Le Tibet de 1990 à 2009 |
1992
mercredi 4 mars
La commission de l’ONU sur les droits de l'homme a décidé de ne pas se prononcer sur un projet de résolution évoquant la situation délicate au Tibet.
mercredi 17 juin
La religieuse Ngawang Sangdrol, âgée de 15 ans, est arrêtée lors d'une manifestation pacifique.
samedi 27 juin
Deux semaines après que le dalaï-lama ait fait de même, Pékin reconnaît à son tour Orgyen Trinley Dorje comme le 17e karmapa du bouddhisme tibétain.
1995
dimanche 14 mai
Le dalaï-Lama, exilé en Inde, a désigné comme onzième panchen-lama un enfant de six ans, Gedhun Choekyi Nyima, fils de nomades tibétains.
mercredi 17 mai
Trois jours seulement après avoir été désigné comme le nouveau panchen-lama, le jeune Gendhun Choekyi Nyima disparait avec ses parents disparurent. Selon les opposants tibétains au régime de Pékin qui dénoncent un enlèvement, ils auraient été enfermés dans un lieu tenu secret (en 2020, nul ne sait toujours ce qu’il est advenu d’eux).
lundi 29 mai
Amnesty International affirme que la répression politique et religieuse s’est accentuée en 1994 au Tibet. Au moins 628 Tibétains seraient détenus pour des raisons politiques.
mercredi 12 juillet
Déploiement d'unités anti-émeutes de la police, dans la ville de Shigate, en renfort pour empêcher une manifestation qu'entendaient organiser plus d'une centaine de bonzes du monastère de Tashilunpo pour protester contre l'arrestation d'un tibétain de 6 ans désigné par le dalaï-lama comme la réincarnation du panchen-lama (deuxième personnage du bouddhisme tibétain). Pékin a démenti cette arrestation.
jeudi 13 juillet
Plusieurs dizaines de touristes ont été expulsés de Shigate (deuxième ville du Tibet).
vendredi 21 juillet
Selon le Bureau du Tibet à Genève, le nouveau panchen-lama, Chocki Nyima, désigné en mai par le dalaï-lama, a disparu avec sa famille depuis quelques temps. Pour les Tibétains en exil, il s’agit d’un enlèvement organisé par Pékin.
jeudi 21 septembre
Il est révélé que le garçon de six ans désigné en mai dernier comme le futur panchen-lama a été transféré de force avec sa famille à Pékin peu après sa sa désignation par le dalaï-lama. Depuis Gendhun Choekyi Nyima vivrait en résidence surveillée.
mercredi 29 novembre
Le gouvernement chinois a annoncé l'identification du onzième panchen-lama tibétain : au cours de la cérémonie du « Vase d'Or » organisée au monastère de Zhai Lumpo à Lhassa, Gyaineain Norbu (6 ans) a été tiré au sort entre trois enfants choisis récemment par des lamas réunis dans un hôtel militaire de Pékin. La cérémonie s’est déroulée sous haute surveillance en présence d’un millier de lamas et de cadres du Parti, dont Ye Xiaowen, directeur du bureau des Affaires religieuses. Le candidat désigné par le dalaï-lama est gardé en résidence surveillée par les autorités chinoises.
vendredi 8 décembre
Gyaincain Norbu est intronisé comme onzième panchen-lama dans le monastère gelugpa de Tashilhunpo, à Shigatse.
1996
mercredi 28 février
L’hiver le plus rigoureux du siècle (jusqu'à - 40°) a décimé (700 000 morts) les troupeaux de moutons et de yacks des nomades tibétains, dans la province de Qinghai. La famine menace 80 000 personnes.
lundi 20 mai
Le dalaï-lama a demandé à l’ONU de « l'aider à ouvrir une négociation avec Pékin ».
jeudi 20 juin
Le Parlement allemand défie la Chine en votant une motion sur le Tibet, qui accuse Pékin de « violation des droits de l'homme ». L’ambassade de Chine a aussitôt riposté en menaçant indirectement Bonn.
jeudi 19 septembre
La Chine a menacé l'Australie de sanctions économiques, en raison des contacts officiels du dalaï-lama (leader spirituel des Tibétains) avec plusieurs personnes du gouvernement australien. Il s'agit, estime Pékin, d'une « ingérence dans les affaires intérieures chinoises ».
dimanche 29 décembre
Un musicologue tibétain, rentré d'exil pour filmer les danses traditionnelles de son pays grâce à des fonds privés américains, a été condamné à 18 ans de prison pour « espionnage » par la justice chinoise.
1997
samedi 22 mars
Le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains en exil, est arrivé à Taiwan pour une visite de six jours. Malgré les protestations de Pékin, qui accuse et le Dalai lama et le président taïwanais d' « œuvrer au démembrement de la Chine », le président Lee Teng-hui rencontrera le dalaï-lama le 27 mars, juste avant le départ de celui-ci.
jeudi 17 avril
Visite en France du dalaï-lama, chef spirituel en exil du peuple tibétain.
jeudi 8 mai
Un moine a été condamné à six ans de prison pour avoir révélé au dalaï-lama l'identité de celui que Pékin avait choisi pour devenir le panchen-lama, « numéro deux » du lamaïsme tibétain. Chadrel Rinpoche a été condamné par un tribunal de Shisgate, au Tibet, pour avoir fomenté un complot en vue de diviser la Chine et avoir communiqué des secrets d'Etat à des puissances étrangères.
vendredi 13 juin
La Chine reconnaît une nouvelle fois que les indépendantistes tibétains lui mènent la vie dure dans leur pays. Le vice-président de la Conférence consultative tibétaine admet « avec lucidité », dans le Quotidien du Tibet, que les « facteurs d'instabilité sont encore nombreux » et que « la lutte contre le séparatisme est encore extrêmement aiguë et sans répit ». Les autorités chinoises dénoncent le dalaï-lama comme étant « la source première de cette instabilité : sous couvert de religion, il propage sa pensée réactionnaire pour diviser le pays ».
samedi 1er novembre
Le président chinois Jiang Zemin, en visite aux Etats-Unis, a dénoncé « les activités séparatistes » du dalaï-lama et sommé celui-ci de « déclarer publiquement que le Tibet constitue une partie inaliénable de la Chine, en annonçant qu'il renonce à l'indépendance tibétaine et aux activités visant à diviser la patrie ».
lundi 3 novembre
Le dalaï-lama est « prêt à accepter que le Tibet soit une région véritablement autonome de la Chine ». C'est ce qu'a déclaré son représentant en Inde, ajoutant que le chef spirituel des Tibétains ne pouvait cependant, pour le moment, renoncer à son exigence d'indépendance. Le dalaï-lama a aussi fait savoir qu'il acceptait « une présence chinoise au Tibet et une association avec la Chine ».
lundi 22 décembre
La Commission internationale de juristes, qui accuse Pékin d'intensifier « sa répression et sa colonisation » au Tibet, a proposé d'y organiser un référendum d'autodétermination. La Chine a aussitôt rejeté cette idée, qualifiée d' « ingérence dans les affaires intérieures de la Chine de la part de forces étrangères ».
1998
samedi 3 janvier
Le Tibet vient de connaître le premier hold-up de banque de son histoire. Un individu, après avoir assommé le gardien à coups de barre de fer, a réussi à s'introduire dans les locaux de la Banque agricole de Lhassa. Mais il n'a pas eu le temps de vider la caisse : la police, qui patrouillait dans le voisinage, a aussitôt été avertie par le personnel et à pris le voleur la main dans le sac.
lundi 27 avril
Pour protester contre l’intervention de la police indienne, qui a empêché six Tibétains de poursuivre leur grève de la faim, le moine Thupten Ngodup s’est immolé par le feu à New Delhi. Les grévistes demandaient à l’ONU d’enquêter sur les droits de l’homme au Tibet.
lundi 15 juin
Le dalaï-lama est arrivé en France pour une visite de trois jours.
samedi 27 juin
Le président américain Bill Clinton, en visite en Chine, a demandé à Pékin de négocier avec le dalaï-lama le statut du Tibet. Le président chinois Jiang Zemin affirme que « des canaux de communication sont ouverts ».
dimanche 5 juillet
Le dalaï-lama a confirmé, dans une interview au magazine américain Time, qu'il entretient bien « des contacts, par l'intermédiaire de canaux privés », avec le gouvernement chinois.
mercredi 4 novembre
Selon l’hebdomadaire allemand Die Woche, le dalaï-lama est prêt à reconnaître que « le Tibet et Taiwan font parties de la Chine ». Cette déclaration ferait suite à une indication venue de Pékin : le régime chinois serait prêt à des « consultations officielles » à condition que le dalaï-lama reconnaisse la souveraineté de la Chine sur ces deux régions.
1999
lundi 8 mars
A l’approche du quarantième anniversaire du soulèvement tibétain de 1959, la Chine a publié un long commentaire reprochant notamment au dalaï-lama d’être à « la source principale des troubles sociaux au Tibet ainsi que le principal obstacle au retour à la normale dans le bouddhisme tibétain ». Pékin l’accuse d’avoir « persisté dans sa vaine tentative » visant à obtenir l’« indépendance du Tibet » et d’avoir suscité des troubles dans les régions frontalières chinoises avec l’aide de l’Occident.
mercredi 10 mars
Les Tibétains en exil, 130 000 dans le monde, ont commémoré le quarantième anniversaire du soulèvement de 1959. Occasion pour le dalaï-lama de lancer un nouvel appel au dialogue en direction des dirigeants de Pékin. Au Tibet même, les Chinois ont placé Lhassa sous haute protection militaire. L’identité des touristes étrangers étaient contrôlée par la police dans tous les hôtels de la ville et des patrouilles antiémeutes ont sillonné les rues et les places…
jeudi 25 mars
Les autorités helvétiques ont été contraintes d’annuler la cérémonie des honneurs militaires prévue en l’honneur du président chinois sur la place Fédérale de Berne, en raison d’une manifestation de personnes soutenant la cause tibétaine.
fin mai
Pour la première fois, le onzième panchen-lama, Erdeni Chosgyi Gyalpo, désigné par Pékin, s’est rendu à Lhassa.
vendredi 18 juin
Le gouvernement chinois a renvoyé à Lhassa, au Tibet, le jeune Gyaincain Norbu, ce garçon de 9 ans choisi en 1995 par Pékin comme panchen-lama (numéro deux de la hiérarchie bouddhiste tibétaine). Cette opération vise à le faire reconnaître contre la volonté du dalaï-lama, qui avait désigné un autre garçonnet, Gedhun Choekyi Nyima. Pékin avait alors placé celui-ci en « sécurité », dans un lieu indéterminé.
mardi 3 août
Sortie dans les pays occidentaux de la cassette VHS Free Tibet, une compilation de concerts organisés depuis 1996 pour dénoncer la répression chinoise du Tibet.
jeudi 28 octobre
Le dalaï-lama a assisté à la clôture du sommet interreligieux de Rome.
vendredi 29 octobre
La Chine vient d’augmenter la « capacité d’accueil » de ses prisons à Lhassa. Des documents publiés par une organisation londonienne montrent que non seulement Pékin prévoit un accroissement du nombre de ses prisonniers politiques au Tibet, mais qu’il a bien l’intention de les faire travailler : de nouvelles installations agricoles et industrielles sont visibles sur les photos, notamment une cimenterie et des serres.
mardi 28 décembre
Agé de 14 ans seulement, le 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorjé, est parvenu à fuir le monastère tibétain de Tsourphou pour traverser l’Himalaya et rejoindre l’Inde.
