dimanche 3 janvier
En visite aux Etats-Unis le 7 janvier prochain le ministre israélien des Affaires étrangères ne rencontrera pas son homologue américain. Madeleine Albright refuse de recevoir Ariel Sharon, affirme la radio militaire israélienne, pour marquer « la colère de l’administration américaine » de voir gelée l’application de l’accord israélo-palestinien de Wye Plantation. Pour la même raison, Madeleine Albright a annulé une visite qu’elle devait faire bientôt en Israël et dans les territoires palestiniens.
Israël détient quatorze membres des « Concerned Christians », qui doivent être expulsés.
lundi 4 janvier
Deux Israéliennes de 54 et 55 ans, de la colonie de Kiryat Arba, près d’Hébron, ont été blessées par des tirs palestiniens alors qu’elles circulaient en voiture près du Caveau des Patriarches. Pour le gouvernement israélien, ce dérapage justifie son refus d’appliquer l’accord de Wye Plantation et d’évacuer de nouveaux territoires occupés. Par ailleurs, le Parlement israélien a adopté une loi rendant plus difficile toute restitution du plateau du Golan à la Syrie ou de Jérusalem-Est aux Palestiniens. A Jérusalem, les services de sécurité israéliens ont arrêté quatorze membres d’une secte américaine, accusés d’avoir voulu provoquer une fusillade sanglante en vue d’accélérer le retour du Messie : onze d’entre eux seront expulsés.
mercredi 6 janvier
« Netanyahu est dangereux pour Israël. Netanyahu doit partir ». C’est avec cette fracassante déclaration que l’ex-général Amnon Lipkin-Shahak a présenté sa candidature au poste de Premier ministre. Il veut à la fois sortir Israël de « l’état de guerre intérieure » et relancer le processus de paix avec les Palestiniens et les voisins arabes.
vendredi 8 janvier
Selon un document ministériel encore confidentiel, Israël a d’ores et déjà préparé la mise en vente de nouveaux lots permettant la construction de 3 729 résidences de colons en Cisjordanie, autour de Jérusalem et de Bethléem. A elle seule, la colonie controversée de Har Homa, à Jérusalem-Est, comportera 1 320 nouveaux lots. Au total, ces lots représentant l’implantation de 15 000 nouveaux colons.
lundi 11 janvier
L’ancien diplomate et ministre israélien Moshe Arens (73 ans), qui avait introduit Netanyahu en politique, a décidé de se dresser face à son poulain d’hier : il brigue à la fois la direction du Likoud et celle du gouvernement. Un quart des membres du comité central du Likoud serait derrière Arens.
jeudi 14 janvier
Les 2 000 membres de la convention travailliste réunis à Tel-Aviv ont élu Ehud Barak comme candidat du parti au poste de Premier ministre pour les élections du 17 mai. Shimon Peres viendra en deuxième position sur la liste, afin de lui assurer un siège dans la prochaine Knesset.
dimanche 17 janvier
A la demande de l’émissaire américain Dennis Ross, une rencontre entre responsables de haut niveau palestiniens, israéliens et américains doit se tenir, début février, à Washington, pour faire le point sur la mise en œuvre des accords de Wye Plantation. En Palestine, Yasser Arafat a libéré des dizaines de prisonniers politiques (membres du Jihad islamique et du Hamas), à l’occasion de la fête de l’Aïd al-Titr qui marque la fin du jeûne du ramadan.
lundi 18 janvier
Match amical de football : à Tel-Aviv, Israël a écrasé l’Estonie sept buts à zéro. C’était la première fois que ces deux sélections s’affrontaient.
mercredi 20 janvier
A Tel-Aviv, les footballeurs israéliens ont été battus par les Norvégiens un but à zéro.
vendredi 22 janvier
Le ministre israélien de la Défense, Yitzhal Mordehaï a refusé la demande de Netanyahu de se porter candidat sur la liste du parti Likoud pour les prochaines élections. Mordehaï est en effet pressenti pour prendre la tête d’un nouveau parti que des personnalités modérées veulent mettre sur pied en vue des élections générales.
samedi 23 janvier
Le Premier ministre Netanyahu a démis de ses fonctions son ministre de la Défense, Yitzhak Mordehaï.
dimanche 24 janvier
Yitzhak Mordehaï a répliqué au Premier ministre : « Netanyahu n’est pas digne de confiance. Les Israéliens méritent un autre Premier ministre ». L’ex-ministre de la Défense s’est vu offrir le leadership du parti du centre. Amnon Lipkin-Shahak et Dan Meridor acceptent de s’effacer devant lui.
lundi 25 janvier
Israël se prépare à quitter le Sud-Liban. En tout cas, des négociations sont en cours. C’est ce qu’a révélé Yitzhak Mordehaï à l’occasion de ses adieux à l’armée.
mardi 26 janvier
C’est un vétéran de la droite dure israélienne, Moshé Arens, que Netanyahu a nommé ministre de la Défense. Par ailleurs, le Premier ministre a obtenu l’investiture du Likoud pour les élections du 17 mai et du 1er juin.
mercredi 27 janvier
Début des auditions de la commission d’enquête parlementaire néerlandaise sur la catastrophe aérienne du vol El Al 1862 : 43 morts à Amsterdam le 4 octobre 1992.
jeudi 28 janvier
Shimon Peres a affirmé, sur TV5, que le président Arafat lui avait dit qu’il était décidé à attendre la fin des élections israéliennes (le 17 mai) pour annoncer la proclamation d’un Etat palestinien, alors que la transition des accords d’Oslo se termine le 4 mai.
dimanche 31 janvier
Lors du sommet international de Davos (Suisse), Yasser Arafat a réaffirmé que la déclaration d’indépendance de la Palestine interviendrait en mai, confirmant ainsi implicitement vouloir la repousser au-delà du 4 mai et des élections israéliennes du 17.
lundi 1er février
Un officier de la Sécurité préventive palestinienne palestinienne a été assassiné à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, par des fugitifs du Hamas qu’il tentait d’arrêter et qui ont ouvert le feu sur lui.
jeudi 4 février
En présence de Yasser Arafat, le président Bill Clinton a lancé, au cours d’un traditionnel petit-déjeuner de prière, à Washington, un appel à la tolérance et à la réconciliation entre Palestiniens et Israéliens. A Francfort, le ministre allemand des Affaires étrangères a conditionné l’aide de l’Union européenne à l’Autorité palestinienne au respect des accords de paix de Wye Plantation. Son homologue israélien, Ariel Sharon, lui a annoncé qu’Israël ripostera à tout soutien européen à une proclamation unilatérale de l’indépendance de la Palestine.
vendredi 5 février
L’agonie du roi Hussein de Jordanie provoque un énorme choc émotionnel en Israël, où le roi était une figure à la fois populaire et respectée.
dimanche 7 février
Décès à Amman du roi Hussein de Jordanie, à l'âge de 63 ans. Son fils Abdallah II (37 ans) lui succède.
lundi 8 février
Le président Weizman, le Premier ministre Netanyahu et le grand rabbin Lau, ainsi que Yasser Arafat et le chef du FLP, Nayef Hawatmeh, ont assisté à Amman aux obsèques du roi Hussein.
mardi 9 février
L’Assemblée générale de l’ONU a adopté, à une écrasante majorité (115 pays contre 2 [Israël et Etats-Unis] et 5 abstentions [Australie, Bahamas, Cameroun, Roumanie et Swaziland]), une résolution appelant à une conférence spéciale pour juger des « violations persistantes » de la Convention de Genève de 1949 par Israël dans les territoires occupés. Le gouvernement suisse a été déjà invité à engager les préparatifs.
Match amical de football : à Haïfa, Israël a battu la Biélorussie deux buts à un.
mercredi 10 février
Bénéficiant d’une grâce présidentielle, l’Egyptien Mahmoud Sawarka (69 ans) a été libéré par les autorités israéliennes après une détention de plus de 22 ans. Le plus ancien prisonnier arabe d’Israël avait été condamné à 45 ans de prison, en 1977, pour avoir lancé une grenade contre une patrouille militaire israélienne dans le Sinaï égyptien occupé, faisant un mort.
dimanche 14 février
Jamais, depuis la création de l’Etat d’Israël, une manifestation religieuse n’avait pris une telle ampleur : au moins 250 000 ultraorthodoxes ont manifesté à Jérusalem contre la Cour suprême qu’ils accusent d’intervenir dans les affaires religieuses. Dans ses jugements, la Cour donne la primauté au droit public sur le droit religieux et favorise, selon eux, la Synagogue libérale. 50 000 laïcs, eux, ont contre-manifesté pour défendre l’Etat.
mercredi 17 février
L’arrestation au Kenya, il y a deux jours par les Turcs du leader de la rébellion kurde en Turquie, Abdullah Ocalan, a déclenché un vaste mouvement de colère des Kurdes contre la Turquie, la Grèce, et Israël (le Mossad israélien est accusé par ceux-ci d’avoir aidé les services secrets turcs à enlever Ocalan). A Berlin, en Allemagne, les manifestations kurdes ont pris un tour dramatique : des agents de la sécurité israéliens ont ouvert le feu sur des manifestants qui tentaient d’investir leur consulat, faisant 3 morts et au moins 16 blessés. Quelques minutes plus tard, Israël a annoncé la fermeture de toutes ses missions diplomatiques en Europe pour une durée indéterminée. Netanyahu a justifié les tirs de ses agents lors d’une conférence de presse.
jeudi 18 février
A dix mois du jubilé de l’an 2000 à Bethléem, Yasser Arafat s’est rendu, à Rome, pour lancer un appel en faveur du pèlerinage chrétien. Il a évoqué la « situation tragique » de la ville natale de Jésus, « assiégé par les colons et extrémistes israéliens ».
vendredi 19 février
Au cours d’un entretien privé, le pape Jean-Paul II a accepté l’invitation que lui a faite Yasser Arafat de se rendre à Bethléem pour l’an 2000.
nuit du lundi 22 au mardi 23 février
Sévère revers pour Israël au Sud-Liban : un commando de parachutistes israéliens, unité d’élite de l’armée, a été surprise par un groupe chiite du Hezbollah en embuscade à Birkit Jabbour, dans le nord de la zone occupée par Israël au Liban, au bout de la plaine de la Bekaa. Le commandant de l'unité, Eytan Balashan, trente ans, et deux de ses lieutenants ont été tués. Cinq autres soldats ont été blessés. Morts et blessés ont été rapidement évacués par hélicoptère sous un feu nourri de mortiers et d’armes anti-aériennes. L’artillerie et l’aviation israélienne sont ensuite intervenues.
mardi 23 février
Dans la matinée, l’aviation israélienne a effectué de nouveaux raids dans le sud du Liban. Pour sa part, le ministre israélien de la Sécurité intérieure a proposé une riposte contre le Liban : attaquer les centrales électriques libanaises et d’autres infrastructures économiques pour priver Beyrouth d’électricité.
mercredi 24 février
Nouvel accrochage au Sud-Liban entre le Hezbollah et une patrouille composée de miliciens libanais et d’Israéliens. L’aviation israélienne est aussitôt intervenue, alors que de violents duels d’artillerie ébranlaient tout le secteur. Israël affirme avoir tué quatre militants chiites, aucun rétorque le Hezbollah, pour qui il s’agit « d’un mensonge visant à remonter le moral des troupes ».
Match amical de football : à Jérusalem, Israël a battu la Lettonie deux buts à zéro.
samedi 27 février
Un petit nombre de Juifs ultra-orthodoxes ont manifesté à Jérusalem-Ouest pour protester contre l’ouverture d’un supermarché, « Drugstore 2000 », le samedi, le jour de repos sabbatique, dans l’une des voies piétonnes du centre-ville.
dimanche 28 février
Un général, deux soldats ainsi qu’un journaliste israéliens ont été tués, à midi, au Liban-Sud, dans un attentat revendiqué par la Résistance islamique, branche armée du Hezbollah. Une bombe télécommandée de forte puissance a explosé au passage d’un convoi israélien qui circulait entre le bourg de Marjayoun, où se trouve le QG de l’armée israélienne au Liban-Sud, et le village de Kawkaba. Le général Gerstein (38 ans) était le numéro un des forces israéliennes dans la région. Il faut remonter à 1982 pour trouver une victime israélienne de ce rang au Liban-Sud. « Israël saura riposter à ces attaques », a déclaré le Premier ministre israélien, d’Amman où il rencontrait dans l’après-midi le nouveau roi Abdallah de Jordanie. Quelques heures plus tard, l’aviation et l’artillerie israéliennes ont pilonné la plaine libanaise de la Bekaa, sous contrôle syrien. Dans le village d’Arnoun, deux enfants ont été blessés par des tirs israéliens alors qu’ils tentaient de planter un drapeau près d’une position israélienne. Dans la soirée, trois séries de raids ont été lancés par l’aviation israélienne. Le premier sur des positions du Hezbollah à Baalbeck, à l’est du Liban ; sur Tyr, au sud. Et sur des positions palestiniennes au sud de Beyrouth. Le Premier ministre libanais a demandé dans la soirée l’intervention de Washington et de Paris.
lundi 1er mars
Le Premier ministre israélien a annoncé la mise en place d’une « nouvelle politique » de représailles plus ferme. « Nous continuerons à mener des attaques conformément à cette nouvelle politique qui n’impose aucune restriction à l’armée », a précisé Netanyahu lors d’une visite à Kyriat Shmona, près de la frontière avec le Liban. Il a tout de même du reconnaître que « le gouvernement israélien a un problème au Liban… ». Côté Hezbollah, ont est décidé à poursuivre les « attaques militaires contre l’armée israélienne dans la zone occupée » a affirmé cheikh Naïm Qassem, le numéro deux du mouvement chiite libanais.
mardi 2 mars
Des milliers de personnes ont participé aux funérailles du général Gerstein.
mercredi 3 mars
Le Sud-Liban divise le gouvernement israélien. Ministre des Affaires étrangères, Ariel Sharon a appelé à un report des élections générales israéliennes, fixées au 17 mai, et à la création d’un gouvernement d’unité nationale pour permettre un retrait rapide du Sud-Liban et la réalisation d’accords de paix avec les Palestiniens. Ce que le Premier ministre a aussitôt refusé. Dans le même temps, le ministre de la Défense, Moshé Arens, a demandé une dénonciation de l’accord de 1996 sur le cessez-le-feu au Sud-Liban.
jeudi 4 mars
Match aller des quarts de finale de la Coupe d’Europe de football des vainqueurs de Coupe : à domicile, les Russes du Lokomotiv Moscou ont battu les Israéliens du Maccabi Haïfa trois buts (Janashia les trois) à zéro, devant 22 000 spectateurs.
dimanche 7 mars
Le parti Guesher de l’ancien ministre des Affaires étrangères, David Lévy, et le parti travailliste ont scellé leur alliance électorale. Les travaillistes ont promis un poste de premier plan à David Lévy si leur chef, Ehud Barak, est élu Premier ministre.
mardi 9 mars
Yasser Arafat a été reçu par le président égyptien Moubarak. Il a manifesté son refus de retarder la proclamation d’un Etat palestinien : « la date du 4 mai est maintenue et ne bougerait pas ».
mercredi 10 mars
Match amical de football : à Bucarest, la Roumanie a été battue par Israël deux buts à zéro, devant 10 000 spectateurs.
dimanche 14 mars
Israël a fait savoir à la Jordanie son intention de réduire de 60 % ses fournitures en eau, en raison d’une grave pénurie. La Jordanie a aussitôt déclaré qu’elle refuse tout changement du traité de paix signé en octobre 1994 et qui prévoit d’accorder chaque année 50 millions de m³ d’eau aux Jordaniens. Les autorités israéliennes ont déjà réduit de 25 % l’eau mise à la disposition de leurs agriculteurs, pour faire face à la pénurie.
Poursuivant sa tournée, le président sud-africain Nelson Mandela est arrivé en Finlande, où il a rencontré de manière inattendue le président de l’OLP, Yasser Arafat.
mercredi 17 mars
Arieh Déri, ancien ministre de l’Intérieur et leader du Shass, le parti des ultra-orthodoxes et la troisième force politique du pays, a été reconnu coupable de corruption, de fraude et d’abus de confiance par un tribunal de Jérusalem. Le procès durait depuis plus de cinq ans et la sentence n’est toujours pas rendue. Deux des juges ont reçu des menaces de mort.
jeudi 18 mars
Israël, qui n’accepte pas l’idée de voir les Palestiniens proclamer unilatéralement l’indépendance de leur Etat, menace d’« imposer la loi israélienne » sur la partie de la Cisjordanie restée sous son contrôle. C’est ce qu’a révélé la radio publique israélienne, expliquant que cette décision avait été prise lors d’une réunion du chef du gouvernement et des ministres de la Défense et des Affaires étrangères. La radio précise que les services secrets ne croient pourtant guère à la proclamation d’un Etat palestinien.
Les footballeurs russes du Lokomotiv Moscou se sont qualifiés pour les demi-finales de la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe en allant s’imposer au match retour un but (Chugainov sur penalty) à zéro sur le terrain des Israéliens du Maccabi Haïfa, devant 18 500 spectateurs.
samedi 20 mars
Yasser Arafat a entamé, à Athènes, une tournée afin de recueillir les conseils de ses alliés au sujet de la proclamation de l’Etat palestinien.
dimanche 21 mars
Alors que Yasser Arafat se trouve à Vienne, Netanyahu a menacé les Palestiniens : « Israël réagira de la façon la plus extrême en cas de déclaration unilatérale d’un Etat palestinien avec Jérusalem comme capitale. Une telle violation des accords d’Oslo provoquerait un effondrement du processus de paix ». Les menaces israéliennes et les conseils de ses alliés commencent à faire fléchir Arafat.
lundi 22 mars
Yasser Arafat est à Paris.
mercredi 24 mars
Les 400 000 fonctionnaires d’Israël ont déclenché, dans la matinée, une grève d’une durée indéterminée pour exiger des ajustements salariaux. Le mouvement touche les collectivités locales, la voirie, les sociétés gouvernementales, les ministères, les tribunaux, les hôpitaux gouvernementaux, la poste, etc. Les employés de l’aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv, solidaires des grévistes, ont empêché, pendant deux heures, tout décollage.
Un député arabe israélien, Azmi Béchara, a annoncé son intention de participer aux élections du 17 mai pour succéder à Netanyahu. C’est la première fois depuis la création d’Israël qu’un citoyen arabe brigue la direction de l’Etat juif. Son parti, l’Alliance démocratique nationale, affirme avoir déjà recueilli 30 000 des 50 000 signatures nécessaires au dépôt de sa candidature.
jeudi 25 mars
Poursuite de la grève des 400 000 fonctionnaires israéliens.
nuit du jeudi 25 au vendredi 26 mars
Une résolution adoptée par les chefs d’Etat de l’Union européenne affirme « le droit permanent des Palestiniens à l’autodétermination, incluant l’option d’un Etat ». L’Union « souhaite l’accomplissement prompt de ce droit ». Le porte-parole du Premier ministre israélien, David Bar Illan, a déclaré qu’Israël « n’accepterait aucun diktat ». Netanyahu, lui-même, a dénoncé la déclaration des Européens dans des termes extrêmement violents. Affirmant que l’Etat palestinien pourrait mettre en danger l’existence d’Israël, il a jugé que l’Holocauste met les Européens hors-jeu dans cette négociation.
du vendredi 26 au dimanche 28 mars
Poursuite de la grève des 400 000 fonctionnaires israéliens. Israël vit au ralenti. Alors que les employés du secteur public réclament une compensation pour l’érosion de 7 % de leur salaire en 1998, le ministre des Finances, Meïr Shatrit, n’est prêt à leur accorder qu’une rallonge de 3,1 %.
dimanche 28 mars
Eliminatoires de l’Euro de football 2000 : au stade de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Israël a battu Chypre trois buts (Banin, Mizrahi 2) à zéro, devant 30 000 spectateurs.
lundi 29 mars
Gouvernement et syndicats sont parvenus à un accord salarial qui a mis fin à cinq jours de grève des 400 000 fonctionnaires et employés du secteur public. Il prévoit un réajustement salarial de 4,6 % pour 1998 et de 0,2 % pour 1997. En 1998, le taux d’inflation d’Israël avait été de 8,6 %.
Netanyahu a ordonné la fermeture de trois institutions palestiniennes dans la partie est de Jérusalem : un bureau du conseiller d’Arafat pour les affaires chrétiennes, le bureau de Wafa, l’agence de presse officielle palestinienne, et le bureau d’une association de soutien aux prisonniers. Le Premier ministre israélien a en outre annoncé qu’il poursuivrait en justice les personnalités palestiniennes qui auraient des activités officielles à Jérusalem.
mercredi 31 mars
33 listes, un record, ont été enregistrées pour les élections législatives du 17 mai en Israël. Parmi elles, une vingtaine sont nouvelles. Certaines sont excentriques comme le parti de la Feuille verte qui veut légaliser le haschisch, ou le parti des Casinos qui entend autoriser les jeux de hasard. Six candidats briguent le poste de Premier ministre, élu au suffrage universel direct.
début avril
Les responsables des Eglises chrétiennes en Terre sainte ont ordonné deux jours de fermeture des églises de Nazareth pour protester contre les violences faites aux chrétiens.
dimanche 4 avril
Des médecins de l’armée israélienne s’entraînent en disséquant les cadavres de soldats tués au combat. C’est un médecin qui a dénoncé cette pratique après avoir découvert que le corps de son fils, tué lors de manœuvres en 1997, avait été disséqué par des médecins militaires avant d’être rendu à la famille pour les funérailles. L’armée confirme que c’est une pratique courante ; l’émotion est si vive parmi les familles de soldats tués que les médecins militaires ont reçu l’ordre de cesser leurs « exercices ».
dimanche 11 avril
En cas de victoire travailliste aux élections du 17 mai, Ehud Barak envisage d’organiser un référendum sur la paix avec les Palestiniens et la Syrie. Il l’a annoncé à la télévision, ajoutant que, dans les prochains jours, il allait charger un groupe de juristes de préparer un projet.
mercredi 14 avril
Le Vatican a lancé une mise en garde demandant à Israël de ne pas autoriser la construction d’une mosquée près de la basilique de l’Annonciation à Nazareth. Selon le nonce, ce « projet risque de porter atteinte aux festivités de l’an 2000 ».
jeudi 15 avril
Le chef du parti intégriste Shass (dix députés et deux ministres), le rabbin Arieh Déri, quarante ans, a été condamné à quatre ans de prison ferme pour corruption, fraude et abus de confiance, après un procès de cinq ans. Il devra aussi payer une amende de près de 380 000 francs. Le tribunal a suspendu l’application de la peine de prison dans l’attente du jugement en appel.
Une unité israélienne a envahi dans la soirée le village d’Arnoun, au bord du secteur central de la zone occupée par l’Etat hébreu au Liban-Sud. Auparavant, des chasseurs-bombardiers israéliens avaient largué, vers 19 h 15, quatre missiles air-sol sur les abords du village de Zebqine, dans la même zone ; il s’agirait d’un fief présumé du Hezbollah. Ce raid fait suite à deux attaques revendiquées par la formation intégriste chiite : l’une contre la position israélienne à Tayr Harfa, la seconde contre la position de l’Armée du Liban-Sud à Hardoun.
mercredi 21 avril
Selon l’Office central des statistiques d’Israël, la population de l’Etat hébreu a dépassé le cap des six millions (6 076 000). Plus d’un tiers des juifs vit désormais en Israël : 4 800 000 sur 13 100 000 (36 %). Au moment de la proclamation de l’Etat d’Israël (1948), il n’y avait que 650 000 juifs dans le pays.
Fayçal Husseini, principal dirigeant palestinien de Jérusalem, a rencontré des diplomates étrangers à la Maison d’Orient, le quartier général de l’OLP à Jérusalem-Est.
jeudi 22 avril
Netanyahu a décidé de fermer les bureaux palestiniens de la Maison d’Orient. Le Premier ministre veut s’ériger en défenseur indéfectible de la souveraineté israélienne sur l’ensemble de la ville sainte. Et pour justifier sa décision, il évoque des « provocations » palestiniennes. Il s’agit, en l’occurrence, de la rencontre de la veille entre Fayçal Husseini et des diplomates étrangers.
dimanche 25 avril
Les huit formations politiques de l’OLP ont lancé un appel commun à Yasser Arafat pour qu’il proclame l’indépendance le 4 mai, comme prévu par les accords d’Oslo. Selon un sondage, cette question partagerait les Palestiniens : 43 % pour une déclaration unilatérale, 48 % pour une déclaration après un accord avec Israël. Le Likoud, parti de Netanyahu, a annoncé, lui, qu’il annulera les accords d’Oslo si l’indépendance palestinienne est déclarée unilatéralement.
lundi 26 avril
Netanyahu a durci sa campagne contre la Maison d’Orient en ordonnant la fermeture de trois bureaux en dépit des avertissements de ses propres conseillers. L’avocat des trois établissements a 48 heures pour faire appel au ministre de la Sécurité intérieure. De premières échauffourées ont eu lieu dans la soirée lorsque des pacifistes et des militants d’extrême droite israéliens ont tenu des manifestations rivales près de la Maison d’Orient. La police est intervenue pour séparer les deux camps. Les Palestiniens se sont bornés à lancer des mises en garde sans descendre dans la rue. Des cadres du Fatah ont annoncé qu’ils ne permettraient pas à la police de fermer les bureaux. De son côté, Arafat a reçu des assurances du président américain. Dans sa lettre, Bill Clinton estime que les Palestiniens ont le droit de « déterminer leur avenir en tant que peuple libre sur leurs terres ».mardi 27 avril
Réunie à Gaza à huis clos autour de Yasser Arafat, la centaine de délégués du Conseil central de l’OLP, auxquels les opposants islamistes du Hamas (non-membres de l’Organisation) se sont exceptionnellement joints en tant qu’observateurs, a décidé de ne rien faire pour l’instant. Arafat consent à « donner une nouvelle chances aux pourparlers ». A l’extérieur, quelques dizaines de manifestaient appelaient Arafat à maintenir sa menace de proclamer un Etat indépendant le 4 mai. Alors que la modération se dessinait à Gaza, trois familles de colons juifs s’installaient dans une maison du quartier arabe de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-est.
vendredi 30 avril
Concernant la proclamation de l’Etat palestinien, Yasser Arafat et les divers mouvements palestiniens qu’il fédère ont décidé de ne rien faire avant le mois de juin, donc après les élections israéliennes.
mardi 4 mai
Ils n’étaient que trois cents Palestiniens de Cisjordanie à s’être rassemblés, dans la matinée, à Hébron pour réclamer la proclamation d’un Etat palestinien. Une trentaine d’entre eux étaient masqués et armés. Le rassemblement était organisé par le Mouvement de jeunesse du Fatah et s’est terminé par des affrontements avec l’armée israélienne.
dimanche 9 mai
Le gouvernement israélien tergiverse sur la fermeture de la Maison d’Orient. Avigdor Kahalani, le ministre de l’Intérieur, et Moshé Arens, son collègue de la Défense, ont tenté de dissuader Netanyahu : des rapports des services secrets prédisent une flambée de violence si la menace est mise à exécution.
lundi 10 mai
Les Palestiniens ont rejeté, dans la soirée, un compromis sur la fermeture de la Maison d’Orient. Dans l’après-midi, le gouvernement de Netanyahu avait ordonné la fermeture de trois bureaux. En fin de journée, le pouvoir israélien semblait se contenter d’une fermeture provisoire des deux derniers.
mardi 11 mai
Le président de la Cour suprême d’Israël, Dalia Dorner, a suspendu dans la matinée l’ordre du gouvernement de fermer les trois bureaux de la Maison d’Orient. Un revers pour Netanyahu au plus mal dans les sondages (5 à 12 points de retard sur Ehud Barak). Aussitôt après cette décision, 200 Palestiniens se sont rassemblés devant la Maison d’Orient pour saluer la visite de plusieurs consuls européens.
samedi 15 mai
Le chef de file des Arabes israéliens, Azmi Bishara, a décidé de retirer sa candidature au poste de Premier ministre, ne laissant que quatre candidats briguer cette fonction.
dimanche 16 mai
L’élection au poste de Premier ministre se déroulera comme un duel entre Netanyahu et Barak. Deux autres candidats se sont retirés du scrutin : Yitzhak Mordehaï pour ne pas gêner Barak, et Benny Begin pour ne pas handicaper Netanyahu.
lundi 17 mai
Elections générales en Israël : le travailliste Ehud Barak a été élu Premier ministre avec 566,1 % des voix, contre 33,9 % à Benyamin Netanyahu. Ce dernier a annoncé dans la soirée qu’il quittait la direction du Likoud et prenait ses distances de la politique. Barak va devoir compter avec un Parlement éclaté, 15 partis étant représentés à la Knesset : travaillistes 27 sièges (- 7), Likoud 19 (- 13), Shass 17 (+ 7), Meretz 9 (=), Israël Be Aliya 7 (=), Parti du Centre 6 (+ 6), Shinouï 6 (+ 6), Liste arabe unifiée 5 (+ 1), Judaïsme unifié Torah 5 (+ 1), Parti national religieux 5 (- 4), Israël Beteïnou 4 (+ 4), Hadash 3 (- 2), Unité nationale 3 (+ 3), Un seul peuple 2 (+ 2), Alliance 2 (+ 2). Pour la première fois, les partis religieux ne peuvent jouer un rôle d’arbitre. Ehud Barak dispose désormais de 45 jours pour former son gouvernement.
