1850
29 juin
Le patriarcat œcuménique de Constantinople accorde le statut d’autocéphalie à l’Eglise orthodoxe grecque.
dans l'année
Les Arméniens convertis au protestantisme obtiennent le droit de constituer une communauté indépendante, dirigée par un évêque assisté d’un conseil religieux et d’un comité laïc.
1851
Création d’une Compagnie de navigation opérant sur le Bosphore, la Chirket-i Hayriye.
1852
30 octobre
Anthème IV abandonne sa charge de patriarche de Constantinople.
fin d’année
Germain IV (62 ans) redevient patriarche de Constantinople, une charge qu’il avait déjà occupée de 1842 à 1845.
en décembre
Affaire des Lieux Saints opposant la Russie et la Turquie : catholiques (France) et orthodoxes (Russie) se disputent la garde des Lieux Saints à Jérusalem et en Palestine. La Turquie donne finalement satisfaction à la France.
1853
du 9 au 14 janvier
Le tsar parle à l'ambassadeur anglais Sir Hamilton Seymour de la Turquie comme d'un « homme malade » dont il faut se partager l'héritage : l'Angleterre est prête à sauver l'Empire turc, même par les armes.
en février
Sur les conseils de l'ambassadeur anglais Redcliffe, le sultan turc repousse une ambassade Menchikov venu lui réclamer le protectorat des orthodoxes de Turquie (10 millions de personnes).
20 mars
L'empereur français Napoléon III persuade les Anglais d'envoyer une escadre franco-anglaise en mer Egée.
en mars
Menchikov quitte Constantinople en lançant un ultimatum.
24 mai
Napoléon III offre au Royaume-Uni de conclure une entente destinée à soutenir l’Empire ottoman contre la Russie.
2 juillet
Devant le refus du sultan Abdül-Medjid Ier de reconnaître le protectorat du tsar sur les orthodoxes de l’Empire ottoman, l’armée russe franchit le Prout et envahit les principautés moldo-valaques, provinces autonomes de l’Empire ottoman (ils ont contre eux les Autrichiens, alliés aux Prussiens, qui essayent en vain de les convaincre de reculer).
16 septembre
Décès à Constantinople du patriarche orthodoxe Germain IV, à l’âge de 63 ans.
26 septembre
Rencontre d’Olmütz entre François Joseph Ier d'Autriche et Nicolas Ier de Russie. Echec de la tentative de conciliation de la Russie avec l’Angleterre et la France.
29 septembre
La Porte, assuré du soutient de la Grande-Bretagne et de la France, déclare la guerre à la Russie.
6 octobre
Anthème VI (73 ans) redevient patriarche de Constantinople, une charge qu’il avait déjà occupée de 1845 à 1848.
28 octobre
L’armée ottomane franchit le Danube à Vidin/Kalafat, en Valachie.
30 octobre
Le comte français Achille Baraguey d’Hilliers est nommé ambassadeur et ministre plénipotentiaire auprès du gouvernement ottoman.
4 novembre
La Turquie déclare la guerre à la Russie.
9 novembre
Combat de Pitsounda : en mer Noire, la frégate russe Flora repousse les attaques de trois frégates à vapeur turques.
30 novembre
La flotte russe (6 navires de ligne, 2 vaisseaux et 3 steamers) de l’amiral Nachimov écrase à Sinope (port turc de la mer Noire) une flotte turque composée de 16 frégates, 3 corvettes et 2 petits vaisseaux. Seul un navire turc échappe à la destruction et rejoint Constantinople. 4 000 hommes sont tués et l’amiral turc, Osman Pacha, blessé et fait prisonnier (il décédera à Sébastopol). La Russie prend le contrôle de la mer Noire.
1854
1er janvier
Des soulèvements ont lieux dans les provinces ottomanes du nord de la Grèce.
du 3 au 4 janvier
Une flotte franco-anglaise pénètre en mer Noire pour venir à l’aide des Turcs en guerre contre la Russie.
27 février
Le tsar refuse l’ultimatum franco-britannique exigeant l’évacuation des principautés danubiennes.
12 mars
Suite au refus russe d’accepter leur proposition de paix, la France et le Royaume-Uni s’allient à l’Empire ottoman.
27 mars
Le Royaume-Uni déclare la guerre à la Russie.
28 mars
La France déclare la guerre à la Russie.
20 avril
L'Autriche s'allie avec la Prusse pour contraindre la Russie, en guerre contre la Turquie, la France et l'Angleterre, de renoncer à l'annexion des principautés roumaines.
2 juin
Les 30 000 Russes du général Paskiewitch assiègent Silistrie (Bulgarie). Le commandant turc de la garnison, Musa Pacha, est tué.
9 juin
A Silistrie, les Russes s’emparent de deux forts (qui seront repris plus tard par les Turcs).
13 juin
Les soldats, sous le commandement du prince Gortschakoff et du général Schilders, lancent un grand assaut contre Silistrie. Ils sont repoussés.
14 juin
La Porte autorise l’Autriche à occuper les provinces roumaines. Durant les combats, les patriotes roumains mènent campagne pour l’union.
15 juin
La garnison turque de Silistrie passe à l’offensive, traverse la rivière, bat les Russes et détruit du matériel de siège.
en juin
La Turquie autorise l'Autriche à occuper provisoirement les principautés roumaines jusqu'à la fin de la guerre.
en juillet
Le général Omer Pacha force les Russes à lever le siège de Silistrie.
L’empereur d’Autriche somme le tsar d’évacuer la Moldavie et la Valachie. Les troupes russes obtempèrent pour éviter un second front dans les Balkans. L’alliance austro-russe est brisée.
8 août
Adoption des Quatre points de Vienne par l’Autriche, la Grande-Bretagne et la France : la Russie doit renoncer à son influence dans les principautés roumaines, abandonner son projet de protectorat religieux ; accepter la liberté de navigation sur le Danube, ainsi que la modification de la Convention des Détroits de 1841 (plus de navires de guerre).
4 septembre
Débarquement franco-britannique en Crimée.
14 septembre
Débarquement des troupes françaises, britanniques et turques à Eupatoria, en Crimée.
du 19 au 20 septembre
Bataille de l'Alma : le maréchal de Saint-Arnauld et le Britannique Lord Raglan - avec un renfort de soldats turcs - battent l'amiral russe Menchikov. Les généraux Bosquet et Canrobert sont blessés.
9 octobre
Début du siège de Sébastopol.
14 novembre
Une tempête assaille la flotte franco-anglo-turque, groupant 356 navires, sur la mer Noire dans la région de Balaklava, Sébastopol, Eupatoria. Au total, 40 vaisseaux alliés sont perdus.
dans l’année
Création d’une municipalité d’Istanbul, dirigée par un maire qu’assiste un conseil de douze membres.
1855
17 février
Défaite russe à la bataille d’Eupatoria : le général Stephan Khroulev espérait prendre par surprise ce port de l’ouest de la Crimée mais ses 19 000 soldats se retrouvent rapidement sous un déluge de feu avant d’être repoussés par les 35 000 Turcs du général Omer Pacha, avec le soutien de la flotte franco-britannique. Les Russes laissent sur le terrain 750 morts.
28 février
Tremblement de terre à Broussa.
30 mai
Début du règne de Mohammed Bey, bey de Tunis.
en juillet
Début du siège de Kars en Turquie par les Russes.
16 août
Dans le sud-ouest de la Crimée, une armée de 58 000 Russes commandés par le prince Mikhaïl Gortchakov mène un assaut contre les lignes alliées à Traktir, sur le fleuve Tchernaïa (Tchorna), pour tenter de soulager Sébastopol. Mais les défenseurs (18 000 Français, 10 000 Ottomans, 9 000 Sardes) des généraux Aimable Pélissier, Osman Pacha et Alfoso La Marmora repoussent l’attaque : 2 273 Russes ont été tués (parmi lesquels 3 généraux, dont N. A. Read), 1 742 sont portés disparus et 4 000 ont été blessés. Les pertes alliées s'établissent à 1 700 tués, blessés ou disparus.
3 octobre
Pour la deuxième fois, Anthème VI abandonne sa charge de patriarche de Constantinople. Cyrille VII (55 ans) est aussitôt élu pour lui succéder.
en octobre
Omer Pacha ne peut sauver Kars (Arménie).
26 novembre
Le plus grand poète et dramaturge polonais Adam Mickiewicz est mort à Constantinople, à l'âge de 57 ans.
dans l’année
Newton procède à la première fouille archéologique de l’Hippodrome romain d’Istanbul.
1856
18 janvier
Fin de la guerre de Crimée.
1er février
Les délégués français, britanniques, turcs et russes se réunissent à Vienne pour la conférence mettant fin à la guerre de Crimée.
11 ou 18 février
La Sublime Porte a rendu public un rescrit impérial (lettre d’ordres), le Hatti Hümayun, qui constitue une étape importante pour les réformes (Tanzimat) engagées par l’Empire. Cette lettre confirme et complète le Hatti Serif proclamé en 1839 mais non appliqué depuis. Le nouveau firman en précise désormais les modalités. Il souligne également qu’aucune discrimination ne pourra être faite entre les sujets lorsqu’il s’agira de recruter de nouveaux fonctionnaires et qu’aucune autorité n’aura le droit de saisir les biens de quelqu’un ; que chacune des communautés vivant au sein de l’empire pourra utiliser ses propres d’enseignement ; et enfin qu’il sera interdit, dans les prisons, d’exercer des pressions sur les détenus ou de les torturer.
25 février
Ouverture au Quai d’Orsay, sous la direction du ministre français des Affaires étrangères (Alexandre Colonna-Walewski), du Congrès de Paris réunissant des représentants de tous les belligérants de la guerre de Crimée (Autriche, France, Grande-Bretagne, Russie et Empire ottoman) afin de négocier la paix.
30 mars
Traité de Paris entre la Russie et l’empire Ottoman imposé par les puissances occidentales. Marquant la fin de la guerre de Crimée, il brise l'isolement de la France, place l'Empire ottoman sous la garantie des puissances européennes, et neutralise la mer Noire et les Détroits : interdiction aux Russes de conserver une flotte en mer Noire et des bases sur ses côtes. La Moldavie et la Valachie sont replacées sous la suzeraineté ottomane (les Autrichiens les évacuent dans l’année). Le sud de la Bessarabie est cédé à la Moldavie par les Russes. La navigation sur le Danube est internationalisée et contrôlée par une « Commission européenne du Danube » siégeant à Galatz. La Turquie s'engage a appliquer des réformes : égalité devant la loi et l'impôt, respect de la propriété et abolition de la torture. Ces bonnes intentions resteront lettres mortes.
8 avril
Clôture du Congrès de Paris.
16 avril
Déclaration internationale interdisant la « course en mer » : réunis à Paris, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Prusse, l'Autriche, la Sardaigne et la Turquie, réunis à Paris, signent une déclaration d'abolition des corsaires.
dans l’année
Les Turcs renouvellent la location des ports érythréens de Massaoua et et Souakin à l’Egypte.
Les Arméniens commencent à occuper des postes dans les ministères ou dans les sociétés étrangères d’Istanbul.
23 ans avant Istanbul, la grande rue de Péra est éclairée au gaz.
1857
en juillet
Elections en Moldavie, donnant lieu à des contestations. La France, rejointe par la Russie, la Prusse et la Sardaigne, proteste auprès de Constantinople.
en août
Une nouvelle crise internationale est écartée à l’entrevue d’Osborne entre la reine Victoria et Napoléon III. La Porte s’incline et de nouvelles élections sont prévues en Moldavie.
en septembre
Nouvelles élections en Moldavie et Valachie : victoire des unionistes à une écrasante majorité.
1858
du 28 avril au 3 mai
A la tête de 7 500 hommes, le grand-duc monténégrin Mirko Petrovic, frère du prince Danilo Ier, remporte une victoire décisive sur l’armée turque (entre 7 000 et 13 000 soldats) à Grahovac (Grahovo), dans l’ouest du Monténégro.
en mai
Napoléon III ouvre à Paris une conférence des représentants de sept puissances (France, Royaume-Uni, Autriche, Prusse, Russie, Sardaigne et Turquie) qui doit donner une constitution aux principautés roumaines.