2000
mercredi 5 janvier
Le 17e karmapa, âgé de 17 ans, a rejoint le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala, en Inde, à l’issue d’un périple de plus de 1 000 kilomètres effectué à pied à travers l’Himalaya enneigé depuis le monastère de Tolung Tsurphun non loin de Lhassa. Le karmapa occupe une très haute position parmi les chefs spirituels du bouddhisme tibétain, juste après le dalaï-lama et le panchen-lama.
du dimanche 12 au vendredi 17 mars
Le dalaï-lama inaugure le festival du Tibet, à Bombay, par un discours intitulé « Une éthique pour le XXIe siècle ». L’événement est organisé par The Tibetan Youth Congress (« le Congrès de la jeunesse tibétaine »), sorte d’opposition loyale au gouvernement tibétain en exil.
du jeudi 13 au jeudi 20 avril
Première visite du dalaï-lama au Japon.
dimanche 2 juillet
Visite du dalaï-lama à Washington : il a prononcé un discours devant 15 000 personnes.
2001
mercredi 20 juin
L’édition chinoise de Tintin au Tibet ne sera pas réimprimée. Les autorités chinoises ont refusé qu’il retrouve son titre d’origine.
lundi 10 décembre
A Oslo, l’Académie Nobel commémore le centenaire du prix Nobel de la paix en présence d’anciens lauréats, comme Nelson Mandela et le dalaï-lama.
2003
samedi 11 octobre
Le dalaï-lama a commencé un cycle d’enseignement à Paris (France). Ses leçons de sagesse attirent plusieurs milliers de personnes, bouddhistes ou non.
dimanche 12 octobre
Le dalaï-lama a reçu les représentants de la communauté bouddhiste de France à l’hôtel Georges-V.
vendredi 17 octobre
Le dalaï-lama a clôturé son cycle d’enseignement au Palais omnisports de Paris-Bercy.
2005
samedi 15 octobre
Fin de la construction de la voie ferrée Qinghai-Tibet (1 956 kilomètres), la plus élevée du monde (5 072 mètres d’altitude).
2006
samedi 1er juillet
Le dernier tronçon du train du Tibet, le plus haut du monde, est achevé : début de l’exploitation du chemin de fer Qinghai-Tibet. Le train d’ouverture officiel quitte la gare de Pékin à destination de Lhassa.
jeudi 6 juillet
La Chine et l'Inde ont procédé à la réouverture officielle du col de Nathu La, entre le Tibet et l'état indien du Sikkim. Ce col avait été fermé à la suite du conflit frontalier entre les deux pays en 1962, alors que 80 % du commerce sino-indien y transitait jusqu'au début du XXe siècle.
2007
dimanche 27 janvier
Inauguration du premier temple tibétain ouvert à Paris. Il se trouve dans le bois de Vincennes, au bord du lac Daumesnil.
lundi 2 juillet
Le train du Tibet, le plus haut du monde, a transporté 1,5 million de passagers depuis sa mise en service il y a un an, a indiqué l'agence Chine Nouvelle. Plus de la moitié de ces voyageurs étaient des touristes. Les détracteurs de ce chemin de fer y voient un outil supplémentaire de colonisation chinoise plus de 50 ans après l'entrée des troupes communistes à Lhassa. Mais les autorités de Pékin affirment que l'impact économique du train est énorme pour la région du Tibet, l'une des plus pauvres de Chine. Selon le gouvernement chinois, le PIB de la région a fait un bond de 13,2 % en 2006.
samedi 11 août
Le dalaï-lama a demandé l'aide de la Suisse pour trouver une solution au Tibet. Selon lui, la Confédération bénéficie d'une bonne réputation pour une telle médiation grâce à sa tradition humanitaire et sa neutralité.
dimanche 23 septembre
La chancelière allemande Angela Merkel a reçu à titre privé le dalaï-lama, leader spirituel du bouddhisme tibétain, malgré les critiques émises auparavant par les autorités chinoises sur le principe de cette rencontre.
samedi 13 octobre
La Chine a annulé une troisième rencontre sino-allemande après la visite du dalaï lama à la chancellerie allemande en septembre.
mardi 16 octobre
La Chine a demandé aux Etats-Unis d'annuler la rencontre entre le président américain George W. Bush et le dalaï-lama. Ces vives protestations n’ont pas empêché le chef d’Etat américain de recevoir le chef spirituel tibétain.
mercredi 17 octobre
Le président et le Congrès américains ont rendu un hommage sans précédent au dalaï-lama, passant outre à la colère de la Chine pour honorer un « symbole universel de paix et de tolérance » selon les mots de George W. Bush. Le chef spirituel a reçu la plus haute distinction remise par le Congrès.
jeudi 18 octobre
La Chine a convoqué l'ambassadeur des Etats-Unis à Pékin pour « protester vivement » contre les honneurs accordés au dalaï-lama à Washington.
mardi 30 octobre
Le gouvernement canadien a bravé la Chine en recevant officiellement le dalaï-lama et en jugeant « contre-productives » les attaques de Pékin contre le chef spirituel tibétain.
mardi 20 novembre
Le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains en exil, est prêt à nommer son successeur avant de mourir, contrairement à la tradition, afin d'empêcher la Chine de s'ingérer dans les affaires religieuses tibétaines, a-t-il déclaré dans une interview publiée par le journal japonais Sankei Shimbun.
mardi 27 novembre
Le dalaï-lama a fait un pas de plus dans la guerre pour sa succession, qui l'oppose à la Chine, affirmant que s'il devait mourir en exil, le prochain chef spirituel des bouddhistes tibétains serait choisi en dehors du Tibet. Pékin a de nouveau accusé le dalaï lama de trahir la tradition du bouddhisme tibétain.
lundi 31 décembre
Quatre millions de personnes ont visité le Tibet en 2007, soit une hausse de 60 % qui a contraint le gouvernement chinois à renforcer les services d'autocars pour soulager les transports.
2008
lundi 10 mars
Le dalaï-lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains, a violemment dénoncé la répression chinoise au Tibet, dans une déclaration inhabituellement sévère exprimée pour le 49e anniversaire de son exil en Inde, à Dharamsala. Le lauréat 1989 du prix Nobel de la paix, qui bénéficie depuis six mois d'un regain de soutien en Occident, s'est insurgé contre des « violations des droits de l’Homme » commises par la Chine au Tibet dans des proportions « énormes et inimaginables » allant « jusqu'à la négation de la liberté religieuse ». Par ailleurs, les autorités chinoises ont réprimé une manifestation de moines à Lhassa, la capitale du Tibet ; entre 50 et 60 manifestants ont été arrêtés.
mardi 11 mars
La police chinoise a dispersé à coups de gaz lacrymogène une nouvelle manifestation de moines bouddhistes, dont certains ont réclamé l'indépendance du Tibet, pour le deuxième jour consécutif, à Lhassa. Jusqu'à 600 moines se sont rendus de leur monastère jusqu'au siège de la police pour réclamer la libération de ceux qui avaient été arrêtés la veille.
mercredi 12 mars
Une manifestation tibétaine a été réprimée à New Delhi. Les protestataires voulaient commémorer le 49e anniversaire de la répression chinoise contre la révolte des femmes tibétaines en 1959. Les manifestantes ont tenté de pénétrer dans l'ambassade de Chine, mais les autorités indiennes sont intervenues pour mettre fin à leur action. New Delhi a également décidé de stopper la centaine de personnes qui a entrepris de marcher jusqu'à la frontière chinoise pour protester contre les Jeux Olympiques et pour réclamer l'indépendance du Tibet.
jeudi 13 mars
La police indienne a annoncé l'interpellation de plus d'une centaine d'exilés tibétains alors qu'ils manifestaient dans le nord de l'Inde contre la tenue des Jeux olympiques en Chine. Signe que les autorités chinoises s'inquiètent de l'ombre que les militants tibétains pourraient jeter sur la grand-messe des JO, Pékin vient d'interdire aux alpinistes d'escalader ce printemps son versant de l'Everest, par où doit bientôt transiter, en grandes pompes, la flamme olympique.
vendredi 14 mars
Au moins 10 personnes ont été tuées (entre 30 et 100 selon le gouvernement tibétain en exil) lors des violences dans le centre historique de Lhassa, qui ont fait également une douzaine de blessés. A la mi-journée, plusieurs magasins du marché du Barkhor ont été incendiés, près du célèbre monastère du Jokhang, un site très touristique. La ville est désormais aux mains de l’armée. Une manifestation a également eu lieu dans une région avoisinante, où vit une minorité tibétaine, dans la ville de Xiahe (nord-ouest de la Chine), siège du plus grand monastère du bouddhisme tibétain en dehors du Tibet. Environ 200 personnes emmenées par des moines bouddhistes ont protesté dans cette ville de la province du Gansu. Le dalaï-lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains en exil, a demandé vendredi à la Chine de « renoncer à l'usage de la force » au Tibet.
samedi 15 mars
Selon deux Américains, dont un ancien marine qui connaît les situations de guerre, des coups de feu répétés et même des explosions étaient entendus à Lhassa, où des chars et des véhicules militaires sont présents dans les rues. L'est de la ville serait impossible d'accès et tous les mouvements de gens à l'intérieur de la ville sont contrôlés par des soldats portant des armes automatiques. Ailleurs, dans le monde, plusieurs dizaines de manifestants pro-Tibet, dont de nombreux moines bouddhistes, ont entamé en Inde une nouvelle marche en direction du Tibet. En Australie, la police a dispersé à coups de matraque et de gaz lacrymogènes une manifestation pro-Tibet devant le consulat de Chine à Sydney. Cinq manifestants qui protestaient contre la répression chinoise sanglante au Tibet ont été interpellés. Enfin, des manifestants tibétains se sont heurtés à la police devant le consulat chinois de Manhattan, à New York : des personnes ont été blessées des deux côtés.
dimanche 16 mars
Dans la province chinoise du Sichuan, limitrophe du Tibet, au moins sept Tibétains auraient été tués par balles par la police, selon des témoins. Une manifestation a semble-t-il dégénéré à Ngawa. Environ 200 Tibétains y auraient incendié un commissariat de police avec des cocktails Molotov.
lundi 17 mars
Le gouvernement chinois a rejeté l'entière responsabilité des violences à Lhassa sur des « émeutiers tibétains » qui auraient tué treize personnes, alors que la révolte s'est propagée à d'autres régions. Des « centaines » de personnes ont été tuées dans les violences survenues au Tibet, a affirmé pour sa part dans un communiqué le Parlement des tibétains en exil à Dharamsala, dans le nord de l'Inde. Le gouverneur du Tibet Champa Phuntsok a promis la clémence aux protestataires qui se rendraient avant la fin de la journée, les menaçant dans le cas contraire de comparution devant la justice. Au moins dix journalistes de Hong Kong ont été expulsés ce jour du Tibet. Au Népal, la police s'est heurtée à Katmandou à une centaine de manifestants tibétains et de moines bouddhistes et une trentaine de personne ont été interpellées.
