mercredi 1er janvier
Noam Friedman, un colon juif religieux de 19 ans qui effectuait son service militaire, a ouvert le feu avec son fusil d'assaut M-16 sur la foule palestinienne à Hébron. Le massacre a été évité de justesse, le lieutenant Avi Buskila l'ayant rapidement plaqué au sol. Au total, 14 Palestiniens ont été blessés, 6 par les balles du soldat fou et 8 autres, plus légèrement, lors de heurts consécutifs entre les forces d'occupation israéliennes et des civils palestiniens. Friedman a expliqué qu'il était venu spécialement à Hébron pour perpétrer une tuerie afin d'empêcher la conclusion d'un accord sur le retrait israélien de la ville. Le Hamas a promis de venger l'attentat et a accusé l'Autorité palestinienne de négliger la sécurité des Palestiniens. Pourtant, de part et d'autre, on cherchait à calmer le jeu. Le médiateur américain Ross a d'ailleurs rencontré successivement Netanyahu et Arafat. Mahmoud Abbas, numéro deux de l'OLP, assurait de son côté que l'accord sur Hébron serait signé cette semaine.
Dans la soirée, la Syrie a accusé le Mossad (le service de renseignement israélien) d'avoir « profité des préparatifs du nouvel an » pour préparer l'attentat de la veille à Damas qui a fait 15 morts, une accusation vigoureusement rejetée par Israël.
jeudi 2 janvier
Rien n'y fait. Ni la pression internationale, notamment celle des Américains, ni la pression des événements ne font avancer les négociations sur le futur statut d'Hébron. Avigdor Kalahani, le ministre israélien de la Sécurité intérieure, n'a pas caché les trois points sur lesquels achoppe l'accord : le sort de la rue des Martyrs, celui du marché central, et la sécurité des colons de Tel-Roumeia. Pendant ce temps, un huitième ministre israélien (sur dix-huit au gouvernement), Tzahi Hanegbi (Justice, un proche du Premier ministre Netanyahu) a menacé de voter contre l'accord sur Hébron si celui-ci n'obligeait pas l'Autorité palestinienne à livrer à Israël des Palestiniens accusés d'avoir tué des Israéliens.
vendredi 3 janvier
L'opposition à un accord sur Hébron avec les Palestiniens se renforce au sein du gouvernement israélien. Les ministres sont de plus en plus nombreux à critiquer les termes du projet et ils menacent de voter contre, si la sécurité des 400 colons n'est pas garantie. Deux ministres du parti religieux Shas, qui soutenaient jusque là le projet, ont décidé à leur tour de s'abstenir ou de voter contre.
nuit du samedi 4 au dimanche 5 janvier
Benjamin Netanyahu et Yasser Arafat se sont rencontrés au poste israélien d'Erez, sans parvenir à surmonter leurs divergences sur Hébron. Pour le chef de l'OLP, la protection du tombeau d'Abraham doit être assurée à égalité par les polices israélienne et palestinienne. Il faut aussi un calendrier précis pour le redéploiement de l'armée israélienne à Hébron. Deux exigences encore inacceptables pour le Premier ministre israélien. Le diplomate américain Ross (que Arafat reproche d'avoir pris le parti d'Israël) les a accompagné.
dimanche 5 janvier
Netanyahu a reconnu qu'il y avait toujours des « questions en litige » sur Hébron. Mais, cette fois il a aussi promis des « surprises prochaines » dans le processus de paix. Un point de vue que semble partager - c'est la première fois - le chef de la diplomatie égyptienne, Amr Moussa.
lundi 6 janvier
Le gouvernement israélien a affirmé qu'un accord avec les Palestiniens sur Hébron était déjà prêt et que seul un différend sur le calendrier des retraits militaires israéliens empêchait la signature. Le médiateur américain Ross est resté plus prudent. Pour lui, « beaucoup de progrès ont été réalisés », mais les deux parties doivent encore discuter. Un point positif toutefois : Israël a accepté la multiplication par six (de 30 à 80) du nombre des observateurs internationaux qui seront chargés de veiller à l'application de cet accord.
mardi 7 janvier
Les Palestiniens ont rejeté la suggestion faite par Netanyahu de reporter de près de deux ans l'échéance du retrait d'Israël de la majeure partie de la Cisjordanie. Selon les accords d'Oslo, ce redéploiement doit être achevé le 7 septembre 1997.
A Jérusalem-Est, une voiture conduite par un Palestinien de 16 ans a percuté une boulangerie, faisant un mort et quatre blessés. Le conducteur a été aussitôt arrêté. Attentat ou accident ?
mercredi 8 janvier
Plusieurs roquettes tirées du sud du Liban se sont abattues dans la soirée sur la Galilée occidentale (nord d'Israël). Elles n'ont fait ni victime ni dégât. Quelques heures plus tôt, un soldat israélien avait été tué et six autres avaient été blessés au cours d'un accrochage avec le Hezbollah à l'intérieur de la « zone de sécurité ». Dans la soirée, l'aviation israélienne a bombardé le massif de l'Iqlim-at-Touffah, à l'est de Tyr.
Un millier de policiers jordaniens à cheval et à dos de chameau et armés de fusils d'assaut ont empêché quelque 4 000 personnes de manifester contre la tenue, pour la première fois en Jordanie, d'une foire commerciale israélienne. La foire a quand même ouverte ses portes, mais avec deux heures de retard.
jeudi 9 janvier
Deux explosions se sont produites dans la soirée à Tel Aviv, dans un quartier du sud de la ville, près d'un arrêt de bus désaffecté. Onze personnes ont été blessées dont trois gravement. Les premiers éléments de l'enquête accréditaient la thèse d'un attentat, mais la radio israélienne a rappelé que le quartier a la réputation d'être le repaire des malfrats de la capitale.
vendredi 10 janvier
Les Palestiniens ont rejeté une proposition de compromis présentée par le médiateur américain. Le négociateur en chef palestinien exige que les accords soient « appliqués à la lettre », or Denis Ross proposait que le redéploiement israélien en Cisjordanie s'achève en 1998.
Benjamin Netanyahu a nommé l'avocat Roni Bar-On comme conseiller juridique du gouvernement. Une fonction qui fait de lui le procureur général, notamment pour les scandales politiques (Départ du scandale du « Bibigate »).
samedi 11 janvier
Roni Bar-On a démissionné de son poste de conseiller juridique du gouvernement, douze heures après sa nomination.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 janvier
Le roi Hussein de Jordanie est intervenu pour débloquer la situation dans les négociations israélo-palestiniennes sur Hébron. La proposition du souverain jordanien (un retrait israélien en trois temps qui s'achèverait à l'été 1998) ouvre sans doute la voie à un compromis, mais les négociateurs palestiniens répètent : « Nous avons encore besoin d'un peu de temps... ».
lundi 13 janvier
Le gouvernement américain a mis en garde ceux qui manifestent un « optimisme exubérant » au sujet des tractations israélo-palestiniennes au sujet d'Hébron.
nuit du lundi 13 au mardi 14 janvier
Yasser Arafat et Benjamin Netanyahu se sont rencontrés une nouvelle fois au poste d'Erez pour essayer de mettre un point final à l'accord sur Hébron. Les Palestiniens espéraient qu'à la fin du processus, ils pourraient contrôler 90 % des territoires conquis par Israël en 1967. Le Premier ministre israélien les a détrompés : au bout du compte, l'Etat hébreu conservera la haute main sur une grande partie de la Cisjordanie (de 40 à 50 % selon la presse israélienne).
mardi 14 janvier
Les autorités israéliennes ont contraint plusieurs familles d'une tribu bédouine des environs de Jérusalem à quitter leur camp, afin de permettre l'extension d'une colonie juive.
nuit du mardi 14 au mercredi 15 janvier
Après trois mois de discussions laborieuses et avec une dizaine de mois de retard sur le calendrier primitif, Israéliens et Palestiniens sont parvenus à un accord sur Hébron. Le Parlement israélien doit encore approuver le texte, engageant du même coup « l'opération remise des clefs » préparée par les militaires pour se retirer des quatre cinquièmes de la ville. Reste que cet accord remet à plus tard l'épineuse question d'un Etat palestinien, du statut des territoires et de Jérusalem. Et que les extrémistes d'un bord et de l'autre se mobilisent déjà sur le seul mot qui leur soit commun : « Trahison ».
mercredi 15 janvier
L'accord sur Hébron a été soumis au gouvernement israélien : il ne s'est trouvé que onze ministres sur 18 pour le soutenir. Une grande partie de la droite, tel Yitzhak Shamir, se sent trahie. La direction palestinienne a, quant à elle, dans la soirée, entériné le texte.
jeudi 16 janvier
A Hébron, les soldats israéliens ont commencé à démanteler ce qui symbolisait leur présence dans la ville depuis 30 ans. Grues et bulldozers ont notamment démantelé deux des trois postes de contrôle qui subsistaient dans les quartiers devant être remis aux Palestiniens. Les soldats ont également vidé leur quartier général, sur une colline surplombant la ville, de tous leurs équipements militaires, générateurs et systèmes de communication. Ce lieu va devenir le commissariat central des forces palestiniennes. La police palestinienne, elle, est déjà présente, même si elle se montre particulièrement discrète. Une trentaine d'officiers de sécurité, en civil, ont été vus en grande discussion avec des officiers israéliens. Le maire d'Hébron affirme que le chef de la « sécurité préventive palestinienne » pour la Cisjordanie, le colonel Jibril Rajoub, est prêt à transférer son quartier général de Jéricho à Hébron. A une quinzaine de kilomètres de la ville, à Dahariya, une centaine de policiers palestiniens ont reçu leurs uniformes, au cours d'une cérémonie haute en couleurs, en musique et en chansons.
Nathan Chtcharansky, dissident soviétique condamné par les autorités de l'URSS en 1978 et « échangé » contre plusieurs espions en 1986, reviendra dans son pays natal à la fin du mois... avec tout le faste des visites officielles. Il est aujourd'hui membre du gouvernement israélien, ministre du Commerce et de l'Industrie.
vendredi 17 janvier
Des incidents ont déjà éclaté à Hébron : c'est dans la partie où les soldats israéliens restent présents que les accrochages se sont produits, près de la mosquée Ibrahimi. Conditionnés par trente ans d'occupation, des gardes-frontières israéliens sont intervenus à la fin de la grande prière du Ramadan pour empêcher les fidèles musulmans qui se dispersaient de s'approcher de la voiture d'un colon. Un Palestinien a protesté et les pierres ont commencé à pleuvoir. Appliquant les instructions anti-émeute, les militaires ont fait évacuer le marché tout proche... sous une volée de fruits et de légumes. Un peu plus tard, un millier de Palestiniens sont revenus, scandant des slogans à la gloire de la branche armée du Hamas. Premier accord sur le retrait d'Hébron entre Netanyahu et Yasser Arafat, sous l'impulsion du roi Hussein de Jordanie.
samedi 18 janvier
Jibril Rajoub, chef de la sécurité palestinienne, a exhorté les 420 colons juifs d'Hébron à déguerpir.
dimanche 19 janvier
Accueilli en héros par des dizaines de milliers d'habitants d'Hébron, Yasser Arafat a proclamé la ville « libérée », mais pour calmer les esprits, il a invité les colons juifs au dialogue, désavouant ainsi Rajoub. Dans la soirée, le porte-parole des colons a repoussé la main tendue d'Arafat. Avant de quitter Hébron, le leader palestinien a promis la libération prochaine du chef spirituel du Hamas, Cheikh Ahmed Yassine (61 ans), condamné en 1989 à la prison à perpétuité par un tribunal israélien.
lundi 20 janvier
Israéliens et Palestiniens, réunis à Beit El, en Cisjordanie, n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur la signature d'un accord formel sur le transfert des pouvoirs civils à Hébron. Les Palestiniens ont déjà repris le contrôle administratif de la ville.
mercredi 22 janvier
Match amical de football : à Jérusalem, Israël et la Grèce ont fait match nul un à un.
jeudi 23 janvier
La municipalité de Jérusalem envisage d'annexer une zone de Cisjordanie pour étendre la ville. Les Palestiniens ont vivement protesté, menaçant les Israéliens d'un « bain de sang ».
vendredi 24 janvier
Les Palestiniens ont commémoré à Hébron le massacre de 25 musulmans par un extrémiste juif, il y a trois ans, au Caveau des Patriarches. Le rassemblement a provoqué quelques bousculades avec les forces israéliennes, mais sans gravité majeure. Le président Arafat a d'ailleurs gagné la ville en hélicoptère pour y tenir une réunion de son cabinet. A Jérusalem, les mesures de sécurité ont été renforcées par le ministre israélien de la Défense, dans la crainte d'une réaction violente des extrémistes juifs après les accords d'Hébron.
dimanche 26 janvier
Plusieurs députés du Likoud et du Parti travailliste ont arrêté un document fixant le « consensus minimum » d'Israël pour les discussions sur le statut définitif des territoires palestiniens. On y lit notamment, concernant Jérusalem, que l'ensemble de la ville restera « unifié sous souveraineté israélienne » mais qu'en échange, Israël « reconnaîtra le centre gouvernemental de l'entité palestinienne située à l'intérieur des frontières de cette unité et à l'extérieur des actuelles limites municipales de Jérusalem ».
lundi 27 janvier
Une dizaine de personnes ont été blessées près de Jérusalem, lors de heurts entre une centaine de policiers et de soldats israéliens et quelque 200 bédouins. Les soldats étaient venus pour raser le camp des bédouins afin de permettre l'extension d'une colonie juive (même chose que le 14 janvier).
mardi 28 janvier
Yasser Arafat a ouvert en Jordanie les discussions sur le retrait de l'armée israélienne des zones rurales de Cisjordanie et sur le statut final des territoires palestiniens.
mercredi 29 janvier
Le Conseil législatif palestinien a tenu sa première réunion à Hébron. Les députés ont protesté contre le maintien de quatre cents colons juifs dans la ville. « Nous sommes venus féliciter les habitants de Hébron pour la libération de leur ville », a dit le président du Conseil Ahmed Koreï, à l'ouverture de la séance.
vendredi 31 janvier
Le chef de la diplomatie israélienne, David Lévy, a été reçu en France par le président Jacques Chirac et le ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette. Cette visite devait être l'occasion de relancer les relations entre la France et Israël passablement refroidies depuis la visite mouvementée de Chirac à Jérusalem fin octobre et les mises en garde de Paris sur la politique de colonisation de Netanyahu.
dimanche 2 février
Netanyahu, qui a rencontré Yasser Arafat en marge du forum économique mondial de Davos, en Suisse, a annoncé qu'il rencontrerait de nouveau le président de l'Autorité palestinienne le 6 février à Eretz. Ils y discuteront « l'exécution d'étapes spécifiques, tant par Israël que par les Palestiniens, sur l'accord obtenu à la suite d'Hébron ».
lundi 3 février
Yasser Arafat a appelé l'Union européenne à jouer « un rôle politique dans le processus de paix » au Proche-Orient.
Benjamin Netanyahu s'est rendu en visite officielle au Vatican, où il a été reçu durant 20 minutes par le pape Jean-Paul II.
mardi 4 février
Selon la télévision israélienne, qui assure détenir les preuves, le parti orthodoxe sépharade Shas a négocié la nomination de l'avocat Roni Bar-On comme conseiller politique du gouvernement en échange de l'accord sur Hébron. Objectif : obtenir un allègement de la peine encourue par le leader du Shas, Ariéh Déri, poursuivi pour malversations. De fait, les deux ministres du Shas ne se sont pas opposés à l'évacuation. Le procureur d'Etat a ordonné une enquête. Si elle est avérée, l'information coûtera cher au Shas et au Premier ministre israélien. Si elle est fausse, la télévision, jugée trop critique, aurait du souci à se faire.
De violents échanges d'artillerie ont opposé les soldats israéliens aux miliciens du Hezbollah chiite pro-iranien au Sud-Liban. Deux hélicoptères de l'armée israélienne (des gros porteurs transports de troupe type Asour), qui se rendaient dans la région, se sont heurtés en vol, dans la soirée, dans le brouillard, au-dessus de la Galilée : 73 militaires ont été tués dans le crash des deux appareils, près de la localité de Shaar Ychouv, décrétée zone militaire interdite d'accès. Des bâtiments ont pris feu selon certains témoins sans qu'il y ait de victimes civiles.
mercredi 5 février
Le groupe suisse des « Trois Grandes Banques » annonce la création d’un fonds de soixante et onze millions de dollars d’aide aux survivants de l’Holocauste et à leur famille.
Israël s'est recueilli dans la tristesse, au lendemain de la mort des 73 militaires. Cette journée a été déclarée « jour de deuil national ». Un sommet prévu (le 13 février ?) entre Netanyahu et Arafat a été reporté.
mardi 11 février
Un avion israélien a attaqué l'émetteur de la radio du Hezbollah, installé dans une colline près de Baalbek, dans la Bekaa libanaise, sous contrôle syrien. Touchée par quatre missiles, « La voix des opprimés » a aussitôt cessé d'émettre. Un berger, qui se trouvait à proximité, a été blessé par des éclats. Toujours dans la Bekaa, d'autres avions ont détruit une maison occupée par des combattants du FPLP-CG (Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général) d'Ahmed Jibril. Trois Palestiniens ont été blessés.
Benjamin Netanyahu a ordonné la libération immédiate des 23 Palestiniennes emprisonnées avant la signature de l'accord de septembre 1995 sur l'extension de l'autonomie palestinienne et de 8 autres femmes arrêtées par la suite. Elles ont été accueillies dans l'après-midi à Ramallah par le président Arafat. C'est la deuxième fois en un mois que le Premier ministre israélien applique une promesse que ses prédécesseurs Rabin et Peres avaient faite aux Palestiniens.
Ministre de l'Aménagement du territoire et des Infrastructures, Ariel Sharon s'est attelé à un projet qui lui ressemble, démesuré. Il s'agit d'établir une dizaine d'îles artificielles à un kilomètre du rivage pour pallier le manque de terrains qui freinera tôt ou tard le développement de la plupart des villes côtières d'Israël.
vendredi 14 février
Benjamin Netanyahu voit des ennemis partout, ligués contre Israël : l'Iran, l'Irak, la Syrie. C'est ce qu'il a expliqué au président américain Clinton lors de sa visite à Washington. Aussi a-t-il demandé aux Etats-Unis d' « empêcher n'importe quel pays de leur fournir de la technologie de missiles ». Netanyahu a aussi accusé l'Autorité palestinienne, et en premier lieu Arafat, de ne pas assez réprimer le terrorisme anti-israélien.
dimanche 16 février
Yitzhak Mordehaï, le ministre de la Défense israélien, a annoncé à Hébron, à l'issue d'une rencontre houleuse avec des colons juifs que son gouvernement renonçait à installer de nouvelles colonies dans les territoires palestiniens. Il se contentera de « renforcer » celles qui existent.
mardi 18 février
Une Libanaise a été tuée et deux autres personnes blessées, lors de bombardements israéliens sur plusieurs villages du Sud-Liban. Ces attaques ont été déclenchées en représailles à plusieurs actions du Hezbollah contre des postes contrôlées par l'armée israélienne.
Le Premier ministre Netanyahu a subi un interrogatoire conduit par deux policiers à la présidence du Conseil à Jérusalem, dans le cadre d'un scandale politico-judiciaire dénoncé par la télévision. Le Premier ministre se serait acquis l'appui des ultra-orthodoxes impliqués dans un détournement de fonds, en nommant un procureur général... compréhensif, Roni Bar-On.
Le président russe Boris Eltsine a reçu Yasser Arafat au Kremlin (Moscou), avec lequel il s'est entretenu pendant près d'une heure.
mercredi 19 février
Benjamin Netanyahu a demandé à l'opposition travailliste de le soutenir sur Jérusalem. Il a assuré une délégation du parti travailliste qu'il était déterminé à autoriser en fin de compte la construction d'un nouveau quartier de la colonisation juive de Har Homa.
jeudi 20 février
Alors que les accords israélo-palestiniens affirment le maintien du statu quo à Jérusalem, le Premier ministre Netanyahu a confirmé le projet de construction d'un nouveau quartier juif à Jérusalem-Est. Le roi Hussein de Jordanie a réitéré son opposition à cette politique de colonisation et le président Arafat a annoncé son intention d'évoquer ce dossier avec le président américain Clinton le 3 mars à Washington.
