1920
mardi 6 janvier
A la suite de laborieuses négociations entre le prince syrien Fayçal al-Hashemi, fils d’Hussein, et le Premier ministre Clemenceau, un accord qualifié de « provisoire » est signé à Paris entre les deux parties, réglant les conditions de la présence française en Syrie : la France reconnaît l’indépendance de la Syrie avec Fayçal pour chef d’Etat et Damas pour capitale ; un haut-commissaire français sera nommé en Syrie, en charge des relations avec l’émir et des conseillers français envoyés. De son côté, Fayçal reconnaît le protectorat français sur le Liban et la primauté des intérêts économiques et culturels français dans son pays. L’accord est gardé secret, mais l'opposition farouche des nationalistes syriens et arabes le fera échouer.
mardi 24 février
Fin de la Conférence de Londres. Paris, Londres et Rome sont d’accord pour le démembrement de l’Empire ottoman.
de février à mars
La conférence de Londres confirme l’abandon du Syrien Fayçal par le Royaume-Uni. Lloyd George obtient une rectification de frontière, au profit de la Palestine sous mandat britannique, au nord de la Galilée.
dimanche 7 ou lundi 8 mars
Réuni à Damas, un Congrès général arabe regroupe les notables musulmans du territoire syrien et décide la création d’une Grande Syrie indépendante, qui inclut la Palestine et le Liban. C’est pour devancer la remise du mandat à la France que l’indépendance a été proclamée. L'émir Fayçal ben Hussein est proclamé roi de Syrie et Abdallah Ier de Jordanie roi d’Irak.
mercredi 17 mars
En réaction aux décisions du congrès syrien, la France a décidé de proclamer l’indépendance du Liban pour devancer les initiatives arabes et concrétiser les accords Sykes-Picot de 1916.
mardi 30 mars
Dans l’est de la Syrie, un soldat français creusant une tranchée sur le site de l’antique cité de Doura-Europos découvre de magnifiques murs peints.
en mars
Troubles en Palestine contre la politique britannique de création d’un foyer national juif. Les nationalistes arabes de Damas lancent un raid sur la Galilée et causent des pertes humaines dans certaines colonies juives de la région. Les Juifs décident de s’armer clandestinement.
samedi 24 avril
Confirmation de la Déclaration Balfour à la conférence interalliée de San Remo : la SDN confie au Royaume-Uni le mandat sur la Palestine et la Transjordanie. La France renonce aux Capitulations en Palestine. Fayçal, qui à refusé de se rendre à la conférence, est sommé de se plier aux décisions prises.
dimanche 25 avril
La France obtient un mandat sur la Syrie et le Liban.
en mai
Le général Gouraud commandant des Forces françaises du Levant, signe un armistice provisoire pour retourner contre l’émir Fayçal qui l’attaque dans le sud.
en juillet
L’armée française de Gouraud entre en Syrie.
vendredi 23 juillet
Bataille de Meissaloun [Mayssaloun] entre les troupes françaises du général Gouraud, commandant en chef des troupes au Levant et haut-commissaire de la République française en Syrie et en Cilicie, et les forces syriennes et chérifiennes. Après une âpre résistance, les troupes nationalistes se débandent.
samedi 24 juillet
Gouraud entre dans Damas. D’autres soldats français s’emparent d’Alep. Le roi Fayçal perd son trône et cherche refuge à Bagdad, où les Anglais le proclament roi d'Irak.
Le nationaliste syrien Jamil Mardam Bey est condamné à mort par les autorités françaises. Il se réfugie à Jérusalem.
mardi 10 août
Traité de Sèvres (France) entre les Alliés et l'Empire Ottoman (mais jamais ratifié par la Turquie) qui perd de considérables territoires (Syrie, Palestine, Arabie, Irak, Chypre), qui passent sous protectorat français ou britannique. L’Italie occupe la région d’Adalia. Constantinople et les Détroits sont internationalisés. Des Etats kurde et arménien et la division de l’Anatolie en zones d’influence (française, italienne et anglaise) sont prévus. La Thrace orientale, Smyrne et son arrière-pays sont donnés aux Grecs, qui revendiquent toute l’Anatolie occidentale. La Turquie doit livrer sa flotte de guerre et son armée est réduite à 50 000 hommes.
mercredi 1er septembre
Le général français Gouraud proclame à Beyrouth le « Grand Liban » auquel il rattache des territoires musulmans (Bekaa, Tyr, Tripoli), puis crée l’Etat d’Alep, avec régime spécial pour le Sandjak d’Alexandrette (4 700 km², aujourd’hui Turquie, peuplé de Turcs, d’Arabes et d’Arméniens), l’Etat de Damas et le territoire des Alaouites.
jeudi 23 décembre
La France et le Royaume-Uni signent à Londres un accord sur la délimitation définitive des frontières entre la Syrie sous mandat français et la Palestine sous mandat britannique.
1921
du dimanche 20 au mardi 22 mars
Le ministre anglais des Colonies Winston Churchill est en Egypte pour une conférence du Caire sur tous les problèmes militaires et politiques du Moyen Orient, en présence des dignitaires arabes, des officiels et des généraux britanniques. L’émir Faysal est pressenti pour régner sur l’Irak, en oubliant la Syrie. Son frère Abdullah aurait la responsabilité de la Transjordanie, un Etat fortement aidé par le Royaume-Uni.
en mars
Création de l'Etat du Djebel druze.
jeudi 23 ou samedi 25 juin
La voiture du haut-commissaire français en Syrie, le général Gouraud, tombe dans une embuscade sur la route de Damas à Kenitra (Kouneitra) : le commandant Branet, officier interprète, est tué à côté du chauffeur, le gouverneur de Damas est blessé à côté du général Gouraud, dont la manche vide (il a un bras amputé) est traversée par une balle ; les agresseurs s’enfuient en Transjordanie.
jeudi 25 août
Ouverture à Genève du premier congrès du comité syro-palestinien, sous la direction de l’émir Michel Luftallah. Parmi les personnalités présentés figurent notamment l’émir druze Shakib Arslan et Rachid Rida).
mercredi 21 septembre
Clôture du premier congrès du comité syro-palestinien à Genève. Il est décidé de mettre en place un bureau permanent dans la ville suisse afin de mener une action d’information en faveur de la nation arabe de Syrie auprès de la SDN - qui y a son siège -. Mais les Palestiniens refusent de se reconnaître comme Syriens.
1922
en mars
Le moteur du Breguet 14 de Jean Mermoz a pris feu lors d’une mission d’évacuation sanitaire en Syrie. Avec son mécanicien, il a marché dans le désert durant quatre jours et quatre nuits, avant de trouver du secours chez des méharistes.
en avril
Le docteur syrien Abd al-Rahman Shahbandar fonde à Damas une organisation financée par Michel Lutfallah, la Société de la main de fer. Shahbandar est rapidement interpellé (et condamné à de la prison avant d’être exilé en 1924) : des manifestations se déroulent dans les rues pour le soutenir.
mercredi 28 juin
Le général Gouraud réorganise administrativement la Syrie mandataire : mise en place de quatre Etats (Damas, Alep, Grand Liban, Territoire des Alaouites) dirigés par des gouverneurs français assistés de conseils. La fédération syrienne, qui regroupe Damas, Alep et les Alaouites, sera présidée par le Syrien Subhi Barakat. La politique mandataire sera centralisée à Beyrouth par un haut-commissaire français.
lundi 24 juillet
Les mandats attribués par la SDN à la France sur la Syrie et le Liban, et à la Grande-Bretagne sur la Palestine, la Transjordanie et l’Irak, prennent effet.
mardi 24 octobre
L’autorité mandataire établit en Syrie l’Etat des Druzes, avec Soueïda pour capitale.
dans l’année
L’archéologue belge Franz Cumont entame les premières véritables fouilles du site de Doura-Europos, dans l’est de la Syrie.
1923
jeudi 19 avril
Le général français Maxime Weygand est nommé haut-commissaire en Syrie et au Liban.
mardi 24 juillet
La conférence de la Paix de Lausanne s’achève avec la signature par la Turquie, la Grèce, la Bulgarie et les Alliés d’un traité mettant fin à la guerre gréco-turque. Modifiant le traité de Sèvres au profit d’Ankara, les clauses de ce texte confirment la reconnaissance par le monde entier de l’existence d’un nouvel Etat turc totalement indépendant. La Turquie récupère les régions arméniennes (abandonnées par les Alliés sous la pression de Londres), Smyrne et la Thrace orientale (à l’est du fleuve Evros). Les provinces arabes de l’ancien Empire ottoman sont partagées entre la France (Liban et Syrie) et le Royaume-Uni, Irak, Palestine, Transjordanie). Les détroits demeurent démilitarisés.
samedi 29 septembre
Début officiel du mandat français octroyé par la SDN sur la Syrie.
dans l’année
Catroux en Syrie : la fédération syrienne regroupe Damas, Alep et Alaouites.
1924
vendredi 12 janvier
Le Liban et la Syrie deviennent membre de l’Union internationale des télégraphes [aujourd’hui Union internationale des télécommunications], créée en 1866.
vendredi 27 avril
Un groupe d’Alaouites tue plusieurs religieuses chrétiennes en Syrie. Des soldats français sont envoyés à leur poursuite.
mercredi 9 juillet
Poursuivant leur tentative de premier tour du monde aérien, les trois équipes américains partis le 16 mars dernier de Californie relient ce jour Bagdad à Alep.
samedi 29 novembre
Le général français Sarrail est nommé haut-commissaire en Syrie et commandant en chef de l’armée du Levant, en remplacement du maréchal Weygand.
dans l’année
L'Etat alaouite est séparé à nouveau.
1925
jeudi 1er janvier
Au Proche-Orient, les Etats d’Alep et de Damas sont réunis à l’Etat de Syrie sous mandat français.
vendredi 2 janvier
Le général Maurice Sarrail arrive à Beyrouth comme haut-commissaire en Syrie. Remplaçant le général Weygand, le nouveau venu promet des élections mais refuse la réunification du pays.
lundi 9 février
Fondation du Parti du peuple par le Dr. Abd al-Rahman Shahbandar. Le mouvement est essentiellement composé de notables syriens.
jeudi 9 avril
Une émeute a éclaté à Damas près de l’hôtel où séjourne Lord Balfour. Les affrontements avec la police ont fait deux morts et onze blessés. Pour les Arabes, Balfour symbolise les intérêts juifs en Palestine.
vendredi 10 avril
La colère de la foule arabe pousse Lord Balfour à quitter précipitamment Damas.
vendredi 5 juin
Environ mille personnes ont participé à l’Opéra de Damas au premier congrès officiel du Parti du peuple. Fondé quatre mois plus tôt, l’organisation adopte un programme exigeant la souveraineté nationale, l’unité de la Syrie dans ses frontières naturelles et le retour des libertés individuelles.
dimanche 7 juin
Le Parti populaire syro-libanais publie son manifeste dans le quatrième numéro du journal al-Insaniyyah (fondé en mai). Le mouvement appelle les travailleurs à participer aux prochaines élections pour défendre leurs intérêts. Il leur demande également de se mobiliser en faveur de l’indépendance contre la politique, provoquant ainsi la colère des autorités françaises.
mardi 16 juin
Les autorités françaises de Syrie font fermer le journal al-Insaniyyah, après seulement cinq numéros parus. Les forces de l’ordre reçoivent l’ordre d’arrêter les éditeurs et divers membres du Parti communiste local.
dimanche 12 juillet
Le haut-commissaire en Syrie Maurice Sarrail a fait arrêter trois des cinq principaux représentants des grandes familles du Djebel Druze. Abd al-Ghaffar, Nasib et Hamad étaient venus se plaindre auprès de lui contre la politique de leur gouverneur, le capitaine Carbillet, qui s’efforce de démanteler la féodalité locale au profit de l’émancipation et de la modernisation de la paysannerie. Les trois cheikhs sont exilés à Palmyre. Les deux autres cheikhs, Mit’ib et Sultan al-Atrace avaient refusé l’invitation du haut-commissaire. Le second se sert de la décision française pour attiser la révolte et lever des troupes.
samedi 18 juillet
Sultan el-Atrache déclenche une révolte dans le Djebel druze contre l’occupation française : ses hommes ont abattu un avion de reconnaissance français près du village de Mitin, faisant prisonnier les deux aviateurs (l’ordre ne sera rétabli en Syrie qu’en 1927).