mardi 18 mars
19 manifestants tibétains ont été tués par balles dans la province chinoise du Gansu (nord-ouest), à Machu, a annoncé le gouvernement tibétain en exil avançant également un bilan « confirmé » de 99 morts lors des récentes violences au Tibet. De son côté, le dalaï-lama a assuré à Dharamsala qu'il n'avait pas de prise sur les violences qui ont secoué le Tibet, menaçant de quitter sa charge de chef spirituel du bouddhisme tibétain si la situation se dégradait à Lhassa, où régnait un calme tendu.
mercredi 19 mars
Les autorités chinoises ont indiqué que 105 manifestants tibétains impliqués dans des manifestations à Lhassa, la capitale du Tibet, s'étaient rendus, a annoncé l'agence Chine Nouvelle. La Chine a affirmé avoir engagé une « lutte à mort », les groupes pro-tibétains évoquant des centaines d'arrestations. L'armée et la police chinoises semblent avoir resserré leur contrôle sur les foyers de protestation tibétains, tandis que Pékin confirmait son intention de faire passer la flamme olympique par le mont Everest, en pleine polémique sur un éventuel boycott des JO. Le dalaï-lama appelle à une reprise du dialogue avec Pékin et réaffirme qu'il est favorable à une solution non-violente au Tibet et ne recherche pas l'indépendance, a déclaré son conseiller, à Dharamsala.
jeudi 20 mars
Des convois militaires chinois se dirigent vers le Tibet et les régions avoisinantes peuplées de Tibétains où les troubles se poursuivent depuis près d'une semaine, ont indiqué des témoins. Pour la première fois depuis le début de la crise tibétaine il y a six jours, un média officiel chinois, l’agence Chine nouvelle, a reconnu que les manifestations s'étaient étendues à plusieurs autres provinces du pays, évoquant notamment des « émeutes dans des zones très peu peuplées où vivent des minorités tibétaines, dans les provinces du Sichuan et du Gansu, voisines du Tibet ». De son côté, le dalaï-lama s'est dit prêt à rencontrer les dirigeants chinois, y compris le président Hu Jintao.
vendredi 21 mars
Une semaine après le début des troubles à Lhassa, les autorités chinoises ont intensifié leur traque des protestataires dans la capitale du Tibet. Parallèlement, des milliers de soldats convergent, à pied, en camion ou hélicoptères vers les régions tibétaines de l'ouest de la Chine gagnées par la contestation. Un porte-parole du gouvernement tibétain en exil a annoncé que 19 Tibétains sont morts dans la province chinoise de Gansu, portant à 99 le nombre de tués depuis le début des violentes manifestations anti-chinoises.
samedi 22 mars
La Chine, qui semble rester sourde aux appels au dialogue avec le dalaï-lama, a assuré qu'elle allait poursuivre la répression au Tibet afin « d'écraser » la contestation indépendantiste. Un groupe de 29 dissidents chinois a exhorté le gouvernement de Pékin à ouvrir le dialogue avec le dalaï-lama. En Inde, plusieurs centaines de manifestants brandissant des drapeaux tibétains et indiens ont défilé dans les rues de Dharamsala pour exprimer leur soutien au dalaï-lama et dénoncer la répression chinoise au Tibet.
dimanche 23 mars
Le régime chinois assure que les zones gagnées par les manifestations tibétaines contre le pouvoir de Pékin étaient sous contrôle. Plus d'une semaine après les émeutes à Lhassa, la Chine a de nouveau accusé le dalaï-lama de vouloir « prendre en otage les Jeux olympiques » du mois d'août, tout en promettant à sa « clique » la défaite.
lundi 24 mars
Un policier chinois a été tué par la foule à Garze, dans la province de Ganzi, à forte communauté tibétaine, dans le Sichuan où un manifestant a également trouvé la mort selon un groupe tibétain en exil. Le ministre chinois de la Sécurité publique, Meng Jianzhu, s'est rendu à Lhassa avec plusieurs autres représentants du gouvernement central en promettant une surveillance plus stricte des monastères bouddhistes tibétains de la ville. Le gouvernement tibétain en exil a fait état d'un nouveau bilan de 130 morts dans les émeutes de ce mois-ci au Tibet et dans les régions voisines. Bao Tong, ancien responsable du Parti communiste limogé après le « Printemps de Pékin » en 1989, a appelé le gouvernement chinois à engager le dialogue avec le dalaï-lama afin de mettre un terme aux violences au Tibet et dans les régions voisines. La police népalaise a dispersé deux nouvelles manifestations anti-chinoise d'exilés tibétains à Katmandou et interpellé plus de 400 personnes. Enfin, la police indienne a arrêté dans le Sikkim une marche de près de 500 exilés tibétains qui voulaient se rendre à la frontière chinoise pour demander la fin de la répression de Pékin contre les manifestants au Tibet.
La flamme des Jeux olympiques de Pékin a été allumée à Olympie, berceau des Jeux antiques. Cet événement symbolique a eu lieu au cours d'une cérémonie placée sous haute surveillance. Quelques minutes auparavant, trois personnes ont tenté d'approcher de la tribune officielle lors du discours du responsable chinois du Comité d'organisation des jeux, Liu Qi. L'une d'elles a eu le temps de déployer une banderole sur laquelle était inscrit « Boycottez le pays qui piétine les droits de l'Homme ». Ces manifestants ont été aussitôt interpellés par des responsables de la sécurité.
mardi 25 mars
Le gouvernement tibétain exilé en Inde affirme que le bilan humain de la répression des autorités chinoises des manifestations tibétaines approche les 140 morts. Au Népal, la police armée de bâton en bambou a réprimé une manifestation de moines et de réfugiés tibétains devant l'ambassade chinoise de Katmandou ; une centaine de participants ont été interpellés. L'Union européenne a exhorté la Chine à cesser de recourir à la force contre les protestataires tibétains et a estimé que les manifestations devaient être pacifiques.
mercredi 26 mars
Le gouvernement chinois a multiplié les annonces faisant état de sa souveraineté retrouvée au Tibet. Plus de 600 personnes se sont livrées à la police après les émeutes sanglantes de Lhassa et les troubles dans les régions avoisinantes du Tibet, ont indiqué les médias officiels chinois.
jeudi 27 mars
Plusieurs dizaines de moines tibétains favorables au dalaï-lama ont manifesté à Lhassa, dans l'un des principaux temples, devant un groupe de journalistes étrangers, lors d'une interview officielle organisée par les autorités. Les manifestations pro-tibétaines se poursuivent au Népal, où la police a annoncé l'arrestation de 17 manifestants.
vendredi 28 mars
Des diplomates étrangers à Pékin sont partis pour Lhassa dans le cadre d'un voyage de deux jours organisé par le gouvernement chinois. Environ 18 réfugiés tibétains ont escaladé dans la matinée les murs du bâtiment de l'ONU à Katmandou en signe de protestation. La police a interpellé 40 autres Tibétains qui manifestaient devant le bâtiment.
samedi 29 mars
Une nouvelle manifestation a commencé au monastère Ramoche, d'où étaient parties les premières manifestations au Tibet le 14 mars dernier. Une autre manifestation au temple bouddhiste Jokhang à Lhassa a également été signalée par le gouvernement tibétain en exil sur son site Internet. Pékin va dédommager financièrement les victimes des manifestations contre le gouvernement chinois au Tibet, a annoncé l'agence officielle Chine nouvelle. Les familles de 18 civils tués lors des affrontements toucheront chacune 200 000 yuans (18 000 euros). Les personnes blessées recevront des soins médicaux gratuits, et les propriétaires de maisons et de commerces endommagés bénéficieront d'une aide à la reconstruction. De son côté, le dalaï-lama a affirmé que l' « agression démographique » née de l'installation de plus en plus de Chinois non-tibétains au Tibet menaçait de « génocide » la culture de sa terre. Par ailleurs, des diplomates étrangers ont réclamé le libre accès au Tibet, à l'occasion d'une visite à Lhassa organisée par les autorités chinoises. Enfin, la police népalaise a dispersé une manifestation de moines et d'exilés tibétains devant le bureau des visas de l'ambassade de Chine à Katmandou. Environ 80 manifestants ont été arrêtés.
dimanche 30 mars
La police népalaise a chargé à coups de bâtons des manifestants pro-tibétains à proximité d'un bureau de l'ambassade de Chine à Katmandou et arrêté plus de cent personnes. Des manifestants ont été blessés. Par ailleurs, 26 personnes, soupçonnées d'avoir participé aux récentes manifestations anti-chinoise, ont été arrêtées et des armes ont été saisies dans un monastère du sud-ouest de la Chine, a annoncé l'agence officielle Chine nouvelle. Enfin, la Chine a exprimé son « vif mécontentement » après que les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont soulevé la question du Tibet lors d'une réunion la veille, faisant part de leur « forte préoccupation ».
lundi 31 mars
La police népalaise a mis fin à une manifestation de plusieurs centaines de Tibétains devant le service des visas de l'ambassade de Chine à Katmandou, et a interpellé 284 participants.
mardi 1er avril
La police chinoise a annoncé que des « forces pour l'indépendance du Tibet » envisagent d'utiliser des groupes suicide pour lancer des attaques.
En France, le Printemps des comédiens de Montpellier a finalement renoncé à inviter une troupe artistique de moines tibétains après que les autorités chinoises ont demandé de garantir « qu'il n’y aurait pas de problèmes ».
mercredi 2 avril
Le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains en exil, a demandé une pression internationale sur Pékin pour arrêter la répression militaire chinoise qui s'intensifie, selon lui, dans les régions de Chine peuplées de Tibétains. Une nouvelle manifestation a été dispersée devant l'ambassade chinoise dans la capitale népalaise Katmandou ; une cinquantaine de manifestant a été arrêté.
jeudi 3 avril
Lhassa, la capitale du Tibet, sera rouverte aux touristes étrangers à partir du 1er mai après avoir été fermée à la suite des émeutes du 14 mars, ont indiqué les autorités locales. Dans la soirée, une émeute a éclaté devant des bâtiments gouvernementaux dans la préfecture autonome de Garze, dans les montagnes de la province du Sichuan. Un responsable du gouvernement a été « attaqué et gravement blessé », selon l'agence Chine nouvelle. La police a effectué des « tirs de sommation ». Selon la Campagne internationale pour le Tibet, 8 personnes ont été tuées (15 selon Radio Free Asia) dans des violences survenues dans le monastère de Tongkor, dans la localité de Donggu.
vendredi 4 avril
La Chine a estimé que l'appel d'un émissaire spécial du dalaï-lama à supprimer la traversée prévue du Tibet par la flamme olympique, révélait une volonté de l'entourage du chef spirituel tibétain de « saboter » les Jeux olympiques.
samedi 5 avril
Les autorités chinoises ont délivré 16 nouveaux mandats d'arrêt à l'encontre de personnes soupçonnées d'avoir été impliquées dans une émeute, le 15 mars, dans le comté de Dagze, au sud-est de Lhassa, la capitale tibétaine, a annoncé l'agence officielle Chine Nouvelle.
mardi 8 avril
Des mandats d'arrêts ont été émis pour 403 suspects, ce qui entraîne généralement des poursuites judiciaires, a annoncé le président du gouvernement de la région autonome du Tibet.
mercredi 9 avril
Des moines bouddhistes ont une nouvelle fois perturbé un voyage organisé par le gouvernement chinois pour des médias étrangers dans leurs monastères de Labrang, dans la province de Gansu. Le président américain George Bush a exhorté la Chine à entamer le dialogue avec le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains qui vit en exil en Inde depuis près de 50 ans.
jeudi 10 avril
La Chine a rejeté la demande du Haut commissaire de l'ONU aux Droits de l'homme Louise Arbour qui souhaite se rendre au Tibet en avril. Sept experts de l'ONU en matière de droits de l'homme ont par ailleurs fait part, dans un communiqué commun, de leur « profonde inquiétude » sur la répression au Tibet et demandé à Pékin un accès libre à la région pour les journalistes et observateurs indépendants. En visite au Japon, le dalaï-lama a déclaré soutenir Pékin en tant que ville olympique. Des milliers de manifestants tibétains portant 152 effigies revêtues d'un linceul, représentant le nombre de compatriotes présumés tués lors de la répression chinoise des manifestations au Tibet, ont défilé dans les rues de la capitale indienne, New Delhi.
samedi 12 avril
Neuf moines tibétains soupçonnés d'avoir participé à une attaque à la bombe contre un bâtiment public ont été arrêtés par la police chinoise. Les moines, domiciliés au monastère de Tongxia, ont fui après l'explosion de la bombe artisanale devant un bâtiment public à Gyanbe le 23 mars, avant d'avouer plus tard avoir déposé l'explosif.
