjordanie. Dans la matinée, celui-ci a fait arrêter 25 militants islamistes à Ramallah. Sentant le danger, l'Autorité palestinienne a demandé à Gaza, aux cadres du Hamas « de ne pas exercer de représailles » qui pourraient facilement dégénérer.
Accusé d'avoir confisqué des fonds juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Royaume-Uni a décidé d'ouvrir une procédure d'indemnisation pour les milliers de victimes du nazisme spoliés par le gouvernement britannique. Aucun calendrier n'a encore été fixé, la procédure s'annonçant extrêmement délicate.
nuit du jeudi 2 au vendredi 3 avril
Le chef des services secrets (Shin Beth), l'amiral Ami Ayalon en personne, s'est rendu chez Yasser Arafat pour tenter de le convaincre de son innocence absolue dans l'assassinat du chef palestinien tué le 30 mars.
vendredi 3 avril
L'Autorité palestinienne n'a pas été entendue par le Hamas : la branche militaire du mouvement intégriste palestinien a diffusé un communiqué qui constitue une authentique déclaration de guerre pour Israël. Des milliers de sympathisants du Hamas ont défilé en Cisjordanie, en appelant à la vengeance. Première réaction d'Israël : des centaines de militaires et de policiers ont été déployés à Jérusalem pour surveiller les gares, les marchés, les centres commerciaux. Netanyahu a informé Arafat qu'il tiendrait l'Autorité palestinienne responsable de toute attaque terroriste et qu'il en tirerait « les conclusions qui s'imposent ». Un argument de poids pour échapper aux pressions américaines sur le retrait de Cisjordanie, voire pour enterrer définitivement le processus de paix.
nuit du samedi 4 au dimanche 5 avril
Des heurts violents entre la police et des Arabes israéliens ont eu lieu près de Schfar-Am, en Basse-Galilée, faisant une quarantaine de blessés, dont 20 chez les forces de l'ordre. 18 manifestants ont été arrêté ; ils protestaient contre les destruction de trois maisons arabes, construites sans permis dans le village voisin de Souëd. Un ordre de grève générale a été lancé pour le 7 avril dans la population arabe d'Israël.
lundi 6 avril
L'arrestation par la police palestinienne de cinq membres du Hamas accusés d'être impliqués dans l'assassinat de Mohieddine Sharif, remet en cause les accusations contre Israël. Le meurtrier, dénoncé par un jeune militant du Hamas qui vivait avec Sharif, serait Adel Awadallah, chef militaire du Hamas en Cisjordanie. Il aurait tué l'artificier du mouvement islamiste en raison d'une « lutte pour le contrôle du réseau en Cisjordanie » de la branche armée, Ezzedine al-Kassam. Mais Adel Awadallah a réussi à échapper au coup de filet de la police palestinienne. Au Hamas, on dément que l'organisation soit impliquée dans cette mort. Et on continue à en rejeter la responsabilité sur Israël, voir sur la police palestinienne.
mardi 7 avril
Le centre Simon-Wiesenthal a demandé à l'Argentine d'arrêter immédiatement un ancien commandant nazi d'un camp de concentration en Croatie, où plus de 500 000 civils avaient été assassinés pendant la Deuxième Guerre mondiale. La branche israélienne du centre qui traque les anciens nazis, a lancé cet appel après que la présence de Dinko Sakic eut été signalée à Santa Teresita. Dinko Sakic a été le commandant du camp de concentration Jasenovac de décembre 1942 à octobre 1944 et a été personnellement impliqué dans le meurtre de nombreux civils.
dimanche 12 avril
Près de 30 000 colons et sympathisants de la droite israélienne se sont rassemblés à Hébron pour fêter la présence juive dans cette ville palestinienne de Cisjordanie et le cinquantenaire de l'Etat hébreu. La foule s'est massée sur le parvis du Caveau des Patriarches, lieu saint pour le judaïsme et l'islam, pour assister aux festivités. Les colons étaient encadrés par des centaines de policiers et militaires, qui ont interdit l'accès du site aux musulmans et aux chrétiens.
mercredi 15 avril
Israël a libéré son plus ancien détenu administratif palestinien. Ahmed Katameh, soupçonné d'être un dirigeant cisjordanien du FPLP, avait été arrêté en septembre 1992. Il était détenu depuis plus de cinq ans, sans avoir été jugé.
Match amical de football : à Jérusalem, Israël a battu l’Argentine deux buts à un.
vendredi 17 avril
Le Premier ministre britannique Tony Blair a entamé, au Caire (Egypte), une tournée de cinq jours au Proche-Orient. Tony Blair, qui assure la présidence de l'Union européenne, a bien l'intention d'obtenir des progrès « concrets » dans le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis plus d'un an.
dimanche 19 avril
Un colon israélien a été tué près d'Hébron, et deux autres blessés ainsi qu'un berger palestinien, à la suite d'une rixe. Un groupe de Palestiniens, qui conteste l'installation, il y a un an, de serres par des colons juifs, avaient pris à partie trois d'entre eux. Menacés, ceux-ci ont sorti un pistolet et ont tiré en l'air. L'un des Palestiniens s'est saisi de l'arme et a tiré.
lundi 20 avril
Au cours de sa visite en Israël, Tony Blair a confirmé que les Etats-Unis allaient inviter Netanyahu et Arafat pour des discussions à Londres, le 4 mai. Tous deux sont d'accord. Mais ils divergent sur les conditions. Au sujet du retrait de l'armée israélienne, Arafat, qui souhaite un retrait de 30 % des territoires occupés (et Netanyahu 9 %), a publiquement approuvé, pour la première fois, le compromis américain de 13 %.
jeudi 23 avril
Plus de 7 000 juifs, du monde entier, dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ont participé, à Auschwitz (Pologne), à la dixième « Marche des Vivants ». Le Premier ministre polonais, Jerzy Buzek, s'était joint aux manifestants.
mardi 28 avril
A quelques jours des entretiens prévus à Londres sur le Proche-Orient, le Premier ministre israélien Netanyahu a été reçu au Caire par le président égyptien Moubarak, avec lequel il s'est entretenu pendant près de deux heures. Un communiqué de la présidence égyptienne précise que Moubarak a insisté sur la nécessité d'une « application précise » des accords signés entre Israéliens et Palestiniens, seul moyen de sauver le processus de paix. Toutefois cette rencontre n’a abouti à aucune avancée. La presse égyptienne a qualifié cette visite « d’indésirable » et « d’injustifiée », traitant le Premier ministre israélien de « terroriste ».
A la veille de la célébration de l'anniversaire de la création d'Israël, 20 000 personnes se sont massées, vers 20 heures, sur l'esplanade du mur des Lamentations, en présence du président Weizman, pour une minute de silence.
mercredi 29 avril
Israël a ouvert la célébration du cinquantième anniversaire de sa création par une Journée du souvenir, en mémoire de ses 20 332 soldats tombés depuis 1947 et des victimes du terrorisme. Police et armée sont mobilisées, et les territoires palestiniens sont bouclés pour quatre jours. Netanyahu a inauguré, sur le mont Herzel, un monument dédié aux victimes d'attentats terroristes.
Yasser Arafat a publiquement accepté la proposition américaine d'un retrait militaire israélien de 13 % du territoire cisjordanien. Il a cependant déclaré qu'il avait fait assez de concessions et qu'il n'irait pas au-delà, car « conformément aux accords conclus, les deux premières phases du redéploiement devaient porter sur 40 % de la rive ouest ».
jeudi 30 avril
10 000 extrémistes de droite sont venus sommer le Premier ministre Netanyahu de tenir ses promesses électorales. Ils se sont rassemblés à la périphérie de Jérusalem, sur le site de Har Homa, pour y poser symboliquement la première pierre d'un nouveau quartier israélien, sur des terres en partie saisies aux Palestiniens. Il a fallu déployer des centaines de policiers pour les protéger d'une contre-manifestation pacifiste qui a donné lieu à cinq arrestations. Au même moment, à Jérusalem, dans le quartier de Ma Shéarim, comme chaque année depuis 1948, les ultra-orthodoxes juifs protestaient contre la création de « l'Etat sioniste ». Les cérémonies officielles du cinquantenaire elles-mêmes ont été troublées : lors de la soirée de gala, un ministre du parti Shas (orthodoxe sépharade) ayant exigé la suppression d'une scène trop déshabillée à son goût, la troupe de Ballet Batsheva a quitté l'amphithéâtre pour protester contre la « censure religieuse ». Le président de l'association des artistes israéliens à vivement protesté, parlant même d'un « début de guerre culturelle entre religieux et laïcs ». Le vice-président américain Al Gore, qui représentait Washington aux cérémonies, a profité de son passage pour tenter d'épauler Dennis Ross, le médiateur de Bill Clinton, dans ses efforts (jusqu'alors infructueux) pour relancer les négociations israélo-palestiniennes.
dimanche 3 mai
Au sujet des négociations de Londres du 4 mai, Benjamin Netanyahu a laissé entendre qu'il se déplaçait pour rien, puisque son porte-parole a expliqué qu'il n'avait « pas été mandaté pour discuter d'un retrait militaire en Cisjordanie dont l'ampleur serait supérieure à celle qui a déjà été arrêtée par le gouvernement », c'est-à-dire 9 %.
lundi 4 mai
Nouvelle tentative de déblocage du processus de paix à Londres, enclenchée par les Américains. Mais Yasser Arafat et Benjamin Netanyahu ont quitté la capitale britannique sans s'être rencontrés, sans s'être parlé, sans avoir rien conclu. Madeleine Albright a sauvé la face en lançant une invitation à ses deux interlocuteurs irréductibles afin de poursuivre les discussions, la semaine prochaine, à Washington.
mercredi 6 mai
Un Israélien de 28 ans a été poignardé à mort sur la Via Dolorosa de Jérusalem. Un colon juif de 22 ans a été tué par balle, un peu plus tard, à Eli, dans le centre de la Cisjordanie.
vendredi 8 mai
Netanyahu n'ira pas le 11 mai à Washington où devait se tenir un sommet de la paix au Proche-Orient qualifié de « dernière chance » par les Américains. Il estime que les négociations n'ont pas abouti. Il rejette le compromis américain sur la cession de 13 % du territoire cisjordanien aux Palestiniens. Il veut s'en tenir à une fourchette de 9 à 11 %.
samedi 9 mai
43e Concours Eurovision de la chanson, organisé par le Royaume-Uni au National Indoor Arena de Birmingham. Victoire de l’Israélienne Dana International avec la chanson Diva.
mardi 12 mai
Netanyahu, qui doit présider le 13 mai, à Washington, la réunion annuelle du lobby juif américain, a quitté Israël pour les Etats-Unis. Il a légèrement avancé son départ, afin de pouvoir rencontrer Madeleine Albright, à la demande du président américain. Bill Clinton veut exploiter au plus vite les « idées positives et utiles » dont Netanyahu se serait ouvert, pendant le week-end à Denis Ross.
Pour la première fois dans l'histoire de la Cour suprême israélienne, un Arabe a été nommé au sein de la plus haute instance juridique du pays. Conformément aux usages, Abdel Rahman Zoabi (65 ans), actuellement vice-président du tribunal de district de Nazareth, devrait prendre ses fonctions dans un an, le temps de permettre à ses pairs de vérifier ses compétences dans l'exercice provisoire de sa tâche.
mercredi 13 mai
L'armée a bouclé un quartier de Jérusalem, après qu'un ouvrier palestinien ait été poignardé par un extrémiste juif.
L'aviation israélienne a effectué des raids contre des positions palestiniennes dans la plaine de la Bekaa. Six combattants palestiniens ont été tués.
La Commission européenne demande aux Quinze d'exclure les produits venant des implantations juives des territoires occupés en Cisjordanie, à Gaza et sur le plateau du Golan de l'accord commercial liant l'Union européenne à Israël et qui leur donne un accès privilégié en Europe.
jeudi 14 mai
Neuf Palestiniens ont été tués et douze très grièvement blessés à Gaza par des soldats israéliens. Un garçon de 8 ans figure parmi les morts. Six des blessés sont dans un état désespéré. De source palestinienne, des tireurs d'élite israéliens ont tiré à balles réelles en visant la tête. Selon un porte-parole de l'armée, des policiers palestiniens ont, les premiers, ouvert le feu sur deux jeeps militaires, dont les occupants ont riposté. Le général Yoav Galant, commandant à Gaza, a accusé l'Autorité palestinienne d'avoir encouragé les émeutes. Chef de la police palestinienne, le général Ghazi Jabali a qualifié ces accusations de « mensonges et fabrications ». Yasser Abed Rabbo, ministre palestinien de l'Information, a assuré qu'il tenait le gouvernement israélien pour « entièrement responsable » de la mort de civils palestiniens. Ces incidents, les plus meurtriers depuis septembre 1996, se sont produits pendant les manifestations monstres organisées dans les territoires palestiniens à l'occasion du cinquantième anniversaire de la création de l'Etat d'Israël. Jour de la « Catastrophe » (Nakba) pour les Arabes de Cisjordanie et de Gaza. D'autres rassemblements, en divers lieux des territoires palestiniens, ont aussi dégénéré en affrontements. En Cisjordanie, les soldats israéliens ont utilisé des balles en caoutchouc, mais trois Palestiniens auraient été blessés par balles à Ramallah. Au total, il y a eu quelque 200 blessés.
vendredi 15 mai
L'armée et la police israéliennes ont déployé d'impressionnants renforts dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, pour faire face à de nouvelles violences éventuelles. Si les appels au calme lancés par le commandement militaire ont été relativement suivis, de nouveaux affrontements ont tout de même eu lieu à Hébron et à Naplouse, où des centaines de jeunes Palestiniens ont lancé des pierres sur les soldats qui ont répliqué en tirant des balles caoutchoutées. A Jérusalem, ce sont les responsables de la mosquée Al-Aqsa qui ont dû intervenir pour ramener le calme : à l'issue des prières, des jeunes ont jeté des pierres contre des fidèles juifs qui priaient devant le Mur des lamentations, en contrebas. Le mouvement Hamas a appelé une nouvelle fois à la violence contre « l'ennemi ». L'Autorité palestinienne, de son côté, a indirectement dénoncé la « piraterie israélienne » et mis sur le comte du blocage du processus de paix tous les excès enregistrés la veille. Une analyse commune avec le président américain.
Le cri de colère d'un général israélien a secoué la classe politique. « J'ai été victime d'un coup tordu et d'une saloperie », a lancé Mathan Vilnaï qui vient d'être coiffé au poteau, pour le commandement de l'armée, par son rival moins expérimenté, le général Mofaz, un proche du ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï. La nomination de Shaoul Mofaz (50 ans) à ce poste a été unanimement approuvée par le Conseil des ministres, à la surprise générale. Pour la première fois, l'armée israélienne a à sa tête un chef qui n'a jamais commandé d'unité importante en temps de guerre. L'aspect politique de cette nomination a été envenimée par la promotion, toujours à l'état-major, du général Ya'acov Amidror. Ce barbu, coiffé de la calotte traditionnelle des religieux juifs, déclarait, il n'y a pas si longtemps, que les laïcs israéliens sont des « non-juifs parlant l'hébreu ».
dimanche 17 mai
Pendant trois heures, le Premier ministre Netanyahu a perdu sa majorité. Alors qu’à Washington, il tenait tête aux injonctions américaines de relancer le processus de paix avec les Palestiniens, les quatre députés du parti ultra-orthodoxe du Judaïsme unifié (sur les 61 députés de la coalition gouvernementale), ont présenté leur démission au gouvernement, par l'intermédiaire du vice-ministre de l'Habitat, Meir Porush. Le Conseil des sages de la Torah (conseil religieux du parti) voulait ainsi obliger le chef du gouvernement à renoncer à la commission de réflexion sur l'obligation pour les jeunes juifs ultra-orthodoxes de faire leur service militaire. La loi exempt en effet les élèves des écoles talmudiques. Mais ceux-ci sont de plus en plus nombreux (7,5 % de la conscription 1997). Pour les laïcs, c'est un privilège injustifiable dans un pays encore en guerre. Trois heures après leur démission, Netanyahu annulait la création de cette commission. Les quatre députés ont regagné les rangs de la coalition gouvernementale.
Match amical de football : à Riga, la Lettonie a été battue par Israël cinq buts à un. C’était la première fois que ces deux sélections se rencontraient.
nuit du mercredi 20 au jeudi 21 mai
Le Sud-Liban a été l'objet de combats entre le Hezbollah et l'armée israélienne. Le mouvement palestinien a attaqué une patrouille avant que la violence ne dégénère, pendant deux heures, en duels d'artillerie.
vendredi 22 mai
Les forces de sécurité israéliennes ont été placées en état d'alerte en prévision de la célébration, le 24 mai, de la « Journée de Jérusalem », qui marque l'annexion formelle, en 1980, de la ville arabe par l'Etat hébreu. Cette célébration comprendra, pour la première fois, une parade militaire. Ce qui est jugé comme un provocation par de nombreux Palestiniens. La tension est extrême, d'autant que Netanyahu continue à refuser la proposition américaine d'évacuation de 13 % des territoires occupés et qu'il vient aussi de rejeter l'invitation franco-égyptienne de tenir une conférence de paix sur le Proche-Orient. Washington aurait donné une semaine à Israël pour accepter son plan. Faute de quoi les Etats-Unis se retireront du « processus de paix ».
samedi 23 mai
Un groupe d'extrémistes de la droite israélienne a l'intention de manifester le 24 mai sur l'Esplanade des Mosquées, à Jérusalem, pour « dénoncer l'ennemi arabe ». De leur côté, des responsables palestiniens ont appelé à un rassemblement pour s'y opposer. Des affrontements se sont produits dans la soirée : à Bethléem, l'armée israélienne a dû utiliser des balles en caoutchouc contre des manifestants palestiniens.
dimanche 24 mai
Drapeaux en tête, 30 000 militaires et civils israéliens ont défilé dans les artères de Jérusalem-Ouest pour célébrer, trente et un ans après l'évènement, l'annexion de la partie orientale lors de la guerre des Six Jours, en 1967. Seuls quelques rares affrontements ont été signalés. Par ailleurs, les dernières médiations américaines s'étant heurtées au refus obstiné d'Israël, Yasser Arafat a commencé à battre le rappel des pays arabes pour faire établir un constat d'échec. Il s'est rendu en Arabie Saoudite afin de convaincre le roi Fahd de participer à un sommet des pays arabes sur cette question. L'Egypte, la Jordanie, la Syrie, les Emirats arabes unis et le Qatar ont déjà approuvé cette initiative.
mardi 26 mai
Des colons juifs extrémistes d'Ateret Conahim (mouvement biblico-mystique qui s'est donné pour mission de « judaïser » la vieille ville de Jérusalem) ont commencé à ériger une nouvelle implantation sauvage à Jérusalem-Est occupée. La police israélienne a matraqué sans ménagement des députés palestiniens et des pacifistes israéliens qui s'y opposaient et avaient détruit une des constructions. Abou Ala, le président du Parlement palestinien, a été molesté. Suite au décision d'un tribunal, Ehud Olmert, le maire israélien Likoud de Jérusalem a donné 24 heures aux colons pour quitter les lieux et détruire leurs installations.
En visite en Israël, le président républicain de la Chambre des représentants américains, Newt Gingrich, a déclaré à la tribune de la Knesset : « Le Congrès est vos côtés pour reconnaître que Jérusalem est la capitale unifiée et éternelle d’Israël ». Il a qualifié Madeleine Albright d’ « agent des Palestiniens ».
nuit du mercredi 27 au jeudi 28 mai
Une patrouille israélienne a été attaquée, peu avant minuit, par des militants du Hezbollah, à Markaba, dans la bande frontalière libanaise occupée par Israël. Deux soldats israéliens ont été tués, trois autres blessés. Cet incident s'est produit après plusieurs raids de l'aviation israélienne, ces derniers jours dans la région.
jeudi 28 mai
Les services de sécurité israéliens étudient la possibilité d'interdire le retour à Gaza du guide spirituel du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, qui achève une tournée de deux mois dans les « pays frères ». Motif avoué : des déclarations hostiles au processus de paix. Objectif : empêcher ce rival de Arafat de prendre encore plus de poids politique. Yassine, affirme un journal israélien, revient avec au moins cinquante millions de dollars récoltés en Arabie Saoudite, en Iran, au Koweït et ailleurs.
A Jérusalem, la municipalité a rasé l'implantation sauvage de colons juifs sur un terrain du quartier musulman. Au Vatican, le pape Jean-Paul II, s'est prononcé pour une « reconnaissance » internationale - assortie de garanties, également internationales - du caractère « unique et sacré » de Jérusalem.
Le président libanais Elias Hraoui a demandé que la France intervienne pour obtenir l'évacuation du sud du Liban par Israël.
samedi 30 mai
Le président français Jacques Chirac, en visite au Liban, a rappelé que la fameuse résolution 425 des Nations unies, il y a déjà vingt ans, réclamait le retrait israélien sans conditions du Liban-Sud. Il a également plaidé pour un retour à la Syrie du plateau du Golan et réitéré la proposition, présentée il y a quelques jours avec le président égyptien, Hosni Moubarak, d'une conférence des « sauveteurs de la paix », réunissant « l'ensemble des puissances qui souhaitent profondément relancer (un) processus » mis à mal par la politique de Netanyahu depuis son arrivée au pouvoir.
dimanche 31 mai
Le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Eytan Ben Tzur, qualifie la déclaration de Jacques Chirac de « fort regrettable », soulignant que celle-ci ne comportait « aucun élément pour résoudre le problème ».
jeudi 4 juin
Le quotidien israélien de Jérusalem Haaretz a dévoilé le plan de paix américain : douze semaines, divisées en trois étapes, pour faire passer sous contrôle palestinien 40 % de la Cisjordanie. en outre, Israël devrait s'engager à ne pas créer de nouvelles implantations et à ne pas agrandir les 141 colonies existantes. Israël devrait arrêter de détruire des maisons palestiniennes et limiter les confiscations de terrains au seul usage de route de contournement de localités palestiniennes. Benjamin Netanyahu n'a pas apprécié ; il ne veut pas de ce plan, déjà accepté par les Palestiniens. Il lui reproche essentiellement de ne pas affirmer qu'il n'y aurait pas d'autres retraits avant la fin des négociations sur le statut final des territoires occupés.
lundi 8 juin
Un commando de l'association israélienne Elad, de plusieurs dizaines de personnes, accompagné d'un avocat brandissant des titres de propriété, s'est introduit à Siloé, dans la vallée du Cédron, pour prendre possession de quatre logements et en expulser les Palestiniens.
mardi 9 juin
Israël a autorisé la construction de 58 logements destinés aux colons sur le mont des Oliviers, à Jérusalem-Est (occupé).
mercredi 10 juin
L'Autorité palestinienne appelle à la mobilisation contre la colonisation juive. Pour l'Autorité palestinienne, « l'objectif d'Israël est de judaïser Jérusalem et de la vider de ses habitants palestiniens ».
dimanche 14 juin
Le tribunal de Tel-Aviv a jugé que l'amie de l'assassin de Yitzhak Rabin a une responsabilité dans le meurtre de l'ancien Premier ministre. Elle était au courant du projet d'assassinat et n'a rien fait pour l'empêcher. Margalit Har Shefi (22 ans) risque une peine maximale de deux ans de prison ferme. La peine qui lui sera infligée sera connue le 16 septembre.
mercredi 17 juin
Un Palestinien de 54 ans, Abdel Majid Abou Tourkieh, a été tué par trois Israéliens. Ceux-ci circulaient en voiture, au sud d'Hébron, lorsqu'ils ont aperçu le Palestinien qui marchait au bord de la route. L'un d'eux a sorti un bâton par la fenêtre de la voiture et a heurté de plein fouet la tête de la victime. Les trois colons, dont deux mineurs, qui ont été arrêtés plus tard par la police, ont expliqué qu'ils avaient voulu « s'amuser ».
vendredi 19 juin
Benjamin Netanyahu a fait savoir qu'il envisageait d'organiser un référendum pour connaître l'avis de son opinion publique au sujet d'un retrait de Cisjordanie. l'idée a été lancée, il y a deux semaines, par un député d'extrême droite qui veut mettre les Israéliens en garde contre les « dangers » de ce retrait et qui est évidemment convaincu de réunir une majorité d'opposants à cette idée.
Le commandement militaire israélien a constaté une très nette diminution des attaques dont ses hommes sont la cible, au Liban-Sud, de la part du Hezbollah. Il attribue ce phénomène à... la Coupe du monde de football se déroulant en France : « les terroristes ne tirent au mortier qu'à la fin des rencontres des équipes d'Iran, d'Arabie Saoudite ou du Maroc, et surtout lorsqu'elles perdent ».
dimanche 21 juin
Le gouvernement israélien a accepté, à l'unanimité, la création d'une supermunicipalité à Jérusalem, englobant toute la périphérie (donc en Cisjordanie) et une extension en Israël. De plus, les associations israéliennes Ateret Cohanim et Elad, qui s'emploient, depuis des années, à judaïser la partie orientale de la ville, disent avoir reçu les encouragements du pouvoir pour... aller de l'avant.
lundi 22 juin
Une commission interministérielle, présidée par la ministre des Communications, Limor Livnat, a commencé a travailler sur les problèmes techniques, juridiques et constitutionnelles liées au référendum voulu par Netanyahu sur le retrait israélien de Cisjordanie. Il n'y a, en effet, pas de précédent en Israël. Il faudra donc probablement commencer par voter une loi pour permettre un référendum.
mercredi 24 juin
Yasser Arafat a accepté la démission de son gouvernement à la suite d'accusations persistantes de mauvaise gestion et même de corruption de certains ministres. Le président palestinien dispose de deux semaines pour former un nouveau cabinet.
Le principal opposant à Yasser Arafat, le cheikh Ahmed Yassine, est rentré d'une tournée de quatre mois dans neuf pays arabes où il a souvent été reçu comme un chef d'Etat. Agé de 61 ans, le guide spirituel du Hamas rejette toujours les accords d'Oslo. Il revient avec quelque 300 millions de francs pour son mouvement.
jeudi 25 juin
Yasser Arafat a un grand projet : déclarer unilatéralement la naissance de l'Etat palestinien en mai prochain. Cheikh Ahmed Yassine n'approuve pas cette idée : « Je suis contre la création d'un Etat pendant la poursuite de l'occupation ».
Un échange de prisonniers et de dépouilles a commencé au Liban-Sud, entre Israéliens et Libanais sous la supervision du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Israël a récupéré les restes de ses 12 militaires tués en septembre 1997 lors d'une opération ratée au Liban Sud. L'Etat hébreu a aussitôt remis les dépouilles de 40 combattants anti-israéliens aux autorités de Beyrouth.
vendredi 26 juin
Benjamin Netanyahu a commencé à enterrer le projet de référendum sur un retrait partiel en Cisjordanie, devant la volée de critiques, y compris au sein de sa propre majorité.
60 Libanais ont été libérés par Israël au Liban Sud, achevant ainsi avec succès l'échange de prisonniers et de dépouilles entamée la veille. 55 d'entre eux sont arrivés en début d'après-midi au barrage de l'armée libanaise, à Kfarfalous, au point de passage reliant la zone occupée par Israël au reste du Liban. Les 5 autres ont choisi de ne pas se rendre dans les régions du Liban sous l'autorité du gouvernement.
lundi 29 juin
Le président Ezer Weizman, qui n'a jamais caché que la politique du Premier ministre heurtait ses convictions travaillistes, a attaqué publiquement Benjamin Netanyahu, en l'accusant d'avoir intentionnellement torpillé les négociations de paix avec les Palestiniens et de l'avoir trompé, lui, le président, en l'envoyant plaider la patience auprès du président américain et de certains dirigeants arabes... alors qu'il n'y avait rien à attendre d'Israël. Pris d'une saine colère, Ezer Weizman a même appelé - fait sans précédent - à des élections anticipées. Le président a encore expliqué que non seulement, il n'avait pas rencontré le Premier ministre depuis un mois, mais qu'il n'avait même pas entendu sa voix au téléphone.
mardi 30 juin
A la télévision, Netanyahu a répliqué au président Weizman : pas question d'élection avant le terme de son mandat, en l'an 2000. Il a en outre accusé Ezer Weizman, à son tour, d'affaiblir Israël en incitant Yasser Arafat « à mettre les pieds sur la table et à se croiser les bras en attendant, une semaine ou un mois, que le Premier ministre cède ».