19 août
La Convention européenne de Paris octroie un nouveau statut aux principautés roumaines : elles forment ainsi les « Principautés unies de Moldavie et de Valachie », chacune avec un prince autochtone, un gouvernement et une assemblée élue au suffrage censitaire, mais avec une cour de justice commune ; les privilèges des boyards sont abolis et un nouveau statut des paysans doit être élaboré. La Porte conserve sa suzeraineté et doit approuver l’élection du prince.
en novembre
Suite à la défaite turque à Grahovac en mai, les grandes puissances européennes définissent officiellement les frontières entre le Monténégro et l’Empire ottoman, reconnaissant de facto l’indépendance de la principauté serbe.
dans l’année
Firman du sultan abolissant la traite dans l’ensemble de l’Empire ottoman.
Code agraire définissant les différentes catégories de terre. La plupart des terres agricoles cultivées y sont considérées comme propriété de l’Etat, mais ceux qui les travaillent peuvent obtenir un titre leur permettant d’en avoir une jouissance totale et incontestée, et de les vendre ou de les transmettre à leurs héritiers. Le plus souvent, les terres proches des villes tomberont entre les mains de familles citadines.
Dans le sud-est de l’Anatolie, la ville de Siirt devient le siège d’un évêque de l’Eglise catholique chaldéenne (jusqu’en 1915).
1859
17 janvier
Le colonel Alexandre Ioan Cuza (39 ans) élu hospodar de Valachie.
28 janvier
Création à Istanbul d’une Ecole d’administration (mekteb-i mülkiye).
5 février
Alexandre Cuza est également élu hospodar de Moldavie. Il réunit ainsi les deux principautés indépendantes en un seul Etat, la Roumanie (auquel ne font pas partie les Roumains de Transylvanie).
22 juin
Séisme : 15 000 morts.
dans l’année
Première insurrection arménienne à Zeytoun.
1860
en avril
L’Eglise orthodoxe de Bulgarie se sépare du patriarcat de Constantinople. Sous l’action des laïcs qui insistent pour obtenir des évêques nationaux, se sont développées des tendances séparatistes au sein de l’Église orthodoxe contre la toute-puissance du patriarcat grec.
24 mai
Constitution nationale octroyée aux Arméniens.
du 9 au 10 juillet
Sans réaction des autorités ottomanes, les druzes de Syrie massacrent 22 000 chrétiens, dont 6 000 au Mont-Liban et presque deux fois plus à Damas. 75 000 personnes sont déplacées, 360 villages détruits, 560 églises, 42 couvents, 28 écoles et 29 établissements français incendiés (la France sera chargée par les puissances européennes de rétablir l'ordre).
13 juillet
Patriarche de Constantinople depuis 1855, Cyrille VII abandonne sa charge, à l’âge de 60 ans.
en août
Les troupes françaises (6 000 marsouins) du général Beaufort d’Hautpoul débarquent au nord de Beyrouth afin de protéger les chrétiens maronites attaqués par les druzes.
16 octobre
Joachim II (58 ans) devient patriarche de Constantinople.
dans l’année
Apparition à Istanbul des premiers journaux d’opinion ottomans.
1861
9 juin
La France obtient de la Turquie la création de la province du Mont-Liban (Petit-Liban), séparée de la Syrie et dotée d'une certaine autonomie et d’un statut privilégié. Une commission européenne élabore un statut organique qui prévoit un gouvernement autonome aux mains d’un gouverneur général catholique (mutassarif), désigné par la Porte avec l’approbation des puissances. Un conseil de 20 membres, qui représente les différentes communautés confessionnelles, siégera à ses côtés. Aucun tribut ni service militaire n’est exigé des Libanais par la Porte.
25 juin
Décès du sultan Abdülmecit Ier à l'âge de 38 ans. Son frère Abdülaziz (31 ans) lui succède.
en juin
Fin de l'expédition française en Syrie.
1862
7 avril
Bataille de Rudes : Serbes et Monténégrins battent les Turcs dans l’est du Monténégro.
3 juin
Le meurtre d’un jeune Serbe par des soldats turcs entraîne des combats sanglants entre Serbes et Turcs dans Belgrade.
5 juin
Belgrade est bombardée par les Turcs.
17 juin
Belgrade se rend aux Turcs.
19 juin
Le pacha turc de Belgrade est démis.
7 octobre
Le gouvernement ottoman accorde des concessions libérales aux Serbes.
dans l’année
Révolte arménienne de Van.
Création à Istanbul d’une Ecole normale supérieure.
Fondation de la Société ottomane des sciences et du medjmu' a-i-fûnun (véritable vivier intellectuel).
1863
17 mars
La Porte approuve la « Constitution nationale arménienne », inspirée de la Constitution française de 1848. Les Arméniens grégoriens sont autorisés à élire au suffrage universel une Assemblée nationale (de 140 membres), laquelle désigne deux Conseils, laïc et ecclésiastique, qui réunis sous la présidence du patriarche, forment le Conseil national représentatif. Ces mesures assurent aux Arméniens de Constantinople quelques garanties, mais restent sans effets en Anatolie orientale, où les Arméniens sont toujours victimes d’exactions.
21 juillet
Patriarche de Constantinople depuis 1860, Joachim II se retire, à l’âge de 61 ans.
16 septembre
Le philanthrope américain Christophe Robert fonde à Istanbul la première école supérieure américaine hors des Etats-Unis (Robert College).
2 octobre
Sophrone III (65 ans) devient le nouveau patriarche de Constantinople.
dans l’année
Fondation à Istanbul de la loge maçonnique Union d’Orient, rattachée au Grand Orient de France. Seuls quelques musulmans en sont membres.
Installation à Istanbul de la Banque impériale ottomane ; il s’agit d’une banque franco-anglaise.
1864
Les Turcs ottomans occupent le port de Zeilah [aujourd’hui Saylac, dans l’extrême nord de la Somalie].
Fondation à Istanbul du Crédit général ottoman.
1865
Une commission britanno-russe est chargée d’étudier la délimitation des frontières entre l’Empire ottoman et la Perse. Une zone neutre est créée, de l’Ararat au golfe Persique.
Les Ottomans transfèrent aux Egyptiens l’autorité sur le port de Zeilah [nord de la Somalie].
Le romancier Namïk Kemal (25 ans) crée, avec le soutien d’autres intellectuels, le mouvement des Jeunes-Ottomans, prélude au mouvement des Jeunes-Turcs.
1866
6 janvier
Les troupes ottomanes sont battues par les hommes du leader maronite Karam à St. Doumit (Liban).
2 septembre
La Crète se soulève contre l’autorité turque pour proclamer son rattachement à la Grèce. Des chrétiens ayant demandé un allègement fiscal, la Porte a dépêché des troupes pour protéger les musulmans de l’île.
5 octobre
Les Serbes demandent le retrait des garnisons turques de Belgrade et d’autres forteresses.
du 8 au 9 novembre
Massacre du monastère d’Arkadi, en Crète. 943 Grecs y avaient trouvé refuge, dont une majorité de femmes et d’enfants. Après trois jours de combat, et sur les ordres du supérieur du monastère, l'higoumène Gabriel, les Crétois font sauter les barils de poudre, préférant se sacrifier plutôt que de se rendre. Tous sauf une centaine sont morts lors de l'assaut. 1 500 Turcs et Egyptiens périssent également.
16 décembre
Patriarche de Constantinople depuis 1863, Sophrone III se retire à l’âge de 68 ans (il deviendra patriarche d’Alexandrie en 1870).
dans l’année
Soulèvement contre l’occupation ottomane au Liban. Alors que les partisans de Joseph Karam affrontent les soldats de la Porte, l’arrivée de renforts ottomans donne rapidement un caractère national au soulèvement. Mais faute du soutient de l’aristocratie, fidèle à Da'ud, et des Français, le mouvement s’épuise et Da'ud Pacha rétablit l’ordre.
Fondation à Istanbul de la Banque austro-ottomane.
Création à Istanbul d’une école de médecine.
1867
22 février
Grégoire VI (69 ans) redevient patriarche de Constantinople, une charge qu’il avait déjà occupée de 1835 à 1840.
30 mars
Le prince serbe Michel III se rend à Constantinople pour remercier le sultan du retrait des troupes turques.
en mars
Le général turc Omer Pacha est chargé de la répression du soulèvement crétois.
Les dernières troupes ottomanes quittent la Serbie.
21 mai
Omer Pacha bat les insurgés crétois sur le plateau de du Lasithi.
13 juin
L’armée ottomane subit de lourdes faces aux Crétois à Gergeri.
21 juin
Le sultan Abdülaziz a quitté Constantinople pour effectuer un grand voyage dans plusieurs grandes capitales européennes.
30 juin
Le sultan Abdülaziz est arrivé à Paris.
10 juillet
Abdülaziz a quitté Paris pour se rendre en Angleterre.
12 juillet
Londres accueille le sultan ottoman Abdülaziz.
23 juillet
Le sultan Abdülaziz a quitté Londres afin de poursuivre sa tournée européenne.
28 juillet
Le sultan ottoman Abdülaziz arrive à Vienne.
30 juillet
Fin du séjour viennois du sultan Abdülaziz.
7 août
Plus d’un mois après avoir quitté sa capitale, le sultan Abdülaziz est de retour à Constantinople.
5 septembre
Le sultan ottoman rappelle Omer Pacha, accorde une amnistie générale et annonce un cessez-le-feu de cinq semaines en Crète. Le grand vizir Ali Pacha est envoyé en Crète afin d'apporter une nouvelle constitution qui prévoit une relative autonomie de l'île et accorde des privilèges à la population chrétienne.
22 septembre
Arrivée en Crète du grand-vizir : Ali Pacha informe l'assemblée révolutionnaire qu'il est prêt à étudier toute forme de gouvernement, à la condition que les Crétois déposent les armes dans les 45 jours et renoncent à l'union avec la Grèce. L'assemblée refuse et les hostilités continuent.
11 novembre
Ali Pacha propose devant l'assemblée de La Canée un nouveau projet administratif, composé de quatorze mesures concernant l'administration de la Crète. Ces mesures, appelées « Loi organique », comportent un certain nombre de privilèges : la Crète est élevée au rang de Vilayet, supervisé par un vali, ou gouverneur général. L'île est divisée en cinq conseils et vingt provinces.
en novembre
Husein Avni Pacha devient gouverneur de Crète. Ali Pacha retourne à Constantinople.
dans l’année
Le sultan Abdül-Aziz entreprend un voyage dans plusieurs pays européens. Une première.
1868
8 janvier
Promulgation du décret impérial ottoman sur la « Loi organique » concernant la Crète.
3 février
La Loi organique est rendue publique en Crète.
11 juin
Fondation de l’Organisation d’aide aux soldats blessés et malades [d’où émergera plus tard le Croissant-Rouge turc].
12 août
Le religieux perse Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī (Bahá’u’lláh), fondateur de la religion baha’ie, est déporté par le gouvernement ottoman d’Andrinople vers Acre, via l’Egypte.
en octobre
La rébellion crétoise s'éteint dans l'ouest de l’île avec la destruction de Sphakia. Dans l'est, Korakas essaie de maintenir la révolte, mais en vain.
11 décembre
Le gouvernement insurrectionnel crétois prend fin brutalement : il est assiégé à Gonia et la plupart de ses membres sont tués.
30 décembre
Les chefs des six provinces orientales crétoises décident de continuer la lutte, mais n'ont plus vraiment le soutien de la population.
dans l’année
Création du lycée impérial de Galata Saray. Les élèves y reçoivent un enseignement dispensé en langue française et calqué sur le modèle français.
de 1868 à 1869
Omer Pacha devient ministre de la Guerre.
1869
18 janvier
Le pacha d'Héraklion donne dix jours aux rebelles crétois pour se rendre. Au bout de ces 10 jours, les têtes des chefs de guerre seront mises à prix.
26 janvier
Les chefs crétois se réunissent dans l’affolement à Tzermiado. Divisés sur la poursuite à donner au mouvement, la plupart, comme Konstantinos Sphakianakis, décident de se rendre. Un petit nombre refuse de déposer les armes et vit dans la clandestinité. Fin de la révolte crétoise.
17 avril
Le baron allemand Maurice de Hirsch obtient du sultan Abdülaziz une concession concernant la construction de chemins de fer dans la partie européenne de l’Empire ottoman.
dans l’année
Un nouvel élan est donné à l’éducation, suivant un projet de réforme établi par Victor Duruy, qui complète le système d’enseignement secondaire par la mekteb-i sultanî (« école du sultan »), équivalent du lycée.
