dimanche 3 janvier
Saddam Hussein a affirmé sa volonté de riposter à tout survol américano-britannique de l’Irak.
lundi 4 janvier
Washington et Bagdad poursuivent leur dialogue de sourds. Les Etats-Unis ont fait savoir qu’ils continueront à empêcher toute violation irakienne des zones d’exclusion aérienne instaurées dans le nord et le sud de l’Irak. De leur côté, les Irakiens, ont annoncé qu’ils ont neutralisé cinquante-huit missiles ou obus lors des raids américano-britanniques de mi-décembre. L’ONU a reçu une note de Bagdad qui s’inquiète de la sécurité du personnel humanitaire américain et britannique aujourd’hui en Irak, une douzaine de personnes. Enfin, les Irakiens ont déclaré qu’ils ne tiendront aucun compte des conclusions de la réunion, depuis le 2 janvier à Hurghada (Egypte), des chefs de la diplomatie de l’Arabie Saoudite, de la Syrie, du Yémen et de l’Egypte.
mardi 5 janvier
Pour la troisième fois en l’espace d’une semaine, des incidents se sont produits au-dessus de l’Irak où des appareils américains ont ouvert le feu contre des avions de chasse irakiens qui avaient pénétré dans une zone interdite, au sud du pays. Par ailleurs, reprenant des informations fournies par des mouvements d’opposition irakiens, le département d’Etat américain a annoncé que « des arrestations massives et des centaines d’exécutions sommaires de dissidents chiites » ont eu lieu dans le sud de l’Irak et les banlieues de Bagdad depuis un mois et demi. Cette vague répressive, affirme Washington, « a atteint son point culminant en novembre ».
mercredi 6 janvier
La presse américaine affirme à son tour que le chef de l’Unscom, Richard Butler, a failli à sa mission en renseignant les Etats-Unis… L’ONU dément mollement… mais renvoie chez eux une partie de ses inspecteurs.
jeudi 7 janvier
Un nouvel accrochage a eu lieu dans le ciel irakien. C’est dans la zone d’exclusion aérienne du nord du pays, cette fois, et non dans le sud comme précédemment, qu’un chasseur américain a été pris pour cible par la DCA irakienne. L’avion a riposté en tirant un missile.
vendredi 8 janvier
Selon le général américain Henry Shelton, chef d’état-major interarmes, plusieurs responsables gouvernementaux irakiens ont été tués lors des frappes américaines et britanniques en décembre. Le général Shelton évalue en outre les pertes de l’armée irakienne entre 600 et 1 600 morts. Il n’a voulu fournir aucune précision, afin, a-t-il expliqué, de préserver la confidentialité des sources des services de renseignements américains sur place.
dimanche 10 janvier
Le Parlement irakien a appelé Saddam Hussein a rejeter les résolutions « iniques » de l’ONU. Le texte appelle notamment les instances dirigeantes à agir en concertation avec les gouvernements arabes « en vue de lever l’embargo imposé sans légale internationale ». De nombreux députés ont également appelé à ne plus reconnaître la résolution 715 du Conseil de sécurité qui place le potentiel militaire de l’Irak sous surveillance permanente de l’ONU. La résolution 833 qui fixe les frontières italo-koweïtiennes est également remise en cause. Le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz a laissé entendre que Bagdad ne reconnaissait pas l’indépendance du Koweït, « entité créée par la Grande-Bretagne ». Dans la soirée, les ministres des Affaires étrangères saoudien, koweïti, bahraïni, omanais, qatari et des Emirats arabes se sont concertés à huis clos à Djeddah.
lundi 11 janvier
La tension est montée d’un cran dans le Golfe Persique, l’Irak ayant menacé l’Arabie Saoudite et le Koweït qu’il accuse de fournir un soutien logistique aux forces américano-britanniques. Le Koweït a placé ses troupes en état d’alerte. Par ailleurs, trois avions américains, pris pour cibles par la DCA irakienne au-dessus de la zone d’interdiction aérienne du nord de l’Irak ont riposté en lançant deux missiles sur des batteries de l’adversaire.
mardi 12 janvier
Le commandement américain a décidé de renforcer sa présence aérienne dans le golfe Persique, afin d’accroître ses possibilités de surveillance de la zone d’exclusion du sud de l’Irak. Ce renfort comprendra, d’ici quelques jours, huit chasseurs F-16 et quatre avions ravitailleurs KC-135.
nuit du mardi 12 au mercredi 13 janvier
La France a fait des propositions au Conseil de sécurité de l’ONU, pour sortir de la crise irakienne. Paris a notamment insisté sur la nécessité de lever progressivement les sanctions qui frappent le pays, dans la mesure où Bagdad remplira ses obligations internationales. Une idée dont les Etats-Unis ne veulent cependant pas entendre parler.
jeudi 14 janvier
Le vice-président irakien Ramadan a évoqué la possibilité de reprendre le dialogue avec l’Arabie Saoudite et le Koweït, pourtant « complices de l’agression anglo-américaine ».
samedi 16 janvier
Des milliers d’Irakiens ont défilé dans les rues de Bagdad en criant « A bas l’Amérique ». A l’occasion du huitième anniversaire de la guerre du Golfe, la population irakienne a réaffirmé son attachement à la personne du président Saddam Hussein.
samedi 23 janvier
Des avions américains ont bombardé deux batteries de défense anti-aérienne du sud de l’Irak. Quatre appareils américains patrouillaient dans la zone d’exclusion aérienne, quand ils ont été menacés par deux chasseurs Mig-21 irakiens qui avaient pénétré dans la zone, et par des tirs de DCA des batteries de défense anti-aérienne irakiennes. Les avions américains ont riposté en lâchant des bombes à guidage laser, avant de regagner sans incidents le porte-avions Carl Vinson, croisant dans le Golfe.
dimanche 24 janvier
Réunis au Caire, les ministres des Affaires étrangères des pays arabes ont été appelés par la Syrie et le secrétaire général de la Ligue arabe, à « œuvrer sérieusement pour la levée des sanctions » qui frappent l’Irak. La Ligue arabe a pourtant provoqué la colère de Bagdad en exigeant de l’Irak dans le document final en sept points, qu’il « reconnaisse que son occupation du Koweït était une erreur, en contradiction avec la charte de la Ligue et le pacte de défense commune arabe ». Bagdad, quant à lui, a décidé de poursuivre le renforcement de son dispositif militaire dans le sud. Un nouvel accrochage a eu lieu dans la « zone d’exclusion » du nord du pays et la chasse américaine a riposté en tirant un missile contre une batterie anti-aérienne irakienne.
lundi 25 janvier
Des missiles américains sont tombés sur Bassorah, faisant onze morts et cinquante-neuf blessés (quartier populaire d’Al-Joumhouryia, aéroport et champ pétrolier de Rumeila). Washington admet que ses avions sont intervenus, mais uniquement pour répondre aux provocations quasi quotidiennes de Bagdad.
mardi 26 janvier
De nouveaux incidents se sont produits, pour la quatrième journée consécutive, entre des chasseurs américains et la défense antiaérienne irakienne, au-dessus de la zone d’exclusion du nord de l’Irak. Saddam Hussein, qui rendait hommage aux victimes des bombardements de Bassorah, a violemment pris à partie les régimes arabes qui n’ont pas dénoncé les frappes anglo-américains contre son pays. Il a en outre menacé de « faire payer très cher » ceux « qui permettent aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne d’utiliser leur territoire pour tuer le peuple irakien », c’est-à-dire l’Arabie Saoudite et le Koweït.
mercredi 27 janvier
Washington a fini par reconnaître qu’un de ses missiles est tombé sur Bassorah, le 25 janvier, tuant « par erreur » plusieurs civils irakiens. Par ailleurs, l’Iran proteste suite au tir d’un autre missile qui est tombé près de la ville d’Abadan. Enfin, la Turquie, principale allié des Américains dans la région, commence à trouver de plus en plus gênante la présence américaine sur sa base d’Incirlik. L’Irak affirme sa « détermination permanente contre sa souveraineté et son espace aérien ».
jeudi 28 janvier
Une délégation parlementaire française est arrivée en Irak pour une mission d’enquête d’une semaine sur les conséquences des frappes américaines. Elle rencontrera notamment le vice-président Taha Yassine Ramadan et se rendra aussi bien dans le nord que dans le sud du pays.
samedi 30 janvier
Six incidents se sont produits entre des chasseurs américains et la défense antiaérienne irakienne au-dessus de la zone d’exclusion aérienne dans le nord de l’Irak. En provenance de la base turque d’Incirlik, des avions de chasse américains, pris pour cible par un site radar irakien, puis par une batterie antiaérienne, ont tiré dix-sept missiles et lâché des bombes contre ces installations.
dimanche 31 janvier
Deux nouveaux incidents ont opposé Irakiens et l’aviation américano-britannique. Plusieurs bombes ont été lâchées en riposte sur des cibles au sol.
mardi 2 février
Le sous-secrétaire d’Etat américain pour le Proche-Orient a achevé sa dernière mission en date dans le Golfe sur un échec. Martin Indyk a tenté de convaincre ses alliés de la région d’œuvrer au renversement de Saddam Hussein, mais ceux-ci ont dénoncé le « danger » de cette manœuvre pour les pays arabes.
mercredi 3 février
Devant l’ « escalade incontestable » des incidents aériens en Irak depuis le début de l’année, comme le remarque le ministère britannique de la Défense, les Nations-Unies ont décidé de retirer du pays les Américains et les Britanniques travaillant pour son programme humanitaire.
jeudi 4 février
Richard Butler, le très contesté chef de la mission de surveillance de l’ONU sur le désarmement de l’Irak, se retirera à l’expiration de son mandat, fin juin. Il l’a annoncé lui-même.
vendredi 12 février
Des « avions ennemis » ont bombardé des sites dans la zone d’exclusion aérienne du nord de l’Irak. Selon l’agence officielle INA, deux civils ont été tués et plusieurs autres blessés. Selon un porte-parole irakien, ces avions « venaient de Turquie » et ont attaqué des sites de la DCA et des installations civiles dans la province de Nénivo. De son côte, le commandement européen des forces américaines a annoncé que ses chasseurs avaient dû répliquer lors de « cinq incidents » les mettant aux prises avec la DCA irakienne près de Mossoul.