L'armée israélienne estime que plus d'un tiers des « colonies de peuplement » installées par Israël en Cisjordanie sont inutiles pour la sécurité du pays. Ce point de vue a été défendu devant une commission parlementaire, par le chef du service de planification de l'armée. Netanyahu a pourtant constamment justifié son refus d'un retrait militaire de Cisjordanie par le danger que courraient les colonies qui y sont implantés et par la sécurité d'Israël...
mercredi 1er juillet
A la Knesset, le président et le Premier ministre israéliens se sont enfin parlé. Mais tout le pays a compris que leur poignée de main n'était destinée... qu'à la télévision. Le combat continue dans l'ombre.
jeudi 2 juillet
Les forces israéliennes multiplient les arrestations, depuis quatre jours, dans un camp de réfugiés palestiniens de Jérusalem-Est. Toutes les entrées et les sorties de ce camp, qui regroupe quelque 22 000 personnes, sont contrôlées. A ce jour, une quarantaine de personnes ont été interpellées. Selon certaines sources, ce camp ne cesse de s'étendre, en hauteur comme en surface, et de se peupler, ce qui « gêne l'augmentation du nombre de colonies israéliennes prévues autour ».
nuit du jeudi 2 au vendredi 3 juillet
On est passé très près d'une catastrophe dans la bande de Gaza. Policiers palestiniens et soldats israéliens sont restés face à face jusqu'à l'aube, se mettant réciproquement en joue, aux abords d'une colonie juive bloquée par un convoi palestinien. L'incident a été provoqué par un ministre de l'Autorité palestinienne qui voulait emprunter une route contrôlée par l'armée israélienne à la tête d'un convoi de 22 véhicules. Des bulldozers israéliens ont même commencé à creuser des tranchées cependant que les policiers palestiniens se terraient dans les champs alentour. La confrontation a été désamorcée par l'émissaire américain Denis Ross et l'adjoint de Yasser Arafat, Mahmoud Abbas, appelés à l'aide par le ministre israélien de la défense. Netanyahu a saisi et incident pour justifier, auprès des ambassadeurs en poste à Jérusalem, son refus d'un redéploiement substantiel de son armée en Cisjordanie.
dimanche 5 juillet
Rencontre tripartite au Caire entre le président égyptien Moubarak, le roi Hussein de Jordanie et le président palestinien Arafat. Il y est question « des derniers développements du processus de paix après la détérioration de la situation dans les territoires palestiniens occupés ». Yasser Arafat a obtenu ce qu'on pourrait appeler « le soutien minimum arabe ». L'Egypte et la Jordanie ont fait un geste face au blocage du processus de paix. Ils réaffirment leur « refus des tentatives de judaïsation de Jérusalem » et réclament « l'annulation immédiate du projet de Grande Jérusalem ». Par contre, le président égyptien a de nouveau exclu l'idée, réclamée par Arafat, d'un large sommet arabe. Dans leur communiqué, les trois hommes s'en remettent donc au seul pays capable de faire pression sur Israël : les Etats-Unis.
mardi 7 juillet
Le quotidien Haaretz, citant des « sources haut placées », affirme que la France est prête à reconnaître l’Etat palestinien si Yasser Arafat décide de le proclamer. Paris juge l’information « infondée » mais ne dément pas formellement. Par ailleurs, l’ONU a décidé d’accroître les « droits et privilèges » de la délégation palestinienne. Elle pourra désormais « participer au débat général de l’Assemblée générale » et « se porter coauteur des projets de résolution et de décision touchant à la Palestine et au Moyen-Orient ». Elle garde cependant un statut d’ « observateur » et ne pourra donc pas voter.
vendredi 10 juillet
Pour la première fois, le Shin Beth envisage publiquement l’hypothèse d’une guerre civile, si Israël se retire de tout ou d’une large partie de la Cisjordanie. « Des groupes armés juifs pourraient s’attaquer à des politiciens, des institutions gouvernementales ou s’opposer par la violence aux forces de l’ordre », peut-on lire dans un rapport qui n’aurait pas dû être rendu public, si le feu vert n’avait été donné par Netanyahu : quel meilleur argument que le risque d’une guerre civile entre juifs pour ne pas appliquer les accords de paix signés avec les Palestiniens à Oslo et au Caire ? Au moment où « sortait » le rapport du Shin Bet, des affiches sont apparues sur les murs de Jérusalem. On pouvait y lire une mise en garde à Netanyahu contre toute « concession territoriale ». Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright a lancé un nouvel appel à Israël et aux Palestiniens pour qu’ils reprennent « des négociations directes » et relancent le processus de paix, bloqué depuis mars 1997.
lundi 13 juillet
Selon les Américains, Israël et les Palestiniens ont accepté de tenir des entretiens directs à partir du 15 juillet, après le retour de Chine de Yasser Arafat. Il n’est cependant pas prévu de rencontre entre le président de l’Autorité palestinienne et le Premier ministre israélien. Yasser Arafat, a été accueilli à Pékin, avec les honneurs réservés à chef d’Etat, sur la place Tienanmen. Il a été reçu par le président chinois, Jiang Zemin. Le leader palestinien souhaite que la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité, use de son influence pour éviter une « explosion » au Proche-Orient.
mercredi 15 juillet
Des incidents ont éclaté dans un campement bédouin, à l’est de Bethléem, quand des soldats israéliens sont venus confisquer deux cents moutons qui paissaient dans « une zone militaire interdite ». Les bédouins ont tenté de bloquer la route avec un barrage de pierres. Les soldats ont tiré des grenades lacrymogènes et des balles en acier recouvertes de plastique. Bilan : 35 Palestiniens blessés, dont 11 par balles.
vendredi 17 juillet
Au deuxième jour de la visite en France du président syrien, le Premier ministre et le président français ont répété que le Golan occupé par Israël était un territoire syrien. De son côté, Assad a promis de soutenir la nouvelle initiative de paix française, une « conférence des paix résolus à sauver la paix » qui, il y a peu, ne le séduisait guère.
dimanche 19 juillet
La partie juive de Jérusalem a échappé dans la matinée à un attentat à la camionnette piégée, qui avait pris feu. Les policiers israéliens ont pu extraire son conducteur, un Palestinien de trente ans, grièvement brûlé. Les flammes maîtrisées, ils ont alors découverts trois bonbonnes de gaz, six cents litres de liquide inflammable et un système de mise à feu.
Dans la soirée, une rencontre de trois heures et demi a eu lieu dans un hôtel de Tel-Aviv entre le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehaï, et le numéro deux de l’OLP, Mahmoud Abbas. Cette, encore une fois qualifiée de « la dernière chance », a été mise sur pied par les Etats-Unis qui espèrent toujours pouvoir relancer le processus de paix, en panne depuis seize mois.
Un comité de 18 juristes de l’ONU, présidé par la Française Christine Chanet et chargé de veiller au respect du Pacte international sur les droits civils et politique, a condamné Israël pour ses pratiques de détention administrative illimitée et ses interrogatoires musclés. Les victimes en sont quasi exclusivement des Palestiniens.
lundi 20 juillet
Nouvelle rencontre dans la soirée entre Mordehaï et Abbas. Selon Yasser Arafat, « rien » n’est sortie de celle de la veille.
mercredi 22 juillet
Un éventuel retrait du Golan syrien et de Jérusalem-Est, occupés depuis 1967, « ne pourra se faire sans un référendum populaire et sans un vote du parlement à la majorité absolue ». Ce texte a été adopté par les députés israéliens. Il doit encore être approuvé trois fois avant d’entrer en vigueur, ce qui ne fait cependant aucun doute puisqu’il est soutenu à la fois par Netanyahu et par l’opposition de gauche. Ce vote est intervenu au moment où les Palestiniens claquaient la porte des pourparlers de paix, péniblement relancés il y a trois jours. Israël continue de poser des conditions préalables à un retrait de 13 % de la Cisjordanie occupée alors que cette proposition américaine a été acceptée par les Palestiniens, qui la considèrent comme « le minimum acceptable ».
L’Iran a procédé aux essais d’un nouveau missile, le Shahab-3, dont l’objectif avoué est de frapper Israël. Ses essais démontrent que Téhéran a pris plusieurs mois d’avance sur le programme que lui prêtent les services secrets israéliens. Selon plusieurs sources militaires citées par la presse israélienne, l’Iran, qui reste le premier ennemi d’Israël au Proche-Orient, « sera sans doute capable de frapper Israël dans quelques mois... »
vendredi 24 juillet
Israël tente de minimiser les essais iraniens d’il y a deux jours, en expliquant que le nouveau missile n’a couvert que 800 kilomètres alors qu’il lui faudrait en parcourir 1 300 pour devenir inquiétant. En outre, le Shahab-3 aurait raté sa cible.
mardi 28 juillet
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Amr Moussa, en visite en France, se montre particulièrement sévère pour Israël, qui « commet une faute stratégique et tactique en imaginant qu’il peut imposer sa propre solution, aux Arabes ». Il ajoute : « Netanyahu doit comprendre qu’aucune partie arabe ne peut accepter une paix aux conditions israéliennes ».
jeudi 30 juillet
Un commando du Hezbollah a tué un soldat israélien et en a blessé quatre autres dans la zone occupée par l’Etat hébreu au sud du Liban. Depuis le début de l’année, c’est le neuvième soldat de Tsahal tué au Liban, dont l’occupation suscite de plus en plus d’opposition au sein de la société israélienne.
lundi 3 août
Israéliens et Palestiniens devaient se rencontrer, dans la soirée, à Jérusalem, pour tenter à nouveau de sauver ce qui peut l’être d’un processus de paix totalement bloqué depuis 17 mois.
nuit du lundi 3 au mardi 4 août
Les négociateurs palestiniens ont rejeté une nouvelle condition posée par Israël à l’initiative américaine. Sur le retrait de 13 % de Cisjordanie occupée, que Washington avait proposé et les Palestiniens accepté, Israël a demandé d’en consacrer 3 % à « une réserve naturelle », c’est-à-dire une zone où les Arabes n’auraient pas le droit de construire. « Si Israël reste sur cette position, nous n’avons pas besoin de nouvelles rencontres », a dit le négociateur palestinien Hassan Asfour.
mercredi 5 août
Deux colons israéliens de 18 et 24 ans, proches du mouvement extrémiste Goush Emoumim, inspectaient dans la matinée, à bord d’une jeep, une clôture installée en vue de l’extension de l’implantation d’Izhar, au nord de la Cisjordanie, lorsqu'ils ont été criblés de balles par deux assaillants qui les attendaient en embuscade. Un couvre-feu total a été immédiatement imposé sur cinq villages palestiniens voisins. Quelques heures à peine après l’attaque, Netanyahu a donné son feu vert à l’agrandissement, jusqu’ici différé, de la colonie d’Izhar.
Depuis un an, le Conseil législatif palestinien attendait que Arafat obéisse à son injonction de remanier le gouvernement et de remercier les ministres, accusés de négligences et corruption. Le président palestinien a enfin nommé dix nouveaux ministres... en gardant presque tous les anciens, notamment ceux sur qui pèsent les charges les plus graves. Ulcérés, deux ministres plutôt indépendants, qui espéraient des changements, ont démissionné.
Match amical de football : à Cracovie, la Pologne a battu Israël deux buts à zéro.
jeudi 6 août
Hanane Achroui, ministre palestinienne du Tourisme et principale figure féminine de la vie politique palestinienne, a claqué la porte du gouvernement.
mardi 11 août
Après le Pakistan, Israël et l’Inde ont accepté de négocier l’arrêt de la production de matières fissiles, dans le cadre de la conférence du désarmement de Genève.
mercredi 12 août
Des heurts ont eu lieu à Jérusalem entre la police et 200 juifs ultra-orthodoxes. En cause, l’ouverture d’une route sur un site abritant d’antiques sépultures.
vendredi 14 août
Le mouvement pacifiste israélien « La Paix Maintenant » dénonce la construction « effrénée » qui prévaut en Cisjordanie occupée, après une enquête réalisée dans 143 des 144 colonies juives. La Paix Maintenant a recensé 6 000 nouvelles maisons alors que 3 000 sont encore vides. Les pacifistes accusent le Premier ministre Netanyahu de mentir, quand il affirme que les colonies s’agrandissent pour des motifs « naturels » et non idéologiques. Les mises en chantier affichent en effet une progression de 15 % alors que la croissance démographique s’établit à 3,5 %.
lundi 17 août
La secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, est intervenue auprès de Yasser Arafat, par téléphone, pour lui demander de « donner une nouvelle chance » au processus de paix. A Jérusalem, le ministère de l’Habitat envisage d’agrandir un quartier juif dans la partie annexée en 1967. Dans le Sud-Liban, l’aviation israélienne a bombardé le massif de l’Iqlim at-Touffah, fief du Hezbollah.
mardi 18 août
Match amical de football : à Cracovie, la Pologne a battu Israël deux buts à zéro.
mercredi 19 août
Sous la présidence d’Ariel Sharon, ministre des Infrastructures nationales, une commission interministérielle israélienne a approuvé un projet de construction de 2 500 nouveaux logements sur le plateau du Golan. De plus, un programme touristique prévoit la construction de 2 500 chambres dans la même région.
nuit du jeudi 20 au vendredi 21 août
Deux soldats des forces israéliennes au Liban-Sud ont été tués au cours d’une attaque du Hezbollah.
vendredi 21 août
La ville d’Hébron a été bouclée tôt par les forces israéliennes, après qu’un rabbin de 63 ans a été poignardé à mort par un Palestinien. Les faits se sont déroulés dans la colonie juive de Tel Romeïda, qui surplombe la ville. Lors de cette agression, le domicile du rabbin a été incendié. En représailles, des colons en colère ont frappé deux passants palestiniens. Le commandant des forces israéliennes en Cisjordanie a demandé la collaboration de l’autorité palestinienne pour arrêter l’agresseur, qui a pu prendre la fuite.
dimanche 23 août
Le gouvernement de Netanyahu a autorisé la construction de nouvelles colonies juives dans Hébron.
lundi 24 août
Hossam el-Amine, chef des opérations militaires du mouvement chiite libanais Amal, a été tué dans sa voiture par un missile tiré depuis un hélicoptère israélien.
mardi 25 août
Dans la soirée, des roquettes, lancées depuis le Liban, ont frappé le nord d’Israël, faisant douze blessés, dont dix civils.
mercredi 26 août
Le président israélien Ezer Weizman a ouvertement critique le meurtre du chef libanais el-Amine et rappelé que seul un accord avec la Syrie et le Liban pouvait garantir la sécurité du nord d’Israël. Un communiqué du gouvernement israélien de Netanyahu a rétorqué qu’il continuera à frapper les organisations « terroristes ». Dans la soirée, un nouveau raid israélien a visé des positions de l’armée libanaise dans la plaine de la Bekaa.
jeudi 27 août
Dans la matinée, un attentat à la bombe a fait 21 blessés dans une rue passante de Tel-Aviv. L’engin, rempli de clous, avait été placé dans une poubelle.
Les autorités israéliennes ont donné leur accord définitif à la construction de 132 appartements destinés à des juifs dans le quartier palestinien de Ras al-Amoud, à Jérusalem-Est.
Deux policiers palestiniens, les frères Abou Sultan, ont tiré au cours d’une querelle sur trois hommes, membres eux aussi d’un autre service de sécurité. Deux sont morts et le troisième est grièvement blessé.
samedi 29 août
Les deux policiers palestiniens, les frères Abou Sultan, responsables de la mort de deux autres membres des services de sécurité palestiniens il y a deux jours, ont été condamné à mort. Le président Arafat a ratifié leur exécution.
dimanche 30 août
Pour la première fois en territoire autonome, les deux Palestiniens, condamnés à mort la veille, ont été exécutés, en public, dans une prison de Gaza.
lundi 31 août
Le terroriste palestinien Abou Nidal aurait été arrêté début juillet, au Caire, où il résidait sous une fausse identité pour soigner des problèmes cardiaques, selon l’agence France-Presse qui cite des « sources palestiniennes ». Abou Nidal aurait été dénoncé par des dissidents de son mouvement, le Fatah-Conseil révolutionnaire. L’Egypte a catégoriquement démenti.
jeudi 3 septembre
Le Histadrout, le syndicat israélien d’obédience travailliste, a ordonné une grève générale du secteur public, qui touche 300 000 fonctionnaires. Le mouvement a été déclenché en raison de l’échec des négociations sur le réajustement des grilles de salaire et le renouvellement des conventions collectives. Par ailleurs, pour la troisième journée consécutive, la rentrée a été retardée pour un million et demi d’élèves du primaire et du secondaire, en raison d’une grève des enseignants. Les collectivités locales ont décidé de suivre le mouvement et, déjà, les ordures ménagères s’amoncellent dans les rues de Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa.
vendredi 4 septembre
La justice israélienne est sur la sellette. Le tribunal de Jérusalem a refusé de mettre en détention provisoire un colon extrémiste, auteur de violences contre des Palestiniens. La Cour suprême a décidé de maintenir en prison l’agresseur de la députée Yael Dayan qui venait de bénéficier d’une remise d’une libération pour bonne conduite. Il avait déjà tué un Palestinien, il y a 20 ans.
samedi 5 septembre
Début des qualifications pour le championnat d’Europe de football 2000 : au stade Ernst Happel de Vienne, l’Autriche et Israël ont fait match nul un à un (Reinmayr pour les Autrichiens, Nimni sur pénalty pour les Israéliens), devant 20 000 spectateurs.
mardi 8 septembre
53 % des Israéliens se disent prêts à accepter la création d’un Etat palestinien indépendant, selon un sondage publié en Israël.
mercredi 9 septembre
L’émissaire américain Dennis Ross a entamé une nouvelle tournée au Proche-Orient pour tenter de relancer le processus de paix.
jeudi 10 septembre
Dennis Ross a eu de premiers entretiens avec Yasser Arafat d’une part et Netanyahu d’autre part. Cinq ans après les accords d’Oslo, un sondage réalisé auprès des Palestiniens de Cisjordanie, montre que 55 % croient encore au processus de paix, mais ils étaient plus de 75 % il y a deux ans.
Un commando israélien a tué deux responsables du mouvement Hamas. Le Hamas a promis que « le sang des martyrs serait vengé ». Par ailleurs, le Hezbollah a tué quatre miliciens de l’ALS dans le Sud-Liban. En représailles, l’aviation israélienne a bombardé les abords de la bourgade de Machgarah, dans le sud du Liban.
vendredi 11 septembre
La Cisjordanie et la bande de Gaza sont totalement bouclées par l’armée israélienne.
samedi 12 septembre
Des tirs de soldats israéliens ont blessé une centaine de Palestiniens en Cisjordanie, principalement à El-Bireh, près de Ramallah. Les incidents se sont déroulés au cours de manifestations faisant suite à la mort de deux responsables du Hamas, deux jours auparavant. Le déchaînement a également visé l’autorité palestinienne, accusée de « collaborer » avec Israël dans sa chasse aux terroristes. A Gaza, 300 sympathisants du Hamas se sont heurtés à des centaines de policiers palestiniens. En Israël même, 40 000 personnes se sont rassemblées dans la soirée sur la place Rabin à Tel-Aviv - en présence de l’épouse de l’ex-Premier ministre - à l’occasion du cinquième anniversaire des accords d’Oslo et pour exiger la démission de Netanyahu, accusé « d’enterrer la paix ».
dimanche 13 septembre
Israël est en alerte maximum. Près de Bethléem, cinq enfant palestiniens qui lançaient des pierres en direction des soldats, ont été touchés par des balles en caoutchouc, tandis qu’une petite fille de sept ans a été atteinte à la tête par une grenade lacrymogène. En réponse aux manifestations de la veille, Netanyahu a proclamé qu’Israël « ne signera pas n’importe quoi pour arriver à une fausse paix sur le papier alors que les bombes continueront à exploser dans nos rues ». Pas question d’avancer plus loin pour la droite au pouvoir, aussi longtemps que l’autorité palestinienne « ne remplira pas ses engagements ».
mardi 15 septembre
Israël a annoncé la levée d’une partie du bouclage des territoires palestiniens. Quelque 10 000 travailleurs palestiniens peuvent désormais se rendre en Israël.
vendredi 18 septembre
Israël a durci le bouclage des territoires palestinien imposé il y a une semaine, en raison d’une alerte aux attentats islamistes et aux enlèvements de soldats. La mesure, décidée lors d’une réunion d’urgence au ministère de la Défense en raison « d’informations précises », restera en vigueur jusqu’à la fin du nouvel an juif, le 23 septembre. A El-Bireh, près de Ramallah, des incidents ont éclaté dans la soirée à l’issue d’une manifestation qui avait réuni 2 000 Palestiniens à l’appel du Hamas. L’intervention de l’armée a fait quelque 80 blessés.
nuit du lundi 21 au mardi 22 septembre
Deux soldats israéliens au Sud-Liban ont été tués dans une embuscade tendue par des militants du Hezbollah.
jeudi 24 septembre
Les deux tiers des membres du Parlement jordanien ont demandé l’arrêt de la normalisation des rapports avec Israël.
dimanche 27 septembre
Des heurts - les plus violents survenus depuis 20 ans - ont opposé policiers et Arabes israéliens qui manifestaient contre des saisies de terre par l’armée. 70 manifestants ont été blessés.
lundi 28 septembre
Benjamin Netanyahu et Yasser Arafat ont rencontré le président américain Bill Clinton, à la Maison-Blanche, pour parler de la paix au Proche-Orient. Le président américain a seulement obtenu de ses hôtes la convocation d’un sommet israélo-palestinien, à la mi-octobre, à Washington. A la suite de cette entrevue, Arafat a décidé de ne plus proclamer unilatéralement l’Etat palestinien, comme il avait l’intention de le faire en mai 1999.
mardi 29 septembre
En quittant Bill Clinton, après une heure d’entretien, Yasser Arafat a annoncé que l’Autorité palestinienne avait accepté la Formule « dix plus trois », compromis proposée par les Etats-Unis il y a quelques temps : l’armée israélienne se retireront de 13 % du territoire cisjordanien, dont 3 % deviendraient « réserve naturelle » sous souveraineté palestinienne limitée. Yasser Arafat a toutefois insisté sur les problèmes de sécurité associés à ce retrait, qui restent à définir.
Les Arabes d’Israël ont observé une grève générale pour protester contre les violences policières dans la localité d’Umm el-Fahem, au nord-est de Tel-Aviv, en Galilée. Depuis trois jours, ils s’affrontent aux forces de police, furieux d’apprendre que leurs terres seraient saisies pour être transformées en champs de manœuvre de l’armée israélienne. Conduits par le maire Sheikh Raed Salah, ils sont descendus par centaines dans la rue. Aux jets de pierres, les policiers ont répliqué par des tirs de balles en plastique… et de balles réelles, affirment des fonctionnaires palestiniens et même un médecin. Plus de 100 civils ont été blessés. Chef-lieu du « petit triangle », Umm el-Fahem passe pour être un bastion du nationalisme palestinien et de l’islamisme. Par ailleurs, un militant du Hamas a été tué et deux autres ont été blessés lorsqu’une bombe a détruit la voiture où ils se trouvaient, dans une zone industrielle de Ramallah. Les autorités pensent que cette bombe était destinée à un attentat. L’incident a eu lieu alors que la police a été placée en état d’alerte et que la Cisjordanie et la bande de Gaza ont été entièrement bouclées jusqu’au 1er octobre au matin, à l’occasion du Yom Kippour qui commence dans la soirée.
mercredi 30 septembre
24 personnes (11 Palestiniens et 13 soldats israéliens) ont été blessés par l’explosion de deux grenades, à Hébron. L’armée a aussitôt imposé le couvre-feu sur la partie qu’elle contrôle.
vendredi 2 octobre
De retour de Washington, Yasser Arafat a déclaré que ses discussions avec le président Clinton n’ont abouti à aucun progrès tangible pour relancer le processus de paix.
mardi 6 octobre
Madeleine Albright, le chef de la diplomatie américaine, est arrivée au Proche-Orient pour préparer le prochain sommet israélo-palestinien prévu à Washington, en principe, à la mi-octobre. Mais, à peine, avait-elle quitté Netanyahu, auquel elle venait de rappeler à quel point Washington est hostile à la colonisation juive des Territoires occupés, que le Premier ministre israélien réunissait un comité interministériel pour… accélérer la construction de logements destinés aux colons israéliens en plein centre de Hébron. Netanyahu s’est voulu rassurant en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une extension mais d’améliorer la protection de la population juive. Un porte-parole des colons de Hébron, partisans de l’extension, a alors accusé le Premier ministre de « trahison ». De violents accrochages ont opposé Palestiniens et police israélienne.
mercredi 7 octobre
Madeleine Albright a réussi à obtenir une nouvelle rencontre entre Netanyahu et Arafat. Les deux hommes se sont retrouvés sur une base militaire israélienne au point de passage d’Erez, entre Israël et la bande de Gaza. A l’issue de cette rencontre de quatre heures en sa présence, Madeleine Albright a annoncé que des « progrès substantiels » ont été réalisés et qu’un sommet décisif s’ouvrirait aux Etats-Unis le 15 octobre, pour consacrer la reprise du processus de paix israélo-palestinien. Netanyahu a ensuite accepté une invitation à déjeuner dans un établissement palestinien, à l’entrée de la bande de Gaza. C’est la première fois qu’un dirigeant israélien pénétrait dans la zone autonome.
jeudi 8 octobre
Des incidents sanglants ont fait, à Hébron, un mort et un blessé parmi les Palestiniens. Les victimes ont été touchées par l’armée israélienne. Celle-ci venait pourtant de lever le blocus qui, depuis le 30 septembre, emprisonnait celle ville de Cisjordanie.
vendredi 9 octobre
Netanyahu a annoncé son intention de nommer Ariel Sharon comme ministre des Affaires étrangères. Depuis la démission du modéré David Lévy, en janvier, c’est le Premier ministre lui-même qui assurait l’intérim des Affaires étrangères. La nomination effective de Sharon interviendra dès le prochain Conseil des ministres, le 13 octobre. Avant d’accepter la proposition de Netanyahu, Ariel Sharon avait posé une condition essentielle : que lui soit déléguée le responsabilité des négociations avec les Palestiniens sur le statut final des territoires occupés. La presse israélienne estime que cette nomination est destinée à calmer l’extrême droite.
samedi 10 octobre
Yasser Arafat a conseillé à Ariel Sharon d’accepter les propositions américaines sur un retrait militaire israélien de 13 % de la Cisjordanie. Sharon, chef de file des durs de la droite israélienne, continue à s’opposer au plan américain. Il annonce aussi qu’il refuserait de serrer la main d’Arafat, qu’il a qualifié dans le passé de « criminel de guerre ».