51 000 personnes ont écouté le dalai-lama prononcer un discours à Seattle. Il a appelé à la non-violence et souhaité que le XXIe siècle soit le « siècle du dialogue ».
lundi 14 avril
Quelque 4 000 exilés tibétains sont descendus dans la rue à Katmandou au Népal pour protester contre la répression chinoise au Tibet.
mardi 15 avril
La police indienne a arrêté 27 manifestants tibétains et déployé 5 000 agents dans les rues de New Delhi, alors que la flamme olympique doit traverser la ville cette semaine.
jeudi 17 avril
La Chine ne rouvrira pas le Tibet aux touristes le 1er mai, comme elle l'avait annoncé, a indiqué un responsable touristique local.
Plus de 500 Tibétains ont été interpellés à Katmandou pour avoir manifesté devant l'ambassade de Chine, un signe supplémentaire du durcissement de la politique du Népal à l'égard des 20 000 exilés tibétains.
vendredi 18 avril
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Yan Jiechi, qui effectue en ce moment une visite au Japon, a fait savoir au premier ministre nippon Yasuo Fukuda que la Chine était prête à entamer le dialogue avec le dalaï-lama et à tenir le gouvernement japonais au courant de l'évolution de la position chinoise par rapport à la crise au Tibet.
lundi 21 avril
Pékin a lancé une campagne d' « éducation patriotique » dans la capitale tibétaine de Lhassa avec pour cible le dalaï-lama et informer le public sur la position du gouvernement chinois dans les émeutes du mois dernier. Baptisée « Lutter contre le séparatisme, Protéger la stabilité, Encourager le développement », cette campagne durera deux mois à Lhassa et dans les zones rurales environnantes.
jeudi 24 avril
La Chine a réaffirmé que le Tibet était une question intérieure en réponse à un appel de l'Union européenne à « un dialogue constructif et substantiel » avec le dalaï-lama avant un sommet bilatéral à Pékin. Pékin autorise par ailleurs le retour des touristes chinois au Tibet, a annoncé l'agence Chine nouvelle, sans évoquer ce qu'il en est pour les visiteurs étrangers.
vendredi 25 avril
La Chine prévoit de rencontrer dans les prochains jours un représentant du dalaï-lama à la demande du lauréat du Prix Nobel de la Paix 1989, a annoncé l'agence officielle Chine Nouvelle.
samedi 26 avril
Le dalaï-lama a salué la volonté des autorités chinoises de recevoir un de ses représentants, mais souligné qu'il souhaitait des discussions sérieuses sur la situation au Tibet.
dimanche 27 avril
Le dalaï-lama a de nouveau appelé à des discussions « sérieuses » avec la Chine qui, sans cela, seraient inutiles, selon son porte-parole.
lundi 28 avril
Une fusillade dans la province du Qinghai a causé la mort d’un policier et d’un présumé « insurgé » tibétain. La Chine a poursuivi ses attaques contre le dalaï-lama, accusant le chef spirituel des Tibétains de manipuler l'opinion publique et les gouvernements des pays occidentaux. Par ailleurs, les autorités tibétaines ont rouvert le monastère Sera, le premier des temples bouddhistes de Lhassa fermés après les violentes émeutes du mois dernier. D’autre part, les exilés tibétains qui manifestent quasi-quotidiennement à Katmandou contre la répression chinoise au Tibet ont pu protester sans en être empêchés par la police et ce pour la première fois dans la capitale népalaise. Environ 3 000 Tibétains, dont une majorité de moines et de nonnes, ont défilé jusqu'au bureau des droits de l'homme de l'ONU pour appeler l'organisation internationale à enquêter sur la répression chinoise au Tibet.
mardi 29 avril
Un tribunal de Lhassa a condamné 17 personnes à des peines allant de trois ans à la prison à vie pour leur implication dans les émeutes meurtrières de la capitale tibétaine du 14 mars. Ces accusés ont été les premières personnes à être condamnées depuis les émeutes. La Chine a accusé les émeutiers tibétains d'avoir tué 18 civils et 1 policier lors des émeutes de Lhassa. Au moins 203 personnes ont été tuées dans les émeutes au Tibet « réprimées » par la Chine depuis le mois de mars, a annoncé le gouvernement tibétain en exil en Inde, soit une cinquantaine de personnes de plus que le bilan dressé précédemment. En outre, un millier de personnes ont été blessées et 5 175 arrêtées depuis qu'a commencé le 10 mars un mouvement anti-chinois au Tibet.
mercredi 30 avril
La police népalaise a annoncé l'interpellation de 70 exilés tibétains qui protestaient devant le bureau des visas de l'ambassade de Chine à Katmandou.
vendredi 2 mai
La police népalaise a arrêté plus de 100 Tibétains qui défilaient à Katmandou, défiant l'interdiction de manifester contre le gouvernement chinois.
dimanche 4 mai
Les discussions entre deux émissaires du dalaï-lama (Lodi Gyaltsen Gyari et Kelsang Gyaltsen) et des responsables chinois sur la crise au Tibet ont débuté à Shenzhen (sud de la Chine).
lundi 5 mai
Les émissaires du dalaï-lama et les représentants du gouvernement chinois sont convenus de reprendre contact « en temps voulu », à l'issue d'une première réunion à Shenzhen. Le gouvernement tibétain en exil en Inde a salué l'entrevue et s'est félicité que Pékin se soit engagé à poursuivre les discussions sur la crise au Tibet. Au moins 120 Tibétains ont été arrêtés, parmi lesquels 3 ont été blessés, après avoir tenté de manifester devant l'ambassade de Chine à Katmandou.
mardi 6 mai
Les émissaires du dalaï-lama ont quitté la Chine avec une offre solide de Pékin de se revoir pour un deuxième cycle de pourparlers, marquant un petit pas vers la reprise du dialogue entre les deux parties.
jeudi 8 mai
Les Tibétains en exil en Inde ont annoncé la reprise prochaine de leurs négociations officielles avec la Chine.
La torche olympique a été hissée au sommet de l’Everest, le plus haut du monde, par une équipe d'alpinistes chinois pour le relais de la flamme, une première historique.
samedi 10 mai
Un groupe de manifestants pro-tibétains s'est enchaîné devant le bureau des visas de l'ambassade de Chine au Népal, manifestation à l'issue de laquelle 120 personnes ont été arrêtées.
dimanche 11 mai
La police népalaise a interpellé plus d'un demi-millier de Tibétaines qui manifestaient à Katmandou contre la répression chinoise dans leur pays.
vendredi 16 mai
Le célèbre temple Jokhang de Lhassa a rouvert ses portes, après avoir été fermé plus de deux mois à la suite des émeutes anti-chinoise au Tibet.
mardi 20 mai
Le dalaï-lama a dénoncé une Chine « totalitaire » en entamant une visite de onze jours en Grande-Bretagne au cours de laquelle il rencontrera le Premier ministre Gordon Brown, qui a accepté de le recevoir mais ailleurs qu'à Downing Street.
mercredi 21 mai
Le gouvernement tibétain en exil a appelé à cesser temporairement les manifestations contre la Chine en signe de respect pour les victimes du séisme.
jeudi 22 mai
Le dalaï-lama en visite à Londres a estimé que la Chine ne possédait pas l'autorité morale nécessaire pour devenir une superpuissance. Il a souhaité que les dirigeants étrangers assistent aux Jeux olympiques s'ils peuvent ainsi exiger de Pékin davantage de respect des droits de l'Homme.
vendredi 23 mai
Le Premier ministre britannique Gordon Brown a reçu à Londres le dalaï-lama, point culminant de la visite de onze jours du leader tibétain dans le pays.
Des manifestants tibétains qui avaient l'intention de traverser une zone militaire du nord de l'Inde pour gagner la Chine ont été arrêtés dans la soirée par la police locale. Le groupe, composé de 300 marcheurs partis de Dharamsala il y a deux mois, avait l'intention de gagner le Tibet pour attirer l'attention sur le sort de la région autonome chinoise.
samedi 24 mai
La Chine a fermement dénoncé la rencontre la veille entre le Premier ministre britannique Gordon Brown et le dalaï lama, reprochant à Londres de s'immiscer dans ses affaires intérieures.
samedi 25 octobre
A Dharamsala, le dalaï-lama a annoncé qu’il renonçait à négocier avec la Chine.
jeudi 13 novembre
Le président français Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il rencontrera prochainement le dalaï-lama. Une annonce qui provoque la colère du gouvernement chinois.
mercredi 26 novembre
Représailles indirectes du régime chinois contre le président français. L’Union européenne a annoncé que Pékin avait annulé le sommet commun UE-Chine qui devait être organisé à Lyon le 1er décembre.
2009
vendredi 27 février
Dans le Sichuan, la police a ouvert le feu sur un moine tibétain qui s’immolait par le feu.
samedi 7 mars
Plus de 1 000 personnes ont participé à Londres à une manifestation pro-Tibet.
lundi 9 mars
Les autorités ont déployé des forces de police au Tibet pour réprimer d’éventuelles manifestations liées à la « Journée du soulèvement tibétain ».
mardi 10 mars
L’Administration centrale du Tibet affirme que les accusations de « génocide » portées contre la Chine par le dalaï-lama sont « fabriquées ».
dimanche 22 mars
93 moines tibétains ont été arrêtés après avoir attaqué un poste de police à Qinghai.
mardi 24 mars
L’Afrique du Sud refuse d’accorder au dalaï-lama un visa pour assister à une conférence de la paix à Johannesburg.
samedi 28 mars
A l’université de Toronto (Canada), des chercheurs du Centre Munk pour les études internationales découvrent l’opération chinoise de cyber espionnage GhostNet, qui a servi à l'infiltration d'ordinateurs privés et de services gouvernementaux du monde entier, notamment ceux de partisans du dalaï-lama.
lundi 30 mars
La Chine a annoncé la réouverture du Tibet aux touristes le 5 avril.
mercredi 29 avril
Cinquantenaire de la création du gouvernement tibétain en exil, proclamé en Inde en 1959.
dimanche 7 juin
Le dalaï-lama a reçu la citoyenneté d’honneur de la Ville de Paris.
mercredi 4 mars
La commission de l’ONU sur les droits de l'homme a décidé de ne pas se prononcer sur un projet de résolution évoquant la situation délicate au Tibet.
mercredi 17 juin
La religieuse Ngawang Sangdrol, âgée de 15 ans, est arrêtée lors d'une manifestation pacifique.
samedi 27 juin
Deux semaines après que le dalaï-lama ait fait de même, Pékin reconnaît à son tour Orgyen Trinley Dorje comme le 17e karmapa du bouddhisme tibétain.