Aidé de plusieurs milliers de fidèles, l’ayatollah chiite Mohammad Sadek al-Sadr, interdit de prêche par le pouvoir, a forcé la porte de la mosquée al-Koufa à Najaf, pour y faire la prière.
samedi 13 février
Trois civils irakiens ont été tués et plusieurs autres blessés dans des bombardements par des « avions ennemis » contre des sites de la zone d’exclusion aérienne, dans le sud de l’Irak. Le commandement américain a indiqué auparavant que des chasseurs avaient attaqué plusieurs objectifs de défense anti-aérienne irakienne dans le sud du pays. Des avions de la Navy ont aussi bombardé un site de missile dans la péninsule de Fao, blessant « plusieurs citoyens, dont des femmes », selon un porte-parole militaire irakien.
dimanche 14 février
Un hebdomadaire britannique, The Sunday Telegraph, citant des sources diplomatiques à Moscou, a révélé que la Russie et l’Irak, pourtant sous embargo international, ont signé des contrats pour près d’un milliard de francs, destinés à renforcer la défense aérienne irakienne. Cette brèche dans l’embargo sur les armes constitue une sérieuse menace pour les chasseurs américains et britanniques qui patrouillent dans les zones d’exclusion aérienne, où ils affrontent quotidiennement la DCA irakienne. Dans la soirée, Saddam Hussein a pour sa part affirmé que l’Irak était capable d’attaquer les bases alliées en Arabie et au Koweït.
lundi 15 février
Les avions américains et britanniques qui patrouillent dans les deux zones d’exclusion aérienne irakiennes ont procédé à plusieurs frappes, après avoir été « accrochés » par des radars irakiens ou avoir essuyé des tirs de batteries de DCA. Bagdad affirme que ces bombardements ont visé « des sites civils et militaires » et qu’ils ont « entraîné la mort de cinq citoyens et blessé vingt-deux personnes, parmi lesquelles un certain nombre de civils ». Par ailleurs, le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz est allé plaider sa cause à Ankara, appelant la Turquie à « se ranger aux côtés de l’Irak ». Mais le Premier ministre turc, Bulent Ecivit, a carrément invité l’Irak à ne plus contester les fameuses zones d’exclusion aérienne. Il a aussi demandé à Bagdad de « ne pas chercher un conflit armé » avec les Etats-Unis.
Après vingt-quatre heures d’un étrange silence, la Russie a catégoriquement démenti l’information parue la veille dans The Sunday Telegraph.
vendredi 19 février
Depuis quelques jours, l’armée turque a lancé une nouvelle offensive contre le PKK en pénétrant dans le nord de l’Irak.
nuit du vendredi 19 au samedi 20 février
Le principal dignitaire chiite irakien, le grand ayatollah Mohammad Sadek al-Sadr, et ses deux fils, ont été tués dans un attentat à Najaf. Le responsable religieux avait cinquante-six ans.
samedi 20 février
Des émeutes sanglantes se sont produites dans le sud du pays à Karbala, Kut, Amarah, Nasariyah et Najaf, haut lieu saint du chiisme, et, selon certaines sources contredites par les autorités, dans la banlieue nord de Bagdad, après l’annonce de l’assassinat de l’ayatollah Mohammad Sadek al-Sadr. A Nasariyah, les émeutiers ont pris d’assaut plusieurs bâtiments publics, dont le siège du gouvernement, et les permanences du parti Baas. La répression de ces émeutes, rassemblant des milliers de personnes, a fait des morts et des blessés. Dans les banlieues de la capitale, les forces de l’ordre auraient arrêté quelque deux cents cinquante personnes.
dimanche 21 février
Selon des sources de l’opposition émigrée, les troubles se poursuivent à Nasariyah. L’armée a fait donner l’artillerie contre les quartiers dont les forces de l’ordre avaient perdu le contrôle.
Pour la première fois, des manifestations kurdes ont eu lieu en Irak et en Iran pour réclamer la libération de leur cher, Abdullah Ocalan, enlevé par les Turcs au Kenya il y a une semaine. Dans le nord de l’Irak, plusieurs milliers de manifestants s’en sont pris à un bâtiment du Croissant rouge turc, à Ouleimaniyeh : les gardes ont dû tirer en l’air pour les repousser.
lundi 22 février
Selon l’opposition chiite en exil (al-Dawaa), les émeutes se sont poursuivies, tant dans certains quartiers de Bagdad que dans plusieurs villes du centre et du sud de l’Irak. Il y aurait plus d’une centaine de morts à Saddam City, notamment parmi les « partisans du régime ». Le pouvoir aurait fait intervenir les « fedayin de Saddam », corps paramilitaire commandé par Oudéï, fils aîné de Saddam Hussein. Selon des exilés en Iran, dans le sud du pays, il y aurait au moins dix-huit morts à Nasiriyah, des dizaines de victimes et de blessés à Karbala, à Hillah (province de Babylone) et dans les provinces de Bassorah et de Missan. Selon une troisième source, installée à Amman (Jordanie), l’Irak a mis son armée en état d’alerte maximum. Bagdad dément et dénonce de nouveaux raids américains et britanniques. Ces derniers ont poursuivi leurs interventions aériennes dans les zones d’exclusion, au nord comme au sud, bombardant des sites radar, des installations anti-aériennes et des dépôts d’armes. Selon Bagdad, il s’agissait d’ « objectifs civils ». Bilan : un mort et plusieurs blessés.
mardi 23 février
Le régime irakien semble avoir la situation bien en main à Nasiriyah, où les autorités ont conduit des journalistes étrangers. Ceux-ci n’ont pas pu voir de traces d’affrontement ; les magasins étaient ouverts, la circulation normale ; aucun militaire en vue. En revanche, il y avait un grand nombre de slogans anti-américains sur les murs et de portraits de Saddam Hussein.
mercredi 24 février
Des appareils américains ont bombardé deux sites de la DCA irakienne situés à une cinquantaine de kilomètres de Bagdad, dans la zone d’exclusion aérienne, en représailles à des tirs irakiens. L’alerte dans la capitale a duré de 18 h 50 à 19 h 10. Selon Bagdad, cette « grave escalade » a provoqué plusieurs morts et blessés dans la population civile.
jeudi 25 février
Selon des sources irakiennes concordantes, huit officiers supérieurs de l’armée irakienne auraient été exécutés récemment, notamment un général de corps d’armée qui avait dirigé les forces irakiennes dans le sud du pays en 1990 avant de devenir gouverneur de Missane après l’invasion du Koweït.
samedi 27 février
Un raid aérien allié a fait vingt-trois blessés dans la matinée en Irak. Les avions américains et britanniques ont bombardé des sites civils et militaires dans la zone d’exclusion du sud du pays.
dimanche 28 février
Des missiles et des bombes ont été tirés par des F-15 américains sur des positions de commandement militaire et un relais-radio dans le nord de l’Irak. Bagdad affirme que trois habitants de villages ont été tués. Une station de contrôle de l’oléoduc Irak-Turquie a été endommagée : le pétrole ne peut plus passer ; un des gardiens du site a été tué et deux autres personnes visées. La Ligue arabe a demandé l’arrêt des bombardements anglo-américains.
lundi 1er mars
De nouveaux bombardements dans le nord de l’Irak ont fait un mort et neuf blessés.
nuit du mercredi 3 au jeudi 4 mars
L’oléoduc qui permet l’acheminement du pétrole irakien par la Turquie a été remis en service après un arrêt de quatre-vingt quatre heures dû à un bombardement américain sur deux stations de communication. Le débit est cependant légèrement inférieur à ce qu’il était auparavant.
jeudi 4 mars
L’aviation britannique est intervenue dans le sud de l’Irak. Elle a attaqué un site de radars au sud du port de Bassorah, « en réponse à des violations de la zone d’exclusion aérienne ».
samedi 6 mars
Des avions américains ont bombardé cinq sites irakiens de défense anti-aérienne. Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine, en tournée dans le golfe Persique, a déclaré qu’il fallait trouver un règlement politique de la crise avec l’Irak et faire cesser les raids américano-britanniques. Il a proposé notamment une levée de l’embargo pétrolier en vigueur depuis 1990.
mardi 9 mars
Le quotidien irakien al-Qadissiya appelle les pays arabes, et notamment l’Arabie saoudite, à condamner les attaques américaines dirigées contre l’Irak. « Ceux qui ont oublié leur appartenance arabe devraient au moins suivre l'exemple des pays étrangers comme la Russie, la Chine, la France ». La récente tournée dans le Golfe du ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, a été particulièrement apprécié. De leur côté, deux prix Nobel de la paix, l’Argentin Adolfo Perez Esquivel et la Nord-Irlandaise Mairead Corrigan-Maguire, ont appelé, à Bagdad, à l’arrêt de ces raids et à la levée des sanctions internationales qui frappent l'Irak. Le Qatar a répondu à l’appel de Bagdad et demandé au secrétaire américain à la défense de cesser ses raids.
Un attentat à la bombe a visé la résidence du personnel irakien de la FAO (l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) à Erbil (Nord) : pas de victime.
mercredi 10 mars
A Dohuk (Nord), un attentat à la bombe s’est produit près des bureaux de l’Unesco et de l’OMS. L’homme qui transportait la bombe a été tué et quatre personnes blessées.
jeudi 18 mars
La Libye et l’Irak ont allègrement violé l’embargo aérien qui leur est imposé par l’ONU, ces jours-ci, en prenant prétexte du pèlerinage annuel des musulmans à La Mecque. Les autorités de Bagdad protestent ainsi contre le refus de l’ONU de leur accorder des fonds prélevés sur les recettes du pétrole irakien, pour financer le déplacement des pèlerins. Elles affirment que ceux-ci sont incapables, dans ces conditions de faire un trajet de 2 000 kilomètres par la route. L’Arabie Saoudite a cependant décidé de saisir l’avion irakien lors de son troisième voyage, dans l’attente d’instructions précises du Comité des sanctions de l’ONU.
vendredi 19 mars
Des milliers d’Irakiens qui désiraient se rendre en pèlerinage à La Mecque étaient massés depuis quelques jours à la frontière saoudienne. Non seulement l’Arabie Saoudite a décidé d’accorder des visas aux 18 000 pèlerins envoyés par Bagdad, mais le roi Fahd va prendre leurs frais en charge, les Nations unies n’ayant pas répondu à la demande en ce sens déposée par les autorités irakiennes.
samedi 20 mars
Dans la matinée, les 18 000 pèlerins irakiens sont rentrés chez eux sans être allé à La Mecque. Ils exigeaient au préalable l’équivalent de 12 000 francs chacun, ce que les autorités saoudiennes leur ont refusé.
lundi 22 mars
Le Parti communiste irakien en exil a annoncé qu’une centaine de prisonniers, des détenus politiques pour la plupart, ont été exécutés, en novembre, dans la prison de Radwaniya, au sud de Bagdad. Le Parti a diffusé une liste nominative des victimes, dont les corps n’ont pas été remis aux familles, mais « enterrés, à la nuit tombée, dans des fosses communes ». La plupart des victimes avaient été arrêtées à la suite du soulèvement de mars 1991 dans les régions chiites de l’Irak.
vendredi 26 mars
L’Agence internationale de l’énergie atomique a commencé l’inspection de huit sites irakiens, considérés comme des « édifices présidentiels ».
jeudi 1er avril
Un journal irakien a accusé l’ONU de voler une partie des revenus pétroliers de l’Irak en prélevant de sommes pour indemniser les victimes de la guerre du Golfe. « L’ONU a prélevé 2,5 milliards de dollars des 8,3 milliards générés lors des quatre phases d’application de l’accord pétrole contre nourriture », affirme As-Soura, organe du parti Baas.