Eliminatoires de l’Euro de football 2000 : à Serravalle, l’équipe de Saint-Marin a été battue par Israël cinq buts (Revivo, Nimni, Mizrahi, M. Valentini contre son camp, Grayeb), devant 872 spectateurs. C’était la première fois que ces deux sélections s’affrontaient.
mardi 13 octobre
L’armée israélienne a levé le couvre-feu à Hébron. Par ailleurs, deux hommes qui se baignaient dans une source, à Ora, ont essuyé les coups de feu de deux Palestiniens qui ont pris la fuite en Cisjordanie.
mercredi 14 octobre
Qualifications pour le championnat d’Europe de football 2000 : au stade de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Israël a été battue par l’Espagne deux buts (Hierro, Etxeberria) à un (Hazan), devant 37 000 spectateurs. C’était la première fois que ces deux équipes se rencontraient.
jeudi 15 octobre
Américains, Israéliens et Palestiniens ont quatre jours pour débloquer le processus de paix. Netanyahu et Arafat sont arrivés à Washington où le président Clinton a ouvert le sommet avant de laisser les deux délégations réunir des conférences de presse. Les Israéliens ont posé neuf conditions pour retirer leurs troupes de 13 % de la Cisjordanie.
vendredi 16 octobre
Négociateurs palestiniens et israéliens ont jusqu’au 20 octobre pour trouver un accord sur tous les sujets en discussion en ce moment à Wye Plantation. C’est ce qu’a fait savoir Bill Clinton à Netanyahu et à Arafat.
dimanche 18 octobre
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Ariel Sharon, est arrivé à Wye Plantation pour participer aux négociations israélo-palestiniennes.
lundi 19 octobre
A 7 h 50 du matin, en pleine affluence à la gare routière centrale de Beer Sheva, dans le sud d’Israël, un Palestinien de Dahariyah, près d’Hébron, a lancé deux grenades dans la foule qui attendait les autobus. Bilan : 64 blessés, dont 2 graves. Parmi eux, une vingtaine de militaires israéliens. L’auteur de l’attentat a été arrêté sur place. A Wye Plantation, Netanyahu, aussitôt averti, a rapidement décidé de ne plus discuter que des questions de sécurité, mettant Arafat en demeure de présenter un plan antiterroriste détaillé. Les délégués palestiniens, eux, ont alors parlé de sabotage des négociations. Mais, à Gaza, le guide spirituel du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, a justifié l’attentat. Malgré la pression de Bill Clinton, les positions semblent inconciliables. Le président américain a toutefois organisé un déjeuner de travail avec Arafat et Netanyahu.
mardi 20 octobre
Le roi Hussein a été appelé en renfort au sommet israélo-palestinien de Wye Plantation. Les responsables américains ont fait état de « désaccords importants » entre Netanyahu et Arafat, qui pourraient ne conduire qu’à un « accord partiel », ce que les palestiniens refusent obstinément. Dans la soirée, le Parti national religieux (PNR, composante de la majorité) a adressé une mise en garde écrite à Netanyahu.
nuit du mardi 20 au mercredi 21 octobre
Le « conseil des colons juifs » s’est réuni en séance d’urgence à Jérusalem, pour organiser la résistance en cas d’accord entre Arafat et Netanyahu.
mercredi 21 octobre
Alors que Palestiniens et Israéliens étaient, dans la soirée, au bord de la rupture à Wye Plantation, une partie de la droite israélienne et des colons juifs se sont mobilisés sur le terrain contre l’éventualité d’un accord. Ils ont bloqué plusieurs routes du pays, au point que l’armée et la police ont dû intervenir pour détourner des véhicules palestiniens et éviter ainsi une confrontation directe. Par ailleurs, deux ministres de Netanyahu n’ont pas hésité à laisser entendre que le gouvernement israélien pourrait très bien ne pas entériner un accord. D’autre part, Rehavam Zeevi, chef du parti d’extrême droite Modelet (deux députés), a déposé une motion de censure, accusant le Premier ministre de « s’apprêter à céder des parcelles de notre terre aux terroristes ».
jeudi 22 octobre
Le président Clinton a fait savoir qu’il voulait un accord entre Arafat et Netanyahu pour le 23 octobre. Avec, pour la seconde fois, le renfort du roi Hussein de Jordanie.
vendredi 23 octobre
Au terme de neuf jours d’âpres discussions sous l’égide américaine, Netanyahu et Arafat sont parvenus à un « accord intérimaire » qui sauve le processus de paix : des négociations seront ouvertes sur le statut final ; l’accord prévoit 40 % de la Cisjordanie et environ 60 % de la bande de Gaza sous contrôle palestinien. Pour cela, Israël va transférer 12 % supplémentaires du territoire de la Cisjordanie actuellement sous son contrôle à l’administration civile palestinienne, mais l’armée israélienne y conservera « la responsabilité totale » de la sécurité. Ce transfert se fera en trois étapes étalées sur douze semaines. Seul 1,1 % supplémentaire sera transféré sous contrôle exclusif palestinien. De plus, Israël se retirera des 14,2 % de la région qu’elle contrôle actuellement avec les Palestiniens. En échange, les Palestiniens vont établir un programme antiterroriste détaillé, visant à démanteler les groupes de militants armés, à arrêter et juger les militants accusés d’attaques anti-israéliennes et à saisir les armes illégales. Toutes les instance palestiniennes concernées devront ratifier l’abrogation des clauses anti-israéliennes de la Charte de l'OLP datant de 1964. Un retrait supplémentaire d'Israël de Cisjordanie sera envisagé dans un délai de quatre mois à partir de la signature de l’accord. Deux corridors seront créés pour permettre le passage des Palestiniens entre la bande de Gaza et les parties nord et sud de la Cisjordanie. L’aéroport palestinien dans le sud de la bande de Gaza va enfin pouvoir ouvrir. L’ouverture d’un port maritime à Gaza est confirmé. Enfin, Israël va libérer 750 des 3 500 Palestiniens détenus.
samedi 24 octobre
Yasser Arafat s’est invité à Pörtschach, en Autriche, au sommet européen des Quinze. Physiquement marqué par la maladie, il a voulu informer aussitôt ses partenaires européens des termes de l’accord signé à Wye Plantation.
Une manifestation autorisée a eu lieu à Gaza contre les accords de Wye Plantation. Des drapeaux israéliens et américains ont été brûlé, ce qui n’était pas autorisé. Nafez Azzam, un des dirigeants du Jihad islamique, participait à la manifestation.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 octobre
La Sécurité palestinienne a procédé à l'arrestation de deux dirigeants des mouvements intégristes palestiniens qui avaient trop ouvertement manifesté leur hostilité aux accords israélo-palestiniens. Cheikh Hamed al-Bitaoui, qui les avaient publiquement dénoncé comme « contraire à la charia », a été cueilli à son domicile à Naplouse. Nafez Azzam a été interpellé à Gaza.
dimanche 25 octobre
Dans la matinée, des affiches sont apparus sur les murs de Jérusalem-Ouest. On y voit Netanyahu serrer les mains ensanglantés d’Arafat avec cette légende : « L’allié d’Arafat ». Cette affiche est interprétée comme un appel au meurtre. Toujours dans la matinée, des colons ont bloqué la circulation sur plusieurs axes routiers de Cisjordanie. Le Conseil des implantations israéliennes, qui s’était réuni dans l’urgence, a d’abord qualifié les accords de « trahison », avant de nuancer ses propos : « C’est un accord de capitulation. De son côté, Arafat a entrepris une tournée d’information dans les pays arabes : Egypte, Algérie, Maroc, Tunisie, Arabie Saoudite.
lundi 26 octobre
Netanyahu a perdu la première bataille avec sa coalition gouvernementale. Par 9 voix contre 7, la commission des Lois de la Knesset a adopté un projet visant à organiser des élections anticipées. Ce projet de loi, auquel était opposé le Premier ministre, doit être examiné en séance plénière dans deux semaines.
mardi 27 octobre
Le représentant du Jihad islamique au Liban accuse le Mossad d’être responsable de l’attentat à la voiture piégée qui a tué dans la matinée à Saïda (sud du Liban) un des responsables du mouvement palestinien et grièvement blessé sa femme et leur fils.
mercredi 28 octobre
Les Etats-Unis ont été obligés d’adresser un rappel à l’ordre à Netanyahu et à Arafat pour exiger d’eux qu’ils commencent à appliquer l’accord de Wye Plantation selon le calendrier prévu, c’est-à-dire à partir du 2 novembre. Depuis qu’il est rentré des Etats-Unis, Netanyahu cherche à repousser l’application des accords sous prétexte qu’il n’a pas reçu un document « essentiel » (plan de lutte antiterroriste) promis par Arafat. Dans la soirée, Netanyahu n’a pas réclamé à la réunion du comité central du Likoud de se prononcer sur l’accord de Wye Plantation.
jeudi 29 octobre
Un attentat suicide à la voiture piégée, revendiqué par le Hamas, a fait deux morts et six blessés, dans la matinée, à un carrefour de la bande de Gaza, au passage d’un car scolaire israélien escorté par des véhicules de l’armée. L’auteur de l’attentat était un militant du Hamas de 19 ans, Souhib Timraz. Malgré cet attentat, a affirmé David Bar-Ilian, proche de conseiller de Netanyahu, Israël ne reportera pas l’application de l’accord de Wye Plantation. Le Premier ministre israélien a pourtant blâmé l’Autorité palestinienne qui n’a pas su prévenir cet attentat. Celle-ci a donc arrêté la plupart des responsables politiques et militaires du Hamas et assigné à résidence son chef spirituel, cheikh Ahmed Yassine, « pour des raisons de sécurité ».
vendredi 30 octobre
La police palestinienne affirme avoir interpellé, en quelques heures, plus d’une centaine de militants du Hamas, coupé le téléphone à leurs principaux dirigeants, interdit toute dérive verbale aux prêcheurs du vendredi dans les mosquées et empêché une manifestation à Naplouse. Le « guide suprême » iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a qualifié Arafat de « traître minable » et de « laquais des sionistes ». Selon un porte-parole de Netanyahu, Israël a fourni trente noms de « terroristes », dont celui de Mohammad Deif, chef présumé de la branche militaire du Hamas. Par contre, le Premier ministre israélien a débloqué soixante millions de dollars pour la construction de nouvelles routes en Cisjordanie au profit des… colons juifs.
Netanyahu a donné son feu vert à l’établissement d’une nouvelle colonie juive à Jérusalem-Est, près du mont des Oliviers. La construction de 132 logements sera financée par Irving Moscowitz, un milliardaire juif américain qui réside à… Miami.
samedi 31 octobre
Début des commémorations de la mort de Yitzhak Rabin, assassiné il y a trois ans. Plusieurs centaines de milliers d’Israéliens de tous les bords politiques se sont rassemblés, dans la soirée, sur la place de Tel-Aviv où l’ancien Premier ministre israélien a été tué. Seul le ministre de la Défense, Yitzhak Mordehaï, y représentait le gouvernement israélien. Pour le président de la Knesset, Dan Tichon (Likoud), le temps est venu de former un gouvernement d’union nationale.
dimanche 1er novembre
Netanyahu a été conspué au cimetière militaire du Mont Hertzl, à Jérusalem, où il était venu déposer des fleurs sur la tombe de son prédécesseur assassiné. Parmi 1 500 personnes, des voix se sont élevées pour le qualifier « d’instigateur au meurtre ». C’est ce jour qu’a choisi le Premier ministre israélien pour réaffirmer son opposition au processus d’Oslo entamé en 1993 avec les Palestiniens en le qualifiant de « mauvais accord » qui l’a contraint à signer le compromis de Wye Plantation « pour réparer les dégâts ». Ces propos lui ont valu une avalanche de critiques. Netanyahu s’est félicité d’avoir su réduire les ambitions territoriales de Yasser Arafat. La majorité des Israéliens estime que les leçons du meurtre de Rabin n’ont pas été apprises et qu’un autre assassinat politique est vraisemblable, selon un récent sondage.
Le mouvement intégriste libanais Hezbollah a appelé les Palestiniens à tuer soldats et colons israéliens et aussi Yasser Arafat. Le responsable de ce mouvement, Cheikh Hassan Nasrallah, a lancé un véritable appel au meurtre du président palestinien.
lundi 2 novembre
Le gouvernement israélien doit désormais sa survie à l’abstention des 5 députés arabes de l’opposition à la Knesset. En effet, à la demande expresse de Yasser Arafat, ces élus se sont abstenus de voter contre le projet de budget 1999 du Premier ministre israélien. Celui-ci a obtenu la confiance d’une voix de majorité, à 54 voix contre 53. Un député de la droite a voté contre et deux se sont abstenus. Mais, parce qu’il lui faut l’approbation de la Knesset, Netanyahu a décidé de reporter de dix jours l’application de l’accord de Wye Plantation, qui devait entrer en vigueur à minuit. La Knesset doit se réunir les 11 et 12 novembre. Le cabinet israélien a exiger de connaître le plan de lutte antiterroriste des Palestiniens avant de se prononcer. Peu après, le chef du gouvernement israélien a appelé Arafat par téléphone, pour l’informer. Le président de l’Autorité palestinienne lui a donné son accord, à condition qu’il n’y ait pas d’autre report. Ce à quoi Netanyahu s’est engagé dans un communiqué publié peu après. Washington n’a guère apprécié ce report décidé de manière unilatéralement par Netanyahu alors qu’il disposait de tout le temps nécessaire. Par ailleurs, un haut responsable du Hamas, Ismall Hanieh, a démenti que le mouvement islamique envisage d’entrer en conflit ouvert avec l’Autorité palestinienne. Dans la soirée, la police israélienne est intervenue à Jérusalem-Est contre des Palestiniens rassemblés pour protester contre le feu vert donné par Netanyahu à la construction de nouveaux logements juifs dans le quartier arabe de Ras al-Amoud. Trois Palestiniens ont été blessés.
mardi 3 novembre
Netanyahu a fait monter la pression d’un cran supplémentaires : trois heures avant l’heure du Conseil des ministres qui devait débattre de l’accord de Wye Plantation, le Premier ministre israélien a ajourné cette réunion en déclarant qu’il entend saisir son gouvernement de la totalité de l’accord conclu. Or, affirme-t-il, il n’a toujours pas eu communication d’un « élément vital » du plan palestinien de lutte antiterroriste. Ce plan, Arafat l’a fourni la veille aux Américains qui s’en sont déclarés satisfaits. Selon un dirigeant du Hamas, ce serait plus de 300 militaires qui auraient été arrêtés par la police palestinienne depuis quatre jours. De son côté, l’Autorité palestinienne a laissé entendre que ses forces de sécurité avaient, ces derniers mois, déjoué plusieurs tentatives d’assassinat d’Arafat. Des actions soutenues, financièrement, par l’Iran.
mercredi 4 novembre
Pour la seconde fois en deux jours, Netanyahu a ajourné la réunion du Conseil des ministres. Il considère toujours qu’Arafat doit lui donner des engagements écrits sur son plan de sécurité, et plus particulièrement sur l’arrestation de 30 personnes accusées par Israël d’avoir participé à des attentats meurtriers. Selon le président palestinien, 12 de ces accusés seraient déjà sous les verrous. Par ailleurs, Israël a refusé à Arafat l’autorisation d’atterrir sur l’aéroport de Gaza, qu’il aurait dû inaugurer.
jeudi 5 novembre
Enfin satisfait d’un plan de sécurité palestinien, Netanyahu a réuni son conseil des ministres pour lui soumettre l’accord de Wye Plantation.
Selon un rapport officiel palestinien, un quart des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie vit au-dessous du seuil de pauvreté, lequel est fixé à 300 dollars pour une famille de six personnes. Le nombre de pauvres grimpe à 38 % dans le district de Gaza et atteint 51 % au sud de ce district.
L’Union internationale des télécommunications a accordé son propre code téléphonique à une Palestine qui n’existe pourtant pas en tant qu’Etat : le 970 est appelé à remplacer le 972, le code israélien actuellement utilisé dans les territoires autonomes.
vendredi 6 novembre
Un attentat à la voiture piégée, dont les auteurs semblent être des « amateurs » aux yeux de la police israélienne, a eu lieu, dans la matinée, au cœur de Jérusalem, faisant 2 morts, les occupants du véhicule, et 24 blessés. Peu après, la police israélienne a fait état d’une revendication anonyme de l’attentat, au nom de la branche armée du Hamas. Le cabinet de Netanyahu, qui était réuni au même moment de l’attentat, a aussitôt suspendu son examen de l’accord de Wye Plantation. Les Palestiniens ont très rapidement condamné l’acte terroriste et réclamé également une intervention des Etats-Unis pour obtenir la pleine application de ce dernier.
samedi 7 novembre
Le Jihad islamique a revendiqué l’attentat de la veille à Jérusalem.
lundi 9 novembre
Résistant à la pression américaine, Netanyahu a répété qu’il n’appliquera pas l’accord de Wye Plantation tant que les Palestiniens ne prendront pas les mesures qui s’imposent pour mettre un terme au terrorisme islamique. En attendant, la colonisation en Cisjordanie s’intensifie : six nouveaux points de colonisation sauvages ont été recensés autour de Ramallah, Naplouse et Bethléem, avec maisons mobiles, serres et chemins d’accès. Une autre colonie, près de Toularem, a reçu, elle, le feu vert officiel des autorités israéliennes, malgré l’accord qui engage ses signataires à s’abstenir « d’actions unilatérales » dans les secteurs dont le sort sera fixé en même temps que le statut définitif des territoires occupés.
mardi 10 novembre
Yasser Arafat a menacé, dans la matinée, de geler l’application de l’accord de Wye Plantation si Netanyahu ne le faisait pas approuver par la Knesset et mettre en œuvre le plus rapidement possible l’accord. Montrant que la patience dont il a fait preuve avait des limites, Arafat a accusé le Premier ministre israélien de retarder sciemment l’application de l’accord.
mercredi 11 novembre
Après deux semaines d’atermoiements, Netanyahu a finalement réuni son cabinet et une majorité des ministres (8 pour, 4 contre, 5 abstentions) a approuvé les accords de Wye Plantation. Mais, une nouvelle fois, le Premier ministre a cherché à donner des gages à son aile d’extrême droite. Il a proposé et obtenu que cette approbation soit assortie d’une série de conditions. Conditions que les Palestiniens avaient, à l’avance, refusées : pas de retrait militaire israélien de la Cisjordanie avant la suppression des articles anti-israéliens de la Charte palestinienne (ce qui n’a pas été prévu à Wye Plantation) ; refus d’aller au-delà de 1% de la superficie de la Cisjordanie lors d’un autre retrait militaire israélien ; et annonce de « mesures unilatérales » israéliennes - des annexions de territoire palestiniens - si l’Autorité proclame unilatéralement la création d’un Etat palestinien.
Nouvel élément de la situation en Israël : les élections municipales, dont on a connu le résultat dans la soirée, ont renforcé le camp des ultras à Jérusalem (15 sièges ; le maire sortant Ehud Olmert, un laïque du Likoud, a été réélu mais devra s’appuyer encore plus sur les ultras), alors même que les travaillistes ont emporté quelques beaux succès ailleurs, en enlevant notamment les mairies de Tel-Aviv, de Beersheva, de Petah Tikva, d’Hadéra et d’Afoula, alors que la droite gagnait celles de Netaya et de Rhovot. A Nazareth, c’est une liste islamiste qui a obtenu la majorité de sièges tandis que le maire, un Arabe chrétien, Ramez Jarasi, conserve son poste. L’annonce de ces résultats a provoqué des incidents : des islamistes ont saccagé le bureau du maire…
Alors qu’une nouvelle confrontation entre l’Irak et les Etats-Unis semble prévisible, en Israël on annonçait dans la soirée que les centres distribution des masques à gaz et de kits antichimiques seraient ouverts à partir du 12 novembre.
jeudi 12 novembre
Netanyahu a donné son feu vert à la confiscation de dizaines d’hectares de terrain appartenant à des Palestiniens près d’Hébron pour construire des routes destinées aux colons.
La distribution des masques à gaz a commencé.
samedi 14 novembre
Yasser Arafat, qui semble avoir fait le maximum de concessions pour sortir la négociation de l’ornière, a brusquement haussé le ton. Alors qu’il s’était abstenu de reparler de la création d’un Etat, il en a réaffirmé l’objectif en le fixant au 4 mai prochain, date à laquelle la phase transitoire des accords d’Oslo de 1993 se termine. Il a fait cette déclaration devant 15 000 Palestiniens rassemblés à Naplouse.
dimanche 15 novembre
Yasser Arafat continue à faire monter la tension. Devant 200 militants du Fatah et de l’OLP, il a déclaré que « les fusils sont prêts et nous sommes disposés à les lever contre quiconque essaie de nous empêcher de prier à Jérusalem ». Netanyahu a réagi en accusant Arafat de « violer » les accords de Wye Plantation.
lundi 16 novembre
Le Premier ministre israélien a répliqué à Yasser Arafat devant la Knesset : « Je n’ai pas l’intention de mettre en œuvre le retrait dans ces circonstances, jusqu’à ce que les choses soient corrigées en public et sans équivoque ». Il n’en a pas moins fermement défendu sa décision de signer l’accord de Wye Plantation. Arafat et Netanyahu se sont téléphonés. Par ailleurs, Ariel Sharon, porte-drapeau des colons, est revenu sur ses propos appelant ceux-ci à prendre « dès maintenant » possession de nouvelles terres en Cisjordanie : « C’est très dangereux pour Israël d’avoir un Etat palestinien, mais je préfère pareil danger à un Etat palestinien sur l’ensemble de la zone au terme du processus de paix ». C’est la première fois qu’il accepte, même implicitement, un futur Etat palestinien.
mardi 17 novembre
Arafat a cherché l’apaisement, affirmant son engagement « ferme » pour la paix, sa volonté d’appliquer les accords signés avec les Israéliens, de « faire face à la violence et à tout usage de la force ». Cette espèce de volte-face a été bien accueillie en Israël où, après deux jours de débats, la Knesset a largement approuvé, dans la soirée, les accords de Wye Plantation. Netanyahu a qualifié les derniers propos d’Arafat de « positifs », tout en maintenant sa menace de suspendre la première étape du retrait militaire en Cisjordanie.
nuit du mardi 17 au mercredi 18 novembre
Les députés israéliens ont ratifié l’accord de Wye Plantation. L’armée israélienne devrait commencer à se retirer d’une partie de la Cisjordanie le 20 novembre.
mercredi 18 novembre
Israéliens et Palestiniens ont fait un nouveau pas vers la paix en engageant les négociations sur le règlement de paix final. Mahmoud Abbas, numéro deux de l’OLP, et Ariel Sharon, ministre israélien des Affaires étrangères, se sont rencontrés pendant plus de deux heures à Jérusalem-Ouest. L’Autorité palestinienne a pris un décret de lutte contre la détention illégale d’armes par des Palestiniens des zones autonomes.
Match amical de football : à Setubal, le Portugal a battu Israël deux buts à zéro.
jeudi 19 novembre
Le gouvernement israélien a, enfin, donné son feu vert au retrait de l’armée israélienne… de 2 % de la Cisjordanie occupée, à Jénine. Le Conseil des ministres a pris cette décision par 7 voix contre 5 et 3 abstentions. Une fois n’est pas coutume, Israël s’est déclaré satisfait du respect de l’Autorité palestinienne de ses engagements. Cette dernière a pris un nouveau décret pour se conformer à ses engagements. L’un interdit toute incitation à la violence contre Israël.
vendredi 20 novembre
La première phase du redéploiement des forces israéliennes de Cisjordanie a failli ne pas avoir lieu. Estimant, après examen des cartes, que le compte n’y était pas, Arafat a suspendu l’opération en cours. Après plusieurs heures, David Bar-Illan, le porte-parole du Premier ministre israélien a fini par admettre que Netanyahu avait procédé à plusieurs modifications dans le plan initial, mais que la superficie du territoire libéré était bien conforme à ce qui avait été prévue. Les cérémonies ont pu alors se dérouler comme prévu ; la police palestinienne a fait son entrée à Kabatiya, la plus importante des vingt-huit localités des environs de Jénine évacuées par Israël. La zone placée sous le contrôle de l’Autorité palestinienne passe de 3 à 10,1 % de la Cisjordanie. D’autre part, comme promis, Netanyahu a fait libérer 250 Palestiniens. Cinq cents autres devraient suivre, en deux fois, d’ici à trois mois. Pourtant, les Palestiniens sont furieux : sur les 250 libérés, seuls 100 étaient des détenus politiques, les autres sont des condamnés de droit commun. Par ailleurs, un protocole d’accord a pu être signé, à Tel-Aviv, entre le chef de l’aviation civile palestinienne, Fayez Zeidan, et les responsables israéliens pour la mise en service de l’aéroport de Gaza.
mardi 24 novembre
Pour la première fois, un avion de ligne, un Airbus égyptien, s’est posé, dans la matinée, sur l’aéroport international de Gaza, le premier en territoire palestinien autonome. Huit autres avions ont suivi, venant du Maroc, de Jordanie, d’Espagne, d’Autriche et même d’Israël. « C’est un jour historique pour les Palestiniens », a lancé Yasser Arafat - qui a donné son nom à l’aéroport - en accueillant les passagers officiels de ces vols inauguraux. Un avion des Palestinian Airlines est ensuite arrivé, précédant le jet personnel du président de l’Autorité palestinienne.
mercredi 25 novembre
Netanyahu a entamé, par la Suisse, une tournée européenne qui doit également le conduire en Grande-Bretagne et en Espagne. L’objectif principal de cette tournée est de rencontrer des hommes d’affaires, des responsables économiques et de la défense.
Arrivé à Paris, à bord du premier vol direct entre Gaza et la France, pour une visite officielle de deux jours, Yasser Arafat a réitéré, à l’issue d’un déjeuner avec le président Chirac, sa volonté de « tout mettre en œuvre pour construire un Etat palestinien à la date du 4 mai 1999 ». Le président français lui a promis l’aide financière de la France.
jeudi 26 novembre
Deux soldats israéliens ont été tués au Sud-Liban.
nuit du jeudi 26 au vendredi 27 novembre
Deux soldats israéliens ont trouvé la mort dans l’explosion d’une bombe au Sud-Liban. Sept militaires israéliens ont été tués en dix jours, 23 depuis le début de l’année.
vendredi 27 novembre
Revenu d’urgence de Londres à Jérusalem pour faire face à une recrudescence des attaques du Hezbollah libanais pro-iranien au Sud-Liban, le Premier ministre israélien a exigé que l’armée libanaise se déplie dans cette région (850 km²) pour empêcher les attaques des islamistes. Netanyahu a mis en cause la Syrie et le Liban qui, selon lui, exercent des pressions sur le gouvernement libanais. Il n’écarte pas un éventuel retrait d’Israël du Sud-Liban, mais pas n’importe comment.
La présidence américaine a annoncé, dans la soirée, que le président Clinton visitera Israël et les territoires de Gaza et de Cisjordanie du 12 au 15 décembre. Il aura, à cette occasion, une série d’entretiens sur le processus de paix au Proche-Orient.
lundi 30 novembre
Israël menace le Liban-Sud de frappes aériennes.
Ouverture à Washington (Etats-Unis) de la plus grande conférence jamais réunie pour fixer les règles d’indemnisation des juifs spoliés durant la Seconde Guerre mondiale.
Ouverture à Washington de la conférence des donateurs d’aide aux Palestiniens. L’Europe et les Etats-Unis sont prêts à mettre la main au porte-monnaie pour aider le développement des territoires palestiniens.
mercredi 2 décembre
Un Palestinien, employé de la voirie municipale de Jérusalem, a été poignardé, dans la matinée, près de son domicile par un inconnu. Selon la police, « un certain nombre d’indices suggèrent que le mobile du crime est le nationalisme ». Elle soupçonne un Israélien déjà suspecté d’avoir tué un autre arabe et d’en avoir blessé cinq dans le passé. Peu après, au nord de Ramallah une centaine de Palestiniens ont attaqué une patrouille de l’armée israélienne et passé un soldat à tabac. A quelques jours de la visite du président américain dans la région, Palestiniens et Israéliens s’accusent mutuellement de violer l’accord de Wye Plantation et les tensions se multiplient.
jeudi 3 décembre
Israël revient une fois de plus sur l’accord signé à Wye Plantation. Prenant prétexte des incidents de la veille, Netanyahu a décidé que la prochaine étape de retrait de ses troupes de Cisjordanie, prévue dans quinze jours, serait soumise à trois conditions. Il exige, une fois de plus, que Yasser Arafat renonce à proclamer l’Etat palestinien le 4 mai, qu’il cesse de réclamer la libération des détenus palestiniens ayant « du sang sur les mains » ou qui appartiennent à des organisations intégristes et que cesse la « campagne d’incitation à la violence » anti-israélienne. L’Autorité palestinienne a aussitôt rejeté ces conditions. Netanyahu a aussi demandé au président américain de ne pas poser « Air Force One », l’avion présidentiel américain, sur le tout nouvel aéroport de Gaza, lors de sa prochaine visite, puisque les Palestiniens le considèrent comme un symbole de leur souveraineté nationale. En hélicoptère, à la rigueur… Par ailleurs, le Premier ministre israélien a fait entrer dans son mini cabinet le ministre le plus hostile aux accords avec les Palestiniens : Yitzhak Lévy, leader du Parti national-religieux et porte-drapeau des colons.
Européens, Américains et communauté juive ont adopté à Washington une convention sur la restitution des œuvres d’art volées par les nazis à des juifs. Le document établit onze principes, « non contraignants », visant à l’identification des œuvres volées et de leurs propriétaires légitimes. Le Congrès juif mondial estime qu’il reste encore 110 000 œuvres à restituer, d’une valeur globale de 10 à 30 milliards de dollars (de 56 à 168 milliards de francs).
samedi 5 décembre
Yasser Arafat, en visite en Suède, a proposé à Stockholm une « transition d’une logique de guerre à une logique de paix » avant les négociations à venir sur le statut final des territoires palestiniens.