(supprimer la même info le 20 juillet)
dimanche 19 juillet
Sultan el-Atrache approche de Salkhad avec 200 à 300 cavaliers.
lundi 20 juillet
Le chef druze Sultan el-Atrache s’empare de la deuxième plus grande ville du Djebel Druze, Salkhad. Il proclame la guerre sainte contre la France.
mercredi 22 juillet
Chargée de récupérer les deux aviateurs français capturés par les Druzes, la colonne du capitaine Gabriel Normand, comprenant 166 spahis syriens et algériens ainsi que des troupes de la Légion syrienne, tombe dans une embuscade des forces de Sultan al-Atrash (entre 150 hommes et des milliers selon les sources) à al-Kafer, sur la route de Salkhad. 111 hommes sont tués en trente minutes de combat. Plus tard dans la journée, les rebelles mettent le siège devant le fort d’al-Suwayda.
mercredi 29 juillet
Dans le sud de la Syrie, les rebelles druzes ont détruit la voie ferrée du Hedjaz près de la station d’al-Masmiyah, sur la ligne du Hedjaz, entre Damas et Deraa. Une partie de la route reliant Izra à al-Suwayda a également été endommagée afin de ralentir l’avance des troupes françaises de représailles du général Michaud.
vendredi 31 juillet
Commandée par le général Michaud, la garnison d’Izra, forte de 1 000 soldats français et de 2 000 éléments des troupes coloniales syriennes et africaines, se met en marche contre les rebelles sous une forte chaleur. La colonne parvient à Busra al-Harir. A cette date, les premières victoires des rebelles druzes ont déjà poussé des milliers de volontaires à rejoindre les forces de Sultan al-Atrache. De 200 hommes dix jours plus tôt, les révoltés sont désormais entre 8 000 et 10 000.
dimanche 2 août
Après une marche éreintante de 25 kilomètres sous une chaleur harassante, les 3 500 soldats français et coloniaux du général Michaud parviennent à al-Mazraa, située à 12 km au nord-ouest d’Al-Suwayda. Ils sont rapidement attaqués par 500 cavaliers druzes et bédouins, qui infligent des pertes légères avant d’être repoussés.
lundi 3 août
A l’aube, Sultan al-Atrache lance une attaque qui force un convoi de munitions s’approchant d’al-Mazraa à battre en retraite vers Izra. Ses hommes manquant d’eau et souffrant de la chaleur, le général Michaud ordonne également de se retirer d’al-Mazraa. Une occasion mise à profit par les rebelles pour mettre en déroute les forces françaises. Chargé de protéger la retraite du gros des forces, le 42e bataillon de tirailleurs malgaches est anéanti ; son commandant, le major Aujac, se suicide sur le champ de bataille. A la fin de la journée, 601 soldats français, sénégalais, malgaches et syriens ont été tués et 428 blessés ; un grand nombre a également été capturé ou a déserté. Grâce à cette grande victoire, les forces de Sultan al-Atrache s’emparent de 2 000 fusils, de plusieurs mitrailleuses et d’une batterie d’artillerie.
mardi 11 août
Les autorités françaises de Syrie, en la personne du capitaine Raynaud, et les rebelles druzes (Hamad al-Atrache), entament des négociations dans le village d’Umm Walad : les Françaises demandent la libération des prisonniers et le droit de pouvoir faire enterrer leurs hommes tués à al-Kafer et al-Mazraa, les Druzes souhaitent obtenir la libération de treize des leurs, dont les trois cheikhs emprisonnés à Palmyre.
vendredi 14 août
Un échange de prisonniers français et druzes s’est déroulé dans le village d’Umm Walad. Plus de 2 000 cavaliers rebelles ont célébré avec joie la libération de leurs camarades.
samedi 29 août
Après quarante jours de siège, les rebelles druzes s’emparent du fort d’Al-Suwayda.
du mercredi 16 au jeudi 17 septembre
Une attaque druze sur Al-Musayfirah (Mousséifrée) est repoussée par les légionnaires français.
jeudi 24 septembre
Les troupes françaises reprennent aux Druzes la ville d’Al-Suwayda (Soueïda). Quasiment détruite, la cité est aussitôt abandonnée.
dimanche 4 octobre
Soulèvement de la ville d’Hama, la troisième plus grande ville de Syrie, située dans le nord-ouest du territoire : vers 19 heures, la cavalerie locale se mutine sous les ordres de Fawzi al-Qawuqji (ancien combattant de la Légion syrienne). Des centaines de rebelles nationalistes attaquent ensuite les soldats français et les bâtiments représentant le mandat de la puissance occidentale. Les lignes téléphoniques sont coupées. Plusieurs officiers français sont capturés.
nuit du dimanche 4 au lundi 5 octobre
Vers 23 h 30, la ville d’Hama est entièrement contrôlée par les rebelles.
lundi 5 octobre
A l’aube, l’aviation française commence un bombardement intense d’Hama : deux souks, 144 maisons, dont celles des principaux notables, et 115 magasins ont été détruits. Dans la journée, grâce à des renforts venus de Rayak et d’Alep, les troupes françaises tentent de déloger les rebelles de la ville, avec le soutien de grands propriétaires terriens. Rapidement, les grandes familles locales, jugeant les pertes trop importantes, se retournent contre al-Qawuqji. A l’issue de négociations entre les autorités françaises (le commandant Eugène Coustillère) et une délégation conduite par le maire Najib al-Barazi et Farid al-Azm, les rebelles acceptent de se retirer d’Hama. Le bilan des combats varie selon les sources : de 76 tués, uniquement des rebelles, selon les chiffres officiels des autorités, jusqu’à 344 morts, majoritairement des civils (al-Qawuqji et 355 de ses hommes seront condamnés à mort par contumace).
lundi 12 octobre
Appuyées par des chars, des canons et des avions, les troupes françaises lancent une opération contre les combattants syriens d’Hassan al-Kharrat dans la forêt d’al-sur, à l’est de la plaine du Ghouta. Avertis par les paysans locaux, les rebelles résistent avec succès, forçant les Français à se replier. Dans leur retraite, ces derniers ont pillé et incendié le village d’al-Malihah.
mercredi 14 octobre
Une émeute a éclaté à Damas après que les autorités françaises aient présenté les dépouilles de rebelles druzes. Les Occidentaux fuient la capitale syrienne.
dimanche 18 octobre
Les nationalistes de Fawzi al-Qawuqji lancent un assaut majeur contre Damas depuis l’oasis de la Ghouta : ils s’emparent de la cité et du palais Azm. Le haut-commissaire en Syrie Maurice Sarrail ordonne aussitôt le bombardement de la cité par l’aviation française : les dégâts sont très importantes et les tués très nombreux.
mardi 20 octobre
Après 48 heures de bombardements intensifs, les Français reprennent le contrôle de la vieille ville de Damas. La Ghouta demeure cependant en grande partie sous le contrôle des rebelles.
vendredi 30 octobre
Rendu responsable des divers soulèvements syriens et très critiqué pour ses méthodes, jugées trop violentes, dans la répression de la révolte druze, le général Maurice Sarrail, haut-commissaire en Syrie et commandant en chef de l’armée du Levant, est rappelé à Paris. Il sera remplacé par le sénateur radical Henry de Jouvenel.
dimanche 22 novembre
Une bataille a opposé près de Damas les troupes françaises aux rebelles syriens d’Hassan al-Kharrat. Les Européens ont subi d’importantes pertes, mais les combattants locaux déplorent une trentaine de tués et une quarantaine de blessés.
jeudi 26 novembre
Les principaux chefs rebelles syriens apparaissent divisés lors d’une rencontre dans le village de Saqba. Des accusations d’exactions sont portées contre certains d’entre eux. Il est tout de même décidé de mettre en place un commandement unique et un tribunal révolutionnaire et d’augmenter le recrutement de combattants.
samedi 5 décembre
En Syrie, 2 000 rebelles ont été repoussés en attaquant au sud de Damas la garnison française d’al-Qadam.
La seconde rencontre des chefs rebelles à Saqba aggrave les dissensions internes : Hassan al-Kharrat fait arrêter et emprisonner son rival al-Shallash, accusé de « lever impôts et rançons » (il parviendra à s’évader).
vendredi 25 décembre
Tombé dans une embuscade dans la plaine du Ghouta, le chef rebelle syrien Hassan al-Kharrat (64 ans) est tué par les Français. Mahmud Khaddam al-Srija lui succède en comme qabaday d'al-Shaghour et commandant de la 'isabat al-Shawaghirah.
1926
en janvier
Les autorités françaises ont pendu à Damas (place Marjeh) le fils du chef rebelle Hassan al-Kharrat (tué le 25 décembre), Fakhri. Il avait été capturé lors des combats de Damas en octobre 1925.
dimanche 25 avril
Dans le sud-ouest de la Syrie, les troupes françaises du général André enlèvent aux Druzes la localité de Soueïda.
mercredi 28 avril
Le haut-commissaire français au Levant Henry de Jouvenel forme le nouveau gouvernement syrien : Ahmed Nami est nommé chef du cabinet avec pour mission de mettre en place une Constitution et de conclure un traité entre la France et la Syrie. Des élections devraient avoir lieu dans les territoires sans révolte. Les propositions françaises sont refusées par les nationalistes.
vendredi 7 mai
Dans la banlieue de Damas, l’armée française bombarde pour la deuxième fois le faubourg d’al-Maydān.
mercredi 19 mai
Bombardement de Damas par l’aviation française.
vendredi 4 juin
La prise de Salkhad par le général Andréa marque la fin des grandes opérations militaires françaises dans le Djébel druze.
dimanche 25 juillet
Le soulèvement du djebel druze, commencé un an plus tôt, est jugulé par l’armée française.
en août
Rappelé en France Henry de Jouvenel est remplacé comme haut-commissaire en Syrie par le diplomate Henri Ponsot. Enclin à accorder un statut organique à ce territoire, Ponsot amnistie une partie des nationalistes arrêtés ces dernières années.
1927
Rétablissement de l’ordre dans le Djebel druze.