La nomination de Midhat Pasa, grand administrateur et réformateur ottoman, comme gouverneur de Bagdad, annonce le retour au centralisme dans une province qui connaît une résurgence de la corruption et du tribalisme.
Le premier tramway hippomobile parcourt Galata-Péra.
1870
28 février
Décret du sultan Abd el-Aziz créant l’exarchat bulgare (église autonome bulgare), une décision non reconnue par le patriarcat de Constantinople.
15 juin
Grand incendie de Constantinople : entre 550 et 1 300 morts et 3 000 maisons détruites dans le district de Pera.
31 octobre
Le ministre russe des Affaires étrangères, le prince Alexander Gortchakov, dénonce l’une des clauses du traité de Paris de 1856 qui imposait la démilitarisation et la neutralité de la mer Noire.
dans l’année
Echec de la tentative de création d’une université à Istanbul.
Création à Istanbul d’une Ecole normale féminine.
Midhat Pasa place l’Irak sous administration ottomane directe. Cette décision concerne aussi les villes saintes du sud irakien. Midhat Pasa impose un gouverneur turc à Mossoul, auquel il confie le Kurdistan, chassant les derniers Jalili. Enfin les Yazidis, dynastes autonomes de Sinjar, relèvent désormais eux aussi de son autorité.
1871
17 janvier
Protocole de Londres. Réunis en conférence au sujet de la remilitarisation de la mer Noire, les représentants allemands, autrichiens, britanniques, italiens, russes et ottomans reconnaissent comme principe essentiel du droit des nations qu’aucune puissance ne peut se libérer des engagements d’un traité, ni en modifier les clauses sauf si les parties contractantes le consentent au moyen d’un accord à l’amiable.
13 mars
A l’issue de la conférence du Pont convoquée par Londres, la Russie, soutenue par l’Empire allemand, obtient la signature du traité de Londres par sept pays (Autriche, France, Grande-Bretagne, Italie, Prusse, Russie et Empire ottoman). Ce texte abolit la neutralité et la démilitarisation de la mer Noire, que Saint-Pétersbourg avait été contraint d’accepter lors du traité de Paris de 1856. La Russie obtient le droit d’établir à nouveau des bases maritimes sur ses rives.
22 juin
Grégoire VI (73 ans) abandonne sa charge de patriarche de Constantinople.
17 septembre
Anthème VI (89 ans) redevient patriarche de Constantinople pour la troisième fois. Il avait déjà occupé cette charge de 1845 à 1848 et de 1853 à 1855.
dans l’année
Rattachement administratif du Koweït à l'empire Ottoman.
Les Turcs occupent Sanaa et restaurent leur autorité sur le Yémen. Le général Ahmet Mukhtar Pacha devient gouverneur du Yémen.
Mort à Bebek du réformateur Ali Pasa.
Fondation à Istanbul de la Banque austro-turque.
Incendie du quartier de Galata-Péra (il sera reconstruit selon de nouveaux alignements avec des équipements modernes).
L’archéologue H. Schliemann commence les fouilles du site de Troie.
1872
3 avril
Séisme à Antioche : 1 800 morts.
10 septembre
Au synode de Constantinople, le patriarche de l’Eglise orthodoxe déclare schismatique l’Eglise bulgare (pour philétysme). Cette décision est soutenue par la Grèce qui craint l’influence russe dans la région.
27 décembre
Arrestation du révolutionnaire bulgare Vasil Levski.
dans l’année
Midhat Pacha (50 ans), leader du mouvement Jeune-Turquie, devient grand vizir.
Fondation à Istanbul de la Banque de Constantinople.
1873
18 février
Le révolutionnaire bulgare Vasil Levski a été pendu à Sofia. Il avait 35 ans.
31 mai
Après plusieurs semaines de fouilles sur le site d’Hissarlik, dans le nord-ouest de l’Asie mineure, l’archéologue allemand Heinrich Schliemann découvre un trésor en or à 8,50 mètres de profondeur. Convaincu d’avoir découvert le palais du roi troyen, Schliemann appelle sa découverte « trésor de Priam » [aujourd’hui exposé au musée Pouchkine de Moscou]. Craignant que sa découverte ne lui soit confisquée, il cache celle-ci aux autorités ottomanes.
8 juin
Le sultan ottoman Abdülaziz a signé un firman accordant une indépendance quasi complète à l’Egypte du khédive Ismail Pacha.
17 juin
L’archéologue Heinrich Schliemann quitte discrètement l’Empire ottoman et passe en Grèce avec le « Trésor de Priam » qu’il a découvert 18 jours plus tôt sur le site de l’antique Troie. Il rejoint Athènes, d’où il prévient les sociétés savantes européennes de sa découverte.
12 octobre
Pour la troisième et dernière fois, le vieux patriarche de Constantinople Anthème VI (91 ans) abandonne sa charge de patriarche de Constantinople.
5 décembre
Joachim II (71 ans) redevient patriarche de Constantinople, une fonction qu’il avait déjà occupée de 1860 à 1863.
dans l’année
Création d’un corps permanent de pompiers à Istanbul.
Création à Istanbul d’un lycée à dominante scientifique.
1874
Radif Pasa succède à Midhat Pasa au gouvernorat de Bagdad. La Porte n’entend pas relâcher son contrôle sur la Mésopotamie. Le sultan désire le statu quo en ce qui concerne les frontières communes avec la Perse et craint l’influence croissante des Britanniques. Par ailleurs, l’émirat du Koweït est rattaché à l’administration ottomane de Bassora. La Mésopotamie est divisée en trois vilayets (Mossoul, Bagdad, Bassora). Le contrôle ottoman sur les côtes du Golfe ne s’étend pas au-delà de Bahreïn, soumis depuis 1867.
1875
du 3 au 5 mai
Séisme à Dinar : 1 300 morts.
20 mai
La Convention du mètre (traité établissant cette unité de longueur comme étalon international) est signée à Paris par plusieurs pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Italie, Norvège, Russie, Suède, Suisse, Turquie.
19 juin
Insurrection des chrétiens de la Bosnie-Herzégovine contre l’Empire ottoman. Les Bosniaques veulent s’unir à la Serbie, tandis que les Herzégoviniens préfèrent le Monténégro. Massacres entre communautés musulmanes et non musulmanes.
16 septembre
A la suite du soulèvement en Herzégovine, les patriotes bulgares dirigés par Hristo Botev, président du comité révolutionnaire, déclenche une insurrection à Stara Zagora.
6 octobre
En situation de quasi banqueroute, l’Etat ottoman décide de réduire de moitié le paiement des intérêts de sa dette extérieure.
en octobre
Insurrection arménienne à Zeytoun.
dans l’année
Banqueroute de l’Etat dont les finances passent sous contrôle international. La gestion collégiale de la dette, confiée aux représentants de chacun des créanciers, évite la mainmise d’une puissance tutélaire sur les finances ottomanes.
1876
13 avril
Six mois après une réduction de moitié du paiement des intérêts de la dette extérieure turque, l’empire ottoman déclare la faillite de l’Etat.
2 mai
Le nouveau comité central révolutionnaire déclenche une insurrection nationale. Un groupe de rebelles a attaqué le quartier général de la police turque à Koprivshtitsa : deux policiers sont tués et les survivants contraints de libérer les détenus indépendantistes. Le mouvement va vite se répandre aux localités voisines puis avant de toucher de d’autres districts, mais la répression ottomane sera terrible.
5 mai
A Thessalonique, une jeune fille chrétienne de Bulgarie refusant de se convertir à la foi musulmane se réfugie chez le consul américain.
6 mai
Des émeutes ensanglantent Thessalonique, la quatrième plus grande ville de l’Empire ottoman [aujourd’hui en Grèce] : les consuls allemands et français (Abbott et Moulin) sont assassinés par des musulmans fanatiques, ce qui conduit à une crise diplomatique et l’intervention des puissances occidentales. Le sultan ottoman ordonne des réparations.
11 mai
Les grandes mosquées et les places publiques d’Istanbul s’emplissent de manifestants qui dénoncent la couardise du gouvernement et l’accusent de ne rien faire pour mettre fin aux massacres des musulmans dans les Balkans.
du 11 au 12 mai
La ligue des trois empereurs (Autriche, Russie, Allemagne) adresse un mémorandum au sultan ottoman le pressant d’accomplir des réformes dans les provinces ottomanes balkaniques et proposant un armistice entre Turcs et insurgés.
mi-mai
Des troupes irrégulières turques procèdent en Bulgarie au massacre de Batak : entre 3 000 et 5 000 victimes.
16 mai
Le Premier ministre britannique Benjamin Disraeli rejette le Mémorandum de Berlin.
Plusieurs meurtriers et meneurs des émeutes de Thessalonique sont exécutés.
30 mai
Les milieux musulmans d’Istanbul, rejoints par les ministres, obtiennent du cheikh ül-islâm la destitution du sultan Abdülaziz (46 ans). Son neveu Mûrad V (36 ans) lui succède. Favorable aux idées libérales, le nouveau sultan tombe très vite dans la folie. Abdülaziz est placée en résidence surveillée dans son palais.
fin mai
Echec du soulèvement bulgare. La révolte est réprimée dans le sang, des massacres de de civils sont commis, notamment à Panagyurichté, Peroutchitsan Bratsigovo et Batak. Le nombre de morts est estimé entre 15 000 et 30 000 tandis que des milliers de Bulgares sont emprisonnés ou exilés. De 1 000 à 4 000 musulmans auraient également perdu la vie en un mois.
en mai
La ligue des trois empereurs adresse un mémorandum au sultan ottoman le pressant d’accomplir des réformes dans les provinces ottomanes balkaniques.
2 juin
Dans la chaîne du Grand Balkan, le jeune poète bulgare Hristo Botev, à la tête d’ardents patriotes révolutionnaires, est tué en combattant des gendarmes turcs sur le mont Okolchitza, au sud de Vratza. Il avait 28 ans.
4 juin
Le sultan déposé Abdülaziz est retrouvé mort dans son palais d’Istanbul (suicide ou assassinat ?).
en juin
Mémoire adressé à l’Empire ottoman et aux puissances garantes par le gouvernement de Bucarest réclamant la reconnaissance de « l'individualité de l'Etat roumain » et du nom de Roumanie.
1er juillet
Devant le refus de la Porte d’accorder la Bosnie à la Serbie et l’Herzégovine au Monténégro, le Serbe Milan IV, soutenu par la Russie, déclare la guerre aux Ottomans.
2 juillet
A son tour, le Monténégro de Nicolas Ier Njegosh déclare la guerre aux Turcs.
8 juillet
Devant l'extension du conflit armé dans les Balkans, les empereurs d'Autriche et de Russie se rencontrent à Reichstadt (Bohême) pour délimiter leurs sphères d'influence : la Serbie pour l'Autriche (avec annexion de l’Herzégovine), et l'est (Bulgarie, annexion de la Bessarabie et de l’Anatolie orientale) pour la Russie. Ils se proposent d’offrir la Thessalie et l’Epire à la Grèce et d’octroyer à Istanbul un statut de ville libre.
du 9 août au 1er septembre
Plusieurs combats ont lieu à Alexinatz entre Serbes et Ottomans : défaite serbe, malgré l’afflux de volontaires russes.
31 août
Devenu fou, le sultan ottoman Mûrad V (35 ans) est déposé après seulement trois de règne (le plus court de toute la dynastie ottomane) par une fatwa du cheikh ül-Islam (le plus haut des dignitaires religieux). Son demi-frère Abdülhamid II (33 ans) lui succède. Dès son intronisation, le nouveau souverain, réputé plus libéral que ses prédécesseurs, charge une commission de 31 personnes, dont 3 chrétiens, de s’atteler à la rédaction d’une Constitution.
en août
40 000 livres sont accordées aux familles touchées par les émeutes de mai à Thessalonique.
5 septembre
Devant la férocité de la répression ottomane en Bulgarie, le libéral britannique Gladstone publie le pamphlet Les Horreurs bulgares et la question d'Orient, dans lequel il prend parti pour la grande révolte bulgare et dénonce, en même temps, la répression turque et l'inaction du gouvernement britannique de Disraeli, au nom des exigences « morales qui s'imposent à la politique britannique ».
du 11 au 12 septembre
James Bryce escalade le mont Ararat.
31 octobre
Les Ottomans s’emparent de la ville d’Alexinatz, quartier-général de l’armée serbe.