Un civil libanais a été tué par l'explosion d'une bombe israélienne dans le sud du Liban, à proximité de la zone occupée par l'Etat hébreu.
vendredi 21 février
L'Autorité palestinienne et le groupe arabe de l'ONU ont saisi le Conseil de sécurité pour lui demander d' « empêcher » la construction d'un nouveau quartier juif à Jérusalem.
samedi 22 février
Le Parti travailliste israélien a créé un groupe de travail pour se préparer à d'éventuelles élections anticipées, Netanyahu étant au centre d'un scandale politico-financier.
lundi 24 février
Netanyahu a tenté de dégager sa responsabilité dans le scandale politique qui menace son gouvernement. Il a accusé son ministre de la Justice Tzahi Hanegbi de l'avoir « induit en erreur ». Le ministre de la Justice a refusé de répliquer à cette mise en cause. « J'ai déjà tout dit à la police », a-t-il déclaré.
mardi 25 février
Le Conseil de sécurité de l'ONU a convoqué le représentant israélien pour lui demander de s'expliquer sur le projet de construction d'un nouveau quartier de colonisation juive à Jérusalem-Est.
mercredi 26 février
En dépit des mises en garde des Palestiniens, des Européens et des Américains, le gouvernement israélien a décidé la construction du nouveau quartier juif de Har Homa, à Jérusalem-Est. Pour les Palestiniens, c'est une « déclaration de guerre ». La police israélienne est sur le qui-vive. Yasser Arafat a chargé son représentant à l'ONU et le groupe arabe de saisir le Conseil de sécurité pour obtenir l'annulation du projet. Les pacifistes israéliens (Yossi Sarid, chef du parti écolo-pacifiste Meretz) sont consternés : ils ont manifesté devant la présidence du Conseil pour dénoncer cette « provocation délibérée ».
Match amical de football : au stade de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Israël a été battue par l’Allemagne un but à zéro.
jeudi 27 février
Le Hamas a annoncé à Amman (Jordanie) : « Le peuple palestinien va se soulever de nouveau pour combattre l'occupation. Les sionistes vont la payer très cher ». Dans un autre communiqué, publié au Caire, le même mouvement menace de s'attaquer directement aux colons israéliens qualifiés de « cibles légitimes ». Paradoxalement, la décision israélienne a décidé le Hamas à se rapprocher de Yasser Arafat, afin de le soutenir dans ses négociations avec les Israéliens. Le président de l'Autorité palestinienne a invité, à Naplouse, les représentants des trois mouvements jusqu'alors opposés au processus de paix. Signature d'un accord de partenariat commercial entre l'Union européenne et l'OLP.
vendredi 28 février
Des centaines de Palestiniens sont venus prier sur les collines de Har Homa. Les policiers israéliens patrouillaient à pied ou à cheval pour parer à tout débordement, mais il n'y a pas eu d'incident. A la mosquée Al Aqsa, l'officiant a dénoncé la passivité des pays arabes et menacé Israël d'attentats-suicide.
samedi 1er mars
Réunis au Caire, en séance extraordinaire, les délégués permanents auprès de la Ligue arabe ont pu entendre Yasser Arafat menacé Netanyahu de répliquer à la colonisation israélienne projetée à Jérusalem-est en proclamant sans plus tarder l'Etat palestinien, cinq ans avant la date imposé par les accords israélo-palestinien.
lundi 3 mars
Le président américain Clinton a dénoncé la décision du Premier ministre Netanyahu de construire un nouveau quartier juif à Jérusalem-Est, devant Yasser Arafat qu'il recevait à Washington. Dans les Territoires, la population palestinienne a organisé une grève générale très suivie. De son côté, l'armée israélienne a interdit jusqu'à nouvel ordre aux Israéliens l'entrée des enclaves palestiniennes autonomes. A l'exception d'Hébron et Jéricho, ces zones sont déclarées « zones militaires ».
Des micros cachés auraient été découverts dans le bureau de Yasser Arafat à Jéricho. Les responsables de la sécurité palestinienne accusent les services de renseignements israéliens.
mardi 4 mars
Satisfait des déclarations de Bill Clinton, Yasser Arafat s'est voulu conciliant. Aux Etats-Unis, il a affirmé que Netanyahu reste son « partenaire », même s'il a lancé « un défi au processus de paix ». Peine perdue ! le dirigeant israélien reste sourd aux appels. Lors d'une visite dans une école militaire du pays, il a répété qu'il poursuivrait son projet de colonie malgré les protestations internationales. Et il a ordonné la fermeture de quatre institutions palestiniennes qui travaillent à Jérusalem-Est.
mercredi 5 mars
Ehud Olmert, le maire israélien de Jérusalem, s'est fait chahuter par des Arabes israéliens et par des Palestiniens, alors qu'il visitait le site du futur quartier juif de Har Homa avec des dirigeants d'organisations juives américaines. A Bethléem, des étudiants palestiniens masqués ont brûlé le drapeau israélien pour protester contre ce projet.
vendredi 7 mars
Malgré l'opposition des ultras de son propre camp et au grand mécontentement de Yasser Arafat, qui n'a même pas été consulté, Netanyahu a fait approuver la première étape du retrait de l'armée israélienne des zones rurales de Cisjordanie. Elle devrait évacuer dans les prochains jours 9 % de ce territoire. Cette décision a été aussitôt saluée par les Etats-Unis comme un signe de la volonté d'Israël de poursuivre le processus de paix. Washington a, par ailleurs, réaffirmé son opposition à toute résolution de l'ONU qui critiquerait la poursuite des implantations juives dans la partie est de Jérusalem.
dimanche 9 mars
La décision de rendre aux Palestiniens 9 % de leur territoire suscite un tollé parmi les membres de sa coalition et les plus enragés cherchent à le renverser. Le Premier ministre a réussi à calmer la fronde de six des sept partis qui composent sa majorité : ils voulaient le censure. Des membres du Likoud ont par ailleurs évoqué la possibilité d'associer des travaillistes à un gouvernement d'union nationale pour relancer le processus de paix et faire face aux pressions internationales. Cette suggestion a été écartée par Shimon Peres qui estime que ce n'est pas encore le moment.
lundi 10 mars
Les négociateurs palestiniens ont démissionné en bloc pour protester contre le refus israélien d'évacuer une plus grade partie de la Cisjordanie et de renoncer à construire la colonie de Har-Homa. Pour Arafat, le processus de paix est en crise.
Près d'Hébron, des dizaines de Palestiniens ont été battus pour avoir tenté d'empêcher des bulldozers d'ouvrir une nouvelle route.
Les autorités palestiniennes ont libéré un chef militaire du Hamas emprisonné à Gaza.
mardi 11 mars
« Vous êtes en train de détruire le processus de paix. Je n'ai absolument aucune confiance en vous », vient d'écrire le roi Hussein de Jordanie au Premier ministre israélien. Sur trois pages, il critique vertement les projets israéliens de construction de logements dans la partie arabe de Jérusalem-Est, ainsi que la maigre ampleur du nouveau retrait israélien de Cisjordanie.
mercredi 12 mars
Match amical de football : à Tel-Aviv, Israël a été battue par la Suède un but à zéro.
jeudi 13 mars
Un soldat jordanien, en garde à un mirador, a tué sept écolières israéliennes et en a blessé cinq autres, ainsi qu'une enseignante, à Baqura, une petite île touristique du Yarmouk (affluent du Jourdain) située en territoire jordanien, à la frontière d'Israël. D'après un témoin, les camarades du soldat se sont aussitôt précipité pour le maîtriser en le traitant de « majnoun » (fou). Un coup de folie assure-t-on à Jérusalem et à Amman. Mais révélateur de la détérioration des relations entre les deux pays. Devant la gravité des événements, le roi Hussein, qui était en visite privée en Espagne, a décidé de regagner rapidement Amman. Dans la soirée, les Etats-Unis ont appelé toutes les parties au calme.
L’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution jugeant illégale la décision d’Israël de créer une nouvelle colonie dans la partie arabe de Jérusalem-Est.
dimanche 16 mars
Le roi Hussein de Jordanie est arrivé en Israël où il a été reçu par Netanyahu. Ensemble, ils ont rendu visite aux familles des sept collégiennes tuées par un soldat jordanien. Cet attentat, a dit le souverain hachémite, « est une honte nationale ». Et comme pour mieux souligner sa volonté de paix, le roi s'est rendu au chevet du président Weizman, hospitalisé pour une fracture du bras et de la jambe. Hussein et Netanyahu ont eu ensuite une séance de travail.
lundi 17 mars
Un grand nombre de soldats israéliens ont été déployés pour protéger les bulldozers qui ont commencé à entrer en action dans la partie arabe de Jérusalem-Est.
mardi 18 mars
En dépit des mises en garde palestiniennes, arabes et internationales, les Israéliens ont commencé dans l'après-midi les travaux préliminaires à la construction de la nouvelle implantation juive de Bar Homa. La présence massive de l'armée et de la police israéliennes, peut être aussi les appels au calme de Arafat, ont dissuadé les Palestiniens de manifester en nombre. Mais le Hamas a appelé ses compatriotes à une nouvelle Intifada contre « l'ennemi sioniste ». Sentant le danger de cette situation, Netanyahu accuse Arafat de chercher à « relancer le terrorisme » en lui rappelant qu'il vient de délivrer (le 10 mars) un chef militaire du Hamas.
mercredi 19 mars
La Cour suprême d'Israël a rejeté deux pourvois lui demandant d'ordonner l'arrêt des travaux de construction de la colonie juive de Bar Homa. Les travaux vont donc se poursuivre. Par ailleurs, le Premier ministre israélien a proposé aux Palestiniens d'achever avec eux les négociations sur le statut final des territoires palestiniens et de Jérusalem Est d'ici six mois au lieu de deux ans, pour sortir du « carcan des accords d'Oslo ». Netanyahu espère ainsi convaincre les Palestiniens, rendus furieux par l'affaire de Bar Homa, de tirer un trait sur celle-ci et de revenir à la table des négociations.
jeudi 20 mars
De sérieuses échauffourées se sont produites entre quelque trois cents étudiants palestiniens et des soldats israéliens aux abords de la tombe de Rachel, à Bethléem. Les Palestiniens protestaient contre les travaux de Har Homa. Aux pierres des Palestiniens, les soldats israéliens ont répondu en tirant « seulement » des balles en caoutchouc. Un jeune garçon a été blessé à la jambe. Par ailleurs, des rabbins ultra-orthodoxes ont appelé les juifs religieux à ne pas s'installer à Har Homa de crainte d' « effusion de sang ».
vendredi 21 mars
Vers 12 h 45, un Palestinien de 28 ans, originaire de Sourir, a « sauté » à Tel-Aviv avec des sacoches bourrées d'explosif. Le kamikaze était alors attablé à la terrasse de « l'A propos », un café-restaurant du boulevard Ben Gourion, bondé en cette fête du Pourim, le carnaval juif. L'explosion a été dévastatrice : 4 morts (3 Israéliens et le porteur de la bombe) et 46 blessés. Quelques instants plus tard, la police israélienne recevait la revendication du Hamas : c'était la « réponse » du Mouvement à l'ouverture du chantier de Har Homa à Jérusalem-est. Netanyahu a tout de suite réagi en interdisant l'accès du territoire israélien aux Palestiniens et en promettant un châtiment rapide aux commanditaires de cette tuerie. Mais il a aussi accusé Yasser Arafat et l'Autorité palestinienne. Arafat a exprimé ses « regrets ». Dans l'après-midi, l'un des chefs du Hamas, Hamed Bitawi, a annoncé l'attentat en ces termes à 10 000 de ses partisans rassemblés à Naplouse pour la grande prière hebdomadaire : « J'ai une bonne nouvelle pour vous ; il y a eu une opération-suicide à Tel-Aviv ». Par ailleurs, des scènes d'Intifada ont eu lieu à Jérusalem-est et surtout à Hébron. Dans cette ville, des centaines de Palestiniens ont attaqué des soldats israéliens à coups de pierres et ont lancé quelques bouteilles incendiaires sur leurs jeeps. Un militaire, les vêtements en feu, a tiré à balle sur ses assaillants pour les repousser. Par ailleurs, la police palestinienne a interpellé Ibrahim Maqadah (47 ans), un dirigeant de la branche militaire du Hamas, à peine libéré de prison.
Dans la soirée, au Conseil de sécurité de l'ONU, les Américains ont usé de leur veto - pour la seconde fois en deux semaines - contre une résolution arabe condamnant l'implantation juive d'Har Homa, dans les quartiers est de Jérusalem.
samedi 22 mars
De violents affrontements ont opposé Palestiniens et forces de l'ordre israéliennes à Hébron. Comme aux jours les plus chauds de l'Intifada. Aux pierres et au cocktails Molotov, les Israéliens ont riposté à coup de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc, puis avec des balles réelles. Bilan : une centaine de blessés, dont trois dans un état critique. Le couvre-feu a été décrété dans la partie d'Hébron contrôlée par les Israéliens et l'armée israélienne a bouclé la Cisjordanie et la bande de Gaza.
dimanche 23 mars
Dans la matinée, deux Palestiniens qui tentaient de forcer un barrage près de Bethléem ont été blessés par des soldats israéliens. Netanyahu a décidé de faire de la lutte contre le terrorisme sa priorité dans les discussions avec l'Autorité palestinienne. Un préalable en six points, à la reprise du processus du paix que Nabil Abou Roudeina, conseiller de Yasser Arafat, a catégoriquement refusé dans la soirée. Pour les Palestiniens, les pourparlers de paix sont suspendus, de fait, depuis le début des travaux à Har Homa... A Islamabad (Pakistan), la Conférence de l'organisation islamique s'est prononcée, à la demande de la Syrie et du Liban pour un arrêt de la normalisation et des contacts avec Israël.
lundi 24 mars
En visite à Colombo, le président palestinien Yasser Arafat a proposé sa médiation dans le conflit qui oppose les autorités sri-lankaises aux séparatistes tamouls.
mardi 25 mars
De nouveaux affrontements ont opposé de jeunes Palestiniens munis de lance-pierres à la police israélienne à Hébron et à Bethléem. A Hébron, Ils n'ont pas duré car la police palestinienne est rapidement intervenue. A Bethléem, en revanche, les bagarres ont duré toute la journée. Bilan : huit blessés chez les Palestiniens. Craignant un nouvel attentat-suicide, Netanyahu s'est dit prêt à rencontrer au plus vite Arafat, mais le chef de l'OLP, actuellement au Sri Lanka, n'est pas pressé d'aller à ce rendez-vous. Il faudrait d'abord que le Premier ministre israélien ordonne le gel du chantier de Har Homa.
mercredi 26 mars
De nouveaux affrontements ont opposé des militaires israéliens à des Palestiniens en Cisjordanie, faisant une trentaine de blessés. Au même moment, l'émissaire américain Denis Ross prenait l'avion pour la région afin de tenter de désamorcer la crise. Les heurts les plus sérieux se sont produits à un barrage militaire israélien au sud de Ramallah. Une vingtaine d'étudiants ont été blessés par des balles de caoutchouc. La police palestinienne est intervenue pour calmer le jeu. Treize autres Palestiniens ont été blessés dans les mêmes circonstances dans la région de Bethléem.
L'ouverture d'un tunnel sous la mosquée Al Aqsa et l'établissement de la colonie Har Homa ont été condamnés à Genève dans une résolution adoptée par la Commission des droits de l'homme de l'ONU par 25 voix pour, 1 contre et 23 abstentions.
jeudi 27 mars
Netanyahu a eu récemment des entretiens avec Shimon Peres, le leader de l'opposition, au sujet de la formation éventuelle d'un gouvernement d'union nationale. C'est ce qu'affirme la presse israélienne, selon laquelle les deux hommes ont esquissé les grandes lignes d'un gouvernement de cet ordre et sont également d'accord sur le principe de la supervision de pourparlers de paix avec la Syrie et les Palestiniens.
Un homme d'affaires israélien, Nahum Manbar, résidant en France depuis douze ans, a été secrètement arrêté à sa descente d'avion à Tel-Aviv. Il est soupçonné d'avoir vendu à l'Iran du matériel de fabrication d'armes chimiques.
vendredi 28 mars
Des centaines de Palestiniens (200 à Ramallah) se sont heurtés aux soldats israéliens dans plusieurs villes de Cisjordanie. L'armée est en état d'alerte (opération « champs de ronces »). Les tireurs d'élite israéliens ont reçu comme instruction de tirer contre tout policier palestinien qui menacerait des soldats israéliens. Par ailleurs, les pays arabes et musulmans ont condamnés unanimement Israël pour sa politique de colonisation.
samedi 29 mars
Un Palestinien a été tué par l'armée israélienne en Cisjordanie.
dimanche 30 mars
Au Caire, en présence d'Arafat, les ministres des Affaires étrangères des pays de la Ligue arabe, à bout de patience, se sont déclarés prêts à retirer à Israël les acquis du processus de paix pour contraindre l’Etat hébreu à renoncer à la colonisation rampante du territoire palestinien. En réponse à la construction d’un lotissement juif en lisière de Jérusalem-Est, ils lancent un appel au gel du processus de normalisation.
Dans les Territoires occupés, la police palestinienne est intervenue à Hébron, à Bethléem, à Ramallah et à Naplouse afin d’éviter l'affrontement entre de jeunes Palestiniens et l'armée israélienne, à l'occasion de la célébration de la « Journée de la Terre » et des funérailles du Palestinien tué la veille.
A Jérusalem, la procession de Pâques a été suivie par des centaines de pèlerins. Mais la foule était moins nombreuse que les années précédentes.
lundi 31 mars
Netanyahu s'en est vivement pris à la Ligue arabe et, avec elle, à la communauté internationale, devant la commission des affaires étrangères et de la défense du Parlement qui voulait l'entendre sur sa politique. Par ailleurs, la Knesset vient de rejeter par 55 voix contre 46 et 2 abstentions (extrême-droite) deux motions de défiance présentées respectivement par l'opposition travailliste et le parti de gauche Meretz, qui lui reprochent de conduire la paix à la guerre en ruinant définitivement le processus de paix.
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : au stade Josy Barthel de Luxembourg, les Luxembourgeois ont été battus par Israël trois buts (Zohar deux fois, Banin sur pénalty) à zéro, devant 6 607 spectateurs.
mardi 1er avril
Dans la bande de Gaza, deux kamikazes palestiniens ont tenté de tuer des écoliers juifs. Par miracle, les deux autobus qui conduisaient les enfants des colons de Netzarim et de Kfar Darom étaient en retard et les bombes des fedayin ont explosé avant leur passage blessant cinq Palestiniens. Pendant ce temps, en Cisjordanie, des affrontements opposaient Palestiniens et Israéliens. Un Palestinien a été tué à Hébron et un autre à Naplouse. Policier, mais en civil, il essayait avec ses collègues de calmer des milliers d'étudiants furieux. Mais là n'est pas le plus grave pour Netanyahu : la Ligue arabe appelle au gel des « processus de normalisation » avec l'Etat juif. Sont concernés, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, le Qatar et Oman. La Jordanie a suspendu sine die les négociations sur la création d'un aéroport jordano-israélien à Akaba. Et, dans une interview au quotidien israélien Maariv, le président égyptien Moubarak accuse le Premier ministre israélien d'avoir conduit le Proche-Orient à une situation « très dangereuse ».
mercredi 2 avril
A quatre jours d'un voyage-éclair, Benjamin Netanyahu a réaffirmé que « la construction de Har Homa allait se poursuivre » et qu'il n'était « pas question d'accepter un quelconque gel en échange d'un arrêt des violences et du terrorisme ». Le président américain Clinton a appelé le Premier ministre israélien pour le « convoquer » à Washington. Sur le terrain, une quinzaine d'activistes du Jihad islamique ont été arrêtés à Gaza. Près de Jérusalem, un camion militaire israélien a plongé dans un ravin en évitant un cocktail Molotov. Bilan : treize blessés.
jeudi 3 avril
Le Jihad islamique a annoncé qu'elle allait perpétrer de nouvelles attaques suicide en Israël. Il a d'ailleurs revendiqué celle du 1er avril dans la bande de Gaza. De son côté, Netanyahu a décidé de « suspendre » sa demande d'extradition de Moussa Abou Marzouk, chef du bureau politique du Hamas, détenu dans une prison de New York (Etats-Unis). Cette décision a été prise « en fonction de considérations liées à la sécurité et à la prévention du terrorisme ». Israël accuse Marzouk (46 ans) d'avoir donné son feu vert à des attentats anti-israéliens. Malgré cela, « le temps des gestes de bonne volonté envers les Palestiniens est révolu » a répété le Premier ministre israélien aux militants de son parti, le Likoud. Dans la soirée, Yasser Arafat a affirmé qu'il n'était « pas opposé » à une prochaine rencontre avec Netanyahu.
vendredi 4 avril
Dans la matinée, Benjamin Netanyahu s'est dit prêt à participer à une « sorte de nouveau sommet de Camp David » avec le chef de l'OLP. A Hébron, plus de 400 jeunes Palestiniens ont harcelé à coups de pierres les soldats israéliens, qui ont répliqué en tirant des balles de métal gainées de caoutchouc. Bilan : 16 blessés. On s'est battu aussi à Bethléem et sur l'esplanade des mosquées à Jérusalem et, près de Naplouse, des villageois ont scié des poteaux supportant une ligne électrique israélienne et les ont brûlé pour marquer leur opposition à la construction sur leurs terres d'une route exclusivement réservée aux colons juifs d'un kibboutz voisin.
samedi 5 avril
A Tel-Aviv, plus de 30 000 jeunes Israéliens ont manifesté pour « sauver la paix », à l'appel du mouvement pacifiste « Génération paix » créé au lendemain de l'assassinat de Yitzhak Rabin. Ils ont appelé la droite israélienne à geler la colonisation dans les territoires palestiniens et à relancer les négociations avec l'Autorité palestinienne. Shimon Peres a accusé le Premier ministre israélien d'avoir « promis en vain d'apporter à son peuple la paix et la sécurité ». La direction palestinienne, elle, a mis le président américain Clinton en garde contre un « embrasement général » dans la confrontation avec Israël s'il ne parvient pas à exercer des pressions efficaces sur Netanyahu.
dimanche 6 avril
La presse israélienne évoque une « discussion très dure » entre Madeleine Albright, secrétaire d'Etat américain, et le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehaï, ces jours-ci à Washington. Au sujet des implantations israéliennes à Jérusalem, précisément, dont le gouvernement israélien ne veut pas démordre.
lundi 7 avril
Sommet israélo-américain à la Maison-Blanche, à Washington : le président Clinton pose désormais « l'absence de terrorisme » en « préalable » à la reprise du dialogue interrompu depuis trois semaines entre Israéliens et Palestiniens. Il exclut pour l'heure une rencontre tripartite, que souhaite Arafat. Pendant ce temps, à New Delhi, devant la conférence des non alignés, le président palestinien accusait Israël d'avoir « déclaré la guerre » au peuple palestinien.
mardi 8 avril
Au lendemain de l'échec de la tentative de Bill Clinton de ramener Netanyahu à la raison, la Cisjordanie a connu une journée particulièrement meurtrière depuis la mise en chantier de la colonie juive de Har Homa : deux colons juifs ont attaqué des Palestiniens à l'arme automatique, en tuant un et en blessant un autre, sur le marché central d'Hébron. Les colons, qui ont été arrêtés par l'armée israélienne, ont affirmé avoir été agressés par les Palestiniens avec une bombe de gaz lacrymogène, alors que des témoins assurent qu'il n'en était rien. L'incident a immédiatement enflammé ce haut lieu des tensions judéo-arabes. Les heurts avec l'armée se sont répandu comme une traînée de poudre. Des centaines de Palestiniens ont attaqué avec des pierres et des cocktails Molotov les forces d'occupation qui ont riposté. Deux Palestiniens ont alors été tués d'une balle en caoutchouc reçue en pleine tête. Quelque cent autres Palestiniens ont été blessés. Le mouvement intégriste Hamas appelle l'Autorité palestinienne à abroger les accords d'autonomie. Ces évènements n'ont pas entamé pour autant l'optimisme du président américain Clinton, qui a estimé qu'il reste une « bonne chance » de relancer les discussions israélo-palestiniennes.