Plusieurs manifestations de soutien aux prisonniers palestiniens ont dégénéré dans la violence en Cisjordanie et à Gaza. 25 Palestiniens ont été blessés.
dimanche 6 décembre
2 400 prisonniers palestiniens détenus par Israël ont entamé une grève de la faim pour obtenir leur libération. Ils se réfèrent ainsi aux accords de Wye Plantation. Deux Palestiniens ont été blessés dans des affrontements.
lundi 7 décembre
Des accrochages se sont produits entre manifestants palestiniens et soldats israéliens, dans plusieurs localités de Cisjordanie, faisant une quarantaine de blessés. Mais à Naplouse, c’est entre les policiers palestiniens et les militants du Fatah, pour la première fois, que des affrontements ont eu lieu. Après avoir brutalement dispersé une manifestation pour la libération des prisonniers palestiniens détenus par Israël, les policiers, dépassés par les évènements, ont tiré à balles réelles sur des militants du Fatah qui ont riposté. Il y a eu au moins quatre blessés des deux côtés. Un autre jeune Palestinien, Nasser Arakat, neveu d’un négociateur palestinien, a été grièvement touché à la tête par un coup de pistolet tiré par un Israélien dont la voiture était devenue la cible des pierres palestiniennes.
mardi 8 décembre
Netanyahu a rencontré l’émissaire américain Dennis Ross. Le chef du gouvernement israélien a fait savoir qu’il n’appliquerait pas le retrait israélien prévu pour la semaine prochaine si les violences palestiniennes persistaient.
mercredi 9 décembre
Le 11e anniversaire du déclenchement de l’Intifada a été fêtée dans la violence. Dans toute la Cisjordanie, les manifestants palestiniens ont été au rendez-vous. D ‘autant plus présents que le guide spirituel du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, a annoncé qu’il entamait une grève de la faim en solidarité avec les prisonniers palestiniens des prisons des camps israéliens. Devant la multiplication des incidents, l’armée israélienne a riposté (balles d’acier, grenades lacrymogènes, balles réelles). Un jeune garçon de 16 ans a été tué à Selwad, près de la colonie de Beit El. 120 Palestiniens ont été blessés. Un autre adolescent palestinien, grièvement blessé il y a trois jours, est mort. Le Premier ministre israélien a vite fait savoir que cette violence allait conduire tout droit à un effondrement total du processus de paix. Pour le deuxième jour consécutif, il a rencontré Dennis Ross. Yasser Arafat a réaffirmé sa volonté d’édifier un Etat indépendant, tout en se gardant de bien de donner une date.
jeudi 10 décembre
Une instance intermédiaire de l’OLP a approuvé, par 81 voix sur 95, la lettre dans laquelle Yasser Arafat informe le président américain Bill Clinton que les articles anti-israéliens de la charte de l’OLP sont « nuls et non avenus ».
vendredi 11 décembre
Netanyahu a fait savoir qu’il ne retirerait pas ses troupes de Cisjordanie si le Conseil national palestinien ne vote pas, le 14 décembre, en présence de Bill Clinton, l’abrogation des clauses anti-israéliennes de la charte de l’OLP. Le Hamas a donné jusqu’à Noël à l’Autorité palestinienne pour libérer son leader, cheikh Yassine, assigné à résidence depuis fin octobre à Gaza.
samedi 12 décembre
Le président américain Bill Clinton est arrivé en Israël, dans la soirée. Il a été reçu par Netanyahu qui a réaffirmé son refus de mettre en œuvre le dispositif arrêté en octobre à Wye Plantation. Quatre ministres israéliens ont d’ailleurs boycotté la cérémonie d’accueil. Bill Clinton lui a répondu que la paix était « le seul choix possible ». Des incidents en Cisjordanie ont fait 11 blessés, dont 10 Palestiniens. Un extrémiste juif a été interpellé dans la soirée près de l’hôtel du président américain, à Jérusalem, ainsi que le chef du Jihad islamique et une quarantaine de sympathisants islamistes dans la banlieue de Gaza. La police israélienne a mobilisé quelque 15 000 hommes pour assurer la sécurité de Clinton.
dimanche 13 décembre
Bill Clinton s’est rendu, avec son épouse Hillary, sur la tombe de Yitzhak Rabin. Lea Rabin était avec le couple présidentiel. Le président américain a promis de débloquer 1,2 milliard de dollars de plus pour le volet sécurité des accords de Wye Plantation. Madeleine Albright a clairement demandé à Israël de ne pas retarder la seconde étape de son retrait militaire de Cisjordanie. Pour sa part, Netanyahu a, de nouveau, demandé au Conseil national palestinien de se prononcer par un vote formel sur l’annulation des clauses anti-israéliennes de la Charte nationale. Ce qu’a refusé, à Damas, un congrès de l’opposition palestinienne. A l’occasion de la visite du couple présidentiel américain, les incidents se sont poursuivis en Cisjordanie. Dans la région de Jérusalem, on déplore cinq blessés du côté palestinien, ainsi qu’un officier de police juif.
Vers midi, l’aviation israélienne a effectué un raid contre le Hezbollah libanais dans le sud de la Bekaa. Pour sa part, le Premier ministre libanais, Selim Ross, a catégoriquement refusé que l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban puisse devenir définitive.
lundi 14 décembre
Réuni à Gaza, le Conseil national palestinien a approuvé, à une écrasante majorité et en présence de Bill Clinton et de Yasser Arafat, l’abrogation de l’appel à la destruction de l’Etat d’Israël figurant dans la charte de l’OLP. Le président américain a dénoncé les confiscations de terres et les démolitions de maisons, et évoqué pour la première fois le droit légitime des Palestiniens à l’autodétermination.
La frange radicale de la majorité israélienne, opposée à toute nouvelle concession aux Palestiniens, menace de renverser Netanyahu par le biais d’une motion de censure.
mardi 15 décembre
Le sommet qui a réuni Bill Clinton, Yasser Arafat et Benjamin Netanyahu, à l’entrée de la bande de Gaza, n’a pas confirmé les espoirs nés la veille. Le sommet d’Erez a duré deux heures pour rien. Netanyahu est resté intraitable : non seulement ses troupes ne poursuivront pas, dans l’immédiat, leur retrait de Cisjordanie, non seulement Israël ne libérera pas de nouveaux prisonniers palestiniens, mais Netanyahu a réaffirmé ses exigences dans une liste en douze points (les Palestiniens doivent renoncer à leur intention de proclamer unilatéralement un Etat le 4 mai, accepter les critères retenus par Israël pour la libération des prisonniers, confisquer les armes illégalement détenues en secteur autonome, réduire les effectifs de leur police, mettre un terme à la violence dirigée contre les soldats israéliens et abandonner toute propagande hostile). L’Autorité palestinienne a accusé Netanyahu d’être « de mauvaise foi ».
Après dix jours de grève de la faim dans les prisons israéliennes, les prisonniers palestiniens ont annoncé la suspension de leur mouvement. Ils ont atteint leur but : passer au premier plan des préoccupations palestiniennes.
mercredi 16 décembre
En réunissant son gouvernement dans la matinée, Netanyahu a confirmé que l’armée israélienne n’évacuera pas, comme prévu, le 18 décembre 5 % de plus des territoires de Cisjordanie. Ce même jour, le Premier ministre israélienne a dû faire face à des troubles au sein de son cabinet. Il a enregistré la démission, prévue depuis plusieurs jours, de son ministre des Finances. C’est le quatrième ministre qui s’en van en deux ans et demi. Par ailleurs, la chute de la coalition gouvernementale, abandonnée par une partie des extrémistes, est programmée pour le 21 décembre. Dans la soirée, Netanyahu a tenté de prendre les devants en appelant la Knesset au soutien de sa politique, rejetée immédiatement par les Palestiniens. Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que la dissolution du Parlement israélien a été décidée…
jeudi 17 décembre
Dans la matinée, les territoires palestiniens se sont réveillés en colère : la nuit précédente, les Américains ont lancé des missiles sur l’Irak. Plusieurs manifestations, très décousues, se sont succédé un peu partout, des drapeaux américains et israéliens ont été brûlés. De son côté, Netanyahu a déclaré que si l’Irak attaquait Israël, l’Etat hébreu saurait se défendre. Des réservistes ont commencé à être rappelé pour la défense passive.
vendredi 18 décembre
Netanyahu a accepté la démission de son ministre des Finances, Yaacov Neeman. Il prendra lui-même le portefeuille vacant jusqu’à nouvel ordre. A la radio, le ministre démissionnaire a mis les Israéliens en garde contre toute politique économique « électoraliste » suscitée par les élections anticipées qui se profilent.
Pour avoir couvert les affrontements entre manifestants anti-américains et forces de l’ordre, cinq chaînes de télévision et deux stations de radio ont été interdites par l’Autorité palestinienne.
samedi 19 décembre
Une quarantaine de Palestiniens ont été blessés par des militaires israéliens lors de manifestations de solidarité avec l’Irak. Une manifestation pro-irakienne a été interdite à Gaza. Plusieurs militants ainsi que huit journalistes ont été arrêtés. Les bureaux de l’agence AP ont été fermés pour empêcher la transmission d’images des manifestations palestiniennes anti-américaines.
dimanche 20 décembre
Le gouvernement palestinien a approuvé une liste de cinq conditions posées par le Premier ministre aux Palestiniens, avant de mettre en œuvre un retrait militaire en Cisjordanie.
lundi 21 décembre
Le gouvernement Netanyahu, pour éviter d’être renversé par une motion de censure, a accepté que la Knesset vote son autodissolution par 81 voix des 120 députés, contre 30, 4 abstentions et 5 non-votants. Les Israéliens retourneront donc aux urnes dans un délai de trois à six mois. Les premiers sondages donnent Netanyahu perdant face à ses deux challengers les plus probables, le travailliste Ehud Barak et le populaire militaire centriste Amnon Lipkin-Shahak. Mais 12 % des Israéliens sont indécis. Avant son autodissolution, la Knesset a refusé de prendre en compte les cinq conditions posées par le gouvernement israélien à Arafat pour poursuivre l’application de l’accord de Wye Plantation.
mardi 22 décembre
Netanyahu a défini sa politique en prévision des prochaines élections législatives : elle sera la même qu’aujourd’hui. Au nom du toujours plus de sécurité, ce sera un toujours plus d’exigences. Par défi, il a maintenu le gel du processus de paix. Outre l’actuel Premier ministre, deux autres personnalités politiques ont annoncé leur candidature : Ehud Barak, leader du Parti travailliste, et Dan Meridor, ministre des Finances jusqu’en juin 1997, qui a démissionné du Likoud aujourd’hui.
L’aviation israélienne a commis une « erreur » : visant une base d’entraînement du Hezbollah libanais et un centre de transmission radio, un raid aérien a fait sept morts - une mère de famille et six de ses enfants - dans une ferme de la Bekaa, à Nabi Chit, à 20 kilomètres de Baalbek. Les responsables militaires israéliens et le président de la Knesset ont présenté leurs excuses.
mercredi 23 décembre
En représailles au raid aérien israélien de la veille, Le Hezbollah a tiré 32 roquettes katouchia sur des localités du nord d’Israël : Kyriat Shmona, Nahariya, Zar’it, Shélomi et Goren. Bilan : 16 civils blessés, dont 1 grièvement atteint, et plusieurs bâtiments touchés, ainsi qu’une ligne à haute tension. De plus, un officier de l’Armée du Liban sud a été tué dans un attentat à la bombe revendiqué par le Hezbollah. Le Premier ministre israélien Netanyahu a promis de répliquer, « le moment venu ». Son ministre de la Sécurité intérieure, Avigdor Kahalani, a préconisé de bombarder « les centrales électriques qui alimentent Beyrouth ».
La fronde contre Netanyahu continue au Likoud : après Dan Meridor la veille, le maire de Jérusalem, Ehud Olmert, aurait été sollicité pour être le challenger du chef du gouvernement comme candidat officiel de sa formation. Autre dissident en puissance, Benny Begin, fils du fondateur du Likoud Mehahem Begin, est prêt, dit-on, à fonder son propre parti… Le ministre de la Défense, lui-même, Yitzhak Mordehaï, a annoncé qu’il « réfléchissait à la suite de sa carrière »… Netanyahu a réagi en dénonçant « une tentative de putsch » et en accusant ses adversaires de « se livrer à une campagne systématique de calomnie » depuis son élection en 1996 et de n’agir que par « ambition personnelle ».
Yasser Arafat a levé la mesure de mise en résidence surveillée qui, depuis le 29 octobre, frappait le leader du Hamas, Cheikh Ahmed Yassine (âgé de 62 ans).
Match amical de football : au stade National de Ramat Gan, Israël a battu la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) deux buts à zéro.
jeudi 24 décembre
L’ex-chef d’état-major israélien, le général Amnon Lipkin Shahak (54 ans) a quitté l’armée pour se préparer à poser sa candidature aux élections générales. « Le but ultime est de battre Netanyahu », a-t-il déclaré. Les sondages lui sont favorables.
dimanche 27 décembre
Le maire de Jérusalem, Ehud Olmert, un « faucon du Likoud, a renoncé à se présenter contre Netanyahu pour être le candidat de leur parti. Olmert n’aurait pas obtenu l’appui du ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï, qui, selon la radio publique, envisage de faire équipe avec Amon Lipkin-Sharak. De son côté, Ariel Sharon se range derrière Netanyahu.
lundi 28 décembre
Le leader extrémiste Zeev Benny Begin, fils de l’ancien Premier ministre, a annoncé qu’il quittait à son tour le Likoud.
mardi 29 décembre
Les élections générales anticipées auront lieu les 17 mai (élection des 120 députés et premier tour pour celle du Premier ministre) et 1er juin (second tour pour l’élection du Premier ministre).
mercredi 30 décembre
David Lévy, ancien ministre et dissident de la droite israélienne, a décidé de constituer un front commun contre la droite, pour les élections générales de mai, avec le chef de l’opposition travailliste, Ehud Barak. L’accord de principe prévoit que le petit parti de David Lévy soutiendra la candidature de Barak au poste de Premier ministre. En échange, les dirigeants de ce parti seront assez haut placés sur la liste « Israël un » pour entrer au Parlement à la prochaine législature.
Deux patrouilles israéliennes se sont affrontés par erreur dans la « zone de sécurité » au Liban-Sud : un soldat a été tué et deux autres blessés. Les deux groupes avaient entamé leur progression ensemble, mais l’un des deux s’est rapidement égaré dans l’obscurité et l’autre, croyant avoir affaire à un commando de terroristes, a ouvert le feu.
Peu après le début de la nouvelle année, une Israélienne a été grièvement blessée par des tirs palestiniens en Cisjordanie. Les attaquants avaient monté une embuscade sur le bord d'une route dans le nord-ouest du territoire occupé. L'attentat n'a pas été revendiqué, mais il rappelle de nombreuses opérations menées ces dernières années par le FPLP, opposé à l'autonomie palestinienne.
Le vote de la loi de finances, dont le Parlement israélien débattait, a été repoussé au 5 janvier.
vendredi 2 janvier
David Lévy, ministre des Affaires étrangères, a lancé un nouveau coup de semonce au chef du gouvernement israélien. La pomme de discorde, c'est le budget, dans lequel le ministre relève trop de « mesures antisociales » et contre lequel il votera. Il ira même, s'il le faut, jusqu'à la démission. Le ministre des Finances, Yaakov Neemah, a menacé de mettre la clef sous la porte si les concessions demandées par le Premier ministre pour satisfaire David Lévy prennent trop d'ampleur.
dimanche 4 janvier
David Lévy a démissionné de ses fonctions de ministre des Affaires étrangères. Netanyahu a décidé de prendre lui-même ce portefeuille et de continuer à gouverner avec sa coalition de droite. Un autre modéré, Yitzhak Mordehaï, ministre de la Défense, menace lui aussi de quitter le navire si Israël ne s'engage pas dans un retrait significatif de Cisjordanie, comme prévu par les accords. Dans le même temps, il a engagé le pouvoir israélien sur le front du sud du Liban en déclarant « Israël prêt à appliquer dans son intégralité » la résolution 425 de l'ONU datée du 19 mars 1978, prévoyant l'évacuation du sud du Liban par les Israéliens et leur remplacement par la Finul. C'est la première fois qu'un haut responsable israélien reconnaît que le retrait du Liban est possible. Selon un sondage, 58 % des Israéliens souhaitent des élections anticipées.
lundi 5 janvier
Le Parlement israélien a adopté le budget 1998 de Netanyahu. Mais avec une majorité réduite (58 voix contre 52). Le parti Guesher de David Lévy a quitté la coalition gouvernementale. Certains demandent des élections anticipées (Netanyahu de dispose plus que de 61 députés sur 120). Ce budget prévoit 4 milliards de francs de coupes budgétaires, spécialement dans le secteur social. Mais, il alloue 3,4 milliards de francs aux colons juifs de Cisjordanie et de Gaza. La rumeur court que David Lévy aurait récemment rencontré le leader de l'opposition, Ehud Barak, et que les deux hommes auraient conclu un accord. Cette rumeur, jusqu'ici, n'a pas été démentie.
La Jordanie participe, jusqu'au 9 janvier, en tant qu'observateur, aux manœuvres militaires turco-israélo-américaines en Méditerranée orientale, à l'invitation de la Turquie. L'Egypte, invitée elle aussi, a décliné la proposition. La décision d'Amman fait l'objet d'une vive critique de la presse officielle syrienne.
mercredi 7 janvier
L'émissaire américain Dennis Ross a poursuivi sa mission de médiation au Proche-Orient. Elle vise à préparer les entretiens que les dirigeants israéliens et palestiniens doivent avoir avec Bill Clinton, à Washington, les 20 et 22 janvier. Selon les médias de Jérusalem, Netanyahu n'envisage pas d'évacuer plus de 6 % à 8 % de la Cisjordanie. Les Etats-Unis, mais aussi l'aile modérée de sa coalition, réclament au moins 10 %. Plus que jamais, le processus de paix s'enlise dans les ferments d'une crise politique interne.
« Pour sauver la paix », l'ancien Premier ministre Shimon Peres propose la formation d'un gouvernement d'union nationale pendant six mois. A l'issue de cette période seraient organisées des élections. La proposition n'a pas vraiment convaincu ses amis travaillistes : « Ce n'est pas notre rôle de maintenir le gouvernement actuel (...) qui est sous respiration artificielle », a résumé un député.
jeudi 8 janvier
« Je démissionnerai du gouvernement si aucun retrait (de Cisjordanie) n'intervient d'ici trois mois », a menacé le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehaï. « S'il n'y a pas de retrait, ajoute Avigdor Kahalani, ministre de la Sécurité, nous ne pourrons pas continuer avec ce gouvernement et nous le quitterons ». Deux avertissements lancés en pleine visite de l'émissaire américain, Dennis Ross, et au moment où le Premier ministre Netanyahu, qui doit sa survie politique à ses alliés extrémistes, durcit encore le ton. Il donne son feu vert à la construction de 600 nouveaux logements pour les colons en Cisjordanie ; il annonce qu'il refuse tout retrait militaire tant que les Palestiniens ne respecteront pas tous leurs engagements ; et il va jusqu'à demander aux Américains de s'engager par écrit à ne pas contraindre Israël à un nouveau retrait tel qu'il est prévu par les accords d'Oslo. Pour Dennis Ross, « les crises intérieures en Israël n'affectent pas la position des Etats-Unis. Le redéploiement doit être crédible et son ampleur doit être à deux chiffres » (au moins 10 %). Deux ans de prison et ferme et un an avec sursis, c'est la condamnation infligée à l'extrémiste juive qui avait placardé à Hébron des affiches représentant le prophète en porc. Elle était passible de 26 ans de prison.
vendredi 9 janvier
Aucun progrès depuis l'arrivée de Dennis Ross. Sa mission se heurte à l'intransigeance du gouvernement israélien. Israël trouve chaque jour de nouveaux obstacles à un retrait « significatif » de ses troupes en Cisjordanie.
samedi 10 janvier
Denis Ross est rentré bredouille aux Etats-Unis. Il n'a pas réussi à convaincre Netanyahu de relancer le processus de paix.
du samedi 10 au dimanche 11 janvier
Le Vatican et l'OLP vont ouvrir des négociations sur le statut des lieux saints chrétiens de Cisjordanie, Jérusalem-Est et de la bande Gaza. Une commission conjointe a été crée.
lundi 12 janvier
La police palestinienne a neutralisé à Naplouse une fabrique de bombes du Hamas et a saisi sept cents kilos d'explosifs.
mardi 13 janvier
Israël a dressé une longue liste de conditions à remplir par les Palestiniens avant tout retrait des territoires occupés. Les Palestiniens, qui estiment avoir déjà tenu l'intégralité de leur engagement, accusent Israël de chercher à « tromper les Etats-Unis » en laissant croire que l'Autorité palestinienne ne s'est pas encore pliée aux obligations qui lui incombent.
mercredi 14 janvier
Faisant valoir les « intérêts nationaux et primordiaux » de l'Etat hébreu, le gouvernement de Netanyahu a décidé d'escamoter les parties les plus importantes de la Cisjordanie de la négociation avec les Palestiniens. Il les gardera, précise-t-il, même si la paix doit un jour régner. Selon Nabil Chaath, « Israël détruit l'idée même de paix ». Israël entend conserver, quoiqu'il arrive, le contrôle des ressources en eau, des infrastructures d'électricité et de transports, des lieux saints et des sites historiques juifs. Il y ajoutent des « zones de sécurité » qui englobent les principaux axes routiers, les bases militaires, la vallée du Jourdain, les territoires longeant Israël, la zone entourant la région de Jérusalem, les 148 colonies juives de Cisjordanie et leurs environs, soit plus de 60 % de la Cisjordanie. Mais ce n'est pas assez pour les « ultras » : 30 000 venus des colonies, dans la soirée, à Tel-Aviv, refusent que Netanyahu engage le moindre retrait. Les Etats-Unis se disent « surpris et mécontent ».
dimanche 18 janvier
Réuni pour sa séance hebdomadaire, le gouvernement israélien a refusé de définir l'ampleur d'un déploiement militaire en Cisjordanie, alors que Washington réclame de plus en plus fermement « un retrait significatif et crédible ». Benjamin Netanyahu, le Premier ministre, attend d'avoir été reçu par Bill Clinton, le 20 janvier, pour apprécier sa marge de manœuvre. « Nous avons besoin de savoir si les Américains parlent d'un ou de deux redéploiements, c'est alors que je pourrai prendre ma décision », a-t-il expliqué. Il a insisté, lors de sa conférence de presse, sur le fait qu'il était « prêt à appliquer l'accord intérimaire (sur l'autonomie des territoires) et l'accord final avec les Palestiniens » (qui reste à négocier). « Et nous le ferons... », a-t-il conclu.
lundi 19 janvier
Yasser Arafat s'est adressé à plusieurs milliers de ses partisans rassemblés à Gaza pour rappeler le souvenir de la « guerre des pierres » contre la présence israélienne. « Nous sommes prêts à retourner à la case départ et à recommencer sept années d'Intifada », a lancé à la foule le président de l'Autorité palestinienne. « Nous voulons une paix des braves et non une paix des faibles ». Les Palestiniens accusent de plus en plus fermement Israël de « pousser à l'explosion » en poursuivant sur la voie de la colonisation et en se faisant plus intransigeant que jamais sur la question du retrait de ses troupes en Cisjordanie. La presse israélienne laisse entendre que l'état-major est prêt à affronter un nouveau déchaînement de violences dans les zones autonomes et qu'il a préparé plusieurs plans d'intervention.
mardi 20 janvier
Benjamin Netanyahu est arrivé à Washington pour rencontrer le président américain. L'accueil de Bill Clinton, au dire des journalistes présents, n'a pas été des plus enthousiastes. « Je pense qu'Israël veut la paix » a concédé le président américain devant les journalistes, mais il a aussitôt ajouté qu'il entendait avoir « une discussion franche » avec le Premier ministre israélien... ce qui signifie qu'il n'avait pas l'intention de le ménager. En le quittant, Netanyahu a d'ailleurs reconnu qu'ils n'étaient « pas parvenus à un accord ». Bill Clinton ne ménagera pas non plus Yasser Arafat, qu'il reçoit le 22 janvier et qui se trouve aujourd'hui en France. Il lui reproche notamment d'avoir brandi la menace d'une reprise de l'Intifada.
jeudi 22 janvier
Echec du quatrième lancement depuis la base aérienne de Palmachim de la fusée israélienne Shavit, qui devait emporter avec elle un satellite de reconnaissance optique.
vendredi 23 janvier
Rassuré, semble-t-il, par le ton de ses entretiens à Washington, Netanyahu a maintenu son refus d'un retrait militaire de plus de 10 % des territoires palestiniens et exigé que ce redéploiement soit le dernier, contrairement aux accords conclus. Le gouvernement israélien a en outre réaffirmé sa volonté de poursuivre la colonisation à Jérusalem-Est, où l'ouverture d'un chantier a provoqué le blocage du processus de paix, en mars dernier. Yasser Arafat a qualifié à Washington de « broutilles » que « nous ne pouvons pas accepter » les dernières propositions du Premier ministre israélien.
lundi 26 janvier
Après être passé par la France et les Etats-Unis, Yasser Arafat s'est rendu en Afrique du Nord pour réunir le soutien des pays arabes à la cause de la paix au Proche-Orient. Avant de se rendre en Egypte pour rencontrer Hosni Moubarak, il a été reçu par le Premier ministre britannique Tony Blair. A l'issue de la rencontre, il a annoncé la tenue prochaine d'un sommet arabe qui discutera de l'impasse dans laquelle se trouve le processus de paix.
Netanyahu a jugé « très sérieuses » les menaces de reprise de l'Intifada et avertit : « Israël apportera une riposte ferme si les Palestiniens s'adonnent à la violence ».
jeudi 29 janvier
Le député travailliste Yossi Bellin, qui fut pourtant un des fondateurs, avec Youval Rabin (le fils de l'ancien Premier ministre assassiné), du mouvement pacifiste Dor Shalom (« Génération de la paix »), vient d'écrire aux donateurs de cette organisation en Israël comme à l'étranger pour leur demander de lui couper les vivres : « Dor Shalom a cessé d'être un mouvement pacifique pour devenir un parti politique », déclare-t-il. Il y a longtemps que la base du parti travailliste conteste le manque de charisme et l'autoritarisme de son leader, Ehud Barak. Dor Shalom se veut l'héritier de la « jeunesse des bougies » (les milliers de jeunes qui se recueillaient après l'assassinat de Rabin) et qui ne se reconnaissent pas dans les grands partis vieillissants. Aux élections à l'université de Tel Aviv, cette semaine, Dor Shalom a fait irruption sur la scène en se hissant au même niveau que les travaillistes. Certains de ses militants radicalisent donc leur discours. D'où la crainte des travaillistes de voir le mouvement dans la campagne municipale, en novembre. Et leur cri d'alarme : « Devenu parti politique, Dor Shalom divise la gauche et diminue nos chances de faire tomber Netanyahu ».
samedi 31 janvier
Un Israélien a été sérieusement blessé à coups de couteau dans la vieille ville de Jérusalem. Des affrontements ont suivi entre Palestiniens et gardes-frontières israéliens. L'Israélien, un colon de 15 ans, a été frappé dans le dos par une femme que la police a appréhendée.
lundi 2 février
Nouveau signe du regain de tension dans les Territoires occupés : soldats israéliens et policiers palestiniens se sont menacés de leurs armes, au quatrième jour consécutif d'émeutes à Bethléem. Ces heurts font suite à la mort en prison d'un jeune Palestinien. Un suicide, selon l'explication officielle. Les suites d'un interrogatoire violent, accusent les proches de la victime. Poursuivant des jeunes manifestants palestiniens, les soldats israéliens sont entrés dans un « no man's land » informel, situé entre leur poste et celui des forces de sécurité palestiniennes. Celles-ci ont sorti leurs pistolets-mitrailleurs. Les soldats israéliens, à leur tour, se sont préparés à tirer. Les deux parties ont gardé leurs armées braquées jusqu'à ce que les Israéliens retournent vers leurs positions. Aucun coup de feu n'a été tiré.
La crise qui dure entre l'Irak et l'ONU (et les Etats-Unis) nourrit l'inquiétude en Israël, en première ligne en cas de nouvelle guerre du Golfe. Des batteries de missiles anti-missiles Patriot ont été déployées dans le cadre d'une manœuvre présentée comme « routinière » par l'armée israélienne.
mardi 3 février
L'ambassadeur de l'Irak auprès des Nations unies, Nizzar Hamdoun, a affirmé dans la soirée que son pays n'avait pas « la capacité de frapper Israël et qu'il n'avait plus de missiles à longue portée ».
mercredi 4 février
Le ministre israélien de l'Intérieur a décidé d'autoriser la construction de 132 logements juifs dans le quartier arabe de Ras al-Amoud, à Jérusalem-Est. Le mouvement pacifiste « la paix maintenant » dénonce cette nouvelle implantation : « Le gouvernement utilise le fait que l'attention est détournée par la crise avec l'Irak pour créer des faits accomplis sur le terrain, qui peuvent anéantir le processus de paix ».
jeudi 5 février
Selon une lettre d'information britannique, reprise par le Jerusalem Post, Yasser Arafat aurait choisi son successeur, Mahmoud Abbas (Abou Mazen), numéro deux de l'OLP. Le président de l'Autorité palestinienne aurait fait part de ce choix au président américain lors d'une rencontre aux Etats-Unis, le 22 janvier. Le leader palestinien aurait ajouté : « la lutte des Palestiniens continuera et elle se poursuivra pendant des générations si nécessaire ».
mardi 10 février
L'Irak aurait fait transmettre à Jérusalem, via Moscou, un message expliquant qu'il n'avait « ni la capacité ni l'intention de frapper Israël ».