1928
mardi 24 et vendredi 27 avril
Premières élections en Syrie.
1929
Le baron allemand Max von Oppenheim reprend les fouilles du site néolithique de tell Halaf, dans le nord-est du pays, qu’il avait commencées en 1911-1913.
1930
vendredi 14 mars
Dissolution de la Chambre.
jeudi 22 mai
Le haut-commissaire français pour le Levant, Henri Ponsot, introduit une nouvelle Constitution dotant les Etats syriens du statut de républiques avec gouvernement représentatifs. La Constitution de 1928 est reprise sans six articles litigieux.
samedi 25 octobre
Le Premier ministre Taj al-Din al-Hassani a échappé à une tentative d’assassinat : un homme lui a tiré dessus une fois, sans le toucher, et a été arrêté avant de pouvoir ouvrir le feu une seconde fois.
1932
samedi 11 juin
Mohammed Ali Bey el-Abed (65 ans) est élu premier président de la République syrienne, sous mandat français.
mercredi 12 octobre
Ambassadeur de France au Japon depuis 1929, Damien de Martel est nommé haut-commissaire de France en Syrie et au Liban, à la place d’Henri Ponsot.
en novembre
Naissance secrète du Parti social nationaliste syrien, un mouvement laïc fondé par Antoun Saadé, un Libanais grec orthodoxe.
dans l’année
Le patriarche chrétien monophysite quitte la Turquie et s’installe à Homs, en Syrie, où il créer un séminaire et des écoles pour l’Eglise syrienne orthodoxe.
1933
vendredi 21 juillet
Dirigés par Yaqo, plus de 600 membres de la minorité chrétienne assyrienne traversent la frontière irako-syrienne dans l’espoir de recevoir l’asile du mandat français en Syrie. C’est un refus : ils sont désarmés, reçoivent armes légères et reçoivent l’ordre de retourner en Irak
vendredi 4 août
Les Assyriens ayant pénétré en Syrie rentrent en Irak pour se rendre à l’armée irakienne. Lors de la traversée du Tigre dans le village de Dirabun, un affrontement éclate et une brigade de l’armée irakienne doit battre en retraite après avoir perdu 33 hommes. Les Assyriens doivent se retirer en Syrie lors de l’intervention de l’aviation irakienne. La propagande irakienne accuse les Assyriens d’avoir commis des atrocités.
jeudi 30 novembre
La France propose une alliance mais maintient les Etats druze et alaouite en dehors. Les nationalistes refusent.
dans l’année
Le Français André Parrot commence à fouiller le site de Mari (tell Hariri).
1934
Dissolution de la Chambre.
1935
Agitation.
Les Frères musulmans égyptiens s’implantent en Syrie, à Alep.
1936
vendredi 10 janvier
Un sentiment d’insurrection règne en Syrie sous mandat français à l’occasion des cérémonies célébrant Ibrahim Hananou, 40 jours après son décès.
lundi 27 janvier
Déclenchement d’une grève générale en Syrie, à l’appel du Bloc national. Rapidement, les autorités françaises du territoire vont imposer la loi martiale et procéder à de nombreuses arrestations.
samedi 22 février
Crise gouvernementale en Syrie : les autorités françaises contraignent le cabinet Taj al-Din à la démission.
lundi 24 février
Ata al-Ayoubi forme le nouveau gouvernement syrien.
dimanche 1er mars
Face à la situation de crise en Syrie, le Haut-Commissaire Damien de Martel accepte d’ouvrir des négociations avec le Bloc national. Il s’engage à rétablir la vie constitutionnelle, à favoriser l’unité de la Syrie et à conclure un traité analogue au traité britanno-irakien de 1930. Libération des prisonniers arrêtés ces dernières semaines.
mardi 3 mars
Fin de la grève générale suivie en Syrie depuis 36 jours.
en mars
En Syrie, le Bloc national se dote d’une organisation de jeunesse nationaliste, les « chemises d’acier ».
mercredi 9 septembre
Signature à Paris des accords Viénot : ce traité prévoit l’indépendance de la Syrie dans un délai de 3 ans. L’armée française conservera des facilités dans le pays pour une durée de 25 ans, tandis que des garnisons resteront en place pendant 5 ans chez Druzes et les Alaouites. La Syrie est autorisée à adhérer à la Société des Nations.
mercredi 4 novembre
Le gouvernement turc a demandé le droit à l’autodétermination pour le sandjak d'Alexandrette, rattaché à la Syrie sous mandat français. Paris renvoie le règlement de la question à la Société des nations.
vendredi 13 novembre
La France et des représentants libanais ont signé à Beyrouth, au Petit Sérail, un traité sur l’indépendance du Liban dans un délai de trois ans.
du samedi 14 au dimanche 15 novembre
Elections législatives en Syrie : victoire écrasante des nationalistes.
mercredi 2 décembre
A Beyrouth, le Haut-Commissaire au Levant, Damien de Martel, a signé les arrêtés restaurant la souveraineté de la Syrie mandataire sur l’Etat des Druzes et le territoire des Alaouites.
mardi 22 décembre
Nommé par le président Hachem al-Atassi, Jamil Mardam Bey succède à Ata Bay al-Ayyubi comme Premier ministre.
dimanche 27 décembre
Le Parlement syrien a ratifié le traité conclu avec la France (le projet sera cependant ajourné par la Chambre des députés français).
dans l’année
Fondation de l’Association de football syrienne.
1937
samedi 21 août
Trois trimoteurs italiens Savoia-Marchetti S.79 gagnent la course Istres-Damas-Paris devant l’équipage britannique et les quatre Français engagés.
mercredi 8 septembre
Réunion à Bludan (station balnéaire de la côte syrienne) du Haut Comité arabe : 400 délégués venus de plusieurs pays arabes et de Palestine pour examiner la situation créée par l’immigration juive. Une motion est votée qui affirme en particulier que « la Palestine fait partie de la patrie arabe » et que « l’Etat juif envisagé constitue une grave menace » contre le monde arabe. Les délégués palestiniens et syriens ont secrètement décidé de relancer les opérations militaires.
jeudi 14 octobre
Le gouvernement britannique délimite les frontières entre la Palestine et la Syrie.
dans l’année
Fixation de la frontière syro-irakienne.
1938
mercredi 7 ou jeudi 29 septembre
Proclamation en Syrie de la République de Hatay.
en octobre
Damien de Martel quitte ses fonctions de haut-commissaire de France en Syrie et au Liban, un poste qu’il occupait depuis 1932.
dans l’année
Fin des fouilles d’André Parrot sur le site de Mari.
1939
samedi 18 février
Lufti al-Haffar succède à Jamil Mardam Bey comme Premier ministre.
vendredi 23 juin
La France cède Alexandrette à la Turquie.
mardi 27 juin
Démission du président syrien.
lundi 10 juillet
La France dissout la Chambre, suspend la Constitution et nomme un conseil gouvernant par décrets.
jeudi 3 août
La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne. Début de la Seconde Guerre mondiale.
1940
lundi 8 janvier
Une armée d’Orient est mise sur pied à Damas. Sous les ordres du général Weygand, elle doit protéger le Moyen-Orient.
jeudi 21 mars
Des délégations turques et britanniques ont une réunion secrète à Alep (Syrie).
en juin
La France capitule devant l’Allemagne.
samedi 7 décembre
Le général Dentz est nommé haut-commissaire de Vichy en Syrie et au Liban.
1941
vendredi 4 avril
Le nationaliste Khalid al-Azm devient président par intérim (ainsi que Premier ministre) ; il succède à Bahij ad-Din al-Khatib.
mardi 29 avril
En Irak, les troupes de Rachid Ali coupent le pipe-line qui alimente les Anglais à Haïfa. Le pétrole est dirigé sur Tripoli, en Syrie, au profit de l’Axe.
mardi 6 mai
Accords Darlan-Vogl à Paris : la Luftwaffe pourra utiliser les aérodromes de Syrie.
vendredi 9 mai
Arrivée en Syrie des premiers avions de la Luftwaffe.
lundi 12 mai
Un premier convoi de 200 tonnes d’armes et de munitions françaises quitte la Syrie pour l’Irak, envahie par les Britanniques.
mercredi 14 mai
La RAF bombarde les aérodromes de Palmyre et d’Alep que la Luftwaffe utilise avec l’accord de Vichy.
mercredi 28 mai
Vichy signe avec l’Allemagne un protocole permettant aux Allemands d’utiliser les bases de Beyrouth, Damas et Alep.
vendredi 6 juin
Les derniers avions de la Luftwaffe se retirent de Syrie. Hitler l’a ordonné après la demande du général Dentz, commandant de l’armée de Vichy en Orient.
dimanche 8 juin
Attaque des garnisons françaises de Syrie et de Liban (45 000 hommes) par 14 000 soldats britanniques et des contingents de la France libre (6 000 hommes de la 1re division du général Catroux).
mardi 10 juin
Les troupes anglo-françaises repoussent les vichystes en Syrie. Les FFL prennent Kenitra.
mercredi 11 juin
Les FFL sont en vue de Damas. Les vichystes opposent une forte résistance.
lundi 16 juin
Un avion britannique torpille au large des côtes syriennes le contre-torpilleur Chevalier Paul de la marine française de Vichy.
jeudi 19 juin
Au Caire, le général de Gaulle, chef de la France libre, rencontre l’ambassadeur britannique Miles Simpson pour faire valoir les droits particuliers de la France au Liban et en Syrie.
vendredi 20 juin
Les Alliés lancent une nouvelle offensive vers Damas.
samedi 21 juin
Sous la pression des troupes de la France libre de Legentilhomme, les vichystes du général Dentz quittent Damas sans combattre. Les FFL et un bataillon australien occupent la ville. La Habforce alliée entre en Syrie à partir de l’Irak et se dirige sur Palmyre.
jeudi 3 juillet
Capitulation des Vichystes à Palmyre. Les troupes alliées s’emparent également de Deir ez-Zor.
vendredi 4 juillet
Au nom de la France libre, le général Catroux proclame l’indépendance de la Syrie.
lundi 7 juillet
La 1re division légère française libre entre dans Beyrouth.
jeudi 10 juillet
« Au nom de la France libre », Catroux proclame que le Liban et la Syrie seront « des peuples souverains et indépendants » qui pourront « se constituer en Etats séparés ou s'unir ». Dans les deux cas, l'indépendance et la souveraineté seraient garanties par un traité négocié avec la France.
lundi 14 juillet
Après cinq semaines de combats, le général vichyste Fernand Dentz négocie à Saint-Jean-d’Acre un armistice avec les autorités anglaises et les représentants de la France Libre (général Georges Catroux). Honneurs de la guerre à Dentz. 2 000 hommes sur les 25 000 Vichyssois rejoignent les gaullistes. En un mois de combat, les forces pétainistes ont perdu 6 500 hommes, presque toute leur aviation, un sous-marin et un contre-torpilleur.
lundi 21 juillet
De Gaulle dénonce la convention d’armistice en Syrie, « contraire aux intérêts de la France », et obtient de la part des Anglais des engagements de désintéressement politique en Syrie et au Liban.
mardi 16 septembre
A Damas, les FFL mettent fin au mandat de la France et garantissent l’indépendance de la Syrie. Shaykh Taj ad-Din al-Hasani succède à Khalid al-Azm comme président.
dimanche 21 septembre
Hassan al-Hakim remplace Khalid al-Azm comme Premier ministre.
dimanche 28 septembre
Catroux réaffirme l’indépendance de la Syrie.
samedi 25 octobre
Création des lignes aériennes militaires de la France libre. Elles relient Londres à Fort-Lamy, Damas, Le Caire, Beyrouth, Aden et Brazzaville.