Le mouvement des pays dits non alignés demande un gel des relations avec Israël, pour défaut de respect des accords conclus avec les Palestiniens.
mercredi 9 avril
Un colon israélien a renversé un Palestinien de 65 ans avec sa voiture. Ce dernier est grièvement blessé.
jeudi 10 avril
Les affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens se sont poursuivis à Hébron. Trois manifestants ont été blessés par balles en caoutchouc. Heurts aussi à Bethléem et dans le camp de réfugiés de Fawwar, près d'Hébron. Par ailleurs, le Palestinien renversé la veille par un colon israélien a succombé à ses blessures.
samedi 12 avril
A Jérusalem, deux cents pacifistes israéliens ont protesté contre la mise en chantier de la nouvelle implantation d'Abou Ghneim.
dimanche 13 avril
Une palestinienne a blessé deux gardes israéliens et un Palestinien en ouvrant le feu à la frontière entre la Cisjordanie et la Cisjordanie. Elle a tiré avec un revolver dissimulé dans ses vêtements alors qu'elle allait être fouillée. A Hébron, comme la veille, des colons juifs sont montés sur les toits d'où ils ont bombardé de pierres et de bouteilles les Palestiniens qui faisaient leurs courses au marché. 23 Palestiniens et 4 Israéliens ont été blessés. D'autres heurts ont eu lieu dans un autre camp à 8 kilomètres au sud d'Hébron. A Gaza, c'est une mine antichar de forte puissance qui a été découverte dans la colonie israélienne de Kfar Darom. Alors que les discussions font du surplace à Washington, Shimon Peres a révélé qu'il avait rencontré Netanyahu il y a une dizaine de jours. Il a convoqué une centaine de cadres de son parti, divisée sur la question, pour les convaincre de soutenir l'idée d'un gouvernement d'union nationale.
Deux soldats de l'armée du Liban-Sud (ALS, pro-israélienne) ont été tués par une mine télécommandée mise en place par le Hezbollah sur une route de Tayr Harfa, dans la zone occupée par Israël. Deux autres soldats ont été blessés.
lundi 14 avril
Yasser Arafat a rencontré le président égyptien Moubarak au Caire. Le directeur général de l'Autorité palestinienne a reconnu que des démarches étaient en cours avec Israël pour des entretiens au niveau des ministres. Une radio israélienne a annoncé un prochain entretien Arafat-Lévy. Et dans une interview au quotidien Yediot Ahronot, Benjamin Netanyahu a aussi fait comme une concession : les 6 500 nouveaux logements juifs à Har Homa ne seront pas prêts avant l'an... 2000. Pourtant, Sasson Shem Tov, l'entrepreneur du chantier, maintient que ses ouvriers travaillent à un « rythme d'enfer » : il espère l'arrivée des premiers occupants d'ici deux ans... Sur le terrain, la tension reste vive : à Hébron, le chef d'état-major adjoint de l'armée israélienne a été accueilli par les pierres palestiniennes.
mardi 15 avril
Déception à la deuxième conférence ministérielle euro-méditerranéenne de La Valette, à Malte : Yasser Arafat et David Lévy, le chef de la diplomatie israélienne, n'ont pas utile de se rencontrer. Et il y a désaccord entre les Arabes et les Européens sur la façon de juger la politique d'Israël.
mercredi 16 avril
Après douze semaines d'enquête, la police israélienne recommande l'inculpation de Benjamin Netanyahu dans une affaire de trafic d'influence (la nomination le 10 janvier de l'avocat Roni Bar-On comme conseiller juridique du gouvernement sur demande du Parti Shass). Ce « bibigate » implique aussi le chef du bureau du Premier ministre, Avigdor Lieberman, et l'un des financiers de Netanyahu, David Appel.
Cédant à l'insistance des Européens, Yasser Arafat et David Lévy se sont finalement rencontrés à La Valette, en marge de la conférence euro-méditerranéenne. Les deux hommes sont tombés, pour une fois, d'accord sur la nécessité de relancer le processus de paix. Mais, sur le fond, les divergences demeurent entières.
Sous la pression des juifs orthodoxes, le gouvernement a renoncé à mettre à jour une rue de l'époque byzantine (IVe siècle) découverte il y a un mois lors de la construction d'un nouvel égout pour l'esplanade du mur des Lamentations.
jeudi 17 avril
« Nous continuerons à diriger jusqu'en l'an 2000 et même au-delà ». Netanyahu affecte de ne pas croire en sa prochaine inculpation. Le procureur de l'Etat, Edna Arbel, et le conseiller juridique du gouvernement, Eliakim Rubinstein, étudient les mille pages du dossier de la police. Shimon Peres, qui militait depuis des semaines pour un gouvernement d'union nationale avec le Likoud pour sauver le processus de paix, a demandé à Netanyahu de « se mettre en congé sur le champ ». Il n'est plus question pour lui de gouverner avec un homme discrédité.
L'ancien président d'Israël, Haïm Herzog, est mort d'une maladie pulmonaire dans un hôpital de Tel-Aviv. Né à Belfast (Irlande du Nord), en 1918, où son père était rabbin, Herzog avait rempli successivement deux mandats de chef de l'Etat, de 1983 à 1993.
vendredi 18 avril
Dennis Ross, l'envoyé spécial du président américain Bill Clinton au Proche-Orient a proposé à Israël de geler, pendant au moins six mois, la colonisation des territoires palestiniens pour permettre la reprise des négociations de paix. Quelques heures plus tôt, le même Dennis Ross avait proposé à Yasser Arafat d'accepter la « poursuite des travaux à Har Homa en contrepartie d'une application intégrale des accords intérimaires d'autonomie ». Arafat a refusé.
samedi 19 avril
Plusieurs milliers de juifs ultra-orthodoxes ont manifesté sur le boulevard Bar-Ilan à Jérusalem, pour empêcher la circulation automobile. Ces « haredim » (craignant-Dieu) contestent la décision de la Cour suprême de laisser ouvert ce boulevard le samedi, jour du shabbat (repos hebdomadaire), alors que ses riverains sont à 90 % des juifs religieux. La police a dû intervenir pour libérer la chaussée. Les affrontements ont fait deux blessés, un policier et un manifestant. Et quatorze personnes ont été interpellées.
dimanche 20 avril
Ni fraude, ni abus de confiance : aucune inculpation n'a été retenue contre le Premier ministre, même si le procureur reste sévère pour lui (« il y a une suspicion d'un acte délictueux »), ni contre le ministre de la Justice. Ariéh Deri, chef du parti ultra-orthodoxe Shas, sera poursuivi, lui, pour « obstruction à la justice ». Le « Bibigate » risque de ne pas en rester là. L'opposition veut faire appel à la Cour suprême pour forcer le ministère public à revenir sur sa décision. De son côté, le parti Shas va débattre de son maintien au sein de la coalition au pouvoir. Si ses dix députés font défection, Netanyahu sera en péril...
lundi 21 avril
Selon un sondage, 58 % des Israéliens estiment que le Premier ministre ne doit pas démissionner. Ils ne sont que 40 % à être d'un avis contraire. Pour ce qui le concerne, Benjamin Netanyahu garde la tête haute : « il n'y aura pas de changement dans ma politique ».
mercredi 23 avril
Les neufs procureurs qui se sont penchés sur le dossier de Netanyahu pour aboutir à la décision de ne pas inculper le Premier ministre israélien ne sont pas d'accord entre eux. Trois des procureurs, favorables à l'inculpation, ont été exclus des délibérations. Ils ont donc décidé de rédiger leur propre rapport pour expliquer leur position... mais le ministère de la Justice en a interdit la publication. Ce document risque cependant de servir d'argument dans l'action en appel, engagée contre le Premier ministre par quatre députés de l'opposition, devant la cour suprême.
jeudi 24 avril
Session spéciale d'urgence de l'Assemblée générale de l'ONU pour examiner la question de la construction par Israël d'un nouveau quartier juif à Jérusalem-est. La session a été convoquée après la réception de lettres adressées par la majorité des pays membres (93 sur les 185).
vendredi 25 avril
L'ONU demande l'arrêt de la construction par Israël de 6 500 logements à Jérusalem-Est, en vain.
dimanche 27 avril
« J'ai commis une erreur en permettant la conquête du plateau du Golan en juin 1967. En tant que ministre de la Défense, j'aurais dû empêcher cela, car les Syriens ne nous menaçaient pas à l'époque », reconnaît le général Moshé Dayan, dans une interview qu'il avait accordée en 1976 au quotidien Yédiot Aharonot mais dont il avait refusé la publication. C'est la propre fille du défunt général borgne, vainqueur de la guerre des Six jours, qui a autorisé la publication de cet entretien.
lundi 28 avril
Israël a pris une mesure d'apaisement en levant partiellement le bouclage de la Cisjordanie et de la bande de Gaza et en autorisant quelque 5 000 commerçants palestiniens à venir se réapprovisionner dans l'Etat hébreu.
mardi 29 avril
Le gouvernement israélien a donné son feu vert à l'agrandissement de la colonie juive d’Efrat, située à 8 kilomètres au sud de Bethléem.
mercredi 30 avril
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : au stade de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Israël a battu Chypre deux buts (Ohana deux fois) à zéro, devant 32 000 spectateurs.
jeudi 1er mai
55 000 Palestiniens ont été autorisés à venir travailler dans l'Etat hébreu.
Près de 200 Palestiniens ont manifesté devant le chantier du quartier juif de Har Homa.
Le « Bibigate » a rebondi avec l'annonce d'un réexamen du dossier le 14 mai par la Cour suprême d'Israël. Elle procèdera ensuite à plusieurs audiences avant de rendre ses conclusions vers la mi-juin.
vendredi 2 mai
Les Palestiniens ont accusé les Israéliens d'avoir agrandi 15 de leurs implantations en Cisjordanie et à Jérusalem-Est depuis janvier et d'avoir confisqué des centaines d'hectares de terres palestiniennes. Ils exigent l'arrêt de cette colonisation avant toute reprise des négociations dans le cadre du processus de paix. De son côté, le travailliste israélien Yossi Beilin a proposé un plan de reprise de ce processus qui prévoit notamment le gel des colonisations juives en échange de l'acceptation par les Palestiniens du nouveau quartier juif de Jérusalem-Est. Yasser Arafat aurait donné son accord à ce plan.
lundi 5 mai
Un homme d'affaires israélien, accusé d'avoir vendu à l'Iran du matériel de fabrication d'armes chimiques, a été mis en examen. Le tribunal de Tel-Aviv a inculpé Nahum Manbar (51 ans) de « collusion avec l'ennemi, obstruction de la justice et infraction d'un ordre de non-publication ». Par ailleurs, le chef du Hamas, Mousa Abou Marzouk, est arrivé en Jordanie après avoir été détenu pendant 21 mois aux Etats-Unis pour violation de la législation sur l'émigration. Le gouvernement jordanien avait fait savoir, la semaine dernière, qu'il était prêt à accueillir le chef du Hamas pour des raisons humanitaires. Le Hamas, opposé aux accords de paix israélo-palestiniens est responsable d'une série d'attentats meurtriers en Israël.
mardi 6 mai
Yasser Arafat, qui avait suspendu toute collaboration avec Israël en matière de sécurité depuis deux mois, va de nouveau coopérer. Le président de l'Autorité palestinienne a pris cette décision après une rencontre avec Ezer Weizman au point de passage d’Erez, entre Israël et la bande de Gaza. Le président israélien l'a convaincu qu'en agissant ainsi il « préservait la sécurité des deux peuples ». D'autre part, des colons juifs ont été expulsés par l'armée israélienne de trois implantations illégales au sud de Naplouse, en Cisjordanie. Cette expulsion a donné lieu à des affrontements au cours desquels plusieurs enfants en bas âge ont été blessés ainsi que cinq policiers. 18 colons ont été arrêtés.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 mai
Le Premier ministre israélien s'est entretenu secrètement à Aqaba avec le roi Hussein de Jordanie pour tenter de dissiper une mini-crise entre les deux pays. Le motif de la discorde : le partage des eaux du fleuve frontalier, le Jourdain.
vendredi 9 mai
Un comité de l'ONU a estimé à Genève que les formes de « pressions physiques » autorisées par Israël lors d'interrogatoires relatifs aux attentats terroristes sont assimilables à des cas de torture. Les 18 experts indépendants du comité contre la torture reconnaissent toutefois « le terrible problème posé à ce pays par les menaces terroristes ».
lundi 12 mai
Quatre combattants du Hezbollah libanais ont été tués, alors qu'un soldat israélien et quatre membres de la milice pro-israélienne (ALS) ont été blessés au Liban Sud. Selon l'ALS, les combattants intégristes ont été tués alors qu'ils tentaient de prendre d'assaut une position de l'ALS dans la zone occupée par Israël.
mardi 13 mai
L'ambassadeur d'Israël en Jordanie, Oded Eran, a annoncé sa démission... quatre jours après avoir pris ses fonctions. Il n'a pas apprécié de n'être pas informé d'une rencontre aussi importante que celle qui a eu lieu le 9 mai entre Netanyahu et Hussein. Le fait que l'ambassadeur ait été tenu à l'écart résulte des mauvaises relations que le Premier ministre israélien entretient avec son ministre des Affaires étrangères.
La télévision israélienne a diffusé un reportage choc, dans la soirée, sur les liens étroits entretenus par l'extrême-droite et le Likoud au moment de l'assassinat de Rabin. L'homme qui assurait la liaison entre les groupuscules extrémistes et le Likoud n'était autre que Tzahi Hanegbi, aujourd'hui ministre de la Justice.
mercredi 14 mai
Les révélations de la télévision israélienne sur les liens entre le Likoud et l'extrême droite ont conduit le Mouvement des femmes travaillistes à porter plainte contre le ministre de la Justice : il est accusé d'avoir trempé dans le « complot » tramé par les deux mouvements de droite - un complot qui consistait à créer contre le Premier ministre un climat de haine dont il serait finalement la victime.
Le Hamas dément avoir jamais envisagé d'assassiner le pape Jean-Paul II lors de sa récente visite (10-11 mai) au Liban. Hamas affirme qu'il « ne dirige ses armes que contre celui qui occupe notre terre et viole nos droits ; il n'y a d'autre ennemi à notre peuple arabe et islamique que l'ennemi sioniste ».
jeudi 15 mai
Le Parti travailliste a refusé de créer un poste de « président » pour permettre à Shimon Peres de conserver une fonction dirigeante au sein de son parti. L'ancien Premier ministre quittera la direction du parti le 3 juin avec l'élection probable de son principal rival, Ehud Barak. Malgré le désaveu humiliant de la convention travailliste, le principal artisan des accords d'Oslo n'a pas l'intention de se mettre « en vacance du processus de paix ». Il a invité les Palestiniens à « ne pas baisser les bras », malgré le blocage du processus de paix, car « ils sont en voie d'atteindre leurs objectifs et obtenir l'indépendance ».
lundi 19 mai
S'adressant aux députés israéliens lors de la séance d'ouverture de leur session d'été, le Premier ministre Netanyahu a réaffirmé son intransigeance sur la colonisation juive. Notamment à Jérusalem, qui « demeurera unifiée sous souveraineté israélienne ». Pas question, pour relancer les négociations avec les Palestiniens, d'un « compromis qui inclurait un gel de la construction à Jérusalem et dans les colonies ».
vendredi 23 mai
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu va rencontrer le président égyptien Hosni Moubarak, le 27 mai, à Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge. Lors de ce sommet, l'Egypte prévoit de demander à Israël de geler pendant six mois la colonisation juive dans les territoires palestiniens, dont la poursuite a entraîné l'arrêt du processus du paix.
samedi 24 mai
Le président égyptien Hosni Moubarak s'est entretenu pendant trois heures et demi avec le roi Hussein de Jordanie, à Aqaba, de la crise du processus de paix au Proche-Orient. Il devrait proposer au Premier ministre israélien, qu'il recevra le 27 mai à Charm el-Cheik, un plan de relance des négociations israélo-palestiniennes. Il reste cependant mesuré sur ces chances de réussite.
lundi 26 mai
Hosni Moubarak a reçu le Premier ministre syrien au Caire pour l'entretenir du plan de relance du processus de paix qu'il devrait présenter demain au Premier ministre israélien. Ce plan en cinq points appelle notamment à des négociations conjointes sur les questions de sécurité, essentielles pour Israël. En quittant Le Caire, Mahmoud Zoubi, le chef du gouvernement syrien, a manifesté son pessimisme : « Quiconque écoute les déclarations israéliennes peut être sur qu'il n'y a rien de nouveau, à l'heure actuelle, dans le processus de paix ».
mardi 27 mai
Hosni Moubarak a reçu Benjamin Netanyahu, à Charm el-Cheikh. Le président égyptien espérait convaincre son interlocuteur de reprendre les négociations avec les Palestiniens pour relancer le processus de paix. Reconnaissant implicitement l'échec de sa démarche, il a annoncé à la presse, après trois heures d'entretien : « Nous n'avons rien conclu ». Les deux hommes ont cependant résolu de se revoir « dans les prochaines semaines », le Premier ministre israélien considérant cette rencontre comme un « début positif ».
vendredi 30 mai
Deux Casques bleus autrichiens ont été tués, atteints par des tirs alors qu'ils patrouillaient sur le plateau du Golan où un millier de soldats venus d'Autriche, du Canada, du Japon et de Pologne, sont déployés depuis 1973 pour contrôler l'application du cessez-le-feu signé par Israël et la Syrie. Les circonstances de la fusillade restent obscures et font l'objet d'une enquête.
mardi 3 juin
L'ancien chef d'état-major israélien Ehud Barak (55 ans) a été élu à la tête de l'opposition travailliste. Barak, qui se présente comme le fils spirituel de Rabin, a obtenu 57 % des voix lors des primaires organisées pour désigner un successeur à Peres. Près de 100 000 membres du Parti travailliste ont participé à ce scrutin.
jeudi 5 juin
Les Israéliens ont célébré par des chants et des danses le 30e anniversaire du déclenchement de la guerre des Six jours. Pour sa part, le Premier ministre Netanyahu s'est facilité de cette victoire. Sans elle, a-t-il affirmé, les Arabes n'auraient jamais accepté l'existence de l'Etat juif et ne se seraient pas engagé sur la voie de la paix.
dimanche 8 juin
Qualifications pour la Coupe du monde de football1998 : au stade du Dinamo de Moscou, la Russie a battu Israël deux buts (Radimov et Kosolapov) à zéro, devant 22 000 spectateurs.
vendredi 13 juin
Nathan Chtcharansky est en colère. L'ancien dissident soviétique, devenu ministre israélien de l'Industrie et du Commerce, n'a pas apprécié que Benjamin Netanyahu nomme le nouvel ambassadeur d'Israël en Russie sans l'avoir consulté, comme il s'y était engagé. Chtcharansky, qui est à la tête d'un parti d'immigrants russes, menace de quitter la coalition gouvernementale. Sa défection mettrait le Premier ministre en minorité au Parlement et entraînerait des élections anticipées.
samedi 14 juin
Hébron a connu des affrontements, les premiers du genre depuis la mort de trois Palestiniens en avril. Plus de 300 jeunes ont jeté pierres et engins incendiaires sur la colonie juive de Beit Hadassa, dans le centre de la ville. Ils s'en sont également pris à un barrage israélien, sous les yeux d'une police palestinienne longtemps attentiste. Les Israéliens ont riposté par des tirs de balles en caoutchouc.
dimanche 15 juin
Le Premier ministre israélien n'aura pas à répondre devant la justice dans le scandale du trafic d'influence qui avait menacé son poste voilà deux mois. La Cour suprême a en effet refusé d'ordonner les poursuites que lui demandaient en appel l'opposition de gauche et une association de défense des droits civiques. Les affrontements entre Palestiniens et Israéliens se sont poursuivis à Hébron. En deux jours, environ 70 Palestiniens ont été blessés, dont 6 sérieusement. Un soldat israélien a également été blessé.
lundi 16 juin
Pour la troisième journée consécutive, de violents affrontements se sont produits à Hébron et dans la bande Gaza. Les Palestiniens protestent contre les blocages dans le processus de paix et la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu par le Congrès américain. Une manifestation s'est aussi déroulée devant le consulat des Etats-Unis à Jérusalem-Est. Elle était conduite par Fayçal Husseini, le chef local de l'OLP, et par le mufti de la ville, Ikrema Sabri. Ils étaient porteurs d'une lettre menaçant les intérêts américains au Proche-Orient.
mardi 17 juin
De violents affrontements ont de nouveau opposé des dizaines de Palestiniens aux soldats israéliens aux abords de la vieille ville d'Hébron. Assaillis à coups de pierre et de cocktails Molotov, les soldats israéliens ont répliqué en tirant des balles de caoutchouc puis à balles réelles. Bilan : 18 blessés chez les Palestiniens, dont 2 (un garçon de 14 ans et un septuagénaire) sont dans un état critique.