19 décembre
Après avoir participé à la déposition du sultan Abdülaziz, Midhat Pacha, homme d’Etat éclairé et progressiste est nommé grand vizir pour la deuxième fois.
23 décembre
Le Premier ministre Midhat Pacha fait annoncer la promulgation d’une Constitution par le sultan. Comparable aux Constitutions occidentales, elle institue une Chambre élue de députés, une Chambre des notables nommés par le sultan, un gouvernement de type occidental ; les députés votent les lois, le budget ; les droits des sujets ottomans énoncés dans les chartes de 1839 et 1856 sont renouvelés. Cette proclamation prive de tout prétexte les grandes puissances pour intervenir dans les affaires de l’Empire.
dans l’année
Fondation du théâtre ottoman, dirigé par Güllü Agop.
1877
15 janvier
Accord entre la Russie et l’Autriche signé à Budapest, prévoyant un partage des Balkans sur la base de l’entrevue de Reichstadt (1876).
20 janvier
La Conférence de Constantinople qu’ont réunie les grandes puissances sur les réformes internes et le problème des Balkans est dissoute, sans aucun résultat.
5 février
Le grand-vizir Midhat Pacha, leader de la Jeune-Turquie, est révoqué par le sultan Abdülhamid II.
19 mars
Ouverture au palais de Dolmabahçe du Parlement prévu par la Constitution (il est composé de deux assemblées, celle des députés élus par le peuple et celle des sénateurs désignés par le sultan).
31 mars
Signature du Protocole de Londres par la Russie et le Royaume-Uni. Les Russes acceptent de ne pas créer d’Etat fantoche en cas de victoire dans la guerre à venir contre l’Empire ottoman. En échange, les Britanniques resteront neutres dans ce conflit.
16 avril
Le gouvernement de Bucarest autorise le passage de troupes russes sur son territoire.
19 avril
La Russie, invoquant le désir d’aller porter secours aux Slaves des Balkans, déclare la guerre à la Turquie avec l’approbation des puissances européennes : 250 000 Russes contre 135 000 Turcs dans les Balkans ; 70 000 Russes contre 70 000 Turcs en Anatolie orientale.
24 ou 28 avril
Les troupes russes entrent en Roumanie (Moldavie).
8 mai
Les Ottomans bombardent Brăila et les villes roumaines du Danube.
9 mai
La Roumanie proclame son indépendance.
11 mai
La Chambre des députés de Bucarest déclare la guerre à la Porte puis prend acte de « l’indépendance absolue de la Roumanie ».
22 ou 27 juin
L’armée russe traverse le Danube et entre en Bulgarie.
30 juin
La flotte britannique de Méditerranée est envoyée dans la baie de Besika, à l’entrée des Détroits turcs.
du 6 au 7 juillet
Le général Gourko entre dans Tirnova sans résistance. La ville va devenir le quartier-général des forces russes.
16 juillet
Bataille de Nikopol : après avoir franchi le Danube, le 9e corps russe du général Nikolai Kridener s’empare de la ville de Nikopol malgré l’intervention d’Osman Pacha, qui se replie sur Plevna.
19 juillet
Les Russes prennent la passe de Chipka dans le Grand Balkan (Bulgarie).
20 juillet
Début de la résistance héroïque turque à Plevna (Pleven, Bulgarie), menée par Osman Nouri Pacha.
30 juillet
Seconde bataille du siège de Plevna.
1er septembre
Bataille de Lovcha, la troisième du siège de Plevna.
du 14 au 15 octobre
En Arménie, les Turcs commandés par Ahmed Mukhtar sont écrasés par les Russes du grand-duc Michael et des généraux Loris Melikoff, Lazareff et Heimann, à Aladja Dagh, près de Kars.
18 octobre ou novembre
Les Russes prennent Kars : 2 500 Russes, 5 000 Turcs tués, 10 000 prisonniers).
28 novembre
Après quatre mois de siège, les Russo-Roumains s’emparent enfin de Plevna : 30 000 assaillants ont été tués.
14 décembre
La Serbie réitère sa précédente déclaration de guerre contre la Turquie.
dans l’année
Edhem Pacha devient grand-vizir.
1878
du 5 au 9 janvier
Les Russes du général Skobeleff battent les Turcs de Suleiman Pacha à Senova, près de la passe de Schipka (Bulgarie) : 8 000 Turcs et 2 000 Russes sont tués ou blessés ; 36 000 prisonniers turcs.
11 janvier
Après de rudes combats, le prince serbe Milan IV Obrenović entre dans la forteresse ottomane de Niš.
16 janvier
Le capitaine Burago, à la tête d’un escadron de dragons de l’armée russe, libère Plovdiv de la domination turque.
20 janvier
Andrinople est occupée par les Russes sans résistance turque.
31 janvier
Les troupes russes, roumaines et bulgares s’avancent vers le Bosphore et s’emparent d’Edirne, où les Ottomans acceptent un armistice.
2 février
La Grèce déclare la guerre à la Turquie.
5 février
Les Russes occupent le port turc de Selymbria [Silivri], situé à 67 kilomètres à l’ouest de Constantinople.
8 février
La flotte britannique entre dans les eaux turques et jette l’ancre au large d’Istanbul.
14 février
Le sultan, irrité par certains reproches exprimés à la suite de la défaite devant les Russes, a décidé de ne plus réunir le Parlement, sans toutefois le dissoudre officiellement.
24 février
Le grand duc Nicolas établit ses quartiers à San Stefano, sur la mer de Marmara.
en février
La Constitution est suspendue par Abdül-Hamid II, qui rétablit un régime autocratique.
3 mars
La Russie impose au sultan le très lourd traité de San Stefano : indépendance de la Roumanie, du Monténégro et de la Serbie. Création d’une principauté de Grande Bulgarie autonome dans le cadre de l’empire ottoman, mais soumise à l’influence directe de la Russie. Annexion par la Russie de la Dobroudja et du delta du Danube. Les Turcs promettent l'autonomie aux Arméniens.
25 mars
La Russie rejette la proposition britannique de repousser le traité de San Stefano avec un congrès européen.
20 mai
Ali Suavi, entouré de quelques acolytes, a investi le palais de Ciragan avec la ferme intention de libérer Murat V et de l’introniser à nouveau. Cette initiative incite Abdülhamid II, de plus en plus inquiet pour son avenir, à disséminer à travers l’empire des espions chargés de repérer toutes les activités qui pourraient être jugées subversives.
en mai ou juin
Soulèvement de la Bosnie et de l'Herzégovine, puis de la Serbie qui est battu par les armées Ottomanes, mais l'intervention de la Russie force le sultan à reconnaître l'indépendance de la Serbie par le traité de Berlin.
4 juin
Convention de Chypre : la Turquie et la Grande-Bretagne ont signé un accord secret permettant aux Anglais d’occuper et administrer Chypre - qui demeure la propriété du sultan - contre une aide militaire et le soutien britannique lors de la future conférence internationale de Berlin.
10 juin
300 représentants des territoires albanais ainsi que des représentants de Bosnie et de Sandjak se réunissent à Prizren, au Kosovo, sous la présidence du général Ali Pacha de Gusinje (et avec l’autorisation du sultan ottoman), pour s’opposer aux décisions du Congrès de Berlin et du Traité de San Stefano.
13 juin
Ouverture du congrès de Berlin : présidée par Otto von Bismarck, la conférence va tenter de trouver des solutions aux différends opposant les grandes puissances européennes, notamment au conflit entre la Russie et la Turquie.
10 juillet
Après un mois de débats au Kosovo, les délégués albanais représentant les quatre vilayets et les trois religions votent la création de la Lige de Prizren qui entend organiser la résistance albanaise au morcellement des terres ethniques et ainsi instaurer une principauté autonome d’Albanie.
13 juillet
Clôture du Congrès de Berlin. La conférence des puissances réorganise la situation politique dans les Balkans et en Arménie après la guerre russo-turque. Le Premier ministre britannique Disraeli obtient « la paix dans l’honneur ». Malgré sa victoire, la Russie est déçue par les résultats, n’obtenant que la Boudjak (une campagne de presse est lancée contre l’Allemagne en Russie). En Anatolie orientale, la Russie garde Ardahan, Kars et Batoum. L’indemnité de guerre due aux Russes est revue à la baisse. La Grande Bulgarie voulue par la Russie est divisée : au nord, une principauté autonome avec Sofia pour capitale ; au sud la Roumélie orientale (capitale Plovdiv) placée sous l’autorité politique et militaire du sultan mais avec une autonomie administrative. La Macédoine et la Thrace, initialement attribués à la Bulgarie par le traité de San Stefano, reviennent aux Turcs. La Roumanie, la Serbie et le Monténégro deviennent souverains mais le projet de Grande Serbie est enterré. La Serbie prend Niš et Pirot. Toutefois, les Roumains perdent trois départements de la Bessarabie méridionale (Cahul, Bolgrad, Ismaïl), et gagnent la Dobroudja septentrionale. Promesse à la Grèce d'aménagement frontalier en Thessalie. Les vilayets albanais sont répartis entre la Grèce et le Monténégro. La Bosnie-Herzégovine passe sous administration autrichienne tout en restant nominalement sous la domination ottomane. L’île de Chypre est louée au Royaume-Uni par l’Empire ottoman. L'article 61 promet des réformes administratives, mais l'autonomie arménienne est écartée.
29 juillet
En vertu des dispositions du Congrès de Berlin, l’armée austro-hongroise commandée par le général Josip Filipovic envahit la Bosnie-Herzégovine par le nord et par le sud, mais mal préparée et inférieure en nombre, elle doit faire à face à une forte résistance bosniaque et ottomane et subir de lourdes pertes.
16 août
Pour la deuxième fois, Joachim II (76 ans) abandonne sa charge de patriarche de Constantinople.
9 septembre
L’Etat allemand ayant reçu de l’Empire ottoman un firman confirmant le projet, l’archéologue Carl Humann commence à fouiller le site de Pergame.
22 septembre
Les Russes quittent San Stefano.
9 octobre
Arkady Stolypine devient le premier administrateur de la Roumélie orientale, province ottomane disposant de son autonomie administrative.
16 octobre
Joachim III (44 ans) devient le nouveau patriarche de Constantinople.
20 octobre
Dernière action militaire de l’invasion de la Bosnie-Herzégovine par les Austro-Hongrois : le château de Velika Kladuša se rend. En trois mois, Vienne déplore la perte de 5 000 hommes (946 tués, 272 disparus et 3 980 blessés).
dans l’année
Edhem Pacha n’est plus grand-vizir. Il est remplacé par Kheireddine Pacha, ancien Premier ministre égyptien.
Le général Osman Nouri Pacha devient ministre de la Guerre.
Flux de réfugiés musulmans d’Europe vers l’Asie Mineure : plus d’un million de musulmans quittent les Balkans, l’Anatolie occupée par les Russes et le Caucase pour se disperser à travers l’Empire ottoman. Afin de contrôler cet exode, Istanbul crée une Commission des immigrants.
1879
21 mars
Suite à l’échec des négociations avec les Turcs sur la cession de territoires ottomans majoritairement peuplés de Grecs, Athènes adresse une circulaire aux grandes puissances européennes.
en avril
Semi-indépendance de l’Albanie.
18 mai
D’un commun accord entre le sultan et le patriarche de Constantinople, le prince phanariote Alexandre Vogoridès devient gouverneur général de la Roumélie orientale. Il succède à Arkady Stolypine, qui administrait depuis octobre 1878 cette province ottomane autonome.
25 juin
Par un firman du sultan, le khédive d’Egypte Ismaïl Pacha (49 ans) est déposé, sous la pression des Britanniques.
8 août
Ismaïl Pacha est contraint de se retirer. Il est remplacé par son fils Mehemed Tewfik Pacha (27 ans).
12 octobre
Fondation à Constantinople de la Société pour la publication d’écrits albanais.
dans l’année
Kheireddine Pacha n’est plus Grand-Vizir.
Accusé de complicité dans le meurtre du sultan Abdülaziz, l’ancien grand vizir Midhat Pacha, leader de la Jeune-Turquie, est condamné à mort, puis exilé en Arabie.
Après un voyage en Transjordanie, le député britannique Laurence Oliphant, cherche à persuader le sultan d'accorder des terres aux juifs sous une charte de colonisation.
Apparition de l’éclairage au gaz à Istanbul (il existait déjà dans la grande rue de Péra depuis 1856).