vendredi 2 avril
Les Etats-Unis ont confirmé, dans la soirée, avoir bombardé trois sites dans le sud de l’Irak après la violation de la zone d’exclusion aérienne par trois appareils irakiens. Un site de contrôle des communications et une station radio ont été visés. La principale station contrôlant le pompage du brut irakien vers le terminal de Mina Al-Bakr sur le Golfe a aussi été détruite à Hamdan, près de Bassorah.
samedi 3 avril
L’Agence internationale de l’énergie atomique a achevé ses inspections des huit sites présidentiels. Son rapport affirme qu’elle n’y a trouvé aucun indice laissant supposer une activité nucléaire dans le pays : aucune présence de matériaux interdits ou indiquant des activités proscrites.
mardi 13 avril
Alors que le Conseil de sécurité reste divisé sur une éventuelle levée de l’embargo frappant l’Irak, le Comité des sanctions de l’ONU sur l’Irak a donné son accord pour un contrat d’un million de doses de vaccins contre la fièvre aphteuse. Selon la FAO, cette maladie du bétail - menace pour la santé des populations - risque de s’étendre à tout le Moyen-Orient. Ces épizooties sont apparues, dit la FAO, après l’effondrement des structures et des services de contrôle vétérinaire.
vendredi 16 avril
Des dizaines de personnes - jusqu’à deux cents cinquante ? - seraient mortes dans des émeutes dans une banlieue chiite de Bagdad, selon le journal arabe al-Hayat. Citant des « sources irakiennes dignes de foi », ce quotidien affirme que les forces de l’ordre ont voulu empêcher les fidèles musulmans chiites de prier dans la mosquée d’Al-Hikmah, au quartier d’Al-Thaoura, appelé également Saddam City, dans le nord de la capitale irakienne.
samedi 17 avril
Des appareils américains ont bombardé plusieurs sites de la défense anti-aérienne dans le nord de l’Irak. « Menacés par ces sites, ils ont agi en « auto-défense », selon l’armée américaine. « Le bombardement a provoqué la mort de quatre citoyens, et un autre a été blessé », a affirmé un porte-parole militaire à Bagdad, sans préciser s’il s’agissait de civils ou de militaires.
lundi 19 avril
Selon le Parti communiste irakien, parti d’opposition en exil, plus de cent Irakiens, accusés d’avoir participé à des émeutes chiites, en 1991, ont été exécutés, en janvier, dans la prison d’Abdou Gharib, près de Bagdad. Selon le PCI, la vague d’exécutions, commence à l’automne 1997, s’est poursuivie en février et en mars.
jeudi 22 avril
Un Irakien a été tué et quatre autres blessés dans des bombardements américains contre des sites militaires dans la zone d’exclusion aérienne au nord de l’Irak, selon les autorités irakiennes.
mercredi 28 avril
L’Irak, qui fêtait le 62e anniversaire de Saddam Hussein, a tiré des missiles sol-air contre des avions américains et britanniques, au-dessus du sud du pays. Les avions auraient été contraints de fuir vers l’Arabie Saoudite et le Koweït, selon l’agence irakienne officielle INA.
samedi 8 mai
Le pape Jean Paul II a nommé Basile Georges Casmoussa archevêque catholique syriaque de Mossoul. La communauté syriaque est composée de 35 000 fidèles concentrés dans la région de Mossoul. Cette ville compte en outre une autre communauté catholique, quelque 20 000 fidèles chaldéens, dont l'archevêque est Mgr Paulos Farai Rahho.
lundi 10 mai
Des appareils américains F-15 et F-16 ont bombardé plusieurs sites de défense antiaérienne et un centre de commande près de Mossoul, dans la zone d’exclusion aérienne au nord de l’Irak.
mercredi 12 mai
Depuis quatre jours, les raids alliés en Irak auraient fait neuf morts et quinze blessés, selon Bagdad. Les sources alliées confirment des bombardements, ces derniers jours, à proximité de Mossoul et Bassorah. Mais elles assurent que les appareils américains et britanniques interviennent « en état de légitime défense » et contre des objectifs militaires.
jeudi 13 mai
Les entrepôts irakiens sont pleins de médicaments achetés grâce au programme « Pétrole contre nourriture » et stockés sans servir à la population, accuse le bureau de l’ONU pour le Programme de l’Irak. La moitié seulement des médicaments achetés auraient été distribués aux cliniques, hôpitaux et pharmacies.
mercredi 9 juin
Six moudjahiddine du peuple, le principal mouvement de l’opposition armée iranienne (installé en Irak depuis 1986), ont été tués et une vingtaine d’autres blessés, dans un attentat à la voiture piégée, à une quinzaine de kilomètres au nord de Bagdad. La voiture a explosé au passage d’un autobus dans lequel se trouvaient les victimes. Le porte-parole du mouvement accuse « des terroristes envoyés par le régime iranien » d’avoir commandité l’attentat dans lequel, ajoute-t-il, « l’ambassade d’Iran à Bagdad est impliquée ».
lundi 14 juin
Les Etats-Unis « pourraient soutenir » un projet de résolution britannique sur la suspension de l’embargo commercial contre l’Irak. Ce texte, présenté aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, prévoit une levée de l’embargo renouvelable tous les cent vingt jours, assorties de conditions très strictes. Notamment le contrôle financier des importations irakiennes - les exportations étant libres - et le retour en Irak de la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement (Unscom). Bagdad, qui refuse la présence de l’Unscom, s’est déclarée « pas concernée » par les discussions en cours à New York.
dimanche 27 juin
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a jugé « en partie justifiées » les accusations d’espionnage lancées par Bagdad contre l’Unscom.
lundi 5 juillet
La Turquie a envoyé près de 10 000 hommes dans le Kurdistan irakien pour neutraliser des bases arrière du PKK (kurdes).
vers le samedi 10 juillet
L’Irak a annoncé qu’il acceptait une invitation du Venezuela à un sommet de l’OPEP, en l’an 2000 à Caracas, afin de débattre de la situation du marché et des prix du pétrole.
samedi 17 juillet
Saddam Hussein a appelé les pays pétroliers à se concerter pour reprendre en mais l’arme du pétrole.
dimanche 18 juillet
Un raid américain contre des objectifs civils, selon Bagdad, a fait dix-sept morts, dans la soirée, dans la province chiite de Najaf, dans le sud de l’Irak. Selon l’agence officielle irakienne, il s’agit « en majorité de femmes, d’enfants et de vieillards ». Washington a confirmé un raid dans le sud, mais assuré que ses avions avaient répondu à des tirs de DCA et attaqué des objectifs militaires : une batterie de missiles et un centre de communication.
mardi 27 juillet
Des échantillons d’un gaz mortel, le VX, ont été découverts dans le laboratoire de l’Unscom, à Bagdad. La commission avait précipitamment abandonné ses locaux, à la mi-décembre, quelques heures avant la campagne de frappes aériennes américaines et britanniques contre l’Irak. Ce qui est curieux, c’est qu’elle n’a jamais fait état de la présence de ces échantillons dans son laboratoire, contrairement à d’autres produits toxiques qui sont en cours de destruction. En revanche, elle a accusé Bagdad d’avoir contaminé des têtes de missiles avec du VX, alors que Bagdad affirme n’avoir jamais réussi à militariser ce gaz… La controverse pourrait être close si le Conseil de sécurité décidait de faire analyser ces échantillons, mais les Etats-Unis et la Grande-Bretagne s’y opposent. La Russie, elle, accuse carrément l’Unscom d’avoir contaminé elle-même les têtes de missiles irakiens pour mieux discréditer Bagdad. Paris et Pékin demandent à l’Unscom de s’expliquer.
nuit du mardi 27 au mercredi 28 juillet
Malgré les réticences exprimées par Pékin, Moscou et Paris, le Conseil de sécurité de l’ONU a fait détruire la seule « preuve » - sept flacons - accusant l’Irak d’avoir utilisé un gaz mortel, le VX, pour contaminer ses missiles.
jeudi 29 juillet
Des bombardements américains et britanniques, dans les « zones d’exclusion aérienne » du nord et du sud de l’Irak, ont fait huit morts et vingt-six blessés, dans la province de Wassit, à cent quatre-vingt kilomètres de Bagdad.
vendredi 30 juillet
Pour la cinquième journée consécutive, des appareils américains et britanniques sont intervenus en Irak, près de Mossoul, après avoir essuyé des tirs de la DCA irakienne. Selon Bagdad, ces bombardements ont fait neuf morts et vingt-trois blessés. Selon Washington, il y a eu cent huit raids aériens contre l’Irak depuis la fin décembre 1998.
mardi 3 août
Décès du poète irakien Abdelwahab al-Bayati.
dimanche 8 août
Onze ans après la fin de la guerre entre l’Iran et l’Irak, le président irakien Saddam Hussein a accusé Téhéran « de continuer à mener des agressions comme des raids sur des objectifs en Irak et de lancer des missiles ». L’Iran lance fréquemment des attaques contre les bases des opposants iraniens installés en Irak.
mercredi 11 août
En survolant l’une des deux zones d’exclusion aérienne décrétées par les Etats-Unis en Irak, l’aviation américaine a été visée par des missiles.
vendredi 13 août
Plus de 500 000 jeunes enfants irakiens sont morts depuis 1994 et les sanctions imposées à l’Irak par la communauté internationale portent une part de responsabilité dans cette situation. L’accusation, portée par Carol Bellamy, directrice de l’Unicef, se fonde sur une enquête réalisée par l’agence des Nations unies pour l’enfance. De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé le versement d’un million de dollars pour la réhabilitation d’hôpitaux irakiens effectuée par la Croix-Rouge internationale. Par ailleurs, l’aviation américaine a bombardé une batterie antiaérienne et un site de communication au nord de l’Irak. Le président américain envisagerait une intensification des bombardements Il est pressé dans ce sens par un groupe de parlementaires influents menés par le républicain Trent Lott, selon lesquels la politique des frappes n’est pas assez offensive.
lundi 16 août
Trois Irakiens, dont un enfant, auraient été tués et neuf autres blessés lors d’un raid américano-britannique sur le sud de l’Irak, selon Bagdad. D’autre part, selon un journal officiel américain, le gouvernement a rejeté le don de un million de dollars des Etats-Unis pour ses hôpitaux.
mardi 17 août
Un nouveau raid américano-britannique en Irak a fait vingt morts, dont douze d’une même famille à Jassan (sud-est), hors de la zone d’exclusion aérienne, provoquant des accès de colère contre Américains et Britanniques. La Russie a également protesté contre les bombardements.
mercredi 18 août
Les bombardements sur l’Irak ont détruit en huit mois près de la moitié des batteries anti-aériennes situées sur les zones visées, ont annoncé les autorités américaines.