Match amical de football : à Jacksonville (Floride), les Etats-Unis ont battu Israël deux buts à un.
mercredi 18 juin
Dan Meridor, ministre des Finances, a présenté sa démission du gouvernement Netanyahu dont il était l'une des rares figures modérées. Il n'a pas réussi à empêcher la libéralisation des changes prônée par le Premier ministre. En fait, Netanyahu se débarrasse ainsi d'un rival qu'il n'avait pris qu'à contrecœur dans son gouvernement sous la pression de l'aile modérée du Likoud. Dan Méridor s'était déjà opposé à lui lors de son élection à la tête du parti de droite en 1993.
vendredi 20 juin
L'armée israélienne a ouvert le feu avec des billes d'acier enrobées de caoutchouc sur plus de trois cents jeunes Palestiniens qui manifestaient contre l'extension de la colonisation, pour le septième jour consécutif, à Hébron. Les jeunes ont répliqué par des jets de pierres et de cocktails Molotov, mais 35 d'entre eux ont été blessés, dont un grièvement.
dimanche 22 juin
Des centaines d'Israéliens et de Palestiniens ont défilé dans les rues de Jérusalem sur le thème : « deux capitales, deux Etats ». Quelques échauffourées se sont produites lorsqu'un Israélien a déployé une banderole sur laquelle avaient été cousues ensemble les couleurs israéliennes et palestiniennes. Une femme palestinienne a harangué la foule en déclarant que sa communauté ne « pouvait plus se permettre d'être souples et patients ». De son côté, une Israélienne a dénoncé en ces termes la politique de Benjamin Netanyahu : « Avec les destructions des maisons palestiniennes et la confiscation des cartes de résidence, il n'y aura bientôt plus rien à négocier à Jérusalem ».
mercredi 25 juin
A l'initiative d'un député d'extrême-droite, la Knesset a franchi le premier pas sur la voie de l'annexion à Israël des colonies juives en territoire palestinien. Une proposition en ce sens a été votée en lecture préliminaire par 40 députés seulement, en l'absence de la plupart des 80 autres parlementaires. La gauche a été prise par surprise. Le gouvernement a fait savoir qu'il était contre un tel projet, dont le cheminement parlementaire est loin d'être achevé. Un porte-parole de Yasser Arafat a dénoncé ce texte comme « un sabotage de tout le processus » de paix. Par ailleurs, le remaniement gouvernemental israélien attendu a été repoussé à la semaine prochaine. Les tractations se poursuivent entre Netanyahu et Ariel Sharon, pressenti pour remplacer le ministre des Finances, Dan Meridor. « Arik » Sharon est l'un des plus fervents partisans de la colonisation juive des territoires palestiniens.
vendredi 27 juin
Après une semaine de trêve, les jeunes Palestiniens ont repris leur harcèlement des soldats israéliens qui gardent une colonie juive dans le centre d'Hébron. Attaqués à coups de pierres et de bombes incendiaires et menacés par des pneus enflammés lancés contre leurs positions, les soldats ont riposté en tirant des balles en caoutchouc qui ont fait plusieurs blessés.
samedi 28 juin
Un porc nomme Mahomet en train de rédiger le Coran : une vingtaine de ces affiches injurieuses ont été découvertes collées sur les devantures de magasins d'Hébron, non loin du quartier où vivent, retranchés, 450 colons extrémistes. La police israélienne a interpellé une Israélienne et le Premier ministre Netanyahu a dénonce ces « affiches anti-islamiques ». Mais l'Autorité palestinienne rejette la responsabilité du « crime » sur le gouvernement israélien, accusé d'encourager les colons. « Je ne crois pas qu'il s'agisse d'un geste spontané. Il fait plutôt partie d'un complot visant le processus de paix », a ainsi affirmé le directeur du ministère palestinien de l'Intérieur. Au moins 30 000 Israéliens ont manifesté dans la soirée à Tel-Aviv pour demander des élections anticipées, sur le thème « Bibi est mauvais pour nous ». Une allusion au thème de campagne de Netanyahu - « Bibi est bon pour nous » - lors des élections législatives de mai 1996. Non loin de là, plusieurs centaines d'autres personnes défilaient pour dénoncer l'influence croissante des ultrareligieux. Une manifestation qualifiée de « raciste » par le gouvernement.
lundi 30 juin
Le gouvernement israélien ne sort d'une crise que pour en affronter une autre. Le ministre des Affaires étrangères, David Lévy (qui ne répond plus aux appels téléphoniques de Netanyahu), a menacé de démissionner et le Premier ministre a choisi de différer le remaniement ministériel annoncé. La menace de Lévy est à prendre très au sérieux, car sa démission pourrait entraîner la chute du gouvernement. Tout comme le ministre de la Défense, Yitzhak Mordechaï, le chef de la diplomatie israélienne craint de voir le général Sharon, qui vient de recevoir le portefeuille des finances, prendre trop d'ascendance au sein du gouvernement. Il en veut pour indice le fait que le général ait pu s'entretenir, récemment avec Abou Mazen, le numéro deux de l'OLP, sans qu'aucun des autres ministres n'en ait été informé. « Les affaires étrangères doivent revenir aux Affaires étrangères ! » a-t-il tonné.
Yasser Arafat s'est entretenu à Paris avec le président français Jacques Chirac. Selon le quotidien israélien Maariv, Israël aurait demandé à la France de prendre la direction d'une force multinationale pour remplacer progressivement les forces israéliennes au Liban-sud.
mardi 1er juillet
28 Palestiniens et 2 soldats israéliens ont été blessés au cours d'affrontements dans la vieille ville d'Hébron. Les jets de pierre palestiniens et les tirs de balles en caoutchouc israéliens ont commencé à l'issue d'une manifestation pacifique. Un millier de Palestiniens protestaient contre l'affichage par un colon extrémiste de tracts représentant un porc affublé du nom du prophète Mahomet.
mercredi 2 juillet
Un Palestinien de 18 ans a été tué d'une balle en plein cœur dans le centre de la bande de Gaza autonome. Avec une centaine d'autres jeunes, Maher Abdel Moneim Assar manifestait contre les travaux menés par des colons juifs pour agrandir leur implantation. Aux pierres lancées par les Palestiniens, les militaires ont d'abord riposté par des tirs de grenades lacrymogènes avant d'ouvrir le feu à balle réelle. A Hébron, les heurts se sont poursuivis autour du réduit où sont retranchés 400 colons juifs extrémistes. Au moins 24 Palestiniens ont été blessés. Un enseignant palestinien de 44 ans, Ahmed Subu, a été arrêté pour avoir fait plancher ses étudiants sur la corruption à l'Université et au sein de l'Autorité palestinienne.
jeudi 3 juillet
La Cour martiale de Gaza a condamné à mort un colonel et deux sergents de la Force 17, la garde présidentielle de Yasser Arafat. Le 23 juin, les trois hommes avaient arrêté puis roué de coups un jeune Palestinien, qui devait décéder une semaine plus tard. Depuis le début de l'autonomie en 1994, au moins quinze Palestiniens sont morts dans les prisons de la nouvelle Autorité, victimes de mauvais traitements.
dimanche 6 juillet
Un soldat israélien a été tué dans une embuscade tendue par des combattants du Hezbollah, en bordure de la zone occupée par Israël au Liban-Sud. Un bombardement israélien, déclenché en représailles dans le fief du Hezbollah, à l'est de Saïda, a fait deux blessés dans la population civile. L'une des victimes est un enfant de 7 ans dont l'état est jugé préoccupant ; dans la soirée, le nord de la Galilée a été touché par plusieurs roquettes tirées par les islamistes. Depuis le début de l'année, 12 soldats israéliens ont été tués et 489 blessés au Liban-Sud, la plupart dans des attaques du Hezbollah. Il y a eu 7 morts et 20 blessés dans la population civile de cette région.
lundi 7 juillet
L'ancien ministre de la Justice, Yaakov Neeman, avocat proche de la droite religieuse et des colons, a été nommé ministre des Finances, en remplacement de Dan Meridor, démissionnaire. Neeman avait lui-même été contraint à la démission, en raison de son implication dans une affaire de corruption pour laquelle un non-lieu a été prononcé depuis. Cette nomination d'un homme soutenu par les partis religieux de la coalition gouvernementale (qui contrôlent 23 des 66 sièges détenus par la droite), devrait permettre à Netanyahu de triompher une fois de plus de trois motions de censure déposées par l'opposition.
samedi 12 juillet
Une dizaine de Palestiniens ont été blessés par balles. Les manifestants ne se contentent plus de lancer des pierres ou des cocktails Molotov, ils sont passés aux bombes artisanales, malgré les risques. Des tireurs d'élite israéliens équipés de fusils à lunette ont reçu l'ordre du général Gabi Ofir, commandant des Forces israéliennes en Cisjordanie, d'ouvrir le feu, pour tuer, sur ceux qui lancent des bombes. Des unités spéciales, dont les membres sont déguisés en Arabes, sont aussi utilisées pour la répression. A Hébron, les soldats israéliens ont interdit à des commerçants d'ouvrir leurs magasins.
dimanche 13 juillet
Des affrontements ont repris à Hébron et ont opposé soldats israéliens et manifestants palestiniens, faisant sept blessés parmi ces derniers. Ces incidents, durant lesquels quatre journalistes palestiniens ont également été blessés, ont commencé par des jets de pierres sur une patrouille israélienne. Les soldats ont riposté en tirant des balles en caoutchouc. Afin de prévenir une extension des émeutes, Tsahal a renforcé les contrôles et installé des blocs de béton en travers de la rue Shalala, artère séparant les quartiers arabes et juifs de la ville. Un bouclage de Hébron pourrait être décrété si les affrontements se poursuivaient. Après quatre semaines d'émeutes à Hébron, qui ont fait au moins 300 blessés, dont 270 Palestiniens, Netanyahu se montre de plus en plus intransigeant. Il a affirmé que les Palestiniens « paieront un prix très élevé » s'ils continuent à manifester violemment.
lundi 14 juillet
La police palestinienne a patrouillé à Hébron pour la première fois depuis les affrontements. Il s'agissait d'empêcher de nouvelles échauffourées.
mardi 15 juillet
Une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies a condamné Israël et exigé l'arrêt de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés. Les Etats-Unis ont voté contre.
La Cour suprême d'Israël a interdit la ségrégation dans les jardins d'enfant, contraignant la municipalité de Tel-Aviv à accepter les petits arabes dans les établissements réservés « exclusivement » aux juifs. Selon un rapport publié par une association des Droits du citoyen, les Arabes israéliens (ils sont plus de 800 000) sont les principales victimes de la discrimination dans le pays.
mercredi 16 juillet
S'estimant soutenu par les Etats-Unis, Israël a décidé de défier les Nations unies en reprenant, dès aujourd'hui, les travaux engagés pour la construction de logements dans la partie arabe de Jérusalem.
jeudi 17 juillet
Une quarantaine de Bédouins palestiniens ont eu 24 heures pour évacuer le campement qu'ils occupaient depuis 30 ans, à Bir Nabala, au nord de Jérusalem. Les bulldozers israéliens, protégés par des dizaines de soldats, ont rasé, dans la matinée, quatre maisons et des baraquements. A cet endroit, une nouvelle route doit être construite pour relier les colonies juives de Cisjordanie à Jérusalem.
La cote de popularité de Yasser Arafat est en baisse (50 % contre 68 % en novembre 1996), tout comme la confiance des Palestiniens dans la poursuite du processus de paix (8 % contre 20 % à l'époque).
du samedi 19 au dimanche 20 juillet
Quatre officiers des forces de sécurité palestinienne ont été arrêtés sur ordre de Yasser Arafat qui, par ailleurs, a institué une commission d'enquête. Ils sont accusés par les services de renseignements israéliens d'avoir organisé des attaques de commandos contre des automobilistes israéliens. De son côté, la police palestinienne accuse l'Etat hébreu de multiplier les provocations pour l'empêcher d'arrêter les Palestiniens qui collaborent avec Israël.
lundi 21 juillet
Le roi Hussein de Jordanie a reçu discrètement le leader des travaillistes israéliens, Ehud Barak. Amman a refusé de confirmer cette information, en raison des « rapports cordiaux » que le souverain entretient avec le gouvernement israélien. La Jordanie tente, avec l'Egypte, de faire revenir Israéliens et Palestiniens à la table des négociations, pour débloquer le processus de paix en panne depuis le début des travaux de la nouvelle implantation juive à Jérusalem-Est, en mars.
mardi 22 juillet
Jacques Poos, président en exercice de l'Union européenne, a affirmé à Bruxelles (Belgique), à l'issue d'une rencontre qu'il venait d'avoir avec Yasser Arafat et le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy, que « le blocage est terminé » entre Israël et les Palestiniens. Yasser Arafat a lui-même parlé de « réunion importante, franche et positive ».
Dans la soirée, un Arabe israélien a lancé sa voiture sur un groupe de touristes en visite dans la vieille ville de Jaffa, près de Tel-Aviv. Dix jeunes britanniques et un Canadien ont été légèrement blessés. L'homme a aussi tenté de poignarder deux membres du groupe mais a pu être maîtrisé par la foule. Bakr Abou Rabea (32 ans), dont la police israélienne affirme qu'il est proche du mouvement islamiste Hamas, ce que nie sa famille, dit avoir voulu venger la diffusion de tracts anti-musulmans, fin juin, dans la ville d'Hébron.
mercredi 23 juillet
Yasser Arafat a déclaré que sa rencontre de la veille avec David Lévy n'avait donné « aucun résultat concret », douchant l'optimisme de Jacques Poos. David Lévy a d'ailleurs confirmé qu'Israël ne gèlerait pas sa politique de colonisation des territoires palestiniens occupés, qui paralyse depuis des mois les discussions de paix. Au même moment, Benjamin Netanyahu apportait son soutien à un projet de loi du Parlement israélien qui instaure une majorité spéciale des deux-tiers pour remettre en cause l'annexion du plateau du Golan. La restitution de ce territoire syrien est pourtant, pour Damas, la condition sine qua non d'un traité de paix entre les deux pays.
jeudi 24 juillet
Le gouvernement israélien envisage des ordres de réquisition pour obliger à retourner au travail une partie des 60 000 employés de dix grandes entreprises publiques, qui se sont mis en grève. Le conflit, qui paralyse notamment les transports aériens et ferroviaires et, selon Benjamin Netanyahu, « met en danger la sécurité nationale », a pour origine la crainte de privatisations massives.
vendredi 25 juillet
Au risque de provoquer une flambée de violences, la mairie de Jérusalem a approuvé un nouveau projet de colonisation juive, dans la partie arabe de Jérusalem. Financée par un millionnaire juif américain, l'opération prévoit la construction de sept cents logements réservés aux Israéliens, en plein cœur du quartier arabe de Ras el-Amoud, au pied du Mont des Oliviers. Les Palestiniens ont immédiatement qualifié cette décision de « déclaration de guerre ». Le Premier ministre Netanyahu a fait savoir qu'il n'était pas d'accord « pour le moment » avec la colonie de Ras el-Amoud. Il pourrait donc suspendre pour « des raisons de sécurité » le démarrage des travaux que son gouvernement avait pourtant lui aussi approuvés en décembre dernier.
samedi 26 juillet
Le milliardaire juif américain Irving Moskowitz, qui voulait installer une nouvelle colonie à Ras el-Amoud, a renoncé, « pour l'heure », à son projet. La décision arrange tout le monde.
Dans les confettis palestiniens autonomes, l'économie n'est pas près de décoller. Aux blocages imposés par Israël, s'ajoute la gabegie de l'Autorité palestinienne elle-même : ainsi, un rapport remis à Yasser Arafat assure que 40 % du budget de son administration a disparu. Après deux mois d'enquête, Tayeb Abdel Rahim, secrétaire général de l'Autorité, a découvert la disparition de deux milliards de francs. « Il s'agit de violation des règlements et de mauvaise gestion ». Une manière polie de dire corruption. Les ministres et les membres de leurs cabinets sont aussi accusés d' « abus de pouvoir ». Yasser Arafat a laissé entendre qu'il prendrait des sanctions pour rassurer la communauté internationale.
dimanche 27 juillet
Les autorités israéliennes ont procédé à la destruction d'un tunnel reliant la bande de Gaza à l'Egypte. C'est le quatrième ouvrage du genre découvert en quelques mois. Selon Israël, ces souterrains servent « au transfert d'armes ou de personnes ». L'Autorité palestinienne a été invitée à détruire les souterrains existants et à empêcher que d'autres ne soient construits.
lundi 28 juillet
David Lévy a annoncé la reprise des pourparlers israélo-palestiniens d'ici à la fin de l'année. Le chef de la diplomatie israélienne a fait cette déclaration à l'issue d'un entretien avec Nabil Shaat, le ministre du Plan de l'Autorité palestinienne.