29 juin
Le patriarcat œcuménique de Constantinople accorde le statut d’autocéphalie à l’Eglise orthodoxe grecque.
dans l'année
Les Arméniens convertis au protestantisme obtiennent le droit de constituer une communauté indépendante, dirigée par un évêque assisté d’un conseil religieux et d’un comité laïc.
1851
Création d’une Compagnie de navigation opérant sur le Bosphore, la Chirket-i Hayriye.
1852
30 octobre
Anthème IV abandonne sa charge de patriarche de Constantinople.
fin d’année
Germain IV (62 ans) redevient patriarche de Constantinople, une charge qu’il avait déjà occupée de 1842 à 1845.
en décembre
Affaire des Lieux Saints opposant la Russie et la Turquie : catholiques (France) et orthodoxes (Russie) se disputent la garde des Lieux Saints à Jérusalem et en Palestine. La Turquie donne finalement satisfaction à la France.
1853
du 9 au 14 janvier
Le tsar parle à l'ambassadeur anglais Sir Hamilton Seymour de la Turquie comme d'un « homme malade » dont il faut se partager l'héritage : l'Angleterre est prête à sauver l'Empire turc, même par les armes.
en février
Sur les conseils de l'ambassadeur anglais Redcliffe, le sultan turc repousse une ambassade Menchikov venu lui réclamer le protectorat des orthodoxes de Turquie (10 millions de personnes).
20 mars
L'empereur français Napoléon III persuade les Anglais d'envoyer une escadre franco-anglaise en mer Egée.
en mars
Menchikov quitte Constantinople en lançant un ultimatum.
24 mai
Napoléon III offre au Royaume-Uni de conclure une entente destinée à soutenir l’Empire ottoman contre la Russie.
2 juillet
Devant le refus du sultan Abdül-Medjid Ier de reconnaître le protectorat du tsar sur les orthodoxes de l’Empire ottoman, l’armée russe franchit le Prout et envahit les principautés moldo-valaques, provinces autonomes de l’Empire ottoman (ils ont contre eux les Autrichiens, alliés aux Prussiens, qui essayent en vain de les convaincre de reculer).
16 septembre
Décès à Constantinople du patriarche orthodoxe Germain IV, à l’âge de 63 ans.
26 septembre
Rencontre d’Olmütz entre François Joseph Ier d'Autriche et Nicolas Ier de Russie. Echec de la tentative de conciliation de la Russie avec l’Angleterre et la France.
29 septembre
La Porte, assuré du soutient de la Grande-Bretagne et de la France, déclare la guerre à la Russie.
6 octobre
Anthème VI (73 ans) redevient patriarche de Constantinople, une charge qu’il avait déjà occupée de 1845 à 1848.
28 octobre
L’armée ottomane franchit le Danube à Vidin/Kalafat, en Valachie.
30 octobre
Le comte français Achille Baraguey d’Hilliers est nommé ambassadeur et ministre plénipotentiaire auprès du gouvernement ottoman.
4 novembre
La Turquie déclare la guerre à la Russie.
9 novembre
Combat de Pitsounda : en mer Noire, la frégate russe Flora repousse les attaques de trois frégates à vapeur turques.
30 novembre
La flotte russe (6 navires de ligne, 2 vaisseaux et 3 steamers) de l’amiral Nachimov écrase à Sinope (port turc de la mer Noire) une flotte turque composée de 16 frégates, 3 corvettes et 2 petits vaisseaux. Seul un navire turc échappe à la destruction et rejoint Constantinople. 4 000 hommes sont tués et l’amiral turc, Osman Pacha, blessé et fait prisonnier (il décédera à Sébastopol). La Russie prend le contrôle de la mer Noire.
1854
1er janvier
Des soulèvements ont lieux dans les provinces ottomanes du nord de la Grèce.
du 3 au 4 janvier
Une flotte franco-anglaise pénètre en mer Noire pour venir à l’aide des Turcs en guerre contre la Russie.
27 février
Le tsar refuse l’ultimatum franco-britannique exigeant l’évacuation des principautés danubiennes.
12 mars
Suite au refus russe d’accepter leur proposition de paix, la France et le Royaume-Uni s’allient à l’Empire ottoman.
27 mars
Le Royaume-Uni déclare la guerre à la Russie.
28 mars
La France déclare la guerre à la Russie.
20 avril
L'Autriche s'allie avec la Prusse pour contraindre la Russie, en guerre contre la Turquie, la France et l'Angleterre, de renoncer à l'annexion des principautés roumaines.
2 juin
Les 30 000 Russes du général Paskiewitch assiègent Silistrie (Bulgarie). Le commandant turc de la garnison, Musa Pacha, est tué.
9 juin
A Silistrie, les Russes s’emparent de deux forts (qui seront repris plus tard par les Turcs).
13 juin
Les soldats, sous le commandement du prince Gortschakoff et du général Schilders, lancent un grand assaut contre Silistrie. Ils sont repoussés.
14 juin
La Porte autorise l’Autriche à occuper les provinces roumaines. Durant les combats, les patriotes roumains mènent campagne pour l’union.
15 juin
La garnison turque de Silistrie passe à l’offensive, traverse la rivière, bat les Russes et détruit du matériel de siège.
en juin
La Turquie autorise l'Autriche à occuper provisoirement les principautés roumaines jusqu'à la fin de la guerre.
en juillet
Le général Omer Pacha force les Russes à lever le siège de Silistrie.
L’empereur d’Autriche somme le tsar d’évacuer la Moldavie et la Valachie. Les troupes russes obtempèrent pour éviter un second front dans les Balkans. L’alliance austro-russe est brisée.
8 août
Adoption des Quatre points de Vienne par l’Autriche, la Grande-Bretagne et la France : la Russie doit renoncer à son influence dans les principautés roumaines, abandonner son projet de protectorat religieux ; accepter la liberté de navigation sur le Danube, ainsi que la modification de la Convention des Détroits de 1841 (plus de navires de guerre).
4 septembre
Débarquement franco-britannique en Crimée.
14 septembre
Débarquement des troupes françaises, britanniques et turques à Eupatoria, en Crimée.
du 19 au 20 septembre
Bataille de l'Alma : le maréchal de Saint-Arnauld et le Britannique Lord Raglan - avec un renfort de soldats turcs - battent l'amiral russe Menchikov. Les généraux Bosquet et Canrobert sont blessés.
9 octobre
Début du siège de Sébastopol.
14 novembre
Une tempête assaille la flotte franco-anglo-turque, groupant 356 navires, sur la mer Noire dans la région de Balaklava, Sébastopol, Eupatoria. Au total, 40 vaisseaux alliés sont perdus.
dans l’année
Création d’une municipalité d’Istanbul, dirigée par un maire qu’assiste un conseil de douze membres.
1855
17 février
Défaite russe à la bataille d’Eupatoria : le général Stephan Khroulev espérait prendre par surprise ce port de l’ouest de la Crimée mais ses 19 000 soldats se retrouvent rapidement sous un déluge de feu avant d’être repoussés par les 35 000 Turcs du général Omer Pacha, avec le soutien de la flotte franco-britannique. Les Russes laissent sur le terrain 750 morts.
28 février
Tremblement de terre à Broussa.
30 mai
Début du règne de Mohammed Bey, bey de Tunis.
en juillet
Début du siège de Kars en Turquie par les Russes.
16 août
Dans le sud-ouest de la Crimée, une armée de 58 000 Russes commandés par le prince Mikhaïl Gortchakov mène un assaut contre les lignes alliées à Traktir, sur le fleuve Tchernaïa (Tchorna), pour tenter de soulager Sébastopol. Mais les défenseurs (18 000 Français, 10 000 Ottomans, 9 000 Sardes) des généraux Aimable Pélissier, Osman Pacha et Alfoso La Marmora repoussent l’attaque : 2 273 Russes ont été tués (parmi lesquels 3 généraux, dont N. A. Read), 1 742 sont portés disparus et 4 000 ont été blessés. Les pertes alliées s'établissent à 1 700 tués, blessés ou disparus.
3 octobre
Pour la deuxième fois, Anthème VI abandonne sa charge de patriarche de Constantinople. Cyrille VII (55 ans) est aussitôt élu pour lui succéder.
en octobre
Omer Pacha ne peut sauver Kars (Arménie).
26 novembre
Le plus grand poète et dramaturge polonais Adam Mickiewicz est mort à Constantinople, à l'âge de 57 ans.
dans l’année
Newton procède à la première fouille archéologique de l’Hippodrome romain d’Istanbul.
1856
18 janvier
Fin de la guerre de Crimée.
1er février
Les délégués français, britanniques, turcs et russes se réunissent à Vienne pour la conférence mettant fin à la guerre de Crimée.
11 ou 18 février
La Sublime Porte a rendu public un rescrit impérial (lettre d’ordres), le Hatti Hümayun, qui constitue une étape importante pour les réformes (Tanzimat) engagées par l’Empire. Cette lettre confirme et complète le Hatti Serif proclamé en 1839 mais non appliqué depuis. Le nouveau firman en précise désormais les modalités. Il souligne également qu’aucune discrimination ne pourra être faite entre les sujets lorsqu’il s’agira de recruter de nouveaux fonctionnaires et qu’aucune autorité n’aura le droit de saisir les biens de quelqu’un ; que chacune des communautés vivant au sein de l’empire pourra utiliser ses propres d’enseignement ; et enfin qu’il sera interdit, dans les prisons, d’exercer des pressions sur les détenus ou de les torturer.
25 février
Ouverture au Quai d’Orsay, sous la direction du ministre français des Affaires étrangères (Alexandre Colonna-Walewski), du Congrès de Paris réunissant des représentants de tous les belligérants de la guerre de Crimée (Autriche, France, Grande-Bretagne, Russie et Empire ottoman) afin de négocier la paix.
30 mars
Traité de Paris entre la Russie et l’empire Ottoman imposé par les puissances occidentales. Marquant la fin de la guerre de Crimée, il brise l'isolement de la France, place l'Empire ottoman sous la garantie des puissances européennes, et neutralise la mer Noire et les Détroits : interdiction aux Russes de conserver une flotte en mer Noire et des bases sur ses côtes. La Moldavie et la Valachie sont replacées sous la suzeraineté ottomane (les Autrichiens les évacuent dans l’année). Le sud de la Bessarabie est cédé à la Moldavie par les Russes. La navigation sur le Danube est internationalisée et contrôlée par une « Commission européenne du Danube » siégeant à Galatz. La Turquie s'engage a appliquer des réformes : égalité devant la loi et l'impôt, respect de la propriété et abolition de la torture. Ces bonnes intentions resteront lettres mortes.
8 avril
Clôture du Congrès de Paris.
16 avril
Déclaration internationale interdisant la « course en mer » : réunis à Paris, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Prusse, l'Autriche, la Sardaigne et la Turquie, réunis à Paris, signent une déclaration d'abolition des corsaires.
dans l’année
Les Turcs renouvellent la location des ports érythréens de Massaoua et et Souakin à l’Egypte.
Les Arméniens commencent à occuper des postes dans les ministères ou dans les sociétés étrangères d’Istanbul.
23 ans avant Istanbul, la grande rue de Péra est éclairée au gaz.
1857
en juillet
Elections en Moldavie, donnant lieu à des contestations. La France, rejointe par la Russie, la Prusse et la Sardaigne, proteste auprès de Constantinople.
en août
Une nouvelle crise internationale est écartée à l’entrevue d’Osborne entre la reine Victoria et Napoléon III. La Porte s’incline et de nouvelles élections sont prévues en Moldavie.
en septembre
Nouvelles élections en Moldavie et Valachie : victoire des unionistes à une écrasante majorité.
1858
du 28 avril au 3 mai
A la tête de 7 500 hommes, le grand-duc monténégrin Mirko Petrovic, frère du prince Danilo Ier, remporte une victoire décisive sur l’armée turque (entre 7 000 et 13 000 soldats) à Grahovac (Grahovo), dans l’ouest du Monténégro.
en mai
Napoléon III ouvre à Paris une conférence des représentants de sept puissances (France, Royaume-Uni, Autriche, Prusse, Russie, Sardaigne et Turquie) qui doit donner une constitution aux principautés roumaines.