Des roquettes ont été tirées du Sud-Liban sur le nord d’Israël.
mardi 18 mai
Ehud Barak s’est engagé, sur la tombe de Yitzhak Rabin, à œuvrer « pour la sécurité et la paix d’Israël, pour l’unité de Jérusalem et contre le terrorisme en faisant preuve de responsabilité politique ». Puis il est allé s’incliner devant le mur des Lamentations. Réuni en séance extraordinaire à Gaza, le cabinet palestinien a demandé au nouvel élu israélien « l’arrêt de toute activité de colonisation et de confiscations de terres ».
mercredi 19 mai
L’aviation israélienne a mené trois raids au Liban-Sud. Quatre positions israéliennes ou de l’Armée du Liban Sud ont essuyé des tirs de mortier et une patrouille israélienne a été attaquée à l’arme automatique et aux roquettes antichar. Deux colonels israéliens en poste au Liban-Sud se sont prononcés pour un « retrait immédiat ». Selon eux, leur armée n’a aucune chance d’en finir, sur ce terrain, avec la guérilla chiite.
Les Palestiniens ont rejeté toute idée de renégociation : ils réclament notamment l’application, dès que possible, des accords de Wye Plantation, prévoyant un retrait militaire partiel en Cisjordanie.
Un responsable du mouvement palestinien Fatah, de Yasser Arafat, a été assassiné, avec sa femme, près de Saïda, dans le sud du Liban. Leur voiture a été mitraillée.
jeudi 20 mai
Ehud Barak reste très évasif sur la manière dont il va relancer le processus de paix au Proche-Orient, mais il a expliqué, dans un entretien au quotidien Haaretz, qu’il se réservait le portefeuille de la Défense pendant au moins deux ans, « afin d’assurer la coordination de l’évolution diplomatico-sécuritaire du processus de paix ».
samedi 22 mai
L’aviation israélienne a mené, dans l’après-midi, un raid au Liban-Sud, en tirant quatre missiles. Auparavant, deux positions israéliennes ou appartenant à l’Armée du Liban-Sud avaient essuyé des tirs de mortiers, revendiqués par le mouvement Amal.
Des affrontements ont éclaté entre manifestants palestiniens et soldats israéliens près de la colonie d’El-Kana à Naplouse. Des dizaines de Palestiniens s’étaient rassemblés pour protester contre l’installation, par des colons, de caravanes dans cette zone. Ils ont lancé des pierres vers les soldats israéliens. Les militaires ont répliqué en tirant des balles en caoutchouc, sans toutefois faire de blessés.
dimanche 23 mai
Le président palestinien Yasser Arafat s’est rendu au Caire pour consulter Hosni Moubarak. Les deux hommes ont pressé le nouveau Premier ministre israélien de relancer le processus de paix. De son côté, Barak a mis la dernière main au programme politique de son futur gouvernement, sur lequel il compte réunir une large coalition. Il a désigné l’ancien ministre travailliste de la Justice, David Libaï, pour diriger les tractations avec les autres partis de la Knesset au non de son parti.
La police palestinienne a appréhendé plusieurs dizaines de militants du Hamas, dont deux responsables de la branche clandestine armée du mouvement intégriste. Resserrant son filet sur Mohammed Dif, chef militaire clandestin du mouvement, la police a interpellé, à Gaza, deux de ses plus proches collaborateurs, Saadi al-Arabaid et Khalil al-Sakani.
mardi 25 mai
Barak a offert au Likoud une place privilégiée dans la coalition gouvernementale qu’il veut former. Des négociateurs travaillistes ont rencontré, pendant une heure et demie, quatre ex-ministres Likoud du gouvernement Netanyahu. Représentante du parti de droite, Mme Limor Livnat s’est déclarée pour une participation à la coalition d’Ehud Barak « si celle-ci est fondée sur un véritable partenariat ».
mercredi 26 mai
Après le Likoud, Barak souhaite aussi la participation du parti religieux Shas dans son gouvernement d'union nationale. Mais le Shas refuse, malgré les demandes insistantes, d’écarter définitivement Arie Deri. Côte Likoud, les choses s’annoncent mieux. Son président provisoire, Ariel Sharon, tient à rester ministre des Affaires étrangères.
jeudi 27 mai
La milice pro-israélienne en place au sud du Liban (ALS) va évacuer l’enclave de Jezzine où elle est déployée depuis 1985. Le Premier ministre israélien, en visite dans le nord d’Israël, a donné son feu vert à cette décision, considérée comme un avant-goût d’un véritable retrait de l’armée israélienne du Liban. Ehud Barak a aussi réaffirmé lors d’un meeting populaire que l’une de ses priorités était de remettre les négociations de paix avec la Syrie sur les rails.
samedi 29 mai
Avec la retransmission depuis Jérusalem du grand prix de l’Eurovision, le Palais de la Nation, à l’entrée de Jérusalem-Ouest, a été placé toute la journée sous haute surveillance policière. Les ultra-orthodoxes ne décolèrent pas contre la tenue de ce spectacle le jour du sabbat. Le grand rabbin Israël Lau s’en est pris violemment aux organisateurs. La victoire est revenue à la Suédoise Charlotte Nilsson avec la chanson Take me to your heaven. Le groupe israélien Eden, avec Happy birthday, se classe à la cinquième place. L’émission était présentée par Sigal Shahmon, Yigal Ravid et Dafna Dekel.
lundi 31 mai
L’ALS se retirera bien de l’enclave de Jezzine avant la mi-juin. Le général Lahad a confirmé le repli de ce petit territoire de 200 km², à la pointe de la bande de territoire libanais contrôlé par Israël. Par ailleurs, un soldat irlandais de l’ONU a été tué et un autre blessé, de même qu’une Libanaise, dans un bombardement israélien en réplique à une série d’attaques de la milice Amal contre la zone occupée.
nuit du lundi 31 mai au mardi 1er juin
L’ALS a entrepris, à l’aube, d’évacuer ses positions de Jezzine. Ce retrait, qui devrait durer deux semaines, a mal commencé. Une attaque à l’explosif contre un de ses convois a fait un mort et un blessé grave.
mardi 1er juin
Un autre membre de l’ALS a été tué par l’explosion d’une charge au passage de sa voiture, à l’entrée nord de l’enclave. Les deux attaques ont été revendiquées par le Hezbollah, qui a également revendiqué un troisième attentat qui n’a pas fait de victime. L’aviation israélienne a opéré plusieurs raids contre les bases de départ du Hezbollah qui tient deux fiefs de part et d’autre de l’enclave. Ils ont notamment bombardé le sud de la plaine orientale de la Bekaa. Ces bombardements ont fait au moins deux blessés, des ouvriers syriens de Jbaa, à l’est du port de Saïda.
dimanche 6 juin
Eliminatoires de l’Euro de football 2000 : au stade de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Israël a battu l’Autriche cinq buts (Berkovich 2, Revivo, Mizrahi, Grayeb) à zéro, devant 42 000 spectateurs.
lundi 7 juin
La nouvelle Knesset a tenu sa première séance. Le chef de l’Etat, Ezer Weizman, et le doyen des élus, l’ancien Premier ministre Shimon Peres, ont invité les 120 nouveaux députés à faire « progresser le processus de paix ». Pour l’heure, Ehud Barak n’a toujours pas réussi à former une coalition gouvernementale : le parti laïc Meretz veut bien participer à une grande coalition avec les travaillistes et le Likoud, mais refuse de s’allier aux ultra-orthodoxes du Shass.
jeudi 10 juin
Le gouvernement iranien a annoncé l’emprisonnement de « treize espions à la solde des sionistes ». Il confirme ainsi les informations du quotidien conservateur anglophone Teheran Times, qui annonçait l’arrestation à Fars, en février et en mars, de plusieurs membres de la communauté juive, accusés d’avoir collaboré avec les services secrets américains et israéliens. La secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, a demandé leur libération. Le nouveau Premier ministre israélien, Ehud Barak, qui a démenti que les treize accusés étaient des espions, a demandé l’entremise de l’ONU. En Iran, le code pénal prévoit la peine de mort pour les personnes reconnues d’espionnage au profit des Etats-Unis et d’Israël.
mercredi 16 juin
Un mois après sa victoire aux élections générales, Ehud Barak va pouvoir former le gouvernement élargi qu’il souhaite : le rabbin Ariéh Déri, condamné à quatre ans de prison pour corruption, a fini par renoncer à la direction du Shass.
Les Palestiniens ont annoncé qu’un sommet américano-israélo-palestinien se tiendra en décembre à Washington pour ouvrir la négociation sur le statut final des territoires occupés.
jeudi 17 juin
L’aviation israélienne a tiré quatre missiles sur le secteur de Zalih, fief du Hezbollah dans le sud du Liban. Il s’agit d’une opération punitive contre la milice chiite, qui avait mené, deux heures plus tôt, une attaque au mortier et à la roquette antichar contre trois fortins tenus par l’armée israélienne et l’ALS. Le Hezbollah venait également de revendiquer un attentat commis, la veille, en plein centre de la zone occupée par Israël, dans lequel trois soldats de l’ALS ont été blessés.
vendredi 18 juin
Ehud Barak s’est engagé à faire construire un pont routier et ferroviaire - sur pylônes - de 47 kilomètres de long, reliant les territoires palestiniens de la bande de Gaza à ceux de la Cisjordanie, par-dessus le territoire d’Israël. Le Premier ministre évalue le coût d’un tel ouvrage à 200 millions de dollars (environ 1,2 milliard de francs). L’Autorité palestinienne a accueilli avec satisfaction cette annonce tout en réclamant l’ouverture immédiate du corridor, prévu par les accords d’Oslo, entre la Cisjordanie et Gaza.
mardi 22 juin
Ehud Barak et le chef du Likoud par intérim, Ariel Sharon, ont repris leurs pourparlers pour former la future coalition gouvernementale. Optimiste, Sharon a estimé qu’ « il est possible de former un gouvernement dans lequel le Likoud sera un partenaire à part entière, à même de participer aux décisions cruciales qui nous attendent ». Le négociateur travailliste mandaté par Barak admet avoir trouvé « un certain nombre de points d’entente » avec la droite, mais souligne aussi d’ « importantes divergences ».
mercredi 23 juin
Dans interview publiée par le quotidien Al Hayat, le président syrien Hafez el-Assad s’est félicité d’un « changement certain » en Israël. Selon lui, l’arrivée du travailliste modéré Ehud Barak comme Premier ministre permet d’espérer la reprise des négociations gelées sous le nationaliste Netanyahu. « Je pense qu’il y a un réel désir de paix », a notamment affirmé le maître de Damas. Dans le même numéro, Al Hayat a également publié une interview d’Ehud Barak. Celui-ci affirme notamment qu’il veut conclure une « paix des braves » avec la Syrie, « pierre angulaire de la paix au Proche-Orient ». Pour lui, seul un accord avec Damas peut garantir, à terme, la sécurité de son pays.
Le Parlement a décidé d’inscrire à son ordre du jour un débat sur l’Agence juive, l’organisme paragouvernemental chargé de l’immigration en Israël, en fait, le bras de l’Organisation sioniste mondiale. Un député travailliste, Yossi Beilin, et un autre du Likoud, Ruby Rivlin, ont proposé de transformer l’Agence juive en un organisme représentatif des multiples institutions juives existant dans le monde et ne dépendant pas de l’Etat d’Israël.
jeudi 24 juin
Dans la soirée, l’aviation israélienne a bombardé deux centrales électriques des environs de Beyrouth, à Jahmour et à Bsalim, privant de courant une partie de la capitale libanaise. Le raid israélien a été déclenché en représailles au tir de plusieurs salves de roquettes du Hezbollah, en provenance du Liban, qui ont touché Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël, faisant deux morts.
nuit du jeudi 24 au vendredi 25 juin
Sur ordre de Netanyahu, l’aviation israélienne a bombardé la périphérie de Beyrouth et le sud du Liban, touchant un transformateur électrique et un relais de téléphonie mobile. Tsahal a aussi détruit le siège administratif du Hezbollah à Baalbek et six ponts routiers stratégiques du sud du pays. Au total, ces attaques ont fait 8 morts et 54 blessés, pour la plupart des civils et des secouristes. Les autorités libanaises ont violemment condamné cette attaque, la plus importante depuis l’opération « Raisins de la colère », en 1996.
vendredi 25 juin
Toujours attelé à la formation de son gouvernement, Ehud Barak a signé, dans la matinée, des accords de coalition avec Israël Be Alya (6 députés), parti de la minorité russe, et le Parti national religieux (5 députés), qui représente les colons de Cisjordanie et de Gaza. Chacune de ces formations détiendra deux portefeuilles : ministère de l’Intérieur et vice-ministère de l’Immigration pour Nathan Chtcharansky et Youli Edelstein (IBA) ; ministère de l’Habitat et vice-ministre de l’Education pour Yitzhak Lévy et Shaul Yaalom (PNR). Ces quatre ministres font partie du cabinet sortant de Netanyahu. En revanche, les discussions avec le Shass ultrareligieux (quinze députés) ont échoué.
Après plus de dix ans de controverse et à l’issue d’un débat de quatre heures, les députés allemands se sont prononcés en faveur d’un Mémorial central de l’Holocauste en plein cœur de Berlin. 2 500 stèles de béton vont être érigées et un centre d’information construit, selon le projet dessiné par l’architecte américain Peter Eisenman.
lundi 28 juin
Dans l’attente du feu vert des leaders ultra-orthodoxes du Shass et de la Liste unifiée de la Torah pour boucler sa coalition gouvernementale, Ehud Barak a abandonné l’idée de contraindre 3 000 religieux par an à effectuer leur service militaire.
mardi 29 juin
Ehud Barak a mené d’ultimes tractations en vue d’une coalition élargie. Pour l’heure, le leader des 26 députés travaillistes a conclu des accords avec quatre partis : les laïcs de gauche du Meretz (10 députés), les russophones (6 élus), le Parti national religieux (5) et la Liste unifiée de la Torah (5). Il lui reste encore à boucler les négociations avec trois autres partis, car il lui manque encore une dizaine de voix pour disposer d’une majorité.
mercredi 30 juin
Le Conseil des sages de la Torah, direction rabbinique du parti Shass, a donné son « accord de principe » à Ehud Barak, dégageant ainsi la voie à la formation du nouveau gouvernement. L’entrée du Shass dans la coalition, moyennant 4 des 18 portefeuilles ministériels, permet à Barak de s’appuyer sur 75 des 120 députés. L’accord définitif du parti religieux dépend encore « d’arrangements concernant le ministère des Cultes ». Ehud Barak tient également pour acquis les voix des 10 députés arabes pour tout ce qui favorisera des accords avec l’Autorité palestinienne, la Syrie ou le Liban.
jeudi 1er juillet
Dans la soirée, l’aviation israélienne a lancé une nouvelle attaque au Liban sud dans un secteur proche de la zone occupée par Israël. Elle n’a pas fait de victimes.
dimanche 4 juillet
David Lévy devrait devenir le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Barak dont la formation sera annoncée en principe le 7 juillet. C’est du moins lui qui l’affirme.
lundi 5 juillet
Ehud Barak affirme pouvoir rendre à son pays « la sécurité par la paix, qui mettra fin à cent années de conflit ». Devant le comité central du Parti travailliste, il a souhaité « un accord permanent qui devra être avalisé par référendum ». Tout en souhaitant veiller à ce que les Palestiniens « respectent leurs engagements » il a précisé que « Jérusalem, capitale éternelle d’Israël, restera unifiée sous souveraineté israélienne ».
mardi 6 juillet
Ehud Barak a présenté son gouvernement à la Knesset : il a été investi dans la soirée par soixante-quinze voix pour, vingt-neuf contre et onze abstentions. Sur les 18 ministres, 9 sont travaillistes ou alliés des travaillistes : Ehud Barak est Premier ministre, avec les portefeuilles de la Défense et de l’Agriculture (à titre provisoire), Abraham Shohat aux Finances, Yossin Beilin à la Justice, Eliahu Ben Eliezer aux Télécommunications, Schlomo Ben Ami à la Sécurité intérieure, Dalia Itzik à l’Environnement, Shimon Péres au Développement régional (un « placard doré »), et Haïm Ramon sans portefeuille, chargé de Jérusalem et des Relations avec le Parlement. Le parti orthodoxe Shass y est représenté par quatre ministres : Shlomo Benizri à la Santé, Yitzhak Cohen aux Cultes, Elie Suissa aux Infrastructures, et Elie Yishai au Travail et aux Affaires sociales. Les pacifistes de Meretz par deux : Yossi Sarid à l’Education nationale et Ran Cohen au Commerce et à l’Industrie. Comptant un seul représentant au gouvernement, la liste russe Israël be Alyah (Nathan Chtcharansky à l’Intérieur), le parti du Centre (Yitzhak Mordehaï aux Transports), le Guesher (centriste : David Lévy aux Affaires étrangères), ainsi que les nationaux-religieux du PNR (Yitzhak Lévy à l’Habitat). Dans son discours d’investiture, Ehud Barak a confirmé son intention d’avancer sur tous les fronts du processus de paix israélo-arabe. A Gaza, dans la soirée, Yasser Arafat s’est immédiatement dit prêt à « travailler ensemble pour atteindre la paix des braves ».
mercredi 7 juillet
Le gouvernement syrien a réaffirmé son désir de « reprendre les négociations le plus tôt possible » avec Israël.
jeudi 8 juillet
Ehud Barak a fait offrir aux députés arabes de la Knesset des places dans les commissions parlementaires. Cette offre a été aussitôt qualifiée « d’important changement d’attitude » par le parti judéo-arabe Hadash (communiste). Mais, selon le journal Haaretz, dans le même temps, le nouveau ministre de l’Intérieur aurait annoncé à des colons israéliens que le gouvernement ne démantèlera pas les quelque 40 nouvelles implantations réalisées ces derniers mois, sans permis préalable, sur une quarantaine de collines en Cisjordanie.
vendredi 9 juillet
Dans la matinée, pendant plus de deux heures, le président égyptien Moubarak a reçu à Alexandrie le nouveau Premier ministre israélien Ehud Barak. L’optimisme est de rigueur. Mais c’est dans la soirée que Barak a fait un premier geste en direction d’Arafat : il a reconnu que « l’Etat palestinien existe de facto, mais l’important est qu’il ne soit pas notre ennemi ». Le Premier ministre israélien a également évoqué l’ « intérêt stratégique » qu’ont Israël et la Syrie à « réaliser la paix ». En mettant en place un système de sécurité de « pré-alerte sur le plateau du Golan ». Barak a enfin précisé qu’il soumettra à un référendum tout accord de paix qu’il pourrait conclure tant avec la Syrie que sur le statut définitif des territoires de Cisjordanie et de Gaza.
dimanche 11 juillet
Ehud Barak s’est engagé, expressément, pour la première fois depuis son élection, « à appliquer l’accord de Wye Plantation ainsi que tous les accords conclus ». Il l’a annoncé lui-même à l’issue de sa rencontre, à Erez, point de passage entre Israël et la bande de Gaza, avec le président Arafat. Evoquant la colonisation juive, il a réaffirmé qu’il « ne construira pas de nouvelles colonies et ne démantèlera pas celles existantes ». Le président Arafat a appelé à la libération des prisonniers palestiniens.
lundi 12 juillet
Quelques heures avant de rencontrer, à Aqaba, sur la mer Rouge, le roi Abdallah II de Jordanie, Ehud Barak a ordonné la mise en état d’alerter des forces de sécurité pour parer à d’éventuels attentats terroristes par des groupes opposés à la relance du processus de paix. Le Premier ministre israélien a aussi ordonné d’intensifier la coopération avec les services de sécurité palestiniens.
jeudi 15 juillet
Le nouveau Premier ministre israélien Ehud Barak et le président américain Bill Clinton ont annoncé, dans la soirée à la Maison-Blanche, qu’ils entendaient « remettre sur les rails » le processus de paix au Proche-Orient. Refusant que les Etats-Unis soient à la fois « arbitre, policier et juge », Barak a souhaité que Clinton joue un rôle d’ « auxiliaire » dans le plan de paix.
Yasser Arafat a été reçu, à Helsinki, par le président finlandais Ahtisaari auquel il a demandé une médiation. Le président palestinien compte sur l’Union européenne pour aider à la relance du processus de paix avec Israël.
samedi 17 juillet
Ehud Barak s’est donné un délai de quinze mois pour aboutir à un accord de paix global au Proche-Orient. Cette date butoir, qui coïncide avec l’élection présidentielle américaine (novembre 2 000), aurait été fixée d’un commun accord par Bill Clinton et Ehud Bara. Parallèlement, l’Autorité palestinienne a demandé publiquement à Washington de « garder son rôle de supervision » dans les négociations avec Israël.
dimanche 18 juillet
Le plus ancien prisonnier administratif détenu en Israël va être libéré, sur décision de la Cour suprême. Oussama Barham, un Palestinien de 35 ans, est enfermé depuis 6 ans, sans avoir été jugé. Il avait été soupçonné d’être un activiste du Jihad islamique. Il reste 75 Palestiniens détenus administratifs dans les prisons d’Israël.
lundi 19 juillet
Le président Clinton a annoncé, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien à la Maison Blanche, la signature d’un nouvel accord de sécurité entre les deux pays, notamment dans le cadre de la défense anti-missiles et contre les armes de destruction massive. Bill Clinton a également affirmé qu’il allait demander au Congrès américain de rapidement approuver un programme d’aide à Israël, aux Palestiniens et à la Jordanie dans le cadre de l’accord israélo-palestinien de Wye Plantation.
mardi 20 juillet
Yasser Arafat cherche à rallier les durs de l’OLP à un compromis avec Israël. Il a fait savoir qu’il allait rencontrer George Habache (FPLP) et Nayef Hawatmeh (FDLP), dont les organisations sont basées en Syrie. Le FDLP a confirmé que la rencontre était « en discussion », mais le FPLP prétendait « ne rien savoir ».
mercredi 21 juillet
Yasser Arafat n’avait pas apprécié le délai de quinze mois fixé par le Premier ministre israélien. Ehud Barak s’est donc efforcé, à Londres, de rassurer son partenaire, annonçant que le délai était « bien supérieur au temps nécessaire pour appliquer les accords de Wye Plantation ». Par ailleurs, un haut responsable israélien estime qu’Ehud Barak « s’est résigné à restituer le Golan à la Syrie » en échange d’un « accord de paix s’appuyant sur des arrangements de sécurité minutieux ». Le Premier ministre espagnol Jose Maria Aznar, en tourné au Proche-Orient, a remis un message du président syrien Assad au Premier ministre israélien Barak.
dimanche 25 juillet
Le président palestinien Arafat et le Premier ministre israélien Barak ont assisté, à Rabat, aux obsèques du roi du Maroc Hassan II. Le président palestinien en a profité pour rencontrer son homologue américain, Bill Clinton. De son côté Ehud Barak s’est entretenu avec le roi de Jordanie Abdallah II et avec le président algérien Bouteflika.
L’armée israélienne a fait évacuer, tôt dans la matinée, cinq caravanes installées deux jours auparavant par des colons extrémistes, au sommet d’une colline du nord de la Cisjordanie. Il s’agit de la première action menée contre les quelque 40 avant-postes « sauvages » apparus au cours des dernières semaines du mandat de Netanyahu. L’opération s’est déroulée sans incident.
mardi 27 juillet
Dans la soirée, l’entretien dans la base militaire d’Erez entre le président palestinien et le Premier ministre israélien « a abouti à une impasse », a affirmé Nabil Chaath, ministre palestinien de la Coopération internationale. Yasser Arafat a dû accepter qu’une commission israélo-palestinienne, chargée d’examiner un report de l’application des accords de Wye Plantation, se réunisse pendant quinze jours. Ce report et cette intransigeance d’Ehud Barak mécontente les Palestiniens. De son côté, le leader radical du FPLP, Georges Habache, a annoncé qu’il refusait de rencontre Yasser Arafat « tant que ce dernier ne reconnaîtra pas qu’il a commis une grande erreur » en abandonnant en 1998, dans la charte de l’OLP, l’appel à la destruction d’Israël. Habache a cependant confirmé que des responsables de son organisation rencontreraient « bientôt » Arafat.
Le Parlement israélien a décidé de prolonger de trois ans la législation sur l’état d’urgence en vigueur dans les territoires occupés.
La carte géostratégique du Proche-Orient est bouleversée : le sous-marin Dolphin, sorti d’un chantier naval allemand, a accosté au quai d’une base de la marine israélienne dans la baie d’Haïfa. Ce sous-marin est considéré comme l’un des plus performants au monde dans la catégorie des diesels-électriques. Il est équipé de missiles mer-mer Harpoon qui peuvent être remplacés par des missiles mer-sol à ogives nucléaires. La marine de guerre israélienne doit encore recevoir dans le courant de l’année deux autre sous-marins du même type : Lévyathan et Tekouma. Chaque exemplaire coûte 300 millions de dollars. L’Allemagne a offert gracieusement les deux premiers. Israël n’aura à débourser que la moitié du prix du troisième.
mercredi 28 juillet
L’Autorité palestinienne a suspendu la coopération militaire avec Israël dans la ville autonome de Bethléem, et notamment les patrouilles conjointes. Elle accuse l’armée israélienne d’avoir entrepris « illégalement des travaux de construction à un barrage militaire » mis en place pour protéger les fidèles qui se rendent au Tombeau de Rachel.
jeudi 29 juillet
Le président égyptien Hosni Moubarak a reçu à Alexandrie le Premier ministre israélien, Ehud Barak. Après avoir discuté de l’accord de paix et des Palestiniens, le président égyptien s’est montré étonnamment optimiste.
dimanche 1er août
Ehud Barak a fixé au 1er octobre la date du début du retrait de l’armée israélienne de Cisjordanie, conformément aux accords de Wye Plantation. Par ailleurs, une « crise sérieuse », selon les mots d’un responsable palestinien, a éclaté dans la soirée entre les délégations israéliennes et palestiniennes qui discutaient de Jérusalem. Les deux parties « ne sont même pas d’accord sur la prochaine réunion ». Cette volte-face palestinienne pourrait être en rapport avec la rencontre organisée dans la journée entre Yasser Arafat et les dirigeants du FPLP, plus radicaux, qui ont décidé de réactiver le dialogue.
Clôture à Istanbul des 24e championnats d’Europe de natation : l’Allemagne termine première nation (avec 22 médailles dont dix d’or), devant les Pays-Bas et la Suède. Israël est quatorzième avec une médaille d’argent et une de bronze.
lundi 2 août
Yasser Arafat s’en est pris à Ehud Barak, en visite officielle en Russie, l’accusant de tergiverser en repoussant au 1er octobre la date des premiers retraits israéliens de Cisjordanie. Du côté israélien, on tente de minimiser la crise. Le report de l’accord de Wye Plantation permettra, ont annoncé les Israéliens, d’éviter qu’une dizaine de colonies juives ne se trouvent isolées et de préparer les conditions d’une paix finale.
mardi 3 août
Dans la soirée, deux colons de l’enclave juive de Tel Romeida ont été blessés par balles à Hébron, près du caveau des Patriarches.
mercredi 4 août
L’armée israélienne a imposé un bouclage d’Hébron, interdisant l’entrée ou la sortie de la ville aux Palestiniens. Les militaires imposent également un couvre-feu au centre-ville qui est sous leur contrôle.
Bien que membre de la toute puissante commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, le député arabe israélien Hasheem Mahmeed n’a pu avoir accès à la réunion du sous-comité le plus sensible, celui qui traite des affaires d’espionnage et qui supervise les activités du Mossad et du Shabak.
jeudi 5 août
Ehud Barak a bouclé son gouvernement. Il concerne cinq nouveaux ministres issus du centre ou de l’extrême gauche : l’ancien chef d’état-major Amnon Lipkin-Shahak, au Tourisme ; l’ancien général Matan Vinai, à la Science ; Haim Oron, à l’Agriculture ; le rabbin Michael Melchior, chargé de la Diaspora ; et une femme, Yuli Tamir, à l’Absorption. Ehud Barak a également désigné huit nouveaux vice-ministres, dont un Arabe d’Israël, Nawaf Masalha, aux Affaires étrangères. Dénoncé par l’opposition comme du gaspillage des deniers publics, cet élargissement à vingt-quatre portefeuilles répond aux exigences des différents partenaires de la coalition.
dimanche 8 août
Un ministre israélien a évoqué la date du 25 février 2000 pour achever le retrait partiel des territoires palestiniens prévu par l’accord de Wye Plantation. Le chef négociateur palestinien a jugé qu’une aussi longue période d’attente n’était « pas nécessaire ».
lundi 9 août
Le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy, s’est rendu à Amman, pour s’entretenir avec le roi de Jordanie Abdallah II. De possibles « négociations directes entre Israël et la Syrie ». Par ailleurs, Ehud Barak a rencontré secrètement Mahmoud Abbas (Abou Mazen), le numéro deux palestinien.
mardi 10 août
Israël a fait murer, sous haute protection policière, avant l’aube, une ouverture percée par les Palestiniens dans l’enceinte de l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem. Le Waqf, l’office des biens musulmans, avait percé cette fenêtre dans le mur pour aérer une mosquée souterraine située sous la mosquée Al-Aqsa, et cela sans demander l’autorisation aux autorités israéliennes. Pour le mufti de Jérusalem, cheikh Ekrima Sabri, la police israélienne cherchait un prétexte pour intervenir. A quelques kilomètres de là, à Nashon (ouest de Jérusalem), un Palestinien a blessé six soldats qui faisaient du stop en leur fonçant dessus à deux reprises avec sa voiture. Il a ensuite été abattu. C’est le premier attentat perpétré en Israël depuis l’investiture d’Ehud Barak.
mercredi 11 août
Palestiniens et Israéliens se parlent à nouveau : les deux délégations, réunis dans un hôtel de Jérusalem, ont commencé à travailler à un calendrier. Les Israéliens semblent décidés à entamer un nouveau retrait dès le 1er septembre et le verraient bien s’étaler jusqu’en janvier, alors que les Palestiniens ne souhaitent pas que ce retrait s’échelonne sur plus de trois ou quatre semaines. Selon le quotidien israélien Haaretz, Israël pourrait aussi donner son feu vert à la construction du port de Gaza (projet bloqué par l’Etat hébreu depuis des années) et autoriser davantage d’importations jordaniennes en territoire palestinien.
vendredi 13 août
Le procureur général de l’Etat d’Israël a annoncé qu’il ne s’opposerait pas à la publication des écrits d’Adolf Eichmann (1 200 pages), l’un des principaux criminels de guerre nazie. Le procureur, saisi d’une demande du fils d’Eichmann qui réclamait que les textes de son père lui soient restitués, a mis toutefois une condition à leur publication. Ils devront être accompagnés d’un texte explicatif d’historiens allemands, relatant le rôle majeur qu’avait eu Eichmann dans le génocide des Juifs.
dimanche 15 août
Plus d’un mois après avoir été nommé ministre de la Coopération régionale, Shimon Peres n’a toujours ni locaux, ni budget, ni pouvoir. Il a donné deux ou trois semaines au Premier ministre pour lui attribuer des pouvoirs, faute de quoi, il démissionnera.
lundi 16 août
Un responsable militaire du Hezbollah intégriste chiite, Khodr Salamé, a été tué, dans la soirée, dans l’explosion d’une voiture à Saïda, au Liban-Sud. Des témoins ont signalé la présence d’avions israéliens et le Hezbollah a, aussitôt, annoncé des représailles contre Israël.