Le chef d'Etat irakien Saddam Hussein a décidé d'accorder la nationalité irakienne à tous les Arabes qui en feront la demande. Le décret exclut toutefois les Palestiniens de cette mesure, car Bagdad, qui se pose en champion de la cause des Palestiniens et qui milite pour leur droit au retour, ne veut pas encourager leur implantation ailleurs qu'en Palestine.
mercredi 30 juillet
Les kamikazes islamistes ont agi plus vite que le médiateur américain : alors que Dennis Ross était attendu en Israël, deux bombes humaines ont ensanglanté, vers 13 h 15, le marché juif de Jérusalem (Mahané Yéhouda) : 18 morts (dont les deux terroristes) et 157 blessés. Et brisé, pour l'instant, le mince espoir de reprise du dialogue de paix. Le Premier ministre Netanyahu, qui le répète depuis quatorze mois, et le président américain Clinton demandent à Arafat de neutraliser les terroristes (un porte-parole du Premier ministre a même dit que certains officiers palestiniens de haut rang auraient pu participer aux préparatifs d'attentats). Mais l'explication la plus juste émane du président israélien. Ezer Weizman établit un « lien » entre ce nouveau drame et la colonisation qu'encourage Netanyahu. « Le seul moyen de mettre fin à de tels actes est de reprendre le processus de paix avec l'intention d'aboutir sérieusement », a commenté Marwan Kanafani, porte-parole de Yasser Arafat. Une attaque indirecte envers Netanyahu et ses reculades successives face aux engagements et au calendrier des accords. Ce double-attentat a été revendiqué par le Jihad islamique et par le Hamas dans le courant de l'après-midi. Le gouvernement a décrété le bouclage des territoires.
jeudi 31 juillet
Les services de sécurité israéliens ont pris des mesures draconiennes pour prévenir tout nouvel attentat palestinien, mais aussi pour empêcher tout acte de vengeance : importants renforts à Jérusalem, barrages au nord, au sud et à l'est de la ville pour empêcher le passage des Palestiniens, interdits de séjour en Israël jusqu'à nouvel ordre ; l'armée israélienne est aussi présente aux abords des huit villes autonomes de Cisjordanie, auxquelles elle impose un blocus : leurs habitants n'ont plus le droit d'y entrer ni d'en sortir. L'Etat juif menace désormais d'envoyer ses militaires dans les zones palestiniennes pour arrêter les terroristes. La police palestinienne a répliqué qu'elle était prête à défendre les territoires, d'autant plus excédée qu'un mandat d'arrêt vient d'être lancé contre son chef, le général Jabali, accusé d'avoir organisé des attaques contre des colons. Selon Avigdor Kahalani, le ministre de la Sécurité intérieure, les deux bombes qui ont fait 15 morts, « semblent avoir été mises au point dans l'atelier d'armes clandestin du Hamas découvert récemment » (démantelé la semaine dernière par la police palestinienne près de Bethléem : saisie de 9 bombes déjà prêtes et de 10 partiellement assemblées, plus du matériel). Les deux kamikazes, identifiés comme Saad Sadeq al-Till et Majed al-Qaisiya, originaires d'Hébron, étaient des militants du Hamas passés à la clandestinité il y a un an. La police palestinienne en avait informé les Israéliens. Des milliers de personnes ont assisté aux funérailles des victimes, en présence de ministres et de députés. Paradoxalement, c'est au moment où le processus de paix n'a jamais été aussi moribond que les députés palestiniens marquent des points pour la démocratie : par 57 voix contre 1, les 88 membres du Conseil législatif palestinien ont adopté, à Ramallah, une résolution qui donne un mois à Yasser Arafat pour changer toute son équipe gouvernementale, accusée de corruption. Trois ministres sont nommément accusés : Nabil Chaath, un proche d'Arafat en charge de la Coopération internationale, Ali Kawasmeh (Transports) et surtout Jamil Tarifi (Affaires civiles) qui a, par exemple, importé en fraude 4 000 voitures.
nuit du jeudi 31 juillet au vendredi 1er août
L'armée israélienne a arrêté 51 Palestiniens, membres du Hamas, en Cisjordanie. La police palestinienne a procédé à son tour à des interpellations.
vendredi 1er août
16 des 22 ministres palestiniens ont démissionné dans la soirée.
samedi 2 août
Yasser Arafat s'est rendu en Egypte pour rencontrer le président Moubarak. Le président de l'Autorité palestinienne appelle la Ligue arabe à la rescousse.
dimanche 3 août
Israël redoute de nouveaux attentats : « Nous avons des informations qui indiquent qu'il y aura de nouvelles tentatives d'attaques terroristes, a indiqué le Premier ministre israélien. Nous avons également reçu ce qui pourrait constituer des menaces, vraies ou fausses, de nouveaux attentats du mouvement Hamas si nous ne satisfaisons pas certaines de leur exigences exorbitantes ». A Jérusalem comme à Tel-Aviv, des centaines de policiers sont sur le pied de guerre. L'armée multiplie les barrages en Cisjordanie. Le Shin-Beth (services de sécurité) redoute que des kamikazes intégristes aient réussi à se cacher en Israël et attendent l'ordre de passer à l'action. Pour l'instant, la police n'a aucune preuve que les deux kamikazes du 30 juillet étaient commandités par le Hamas. Elle n'exclut pas qu'ils aient pu être « envoyée de l'étranger », dit même un responsable de la police en pensant à la milice chiite libanaise pro-iranienne du Hezbollah.
lundi 4 août
Le chef de la milice islamiste libanaise Hezbollah pour le village de Kfour et quatre de ses hommes ont été tués, à l'entrée du village, par l'explosion d'une bombe, maquillée en rocher et déposé par un commando israélien la nuit précédente, au Liban-Sud, hors de la zone occupée par Israël. Cinq autres Libanais ont été blessés, dont trois civils. Le Hezbollah a promis de se venger et d'intensifier ses opérations militaires dans la région.
mardi 5 août
Menacé par le Hamas, Israël a refusé de lever les sanctions qui, paralysant l'économie palestinienne, minent le pouvoir de Yasser Arafat. Une intense activité diplomatique tente, pourtant, de desserrer l'étreinte et de sauver le processus de paix. Il ne faut pas « affaiblir Arafat », a plaidé au Caire le président Moubarak qui recevait le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy. L'Autorité palestinienne a sais le Conseil de sécurité de l'ONU. Israël n'a fait qu'une concession : 30 camions, chargés de nourriture et de médicaments, ont été autorisés à entrer dans Gaza. Les Israéliens ont déjà arrêté 156 présumés intégristes palestiniens en Cisjordanie depuis le dernier attentat-suicide. Mais ils veulent la collaboration des Palestiniens : que ceux-ci livrent 31 personnes recherchées pour activités terroristes, qu'ils arrêtent 120 autres récemment sorties de prison, qu'ils désarment le Hamas, etc. Et plus, Netanyahu demande à Arafat de limoger le chef de sa police, Ghazi Jabali, qu'il accuse d'avoir fomenté des attentats. A noter qu'Israël a poursuivi ses opérations militaires au Liban. Deux civils libanais ont été tués et quatre autres blessés lors d'un raid israélien dans le sud de la plaine de la Bekaa, sous contrôle syrien.
Match amical de football : à Minsk, la Biélorussie a été battue par Israël trois buts à deux.
mercredi 6 août
Israël a procédé à une nouvelle arrestation de 20 militants palestiniens, dans la matinée, portant le nombre d'arrêtés à 176. Yasser Arafat a appelé ses partisans à se préparer à « la prochaine bataille » et a accusé Israël de vouloir enterrer le processus de paix. Comme pour appuyer ces propos, cinquante « combattants du Fatah ont reçu un diplôme à l'issue d'un entraînement militaire destiné à résister à toute opération israélienne en territoire autonome ». Quant au Premier ministre Netanyahu, il a opposé une fin de non-recevoir au prince héritier Hassan de Jordanie venu lui demander la levée des sanctions contre les Palestiniens. Pour sortir de l'impasse, le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright recommande « une accélération des négociations sur le statut final » des territoires palestiniens. Une idée qui avait été avancée par le gouvernement israélien. Et qui ne séduit pas les Palestiniens. Ceux-ci souhaitent que soient d'abord expliqué les accords déjà signés.
jeudi 7 août
Les Israéliens ont ouvert dans la matinée un pont-frontière avec la Jordanie et levé le bouclage de Jéricho et Naplouse.
vendredi 8 août
Yasser Arafat a affirmé, dans la soirée à la télévision israélienne, que les auteurs de l'attentat-suicide de la semaine dernière à Jérusalem « venaient de l'étranger et non pas des territoires palestiniens. C'est un responsable des services de sécurité israéliens qui nous l'a dit et c'est pour cela que l'armée israélienne frappe au Liban ».
samedi 9 août
Intervention israélienne au Liban-Sud.
dimanche 10 août
Le médiateur américain a rencontré dans la matinée Benjamin Netanyahu, puis Yasser Arafat. Dans la soirée, des responsables palestiniens et israéliens se sont rencontrés à Tel-Aviv pour reprendre la coopération sur les questions de sécurité, en présence de médiateurs américains. Israël, qui fait de la reprise de cette coopération sécuritaire un préalable à la levée des sanctions imposées aux Palestiniens, a accepté le principe d'une présence américaine que réclamait Arafat. Par ailleurs, l'armée israélienne a annoncé avoir identifié un des kamikazes de l'attentat de Jérusalem. Etudiant en chimie, il serait originaire de Qusin, un village palestinien de Cisjordanie, sous contrôle militaire israélien. Une information qui, si elle est confirmée, réduirait à néant les accusations de laxisme face au terrorisme portées par Netanyahu contre Arafat.
Escalade de la violence au Liban-Sud : un soldat israélien a été tué et trois autres blessés dans un accrochage avec un commando du Hezbollah. En représailles, l'artillerie israélienne, ainsi que des deux hélicoptères, ont ouvert le feu sur des bases du mouvement islamiste.
lundi 11 août
Denis Ross n'a pas réussi à débloquer d'un pouce la situation malgré une multiplication des entretiens et des rencontres avec et entre les Israéliens et les Palestiniens.
mercredi 13 août
Protégé des dizaines de soldats, des bulldozers et des pelleteuses de l'armée israélienne ont détruit cinq maisons du camp de réfugiés de Choafat, dans le périmètre du « Grand Jérusalem », et quatre autres près de Bethléem. Depuis l'attentat du 30 juillet, l'Etat juif a rasé 22 maisons, officiellement parce qu'elles avaient été érigées sans permis de conduire. Les Palestiniens parlent de mesures punitives et soulignent que les autorités israéliennes n'accordent que très rarement ces permis sur des terres qu'elles réservent à la colonisation.
jeudi 14 août
L'armée israélienne a levé le blocus de deux nouvelles villes autonomes de Cisjordanie, Ramallah et Hébron. Le blocus est maintenu uniquement sur la localité de Bethléem et des villages des environs de Jérusalem-est. Israël continue d'interdire l'entrée de son territoire aux Palestiniens ce qui réduit au chômage près de 100 000 travailleurs. Excédés par le blocus, trente médecins et infirmières qui travaillent habituellement en Israël ont manifesté devant un barrage de l'armée israélienne.
samedi 16 août
Benjamin Netanyahu prend quelques jours de vacances à Césarée, au bord de la Méditerranée, entouré d'une garde rapprochée. Pendant ce temps, soumise au blocus économique imposé par l'Etat hébreu, l'Autorité palestinienne présidée par Yasser Arafat a décidé de répondre en pratiquant un boycottage sans précédent des produits israéliens. Israël exporte pour plus d'un milliard de dollars de marchandises vers la Cisjordanie et la bande de Gaza.
Deux chasseurs bombardiers israéliens ont tiré quatre missiles sur la colline de Naameh (à 15 kilomètre au sud de Beyrouth) qui abrite une base du FPLP-CG, une organisation palestinienne pro-syrienne. L'attaque a semé la panique parmi les automobilistes sur la route côtière voisine, très fréquentée pendant le week-end.
lundi 18 août
Netanyahu a accepté le transfert de 80 millions de francs, une petite partie des fonds dus à l'Autorité palestinienne. D'après l'accord d'Oslo, Israël est tenu de reverser les droits de douanes prélevés sur les biens qui transitent obligatoirement par l'Etat hébreu avant d'atteindre les territoires autonomes, ainsi que les taxes sur les salaires des travailleurs palestiniens. Or, depuis l'attentat-suicide du 30 juillet à Jérusalem, les versements étaient suspendus. Les retards atteignent 450 millions de francs, selon l'Autorité palestinienne.
Sept habitants de Saïda, dont deux enfants de 12 et 13 ans, ont été tués et une quarantaine d'autres blessés, par des obus tirés depuis la zone occupée par Israël au sud du Liban. Les sept projectiles ont été délibérément tirés sur le centre de la ville par l'ALS, une milice créée par l'Etat juif. L'attaque se voulait une réponse à un attentat qui avait tué, peu avant, deux adolescents dans la zone tenue par l'ALS. En fin d'après-midi, l'armée libanaise et la milice islamiste chiite Hezbollah sont entrées à leur tour dans la bataille en bombardant des positions de l'ALS.
mardi 19 août
Le Hezbollah a tiré, depuis la région de Tyr, 45 roquettes Katioucha sur Kirya Shimone, dans le nord d'Israël, dans la matinée, faisant au moins trois blessés.
mercredi 20 août
Nouveau raid israélien contre le Hezbollah au Liban : quatre avions ont bombardé un village dans le centre de la plaine de la Bekaa, faisant quatre blessés civils.
De violentes critiques israéliennes ont ponctué, dans la soirée, la rencontre de Yasser Arafat, à Gaza, avec des dirigeants du Hamas et du Jihad, les deux organisations islamistes palestiniennes hostiles au processus de paix et qui ont revendiqué l'attentat du 30 juillet à Jérusalem.
Dernier match des éliminatoires de la Coupe du monde de football 1998 : au Stade national Vasil Levski de Sofia, la Bulgarie a battu Israël un but (Penev) à zéro, devant 32 000 spectateurs. Troisièmes du groupe 5, les Israéliens ne participeront pas à la phase finale en France au mois de juin.
jeudi 21 août
Soucieux de « renforcer l'unité des Palestiniens » face aux « pressions d'Israël », le président de l'Autorité palestinienne a renouvelé l'opération très critiquée de la veille, cette fois en Cisjordanie, à Ramallah. Au cours de ces réunions baptisées « dialogue national », Arafat a joué les équilibristes, en défendant le processus de paix et en appelant les islamistes à se rallier à lui. Le gouvernement israélien accuse le leader palestinien de « pratiquer le double langage ».
La décision de boycotter les produits israéliens, pour protester contre les sanctions imposées aux territoires palestiniens, a commencé à prendre effet. L'Autorité palestinienne a interdit l'entrée de plusieurs camions de livraison dans les villes autonomes de Cisjordanie. L'économie palestinienne étant totalement dépendante d'Israël, le boycottage ne porte que sur « les produits non-indispensables ».
dimanche 24 août
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est arrivé dans la soirée à Tokyo en compagnie d'une délégation de 24 hommes d'affaires. Au menu de cette visite au Japon : les relations économiques bilatérales.
lundi 25 août
Le Hezbollah a repris ses tirs, au lance-grenade et à la mitrailleuse, sur les positions de l'armée israélienne au Sud-Liban et sur le nord d'Israël.
mardi 26 août
Un gisement de pétrole contenant des réserves potentielles de un milliard de barils a été découvert près de la ville de Rosh Haayin, à l'est de Tel-Aviv. Mais pour l'instant, le brut mis au jour n'est pas encore exploitable.
mercredi 27 août
Le blocus total imposé depuis un mois aux habitants de Bethléem a été levé. Les taxis collectifs palestiniens ainsi que les autocars de touristes et de pèlerins étrangers ont pu franchir les barrages de l'armée israélienne, hermétiques depuis l'attentat-suicide du 30 juillet, à Jérusalem. Les Palestiniens de Bethléem peuvent maintenant se rendre dans les autres villes autonomes de Cisjordanie. Mais l'accès à Israël leur est toujours interdit et empêche les liaisons avec la bande de Gaza.
vendredi 29 août
Israël et la Jordanie se sont entendus sur les conditions de fonctionnement d'un aéroport commun dans le port jordanien d'Akaba, sur la mer Rouge. Les deux pays signeront le 31 août l'accord officiel sur cet « aéroport de la paix », un projet prévu dans le traité de paix israélo-jordanien de 1994 qui permettra de décongestionner l'aéroport de la ville israélienne voisine d'Eilat.
dimanche 31 août
Le gouvernement israélien refuse de procéder à une nouvelle étape du retrait de ses troupes de Cisjordanie, prévue le 7 septembre, comme il avait déjà refusé de le faire au mois de mars. Selon les accords signés avec l'Autorité palestinienne, Israël devait se retirer d'une large portion de la Cisjordanie, en trois phases, avant la mi-1998. « Pas question de bouger tant que l'Autorité palestinienne ne mène pas la guerre aux organisations terroristes », a dit un porte-parole de Benjamin Netanyahu. Les Palestiniens contrôlent actuellement environ 3 % de la Cisjordanie et 60 % de la petite bande de Gaza.
jeudi 4 septembre
Les kamikazes du Hamas ont à nouveau, frappé, à 3 heures 05, Jérusalem au cœur : trois explosions (trois bombes à clous) ont fait, en 30 secondes, 7 morts et 172 blessés dans la rue Ben-Yehuda, une voie piétonne commerçante et touristique. Très vite, une revendication, par téléphone à l'AFP : « Les brigades d'Ezzedine al-Kassam annoncent leur responsabilité dans l'opération armée qui s'est produite aujourd'hui à Jérusalem ». Puis, un communiqué dans une cache à Ramallah : Israël devra faire face à de nouvelles attaques si « tous les combattants, notamment ceux du Hamas » aujourd'hui en prison ne sont pas libérés d'ici au 14 septembre. Israël a aussitôt rebouclé la Cisjordanie et Gaza. De leur côté, les responsables palestiniens promettaient très vite de coopérer avec les Israéliens pour l'enquête. Dans la soirée, la police palestinienne annonçait d'ailleurs l'arrestation de deux dirigeants du Hamas. S'étant rapidement rendu au chevet de quelques-unes des victimes, Netanyahu accusait directement (qui a dénoncé l'attentat), lui reprochant de laisser « les mains libres » aux terroristes et d'être lié aux dirigeants du Hamas. Le Premier ministre israélien a annulé une rencontre entre les services de sécurité israéliens et palestiniens. Pour lui, le « processus de paix » est visiblement à l'agonie.
nuit du jeudi 4 au vendredi 5 septembre
A 0 h 45, un commando israélien de 16 hommes a été débarqué par hélicoptère sur la côte libanaise, à la hauteur d'Insariyé, considéré comme un bastion du mouvement prosyrien Amal (plusieurs dirigeants du mouvement, dont le numéro deux de la hiérarchie chiite au Liban, cheikh Abdel Amir Kabalan, y ont une résidence), à 25 kilomètres au sud de Saïda. Repérés un kilomètre plus loin, les hommes de Tsahal ont été rapidement pris sous le feu des mortiers et des roquettes de l'armée libanaise et des milices d'Amal et du Hezbollah. Une heure plus tard, des hélicoptères tentaient de venir au secours du commando. En vain. Les combats durèrent encore trois heures, jusqu'à ce que deux ou trois hélicoptères israéliens réussissent enfin à se poser à la faveur d'une ceinture de feu établie par d'autres appareils restés en vol. Une demi-heure plus tard, l'évacuation était finie. Bilan de ce débarquement raté : 11 soldats israéliens tués, un douzième porté disparu et les quatre restant blessés. Du côté libanais, une Palestinienne tuée au volant de sa voiture et cinq autres civils, des Libanais, blessés, ainsi que quatre miliciens d'Amal et trois du Hezbollah. L'opération était visiblement une réplique à l'attentat de la veille.
vendredi 5 septembre
Lors d'une réunion d'urgence, dans la matinée, le gouvernement israélien a pris deux nouvelles mesures en réplique au triple attentat de la veille : d'une part, la restitution de terres aux Palestiniens est gelée aussi longtemps que l'Autorité palestinienne n'aura pas donné des preuves suffisantes de sa lutte contre le terrorisme ; d'autre part, les forces israéliennes pourchasseront désormais les terroristes partout, c'est-à-dire aussi en territoire palestinien, « indépendamment, sans aucun lien avec l'Autorité palestinienne ». Autant dire, avec le négociateur palestinien Hassan Asfour, que « l'accord intérimaire est mort ». Les Israéliens ont annoncé l'arrestation de soixante-neuf islamistes. La police, en état d'alerte maximum à Jérusalem, a déployé des renforts aux arrêts de bus, devant les bâtiments publics et dans les rues piétonnières. L'armée a renforcé les barrages routiers en dehors de la Ville sainte ; un militaire a ouvert le feu sur un bus palestinien près d'Hébron pour faire respecter le blocus ; blessé, le chauffeur a été hospitalisé. Par ailleurs, le chef spirituel du Hezbollah pro-iranien, le cheikh Nasrallah, n'a pas caché sa satisfaction devant l'échec du commando de Tsahal. « Les Israéliens, a-t-il même prophétisé, vont riposter et tenter de punir l'armée libanaise : alors, ils trouveront le Hezbollah devant eux... » Jamais, depuis quatre ans, la paix n'a paru si lointaine au Proche-Orient.
du samedi 6 au dimanche 7 septembre
L'Autorité palestinienne a procédé à l'arrestation de 35 militants de la branche armée du Hamas. C'est la première fois depuis des mois que la sécurité palestinienne s'en prend directement à la partie militaire du mouvement islamiste. Ces arrestations n'auraient cependant aucun rapport avec les récents attentats de Jérusalem, et Israël accuse Arafat de chercher seulement à impressionner Madeleine Albright, le secrétaire d'Etat américain, qui entame d'ici quelques jours sa première tournée au Moyen-Orient.
dimanche 7 septembre
Yasser Arafat, le roi Hussein de Jordanie et le président égyptien Moubarak se sont réunis au Caire pendant trois heures afin d'arrêter une position commune face à la décision d'Israël de suspendre son retrait de Cisjordanie. Le sommet s'est achevé par un communiqué commun condamnant « les actes de terrorisme et la violence qui prend les civils et les innocents pour cibles ». Les trois hommes appellent en outre à une reprise rapide des négociations de paix israélo-arabe, mais, de son côté, le Premier ministre israélien persiste à attribuer la « responsabilité indirecte » du terrorisme à Yasser Arafat.
mardi 9 septembre
Huit Israéliens sans domicile fixe ont obtenu l'asile politique de l'Autorité palestinienne. Ils avaient été expulsés le mois dernier de leur abri provisoire dans un camp d'hébergement d'immigrés aux abords de Jérusalem. C'est la première fois que des Israéliens demandent à s'établir dans les zones contrôlées par l'Autorité palestinienne.
mercredi 10 septembre
Madeleine Albright, le chef de la diplomatie américaine, est arrivée en Israël pour tenter de faire redémarrer le processus de paix. Washington persistant à être « l'allié privilégié et inconditionnel » d'Israël, ses premières déclarations ont pris les Palestiniens à rebrousse-poil : défendant sans ambiguïté les options défendues par Israël, elle a mis l'accent sur la lutte antiterroriste plutôt que sur l'arrêt de la colonisation juive. Des Palestiniens ont brûlé l'effigie de Madeleine Albright, en même temps que la bannière étoilée.