19 août
La Convention européenne de Paris octroie un nouveau statut aux principautés roumaines : elles forment ainsi les « Principautés unies de Moldavie et de Valachie », chacune avec un prince autochtone, un gouvernement et une assemblée élue au suffrage censitaire, mais avec une cour de justice commune ; les privilèges des boyards sont abolis et un nouveau statut des paysans doit être élaboré. La Porte conserve sa suzeraineté et doit approuver l’élection du prince.
en novembre
Suite à la défaite turque à Grahovac en mai, les grandes puissances européennes définissent officiellement les frontières entre le Monténégro et l’Empire ottoman, reconnaissant de facto l’indépendance de la principauté serbe.
dans l’année
Firman du sultan abolissant la traite dans l’ensemble de l’Empire ottoman.
Code agraire définissant les différentes catégories de terre. La plupart des terres agricoles cultivées y sont considérées comme propriété de l’Etat, mais ceux qui les travaillent peuvent obtenir un titre leur permettant d’en avoir une jouissance totale et incontestée, et de les vendre ou de les transmettre à leurs héritiers. Le plus souvent, les terres proches des villes tomberont entre les mains de familles citadines.
Dans le sud-est de l’Anatolie, la ville de Siirt devient le siège d’un évêque de l’Eglise catholique chaldéenne (jusqu’en 1915).
1859
17 janvier
Le colonel Alexandre Ioan Cuza (39 ans) élu hospodar de Valachie.
28 janvier
Création à Istanbul d’une Ecole d’administration (mekteb-i mülkiye).
5 février
Alexandre Cuza est également élu hospodar de Moldavie. Il réunit ainsi les deux principautés indépendantes en un seul Etat, la Roumanie (auquel ne font pas partie les Roumains de Transylvanie).
22 juin
Séisme : 15 000 morts.
dans l’année
Première insurrection arménienne à Zeytoun.
1860
en avril
L’Eglise orthodoxe de Bulgarie se sépare du patriarcat de Constantinople. Sous l’action des laïcs qui insistent pour obtenir des évêques nationaux, se sont développées des tendances séparatistes au sein de l’Église orthodoxe contre la toute-puissance du patriarcat grec.
24 mai
Constitution nationale octroyée aux Arméniens.
du 9 au 10 juillet
Sans réaction des autorités ottomanes, les druzes de Syrie massacrent 22 000 chrétiens, dont 6 000 au Mont-Liban et presque deux fois plus à Damas. 75 000 personnes sont déplacées, 360 villages détruits, 560 églises, 42 couvents, 28 écoles et 29 établissements français incendiés (la France sera chargée par les puissances européennes de rétablir l'ordre).
13 juillet
Patriarche de Constantinople depuis 1855, Cyrille VII abandonne sa charge, à l’âge de 60 ans.
en août
Les troupes françaises (6 000 marsouins) du général Beaufort d’Hautpoul débarquent au nord de Beyrouth afin de protéger les chrétiens maronites attaqués par les druzes.
16 octobre
Joachim II (58 ans) devient patriarche de Constantinople.
dans l’année
Apparition à Istanbul des premiers journaux d’opinion ottomans.
1861
9 juin
La France obtient de la Turquie la création de la province du Mont-Liban (Petit-Liban), séparée de la Syrie et dotée d'une certaine autonomie et d’un statut privilégié. Une commission européenne élabore un statut organique qui prévoit un gouvernement autonome aux mains d’un gouverneur général catholique (mutassarif), désigné par la Porte avec l’approbation des puissances. Un conseil de 20 membres, qui représente les différentes communautés confessionnelles, siégera à ses côtés. Aucun tribut ni service militaire n’est exigé des Libanais par la Porte.
25 juin
Décès du sultan Abdülmecit Ier à l'âge de 38 ans. Son frère Abdülaziz (31 ans) lui succède.
en juin
Fin de l'expédition française en Syrie.
1862
7 avril
Bataille de Rudes : Serbes et Monténégrins battent les Turcs dans l’est du Monténégro.
3 juin
Le meurtre d’un jeune Serbe par des soldats turcs entraîne des combats sanglants entre Serbes et Turcs dans Belgrade.
5 juin
Belgrade est bombardée par les Turcs.
17 juin
Belgrade se rend aux Turcs.
19 juin
Le pacha turc de Belgrade est démis.
7 octobre
Le gouvernement ottoman accorde des concessions libérales aux Serbes.
dans l’année
Révolte arménienne de Van.
Création à Istanbul d’une Ecole normale supérieure.
Fondation de la Société ottomane des sciences et du medjmu' a-i-fûnun (véritable vivier intellectuel).
1863
17 mars
La Porte approuve la « Constitution nationale arménienne », inspirée de la Constitution française de 1848. Les Arméniens grégoriens sont autorisés à élire au suffrage universel une Assemblée nationale (de 140 membres), laquelle désigne deux Conseils, laïc et ecclésiastique, qui réunis sous la présidence du patriarche, forment le Conseil national représentatif. Ces mesures assurent aux Arméniens de Constantinople quelques garanties, mais restent sans effets en Anatolie orientale, où les Arméniens sont toujours victimes d’exactions.
21 juillet
Patriarche de Constantinople depuis 1860, Joachim II se retire, à l’âge de 61 ans.
16 septembre
Le philanthrope américain Christophe Robert fonde à Istanbul la première école supérieure américaine hors des Etats-Unis (Robert College).
2 octobre
Sophrone III (65 ans) devient le nouveau patriarche de Constantinople.
dans l’année
Fondation à Istanbul de la loge maçonnique Union d’Orient, rattachée au Grand Orient de France. Seuls quelques musulmans en sont membres.
Installation à Istanbul de la Banque impériale ottomane ; il s’agit d’une banque franco-anglaise.
1864
Les Turcs ottomans occupent le port de Zeilah [aujourd’hui Saylac, dans l’extrême nord de la Somalie].
Fondation à Istanbul du Crédit général ottoman.
1865
Une commission britanno-russe est chargée d’étudier la délimitation des frontières entre l’Empire ottoman et la Perse. Une zone neutre est créée, de l’Ararat au golfe Persique.
Les Ottomans transfèrent aux Egyptiens l’autorité sur le port de Zeilah [nord de la Somalie].
Le romancier Namïk Kemal (25 ans) crée, avec le soutien d’autres intellectuels, le mouvement des Jeunes-Ottomans, prélude au mouvement des Jeunes-Turcs.
1866
6 janvier
Les troupes ottomanes sont battues par les hommes du leader maronite Karam à St. Doumit (Liban).
2 septembre
La Crète se soulève contre l’autorité turque pour proclamer son rattachement à la Grèce. Des chrétiens ayant demandé un allègement fiscal, la Porte a dépêché des troupes pour protéger les musulmans de l’île.
5 octobre
Les Serbes demandent le retrait des garnisons turques de Belgrade et d’autres forteresses.
du 8 au 9 novembre
Massacre du monastère d’Arkadi, en Crète. 943 Grecs y avaient trouvé refuge, dont une majorité de femmes et d’enfants. Après trois jours de combat, et sur les ordres du supérieur du monastère, l'higoumène Gabriel, les Crétois font sauter les barils de poudre, préférant se sacrifier plutôt que de se rendre. Tous sauf une centaine sont morts lors de l'assaut. 1 500 Turcs et Egyptiens périssent également.
16 décembre
Patriarche de Constantinople depuis 1863, Sophrone III se retire à l’âge de 68 ans (il deviendra patriarche d’Alexandrie en 1870).
dans l’année
Soulèvement contre l’occupation ottomane au Liban. Alors que les partisans de Joseph Karam affrontent les soldats de la Porte, l’arrivée de renforts ottomans donne rapidement un caractère national au soulèvement. Mais faute du soutient de l’aristocratie, fidèle à Da'ud, et des Français, le mouvement s’épuise et Da'ud Pacha rétablit l’ordre.
Fondation à Istanbul de la Banque austro-ottomane.
Création à Istanbul d’une école de médecine.
1867
22 février
Grégoire VI (69 ans) redevient patriarche de Constantinople, une charge qu’il avait déjà occupée de 1835 à 1840.
30 mars
Le prince serbe Michel III se rend à Constantinople pour remercier le sultan du retrait des troupes turques.
en mars
Le général turc Omer Pacha est chargé de la répression du soulèvement crétois.
Les dernières troupes ottomanes quittent la Serbie.
21 mai
Omer Pacha bat les insurgés crétois sur le plateau de du Lasithi.
13 juin
L’armée ottomane subit de lourdes faces aux Crétois à Gergeri.
21 juin
Le sultan Abdülaziz a quitté Constantinople pour effectuer un grand voyage dans plusieurs grandes capitales européennes.
30 juin
Le sultan Abdülaziz est arrivé à Paris.
10 juillet
Abdülaziz a quitté Paris pour se rendre en Angleterre.
12 juillet
Londres accueille le sultan ottoman Abdülaziz.
23 juillet
Le sultan Abdülaziz a quitté Londres afin de poursuivre sa tournée européenne.
28 juillet
Le sultan ottoman Abdülaziz arrive à Vienne.
30 juillet
Fin du séjour viennois du sultan Abdülaziz.
7 août
Plus d’un mois après avoir quitté sa capitale, le sultan Abdülaziz est de retour à Constantinople.
5 septembre
Le sultan ottoman rappelle Omer Pacha, accorde une amnistie générale et annonce un cessez-le-feu de cinq semaines en Crète. Le grand vizir Ali Pacha est envoyé en Crète afin d'apporter une nouvelle constitution qui prévoit une relative autonomie de l'île et accorde des privilèges à la population chrétienne.
22 septembre
Arrivée en Crète du grand-vizir : Ali Pacha informe l'assemblée révolutionnaire qu'il est prêt à étudier toute forme de gouvernement, à la condition que les Crétois déposent les armes dans les 45 jours et renoncent à l'union avec la Grèce. L'assemblée refuse et les hostilités continuent.
11 novembre
Ali Pacha propose devant l'assemblée de La Canée un nouveau projet administratif, composé de quatorze mesures concernant l'administration de la Crète. Ces mesures, appelées « Loi organique », comportent un certain nombre de privilèges : la Crète est élevée au rang de Vilayet, supervisé par un vali, ou gouverneur général. L'île est divisée en cinq conseils et vingt provinces.
en novembre
Husein Avni Pacha devient gouverneur de Crète. Ali Pacha retourne à Constantinople.
dans l’année
Le sultan Abdül-Aziz entreprend un voyage dans plusieurs pays européens. Une première.
1868
8 janvier
Promulgation du décret impérial ottoman sur la « Loi organique » concernant la Crète.
3 février
La Loi organique est rendue publique en Crète.
11 juin
Fondation de l’Organisation d’aide aux soldats blessés et malades [d’où émergera plus tard le Croissant-Rouge turc].
12 août
Le religieux perse Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī (Bahá’u’lláh), fondateur de la religion baha’ie, est déporté par le gouvernement ottoman d’Andrinople vers Acre, via l’Egypte.
en octobre
La rébellion crétoise s'éteint dans l'ouest de l’île avec la destruction de Sphakia. Dans l'est, Korakas essaie de maintenir la révolte, mais en vain.
11 décembre
Le gouvernement insurrectionnel crétois prend fin brutalement : il est assiégé à Gonia et la plupart de ses membres sont tués.
30 décembre
Les chefs des six provinces orientales crétoises décident de continuer la lutte, mais n'ont plus vraiment le soutien de la population.
dans l’année
Création du lycée impérial de Galata Saray. Les élèves y reçoivent un enseignement dispensé en langue française et calqué sur le modèle français.
de 1868 à 1869
Omer Pacha devient ministre de la Guerre.
1869
18 janvier
Le pacha d'Héraklion donne dix jours aux rebelles crétois pour se rendre. Au bout de ces 10 jours, les têtes des chefs de guerre seront mises à prix.
26 janvier
Les chefs crétois se réunissent dans l’affolement à Tzermiado. Divisés sur la poursuite à donner au mouvement, la plupart, comme Konstantinos Sphakianakis, décident de se rendre. Un petit nombre refuse de déposer les armes et vit dans la clandestinité. Fin de la révolte crétoise.
17 avril
Le baron allemand Maurice de Hirsch obtient du sultan Abdülaziz une concession concernant la construction de chemins de fer dans la partie européenne de l’Empire ottoman.
dans l’année
Un nouvel élan est donné à l’éducation, suivant un projet de réforme établi par Victor Duruy, qui complète le système d’enseignement secondaire par la mekteb-i sultanî (« école du sultan »), équivalent du lycée.