1942
mercredi 1er avril
Né à Istanbul mais exilé en Syrie, le Kurde Celadet Bedir Khan lance le mensuel Ronahî (« Lumière »).
dimanche 13 septembre
Le général de Gaulle effectue un vol sans escale de 3 000 kilomètres, de Damas à Fort-Lamy [N’Djamena], montrant qu’il est possible de circuler sans se poser ailleurs… qu’en terre française libre.
1943
Fondation à Damas du parti Baas (parti socialiste de la renaissance arabe).
1944
en mars
Etienne Beynet devient le dernier délégué-général français en Syrie et au Liban.
lundi 25 septembre
Ouverture du congrès réunissant la plupart des Etats arabes.
samedi 7 octobre
Signature du protocole d’Alexandrie : création d’une ligue réunissant tous les Etats arabes indépendants souhaitant y adhérer. Les décisions prises par le conseil de la ligue seront exécutoires et obligatoires. Tout différend sera soumis à une médiation des autres Etats et le retour à la force est interdit entre ses membres. Les représentants ont rappelé la souveraineté et l’indépendance du Liban et rappelé leur soutien à l’indépendance des Arabes de Palestine, en demandant l’arrêt de l’immigration juive.
dans l’année
Massacre de juifs à Alep.
1945
lundi 26 février
La Syrie déclare la guerre à l’Allemagne et au Japon.
jeudi 22 mars
L’Egypte, l’Irak, l’Arabie Saoudite, la Syrie, la Transjordanie, le Liban et le Yémen ont signé au Caire la charte constitutive de la Ligue des Etats arabes, ou « Ligue arabe ». Cette organisation régionale, dont le siège sera installé au Caire, vise à promouvoir les intérêts du monde arabe dans de nombreux domaines (politiques, économiques, scientifiques, sociaux et culturels). La Syrie reconnaît de nouveau le Liban comme Etat indépendant.
mardi 22 mai
Insurrection dans les villes syriennes.
mardi 29 mai
Suite à de violentes manifestations syriennes anti-françaises, le représentant du haut commissaire français en Syrie, le colonel Olivat-Roger, fait bombarder Damas au canon (480 morts et 500 blessés), ce qui provoque un soulèvement général.
jeudi 31 mai
La répression française entraîne une violente réaction des Britanniques qui remettent un ultimatum formulé en termes énergiques et menaçants.
samedi 2 juin
Appuyées par des blindés, les forces britanniques entrent à Damas et entreprennent de désarmer et d'expulser les troupes françaises. Tout le personnel civil et militaire est arrêté, consigné ou évacué au Liban.
samedi 16 juin
A San Francisco, Georges Bidault propose de porter la cause française en Syrie devant l’Assemblée de l’ONU.
1946
vendredi 22 mars
Fin de l’évacuation des forces françaises du Liban.
vendredi 12 avril
Les dernières troupes françaises présentes en Syrie évacuent le pays, autrefois sous mandat de Paris.
mercredi 17 avril
Fin de l’évacuation de la Syrie par les troupes britanniques et françaises. Le pays obtient son indépendance totale : proclamation de la République arabe syrienne.
samedi 6 juillet
Fin du mandat français : le dernier délégué-général français au Liban et en Syrie, Etienne Beynet, quitte ses fonctions.
lundi 16 décembre
Khalid al-Azm devient Premier ministre par intérim (à la place de Saadallah al-Jabiri).
dimanche 29 décembre
Jamil Mardam Bey redevient Premier ministre, un poste qu’il avait déjà occupé de 1936 à 1939. Il succède à Khalid al-Azm.
1947
lundi 7 avril
Dans la grande salle du café Rachid de Damas, un brillant professeur d’histoire de confession orthodoxe, Michel Aflak, a proclamé la création officielle du parti Baas (« résurrection »). Pour Aflak, le Baas est un parti « panarabe » appelé à innerver par-delà des frontières imposées par les grandes puissances européennes.
dimanche 30 novembre
La Ligue arabe a rejeté en bloc la résolution 181 de l’ONU, votée la veille et partageant la Palestine entre les Arabes et les Juifs. Dans toutes les capitales du Proche-Orient la foule clame sa colère, notamment à Damas où a lieu une grande manifestation contre les Juifs, la France et les Etats-Unis.
dans l’année
Massacre de juifs à Alep.
1948
nuit du vendredi 14 au samedi 15 mai
Entre 90 000 et 140 000 soldats arabes (irakiens, syriens, jordaniens, libanais et égyptiens) attaquent l’Etat d’Israël, proclamé la veille.
samedi 15 mai
Début au sud du lac de Tibériade de la bataille de la vallée de Kinarot entre les forces syriennes et israéliennes.
vendredi 21 mai
Au sud du lac de Tibériade, la bataille de la vallée de Kinarot s’achève sur un statu quo après six jours de combats.
samedi 29 mai
L’ONU adopte la résolution 50 sur la création de l’Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST/UNTSO) : observation et maintien du cessez-le-feu entre Israël, l’Egypte, le Liban, la Jordanie et la Syrie.
mercredi 9 juin
Israël et la Ligue arabe ont convenu d’un cessez-le-feu de quatre semaines à compter du vendredi 11 juin à 6 heures du matin.
vendredi 11 juin
Entrée en vigueur du premier armistice de la guerre entre juifs et arabes.
du vendredi 29 au dimanche 31 octobre
Offensive victorieuse israélienne en Galilée.
samedi 11 décembre
A New York, au siège de l’ONU, le représentant français, Robert Schuman, a proclamé que seul un accord direct entre les parties intéressées pouvait servir aux bases d’une paix véritable. Malgré l’opposition des pays de l’Est, du monde arabe et, curieusement, de Cuba, une commission de conciliation composée des Etats-Unis, de la Turquie et de la France a été crée, avec un mandat très large qui ne la lie ni à la résolution de 1947 fixant les frontières d’Israël ni au rapport du médiateur (ce dernier préconise le rattachement de la Palestine arabe à la Transjordanie).
vendredi 17 décembre
Khalid al-Azm devient Premier ministre pour la troisième fois ; il succède à Jamil Mardam Bay.
dans l’année
La Syrie compte 40 000 juifs.
1949
mercredi 30 mars
Coup d’Etat non sanglant du colonel Housni al-Zaim (chef d’état-major de l’armée), soutenu par Banij Kallas, Adib Chichakli et Sami al-Hinnawi. Le président Shukri al-Kuwatli est arrêté (puis exilé en Egypte). Husni al-Zaim succède à Khalid al-Azm comme Premier ministre.
dimanche 3 avril
La Transjordanie est le troisième Etat (après l’Egypte et le Liban) à signer, à Rhodes, un accord d’armistice général d’un an avec Israël. La Syrie est le dernier Etat arabe à refuser de conclure une trêve.
mercredi 13 avril
Interruption des combats entre Israël et la Syrie : les deux pays ont signé un cessez-le-feu.
mercredi 27 avril
Ouverture à Lausanne, en Suisse, de la Conférence de Lausanne, organisée à l’initiative de la Commission de conciliation pour la Palestine. Sont présentes les délégations israéliennes, égyptiennes, jordaniennes, libanaises et syriennes. Les Palestiniens sont représentés par le Haut Comité arabe.
mercredi 11 mai
Par 37 voix contre 12, Israël est admis à l’ONU comme 59e Etat membre. En signe de protestation, les délégations de six pays arabes (Arabie saoudite, Egypte, Irak, Liban, Syrie et Yémen) ont quitté l’assemblée.
samedi 25 juin
Election présidentielle. Housni al-Zaïm, candidat unique, obtient 726 116 votes (99,4 %), seulement 4 615 personnes se prononçant contre lui. Le référendum constitutionnel organisé le même jour a été approuvé à 99,1 %.
mercredi 20 juillet
Alors que les Egyptiens, les Libanais et les Jordaniens ont déjà signé un arrêt des combats avec Israël, c’est au tour des Syriens de conclure à Rhodes un armistice avec les Israéliens. Les deux camps ont convenu de garder leurs troupes de leur côté de la frontière et d’établir des zones démilitarisées dans les territoires contestés.
vendredi 5 août
Attentat antijuif à Damas : plusieurs grenades ont explosé dans la synagogue Menarsha, tuant 12 personnes, dont 8 enfants, et blessant 30 autres. Au même moment, une autre attaque a frappé la Grande Synagogue d’Alep. Le président Housni al-Zaïm a envoyé un officiel sur les lieux et promis une enquête. La police accuse la Phalange suicide de la rédemption arabe.
mardi 9 août
Un jeune homme de 17 ans, vétéran de la guerre israélo-arabe de 1948, a avoué avoir commis avec deux amis l’attentat contre la synagogue Menarsha. Le président ordonne leur exécution (qui n’aura pas lieu en raison du coup d’Etat ; ils seront acquittés en 1950).
dimanche 14 août
Mené par Sami al-Hinnawi et Hachem el-Atassi, un petit groupe d’hommes armés fait irruption dans le palais présidentiel de Damas : le président de la République, le colonel Housni al-Zaïm (52 ans), et le président du Conseil, Mushin al-Barazi (44/45 ans), sont renversés et fusillés dans la prison de Mezze (sous les yeux du fils d’al-Barazi). Officiellement, il s’agit de venger la mort d’Antoun Saadé, livré au gouvernement libanais par le président syrien.
mercredi 17 août
Hachem al-Atassi devient Premier ministre.
lundi 12 septembre
Clôture de la Conférence de Lausanne ouverte le 27 avril sur le règlement de la guerre israélo-arabe.
mercredi 16 novembre
Elections à l’Assemblée constitutionnelle : victoire du Parti populaire avec 63 des 113 sièges. Les autres mouvements ayant obtenu des élus sont le Parti national (13 s.), le Front socialiste islamique (4 s.), le Parti socialiste arabe (1 s.) et le Parti nationaliste social syrien (1 s.). On dénombre également 31 indépendants.
dimanche 20 novembre
Premier match de football international pour l’équipe de Syrie : à Ankara, les footballeurs turcs écrasent les Syriens sept buts à zéro.
vendredi 25 novembre
L’équipe nationale de football grecque a remporté la plus grosse victoire de son histoire : en match amical, à Athènes, la Grèce a écrasé la Syrie huit buts à zéro. C’était la première fois que ces deux équipes se rencontraient.
lundi 19 décembre
Coup d’Etat dirigé par le colonel Adib al-Chichakli (le troisième de l’année en Syrie). Le chef de la junte militaire, le général Sami al-Hinnawi, et plusieurs de ses proches sont arrêtés sous l’accusation de complot visant à unir la Syrie à l’Irak.
mardi 27 décembre
Khalid al-Azm redevient Premier ministre pour la quatrième fois (il succède à Nazim al-Kudsi).