Yasser Arafat accuse le gouvernement israélien de retarder l’application des accords d’Oslo, Taba et Wye Plantation et le processus de paix. Est en cause le retrait progressif de l’armée israélienne d’une partie des « territoires occupés ». Arafat accuse aussi Israël de construire de nouvelles colonies. Le président américain Clinton aurait adressé un récent message au Premier ministre israélien pour le presser d’effecteur les retraits militaires prévus.
mardi 17 août
Selon le quotidien israélien Yédiot Aharonot, Ehud Barak serait prêt à évacuer les colonies juives isolées en Cisjordanie pour parvenir à un accord global avec les Palestiniens en février 2000. Les Palestiniens entendent ne pas renoncer « aux frontières de 1967 ». « Un nouveau compromis serait inacceptable », a déclaré Mahmoud Abbas.
mercredi 18 août
Le Premier ministre israélien a accepté la décision américaine de reporter de six mois le transfert de son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem, afin de ne pas envenimer les négociations avec les Palestiniens. Cette décision est vivement contestée par le Likoud.
Match amical de football : à Bratislava, la Slovaquie a battu Israël un but à zéro.
jeudi 19 août
Ehud Barak et Shimon Péres se sont enfin rencontrés.
vendredi 20 août
Le ministère israélien de l’Habitat, dont le titulaire est le dirigeant du Parti national religieux Yitzhak Lévy, aurait émis des appels d’offres pour la construction de 2 572 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie depuis la constitution du gouvernement d’Ehud Barak, début juillet. Derniers appels en date : pour 1 055 logements à Givat Zeev et 461 à Maale Adoumim, deux implantations situées dans les faubourgs de Jérusalem. « Un rythme dix fois supérieur à celui en cours sous le gouvernement de Netanyahu », accuse le mouvement anti-annexionniste La Paix Maintenant. Ehud Barak s’est engagé à ne pas autoriser de nouvelles implantations ; il n’a pas dit que les anciennes ne pourraient pas augmenter leur capacité d’accueil.
dimanche 22 août
Réunion au Caire du comité de la Ligue arabe chargé du contrôle de l’activité nucléaire d’Israël. Par ailleurs, pour la quatrième fois depuis l’investiture du nouveau Premier ministre israélien Ehud Barak, Yasser Arafat s’est entretenu, à Alexandrie, avec le président égyptien Hosni Moubarak de l’évolution des négociations avec Israël. Un accord partiel a été conclu : il concerne la libération de deux groupes de prisonniers palestiniens dans les deux mois à venir. Par contre, aucun progrès n’a été enregistré sur le calendrier du retrait militaire israélien de Cisjordanie.
lundi 23 août
Censé définir les modalités d’application du mémorandum israélo-palestinien de Wye Plantation, un accord de relance du processus de paix pourrait intervenir d’ici au 26 août. C’est ce qu’a annoncé, dans la soirée, à Jérusalem, le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat, à l’issue d’une nouvelle session de négociations. Côté israélien, on affiche aussi un optimisme prudent. Par ailleurs, une centaine de détenus palestiniens en Israël ont entamé une grève de la faim pour appuyer leur cause auprès de la commission mixte chargé d’établir la liste des libérables.
mercredi 25 août
Un accord de principe sur le calendrier du retrait militaire israélien en Cisjordanie est intervenu, à Jérusalem, après six heures et demi de négociations, les deux parties faisant des concessions. Ehud Barak a accepté que la première étape ait lieu dès le 1er septembre et non le 1er octobre, comme il le proposait précédemment. L’ampleur de cette première étape a également été portée à 7 %, au lieu des 5 % prévus par l’accord de Wye Plantation. Le Premier ministre israélien a également accepté que la fin du retrait (4 %) intervienne dès la mi-janvier et non à la mi-février. Les Palestiniens ont, de leur côté, renoncé à exiger que le retrait s’achève à la mi-novembre, comme le demandait Arafat. Les discussions ont toutefois continué à achopper sur la libération des prisonniers palestiniens.
vendredi 27 août
Ehud Barak a évité de peu une crise gouvernementale pour une affaire de travail le samedi, jour de repos (shabbat) juif. Deux formations de la coalition au pouvoir, le Judaïsme unifié de la Torah (5 députés sur 120) et, surtout, le Shass (17 députés et 4 ministres), avaient menacé de quitter le gouvernement si une turbine destinée à la centrale électrique d’Ashkelon (sud), était transportée comme prévu un samedi. L’objectif était d’éviter les embouteillages causés par l’imposant convoi, qui ne peut avancer qu’à 5 km/h. Le compromis est le suivant : le transport commencerait avant le début du shabbat, le déchargement n’aurait lieu qu’après la fin du repos hebdomadaire, et l’ensemble de l’opération serait effectuée par des non-juifs.
dimanche 29 août
Clôture des septièmes championnats du monde d’athlétisme à Séville. Les Etats-Unis se classent à la première place des nations avec dix-sept médailles, dont dix en or, devant la Russie et l’Allemagne. Israël est 34e avec une médaille de bronze.
lundi 30 août
Douze membres du mouvement intégriste palestinien Hamas en Jordanie ont été arrêtés à Amman à la suite de perquisitions menées par la police jordanienne dans des bureaux utilisés sans autorisation et sous couvert d’activité commerciale. Des mandats d’arrêts ont été lancés contre quatre dirigeants du Hamas résidant à Amman et qui se trouvent actuellement à l’étranger, sans doute l’Iran.
Deux étudiants israéliens ont été retrouvés morts à quelques kilomètres de la ville palestinienne de Jénine.
mardi 31 août
Ehud Barak a laissé entendre qu’il était prêt à reconnaître un Etat palestinien, à condition que les Palestiniens acceptent de mettre de côté le futur statut de Jérusalem et le dossier du retour des réfugiés (trois millions de personnes aujourd’hui). Ce que les radicaux du Hamas et du Jihad islamique ne peuvent accepter… Justement, alors que le roi Abdallah de Jordanie a annoncé une série de mesures contre le Hamas (mandats d’arrêts contre cinq de ses chefs, fermeture de ses bureaux à Amman…), 14 membres de ce mouvement ont été arrêtés en deux jours en Cisjordanie par les services de sécurité palestiniens, douze à Bethléem et deux à Naplouse. Ce qui porte à 60 le nombre des arrestations d’opposants aux accords de Wye Plantation interpellés en deux semaines dans les territoires de l’Autorité palestinienne.
Clôture à Amman des neuvièmes Jeux panarabes. L’Egypte termine première nation, devant la Tunisie et l’Algérie. La Palestine est quinzième avec une médaille d’argent et neuf de bronze.
mercredi 1er septembre
Après avoir reçu un coup de téléphone du président américain Clinton, dans la soirée, Yasser Arafat a interrompu la visite qu’il faisait aux Pays-Bas et a pris l’avion pour une destination inconnue. Les Israéliens semblent prêts à nuancer leur position sur les prisonniers palestiniens. Le Hamas a revendiqué le meurtre des deux étudiants israéliens retrouvés le 30 août. « Les dernières mesures de la Jordanie et l’arrestation de dizaines de membres et de supporters [du Hamas] par la sécurité palestinienne ne fait qu’accroître notre détermination à poursuivre notre jihad », explique le Hamas.
Au moins trois membres d’une patrouille de l’ALS ont été tués par l’explosion de deux charges en zone occupée par Israël au Liban-Sud. A la suite de ces explosions, l’artillerie israélienne a bombardé des villages situés en dehors de la zone qu’elle contrôle, tuant deux civils libanais et en blessant deux autres. Le Hezbollah a revendiqué les deux explosions. Depuis le début de l’année, le bilan des victimes dans les rangs de la milice pro-israélienne de l’ALS est de 16 morts et 58 blessés et, parmi les civils libanais, il est de 22 morts et 139 blessés.
jeudi 2 septembre
Yasser Arafat était à Alexandrie, la secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright aussi. Mais pas d’Ehud Barak. « Il n’y a pas de plan pour l’instant pour aller en Egypte afin de signer » un accord avec les Palestiniens, a expliqué un collaborateur du Premier ministre israélien. Les discussions échoppent toujours sur la question des détenus palestiniens qu’Israël doit libérer. Madeleine Albright et Yasser Arafat se sont entretenus avec Hosni Moubarak.
Ariel Sharon a été élu président du Likoud.
vendredi 3 septembre
Israéliens et Palestiniens étaient pratiquement parvenus à un accord pour relancer le processus de paix, en panne depuis décembre 1998. Le gouvernement israélien annonçait même que l’accord était virtuellement conclu, les Palestiniens ayant cédé sur l’épineuse question des prisonniers qu’Israël doit libérer. Mais Yasser Arafat a brusquement refroidi l’optimisme ambiant en arrivant à Gaza : « Il n’y a pas d’accord pour l’instant », a-t-il lancé. Quelques instants plus tard, il limogeait Saëb Erekat, son principal négociateur qui était réputé pour avoir toute sa confiance. Il a aussitôt été remplacé par un autre proche d’Arafat, Nabil Chaath, qui avait déjà conduit les négociations avec les Israéliens au début du processus de paix.
nuit du samedi 4 au dimanche 5 septembre
L’accord de Charm el-Cheikh (Egypte), signé vers minuit, a relancé le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Ehud Barak et Yasser sont parvenus à s’entendre grâce à Madeleine Albright qui a arrondi les angles. Cette version aménagée des accords de Wye Plantation établit un cadre rigide à leur application, comme elle introduit aussi un nouveau calendrier dans les négociations sur le règlement définitif, avec une date-butoir : septembre 2000. Pour sa part, l’Autorité palestinienne se serait engagée à ne pas proclamer de matière unilatérale l’Etat de Palestine. Si le nombre des prisonniers politiques palestiniens promis à la liberté (350) correspond aux derniers chiffres avancés par Israël, en revanche la prétention d’Ehud Barak de lier la troisième phase du retrait israélien de Cisjordanie au règlement définitif n’a pas été retenue. Au terme des trois replis israéliens, l’Autorité palestinienne contrôlera complètement ou partiellement plus de 41 % de la Cisjordanie. Dès octobre prochain, les Palestiniens pourront faire débuter les travaux de construction du port de Gaza. Par ailleurs, un axe routier « sûr » sera mis en place à travers le territoire d’Israël pour relier la bande de Gaza à la Cisjordanie. Le texte des accords de Wye Plantation fait obligation à l’Autorité palestinienne de lutter contre toute forme de terrorisme. Yasser Arafat se serait engagé auprès de Madeleine Albright à tout mettre en œuvre pour désarmer les islamistes du Hamas. Cette nouvelle mouture des accords de Wye Plantation provoque déjà des mécontentements dans les masses palestiniennes, mais également dans les rangs de la droite israélienne. A Hébron et à Bethléem, il y a eu des manifestations contre le maintien en détention, dans les prisons israéliennes, de plus de 2 000 prisonniers politiques palestiniens. De son côté, Ariel Sharon, chef du Likoud, accuse Ehud Barak de céder des territoires en échange « d’une signature sur un chiffon de papier ». Par ailleurs, le gouvernement a perdu l’une de ses composantes, un parti ultra-orthodoxe comptant 5 sièges (Ehud Barak dispose encore de 68 députés sur 120).
dimanche 5 septembre
Deux attentats à la voiture piégée ont eu lieu à Tibériade et Haïfa. Ils ont tué les trois Palestiniens de ces deux commandos suicides et fait, dans la première ville, plusieurs blessés parmi les passants israéliens, dont une femme grièvement atteinte. L'Autorité palestinienne disposait d’informations selon lesquelles le Hamas préparait des attentats pour torpiller l’accord de Charm el-Cheikh.
Yasser Arafat a été reçu par le pape Jean-Paul II.
Qualifications pour le championnat d’Europe de football 2000 : au stade Tsirion de Limassol, Chypre a battu Israël trois buts (Engomitis, Špoljarić 2, dont un sur pénalty) à deux (Badir et Benayoun), devant 12 000 spectateurs.
lundi 6 septembre
La torture est définitivement bannie des prisons d’Israël. La Cour suprême vient en effet de déclarer hors-la-loi les « pressions physiques » jusque-là juridiquement tolérées pour des raisons de sécurité intérieure. La plus haute juridiction du pays avait été saisie par des associations de défense des droits de l’homme.
mercredi 8 septembre
Le gouvernement israélien a approuvé le premier des trois retraits militaires de Cisjordanie prévus par l’accord de Charm el-Cheikh. Ce retrait doit permettre à l’Autorité palestinienne d’exercer des le 10 septembre les pouvoirs civils sur une superficie supplémentaire de 7 %. Israël continue cependant d’assurer la sécurité globale. A l’ouverture du débat parlementaire, Ehud Barak a expliqué que le seul moyen de renforcer Israël était de « mettre au conflit en trouvant les moyens d’une coexistence avec ses voisins ». Pour l’avenir et la sécurité du pays, a-t-il conclu, « il va falloir se séparer des Palestiniens et ne plus régner sur eux ».
Qualifications pour le championnat d’Europe de football 2000 : au stade de Ramat Gan, Israël a battu Saint-Marin huit buts (Benayoun 3, Mizrahi, Revivo 2, Sivilia, Abuksis) à zéro, devant 25 078 spectateurs.
jeudi 9 septembre
Israël a libéré 199 détenus palestiniens condamnés à de longues peines de prison, en application de l’accord de Charm el-Cheikh. 150 autres prisonniers devraient être libérés avant le 8 octobre, et encore un autre groupe dont le nombre reste à négocier, avant le début du ramadan, en décembre. Quelque 1 900 Palestiniens sont encore détenus dans les prisons israéliennes.
vendredi 10 septembre
Israël a effectué un retrait de 7 % de la Cisjordanie au profit des l’Autorité palestinienne, qui contrôle désormais 36 % de la Cisjordanie. Deux autres retraits sont prévus les 15 novembre et 20 janvier. Ce premier transfert concerne une vingtaine de zones, d’une superficie totale de près de 400 km², toutes faiblement peuplées. Une partie sera classée en réserve naturelle afin d’y limiter les constructions. L’Autorité palestinienne y assurera tous les services publics y compris la police. Mais l’armée israélienne reste globalement responsable de la sécurité et pourra continuer à y patrouiller.
dimanche 12 septembre
Ehud Barak a annoncé qu’il agissait « pour une séparation physique » entre Israël et les Palestiniens, mais il n’a pas indiqué concrètement ce qu’il entendait par cette séparation.
lundi 13 septembre
Ouverture de négociations, dans la soirée, entre Palestiniens (Mahmoud Abbas) et Israéliens (David Lévy) au point de passage d’Erez, avec pour objectif de trouver un statut final aux territoires palestiniens. Ces négociations devraient durer un an. Dans le même temps, Ehud Barak a fermé le débat sur les deux sujets les plus délicats : les colonies d’implantation juives et le statut de Jérusalem. Les Israéliens veulent étendre les limites de la ville vers l’ouest afin d’en renforcer la majorité juive.
Selon un conseiller du roi Abdallah de Jordanie, des négociations secrètes entre Syriens et Israéliens ont eu lieu ces dernières semaines, à Aqaba, en Jordanie. Ces négociations se déroulent par l’intermédiaire de diplomates jordaniens. Curieux hasard, l’armée israélienne s’est livrée à des exercices de simulation d’une évacuation du plateau du Golan.
mardi 14 septembre
Dans la matinée, Ehud Barak a visité Maalé Adoumim, la plus grande colonie israélienne en Cisjordanie, une banlieue-dortoir de Jérusalem où habitent 26 000 juifs. Pour lui, cette colonie doit rester sous souveraineté israélienne « quelque soit l’accord ». L’Etat hébreu compte bien garder sous sa coupe les « blocs de colonies » situés près du territoire israélien auquel ils seront annexés. Israël pourrait seulement accepter le démantèlement de petites colonies isolées en Cisjordanie. Cette attitude « tuera les négociations », craint Yasser Abed Rabbo, le ministre palestinien de l’Information qui devrait diriger la délégation palestinienne.
jeudi 16 septembre
Inimaginable il y a encore quelques semaines : Yasser Arafat a rencontré Ehud Barak dans la ville où il réside, Kochav Yaïr, près de Tel-Aviv. La rencontre a eu lieu dans la soirée, en présence du numéro deux de l’OLP, Mahmoud Abbas, mais sans David Lévy, le ministre israélien des Affaires étrangères qui n’était, semble-t-il, pas au courant. Le président de l’Autorité palestinienne ne s’était pas rendu en Israël depuis 1996. Les deux hommes ont procédé à un tour d’horizon de leurs divergences.
mercredi 22 septembre
En visite de travail et d’amitié à Paris, Ehud Barak a été reçu par le président français Jacques Chirac, pendant deux heures. Le Premier ministre israélien a reconnu l’influence de la France en Syrie et au Liban.
Trois dirigeants du Hamas, Khaled Mechal, chef du bureau politique, Ibrahim Ghocheh, porte-parole du mouvement, et Moussa Abou Marzouk, ont été arrêtés par la police jordanienne à leur descente d’avion, à Amman. Ils venaient de Téhéran. Les trois hommes font l’objet d’un mandat d’arrêt lancé par la Jordanie, notamment pour détention illégale d’armes et appartenance à une organisation interdite. Le Hamas se défend de toute ingérence dans les affaires jordaniennes.
jeudi 23 septembre
Selon Amman, le Hamas aurait été prêt à provoquer un nouveau « septembre noir » en Jordanie. Le gouvernement détiendrait les preuves du contrôle de l’aile dure des islamistes jordaniens par le Hamas, de l’entraînement d’éléments du Hamas en Iran et dans les camps palestiniens de Syrie et de l’infiltration du Hamas dans les partis de l’opposition libanaise.
samedi 25 septembre
Yasser Arafat a été reçu à Paris par le président français Jacques Chirac.
lundi 27 septembre
Jérusalem dans son ensemble, et pas seulement la partie est de la ville, doit être prise en compte dans la négociation finale israélo-palestinienne, a assuré, à Paris, Feysal el-Husseini, ministre en charge du dossier dans le gouvernement de Yasser Arafat. Une telle revendication est émise pour la première fois. Elle souligne la volonté palestinienne d’accentuer la dimension internationale d’un problème dans lequel les Nations unies et les grandes religions monothéistes ont des intérêts à faire valoir. Husseini, qui dirige la Maison d’Orient, représentation de l’Autorité palestinienne à Jérusalem, a estimé qu’au-delà de « bonnes paroles » l’arrivée d’Ehud Barak n’avait rien changé. Selon lui, les implantations de colonies israéliennes se poursuivent dans et autour de la partie arabe de la cité, tandis que de nouveaux permis de construire sont accordés.
L’aviation israélienne a pilonné un fief du Hezbollah dans le sud du Liban, après des affrontements qui ont fait 2 morts dans les rangs de la milice pro-israélienne et un tué parmi les combattants intégristes. Les chasseurs-bombardiers israéliens ont tiré 14 missiles air-sol sur des localités du massif de l’Iqlim at-Touffah, à l’est de Saïda.
mercredi 29 septembre
Du haut de la tribune de l’ONU, le ministre israélien des Affaires étrangères a appelé la Syrie à reprendre les pourparlers de paix suspendus depuis 1996 : « Assez d’hésitation ! Il est temps de parler », a-t-il lancé aux dirigeants syriens.
jeudi 30 septembre
Ali Abou Mustafa, le numéro deux du FPLP de Georges Habache, est rentré en Cisjordanie après 32 ans d’exil. Il a été accueilli sur le pont Allenby, en provenance de Jordanie, par trois hauts responsables de l’Autorité palestinienne.
vendredi 1er octobre
L’incertitude demeure sur l’ouverture aux automobilistes palestiniens d’une route de 44 kilomètres reliant la bande de Gaza et la Cisjordanie. L’accord de Charm el-Cheikh prévoyait cette ouverture, prélude à l’instauration d’une continuité territoriale palestinienne, pour ce jour. Mais des divergences demeurent entre les autorités palestiniennes et israéliennes. Ces dernières souhaitent pouvoir arrêter un Palestinien sur cet axe même s’il n’y a commis aucun délit et imposer aux voyageurs le port de cartes magnétiques spéciales. Les négociateurs israéliens et palestiniens doivent se retrouver dans la soirée du 2 octobre, l’ouverture étant toujours envisagée pour le 3.
dimanche 3 octobre
Dans la matinée, Palestiniens et Israéliens ont annoncé un nouveau report, pour une durée indéterminée, de l’ouverture de la route Gaza-Cisjordanie. Les négociations ont repris dans la soirée.
Le président iranien Mohammad Khatami a affirmé que les juifs arrêtés en février et mars pour « espionnage au profit d’Israël » devraient être jugés « dans l’équité » et « acquittés » si les délits ne sont pas prouvés. Le président a souligné le fait qu’il y a aussi des musulmans accusés dans cette affaire.
lundi 4 octobre
Ehud Barak a rappelé aux députés israéliens les principes qui doivent, selon lui, présider aux négociations à ouvrir sur le statut final des territoires palestiniens, avec, en tête, une Jérusalem unifiée, sous souveraineté israélienne. Les Palestiniens ont aussitôt répliqué en rappelant qu’ils veulent un Etat indépendant ayant Jérusalem pour capitale.
mardi 5 octobre
Après quatre jours de retard, Israéliens et Palestiniens ont signé leur accord sur l’ouverture d’une route reliant Gaza et la Cisjordanie. Mais ce passage n’ouvrira que la semaine prochaine, « pour des raisons techniques », a précisé Israël. Cette voie de passage, longue de 44 kilomètres, relie le terminal routier d’Erez, dans la bande de Gaza, et celui de Tarqumiyah, près d’Hébron. Elle sera ouverte 7 jours sur 7 - sauf lors de certaines fêtes juives - de 7 heures à 17 heures. Les candidats au transit feront leur demande au ministère palestinien des Affaires civiles, qui transmettra à l’armée israélienne. Celle-ci donnera sa réponse dans les deux mois. Une carte magnétique, valable un an, sera ensuite attribuée aux voyageurs par le comité de liaison israélo-palestinien. Tous les véhicules palestiniens seront soumis à la fouille du côté israélien. L’annonce de cet accord a soulevé la colère de l’extrême droite israélienne.
mercredi 6 octobre
Israël « réévaluera » ses relations avec l’Autriche si les « éléments néonazis » de l’extrême droite de Jörg Haider, arrivée en deuxième position lors des législatives, entrent au gouvernement. C’est ce qu’a affirmé, devant la Knesset, le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy.
Musulmans et chrétiens se querellent à Nazareth, la ville de Jésus : une vaste tente-mosquée, installée près de la basilique de l’Annonciation, menace la célébration du 2 000e anniversaire de la naissance de Jésus. La visite du pape, prévue en mars 2000, pourrait même être annulée.
jeudi 7 octobre
Israël ne libérera pas, le 8 octobre, les 150 prisonniers palestiniens comme cela était prévu par l’accord de Charm el-Cheikh. Les deux parties n’ont pu se mettre d’accord sur la liste des prisonniers à libérer. L’Autorité palestinienne souhaitait voir libérer les détenus ayant de longues peines à purger. Israël se refuse à remettre en liberté des Palestiniens « ayant du sang juif sur les mains ». Parmi les libérables figurant sur la liste proposée par Israël figuraient une douzaine d’activistes appartenant aux mouvements intégristes Hamas et Jihad islamique alors que les représentants de Yasser Arafat voulaient voir libérer des militants du Fatah, leur formation.
dimanche 10 octobre
Le gouvernement israélien a discuté pour la première fois du sort de quarante-deux points de peuplement sauvages créés par des colons sur les collines de Cisjordanie. Selon le vice-ministre de la Défense, Ephraïm Sneh, ces colonies sauvages, toutes établies après l’accord de Wye Plantation, vont être classées « en cinq catégories en fonction de leur caractère légal ou illégal ». Selon le porte-parole d’Ehud Barak, Meirav Parsi-Tzadok, le Premier ministre est « décidé à démanteler les points de peuplement qui s’avéreront illégaux ».
Dernier match des qualifications pour l’Euro de football 2000 : au stade Carlos Belmonte d’Albacete, l’Espagne a battu Israël trois buts (Morientes, Martin, Raul) à zéro, devant 16 100 spectateurs. Deuxièmes du groupe 6, les Israéliens devront disputer deux matchs de barrage pour espérer accéder à la phase finale.
mercredi 13 octobre
Ehud Barak a annoncé le prochain démantèlement de 15 des 42 « colonies de peuplement » sauvages établies depuis un an par des colons israéliens en Cisjordanie. La plupart des colonies visées sont de simples bennes ou caravanes inoccupées, posées au sommet de collines depuis environ un an. De son côté, la branche armée du Hamas s’est dite prête à mettre un terme à ses attentats contre les civils israéliens, à condition qu’Israël « arrête ses activités de colonisation et les confiscations de terres ». Le vent de la détente semble décidément souffler puisque les négociateurs israéliens et palestiniens sont parvenus à un « accord total » sur le dossier des 150 détenus palestiniens et arabes qu’Israël aurait dû libérer le 8 octobre. Ils seront libérés le 15 octobre.
jeudi 14 octobre
Le chef des renseignements militaires israéliens affirme, dans un rapport présenté à son gouvernement et dont la presse s’est fait l’écho, que l’état de santé du président Hafez el-Assad s’est « récemment détérioré ». Israël explique que, se sentant affaibli, le président syrien préfère ne pas reprendre maintenant les négociations de paix gelées depuis février 1996.
du jeudi 14 au vendredi 15 octobre
Sixième conférence internationale sur l’aide économique à la Palestine. Les représentants de 15 pays et d’institutions internationales se sont réunis à Tokyo autour, notamment, de Yasser Arafat et de David Lévy.
vendredi 15 octobre
Un nouveau groupe de 151 prisonniers palestiniens ont été libérés par Israël, en application de l’accord de Charm el-Cheikh. Par ailleurs, Ehud Barak a menacé d’avoir recours à la force si les colons n’évacuent pas eux-mêmes dix colonies sauvages de Cisjordanie.
samedi 16 octobre
L’ouverture d’un passage sûr entre la Cisjordanie et la bande de Gaza a été une nouvelle fois reportée à une date indéterminée. Un report dû, selon les négociateurs palestiniens, à des « obstacles techniques ».
Dans la soirée, le maire de Nazareth, Ramez Jaralsy, un Arabe chrétien, a été blessé par plusieurs agresseurs, dont l’un serait le frère du numéro deux de la liste du Mouvement islamique aux dernières élections municipales. Le maire a renoncé à porter plainte, déclarant qu’il n’avait pas confiance en la police. La querelle est due à un projet de mosquée.
mardi 19 octobre
Le Conseil des implantations de Judée-Samarie et Gaza, principale organisation de colons juifs, a reporté le démantèlement de la colonie sauvage de Schvout Rachel, à proximité de Bethléem, alors qu’une vingtaine de jeunes colons extrémistes manifestaient sur place.
jeudi 21 octobre
La police israélienne a perquisitionné au domicile de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans le cadre d’une enquête sur des malversations. Il y a deux semaines, elle avait perquisitionné chez deux de ses proches, entendus ensuite comme suspects. Le couple Netanyahu est soupçonné de corruption passive et d’usage de fonds publics à des fins personnelles pour des travaux effectués dans son appartement privé. Benjamin Netanyahu pourrait aussi être poursuivi pour avoir détourné des objets de valeur appartenant à l’Etat : il a gardé des cadeaux de valeur qui lui avaient été offerts en sa qualité de Premier ministre. Le couple a été entendu dans les locaux de la brigade anti-fraude.
L’incendie d'une fabrique de briquets, en Cisjordanie, tue seize ouvriers palestiniens.
lundi 25 octobre
Le premier corridor spécial reliant la bande de Gaza à la Cisjordanie a été inauguré, dans la matinée, après une brève cérémonie officielle à Erez, en présence de Jamil Tarifi, le ministre palestinien des Affaires civiles. 1 500 Palestiniens ont été dotés de laissez-passer magnétiques. La mise en service est intervenue avec un mois de retard sur le calendrier prévu par l’accord de Charm el-Cheikh.