Un groupe d’opposants chiites a annoncé qu’un attentat a visé un vice-Premier ministre, Mohamed Hamza al-Zoubaïdi. L’information a été démentie par les autorités.
vendredi 20 août
La France a dénoncé la « dérive » des bombardements anglo-américains contre l’Irak, opérations dont Paris dit mal percevoir « l’objet ». La France estime que « la population civile est la principale victime » des raids.
lundi 23 août
Bien que les bombardements aériens anglo-américains se poursuivent, l’équipe nationale irakienne de football a été invité par la fédération américaine à jouer aux Etats-Unis, pour la première fois depuis 1991. Les recettes de ces matches amicaux doivent être versées à l’Unicef au profit d’enfants irakiens malades. Peu avant, Bagdad avait annoncé que deux civils avaient été tués et un autre blessé dans un raid aérien américain ou britannique, dans la matinée, sur la région de Mossoul. Washington a aussitôt démenti avoir attaqué des civils.
lundi 30 août
L’Irak a annoncé avoir commencé à exporter du pétrole qu’il offre à la Turquie, comme aide aux victimes du séisme du 17 août. Ce don représentera 100 000 barils par jour pendant cinq ans, soit une valeur de dix millions de dollars. Le brut est pompé à travers l’oléoduc irako-turc qui relie les champs de Kirkouk au terminal turc de Ceyhan, sur la Méditerranée.
mardi 31 août
Clôture à Amman des neuvièmes Jeux panarabes. L’Egypte termine première nation, devant la Tunisie et l’Algérie. L’Irak est onzième avec quarante-et-une médailles, dont six d’or.
du samedi 11 au dimanche 12 septembre
Pour la première fois depuis la guerre du Golfe, l’Irak a présidé, au Caire, une réunion ministérielle de la Ligue arabe au cours de laquelle un rapprochement s’est esquissé entre Bagdad et ses partenaires, et notamment les pays du Golfe.
lundi 13 septembre
Les Etats-Unis, qui cherchent à faire inculper Saddam Hussein pour crimes de guerre contre son propre peuple, a présenté un rapport accusant le président irakien de détourner ou de bloquer l’aide internationale, aggravant ainsi la situation humanitaire du pays. Le département d’Etat révèle qu’il travaille, « avec d’autres pays », à la création d’une « commission sur les crimes de guerre en Irak ».
mercredi 15 septembre
Une fois de plus, à Londres, les cinq pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont débattu de l’éventuelle levée des sanctions imposées à l’Irak depuis la guerre du Golfe. La position des cinq diffèrent sensiblement (France, Russie et Chine contre Etats-Unis et Grande-Bretagne). Bagdad dénonce l’acharnement « mensonger » des Etats-Unis.
dimanche 19 septembre
L’Irak lance une nouvelle offensive devant l’Assemblée générale de l’ONU et « des pays arabes et amis » pour obtenir la levée de l’embargo qui frappe le pays depuis 1990. Le ministre irakien de la Santé vient d’affirmer que près de 13 000 Irakiens, dont 7 632 enfants de moins de cinq ans, sont morts en août, « atteints de diarrhée et de pneumonie ou souffrant de malnutrition », en raison de la détérioration des conditions de santé provoquée par l’embargo.
mercredi 22 septembre
Réunion à Vienne des pays membres de l’OPEP.
lundi 27 septembre
Ouverture de la 43e assemblée générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique, à Vienne : la Corée du Nord et l’Irak ont été accusés de violer leurs obligations envers le Traité de non-prolifération et les garanties de sécurité de l’AIEA.
mercredi 29 septembre
Pour célébrer le centenaire de la naissance de l’ayatollah Khomeiny, l’Iran a libéré deux cents soixante-seize prisonniers de guerre irakiens. Onze ans après la fin d’un conflit qui a duré de 1980 à 1988, la question des prisonniers et des disparus reste le principal obstacle à une normalisation des relations entre Bagdad et Téhéran.
jeudi 30 septembre
Les discussions en cours aux Nations unies sur les sanctions appliquées à l’Irak ne conviennent pas à Bagdad. L’ONU s’achemine en effet vers une « suspension » des sanctions, alors que Bagdad exige leur levée En outre, les Nations unies veulent imposer à l’Irak un contrôle financier : refus catégorique de Bagdad.
samedi 9 octobre
Saddam Hussein a démis de ses fonctions le chef des services secrets irakiens, Rafah Dahham Majoul. Le chef de l’Etat irakien l’accuse d’avoir laissé filtrer des secrets à l’étranger, notamment des informations sur certains contrats d’armement passés avec la Russie.
dimanche 10 octobre
L’Irak aurait acheté à la Russie environ soixante-dix photos satellite de plusieurs pays voisins, dont l’Iran, l’Arabie Saoudite, la Syrie et la Turquie, selon le Sunday Telegraph. Elles permettraient à Bagdad d’orienter ses missiles. Ces vues, affirme le journal britannique, auraient été livrées le mois dernier, sur CD-Rom, dans le cadre d’un accord conclu lors de la visite d’une délégation irakienne à Moscou.
lundi 11 octobre
Selon le Sunday Telegraph, le chef des services secrets irakiens, Rafah Dahham Majoul, a été exécuté. La presse de Bagdad évoque elle une « crise cardiaque ».
mercredi 27 octobre
Selon le patriarche catholique de Bagdad, Raphaël Bidawid, la visite du pape Jean-Paul II en Irak, dans le cadre du jubilé de l’an 2000, n’aura pas lieu avant fin janvier, alors qu’initialement elle était programmée pour début décembre. A Ur, en Chaldée, cependant, les préparatifs se poursuivent avec, notamment, la restauration de ce qui est présenté comme la maison d’Abraham, père commun des croyants monothéistes.
jeudi 11 novembre
Max van der Stoel, le rapporteur aux droits de l’homme de l’ONU pour l’Irak, a remis sa démission à la présidente en exercice de la Commission, à Genève. La semaine passée, Max van der Stoel avait publié un rapport accablant pour le régime de Saddam Hussein, accusé d’exercer une répression impitoyable des droits civiles et politiques des irakiens. L’Irak a catégoriquement refusé le déploiement d’observateurs des droits de l’homme, comme le proposait le rapport de la commission spécialisée de l’ONU.
vendredi 19 novembre
Les Anglo-Américains ont obtenu que le programme « pétrole contre nourriture » ne soit prorogé que de quinze jours, jusqu’au 4 décembre. D’ordinaire, il était reconduit par tranches de six mois. C’est une manière de mettre la pression sur la France et la Russie, plus conciliantes envers l’Irak.
dimanche 21 novembre
Dans la matinée, le gouvernement irakien, sous la présidence de Saddam Hussein, a catégoriquement rejeté un projet de résolution des Nations unies sur la levée de l’embargo en vigueur depuis 1990. Promu par Londres et Washington, ce texte suspend la fin des sanctions au retour des inspecteurs en désarmement. Saddam Hussein joue les opinions occidentales contre leurs gouvernements.
lundi 22 novembre
L’Irak a exporté toutes les quantités de pétrole brut prévues par le programme « pétrole contre nourriture ». C’est ce qu’a annoncé le ministre irakien du pétrole, ce qui revient à dire que l’Irak suspend ses exportations. Madeleine Albright accuse Bagdad d’adopter « une approche hautement cynique » de la question.
mardi 23 novembre
La dernière goutte de pétrole irakien a coulé dans les pétroliers en attente au terminal de Mina al-Bakr, au sud du pays, à seize heures.
dimanche 28 novembre
Les autorités irakiennes ont accusé l’aviation américaine d’avoir lâché un missile sur le jardin d’une maison attentat à une école primaire dans un quartier résidentiel de Mossoul. Bilan de cette attaque, selon Bagdad : dix civils blessés, dont quatre enfants et deux femmes. Trois cents soixante-quinze élèves étaient en classe à ce moment-là. Le quartier, affirme l’Irak, n’abritait aucun objectif militaire. Pour sa part, l’armée américaine a affirmé avoir bombardé des installations de défense aérienne.
lundi 29 novembre
Les exportations de pétrole irakien vers le terminal turc de Ceyhan-Yumurtalik ont repris.
mercredi 30 novembre
Visite officielle à Moscou du vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz.
jeudi 2 décembre
Bagdad accuse la France d’avoir lâché l’Irak à l’ONU. Le ministre irakien des Affaires étrangères, Mohamad Saïd al-Sahhaf, a prévenu que « ce recul de la France va nuire grandement à ses intérêts », ajoutant que cette attitude de Paris est considérée « comme une soumission aux pressions » américaines et britanniques. Le différend vient d’un projet britannique en discussion à l’ONU sur une suspension conditionnelle des sanctions qui frappent l’Irak. Bagdad rejette ce projet, alors que, pour une fois, Paris lui conseille de coopérer avec les Nations unies.
dimanche 5 décembre
L’Irak continue de lancer des avertissements à la France, l’accusant de s’aligner sur Londres et Washington.
mercredi 8 décembre
Début du Ramadan.
jeudi 9 décembre
Le général Ibrahim Abdelsattar a été nommé chef d’état-major des forces armées irakiennes en remplacement du général Abdel Wahed Channan al-Rabbat. Ce dernier devient gouverneur de Bagdad.
vendredi 10 décembre
Le Conseil de sécurité des Nations unies a reconduit pour six mois le programme humanitaire « pétrole contre nourriture » qui permet à l’Irak de vendre l’équivalent de trente-cinq milliards de francs de pétrole brut par semestre.
Le pape Jean-Paul II ne se rendra pas en Irak. Sa visite était officieusement prévue en janvier 2000. Bagdad a préféré tout annuler en invoquant notamment l’embargo occidental et les bombardements qui frappent toujours le pays.
dimanche 12 décembre
Bagdad a annoncé la reprise de ses exportations de brut pour la mi-décembre.
vendredi 17 décembre
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 1284, d’inspiration britannique sur l’Irak. Le texte, depuis des mois, lie la levée de l’embargo qui frappe ce pays depuis 1991 au retour des inspecteurs de l’ONU et à un désarmement avéré. Trois membres permanents du Conseil (France, Russie, Chine) se sont abstenus. Par ailleurs, une autre résolution de l’ONU a supprimé le plafond imposé auparavant aux exportations de pétrole irakien.
samedi 18 décembre
L’Irak a confirmé son retour sur le marché pétrolier international après une suspension de trois semaines.
dimanche 19 décembre
L’Irak a rejeté « catégoriquement » la nouvelle résolution de l’ONU qui « transforme l’Irak en protectorat dirigé de l’extérieur avec l’argent irakien et maintient indéfiniment l’embargo », selon le quotidien Babel, dirigé par Oudaï, le fils aîné de Saddam Hussein.
dimanche 26 décembre
Saddam Hussein a décoré quarante-huit personnalités auxquelles il a décerné l’ « insigne du courage ». Parmi ces personnalités, ses trois demi-frères Barzan, Watban et Sabaaoui, par ailleurs tous les trois conseillers à la présidence.