mardi 6 janvier
A la suite de laborieuses négociations entre le prince syrien Fayçal al-Hashemi, fils d’Hussein, et le Premier ministre Clemenceau, un accord qualifié de « provisoire » est signé à Paris entre les deux parties, réglant les conditions de la présence française en Syrie : la France reconnaît l’indépendance de la Syrie avec Fayçal pour chef d’Etat et Damas pour capitale ; un haut-commissaire français sera nommé en Syrie, en charge des relations avec l’émir et des conseillers français envoyés. De son côté, Fayçal reconnaît le protectorat français sur le Liban et la primauté des intérêts économiques et culturels français dans son pays. L’accord est gardé secret, mais l'opposition farouche des nationalistes syriens et arabes le fera échouer.
mardi 24 février
Fin de la Conférence de Londres. Paris, Londres et Rome sont d’accord pour le démembrement de l’Empire ottoman.
de février à mars
La conférence de Londres confirme l’abandon du Syrien Fayçal par le Royaume-Uni. Lloyd George obtient une rectification de frontière, au profit de la Palestine sous mandat britannique, au nord de la Galilée.
dimanche 7 ou lundi 8 mars
Réuni à Damas, un Congrès général arabe regroupe les notables musulmans du territoire syrien et décide la création d’une Grande Syrie indépendante, qui inclut la Palestine et le Liban. C’est pour devancer la remise du mandat à la France que l’indépendance a été proclamée. L'émir Fayçal ben Hussein est proclamé roi de Syrie et Abdallah Ier de Jordanie roi d’Irak.
mercredi 17 mars
En réaction aux décisions du congrès syrien, la France a décidé de proclamer l’indépendance du Liban pour devancer les initiatives arabes et concrétiser les accords Sykes-Picot de 1916.
mardi 30 mars
Dans l’est de la Syrie, un soldat français creusant une tranchée sur le site de l’antique cité de Doura-Europos découvre de magnifiques murs peints.
en mars
Troubles en Palestine contre la politique britannique de création d’un foyer national juif. Les nationalistes arabes de Damas lancent un raid sur la Galilée et causent des pertes humaines dans certaines colonies juives de la région. Les Juifs décident de s’armer clandestinement.
samedi 24 avril
Confirmation de la Déclaration Balfour à la conférence interalliée de San Remo : la SDN confie au Royaume-Uni le mandat sur la Palestine et la Transjordanie. La France renonce aux Capitulations en Palestine. Fayçal, qui à refusé de se rendre à la conférence, est sommé de se plier aux décisions prises.
dimanche 25 avril
La France obtient un mandat sur la Syrie et le Liban.
en mai
Le général Gouraud commandant des Forces françaises du Levant, signe un armistice provisoire pour retourner contre l’émir Fayçal qui l’attaque dans le sud.
en juillet
L’armée française de Gouraud entre en Syrie.
vendredi 23 juillet
Bataille de Meissaloun [Mayssaloun] entre les troupes françaises du général Gouraud, commandant en chef des troupes au Levant et haut-commissaire de la République française en Syrie et en Cilicie, et les forces syriennes et chérifiennes. Après une âpre résistance, les troupes nationalistes se débandent.
samedi 24 juillet
Gouraud entre dans Damas. D’autres soldats français s’emparent d’Alep. Le roi Fayçal perd son trône et cherche refuge à Bagdad, où les Anglais le proclament roi d'Irak.
Le nationaliste syrien Jamil Mardam Bey est condamné à mort par les autorités françaises. Il se réfugie à Jérusalem.
mardi 10 août
Traité de Sèvres (France) entre les Alliés et l'Empire Ottoman (mais jamais ratifié par la Turquie) qui perd de considérables territoires (Syrie, Palestine, Arabie, Irak, Chypre), qui passent sous protectorat français ou britannique. L’Italie occupe la région d’Adalia. Constantinople et les Détroits sont internationalisés. Des Etats kurde et arménien et la division de l’Anatolie en zones d’influence (française, italienne et anglaise) sont prévus. La Thrace orientale, Smyrne et son arrière-pays sont donnés aux Grecs, qui revendiquent toute l’Anatolie occidentale. La Turquie doit livrer sa flotte de guerre et son armée est réduite à 50 000 hommes.
mercredi 1er septembre
Le général français Gouraud proclame à Beyrouth le « Grand Liban » auquel il rattache des territoires musulmans (Bekaa, Tyr, Tripoli), puis crée l’Etat d’Alep, avec régime spécial pour le Sandjak d’Alexandrette (4 700 km², aujourd’hui Turquie, peuplé de Turcs, d’Arabes et d’Arméniens), l’Etat de Damas et le territoire des Alaouites.
jeudi 23 décembre
La France et le Royaume-Uni signent à Londres un accord sur la délimitation définitive des frontières entre la Syrie sous mandat français et la Palestine sous mandat britannique.
1921
du dimanche 20 au mardi 22 mars
Le ministre anglais des Colonies Winston Churchill est en Egypte pour une conférence du Caire sur tous les problèmes militaires et politiques du Moyen Orient, en présence des dignitaires arabes, des officiels et des généraux britanniques. L’émir Faysal est pressenti pour régner sur l’Irak, en oubliant la Syrie. Son frère Abdullah aurait la responsabilité de la Transjordanie, un Etat fortement aidé par le Royaume-Uni.
en mars
Création de l'Etat du Djebel druze.
jeudi 23 ou samedi 25 juin
La voiture du haut-commissaire français en Syrie, le général Gouraud, tombe dans une embuscade sur la route de Damas à Kenitra (Kouneitra) : le commandant Branet, officier interprète, est tué à côté du chauffeur, le gouverneur de Damas est blessé à côté du général Gouraud, dont la manche vide (il a un bras amputé) est traversée par une balle ; les agresseurs s’enfuient en Transjordanie.
jeudi 25 août
Ouverture à Genève du premier congrès du comité syro-palestinien, sous la direction de l’émir Michel Luftallah. Parmi les personnalités présentés figurent notamment l’émir druze Shakib Arslan et Rachid Rida).
mercredi 21 septembre
Clôture du premier congrès du comité syro-palestinien à Genève. Il est décidé de mettre en place un bureau permanent dans la ville suisse afin de mener une action d’information en faveur de la nation arabe de Syrie auprès de la SDN - qui y a son siège -. Mais les Palestiniens refusent de se reconnaître comme Syriens.
1922
en mars
Le moteur du Breguet 14 de Jean Mermoz a pris feu lors d’une mission d’évacuation sanitaire en Syrie. Avec son mécanicien, il a marché dans le désert durant quatre jours et quatre nuits, avant de trouver du secours chez des méharistes.
en avril
Le docteur syrien Abd al-Rahman Shahbandar fonde à Damas une organisation financée par Michel Lutfallah, la Société de la main de fer. Shahbandar est rapidement interpellé (et condamné à de la prison avant d’être exilé en 1924) : des manifestations se déroulent dans les rues pour le soutenir.
mercredi 28 juin
Le général Gouraud réorganise administrativement la Syrie mandataire : mise en place de quatre Etats (Damas, Alep, Grand Liban, Territoire des Alaouites) dirigés par des gouverneurs français assistés de conseils. La fédération syrienne, qui regroupe Damas, Alep et les Alaouites, sera présidée par le Syrien Subhi Barakat. La politique mandataire sera centralisée à Beyrouth par un haut-commissaire français.
lundi 24 juillet
Les mandats attribués par la SDN à la France sur la Syrie et le Liban, et à la Grande-Bretagne sur la Palestine, la Transjordanie et l’Irak, prennent effet.
mardi 24 octobre
L’autorité mandataire établit en Syrie l’Etat des Druzes, avec Soueïda pour capitale.
dans l’année
L’archéologue belge Franz Cumont entame les premières véritables fouilles du site de Doura-Europos, dans l’est de la Syrie.
1923
jeudi 19 avril
Le général français Maxime Weygand est nommé haut-commissaire en Syrie et au Liban.
mardi 24 juillet
La conférence de la Paix de Lausanne s’achève avec la signature par la Turquie, la Grèce, la Bulgarie et les Alliés d’un traité mettant fin à la guerre gréco-turque. Modifiant le traité de Sèvres au profit d’Ankara, les clauses de ce texte confirment la reconnaissance par le monde entier de l’existence d’un nouvel Etat turc totalement indépendant. La Turquie récupère les régions arméniennes (abandonnées par les Alliés sous la pression de Londres), Smyrne et la Thrace orientale (à l’est du fleuve Evros). Les provinces arabes de l’ancien Empire ottoman sont partagées entre la France (Liban et Syrie) et le Royaume-Uni, Irak, Palestine, Transjordanie). Les détroits demeurent démilitarisés.
samedi 29 septembre
Début officiel du mandat français octroyé par la SDN sur la Syrie.
dans l’année
Catroux en Syrie : la fédération syrienne regroupe Damas, Alep et Alaouites.
1924
vendredi 12 janvier
Le Liban et la Syrie deviennent membre de l’Union internationale des télégraphes [aujourd’hui Union internationale des télécommunications], créée en 1866.
vendredi 27 avril
Un groupe d’Alaouites tue plusieurs religieuses chrétiennes en Syrie. Des soldats français sont envoyés à leur poursuite.
mercredi 9 juillet
Poursuivant leur tentative de premier tour du monde aérien, les trois équipes américains partis le 16 mars dernier de Californie relient ce jour Bagdad à Alep.
samedi 29 novembre
Le général français Sarrail est nommé haut-commissaire en Syrie et commandant en chef de l’armée du Levant, en remplacement du maréchal Weygand.
dans l’année
L'Etat alaouite est séparé à nouveau.
1925
jeudi 1er janvier
Au Proche-Orient, les Etats d’Alep et de Damas sont réunis à l’Etat de Syrie sous mandat français.
vendredi 2 janvier
Le général Maurice Sarrail arrive à Beyrouth comme haut-commissaire en Syrie. Remplaçant le général Weygand, le nouveau venu promet des élections mais refuse la réunification du pays.
lundi 9 février
Fondation du Parti du peuple par le Dr. Abd al-Rahman Shahbandar. Le mouvement est essentiellement composé de notables syriens.
jeudi 9 avril
Une émeute a éclaté à Damas près de l’hôtel où séjourne Lord Balfour. Les affrontements avec la police ont fait deux morts et onze blessés. Pour les Arabes, Balfour symbolise les intérêts juifs en Palestine.
vendredi 10 avril
La colère de la foule arabe pousse Lord Balfour à quitter précipitamment Damas.
vendredi 5 juin
Environ mille personnes ont participé à l’Opéra de Damas au premier congrès officiel du Parti du peuple. Fondé quatre mois plus tôt, l’organisation adopte un programme exigeant la souveraineté nationale, l’unité de la Syrie dans ses frontières naturelles et le retour des libertés individuelles.
dimanche 7 juin
Le Parti populaire syro-libanais publie son manifeste dans le quatrième numéro du journal al-Insaniyyah (fondé en mai). Le mouvement appelle les travailleurs à participer aux prochaines élections pour défendre leurs intérêts. Il leur demande également de se mobiliser en faveur de l’indépendance contre la politique, provoquant ainsi la colère des autorités françaises.
mardi 16 juin
Les autorités françaises de Syrie font fermer le journal al-Insaniyyah, après seulement cinq numéros parus. Les forces de l’ordre reçoivent l’ordre d’arrêter les éditeurs et divers membres du Parti communiste local.
dimanche 12 juillet
Le haut-commissaire en Syrie Maurice Sarrail a fait arrêter trois des cinq principaux représentants des grandes familles du Djebel Druze. Abd al-Ghaffar, Nasib et Hamad étaient venus se plaindre auprès de lui contre la politique de leur gouverneur, le capitaine Carbillet, qui s’efforce de démanteler la féodalité locale au profit de l’émancipation et de la modernisation de la paysannerie. Les trois cheikhs sont exilés à Palmyre. Les deux autres cheikhs, Mit’ib et Sultan al-Atrace avaient refusé l’invitation du haut-commissaire. Le second se sert de la décision française pour attiser la révolte et lever des troupes.
samedi 18 juillet
Sultan el-Atrache déclenche une révolte dans le Djebel druze contre l’occupation française : ses hommes ont abattu un avion de reconnaissance français près du village de Mitin, faisant prisonnier les deux aviateurs (l’ordre ne sera rétabli en Syrie qu’en 1927).