1995
dimanche 14 mai
Le dalaï-Lama, exilé en Inde, a désigné comme onzième panchen-lama un enfant de six ans, Gedhun Choekyi Nyima, fils de nomades tibétains.
mercredi 17 mai
Trois jours seulement après avoir été désigné comme le nouveau panchen-lama, le jeune Gendhun Choekyi Nyima disparait avec ses parents disparurent. Selon les opposants tibétains au régime de Pékin qui dénoncent un enlèvement, ils auraient été enfermés dans un lieu tenu secret (en 2020, nul ne sait toujours ce qu’il est advenu d’eux).
lundi 29 mai
Amnesty International affirme que la répression politique et religieuse s’est accentuée en 1994 au Tibet. Au moins 628 Tibétains seraient détenus pour des raisons politiques.
mercredi 12 juillet
Déploiement d'unités anti-émeutes de la police, dans la ville de Shigate, en renfort pour empêcher une manifestation qu'entendaient organiser plus d'une centaine de bonzes du monastère de Tashilunpo pour protester contre l'arrestation d'un tibétain de 6 ans désigné par le dalaï-lama comme la réincarnation du panchen-lama (deuxième personnage du bouddhisme tibétain). Pékin a démenti cette arrestation.
jeudi 13 juillet
Plusieurs dizaines de touristes ont été expulsés de Shigate (deuxième ville du Tibet).
vendredi 21 juillet
Selon le Bureau du Tibet à Genève, le nouveau panchen-lama, Chocki Nyima, désigné en mai par le dalaï-lama, a disparu avec sa famille depuis quelques temps. Pour les Tibétains en exil, il s’agit d’un enlèvement organisé par Pékin.
jeudi 21 septembre
Il est révélé que le garçon de six ans désigné en mai dernier comme le futur panchen-lama a été transféré de force avec sa famille à Pékin peu après sa sa désignation par le dalaï-lama. Depuis Gendhun Choekyi Nyima vivrait en résidence surveillée.
mercredi 29 novembre
Le gouvernement chinois a annoncé l'identification du onzième panchen-lama tibétain : au cours de la cérémonie du « Vase d'Or » organisée au monastère de Zhai Lumpo à Lhassa, Gyaineain Norbu (6 ans) a été tiré au sort entre trois enfants choisis récemment par des lamas réunis dans un hôtel militaire de Pékin. La cérémonie s’est déroulée sous haute surveillance en présence d’un millier de lamas et de cadres du Parti, dont Ye Xiaowen, directeur du bureau des Affaires religieuses. Le candidat désigné par le dalaï-lama est gardé en résidence surveillée par les autorités chinoises.
vendredi 8 décembre
Gyaincain Norbu est intronisé comme onzième panchen-lama dans le monastère gelugpa de Tashilhunpo, à Shigatse.
1996
mercredi 28 février
L’hiver le plus rigoureux du siècle (jusqu'à - 40°) a décimé (700 000 morts) les troupeaux de moutons et de yacks des nomades tibétains, dans la province de Qinghai. La famine menace 80 000 personnes.
lundi 20 mai
Le dalaï-lama a demandé à l’ONU de « l'aider à ouvrir une négociation avec Pékin ».
jeudi 20 juin
Le Parlement allemand défie la Chine en votant une motion sur le Tibet, qui accuse Pékin de « violation des droits de l'homme ». L’ambassade de Chine a aussitôt riposté en menaçant indirectement Bonn.
jeudi 19 septembre
La Chine a menacé l'Australie de sanctions économiques, en raison des contacts officiels du dalaï-lama (leader spirituel des Tibétains) avec plusieurs personnes du gouvernement australien. Il s'agit, estime Pékin, d'une « ingérence dans les affaires intérieures chinoises ».
dimanche 29 décembre
Un musicologue tibétain, rentré d'exil pour filmer les danses traditionnelles de son pays grâce à des fonds privés américains, a été condamné à 18 ans de prison pour « espionnage » par la justice chinoise.
1997
samedi 22 mars
Le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains en exil, est arrivé à Taiwan pour une visite de six jours. Malgré les protestations de Pékin, qui accuse et le Dalai lama et le président taïwanais d' « œuvrer au démembrement de la Chine », le président Lee Teng-hui rencontrera le dalaï-lama le 27 mars, juste avant le départ de celui-ci.
jeudi 17 avril
Visite en France du dalaï-lama, chef spirituel en exil du peuple tibétain.
jeudi 8 mai
Un moine a été condamné à six ans de prison pour avoir révélé au dalaï-lama l'identité de celui que Pékin avait choisi pour devenir le panchen-lama, « numéro deux » du lamaïsme tibétain. Chadrel Rinpoche a été condamné par un tribunal de Shisgate, au Tibet, pour avoir fomenté un complot en vue de diviser la Chine et avoir communiqué des secrets d'Etat à des puissances étrangères.
vendredi 13 juin
La Chine reconnaît une nouvelle fois que les indépendantistes tibétains lui mènent la vie dure dans leur pays. Le vice-président de la Conférence consultative tibétaine admet « avec lucidité », dans le Quotidien du Tibet, que les « facteurs d'instabilité sont encore nombreux » et que « la lutte contre le séparatisme est encore extrêmement aiguë et sans répit ». Les autorités chinoises dénoncent le dalaï-lama comme étant « la source première de cette instabilité : sous couvert de religion, il propage sa pensée réactionnaire pour diviser le pays ».
samedi 1er novembre
Le président chinois Jiang Zemin, en visite aux Etats-Unis, a dénoncé « les activités séparatistes » du dalaï-lama et sommé celui-ci de « déclarer publiquement que le Tibet constitue une partie inaliénable de la Chine, en annonçant qu'il renonce à l'indépendance tibétaine et aux activités visant à diviser la patrie ».
lundi 3 novembre
Le dalaï-lama est « prêt à accepter que le Tibet soit une région véritablement autonome de la Chine ». C'est ce qu'a déclaré son représentant en Inde, ajoutant que le chef spirituel des Tibétains ne pouvait cependant, pour le moment, renoncer à son exigence d'indépendance. Le dalaï-lama a aussi fait savoir qu'il acceptait « une présence chinoise au Tibet et une association avec la Chine ».
lundi 22 décembre
La Commission internationale de juristes, qui accuse Pékin d'intensifier « sa répression et sa colonisation » au Tibet, a proposé d'y organiser un référendum d'autodétermination. La Chine a aussitôt rejeté cette idée, qualifiée d' « ingérence dans les affaires intérieures de la Chine de la part de forces étrangères ».
1998
samedi 3 janvier
Le Tibet vient de connaître le premier hold-up de banque de son histoire. Un individu, après avoir assommé le gardien à coups de barre de fer, a réussi à s'introduire dans les locaux de la Banque agricole de Lhassa. Mais il n'a pas eu le temps de vider la caisse : la police, qui patrouillait dans le voisinage, a aussitôt été avertie par le personnel et à pris le voleur la main dans le sac.
lundi 27 avril
Pour protester contre l’intervention de la police indienne, qui a empêché six Tibétains de poursuivre leur grève de la faim, le moine Thupten Ngodup s’est immolé par le feu à New Delhi. Les grévistes demandaient à l’ONU d’enquêter sur les droits de l’homme au Tibet.
lundi 15 juin
Le dalaï-lama est arrivé en France pour une visite de trois jours.
samedi 27 juin
Le président américain Bill Clinton, en visite en Chine, a demandé à Pékin de négocier avec le dalaï-lama le statut du Tibet. Le président chinois Jiang Zemin affirme que « des canaux de communication sont ouverts ».
dimanche 5 juillet
Le dalaï-lama a confirmé, dans une interview au magazine américain Time, qu'il entretient bien « des contacts, par l'intermédiaire de canaux privés », avec le gouvernement chinois.
mercredi 4 novembre
Selon l’hebdomadaire allemand Die Woche, le dalaï-lama est prêt à reconnaître que « le Tibet et Taiwan font parties de la Chine ». Cette déclaration ferait suite à une indication venue de Pékin : le régime chinois serait prêt à des « consultations officielles » à condition que le dalaï-lama reconnaisse la souveraineté de la Chine sur ces deux régions.
1999
lundi 8 mars
A l’approche du quarantième anniversaire du soulèvement tibétain de 1959, la Chine a publié un long commentaire reprochant notamment au dalaï-lama d’être à « la source principale des troubles sociaux au Tibet ainsi que le principal obstacle au retour à la normale dans le bouddhisme tibétain ». Pékin l’accuse d’avoir « persisté dans sa vaine tentative » visant à obtenir l’« indépendance du Tibet » et d’avoir suscité des troubles dans les régions frontalières chinoises avec l’aide de l’Occident.
mercredi 10 mars
Les Tibétains en exil, 130 000 dans le monde, ont commémoré le quarantième anniversaire du soulèvement de 1959. Occasion pour le dalaï-lama de lancer un nouvel appel au dialogue en direction des dirigeants de Pékin. Au Tibet même, les Chinois ont placé Lhassa sous haute protection militaire. L’identité des touristes étrangers étaient contrôlée par la police dans tous les hôtels de la ville et des patrouilles antiémeutes ont sillonné les rues et les places…
jeudi 25 mars
Les autorités helvétiques ont été contraintes d’annuler la cérémonie des honneurs militaires prévue en l’honneur du président chinois sur la place Fédérale de Berne, en raison d’une manifestation de personnes soutenant la cause tibétaine.
fin mai
Pour la première fois, le onzième panchen-lama, Erdeni Chosgyi Gyalpo, désigné par Pékin, s’est rendu à Lhassa.
vendredi 18 juin
Le gouvernement chinois a renvoyé à Lhassa, au Tibet, le jeune Gyaincain Norbu, ce garçon de 9 ans choisi en 1995 par Pékin comme panchen-lama (numéro deux de la hiérarchie bouddhiste tibétaine). Cette opération vise à le faire reconnaître contre la volonté du dalaï-lama, qui avait désigné un autre garçonnet, Gedhun Choekyi Nyima. Pékin avait alors placé celui-ci en « sécurité », dans un lieu indéterminé.
mardi 3 août
Sortie dans les pays occidentaux de la cassette VHS Free Tibet, une compilation de concerts organisés depuis 1996 pour dénoncer la répression chinoise du Tibet.
jeudi 28 octobre
Le dalaï-lama a assisté à la clôture du sommet interreligieux de Rome.
vendredi 29 octobre
La Chine vient d’augmenter la « capacité d’accueil » de ses prisons à Lhassa. Des documents publiés par une organisation londonienne montrent que non seulement Pékin prévoit un accroissement du nombre de ses prisonniers politiques au Tibet, mais qu’il a bien l’intention de les faire travailler : de nouvelles installations agricoles et industrielles sont visibles sur les photos, notamment une cimenterie et des serres.
mardi 28 décembre
Agé de 14 ans seulement, le 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorjé, est parvenu à fuir le monastère tibétain de Tsourphou pour traverser l’Himalaya et rejoindre l’Inde.