Dans la soirée, Ehud Barak a désigné l’actuel ambassadeur d’Israël en Jordanie, Oded Eran, pour diriger la délégation de l’Etat hébreu aux négociations sur le statut final des territoires palestiniens. Le Premier ministre israélien lève ainsi le dernier obstacle au démarrage effectif de ces pourparlers. Les Palestiniens critiquent le choix d’un diplomate, alors que leur délégation est emmenée par leur ministre de l’Information, Yasser Abed Rabbo. Ce dernier y voit le signe que « le gouvernement israélien n’est pas sérieux dans sa volonté de lancer les négociations ».
mercredi 27 octobre
Israël et la Mauritanie, qui entretiennent depuis trois ans des relations par le biais de sections d’intérêts économiques à Tel-Aviv et à Nouakchott, ont annoncé la signature d’un accord établissant des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs. Une bonne partie de la population mauritanienne est hostile à Israël, dont les locaux à Nouakchott bénéficient d’un impressionnant dispositif de sécurité.
jeudi 28 octobre
Ehud Barak ne participera pas au rassemblement à la mémoire de Yitzhak Rabin, sur une place de Tel-Aviv, le 4 novembre, pour marquer le quatrième anniversaire de l’assassinat du Premier ministre travailliste. C’est le Shin Beth qui le lui a formellement interdit, car il apparaît impossible de transformer le lieu en « zone stérile », c’est-à-dire inaccessible aux tireurs isolés. Ehud Barak prendra donc la parole dans un bâtiment sous haute surveillance et son discours sera retransmis aux participants sur un écran géant.
samedi 30 octobre
Dans la soirée, des tirs ont atteint un autobus israélien près de Tarqumiyah, dans le sud de la Cisjordanie, blessant cinq personnes. L’attaque s’est produit dans le corridor spécial, ouvert le 25 octobre, qui permet aux Palestiniens de se rendre de Gaza en Cisjordanie à travers Israël.
dimanche 31 octobre
Ehud Barak a ordonné la réouverture d’une route permettant aux Palestiniens de relier Hébron au Tombeau des Patriarches. La route de Shouhada avait été fermée, il y a cinq ans, après qu’un colon juif eut massacré vingt-neuf Palestiniens au Tombeau des Patriarches.
lundi 1er novembre
Organisée en mémoire de l’assassinat d’Yitzhak Rabin, il y a quatre ans, la rencontre d’Oslo, à laquelle participent Ehud Barak, Yasser Arafat et le président américain Bill Clinton, a commencé dans la capitale norvégienne. Le Premier ministre israélien n’a pas exclu un sommet à Washington, en janvier, pour tenter d’avancer vers le règlement final des problèmes israélo-palestiniens. Sans une telle rencontre, l’accord de Charm el-Cheikh aura du mal à aboutir à un accord de paix en septembre 2000, a-t-il déclaré à son arrivée à Oslo. Les négociations sur le statut final des territoires palestiniens devraient commencer le 8 novembre. Aujourd’hui, la réouverture du marché d’Hébron n’a pu être effectuée, contrairement au calendrier prévu. Et Israël a procédé à un nouvel essai de son missile anti-missiles Hetz.
mardi 2 novembre
Poursuite et fin du sommet d’Oslo.
mercredi 3 novembre
De retour d’Oslo, Ehud Barak parle d’ « atmosphère positive ». Le président américain affirme de son côté que la réunion a permis de « revitaliser le processus de paix ». Pour autant, la presse israélienne estime que si la réunion a donné une certaine impulsion aux négociations, les divergences restent intactes. Ce que confirme implicitement Yasser Arafat dans une interview au quotidien israélien Maariv : « Nous faisons un grand effort pour progresser mais il y a de grosses difficultés que nous tentons de surmonter ».
jeudi 4 novembre
Plusieurs milliers d’Israéliens se sont rassemblés à Tel-Aviv, à l’occasion du quatrième anniversaire de l’assassinat de Rabin. Ehud Barak participait à ce rassemblement : il a pu y rencontrer Leah Rabin, la veuve du Premier ministre assassiné. Il a donné aux Palestiniens un double gage de sa bonne volonté : un ultimatum aux juifs ultras installés sur des colonies « sauvages » et annonce d’un nouveau retrait militaire israélien de 5 % de Cisjordanie.
vendredi 5 novembre
Les autorités religieuses chrétiennes d’Israël ont décidé la fermeture des lieux saints, les 22 et 23 novembre prochains. Elles entendent faire revenir le gouvernement israélien sur sa décision d’autoriser, à Nazareth, la construction d’une mosquée juste à côté de la basilique de l’Annonciation.
Les intégristes palestiniens du Hamas ont annoncé la préparation de nouveaux attentats.
samedi 6 novembre
Une bombe a explosé à Netanya, au nord de Tel-Aviv, blessant 34 personnes. Un suspect palestinien a été arrêté et la police mise en état d’alerte dans plusieurs villes du pays. Le gouvernement israélien a immédiatement assuré que cet attentat n’affecterait pas le processus de paix et donc les pourparlers de Ramallah. De son côté, l’Autorité palestinienne n’a pas hésité à montrer du doigt l’Iran, où certains éléments du Jihad islamique ont fait la jonction avec le Hamas pour empêcher l’application de l’accord de Charm el-Cheikh. Par ailleurs et alors qu’Ehud Barak a reporté l’ultimatum lancé aux colons résidant dans cinq implantations sauvages de Cisjordanie pour qu’ils se retirent de leur plein gré, le Premier ministre israélien a donné son feu vert à l’agrandissement d’une colonie, près de Naplouse (sa superficie sera multiplié par dix).
dimanche 7 novembre
Ehud Barak a provoqué la colère des Palestiniens en affirmant que la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU ne peut s’appliquer à la Cisjordanie et à Gaza puisque ces territoires, lors de leur conquête par Israël, en 1967, étaient contrôlés par l’Egypte et par la Jordanie et non par les Palestiniens.
A Nazareth, les Islamistes ont démantelé la tente qu’ils avaient installée près de la basilique de l’Annonciation et qui leur servait de mosquée. Mais ce démontage a eu lieu à la suite du feu vert donné par le gouvernement israélien, le mois dernier, à la construction d’une mosquée « en dur » sur le site.
lundi 8 novembre
A Ramallah, en Cisjordanie, avec plus de trois ans de retard sur le calendrier fixé à Oslo, Israéliens, conduits par Oded Eran, et Palestiniens, conduits par Yasser Abed Rabbo, ont entamé les négociations sur le statut final de la Cisjordanie et de la bande de Gaza prévues par le mémorandum signé à Charm el-Cheikh le 5 septembre. Théoriquement, ces négociations devraient aboutir au règlement final du conflit israélo-palestinien. Pourtant, les négociateurs ont encore beaucoup à faire : statut de Jérusalem, droit au retour de 3 millions et demi de réfugiés palestiniens, création d’un Etat palestinien, partage des ressources, sort des 150 colonies juives implantées en Cisjordanie et à Gaza… La séance du jour a duré deux heures. Elle a été essentiellement consacrée à des questions de procédures. Le chef de la délégation israélienne a confirmé que la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU constituait bien une « base de négociations » pour déterminer le statut de la Cisjordanie et de Gaza. Toutefois, a-t-il ajouté, « la partie palestinienne, de toute évidence, a sa propre interprétation et nous avons la nôtre ».
Israël a demandé au Vatican de comprendre sa décision d’autoriser la construction d’une mosquée près de la basilique de l’Annonciation à Nazareth.
mardi 9 novembre
Ehud Barak et Yasser Arafat se sont parlés, à Paris, avant d’intervenir, l’un après l’autre, au congrès de l’Internationale socialiste. Tous deux ont réaffirmé leur volonté de parvenir à la paix sans cacher de profondes divergences sur le fond. Depuis quelques jours, la capitale française tient lieu de plaque tournante du Proche-Orient. L’Egyptien Moubarak y séjourne depuis quatre jours à titre privé. Le fils du président syrien, Bachar al-Assad y a fait ses premiers pas diplomatiques il y a deux jours. Ehud Barak a de nouveau appelé le « déterminé et courageux président Assad, qui a forgé la Syrie moderne » à saisir l’actuelle « fenêtre d’opportunité pour la paix des braves ».
mercredi 10 novembre
Peu avant l’aube, une brigade d’infanterie, une unité de lutte antiterroriste et des centaines de policiers ont démantelée Havat Maon, une colonie juive implantée, sans permis, sur une colline au sud-est d’Hébron. Le bâtiment principal et la synagogue ont été rasés par les bulldozers, qui ont ensuite évacué les caravanes où s’étaient installées cinq familles. Il aura fallu, pour cela, trois heures d’un face à face houleux avec des centaines de colons, venus marquer leur attachement au « Grand Israël » biblique. Jets d’œufs, crachats, insultes : les forces de l’ordre ont dû grimper sur les toits pour arracher les plus récalcitrants, dont certains s’étaient enchaînés à des bonbonnes de gaz. Au sortir d’un Conseil des ministres, qui a entériné un nouveau retrait militaire de 5 % de Cisjordanie, le 15 novembre prochain, Ehud Barak a estimé qu’il s’agit d’ « un test pour la démocratie, une ligne rouge sur le chemin de l’anarchie ». Mais, en même temps qu’il ordonnait quelques démantèlements, le Premier ministre israélien a aussi « légalisé » 30 autres implantations. Le gouvernement israélien vient aussi d’autoriser la colonie d’Itamar, au nord de la Cisjordanie, à multiplier sa surface par six.
jeudi 11 novembre
Israéliens et Palestiniens ont poursuivi à Ramallah les négociations qu’ils avaient engagées il y a trois jours. Cette séance a duré deux heures. Les deux délégations ont résolu de mettre un terme à la polémique sur la fameuse résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU, dont la version française diffère de la version anglaise. En affirmant enfin, dans un communiqué commun, que la résolution 242 constitue le document de référence, les négociateurs ont au moins démontré leur bonne volonté. Des manifestants se sont réunis devant l’hôtel où a lieu les négociations pour condamner la poursuite de la politique générale de Barak et exiger la libération des prisonniers palestiniens toujours détenus en Israël. En soirée, Yasser Arafat a refusé d’approuver les cartes du prochain retrait israélien. Ehud Barak a aussitôt envoyé un émissaire spécial.
samedi 13 novembre
Match aller des barrages pour la qualification au championnat d’Europe de football 2000 : au stade de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Israël a été écrasée par le Danemark cinq buts (Tomasson 2, Tøfting, Jørgensen et Steen Nielsen) à zéro, devant 42 000 spectateurs.
dimanche 14 novembre
Une rencontre entre Yasser Arafat et Ehud Barak n’a pu régler le problème du retrait israélien du 15 novembre. Les cartes soumises par Israël prévoient le retrait d’une zone d’une centaine de km², très peu peuplée, au nord de Ramallah. Or Yasser Arafat veut « voir échapper un maximum d’habitants au joug de l’occupation ».
lundi 15 novembre
En vertu de l’accord de Charm el-Cheikh, Israël devait transférer ce jour aux Palestiniens une zone représentant 2 % de la Cisjordanie, sur laquelle l’Autorité palestinienne doit désormais assurer aussi bien le contrôle sécuritaire qu’administratif. En outre, l’Autorité palestinienne devait obtenir les pouvoirs civils sur 3 % de territoires supplémentaires où l’armée israélienne continuera d’assurer la sécurité. Mais Yasser Arafat a catégoriquement refusé de signer les cartes qui lui étaient soumises par Israël. Israël a encore fait monter la tension par la voix de son ministre des Affaires étrangères : « Il nous appartient de décider seuls de la localisation du retrait ». En outre, David Lévy a exigé les excuses de l’épouse de Yasser Arafat pour des propos « contraires à l’esprit de la paix ». Recevant Hilary Clinton, il y a une semaine, la première dame palestinienne a accusé l’armée israélienne d’avoir contaminé les ressources naturelles en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
mercredi 17 novembre
Le Vatican l’a confirmé : Jean-Paul II se rendra, fin mars, en pèlerinage en Terre sainte. Le programme se tait sur l’étape de Nazareth.
Match retour des barrages pour la qualification à l’Euro de football 2000 : à Copenhague, le Danemark a achevé le travail en battant à nouveau Israël, trois buts (Sand, Steen Nielsen et Tomasson) à zéro, devant 41 186 spectateurs. En deux rencontres, les Danois ont passé huit buts aux Israéliens sans en prendre un seul.
jeudi 18 novembre
Au cours de la session des négociations israélo-palestiniennes, pour l’accord-cadre final du processus de paix, les Palestiniens ont réaffirmé leur position sur Jérusalem : l’est de la ville, occupé par Israël depuis 1967, doit devenir la capitale du futur Etat palestinien, l’ouest restant capitale d’Israël et un libre passage étant assuré entre les Lieux saints des deux parties de la ville. Israël, en revanche, entend que Jérusalem reste sous sa souveraineté. Le désaccord persiste également sur la question du retour de trois millions de réfugiés palestiniens de 1948 et sur le démantèlement des colonies juives de peuplement en Cisjordanie. La rencontre a duré une heure et demie.
dimanche 21 novembre
Le Conseil suprême islamique de Jérusalem, lié à l’Autorité palestinienne, a demandé le report de la construction de la mosquée de Nazareth. Il s’agit, selon ce Conseil, d’éviter « des batailles internes fomentées par ceux qui veulent provoquer un conflit religieux ».
Abdallah II de Jordanie vient de donner un nouveau gage de son soutien au processus de paix au Proche-Orient : quatre hauts dirigeants du Hamas, organisation qui prône la disparition de l’Etat d’Israël, ont été expulsés de Jordanie et accueillis au Qatar. Il s’agit du chef du bureau politique du Hamas à Amman, Khaled Mechaal, du porte-parole du mouvement en Jordanie, Ibrahim Ghosheh, et de deux autres membres du bureau politique, Izzat al-Rouchouk et Sami Khater. La Jordanie a également libéré 20 autres membres du Hamas, arrêtés, eux, fin août. Elle a aussi interdit toute activité du mouvement dans le royaume. L’expulsion des quatre dirigeants a été prise grâce à une médiation de l’émir du Qatar. Ils ont tous les quatre la nationalité jordanienne. Le Premier ministre jordanien Abdel Raouf Rawabdeh a déclaré que s’ils devaient revenir dans le pays, le gouvernement reprendrait ses poursuites judiciaires contre eux. Il les accuse, en effet, d’avoir rompu l’accord tacite de 1992 qui tolérait le Hamas au royaume Hachémite : ces citoyens jordaniens dirigeaient une organisation étrangère dont les activités, illégales, menaçaient la sécurité et la stabilité du pays.
lundi 22 novembre
Geste rarissime : les lieux saints chrétiens d’Israël et de Palestine ont été fermés pour deux jours. Pour protester contre la prochaine construction d’une mosquée près de la basilique de l’Annonciation de Nazareth. La première pierre de cet édifice doit être posée le 23 novembre. Les Eglises chrétiennes se sont félicitées du soutien que leur a apporté l’Autorité palestinienne, visiblement soucieuse d’éviter tout antagonisme entre chrétiens et musulmans à l’approche du jubilé de l’an 2000.
mardi 23 novembre
La police et l’armée israélienne ont évacué une implantation sauvage établie par une vingtaine de colons juifs au sud-est de Bethléem. Ces colons avaient installé quatre tentes près de l’implantation existante de Noqedim, dans un secteur placé sous contrôle israélien. Ils entendaient protester contre le transfert de territoires faisant partie de la « terre d’Israël » à l’Autorité palestinienne.
Des coups de feu ont été tirés contre l’ambassade d’Israël à Amman. L’assaillant a été arrêté par les forces de l’ordre jordaniennes.
Le Vatican a accusé le gouvernement israélien de fomenter la discorde entre chrétiens et musulmans. La première de la nouvelle mosquée de Nazareth a été posée en présence de 3 000 fidèles musulmans. Les lieux saints sont restés fermés aujourd’hui.
mercredi 24 novembre
Le procureur de l’Etat d’Israël a autorisé, pour la première fois, la divulgation d’une partie du protocole du procès du technicien nucléaire Mordehaï Vanunu. Ce technicien avait été condamné pour espionnage, en 1986, en raison des révélations qu’il avait faites à la presse britannique sur l’arsenal nucléaire de son pays. Parmi les éléments publiés aujourd’hui par la presse israélienne, cette déclaration de Vanunu au tribunal : « J’ai voulu confirmer ce que toute le monde savait. Je ne voulais plus qu’on puisse continuer à nier qu’Israël détient l’arme nucléaire […] Je voulais également qu’un contrôle soit exercé sur ces armes ». Shimon Peres, considéré comme l’un des pères du programme nucléaire israélien, a protesté contre cette publication.
Accusé par le Vatican de fomenter la discorde entre chrétiens et musulmans à propos de la mosquée de Nazareth, Israël a vertement répliqué au Vatican. Son ministre des Affaires étrangères, David Lévy, a jugé « très grave » la prise de position de l’Eglise catholique. Le grand rabbin d’Israël a donné de la voix pour rejeter les propos du Vatican. Aujourd’hui, les églises et sanctuaires chrétiens de Terre sainte ont ouvert à nouveau leurs portes après deux jours de « grève ».
jeudi 25 novembre
Des partisans de Arafat ont manifesté dans le sud de la bande de Gaza, accusant la « mafia » de son entourage de manipuler les prix alimentaires.
vendredi 26 novembre
Yasser Arafat a ordonné la baisse des prix d’un certain nombre de produits. Premiers produits touchés par les décrets du président palestinien : la farine, mais aussi l’essence et le gaz en bouteilles.
lundi 29 novembre
Les Palestiniens ont menacé de quitter la table des négociations sur le statut final de Jérusalem et des territoires occupés. Motif de cette colère la planification de 1 026 nouveaux logements pour Israéliens dans la colonie d’Afrat, en Cisjordanie. De son côté, Ehud Barak a confirmé le refus d’Israël d’un quelconque retour des réfugiés palestiniens en Israël. Par contre, il accepte qu’ils réintègrent les territoires palestiniens. Il a appelé à la mise sur pied d’une « Autorité internationale pour aider les réfugiés à s’organiser dans les lieux où ils sont installés ».
jeudi 2 décembre
Ezer Weizman, le président israélien, réélu en 1998 pour cinq ans, a décidé d’abandonner ses fonctions « avant l’été prochain ». Il l’a répété à plusieurs reprises au cours des semaines passées, sans avancer de raisons précises. Selon le quotidien Haaretz, les principaux candidats à sa succession sont Shimon Peres, actuel ministre de la Coopération régionale, et David Lévy, ministre des Affaires étrangères.
vendredi 3 décembre
Après Nazareth, Jérusalem. Le maire de la Ville sainte, Ehud Olmert, membre du Likoud, a interdit au Waqf, l’institution gérant les biens de l’islam, de poursuivre ses travaux d’aménagement d’une mosquée sur le site dit « les Ecuries du roi Salomon », en contrebas de l’Esplanade des mosquées Al-Aqsa et Omar, là où se dressa, jadis, l’antique Temple juif. Jusqu’ici, le gouvernement avait fermé les yeux. Ehud Olmert a également demandé l’annulation du permis de construire de la nouvelle mosquée de Nazareth, car le terrain a été, selon lui, donné de manière illégale aux islamistes.
samedi 4 décembre
Les célébrations du Jubilé 2000 à Bethléem, sont placées sous le signe du futur Etat palestinien en gestation. Yasser Arafat a donné le coup d’envoi des festivités, prévues pour durer jusqu’en avril 2001. Le président palestinien a dévoilé une plaque commémorative du projet de rénovation de la ville, « Bethléem 2000 », devant quelques 2 000 personnes, rassemblées devant la Basilique de la Nativité.
lundi 6 décembre
Le chef de la délégation palestinienne, Yasser Abed Rabbo, a quitté la table des négociations pour protester contre la poursuite de la colonisation.
mardi 7 décembre
Une fois encore Madeleine Albright, le secrétaire d’Etat américain, est en tournée au Proche-Orient. Pour tenter de résoudre la crise entre Israël et les Palestiniens et de relancer le dialogue entre Israël et la Syrie. A Damas, elle a été reçue par le président Hafez el-Assad. Celui-ci, tout en réaffirmant la disposition de la Syrie là où elles s’étaient arrêtées il y a plus de trois ans, n’a rien de proposé de nouveau. L’entretien s’est borné à l’examen formel de quatre questions : la nature des relations futures entre Israël et la Syrie, le calendrier d’un accord de paix, les questions de sécurité et la question du retrait du Golan.
mercredi 8 décembre
Le gouvernement israélien a pris une décision inattendue, cruciale : le gel de tous les nouveaux projets de construction dans les colonies de peuplement. Et cela jusqu’en février 2000, c’est-à-dire jusqu’à la conclusion d’un accord cadre sur le règlement définitif du processus de paix. Cette mesure se veut provisoire. Le négociateur palestinien Yasser Abed Rabbo juge cette suspension insuffisante : il réclame l’arrêt immédiat et total de toutes les constructions en cours dans les 140 implantations israéliennes de Cisjordanie. Ehud Barak a pourtant déjà pris une décision difficile. Le leader travailliste a avoué avoir plaidé aux pressions internationales Le Parti national religieux (PNR), membre de la coalition gouvernementale, menace de se retirer. Ce gel constitue pour ses dirigeants un « casus belli ». Attaqué à sa droite, Ehud Barak a été également, ces derniers temps, très critiqué à sa gauche. Ses alliés de la formation pacifiste Meretz lui ont reproché des constructions massives dans les implantations israéliennes. le leader pacifiste Yossi Sarid, ministre de l’Education nationale, envisage même de rendre son tablier.
Les pourparlers de paix entre la Syrie et Israël devraient reprendre la semaine prochaine à Washington. C’est Bill Clinton qui l’a annoncé après s’être entretenu notamment au téléphone avec le président syrien. Bill Clinton a exprimé aussi le souhait qu’avec la reprise des pourparlers Israël-Syrie, les discussions entre Israël et le Liban reprennent également prochainement. Madeleine Albright est en Israël.
mercredi 8 ou jeudi 9 décembre
Début du Ramadan.
jeudi 9 décembre
Dans la soirée, lors d’une conversation avec le Premier ministre israélien Ehud Barak, le roi de Jordanie a proposé que les négociations de paix entre Israël et la Syrie se poursuivent à Amman après leur reprise formelle, la semaine prochaine, à Washington. Israël a donné son accord.
dimanche 12 décembre
Israël attendra le retour du Premier ministre, Ehud Barak, le 17 décembre, pour se prononcer sur la libération d’un nouveau groupe de prisonniers palestiniens. L’Autorité palestinienne déplore ce retard car cette nouvelle libération aurait dû intervenir à l’occasion du ramadan, le 8 décembre dernier. La réunion gouvernementale prévue ce jour a été annulée, le Premier ministre israélien étant grippé.
mardi 14 décembre
Le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, se dit « très content » de la reprise des négociations israélo-palestiniennes, le 15 décembre, à Washington. Des responsables américains et israéliens ont rassuré les Palestiniens, affirmant qu’ils ne feraient pas les frais de la reprise des négociations entre Damas et Jérusalem.
mercredi 15 décembre
Israël et la Syrie ont repris, à Washington, les pourparlers de paix en panne depuis 1996 : le Premier ministre israélien Ehud Barak a rencontré le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk al-Chareh. Il s’agit de la première rencontre à un tel niveau entre les deux pays en conflit depuis 50 ans. Dès l’ouverture, le ministre syrien est entré dans le vif du sujet : la restitution intégrale du plateau du Golan. En contrepartie, la Syrie garantirait « un véritable sentiment de paix et de sécurité ». Le Premier ministre israélien qui veut un accord global, s’en est tenu à une déclaration de bonnes intentions. Il est « déterminé à tout faire » pour établir « relations pacifiques, de respect mutuel et de bon voisinage ». Toutefois, la délégation israélienne a été refroidie par les propos syriens.
jeudi 16 décembre
Les négociations israélo-syriennes sous l’égide des Etats-Unis se sont poursuivies, à Washington, dans une atmosphère optimiste. Farouk el-Chareh s’est dit « très satisfait » du déroulement des pourparlers. Pas question, pour autant, de poursuivre les négociations la semaine prochaine, comme l’avait suggéré le président américain. Ehud Barak a fait valoir qu’il devait impérativement se trouver à Jérusalem pour suivre les progrès de discussions budgétaires. Le dialogue reprendre donc le 3 janvier. Un hebdomadaire britannique spécialisé dans les questions de défense, le Jane’s Defence Weekly, affirme qu’en compensation de son retrait du Golan, Israël négocie une aide américaine lui permettant d’acquérir pour plus de soixante milliards de francs d’armement américain.
Deux bombes à fragmentation, tirées par l’armée israélienne dans la matinée, ont touché l’école du village d’Arabsalim, dans le secteur central de la zone qu’ils occupent au Sud-Liban. Vingt écoliers âgés de 5 à 13 ans ont été blessés, dont quatre grièvement. L’armée israélienne a affirmé plus tard, en présentant ses excuses, qu’il s’agissait d’une « erreur ». Elle explique que « le bombardement était une riposte aux terroristes qui ont tiré en direction des positions de l’ALS à partir d’une zone construite jouxtant l’école ».
vendredi 17 décembre
Ehud Barak juge les négociations avec la Syrie sont « sur la bonne voie tout en étant difficiles », selon la radio publique israélienne, qui a interviewé le Premier ministre israélien dans l’avion qui le ramenait de Washington à Tel-Aviv, après deux jours de pourparlers de paix.
samedi 18 décembre
Dans la soirée, le Premier ministre israélien a annoncé à la télévision que son sommet prévu le 19 décembre à Jéricho avec Yasser Arafat avait été reporté. Il s’est refusé à donner plus de précisions sur les motifs de ce report. Le sommet de Jéricho devrait néanmoins avoir lieu la semaine prochaine.
dimanche 19 décembre
Israël a confirmé que le voyage du pape en Terre sainte aurait lieu du 21 au 26 mars. Après une étape en Jordanie, le pape se rendra en Galilée, notamment à Nazareth, à Jérusalem, dans la partie orientale de la vieille ville, occupée par Israël, et à Bethléem.
lundi 20 décembre
Les Palestiniens ont accusé Israël de vouloir garder le contrôle de toutes les colonies juives dans les territoires occupés. Une nouvelle séance des négociations sur le statut final avait lieu à Ramallah. Un responsable palestinien a affirmé qu’Israël voulait que les frontières définitives des territoires palestiniens soient définies en fonction des exigences sécuritaires de l’Etat hébreu et des « faits sur le terrain ». Ehud Barak exigeait jusqu’ici qu’Israël garde, sous son contrôle, des « blocs d’implantations », ce que rejetaient les Palestiniens.
nuit du mardi 21 au mercredi 22 décembre
Yasser Arafat et Ehud Barak se sont rencontrés secrètement à Ramallah. C’est la première fois que le chef du gouvernement israélien se rend en territoire autonome palestinien. Objectif : relancer le volet palestinien du processus de paix bloqué depuis plus de cinq semaines. Les deux dirigeants seraient tombés d’accord sur la délimitation des 5 % de Cisjordanie à évacuer par Israël « dans les prochains jours » et sur la libération d’un nouveau contingent de prisonniers palestiniens. Les problèmes les plus épineux, comme le statut de Jérusalem, l’avenir des colonies de peuplement israélien ou le retour des réfugiés palestiniens, n’ont pas été abordés.
mercredi 22 décembre
Dans le but, semble-t-il, de pousser le Liban à se joindre aussi au processus de paix au Proche-Orient, le gouvernement israélien a fait savoir que, sur le plan militaire, plus rien ne s’oppose au retrait du sud du Liban, au démantèlement de la zone de sécurité. La décision du retrait appartient dorénavant au Premier ministre israélien.
dimanche 26 décembre
Israël a décidé de libérer 24 détenus politiques palestiniens originaires de Jérusalem-Est à l’occasion du ramadan. Ce qui constituera un nouveau geste du gouvernement Barak envers les Palestiniens. Par ailleurs, selon le quotidien israélien Yediot Aharonot, le Premier ministre israélien serait prêt à avancer de juillet à avril le retrait de ses troupes du Liban-sud. Mais seulement si les négociations de paix avec la Syrie avancent…
mardi 28 décembre
Selon le quotidien israélien Haaretz, le gouvernement de Barak a proposé à l’Autorité palestinienne de prendre en charge l’autorité civile sur deux quartiers de Jérusalem : Beit Hanina et Shouafat, dans le nord du secteur oriental. Israël y conserverait la haute main sur les questions de sécurité, mais tout ce qui concerne la vie quotidienne (planification, construction, questions municipales, santé, administration, finances), actuellement du ressort de la municipalité de la Ville sainte, serait transféré aux Palestiniens. Si ce transfert de compétences avait effectivement lieu, Israël reconnaîtrait ainsi les liens qui existent déjà entre plusieurs quartiers arabes de Jérusalem et l’Autorité palestinienne. Le journal précise que le gouvernement israélien a également proposé à Yasser Arafat une formule permettant la coopération des Palestiniens à l’aéroport civil d’Atarot, proche des deux quartiers arabes du nord de la ville.
mercredi 29 décembre
La Cour suprême israélienne s’étant prononcée contre trois appels qui lui avaient été présentés à ce sujet, le gouvernement israélien a décidé de libérer comme prévu, 26 prisonniers palestiniens, parmi lesquels 13 membres des mouvements islamistes opposés au processus de paix.
jeudi 30 décembre
L’armée israélienne est intervenue près de Bethléem pour expulser des colons qui s’étaient installés dans un ancien camp militaire en vue de créer une nouvelle colonie. Par ailleurs, Israël a libéré sept prisonniers palestiniens originaires de Jérusalem-Est.
Dans la soirée, un commando du Hezbollah intégriste libanais a été tué dans son attaque-suicide, à la voiture piégée, d’une patrouille israélienne à Qlayaa, au Liban-Sud : huit civils libanais ont été blessés.
vendredi 31 décembre
Grande célébration du nouveau millénaire dans le cadre du projet Bethléem 2000. C’est l’occasion pour Yasser Arafat de rappeler au monde que la ville qui a vu naître Jésus se trouve en Palestine.