(supprimer la même info le 20 juillet)
dimanche 19 juillet
Sultan el-Atrache approche de Salkhad avec 200 à 300 cavaliers.
lundi 20 juillet
Le chef druze Sultan el-Atrache s’empare de la deuxième plus grande ville du Djebel Druze, Salkhad. Il proclame la guerre sainte contre la France.
mercredi 22 juillet
Chargée de récupérer les deux aviateurs français capturés par les Druzes, la colonne du capitaine Gabriel Normand, comprenant 166 spahis syriens et algériens ainsi que des troupes de la Légion syrienne, tombe dans une embuscade des forces de Sultan al-Atrash (entre 150 hommes et des milliers selon les sources) à al-Kafer, sur la route de Salkhad. 111 hommes sont tués en trente minutes de combat. Plus tard dans la journée, les rebelles mettent le siège devant le fort d’al-Suwayda.
mercredi 29 juillet
Dans le sud de la Syrie, les rebelles druzes ont détruit la voie ferrée du Hedjaz près de la station d’al-Masmiyah, sur la ligne du Hedjaz, entre Damas et Deraa. Une partie de la route reliant Izra à al-Suwayda a également été endommagée afin de ralentir l’avance des troupes françaises de représailles du général Michaud.
vendredi 31 juillet
Commandée par le général Michaud, la garnison d’Izra, forte de 1 000 soldats français et de 2 000 éléments des troupes coloniales syriennes et africaines, se met en marche contre les rebelles sous une forte chaleur. La colonne parvient à Busra al-Harir. A cette date, les premières victoires des rebelles druzes ont déjà poussé des milliers de volontaires à rejoindre les forces de Sultan al-Atrache. De 200 hommes dix jours plus tôt, les révoltés sont désormais entre 8 000 et 10 000.
dimanche 2 août
Après une marche éreintante de 25 kilomètres sous une chaleur harassante, les 3 500 soldats français et coloniaux du général Michaud parviennent à al-Mazraa, située à 12 km au nord-ouest d’Al-Suwayda. Ils sont rapidement attaqués par 500 cavaliers druzes et bédouins, qui infligent des pertes légères avant d’être repoussés.
lundi 3 août
A l’aube, Sultan al-Atrache lance une attaque qui force un convoi de munitions s’approchant d’al-Mazraa à battre en retraite vers Izra. Ses hommes manquant d’eau et souffrant de la chaleur, le général Michaud ordonne également de se retirer d’al-Mazraa. Une occasion mise à profit par les rebelles pour mettre en déroute les forces françaises. Chargé de protéger la retraite du gros des forces, le 42e bataillon de tirailleurs malgaches est anéanti ; son commandant, le major Aujac, se suicide sur le champ de bataille. A la fin de la journée, 601 soldats français, sénégalais, malgaches et syriens ont été tués et 428 blessés ; un grand nombre a également été capturé ou a déserté. Grâce à cette grande victoire, les forces de Sultan al-Atrache s’emparent de 2 000 fusils, de plusieurs mitrailleuses et d’une batterie d’artillerie.
mardi 11 août
Les autorités françaises de Syrie, en la personne du capitaine Raynaud, et les rebelles druzes (Hamad al-Atrache), entament des négociations dans le village d’Umm Walad : les Françaises demandent la libération des prisonniers et le droit de pouvoir faire enterrer leurs hommes tués à al-Kafer et al-Mazraa, les Druzes souhaitent obtenir la libération de treize des leurs, dont les trois cheikhs emprisonnés à Palmyre.
vendredi 14 août
Un échange de prisonniers français et druzes s’est déroulé dans le village d’Umm Walad. Plus de 2 000 cavaliers rebelles ont célébré avec joie la libération de leurs camarades.
samedi 29 août
Après quarante jours de siège, les rebelles druzes s’emparent du fort d’Al-Suwayda.
du mercredi 16 au jeudi 17 septembre
Une attaque druze sur Al-Musayfirah (Mousséifrée) est repoussée par les légionnaires français.
jeudi 24 septembre
Les troupes françaises reprennent aux Druzes la ville d’Al-Suwayda (Soueïda). Quasiment détruite, la cité est aussitôt abandonnée.
dimanche 4 octobre
Soulèvement de la ville d’Hama, la troisième plus grande ville de Syrie, située dans le nord-ouest du territoire : vers 19 heures, la cavalerie locale se mutine sous les ordres de Fawzi al-Qawuqji (ancien combattant de la Légion syrienne). Des centaines de rebelles nationalistes attaquent ensuite les soldats français et les bâtiments représentant le mandat de la puissance occidentale. Les lignes téléphoniques sont coupées. Plusieurs officiers français sont capturés.
nuit du dimanche 4 au lundi 5 octobre
Vers 23 h 30, la ville d’Hama est entièrement contrôlée par les rebelles.
lundi 5 octobre
A l’aube, l’aviation française commence un bombardement intense d’Hama : deux souks, 144 maisons, dont celles des principaux notables, et 115 magasins ont été détruits. Dans la journée, grâce à des renforts venus de Rayak et d’Alep, les troupes françaises tentent de déloger les rebelles de la ville, avec le soutien de grands propriétaires terriens. Rapidement, les grandes familles locales, jugeant les pertes trop importantes, se retournent contre al-Qawuqji. A l’issue de négociations entre les autorités françaises (le commandant Eugène Coustillère) et une délégation conduite par le maire Najib al-Barazi et Farid al-Azm, les rebelles acceptent de se retirer d’Hama. Le bilan des combats varie selon les sources : de 76 tués, uniquement des rebelles, selon les chiffres officiels des autorités, jusqu’à 344 morts, majoritairement des civils (al-Qawuqji et 355 de ses hommes seront condamnés à mort par contumace).
lundi 12 octobre
Appuyées par des chars, des canons et des avions, les troupes françaises lancent une opération contre les combattants syriens d’Hassan al-Kharrat dans la forêt d’al-sur, à l’est de la plaine du Ghouta. Avertis par les paysans locaux, les rebelles résistent avec succès, forçant les Français à se replier. Dans leur retraite, ces derniers ont pillé et incendié le village d’al-Malihah.
mercredi 14 octobre
Une émeute a éclaté à Damas après que les autorités françaises aient présenté les dépouilles de rebelles druzes. Les Occidentaux fuient la capitale syrienne.
dimanche 18 octobre
Les nationalistes de Fawzi al-Qawuqji lancent un assaut majeur contre Damas depuis l’oasis de la Ghouta : ils s’emparent de la cité et du palais Azm. Le haut-commissaire en Syrie Maurice Sarrail ordonne aussitôt le bombardement de la cité par l’aviation française : les dégâts sont très importantes et les tués très nombreux.
mardi 20 octobre
Après 48 heures de bombardements intensifs, les Français reprennent le contrôle de la vieille ville de Damas. La Ghouta demeure cependant en grande partie sous le contrôle des rebelles.
vendredi 30 octobre
Rendu responsable des divers soulèvements syriens et très critiqué pour ses méthodes, jugées trop violentes, dans la répression de la révolte druze, le général Maurice Sarrail, haut-commissaire en Syrie et commandant en chef de l’armée du Levant, est rappelé à Paris. Il sera remplacé par le sénateur radical Henry de Jouvenel.
dimanche 22 novembre
Une bataille a opposé près de Damas les troupes françaises aux rebelles syriens d’Hassan al-Kharrat. Les Européens ont subi d’importantes pertes, mais les combattants locaux déplorent une trentaine de tués et une quarantaine de blessés.
jeudi 26 novembre
Les principaux chefs rebelles syriens apparaissent divisés lors d’une rencontre dans le village de Saqba. Des accusations d’exactions sont portées contre certains d’entre eux. Il est tout de même décidé de mettre en place un commandement unique et un tribunal révolutionnaire et d’augmenter le recrutement de combattants.
samedi 5 décembre
En Syrie, 2 000 rebelles ont été repoussés en attaquant au sud de Damas la garnison française d’al-Qadam.
La seconde rencontre des chefs rebelles à Saqba aggrave les dissensions internes : Hassan al-Kharrat fait arrêter et emprisonner son rival al-Shallash, accusé de « lever impôts et rançons » (il parviendra à s’évader).
vendredi 25 décembre
Tombé dans une embuscade dans la plaine du Ghouta, le chef rebelle syrien Hassan al-Kharrat (64 ans) est tué par les Français. Mahmud Khaddam al-Srija lui succède en comme qabaday d'al-Shaghour et commandant de la 'isabat al-Shawaghirah.
1926
en janvier
Les autorités françaises ont pendu à Damas (place Marjeh) le fils du chef rebelle Hassan al-Kharrat (tué le 25 décembre), Fakhri. Il avait été capturé lors des combats de Damas en octobre 1925.
dimanche 25 avril
Dans le sud-ouest de la Syrie, les troupes françaises du général André enlèvent aux Druzes la localité de Soueïda.
mercredi 28 avril
Le haut-commissaire français au Levant Henry de Jouvenel forme le nouveau gouvernement syrien : Ahmed Nami est nommé chef du cabinet avec pour mission de mettre en place une Constitution et de conclure un traité entre la France et la Syrie. Des élections devraient avoir lieu dans les territoires sans révolte. Les propositions françaises sont refusées par les nationalistes.
vendredi 7 mai
Dans la banlieue de Damas, l’armée française bombarde pour la deuxième fois le faubourg d’al-Maydān.
mercredi 19 mai
Bombardement de Damas par l’aviation française.
vendredi 4 juin
La prise de Salkhad par le général Andréa marque la fin des grandes opérations militaires françaises dans le Djébel druze.
dimanche 25 juillet
Le soulèvement du djebel druze, commencé un an plus tôt, est jugulé par l’armée française.
en août
Rappelé en France Henry de Jouvenel est remplacé comme haut-commissaire en Syrie par le diplomate Henri Ponsot. Enclin à accorder un statut organique à ce territoire, Ponsot amnistie une partie des nationalistes arrêtés ces dernières années.
1927
Rétablissement de l’ordre dans le Djebel druze.