2000
mercredi 5 janvier
Le 17e karmapa, âgé de 17 ans, a rejoint le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala, en Inde, à l’issue d’un périple de plus de 1 000 kilomètres effectué à pied à travers l’Himalaya enneigé depuis le monastère de Tolung Tsurphun non loin de Lhassa. Le karmapa occupe une très haute position parmi les chefs spirituels du bouddhisme tibétain, juste après le dalaï-lama et le panchen-lama.
du dimanche 12 au vendredi 17 mars
Le dalaï-lama inaugure le festival du Tibet, à Bombay, par un discours intitulé « Une éthique pour le XXIe siècle ». L’événement est organisé par The Tibetan Youth Congress (« le Congrès de la jeunesse tibétaine »), sorte d’opposition loyale au gouvernement tibétain en exil.
du jeudi 13 au jeudi 20 avril
Première visite du dalaï-lama au Japon.
dimanche 2 juillet
Visite du dalaï-lama à Washington : il a prononcé un discours devant 15 000 personnes.
2001
mercredi 20 juin
L’édition chinoise de Tintin au Tibet ne sera pas réimprimée. Les autorités chinoises ont refusé qu’il retrouve son titre d’origine.
lundi 10 décembre
A Oslo, l’Académie Nobel commémore le centenaire du prix Nobel de la paix en présence d’anciens lauréats, comme Nelson Mandela et le dalaï-lama.
2003
samedi 11 octobre
Le dalaï-lama a commencé un cycle d’enseignement à Paris (France). Ses leçons de sagesse attirent plusieurs milliers de personnes, bouddhistes ou non.
dimanche 12 octobre
Le dalaï-lama a reçu les représentants de la communauté bouddhiste de France à l’hôtel Georges-V.
vendredi 17 octobre
Le dalaï-lama a clôturé son cycle d’enseignement au Palais omnisports de Paris-Bercy.
2005
samedi 15 octobre
Fin de la construction de la voie ferrée Qinghai-Tibet (1 956 kilomètres), la plus élevée du monde (5 072 mètres d’altitude).
2006
samedi 1er juillet
Le dernier tronçon du train du Tibet, le plus haut du monde, est achevé : début de l’exploitation du chemin de fer Qinghai-Tibet. Le train d’ouverture officiel quitte la gare de Pékin à destination de Lhassa.
jeudi 6 juillet
La Chine et l'Inde ont procédé à la réouverture officielle du col de Nathu La, entre le Tibet et l'état indien du Sikkim. Ce col avait été fermé à la suite du conflit frontalier entre les deux pays en 1962, alors que 80 % du commerce sino-indien y transitait jusqu'au début du XXe siècle.
2007
dimanche 27 janvier
Inauguration du premier temple tibétain ouvert à Paris. Il se trouve dans le bois de Vincennes, au bord du lac Daumesnil.
lundi 2 juillet
Le train du Tibet, le plus haut du monde, a transporté 1,5 million de passagers depuis sa mise en service il y a un an, a indiqué l'agence Chine Nouvelle. Plus de la moitié de ces voyageurs étaient des touristes. Les détracteurs de ce chemin de fer y voient un outil supplémentaire de colonisation chinoise plus de 50 ans après l'entrée des troupes communistes à Lhassa. Mais les autorités de Pékin affirment que l'impact économique du train est énorme pour la région du Tibet, l'une des plus pauvres de Chine. Selon le gouvernement chinois, le PIB de la région a fait un bond de 13,2 % en 2006.
samedi 11 août
Le dalaï-lama a demandé l'aide de la Suisse pour trouver une solution au Tibet. Selon lui, la Confédération bénéficie d'une bonne réputation pour une telle médiation grâce à sa tradition humanitaire et sa neutralité.
dimanche 23 septembre
La chancelière allemande Angela Merkel a reçu à titre privé le dalaï-lama, leader spirituel du bouddhisme tibétain, malgré les critiques émises auparavant par les autorités chinoises sur le principe de cette rencontre.
samedi 13 octobre
La Chine a annulé une troisième rencontre sino-allemande après la visite du dalaï lama à la chancellerie allemande en septembre.
mardi 16 octobre
La Chine a demandé aux Etats-Unis d'annuler la rencontre entre le président américain George W. Bush et le dalaï-lama. Ces vives protestations n’ont pas empêché le chef d’Etat américain de recevoir le chef spirituel tibétain.
mercredi 17 octobre
Le président et le Congrès américains ont rendu un hommage sans précédent au dalaï-lama, passant outre à la colère de la Chine pour honorer un « symbole universel de paix et de tolérance » selon les mots de George W. Bush. Le chef spirituel a reçu la plus haute distinction remise par le Congrès.
jeudi 18 octobre
La Chine a convoqué l'ambassadeur des Etats-Unis à Pékin pour « protester vivement » contre les honneurs accordés au dalaï-lama à Washington.
mardi 30 octobre
Le gouvernement canadien a bravé la Chine en recevant officiellement le dalaï-lama et en jugeant « contre-productives » les attaques de Pékin contre le chef spirituel tibétain.
mardi 20 novembre
Le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains en exil, est prêt à nommer son successeur avant de mourir, contrairement à la tradition, afin d'empêcher la Chine de s'ingérer dans les affaires religieuses tibétaines, a-t-il déclaré dans une interview publiée par le journal japonais Sankei Shimbun.
mardi 27 novembre
Le dalaï-lama a fait un pas de plus dans la guerre pour sa succession, qui l'oppose à la Chine, affirmant que s'il devait mourir en exil, le prochain chef spirituel des bouddhistes tibétains serait choisi en dehors du Tibet. Pékin a de nouveau accusé le dalaï lama de trahir la tradition du bouddhisme tibétain.
lundi 31 décembre
Quatre millions de personnes ont visité le Tibet en 2007, soit une hausse de 60 % qui a contraint le gouvernement chinois à renforcer les services d'autocars pour soulager les transports.
2008
lundi 10 mars
Le dalaï-lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains, a violemment dénoncé la répression chinoise au Tibet, dans une déclaration inhabituellement sévère exprimée pour le 49e anniversaire de son exil en Inde, à Dharamsala. Le lauréat 1989 du prix Nobel de la paix, qui bénéficie depuis six mois d'un regain de soutien en Occident, s'est insurgé contre des « violations des droits de l’Homme » commises par la Chine au Tibet dans des proportions « énormes et inimaginables » allant « jusqu'à la négation de la liberté religieuse ». Par ailleurs, les autorités chinoises ont réprimé une manifestation de moines à Lhassa, la capitale du Tibet ; entre 50 et 60 manifestants ont été arrêtés.
mardi 11 mars
La police chinoise a dispersé à coups de gaz lacrymogène une nouvelle manifestation de moines bouddhistes, dont certains ont réclamé l'indépendance du Tibet, pour le deuxième jour consécutif, à Lhassa. Jusqu'à 600 moines se sont rendus de leur monastère jusqu'au siège de la police pour réclamer la libération de ceux qui avaient été arrêtés la veille.
mercredi 12 mars
Une manifestation tibétaine a été réprimée à New Delhi. Les protestataires voulaient commémorer le 49e anniversaire de la répression chinoise contre la révolte des femmes tibétaines en 1959. Les manifestantes ont tenté de pénétrer dans l'ambassade de Chine, mais les autorités indiennes sont intervenues pour mettre fin à leur action. New Delhi a également décidé de stopper la centaine de personnes qui a entrepris de marcher jusqu'à la frontière chinoise pour protester contre les Jeux Olympiques et pour réclamer l'indépendance du Tibet.
jeudi 13 mars
La police indienne a annoncé l'interpellation de plus d'une centaine d'exilés tibétains alors qu'ils manifestaient dans le nord de l'Inde contre la tenue des Jeux olympiques en Chine. Signe que les autorités chinoises s'inquiètent de l'ombre que les militants tibétains pourraient jeter sur la grand-messe des JO, Pékin vient d'interdire aux alpinistes d'escalader ce printemps son versant de l'Everest, par où doit bientôt transiter, en grandes pompes, la flamme olympique.
vendredi 14 mars
Au moins 10 personnes ont été tuées (entre 30 et 100 selon le gouvernement tibétain en exil) lors des violences dans le centre historique de Lhassa, qui ont fait également une douzaine de blessés. A la mi-journée, plusieurs magasins du marché du Barkhor ont été incendiés, près du célèbre monastère du Jokhang, un site très touristique. La ville est désormais aux mains de l’armée. Une manifestation a également eu lieu dans une région avoisinante, où vit une minorité tibétaine, dans la ville de Xiahe (nord-ouest de la Chine), siège du plus grand monastère du bouddhisme tibétain en dehors du Tibet. Environ 200 personnes emmenées par des moines bouddhistes ont protesté dans cette ville de la province du Gansu. Le dalaï-lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains en exil, a demandé vendredi à la Chine de « renoncer à l'usage de la force » au Tibet.
samedi 15 mars
Selon deux Américains, dont un ancien marine qui connaît les situations de guerre, des coups de feu répétés et même des explosions étaient entendus à Lhassa, où des chars et des véhicules militaires sont présents dans les rues. L'est de la ville serait impossible d'accès et tous les mouvements de gens à l'intérieur de la ville sont contrôlés par des soldats portant des armes automatiques. Ailleurs, dans le monde, plusieurs dizaines de manifestants pro-Tibet, dont de nombreux moines bouddhistes, ont entamé en Inde une nouvelle marche en direction du Tibet. En Australie, la police a dispersé à coups de matraque et de gaz lacrymogènes une manifestation pro-Tibet devant le consulat de Chine à Sydney. Cinq manifestants qui protestaient contre la répression chinoise sanglante au Tibet ont été interpellés. Enfin, des manifestants tibétains se sont heurtés à la police devant le consulat chinois de Manhattan, à New York : des personnes ont été blessées des deux côtés.
dimanche 16 mars
Dans la province chinoise du Sichuan, limitrophe du Tibet, au moins sept Tibétains auraient été tués par balles par la police, selon des témoins. Une manifestation a semble-t-il dégénéré à Ngawa. Environ 200 Tibétains y auraient incendié un commissariat de police avec des cocktails Molotov.
lundi 17 mars
Le gouvernement chinois a rejeté l'entière responsabilité des violences à Lhassa sur des « émeutiers tibétains » qui auraient tué treize personnes, alors que la révolte s'est propagée à d'autres régions. Des « centaines » de personnes ont été tuées dans les violences survenues au Tibet, a affirmé pour sa part dans un communiqué le Parlement des tibétains en exil à Dharamsala, dans le nord de l'Inde. Le gouverneur du Tibet Champa Phuntsok a promis la clémence aux protestataires qui se rendraient avant la fin de la journée, les menaçant dans le cas contraire de comparution devant la justice. Au moins dix journalistes de Hong Kong ont été expulsés ce jour du Tibet. Au Népal, la police s'est heurtée à Katmandou à une centaine de manifestants tibétains et de moines bouddhistes et une trentaine de personne ont été interpellées.