La nomination de Midhat Pasa, grand administrateur et réformateur ottoman, comme gouverneur de Bagdad, annonce le retour au centralisme dans une province qui connaît une résurgence de la corruption et du tribalisme.
Le premier tramway hippomobile parcourt Galata-Péra.
1870
28 février
Décret du sultan Abd el-Aziz créant l’exarchat bulgare (église autonome bulgare), une décision non reconnue par le patriarcat de Constantinople.
15 juin
Grand incendie de Constantinople : entre 550 et 1 300 morts et 3 000 maisons détruites dans le district de Pera.
31 octobre
Le ministre russe des Affaires étrangères, le prince Alexander Gortchakov, dénonce l’une des clauses du traité de Paris de 1856 qui imposait la démilitarisation et la neutralité de la mer Noire.
dans l’année
Echec de la tentative de création d’une université à Istanbul.
Création à Istanbul d’une Ecole normale féminine.
Midhat Pasa place l’Irak sous administration ottomane directe. Cette décision concerne aussi les villes saintes du sud irakien. Midhat Pasa impose un gouverneur turc à Mossoul, auquel il confie le Kurdistan, chassant les derniers Jalili. Enfin les Yazidis, dynastes autonomes de Sinjar, relèvent désormais eux aussi de son autorité.
1871
17 janvier
Protocole de Londres. Réunis en conférence au sujet de la remilitarisation de la mer Noire, les représentants allemands, autrichiens, britanniques, italiens, russes et ottomans reconnaissent comme principe essentiel du droit des nations qu’aucune puissance ne peut se libérer des engagements d’un traité, ni en modifier les clauses sauf si les parties contractantes le consentent au moyen d’un accord à l’amiable.
13 mars
A l’issue de la conférence du Pont convoquée par Londres, la Russie, soutenue par l’Empire allemand, obtient la signature du traité de Londres par sept pays (Autriche, France, Grande-Bretagne, Italie, Prusse, Russie et Empire ottoman). Ce texte abolit la neutralité et la démilitarisation de la mer Noire, que Saint-Pétersbourg avait été contraint d’accepter lors du traité de Paris de 1856. La Russie obtient le droit d’établir à nouveau des bases maritimes sur ses rives.
22 juin
Grégoire VI (73 ans) abandonne sa charge de patriarche de Constantinople.
17 septembre
Anthème VI (89 ans) redevient patriarche de Constantinople pour la troisième fois. Il avait déjà occupé cette charge de 1845 à 1848 et de 1853 à 1855.
dans l’année
Rattachement administratif du Koweït à l'empire Ottoman.
Les Turcs occupent Sanaa et restaurent leur autorité sur le Yémen. Le général Ahmet Mukhtar Pacha devient gouverneur du Yémen.
Mort à Bebek du réformateur Ali Pasa.
Fondation à Istanbul de la Banque austro-turque.
Incendie du quartier de Galata-Péra (il sera reconstruit selon de nouveaux alignements avec des équipements modernes).
L’archéologue H. Schliemann commence les fouilles du site de Troie.
1872
3 avril
Séisme à Antioche : 1 800 morts.
10 septembre
Au synode de Constantinople, le patriarche de l’Eglise orthodoxe déclare schismatique l’Eglise bulgare (pour philétysme). Cette décision est soutenue par la Grèce qui craint l’influence russe dans la région.
27 décembre
Arrestation du révolutionnaire bulgare Vasil Levski.
dans l’année
Midhat Pacha (50 ans), leader du mouvement Jeune-Turquie, devient grand vizir.
Fondation à Istanbul de la Banque de Constantinople.
1873
18 février
Le révolutionnaire bulgare Vasil Levski a été pendu à Sofia. Il avait 35 ans.
31 mai
Après plusieurs semaines de fouilles sur le site d’Hissarlik, dans le nord-ouest de l’Asie mineure, l’archéologue allemand Heinrich Schliemann découvre un trésor en or à 8,50 mètres de profondeur. Convaincu d’avoir découvert le palais du roi troyen, Schliemann appelle sa découverte « trésor de Priam » [aujourd’hui exposé au musée Pouchkine de Moscou]. Craignant que sa découverte ne lui soit confisquée, il cache celle-ci aux autorités ottomanes.
8 juin
Le sultan ottoman Abdülaziz a signé un firman accordant une indépendance quasi complète à l’Egypte du khédive Ismail Pacha.
17 juin
L’archéologue Heinrich Schliemann quitte discrètement l’Empire ottoman et passe en Grèce avec le « Trésor de Priam » qu’il a découvert 18 jours plus tôt sur le site de l’antique Troie. Il rejoint Athènes, d’où il prévient les sociétés savantes européennes de sa découverte.
12 octobre
Pour la troisième et dernière fois, le vieux patriarche de Constantinople Anthème VI (91 ans) abandonne sa charge de patriarche de Constantinople.
5 décembre
Joachim II (71 ans) redevient patriarche de Constantinople, une fonction qu’il avait déjà occupée de 1860 à 1863.
dans l’année
Création d’un corps permanent de pompiers à Istanbul.
Création à Istanbul d’un lycée à dominante scientifique.
1874
Radif Pasa succède à Midhat Pasa au gouvernorat de Bagdad. La Porte n’entend pas relâcher son contrôle sur la Mésopotamie. Le sultan désire le statu quo en ce qui concerne les frontières communes avec la Perse et craint l’influence croissante des Britanniques. Par ailleurs, l’émirat du Koweït est rattaché à l’administration ottomane de Bassora. La Mésopotamie est divisée en trois vilayets (Mossoul, Bagdad, Bassora). Le contrôle ottoman sur les côtes du Golfe ne s’étend pas au-delà de Bahreïn, soumis depuis 1867.
1875
du 3 au 5 mai
Séisme à Dinar : 1 300 morts.
20 mai
La Convention du mètre (traité établissant cette unité de longueur comme étalon international) est signée à Paris par plusieurs pays : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Italie, Norvège, Russie, Suède, Suisse, Turquie.
19 juin
Insurrection des chrétiens de la Bosnie-Herzégovine contre l’Empire ottoman. Les Bosniaques veulent s’unir à la Serbie, tandis que les Herzégoviniens préfèrent le Monténégro. Massacres entre communautés musulmanes et non musulmanes.
16 septembre
A la suite du soulèvement en Herzégovine, les patriotes bulgares dirigés par Hristo Botev, président du comité révolutionnaire, déclenche une insurrection à Stara Zagora.
6 octobre
En situation de quasi banqueroute, l’Etat ottoman décide de réduire de moitié le paiement des intérêts de sa dette extérieure.
en octobre
Insurrection arménienne à Zeytoun.
dans l’année
Banqueroute de l’Etat dont les finances passent sous contrôle international. La gestion collégiale de la dette, confiée aux représentants de chacun des créanciers, évite la mainmise d’une puissance tutélaire sur les finances ottomanes.
1876
13 avril
Six mois après une réduction de moitié du paiement des intérêts de la dette extérieure turque, l’empire ottoman déclare la faillite de l’Etat.
2 mai
Le nouveau comité central révolutionnaire déclenche une insurrection nationale. Un groupe de rebelles a attaqué le quartier général de la police turque à Koprivshtitsa : deux policiers sont tués et les survivants contraints de libérer les détenus indépendantistes. Le mouvement va vite se répandre aux localités voisines puis avant de toucher de d’autres districts, mais la répression ottomane sera terrible.
5 mai
A Thessalonique, une jeune fille chrétienne de Bulgarie refusant de se convertir à la foi musulmane se réfugie chez le consul américain.
6 mai
Des émeutes ensanglantent Thessalonique, la quatrième plus grande ville de l’Empire ottoman [aujourd’hui en Grèce] : les consuls allemands et français (Abbott et Moulin) sont assassinés par des musulmans fanatiques, ce qui conduit à une crise diplomatique et l’intervention des puissances occidentales. Le sultan ottoman ordonne des réparations.
11 mai
Les grandes mosquées et les places publiques d’Istanbul s’emplissent de manifestants qui dénoncent la couardise du gouvernement et l’accusent de ne rien faire pour mettre fin aux massacres des musulmans dans les Balkans.
du 11 au 12 mai
La ligue des trois empereurs (Autriche, Russie, Allemagne) adresse un mémorandum au sultan ottoman le pressant d’accomplir des réformes dans les provinces ottomanes balkaniques et proposant un armistice entre Turcs et insurgés.
mi-mai
Des troupes irrégulières turques procèdent en Bulgarie au massacre de Batak : entre 3 000 et 5 000 victimes.
16 mai
Le Premier ministre britannique Benjamin Disraeli rejette le Mémorandum de Berlin.
Plusieurs meurtriers et meneurs des émeutes de Thessalonique sont exécutés.
30 mai
Les milieux musulmans d’Istanbul, rejoints par les ministres, obtiennent du cheikh ül-islâm la destitution du sultan Abdülaziz (46 ans). Son neveu Mûrad V (36 ans) lui succède. Favorable aux idées libérales, le nouveau sultan tombe très vite dans la folie. Abdülaziz est placée en résidence surveillée dans son palais.
fin mai
Echec du soulèvement bulgare. La révolte est réprimée dans le sang, des massacres de de civils sont commis, notamment à Panagyurichté, Peroutchitsan Bratsigovo et Batak. Le nombre de morts est estimé entre 15 000 et 30 000 tandis que des milliers de Bulgares sont emprisonnés ou exilés. De 1 000 à 4 000 musulmans auraient également perdu la vie en un mois.
en mai
La ligue des trois empereurs adresse un mémorandum au sultan ottoman le pressant d’accomplir des réformes dans les provinces ottomanes balkaniques.
2 juin
Dans la chaîne du Grand Balkan, le jeune poète bulgare Hristo Botev, à la tête d’ardents patriotes révolutionnaires, est tué en combattant des gendarmes turcs sur le mont Okolchitza, au sud de Vratza. Il avait 28 ans.
4 juin
Le sultan déposé Abdülaziz est retrouvé mort dans son palais d’Istanbul (suicide ou assassinat ?).
en juin
Mémoire adressé à l’Empire ottoman et aux puissances garantes par le gouvernement de Bucarest réclamant la reconnaissance de « l'individualité de l'Etat roumain » et du nom de Roumanie.
1er juillet
Devant le refus de la Porte d’accorder la Bosnie à la Serbie et l’Herzégovine au Monténégro, le Serbe Milan IV, soutenu par la Russie, déclare la guerre aux Ottomans.
2 juillet
A son tour, le Monténégro de Nicolas Ier Njegosh déclare la guerre aux Turcs.
8 juillet
Devant l'extension du conflit armé dans les Balkans, les empereurs d'Autriche et de Russie se rencontrent à Reichstadt (Bohême) pour délimiter leurs sphères d'influence : la Serbie pour l'Autriche (avec annexion de l’Herzégovine), et l'est (Bulgarie, annexion de la Bessarabie et de l’Anatolie orientale) pour la Russie. Ils se proposent d’offrir la Thessalie et l’Epire à la Grèce et d’octroyer à Istanbul un statut de ville libre.
du 9 août au 1er septembre
Plusieurs combats ont lieu à Alexinatz entre Serbes et Ottomans : défaite serbe, malgré l’afflux de volontaires russes.
31 août
Devenu fou, le sultan ottoman Mûrad V (35 ans) est déposé après seulement trois de règne (le plus court de toute la dynastie ottomane) par une fatwa du cheikh ül-Islam (le plus haut des dignitaires religieux). Son demi-frère Abdülhamid II (33 ans) lui succède. Dès son intronisation, le nouveau souverain, réputé plus libéral que ses prédécesseurs, charge une commission de 31 personnes, dont 3 chrétiens, de s’atteler à la rédaction d’une Constitution.
en août
40 000 livres sont accordées aux familles touchées par les émeutes de mai à Thessalonique.
5 septembre
Devant la férocité de la répression ottomane en Bulgarie, le libéral britannique Gladstone publie le pamphlet Les Horreurs bulgares et la question d'Orient, dans lequel il prend parti pour la grande révolte bulgare et dénonce, en même temps, la répression turque et l'inaction du gouvernement britannique de Disraeli, au nom des exigences « morales qui s'imposent à la politique britannique ».
du 11 au 12 septembre
James Bryce escalade le mont Ararat.
31 octobre
Les Ottomans s’emparent de la ville d’Alexinatz, quartier-général de l’armée serbe.