Saddam Hussein a affirmé sa volonté de riposter à tout survol américano-britannique de l’Irak.
lundi 4 janvier
Washington et Bagdad poursuivent leur dialogue de sourds. Les Etats-Unis ont fait savoir qu’ils continueront à empêcher toute violation irakienne des zones d’exclusion aérienne instaurées dans le nord et le sud de l’Irak. De leur côté, les Irakiens, ont annoncé qu’ils ont neutralisé cinquante-huit missiles ou obus lors des raids américano-britanniques de mi-décembre. L’ONU a reçu une note de Bagdad qui s’inquiète de la sécurité du personnel humanitaire américain et britannique aujourd’hui en Irak, une douzaine de personnes. Enfin, les Irakiens ont déclaré qu’ils ne tiendront aucun compte des conclusions de la réunion, depuis le 2 janvier à Hurghada (Egypte), des chefs de la diplomatie de l’Arabie Saoudite, de la Syrie, du Yémen et de l’Egypte.
mardi 5 janvier
Pour la troisième fois en l’espace d’une semaine, des incidents se sont produits au-dessus de l’Irak où des appareils américains ont ouvert le feu contre des avions de chasse irakiens qui avaient pénétré dans une zone interdite, au sud du pays. Par ailleurs, reprenant des informations fournies par des mouvements d’opposition irakiens, le département d’Etat américain a annoncé que « des arrestations massives et des centaines d’exécutions sommaires de dissidents chiites » ont eu lieu dans le sud de l’Irak et les banlieues de Bagdad depuis un mois et demi. Cette vague répressive, affirme Washington, « a atteint son point culminant en novembre ».
mercredi 6 janvier
La presse américaine affirme à son tour que le chef de l’Unscom, Richard Butler, a failli à sa mission en renseignant les Etats-Unis… L’ONU dément mollement… mais renvoie chez eux une partie de ses inspecteurs.
jeudi 7 janvier
Un nouvel accrochage a eu lieu dans le ciel irakien. C’est dans la zone d’exclusion aérienne du nord du pays, cette fois, et non dans le sud comme précédemment, qu’un chasseur américain a été pris pour cible par la DCA irakienne. L’avion a riposté en tirant un missile.
vendredi 8 janvier
Selon le général américain Henry Shelton, chef d’état-major interarmes, plusieurs responsables gouvernementaux irakiens ont été tués lors des frappes américaines et britanniques en décembre. Le général Shelton évalue en outre les pertes de l’armée irakienne entre 600 et 1 600 morts. Il n’a voulu fournir aucune précision, afin, a-t-il expliqué, de préserver la confidentialité des sources des services de renseignements américains sur place.
dimanche 10 janvier
Le Parlement irakien a appelé Saddam Hussein a rejeter les résolutions « iniques » de l’ONU. Le texte appelle notamment les instances dirigeantes à agir en concertation avec les gouvernements arabes « en vue de lever l’embargo imposé sans légale internationale ». De nombreux députés ont également appelé à ne plus reconnaître la résolution 715 du Conseil de sécurité qui place le potentiel militaire de l’Irak sous surveillance permanente de l’ONU. La résolution 833 qui fixe les frontières italo-koweïtiennes est également remise en cause. Le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz a laissé entendre que Bagdad ne reconnaissait pas l’indépendance du Koweït, « entité créée par la Grande-Bretagne ». Dans la soirée, les ministres des Affaires étrangères saoudien, koweïti, bahraïni, omanais, qatari et des Emirats arabes se sont concertés à huis clos à Djeddah.
lundi 11 janvier
La tension est montée d’un cran dans le Golfe Persique, l’Irak ayant menacé l’Arabie Saoudite et le Koweït qu’il accuse de fournir un soutien logistique aux forces américano-britanniques. Le Koweït a placé ses troupes en état d’alerte. Par ailleurs, trois avions américains, pris pour cibles par la DCA irakienne au-dessus de la zone d’interdiction aérienne du nord de l’Irak ont riposté en lançant deux missiles sur des batteries de l’adversaire.
mardi 12 janvier
Le commandement américain a décidé de renforcer sa présence aérienne dans le golfe Persique, afin d’accroître ses possibilités de surveillance de la zone d’exclusion du sud de l’Irak. Ce renfort comprendra, d’ici quelques jours, huit chasseurs F-16 et quatre avions ravitailleurs KC-135.
nuit du mardi 12 au mercredi 13 janvier
La France a fait des propositions au Conseil de sécurité de l’ONU, pour sortir de la crise irakienne. Paris a notamment insisté sur la nécessité de lever progressivement les sanctions qui frappent le pays, dans la mesure où Bagdad remplira ses obligations internationales. Une idée dont les Etats-Unis ne veulent cependant pas entendre parler.
jeudi 14 janvier
Le vice-président irakien Ramadan a évoqué la possibilité de reprendre le dialogue avec l’Arabie Saoudite et le Koweït, pourtant « complices de l’agression anglo-américaine ».
samedi 16 janvier
Des milliers d’Irakiens ont défilé dans les rues de Bagdad en criant « A bas l’Amérique ». A l’occasion du huitième anniversaire de la guerre du Golfe, la population irakienne a réaffirmé son attachement à la personne du président Saddam Hussein.
samedi 23 janvier
Des avions américains ont bombardé deux batteries de défense anti-aérienne du sud de l’Irak. Quatre appareils américains patrouillaient dans la zone d’exclusion aérienne, quand ils ont été menacés par deux chasseurs Mig-21 irakiens qui avaient pénétré dans la zone, et par des tirs de DCA des batteries de défense anti-aérienne irakiennes. Les avions américains ont riposté en lâchant des bombes à guidage laser, avant de regagner sans incidents le porte-avions Carl Vinson, croisant dans le Golfe.
dimanche 24 janvier
Réunis au Caire, les ministres des Affaires étrangères des pays arabes ont été appelés par la Syrie et le secrétaire général de la Ligue arabe, à « œuvrer sérieusement pour la levée des sanctions » qui frappent l’Irak. La Ligue arabe a pourtant provoqué la colère de Bagdad en exigeant de l’Irak dans le document final en sept points, qu’il « reconnaisse que son occupation du Koweït était une erreur, en contradiction avec la charte de la Ligue et le pacte de défense commune arabe ». Bagdad, quant à lui, a décidé de poursuivre le renforcement de son dispositif militaire dans le sud. Un nouvel accrochage a eu lieu dans la « zone d’exclusion » du nord du pays et la chasse américaine a riposté en tirant un missile contre une batterie anti-aérienne irakienne.
lundi 25 janvier
Des missiles américains sont tombés sur Bassorah, faisant onze morts et cinquante-neuf blessés (quartier populaire d’Al-Joumhouryia, aéroport et champ pétrolier de Rumeila). Washington admet que ses avions sont intervenus, mais uniquement pour répondre aux provocations quasi quotidiennes de Bagdad.
mardi 26 janvier
De nouveaux incidents se sont produits, pour la quatrième journée consécutive, entre des chasseurs américains et la défense antiaérienne irakienne, au-dessus de la zone d’exclusion du nord de l’Irak. Saddam Hussein, qui rendait hommage aux victimes des bombardements de Bassorah, a violemment pris à partie les régimes arabes qui n’ont pas dénoncé les frappes anglo-américains contre son pays. Il a en outre menacé de « faire payer très cher » ceux « qui permettent aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne d’utiliser leur territoire pour tuer le peuple irakien », c’est-à-dire l’Arabie Saoudite et le Koweït.
mercredi 27 janvier
Washington a fini par reconnaître qu’un de ses missiles est tombé sur Bassorah, le 25 janvier, tuant « par erreur » plusieurs civils irakiens. Par ailleurs, l’Iran proteste suite au tir d’un autre missile qui est tombé près de la ville d’Abadan. Enfin, la Turquie, principale allié des Américains dans la région, commence à trouver de plus en plus gênante la présence américaine sur sa base d’Incirlik. L’Irak affirme sa « détermination permanente contre sa souveraineté et son espace aérien ».
jeudi 28 janvier
Une délégation parlementaire française est arrivée en Irak pour une mission d’enquête d’une semaine sur les conséquences des frappes américaines. Elle rencontrera notamment le vice-président Taha Yassine Ramadan et se rendra aussi bien dans le nord que dans le sud du pays.
samedi 30 janvier
Six incidents se sont produits entre des chasseurs américains et la défense antiaérienne irakienne au-dessus de la zone d’exclusion aérienne dans le nord de l’Irak. En provenance de la base turque d’Incirlik, des avions de chasse américains, pris pour cible par un site radar irakien, puis par une batterie antiaérienne, ont tiré dix-sept missiles et lâché des bombes contre ces installations.
dimanche 31 janvier
Deux nouveaux incidents ont opposé Irakiens et l’aviation américano-britannique. Plusieurs bombes ont été lâchées en riposte sur des cibles au sol.
mardi 2 février
Le sous-secrétaire d’Etat américain pour le Proche-Orient a achevé sa dernière mission en date dans le Golfe sur un échec. Martin Indyk a tenté de convaincre ses alliés de la région d’œuvrer au renversement de Saddam Hussein, mais ceux-ci ont dénoncé le « danger » de cette manœuvre pour les pays arabes.
mercredi 3 février
Devant l’ « escalade incontestable » des incidents aériens en Irak depuis le début de l’année, comme le remarque le ministère britannique de la Défense, les Nations-Unies ont décidé de retirer du pays les Américains et les Britanniques travaillant pour son programme humanitaire.
jeudi 4 février
Richard Butler, le très contesté chef de la mission de surveillance de l’ONU sur le désarmement de l’Irak, se retirera à l’expiration de son mandat, fin juin. Il l’a annoncé lui-même.
vendredi 12 février
Des « avions ennemis » ont bombardé des sites dans la zone d’exclusion aérienne du nord de l’Irak. Selon l’agence officielle INA, deux civils ont été tués et plusieurs autres blessés. Selon un porte-parole irakien, ces avions « venaient de Turquie » et ont attaqué des sites de la DCA et des installations civiles dans la province de Nénivo. De son côte, le commandement européen des forces américaines a annoncé que ses chasseurs avaient dû répliquer lors de « cinq incidents » les mettant aux prises avec la DCA irakienne près de Mossoul.