mardi 18 mars
19 manifestants tibétains ont été tués par balles dans la province chinoise du Gansu (nord-ouest), à Machu, a annoncé le gouvernement tibétain en exil avançant également un bilan « confirmé » de 99 morts lors des récentes violences au Tibet. De son côté, le dalaï-lama a assuré à Dharamsala qu'il n'avait pas de prise sur les violences qui ont secoué le Tibet, menaçant de quitter sa charge de chef spirituel du bouddhisme tibétain si la situation se dégradait à Lhassa, où régnait un calme tendu.
mercredi 19 mars
Les autorités chinoises ont indiqué que 105 manifestants tibétains impliqués dans des manifestations à Lhassa, la capitale du Tibet, s'étaient rendus, a annoncé l'agence Chine Nouvelle. La Chine a affirmé avoir engagé une « lutte à mort », les groupes pro-tibétains évoquant des centaines d'arrestations. L'armée et la police chinoises semblent avoir resserré leur contrôle sur les foyers de protestation tibétains, tandis que Pékin confirmait son intention de faire passer la flamme olympique par le mont Everest, en pleine polémique sur un éventuel boycott des JO. Le dalaï-lama appelle à une reprise du dialogue avec Pékin et réaffirme qu'il est favorable à une solution non-violente au Tibet et ne recherche pas l'indépendance, a déclaré son conseiller, à Dharamsala.
jeudi 20 mars
Des convois militaires chinois se dirigent vers le Tibet et les régions avoisinantes peuplées de Tibétains où les troubles se poursuivent depuis près d'une semaine, ont indiqué des témoins. Pour la première fois depuis le début de la crise tibétaine il y a six jours, un média officiel chinois, l’agence Chine nouvelle, a reconnu que les manifestations s'étaient étendues à plusieurs autres provinces du pays, évoquant notamment des « émeutes dans des zones très peu peuplées où vivent des minorités tibétaines, dans les provinces du Sichuan et du Gansu, voisines du Tibet ». De son côté, le dalaï-lama s'est dit prêt à rencontrer les dirigeants chinois, y compris le président Hu Jintao.
vendredi 21 mars
Une semaine après le début des troubles à Lhassa, les autorités chinoises ont intensifié leur traque des protestataires dans la capitale du Tibet. Parallèlement, des milliers de soldats convergent, à pied, en camion ou hélicoptères vers les régions tibétaines de l'ouest de la Chine gagnées par la contestation. Un porte-parole du gouvernement tibétain en exil a annoncé que 19 Tibétains sont morts dans la province chinoise de Gansu, portant à 99 le nombre de tués depuis le début des violentes manifestations anti-chinoises.
samedi 22 mars
La Chine, qui semble rester sourde aux appels au dialogue avec le dalaï-lama, a assuré qu'elle allait poursuivre la répression au Tibet afin « d'écraser » la contestation indépendantiste. Un groupe de 29 dissidents chinois a exhorté le gouvernement de Pékin à ouvrir le dialogue avec le dalaï-lama. En Inde, plusieurs centaines de manifestants brandissant des drapeaux tibétains et indiens ont défilé dans les rues de Dharamsala pour exprimer leur soutien au dalaï-lama et dénoncer la répression chinoise au Tibet.
dimanche 23 mars
Le régime chinois assure que les zones gagnées par les manifestations tibétaines contre le pouvoir de Pékin étaient sous contrôle. Plus d'une semaine après les émeutes à Lhassa, la Chine a de nouveau accusé le dalaï-lama de vouloir « prendre en otage les Jeux olympiques » du mois d'août, tout en promettant à sa « clique » la défaite.
lundi 24 mars
Un policier chinois a été tué par la foule à Garze, dans la province de Ganzi, à forte communauté tibétaine, dans le Sichuan où un manifestant a également trouvé la mort selon un groupe tibétain en exil. Le ministre chinois de la Sécurité publique, Meng Jianzhu, s'est rendu à Lhassa avec plusieurs autres représentants du gouvernement central en promettant une surveillance plus stricte des monastères bouddhistes tibétains de la ville. Le gouvernement tibétain en exil a fait état d'un nouveau bilan de 130 morts dans les émeutes de ce mois-ci au Tibet et dans les régions voisines. Bao Tong, ancien responsable du Parti communiste limogé après le « Printemps de Pékin » en 1989, a appelé le gouvernement chinois à engager le dialogue avec le dalaï-lama afin de mettre un terme aux violences au Tibet et dans les régions voisines. La police népalaise a dispersé deux nouvelles manifestations anti-chinoise d'exilés tibétains à Katmandou et interpellé plus de 400 personnes. Enfin, la police indienne a arrêté dans le Sikkim une marche de près de 500 exilés tibétains qui voulaient se rendre à la frontière chinoise pour demander la fin de la répression de Pékin contre les manifestants au Tibet.
La flamme des Jeux olympiques de Pékin a été allumée à Olympie, berceau des Jeux antiques. Cet événement symbolique a eu lieu au cours d'une cérémonie placée sous haute surveillance. Quelques minutes auparavant, trois personnes ont tenté d'approcher de la tribune officielle lors du discours du responsable chinois du Comité d'organisation des jeux, Liu Qi. L'une d'elles a eu le temps de déployer une banderole sur laquelle était inscrit « Boycottez le pays qui piétine les droits de l'Homme ». Ces manifestants ont été aussitôt interpellés par des responsables de la sécurité.
mardi 25 mars
Le gouvernement tibétain exilé en Inde affirme que le bilan humain de la répression des autorités chinoises des manifestations tibétaines approche les 140 morts. Au Népal, la police armée de bâton en bambou a réprimé une manifestation de moines et de réfugiés tibétains devant l'ambassade chinoise de Katmandou ; une centaine de participants ont été interpellés. L'Union européenne a exhorté la Chine à cesser de recourir à la force contre les protestataires tibétains et a estimé que les manifestations devaient être pacifiques.
mercredi 26 mars
Le gouvernement chinois a multiplié les annonces faisant état de sa souveraineté retrouvée au Tibet. Plus de 600 personnes se sont livrées à la police après les émeutes sanglantes de Lhassa et les troubles dans les régions avoisinantes du Tibet, ont indiqué les médias officiels chinois.
jeudi 27 mars
Plusieurs dizaines de moines tibétains favorables au dalaï-lama ont manifesté à Lhassa, dans l'un des principaux temples, devant un groupe de journalistes étrangers, lors d'une interview officielle organisée par les autorités. Les manifestations pro-tibétaines se poursuivent au Népal, où la police a annoncé l'arrestation de 17 manifestants.
vendredi 28 mars
Des diplomates étrangers à Pékin sont partis pour Lhassa dans le cadre d'un voyage de deux jours organisé par le gouvernement chinois. Environ 18 réfugiés tibétains ont escaladé dans la matinée les murs du bâtiment de l'ONU à Katmandou en signe de protestation. La police a interpellé 40 autres Tibétains qui manifestaient devant le bâtiment.
samedi 29 mars
Une nouvelle manifestation a commencé au monastère Ramoche, d'où étaient parties les premières manifestations au Tibet le 14 mars dernier. Une autre manifestation au temple bouddhiste Jokhang à Lhassa a également été signalée par le gouvernement tibétain en exil sur son site Internet. Pékin va dédommager financièrement les victimes des manifestations contre le gouvernement chinois au Tibet, a annoncé l'agence officielle Chine nouvelle. Les familles de 18 civils tués lors des affrontements toucheront chacune 200 000 yuans (18 000 euros). Les personnes blessées recevront des soins médicaux gratuits, et les propriétaires de maisons et de commerces endommagés bénéficieront d'une aide à la reconstruction. De son côté, le dalaï-lama a affirmé que l' « agression démographique » née de l'installation de plus en plus de Chinois non-tibétains au Tibet menaçait de « génocide » la culture de sa terre. Par ailleurs, des diplomates étrangers ont réclamé le libre accès au Tibet, à l'occasion d'une visite à Lhassa organisée par les autorités chinoises. Enfin, la police népalaise a dispersé une manifestation de moines et d'exilés tibétains devant le bureau des visas de l'ambassade de Chine à Katmandou. Environ 80 manifestants ont été arrêtés.
dimanche 30 mars
La police népalaise a chargé à coups de bâtons des manifestants pro-tibétains à proximité d'un bureau de l'ambassade de Chine à Katmandou et arrêté plus de cent personnes. Des manifestants ont été blessés. Par ailleurs, 26 personnes, soupçonnées d'avoir participé aux récentes manifestations anti-chinoise, ont été arrêtées et des armes ont été saisies dans un monastère du sud-ouest de la Chine, a annoncé l'agence officielle Chine nouvelle. Enfin, la Chine a exprimé son « vif mécontentement » après que les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont soulevé la question du Tibet lors d'une réunion la veille, faisant part de leur « forte préoccupation ».
lundi 31 mars
La police népalaise a mis fin à une manifestation de plusieurs centaines de Tibétains devant le service des visas de l'ambassade de Chine à Katmandou, et a interpellé 284 participants.
mardi 1er avril
La police chinoise a annoncé que des « forces pour l'indépendance du Tibet » envisagent d'utiliser des groupes suicide pour lancer des attaques.
En France, le Printemps des comédiens de Montpellier a finalement renoncé à inviter une troupe artistique de moines tibétains après que les autorités chinoises ont demandé de garantir « qu'il n’y aurait pas de problèmes ».
mercredi 2 avril
Le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains en exil, a demandé une pression internationale sur Pékin pour arrêter la répression militaire chinoise qui s'intensifie, selon lui, dans les régions de Chine peuplées de Tibétains. Une nouvelle manifestation a été dispersée devant l'ambassade chinoise dans la capitale népalaise Katmandou ; une cinquantaine de manifestant a été arrêté.
jeudi 3 avril
Lhassa, la capitale du Tibet, sera rouverte aux touristes étrangers à partir du 1er mai après avoir été fermée à la suite des émeutes du 14 mars, ont indiqué les autorités locales. Dans la soirée, une émeute a éclaté devant des bâtiments gouvernementaux dans la préfecture autonome de Garze, dans les montagnes de la province du Sichuan. Un responsable du gouvernement a été « attaqué et gravement blessé », selon l'agence Chine nouvelle. La police a effectué des « tirs de sommation ». Selon la Campagne internationale pour le Tibet, 8 personnes ont été tuées (15 selon Radio Free Asia) dans des violences survenues dans le monastère de Tongkor, dans la localité de Donggu.
vendredi 4 avril
La Chine a estimé que l'appel d'un émissaire spécial du dalaï-lama à supprimer la traversée prévue du Tibet par la flamme olympique, révélait une volonté de l'entourage du chef spirituel tibétain de « saboter » les Jeux olympiques.
samedi 5 avril
Les autorités chinoises ont délivré 16 nouveaux mandats d'arrêt à l'encontre de personnes soupçonnées d'avoir été impliquées dans une émeute, le 15 mars, dans le comté de Dagze, au sud-est de Lhassa, la capitale tibétaine, a annoncé l'agence officielle Chine Nouvelle.
mardi 8 avril
Des mandats d'arrêts ont été émis pour 403 suspects, ce qui entraîne généralement des poursuites judiciaires, a annoncé le président du gouvernement de la région autonome du Tibet.
mercredi 9 avril
Des moines bouddhistes ont une nouvelle fois perturbé un voyage organisé par le gouvernement chinois pour des médias étrangers dans leurs monastères de Labrang, dans la province de Gansu. Le président américain George Bush a exhorté la Chine à entamer le dialogue avec le dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains qui vit en exil en Inde depuis près de 50 ans.
jeudi 10 avril
La Chine a rejeté la demande du Haut commissaire de l'ONU aux Droits de l'homme Louise Arbour qui souhaite se rendre au Tibet en avril. Sept experts de l'ONU en matière de droits de l'homme ont par ailleurs fait part, dans un communiqué commun, de leur « profonde inquiétude » sur la répression au Tibet et demandé à Pékin un accès libre à la région pour les journalistes et observateurs indépendants. En visite au Japon, le dalaï-lama a déclaré soutenir Pékin en tant que ville olympique. Des milliers de manifestants tibétains portant 152 effigies revêtues d'un linceul, représentant le nombre de compatriotes présumés tués lors de la répression chinoise des manifestations au Tibet, ont défilé dans les rues de la capitale indienne, New Delhi.
samedi 12 avril
Neuf moines tibétains soupçonnés d'avoir participé à une attaque à la bombe contre un bâtiment public ont été arrêtés par la police chinoise. Les moines, domiciliés au monastère de Tongxia, ont fui après l'explosion de la bombe artisanale devant un bâtiment public à Gyanbe le 23 mars, avant d'avouer plus tard avoir déposé l'explosif.