De violents accrochages à l'arme automatique, à la roquette antichar et au mortier ont opposé, dans la soirée, un commando du Hezbollah libanais à des militaires israéliens dans la zone occupée au Liban Sud.
jeudi 11 septembre
Le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright a rencontré Yasser Arafat dans la matinée à Jéricho. Elle a aussi demandé publiquement aux Israéliens d'interrompre la colonisation des Territoires occupés. Une inflexion notable de son discours. Dans la soirée, le gouvernement Netanyahu a rejeté « tout gel de la colonisation ». Le secrétaire d'Etat a aussi avoué son impuissance, assurant qu'elle ne voyait pas comment « remettre le processus de paix sur les rails ». Un second entretien a eu lieu dans la soirée entre Netanyahu et Albright, qui s'est aussi recueilli sur la tombe de Yitzhak Rabin.
vendredi 12 septembre
Le fils aîné du chef spirituel du Hezbollah, Cheikh Hassan Narsallah, a été tué dans la matinée au cours d'un affrontement de la milice pro-iranienne avec l'armée israélienne au Sud-Liban. Selon le Hezbollah, l'armée israélienne a récupéré le corps de Hadi Nasrallah (18 ans).
samedi 13 septembre
La gauche israélienne a réuni plus de 20 000 manifestants à Tel-Aviv, pour tenter de détourner Benjamin Netanyahu d'une « guerre injustifiable ».
dimanche 14 septembre
Dans la soirée, le gouvernement israélien a levé le blocus imposé aux villes autonomes de Cisjordanie, mis son veto à un chantier de logements juifs dans un quartier arabe de Jérusalem-Est et débloqué la moitié des recettes fiscales palestiniennes. Mme Albright estime qu'Israël a « entendu son message ».
nuit du dimanche 14 au lundi 15 septembre
Onze colons juifs ultranationalistes ont relancé la tension israélo-palestinienne en occupant deux maisons du quartier arabe de Ras el-Amoud, dans Jérusalem-Est. Ils ont installé des caméras de surveillance sur le toit et obtenu la protection de l'armée qui s'est déployée aux alentours pour éviter tout incident avec leurs voisins.
lundi 15 septembre
A Gaza, Yasser Arafat a qualifié l'action des extrémistes juifs à Ras el-Amoud de « sérieuses violations de ce qui a été conclu ». Des responsables palestiniens ont mis en garde contre les violences qui pourraient en résulter. Netanyahu a lui aussi critiqué le coup de force des colons. Mais, le gouvernement israélien n'a pas donné l'ordre d'expulsion de ceux-ci. L'un de ses collaborateurs, David Bar-Illan, a assuré que la police ne pouvait faire évacuer ces bâtiments achetés « en toute légalité » par le milliardaire juif américain Irving Moskowitz (bailleur de fonds de l'extrême-droite israélienne). Une cinquantaine de militants juifs du mouvement « la Paix maintenant », qui manifestaient contre l'occupation de la maison, ont été repoussés sans ménagement par les forces de l'ordre.
mardi 16 septembre
L'Autorité palestinienne a demandé l'intervention des Etats-Unis et de l'Union européenne pour contraindre Israël à évacuer de force les trois familles de colons installées dans Ras el-Amoud. « La poursuite de l'occupation aura des conséquences très dangereuses », a averti le négociateur en chef palestinien, Saëb Arakat. Le patron de la police israélienne craint, lui aussi, « une nouvelle Intifada », de nouvelles émeutes à Jérusalem. Netanyahu, défavorable à l'intervention de la force publique, cherche à convaincre les colons de partir de leur plein gré.
mercredi 17 septembre
La police israélienne a chargé à cheval et à coups de matraque les centaines de Palestiniens qui manifestaient, dans l'après-midi, contre l'installation des colons juifs à Ras el-Amud. Plusieurs centaines d'Israéliens opposés à la colonisation sont alors venus protester eux aussi.
jeudi 18 septembre
Malgré les mises en garde palestiniennes, Israël a décidé que les colons juifs installés au cœur de la partie arabe de Jérusalem pourraient y rester. Netanyahu négocient un accord avec le financier américain des extrémistes religieux pour permettre l'installation de dix étudiants religieux juifs en lieu et place des trois familles qui occupent depuis plusieurs jours une maison du quartier de Ras el-Amoud. Israël envisage même de construire soixante-dix logements pour des juifs sur le terrain vague voisin.
dimanche 21 septembre
Israël a procédé à un nouvel allègement du bouclage des Territoires palestiniens. 2 000 Palestiniens de la bande de Gaza et autant de Cisjordanie sont désormais autorisés à retourner travailler en Israël.
lundi 22 septembre
Recevant le Premier ministre israélien Netanyahu, le chancelier autrichien Viktor Klima a reconnu que « beaucoup d'Autrichiens ont participé activement à l'Holocauste ».
mardi 23 septembre
Le bureau du Premier ministre israélien a annoncé qu'il avait identifié quatre des cinq auteurs des attentats-suicides commis à Jérusalem le 30 juillet et le 4 septembre. Leurs noms ont été publiés. Ils seraient originaires d'une localité de Cisjordanie où les forces de sécurité israéliennes avaient lancé une importante opération en début de semaine, procédant à de nombreuses arrestations dans des villages suspectés d'abriter des militants islamistes.
mercredi 24 septembre
La police d'Arafat a procédé à une vingtaine d'arrestations dans les milieux intégristes de Cisjordanie. De son côté, Netanyahu a annoncé la prochaine construction de trois cents logements supplémentaires dans la colonie d'Efrat, près de Bethléem, en Cisjordanie.
jeudi 25 septembre
Les Palestiniens ont manifesté dans la bande de Gaza pour marquer le premier anniversaire des affrontements entre l'armée israélienne et les forces de sécurité palestiniennes qui avaient fait 80 morts dans leurs rangs. Ils ont saisi cette occasion pour exprimer leur détermination de résister « par tous les moyens » à la colonisation juive. A Paris (France), de son côté, Michel Murr, le ministre de l'Intérieur libanais, a déclaré que « la résistance contre l'ennemi israélien se poursuivra tant que durera l'occupation du Liban-Sud ».
samedi 27 septembre
Netanyahu a donné son feu vert à une rencontre tripartite à New York, le 29 septembre, entre Américains, Israéliens et Palestiniens pour décider de reprendre les négociations sur l'application de l'autonomie, sauf sur les retraits de l'armée israélienne qui restent gelés. Il a également décidé de restituer une partie des avoirs palestiniens, prélevés par le fisc israélien mais gardés par l'Etat hébreu depuis les deux attentats suicides de Jérusalem. Parce que, a-t-il dit, les Palestiniens « ont commencé à prendre des mesures sérieuses contre le terrorisme ».
Le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehai, a affirmé au Jérusalem Post que l'Iran est sur le point, avec l'aide de la Russie d'achever son programme de développement de missiles balistiques pouvant atteindre Israël. Le ministre israélien s'est déclaré favorable à de « nouvelles mesures pour impressionner les Russes ».
dimanche 28 septembre
Arafat, en visite impromptue à Alger puis à Tunis, a demandé la réunion d'un sommet arabe consacré à la situation au Proche-Orient.
500 000 Israéliens ont débrayé pendant huit heures pour la défense de leur régime de retraite.
lundi 29 septembre
Rencontre tripartite à New York entre Américains, Israéliens et Palestiniens pour décider de reprendre les négociations sur l'application de l'autonomie palestinienne.
mardi 30 septembre
Les services secrets israéliens (le Mossad) ont la preuve que l'Iran avance à grand pas sur le chemin de l'arme nucléaire, grâce à la Russie. Leur rapport est parvenu aux Etats-Unis dans le plus grand secret : dans l'attaché-case du ministre Natan Chtchtranski qui a fait spécialement le voyage aux Etats-Unis. L'administration américaine est sommée de suspendre toute aide financière à la Russie, mais se fait tirer l'oreille pour passer à l'action. D'ailleurs, le gouvernement israélien lui-même montre l'exemple. Insensible aux protestations de bonne foi du président russe Eltsine, il vient de dénoncer un contrat important en gaz russe.
mercredi 1er octobre
Israël a libéré cheik Ahmed Yassine (61 ans), le guide spirituel du mouvement palestinien Hamas. Cette décision, motivée par l'état de santé du détenu, était réclamée avec insistance par le roi Hussein de Jordanie. Cheikh Ahmed Yassine purgeait depuis 8 ans une peine de réclusion à perpétuité pour avoir commandité des attentats anti-israéliens. Le fondateur du Hamas a été transféré par hélicoptère à Amman, où il a été hospitalisé. Pour faire bonne mesure vis-à-vis de son extrême-droite, Netanyahu a également gracié deux extrémistes juifs, écroués après avoir tué un Palestinien en 1993. Une raison autre que médicale (démentie en Israël comme en Jordanie) a été avancée : cheikh Ahmed Yassine aurait été échangée contre deux agents du Mossad, fortement soupçonnés d'avoir voulu empoisonner, le 25 septembre, le chef du bureau politique du Hamas à Amman, Khaled Mechaal.
jeudi 2 octobre
Yasser Arafat et le roi Hussein de Jordanie se sont rendus au chevet de cheikh Yassine, libéré par Israël. Le souverain jordanien a de nouveau démenti l'existence d'un échange avec des agents secrets israéliens. Cette expulsion « pour raisons humanitaires » place en porte-à-faux l'Autorité palestinienne, censée chasser les « terroristes » dans les territoires sous son contrôle. « Il nous est impossible de continuer à arrêter des gens du Hamas quand Israël relâche leur principal dirigeant », a déclaré un de ses dirigeants.
vendredi 3 octobre
Le Canada a rappelé pour consultations son ambassadeur en Israël. Un geste de protestation contre l'utilisation de passeports canadiens par les auteurs du récent attentat raté contre un responsable du Hamas en Jordanie. Ces deux hommes sont soupçonnés d'appartenir aux services secrets israéliens.
lundi 6 octobre
Le gouvernement israélien va ouvrir une enquête pour s'expliquer comment ses services secrets ont pu manquer l'assassinat de Khaled Mechal, le chef du bureau du Hamas en Jordanie, et se faire prendre la main dans le sac à Amman avec des passeports canadiens. Cette bavure du Mossad a déjà contraint Israël à libérer une cinquantaine de prisonniers palestiniens pour récupérer ses deux agents, notamment le guide spirituel du Hamas.
mardi 7 octobre
Le fondateur et guide spirituelle du Hamas, libéré récemment par Israël, a proposé chez lui, à Gaza, un arrêt des attentats suicides contre les Israéliens. Ses conditions : qu'Israël évacue tous les territoires occupés et mette fin aux expulsions et à la colonisation. Pour un conseiller du Premier ministre israélien, bien que les conditions demeurent « inacceptables », il s'agit là d'un « changement positif » dans l'attitude du Hamas. De son côté, le médiateur américain tente d'organiser une rencontre Netanyahu-Arafat qui ne se sont pas rencontrés depuis février.
mercredi 8 octobre
Sous la pression de l'émissaire américain Dennis Ross, Yasser Arafat et Netanyahu se sont rencontrés, avant l'aube, au point de passage d'Erez, entre Israël et Gaza. Ils décident de reprendre la coopération en matière de sécurité.
Quatre soldats israéliens ont été tués et neuf autres blessés dans deux attaques revendiqués par le Hezbollah dans le zone occupée par Israël au sud du Liban. Le premier attentat s'est produit à Marbaka, à une dizaine de kilomètres de Mardjayoun, la principale ville de la zone, où des charges ont explosé au passage d'un convoi. La seconde opération a été « menée à l'arme automatique ».
jeudi 9 octobre
« Je m'interroge pour savoir si je dois rester dans ce gouvernement ». David Lévy n'a pas du tout apprécié la tentative d'assassinat d'un dirigeant islamiste palestinien par des agents du Mossad. « Le problème n'est pas que l'opération ait échoué, c'est qu'il ne fallait pas l'entreprendre ».
vendredi 10 octobre
La Jordanie a expulsé tous les membres du Mossad israélien présents à Amman. Les services secrets jordaniens et israéliens entretenaient jusque là d'excellentes relations. Les Jordaniens avaient accepté de coopérer avec le Mossad lorsque Danny Yatom en avait pris la tête, il y a un an et demie.
dimanche 19 octobre
Le Proche-Orient a connu une fin de semaine de pluies diluviennes et d'orages de grêle. En Israël, six personnes ont été tuées et trois sont portées disparues à la suite de crues soudaines qui ont déferlé dans les lits de rivières d'ordinaire asséchées. A Jéricho, plusieurs dizaines de maisons ont été détruites et, dans toute la Palestine, de nombreuses plantations de bananiers.
lundi 20 octobre
De nombreuses personnalités venues du monde entier ont assisté, à Jérusalem, à l'inauguration du Centre pour la paix fondé par l'ancien Premier ministre Shimon Peres. Le premier projet du centre est la construction d'une zone industrielle israélo-palestinienne dans la bande de Gaza, qui devrait fournir des emplois à 50 000 Palestiniens. Ce centre bénéficie d'un important soutien (Gorbatchev, Carter, Major font notamment partie du conseil d'administration), mais Netanyahu, n'a pas participé à l'inauguration, faisant valoir qu'il avait « d'autres engagements ».
mardi 21 octobre
L'Autorité palestinienne a annoncé qu'elle allait procéder au premier recensement de la population en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est, à partir de décembre. Le précédent recensement avait été effectué par Israël en 1967, afin de fournir des papiers d'identité aux Palestiniens des territoires conquis après la guerre. Les opérations de recensement devraient durer quinze jours ; elles seront financées par des contributions internationales s'élevant à 42 millions de francs. L'Autorité palestinienne entend affirmer ainsi son autonomie dans les faits.
mercredi 22 octobre
Cheikh Ahmed Yassine, fondateur du Hamas, multiplie les déclarations contradictoires depuis sa libération. Ainsi, après avoir plaidé l'apaisement avec Israël, il proclame maintenant la poursuite de la « guerre sainte contre l'ennemi ». Devant un parterre de 5 000 étudiants de l'université islamique de Gaza, il a expliqué qu' « une nation sans guerre sainte est une nation sans objectif » et que « le monde ne comprend que le langage de la force ».
jeudi 23 octobre
Le Maroc a gelé ses relations avec Israël et il ne recevra aucun de ses représentants tant que le processus de paix avec les Palestiniens restera au point mort. C'est ce qu'a annoncé un haut conseiller économique du roi Hassan II en visite en Israël. Les Affaires étrangères israéliennes ont fait une tournée discrète, le mois dernier, au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie pour tenter de convaincre ces pays de ne pas fermer leurs représentations en Israël. Par ailleurs, Yasser Arafat a rencontré, pendant plus d'une heure, à Paris, le président français Jacques Chirac auquel il a fait part de son analyse « extrêmement pessimiste » de la situation au Proche-Orient.
vendredi 24 octobre
Les Etats-Unis ont gelé une aide de l'ordre de 450 millions de francs à Israël pour contraindre l'Etat hébreu à transférer à la Jordanie une partie de l'aide annuelle qu'il reçoit de Washington. Israël s'était engagé à ce transfert, qui récompense le roi Hussein pour son soutien au processus de paix.
lundi 27 octobre
Selon le quotidien israélien Yédiot Aharonot, l'Etat hébreu est prêt à proposer aux Palestiniens un « quasi-Etat » dote de tous les symboles de la souveraineté, sauf dans les domaines de la sécurité et des relations extérieures. Netanyahu devrait présenter ce projet le 29 octobre. Par ailleurs, Israël a libéré 26 détenus palestiniens en échange de la libération de deux ses agents qui avaient tenté d'assassiner un agent du Hamas, le mois dernier, dans la capitale jordanienne.
mardi 28 octobre
Le gouvernement Netanyahu a obtenu la confiance du parlement, avec une majorité relative de 44 députés sur 120. Seuls 36 députés de l'opposition ont voté contre, tous les autres parlementaires se sont abstenus... ou étaient absents. Le débat a été particulièrement houleux, alimenté par l'enregistrement d'une conversation privée du Premier ministre (réalisé à son insu), dans laquelle il affirmait que « les gens de gauche qui soutiennent les accords d'autonomie palestinienne ont oublié ce que c'est qu'être juif ».
L'armée israélienne au Liban s'est inquiétée, la semaine dernière, de sa vulnérabilité face au Hezbollah dont une roquette a réussi à percer le double blindage du plus sophistiqué de ses chars, le Merkava. La roquette en question serait comparable aux missiles américains à charge creuse les plus performants. Ces nouvelles armes font partie de plusieurs cargaisons (50 avions) envoyées au Hezbollah par l'Iran, via la Syrie. Les services de renseignement israéliens affirment que l'Iran a considérablement augmenté ses livraisons d'armes au Hezbollah, responsable de la plupart des attaques anti-israéliennes au Liban-Sud.
jeudi 30 octobre
Le gouvernement de Netanyahu est disposé à « ralentir » la construction de logements dans les colonies situées dans les territoires palestiniens, à condition que ces derniers renoncent, pour le moment, à l'agrandissement prévu de leurs enclaves autonomes. Le ministre des Affaires étrangères, David Lévy, devrait formuler cette proposition au « numéro deux » palestinien, Mahmoud Abbas, qu'il doit rencontrer aux Etats-Unis.
dimanche 2 novembre
A la veille de la reprise des négociations avec les Palestiniens aux Etats-Unis, Israël refuse de s'engager sur un retrait de son armée en Cisjordanie. Ce qui fait dire à Arafat que ces pourparlers « n'ont aucune chance de succès ». A l'inverse, le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy assure avoir reçu le feu vert (de Netanyahu) pour prendre des « décisions très importantes » sur la colonisation et le redéploiement militaire.
lundi 3 novembre
A la demande du président Weizman, une commission d'arbitrage a été mise en place pour trouver un compromis entre les juifs orthodoxes, majoritaire en Israël, et les juifs libéraux, majoritaires aux Etats-Unis. A l'origine du conflit : la volonté des rabbins libéraux d'être reconnus par leurs confrères orthodoxes, en obtenant de siéger dans les conseils religieux des quatre principales villes d'Israël. La Cour suprême a tranché en faveur des libéraux, mais les vingt-trois députés des partis religieux ont tenté de court-circuiter la justice avec un projet de loi renforçant les pouvoirs des autorités rabbiniques, actuellement... orthodoxes. Le débat entre les deux mouvements porte d'abord sur interprétation de la loi religieuse. Le schisme pourrait conduire les juifs américains à se désintéresser du sort d'Israël...
mardi 4 novembre
Cédant aux pressions conjuguées d'Israël et des Etats-Unis, les Palestiniens ont accepté d'élargir les négociations de Washington en y dépêchant des experts. L'Autorité palestinienne estime cependant que cette concession ne permettra de débloquer que des dossiers mineurs (comme la mise en service d'un aéroport palestinien dans la bande de Gaza), alors que les vrais problèmes restent ceux de la colonisation juive des territoires et les retraits de l'armée d'occupation israélienne.
Netanyahu a été pris à partie par 500 lycéens et des militants pacifistes de Beersheba devant lesquels il devait prendre la parole. Ses interlocuteurs l'ont notamment accusé d'avoir suscité le climat de haine qui a abouti à l'assassinat de Yitzhak Rabin (1995).
samedi 8 novembre
A Tel-Aviv, au moins 300 000 Israéliens ont rendu hommage à leur ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, sur le lieu même de son assassinat. Netanyahu en minimise la portée : « Cela n'a rien a voir avec les options politiques concernant le processus de paix », explique son porte-parole, David Bar Ilian. Seul membre du gouvernement Netanyahu à s'être joint à la cérémonie, le ministre du Commerce Nathan Chtcharansky a été hué alors qu'il était venu appeler « à l'unité ».
lundi 10 novembre
Israël et le Vatican viennent de franchir un grand pas dans l'amélioration de leurs relations en signant l'accord qui légalise le statut de l'Eglise catholique en Terre sainte.
mercredi 12 novembre
Pour la première fois, Israël a rendu un hommage officiel à Yitzhak Rabin. Outre la famille du Premier ministre assassiné, cette cérémonie, devant la tombe de Rabin, a rassemblé des centaines de députés, d'hommes politiques et de compagnons d'armes du défunt ainsi que Netanyahu et son épouse. Ce deuil, qui se voulait aussi « un jour d'examen de conscience nationale », se répétera désormais chaque année. Devant le Parlement, Netanyahu a lancé à cette occasion un appel à la réconciliation.