Aidé de plusieurs milliers de fidèles, l’ayatollah chiite Mohammad Sadek al-Sadr, interdit de prêche par le pouvoir, a forcé la porte de la mosquée al-Koufa à Najaf, pour y faire la prière.
samedi 13 février
Trois civils irakiens ont été tués et plusieurs autres blessés dans des bombardements par des « avions ennemis » contre des sites de la zone d’exclusion aérienne, dans le sud de l’Irak. Le commandement américain a indiqué auparavant que des chasseurs avaient attaqué plusieurs objectifs de défense anti-aérienne irakienne dans le sud du pays. Des avions de la Navy ont aussi bombardé un site de missile dans la péninsule de Fao, blessant « plusieurs citoyens, dont des femmes », selon un porte-parole militaire irakien.
dimanche 14 février
Un hebdomadaire britannique, The Sunday Telegraph, citant des sources diplomatiques à Moscou, a révélé que la Russie et l’Irak, pourtant sous embargo international, ont signé des contrats pour près d’un milliard de francs, destinés à renforcer la défense aérienne irakienne. Cette brèche dans l’embargo sur les armes constitue une sérieuse menace pour les chasseurs américains et britanniques qui patrouillent dans les zones d’exclusion aérienne, où ils affrontent quotidiennement la DCA irakienne. Dans la soirée, Saddam Hussein a pour sa part affirmé que l’Irak était capable d’attaquer les bases alliées en Arabie et au Koweït.
lundi 15 février
Les avions américains et britanniques qui patrouillent dans les deux zones d’exclusion aérienne irakiennes ont procédé à plusieurs frappes, après avoir été « accrochés » par des radars irakiens ou avoir essuyé des tirs de batteries de DCA. Bagdad affirme que ces bombardements ont visé « des sites civils et militaires » et qu’ils ont « entraîné la mort de cinq citoyens et blessé vingt-deux personnes, parmi lesquelles un certain nombre de civils ». Par ailleurs, le vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz est allé plaider sa cause à Ankara, appelant la Turquie à « se ranger aux côtés de l’Irak ». Mais le Premier ministre turc, Bulent Ecivit, a carrément invité l’Irak à ne plus contester les fameuses zones d’exclusion aérienne. Il a aussi demandé à Bagdad de « ne pas chercher un conflit armé » avec les Etats-Unis.
Après vingt-quatre heures d’un étrange silence, la Russie a catégoriquement démenti l’information parue la veille dans The Sunday Telegraph.
vendredi 19 février
Depuis quelques jours, l’armée turque a lancé une nouvelle offensive contre le PKK en pénétrant dans le nord de l’Irak.
nuit du vendredi 19 au samedi 20 février
Le principal dignitaire chiite irakien, le grand ayatollah Mohammad Sadek al-Sadr, et ses deux fils, ont été tués dans un attentat à Najaf. Le responsable religieux avait cinquante-six ans.
samedi 20 février
Des émeutes sanglantes se sont produites dans le sud du pays à Karbala, Kut, Amarah, Nasariyah et Najaf, haut lieu saint du chiisme, et, selon certaines sources contredites par les autorités, dans la banlieue nord de Bagdad, après l’annonce de l’assassinat de l’ayatollah Mohammad Sadek al-Sadr. A Nasariyah, les émeutiers ont pris d’assaut plusieurs bâtiments publics, dont le siège du gouvernement, et les permanences du parti Baas. La répression de ces émeutes, rassemblant des milliers de personnes, a fait des morts et des blessés. Dans les banlieues de la capitale, les forces de l’ordre auraient arrêté quelque deux cents cinquante personnes.
dimanche 21 février
Selon des sources de l’opposition émigrée, les troubles se poursuivent à Nasariyah. L’armée a fait donner l’artillerie contre les quartiers dont les forces de l’ordre avaient perdu le contrôle.
Pour la première fois, des manifestations kurdes ont eu lieu en Irak et en Iran pour réclamer la libération de leur cher, Abdullah Ocalan, enlevé par les Turcs au Kenya il y a une semaine. Dans le nord de l’Irak, plusieurs milliers de manifestants s’en sont pris à un bâtiment du Croissant rouge turc, à Ouleimaniyeh : les gardes ont dû tirer en l’air pour les repousser.
lundi 22 février
Selon l’opposition chiite en exil (al-Dawaa), les émeutes se sont poursuivies, tant dans certains quartiers de Bagdad que dans plusieurs villes du centre et du sud de l’Irak. Il y aurait plus d’une centaine de morts à Saddam City, notamment parmi les « partisans du régime ». Le pouvoir aurait fait intervenir les « fedayin de Saddam », corps paramilitaire commandé par Oudéï, fils aîné de Saddam Hussein. Selon des exilés en Iran, dans le sud du pays, il y aurait au moins dix-huit morts à Nasiriyah, des dizaines de victimes et de blessés à Karbala, à Hillah (province de Babylone) et dans les provinces de Bassorah et de Missan. Selon une troisième source, installée à Amman (Jordanie), l’Irak a mis son armée en état d’alerte maximum. Bagdad dément et dénonce de nouveaux raids américains et britanniques. Ces derniers ont poursuivi leurs interventions aériennes dans les zones d’exclusion, au nord comme au sud, bombardant des sites radar, des installations anti-aériennes et des dépôts d’armes. Selon Bagdad, il s’agissait d’ « objectifs civils ». Bilan : un mort et plusieurs blessés.
mardi 23 février
Le régime irakien semble avoir la situation bien en main à Nasiriyah, où les autorités ont conduit des journalistes étrangers. Ceux-ci n’ont pas pu voir de traces d’affrontement ; les magasins étaient ouverts, la circulation normale ; aucun militaire en vue. En revanche, il y avait un grand nombre de slogans anti-américains sur les murs et de portraits de Saddam Hussein.
mercredi 24 février
Des appareils américains ont bombardé deux sites de la DCA irakienne situés à une cinquantaine de kilomètres de Bagdad, dans la zone d’exclusion aérienne, en représailles à des tirs irakiens. L’alerte dans la capitale a duré de 18 h 50 à 19 h 10. Selon Bagdad, cette « grave escalade » a provoqué plusieurs morts et blessés dans la population civile.
jeudi 25 février
Selon des sources irakiennes concordantes, huit officiers supérieurs de l’armée irakienne auraient été exécutés récemment, notamment un général de corps d’armée qui avait dirigé les forces irakiennes dans le sud du pays en 1990 avant de devenir gouverneur de Missane après l’invasion du Koweït.
samedi 27 février
Un raid aérien allié a fait vingt-trois blessés dans la matinée en Irak. Les avions américains et britanniques ont bombardé des sites civils et militaires dans la zone d’exclusion du sud du pays.
dimanche 28 février
Des missiles et des bombes ont été tirés par des F-15 américains sur des positions de commandement militaire et un relais-radio dans le nord de l’Irak. Bagdad affirme que trois habitants de villages ont été tués. Une station de contrôle de l’oléoduc Irak-Turquie a été endommagée : le pétrole ne peut plus passer ; un des gardiens du site a été tué et deux autres personnes visées. La Ligue arabe a demandé l’arrêt des bombardements anglo-américains.
lundi 1er mars
De nouveaux bombardements dans le nord de l’Irak ont fait un mort et neuf blessés.
nuit du mercredi 3 au jeudi 4 mars
L’oléoduc qui permet l’acheminement du pétrole irakien par la Turquie a été remis en service après un arrêt de quatre-vingt quatre heures dû à un bombardement américain sur deux stations de communication. Le débit est cependant légèrement inférieur à ce qu’il était auparavant.
jeudi 4 mars
L’aviation britannique est intervenue dans le sud de l’Irak. Elle a attaqué un site de radars au sud du port de Bassorah, « en réponse à des violations de la zone d’exclusion aérienne ».
samedi 6 mars
Des avions américains ont bombardé cinq sites irakiens de défense anti-aérienne. Par ailleurs, le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine, en tournée dans le golfe Persique, a déclaré qu’il fallait trouver un règlement politique de la crise avec l’Irak et faire cesser les raids américano-britanniques. Il a proposé notamment une levée de l’embargo pétrolier en vigueur depuis 1990.
mardi 9 mars
Le quotidien irakien al-Qadissiya appelle les pays arabes, et notamment l’Arabie saoudite, à condamner les attaques américaines dirigées contre l’Irak. « Ceux qui ont oublié leur appartenance arabe devraient au moins suivre l'exemple des pays étrangers comme la Russie, la Chine, la France ». La récente tournée dans le Golfe du ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, a été particulièrement apprécié. De leur côté, deux prix Nobel de la paix, l’Argentin Adolfo Perez Esquivel et la Nord-Irlandaise Mairead Corrigan-Maguire, ont appelé, à Bagdad, à l’arrêt de ces raids et à la levée des sanctions internationales qui frappent l'Irak. Le Qatar a répondu à l’appel de Bagdad et demandé au secrétaire américain à la défense de cesser ses raids.
Un attentat à la bombe a visé la résidence du personnel irakien de la FAO (l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) à Erbil (Nord) : pas de victime.
mercredi 10 mars
A Dohuk (Nord), un attentat à la bombe s’est produit près des bureaux de l’Unesco et de l’OMS. L’homme qui transportait la bombe a été tué et quatre personnes blessées.
jeudi 18 mars
La Libye et l’Irak ont allègrement violé l’embargo aérien qui leur est imposé par l’ONU, ces jours-ci, en prenant prétexte du pèlerinage annuel des musulmans à La Mecque. Les autorités de Bagdad protestent ainsi contre le refus de l’ONU de leur accorder des fonds prélevés sur les recettes du pétrole irakien, pour financer le déplacement des pèlerins. Elles affirment que ceux-ci sont incapables, dans ces conditions de faire un trajet de 2 000 kilomètres par la route. L’Arabie Saoudite a cependant décidé de saisir l’avion irakien lors de son troisième voyage, dans l’attente d’instructions précises du Comité des sanctions de l’ONU.
vendredi 19 mars
Des milliers d’Irakiens qui désiraient se rendre en pèlerinage à La Mecque étaient massés depuis quelques jours à la frontière saoudienne. Non seulement l’Arabie Saoudite a décidé d’accorder des visas aux 18 000 pèlerins envoyés par Bagdad, mais le roi Fahd va prendre leurs frais en charge, les Nations unies n’ayant pas répondu à la demande en ce sens déposée par les autorités irakiennes.
samedi 20 mars
Dans la matinée, les 18 000 pèlerins irakiens sont rentrés chez eux sans être allé à La Mecque. Ils exigeaient au préalable l’équivalent de 12 000 francs chacun, ce que les autorités saoudiennes leur ont refusé.
lundi 22 mars
Le Parti communiste irakien en exil a annoncé qu’une centaine de prisonniers, des détenus politiques pour la plupart, ont été exécutés, en novembre, dans la prison de Radwaniya, au sud de Bagdad. Le Parti a diffusé une liste nominative des victimes, dont les corps n’ont pas été remis aux familles, mais « enterrés, à la nuit tombée, dans des fosses communes ». La plupart des victimes avaient été arrêtées à la suite du soulèvement de mars 1991 dans les régions chiites de l’Irak.
vendredi 26 mars
L’Agence internationale de l’énergie atomique a commencé l’inspection de huit sites irakiens, considérés comme des « édifices présidentiels ».
jeudi 1er avril
Un journal irakien a accusé l’ONU de voler une partie des revenus pétroliers de l’Irak en prélevant de sommes pour indemniser les victimes de la guerre du Golfe. « L’ONU a prélevé 2,5 milliards de dollars des 8,3 milliards générés lors des quatre phases d’application de l’accord pétrole contre nourriture », affirme As-Soura, organe du parti Baas.