51 000 personnes ont écouté le dalai-lama prononcer un discours à Seattle. Il a appelé à la non-violence et souhaité que le XXIe siècle soit le « siècle du dialogue ».
lundi 14 avril
Quelque 4 000 exilés tibétains sont descendus dans la rue à Katmandou au Népal pour protester contre la répression chinoise au Tibet.
mardi 15 avril
La police indienne a arrêté 27 manifestants tibétains et déployé 5 000 agents dans les rues de New Delhi, alors que la flamme olympique doit traverser la ville cette semaine.
jeudi 17 avril
La Chine ne rouvrira pas le Tibet aux touristes le 1er mai, comme elle l'avait annoncé, a indiqué un responsable touristique local.
Plus de 500 Tibétains ont été interpellés à Katmandou pour avoir manifesté devant l'ambassade de Chine, un signe supplémentaire du durcissement de la politique du Népal à l'égard des 20 000 exilés tibétains.
vendredi 18 avril
Le ministre chinois des Affaires étrangères, Yan Jiechi, qui effectue en ce moment une visite au Japon, a fait savoir au premier ministre nippon Yasuo Fukuda que la Chine était prête à entamer le dialogue avec le dalaï-lama et à tenir le gouvernement japonais au courant de l'évolution de la position chinoise par rapport à la crise au Tibet.
lundi 21 avril
Pékin a lancé une campagne d' « éducation patriotique » dans la capitale tibétaine de Lhassa avec pour cible le dalaï-lama et informer le public sur la position du gouvernement chinois dans les émeutes du mois dernier. Baptisée « Lutter contre le séparatisme, Protéger la stabilité, Encourager le développement », cette campagne durera deux mois à Lhassa et dans les zones rurales environnantes.
jeudi 24 avril
La Chine a réaffirmé que le Tibet était une question intérieure en réponse à un appel de l'Union européenne à « un dialogue constructif et substantiel » avec le dalaï-lama avant un sommet bilatéral à Pékin. Pékin autorise par ailleurs le retour des touristes chinois au Tibet, a annoncé l'agence Chine nouvelle, sans évoquer ce qu'il en est pour les visiteurs étrangers.
vendredi 25 avril
La Chine prévoit de rencontrer dans les prochains jours un représentant du dalaï-lama à la demande du lauréat du Prix Nobel de la Paix 1989, a annoncé l'agence officielle Chine Nouvelle.
samedi 26 avril
Le dalaï-lama a salué la volonté des autorités chinoises de recevoir un de ses représentants, mais souligné qu'il souhaitait des discussions sérieuses sur la situation au Tibet.
dimanche 27 avril
Le dalaï-lama a de nouveau appelé à des discussions « sérieuses » avec la Chine qui, sans cela, seraient inutiles, selon son porte-parole.
lundi 28 avril
Une fusillade dans la province du Qinghai a causé la mort d’un policier et d’un présumé « insurgé » tibétain. La Chine a poursuivi ses attaques contre le dalaï-lama, accusant le chef spirituel des Tibétains de manipuler l'opinion publique et les gouvernements des pays occidentaux. Par ailleurs, les autorités tibétaines ont rouvert le monastère Sera, le premier des temples bouddhistes de Lhassa fermés après les violentes émeutes du mois dernier. D’autre part, les exilés tibétains qui manifestent quasi-quotidiennement à Katmandou contre la répression chinoise au Tibet ont pu protester sans en être empêchés par la police et ce pour la première fois dans la capitale népalaise. Environ 3 000 Tibétains, dont une majorité de moines et de nonnes, ont défilé jusqu'au bureau des droits de l'homme de l'ONU pour appeler l'organisation internationale à enquêter sur la répression chinoise au Tibet.
mardi 29 avril
Un tribunal de Lhassa a condamné 17 personnes à des peines allant de trois ans à la prison à vie pour leur implication dans les émeutes meurtrières de la capitale tibétaine du 14 mars. Ces accusés ont été les premières personnes à être condamnées depuis les émeutes. La Chine a accusé les émeutiers tibétains d'avoir tué 18 civils et 1 policier lors des émeutes de Lhassa. Au moins 203 personnes ont été tuées dans les émeutes au Tibet « réprimées » par la Chine depuis le mois de mars, a annoncé le gouvernement tibétain en exil en Inde, soit une cinquantaine de personnes de plus que le bilan dressé précédemment. En outre, un millier de personnes ont été blessées et 5 175 arrêtées depuis qu'a commencé le 10 mars un mouvement anti-chinois au Tibet.
mercredi 30 avril
La police népalaise a annoncé l'interpellation de 70 exilés tibétains qui protestaient devant le bureau des visas de l'ambassade de Chine à Katmandou.
vendredi 2 mai
La police népalaise a arrêté plus de 100 Tibétains qui défilaient à Katmandou, défiant l'interdiction de manifester contre le gouvernement chinois.
dimanche 4 mai
Les discussions entre deux émissaires du dalaï-lama (Lodi Gyaltsen Gyari et Kelsang Gyaltsen) et des responsables chinois sur la crise au Tibet ont débuté à Shenzhen (sud de la Chine).
lundi 5 mai
Les émissaires du dalaï-lama et les représentants du gouvernement chinois sont convenus de reprendre contact « en temps voulu », à l'issue d'une première réunion à Shenzhen. Le gouvernement tibétain en exil en Inde a salué l'entrevue et s'est félicité que Pékin se soit engagé à poursuivre les discussions sur la crise au Tibet. Au moins 120 Tibétains ont été arrêtés, parmi lesquels 3 ont été blessés, après avoir tenté de manifester devant l'ambassade de Chine à Katmandou.
mardi 6 mai
Les émissaires du dalaï-lama ont quitté la Chine avec une offre solide de Pékin de se revoir pour un deuxième cycle de pourparlers, marquant un petit pas vers la reprise du dialogue entre les deux parties.
jeudi 8 mai
Les Tibétains en exil en Inde ont annoncé la reprise prochaine de leurs négociations officielles avec la Chine.
La torche olympique a été hissée au sommet de l’Everest, le plus haut du monde, par une équipe d'alpinistes chinois pour le relais de la flamme, une première historique.
samedi 10 mai
Un groupe de manifestants pro-tibétains s'est enchaîné devant le bureau des visas de l'ambassade de Chine au Népal, manifestation à l'issue de laquelle 120 personnes ont été arrêtées.
dimanche 11 mai
La police népalaise a interpellé plus d'un demi-millier de Tibétaines qui manifestaient à Katmandou contre la répression chinoise dans leur pays.
vendredi 16 mai
Le célèbre temple Jokhang de Lhassa a rouvert ses portes, après avoir été fermé plus de deux mois à la suite des émeutes anti-chinoise au Tibet.
mardi 20 mai
Le dalaï-lama a dénoncé une Chine « totalitaire » en entamant une visite de onze jours en Grande-Bretagne au cours de laquelle il rencontrera le Premier ministre Gordon Brown, qui a accepté de le recevoir mais ailleurs qu'à Downing Street.
mercredi 21 mai
Le gouvernement tibétain en exil a appelé à cesser temporairement les manifestations contre la Chine en signe de respect pour les victimes du séisme.
jeudi 22 mai
Le dalaï-lama en visite à Londres a estimé que la Chine ne possédait pas l'autorité morale nécessaire pour devenir une superpuissance. Il a souhaité que les dirigeants étrangers assistent aux Jeux olympiques s'ils peuvent ainsi exiger de Pékin davantage de respect des droits de l'Homme.
vendredi 23 mai
Le Premier ministre britannique Gordon Brown a reçu à Londres le dalaï-lama, point culminant de la visite de onze jours du leader tibétain dans le pays.
Des manifestants tibétains qui avaient l'intention de traverser une zone militaire du nord de l'Inde pour gagner la Chine ont été arrêtés dans la soirée par la police locale. Le groupe, composé de 300 marcheurs partis de Dharamsala il y a deux mois, avait l'intention de gagner le Tibet pour attirer l'attention sur le sort de la région autonome chinoise.
samedi 24 mai
La Chine a fermement dénoncé la rencontre la veille entre le Premier ministre britannique Gordon Brown et le dalaï lama, reprochant à Londres de s'immiscer dans ses affaires intérieures.
samedi 25 octobre
A Dharamsala, le dalaï-lama a annoncé qu’il renonçait à négocier avec la Chine.
jeudi 13 novembre
Le président français Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il rencontrera prochainement le dalaï-lama. Une annonce qui provoque la colère du gouvernement chinois.
mercredi 26 novembre
Représailles indirectes du régime chinois contre le président français. L’Union européenne a annoncé que Pékin avait annulé le sommet commun UE-Chine qui devait être organisé à Lyon le 1er décembre.
2009
vendredi 27 février
Dans le Sichuan, la police a ouvert le feu sur un moine tibétain qui s’immolait par le feu.
samedi 7 mars
Plus de 1 000 personnes ont participé à Londres à une manifestation pro-Tibet.
lundi 9 mars
Les autorités ont déployé des forces de police au Tibet pour réprimer d’éventuelles manifestations liées à la « Journée du soulèvement tibétain ».
mardi 10 mars
L’Administration centrale du Tibet affirme que les accusations de « génocide » portées contre la Chine par le dalaï-lama sont « fabriquées ».
dimanche 22 mars
93 moines tibétains ont été arrêtés après avoir attaqué un poste de police à Qinghai.
mardi 24 mars
L’Afrique du Sud refuse d’accorder au dalaï-lama un visa pour assister à une conférence de la paix à Johannesburg.
samedi 28 mars
A l’université de Toronto (Canada), des chercheurs du Centre Munk pour les études internationales découvrent l’opération chinoise de cyber espionnage GhostNet, qui a servi à l'infiltration d'ordinateurs privés et de services gouvernementaux du monde entier, notamment ceux de partisans du dalaï-lama.
lundi 30 mars
La Chine a annoncé la réouverture du Tibet aux touristes le 5 avril.
mercredi 29 avril
Cinquantenaire de la création du gouvernement tibétain en exil, proclamé en Inde en 1959.
dimanche 7 juin
Le dalaï-lama a reçu la citoyenneté d’honneur de la Ville de Paris.
Le Tibet de 1990 à 2009 |