19 décembre
Après avoir participé à la déposition du sultan Abdülaziz, Midhat Pacha, homme d’Etat éclairé et progressiste est nommé grand vizir pour la deuxième fois.
23 décembre
Le Premier ministre Midhat Pacha fait annoncer la promulgation d’une Constitution par le sultan. Comparable aux Constitutions occidentales, elle institue une Chambre élue de députés, une Chambre des notables nommés par le sultan, un gouvernement de type occidental ; les députés votent les lois, le budget ; les droits des sujets ottomans énoncés dans les chartes de 1839 et 1856 sont renouvelés. Cette proclamation prive de tout prétexte les grandes puissances pour intervenir dans les affaires de l’Empire.
dans l’année
Fondation du théâtre ottoman, dirigé par Güllü Agop.
1877
15 janvier
Accord entre la Russie et l’Autriche signé à Budapest, prévoyant un partage des Balkans sur la base de l’entrevue de Reichstadt (1876).
20 janvier
La Conférence de Constantinople qu’ont réunie les grandes puissances sur les réformes internes et le problème des Balkans est dissoute, sans aucun résultat.
5 février
Le grand-vizir Midhat Pacha, leader de la Jeune-Turquie, est révoqué par le sultan Abdülhamid II.
19 mars
Ouverture au palais de Dolmabahçe du Parlement prévu par la Constitution (il est composé de deux assemblées, celle des députés élus par le peuple et celle des sénateurs désignés par le sultan).
31 mars
Signature du Protocole de Londres par la Russie et le Royaume-Uni. Les Russes acceptent de ne pas créer d’Etat fantoche en cas de victoire dans la guerre à venir contre l’Empire ottoman. En échange, les Britanniques resteront neutres dans ce conflit.
16 avril
Le gouvernement de Bucarest autorise le passage de troupes russes sur son territoire.
19 avril
La Russie, invoquant le désir d’aller porter secours aux Slaves des Balkans, déclare la guerre à la Turquie avec l’approbation des puissances européennes : 250 000 Russes contre 135 000 Turcs dans les Balkans ; 70 000 Russes contre 70 000 Turcs en Anatolie orientale.
24 ou 28 avril
Les troupes russes entrent en Roumanie (Moldavie).
8 mai
Les Ottomans bombardent Brăila et les villes roumaines du Danube.
9 mai
La Roumanie proclame son indépendance.
11 mai
La Chambre des députés de Bucarest déclare la guerre à la Porte puis prend acte de « l’indépendance absolue de la Roumanie ».
22 ou 27 juin
L’armée russe traverse le Danube et entre en Bulgarie.
30 juin
La flotte britannique de Méditerranée est envoyée dans la baie de Besika, à l’entrée des Détroits turcs.
du 6 au 7 juillet
Le général Gourko entre dans Tirnova sans résistance. La ville va devenir le quartier-général des forces russes.
16 juillet
Bataille de Nikopol : après avoir franchi le Danube, le 9e corps russe du général Nikolai Kridener s’empare de la ville de Nikopol malgré l’intervention d’Osman Pacha, qui se replie sur Plevna.
19 juillet
Les Russes prennent la passe de Chipka dans le Grand Balkan (Bulgarie).
20 juillet
Début de la résistance héroïque turque à Plevna (Pleven, Bulgarie), menée par Osman Nouri Pacha.
30 juillet
Seconde bataille du siège de Plevna.
1er septembre
Bataille de Lovcha, la troisième du siège de Plevna.
du 14 au 15 octobre
En Arménie, les Turcs commandés par Ahmed Mukhtar sont écrasés par les Russes du grand-duc Michael et des généraux Loris Melikoff, Lazareff et Heimann, à Aladja Dagh, près de Kars.
18 octobre ou novembre
Les Russes prennent Kars : 2 500 Russes, 5 000 Turcs tués, 10 000 prisonniers).
28 novembre
Après quatre mois de siège, les Russo-Roumains s’emparent enfin de Plevna : 30 000 assaillants ont été tués.
14 décembre
La Serbie réitère sa précédente déclaration de guerre contre la Turquie.
dans l’année
Edhem Pacha devient grand-vizir.
1878
du 5 au 9 janvier
Les Russes du général Skobeleff battent les Turcs de Suleiman Pacha à Senova, près de la passe de Schipka (Bulgarie) : 8 000 Turcs et 2 000 Russes sont tués ou blessés ; 36 000 prisonniers turcs.
11 janvier
Après de rudes combats, le prince serbe Milan IV Obrenović entre dans la forteresse ottomane de Niš.
16 janvier
Le capitaine Burago, à la tête d’un escadron de dragons de l’armée russe, libère Plovdiv de la domination turque.
20 janvier
Andrinople est occupée par les Russes sans résistance turque.
31 janvier
Les troupes russes, roumaines et bulgares s’avancent vers le Bosphore et s’emparent d’Edirne, où les Ottomans acceptent un armistice.
2 février
La Grèce déclare la guerre à la Turquie.
5 février
Les Russes occupent le port turc de Selymbria [Silivri], situé à 67 kilomètres à l’ouest de Constantinople.
8 février
La flotte britannique entre dans les eaux turques et jette l’ancre au large d’Istanbul.
14 février
Le sultan, irrité par certains reproches exprimés à la suite de la défaite devant les Russes, a décidé de ne plus réunir le Parlement, sans toutefois le dissoudre officiellement.
24 février
Le grand duc Nicolas établit ses quartiers à San Stefano, sur la mer de Marmara.
en février
La Constitution est suspendue par Abdül-Hamid II, qui rétablit un régime autocratique.
3 mars
La Russie impose au sultan le très lourd traité de San Stefano : indépendance de la Roumanie, du Monténégro et de la Serbie. Création d’une principauté de Grande Bulgarie autonome dans le cadre de l’empire ottoman, mais soumise à l’influence directe de la Russie. Annexion par la Russie de la Dobroudja et du delta du Danube. Les Turcs promettent l'autonomie aux Arméniens.
25 mars
La Russie rejette la proposition britannique de repousser le traité de San Stefano avec un congrès européen.
20 mai
Ali Suavi, entouré de quelques acolytes, a investi le palais de Ciragan avec la ferme intention de libérer Murat V et de l’introniser à nouveau. Cette initiative incite Abdülhamid II, de plus en plus inquiet pour son avenir, à disséminer à travers l’empire des espions chargés de repérer toutes les activités qui pourraient être jugées subversives.
en mai ou juin
Soulèvement de la Bosnie et de l'Herzégovine, puis de la Serbie qui est battu par les armées Ottomanes, mais l'intervention de la Russie force le sultan à reconnaître l'indépendance de la Serbie par le traité de Berlin.
4 juin
Convention de Chypre : la Turquie et la Grande-Bretagne ont signé un accord secret permettant aux Anglais d’occuper et administrer Chypre - qui demeure la propriété du sultan - contre une aide militaire et le soutien britannique lors de la future conférence internationale de Berlin.
10 juin
300 représentants des territoires albanais ainsi que des représentants de Bosnie et de Sandjak se réunissent à Prizren, au Kosovo, sous la présidence du général Ali Pacha de Gusinje (et avec l’autorisation du sultan ottoman), pour s’opposer aux décisions du Congrès de Berlin et du Traité de San Stefano.
13 juin
Ouverture du congrès de Berlin : présidée par Otto von Bismarck, la conférence va tenter de trouver des solutions aux différends opposant les grandes puissances européennes, notamment au conflit entre la Russie et la Turquie.
10 juillet
Après un mois de débats au Kosovo, les délégués albanais représentant les quatre vilayets et les trois religions votent la création de la Lige de Prizren qui entend organiser la résistance albanaise au morcellement des terres ethniques et ainsi instaurer une principauté autonome d’Albanie.
13 juillet
Clôture du Congrès de Berlin. La conférence des puissances réorganise la situation politique dans les Balkans et en Arménie après la guerre russo-turque. Le Premier ministre britannique Disraeli obtient « la paix dans l’honneur ». Malgré sa victoire, la Russie est déçue par les résultats, n’obtenant que la Boudjak (une campagne de presse est lancée contre l’Allemagne en Russie). En Anatolie orientale, la Russie garde Ardahan, Kars et Batoum. L’indemnité de guerre due aux Russes est revue à la baisse. La Grande Bulgarie voulue par la Russie est divisée : au nord, une principauté autonome avec Sofia pour capitale ; au sud la Roumélie orientale (capitale Plovdiv) placée sous l’autorité politique et militaire du sultan mais avec une autonomie administrative. La Macédoine et la Thrace, initialement attribués à la Bulgarie par le traité de San Stefano, reviennent aux Turcs. La Roumanie, la Serbie et le Monténégro deviennent souverains mais le projet de Grande Serbie est enterré. La Serbie prend Niš et Pirot. Toutefois, les Roumains perdent trois départements de la Bessarabie méridionale (Cahul, Bolgrad, Ismaïl), et gagnent la Dobroudja septentrionale. Promesse à la Grèce d'aménagement frontalier en Thessalie. Les vilayets albanais sont répartis entre la Grèce et le Monténégro. La Bosnie-Herzégovine passe sous administration autrichienne tout en restant nominalement sous la domination ottomane. L’île de Chypre est louée au Royaume-Uni par l’Empire ottoman. L'article 61 promet des réformes administratives, mais l'autonomie arménienne est écartée.
29 juillet
En vertu des dispositions du Congrès de Berlin, l’armée austro-hongroise commandée par le général Josip Filipovic envahit la Bosnie-Herzégovine par le nord et par le sud, mais mal préparée et inférieure en nombre, elle doit faire à face à une forte résistance bosniaque et ottomane et subir de lourdes pertes.
16 août
Pour la deuxième fois, Joachim II (76 ans) abandonne sa charge de patriarche de Constantinople.
9 septembre
L’Etat allemand ayant reçu de l’Empire ottoman un firman confirmant le projet, l’archéologue Carl Humann commence à fouiller le site de Pergame.
22 septembre
Les Russes quittent San Stefano.
9 octobre
Arkady Stolypine devient le premier administrateur de la Roumélie orientale, province ottomane disposant de son autonomie administrative.
16 octobre
Joachim III (44 ans) devient le nouveau patriarche de Constantinople.
20 octobre
Dernière action militaire de l’invasion de la Bosnie-Herzégovine par les Austro-Hongrois : le château de Velika Kladuša se rend. En trois mois, Vienne déplore la perte de 5 000 hommes (946 tués, 272 disparus et 3 980 blessés).
dans l’année
Edhem Pacha n’est plus grand-vizir. Il est remplacé par Kheireddine Pacha, ancien Premier ministre égyptien.
Le général Osman Nouri Pacha devient ministre de la Guerre.
Flux de réfugiés musulmans d’Europe vers l’Asie Mineure : plus d’un million de musulmans quittent les Balkans, l’Anatolie occupée par les Russes et le Caucase pour se disperser à travers l’Empire ottoman. Afin de contrôler cet exode, Istanbul crée une Commission des immigrants.
1879
21 mars
Suite à l’échec des négociations avec les Turcs sur la cession de territoires ottomans majoritairement peuplés de Grecs, Athènes adresse une circulaire aux grandes puissances européennes.
en avril
Semi-indépendance de l’Albanie.
18 mai
D’un commun accord entre le sultan et le patriarche de Constantinople, le prince phanariote Alexandre Vogoridès devient gouverneur général de la Roumélie orientale. Il succède à Arkady Stolypine, qui administrait depuis octobre 1878 cette province ottomane autonome.
25 juin
Par un firman du sultan, le khédive d’Egypte Ismaïl Pacha (49 ans) est déposé, sous la pression des Britanniques.
8 août
Ismaïl Pacha est contraint de se retirer. Il est remplacé par son fils Mehemed Tewfik Pacha (27 ans).
12 octobre
Fondation à Constantinople de la Société pour la publication d’écrits albanais.
dans l’année
Kheireddine Pacha n’est plus Grand-Vizir.
Accusé de complicité dans le meurtre du sultan Abdülaziz, l’ancien grand vizir Midhat Pacha, leader de la Jeune-Turquie, est condamné à mort, puis exilé en Arabie.
Après un voyage en Transjordanie, le député britannique Laurence Oliphant, cherche à persuader le sultan d'accorder des terres aux juifs sous une charte de colonisation.
Apparition de l’éclairage au gaz à Istanbul (il existait déjà dans la grande rue de Péra depuis 1856).