Le prince al-Walid ben Talal, premier membre de la famille royale saoudienne en visite dans les territoires autonomes palestiniens, a offert un Boeing à Yasser Arafat. L'appareil est destiné à la Palestinian Airways, qui ne dispose pour l'instant que de deux petits Fokker basés sur un aéroport égyptien, les Israéliens refusant toujours la mise en service de l'aéroport de Gaza.
mercredi 11 février
L'Etat d'Israël, qui aura 50 ans le 30 avril, nous avait promis d'inoubliables réjouissances pour fêter l'évènement. Pour l'instant, il n'y a guère que la cacophonie présidant aux festivités annoncées qui promet d'être « inoubliable »... Rien de ce qui avait été prévu depuis décembre n'a encore eu lieu. Pressé par le temps, le gouvernement a choisi une fête juive mineure, celle des plantes et des fleurs (Tou Bichvat), pour se lancer enfin, mais le cœur n'y est pas. Trois présidents du comité d'organisation ont successivement démissionné. Le dernier en date, le ministre du Tourisme Moshé Katsav, a carrément accusé l'équipe du Premier ministre de lui mettre des bâtons dans les roues. Le gouvernement a taillé dans le budget pour le ramener de 300 à 180 millions de francs. Paradoxalement, le jubilé israélien fait davantage l'unanimité chez les Palestiniens : ils ont créé un site sur Internet pour commémorer l'exil auquel la création d'Israël a contraint des centaines de milliers d'entre eux et Yasser Arafat a demandé à l'ONU de considérer 1998 comme « l'année du désastre » du peuple palestinien...
jeudi 12 février
Israël a mis en place un pont aérien pour acheminer près de 450 000 masques à gaz achetés en Europe et aux Etats-Unis, en prévision d'une éventuelle attaque chimique irakienne.
vendredi 13 février
Les Palestiniens menaçaient Israël de reprendre l'Intifada si le processus de paix restait bloqué. Des adolescents ont mis ces menaces à exécution en Cisjordanie, attaquant un convoi militaire israélien près du camp de Jalazoun. Un soldat israélien a été blessé au visage et cinq Palestiniens ont été touchés par des balles en caoutchouc tirées par les militaires. Un peu plus tôt, quelques dizaines de jeunes Palestiniens avaient attaqué la mosquée du camp après la prière du vendredi et lancé des slogans favorables à Saddam Hussein. Dans la matinée, Netanyahu avait menacé de « saborder » les accords d'Oslo en cas de reprise de l'Intifada.
lundi 16 février
Une commission d'enquête officielle israélienne a justifié l'attentat manqué contre un dirigeant du Hamas palestinien, le 25 septembre, en Jordanie, exonérant ainsi de tout reproche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Pour la commission, Israël a agi conformément au principe selon lequel il n'y a aucun sanctuaire, nulle part au monde, pour les responsables d'attentats meurtriers en Israël. Le rapport demande seulement « au gouvernement d'examiner les modalités d'application de ce principe ». Selon la presse israélienne, le roi Hussein est « furieux » et Amman a demandé la démission du général Yatom, chef du Mossad.
mercredi 18 février
Nouveau signe de la « logique de guerre » dans le Golfe persique, les Américains ont commencé a livrer des missiles antimissiles Patriot à Israël.
Match amical de football : à Tel-Aviv, Israël a battu la Turquie quatre buts à zéro.
jeudi 19 février
Echec d'une opération du Mossad en Suisse. Un agent israélien a été capturé (l'information sera dévoilée le 26 février).
dimanche 22 février
Des avions israéliens sont intervenus contre des « positions ennemies » près de Soujoud, dans le sud du Liban, après une attaque du Hezbollah contre un avant-poste israélien proche de Nabatiyeh. De violents duels d'artillerie ont ensuite opposé l'armée israélienne et le Hezbollah sur un front de plusieurs dizaines de kilomètres.
lundi 23 février
Dans la matinée, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a signé un accord avec le régime irakien mettant ainsi fin aux risques d'un nouveau conflit avec l'Irak.
Benjamin Netanyahu a proposé dans la soirée de mener des négociations intensives avec Yasser Arafat, en présence des Américains. Objectifs : un « accord historique » pour régler le problème israélo-palestinien.
Le dirigeant islamiste Oussama Ben Laden a publié une fatwa déclarant le jihad contre les Juifs et les « Croisés ».
mardi 24 février
Suite à la proposition du Premier ministre israélien, la veille, les Palestiniens dénoncent cette « poudre aux yeux » destinée à « aveugler l'opinion internationale ». Yasser Arafat appelle la communauté internationale à faire pression sur l'Etat hébreu pour qu'il applique les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
mercredi 25 février
Match amical de football : à Tel-Aviv, Israël a battu la Pologne deux buts à zéro.
jeudi 26 février
Trois soldats israéliens ont été tués et deux autres blessés au Liban-Sud, lors de l'attaque de commandos du Hezbollah contre la localité de Blatt. Des missiles ont été tirés contre un hélicoptère israélien. Cette attaque a été revendiquée par un communiqué du Hezbollah à Beyrouth. En représailles, l'armée israélienne a lancé une cinquantaine d'obus sur cinq villages sans faire de victime.
Le Mossad n'est plus ce qu'il était : une équipe s'est fait piéger le 19 février, en Suisse, au moment où elle posait des écoutes téléphoniques dans un immeuble de Berne, voisin de l'ambassade d'Iran. Quatre de ces agents ont pu filer mais le cinquième est sous les verrous. Le pire, pour Israël, c'est que c'est la presse israélienne qui a vendu la mèche, sur renseignements venus... du Mossad lui-même ! Le général Danny Yatom, qui en avait pris la direction en 1996 et qui s'accrochait à sa fonction malgré le récent fiasco jordanien (septembre dernier), a finalement démissionné. C'est à Benjamin Netanyahu, dont ce service dépend directement, de recoller les pots cassés.
vendredi 27 février
Israël a présenté ses « regrets » à la Suisse. Flavio Cotti, président et ministre des Affaires étrangères de la Confédération helvétique les a considérés comme un « pas positif » de la part de l'Etat hébreu, après « cette violation grave et inacceptable de la souveraineté suisse ».
dimanche 1er mars
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé qu'il était prêt à évacuer le Liban Sud si le gouvernement de Beyrouth accepte d'assurer la sécurité de la frontière avec Israël. Israël ne demande plus un traité de paix et la normalisation de ses relations avec le Liban avant d'évacuer le sud du pays comme l'y contraint une résolution de l'ONU de 1978. Beyrouth a rejeté cette proposition. Seuls les Syriens sont susceptibles de mettre au pas le Hezbollah.
mardi 3 mars
Le président américain Bill Clinton a réuni ses principaux conseillers à la Maison-Blanche. Objectif : prendre des initiatives pour relancer le processus de paix israélo-palestinien.
mercredi 4 mars
Le président sortant israélien Ezer Weizman (73 ans) a été réélu, au premier tour, par la Knesset à la tête de l'Etat d'Israël pour un second mandat de cinq ans. Il a obtenu 63 voix sur 120, contre 49 voix à son concurrent de droite Shaoul Amor, soutenu par Netanyahu. Depuis deux ans, Weizman a critiqué publiquement a plusieurs reprises l'attitude du gouvernement à l'égard des Palestiniens.
jeudi 5 mars
Syriens et Libanais examinent les propositions d'Israël d'évacuer sous condition le Liban-Sud. « Elle dénature la résolution de l'ONU », estiment les ministres des Affaires étrangères des deux pays.
vendredi 6 mars
Benjamin Netanyahu a ficelé un nouveau plan de paix et a proposé de rencontrer Yasser Arafat. Mais le président de l'Autorité palestinienne a décliné l'offre. Pour les Palestiniens, Netanyahu doit d'abord appliquer les accords déjà signés avant de rencontrer Arafat.
lundi 9 mars
1 554 officiers de réserve de l'armée israélienne, dont 216 officiers supérieurs, ont adressé une lettre à Netanyahu pour l'appeler à ne pas gâcher les chances de paix. Ils exigent qu'Israël procède aux retraits militaires prévus par les accords d'autonomie en Cisjordanie.
mardi 10 mars
Trois ouvriers palestiniens ont été tués lorsque trois militaires israéliens ont criblé de balles leur camionnette, à un poste de contrôle routier, près de Tarkoumiya. L'armée affirme que ses soldats ont cru qu'il s'agissait de terroristes, alors qu'il n'en était rien. Le Premier ministre Netanyahu a téléphoné à Yasser Arafat pour lui présenter ses excuses.
mercredi 11 mars
Des milliers de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux responsables de l'Autorité autonome, ont participé aux funérailles des trois ouvriers tués la veille. Un peu partout en Cisjordanie, des jeunes armés de lance-pierres se sont affrontés aux soldats israéliens. Les Palestiniens réclament une enquête internationale. De plus, le Fatah d'Arafat et le Hamas appellent les Palestiniens à accentuer la confrontation avec l'occupant israélien.
jeudi 12 mars
Plus de 40 Palestiniens ont été blessés en Cisjordanie, au cours d'une troisième journée consécutive de heurts avec l'armée israélienne. Les trois soldats israéliens, qui avaient tué les trois ouvriers palestiniens et qui avaient été mis aux arrêts, ont été libérés sur ordre du général Uzi Dayan, chef du commandement israélien en Cisjordanie. Au total, ces trois jours d'émeutes ont fait plus de 80 blessés. Par ailleurs, un Juif a été blessé à l'arme blanche dans le quartier ultra-orthodoxe juif de Mea Shearim, à Jérusalem.
vendredi 13 mars
La police palestinienne est intervenue, sans ménagements, à Hébron, Naplouse et Bethléem, pour empêcher l'affrontement direct entre de jeunes manifestants et des militaires israéliens. Ces policiers s'étaient largement déployés, tout autant que l'armée israélienne. Par ailleurs, une bombe de faible puissance a explosé, en début de matinée, près de la porte de Damas, à proximité de la vieille ville de Jérusalem. Cinq Arabes (deux enfants, deux hommes et une femme) ont été blessés. Chacun de leur côté, Benjamin Netanyahu et Yasser Arafat ont appelé la population au calme et réaffirmé leur volonté d'une reprise rapide des négociations. Le leader israélien a même renouvelé ses excuses pour la « bavure » de Tarkoumiah.
Le ministre israélien de la Justice a annonce qu'il autorisait Mordechaï Vanunu (condamné à 18 ans de prison en 1988 pour espionnage) à sortir de son isolement total dans lequel il était confiné depuis 10 ans.
samedi 14 mars
Yasser Arafat réclame auprès du conseil de sécurité des Nations unies une protection internationale pour le peuple palestinien après les manifestations de ces derniers jours en Cisjordanie. Sévèrement réprimées par l'armée israélienne, elles ont fait un mort et une centaine de blessés, dont plusieurs journalistes. Une trentaine d'entre eux ont d'ailleurs protesté contre l'armée israélienne. Par ailleurs, une bombe a explosé dans une station d'autobus d'Afula, dans le nord d'Israël, blessant grièvement un homme.
dimanche 15 mars
Les forces de l'ordre israélienne ont été placées en état d'alerte maximale, de crainte que l'explosion de deux colis piégés ne soit le prélude à une vaste offensive palestinienne. Yasser Arafat a, lui, dit toute son inquiétude : « Je ne suis pas en train d'exagérer en disant que le processus de paix agonise en raison de la politique obstinée et irresponsable du gouvernement israélien ».
L'un des officiers les plus hauts placés de l'armée de l'air israélienne, le général Tal Shmuel Eldar (45 ans) a été tué, ainsi qu'un jeune pilote d'hélicoptère avec lequel il effectuait un vol d'initiation, un lieutenant de 20 ans. Leur appareil, un hélicoptère d'attaque Cobra, s'est abîmé en mer après s'être désintégré en plein vol. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de cette défaillance.
mardi 17 mars
Robin Cook, le chef de la diplomatie britannique, est à Jérusalem-Est pour demander, une fois de plus, au nom de l'Europe, l'arrêt de la colonisation juive. Son message n'a pas été entendu et sa visite a failli tourner à l'incident diplomatique. Le Premier ministre israélien a annulé le dîner auquel il avait convié le ministre britannique, prétextant qu'il avait profité de sa visite à Jérusalem-Est pour s'y entretenir avec des Palestiniens...
mercredi 18 mars
Match amical de football : à Bucarest, la Roumanie a été battue par Israël un but à zéro.
lundi 23 mars
Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, en tournée au Proche-Orient, affirme que « tous les dirigeants arabes veulent la paix avec Israël ». Après Le Caire, Amman, Beyrouth et Damas, il a fait halte à Gaza, où il a été reçu par Yasser Arafat.
mardi 24 mars
Yasser Arafat est las des tergiversations israéliennes et de l'inconséquence de la communauté internationale qui tolère, de la part d'Israël, ce qu'elle interdit à d'autres. Il l'a dit, au Caire, devant un parterre de ministres des Affaires étrangères représentant les 22 membres de la Ligue arabe. Kofi Annan a pu constater, de son côté, la détresse des réfugiés palestiniens parqués dans la bande de Gaza, auxquels Israël refuse le retour sur leurs terres. Accompagné par son épouse, il s'est rendu à Jabaliya, le plus grand camp des territoires (80 000 habitants), pour y visiter une école gérée par l'ONU, une clinique et un logement. Assailli par une foule qui implorait l'aide de l'ONU, il a dû annuler sa visite.
jeudi 26 mars
Kofi Annan a quitté Jérusalem sans avoir visité la mosquée Al Aqsa, pourtant inscrite à son programme. Il a prétexté un emploi du temps trop chargé. Le responsable de la gestion des sites religieux musulmans de Jérusalem n'a été informé que tardivement de ce contretemps et aucun motif ne lui a été fourni. Vraisemblablement, Kofi Annan a pris en compte la mauvaise humeur affichée par les Israéliens dès qu'un étranger en visite à Jérusalem-Est prend contact avec des responsables palestiniens.
vendredi 27 mars
L'émissaire américain au Proche-Orient Dennis Ross a commencé, de nouveau, à rencontrer, successivement, Netanyahu et Arafat.
dimanche 29 mars
« Le processus de paix est bloqué depuis un an et n'avance pas. Il est au bord de l'effondrement. Rien ne se passe ». Madeleine Albright, la secrétaire d'Etat américaine a montré son impatience devant la communauté juive américaine, à Washington. Si Israéliens et Palestiniens continuent à rejeter le plan américain, les Etats-Unis pourraient abandonner leur médiation, a-t-elle averti. « Ils devront se débrouiller tout seuls ». Netanyahu continue d'affirmer que sa politique reste « inchangée » et insiste sur le droit d'Israël « à déterminer, seul, l'ampleur du redéploiement ». Une dizaine de juifs ont planté deux tentes sur le chantier de la colonie Har Homa à Jérusalem-Est. Pour eux, les travaux n'avancent pas assez vite. Le lancement de ce chantier, il y a un an, avait entraîné le blocage du processus de paix.
lundi 30 mars
Dans un communiqué, le Hamas appelle l'Autorité palestinienne à rejeter une proposition américaine de compromis sur un retrait israélien de Cisjordanie. Par ailleurs, Mohieddine Sharif (32 ans), considéré comme l'un des principaux artificiers clandestins du Hamas, a été tué par balles, dans la soirée, en Cisjordanie. Son corps a ensuite été placé dans une voiture bourrée d'explosifs que les meurtriers ont fait exploser (il faudra quarante-huit heures pour identifier le cadavre). Le Hamas jure de se venger et Netanyahu s'est empressé de démentir tout implication d'Israël. Sharif figurait en tête de la liste des Palestiniens les plus recherchés par Israël, pour son rôle dans une série d'attentats qui ont tué plus de cent personnes depuis 1995.
mercredi 1er avril
Suite à la volonté d'Israël d'évacuer le Sud du Liban sous condition, le Premier ministre libanais Elias Hraoui a averti qu'Israël « doit appliquer, sans condition, la résolution 425 » de 1978. Pour lui, c'est à l'ONU d'en « imposer l'application ». Non seulement, il ne veut pas des « arrangements » israéliens, mais il exige, qu'en cas de retrait, les quelque 350 000 réfugiés palestiniens quittent le pays.
jeudi 2 avril
Des milliers de Palestiniens ont crié vengeance en enterrant, à El Bireh (ville satellite de Ramallah), un chef militaire du Hamas, dont le meurtre, le 30 mars, a suscité la zizanie dans les rangs palestiniens et des craintes d'attentats en Israël. Alors que les obsèques touchaient à leur fin, des jeunes Palestiniens, armés de frondes et de pierres, se sont précipités vers l'entrée de la colonie juive de peuplement de Psagot, toute proche. Les soldats israéliens ont tiré des balles de caoutchouc et des grenades lacrymogènes. 17 Palestiniens ont été blessés. Des affrontements ont également eu lieu près de Bethléem. Dans la bande de Gaza, à l'entrée de la colonie juive de Morag, des policiers palestiniens et israéliens ont braqué leurs armes les uns contre les autres. Il s'en est fallu de peu pour que la fusillade n'éclate. Le Hamas accuse Israël, mais aussi l'Autorité palestinienne, et en particulier le colonel Rajoub, commandant des services de sécurité pour la Cisjordanie. Dans la matinée, celui-ci a fait arrêter 25 militants islamistes à Ramallah. Sentant le danger, l'Autorité palestinienne a demandé à Gaza, aux cadres du Hamas « de ne pas exercer de représailles » qui pourraient facilement dégénérer.
Accusé d'avoir confisqué des fonds juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Royaume-Uni a décidé d'ouvrir une procédure d'indemnisation pour les milliers de victimes du nazisme spoliés par le gouvernement britannique. Aucun calendrier n'a encore été fixé, la procédure s'annonçant extrêmement délicate.
nuit du jeudi 2 au vendredi 3 avril
Le chef des services secrets (Shin Beth), l'amiral Ami Ayalon en personne, s'est rendu chez Yasser Arafat pour tenter de le convaincre de son innocence absolue dans l'assassinat du chef palestinien tué le 30 mars.
vendredi 3 avril
L'Autorité palestinienne n'a pas été entendue par le Hamas : la branche militaire du mouvement intégriste palestinien a diffusé un communiqué qui constitue une authentique déclaration de guerre pour Israël. Des milliers de sympathisants du Hamas ont défilé en Cisjordanie, en appelant à la vengeance. Première réaction d'Israël : des centaines de militaires et de policiers ont été déployés à Jérusalem pour surveiller les gares, les marchés, les centres commerciaux. Netanyahu a informé Arafat qu'il tiendrait l'Autorité palestinienne responsable de toute attaque terroriste et qu'il en tirerait « les conclusions qui s'imposent ». Un argument de poids pour échapper aux pressions américaines sur le retrait de Cisjordanie, voire pour enterrer définitivement le processus de paix.
nuit du samedi 4 au dimanche 5 avril
Des heurts violents entre la police et des Arabes israéliens ont eu lieu près de Schfar-Am, en Basse-Galilée, faisant une quarantaine de blessés, dont 20 chez les forces de l'ordre. 18 manifestants ont été arrêté ; ils protestaient contre les destruction de trois maisons arabes, construites sans permis dans le village voisin de Souëd. Un ordre de grève générale a été lancé pour le 7 avril dans la population arabe d'Israël.
lundi 6 avril
L'arrestation par la police palestinienne de cinq membres du Hamas accusés d'être impliqués dans l'assassinat de Mohieddine Sharif, remet en cause les accusations contre Israël. Le meurtrier, dénoncé par un jeune militant du Hamas qui vivait avec Sharif, serait Adel Awadallah, chef militaire du Hamas en Cisjordanie. Il aurait tué l'artificier du mouvement islamiste en raison d'une « lutte pour le contrôle du réseau en Cisjordanie » de la branche armée, Ezzedine al-Kassam. Mais Adel Awadallah a réussi à échapper au coup de filet de la police palestinienne. Au Hamas, on dément que l'organisation soit impliquée dans cette mort. Et on continue à en rejeter la responsabilité sur Israël, voir sur la police palestinienne.
mardi 7 avril
Le centre Simon-Wiesenthal a demandé à l'Argentine d'arrêter immédiatement un ancien commandant nazi d'un camp de concentration en Croatie, où plus de 500 000 civils avaient été assassinés pendant la Deuxième Guerre mondiale. La branche israélienne du centre qui traque les anciens nazis, a lancé cet appel après que la présence de Dinko Sakic eut été signalée à Santa Teresita. Dinko Sakic a été le commandant du camp de concentration Jasenovac de décembre 1942 à octobre 1944 et a été personnellement impliqué dans le meurtre de nombreux civils.
dimanche 12 avril
Près de 30 000 colons et sympathisants de la droite israélienne se sont rassemblés à Hébron pour fêter la présence juive dans cette ville palestinienne de Cisjordanie et le cinquantenaire de l'Etat hébreu. La foule s'est massée sur le parvis du Caveau des Patriarches, lieu saint pour le judaïsme et l'islam, pour assister aux festivités. Les colons étaient encadrés par des centaines de policiers et militaires, qui ont interdit l'accès du site aux musulmans et aux chrétiens.
mercredi 15 avril
Israël a libéré son plus ancien détenu administratif palestinien. Ahmed Katameh, soupçonné d'être un dirigeant cisjordanien du FPLP, avait été arrêté en septembre 1992. Il était détenu depuis plus de cinq ans, sans avoir été jugé.
Match amical de football : à Jérusalem, Israël a battu l’Argentine deux buts à un.
vendredi 17 avril
Le Premier ministre britannique Tony Blair a entamé, au Caire (Egypte), une tournée de cinq jours au Proche-Orient. Tony Blair, qui assure la présidence de l'Union européenne, a bien l'intention d'obtenir des progrès « concrets » dans le processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis plus d'un an.
dimanche 19 avril
Un colon israélien a été tué près d'Hébron, et deux autres blessés ainsi qu'un berger palestinien, à la suite d'une rixe. Un groupe de Palestiniens, qui conteste l'installation, il y a un an, de serres par des colons juifs, avaient pris à partie trois d'entre eux. Menacés, ceux-ci ont sorti un pistolet et ont tiré en l'air. L'un des Palestiniens s'est saisi de l'arme et a tiré.
lundi 20 avril
Au cours de sa visite en Israël, Tony Blair a confirmé que les Etats-Unis allaient inviter Netanyahu et Arafat pour des discussions à Londres, le 4 mai. Tous deux sont d'accord. Mais ils divergent sur les conditions. Au sujet du retrait de l'armée israélienne, Arafat, qui souhaite un retrait de 30 % des territoires occupés (et Netanyahu 9 %), a publiquement approuvé, pour la première fois, le compromis américain de 13 %.
jeudi 23 avril
Plus de 7 000 juifs, du monde entier, dont le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ont participé, à Auschwitz (Pologne), à la dixième « Marche des Vivants ». Le Premier ministre polonais, Jerzy Buzek, s'était joint aux manifestants.
mardi 28 avril
A quelques jours des entretiens prévus à Londres sur le Proche-Orient, le Premier ministre israélien Netanyahu a été reçu au Caire par le président égyptien Moubarak, avec lequel il s'est entretenu pendant près de deux heures. Un communiqué de la présidence égyptienne précise que Moubarak a insisté sur la nécessité d'une « application précise » des accords signés entre Israéliens et Palestiniens, seul moyen de sauver le processus de paix. Toutefois cette rencontre n’a abouti à aucune avancée. La presse égyptienne a qualifié cette visite « d’indésirable » et « d’injustifiée », traitant le Premier ministre israélien de « terroriste ».
A la veille de la célébration de l'anniversaire de la création d'Israël, 20 000 personnes se sont massées, vers 20 heures, sur l'esplanade du mur des Lamentations, en présence du président Weizman, pour une minute de silence.
mercredi 29 avril
Israël a ouvert la célébration du cinquantième anniversaire de sa création par une Journée du souvenir, en mémoire de ses 20 332 soldats tombés depuis 1947 et des victimes du terrorisme. Police et armée sont mobilisées, et les territoires palestiniens sont bouclés pour quatre jours. Netanyahu a inauguré, sur le mont Herzel, un monument dédié aux victimes d'attentats terroristes.
Yasser Arafat a publiquement accepté la proposition américaine d'un retrait militaire israélien de 13 % du territoire cisjordanien. Il a cependant déclaré qu'il avait fait assez de concessions et qu'il n'irait pas au-delà, car « conformément aux accords conclus, les deux premières phases du redéploiement devaient porter sur 40 % de la rive ouest ».
jeudi 30 avril
10 000 extrémistes de droite sont venus sommer le Premier ministre Netanyahu de tenir ses promesses électorales. Ils se sont rassemblés à la périphérie de Jérusalem, sur le site de Har Homa, pour y poser symboliquement la première pierre d'un nouveau quartier israélien, sur des terres en partie saisies aux Palestiniens. Il a fallu déployer des centaines de policiers pour les protéger d'une contre-manifestation pacifiste qui a donné lieu à cinq arrestations. Au même moment, à Jérusalem, dans le quartier de Ma Shéarim, comme chaque année depuis 1948, les ultra-orthodoxes juifs protestaient contre la création de « l'Etat sioniste ». Les cérémonies officielles du cinquantenaire elles-mêmes ont été troublées : lors de la soirée de gala, un ministre du parti Shas (orthodoxe sépharade) ayant exigé la suppression d'une scène trop déshabillée à son goût, la troupe de Ballet Batsheva a quitté l'amphithéâtre pour protester contre la « censure religieuse ». Le président de l'association des artistes israéliens à vivement protesté, parlant même d'un « début de guerre culturelle entre religieux et laïcs ». Le vice-président américain Al Gore, qui représentait Washington aux cérémonies, a profité de son passage pour tenter d'épauler Dennis Ross, le médiateur de Bill Clinton, dans ses efforts (jusqu'alors infructueux) pour relancer les négociations israélo-palestiniennes.
dimanche 3 mai
Au sujet des négociations de Londres du 4 mai, Benjamin Netanyahu a laissé entendre qu'il se déplaçait pour rien, puisque son porte-parole a expliqué qu'il n'avait « pas été mandaté pour discuter d'un retrait militaire en Cisjordanie dont l'ampleur serait supérieure à celle qui a déjà été arrêtée par le gouvernement », c'est-à-dire 9 %.
lundi 4 mai
Nouvelle tentative de déblocage du processus de paix à Londres, enclenchée par les Américains. Mais Yasser Arafat et Benjamin Netanyahu ont quitté la capitale britannique sans s'être rencontrés, sans s'être parlé, sans avoir rien conclu. Madeleine Albright a sauvé la face en lançant une invitation à ses deux interlocuteurs irréductibles afin de poursuivre les discussions, la semaine prochaine, à Washington.
mercredi 6 mai
Un Israélien de 28 ans a été poignardé à mort sur la Via Dolorosa de Jérusalem. Un colon juif de 22 ans a été tué par balle, un peu plus tard, à Eli, dans le centre de la Cisjordanie.
vendredi 8 mai
Netanyahu n'ira pas le 11 mai à Washington où devait se tenir un sommet de la paix au Proche-Orient qualifié de « dernière chance » par les Américains. Il estime que les négociations n'ont pas abouti. Il rejette le compromis américain sur la cession de 13 % du territoire cisjordanien aux Palestiniens. Il veut s'en tenir à une fourchette de 9 à 11 %.
samedi 9 mai
43e Concours Eurovision de la chanson, organisé par le Royaume-Uni au National Indoor Arena de Birmingham. Victoire de l’Israélienne Dana International avec la chanson Diva.
mardi 12 mai
Netanyahu, qui doit présider le 13 mai, à Washington, la réunion annuelle du lobby juif américain, a quitté Israël pour les Etats-Unis. Il a légèrement avancé son départ, afin de pouvoir rencontrer Madeleine Albright, à la demande du président américain. Bill Clinton veut exploiter au plus vite les « idées positives et utiles » dont Netanyahu se serait ouvert, pendant le week-end à Denis Ross.
Pour la première fois dans l'histoire de la Cour suprême israélienne, un Arabe a été nommé au sein de la plus haute instance juridique du pays. Conformément aux usages, Abdel Rahman Zoabi (65 ans), actuellement vice-président du tribunal de district de Nazareth, devrait prendre ses fonctions dans un an, le temps de permettre à ses pairs de vérifier ses compétences dans l'exercice provisoire de sa tâche.
mercredi 13 mai
L'armée a bouclé un quartier de Jérusalem, après qu'un ouvrier palestinien ait été poignardé par un extrémiste juif.
L'aviation israélienne a effectué des raids contre des positions palestiniennes dans la plaine de la Bekaa. Six combattants palestiniens ont été tués.