En visite aux Etats-Unis le 7 janvier prochain le ministre israélien des Affaires étrangères ne rencontrera pas son homologue américain. Madeleine Albright refuse de recevoir Ariel Sharon, affirme la radio militaire israélienne, pour marquer « la colère de l’administration américaine » de voir gelée l’application de l’accord israélo-palestinien de Wye Plantation. Pour la même raison, Madeleine Albright a annulé une visite qu’elle devait faire bientôt en Israël et dans les territoires palestiniens.
Israël détient quatorze membres des « Concerned Christians », qui doivent être expulsés.
lundi 4 janvier
Deux Israéliennes de 54 et 55 ans, de la colonie de Kiryat Arba, près d’Hébron, ont été blessées par des tirs palestiniens alors qu’elles circulaient en voiture près du Caveau des Patriarches. Pour le gouvernement israélien, ce dérapage justifie son refus d’appliquer l’accord de Wye Plantation et d’évacuer de nouveaux territoires occupés. Par ailleurs, le Parlement israélien a adopté une loi rendant plus difficile toute restitution du plateau du Golan à la Syrie ou de Jérusalem-Est aux Palestiniens. A Jérusalem, les services de sécurité israéliens ont arrêté quatorze membres d’une secte américaine, accusés d’avoir voulu provoquer une fusillade sanglante en vue d’accélérer le retour du Messie : onze d’entre eux seront expulsés.
mercredi 6 janvier
« Netanyahu est dangereux pour Israël. Netanyahu doit partir ». C’est avec cette fracassante déclaration que l’ex-général Amnon Lipkin-Shahak a présenté sa candidature au poste de Premier ministre. Il veut à la fois sortir Israël de « l’état de guerre intérieure » et relancer le processus de paix avec les Palestiniens et les voisins arabes.
vendredi 8 janvier
Selon un document ministériel encore confidentiel, Israël a d’ores et déjà préparé la mise en vente de nouveaux lots permettant la construction de 3 729 résidences de colons en Cisjordanie, autour de Jérusalem et de Bethléem. A elle seule, la colonie controversée de Har Homa, à Jérusalem-Est, comportera 1 320 nouveaux lots. Au total, ces lots représentant l’implantation de 15 000 nouveaux colons.
lundi 11 janvier
L’ancien diplomate et ministre israélien Moshe Arens (73 ans), qui avait introduit Netanyahu en politique, a décidé de se dresser face à son poulain d’hier : il brigue à la fois la direction du Likoud et celle du gouvernement. Un quart des membres du comité central du Likoud serait derrière Arens.
jeudi 14 janvier
Les 2 000 membres de la convention travailliste réunis à Tel-Aviv ont élu Ehud Barak comme candidat du parti au poste de Premier ministre pour les élections du 17 mai. Shimon Peres viendra en deuxième position sur la liste, afin de lui assurer un siège dans la prochaine Knesset.
dimanche 17 janvier
A la demande de l’émissaire américain Dennis Ross, une rencontre entre responsables de haut niveau palestiniens, israéliens et américains doit se tenir, début février, à Washington, pour faire le point sur la mise en œuvre des accords de Wye Plantation. En Palestine, Yasser Arafat a libéré des dizaines de prisonniers politiques (membres du Jihad islamique et du Hamas), à l’occasion de la fête de l’Aïd al-Titr qui marque la fin du jeûne du ramadan.
lundi 18 janvier
Match amical de football : à Tel-Aviv, Israël a écrasé l’Estonie sept buts à zéro. C’était la première fois que ces deux sélections s’affrontaient.
mercredi 20 janvier
A Tel-Aviv, les footballeurs israéliens ont été battus par les Norvégiens un but à zéro.
vendredi 22 janvier
Le ministre israélien de la Défense, Yitzhal Mordehaï a refusé la demande de Netanyahu de se porter candidat sur la liste du parti Likoud pour les prochaines élections. Mordehaï est en effet pressenti pour prendre la tête d’un nouveau parti que des personnalités modérées veulent mettre sur pied en vue des élections générales.
samedi 23 janvier
Le Premier ministre Netanyahu a démis de ses fonctions son ministre de la Défense, Yitzhak Mordehaï.
dimanche 24 janvier
Yitzhak Mordehaï a répliqué au Premier ministre : « Netanyahu n’est pas digne de confiance. Les Israéliens méritent un autre Premier ministre ». L’ex-ministre de la Défense s’est vu offrir le leadership du parti du centre. Amnon Lipkin-Shahak et Dan Meridor acceptent de s’effacer devant lui.
lundi 25 janvier
Israël se prépare à quitter le Sud-Liban. En tout cas, des négociations sont en cours. C’est ce qu’a révélé Yitzhak Mordehaï à l’occasion de ses adieux à l’armée.
mardi 26 janvier
C’est un vétéran de la droite dure israélienne, Moshé Arens, que Netanyahu a nommé ministre de la Défense. Par ailleurs, le Premier ministre a obtenu l’investiture du Likoud pour les élections du 17 mai et du 1er juin.
mercredi 27 janvier
Début des auditions de la commission d’enquête parlementaire néerlandaise sur la catastrophe aérienne du vol El Al 1862 : 43 morts à Amsterdam le 4 octobre 1992.
jeudi 28 janvier
Shimon Peres a affirmé, sur TV5, que le président Arafat lui avait dit qu’il était décidé à attendre la fin des élections israéliennes (le 17 mai) pour annoncer la proclamation d’un Etat palestinien, alors que la transition des accords d’Oslo se termine le 4 mai.
dimanche 31 janvier
Lors du sommet international de Davos (Suisse), Yasser Arafat a réaffirmé que la déclaration d’indépendance de la Palestine interviendrait en mai, confirmant ainsi implicitement vouloir la repousser au-delà du 4 mai et des élections israéliennes du 17.
lundi 1er février
Un officier de la Sécurité préventive palestinienne palestinienne a été assassiné à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, par des fugitifs du Hamas qu’il tentait d’arrêter et qui ont ouvert le feu sur lui.
jeudi 4 février
En présence de Yasser Arafat, le président Bill Clinton a lancé, au cours d’un traditionnel petit-déjeuner de prière, à Washington, un appel à la tolérance et à la réconciliation entre Palestiniens et Israéliens. A Francfort, le ministre allemand des Affaires étrangères a conditionné l’aide de l’Union européenne à l’Autorité palestinienne au respect des accords de paix de Wye Plantation. Son homologue israélien, Ariel Sharon, lui a annoncé qu’Israël ripostera à tout soutien européen à une proclamation unilatérale de l’indépendance de la Palestine.
vendredi 5 février
L’agonie du roi Hussein de Jordanie provoque un énorme choc émotionnel en Israël, où le roi était une figure à la fois populaire et respectée.
dimanche 7 février
Décès à Amman du roi Hussein de Jordanie, à l'âge de 63 ans. Son fils Abdallah II (37 ans) lui succède.
lundi 8 février
Le président Weizman, le Premier ministre Netanyahu et le grand rabbin Lau, ainsi que Yasser Arafat et le chef du FLP, Nayef Hawatmeh, ont assisté à Amman aux obsèques du roi Hussein.
mardi 9 février
L’Assemblée générale de l’ONU a adopté, à une écrasante majorité (115 pays contre 2 [Israël et Etats-Unis] et 5 abstentions [Australie, Bahamas, Cameroun, Roumanie et Swaziland]), une résolution appelant à une conférence spéciale pour juger des « violations persistantes » de la Convention de Genève de 1949 par Israël dans les territoires occupés. Le gouvernement suisse a été déjà invité à engager les préparatifs.
Match amical de football : à Haïfa, Israël a battu la Biélorussie deux buts à un.
mercredi 10 février
Bénéficiant d’une grâce présidentielle, l’Egyptien Mahmoud Sawarka (69 ans) a été libéré par les autorités israéliennes après une détention de plus de 22 ans. Le plus ancien prisonnier arabe d’Israël avait été condamné à 45 ans de prison, en 1977, pour avoir lancé une grenade contre une patrouille militaire israélienne dans le Sinaï égyptien occupé, faisant un mort.
dimanche 14 février
Jamais, depuis la création de l’Etat d’Israël, une manifestation religieuse n’avait pris une telle ampleur : au moins 250 000 ultraorthodoxes ont manifesté à Jérusalem contre la Cour suprême qu’ils accusent d’intervenir dans les affaires religieuses. Dans ses jugements, la Cour donne la primauté au droit public sur le droit religieux et favorise, selon eux, la Synagogue libérale. 50 000 laïcs, eux, ont contre-manifesté pour défendre l’Etat.
mercredi 17 février
L’arrestation au Kenya, il y a deux jours par les Turcs du leader de la rébellion kurde en Turquie, Abdullah Ocalan, a déclenché un vaste mouvement de colère des Kurdes contre la Turquie, la Grèce, et Israël (le Mossad israélien est accusé par ceux-ci d’avoir aidé les services secrets turcs à enlever Ocalan). A Berlin, en Allemagne, les manifestations kurdes ont pris un tour dramatique : des agents de la sécurité israéliens ont ouvert le feu sur des manifestants qui tentaient d’investir leur consulat, faisant 3 morts et au moins 16 blessés. Quelques minutes plus tard, Israël a annoncé la fermeture de toutes ses missions diplomatiques en Europe pour une durée indéterminée. Netanyahu a justifié les tirs de ses agents lors d’une conférence de presse.
jeudi 18 février
A dix mois du jubilé de l’an 2000 à Bethléem, Yasser Arafat s’est rendu, à Rome, pour lancer un appel en faveur du pèlerinage chrétien. Il a évoqué la « situation tragique » de la ville natale de Jésus, « assiégé par les colons et extrémistes israéliens ».
vendredi 19 février
Au cours d’un entretien privé, le pape Jean-Paul II a accepté l’invitation que lui a faite Yasser Arafat de se rendre à Bethléem pour l’an 2000.
nuit du lundi 22 au mardi 23 février
Sévère revers pour Israël au Sud-Liban : un commando de parachutistes israéliens, unité d’élite de l’armée, a été surprise par un groupe chiite du Hezbollah en embuscade à Birkit Jabbour, dans le nord de la zone occupée par Israël au Liban, au bout de la plaine de la Bekaa. Le commandant de l'unité, Eytan Balashan, trente ans, et deux de ses lieutenants ont été tués. Cinq autres soldats ont été blessés. Morts et blessés ont été rapidement évacués par hélicoptère sous un feu nourri de mortiers et d’armes anti-aériennes. L’artillerie et l’aviation israélienne sont ensuite intervenues.
mardi 23 février
Dans la matinée, l’aviation israélienne a effectué de nouveaux raids dans le sud du Liban. Pour sa part, le ministre israélien de la Sécurité intérieure a proposé une riposte contre le Liban : attaquer les centrales électriques libanaises et d’autres infrastructures économiques pour priver Beyrouth d’électricité.
mercredi 24 février
Nouvel accrochage au Sud-Liban entre le Hezbollah et une patrouille composée de miliciens libanais et d’Israéliens. L’aviation israélienne est aussitôt intervenue, alors que de violents duels d’artillerie ébranlaient tout le secteur. Israël affirme avoir tué quatre militants chiites, aucun rétorque le Hezbollah, pour qui il s’agit « d’un mensonge visant à remonter le moral des troupes ».
Match amical de football : à Jérusalem, Israël a battu la Lettonie deux buts à zéro.
samedi 27 février
Un petit nombre de Juifs ultra-orthodoxes ont manifesté à Jérusalem-Ouest pour protester contre l’ouverture d’un supermarché, « Drugstore 2000 », le samedi, le jour de repos sabbatique, dans l’une des voies piétonnes du centre-ville.
dimanche 28 février
Un général, deux soldats ainsi qu’un journaliste israéliens ont été tués, à midi, au Liban-Sud, dans un attentat revendiqué par la Résistance islamique, branche armée du Hezbollah. Une bombe télécommandée de forte puissance a explosé au passage d’un convoi israélien qui circulait entre le bourg de Marjayoun, où se trouve le QG de l’armée israélienne au Liban-Sud, et le village de Kawkaba. Le général Gerstein (38 ans) était le numéro un des forces israéliennes dans la région. Il faut remonter à 1982 pour trouver une victime israélienne de ce rang au Liban-Sud. « Israël saura riposter à ces attaques », a déclaré le Premier ministre israélien, d’Amman où il rencontrait dans l’après-midi le nouveau roi Abdallah de Jordanie. Quelques heures plus tard, l’aviation et l’artillerie israéliennes ont pilonné la plaine libanaise de la Bekaa, sous contrôle syrien. Dans le village d’Arnoun, deux enfants ont été blessés par des tirs israéliens alors qu’ils tentaient de planter un drapeau près d’une position israélienne. Dans la soirée, trois séries de raids ont été lancés par l’aviation israélienne. Le premier sur des positions du Hezbollah à Baalbeck, à l’est du Liban ; sur Tyr, au sud. Et sur des positions palestiniennes au sud de Beyrouth. Le Premier ministre libanais a demandé dans la soirée l’intervention de Washington et de Paris.
lundi 1er mars
Le Premier ministre israélien a annoncé la mise en place d’une « nouvelle politique » de représailles plus ferme. « Nous continuerons à mener des attaques conformément à cette nouvelle politique qui n’impose aucune restriction à l’armée », a précisé Netanyahu lors d’une visite à Kyriat Shmona, près de la frontière avec le Liban. Il a tout de même du reconnaître que « le gouvernement israélien a un problème au Liban… ». Côté Hezbollah, ont est décidé à poursuivre les « attaques militaires contre l’armée israélienne dans la zone occupée » a affirmé cheikh Naïm Qassem, le numéro deux du mouvement chiite libanais.
mardi 2 mars
Des milliers de personnes ont participé aux funérailles du général Gerstein.
mercredi 3 mars
Le Sud-Liban divise le gouvernement israélien. Ministre des Affaires étrangères, Ariel Sharon a appelé à un report des élections générales israéliennes, fixées au 17 mai, et à la création d’un gouvernement d’unité nationale pour permettre un retrait rapide du Sud-Liban et la réalisation d’accords de paix avec les Palestiniens. Ce que le Premier ministre a aussitôt refusé. Dans le même temps, le ministre de la Défense, Moshé Arens, a demandé une dénonciation de l’accord de 1996 sur le cessez-le-feu au Sud-Liban.
jeudi 4 mars
Match aller des quarts de finale de la Coupe d’Europe de football des vainqueurs de Coupe : à domicile, les Russes du Lokomotiv Moscou ont battu les Israéliens du Maccabi Haïfa trois buts (Janashia les trois) à zéro, devant 22 000 spectateurs.
dimanche 7 mars
Le parti Guesher de l’ancien ministre des Affaires étrangères, David Lévy, et le parti travailliste ont scellé leur alliance électorale. Les travaillistes ont promis un poste de premier plan à David Lévy si leur chef, Ehud Barak, est élu Premier ministre.
mardi 9 mars
Yasser Arafat a été reçu par le président égyptien Moubarak. Il a manifesté son refus de retarder la proclamation d’un Etat palestinien : « la date du 4 mai est maintenue et ne bougerait pas ».
mercredi 10 mars
Match amical de football : à Bucarest, la Roumanie a été battue par Israël deux buts à zéro, devant 10 000 spectateurs.
dimanche 14 mars
Israël a fait savoir à la Jordanie son intention de réduire de 60 % ses fournitures en eau, en raison d’une grave pénurie. La Jordanie a aussitôt déclaré qu’elle refuse tout changement du traité de paix signé en octobre 1994 et qui prévoit d’accorder chaque année 50 millions de m³ d’eau aux Jordaniens. Les autorités israéliennes ont déjà réduit de 25 % l’eau mise à la disposition de leurs agriculteurs, pour faire face à la pénurie.
Poursuivant sa tournée, le président sud-africain Nelson Mandela est arrivé en Finlande, où il a rencontré de manière inattendue le président de l’OLP, Yasser Arafat.
mercredi 17 mars
Arieh Déri, ancien ministre de l’Intérieur et leader du Shass, le parti des ultra-orthodoxes et la troisième force politique du pays, a été reconnu coupable de corruption, de fraude et d’abus de confiance par un tribunal de Jérusalem. Le procès durait depuis plus de cinq ans et la sentence n’est toujours pas rendue. Deux des juges ont reçu des menaces de mort.
jeudi 18 mars
Israël, qui n’accepte pas l’idée de voir les Palestiniens proclamer unilatéralement l’indépendance de leur Etat, menace d’« imposer la loi israélienne » sur la partie de la Cisjordanie restée sous son contrôle. C’est ce qu’a révélé la radio publique israélienne, expliquant que cette décision avait été prise lors d’une réunion du chef du gouvernement et des ministres de la Défense et des Affaires étrangères. La radio précise que les services secrets ne croient pourtant guère à la proclamation d’un Etat palestinien.
Les footballeurs russes du Lokomotiv Moscou se sont qualifiés pour les demi-finales de la Coupe d’Europe des vainqueurs de Coupe en allant s’imposer au match retour un but (Chugainov sur penalty) à zéro sur le terrain des Israéliens du Maccabi Haïfa, devant 18 500 spectateurs.
samedi 20 mars
Yasser Arafat a entamé, à Athènes, une tournée afin de recueillir les conseils de ses alliés au sujet de la proclamation de l’Etat palestinien.
dimanche 21 mars
Alors que Yasser Arafat se trouve à Vienne, Netanyahu a menacé les Palestiniens : « Israël réagira de la façon la plus extrême en cas de déclaration unilatérale d’un Etat palestinien avec Jérusalem comme capitale. Une telle violation des accords d’Oslo provoquerait un effondrement du processus de paix ». Les menaces israéliennes et les conseils de ses alliés commencent à faire fléchir Arafat.
lundi 22 mars
Yasser Arafat est à Paris.
mercredi 24 mars
Les 400 000 fonctionnaires d’Israël ont déclenché, dans la matinée, une grève d’une durée indéterminée pour exiger des ajustements salariaux. Le mouvement touche les collectivités locales, la voirie, les sociétés gouvernementales, les ministères, les tribunaux, les hôpitaux gouvernementaux, la poste, etc. Les employés de l’aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv, solidaires des grévistes, ont empêché, pendant deux heures, tout décollage.
Un député arabe israélien, Azmi Béchara, a annoncé son intention de participer aux élections du 17 mai pour succéder à Netanyahu. C’est la première fois depuis la création d’Israël qu’un citoyen arabe brigue la direction de l’Etat juif. Son parti, l’Alliance démocratique nationale, affirme avoir déjà recueilli 30 000 des 50 000 signatures nécessaires au dépôt de sa candidature.
jeudi 25 mars
Poursuite de la grève des 400 000 fonctionnaires israéliens.
nuit du jeudi 25 au vendredi 26 mars
Une résolution adoptée par les chefs d’Etat de l’Union européenne affirme « le droit permanent des Palestiniens à l’autodétermination, incluant l’option d’un Etat ». L’Union « souhaite l’accomplissement prompt de ce droit ». Le porte-parole du Premier ministre israélien, David Bar Illan, a déclaré qu’Israël « n’accepterait aucun diktat ». Netanyahu, lui-même, a dénoncé la déclaration des Européens dans des termes extrêmement violents. Affirmant que l’Etat palestinien pourrait mettre en danger l’existence d’Israël, il a jugé que l’Holocauste met les Européens hors-jeu dans cette négociation.
du vendredi 26 au dimanche 28 mars
Poursuite de la grève des 400 000 fonctionnaires israéliens. Israël vit au ralenti. Alors que les employés du secteur public réclament une compensation pour l’érosion de 7 % de leur salaire en 1998, le ministre des Finances, Meïr Shatrit, n’est prêt à leur accorder qu’une rallonge de 3,1 %.
dimanche 28 mars
Eliminatoires de l’Euro de football 2000 : au stade de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Israël a battu Chypre trois buts (Banin, Mizrahi 2) à zéro, devant 30 000 spectateurs.
lundi 29 mars
Gouvernement et syndicats sont parvenus à un accord salarial qui a mis fin à cinq jours de grève des 400 000 fonctionnaires et employés du secteur public. Il prévoit un réajustement salarial de 4,6 % pour 1998 et de 0,2 % pour 1997. En 1998, le taux d’inflation d’Israël avait été de 8,6 %.
Netanyahu a ordonné la fermeture de trois institutions palestiniennes dans la partie est de Jérusalem : un bureau du conseiller d’Arafat pour les affaires chrétiennes, le bureau de Wafa, l’agence de presse officielle palestinienne, et le bureau d’une association de soutien aux prisonniers. Le Premier ministre israélien a en outre annoncé qu’il poursuivrait en justice les personnalités palestiniennes qui auraient des activités officielles à Jérusalem.
mercredi 31 mars
33 listes, un record, ont été enregistrées pour les élections législatives du 17 mai en Israël. Parmi elles, une vingtaine sont nouvelles. Certaines sont excentriques comme le parti de la Feuille verte qui veut légaliser le haschisch, ou le parti des Casinos qui entend autoriser les jeux de hasard. Six candidats briguent le poste de Premier ministre, élu au suffrage universel direct.
début avril
Les responsables des Eglises chrétiennes en Terre sainte ont ordonné deux jours de fermeture des églises de Nazareth pour protester contre les violences faites aux chrétiens.
dimanche 4 avril
Des médecins de l’armée israélienne s’entraînent en disséquant les cadavres de soldats tués au combat. C’est un médecin qui a dénoncé cette pratique après avoir découvert que le corps de son fils, tué lors de manœuvres en 1997, avait été disséqué par des médecins militaires avant d’être rendu à la famille pour les funérailles. L’armée confirme que c’est une pratique courante ; l’émotion est si vive parmi les familles de soldats tués que les médecins militaires ont reçu l’ordre de cesser leurs « exercices ».
dimanche 11 avril
En cas de victoire travailliste aux élections du 17 mai, Ehud Barak envisage d’organiser un référendum sur la paix avec les Palestiniens et la Syrie. Il l’a annoncé à la télévision, ajoutant que, dans les prochains jours, il allait charger un groupe de juristes de préparer un projet.
mercredi 14 avril
Le Vatican a lancé une mise en garde demandant à Israël de ne pas autoriser la construction d’une mosquée près de la basilique de l’Annonciation à Nazareth. Selon le nonce, ce « projet risque de porter atteinte aux festivités de l’an 2000 ».
jeudi 15 avril
Le chef du parti intégriste Shass (dix députés et deux ministres), le rabbin Arieh Déri, quarante ans, a été condamné à quatre ans de prison ferme pour corruption, fraude et abus de confiance, après un procès de cinq ans. Il devra aussi payer une amende de près de 380 000 francs. Le tribunal a suspendu l’application de la peine de prison dans l’attente du jugement en appel.
Une unité israélienne a envahi dans la soirée le village d’Arnoun, au bord du secteur central de la zone occupée par l’Etat hébreu au Liban-Sud. Auparavant, des chasseurs-bombardiers israéliens avaient largué, vers 19 h 15, quatre missiles air-sol sur les abords du village de Zebqine, dans la même zone ; il s’agirait d’un fief présumé du Hezbollah. Ce raid fait suite à deux attaques revendiquées par la formation intégriste chiite : l’une contre la position israélienne à Tayr Harfa, la seconde contre la position de l’Armée du Liban-Sud à Hardoun.
mercredi 21 avril
Selon l’Office central des statistiques d’Israël, la population de l’Etat hébreu a dépassé le cap des six millions (6 076 000). Plus d’un tiers des juifs vit désormais en Israël : 4 800 000 sur 13 100 000 (36 %). Au moment de la proclamation de l’Etat d’Israël (1948), il n’y avait que 650 000 juifs dans le pays.
Fayçal Husseini, principal dirigeant palestinien de Jérusalem, a rencontré des diplomates étrangers à la Maison d’Orient, le quartier général de l’OLP à Jérusalem-Est.
jeudi 22 avril
Netanyahu a décidé de fermer les bureaux palestiniens de la Maison d’Orient. Le Premier ministre veut s’ériger en défenseur indéfectible de la souveraineté israélienne sur l’ensemble de la ville sainte. Et pour justifier sa décision, il évoque des « provocations » palestiniennes. Il s’agit, en l’occurrence, de la rencontre de la veille entre Fayçal Husseini et des diplomates étrangers.
dimanche 25 avril
Les huit formations politiques de l’OLP ont lancé un appel commun à Yasser Arafat pour qu’il proclame l’indépendance le 4 mai, comme prévu par les accords d’Oslo. Selon un sondage, cette question partagerait les Palestiniens : 43 % pour une déclaration unilatérale, 48 % pour une déclaration après un accord avec Israël. Le Likoud, parti de Netanyahu, a annoncé, lui, qu’il annulera les accords d’Oslo si l’indépendance palestinienne est déclarée unilatéralement.
lundi 26 avril
Netanyahu a durci sa campagne contre la Maison d’Orient en ordonnant la fermeture de trois bureaux en dépit des avertissements de ses propres conseillers. L’avocat des trois établissements a 48 heures pour faire appel au ministre de la Sécurité intérieure. De premières échauffourées ont eu lieu dans la soirée lorsque des pacifistes et des militants d’extrême droite israéliens ont tenu des manifestations rivales près de la Maison d’Orient. La police est intervenue pour séparer les deux camps. Les Palestiniens se sont bornés à lancer des mises en garde sans descendre dans la rue. Des cadres du Fatah ont annoncé qu’ils ne permettraient pas à la police de fermer les bureaux. De son côté, Arafat a reçu des assurances du président américain. Dans sa lettre, Bill Clinton estime que les Palestiniens ont le droit de « déterminer leur avenir en tant que peuple libre sur leurs terres ».mardi 27 avril
Réunie à Gaza à huis clos autour de Yasser Arafat, la centaine de délégués du Conseil central de l’OLP, auxquels les opposants islamistes du Hamas (non-membres de l’Organisation) se sont exceptionnellement joints en tant qu’observateurs, a décidé de ne rien faire pour l’instant. Arafat consent à « donner une nouvelle chances aux pourparlers ». A l’extérieur, quelques dizaines de manifestaient appelaient Arafat à maintenir sa menace de proclamer un Etat indépendant le 4 mai. Alors que la modération se dessinait à Gaza, trois familles de colons juifs s’installaient dans une maison du quartier arabe de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-est.
vendredi 30 avril
Concernant la proclamation de l’Etat palestinien, Yasser Arafat et les divers mouvements palestiniens qu’il fédère ont décidé de ne rien faire avant le mois de juin, donc après les élections israéliennes.
mardi 4 mai
Ils n’étaient que trois cents Palestiniens de Cisjordanie à s’être rassemblés, dans la matinée, à Hébron pour réclamer la proclamation d’un Etat palestinien. Une trentaine d’entre eux étaient masqués et armés. Le rassemblement était organisé par le Mouvement de jeunesse du Fatah et s’est terminé par des affrontements avec l’armée israélienne.
dimanche 9 mai
Le gouvernement israélien tergiverse sur la fermeture de la Maison d’Orient. Avigdor Kahalani, le ministre de l’Intérieur, et Moshé Arens, son collègue de la Défense, ont tenté de dissuader Netanyahu : des rapports des services secrets prédisent une flambée de violence si la menace est mise à exécution.
lundi 10 mai
Les Palestiniens ont rejeté, dans la soirée, un compromis sur la fermeture de la Maison d’Orient. Dans l’après-midi, le gouvernement de Netanyahu avait ordonné la fermeture de trois bureaux. En fin de journée, le pouvoir israélien semblait se contenter d’une fermeture provisoire des deux derniers.
mardi 11 mai
Le président de la Cour suprême d’Israël, Dalia Dorner, a suspendu dans la matinée l’ordre du gouvernement de fermer les trois bureaux de la Maison d’Orient. Un revers pour Netanyahu au plus mal dans les sondages (5 à 12 points de retard sur Ehud Barak). Aussitôt après cette décision, 200 Palestiniens se sont rassemblés devant la Maison d’Orient pour saluer la visite de plusieurs consuls européens.
samedi 15 mai
Le chef de file des Arabes israéliens, Azmi Bishara, a décidé de retirer sa candidature au poste de Premier ministre, ne laissant que quatre candidats briguer cette fonction.
dimanche 16 mai
L’élection au poste de Premier ministre se déroulera comme un duel entre Netanyahu et Barak. Deux autres candidats se sont retirés du scrutin : Yitzhak Mordehaï pour ne pas gêner Barak, et Benny Begin pour ne pas handicaper Netanyahu.
lundi 17 mai
Elections générales en Israël : le travailliste Ehud Barak a été élu Premier ministre avec 566,1 % des voix, contre 33,9 % à Benyamin Netanyahu. Ce dernier a annoncé dans la soirée qu’il quittait la direction du Likoud et prenait ses distances de la politique. Barak va devoir compter avec un Parlement éclaté, 15 partis étant représentés à la Knesset : travaillistes 27 sièges (- 7), Likoud 19 (- 13), Shass 17 (+ 7), Meretz 9 (=), Israël Be Aliya 7 (=), Parti du Centre 6 (+ 6), Shinouï 6 (+ 6), Liste arabe unifiée 5 (+ 1), Judaïsme unifié Torah 5 (+ 1), Parti national religieux 5 (- 4), Israël Beteïnou 4 (+ 4), Hadash 3 (- 2), Unité nationale 3 (+ 3), Un seul peuple 2 (+ 2), Alliance 2 (+ 2). Pour la première fois, les partis religieux ne peuvent jouer un rôle d’arbitre. Ehud Barak dispose désormais de 45 jours pour former son gouvernement.