Le quotidien arabe Al-Hayat, publié à Londres, affirme que la lutte pour la succession d'Arafat est déjà engagée au sein de l'Autorité palestinienne. Jibril Rajoub, responsable de la sécurité palestinienne en Cisjordanie, serait en train de forger des « alliances politiques nouvelles et d'armes massivement ses partisans » afin de prendre le pouvoir. Mohammed Dahlan, chef de la sécurité dans la bande de Gaza, essaie, lui aussi, d'accroître son influence.
jeudi 13 novembre
En visite à Londres, Le Premier ministre israélien Netanyahu a été fermement invité par le Premier ministre britannique Tony Blair à agir pour relancer ls négociations avec les Palestiniens. Londres a fait savoir qu'il tient le gouvernement israélien pour le premier responsable de l'actuelle impasse dans le processus de paix.
Israël a publié une partie, jusqu'alors confidentielle, du rapport de la commission officielle d'enquête sur l'assassinat de Yitzhak Rabin. Ce document révèle qu'un militant d'extrême droite qui travaillait comme informateur pour le Shin Beth, connaissait les projets du meurtrier, mais n'a rien fait pour l'en empêcher. Les auteurs du rapports accusent le Shin Beth de n'avoir pas contrôler leur informateur et même de l'avoir incité à la violence « pour être plus crédible dans le milieu où il était infiltré ». Le rapport critique aussi la minceur du service de sécurité rapprochée de Rabin et accuse le Shin Beth de négligence.
Arafat a affirmé qu'il proclamera l'Etat palestinien indépendant avant la fin du siècle : « Personne et aucune force au monde ne peut empêcher le processus ».
vendredi 14 novembre
L'Autorité palestinienne a décidé de boycotter la Conférence économique pour le Proche-Orient qui s'ouvre le 16 novembre à Doha, pour protester contre « l'intransigeance » de l'actuel gouvernement israélien.
L'armée israélienne a enlevé en Cisjordanie deux activistes du Hamas qui étaient détenus par la sécurité palestinienne. Elle a profité de leur transfert entre deux villes autonomes pour les arrêter, ainsi que les agents palestiniens qui les accompagnaient, à un barrage routier près de Naplouse.
Le chef des opérations du Mossad a démissionné en raison de son rôle dans l'attentat manqué d'Amman en septembre.
samedi 15 novembre
Un enfant palestinien de 7 ans est mort après quatre jours d'agonie. Il avait été atteint par une balle de caoutchouc tirée par un soldat israélien, le 11 novembre, en marge d'une manifestation dans laquelle il n'était pas impliqué, à Bethléem. L'hospitalisation lui ayant été refusée à Jérusalem-Ouest, l'enfant avait été transporté à Jérusalem-Est, puis à Ramallah, en Cisjordanie, avant de revenir à Jérusalem-Ouest. Les parents ont fait don de ses organes à la Banque israélienne des organes. Trois jeunes Israéliens ont pu être greffés.
Arafat est apparu très fatigué, à Berne, lors d'une conférence de presse commune avec le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright. Certains médecins qui l'ont observé croient déceler les premières atteintes de la maladie de Parkinson.
lundi 17 novembre
Netanyahu a décidé d'écourter sa visite aux Etats-Unis pour faire face à la fronde d'une partie des dirigeants du Likoud (dont le maire de Tel Aviv Roni Milo) qui ont entrepris de l'écarter de la direction du Parti dont ils estiment l'avenir « compromis ». La loi prévoit qu'un groupe dissident représentant plus de la moitié des députés d'un parti à la droit de conserver le nom de ce parti et de disposer de ses fonds. Il suffit aux frondeurs de séduire 12 des 22 députés du Likoud pour avoir gain de cause. S'ils échouent, les dissidents ont encore une arme : le vote du budget, d'ici quelques semaines.
vendredi 21 novembre
Une société israélienne d'électronique vient de signer un contrat de plus de six cents millions de francs pour la fourniture d'équipements à l'artillerie suisse.
dimanche 23 novembre
Première « victime » des remous qui secouent actuellement le Likoud : le Premier ministre Netanyahu a accepté la démission de son directeur de cabinet, Avigdor Lieberman, considéré comme son plus proche collaborateur depuis plusieurs années.
lundi 24 novembre
Cédant aux pressions américaines, Netanyahu se dit prêt à un retrait de ses troupes en Cisjordanie. Deux de ses principaux collaborateurs doivent se rendre au Caire, le 25 novembre, pour détailler ses propositions aux dirigeants égyptiens. Le retrait envisagé est de l'ordre de 6 à 8 % du territoire occupé en Cisjordanie. L'Autorité palestinienne, qui se dit prête à discuter de propositions « sérieuses », a déjà officieusement repoussé le projet, jugé insuffisant (trois fois inférieur à ce qu'exigent les Palestiniens). A l'opposé, les alliés politiques de Netanyahu ne sont pas satisfaits non plus, mais pour d'autres raisons : « Nous nous opposons même à un retrait de 1 à 2 % ! », claironne le leader d'une faction du Likoud qui rassemble 17 des 66 députés de la coalition au pouvoir. Le Parti national religieux (9 élus) déclare : « Un autre retrait de Judée-Samarie (Cisjordanie) et c'est la fin du régime Netanyahu... »
mercredi 26 novembre
Les pressions américaines incessantes sur Netanyahu ont des effets pervers. Ainsi, ulcéré de ne pas être reçu à la Maison-Blanche, la semaine dernière, alors que son adversaire politique direct, Shimon Peres, y avait ses entrées, Netanyahu a écourté sa visite aux Etats-Unis. Commentaire de la presse israélienne : « Les Arabes ne pouvaient espérer meilleur saboteur des relations spéciales entre Israël et les Etats-Unis que le Premier ministre actuel ». C'est aussi ce que pensent certains amis de Netanyahu, qui lui reprochent de « ne plus inspirer confiance » à personne...
jeudi 27 novembre
Netanyahu a quelque peu dévoilé son plan de relance du processus de paix : « J'ai proposé que tous les retraits se fassent en une seule fois (au lieu de cinq), sur cinq mois, et que les négociations définitives (sur le futur statut de la Palestine) commencent immédiatement ». Ce plan sera discuté en Conseil des ministres, le 30 novembre. Mais il est si limité qu'il ne convainc guère. En plus, le Premier ministre israélien met des conditions à ce retrait : des zones de sécurité à l'est et à l'ouest de la Cisjordanie, des corridors, la souveraineté israélienne sur une Jérusalem unifiée...
Des gardes-frontières israéliens ont arrêté deux Palestiniens qui transportaient des armes à Bethléem, ville autonome. Ils ont aussi fait sauter leur voiture sous prétexte qu'elle contenait des explosifs. Les responsables palestiniens ont exigé la libération immédiate des deux hommes, affirmant qu'il s'agissait de deux techniciens habilités à réparer les armes - et donc à les transporter - pour le compte du service de sécurité de l'Autonomie.
vendredi 28 novembre
Le gouvernement israélien a autorisé la construction de quatre zones industrielles à proximité de villes autonomes palestiniennes. Mossi Raz, secrétaire général du mouvement « La Paix maintenant », a précisé que ces implantations se feraient en zone C, sous contrôle exclusif israélien, près de Ramallah, Naplouse, Hébron et dans la vallée du Jourdain. De telles zones industrielles auront pour conséquence d'isoler les villes autonomes et d'empêcher les Palestiniens de revendiquer une continuité territoriale.
Pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de Netanyahu, les ultranationalistes appellent à manifester contre lui le 29 novembre, jour du cinquantième anniversaire de la résolution de l'ONU qui recommandait la création parallèle de deux Etats, l'un juif, l'autre arabe, en Palestine.
samedi 29 novembre
Un attentat du Hezbollah, dans la matinée, contre un patrouille israélienne au Sud-Liban aurait fait cinq blessés.
dimanche 30 novembre
Après sept heures de débat houleux, le gouvernement israélien a approuvé le principe d'un retrait limité (6 à 8 %) de Cisjordanie, mais a posé ses conditions. Israël exige que les Palestiniens renoncent à tout transfert territorial avant 1999. En outre, le retrait envisagé n'interviendrait pas avant avril, le temps de vérifier que l'Autorité palestinienne « mène bien la lutte contre les terroristes islamistes ».
lundi 1er décembre
Selon le professeur Ashraf Kurdi, ministre jordanien de la Santé et médecin traitant de Yasser Arafat, le président de l'Autorité palestinienne présente les symptômes d'une « dépression nerveuse », probablement liée à l'enlisement du processus de paix avec Israël. Le praticien, qui est neurologue, s'est affranchi du secret médical pour démentir les rumeurs selon lesquelles le chef de l'OLP serait atteint de la maladie de Parkinson. Ses tremblements en public « sont bénins et d'origine inconnue ».
mardi 2 décembre
La police palestinienne a empêché récemment un attentat suicide anti-israélien qu'un activiste en possession de cent kilos d'explosifs voulait perpétrer à Naplouse.
mercredi 3 décembre
Lancement d'une grève générale des fonctionnaires israéliens.
jeudi 4 décembre
Au début d'une tournée européenne, Netanyahu a été reçu par le chancelier allemand Kohl.
vendredi 5 décembre
Pour la troisième journée consécutive, Israël est paralysée par une grève générale des fonctionnaires.
En France, Netanyahu a rencontré le Premier ministre français Lionel Jospin et le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright. Le président américain Bill Clinton refuse de recevoir le Premier ministre israélien tant qu'il ne montrera pas de meilleures dispositions.
Un enfant palestinien de 3 ans a été grièvement blessé, ainsi que cinq autres Palestiniens, par les tirs de soldats israéliens sur des manifestants qui protestaient contre la saisie de terres agricoles, près de la frontière entre l'Egypte et Gaza. Selon un responsable israélien, il s'agissait de balles caoutchoutées, pas de balles réelles, comme l'ont affirmé des témoins. Par ailleurs, le mouvement Hezbollah a menacé Israël de représailles après la mort de trois civils de l'explosion de deux mines, au Liban-Sud.
samedi 6 décembre
Benjamin Netanyahu a rencontré le président français Jacques Chirac à Paris.
dimanche 7 décembre
Pour tenter de mettre un terme à l'une des grèves les plus dures que le pays ait connues, le Premier ministre israélien a eu recours à une vieille loi héritée du mandat britannique sur la Palestine, en réquisitionnant les salariés des « secteurs vitaux ». Les principales entreprises concernées sont celles du téléphone, de l'électricité, de la distribution des eaux et de l'aéroport Ben Gourion. Selon cette loi, les salariés réquisitionnés qui refuseraient de reprendre le travail s'exposent à une peine de deux ans de prison ferme et à une amende de l'ordre de 18 000 francs. La première réponse des grévistes a été particulièrement brutale : les 700 000 employés des services publics ont bloqué, pendant plusieurs heures, des carrefours et des routes partout dans le pays, provoquant des embouteillages monstres. Après un durcissement de la centrale syndicale, de nouvelles discussions, dans la soirée, ont abouti à un accord de principe et la Histadrout a appelé à reprendre le travail. L'accord définitif doit être signé le lendemain.
lundi 8 décembre
« Rien de neuf » : c'est par cette déclaration laconique que Madeleine Albright, secrétaire d'Etat américain, a commenté ses entrevues du week-end, à Genève et à Paris, avec le Premier ministre israélien et le président de l'Autorité palestinienne.
mardi 9 décembre
Yasser Arafat a assisté à l'ouverture du huitième sommet de l'Organisation de la conférence islamique à Téhéran, alors que l'Iran a longtemps considéré le chef de l'Autorité palestinienne comme un « traître ».Dès l'ouverture du sommet, l'Iran a appelé le monde musulman à « libérer la Palestine » et à la « guerre contre Israël ».
mercredi 10 décembre
Les Palestiniens ont engagé le premier recensement, depuis plus de 30 ans, dans les territoires occupés. Des milliers d'agents (étudiants et universitaires formés pour l'occasion) ont commencé à faire du porte à porte, deux par deux, dans toutes les localités du territoire. Israël, opposé à cette opération à Jérusalem, a préparé une loi interdisant que le recensement s'y déroule. Voté en urgence au Parlement (par 35 voix contre 22, sur un total de 120 membres), le projet doit être adopté dans la nuit.
jeudi 11 décembre
Les 55 membres musulmans de l'OCI se sont séparés en condamnant le terrorisme islamiste au même titre que la colonisation des terres palestiniennes par Israël, qualifiée de « terrorisme d'Etat ».
Un projet de manœuvres navales et aériennes entre la Turquie, Israël et les Etats-Unis avait été révélé, au début de l'été, provoquant la colère du monde arabe et de l'Iran. Cette fois, le projet devient réalité : ces manœuvres, baptisées « Reliant Mermaid », auront lieu en Méditerranée orientale du 5 au 9 janvier.
nuit du mardi 16 au mercredi 17 décembre
Conseil des ministres israéliens houleux : aucun accord n'a pu être trouvé entre les membres du gouvernement, dont certains ont nouvelle fois menacé de renverser Netanyahu.
mercredi 17 décembre
Le Premier ministre Netanyahu, qui avait déjà rencontré Madeleine Albright à Paris, récemment, est de retour dans la capitale française pour un nouvel entretien avec le chef de la diplomatie américaine. Pas plus que la première fois, cependant, il n'est disposé à lui présenter une « carte des intérêts d'Israël en Cisjordanie » comme elle l'exige. Un député travailliste affirme qu'il existe déjà un accord secret avec les Etats-Unis, portant sur un retrait de 12 % de la Cisjordanie. Le projet pourrait être divulgué à la mi-janvier.
jeudi 18 décembre
L'Autorité palestinienne a approuvé un plan israélien de lutte contre le terrorisme islamiste. Mais Netanyahu a cherché à en limiter la portée. Par ailleurs, Madeleine Albright, qui vient de s'entretenir, à Londres, avec Yasser Arafat, espère que les deux dirigeants israélien et palestinien rencontreront, séparément, le président américain Bill Clinton, en janvier, pour relancer le processus de paix en panne depuis un an.
vendredi 19 décembre
Intervenant devant des journalistes membres du Congrès juif mondial, Benjamin Netanyahu a affirmé que la Cisjordanie ne serait jamais l'Etat indépendant que les Palestiniens rêvent d'édifier et qu'Israël accepterait plutôt un « système de partage du pouvoir », qui permettrait à 90 % des Palestiniens de vivre dans des régions autonomes. L'Etat hébreu maintiendrait le contrôle de larges « zones de sécurité » (dispersées, ceinturant la Cisjordanie), des voies de passage et des colonies juives. Yasser Arafat a réagi aussitôt : ces propos constituent, a-t-il dit, une « violation dangereuse des accords de paix signés à Washington », de même qu'une violation du principe de l'échange des territoires contre la paix.
samedi 20 décembre
Yasser Arafat a affirmé au Caire la « détermination » du peuple palestinien à « libérer la Cisjordanie des griffes de l'occupation israélienne ». De son côté, le porte-parole de Netanyahu s'est livré à une laborieuse explication de texte pour tenter de démontrer que le Premier ministre n'avait pas voulu dire ce qu'il avait dit la veille... tout en le disant tout de même. Yasser Arafat a reçu un soutien extrêmement ferme de l'Egypte.
mardi 23 décembre
Israël décourage par tous les moyens le séjour des Arabes à Jérusalem. Les 180 000 Palestiniens de la ville sont de plus en plus menacés par la « judaïsation » ; elle se manifeste, notamment, par la confiscation des cartes d'identité. Sans celles-ci, il leur est aujourd'hui interdit de séjourner dans la « capitale éternelle ». La campagne de retrait s'est intensifiée avec l'arrive du Likoud au pouvoir. En trente ans, l'Etat hébreu avait privé 4 000 Palestiniens du droit de vivre à Jérusalem-Est, soit un peu plus de 130 par an. En 1996, il a confisqué 689 cartes : sept fois plus que l'année précédente.
jeudi 25 décembre
Yasser Arafat va présenter, en janvier 1998, au président américain Clinton un « plan complet » pour relancer le processus de paix.
vendredi 26 décembre
Des milliers de sympathisants du Hamas (15 000, selon les organisateurs) ont participé à un rassemblement dans un stade de football de Gaza, pour célébrer le dixième anniversaire du mouvement islamique palestinien. Responsable de la plupart des attentats-suicides contre Israël, le Hamas rejette les accords de l'autonomie signés par l'Autorité palestinienne que dirige Arafat. Il prône la création d'un Etat islamique dans toute la région.
lundi 29 décembre
Netanyahu est toujours en proie à la fronde dans ses rangs. Au Parlement, dix membres de sa coalition (dont trois ministres) ont évité de prendre part au vote sur un chapitre mineur du budget. Trois autres ont carrément voté contre. Ils voulaient exprimer leur colère face aux diminutions de dépenses sociales. Après cet échec, Netanyahu a peu de chance de faire passer son budget avant l'échéance normale du 31 décembre. Il bénéficiera d'une seconde et dernière chance au premier trimestre. Si des voix venaient encore à lui manquer, la chute du gouvernement serait automatique.
Noam Friedman, un colon juif religieux de 19 ans qui effectuait son service militaire, a ouvert le feu avec son fusil d'assaut M-16 sur la foule palestinienne à Hébron. Le massacre a été évité de justesse, le lieutenant Avi Buskila l'ayant rapidement plaqué au sol. Au total, 14 Palestiniens ont été blessés, 6 par les balles du soldat fou et 8 autres, plus légèrement, lors de heurts consécutifs entre les forces d'occupation israéliennes et des civils palestiniens. Friedman a expliqué qu'il était venu spécialement à Hébron pour perpétrer une tuerie afin d'empêcher la conclusion d'un accord sur le retrait israélien de la ville. Le Hamas a promis de venger l'attentat et a accusé l'Autorité palestinienne de négliger la sécurité des Palestiniens. Pourtant, de part et d'autre, on cherchait à calmer le jeu. Le médiateur américain Ross a d'ailleurs rencontré successivement Netanyahu et Arafat. Mahmoud Abbas, numéro deux de l'OLP, assurait de son côté que l'accord sur Hébron serait signé cette semaine.
Dans la soirée, la Syrie a accusé le Mossad (le service de renseignement israélien) d'avoir « profité des préparatifs du nouvel an » pour préparer l'attentat de la veille à Damas qui a fait 15 morts, une accusation vigoureusement rejetée par Israël.
jeudi 2 janvier
Rien n'y fait. Ni la pression internationale, notamment celle des Américains, ni la pression des événements ne font avancer les négociations sur le futur statut d'Hébron. Avigdor Kalahani, le ministre israélien de la Sécurité intérieure, n'a pas caché les trois points sur lesquels achoppe l'accord : le sort de la rue des Martyrs, celui du marché central, et la sécurité des colons de Tel-Roumeia. Pendant ce temps, un huitième ministre israélien (sur dix-huit au gouvernement), Tzahi Hanegbi (Justice, un proche du Premier ministre Netanyahu) a menacé de voter contre l'accord sur Hébron si celui-ci n'obligeait pas l'Autorité palestinienne à livrer à Israël des Palestiniens accusés d'avoir tué des Israéliens.
vendredi 3 janvier
L'opposition à un accord sur Hébron avec les Palestiniens se renforce au sein du gouvernement israélien. Les ministres sont de plus en plus nombreux à critiquer les termes du projet et ils menacent de voter contre, si la sécurité des 400 colons n'est pas garantie. Deux ministres du parti religieux Shas, qui soutenaient jusque là le projet, ont décidé à leur tour de s'abstenir ou de voter contre.
nuit du samedi 4 au dimanche 5 janvier
Benjamin Netanyahu et Yasser Arafat se sont rencontrés au poste israélien d'Erez, sans parvenir à surmonter leurs divergences sur Hébron. Pour le chef de l'OLP, la protection du tombeau d'Abraham doit être assurée à égalité par les polices israélienne et palestinienne. Il faut aussi un calendrier précis pour le redéploiement de l'armée israélienne à Hébron. Deux exigences encore inacceptables pour le Premier ministre israélien. Le diplomate américain Ross (que Arafat reproche d'avoir pris le parti d'Israël) les a accompagné.
dimanche 5 janvier
Netanyahu a reconnu qu'il y avait toujours des « questions en litige » sur Hébron. Mais, cette fois il a aussi promis des « surprises prochaines » dans le processus de paix. Un point de vue que semble partager - c'est la première fois - le chef de la diplomatie égyptienne, Amr Moussa.
lundi 6 janvier
Le gouvernement israélien a affirmé qu'un accord avec les Palestiniens sur Hébron était déjà prêt et que seul un différend sur le calendrier des retraits militaires israéliens empêchait la signature. Le médiateur américain Ross est resté plus prudent. Pour lui, « beaucoup de progrès ont été réalisés », mais les deux parties doivent encore discuter. Un point positif toutefois : Israël a accepté la multiplication par six (de 30 à 80) du nombre des observateurs internationaux qui seront chargés de veiller à l'application de cet accord.
mardi 7 janvier
Les Palestiniens ont rejeté la suggestion faite par Netanyahu de reporter de près de deux ans l'échéance du retrait d'Israël de la majeure partie de la Cisjordanie. Selon les accords d'Oslo, ce redéploiement doit être achevé le 7 septembre 1997.