La Commission européenne demande aux Quinze d'exclure les produits venant des implantations juives des territoires occupés en Cisjordanie, à Gaza et sur le plateau du Golan de l'accord commercial liant l'Union européenne à Israël et qui leur donne un accès privilégié en Europe.
jeudi 14 mai
Neuf Palestiniens ont été tués et douze très grièvement blessés à Gaza par des soldats israéliens. Un garçon de 8 ans figure parmi les morts. Six des blessés sont dans un état désespéré. De source palestinienne, des tireurs d'élite israéliens ont tiré à balles réelles en visant la tête. Selon un porte-parole de l'armée, des policiers palestiniens ont, les premiers, ouvert le feu sur deux jeeps militaires, dont les occupants ont riposté. Le général Yoav Galant, commandant à Gaza, a accusé l'Autorité palestinienne d'avoir encouragé les émeutes. Chef de la police palestinienne, le général Ghazi Jabali a qualifié ces accusations de « mensonges et fabrications ». Yasser Abed Rabbo, ministre palestinien de l'Information, a assuré qu'il tenait le gouvernement israélien pour « entièrement responsable » de la mort de civils palestiniens. Ces incidents, les plus meurtriers depuis septembre 1996, se sont produits pendant les manifestations monstres organisées dans les territoires palestiniens à l'occasion du cinquantième anniversaire de la création de l'Etat d'Israël. Jour de la « Catastrophe » (Nakba) pour les Arabes de Cisjordanie et de Gaza. D'autres rassemblements, en divers lieux des territoires palestiniens, ont aussi dégénéré en affrontements. En Cisjordanie, les soldats israéliens ont utilisé des balles en caoutchouc, mais trois Palestiniens auraient été blessés par balles à Ramallah. Au total, il y a eu quelque 200 blessés.
vendredi 15 mai
L'armée et la police israéliennes ont déployé d'impressionnants renforts dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, pour faire face à de nouvelles violences éventuelles. Si les appels au calme lancés par le commandement militaire ont été relativement suivis, de nouveaux affrontements ont tout de même eu lieu à Hébron et à Naplouse, où des centaines de jeunes Palestiniens ont lancé des pierres sur les soldats qui ont répliqué en tirant des balles caoutchoutées. A Jérusalem, ce sont les responsables de la mosquée Al-Aqsa qui ont dû intervenir pour ramener le calme : à l'issue des prières, des jeunes ont jeté des pierres contre des fidèles juifs qui priaient devant le Mur des lamentations, en contrebas. Le mouvement Hamas a appelé une nouvelle fois à la violence contre « l'ennemi ». L'Autorité palestinienne, de son côté, a indirectement dénoncé la « piraterie israélienne » et mis sur le comte du blocage du processus de paix tous les excès enregistrés la veille. Une analyse commune avec le président américain.
Le cri de colère d'un général israélien a secoué la classe politique. « J'ai été victime d'un coup tordu et d'une saloperie », a lancé Mathan Vilnaï qui vient d'être coiffé au poteau, pour le commandement de l'armée, par son rival moins expérimenté, le général Mofaz, un proche du ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï. La nomination de Shaoul Mofaz (50 ans) à ce poste a été unanimement approuvée par le Conseil des ministres, à la surprise générale. Pour la première fois, l'armée israélienne a à sa tête un chef qui n'a jamais commandé d'unité importante en temps de guerre. L'aspect politique de cette nomination a été envenimée par la promotion, toujours à l'état-major, du général Ya'acov Amidror. Ce barbu, coiffé de la calotte traditionnelle des religieux juifs, déclarait, il n'y a pas si longtemps, que les laïcs israéliens sont des « non-juifs parlant l'hébreu ».
dimanche 17 mai
Pendant trois heures, le Premier ministre Netanyahu a perdu sa majorité. Alors qu’à Washington, il tenait tête aux injonctions américaines de relancer le processus de paix avec les Palestiniens, les quatre députés du parti ultra-orthodoxe du Judaïsme unifié (sur les 61 députés de la coalition gouvernementale), ont présenté leur démission au gouvernement, par l'intermédiaire du vice-ministre de l'Habitat, Meir Porush. Le Conseil des sages de la Torah (conseil religieux du parti) voulait ainsi obliger le chef du gouvernement à renoncer à la commission de réflexion sur l'obligation pour les jeunes juifs ultra-orthodoxes de faire leur service militaire. La loi exempt en effet les élèves des écoles talmudiques. Mais ceux-ci sont de plus en plus nombreux (7,5 % de la conscription 1997). Pour les laïcs, c'est un privilège injustifiable dans un pays encore en guerre. Trois heures après leur démission, Netanyahu annulait la création de cette commission. Les quatre députés ont regagné les rangs de la coalition gouvernementale.
Match amical de football : à Riga, la Lettonie a été battue par Israël cinq buts à un. C’était la première fois que ces deux sélections se rencontraient.
nuit du mercredi 20 au jeudi 21 mai
Le Sud-Liban a été l'objet de combats entre le Hezbollah et l'armée israélienne. Le mouvement palestinien a attaqué une patrouille avant que la violence ne dégénère, pendant deux heures, en duels d'artillerie.
vendredi 22 mai
Les forces de sécurité israéliennes ont été placées en état d'alerte en prévision de la célébration, le 24 mai, de la « Journée de Jérusalem », qui marque l'annexion formelle, en 1980, de la ville arabe par l'Etat hébreu. Cette célébration comprendra, pour la première fois, une parade militaire. Ce qui est jugé comme un provocation par de nombreux Palestiniens. La tension est extrême, d'autant que Netanyahu continue à refuser la proposition américaine d'évacuation de 13 % des territoires occupés et qu'il vient aussi de rejeter l'invitation franco-égyptienne de tenir une conférence de paix sur le Proche-Orient. Washington aurait donné une semaine à Israël pour accepter son plan. Faute de quoi les Etats-Unis se retireront du « processus de paix ».
samedi 23 mai
Un groupe d'extrémistes de la droite israélienne a l'intention de manifester le 24 mai sur l'Esplanade des Mosquées, à Jérusalem, pour « dénoncer l'ennemi arabe ». De leur côté, des responsables palestiniens ont appelé à un rassemblement pour s'y opposer. Des affrontements se sont produits dans la soirée : à Bethléem, l'armée israélienne a dû utiliser des balles en caoutchouc contre des manifestants palestiniens.
dimanche 24 mai
Drapeaux en tête, 30 000 militaires et civils israéliens ont défilé dans les artères de Jérusalem-Ouest pour célébrer, trente et un ans après l'évènement, l'annexion de la partie orientale lors de la guerre des Six Jours, en 1967. Seuls quelques rares affrontements ont été signalés. Par ailleurs, les dernières médiations américaines s'étant heurtées au refus obstiné d'Israël, Yasser Arafat a commencé à battre le rappel des pays arabes pour faire établir un constat d'échec. Il s'est rendu en Arabie Saoudite afin de convaincre le roi Fahd de participer à un sommet des pays arabes sur cette question. L'Egypte, la Jordanie, la Syrie, les Emirats arabes unis et le Qatar ont déjà approuvé cette initiative.
mardi 26 mai
Des colons juifs extrémistes d'Ateret Conahim (mouvement biblico-mystique qui s'est donné pour mission de « judaïser » la vieille ville de Jérusalem) ont commencé à ériger une nouvelle implantation sauvage à Jérusalem-Est occupée. La police israélienne a matraqué sans ménagement des députés palestiniens et des pacifistes israéliens qui s'y opposaient et avaient détruit une des constructions. Abou Ala, le président du Parlement palestinien, a été molesté. Suite au décision d'un tribunal, Ehud Olmert, le maire israélien Likoud de Jérusalem a donné 24 heures aux colons pour quitter les lieux et détruire leurs installations.
En visite en Israël, le président républicain de la Chambre des représentants américains, Newt Gingrich, a déclaré à la tribune de la Knesset : « Le Congrès est vos côtés pour reconnaître que Jérusalem est la capitale unifiée et éternelle d’Israël ». Il a qualifié Madeleine Albright d’ « agent des Palestiniens ».
nuit du mercredi 27 au jeudi 28 mai
Une patrouille israélienne a été attaquée, peu avant minuit, par des militants du Hezbollah, à Markaba, dans la bande frontalière libanaise occupée par Israël. Deux soldats israéliens ont été tués, trois autres blessés. Cet incident s'est produit après plusieurs raids de l'aviation israélienne, ces derniers jours dans la région.
jeudi 28 mai
Les services de sécurité israéliens étudient la possibilité d'interdire le retour à Gaza du guide spirituel du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, qui achève une tournée de deux mois dans les « pays frères ». Motif avoué : des déclarations hostiles au processus de paix. Objectif : empêcher ce rival de Arafat de prendre encore plus de poids politique. Yassine, affirme un journal israélien, revient avec au moins cinquante millions de dollars récoltés en Arabie Saoudite, en Iran, au Koweït et ailleurs.
A Jérusalem, la municipalité a rasé l'implantation sauvage de colons juifs sur un terrain du quartier musulman. Au Vatican, le pape Jean-Paul II, s'est prononcé pour une « reconnaissance » internationale - assortie de garanties, également internationales - du caractère « unique et sacré » de Jérusalem.
Le président libanais Elias Hraoui a demandé que la France intervienne pour obtenir l'évacuation du sud du Liban par Israël.
samedi 30 mai
Le président français Jacques Chirac, en visite au Liban, a rappelé que la fameuse résolution 425 des Nations unies, il y a déjà vingt ans, réclamait le retrait israélien sans conditions du Liban-Sud. Il a également plaidé pour un retour à la Syrie du plateau du Golan et réitéré la proposition, présentée il y a quelques jours avec le président égyptien, Hosni Moubarak, d'une conférence des « sauveteurs de la paix », réunissant « l'ensemble des puissances qui souhaitent profondément relancer (un) processus » mis à mal par la politique de Netanyahu depuis son arrivée au pouvoir.
dimanche 31 mai
Le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Eytan Ben Tzur, qualifie la déclaration de Jacques Chirac de « fort regrettable », soulignant que celle-ci ne comportait « aucun élément pour résoudre le problème ».
jeudi 4 juin
Le quotidien israélien de Jérusalem Haaretz a dévoilé le plan de paix américain : douze semaines, divisées en trois étapes, pour faire passer sous contrôle palestinien 40 % de la Cisjordanie. en outre, Israël devrait s'engager à ne pas créer de nouvelles implantations et à ne pas agrandir les 141 colonies existantes. Israël devrait arrêter de détruire des maisons palestiniennes et limiter les confiscations de terrains au seul usage de route de contournement de localités palestiniennes. Benjamin Netanyahu n'a pas apprécié ; il ne veut pas de ce plan, déjà accepté par les Palestiniens. Il lui reproche essentiellement de ne pas affirmer qu'il n'y aurait pas d'autres retraits avant la fin des négociations sur le statut final des territoires occupés.
lundi 8 juin
Un commando de l'association israélienne Elad, de plusieurs dizaines de personnes, accompagné d'un avocat brandissant des titres de propriété, s'est introduit à Siloé, dans la vallée du Cédron, pour prendre possession de quatre logements et en expulser les Palestiniens.
mardi 9 juin
Israël a autorisé la construction de 58 logements destinés aux colons sur le mont des Oliviers, à Jérusalem-Est (occupé).
mercredi 10 juin
L'Autorité palestinienne appelle à la mobilisation contre la colonisation juive. Pour l'Autorité palestinienne, « l'objectif d'Israël est de judaïser Jérusalem et de la vider de ses habitants palestiniens ».
dimanche 14 juin
Le tribunal de Tel-Aviv a jugé que l'amie de l'assassin de Yitzhak Rabin a une responsabilité dans le meurtre de l'ancien Premier ministre. Elle était au courant du projet d'assassinat et n'a rien fait pour l'empêcher. Margalit Har Shefi (22 ans) risque une peine maximale de deux ans de prison ferme. La peine qui lui sera infligée sera connue le 16 septembre.
mercredi 17 juin
Un Palestinien de 54 ans, Abdel Majid Abou Tourkieh, a été tué par trois Israéliens. Ceux-ci circulaient en voiture, au sud d'Hébron, lorsqu'ils ont aperçu le Palestinien qui marchait au bord de la route. L'un d'eux a sorti un bâton par la fenêtre de la voiture et a heurté de plein fouet la tête de la victime. Les trois colons, dont deux mineurs, qui ont été arrêtés plus tard par la police, ont expliqué qu'ils avaient voulu « s'amuser ».
vendredi 19 juin
Benjamin Netanyahu a fait savoir qu'il envisageait d'organiser un référendum pour connaître l'avis de son opinion publique au sujet d'un retrait de Cisjordanie. l'idée a été lancée, il y a deux semaines, par un député d'extrême droite qui veut mettre les Israéliens en garde contre les « dangers » de ce retrait et qui est évidemment convaincu de réunir une majorité d'opposants à cette idée.
Le commandement militaire israélien a constaté une très nette diminution des attaques dont ses hommes sont la cible, au Liban-Sud, de la part du Hezbollah. Il attribue ce phénomène à... la Coupe du monde de football se déroulant en France : « les terroristes ne tirent au mortier qu'à la fin des rencontres des équipes d'Iran, d'Arabie Saoudite ou du Maroc, et surtout lorsqu'elles perdent ».
dimanche 21 juin
Le gouvernement israélien a accepté, à l'unanimité, la création d'une supermunicipalité à Jérusalem, englobant toute la périphérie (donc en Cisjordanie) et une extension en Israël. De plus, les associations israéliennes Ateret Cohanim et Elad, qui s'emploient, depuis des années, à judaïser la partie orientale de la ville, disent avoir reçu les encouragements du pouvoir pour... aller de l'avant.
lundi 22 juin
Une commission interministérielle, présidée par la ministre des Communications, Limor Livnat, a commencé a travailler sur les problèmes techniques, juridiques et constitutionnelles liées au référendum voulu par Netanyahu sur le retrait israélien de Cisjordanie. Il n'y a, en effet, pas de précédent en Israël. Il faudra donc probablement commencer par voter une loi pour permettre un référendum.
mercredi 24 juin
Yasser Arafat a accepté la démission de son gouvernement à la suite d'accusations persistantes de mauvaise gestion et même de corruption de certains ministres. Le président palestinien dispose de deux semaines pour former un nouveau cabinet.
Le principal opposant à Yasser Arafat, le cheikh Ahmed Yassine, est rentré d'une tournée de quatre mois dans neuf pays arabes où il a souvent été reçu comme un chef d'Etat. Agé de 61 ans, le guide spirituel du Hamas rejette toujours les accords d'Oslo. Il revient avec quelque 300 millions de francs pour son mouvement.
jeudi 25 juin
Yasser Arafat a un grand projet : déclarer unilatéralement la naissance de l'Etat palestinien en mai prochain. Cheikh Ahmed Yassine n'approuve pas cette idée : « Je suis contre la création d'un Etat pendant la poursuite de l'occupation ».
Un échange de prisonniers et de dépouilles a commencé au Liban-Sud, entre Israéliens et Libanais sous la supervision du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Israël a récupéré les restes de ses 12 militaires tués en septembre 1997 lors d'une opération ratée au Liban Sud. L'Etat hébreu a aussitôt remis les dépouilles de 40 combattants anti-israéliens aux autorités de Beyrouth.
vendredi 26 juin
Benjamin Netanyahu a commencé à enterrer le projet de référendum sur un retrait partiel en Cisjordanie, devant la volée de critiques, y compris au sein de sa propre majorité.
60 Libanais ont été libérés par Israël au Liban Sud, achevant ainsi avec succès l'échange de prisonniers et de dépouilles entamée la veille. 55 d'entre eux sont arrivés en début d'après-midi au barrage de l'armée libanaise, à Kfarfalous, au point de passage reliant la zone occupée par Israël au reste du Liban. Les 5 autres ont choisi de ne pas se rendre dans les régions du Liban sous l'autorité du gouvernement.
lundi 29 juin
Le président Ezer Weizman, qui n'a jamais caché que la politique du Premier ministre heurtait ses convictions travaillistes, a attaqué publiquement Benjamin Netanyahu, en l'accusant d'avoir intentionnellement torpillé les négociations de paix avec les Palestiniens et de l'avoir trompé, lui, le président, en l'envoyant plaider la patience auprès du président américain et de certains dirigeants arabes... alors qu'il n'y avait rien à attendre d'Israël. Pris d'une saine colère, Ezer Weizman a même appelé - fait sans précédent - à des élections anticipées. Le président a encore expliqué que non seulement, il n'avait pas rencontré le Premier ministre depuis un mois, mais qu'il n'avait même pas entendu sa voix au téléphone.
mardi 30 juin
A la télévision, Netanyahu a répliqué au président Weizman : pas question d'élection avant le terme de son mandat, en l'an 2000. Il a en outre accusé Ezer Weizman, à son tour, d'affaiblir Israël en incitant Yasser Arafat « à mettre les pieds sur la table et à se croiser les bras en attendant, une semaine ou un mois, que le Premier ministre cède ».
L'armée israélienne estime que plus d'un tiers des « colonies de peuplement » installées par Israël en Cisjordanie sont inutiles pour la sécurité du pays. Ce point de vue a été défendu devant une commission parlementaire, par le chef du service de planification de l'armée. Netanyahu a pourtant constamment justifié son refus d'un retrait militaire de Cisjordanie par le danger que courraient les colonies qui y sont implantés et par la sécurité d'Israël...
mercredi 1er juillet
A la Knesset, le président et le Premier ministre israéliens se sont enfin parlé. Mais tout le pays a compris que leur poignée de main n'était destinée... qu'à la télévision. Le combat continue dans l'ombre.
jeudi 2 juillet
Les forces israéliennes multiplient les arrestations, depuis quatre jours, dans un camp de réfugiés palestiniens de Jérusalem-Est. Toutes les entrées et les sorties de ce camp, qui regroupe quelque 22 000 personnes, sont contrôlées. A ce jour, une quarantaine de personnes ont été interpellées. Selon certaines sources, ce camp ne cesse de s'étendre, en hauteur comme en surface, et de se peupler, ce qui « gêne l'augmentation du nombre de colonies israéliennes prévues autour ».
nuit du jeudi 2 au vendredi 3 juillet
On est passé très près d'une catastrophe dans la bande de Gaza. Policiers palestiniens et soldats israéliens sont restés face à face jusqu'à l'aube, se mettant réciproquement en joue, aux abords d'une colonie juive bloquée par un convoi palestinien. L'incident a été provoqué par un ministre de l'Autorité palestinienne qui voulait emprunter une route contrôlée par l'armée israélienne à la tête d'un convoi de 22 véhicules. Des bulldozers israéliens ont même commencé à creuser des tranchées cependant que les policiers palestiniens se terraient dans les champs alentour. La confrontation a été désamorcée par l'émissaire américain Denis Ross et l'adjoint de Yasser Arafat, Mahmoud Abbas, appelés à l'aide par le ministre israélien de la défense. Netanyahu a saisi et incident pour justifier, auprès des ambassadeurs en poste à Jérusalem, son refus d'un redéploiement substantiel de son armée en Cisjordanie.
dimanche 5 juillet
Rencontre tripartite au Caire entre le président égyptien Moubarak, le roi Hussein de Jordanie et le président palestinien Arafat. Il y est question « des derniers développements du processus de paix après la détérioration de la situation dans les territoires palestiniens occupés ». Yasser Arafat a obtenu ce qu'on pourrait appeler « le soutien minimum arabe ». L'Egypte et la Jordanie ont fait un geste face au blocage du processus de paix. Ils réaffirment leur « refus des tentatives de judaïsation de Jérusalem » et réclament « l'annulation immédiate du projet de Grande Jérusalem ». Par contre, le président égyptien a de nouveau exclu l'idée, réclamée par Arafat, d'un large sommet arabe. Dans leur communiqué, les trois hommes s'en remettent donc au seul pays capable de faire pression sur Israël : les Etats-Unis.
mardi 7 juillet
Le quotidien Haaretz, citant des « sources haut placées », affirme que la France est prête à reconnaître l’Etat palestinien si Yasser Arafat décide de le proclamer. Paris juge l’information « infondée » mais ne dément pas formellement. Par ailleurs, l’ONU a décidé d’accroître les « droits et privilèges » de la délégation palestinienne. Elle pourra désormais « participer au débat général de l’Assemblée générale » et « se porter coauteur des projets de résolution et de décision touchant à la Palestine et au Moyen-Orient ». Elle garde cependant un statut d’ « observateur » et ne pourra donc pas voter.
vendredi 10 juillet
Pour la première fois, le Shin Beth envisage publiquement l’hypothèse d’une guerre civile, si Israël se retire de tout ou d’une large partie de la Cisjordanie. « Des groupes armés juifs pourraient s’attaquer à des politiciens, des institutions gouvernementales ou s’opposer par la violence aux forces de l’ordre », peut-on lire dans un rapport qui n’aurait pas dû être rendu public, si le feu vert n’avait été donné par Netanyahu : quel meilleur argument que le risque d’une guerre civile entre juifs pour ne pas appliquer les accords de paix signés avec les Palestiniens à Oslo et au Caire ? Au moment où « sortait » le rapport du Shin Bet, des affiches sont apparues sur les murs de Jérusalem. On pouvait y lire une mise en garde à Netanyahu contre toute « concession territoriale ». Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright a lancé un nouvel appel à Israël et aux Palestiniens pour qu’ils reprennent « des négociations directes » et relancent le processus de paix, bloqué depuis mars 1997.
lundi 13 juillet
Selon les Américains, Israël et les Palestiniens ont accepté de tenir des entretiens directs à partir du 15 juillet, après le retour de Chine de Yasser Arafat. Il n’est cependant pas prévu de rencontre entre le président de l’Autorité palestinienne et le Premier ministre israélien. Yasser Arafat, a été accueilli à Pékin, avec les honneurs réservés à chef d’Etat, sur la place Tienanmen. Il a été reçu par le président chinois, Jiang Zemin. Le leader palestinien souhaite que la Chine, membre permanent du Conseil de sécurité, use de son influence pour éviter une « explosion » au Proche-Orient.
mercredi 15 juillet
Des incidents ont éclaté dans un campement bédouin, à l’est de Bethléem, quand des soldats israéliens sont venus confisquer deux cents moutons qui paissaient dans « une zone militaire interdite ». Les bédouins ont tenté de bloquer la route avec un barrage de pierres. Les soldats ont tiré des grenades lacrymogènes et des balles en acier recouvertes de plastique. Bilan : 35 Palestiniens blessés, dont 11 par balles.
vendredi 17 juillet
Au deuxième jour de la visite en France du président syrien, le Premier ministre et le président français ont répété que le Golan occupé par Israël était un territoire syrien. De son côté, Assad a promis de soutenir la nouvelle initiative de paix française, une « conférence des paix résolus à sauver la paix » qui, il y a peu, ne le séduisait guère.
dimanche 19 juillet
La partie juive de Jérusalem a échappé dans la matinée à un attentat à la camionnette piégée, qui avait pris feu. Les policiers israéliens ont pu extraire son conducteur, un Palestinien de trente ans, grièvement brûlé. Les flammes maîtrisées, ils ont alors découverts trois bonbonnes de gaz, six cents litres de liquide inflammable et un système de mise à feu.
Dans la soirée, une rencontre de trois heures et demi a eu lieu dans un hôtel de Tel-Aviv entre le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehaï, et le numéro deux de l’OLP, Mahmoud Abbas. Cette, encore une fois qualifiée de « la dernière chance », a été mise sur pied par les Etats-Unis qui espèrent toujours pouvoir relancer le processus de paix, en panne depuis seize mois.
Un comité de 18 juristes de l’ONU, présidé par la Française Christine Chanet et chargé de veiller au respect du Pacte international sur les droits civils et politique, a condamné Israël pour ses pratiques de détention administrative illimitée et ses interrogatoires musclés. Les victimes en sont quasi exclusivement des Palestiniens.
lundi 20 juillet
Nouvelle rencontre dans la soirée entre Mordehaï et Abbas. Selon Yasser Arafat, « rien » n’est sortie de celle de la veille.
mercredi 22 juillet
Un éventuel retrait du Golan syrien et de Jérusalem-Est, occupés depuis 1967, « ne pourra se faire sans un référendum populaire et sans un vote du parlement à la majorité absolue ». Ce texte a été adopté par les députés israéliens. Il doit encore être approuvé trois fois avant d’entrer en vigueur, ce qui ne fait cependant aucun doute puisqu’il est soutenu à la fois par Netanyahu et par l’opposition de gauche. Ce vote est intervenu au moment où les Palestiniens claquaient la porte des pourparlers de paix, péniblement relancés il y a trois jours. Israël continue de poser des conditions préalables à un retrait de 13 % de la Cisjordanie occupée alors que cette proposition américaine a été acceptée par les Palestiniens, qui la considèrent comme « le minimum acceptable ».
L’Iran a procédé aux essais d’un nouveau missile, le Shahab-3, dont l’objectif avoué est de frapper Israël. Ses essais démontrent que Téhéran a pris plusieurs mois d’avance sur le programme que lui prêtent les services secrets israéliens. Selon plusieurs sources militaires citées par la presse israélienne, l’Iran, qui reste le premier ennemi d’Israël au Proche-Orient, « sera sans doute capable de frapper Israël dans quelques mois... »
vendredi 24 juillet
Israël tente de minimiser les essais iraniens d’il y a deux jours, en expliquant que le nouveau missile n’a couvert que 800 kilomètres alors qu’il lui faudrait en parcourir 1 300 pour devenir inquiétant. En outre, le Shahab-3 aurait raté sa cible.
mardi 28 juillet
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Amr Moussa, en visite en France, se montre particulièrement sévère pour Israël, qui « commet une faute stratégique et tactique en imaginant qu’il peut imposer sa propre solution, aux Arabes ». Il ajoute : « Netanyahu doit comprendre qu’aucune partie arabe ne peut accepter une paix aux conditions israéliennes ».
jeudi 30 juillet
Un commando du Hezbollah a tué un soldat israélien et en a blessé quatre autres dans la zone occupée par l’Etat hébreu au sud du Liban. Depuis le début de l’année, c’est le neuvième soldat de Tsahal tué au Liban, dont l’occupation suscite de plus en plus d’opposition au sein de la société israélienne.
lundi 3 août
Israéliens et Palestiniens devaient se rencontrer, dans la soirée, à Jérusalem, pour tenter à nouveau de sauver ce qui peut l’être d’un processus de paix totalement bloqué depuis 17 mois.
nuit du lundi 3 au mardi 4 août
Les négociateurs palestiniens ont rejeté une nouvelle condition posée par Israël à l’initiative américaine. Sur le retrait de 13 % de Cisjordanie occupée, que Washington avait proposé et les Palestiniens accepté, Israël a demandé d’en consacrer 3 % à « une réserve naturelle », c’est-à-dire une zone où les Arabes n’auraient pas le droit de construire. « Si Israël reste sur cette position, nous n’avons pas besoin de nouvelles rencontres », a dit le négociateur palestinien Hassan Asfour.
mercredi 5 août
Deux colons israéliens de 18 et 24 ans, proches du mouvement extrémiste Goush Emoumim, inspectaient dans la matinée, à bord d’une jeep, une clôture installée en vue de l’extension de l’implantation d’Izhar, au nord de la Cisjordanie, lorsqu'ils ont été criblés de balles par deux assaillants qui les attendaient en embuscade. Un couvre-feu total a été immédiatement imposé sur cinq villages palestiniens voisins. Quelques heures à peine après l’attaque, Netanyahu a donné son feu vert à l’agrandissement, jusqu’ici différé, de la colonie d’Izhar.
Depuis un an, le Conseil législatif palestinien attendait que Arafat obéisse à son injonction de remanier le gouvernement et de remercier les ministres, accusés de négligences et corruption. Le président palestinien a enfin nommé dix nouveaux ministres... en gardant presque tous les anciens, notamment ceux sur qui pèsent les charges les plus graves. Ulcérés, deux ministres plutôt indépendants, qui espéraient des changements, ont démissionné.
Match amical de football : à Cracovie, la Pologne a battu Israël deux buts à zéro.
jeudi 6 août
Hanane Achroui, ministre palestinienne du Tourisme et principale figure féminine de la vie politique palestinienne, a claqué la porte du gouvernement.
mardi 11 août
Après le Pakistan, Israël et l’Inde ont accepté de négocier l’arrêt de la production de matières fissiles, dans le cadre de la conférence du désarmement de Genève.
mercredi 12 août
Des heurts ont eu lieu à Jérusalem entre la police et 200 juifs ultra-orthodoxes. En cause, l’ouverture d’une route sur un site abritant d’antiques sépultures.
vendredi 14 août
Le mouvement pacifiste israélien « La Paix Maintenant » dénonce la construction « effrénée » qui prévaut en Cisjordanie occupée, après une enquête réalisée dans 143 des 144 colonies juives. La Paix Maintenant a recensé 6 000 nouvelles maisons alors que 3 000 sont encore vides. Les pacifistes accusent le Premier ministre Netanyahu de mentir, quand il affirme que les colonies s’agrandissent pour des motifs « naturels » et non idéologiques. Les mises en chantier affichent en effet une progression de 15 % alors que la croissance démographique s’établit à 3,5 %.
lundi 17 août
La secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, est intervenue auprès de Yasser Arafat, par téléphone, pour lui demander de « donner une nouvelle chance » au processus de paix. A Jérusalem, le ministère de l’Habitat envisage d’agrandir un quartier juif dans la partie annexée en 1967. Dans le Sud-Liban, l’aviation israélienne a bombardé le massif de l’Iqlim at-Touffah, fief du Hezbollah.
mardi 18 août
Match amical de football : à Cracovie, la Pologne a battu Israël deux buts à zéro.
mercredi 19 août
Sous la présidence d’Ariel Sharon, ministre des Infrastructures nationales, une commission interministérielle israélienne a approuvé un projet de construction de 2 500 nouveaux logements sur le plateau du Golan. De plus, un programme touristique prévoit la construction de 2 500 chambres dans la même région.
nuit du jeudi 20 au vendredi 21 août
Deux soldats des forces israéliennes au Liban-Sud ont été tués au cours d’une attaque du Hezbollah.
vendredi 21 août
La ville d’Hébron a été bouclée tôt par les forces israéliennes, après qu’un rabbin de 63 ans a été poignardé à mort par un Palestinien. Les faits se sont déroulés dans la colonie juive de Tel Romeïda, qui surplombe la ville. Lors de cette agression, le domicile du rabbin a été incendié. En représailles, des colons en colère ont frappé deux passants palestiniens. Le commandant des forces israéliennes en Cisjordanie a demandé la collaboration de l’autorité palestinienne pour arrêter l’agresseur, qui a pu prendre la fuite.
dimanche 23 août
Le gouvernement de Netanyahu a autorisé la construction de nouvelles colonies juives dans Hébron.
lundi 24 août
Hossam el-Amine, chef des opérations militaires du mouvement chiite libanais Amal, a été tué dans sa voiture par un missile tiré depuis un hélicoptère israélien.
mardi 25 août
Dans la soirée, des roquettes, lancées depuis le Liban, ont frappé le nord d’Israël, faisant douze blessés, dont dix civils.
mercredi 26 août
Le président israélien Ezer Weizman a ouvertement critique le meurtre du chef libanais el-Amine et rappelé que seul un accord avec la Syrie et le Liban pouvait garantir la sécurité du nord d’Israël. Un communiqué du gouvernement israélien de Netanyahu a rétorqué qu’il continuera à frapper les organisations « terroristes ». Dans la soirée, un nouveau raid israélien a visé des positions de l’armée libanaise dans la plaine de la Bekaa.
jeudi 27 août
Dans la matinée, un attentat à la bombe a fait 21 blessés dans une rue passante de Tel-Aviv. L’engin, rempli de clous, avait été placé dans une poubelle.