vendredi 2 avril
Les Etats-Unis ont confirmé, dans la soirée, avoir bombardé trois sites dans le sud de l’Irak après la violation de la zone d’exclusion aérienne par trois appareils irakiens. Un site de contrôle des communications et une station radio ont été visés. La principale station contrôlant le pompage du brut irakien vers le terminal de Mina Al-Bakr sur le Golfe a aussi été détruite à Hamdan, près de Bassorah.
samedi 3 avril
L’Agence internationale de l’énergie atomique a achevé ses inspections des huit sites présidentiels. Son rapport affirme qu’elle n’y a trouvé aucun indice laissant supposer une activité nucléaire dans le pays : aucune présence de matériaux interdits ou indiquant des activités proscrites.
mardi 13 avril
Alors que le Conseil de sécurité reste divisé sur une éventuelle levée de l’embargo frappant l’Irak, le Comité des sanctions de l’ONU sur l’Irak a donné son accord pour un contrat d’un million de doses de vaccins contre la fièvre aphteuse. Selon la FAO, cette maladie du bétail - menace pour la santé des populations - risque de s’étendre à tout le Moyen-Orient. Ces épizooties sont apparues, dit la FAO, après l’effondrement des structures et des services de contrôle vétérinaire.
vendredi 16 avril
Des dizaines de personnes - jusqu’à deux cents cinquante ? - seraient mortes dans des émeutes dans une banlieue chiite de Bagdad, selon le journal arabe al-Hayat. Citant des « sources irakiennes dignes de foi », ce quotidien affirme que les forces de l’ordre ont voulu empêcher les fidèles musulmans chiites de prier dans la mosquée d’Al-Hikmah, au quartier d’Al-Thaoura, appelé également Saddam City, dans le nord de la capitale irakienne.
samedi 17 avril
Des appareils américains ont bombardé plusieurs sites de la défense anti-aérienne dans le nord de l’Irak. « Menacés par ces sites, ils ont agi en « auto-défense », selon l’armée américaine. « Le bombardement a provoqué la mort de quatre citoyens, et un autre a été blessé », a affirmé un porte-parole militaire à Bagdad, sans préciser s’il s’agissait de civils ou de militaires.
lundi 19 avril
Selon le Parti communiste irakien, parti d’opposition en exil, plus de cent Irakiens, accusés d’avoir participé à des émeutes chiites, en 1991, ont été exécutés, en janvier, dans la prison d’Abdou Gharib, près de Bagdad. Selon le PCI, la vague d’exécutions, commence à l’automne 1997, s’est poursuivie en février et en mars.
jeudi 22 avril
Un Irakien a été tué et quatre autres blessés dans des bombardements américains contre des sites militaires dans la zone d’exclusion aérienne au nord de l’Irak, selon les autorités irakiennes.
mercredi 28 avril
L’Irak, qui fêtait le 62e anniversaire de Saddam Hussein, a tiré des missiles sol-air contre des avions américains et britanniques, au-dessus du sud du pays. Les avions auraient été contraints de fuir vers l’Arabie Saoudite et le Koweït, selon l’agence irakienne officielle INA.
samedi 8 mai
Le pape Jean Paul II a nommé Basile Georges Casmoussa archevêque catholique syriaque de Mossoul. La communauté syriaque est composée de 35 000 fidèles concentrés dans la région de Mossoul. Cette ville compte en outre une autre communauté catholique, quelque 20 000 fidèles chaldéens, dont l'archevêque est Mgr Paulos Farai Rahho.
lundi 10 mai
Des appareils américains F-15 et F-16 ont bombardé plusieurs sites de défense antiaérienne et un centre de commande près de Mossoul, dans la zone d’exclusion aérienne au nord de l’Irak.
mercredi 12 mai
Depuis quatre jours, les raids alliés en Irak auraient fait neuf morts et quinze blessés, selon Bagdad. Les sources alliées confirment des bombardements, ces derniers jours, à proximité de Mossoul et Bassorah. Mais elles assurent que les appareils américains et britanniques interviennent « en état de légitime défense » et contre des objectifs militaires.
jeudi 13 mai
Les entrepôts irakiens sont pleins de médicaments achetés grâce au programme « Pétrole contre nourriture » et stockés sans servir à la population, accuse le bureau de l’ONU pour le Programme de l’Irak. La moitié seulement des médicaments achetés auraient été distribués aux cliniques, hôpitaux et pharmacies.
mercredi 9 juin
Six moudjahiddine du peuple, le principal mouvement de l’opposition armée iranienne (installé en Irak depuis 1986), ont été tués et une vingtaine d’autres blessés, dans un attentat à la voiture piégée, à une quinzaine de kilomètres au nord de Bagdad. La voiture a explosé au passage d’un autobus dans lequel se trouvaient les victimes. Le porte-parole du mouvement accuse « des terroristes envoyés par le régime iranien » d’avoir commandité l’attentat dans lequel, ajoute-t-il, « l’ambassade d’Iran à Bagdad est impliquée ».
lundi 14 juin
Les Etats-Unis « pourraient soutenir » un projet de résolution britannique sur la suspension de l’embargo commercial contre l’Irak. Ce texte, présenté aux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, prévoit une levée de l’embargo renouvelable tous les cent vingt jours, assorties de conditions très strictes. Notamment le contrôle financier des importations irakiennes - les exportations étant libres - et le retour en Irak de la Commission spéciale de l’ONU chargée du désarmement (Unscom). Bagdad, qui refuse la présence de l’Unscom, s’est déclarée « pas concernée » par les discussions en cours à New York.
dimanche 27 juin
Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a jugé « en partie justifiées » les accusations d’espionnage lancées par Bagdad contre l’Unscom.
lundi 5 juillet
La Turquie a envoyé près de 10 000 hommes dans le Kurdistan irakien pour neutraliser des bases arrière du PKK (kurdes).
vers le samedi 10 juillet
L’Irak a annoncé qu’il acceptait une invitation du Venezuela à un sommet de l’OPEP, en l’an 2000 à Caracas, afin de débattre de la situation du marché et des prix du pétrole.
samedi 17 juillet
Saddam Hussein a appelé les pays pétroliers à se concerter pour reprendre en mais l’arme du pétrole.
dimanche 18 juillet
Un raid américain contre des objectifs civils, selon Bagdad, a fait dix-sept morts, dans la soirée, dans la province chiite de Najaf, dans le sud de l’Irak. Selon l’agence officielle irakienne, il s’agit « en majorité de femmes, d’enfants et de vieillards ». Washington a confirmé un raid dans le sud, mais assuré que ses avions avaient répondu à des tirs de DCA et attaqué des objectifs militaires : une batterie de missiles et un centre de communication.
mardi 27 juillet
Des échantillons d’un gaz mortel, le VX, ont été découverts dans le laboratoire de l’Unscom, à Bagdad. La commission avait précipitamment abandonné ses locaux, à la mi-décembre, quelques heures avant la campagne de frappes aériennes américaines et britanniques contre l’Irak. Ce qui est curieux, c’est qu’elle n’a jamais fait état de la présence de ces échantillons dans son laboratoire, contrairement à d’autres produits toxiques qui sont en cours de destruction. En revanche, elle a accusé Bagdad d’avoir contaminé des têtes de missiles avec du VX, alors que Bagdad affirme n’avoir jamais réussi à militariser ce gaz… La controverse pourrait être close si le Conseil de sécurité décidait de faire analyser ces échantillons, mais les Etats-Unis et la Grande-Bretagne s’y opposent. La Russie, elle, accuse carrément l’Unscom d’avoir contaminé elle-même les têtes de missiles irakiens pour mieux discréditer Bagdad. Paris et Pékin demandent à l’Unscom de s’expliquer.
nuit du mardi 27 au mercredi 28 juillet
Malgré les réticences exprimées par Pékin, Moscou et Paris, le Conseil de sécurité de l’ONU a fait détruire la seule « preuve » - sept flacons - accusant l’Irak d’avoir utilisé un gaz mortel, le VX, pour contaminer ses missiles.
jeudi 29 juillet
Des bombardements américains et britanniques, dans les « zones d’exclusion aérienne » du nord et du sud de l’Irak, ont fait huit morts et vingt-six blessés, dans la province de Wassit, à cent quatre-vingt kilomètres de Bagdad.
vendredi 30 juillet
Pour la cinquième journée consécutive, des appareils américains et britanniques sont intervenus en Irak, près de Mossoul, après avoir essuyé des tirs de la DCA irakienne. Selon Bagdad, ces bombardements ont fait neuf morts et vingt-trois blessés. Selon Washington, il y a eu cent huit raids aériens contre l’Irak depuis la fin décembre 1998.
mardi 3 août
Décès du poète irakien Abdelwahab al-Bayati.
dimanche 8 août
Onze ans après la fin de la guerre entre l’Iran et l’Irak, le président irakien Saddam Hussein a accusé Téhéran « de continuer à mener des agressions comme des raids sur des objectifs en Irak et de lancer des missiles ». L’Iran lance fréquemment des attaques contre les bases des opposants iraniens installés en Irak.
mercredi 11 août
En survolant l’une des deux zones d’exclusion aérienne décrétées par les Etats-Unis en Irak, l’aviation américaine a été visée par des missiles.
vendredi 13 août
Plus de 500 000 jeunes enfants irakiens sont morts depuis 1994 et les sanctions imposées à l’Irak par la communauté internationale portent une part de responsabilité dans cette situation. L’accusation, portée par Carol Bellamy, directrice de l’Unicef, se fonde sur une enquête réalisée par l’agence des Nations unies pour l’enfance. De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé le versement d’un million de dollars pour la réhabilitation d’hôpitaux irakiens effectuée par la Croix-Rouge internationale. Par ailleurs, l’aviation américaine a bombardé une batterie antiaérienne et un site de communication au nord de l’Irak. Le président américain envisagerait une intensification des bombardements Il est pressé dans ce sens par un groupe de parlementaires influents menés par le républicain Trent Lott, selon lesquels la politique des frappes n’est pas assez offensive.
lundi 16 août
Trois Irakiens, dont un enfant, auraient été tués et neuf autres blessés lors d’un raid américano-britannique sur le sud de l’Irak, selon Bagdad. D’autre part, selon un journal officiel américain, le gouvernement a rejeté le don de un million de dollars des Etats-Unis pour ses hôpitaux.
mardi 17 août
Un nouveau raid américano-britannique en Irak a fait vingt morts, dont douze d’une même famille à Jassan (sud-est), hors de la zone d’exclusion aérienne, provoquant des accès de colère contre Américains et Britanniques. La Russie a également protesté contre les bombardements.
mercredi 18 août
Les bombardements sur l’Irak ont détruit en huit mois près de la moitié des batteries anti-aériennes situées sur les zones visées, ont annoncé les autorités américaines.