Des roquettes ont été tirées du Sud-Liban sur le nord d’Israël.
mardi 18 mai
Ehud Barak s’est engagé, sur la tombe de Yitzhak Rabin, à œuvrer « pour la sécurité et la paix d’Israël, pour l’unité de Jérusalem et contre le terrorisme en faisant preuve de responsabilité politique ». Puis il est allé s’incliner devant le mur des Lamentations. Réuni en séance extraordinaire à Gaza, le cabinet palestinien a demandé au nouvel élu israélien « l’arrêt de toute activité de colonisation et de confiscations de terres ».
mercredi 19 mai
L’aviation israélienne a mené trois raids au Liban-Sud. Quatre positions israéliennes ou de l’Armée du Liban Sud ont essuyé des tirs de mortier et une patrouille israélienne a été attaquée à l’arme automatique et aux roquettes antichar. Deux colonels israéliens en poste au Liban-Sud se sont prononcés pour un « retrait immédiat ». Selon eux, leur armée n’a aucune chance d’en finir, sur ce terrain, avec la guérilla chiite.
Les Palestiniens ont rejeté toute idée de renégociation : ils réclament notamment l’application, dès que possible, des accords de Wye Plantation, prévoyant un retrait militaire partiel en Cisjordanie.
Un responsable du mouvement palestinien Fatah, de Yasser Arafat, a été assassiné, avec sa femme, près de Saïda, dans le sud du Liban. Leur voiture a été mitraillée.
jeudi 20 mai
Ehud Barak reste très évasif sur la manière dont il va relancer le processus de paix au Proche-Orient, mais il a expliqué, dans un entretien au quotidien Haaretz, qu’il se réservait le portefeuille de la Défense pendant au moins deux ans, « afin d’assurer la coordination de l’évolution diplomatico-sécuritaire du processus de paix ».
samedi 22 mai
L’aviation israélienne a mené, dans l’après-midi, un raid au Liban-Sud, en tirant quatre missiles. Auparavant, deux positions israéliennes ou appartenant à l’Armée du Liban-Sud avaient essuyé des tirs de mortiers, revendiqués par le mouvement Amal.
Des affrontements ont éclaté entre manifestants palestiniens et soldats israéliens près de la colonie d’El-Kana à Naplouse. Des dizaines de Palestiniens s’étaient rassemblés pour protester contre l’installation, par des colons, de caravanes dans cette zone. Ils ont lancé des pierres vers les soldats israéliens. Les militaires ont répliqué en tirant des balles en caoutchouc, sans toutefois faire de blessés.
dimanche 23 mai
Le président palestinien Yasser Arafat s’est rendu au Caire pour consulter Hosni Moubarak. Les deux hommes ont pressé le nouveau Premier ministre israélien de relancer le processus de paix. De son côté, Barak a mis la dernière main au programme politique de son futur gouvernement, sur lequel il compte réunir une large coalition. Il a désigné l’ancien ministre travailliste de la Justice, David Libaï, pour diriger les tractations avec les autres partis de la Knesset au non de son parti.
La police palestinienne a appréhendé plusieurs dizaines de militants du Hamas, dont deux responsables de la branche clandestine armée du mouvement intégriste. Resserrant son filet sur Mohammed Dif, chef militaire clandestin du mouvement, la police a interpellé, à Gaza, deux de ses plus proches collaborateurs, Saadi al-Arabaid et Khalil al-Sakani.
mardi 25 mai
Barak a offert au Likoud une place privilégiée dans la coalition gouvernementale qu’il veut former. Des négociateurs travaillistes ont rencontré, pendant une heure et demie, quatre ex-ministres Likoud du gouvernement Netanyahu. Représentante du parti de droite, Mme Limor Livnat s’est déclarée pour une participation à la coalition d’Ehud Barak « si celle-ci est fondée sur un véritable partenariat ».
mercredi 26 mai
Après le Likoud, Barak souhaite aussi la participation du parti religieux Shas dans son gouvernement d'union nationale. Mais le Shas refuse, malgré les demandes insistantes, d’écarter définitivement Arie Deri. Côte Likoud, les choses s’annoncent mieux. Son président provisoire, Ariel Sharon, tient à rester ministre des Affaires étrangères.
jeudi 27 mai
La milice pro-israélienne en place au sud du Liban (ALS) va évacuer l’enclave de Jezzine où elle est déployée depuis 1985. Le Premier ministre israélien, en visite dans le nord d’Israël, a donné son feu vert à cette décision, considérée comme un avant-goût d’un véritable retrait de l’armée israélienne du Liban. Ehud Barak a aussi réaffirmé lors d’un meeting populaire que l’une de ses priorités était de remettre les négociations de paix avec la Syrie sur les rails.
samedi 29 mai
Avec la retransmission depuis Jérusalem du grand prix de l’Eurovision, le Palais de la Nation, à l’entrée de Jérusalem-Ouest, a été placé toute la journée sous haute surveillance policière. Les ultra-orthodoxes ne décolèrent pas contre la tenue de ce spectacle le jour du sabbat. Le grand rabbin Israël Lau s’en est pris violemment aux organisateurs. La victoire est revenue à la Suédoise Charlotte Nilsson avec la chanson Take me to your heaven. Le groupe israélien Eden, avec Happy birthday, se classe à la cinquième place. L’émission était présentée par Sigal Shahmon, Yigal Ravid et Dafna Dekel.
lundi 31 mai
L’ALS se retirera bien de l’enclave de Jezzine avant la mi-juin. Le général Lahad a confirmé le repli de ce petit territoire de 200 km², à la pointe de la bande de territoire libanais contrôlé par Israël. Par ailleurs, un soldat irlandais de l’ONU a été tué et un autre blessé, de même qu’une Libanaise, dans un bombardement israélien en réplique à une série d’attaques de la milice Amal contre la zone occupée.
nuit du lundi 31 mai au mardi 1er juin
L’ALS a entrepris, à l’aube, d’évacuer ses positions de Jezzine. Ce retrait, qui devrait durer deux semaines, a mal commencé. Une attaque à l’explosif contre un de ses convois a fait un mort et un blessé grave.
mardi 1er juin
Un autre membre de l’ALS a été tué par l’explosion d’une charge au passage de sa voiture, à l’entrée nord de l’enclave. Les deux attaques ont été revendiquées par le Hezbollah, qui a également revendiqué un troisième attentat qui n’a pas fait de victime. L’aviation israélienne a opéré plusieurs raids contre les bases de départ du Hezbollah qui tient deux fiefs de part et d’autre de l’enclave. Ils ont notamment bombardé le sud de la plaine orientale de la Bekaa. Ces bombardements ont fait au moins deux blessés, des ouvriers syriens de Jbaa, à l’est du port de Saïda.
dimanche 6 juin
Eliminatoires de l’Euro de football 2000 : au stade de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Israël a battu l’Autriche cinq buts (Berkovich 2, Revivo, Mizrahi, Grayeb) à zéro, devant 42 000 spectateurs.
lundi 7 juin
La nouvelle Knesset a tenu sa première séance. Le chef de l’Etat, Ezer Weizman, et le doyen des élus, l’ancien Premier ministre Shimon Peres, ont invité les 120 nouveaux députés à faire « progresser le processus de paix ». Pour l’heure, Ehud Barak n’a toujours pas réussi à former une coalition gouvernementale : le parti laïc Meretz veut bien participer à une grande coalition avec les travaillistes et le Likoud, mais refuse de s’allier aux ultra-orthodoxes du Shass.
jeudi 10 juin
Le gouvernement iranien a annoncé l’emprisonnement de « treize espions à la solde des sionistes ». Il confirme ainsi les informations du quotidien conservateur anglophone Teheran Times, qui annonçait l’arrestation à Fars, en février et en mars, de plusieurs membres de la communauté juive, accusés d’avoir collaboré avec les services secrets américains et israéliens. La secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, a demandé leur libération. Le nouveau Premier ministre israélien, Ehud Barak, qui a démenti que les treize accusés étaient des espions, a demandé l’entremise de l’ONU. En Iran, le code pénal prévoit la peine de mort pour les personnes reconnues d’espionnage au profit des Etats-Unis et d’Israël.
mercredi 16 juin
Un mois après sa victoire aux élections générales, Ehud Barak va pouvoir former le gouvernement élargi qu’il souhaite : le rabbin Ariéh Déri, condamné à quatre ans de prison pour corruption, a fini par renoncer à la direction du Shass.
Les Palestiniens ont annoncé qu’un sommet américano-israélo-palestinien se tiendra en décembre à Washington pour ouvrir la négociation sur le statut final des territoires occupés.
jeudi 17 juin
L’aviation israélienne a tiré quatre missiles sur le secteur de Zalih, fief du Hezbollah dans le sud du Liban. Il s’agit d’une opération punitive contre la milice chiite, qui avait mené, deux heures plus tôt, une attaque au mortier et à la roquette antichar contre trois fortins tenus par l’armée israélienne et l’ALS. Le Hezbollah venait également de revendiquer un attentat commis, la veille, en plein centre de la zone occupée par Israël, dans lequel trois soldats de l’ALS ont été blessés.
vendredi 18 juin
Ehud Barak s’est engagé à faire construire un pont routier et ferroviaire - sur pylônes - de 47 kilomètres de long, reliant les territoires palestiniens de la bande de Gaza à ceux de la Cisjordanie, par-dessus le territoire d’Israël. Le Premier ministre évalue le coût d’un tel ouvrage à 200 millions de dollars (environ 1,2 milliard de francs). L’Autorité palestinienne a accueilli avec satisfaction cette annonce tout en réclamant l’ouverture immédiate du corridor, prévu par les accords d’Oslo, entre la Cisjordanie et Gaza.
mardi 22 juin
Ehud Barak et le chef du Likoud par intérim, Ariel Sharon, ont repris leurs pourparlers pour former la future coalition gouvernementale. Optimiste, Sharon a estimé qu’ « il est possible de former un gouvernement dans lequel le Likoud sera un partenaire à part entière, à même de participer aux décisions cruciales qui nous attendent ». Le négociateur travailliste mandaté par Barak admet avoir trouvé « un certain nombre de points d’entente » avec la droite, mais souligne aussi d’ « importantes divergences ».
mercredi 23 juin
Dans interview publiée par le quotidien Al Hayat, le président syrien Hafez el-Assad s’est félicité d’un « changement certain » en Israël. Selon lui, l’arrivée du travailliste modéré Ehud Barak comme Premier ministre permet d’espérer la reprise des négociations gelées sous le nationaliste Netanyahu. « Je pense qu’il y a un réel désir de paix », a notamment affirmé le maître de Damas. Dans le même numéro, Al Hayat a également publié une interview d’Ehud Barak. Celui-ci affirme notamment qu’il veut conclure une « paix des braves » avec la Syrie, « pierre angulaire de la paix au Proche-Orient ». Pour lui, seul un accord avec Damas peut garantir, à terme, la sécurité de son pays.
Le Parlement a décidé d’inscrire à son ordre du jour un débat sur l’Agence juive, l’organisme paragouvernemental chargé de l’immigration en Israël, en fait, le bras de l’Organisation sioniste mondiale. Un député travailliste, Yossi Beilin, et un autre du Likoud, Ruby Rivlin, ont proposé de transformer l’Agence juive en un organisme représentatif des multiples institutions juives existant dans le monde et ne dépendant pas de l’Etat d’Israël.
jeudi 24 juin
Dans la soirée, l’aviation israélienne a bombardé deux centrales électriques des environs de Beyrouth, à Jahmour et à Bsalim, privant de courant une partie de la capitale libanaise. Le raid israélien a été déclenché en représailles au tir de plusieurs salves de roquettes du Hezbollah, en provenance du Liban, qui ont touché Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël, faisant deux morts.
nuit du jeudi 24 au vendredi 25 juin
Sur ordre de Netanyahu, l’aviation israélienne a bombardé la périphérie de Beyrouth et le sud du Liban, touchant un transformateur électrique et un relais de téléphonie mobile. Tsahal a aussi détruit le siège administratif du Hezbollah à Baalbek et six ponts routiers stratégiques du sud du pays. Au total, ces attaques ont fait 8 morts et 54 blessés, pour la plupart des civils et des secouristes. Les autorités libanaises ont violemment condamné cette attaque, la plus importante depuis l’opération « Raisins de la colère », en 1996.
vendredi 25 juin
Toujours attelé à la formation de son gouvernement, Ehud Barak a signé, dans la matinée, des accords de coalition avec Israël Be Alya (6 députés), parti de la minorité russe, et le Parti national religieux (5 députés), qui représente les colons de Cisjordanie et de Gaza. Chacune de ces formations détiendra deux portefeuilles : ministère de l’Intérieur et vice-ministère de l’Immigration pour Nathan Chtcharansky et Youli Edelstein (IBA) ; ministère de l’Habitat et vice-ministre de l’Education pour Yitzhak Lévy et Shaul Yaalom (PNR). Ces quatre ministres font partie du cabinet sortant de Netanyahu. En revanche, les discussions avec le Shass ultrareligieux (quinze députés) ont échoué.
Après plus de dix ans de controverse et à l’issue d’un débat de quatre heures, les députés allemands se sont prononcés en faveur d’un Mémorial central de l’Holocauste en plein cœur de Berlin. 2 500 stèles de béton vont être érigées et un centre d’information construit, selon le projet dessiné par l’architecte américain Peter Eisenman.
lundi 28 juin
Dans l’attente du feu vert des leaders ultra-orthodoxes du Shass et de la Liste unifiée de la Torah pour boucler sa coalition gouvernementale, Ehud Barak a abandonné l’idée de contraindre 3 000 religieux par an à effectuer leur service militaire.
mardi 29 juin
Ehud Barak a mené d’ultimes tractations en vue d’une coalition élargie. Pour l’heure, le leader des 26 députés travaillistes a conclu des accords avec quatre partis : les laïcs de gauche du Meretz (10 députés), les russophones (6 élus), le Parti national religieux (5) et la Liste unifiée de la Torah (5). Il lui reste encore à boucler les négociations avec trois autres partis, car il lui manque encore une dizaine de voix pour disposer d’une majorité.
mercredi 30 juin
Le Conseil des sages de la Torah, direction rabbinique du parti Shass, a donné son « accord de principe » à Ehud Barak, dégageant ainsi la voie à la formation du nouveau gouvernement. L’entrée du Shass dans la coalition, moyennant 4 des 18 portefeuilles ministériels, permet à Barak de s’appuyer sur 75 des 120 députés. L’accord définitif du parti religieux dépend encore « d’arrangements concernant le ministère des Cultes ». Ehud Barak tient également pour acquis les voix des 10 députés arabes pour tout ce qui favorisera des accords avec l’Autorité palestinienne, la Syrie ou le Liban.
jeudi 1er juillet
Dans la soirée, l’aviation israélienne a lancé une nouvelle attaque au Liban sud dans un secteur proche de la zone occupée par Israël. Elle n’a pas fait de victimes.
dimanche 4 juillet
David Lévy devrait devenir le ministre des Affaires étrangères du gouvernement Barak dont la formation sera annoncée en principe le 7 juillet. C’est du moins lui qui l’affirme.
lundi 5 juillet
Ehud Barak affirme pouvoir rendre à son pays « la sécurité par la paix, qui mettra fin à cent années de conflit ». Devant le comité central du Parti travailliste, il a souhaité « un accord permanent qui devra être avalisé par référendum ». Tout en souhaitant veiller à ce que les Palestiniens « respectent leurs engagements » il a précisé que « Jérusalem, capitale éternelle d’Israël, restera unifiée sous souveraineté israélienne ».
mardi 6 juillet
Ehud Barak a présenté son gouvernement à la Knesset : il a été investi dans la soirée par soixante-quinze voix pour, vingt-neuf contre et onze abstentions. Sur les 18 ministres, 9 sont travaillistes ou alliés des travaillistes : Ehud Barak est Premier ministre, avec les portefeuilles de la Défense et de l’Agriculture (à titre provisoire), Abraham Shohat aux Finances, Yossin Beilin à la Justice, Eliahu Ben Eliezer aux Télécommunications, Schlomo Ben Ami à la Sécurité intérieure, Dalia Itzik à l’Environnement, Shimon Péres au Développement régional (un « placard doré »), et Haïm Ramon sans portefeuille, chargé de Jérusalem et des Relations avec le Parlement. Le parti orthodoxe Shass y est représenté par quatre ministres : Shlomo Benizri à la Santé, Yitzhak Cohen aux Cultes, Elie Suissa aux Infrastructures, et Elie Yishai au Travail et aux Affaires sociales. Les pacifistes de Meretz par deux : Yossi Sarid à l’Education nationale et Ran Cohen au Commerce et à l’Industrie. Comptant un seul représentant au gouvernement, la liste russe Israël be Alyah (Nathan Chtcharansky à l’Intérieur), le parti du Centre (Yitzhak Mordehaï aux Transports), le Guesher (centriste : David Lévy aux Affaires étrangères), ainsi que les nationaux-religieux du PNR (Yitzhak Lévy à l’Habitat). Dans son discours d’investiture, Ehud Barak a confirmé son intention d’avancer sur tous les fronts du processus de paix israélo-arabe. A Gaza, dans la soirée, Yasser Arafat s’est immédiatement dit prêt à « travailler ensemble pour atteindre la paix des braves ».
mercredi 7 juillet
Le gouvernement syrien a réaffirmé son désir de « reprendre les négociations le plus tôt possible » avec Israël.
jeudi 8 juillet
Ehud Barak a fait offrir aux députés arabes de la Knesset des places dans les commissions parlementaires. Cette offre a été aussitôt qualifiée « d’important changement d’attitude » par le parti judéo-arabe Hadash (communiste). Mais, selon le journal Haaretz, dans le même temps, le nouveau ministre de l’Intérieur aurait annoncé à des colons israéliens que le gouvernement ne démantèlera pas les quelque 40 nouvelles implantations réalisées ces derniers mois, sans permis préalable, sur une quarantaine de collines en Cisjordanie.
vendredi 9 juillet
Dans la matinée, pendant plus de deux heures, le président égyptien Moubarak a reçu à Alexandrie le nouveau Premier ministre israélien Ehud Barak. L’optimisme est de rigueur. Mais c’est dans la soirée que Barak a fait un premier geste en direction d’Arafat : il a reconnu que « l’Etat palestinien existe de facto, mais l’important est qu’il ne soit pas notre ennemi ». Le Premier ministre israélien a également évoqué l’ « intérêt stratégique » qu’ont Israël et la Syrie à « réaliser la paix ». En mettant en place un système de sécurité de « pré-alerte sur le plateau du Golan ». Barak a enfin précisé qu’il soumettra à un référendum tout accord de paix qu’il pourrait conclure tant avec la Syrie que sur le statut définitif des territoires de Cisjordanie et de Gaza.
dimanche 11 juillet
Ehud Barak s’est engagé, expressément, pour la première fois depuis son élection, « à appliquer l’accord de Wye Plantation ainsi que tous les accords conclus ». Il l’a annoncé lui-même à l’issue de sa rencontre, à Erez, point de passage entre Israël et la bande de Gaza, avec le président Arafat. Evoquant la colonisation juive, il a réaffirmé qu’il « ne construira pas de nouvelles colonies et ne démantèlera pas celles existantes ». Le président Arafat a appelé à la libération des prisonniers palestiniens.
lundi 12 juillet
Quelques heures avant de rencontrer, à Aqaba, sur la mer Rouge, le roi Abdallah II de Jordanie, Ehud Barak a ordonné la mise en état d’alerter des forces de sécurité pour parer à d’éventuels attentats terroristes par des groupes opposés à la relance du processus de paix. Le Premier ministre israélien a aussi ordonné d’intensifier la coopération avec les services de sécurité palestiniens.
jeudi 15 juillet
Le nouveau Premier ministre israélien Ehud Barak et le président américain Bill Clinton ont annoncé, dans la soirée à la Maison-Blanche, qu’ils entendaient « remettre sur les rails » le processus de paix au Proche-Orient. Refusant que les Etats-Unis soient à la fois « arbitre, policier et juge », Barak a souhaité que Clinton joue un rôle d’ « auxiliaire » dans le plan de paix.
Yasser Arafat a été reçu, à Helsinki, par le président finlandais Ahtisaari auquel il a demandé une médiation. Le président palestinien compte sur l’Union européenne pour aider à la relance du processus de paix avec Israël.
samedi 17 juillet
Ehud Barak s’est donné un délai de quinze mois pour aboutir à un accord de paix global au Proche-Orient. Cette date butoir, qui coïncide avec l’élection présidentielle américaine (novembre 2 000), aurait été fixée d’un commun accord par Bill Clinton et Ehud Bara. Parallèlement, l’Autorité palestinienne a demandé publiquement à Washington de « garder son rôle de supervision » dans les négociations avec Israël.
dimanche 18 juillet
Le plus ancien prisonnier administratif détenu en Israël va être libéré, sur décision de la Cour suprême. Oussama Barham, un Palestinien de 35 ans, est enfermé depuis 6 ans, sans avoir été jugé. Il avait été soupçonné d’être un activiste du Jihad islamique. Il reste 75 Palestiniens détenus administratifs dans les prisons d’Israël.
lundi 19 juillet
Le président Clinton a annoncé, lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien à la Maison Blanche, la signature d’un nouvel accord de sécurité entre les deux pays, notamment dans le cadre de la défense anti-missiles et contre les armes de destruction massive. Bill Clinton a également affirmé qu’il allait demander au Congrès américain de rapidement approuver un programme d’aide à Israël, aux Palestiniens et à la Jordanie dans le cadre de l’accord israélo-palestinien de Wye Plantation.
mardi 20 juillet
Yasser Arafat cherche à rallier les durs de l’OLP à un compromis avec Israël. Il a fait savoir qu’il allait rencontrer George Habache (FPLP) et Nayef Hawatmeh (FDLP), dont les organisations sont basées en Syrie. Le FDLP a confirmé que la rencontre était « en discussion », mais le FPLP prétendait « ne rien savoir ».
mercredi 21 juillet
Yasser Arafat n’avait pas apprécié le délai de quinze mois fixé par le Premier ministre israélien. Ehud Barak s’est donc efforcé, à Londres, de rassurer son partenaire, annonçant que le délai était « bien supérieur au temps nécessaire pour appliquer les accords de Wye Plantation ». Par ailleurs, un haut responsable israélien estime qu’Ehud Barak « s’est résigné à restituer le Golan à la Syrie » en échange d’un « accord de paix s’appuyant sur des arrangements de sécurité minutieux ». Le Premier ministre espagnol Jose Maria Aznar, en tourné au Proche-Orient, a remis un message du président syrien Assad au Premier ministre israélien Barak.
dimanche 25 juillet
Le président palestinien Arafat et le Premier ministre israélien Barak ont assisté, à Rabat, aux obsèques du roi du Maroc Hassan II. Le président palestinien en a profité pour rencontrer son homologue américain, Bill Clinton. De son côté Ehud Barak s’est entretenu avec le roi de Jordanie Abdallah II et avec le président algérien Bouteflika.
L’armée israélienne a fait évacuer, tôt dans la matinée, cinq caravanes installées deux jours auparavant par des colons extrémistes, au sommet d’une colline du nord de la Cisjordanie. Il s’agit de la première action menée contre les quelque 40 avant-postes « sauvages » apparus au cours des dernières semaines du mandat de Netanyahu. L’opération s’est déroulée sans incident.
mardi 27 juillet
Dans la soirée, l’entretien dans la base militaire d’Erez entre le président palestinien et le Premier ministre israélien « a abouti à une impasse », a affirmé Nabil Chaath, ministre palestinien de la Coopération internationale. Yasser Arafat a dû accepter qu’une commission israélo-palestinienne, chargée d’examiner un report de l’application des accords de Wye Plantation, se réunisse pendant quinze jours. Ce report et cette intransigeance d’Ehud Barak mécontente les Palestiniens. De son côté, le leader radical du FPLP, Georges Habache, a annoncé qu’il refusait de rencontre Yasser Arafat « tant que ce dernier ne reconnaîtra pas qu’il a commis une grande erreur » en abandonnant en 1998, dans la charte de l’OLP, l’appel à la destruction d’Israël. Habache a cependant confirmé que des responsables de son organisation rencontreraient « bientôt » Arafat.
Le Parlement israélien a décidé de prolonger de trois ans la législation sur l’état d’urgence en vigueur dans les territoires occupés.
La carte géostratégique du Proche-Orient est bouleversée : le sous-marin Dolphin, sorti d’un chantier naval allemand, a accosté au quai d’une base de la marine israélienne dans la baie d’Haïfa. Ce sous-marin est considéré comme l’un des plus performants au monde dans la catégorie des diesels-électriques. Il est équipé de missiles mer-mer Harpoon qui peuvent être remplacés par des missiles mer-sol à ogives nucléaires. La marine de guerre israélienne doit encore recevoir dans le courant de l’année deux autre sous-marins du même type : Lévyathan et Tekouma. Chaque exemplaire coûte 300 millions de dollars. L’Allemagne a offert gracieusement les deux premiers. Israël n’aura à débourser que la moitié du prix du troisième.
mercredi 28 juillet
L’Autorité palestinienne a suspendu la coopération militaire avec Israël dans la ville autonome de Bethléem, et notamment les patrouilles conjointes. Elle accuse l’armée israélienne d’avoir entrepris « illégalement des travaux de construction à un barrage militaire » mis en place pour protéger les fidèles qui se rendent au Tombeau de Rachel.
jeudi 29 juillet
Le président égyptien Hosni Moubarak a reçu à Alexandrie le Premier ministre israélien, Ehud Barak. Après avoir discuté de l’accord de paix et des Palestiniens, le président égyptien s’est montré étonnamment optimiste.
dimanche 1er août
Ehud Barak a fixé au 1er octobre la date du début du retrait de l’armée israélienne de Cisjordanie, conformément aux accords de Wye Plantation. Par ailleurs, une « crise sérieuse », selon les mots d’un responsable palestinien, a éclaté dans la soirée entre les délégations israéliennes et palestiniennes qui discutaient de Jérusalem. Les deux parties « ne sont même pas d’accord sur la prochaine réunion ». Cette volte-face palestinienne pourrait être en rapport avec la rencontre organisée dans la journée entre Yasser Arafat et les dirigeants du FPLP, plus radicaux, qui ont décidé de réactiver le dialogue.
Clôture à Istanbul des 24e championnats d’Europe de natation : l’Allemagne termine première nation (avec 22 médailles dont dix d’or), devant les Pays-Bas et la Suède. Israël est quatorzième avec une médaille d’argent et une de bronze.
lundi 2 août
Yasser Arafat s’en est pris à Ehud Barak, en visite officielle en Russie, l’accusant de tergiverser en repoussant au 1er octobre la date des premiers retraits israéliens de Cisjordanie. Du côté israélien, on tente de minimiser la crise. Le report de l’accord de Wye Plantation permettra, ont annoncé les Israéliens, d’éviter qu’une dizaine de colonies juives ne se trouvent isolées et de préparer les conditions d’une paix finale.
mardi 3 août
Dans la soirée, deux colons de l’enclave juive de Tel Romeida ont été blessés par balles à Hébron, près du caveau des Patriarches.
mercredi 4 août
L’armée israélienne a imposé un bouclage d’Hébron, interdisant l’entrée ou la sortie de la ville aux Palestiniens. Les militaires imposent également un couvre-feu au centre-ville qui est sous leur contrôle.
Bien que membre de la toute puissante commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, le député arabe israélien Hasheem Mahmeed n’a pu avoir accès à la réunion du sous-comité le plus sensible, celui qui traite des affaires d’espionnage et qui supervise les activités du Mossad et du Shabak.
jeudi 5 août
Ehud Barak a bouclé son gouvernement. Il concerne cinq nouveaux ministres issus du centre ou de l’extrême gauche : l’ancien chef d’état-major Amnon Lipkin-Shahak, au Tourisme ; l’ancien général Matan Vinai, à la Science ; Haim Oron, à l’Agriculture ; le rabbin Michael Melchior, chargé de la Diaspora ; et une femme, Yuli Tamir, à l’Absorption. Ehud Barak a également désigné huit nouveaux vice-ministres, dont un Arabe d’Israël, Nawaf Masalha, aux Affaires étrangères. Dénoncé par l’opposition comme du gaspillage des deniers publics, cet élargissement à vingt-quatre portefeuilles répond aux exigences des différents partenaires de la coalition.
dimanche 8 août
Un ministre israélien a évoqué la date du 25 février 2000 pour achever le retrait partiel des territoires palestiniens prévu par l’accord de Wye Plantation. Le chef négociateur palestinien a jugé qu’une aussi longue période d’attente n’était « pas nécessaire ».
lundi 9 août
Le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy, s’est rendu à Amman, pour s’entretenir avec le roi de Jordanie Abdallah II. De possibles « négociations directes entre Israël et la Syrie ». Par ailleurs, Ehud Barak a rencontré secrètement Mahmoud Abbas (Abou Mazen), le numéro deux palestinien.
mardi 10 août
Israël a fait murer, sous haute protection policière, avant l’aube, une ouverture percée par les Palestiniens dans l’enceinte de l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem. Le Waqf, l’office des biens musulmans, avait percé cette fenêtre dans le mur pour aérer une mosquée souterraine située sous la mosquée Al-Aqsa, et cela sans demander l’autorisation aux autorités israéliennes. Pour le mufti de Jérusalem, cheikh Ekrima Sabri, la police israélienne cherchait un prétexte pour intervenir. A quelques kilomètres de là, à Nashon (ouest de Jérusalem), un Palestinien a blessé six soldats qui faisaient du stop en leur fonçant dessus à deux reprises avec sa voiture. Il a ensuite été abattu. C’est le premier attentat perpétré en Israël depuis l’investiture d’Ehud Barak.
mercredi 11 août
Palestiniens et Israéliens se parlent à nouveau : les deux délégations, réunis dans un hôtel de Jérusalem, ont commencé à travailler à un calendrier. Les Israéliens semblent décidés à entamer un nouveau retrait dès le 1er septembre et le verraient bien s’étaler jusqu’en janvier, alors que les Palestiniens ne souhaitent pas que ce retrait s’échelonne sur plus de trois ou quatre semaines. Selon le quotidien israélien Haaretz, Israël pourrait aussi donner son feu vert à la construction du port de Gaza (projet bloqué par l’Etat hébreu depuis des années) et autoriser davantage d’importations jordaniennes en territoire palestinien.
vendredi 13 août
Le procureur général de l’Etat d’Israël a annoncé qu’il ne s’opposerait pas à la publication des écrits d’Adolf Eichmann (1 200 pages), l’un des principaux criminels de guerre nazie. Le procureur, saisi d’une demande du fils d’Eichmann qui réclamait que les textes de son père lui soient restitués, a mis toutefois une condition à leur publication. Ils devront être accompagnés d’un texte explicatif d’historiens allemands, relatant le rôle majeur qu’avait eu Eichmann dans le génocide des Juifs.
dimanche 15 août
Plus d’un mois après avoir été nommé ministre de la Coopération régionale, Shimon Peres n’a toujours ni locaux, ni budget, ni pouvoir. Il a donné deux ou trois semaines au Premier ministre pour lui attribuer des pouvoirs, faute de quoi, il démissionnera.
lundi 16 août
Un responsable militaire du Hezbollah intégriste chiite, Khodr Salamé, a été tué, dans la soirée, dans l’explosion d’une voiture à Saïda, au Liban-Sud. Des témoins ont signalé la présence d’avions israéliens et le Hezbollah a, aussitôt, annoncé des représailles contre Israël.