1928
mardi 24 et vendredi 27 avril
Premières élections en Syrie.
1929
Le baron allemand Max von Oppenheim reprend les fouilles du site néolithique de tell Halaf, dans le nord-est du pays, qu’il avait commencées en 1911-1913.
1930
vendredi 14 mars
Dissolution de la Chambre.
jeudi 22 mai
Le haut-commissaire français pour le Levant, Henri Ponsot, introduit une nouvelle Constitution dotant les Etats syriens du statut de républiques avec gouvernement représentatifs. La Constitution de 1928 est reprise sans six articles litigieux.
samedi 25 octobre
Le Premier ministre Taj al-Din al-Hassani a échappé à une tentative d’assassinat : un homme lui a tiré dessus une fois, sans le toucher, et a été arrêté avant de pouvoir ouvrir le feu une seconde fois.
1932
samedi 11 juin
Mohammed Ali Bey el-Abed (65 ans) est élu premier président de la République syrienne, sous mandat français.
mercredi 12 octobre
Ambassadeur de France au Japon depuis 1929, Damien de Martel est nommé haut-commissaire de France en Syrie et au Liban, à la place d’Henri Ponsot.
en novembre
Naissance secrète du Parti social nationaliste syrien, un mouvement laïc fondé par Antoun Saadé, un Libanais grec orthodoxe.
dans l’année
Le patriarche chrétien monophysite quitte la Turquie et s’installe à Homs, en Syrie, où il créer un séminaire et des écoles pour l’Eglise syrienne orthodoxe.
1933
vendredi 21 juillet
Dirigés par Yaqo, plus de 600 membres de la minorité chrétienne assyrienne traversent la frontière irako-syrienne dans l’espoir de recevoir l’asile du mandat français en Syrie. C’est un refus : ils sont désarmés, reçoivent armes légères et reçoivent l’ordre de retourner en Irak
vendredi 4 août
Les Assyriens ayant pénétré en Syrie rentrent en Irak pour se rendre à l’armée irakienne. Lors de la traversée du Tigre dans le village de Dirabun, un affrontement éclate et une brigade de l’armée irakienne doit battre en retraite après avoir perdu 33 hommes. Les Assyriens doivent se retirer en Syrie lors de l’intervention de l’aviation irakienne. La propagande irakienne accuse les Assyriens d’avoir commis des atrocités.
jeudi 30 novembre
La France propose une alliance mais maintient les Etats druze et alaouite en dehors. Les nationalistes refusent.
dans l’année
Le Français André Parrot commence à fouiller le site de Mari (tell Hariri).
1934
Dissolution de la Chambre.
1935
Agitation.
Les Frères musulmans égyptiens s’implantent en Syrie, à Alep.
1936
vendredi 10 janvier
Un sentiment d’insurrection règne en Syrie sous mandat français à l’occasion des cérémonies célébrant Ibrahim Hananou, 40 jours après son décès.
lundi 27 janvier
Déclenchement d’une grève générale en Syrie, à l’appel du Bloc national. Rapidement, les autorités françaises du territoire vont imposer la loi martiale et procéder à de nombreuses arrestations.
samedi 22 février
Crise gouvernementale en Syrie : les autorités françaises contraignent le cabinet Taj al-Din à la démission.
lundi 24 février
Ata al-Ayoubi forme le nouveau gouvernement syrien.
dimanche 1er mars
Face à la situation de crise en Syrie, le Haut-Commissaire Damien de Martel accepte d’ouvrir des négociations avec le Bloc national. Il s’engage à rétablir la vie constitutionnelle, à favoriser l’unité de la Syrie et à conclure un traité analogue au traité britanno-irakien de 1930. Libération des prisonniers arrêtés ces dernières semaines.
mardi 3 mars
Fin de la grève générale suivie en Syrie depuis 36 jours.
en mars
En Syrie, le Bloc national se dote d’une organisation de jeunesse nationaliste, les « chemises d’acier ».
mercredi 9 septembre
Signature à Paris des accords Viénot : ce traité prévoit l’indépendance de la Syrie dans un délai de 3 ans. L’armée française conservera des facilités dans le pays pour une durée de 25 ans, tandis que des garnisons resteront en place pendant 5 ans chez Druzes et les Alaouites. La Syrie est autorisée à adhérer à la Société des Nations.
mercredi 4 novembre
Le gouvernement turc a demandé le droit à l’autodétermination pour le sandjak d'Alexandrette, rattaché à la Syrie sous mandat français. Paris renvoie le règlement de la question à la Société des nations.
vendredi 13 novembre
La France et des représentants libanais ont signé à Beyrouth, au Petit Sérail, un traité sur l’indépendance du Liban dans un délai de trois ans.
du samedi 14 au dimanche 15 novembre
Elections législatives en Syrie : victoire écrasante des nationalistes.
mercredi 2 décembre
A Beyrouth, le Haut-Commissaire au Levant, Damien de Martel, a signé les arrêtés restaurant la souveraineté de la Syrie mandataire sur l’Etat des Druzes et le territoire des Alaouites.
mardi 22 décembre
Nommé par le président Hachem al-Atassi, Jamil Mardam Bey succède à Ata Bay al-Ayyubi comme Premier ministre.
dimanche 27 décembre
Le Parlement syrien a ratifié le traité conclu avec la France (le projet sera cependant ajourné par la Chambre des députés français).
dans l’année
Fondation de l’Association de football syrienne.
1937
samedi 21 août
Trois trimoteurs italiens Savoia-Marchetti S.79 gagnent la course Istres-Damas-Paris devant l’équipage britannique et les quatre Français engagés.
mercredi 8 septembre
Réunion à Bludan (station balnéaire de la côte syrienne) du Haut Comité arabe : 400 délégués venus de plusieurs pays arabes et de Palestine pour examiner la situation créée par l’immigration juive. Une motion est votée qui affirme en particulier que « la Palestine fait partie de la patrie arabe » et que « l’Etat juif envisagé constitue une grave menace » contre le monde arabe. Les délégués palestiniens et syriens ont secrètement décidé de relancer les opérations militaires.
jeudi 14 octobre
Le gouvernement britannique délimite les frontières entre la Palestine et la Syrie.
dans l’année
Fixation de la frontière syro-irakienne.
1938
mercredi 7 ou jeudi 29 septembre
Proclamation en Syrie de la République de Hatay.
en octobre
Damien de Martel quitte ses fonctions de haut-commissaire de France en Syrie et au Liban, un poste qu’il occupait depuis 1932.
dans l’année
Fin des fouilles d’André Parrot sur le site de Mari.
1939
samedi 18 février
Lufti al-Haffar succède à Jamil Mardam Bey comme Premier ministre.
vendredi 23 juin
La France cède Alexandrette à la Turquie.
mardi 27 juin
Démission du président syrien.
lundi 10 juillet
La France dissout la Chambre, suspend la Constitution et nomme un conseil gouvernant par décrets.
jeudi 3 août
La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne. Début de la Seconde Guerre mondiale.
1940
lundi 8 janvier
Une armée d’Orient est mise sur pied à Damas. Sous les ordres du général Weygand, elle doit protéger le Moyen-Orient.
jeudi 21 mars
Des délégations turques et britanniques ont une réunion secrète à Alep (Syrie).
en juin
La France capitule devant l’Allemagne.
samedi 7 décembre
Le général Dentz est nommé haut-commissaire de Vichy en Syrie et au Liban.
1941
vendredi 4 avril
Le nationaliste Khalid al-Azm devient président par intérim (ainsi que Premier ministre) ; il succède à Bahij ad-Din al-Khatib.
mardi 29 avril
En Irak, les troupes de Rachid Ali coupent le pipe-line qui alimente les Anglais à Haïfa. Le pétrole est dirigé sur Tripoli, en Syrie, au profit de l’Axe.
mardi 6 mai
Accords Darlan-Vogl à Paris : la Luftwaffe pourra utiliser les aérodromes de Syrie.
vendredi 9 mai
Arrivée en Syrie des premiers avions de la Luftwaffe.
lundi 12 mai
Un premier convoi de 200 tonnes d’armes et de munitions françaises quitte la Syrie pour l’Irak, envahie par les Britanniques.
mercredi 14 mai
La RAF bombarde les aérodromes de Palmyre et d’Alep que la Luftwaffe utilise avec l’accord de Vichy.
mercredi 28 mai
Vichy signe avec l’Allemagne un protocole permettant aux Allemands d’utiliser les bases de Beyrouth, Damas et Alep.
vendredi 6 juin
Les derniers avions de la Luftwaffe se retirent de Syrie. Hitler l’a ordonné après la demande du général Dentz, commandant de l’armée de Vichy en Orient.
dimanche 8 juin
Attaque des garnisons françaises de Syrie et de Liban (45 000 hommes) par 14 000 soldats britanniques et des contingents de la France libre (6 000 hommes de la 1re division du général Catroux).
mardi 10 juin
Les troupes anglo-françaises repoussent les vichystes en Syrie. Les FFL prennent Kenitra.
mercredi 11 juin
Les FFL sont en vue de Damas. Les vichystes opposent une forte résistance.
lundi 16 juin
Un avion britannique torpille au large des côtes syriennes le contre-torpilleur Chevalier Paul de la marine française de Vichy.
jeudi 19 juin
Au Caire, le général de Gaulle, chef de la France libre, rencontre l’ambassadeur britannique Miles Simpson pour faire valoir les droits particuliers de la France au Liban et en Syrie.
vendredi 20 juin
Les Alliés lancent une nouvelle offensive vers Damas.
samedi 21 juin
Sous la pression des troupes de la France libre de Legentilhomme, les vichystes du général Dentz quittent Damas sans combattre. Les FFL et un bataillon australien occupent la ville. La Habforce alliée entre en Syrie à partir de l’Irak et se dirige sur Palmyre.
jeudi 3 juillet
Capitulation des Vichystes à Palmyre. Les troupes alliées s’emparent également de Deir ez-Zor.
vendredi 4 juillet
Au nom de la France libre, le général Catroux proclame l’indépendance de la Syrie.
lundi 7 juillet
La 1re division légère française libre entre dans Beyrouth.
jeudi 10 juillet
« Au nom de la France libre », Catroux proclame que le Liban et la Syrie seront « des peuples souverains et indépendants » qui pourront « se constituer en Etats séparés ou s'unir ». Dans les deux cas, l'indépendance et la souveraineté seraient garanties par un traité négocié avec la France.
lundi 14 juillet
Après cinq semaines de combats, le général vichyste Fernand Dentz négocie à Saint-Jean-d’Acre un armistice avec les autorités anglaises et les représentants de la France Libre (général Georges Catroux). Honneurs de la guerre à Dentz. 2 000 hommes sur les 25 000 Vichyssois rejoignent les gaullistes. En un mois de combat, les forces pétainistes ont perdu 6 500 hommes, presque toute leur aviation, un sous-marin et un contre-torpilleur.
lundi 21 juillet
De Gaulle dénonce la convention d’armistice en Syrie, « contraire aux intérêts de la France », et obtient de la part des Anglais des engagements de désintéressement politique en Syrie et au Liban.
mardi 16 septembre
A Damas, les FFL mettent fin au mandat de la France et garantissent l’indépendance de la Syrie. Shaykh Taj ad-Din al-Hasani succède à Khalid al-Azm comme président.
dimanche 21 septembre
Hassan al-Hakim remplace Khalid al-Azm comme Premier ministre.
dimanche 28 septembre
Catroux réaffirme l’indépendance de la Syrie.
samedi 25 octobre
Création des lignes aériennes militaires de la France libre. Elles relient Londres à Fort-Lamy, Damas, Le Caire, Beyrouth, Aden et Brazzaville.