Un groupe d’opposants chiites a annoncé qu’un attentat a visé un vice-Premier ministre, Mohamed Hamza al-Zoubaïdi. L’information a été démentie par les autorités.
vendredi 20 août
La France a dénoncé la « dérive » des bombardements anglo-américains contre l’Irak, opérations dont Paris dit mal percevoir « l’objet ». La France estime que « la population civile est la principale victime » des raids.
lundi 23 août
Bien que les bombardements aériens anglo-américains se poursuivent, l’équipe nationale irakienne de football a été invité par la fédération américaine à jouer aux Etats-Unis, pour la première fois depuis 1991. Les recettes de ces matches amicaux doivent être versées à l’Unicef au profit d’enfants irakiens malades. Peu avant, Bagdad avait annoncé que deux civils avaient été tués et un autre blessé dans un raid aérien américain ou britannique, dans la matinée, sur la région de Mossoul. Washington a aussitôt démenti avoir attaqué des civils.
lundi 30 août
L’Irak a annoncé avoir commencé à exporter du pétrole qu’il offre à la Turquie, comme aide aux victimes du séisme du 17 août. Ce don représentera 100 000 barils par jour pendant cinq ans, soit une valeur de dix millions de dollars. Le brut est pompé à travers l’oléoduc irako-turc qui relie les champs de Kirkouk au terminal turc de Ceyhan, sur la Méditerranée.
mardi 31 août
Clôture à Amman des neuvièmes Jeux panarabes. L’Egypte termine première nation, devant la Tunisie et l’Algérie. L’Irak est onzième avec quarante-et-une médailles, dont six d’or.
du samedi 11 au dimanche 12 septembre
Pour la première fois depuis la guerre du Golfe, l’Irak a présidé, au Caire, une réunion ministérielle de la Ligue arabe au cours de laquelle un rapprochement s’est esquissé entre Bagdad et ses partenaires, et notamment les pays du Golfe.
lundi 13 septembre
Les Etats-Unis, qui cherchent à faire inculper Saddam Hussein pour crimes de guerre contre son propre peuple, a présenté un rapport accusant le président irakien de détourner ou de bloquer l’aide internationale, aggravant ainsi la situation humanitaire du pays. Le département d’Etat révèle qu’il travaille, « avec d’autres pays », à la création d’une « commission sur les crimes de guerre en Irak ».
mercredi 15 septembre
Une fois de plus, à Londres, les cinq pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont débattu de l’éventuelle levée des sanctions imposées à l’Irak depuis la guerre du Golfe. La position des cinq diffèrent sensiblement (France, Russie et Chine contre Etats-Unis et Grande-Bretagne). Bagdad dénonce l’acharnement « mensonger » des Etats-Unis.
dimanche 19 septembre
L’Irak lance une nouvelle offensive devant l’Assemblée générale de l’ONU et « des pays arabes et amis » pour obtenir la levée de l’embargo qui frappe le pays depuis 1990. Le ministre irakien de la Santé vient d’affirmer que près de 13 000 Irakiens, dont 7 632 enfants de moins de cinq ans, sont morts en août, « atteints de diarrhée et de pneumonie ou souffrant de malnutrition », en raison de la détérioration des conditions de santé provoquée par l’embargo.
mercredi 22 septembre
Réunion à Vienne des pays membres de l’OPEP.
lundi 27 septembre
Ouverture de la 43e assemblée générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique, à Vienne : la Corée du Nord et l’Irak ont été accusés de violer leurs obligations envers le Traité de non-prolifération et les garanties de sécurité de l’AIEA.
mercredi 29 septembre
Pour célébrer le centenaire de la naissance de l’ayatollah Khomeiny, l’Iran a libéré deux cents soixante-seize prisonniers de guerre irakiens. Onze ans après la fin d’un conflit qui a duré de 1980 à 1988, la question des prisonniers et des disparus reste le principal obstacle à une normalisation des relations entre Bagdad et Téhéran.
jeudi 30 septembre
Les discussions en cours aux Nations unies sur les sanctions appliquées à l’Irak ne conviennent pas à Bagdad. L’ONU s’achemine en effet vers une « suspension » des sanctions, alors que Bagdad exige leur levée En outre, les Nations unies veulent imposer à l’Irak un contrôle financier : refus catégorique de Bagdad.
samedi 9 octobre
Saddam Hussein a démis de ses fonctions le chef des services secrets irakiens, Rafah Dahham Majoul. Le chef de l’Etat irakien l’accuse d’avoir laissé filtrer des secrets à l’étranger, notamment des informations sur certains contrats d’armement passés avec la Russie.
dimanche 10 octobre
L’Irak aurait acheté à la Russie environ soixante-dix photos satellite de plusieurs pays voisins, dont l’Iran, l’Arabie Saoudite, la Syrie et la Turquie, selon le Sunday Telegraph. Elles permettraient à Bagdad d’orienter ses missiles. Ces vues, affirme le journal britannique, auraient été livrées le mois dernier, sur CD-Rom, dans le cadre d’un accord conclu lors de la visite d’une délégation irakienne à Moscou.
lundi 11 octobre
Selon le Sunday Telegraph, le chef des services secrets irakiens, Rafah Dahham Majoul, a été exécuté. La presse de Bagdad évoque elle une « crise cardiaque ».
mercredi 27 octobre
Selon le patriarche catholique de Bagdad, Raphaël Bidawid, la visite du pape Jean-Paul II en Irak, dans le cadre du jubilé de l’an 2000, n’aura pas lieu avant fin janvier, alors qu’initialement elle était programmée pour début décembre. A Ur, en Chaldée, cependant, les préparatifs se poursuivent avec, notamment, la restauration de ce qui est présenté comme la maison d’Abraham, père commun des croyants monothéistes.
jeudi 11 novembre
Max van der Stoel, le rapporteur aux droits de l’homme de l’ONU pour l’Irak, a remis sa démission à la présidente en exercice de la Commission, à Genève. La semaine passée, Max van der Stoel avait publié un rapport accablant pour le régime de Saddam Hussein, accusé d’exercer une répression impitoyable des droits civiles et politiques des irakiens. L’Irak a catégoriquement refusé le déploiement d’observateurs des droits de l’homme, comme le proposait le rapport de la commission spécialisée de l’ONU.
vendredi 19 novembre
Les Anglo-Américains ont obtenu que le programme « pétrole contre nourriture » ne soit prorogé que de quinze jours, jusqu’au 4 décembre. D’ordinaire, il était reconduit par tranches de six mois. C’est une manière de mettre la pression sur la France et la Russie, plus conciliantes envers l’Irak.
dimanche 21 novembre
Dans la matinée, le gouvernement irakien, sous la présidence de Saddam Hussein, a catégoriquement rejeté un projet de résolution des Nations unies sur la levée de l’embargo en vigueur depuis 1990. Promu par Londres et Washington, ce texte suspend la fin des sanctions au retour des inspecteurs en désarmement. Saddam Hussein joue les opinions occidentales contre leurs gouvernements.
lundi 22 novembre
L’Irak a exporté toutes les quantités de pétrole brut prévues par le programme « pétrole contre nourriture ». C’est ce qu’a annoncé le ministre irakien du pétrole, ce qui revient à dire que l’Irak suspend ses exportations. Madeleine Albright accuse Bagdad d’adopter « une approche hautement cynique » de la question.
mardi 23 novembre
La dernière goutte de pétrole irakien a coulé dans les pétroliers en attente au terminal de Mina al-Bakr, au sud du pays, à seize heures.
dimanche 28 novembre
Les autorités irakiennes ont accusé l’aviation américaine d’avoir lâché un missile sur le jardin d’une maison attentat à une école primaire dans un quartier résidentiel de Mossoul. Bilan de cette attaque, selon Bagdad : dix civils blessés, dont quatre enfants et deux femmes. Trois cents soixante-quinze élèves étaient en classe à ce moment-là. Le quartier, affirme l’Irak, n’abritait aucun objectif militaire. Pour sa part, l’armée américaine a affirmé avoir bombardé des installations de défense aérienne.
lundi 29 novembre
Les exportations de pétrole irakien vers le terminal turc de Ceyhan-Yumurtalik ont repris.
mercredi 30 novembre
Visite officielle à Moscou du vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz.
jeudi 2 décembre
Bagdad accuse la France d’avoir lâché l’Irak à l’ONU. Le ministre irakien des Affaires étrangères, Mohamad Saïd al-Sahhaf, a prévenu que « ce recul de la France va nuire grandement à ses intérêts », ajoutant que cette attitude de Paris est considérée « comme une soumission aux pressions » américaines et britanniques. Le différend vient d’un projet britannique en discussion à l’ONU sur une suspension conditionnelle des sanctions qui frappent l’Irak. Bagdad rejette ce projet, alors que, pour une fois, Paris lui conseille de coopérer avec les Nations unies.
dimanche 5 décembre
L’Irak continue de lancer des avertissements à la France, l’accusant de s’aligner sur Londres et Washington.
mercredi 8 décembre
Début du Ramadan.
jeudi 9 décembre
Le général Ibrahim Abdelsattar a été nommé chef d’état-major des forces armées irakiennes en remplacement du général Abdel Wahed Channan al-Rabbat. Ce dernier devient gouverneur de Bagdad.
vendredi 10 décembre
Le Conseil de sécurité des Nations unies a reconduit pour six mois le programme humanitaire « pétrole contre nourriture » qui permet à l’Irak de vendre l’équivalent de trente-cinq milliards de francs de pétrole brut par semestre.
Le pape Jean-Paul II ne se rendra pas en Irak. Sa visite était officieusement prévue en janvier 2000. Bagdad a préféré tout annuler en invoquant notamment l’embargo occidental et les bombardements qui frappent toujours le pays.
dimanche 12 décembre
Bagdad a annoncé la reprise de ses exportations de brut pour la mi-décembre.
vendredi 17 décembre
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la résolution 1284, d’inspiration britannique sur l’Irak. Le texte, depuis des mois, lie la levée de l’embargo qui frappe ce pays depuis 1991 au retour des inspecteurs de l’ONU et à un désarmement avéré. Trois membres permanents du Conseil (France, Russie, Chine) se sont abstenus. Par ailleurs, une autre résolution de l’ONU a supprimé le plafond imposé auparavant aux exportations de pétrole irakien.
samedi 18 décembre
L’Irak a confirmé son retour sur le marché pétrolier international après une suspension de trois semaines.
dimanche 19 décembre
L’Irak a rejeté « catégoriquement » la nouvelle résolution de l’ONU qui « transforme l’Irak en protectorat dirigé de l’extérieur avec l’argent irakien et maintient indéfiniment l’embargo », selon le quotidien Babel, dirigé par Oudaï, le fils aîné de Saddam Hussein.
dimanche 26 décembre
Saddam Hussein a décoré quarante-huit personnalités auxquelles il a décerné l’ « insigne du courage ». Parmi ces personnalités, ses trois demi-frères Barzan, Watban et Sabaaoui, par ailleurs tous les trois conseillers à la présidence.