Les autorités israéliennes ont donné leur accord définitif à la construction de 132 appartements destinés à des juifs dans le quartier palestinien de Ras al-Amoud, à Jérusalem-Est.
Deux policiers palestiniens, les frères Abou Sultan, ont tiré au cours d’une querelle sur trois hommes, membres eux aussi d’un autre service de sécurité. Deux sont morts et le troisième est grièvement blessé.
samedi 29 août
Les deux policiers palestiniens, les frères Abou Sultan, responsables de la mort de deux autres membres des services de sécurité palestiniens il y a deux jours, ont été condamné à mort. Le président Arafat a ratifié leur exécution.
dimanche 30 août
Pour la première fois en territoire autonome, les deux Palestiniens, condamnés à mort la veille, ont été exécutés, en public, dans une prison de Gaza.
lundi 31 août
Le terroriste palestinien Abou Nidal aurait été arrêté début juillet, au Caire, où il résidait sous une fausse identité pour soigner des problèmes cardiaques, selon l’agence France-Presse qui cite des « sources palestiniennes ». Abou Nidal aurait été dénoncé par des dissidents de son mouvement, le Fatah-Conseil révolutionnaire. L’Egypte a catégoriquement démenti.
jeudi 3 septembre
Le Histadrout, le syndicat israélien d’obédience travailliste, a ordonné une grève générale du secteur public, qui touche 300 000 fonctionnaires. Le mouvement a été déclenché en raison de l’échec des négociations sur le réajustement des grilles de salaire et le renouvellement des conventions collectives. Par ailleurs, pour la troisième journée consécutive, la rentrée a été retardée pour un million et demi d’élèves du primaire et du secondaire, en raison d’une grève des enseignants. Les collectivités locales ont décidé de suivre le mouvement et, déjà, les ordures ménagères s’amoncellent dans les rues de Jérusalem, Tel-Aviv et Haïfa.
vendredi 4 septembre
La justice israélienne est sur la sellette. Le tribunal de Jérusalem a refusé de mettre en détention provisoire un colon extrémiste, auteur de violences contre des Palestiniens. La Cour suprême a décidé de maintenir en prison l’agresseur de la députée Yael Dayan qui venait de bénéficier d’une remise d’une libération pour bonne conduite. Il avait déjà tué un Palestinien, il y a 20 ans.
samedi 5 septembre
Début des qualifications pour le championnat d’Europe de football 2000 : au stade Ernst Happel de Vienne, l’Autriche et Israël ont fait match nul un à un (Reinmayr pour les Autrichiens, Nimni sur pénalty pour les Israéliens), devant 20 000 spectateurs.
mardi 8 septembre
53 % des Israéliens se disent prêts à accepter la création d’un Etat palestinien indépendant, selon un sondage publié en Israël.
mercredi 9 septembre
L’émissaire américain Dennis Ross a entamé une nouvelle tournée au Proche-Orient pour tenter de relancer le processus de paix.
jeudi 10 septembre
Dennis Ross a eu de premiers entretiens avec Yasser Arafat d’une part et Netanyahu d’autre part. Cinq ans après les accords d’Oslo, un sondage réalisé auprès des Palestiniens de Cisjordanie, montre que 55 % croient encore au processus de paix, mais ils étaient plus de 75 % il y a deux ans.
Un commando israélien a tué deux responsables du mouvement Hamas. Le Hamas a promis que « le sang des martyrs serait vengé ». Par ailleurs, le Hezbollah a tué quatre miliciens de l’ALS dans le Sud-Liban. En représailles, l’aviation israélienne a bombardé les abords de la bourgade de Machgarah, dans le sud du Liban.
vendredi 11 septembre
La Cisjordanie et la bande de Gaza sont totalement bouclées par l’armée israélienne.
samedi 12 septembre
Des tirs de soldats israéliens ont blessé une centaine de Palestiniens en Cisjordanie, principalement à El-Bireh, près de Ramallah. Les incidents se sont déroulés au cours de manifestations faisant suite à la mort de deux responsables du Hamas, deux jours auparavant. Le déchaînement a également visé l’autorité palestinienne, accusée de « collaborer » avec Israël dans sa chasse aux terroristes. A Gaza, 300 sympathisants du Hamas se sont heurtés à des centaines de policiers palestiniens. En Israël même, 40 000 personnes se sont rassemblées dans la soirée sur la place Rabin à Tel-Aviv - en présence de l’épouse de l’ex-Premier ministre - à l’occasion du cinquième anniversaire des accords d’Oslo et pour exiger la démission de Netanyahu, accusé « d’enterrer la paix ».
dimanche 13 septembre
Israël est en alerte maximum. Près de Bethléem, cinq enfant palestiniens qui lançaient des pierres en direction des soldats, ont été touchés par des balles en caoutchouc, tandis qu’une petite fille de sept ans a été atteinte à la tête par une grenade lacrymogène. En réponse aux manifestations de la veille, Netanyahu a proclamé qu’Israël « ne signera pas n’importe quoi pour arriver à une fausse paix sur le papier alors que les bombes continueront à exploser dans nos rues ». Pas question d’avancer plus loin pour la droite au pouvoir, aussi longtemps que l’autorité palestinienne « ne remplira pas ses engagements ».
mardi 15 septembre
Israël a annoncé la levée d’une partie du bouclage des territoires palestiniens. Quelque 10 000 travailleurs palestiniens peuvent désormais se rendre en Israël.
vendredi 18 septembre
Israël a durci le bouclage des territoires palestinien imposé il y a une semaine, en raison d’une alerte aux attentats islamistes et aux enlèvements de soldats. La mesure, décidée lors d’une réunion d’urgence au ministère de la Défense en raison « d’informations précises », restera en vigueur jusqu’à la fin du nouvel an juif, le 23 septembre. A El-Bireh, près de Ramallah, des incidents ont éclaté dans la soirée à l’issue d’une manifestation qui avait réuni 2 000 Palestiniens à l’appel du Hamas. L’intervention de l’armée a fait quelque 80 blessés.
nuit du lundi 21 au mardi 22 septembre
Deux soldats israéliens au Sud-Liban ont été tués dans une embuscade tendue par des militants du Hezbollah.
jeudi 24 septembre
Les deux tiers des membres du Parlement jordanien ont demandé l’arrêt de la normalisation des rapports avec Israël.
dimanche 27 septembre
Des heurts - les plus violents survenus depuis 20 ans - ont opposé policiers et Arabes israéliens qui manifestaient contre des saisies de terre par l’armée. 70 manifestants ont été blessés.
lundi 28 septembre
Benjamin Netanyahu et Yasser Arafat ont rencontré le président américain Bill Clinton, à la Maison-Blanche, pour parler de la paix au Proche-Orient. Le président américain a seulement obtenu de ses hôtes la convocation d’un sommet israélo-palestinien, à la mi-octobre, à Washington. A la suite de cette entrevue, Arafat a décidé de ne plus proclamer unilatéralement l’Etat palestinien, comme il avait l’intention de le faire en mai 1999.
mardi 29 septembre
En quittant Bill Clinton, après une heure d’entretien, Yasser Arafat a annoncé que l’Autorité palestinienne avait accepté la Formule « dix plus trois », compromis proposée par les Etats-Unis il y a quelques temps : l’armée israélienne se retireront de 13 % du territoire cisjordanien, dont 3 % deviendraient « réserve naturelle » sous souveraineté palestinienne limitée. Yasser Arafat a toutefois insisté sur les problèmes de sécurité associés à ce retrait, qui restent à définir.
Les Arabes d’Israël ont observé une grève générale pour protester contre les violences policières dans la localité d’Umm el-Fahem, au nord-est de Tel-Aviv, en Galilée. Depuis trois jours, ils s’affrontent aux forces de police, furieux d’apprendre que leurs terres seraient saisies pour être transformées en champs de manœuvre de l’armée israélienne. Conduits par le maire Sheikh Raed Salah, ils sont descendus par centaines dans la rue. Aux jets de pierres, les policiers ont répliqué par des tirs de balles en plastique… et de balles réelles, affirment des fonctionnaires palestiniens et même un médecin. Plus de 100 civils ont été blessés. Chef-lieu du « petit triangle », Umm el-Fahem passe pour être un bastion du nationalisme palestinien et de l’islamisme. Par ailleurs, un militant du Hamas a été tué et deux autres ont été blessés lorsqu’une bombe a détruit la voiture où ils se trouvaient, dans une zone industrielle de Ramallah. Les autorités pensent que cette bombe était destinée à un attentat. L’incident a eu lieu alors que la police a été placée en état d’alerte et que la Cisjordanie et la bande de Gaza ont été entièrement bouclées jusqu’au 1er octobre au matin, à l’occasion du Yom Kippour qui commence dans la soirée.
mercredi 30 septembre
24 personnes (11 Palestiniens et 13 soldats israéliens) ont été blessés par l’explosion de deux grenades, à Hébron. L’armée a aussitôt imposé le couvre-feu sur la partie qu’elle contrôle.
vendredi 2 octobre
De retour de Washington, Yasser Arafat a déclaré que ses discussions avec le président Clinton n’ont abouti à aucun progrès tangible pour relancer le processus de paix.
mardi 6 octobre
Madeleine Albright, le chef de la diplomatie américaine, est arrivée au Proche-Orient pour préparer le prochain sommet israélo-palestinien prévu à Washington, en principe, à la mi-octobre. Mais, à peine, avait-elle quitté Netanyahu, auquel elle venait de rappeler à quel point Washington est hostile à la colonisation juive des Territoires occupés, que le Premier ministre israélien réunissait un comité interministériel pour… accélérer la construction de logements destinés aux colons israéliens en plein centre de Hébron. Netanyahu s’est voulu rassurant en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une extension mais d’améliorer la protection de la population juive. Un porte-parole des colons de Hébron, partisans de l’extension, a alors accusé le Premier ministre de « trahison ». De violents accrochages ont opposé Palestiniens et police israélienne.
mercredi 7 octobre
Madeleine Albright a réussi à obtenir une nouvelle rencontre entre Netanyahu et Arafat. Les deux hommes se sont retrouvés sur une base militaire israélienne au point de passage d’Erez, entre Israël et la bande de Gaza. A l’issue de cette rencontre de quatre heures en sa présence, Madeleine Albright a annoncé que des « progrès substantiels » ont été réalisés et qu’un sommet décisif s’ouvrirait aux Etats-Unis le 15 octobre, pour consacrer la reprise du processus de paix israélo-palestinien. Netanyahu a ensuite accepté une invitation à déjeuner dans un établissement palestinien, à l’entrée de la bande de Gaza. C’est la première fois qu’un dirigeant israélien pénétrait dans la zone autonome.
jeudi 8 octobre
Des incidents sanglants ont fait, à Hébron, un mort et un blessé parmi les Palestiniens. Les victimes ont été touchées par l’armée israélienne. Celle-ci venait pourtant de lever le blocus qui, depuis le 30 septembre, emprisonnait celle ville de Cisjordanie.
vendredi 9 octobre
Netanyahu a annoncé son intention de nommer Ariel Sharon comme ministre des Affaires étrangères. Depuis la démission du modéré David Lévy, en janvier, c’est le Premier ministre lui-même qui assurait l’intérim des Affaires étrangères. La nomination effective de Sharon interviendra dès le prochain Conseil des ministres, le 13 octobre. Avant d’accepter la proposition de Netanyahu, Ariel Sharon avait posé une condition essentielle : que lui soit déléguée le responsabilité des négociations avec les Palestiniens sur le statut final des territoires occupés. La presse israélienne estime que cette nomination est destinée à calmer l’extrême droite.
samedi 10 octobre
Yasser Arafat a conseillé à Ariel Sharon d’accepter les propositions américaines sur un retrait militaire israélien de 13 % de la Cisjordanie. Sharon, chef de file des durs de la droite israélienne, continue à s’opposer au plan américain. Il annonce aussi qu’il refuserait de serrer la main d’Arafat, qu’il a qualifié dans le passé de « criminel de guerre ».
Eliminatoires de l’Euro de football 2000 : à Serravalle, l’équipe de Saint-Marin a été battue par Israël cinq buts (Revivo, Nimni, Mizrahi, M. Valentini contre son camp, Grayeb), devant 872 spectateurs. C’était la première fois que ces deux sélections s’affrontaient.
mardi 13 octobre
L’armée israélienne a levé le couvre-feu à Hébron. Par ailleurs, deux hommes qui se baignaient dans une source, à Ora, ont essuyé les coups de feu de deux Palestiniens qui ont pris la fuite en Cisjordanie.
mercredi 14 octobre
Qualifications pour le championnat d’Europe de football 2000 : au stade de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Israël a été battue par l’Espagne deux buts (Hierro, Etxeberria) à un (Hazan), devant 37 000 spectateurs. C’était la première fois que ces deux équipes se rencontraient.
jeudi 15 octobre
Américains, Israéliens et Palestiniens ont quatre jours pour débloquer le processus de paix. Netanyahu et Arafat sont arrivés à Washington où le président Clinton a ouvert le sommet avant de laisser les deux délégations réunir des conférences de presse. Les Israéliens ont posé neuf conditions pour retirer leurs troupes de 13 % de la Cisjordanie.
vendredi 16 octobre
Négociateurs palestiniens et israéliens ont jusqu’au 20 octobre pour trouver un accord sur tous les sujets en discussion en ce moment à Wye Plantation. C’est ce qu’a fait savoir Bill Clinton à Netanyahu et à Arafat.
dimanche 18 octobre
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Ariel Sharon, est arrivé à Wye Plantation pour participer aux négociations israélo-palestiniennes.
lundi 19 octobre
A 7 h 50 du matin, en pleine affluence à la gare routière centrale de Beer Sheva, dans le sud d’Israël, un Palestinien de Dahariyah, près d’Hébron, a lancé deux grenades dans la foule qui attendait les autobus. Bilan : 64 blessés, dont 2 graves. Parmi eux, une vingtaine de militaires israéliens. L’auteur de l’attentat a été arrêté sur place. A Wye Plantation, Netanyahu, aussitôt averti, a rapidement décidé de ne plus discuter que des questions de sécurité, mettant Arafat en demeure de présenter un plan antiterroriste détaillé. Les délégués palestiniens, eux, ont alors parlé de sabotage des négociations. Mais, à Gaza, le guide spirituel du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, a justifié l’attentat. Malgré la pression de Bill Clinton, les positions semblent inconciliables. Le président américain a toutefois organisé un déjeuner de travail avec Arafat et Netanyahu.
mardi 20 octobre
Le roi Hussein a été appelé en renfort au sommet israélo-palestinien de Wye Plantation. Les responsables américains ont fait état de « désaccords importants » entre Netanyahu et Arafat, qui pourraient ne conduire qu’à un « accord partiel », ce que les palestiniens refusent obstinément. Dans la soirée, le Parti national religieux (PNR, composante de la majorité) a adressé une mise en garde écrite à Netanyahu.
nuit du mardi 20 au mercredi 21 octobre
Le « conseil des colons juifs » s’est réuni en séance d’urgence à Jérusalem, pour organiser la résistance en cas d’accord entre Arafat et Netanyahu.
mercredi 21 octobre
Alors que Palestiniens et Israéliens étaient, dans la soirée, au bord de la rupture à Wye Plantation, une partie de la droite israélienne et des colons juifs se sont mobilisés sur le terrain contre l’éventualité d’un accord. Ils ont bloqué plusieurs routes du pays, au point que l’armée et la police ont dû intervenir pour détourner des véhicules palestiniens et éviter ainsi une confrontation directe. Par ailleurs, deux ministres de Netanyahu n’ont pas hésité à laisser entendre que le gouvernement israélien pourrait très bien ne pas entériner un accord. D’autre part, Rehavam Zeevi, chef du parti d’extrême droite Modelet (deux députés), a déposé une motion de censure, accusant le Premier ministre de « s’apprêter à céder des parcelles de notre terre aux terroristes ».
jeudi 22 octobre
Le président Clinton a fait savoir qu’il voulait un accord entre Arafat et Netanyahu pour le 23 octobre. Avec, pour la seconde fois, le renfort du roi Hussein de Jordanie.
vendredi 23 octobre
Au terme de neuf jours d’âpres discussions sous l’égide américaine, Netanyahu et Arafat sont parvenus à un « accord intérimaire » qui sauve le processus de paix : des négociations seront ouvertes sur le statut final ; l’accord prévoit 40 % de la Cisjordanie et environ 60 % de la bande de Gaza sous contrôle palestinien. Pour cela, Israël va transférer 12 % supplémentaires du territoire de la Cisjordanie actuellement sous son contrôle à l’administration civile palestinienne, mais l’armée israélienne y conservera « la responsabilité totale » de la sécurité. Ce transfert se fera en trois étapes étalées sur douze semaines. Seul 1,1 % supplémentaire sera transféré sous contrôle exclusif palestinien. De plus, Israël se retirera des 14,2 % de la région qu’elle contrôle actuellement avec les Palestiniens. En échange, les Palestiniens vont établir un programme antiterroriste détaillé, visant à démanteler les groupes de militants armés, à arrêter et juger les militants accusés d’attaques anti-israéliennes et à saisir les armes illégales. Toutes les instance palestiniennes concernées devront ratifier l’abrogation des clauses anti-israéliennes de la Charte de l'OLP datant de 1964. Un retrait supplémentaire d'Israël de Cisjordanie sera envisagé dans un délai de quatre mois à partir de la signature de l’accord. Deux corridors seront créés pour permettre le passage des Palestiniens entre la bande de Gaza et les parties nord et sud de la Cisjordanie. L’aéroport palestinien dans le sud de la bande de Gaza va enfin pouvoir ouvrir. L’ouverture d’un port maritime à Gaza est confirmé. Enfin, Israël va libérer 750 des 3 500 Palestiniens détenus.
samedi 24 octobre
Yasser Arafat s’est invité à Pörtschach, en Autriche, au sommet européen des Quinze. Physiquement marqué par la maladie, il a voulu informer aussitôt ses partenaires européens des termes de l’accord signé à Wye Plantation.
Une manifestation autorisée a eu lieu à Gaza contre les accords de Wye Plantation. Des drapeaux israéliens et américains ont été brûlé, ce qui n’était pas autorisé. Nafez Azzam, un des dirigeants du Jihad islamique, participait à la manifestation.
nuit du samedi 24 au dimanche 25 octobre
La Sécurité palestinienne a procédé à l'arrestation de deux dirigeants des mouvements intégristes palestiniens qui avaient trop ouvertement manifesté leur hostilité aux accords israélo-palestiniens. Cheikh Hamed al-Bitaoui, qui les avaient publiquement dénoncé comme « contraire à la charia », a été cueilli à son domicile à Naplouse. Nafez Azzam a été interpellé à Gaza.
dimanche 25 octobre
Dans la matinée, des affiches sont apparus sur les murs de Jérusalem-Ouest. On y voit Netanyahu serrer les mains ensanglantés d’Arafat avec cette légende : « L’allié d’Arafat ». Cette affiche est interprétée comme un appel au meurtre. Toujours dans la matinée, des colons ont bloqué la circulation sur plusieurs axes routiers de Cisjordanie. Le Conseil des implantations israéliennes, qui s’était réuni dans l’urgence, a d’abord qualifié les accords de « trahison », avant de nuancer ses propos : « C’est un accord de capitulation. De son côté, Arafat a entrepris une tournée d’information dans les pays arabes : Egypte, Algérie, Maroc, Tunisie, Arabie Saoudite.
lundi 26 octobre
Netanyahu a perdu la première bataille avec sa coalition gouvernementale. Par 9 voix contre 7, la commission des Lois de la Knesset a adopté un projet visant à organiser des élections anticipées. Ce projet de loi, auquel était opposé le Premier ministre, doit être examiné en séance plénière dans deux semaines.
mardi 27 octobre
Le représentant du Jihad islamique au Liban accuse le Mossad d’être responsable de l’attentat à la voiture piégée qui a tué dans la matinée à Saïda (sud du Liban) un des responsables du mouvement palestinien et grièvement blessé sa femme et leur fils.
mercredi 28 octobre
Les Etats-Unis ont été obligés d’adresser un rappel à l’ordre à Netanyahu et à Arafat pour exiger d’eux qu’ils commencent à appliquer l’accord de Wye Plantation selon le calendrier prévu, c’est-à-dire à partir du 2 novembre. Depuis qu’il est rentré des Etats-Unis, Netanyahu cherche à repousser l’application des accords sous prétexte qu’il n’a pas reçu un document « essentiel » (plan de lutte antiterroriste) promis par Arafat. Dans la soirée, Netanyahu n’a pas réclamé à la réunion du comité central du Likoud de se prononcer sur l’accord de Wye Plantation.
jeudi 29 octobre
Un attentat suicide à la voiture piégée, revendiqué par le Hamas, a fait deux morts et six blessés, dans la matinée, à un carrefour de la bande de Gaza, au passage d’un car scolaire israélien escorté par des véhicules de l’armée. L’auteur de l’attentat était un militant du Hamas de 19 ans, Souhib Timraz. Malgré cet attentat, a affirmé David Bar-Ilian, proche de conseiller de Netanyahu, Israël ne reportera pas l’application de l’accord de Wye Plantation. Le Premier ministre israélien a pourtant blâmé l’Autorité palestinienne qui n’a pas su prévenir cet attentat. Celle-ci a donc arrêté la plupart des responsables politiques et militaires du Hamas et assigné à résidence son chef spirituel, cheikh Ahmed Yassine, « pour des raisons de sécurité ».
vendredi 30 octobre
La police palestinienne affirme avoir interpellé, en quelques heures, plus d’une centaine de militants du Hamas, coupé le téléphone à leurs principaux dirigeants, interdit toute dérive verbale aux prêcheurs du vendredi dans les mosquées et empêché une manifestation à Naplouse. Le « guide suprême » iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a qualifié Arafat de « traître minable » et de « laquais des sionistes ». Selon un porte-parole de Netanyahu, Israël a fourni trente noms de « terroristes », dont celui de Mohammad Deif, chef présumé de la branche militaire du Hamas. Par contre, le Premier ministre israélien a débloqué soixante millions de dollars pour la construction de nouvelles routes en Cisjordanie au profit des… colons juifs.
Netanyahu a donné son feu vert à l’établissement d’une nouvelle colonie juive à Jérusalem-Est, près du mont des Oliviers. La construction de 132 logements sera financée par Irving Moscowitz, un milliardaire juif américain qui réside à… Miami.
samedi 31 octobre
Début des commémorations de la mort de Yitzhak Rabin, assassiné il y a trois ans. Plusieurs centaines de milliers d’Israéliens de tous les bords politiques se sont rassemblés, dans la soirée, sur la place de Tel-Aviv où l’ancien Premier ministre israélien a été tué. Seul le ministre de la Défense, Yitzhak Mordehaï, y représentait le gouvernement israélien. Pour le président de la Knesset, Dan Tichon (Likoud), le temps est venu de former un gouvernement d’union nationale.
dimanche 1er novembre
Netanyahu a été conspué au cimetière militaire du Mont Hertzl, à Jérusalem, où il était venu déposer des fleurs sur la tombe de son prédécesseur assassiné. Parmi 1 500 personnes, des voix se sont élevées pour le qualifier « d’instigateur au meurtre ». C’est ce jour qu’a choisi le Premier ministre israélien pour réaffirmer son opposition au processus d’Oslo entamé en 1993 avec les Palestiniens en le qualifiant de « mauvais accord » qui l’a contraint à signer le compromis de Wye Plantation « pour réparer les dégâts ». Ces propos lui ont valu une avalanche de critiques. Netanyahu s’est félicité d’avoir su réduire les ambitions territoriales de Yasser Arafat. La majorité des Israéliens estime que les leçons du meurtre de Rabin n’ont pas été apprises et qu’un autre assassinat politique est vraisemblable, selon un récent sondage.
Le mouvement intégriste libanais Hezbollah a appelé les Palestiniens à tuer soldats et colons israéliens et aussi Yasser Arafat. Le responsable de ce mouvement, Cheikh Hassan Nasrallah, a lancé un véritable appel au meurtre du président palestinien.
lundi 2 novembre
Le gouvernement israélien doit désormais sa survie à l’abstention des 5 députés arabes de l’opposition à la Knesset. En effet, à la demande expresse de Yasser Arafat, ces élus se sont abstenus de voter contre le projet de budget 1999 du Premier ministre israélien. Celui-ci a obtenu la confiance d’une voix de majorité, à 54 voix contre 53. Un député de la droite a voté contre et deux se sont abstenus. Mais, parce qu’il lui faut l’approbation de la Knesset, Netanyahu a décidé de reporter de dix jours l’application de l’accord de Wye Plantation, qui devait entrer en vigueur à minuit. La Knesset doit se réunir les 11 et 12 novembre. Le cabinet israélien a exiger de connaître le plan de lutte antiterroriste des Palestiniens avant de se prononcer. Peu après, le chef du gouvernement israélien a appelé Arafat par téléphone, pour l’informer. Le président de l’Autorité palestinienne lui a donné son accord, à condition qu’il n’y ait pas d’autre report. Ce à quoi Netanyahu s’est engagé dans un communiqué publié peu après. Washington n’a guère apprécié ce report décidé de manière unilatéralement par Netanyahu alors qu’il disposait de tout le temps nécessaire. Par ailleurs, un haut responsable du Hamas, Ismall Hanieh, a démenti que le mouvement islamique envisage d’entrer en conflit ouvert avec l’Autorité palestinienne. Dans la soirée, la police israélienne est intervenue à Jérusalem-Est contre des Palestiniens rassemblés pour protester contre le feu vert donné par Netanyahu à la construction de nouveaux logements juifs dans le quartier arabe de Ras al-Amoud. Trois Palestiniens ont été blessés.
mardi 3 novembre
Netanyahu a fait monter la pression d’un cran supplémentaires : trois heures avant l’heure du Conseil des ministres qui devait débattre de l’accord de Wye Plantation, le Premier ministre israélien a ajourné cette réunion en déclarant qu’il entend saisir son gouvernement de la totalité de l’accord conclu. Or, affirme-t-il, il n’a toujours pas eu communication d’un « élément vital » du plan palestinien de lutte antiterroriste. Ce plan, Arafat l’a fourni la veille aux Américains qui s’en sont déclarés satisfaits. Selon un dirigeant du Hamas, ce serait plus de 300 militaires qui auraient été arrêtés par la police palestinienne depuis quatre jours. De son côté, l’Autorité palestinienne a laissé entendre que ses forces de sécurité avaient, ces derniers mois, déjoué plusieurs tentatives d’assassinat d’Arafat. Des actions soutenues, financièrement, par l’Iran.
mercredi 4 novembre
Pour la seconde fois en deux jours, Netanyahu a ajourné la réunion du Conseil des ministres. Il considère toujours qu’Arafat doit lui donner des engagements écrits sur son plan de sécurité, et plus particulièrement sur l’arrestation de 30 personnes accusées par Israël d’avoir participé à des attentats meurtriers. Selon le président palestinien, 12 de ces accusés seraient déjà sous les verrous. Par ailleurs, Israël a refusé à Arafat l’autorisation d’atterrir sur l’aéroport de Gaza, qu’il aurait dû inaugurer.
jeudi 5 novembre
Enfin satisfait d’un plan de sécurité palestinien, Netanyahu a réuni son conseil des ministres pour lui soumettre l’accord de Wye Plantation.
Selon un rapport officiel palestinien, un quart des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie vit au-dessous du seuil de pauvreté, lequel est fixé à 300 dollars pour une famille de six personnes. Le nombre de pauvres grimpe à 38 % dans le district de Gaza et atteint 51 % au sud de ce district.