Yasser Arafat accuse le gouvernement israélien de retarder l’application des accords d’Oslo, Taba et Wye Plantation et le processus de paix. Est en cause le retrait progressif de l’armée israélienne d’une partie des « territoires occupés ». Arafat accuse aussi Israël de construire de nouvelles colonies. Le président américain Clinton aurait adressé un récent message au Premier ministre israélien pour le presser d’effecteur les retraits militaires prévus.
mardi 17 août
Selon le quotidien israélien Yédiot Aharonot, Ehud Barak serait prêt à évacuer les colonies juives isolées en Cisjordanie pour parvenir à un accord global avec les Palestiniens en février 2000. Les Palestiniens entendent ne pas renoncer « aux frontières de 1967 ». « Un nouveau compromis serait inacceptable », a déclaré Mahmoud Abbas.
mercredi 18 août
Le Premier ministre israélien a accepté la décision américaine de reporter de six mois le transfert de son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem, afin de ne pas envenimer les négociations avec les Palestiniens. Cette décision est vivement contestée par le Likoud.
Match amical de football : à Bratislava, la Slovaquie a battu Israël un but à zéro.
jeudi 19 août
Ehud Barak et Shimon Péres se sont enfin rencontrés.
vendredi 20 août
Le ministère israélien de l’Habitat, dont le titulaire est le dirigeant du Parti national religieux Yitzhak Lévy, aurait émis des appels d’offres pour la construction de 2 572 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie depuis la constitution du gouvernement d’Ehud Barak, début juillet. Derniers appels en date : pour 1 055 logements à Givat Zeev et 461 à Maale Adoumim, deux implantations situées dans les faubourgs de Jérusalem. « Un rythme dix fois supérieur à celui en cours sous le gouvernement de Netanyahu », accuse le mouvement anti-annexionniste La Paix Maintenant. Ehud Barak s’est engagé à ne pas autoriser de nouvelles implantations ; il n’a pas dit que les anciennes ne pourraient pas augmenter leur capacité d’accueil.
dimanche 22 août
Réunion au Caire du comité de la Ligue arabe chargé du contrôle de l’activité nucléaire d’Israël. Par ailleurs, pour la quatrième fois depuis l’investiture du nouveau Premier ministre israélien Ehud Barak, Yasser Arafat s’est entretenu, à Alexandrie, avec le président égyptien Hosni Moubarak de l’évolution des négociations avec Israël. Un accord partiel a été conclu : il concerne la libération de deux groupes de prisonniers palestiniens dans les deux mois à venir. Par contre, aucun progrès n’a été enregistré sur le calendrier du retrait militaire israélien de Cisjordanie.
lundi 23 août
Censé définir les modalités d’application du mémorandum israélo-palestinien de Wye Plantation, un accord de relance du processus de paix pourrait intervenir d’ici au 26 août. C’est ce qu’a annoncé, dans la soirée, à Jérusalem, le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat, à l’issue d’une nouvelle session de négociations. Côté israélien, on affiche aussi un optimisme prudent. Par ailleurs, une centaine de détenus palestiniens en Israël ont entamé une grève de la faim pour appuyer leur cause auprès de la commission mixte chargé d’établir la liste des libérables.
mercredi 25 août
Un accord de principe sur le calendrier du retrait militaire israélien en Cisjordanie est intervenu, à Jérusalem, après six heures et demi de négociations, les deux parties faisant des concessions. Ehud Barak a accepté que la première étape ait lieu dès le 1er septembre et non le 1er octobre, comme il le proposait précédemment. L’ampleur de cette première étape a également été portée à 7 %, au lieu des 5 % prévus par l’accord de Wye Plantation. Le Premier ministre israélien a également accepté que la fin du retrait (4 %) intervienne dès la mi-janvier et non à la mi-février. Les Palestiniens ont, de leur côté, renoncé à exiger que le retrait s’achève à la mi-novembre, comme le demandait Arafat. Les discussions ont toutefois continué à achopper sur la libération des prisonniers palestiniens.
vendredi 27 août
Ehud Barak a évité de peu une crise gouvernementale pour une affaire de travail le samedi, jour de repos (shabbat) juif. Deux formations de la coalition au pouvoir, le Judaïsme unifié de la Torah (5 députés sur 120) et, surtout, le Shass (17 députés et 4 ministres), avaient menacé de quitter le gouvernement si une turbine destinée à la centrale électrique d’Ashkelon (sud), était transportée comme prévu un samedi. L’objectif était d’éviter les embouteillages causés par l’imposant convoi, qui ne peut avancer qu’à 5 km/h. Le compromis est le suivant : le transport commencerait avant le début du shabbat, le déchargement n’aurait lieu qu’après la fin du repos hebdomadaire, et l’ensemble de l’opération serait effectuée par des non-juifs.
dimanche 29 août
Clôture des septièmes championnats du monde d’athlétisme à Séville. Les Etats-Unis se classent à la première place des nations avec dix-sept médailles, dont dix en or, devant la Russie et l’Allemagne. Israël est 34e avec une médaille de bronze.
lundi 30 août
Douze membres du mouvement intégriste palestinien Hamas en Jordanie ont été arrêtés à Amman à la suite de perquisitions menées par la police jordanienne dans des bureaux utilisés sans autorisation et sous couvert d’activité commerciale. Des mandats d’arrêts ont été lancés contre quatre dirigeants du Hamas résidant à Amman et qui se trouvent actuellement à l’étranger, sans doute l’Iran.
Deux étudiants israéliens ont été retrouvés morts à quelques kilomètres de la ville palestinienne de Jénine.
mardi 31 août
Ehud Barak a laissé entendre qu’il était prêt à reconnaître un Etat palestinien, à condition que les Palestiniens acceptent de mettre de côté le futur statut de Jérusalem et le dossier du retour des réfugiés (trois millions de personnes aujourd’hui). Ce que les radicaux du Hamas et du Jihad islamique ne peuvent accepter… Justement, alors que le roi Abdallah de Jordanie a annoncé une série de mesures contre le Hamas (mandats d’arrêts contre cinq de ses chefs, fermeture de ses bureaux à Amman…), 14 membres de ce mouvement ont été arrêtés en deux jours en Cisjordanie par les services de sécurité palestiniens, douze à Bethléem et deux à Naplouse. Ce qui porte à 60 le nombre des arrestations d’opposants aux accords de Wye Plantation interpellés en deux semaines dans les territoires de l’Autorité palestinienne.
Clôture à Amman des neuvièmes Jeux panarabes. L’Egypte termine première nation, devant la Tunisie et l’Algérie. La Palestine est quinzième avec une médaille d’argent et neuf de bronze.
mercredi 1er septembre
Après avoir reçu un coup de téléphone du président américain Clinton, dans la soirée, Yasser Arafat a interrompu la visite qu’il faisait aux Pays-Bas et a pris l’avion pour une destination inconnue. Les Israéliens semblent prêts à nuancer leur position sur les prisonniers palestiniens. Le Hamas a revendiqué le meurtre des deux étudiants israéliens retrouvés le 30 août. « Les dernières mesures de la Jordanie et l’arrestation de dizaines de membres et de supporters [du Hamas] par la sécurité palestinienne ne fait qu’accroître notre détermination à poursuivre notre jihad », explique le Hamas.
Au moins trois membres d’une patrouille de l’ALS ont été tués par l’explosion de deux charges en zone occupée par Israël au Liban-Sud. A la suite de ces explosions, l’artillerie israélienne a bombardé des villages situés en dehors de la zone qu’elle contrôle, tuant deux civils libanais et en blessant deux autres. Le Hezbollah a revendiqué les deux explosions. Depuis le début de l’année, le bilan des victimes dans les rangs de la milice pro-israélienne de l’ALS est de 16 morts et 58 blessés et, parmi les civils libanais, il est de 22 morts et 139 blessés.
jeudi 2 septembre
Yasser Arafat était à Alexandrie, la secrétaire d’Etat américaine Madeleine Albright aussi. Mais pas d’Ehud Barak. « Il n’y a pas de plan pour l’instant pour aller en Egypte afin de signer » un accord avec les Palestiniens, a expliqué un collaborateur du Premier ministre israélien. Les discussions échoppent toujours sur la question des détenus palestiniens qu’Israël doit libérer. Madeleine Albright et Yasser Arafat se sont entretenus avec Hosni Moubarak.
Ariel Sharon a été élu président du Likoud.
vendredi 3 septembre
Israéliens et Palestiniens étaient pratiquement parvenus à un accord pour relancer le processus de paix, en panne depuis décembre 1998. Le gouvernement israélien annonçait même que l’accord était virtuellement conclu, les Palestiniens ayant cédé sur l’épineuse question des prisonniers qu’Israël doit libérer. Mais Yasser Arafat a brusquement refroidi l’optimisme ambiant en arrivant à Gaza : « Il n’y a pas d’accord pour l’instant », a-t-il lancé. Quelques instants plus tard, il limogeait Saëb Erekat, son principal négociateur qui était réputé pour avoir toute sa confiance. Il a aussitôt été remplacé par un autre proche d’Arafat, Nabil Chaath, qui avait déjà conduit les négociations avec les Israéliens au début du processus de paix.
nuit du samedi 4 au dimanche 5 septembre
L’accord de Charm el-Cheikh (Egypte), signé vers minuit, a relancé le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Ehud Barak et Yasser sont parvenus à s’entendre grâce à Madeleine Albright qui a arrondi les angles. Cette version aménagée des accords de Wye Plantation établit un cadre rigide à leur application, comme elle introduit aussi un nouveau calendrier dans les négociations sur le règlement définitif, avec une date-butoir : septembre 2000. Pour sa part, l’Autorité palestinienne se serait engagée à ne pas proclamer de matière unilatérale l’Etat de Palestine. Si le nombre des prisonniers politiques palestiniens promis à la liberté (350) correspond aux derniers chiffres avancés par Israël, en revanche la prétention d’Ehud Barak de lier la troisième phase du retrait israélien de Cisjordanie au règlement définitif n’a pas été retenue. Au terme des trois replis israéliens, l’Autorité palestinienne contrôlera complètement ou partiellement plus de 41 % de la Cisjordanie. Dès octobre prochain, les Palestiniens pourront faire débuter les travaux de construction du port de Gaza. Par ailleurs, un axe routier « sûr » sera mis en place à travers le territoire d’Israël pour relier la bande de Gaza à la Cisjordanie. Le texte des accords de Wye Plantation fait obligation à l’Autorité palestinienne de lutter contre toute forme de terrorisme. Yasser Arafat se serait engagé auprès de Madeleine Albright à tout mettre en œuvre pour désarmer les islamistes du Hamas. Cette nouvelle mouture des accords de Wye Plantation provoque déjà des mécontentements dans les masses palestiniennes, mais également dans les rangs de la droite israélienne. A Hébron et à Bethléem, il y a eu des manifestations contre le maintien en détention, dans les prisons israéliennes, de plus de 2 000 prisonniers politiques palestiniens. De son côté, Ariel Sharon, chef du Likoud, accuse Ehud Barak de céder des territoires en échange « d’une signature sur un chiffon de papier ». Par ailleurs, le gouvernement a perdu l’une de ses composantes, un parti ultra-orthodoxe comptant 5 sièges (Ehud Barak dispose encore de 68 députés sur 120).
dimanche 5 septembre
Deux attentats à la voiture piégée ont eu lieu à Tibériade et Haïfa. Ils ont tué les trois Palestiniens de ces deux commandos suicides et fait, dans la première ville, plusieurs blessés parmi les passants israéliens, dont une femme grièvement atteinte. L'Autorité palestinienne disposait d’informations selon lesquelles le Hamas préparait des attentats pour torpiller l’accord de Charm el-Cheikh.
Yasser Arafat a été reçu par le pape Jean-Paul II.
Qualifications pour le championnat d’Europe de football 2000 : au stade Tsirion de Limassol, Chypre a battu Israël trois buts (Engomitis, Špoljarić 2, dont un sur pénalty) à deux (Badir et Benayoun), devant 12 000 spectateurs.
lundi 6 septembre
La torture est définitivement bannie des prisons d’Israël. La Cour suprême vient en effet de déclarer hors-la-loi les « pressions physiques » jusque-là juridiquement tolérées pour des raisons de sécurité intérieure. La plus haute juridiction du pays avait été saisie par des associations de défense des droits de l’homme.
mercredi 8 septembre
Le gouvernement israélien a approuvé le premier des trois retraits militaires de Cisjordanie prévus par l’accord de Charm el-Cheikh. Ce retrait doit permettre à l’Autorité palestinienne d’exercer des le 10 septembre les pouvoirs civils sur une superficie supplémentaire de 7 %. Israël continue cependant d’assurer la sécurité globale. A l’ouverture du débat parlementaire, Ehud Barak a expliqué que le seul moyen de renforcer Israël était de « mettre au conflit en trouvant les moyens d’une coexistence avec ses voisins ». Pour l’avenir et la sécurité du pays, a-t-il conclu, « il va falloir se séparer des Palestiniens et ne plus régner sur eux ».
Qualifications pour le championnat d’Europe de football 2000 : au stade de Ramat Gan, Israël a battu Saint-Marin huit buts (Benayoun 3, Mizrahi, Revivo 2, Sivilia, Abuksis) à zéro, devant 25 078 spectateurs.
jeudi 9 septembre
Israël a libéré 199 détenus palestiniens condamnés à de longues peines de prison, en application de l’accord de Charm el-Cheikh. 150 autres prisonniers devraient être libérés avant le 8 octobre, et encore un autre groupe dont le nombre reste à négocier, avant le début du ramadan, en décembre. Quelque 1 900 Palestiniens sont encore détenus dans les prisons israéliennes.
vendredi 10 septembre
Israël a effectué un retrait de 7 % de la Cisjordanie au profit des l’Autorité palestinienne, qui contrôle désormais 36 % de la Cisjordanie. Deux autres retraits sont prévus les 15 novembre et 20 janvier. Ce premier transfert concerne une vingtaine de zones, d’une superficie totale de près de 400 km², toutes faiblement peuplées. Une partie sera classée en réserve naturelle afin d’y limiter les constructions. L’Autorité palestinienne y assurera tous les services publics y compris la police. Mais l’armée israélienne reste globalement responsable de la sécurité et pourra continuer à y patrouiller.
dimanche 12 septembre
Ehud Barak a annoncé qu’il agissait « pour une séparation physique » entre Israël et les Palestiniens, mais il n’a pas indiqué concrètement ce qu’il entendait par cette séparation.
lundi 13 septembre
Ouverture de négociations, dans la soirée, entre Palestiniens (Mahmoud Abbas) et Israéliens (David Lévy) au point de passage d’Erez, avec pour objectif de trouver un statut final aux territoires palestiniens. Ces négociations devraient durer un an. Dans le même temps, Ehud Barak a fermé le débat sur les deux sujets les plus délicats : les colonies d’implantation juives et le statut de Jérusalem. Les Israéliens veulent étendre les limites de la ville vers l’ouest afin d’en renforcer la majorité juive.
Selon un conseiller du roi Abdallah de Jordanie, des négociations secrètes entre Syriens et Israéliens ont eu lieu ces dernières semaines, à Aqaba, en Jordanie. Ces négociations se déroulent par l’intermédiaire de diplomates jordaniens. Curieux hasard, l’armée israélienne s’est livrée à des exercices de simulation d’une évacuation du plateau du Golan.
mardi 14 septembre
Dans la matinée, Ehud Barak a visité Maalé Adoumim, la plus grande colonie israélienne en Cisjordanie, une banlieue-dortoir de Jérusalem où habitent 26 000 juifs. Pour lui, cette colonie doit rester sous souveraineté israélienne « quelque soit l’accord ». L’Etat hébreu compte bien garder sous sa coupe les « blocs de colonies » situés près du territoire israélien auquel ils seront annexés. Israël pourrait seulement accepter le démantèlement de petites colonies isolées en Cisjordanie. Cette attitude « tuera les négociations », craint Yasser Abed Rabbo, le ministre palestinien de l’Information qui devrait diriger la délégation palestinienne.
jeudi 16 septembre
Inimaginable il y a encore quelques semaines : Yasser Arafat a rencontré Ehud Barak dans la ville où il réside, Kochav Yaïr, près de Tel-Aviv. La rencontre a eu lieu dans la soirée, en présence du numéro deux de l’OLP, Mahmoud Abbas, mais sans David Lévy, le ministre israélien des Affaires étrangères qui n’était, semble-t-il, pas au courant. Le président de l’Autorité palestinienne ne s’était pas rendu en Israël depuis 1996. Les deux hommes ont procédé à un tour d’horizon de leurs divergences.
mercredi 22 septembre
En visite de travail et d’amitié à Paris, Ehud Barak a été reçu par le président français Jacques Chirac, pendant deux heures. Le Premier ministre israélien a reconnu l’influence de la France en Syrie et au Liban.
Trois dirigeants du Hamas, Khaled Mechal, chef du bureau politique, Ibrahim Ghocheh, porte-parole du mouvement, et Moussa Abou Marzouk, ont été arrêtés par la police jordanienne à leur descente d’avion, à Amman. Ils venaient de Téhéran. Les trois hommes font l’objet d’un mandat d’arrêt lancé par la Jordanie, notamment pour détention illégale d’armes et appartenance à une organisation interdite. Le Hamas se défend de toute ingérence dans les affaires jordaniennes.
jeudi 23 septembre
Selon Amman, le Hamas aurait été prêt à provoquer un nouveau « septembre noir » en Jordanie. Le gouvernement détiendrait les preuves du contrôle de l’aile dure des islamistes jordaniens par le Hamas, de l’entraînement d’éléments du Hamas en Iran et dans les camps palestiniens de Syrie et de l’infiltration du Hamas dans les partis de l’opposition libanaise.
samedi 25 septembre
Yasser Arafat a été reçu à Paris par le président français Jacques Chirac.
lundi 27 septembre
Jérusalem dans son ensemble, et pas seulement la partie est de la ville, doit être prise en compte dans la négociation finale israélo-palestinienne, a assuré, à Paris, Feysal el-Husseini, ministre en charge du dossier dans le gouvernement de Yasser Arafat. Une telle revendication est émise pour la première fois. Elle souligne la volonté palestinienne d’accentuer la dimension internationale d’un problème dans lequel les Nations unies et les grandes religions monothéistes ont des intérêts à faire valoir. Husseini, qui dirige la Maison d’Orient, représentation de l’Autorité palestinienne à Jérusalem, a estimé qu’au-delà de « bonnes paroles » l’arrivée d’Ehud Barak n’avait rien changé. Selon lui, les implantations de colonies israéliennes se poursuivent dans et autour de la partie arabe de la cité, tandis que de nouveaux permis de construire sont accordés.
L’aviation israélienne a pilonné un fief du Hezbollah dans le sud du Liban, après des affrontements qui ont fait 2 morts dans les rangs de la milice pro-israélienne et un tué parmi les combattants intégristes. Les chasseurs-bombardiers israéliens ont tiré 14 missiles air-sol sur des localités du massif de l’Iqlim at-Touffah, à l’est de Saïda.
mercredi 29 septembre
Du haut de la tribune de l’ONU, le ministre israélien des Affaires étrangères a appelé la Syrie à reprendre les pourparlers de paix suspendus depuis 1996 : « Assez d’hésitation ! Il est temps de parler », a-t-il lancé aux dirigeants syriens.
jeudi 30 septembre
Ali Abou Mustafa, le numéro deux du FPLP de Georges Habache, est rentré en Cisjordanie après 32 ans d’exil. Il a été accueilli sur le pont Allenby, en provenance de Jordanie, par trois hauts responsables de l’Autorité palestinienne.
vendredi 1er octobre
L’incertitude demeure sur l’ouverture aux automobilistes palestiniens d’une route de 44 kilomètres reliant la bande de Gaza et la Cisjordanie. L’accord de Charm el-Cheikh prévoyait cette ouverture, prélude à l’instauration d’une continuité territoriale palestinienne, pour ce jour. Mais des divergences demeurent entre les autorités palestiniennes et israéliennes. Ces dernières souhaitent pouvoir arrêter un Palestinien sur cet axe même s’il n’y a commis aucun délit et imposer aux voyageurs le port de cartes magnétiques spéciales. Les négociateurs israéliens et palestiniens doivent se retrouver dans la soirée du 2 octobre, l’ouverture étant toujours envisagée pour le 3.
dimanche 3 octobre
Dans la matinée, Palestiniens et Israéliens ont annoncé un nouveau report, pour une durée indéterminée, de l’ouverture de la route Gaza-Cisjordanie. Les négociations ont repris dans la soirée.
Le président iranien Mohammad Khatami a affirmé que les juifs arrêtés en février et mars pour « espionnage au profit d’Israël » devraient être jugés « dans l’équité » et « acquittés » si les délits ne sont pas prouvés. Le président a souligné le fait qu’il y a aussi des musulmans accusés dans cette affaire.
lundi 4 octobre
Ehud Barak a rappelé aux députés israéliens les principes qui doivent, selon lui, présider aux négociations à ouvrir sur le statut final des territoires palestiniens, avec, en tête, une Jérusalem unifiée, sous souveraineté israélienne. Les Palestiniens ont aussitôt répliqué en rappelant qu’ils veulent un Etat indépendant ayant Jérusalem pour capitale.
mardi 5 octobre
Après quatre jours de retard, Israéliens et Palestiniens ont signé leur accord sur l’ouverture d’une route reliant Gaza et la Cisjordanie. Mais ce passage n’ouvrira que la semaine prochaine, « pour des raisons techniques », a précisé Israël. Cette voie de passage, longue de 44 kilomètres, relie le terminal routier d’Erez, dans la bande de Gaza, et celui de Tarqumiyah, près d’Hébron. Elle sera ouverte 7 jours sur 7 - sauf lors de certaines fêtes juives - de 7 heures à 17 heures. Les candidats au transit feront leur demande au ministère palestinien des Affaires civiles, qui transmettra à l’armée israélienne. Celle-ci donnera sa réponse dans les deux mois. Une carte magnétique, valable un an, sera ensuite attribuée aux voyageurs par le comité de liaison israélo-palestinien. Tous les véhicules palestiniens seront soumis à la fouille du côté israélien. L’annonce de cet accord a soulevé la colère de l’extrême droite israélienne.
mercredi 6 octobre
Israël « réévaluera » ses relations avec l’Autriche si les « éléments néonazis » de l’extrême droite de Jörg Haider, arrivée en deuxième position lors des législatives, entrent au gouvernement. C’est ce qu’a affirmé, devant la Knesset, le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy.
Musulmans et chrétiens se querellent à Nazareth, la ville de Jésus : une vaste tente-mosquée, installée près de la basilique de l’Annonciation, menace la célébration du 2 000e anniversaire de la naissance de Jésus. La visite du pape, prévue en mars 2000, pourrait même être annulée.
jeudi 7 octobre
Israël ne libérera pas, le 8 octobre, les 150 prisonniers palestiniens comme cela était prévu par l’accord de Charm el-Cheikh. Les deux parties n’ont pu se mettre d’accord sur la liste des prisonniers à libérer. L’Autorité palestinienne souhaitait voir libérer les détenus ayant de longues peines à purger. Israël se refuse à remettre en liberté des Palestiniens « ayant du sang juif sur les mains ». Parmi les libérables figurant sur la liste proposée par Israël figuraient une douzaine d’activistes appartenant aux mouvements intégristes Hamas et Jihad islamique alors que les représentants de Yasser Arafat voulaient voir libérer des militants du Fatah, leur formation.
dimanche 10 octobre
Le gouvernement israélien a discuté pour la première fois du sort de quarante-deux points de peuplement sauvages créés par des colons sur les collines de Cisjordanie. Selon le vice-ministre de la Défense, Ephraïm Sneh, ces colonies sauvages, toutes établies après l’accord de Wye Plantation, vont être classées « en cinq catégories en fonction de leur caractère légal ou illégal ». Selon le porte-parole d’Ehud Barak, Meirav Parsi-Tzadok, le Premier ministre est « décidé à démanteler les points de peuplement qui s’avéreront illégaux ».
Dernier match des qualifications pour l’Euro de football 2000 : au stade Carlos Belmonte d’Albacete, l’Espagne a battu Israël trois buts (Morientes, Martin, Raul) à zéro, devant 16 100 spectateurs. Deuxièmes du groupe 6, les Israéliens devront disputer deux matchs de barrage pour espérer accéder à la phase finale.
mercredi 13 octobre
Ehud Barak a annoncé le prochain démantèlement de 15 des 42 « colonies de peuplement » sauvages établies depuis un an par des colons israéliens en Cisjordanie. La plupart des colonies visées sont de simples bennes ou caravanes inoccupées, posées au sommet de collines depuis environ un an. De son côté, la branche armée du Hamas s’est dite prête à mettre un terme à ses attentats contre les civils israéliens, à condition qu’Israël « arrête ses activités de colonisation et les confiscations de terres ». Le vent de la détente semble décidément souffler puisque les négociateurs israéliens et palestiniens sont parvenus à un « accord total » sur le dossier des 150 détenus palestiniens et arabes qu’Israël aurait dû libérer le 8 octobre. Ils seront libérés le 15 octobre.
jeudi 14 octobre
Le chef des renseignements militaires israéliens affirme, dans un rapport présenté à son gouvernement et dont la presse s’est fait l’écho, que l’état de santé du président Hafez el-Assad s’est « récemment détérioré ». Israël explique que, se sentant affaibli, le président syrien préfère ne pas reprendre maintenant les négociations de paix gelées depuis février 1996.
du jeudi 14 au vendredi 15 octobre
Sixième conférence internationale sur l’aide économique à la Palestine. Les représentants de 15 pays et d’institutions internationales se sont réunis à Tokyo autour, notamment, de Yasser Arafat et de David Lévy.
vendredi 15 octobre
Un nouveau groupe de 151 prisonniers palestiniens ont été libérés par Israël, en application de l’accord de Charm el-Cheikh. Par ailleurs, Ehud Barak a menacé d’avoir recours à la force si les colons n’évacuent pas eux-mêmes dix colonies sauvages de Cisjordanie.
samedi 16 octobre
L’ouverture d’un passage sûr entre la Cisjordanie et la bande de Gaza a été une nouvelle fois reportée à une date indéterminée. Un report dû, selon les négociateurs palestiniens, à des « obstacles techniques ».
Dans la soirée, le maire de Nazareth, Ramez Jaralsy, un Arabe chrétien, a été blessé par plusieurs agresseurs, dont l’un serait le frère du numéro deux de la liste du Mouvement islamique aux dernières élections municipales. Le maire a renoncé à porter plainte, déclarant qu’il n’avait pas confiance en la police. La querelle est due à un projet de mosquée.
mardi 19 octobre
Le Conseil des implantations de Judée-Samarie et Gaza, principale organisation de colons juifs, a reporté le démantèlement de la colonie sauvage de Schvout Rachel, à proximité de Bethléem, alors qu’une vingtaine de jeunes colons extrémistes manifestaient sur place.
jeudi 21 octobre
La police israélienne a perquisitionné au domicile de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans le cadre d’une enquête sur des malversations. Il y a deux semaines, elle avait perquisitionné chez deux de ses proches, entendus ensuite comme suspects. Le couple Netanyahu est soupçonné de corruption passive et d’usage de fonds publics à des fins personnelles pour des travaux effectués dans son appartement privé. Benjamin Netanyahu pourrait aussi être poursuivi pour avoir détourné des objets de valeur appartenant à l’Etat : il a gardé des cadeaux de valeur qui lui avaient été offerts en sa qualité de Premier ministre. Le couple a été entendu dans les locaux de la brigade anti-fraude.
L’incendie d'une fabrique de briquets, en Cisjordanie, tue seize ouvriers palestiniens.
lundi 25 octobre
Le premier corridor spécial reliant la bande de Gaza à la Cisjordanie a été inauguré, dans la matinée, après une brève cérémonie officielle à Erez, en présence de Jamil Tarifi, le ministre palestinien des Affaires civiles. 1 500 Palestiniens ont été dotés de laissez-passer magnétiques. La mise en service est intervenue avec un mois de retard sur le calendrier prévu par l’accord de Charm el-Cheikh.