1942
mercredi 1er avril
Né à Istanbul mais exilé en Syrie, le Kurde Celadet Bedir Khan lance le mensuel Ronahî (« Lumière »).
dimanche 13 septembre
Le général de Gaulle effectue un vol sans escale de 3 000 kilomètres, de Damas à Fort-Lamy [N’Djamena], montrant qu’il est possible de circuler sans se poser ailleurs… qu’en terre française libre.
1943
Fondation à Damas du parti Baas (parti socialiste de la renaissance arabe).
1944
en mars
Etienne Beynet devient le dernier délégué-général français en Syrie et au Liban.
lundi 25 septembre
Ouverture du congrès réunissant la plupart des Etats arabes.
samedi 7 octobre
Signature du protocole d’Alexandrie : création d’une ligue réunissant tous les Etats arabes indépendants souhaitant y adhérer. Les décisions prises par le conseil de la ligue seront exécutoires et obligatoires. Tout différend sera soumis à une médiation des autres Etats et le retour à la force est interdit entre ses membres. Les représentants ont rappelé la souveraineté et l’indépendance du Liban et rappelé leur soutien à l’indépendance des Arabes de Palestine, en demandant l’arrêt de l’immigration juive.
dans l’année
Massacre de juifs à Alep.
1945
lundi 26 février
La Syrie déclare la guerre à l’Allemagne et au Japon.
jeudi 22 mars
L’Egypte, l’Irak, l’Arabie Saoudite, la Syrie, la Transjordanie, le Liban et le Yémen ont signé au Caire la charte constitutive de la Ligue des Etats arabes, ou « Ligue arabe ». Cette organisation régionale, dont le siège sera installé au Caire, vise à promouvoir les intérêts du monde arabe dans de nombreux domaines (politiques, économiques, scientifiques, sociaux et culturels). La Syrie reconnaît de nouveau le Liban comme Etat indépendant.
mardi 22 mai
Insurrection dans les villes syriennes.
mardi 29 mai
Suite à de violentes manifestations syriennes anti-françaises, le représentant du haut commissaire français en Syrie, le colonel Olivat-Roger, fait bombarder Damas au canon (480 morts et 500 blessés), ce qui provoque un soulèvement général.
jeudi 31 mai
La répression française entraîne une violente réaction des Britanniques qui remettent un ultimatum formulé en termes énergiques et menaçants.
samedi 2 juin
Appuyées par des blindés, les forces britanniques entrent à Damas et entreprennent de désarmer et d'expulser les troupes françaises. Tout le personnel civil et militaire est arrêté, consigné ou évacué au Liban.
samedi 16 juin
A San Francisco, Georges Bidault propose de porter la cause française en Syrie devant l’Assemblée de l’ONU.
1946
vendredi 22 mars
Fin de l’évacuation des forces françaises du Liban.
vendredi 12 avril
Les dernières troupes françaises présentes en Syrie évacuent le pays, autrefois sous mandat de Paris.
mercredi 17 avril
Fin de l’évacuation de la Syrie par les troupes britanniques et françaises. Le pays obtient son indépendance totale : proclamation de la République arabe syrienne.
samedi 6 juillet
Fin du mandat français : le dernier délégué-général français au Liban et en Syrie, Etienne Beynet, quitte ses fonctions.
lundi 16 décembre
Khalid al-Azm devient Premier ministre par intérim (à la place de Saadallah al-Jabiri).
dimanche 29 décembre
Jamil Mardam Bey redevient Premier ministre, un poste qu’il avait déjà occupé de 1936 à 1939. Il succède à Khalid al-Azm.
1947
lundi 7 avril
Dans la grande salle du café Rachid de Damas, un brillant professeur d’histoire de confession orthodoxe, Michel Aflak, a proclamé la création officielle du parti Baas (« résurrection »). Pour Aflak, le Baas est un parti « panarabe » appelé à innerver par-delà des frontières imposées par les grandes puissances européennes.
dimanche 30 novembre
La Ligue arabe a rejeté en bloc la résolution 181 de l’ONU, votée la veille et partageant la Palestine entre les Arabes et les Juifs. Dans toutes les capitales du Proche-Orient la foule clame sa colère, notamment à Damas où a lieu une grande manifestation contre les Juifs, la France et les Etats-Unis.
dans l’année
Massacre de juifs à Alep.
1948
nuit du vendredi 14 au samedi 15 mai
Entre 90 000 et 140 000 soldats arabes (irakiens, syriens, jordaniens, libanais et égyptiens) attaquent l’Etat d’Israël, proclamé la veille.
samedi 15 mai
Début au sud du lac de Tibériade de la bataille de la vallée de Kinarot entre les forces syriennes et israéliennes.
vendredi 21 mai
Au sud du lac de Tibériade, la bataille de la vallée de Kinarot s’achève sur un statu quo après six jours de combats.
samedi 29 mai
L’ONU adopte la résolution 50 sur la création de l’Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve (ONUST/UNTSO) : observation et maintien du cessez-le-feu entre Israël, l’Egypte, le Liban, la Jordanie et la Syrie.
mercredi 9 juin
Israël et la Ligue arabe ont convenu d’un cessez-le-feu de quatre semaines à compter du vendredi 11 juin à 6 heures du matin.
vendredi 11 juin
Entrée en vigueur du premier armistice de la guerre entre juifs et arabes.
du vendredi 29 au dimanche 31 octobre
Offensive victorieuse israélienne en Galilée.
samedi 11 décembre
A New York, au siège de l’ONU, le représentant français, Robert Schuman, a proclamé que seul un accord direct entre les parties intéressées pouvait servir aux bases d’une paix véritable. Malgré l’opposition des pays de l’Est, du monde arabe et, curieusement, de Cuba, une commission de conciliation composée des Etats-Unis, de la Turquie et de la France a été crée, avec un mandat très large qui ne la lie ni à la résolution de 1947 fixant les frontières d’Israël ni au rapport du médiateur (ce dernier préconise le rattachement de la Palestine arabe à la Transjordanie).
vendredi 17 décembre
Khalid al-Azm devient Premier ministre pour la troisième fois ; il succède à Jamil Mardam Bay.
dans l’année
La Syrie compte 40 000 juifs.
1949
mercredi 30 mars
Coup d’Etat non sanglant du colonel Housni al-Zaim (chef d’état-major de l’armée), soutenu par Banij Kallas, Adib Chichakli et Sami al-Hinnawi. Le président Shukri al-Kuwatli est arrêté (puis exilé en Egypte). Husni al-Zaim succède à Khalid al-Azm comme Premier ministre.
dimanche 3 avril
La Transjordanie est le troisième Etat (après l’Egypte et le Liban) à signer, à Rhodes, un accord d’armistice général d’un an avec Israël. La Syrie est le dernier Etat arabe à refuser de conclure une trêve.
mercredi 13 avril
Interruption des combats entre Israël et la Syrie : les deux pays ont signé un cessez-le-feu.
mercredi 27 avril
Ouverture à Lausanne, en Suisse, de la Conférence de Lausanne, organisée à l’initiative de la Commission de conciliation pour la Palestine. Sont présentes les délégations israéliennes, égyptiennes, jordaniennes, libanaises et syriennes. Les Palestiniens sont représentés par le Haut Comité arabe.
mercredi 11 mai
Par 37 voix contre 12, Israël est admis à l’ONU comme 59e Etat membre. En signe de protestation, les délégations de six pays arabes (Arabie saoudite, Egypte, Irak, Liban, Syrie et Yémen) ont quitté l’assemblée.
samedi 25 juin
Election présidentielle. Housni al-Zaïm, candidat unique, obtient 726 116 votes (99,4 %), seulement 4 615 personnes se prononçant contre lui. Le référendum constitutionnel organisé le même jour a été approuvé à 99,1 %.
mercredi 20 juillet
Alors que les Egyptiens, les Libanais et les Jordaniens ont déjà signé un arrêt des combats avec Israël, c’est au tour des Syriens de conclure à Rhodes un armistice avec les Israéliens. Les deux camps ont convenu de garder leurs troupes de leur côté de la frontière et d’établir des zones démilitarisées dans les territoires contestés.
vendredi 5 août
Attentat antijuif à Damas : plusieurs grenades ont explosé dans la synagogue Menarsha, tuant 12 personnes, dont 8 enfants, et blessant 30 autres. Au même moment, une autre attaque a frappé la Grande Synagogue d’Alep. Le président Housni al-Zaïm a envoyé un officiel sur les lieux et promis une enquête. La police accuse la Phalange suicide de la rédemption arabe.
mardi 9 août
Un jeune homme de 17 ans, vétéran de la guerre israélo-arabe de 1948, a avoué avoir commis avec deux amis l’attentat contre la synagogue Menarsha. Le président ordonne leur exécution (qui n’aura pas lieu en raison du coup d’Etat ; ils seront acquittés en 1950).
dimanche 14 août
Mené par Sami al-Hinnawi et Hachem el-Atassi, un petit groupe d’hommes armés fait irruption dans le palais présidentiel de Damas : le président de la République, le colonel Housni al-Zaïm (52 ans), et le président du Conseil, Mushin al-Barazi (44/45 ans), sont renversés et fusillés dans la prison de Mezze (sous les yeux du fils d’al-Barazi). Officiellement, il s’agit de venger la mort d’Antoun Saadé, livré au gouvernement libanais par le président syrien.
mercredi 17 août
Hachem al-Atassi devient Premier ministre.
lundi 12 septembre
Clôture de la Conférence de Lausanne ouverte le 27 avril sur le règlement de la guerre israélo-arabe.
mercredi 16 novembre
Elections à l’Assemblée constitutionnelle : victoire du Parti populaire avec 63 des 113 sièges. Les autres mouvements ayant obtenu des élus sont le Parti national (13 s.), le Front socialiste islamique (4 s.), le Parti socialiste arabe (1 s.) et le Parti nationaliste social syrien (1 s.). On dénombre également 31 indépendants.
dimanche 20 novembre
Premier match de football international pour l’équipe de Syrie : à Ankara, les footballeurs turcs écrasent les Syriens sept buts à zéro.
vendredi 25 novembre
L’équipe nationale de football grecque a remporté la plus grosse victoire de son histoire : en match amical, à Athènes, la Grèce a écrasé la Syrie huit buts à zéro. C’était la première fois que ces deux équipes se rencontraient.
lundi 19 décembre
Coup d’Etat dirigé par le colonel Adib al-Chichakli (le troisième de l’année en Syrie). Le chef de la junte militaire, le général Sami al-Hinnawi, et plusieurs de ses proches sont arrêtés sous l’accusation de complot visant à unir la Syrie à l’Irak.
mardi 27 décembre
Khalid al-Azm redevient Premier ministre pour la quatrième fois (il succède à Nazim al-Kudsi).