L’Union internationale des télécommunications a accordé son propre code téléphonique à une Palestine qui n’existe pourtant pas en tant qu’Etat : le 970 est appelé à remplacer le 972, le code israélien actuellement utilisé dans les territoires autonomes.
vendredi 6 novembre
Un attentat à la voiture piégée, dont les auteurs semblent être des « amateurs » aux yeux de la police israélienne, a eu lieu, dans la matinée, au cœur de Jérusalem, faisant 2 morts, les occupants du véhicule, et 24 blessés. Peu après, la police israélienne a fait état d’une revendication anonyme de l’attentat, au nom de la branche armée du Hamas. Le cabinet de Netanyahu, qui était réuni au même moment de l’attentat, a aussitôt suspendu son examen de l’accord de Wye Plantation. Les Palestiniens ont très rapidement condamné l’acte terroriste et réclamé également une intervention des Etats-Unis pour obtenir la pleine application de ce dernier.
samedi 7 novembre
Le Jihad islamique a revendiqué l’attentat de la veille à Jérusalem.
lundi 9 novembre
Résistant à la pression américaine, Netanyahu a répété qu’il n’appliquera pas l’accord de Wye Plantation tant que les Palestiniens ne prendront pas les mesures qui s’imposent pour mettre un terme au terrorisme islamique. En attendant, la colonisation en Cisjordanie s’intensifie : six nouveaux points de colonisation sauvages ont été recensés autour de Ramallah, Naplouse et Bethléem, avec maisons mobiles, serres et chemins d’accès. Une autre colonie, près de Toularem, a reçu, elle, le feu vert officiel des autorités israéliennes, malgré l’accord qui engage ses signataires à s’abstenir « d’actions unilatérales » dans les secteurs dont le sort sera fixé en même temps que le statut définitif des territoires occupés.
mardi 10 novembre
Yasser Arafat a menacé, dans la matinée, de geler l’application de l’accord de Wye Plantation si Netanyahu ne le faisait pas approuver par la Knesset et mettre en œuvre le plus rapidement possible l’accord. Montrant que la patience dont il a fait preuve avait des limites, Arafat a accusé le Premier ministre israélien de retarder sciemment l’application de l’accord.
mercredi 11 novembre
Après deux semaines d’atermoiements, Netanyahu a finalement réuni son cabinet et une majorité des ministres (8 pour, 4 contre, 5 abstentions) a approuvé les accords de Wye Plantation. Mais, une nouvelle fois, le Premier ministre a cherché à donner des gages à son aile d’extrême droite. Il a proposé et obtenu que cette approbation soit assortie d’une série de conditions. Conditions que les Palestiniens avaient, à l’avance, refusées : pas de retrait militaire israélien de la Cisjordanie avant la suppression des articles anti-israéliens de la Charte palestinienne (ce qui n’a pas été prévu à Wye Plantation) ; refus d’aller au-delà de 1% de la superficie de la Cisjordanie lors d’un autre retrait militaire israélien ; et annonce de « mesures unilatérales » israéliennes - des annexions de territoire palestiniens - si l’Autorité proclame unilatéralement la création d’un Etat palestinien.
Nouvel élément de la situation en Israël : les élections municipales, dont on a connu le résultat dans la soirée, ont renforcé le camp des ultras à Jérusalem (15 sièges ; le maire sortant Ehud Olmert, un laïque du Likoud, a été réélu mais devra s’appuyer encore plus sur les ultras), alors même que les travaillistes ont emporté quelques beaux succès ailleurs, en enlevant notamment les mairies de Tel-Aviv, de Beersheva, de Petah Tikva, d’Hadéra et d’Afoula, alors que la droite gagnait celles de Netaya et de Rhovot. A Nazareth, c’est une liste islamiste qui a obtenu la majorité de sièges tandis que le maire, un Arabe chrétien, Ramez Jarasi, conserve son poste. L’annonce de ces résultats a provoqué des incidents : des islamistes ont saccagé le bureau du maire…
Alors qu’une nouvelle confrontation entre l’Irak et les Etats-Unis semble prévisible, en Israël on annonçait dans la soirée que les centres distribution des masques à gaz et de kits antichimiques seraient ouverts à partir du 12 novembre.
jeudi 12 novembre
Netanyahu a donné son feu vert à la confiscation de dizaines d’hectares de terrain appartenant à des Palestiniens près d’Hébron pour construire des routes destinées aux colons.
La distribution des masques à gaz a commencé.
samedi 14 novembre
Yasser Arafat, qui semble avoir fait le maximum de concessions pour sortir la négociation de l’ornière, a brusquement haussé le ton. Alors qu’il s’était abstenu de reparler de la création d’un Etat, il en a réaffirmé l’objectif en le fixant au 4 mai prochain, date à laquelle la phase transitoire des accords d’Oslo de 1993 se termine. Il a fait cette déclaration devant 15 000 Palestiniens rassemblés à Naplouse.
dimanche 15 novembre
Yasser Arafat continue à faire monter la tension. Devant 200 militants du Fatah et de l’OLP, il a déclaré que « les fusils sont prêts et nous sommes disposés à les lever contre quiconque essaie de nous empêcher de prier à Jérusalem ». Netanyahu a réagi en accusant Arafat de « violer » les accords de Wye Plantation.
lundi 16 novembre
Le Premier ministre israélien a répliqué à Yasser Arafat devant la Knesset : « Je n’ai pas l’intention de mettre en œuvre le retrait dans ces circonstances, jusqu’à ce que les choses soient corrigées en public et sans équivoque ». Il n’en a pas moins fermement défendu sa décision de signer l’accord de Wye Plantation. Arafat et Netanyahu se sont téléphonés. Par ailleurs, Ariel Sharon, porte-drapeau des colons, est revenu sur ses propos appelant ceux-ci à prendre « dès maintenant » possession de nouvelles terres en Cisjordanie : « C’est très dangereux pour Israël d’avoir un Etat palestinien, mais je préfère pareil danger à un Etat palestinien sur l’ensemble de la zone au terme du processus de paix ». C’est la première fois qu’il accepte, même implicitement, un futur Etat palestinien.
mardi 17 novembre
Arafat a cherché l’apaisement, affirmant son engagement « ferme » pour la paix, sa volonté d’appliquer les accords signés avec les Israéliens, de « faire face à la violence et à tout usage de la force ». Cette espèce de volte-face a été bien accueillie en Israël où, après deux jours de débats, la Knesset a largement approuvé, dans la soirée, les accords de Wye Plantation. Netanyahu a qualifié les derniers propos d’Arafat de « positifs », tout en maintenant sa menace de suspendre la première étape du retrait militaire en Cisjordanie.
nuit du mardi 17 au mercredi 18 novembre
Les députés israéliens ont ratifié l’accord de Wye Plantation. L’armée israélienne devrait commencer à se retirer d’une partie de la Cisjordanie le 20 novembre.
mercredi 18 novembre
Israéliens et Palestiniens ont fait un nouveau pas vers la paix en engageant les négociations sur le règlement de paix final. Mahmoud Abbas, numéro deux de l’OLP, et Ariel Sharon, ministre israélien des Affaires étrangères, se sont rencontrés pendant plus de deux heures à Jérusalem-Ouest. L’Autorité palestinienne a pris un décret de lutte contre la détention illégale d’armes par des Palestiniens des zones autonomes.
Match amical de football : à Setubal, le Portugal a battu Israël deux buts à zéro.
jeudi 19 novembre
Le gouvernement israélien a, enfin, donné son feu vert au retrait de l’armée israélienne… de 2 % de la Cisjordanie occupée, à Jénine. Le Conseil des ministres a pris cette décision par 7 voix contre 5 et 3 abstentions. Une fois n’est pas coutume, Israël s’est déclaré satisfait du respect de l’Autorité palestinienne de ses engagements. Cette dernière a pris un nouveau décret pour se conformer à ses engagements. L’un interdit toute incitation à la violence contre Israël.
vendredi 20 novembre
La première phase du redéploiement des forces israéliennes de Cisjordanie a failli ne pas avoir lieu. Estimant, après examen des cartes, que le compte n’y était pas, Arafat a suspendu l’opération en cours. Après plusieurs heures, David Bar-Illan, le porte-parole du Premier ministre israélien a fini par admettre que Netanyahu avait procédé à plusieurs modifications dans le plan initial, mais que la superficie du territoire libéré était bien conforme à ce qui avait été prévue. Les cérémonies ont pu alors se dérouler comme prévu ; la police palestinienne a fait son entrée à Kabatiya, la plus importante des vingt-huit localités des environs de Jénine évacuées par Israël. La zone placée sous le contrôle de l’Autorité palestinienne passe de 3 à 10,1 % de la Cisjordanie. D’autre part, comme promis, Netanyahu a fait libérer 250 Palestiniens. Cinq cents autres devraient suivre, en deux fois, d’ici à trois mois. Pourtant, les Palestiniens sont furieux : sur les 250 libérés, seuls 100 étaient des détenus politiques, les autres sont des condamnés de droit commun. Par ailleurs, un protocole d’accord a pu être signé, à Tel-Aviv, entre le chef de l’aviation civile palestinienne, Fayez Zeidan, et les responsables israéliens pour la mise en service de l’aéroport de Gaza.
mardi 24 novembre
Pour la première fois, un avion de ligne, un Airbus égyptien, s’est posé, dans la matinée, sur l’aéroport international de Gaza, le premier en territoire palestinien autonome. Huit autres avions ont suivi, venant du Maroc, de Jordanie, d’Espagne, d’Autriche et même d’Israël. « C’est un jour historique pour les Palestiniens », a lancé Yasser Arafat - qui a donné son nom à l’aéroport - en accueillant les passagers officiels de ces vols inauguraux. Un avion des Palestinian Airlines est ensuite arrivé, précédant le jet personnel du président de l’Autorité palestinienne.
mercredi 25 novembre
Netanyahu a entamé, par la Suisse, une tournée européenne qui doit également le conduire en Grande-Bretagne et en Espagne. L’objectif principal de cette tournée est de rencontrer des hommes d’affaires, des responsables économiques et de la défense.
Arrivé à Paris, à bord du premier vol direct entre Gaza et la France, pour une visite officielle de deux jours, Yasser Arafat a réitéré, à l’issue d’un déjeuner avec le président Chirac, sa volonté de « tout mettre en œuvre pour construire un Etat palestinien à la date du 4 mai 1999 ». Le président français lui a promis l’aide financière de la France.
jeudi 26 novembre
Deux soldats israéliens ont été tués au Sud-Liban.
nuit du jeudi 26 au vendredi 27 novembre
Deux soldats israéliens ont trouvé la mort dans l’explosion d’une bombe au Sud-Liban. Sept militaires israéliens ont été tués en dix jours, 23 depuis le début de l’année.
vendredi 27 novembre
Revenu d’urgence de Londres à Jérusalem pour faire face à une recrudescence des attaques du Hezbollah libanais pro-iranien au Sud-Liban, le Premier ministre israélien a exigé que l’armée libanaise se déplie dans cette région (850 km²) pour empêcher les attaques des islamistes. Netanyahu a mis en cause la Syrie et le Liban qui, selon lui, exercent des pressions sur le gouvernement libanais. Il n’écarte pas un éventuel retrait d’Israël du Sud-Liban, mais pas n’importe comment.
La présidence américaine a annoncé, dans la soirée, que le président Clinton visitera Israël et les territoires de Gaza et de Cisjordanie du 12 au 15 décembre. Il aura, à cette occasion, une série d’entretiens sur le processus de paix au Proche-Orient.
lundi 30 novembre
Israël menace le Liban-Sud de frappes aériennes.
Ouverture à Washington (Etats-Unis) de la plus grande conférence jamais réunie pour fixer les règles d’indemnisation des juifs spoliés durant la Seconde Guerre mondiale.
Ouverture à Washington de la conférence des donateurs d’aide aux Palestiniens. L’Europe et les Etats-Unis sont prêts à mettre la main au porte-monnaie pour aider le développement des territoires palestiniens.
mercredi 2 décembre
Un Palestinien, employé de la voirie municipale de Jérusalem, a été poignardé, dans la matinée, près de son domicile par un inconnu. Selon la police, « un certain nombre d’indices suggèrent que le mobile du crime est le nationalisme ». Elle soupçonne un Israélien déjà suspecté d’avoir tué un autre arabe et d’en avoir blessé cinq dans le passé. Peu après, au nord de Ramallah une centaine de Palestiniens ont attaqué une patrouille de l’armée israélienne et passé un soldat à tabac. A quelques jours de la visite du président américain dans la région, Palestiniens et Israéliens s’accusent mutuellement de violer l’accord de Wye Plantation et les tensions se multiplient.
jeudi 3 décembre
Israël revient une fois de plus sur l’accord signé à Wye Plantation. Prenant prétexte des incidents de la veille, Netanyahu a décidé que la prochaine étape de retrait de ses troupes de Cisjordanie, prévue dans quinze jours, serait soumise à trois conditions. Il exige, une fois de plus, que Yasser Arafat renonce à proclamer l’Etat palestinien le 4 mai, qu’il cesse de réclamer la libération des détenus palestiniens ayant « du sang sur les mains » ou qui appartiennent à des organisations intégristes et que cesse la « campagne d’incitation à la violence » anti-israélienne. L’Autorité palestinienne a aussitôt rejeté ces conditions. Netanyahu a aussi demandé au président américain de ne pas poser « Air Force One », l’avion présidentiel américain, sur le tout nouvel aéroport de Gaza, lors de sa prochaine visite, puisque les Palestiniens le considèrent comme un symbole de leur souveraineté nationale. En hélicoptère, à la rigueur… Par ailleurs, le Premier ministre israélien a fait entrer dans son mini cabinet le ministre le plus hostile aux accords avec les Palestiniens : Yitzhak Lévy, leader du Parti national-religieux et porte-drapeau des colons.
Européens, Américains et communauté juive ont adopté à Washington une convention sur la restitution des œuvres d’art volées par les nazis à des juifs. Le document établit onze principes, « non contraignants », visant à l’identification des œuvres volées et de leurs propriétaires légitimes. Le Congrès juif mondial estime qu’il reste encore 110 000 œuvres à restituer, d’une valeur globale de 10 à 30 milliards de dollars (de 56 à 168 milliards de francs).
samedi 5 décembre
Yasser Arafat, en visite en Suède, a proposé à Stockholm une « transition d’une logique de guerre à une logique de paix » avant les négociations à venir sur le statut final des territoires palestiniens.
Plusieurs manifestations de soutien aux prisonniers palestiniens ont dégénéré dans la violence en Cisjordanie et à Gaza. 25 Palestiniens ont été blessés.
dimanche 6 décembre
2 400 prisonniers palestiniens détenus par Israël ont entamé une grève de la faim pour obtenir leur libération. Ils se réfèrent ainsi aux accords de Wye Plantation. Deux Palestiniens ont été blessés dans des affrontements.
lundi 7 décembre
Des accrochages se sont produits entre manifestants palestiniens et soldats israéliens, dans plusieurs localités de Cisjordanie, faisant une quarantaine de blessés. Mais à Naplouse, c’est entre les policiers palestiniens et les militants du Fatah, pour la première fois, que des affrontements ont eu lieu. Après avoir brutalement dispersé une manifestation pour la libération des prisonniers palestiniens détenus par Israël, les policiers, dépassés par les évènements, ont tiré à balles réelles sur des militants du Fatah qui ont riposté. Il y a eu au moins quatre blessés des deux côtés. Un autre jeune Palestinien, Nasser Arakat, neveu d’un négociateur palestinien, a été grièvement touché à la tête par un coup de pistolet tiré par un Israélien dont la voiture était devenue la cible des pierres palestiniennes.
mardi 8 décembre
Netanyahu a rencontré l’émissaire américain Dennis Ross. Le chef du gouvernement israélien a fait savoir qu’il n’appliquerait pas le retrait israélien prévu pour la semaine prochaine si les violences palestiniennes persistaient.
mercredi 9 décembre
Le 11e anniversaire du déclenchement de l’Intifada a été fêtée dans la violence. Dans toute la Cisjordanie, les manifestants palestiniens ont été au rendez-vous. D ‘autant plus présents que le guide spirituel du Hamas, cheikh Ahmed Yassine, a annoncé qu’il entamait une grève de la faim en solidarité avec les prisonniers palestiniens des prisons des camps israéliens. Devant la multiplication des incidents, l’armée israélienne a riposté (balles d’acier, grenades lacrymogènes, balles réelles). Un jeune garçon de 16 ans a été tué à Selwad, près de la colonie de Beit El. 120 Palestiniens ont été blessés. Un autre adolescent palestinien, grièvement blessé il y a trois jours, est mort. Le Premier ministre israélien a vite fait savoir que cette violence allait conduire tout droit à un effondrement total du processus de paix. Pour le deuxième jour consécutif, il a rencontré Dennis Ross. Yasser Arafat a réaffirmé sa volonté d’édifier un Etat indépendant, tout en se gardant de bien de donner une date.
jeudi 10 décembre
Une instance intermédiaire de l’OLP a approuvé, par 81 voix sur 95, la lettre dans laquelle Yasser Arafat informe le président américain Bill Clinton que les articles anti-israéliens de la charte de l’OLP sont « nuls et non avenus ».
vendredi 11 décembre
Netanyahu a fait savoir qu’il ne retirerait pas ses troupes de Cisjordanie si le Conseil national palestinien ne vote pas, le 14 décembre, en présence de Bill Clinton, l’abrogation des clauses anti-israéliennes de la charte de l’OLP. Le Hamas a donné jusqu’à Noël à l’Autorité palestinienne pour libérer son leader, cheikh Yassine, assigné à résidence depuis fin octobre à Gaza.
samedi 12 décembre
Le président américain Bill Clinton est arrivé en Israël, dans la soirée. Il a été reçu par Netanyahu qui a réaffirmé son refus de mettre en œuvre le dispositif arrêté en octobre à Wye Plantation. Quatre ministres israéliens ont d’ailleurs boycotté la cérémonie d’accueil. Bill Clinton lui a répondu que la paix était « le seul choix possible ». Des incidents en Cisjordanie ont fait 11 blessés, dont 10 Palestiniens. Un extrémiste juif a été interpellé dans la soirée près de l’hôtel du président américain, à Jérusalem, ainsi que le chef du Jihad islamique et une quarantaine de sympathisants islamistes dans la banlieue de Gaza. La police israélienne a mobilisé quelque 15 000 hommes pour assurer la sécurité de Clinton.
dimanche 13 décembre
Bill Clinton s’est rendu, avec son épouse Hillary, sur la tombe de Yitzhak Rabin. Lea Rabin était avec le couple présidentiel. Le président américain a promis de débloquer 1,2 milliard de dollars de plus pour le volet sécurité des accords de Wye Plantation. Madeleine Albright a clairement demandé à Israël de ne pas retarder la seconde étape de son retrait militaire de Cisjordanie. Pour sa part, Netanyahu a, de nouveau, demandé au Conseil national palestinien de se prononcer par un vote formel sur l’annulation des clauses anti-israéliennes de la Charte nationale. Ce qu’a refusé, à Damas, un congrès de l’opposition palestinienne. A l’occasion de la visite du couple présidentiel américain, les incidents se sont poursuivis en Cisjordanie. Dans la région de Jérusalem, on déplore cinq blessés du côté palestinien, ainsi qu’un officier de police juif.
Vers midi, l’aviation israélienne a effectué un raid contre le Hezbollah libanais dans le sud de la Bekaa. Pour sa part, le Premier ministre libanais, Selim Ross, a catégoriquement refusé que l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban puisse devenir définitive.
lundi 14 décembre
Réuni à Gaza, le Conseil national palestinien a approuvé, à une écrasante majorité et en présence de Bill Clinton et de Yasser Arafat, l’abrogation de l’appel à la destruction de l’Etat d’Israël figurant dans la charte de l’OLP. Le président américain a dénoncé les confiscations de terres et les démolitions de maisons, et évoqué pour la première fois le droit légitime des Palestiniens à l’autodétermination.
La frange radicale de la majorité israélienne, opposée à toute nouvelle concession aux Palestiniens, menace de renverser Netanyahu par le biais d’une motion de censure.
mardi 15 décembre
Le sommet qui a réuni Bill Clinton, Yasser Arafat et Benjamin Netanyahu, à l’entrée de la bande de Gaza, n’a pas confirmé les espoirs nés la veille. Le sommet d’Erez a duré deux heures pour rien. Netanyahu est resté intraitable : non seulement ses troupes ne poursuivront pas, dans l’immédiat, leur retrait de Cisjordanie, non seulement Israël ne libérera pas de nouveaux prisonniers palestiniens, mais Netanyahu a réaffirmé ses exigences dans une liste en douze points (les Palestiniens doivent renoncer à leur intention de proclamer unilatéralement un Etat le 4 mai, accepter les critères retenus par Israël pour la libération des prisonniers, confisquer les armes illégalement détenues en secteur autonome, réduire les effectifs de leur police, mettre un terme à la violence dirigée contre les soldats israéliens et abandonner toute propagande hostile). L’Autorité palestinienne a accusé Netanyahu d’être « de mauvaise foi ».
Après dix jours de grève de la faim dans les prisons israéliennes, les prisonniers palestiniens ont annoncé la suspension de leur mouvement. Ils ont atteint leur but : passer au premier plan des préoccupations palestiniennes.
mercredi 16 décembre
En réunissant son gouvernement dans la matinée, Netanyahu a confirmé que l’armée israélienne n’évacuera pas, comme prévu, le 18 décembre 5 % de plus des territoires de Cisjordanie. Ce même jour, le Premier ministre israélienne a dû faire face à des troubles au sein de son cabinet. Il a enregistré la démission, prévue depuis plusieurs jours, de son ministre des Finances. C’est le quatrième ministre qui s’en van en deux ans et demi. Par ailleurs, la chute de la coalition gouvernementale, abandonnée par une partie des extrémistes, est programmée pour le 21 décembre. Dans la soirée, Netanyahu a tenté de prendre les devants en appelant la Knesset au soutien de sa politique, rejetée immédiatement par les Palestiniens. Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que la dissolution du Parlement israélien a été décidée…
jeudi 17 décembre
Dans la matinée, les territoires palestiniens se sont réveillés en colère : la nuit précédente, les Américains ont lancé des missiles sur l’Irak. Plusieurs manifestations, très décousues, se sont succédé un peu partout, des drapeaux américains et israéliens ont été brûlés. De son côté, Netanyahu a déclaré que si l’Irak attaquait Israël, l’Etat hébreu saurait se défendre. Des réservistes ont commencé à être rappelé pour la défense passive.
vendredi 18 décembre
Netanyahu a accepté la démission de son ministre des Finances, Yaacov Neeman. Il prendra lui-même le portefeuille vacant jusqu’à nouvel ordre. A la radio, le ministre démissionnaire a mis les Israéliens en garde contre toute politique économique « électoraliste » suscitée par les élections anticipées qui se profilent.
Pour avoir couvert les affrontements entre manifestants anti-américains et forces de l’ordre, cinq chaînes de télévision et deux stations de radio ont été interdites par l’Autorité palestinienne.
samedi 19 décembre
Une quarantaine de Palestiniens ont été blessés par des militaires israéliens lors de manifestations de solidarité avec l’Irak. Une manifestation pro-irakienne a été interdite à Gaza. Plusieurs militants ainsi que huit journalistes ont été arrêtés. Les bureaux de l’agence AP ont été fermés pour empêcher la transmission d’images des manifestations palestiniennes anti-américaines.
dimanche 20 décembre
Le gouvernement palestinien a approuvé une liste de cinq conditions posées par le Premier ministre aux Palestiniens, avant de mettre en œuvre un retrait militaire en Cisjordanie.
lundi 21 décembre
Le gouvernement Netanyahu, pour éviter d’être renversé par une motion de censure, a accepté que la Knesset vote son autodissolution par 81 voix des 120 députés, contre 30, 4 abstentions et 5 non-votants. Les Israéliens retourneront donc aux urnes dans un délai de trois à six mois. Les premiers sondages donnent Netanyahu perdant face à ses deux challengers les plus probables, le travailliste Ehud Barak et le populaire militaire centriste Amnon Lipkin-Shahak. Mais 12 % des Israéliens sont indécis. Avant son autodissolution, la Knesset a refusé de prendre en compte les cinq conditions posées par le gouvernement israélien à Arafat pour poursuivre l’application de l’accord de Wye Plantation.
mardi 22 décembre
Netanyahu a défini sa politique en prévision des prochaines élections législatives : elle sera la même qu’aujourd’hui. Au nom du toujours plus de sécurité, ce sera un toujours plus d’exigences. Par défi, il a maintenu le gel du processus de paix. Outre l’actuel Premier ministre, deux autres personnalités politiques ont annoncé leur candidature : Ehud Barak, leader du Parti travailliste, et Dan Meridor, ministre des Finances jusqu’en juin 1997, qui a démissionné du Likoud aujourd’hui.
L’aviation israélienne a commis une « erreur » : visant une base d’entraînement du Hezbollah libanais et un centre de transmission radio, un raid aérien a fait sept morts - une mère de famille et six de ses enfants - dans une ferme de la Bekaa, à Nabi Chit, à 20 kilomètres de Baalbek. Les responsables militaires israéliens et le président de la Knesset ont présenté leurs excuses.
mercredi 23 décembre
En représailles au raid aérien israélien de la veille, Le Hezbollah a tiré 32 roquettes katouchia sur des localités du nord d’Israël : Kyriat Shmona, Nahariya, Zar’it, Shélomi et Goren. Bilan : 16 civils blessés, dont 1 grièvement atteint, et plusieurs bâtiments touchés, ainsi qu’une ligne à haute tension. De plus, un officier de l’Armée du Liban sud a été tué dans un attentat à la bombe revendiqué par le Hezbollah. Le Premier ministre israélien Netanyahu a promis de répliquer, « le moment venu ». Son ministre de la Sécurité intérieure, Avigdor Kahalani, a préconisé de bombarder « les centrales électriques qui alimentent Beyrouth ».
La fronde contre Netanyahu continue au Likoud : après Dan Meridor la veille, le maire de Jérusalem, Ehud Olmert, aurait été sollicité pour être le challenger du chef du gouvernement comme candidat officiel de sa formation. Autre dissident en puissance, Benny Begin, fils du fondateur du Likoud Mehahem Begin, est prêt, dit-on, à fonder son propre parti… Le ministre de la Défense, lui-même, Yitzhak Mordehaï, a annoncé qu’il « réfléchissait à la suite de sa carrière »… Netanyahu a réagi en dénonçant « une tentative de putsch » et en accusant ses adversaires de « se livrer à une campagne systématique de calomnie » depuis son élection en 1996 et de n’agir que par « ambition personnelle ».
Yasser Arafat a levé la mesure de mise en résidence surveillée qui, depuis le 29 octobre, frappait le leader du Hamas, Cheikh Ahmed Yassine (âgé de 62 ans).
Match amical de football : au stade National de Ramat Gan, Israël a battu la Yougoslavie (Serbie-Monténégro) deux buts à zéro.
jeudi 24 décembre
L’ex-chef d’état-major israélien, le général Amnon Lipkin Shahak (54 ans) a quitté l’armée pour se préparer à poser sa candidature aux élections générales. « Le but ultime est de battre Netanyahu », a-t-il déclaré. Les sondages lui sont favorables.
dimanche 27 décembre
Le maire de Jérusalem, Ehud Olmert, un « faucon du Likoud, a renoncé à se présenter contre Netanyahu pour être le candidat de leur parti. Olmert n’aurait pas obtenu l’appui du ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï, qui, selon la radio publique, envisage de faire équipe avec Amon Lipkin-Sharak. De son côté, Ariel Sharon se range derrière Netanyahu.
lundi 28 décembre
Le leader extrémiste Zeev Benny Begin, fils de l’ancien Premier ministre, a annoncé qu’il quittait à son tour le Likoud.
mardi 29 décembre
Les élections générales anticipées auront lieu les 17 mai (élection des 120 députés et premier tour pour celle du Premier ministre) et 1er juin (second tour pour l’élection du Premier ministre).
mercredi 30 décembre
David Lévy, ancien ministre et dissident de la droite israélienne, a décidé de constituer un front commun contre la droite, pour les élections générales de mai, avec le chef de l’opposition travailliste, Ehud Barak. L’accord de principe prévoit que le petit parti de David Lévy soutiendra la candidature de Barak au poste de Premier ministre. En échange, les dirigeants de ce parti seront assez haut placés sur la liste « Israël un » pour entrer au Parlement à la prochaine législature.
Deux patrouilles israéliennes se sont affrontés par erreur dans la « zone de sécurité » au Liban-Sud : un soldat a été tué et deux autres blessés. Les deux groupes avaient entamé leur progression ensemble, mais l’un des deux s’est rapidement égaré dans l’obscurité et l’autre, croyant avoir affaire à un commando de terroristes, a ouvert le feu.