Dans la soirée, Ehud Barak a désigné l’actuel ambassadeur d’Israël en Jordanie, Oded Eran, pour diriger la délégation de l’Etat hébreu aux négociations sur le statut final des territoires palestiniens. Le Premier ministre israélien lève ainsi le dernier obstacle au démarrage effectif de ces pourparlers. Les Palestiniens critiquent le choix d’un diplomate, alors que leur délégation est emmenée par leur ministre de l’Information, Yasser Abed Rabbo. Ce dernier y voit le signe que « le gouvernement israélien n’est pas sérieux dans sa volonté de lancer les négociations ».
mercredi 27 octobre
Israël et la Mauritanie, qui entretiennent depuis trois ans des relations par le biais de sections d’intérêts économiques à Tel-Aviv et à Nouakchott, ont annoncé la signature d’un accord établissant des relations diplomatiques au niveau des ambassadeurs. Une bonne partie de la population mauritanienne est hostile à Israël, dont les locaux à Nouakchott bénéficient d’un impressionnant dispositif de sécurité.
jeudi 28 octobre
Ehud Barak ne participera pas au rassemblement à la mémoire de Yitzhak Rabin, sur une place de Tel-Aviv, le 4 novembre, pour marquer le quatrième anniversaire de l’assassinat du Premier ministre travailliste. C’est le Shin Beth qui le lui a formellement interdit, car il apparaît impossible de transformer le lieu en « zone stérile », c’est-à-dire inaccessible aux tireurs isolés. Ehud Barak prendra donc la parole dans un bâtiment sous haute surveillance et son discours sera retransmis aux participants sur un écran géant.
samedi 30 octobre
Dans la soirée, des tirs ont atteint un autobus israélien près de Tarqumiyah, dans le sud de la Cisjordanie, blessant cinq personnes. L’attaque s’est produit dans le corridor spécial, ouvert le 25 octobre, qui permet aux Palestiniens de se rendre de Gaza en Cisjordanie à travers Israël.
dimanche 31 octobre
Ehud Barak a ordonné la réouverture d’une route permettant aux Palestiniens de relier Hébron au Tombeau des Patriarches. La route de Shouhada avait été fermée, il y a cinq ans, après qu’un colon juif eut massacré vingt-neuf Palestiniens au Tombeau des Patriarches.
lundi 1er novembre
Organisée en mémoire de l’assassinat d’Yitzhak Rabin, il y a quatre ans, la rencontre d’Oslo, à laquelle participent Ehud Barak, Yasser Arafat et le président américain Bill Clinton, a commencé dans la capitale norvégienne. Le Premier ministre israélien n’a pas exclu un sommet à Washington, en janvier, pour tenter d’avancer vers le règlement final des problèmes israélo-palestiniens. Sans une telle rencontre, l’accord de Charm el-Cheikh aura du mal à aboutir à un accord de paix en septembre 2000, a-t-il déclaré à son arrivée à Oslo. Les négociations sur le statut final des territoires palestiniens devraient commencer le 8 novembre. Aujourd’hui, la réouverture du marché d’Hébron n’a pu être effectuée, contrairement au calendrier prévu. Et Israël a procédé à un nouvel essai de son missile anti-missiles Hetz.
mardi 2 novembre
Poursuite et fin du sommet d’Oslo.
mercredi 3 novembre
De retour d’Oslo, Ehud Barak parle d’ « atmosphère positive ». Le président américain affirme de son côté que la réunion a permis de « revitaliser le processus de paix ». Pour autant, la presse israélienne estime que si la réunion a donné une certaine impulsion aux négociations, les divergences restent intactes. Ce que confirme implicitement Yasser Arafat dans une interview au quotidien israélien Maariv : « Nous faisons un grand effort pour progresser mais il y a de grosses difficultés que nous tentons de surmonter ».
jeudi 4 novembre
Plusieurs milliers d’Israéliens se sont rassemblés à Tel-Aviv, à l’occasion du quatrième anniversaire de l’assassinat de Rabin. Ehud Barak participait à ce rassemblement : il a pu y rencontrer Leah Rabin, la veuve du Premier ministre assassiné. Il a donné aux Palestiniens un double gage de sa bonne volonté : un ultimatum aux juifs ultras installés sur des colonies « sauvages » et annonce d’un nouveau retrait militaire israélien de 5 % de Cisjordanie.
vendredi 5 novembre
Les autorités religieuses chrétiennes d’Israël ont décidé la fermeture des lieux saints, les 22 et 23 novembre prochains. Elles entendent faire revenir le gouvernement israélien sur sa décision d’autoriser, à Nazareth, la construction d’une mosquée juste à côté de la basilique de l’Annonciation.
Les intégristes palestiniens du Hamas ont annoncé la préparation de nouveaux attentats.
samedi 6 novembre
Une bombe a explosé à Netanya, au nord de Tel-Aviv, blessant 34 personnes. Un suspect palestinien a été arrêté et la police mise en état d’alerte dans plusieurs villes du pays. Le gouvernement israélien a immédiatement assuré que cet attentat n’affecterait pas le processus de paix et donc les pourparlers de Ramallah. De son côté, l’Autorité palestinienne n’a pas hésité à montrer du doigt l’Iran, où certains éléments du Jihad islamique ont fait la jonction avec le Hamas pour empêcher l’application de l’accord de Charm el-Cheikh. Par ailleurs et alors qu’Ehud Barak a reporté l’ultimatum lancé aux colons résidant dans cinq implantations sauvages de Cisjordanie pour qu’ils se retirent de leur plein gré, le Premier ministre israélien a donné son feu vert à l’agrandissement d’une colonie, près de Naplouse (sa superficie sera multiplié par dix).
dimanche 7 novembre
Ehud Barak a provoqué la colère des Palestiniens en affirmant que la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU ne peut s’appliquer à la Cisjordanie et à Gaza puisque ces territoires, lors de leur conquête par Israël, en 1967, étaient contrôlés par l’Egypte et par la Jordanie et non par les Palestiniens.
A Nazareth, les Islamistes ont démantelé la tente qu’ils avaient installée près de la basilique de l’Annonciation et qui leur servait de mosquée. Mais ce démontage a eu lieu à la suite du feu vert donné par le gouvernement israélien, le mois dernier, à la construction d’une mosquée « en dur » sur le site.
lundi 8 novembre
A Ramallah, en Cisjordanie, avec plus de trois ans de retard sur le calendrier fixé à Oslo, Israéliens, conduits par Oded Eran, et Palestiniens, conduits par Yasser Abed Rabbo, ont entamé les négociations sur le statut final de la Cisjordanie et de la bande de Gaza prévues par le mémorandum signé à Charm el-Cheikh le 5 septembre. Théoriquement, ces négociations devraient aboutir au règlement final du conflit israélo-palestinien. Pourtant, les négociateurs ont encore beaucoup à faire : statut de Jérusalem, droit au retour de 3 millions et demi de réfugiés palestiniens, création d’un Etat palestinien, partage des ressources, sort des 150 colonies juives implantées en Cisjordanie et à Gaza… La séance du jour a duré deux heures. Elle a été essentiellement consacrée à des questions de procédures. Le chef de la délégation israélienne a confirmé que la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU constituait bien une « base de négociations » pour déterminer le statut de la Cisjordanie et de Gaza. Toutefois, a-t-il ajouté, « la partie palestinienne, de toute évidence, a sa propre interprétation et nous avons la nôtre ».
Israël a demandé au Vatican de comprendre sa décision d’autoriser la construction d’une mosquée près de la basilique de l’Annonciation à Nazareth.
mardi 9 novembre
Ehud Barak et Yasser Arafat se sont parlés, à Paris, avant d’intervenir, l’un après l’autre, au congrès de l’Internationale socialiste. Tous deux ont réaffirmé leur volonté de parvenir à la paix sans cacher de profondes divergences sur le fond. Depuis quelques jours, la capitale française tient lieu de plaque tournante du Proche-Orient. L’Egyptien Moubarak y séjourne depuis quatre jours à titre privé. Le fils du président syrien, Bachar al-Assad y a fait ses premiers pas diplomatiques il y a deux jours. Ehud Barak a de nouveau appelé le « déterminé et courageux président Assad, qui a forgé la Syrie moderne » à saisir l’actuelle « fenêtre d’opportunité pour la paix des braves ».
mercredi 10 novembre
Peu avant l’aube, une brigade d’infanterie, une unité de lutte antiterroriste et des centaines de policiers ont démantelée Havat Maon, une colonie juive implantée, sans permis, sur une colline au sud-est d’Hébron. Le bâtiment principal et la synagogue ont été rasés par les bulldozers, qui ont ensuite évacué les caravanes où s’étaient installées cinq familles. Il aura fallu, pour cela, trois heures d’un face à face houleux avec des centaines de colons, venus marquer leur attachement au « Grand Israël » biblique. Jets d’œufs, crachats, insultes : les forces de l’ordre ont dû grimper sur les toits pour arracher les plus récalcitrants, dont certains s’étaient enchaînés à des bonbonnes de gaz. Au sortir d’un Conseil des ministres, qui a entériné un nouveau retrait militaire de 5 % de Cisjordanie, le 15 novembre prochain, Ehud Barak a estimé qu’il s’agit d’ « un test pour la démocratie, une ligne rouge sur le chemin de l’anarchie ». Mais, en même temps qu’il ordonnait quelques démantèlements, le Premier ministre israélien a aussi « légalisé » 30 autres implantations. Le gouvernement israélien vient aussi d’autoriser la colonie d’Itamar, au nord de la Cisjordanie, à multiplier sa surface par six.
jeudi 11 novembre
Israéliens et Palestiniens ont poursuivi à Ramallah les négociations qu’ils avaient engagées il y a trois jours. Cette séance a duré deux heures. Les deux délégations ont résolu de mettre un terme à la polémique sur la fameuse résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU, dont la version française diffère de la version anglaise. En affirmant enfin, dans un communiqué commun, que la résolution 242 constitue le document de référence, les négociateurs ont au moins démontré leur bonne volonté. Des manifestants se sont réunis devant l’hôtel où a lieu les négociations pour condamner la poursuite de la politique générale de Barak et exiger la libération des prisonniers palestiniens toujours détenus en Israël. En soirée, Yasser Arafat a refusé d’approuver les cartes du prochain retrait israélien. Ehud Barak a aussitôt envoyé un émissaire spécial.
samedi 13 novembre
Match aller des barrages pour la qualification au championnat d’Europe de football 2000 : au stade de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Israël a été écrasée par le Danemark cinq buts (Tomasson 2, Tøfting, Jørgensen et Steen Nielsen) à zéro, devant 42 000 spectateurs.
dimanche 14 novembre
Une rencontre entre Yasser Arafat et Ehud Barak n’a pu régler le problème du retrait israélien du 15 novembre. Les cartes soumises par Israël prévoient le retrait d’une zone d’une centaine de km², très peu peuplée, au nord de Ramallah. Or Yasser Arafat veut « voir échapper un maximum d’habitants au joug de l’occupation ».
lundi 15 novembre
En vertu de l’accord de Charm el-Cheikh, Israël devait transférer ce jour aux Palestiniens une zone représentant 2 % de la Cisjordanie, sur laquelle l’Autorité palestinienne doit désormais assurer aussi bien le contrôle sécuritaire qu’administratif. En outre, l’Autorité palestinienne devait obtenir les pouvoirs civils sur 3 % de territoires supplémentaires où l’armée israélienne continuera d’assurer la sécurité. Mais Yasser Arafat a catégoriquement refusé de signer les cartes qui lui étaient soumises par Israël. Israël a encore fait monter la tension par la voix de son ministre des Affaires étrangères : « Il nous appartient de décider seuls de la localisation du retrait ». En outre, David Lévy a exigé les excuses de l’épouse de Yasser Arafat pour des propos « contraires à l’esprit de la paix ». Recevant Hilary Clinton, il y a une semaine, la première dame palestinienne a accusé l’armée israélienne d’avoir contaminé les ressources naturelles en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
mercredi 17 novembre
Le Vatican l’a confirmé : Jean-Paul II se rendra, fin mars, en pèlerinage en Terre sainte. Le programme se tait sur l’étape de Nazareth.
Match retour des barrages pour la qualification à l’Euro de football 2000 : à Copenhague, le Danemark a achevé le travail en battant à nouveau Israël, trois buts (Sand, Steen Nielsen et Tomasson) à zéro, devant 41 186 spectateurs. En deux rencontres, les Danois ont passé huit buts aux Israéliens sans en prendre un seul.
jeudi 18 novembre
Au cours de la session des négociations israélo-palestiniennes, pour l’accord-cadre final du processus de paix, les Palestiniens ont réaffirmé leur position sur Jérusalem : l’est de la ville, occupé par Israël depuis 1967, doit devenir la capitale du futur Etat palestinien, l’ouest restant capitale d’Israël et un libre passage étant assuré entre les Lieux saints des deux parties de la ville. Israël, en revanche, entend que Jérusalem reste sous sa souveraineté. Le désaccord persiste également sur la question du retour de trois millions de réfugiés palestiniens de 1948 et sur le démantèlement des colonies juives de peuplement en Cisjordanie. La rencontre a duré une heure et demie.
dimanche 21 novembre
Le Conseil suprême islamique de Jérusalem, lié à l’Autorité palestinienne, a demandé le report de la construction de la mosquée de Nazareth. Il s’agit, selon ce Conseil, d’éviter « des batailles internes fomentées par ceux qui veulent provoquer un conflit religieux ».
Abdallah II de Jordanie vient de donner un nouveau gage de son soutien au processus de paix au Proche-Orient : quatre hauts dirigeants du Hamas, organisation qui prône la disparition de l’Etat d’Israël, ont été expulsés de Jordanie et accueillis au Qatar. Il s’agit du chef du bureau politique du Hamas à Amman, Khaled Mechaal, du porte-parole du mouvement en Jordanie, Ibrahim Ghosheh, et de deux autres membres du bureau politique, Izzat al-Rouchouk et Sami Khater. La Jordanie a également libéré 20 autres membres du Hamas, arrêtés, eux, fin août. Elle a aussi interdit toute activité du mouvement dans le royaume. L’expulsion des quatre dirigeants a été prise grâce à une médiation de l’émir du Qatar. Ils ont tous les quatre la nationalité jordanienne. Le Premier ministre jordanien Abdel Raouf Rawabdeh a déclaré que s’ils devaient revenir dans le pays, le gouvernement reprendrait ses poursuites judiciaires contre eux. Il les accuse, en effet, d’avoir rompu l’accord tacite de 1992 qui tolérait le Hamas au royaume Hachémite : ces citoyens jordaniens dirigeaient une organisation étrangère dont les activités, illégales, menaçaient la sécurité et la stabilité du pays.
lundi 22 novembre
Geste rarissime : les lieux saints chrétiens d’Israël et de Palestine ont été fermés pour deux jours. Pour protester contre la prochaine construction d’une mosquée près de la basilique de l’Annonciation de Nazareth. La première pierre de cet édifice doit être posée le 23 novembre. Les Eglises chrétiennes se sont félicitées du soutien que leur a apporté l’Autorité palestinienne, visiblement soucieuse d’éviter tout antagonisme entre chrétiens et musulmans à l’approche du jubilé de l’an 2000.
mardi 23 novembre
La police et l’armée israélienne ont évacué une implantation sauvage établie par une vingtaine de colons juifs au sud-est de Bethléem. Ces colons avaient installé quatre tentes près de l’implantation existante de Noqedim, dans un secteur placé sous contrôle israélien. Ils entendaient protester contre le transfert de territoires faisant partie de la « terre d’Israël » à l’Autorité palestinienne.
Des coups de feu ont été tirés contre l’ambassade d’Israël à Amman. L’assaillant a été arrêté par les forces de l’ordre jordaniennes.
Le Vatican a accusé le gouvernement israélien de fomenter la discorde entre chrétiens et musulmans. La première de la nouvelle mosquée de Nazareth a été posée en présence de 3 000 fidèles musulmans. Les lieux saints sont restés fermés aujourd’hui.
mercredi 24 novembre
Le procureur de l’Etat d’Israël a autorisé, pour la première fois, la divulgation d’une partie du protocole du procès du technicien nucléaire Mordehaï Vanunu. Ce technicien avait été condamné pour espionnage, en 1986, en raison des révélations qu’il avait faites à la presse britannique sur l’arsenal nucléaire de son pays. Parmi les éléments publiés aujourd’hui par la presse israélienne, cette déclaration de Vanunu au tribunal : « J’ai voulu confirmer ce que toute le monde savait. Je ne voulais plus qu’on puisse continuer à nier qu’Israël détient l’arme nucléaire […] Je voulais également qu’un contrôle soit exercé sur ces armes ». Shimon Peres, considéré comme l’un des pères du programme nucléaire israélien, a protesté contre cette publication.
Accusé par le Vatican de fomenter la discorde entre chrétiens et musulmans à propos de la mosquée de Nazareth, Israël a vertement répliqué au Vatican. Son ministre des Affaires étrangères, David Lévy, a jugé « très grave » la prise de position de l’Eglise catholique. Le grand rabbin d’Israël a donné de la voix pour rejeter les propos du Vatican. Aujourd’hui, les églises et sanctuaires chrétiens de Terre sainte ont ouvert à nouveau leurs portes après deux jours de « grève ».
jeudi 25 novembre
Des partisans de Arafat ont manifesté dans le sud de la bande de Gaza, accusant la « mafia » de son entourage de manipuler les prix alimentaires.
vendredi 26 novembre
Yasser Arafat a ordonné la baisse des prix d’un certain nombre de produits. Premiers produits touchés par les décrets du président palestinien : la farine, mais aussi l’essence et le gaz en bouteilles.
lundi 29 novembre
Les Palestiniens ont menacé de quitter la table des négociations sur le statut final de Jérusalem et des territoires occupés. Motif de cette colère la planification de 1 026 nouveaux logements pour Israéliens dans la colonie d’Afrat, en Cisjordanie. De son côté, Ehud Barak a confirmé le refus d’Israël d’un quelconque retour des réfugiés palestiniens en Israël. Par contre, il accepte qu’ils réintègrent les territoires palestiniens. Il a appelé à la mise sur pied d’une « Autorité internationale pour aider les réfugiés à s’organiser dans les lieux où ils sont installés ».
jeudi 2 décembre
Ezer Weizman, le président israélien, réélu en 1998 pour cinq ans, a décidé d’abandonner ses fonctions « avant l’été prochain ». Il l’a répété à plusieurs reprises au cours des semaines passées, sans avancer de raisons précises. Selon le quotidien Haaretz, les principaux candidats à sa succession sont Shimon Peres, actuel ministre de la Coopération régionale, et David Lévy, ministre des Affaires étrangères.
vendredi 3 décembre
Après Nazareth, Jérusalem. Le maire de la Ville sainte, Ehud Olmert, membre du Likoud, a interdit au Waqf, l’institution gérant les biens de l’islam, de poursuivre ses travaux d’aménagement d’une mosquée sur le site dit « les Ecuries du roi Salomon », en contrebas de l’Esplanade des mosquées Al-Aqsa et Omar, là où se dressa, jadis, l’antique Temple juif. Jusqu’ici, le gouvernement avait fermé les yeux. Ehud Olmert a également demandé l’annulation du permis de construire de la nouvelle mosquée de Nazareth, car le terrain a été, selon lui, donné de manière illégale aux islamistes.
samedi 4 décembre
Les célébrations du Jubilé 2000 à Bethléem, sont placées sous le signe du futur Etat palestinien en gestation. Yasser Arafat a donné le coup d’envoi des festivités, prévues pour durer jusqu’en avril 2001. Le président palestinien a dévoilé une plaque commémorative du projet de rénovation de la ville, « Bethléem 2000 », devant quelques 2 000 personnes, rassemblées devant la Basilique de la Nativité.
lundi 6 décembre
Le chef de la délégation palestinienne, Yasser Abed Rabbo, a quitté la table des négociations pour protester contre la poursuite de la colonisation.
mardi 7 décembre
Une fois encore Madeleine Albright, le secrétaire d’Etat américain, est en tournée au Proche-Orient. Pour tenter de résoudre la crise entre Israël et les Palestiniens et de relancer le dialogue entre Israël et la Syrie. A Damas, elle a été reçue par le président Hafez el-Assad. Celui-ci, tout en réaffirmant la disposition de la Syrie là où elles s’étaient arrêtées il y a plus de trois ans, n’a rien de proposé de nouveau. L’entretien s’est borné à l’examen formel de quatre questions : la nature des relations futures entre Israël et la Syrie, le calendrier d’un accord de paix, les questions de sécurité et la question du retrait du Golan.
mercredi 8 décembre
Le gouvernement israélien a pris une décision inattendue, cruciale : le gel de tous les nouveaux projets de construction dans les colonies de peuplement. Et cela jusqu’en février 2000, c’est-à-dire jusqu’à la conclusion d’un accord cadre sur le règlement définitif du processus de paix. Cette mesure se veut provisoire. Le négociateur palestinien Yasser Abed Rabbo juge cette suspension insuffisante : il réclame l’arrêt immédiat et total de toutes les constructions en cours dans les 140 implantations israéliennes de Cisjordanie. Ehud Barak a pourtant déjà pris une décision difficile. Le leader travailliste a avoué avoir plaidé aux pressions internationales Le Parti national religieux (PNR), membre de la coalition gouvernementale, menace de se retirer. Ce gel constitue pour ses dirigeants un « casus belli ». Attaqué à sa droite, Ehud Barak a été également, ces derniers temps, très critiqué à sa gauche. Ses alliés de la formation pacifiste Meretz lui ont reproché des constructions massives dans les implantations israéliennes. le leader pacifiste Yossi Sarid, ministre de l’Education nationale, envisage même de rendre son tablier.
Les pourparlers de paix entre la Syrie et Israël devraient reprendre la semaine prochaine à Washington. C’est Bill Clinton qui l’a annoncé après s’être entretenu notamment au téléphone avec le président syrien. Bill Clinton a exprimé aussi le souhait qu’avec la reprise des pourparlers Israël-Syrie, les discussions entre Israël et le Liban reprennent également prochainement. Madeleine Albright est en Israël.
mercredi 8 ou jeudi 9 décembre
Début du Ramadan.
jeudi 9 décembre
Dans la soirée, lors d’une conversation avec le Premier ministre israélien Ehud Barak, le roi de Jordanie a proposé que les négociations de paix entre Israël et la Syrie se poursuivent à Amman après leur reprise formelle, la semaine prochaine, à Washington. Israël a donné son accord.
dimanche 12 décembre
Israël attendra le retour du Premier ministre, Ehud Barak, le 17 décembre, pour se prononcer sur la libération d’un nouveau groupe de prisonniers palestiniens. L’Autorité palestinienne déplore ce retard car cette nouvelle libération aurait dû intervenir à l’occasion du ramadan, le 8 décembre dernier. La réunion gouvernementale prévue ce jour a été annulée, le Premier ministre israélien étant grippé.
mardi 14 décembre
Le président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, se dit « très content » de la reprise des négociations israélo-palestiniennes, le 15 décembre, à Washington. Des responsables américains et israéliens ont rassuré les Palestiniens, affirmant qu’ils ne feraient pas les frais de la reprise des négociations entre Damas et Jérusalem.
mercredi 15 décembre
Israël et la Syrie ont repris, à Washington, les pourparlers de paix en panne depuis 1996 : le Premier ministre israélien Ehud Barak a rencontré le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk al-Chareh. Il s’agit de la première rencontre à un tel niveau entre les deux pays en conflit depuis 50 ans. Dès l’ouverture, le ministre syrien est entré dans le vif du sujet : la restitution intégrale du plateau du Golan. En contrepartie, la Syrie garantirait « un véritable sentiment de paix et de sécurité ». Le Premier ministre israélien qui veut un accord global, s’en est tenu à une déclaration de bonnes intentions. Il est « déterminé à tout faire » pour établir « relations pacifiques, de respect mutuel et de bon voisinage ». Toutefois, la délégation israélienne a été refroidie par les propos syriens.
jeudi 16 décembre
Les négociations israélo-syriennes sous l’égide des Etats-Unis se sont poursuivies, à Washington, dans une atmosphère optimiste. Farouk el-Chareh s’est dit « très satisfait » du déroulement des pourparlers. Pas question, pour autant, de poursuivre les négociations la semaine prochaine, comme l’avait suggéré le président américain. Ehud Barak a fait valoir qu’il devait impérativement se trouver à Jérusalem pour suivre les progrès de discussions budgétaires. Le dialogue reprendre donc le 3 janvier. Un hebdomadaire britannique spécialisé dans les questions de défense, le Jane’s Defence Weekly, affirme qu’en compensation de son retrait du Golan, Israël négocie une aide américaine lui permettant d’acquérir pour plus de soixante milliards de francs d’armement américain.
Deux bombes à fragmentation, tirées par l’armée israélienne dans la matinée, ont touché l’école du village d’Arabsalim, dans le secteur central de la zone qu’ils occupent au Sud-Liban. Vingt écoliers âgés de 5 à 13 ans ont été blessés, dont quatre grièvement. L’armée israélienne a affirmé plus tard, en présentant ses excuses, qu’il s’agissait d’une « erreur ». Elle explique que « le bombardement était une riposte aux terroristes qui ont tiré en direction des positions de l’ALS à partir d’une zone construite jouxtant l’école ».
vendredi 17 décembre
Ehud Barak juge les négociations avec la Syrie sont « sur la bonne voie tout en étant difficiles », selon la radio publique israélienne, qui a interviewé le Premier ministre israélien dans l’avion qui le ramenait de Washington à Tel-Aviv, après deux jours de pourparlers de paix.
samedi 18 décembre
Dans la soirée, le Premier ministre israélien a annoncé à la télévision que son sommet prévu le 19 décembre à Jéricho avec Yasser Arafat avait été reporté. Il s’est refusé à donner plus de précisions sur les motifs de ce report. Le sommet de Jéricho devrait néanmoins avoir lieu la semaine prochaine.
dimanche 19 décembre
Israël a confirmé que le voyage du pape en Terre sainte aurait lieu du 21 au 26 mars. Après une étape en Jordanie, le pape se rendra en Galilée, notamment à Nazareth, à Jérusalem, dans la partie orientale de la vieille ville, occupée par Israël, et à Bethléem.
lundi 20 décembre
Les Palestiniens ont accusé Israël de vouloir garder le contrôle de toutes les colonies juives dans les territoires occupés. Une nouvelle séance des négociations sur le statut final avait lieu à Ramallah. Un responsable palestinien a affirmé qu’Israël voulait que les frontières définitives des territoires palestiniens soient définies en fonction des exigences sécuritaires de l’Etat hébreu et des « faits sur le terrain ». Ehud Barak exigeait jusqu’ici qu’Israël garde, sous son contrôle, des « blocs d’implantations », ce que rejetaient les Palestiniens.
nuit du mardi 21 au mercredi 22 décembre
Yasser Arafat et Ehud Barak se sont rencontrés secrètement à Ramallah. C’est la première fois que le chef du gouvernement israélien se rend en territoire autonome palestinien. Objectif : relancer le volet palestinien du processus de paix bloqué depuis plus de cinq semaines. Les deux dirigeants seraient tombés d’accord sur la délimitation des 5 % de Cisjordanie à évacuer par Israël « dans les prochains jours » et sur la libération d’un nouveau contingent de prisonniers palestiniens. Les problèmes les plus épineux, comme le statut de Jérusalem, l’avenir des colonies de peuplement israélien ou le retour des réfugiés palestiniens, n’ont pas été abordés.
mercredi 22 décembre
Dans le but, semble-t-il, de pousser le Liban à se joindre aussi au processus de paix au Proche-Orient, le gouvernement israélien a fait savoir que, sur le plan militaire, plus rien ne s’oppose au retrait du sud du Liban, au démantèlement de la zone de sécurité. La décision du retrait appartient dorénavant au Premier ministre israélien.
dimanche 26 décembre
Israël a décidé de libérer 24 détenus politiques palestiniens originaires de Jérusalem-Est à l’occasion du ramadan. Ce qui constituera un nouveau geste du gouvernement Barak envers les Palestiniens. Par ailleurs, selon le quotidien israélien Yediot Aharonot, le Premier ministre israélien serait prêt à avancer de juillet à avril le retrait de ses troupes du Liban-sud. Mais seulement si les négociations de paix avec la Syrie avancent…
mardi 28 décembre
Selon le quotidien israélien Haaretz, le gouvernement de Barak a proposé à l’Autorité palestinienne de prendre en charge l’autorité civile sur deux quartiers de Jérusalem : Beit Hanina et Shouafat, dans le nord du secteur oriental. Israël y conserverait la haute main sur les questions de sécurité, mais tout ce qui concerne la vie quotidienne (planification, construction, questions municipales, santé, administration, finances), actuellement du ressort de la municipalité de la Ville sainte, serait transféré aux Palestiniens. Si ce transfert de compétences avait effectivement lieu, Israël reconnaîtrait ainsi les liens qui existent déjà entre plusieurs quartiers arabes de Jérusalem et l’Autorité palestinienne. Le journal précise que le gouvernement israélien a également proposé à Yasser Arafat une formule permettant la coopération des Palestiniens à l’aéroport civil d’Atarot, proche des deux quartiers arabes du nord de la ville.
mercredi 29 décembre
La Cour suprême israélienne s’étant prononcée contre trois appels qui lui avaient été présentés à ce sujet, le gouvernement israélien a décidé de libérer comme prévu, 26 prisonniers palestiniens, parmi lesquels 13 membres des mouvements islamistes opposés au processus de paix.
jeudi 30 décembre
L’armée israélienne est intervenue près de Bethléem pour expulser des colons qui s’étaient installés dans un ancien camp militaire en vue de créer une nouvelle colonie. Par ailleurs, Israël a libéré sept prisonniers palestiniens originaires de Jérusalem-Est.
Dans la soirée, un commando du Hezbollah intégriste libanais a été tué dans son attaque-suicide, à la voiture piégée, d’une patrouille israélienne à Qlayaa, au Liban-Sud : huit civils libanais ont été blessés.
vendredi 31 décembre
Grande célébration du nouveau millénaire dans le cadre du projet Bethléem 2000. C’est l’occasion pour Yasser Arafat de rappeler au monde que la ville qui a vu naître Jésus se trouve en Palestine.