A Jérusalem-Est, une voiture conduite par un Palestinien de 16 ans a percuté une boulangerie, faisant un mort et quatre blessés. Le conducteur a été aussitôt arrêté. Attentat ou accident ?
mercredi 8 janvier
Plusieurs roquettes tirées du sud du Liban se sont abattues dans la soirée sur la Galilée occidentale (nord d'Israël). Elles n'ont fait ni victime ni dégât. Quelques heures plus tôt, un soldat israélien avait été tué et six autres avaient été blessés au cours d'un accrochage avec le Hezbollah à l'intérieur de la « zone de sécurité ». Dans la soirée, l'aviation israélienne a bombardé le massif de l'Iqlim-at-Touffah, à l'est de Tyr.
Un millier de policiers jordaniens à cheval et à dos de chameau et armés de fusils d'assaut ont empêché quelque 4 000 personnes de manifester contre la tenue, pour la première fois en Jordanie, d'une foire commerciale israélienne. La foire a quand même ouverte ses portes, mais avec deux heures de retard.
jeudi 9 janvier
Deux explosions se sont produites dans la soirée à Tel Aviv, dans un quartier du sud de la ville, près d'un arrêt de bus désaffecté. Onze personnes ont été blessées dont trois gravement. Les premiers éléments de l'enquête accréditaient la thèse d'un attentat, mais la radio israélienne a rappelé que le quartier a la réputation d'être le repaire des malfrats de la capitale.
vendredi 10 janvier
Les Palestiniens ont rejeté une proposition de compromis présentée par le médiateur américain. Le négociateur en chef palestinien exige que les accords soient « appliqués à la lettre », or Denis Ross proposait que le redéploiement israélien en Cisjordanie s'achève en 1998.
Benjamin Netanyahu a nommé l'avocat Roni Bar-On comme conseiller juridique du gouvernement. Une fonction qui fait de lui le procureur général, notamment pour les scandales politiques (Départ du scandale du « Bibigate »).
samedi 11 janvier
Roni Bar-On a démissionné de son poste de conseiller juridique du gouvernement, douze heures après sa nomination.
nuit du dimanche 12 au lundi 13 janvier
Le roi Hussein de Jordanie est intervenu pour débloquer la situation dans les négociations israélo-palestiniennes sur Hébron. La proposition du souverain jordanien (un retrait israélien en trois temps qui s'achèverait à l'été 1998) ouvre sans doute la voie à un compromis, mais les négociateurs palestiniens répètent : « Nous avons encore besoin d'un peu de temps... ».
lundi 13 janvier
Le gouvernement américain a mis en garde ceux qui manifestent un « optimisme exubérant » au sujet des tractations israélo-palestiniennes au sujet d'Hébron.
nuit du lundi 13 au mardi 14 janvier
Yasser Arafat et Benjamin Netanyahu se sont rencontrés une nouvelle fois au poste d'Erez pour essayer de mettre un point final à l'accord sur Hébron. Les Palestiniens espéraient qu'à la fin du processus, ils pourraient contrôler 90 % des territoires conquis par Israël en 1967. Le Premier ministre israélien les a détrompés : au bout du compte, l'Etat hébreu conservera la haute main sur une grande partie de la Cisjordanie (de 40 à 50 % selon la presse israélienne).
mardi 14 janvier
Les autorités israéliennes ont contraint plusieurs familles d'une tribu bédouine des environs de Jérusalem à quitter leur camp, afin de permettre l'extension d'une colonie juive.
nuit du mardi 14 au mercredi 15 janvier
Après trois mois de discussions laborieuses et avec une dizaine de mois de retard sur le calendrier primitif, Israéliens et Palestiniens sont parvenus à un accord sur Hébron. Le Parlement israélien doit encore approuver le texte, engageant du même coup « l'opération remise des clefs » préparée par les militaires pour se retirer des quatre cinquièmes de la ville. Reste que cet accord remet à plus tard l'épineuse question d'un Etat palestinien, du statut des territoires et de Jérusalem. Et que les extrémistes d'un bord et de l'autre se mobilisent déjà sur le seul mot qui leur soit commun : « Trahison ».
mercredi 15 janvier
L'accord sur Hébron a été soumis au gouvernement israélien : il ne s'est trouvé que onze ministres sur 18 pour le soutenir. Une grande partie de la droite, tel Yitzhak Shamir, se sent trahie. La direction palestinienne a, quant à elle, dans la soirée, entériné le texte.
jeudi 16 janvier
A Hébron, les soldats israéliens ont commencé à démanteler ce qui symbolisait leur présence dans la ville depuis 30 ans. Grues et bulldozers ont notamment démantelé deux des trois postes de contrôle qui subsistaient dans les quartiers devant être remis aux Palestiniens. Les soldats ont également vidé leur quartier général, sur une colline surplombant la ville, de tous leurs équipements militaires, générateurs et systèmes de communication. Ce lieu va devenir le commissariat central des forces palestiniennes. La police palestinienne, elle, est déjà présente, même si elle se montre particulièrement discrète. Une trentaine d'officiers de sécurité, en civil, ont été vus en grande discussion avec des officiers israéliens. Le maire d'Hébron affirme que le chef de la « sécurité préventive palestinienne » pour la Cisjordanie, le colonel Jibril Rajoub, est prêt à transférer son quartier général de Jéricho à Hébron. A une quinzaine de kilomètres de la ville, à Dahariya, une centaine de policiers palestiniens ont reçu leurs uniformes, au cours d'une cérémonie haute en couleurs, en musique et en chansons.
Nathan Chtcharansky, dissident soviétique condamné par les autorités de l'URSS en 1978 et « échangé » contre plusieurs espions en 1986, reviendra dans son pays natal à la fin du mois... avec tout le faste des visites officielles. Il est aujourd'hui membre du gouvernement israélien, ministre du Commerce et de l'Industrie.
vendredi 17 janvier
Des incidents ont déjà éclaté à Hébron : c'est dans la partie où les soldats israéliens restent présents que les accrochages se sont produits, près de la mosquée Ibrahimi. Conditionnés par trente ans d'occupation, des gardes-frontières israéliens sont intervenus à la fin de la grande prière du Ramadan pour empêcher les fidèles musulmans qui se dispersaient de s'approcher de la voiture d'un colon. Un Palestinien a protesté et les pierres ont commencé à pleuvoir. Appliquant les instructions anti-émeute, les militaires ont fait évacuer le marché tout proche... sous une volée de fruits et de légumes. Un peu plus tard, un millier de Palestiniens sont revenus, scandant des slogans à la gloire de la branche armée du Hamas. Premier accord sur le retrait d'Hébron entre Netanyahu et Yasser Arafat, sous l'impulsion du roi Hussein de Jordanie.
samedi 18 janvier
Jibril Rajoub, chef de la sécurité palestinienne, a exhorté les 420 colons juifs d'Hébron à déguerpir.
dimanche 19 janvier
Accueilli en héros par des dizaines de milliers d'habitants d'Hébron, Yasser Arafat a proclamé la ville « libérée », mais pour calmer les esprits, il a invité les colons juifs au dialogue, désavouant ainsi Rajoub. Dans la soirée, le porte-parole des colons a repoussé la main tendue d'Arafat. Avant de quitter Hébron, le leader palestinien a promis la libération prochaine du chef spirituel du Hamas, Cheikh Ahmed Yassine (61 ans), condamné en 1989 à la prison à perpétuité par un tribunal israélien.
lundi 20 janvier
Israéliens et Palestiniens, réunis à Beit El, en Cisjordanie, n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur la signature d'un accord formel sur le transfert des pouvoirs civils à Hébron. Les Palestiniens ont déjà repris le contrôle administratif de la ville.
mercredi 22 janvier
Match amical de football : à Jérusalem, Israël et la Grèce ont fait match nul un à un.
jeudi 23 janvier
La municipalité de Jérusalem envisage d'annexer une zone de Cisjordanie pour étendre la ville. Les Palestiniens ont vivement protesté, menaçant les Israéliens d'un « bain de sang ».
vendredi 24 janvier
Les Palestiniens ont commémoré à Hébron le massacre de 25 musulmans par un extrémiste juif, il y a trois ans, au Caveau des Patriarches. Le rassemblement a provoqué quelques bousculades avec les forces israéliennes, mais sans gravité majeure. Le président Arafat a d'ailleurs gagné la ville en hélicoptère pour y tenir une réunion de son cabinet. A Jérusalem, les mesures de sécurité ont été renforcées par le ministre israélien de la Défense, dans la crainte d'une réaction violente des extrémistes juifs après les accords d'Hébron.
dimanche 26 janvier
Plusieurs députés du Likoud et du Parti travailliste ont arrêté un document fixant le « consensus minimum » d'Israël pour les discussions sur le statut définitif des territoires palestiniens. On y lit notamment, concernant Jérusalem, que l'ensemble de la ville restera « unifié sous souveraineté israélienne » mais qu'en échange, Israël « reconnaîtra le centre gouvernemental de l'entité palestinienne située à l'intérieur des frontières de cette unité et à l'extérieur des actuelles limites municipales de Jérusalem ».
lundi 27 janvier
Une dizaine de personnes ont été blessées près de Jérusalem, lors de heurts entre une centaine de policiers et de soldats israéliens et quelque 200 bédouins. Les soldats étaient venus pour raser le camp des bédouins afin de permettre l'extension d'une colonie juive (même chose que le 14 janvier).
mardi 28 janvier
Yasser Arafat a ouvert en Jordanie les discussions sur le retrait de l'armée israélienne des zones rurales de Cisjordanie et sur le statut final des territoires palestiniens.
mercredi 29 janvier
Le Conseil législatif palestinien a tenu sa première réunion à Hébron. Les députés ont protesté contre le maintien de quatre cents colons juifs dans la ville. « Nous sommes venus féliciter les habitants de Hébron pour la libération de leur ville », a dit le président du Conseil Ahmed Koreï, à l'ouverture de la séance.
vendredi 31 janvier
Le chef de la diplomatie israélienne, David Lévy, a été reçu en France par le président Jacques Chirac et le ministre des Affaires étrangères Hervé de Charette. Cette visite devait être l'occasion de relancer les relations entre la France et Israël passablement refroidies depuis la visite mouvementée de Chirac à Jérusalem fin octobre et les mises en garde de Paris sur la politique de colonisation de Netanyahu.
dimanche 2 février
Netanyahu, qui a rencontré Yasser Arafat en marge du forum économique mondial de Davos, en Suisse, a annoncé qu'il rencontrerait de nouveau le président de l'Autorité palestinienne le 6 février à Eretz. Ils y discuteront « l'exécution d'étapes spécifiques, tant par Israël que par les Palestiniens, sur l'accord obtenu à la suite d'Hébron ».
lundi 3 février
Yasser Arafat a appelé l'Union européenne à jouer « un rôle politique dans le processus de paix » au Proche-Orient.
Benjamin Netanyahu s'est rendu en visite officielle au Vatican, où il a été reçu durant 20 minutes par le pape Jean-Paul II.
mardi 4 février
Selon la télévision israélienne, qui assure détenir les preuves, le parti orthodoxe sépharade Shas a négocié la nomination de l'avocat Roni Bar-On comme conseiller politique du gouvernement en échange de l'accord sur Hébron. Objectif : obtenir un allègement de la peine encourue par le leader du Shas, Ariéh Déri, poursuivi pour malversations. De fait, les deux ministres du Shas ne se sont pas opposés à l'évacuation. Le procureur d'Etat a ordonné une enquête. Si elle est avérée, l'information coûtera cher au Shas et au Premier ministre israélien. Si elle est fausse, la télévision, jugée trop critique, aurait du souci à se faire.
De violents échanges d'artillerie ont opposé les soldats israéliens aux miliciens du Hezbollah chiite pro-iranien au Sud-Liban. Deux hélicoptères de l'armée israélienne (des gros porteurs transports de troupe type Asour), qui se rendaient dans la région, se sont heurtés en vol, dans la soirée, dans le brouillard, au-dessus de la Galilée : 73 militaires ont été tués dans le crash des deux appareils, près de la localité de Shaar Ychouv, décrétée zone militaire interdite d'accès. Des bâtiments ont pris feu selon certains témoins sans qu'il y ait de victimes civiles.
mercredi 5 février
Le groupe suisse des « Trois Grandes Banques » annonce la création d’un fonds de soixante et onze millions de dollars d’aide aux survivants de l’Holocauste et à leur famille.
Israël s'est recueilli dans la tristesse, au lendemain de la mort des 73 militaires. Cette journée a été déclarée « jour de deuil national ». Un sommet prévu (le 13 février ?) entre Netanyahu et Arafat a été reporté.
mardi 11 février
Un avion israélien a attaqué l'émetteur de la radio du Hezbollah, installé dans une colline près de Baalbek, dans la Bekaa libanaise, sous contrôle syrien. Touchée par quatre missiles, « La voix des opprimés » a aussitôt cessé d'émettre. Un berger, qui se trouvait à proximité, a été blessé par des éclats. Toujours dans la Bekaa, d'autres avions ont détruit une maison occupée par des combattants du FPLP-CG (Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général) d'Ahmed Jibril. Trois Palestiniens ont été blessés.
Benjamin Netanyahu a ordonné la libération immédiate des 23 Palestiniennes emprisonnées avant la signature de l'accord de septembre 1995 sur l'extension de l'autonomie palestinienne et de 8 autres femmes arrêtées par la suite. Elles ont été accueillies dans l'après-midi à Ramallah par le président Arafat. C'est la deuxième fois en un mois que le Premier ministre israélien applique une promesse que ses prédécesseurs Rabin et Peres avaient faite aux Palestiniens.
Ministre de l'Aménagement du territoire et des Infrastructures, Ariel Sharon s'est attelé à un projet qui lui ressemble, démesuré. Il s'agit d'établir une dizaine d'îles artificielles à un kilomètre du rivage pour pallier le manque de terrains qui freinera tôt ou tard le développement de la plupart des villes côtières d'Israël.
vendredi 14 février
Benjamin Netanyahu voit des ennemis partout, ligués contre Israël : l'Iran, l'Irak, la Syrie. C'est ce qu'il a expliqué au président américain Clinton lors de sa visite à Washington. Aussi a-t-il demandé aux Etats-Unis d' « empêcher n'importe quel pays de leur fournir de la technologie de missiles ». Netanyahu a aussi accusé l'Autorité palestinienne, et en premier lieu Arafat, de ne pas assez réprimer le terrorisme anti-israélien.
dimanche 16 février
Yitzhak Mordehaï, le ministre de la Défense israélien, a annoncé à Hébron, à l'issue d'une rencontre houleuse avec des colons juifs que son gouvernement renonçait à installer de nouvelles colonies dans les territoires palestiniens. Il se contentera de « renforcer » celles qui existent.
mardi 18 février
Une Libanaise a été tuée et deux autres personnes blessées, lors de bombardements israéliens sur plusieurs villages du Sud-Liban. Ces attaques ont été déclenchées en représailles à plusieurs actions du Hezbollah contre des postes contrôlées par l'armée israélienne.
Le Premier ministre Netanyahu a subi un interrogatoire conduit par deux policiers à la présidence du Conseil à Jérusalem, dans le cadre d'un scandale politico-judiciaire dénoncé par la télévision. Le Premier ministre se serait acquis l'appui des ultra-orthodoxes impliqués dans un détournement de fonds, en nommant un procureur général... compréhensif, Roni Bar-On.
Le président russe Boris Eltsine a reçu Yasser Arafat au Kremlin (Moscou), avec lequel il s'est entretenu pendant près d'une heure.
mercredi 19 février
Benjamin Netanyahu a demandé à l'opposition travailliste de le soutenir sur Jérusalem. Il a assuré une délégation du parti travailliste qu'il était déterminé à autoriser en fin de compte la construction d'un nouveau quartier de la colonisation juive de Har Homa.
jeudi 20 février
Alors que les accords israélo-palestiniens affirment le maintien du statu quo à Jérusalem, le Premier ministre Netanyahu a confirmé le projet de construction d'un nouveau quartier juif à Jérusalem-Est. Le roi Hussein de Jordanie a réitéré son opposition à cette politique de colonisation et le président Arafat a annoncé son intention d'évoquer ce dossier avec le président américain Clinton le 3 mars à Washington.
Un civil libanais a été tué par l'explosion d'une bombe israélienne dans le sud du Liban, à proximité de la zone occupée par l'Etat hébreu.
vendredi 21 février
L'Autorité palestinienne et le groupe arabe de l'ONU ont saisi le Conseil de sécurité pour lui demander d' « empêcher » la construction d'un nouveau quartier juif à Jérusalem.
samedi 22 février
Le Parti travailliste israélien a créé un groupe de travail pour se préparer à d'éventuelles élections anticipées, Netanyahu étant au centre d'un scandale politico-financier.
lundi 24 février
Netanyahu a tenté de dégager sa responsabilité dans le scandale politique qui menace son gouvernement. Il a accusé son ministre de la Justice Tzahi Hanegbi de l'avoir « induit en erreur ». Le ministre de la Justice a refusé de répliquer à cette mise en cause. « J'ai déjà tout dit à la police », a-t-il déclaré.
mardi 25 février
Le Conseil de sécurité de l'ONU a convoqué le représentant israélien pour lui demander de s'expliquer sur le projet de construction d'un nouveau quartier de colonisation juive à Jérusalem-Est.
mercredi 26 février
En dépit des mises en garde des Palestiniens, des Européens et des Américains, le gouvernement israélien a décidé la construction du nouveau quartier juif de Har Homa, à Jérusalem-Est. Pour les Palestiniens, c'est une « déclaration de guerre ». La police israélienne est sur le qui-vive. Yasser Arafat a chargé son représentant à l'ONU et le groupe arabe de saisir le Conseil de sécurité pour obtenir l'annulation du projet. Les pacifistes israéliens (Yossi Sarid, chef du parti écolo-pacifiste Meretz) sont consternés : ils ont manifesté devant la présidence du Conseil pour dénoncer cette « provocation délibérée ».
Match amical de football : au stade de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Israël a été battue par l’Allemagne un but à zéro.
jeudi 27 février
Le Hamas a annoncé à Amman (Jordanie) : « Le peuple palestinien va se soulever de nouveau pour combattre l'occupation. Les sionistes vont la payer très cher ». Dans un autre communiqué, publié au Caire, le même mouvement menace de s'attaquer directement aux colons israéliens qualifiés de « cibles légitimes ». Paradoxalement, la décision israélienne a décidé le Hamas à se rapprocher de Yasser Arafat, afin de le soutenir dans ses négociations avec les Israéliens. Le président de l'Autorité palestinienne a invité, à Naplouse, les représentants des trois mouvements jusqu'alors opposés au processus de paix. Signature d'un accord de partenariat commercial entre l'Union européenne et l'OLP.
vendredi 28 février
Des centaines de Palestiniens sont venus prier sur les collines de Har Homa. Les policiers israéliens patrouillaient à pied ou à cheval pour parer à tout débordement, mais il n'y a pas eu d'incident. A la mosquée Al Aqsa, l'officiant a dénoncé la passivité des pays arabes et menacé Israël d'attentats-suicide.
samedi 1er mars
Réunis au Caire, en séance extraordinaire, les délégués permanents auprès de la Ligue arabe ont pu entendre Yasser Arafat menacé Netanyahu de répliquer à la colonisation israélienne projetée à Jérusalem-est en proclamant sans plus tarder l'Etat palestinien, cinq ans avant la date imposé par les accords israélo-palestinien.
lundi 3 mars
Le président américain Clinton a dénoncé la décision du Premier ministre Netanyahu de construire un nouveau quartier juif à Jérusalem-Est, devant Yasser Arafat qu'il recevait à Washington. Dans les Territoires, la population palestinienne a organisé une grève générale très suivie. De son côté, l'armée israélienne a interdit jusqu'à nouvel ordre aux Israéliens l'entrée des enclaves palestiniennes autonomes. A l'exception d'Hébron et Jéricho, ces zones sont déclarées « zones militaires ».
Des micros cachés auraient été découverts dans le bureau de Yasser Arafat à Jéricho. Les responsables de la sécurité palestinienne accusent les services de renseignements israéliens.
mardi 4 mars
Satisfait des déclarations de Bill Clinton, Yasser Arafat s'est voulu conciliant. Aux Etats-Unis, il a affirmé que Netanyahu reste son « partenaire », même s'il a lancé « un défi au processus de paix ». Peine perdue ! le dirigeant israélien reste sourd aux appels. Lors d'une visite dans une école militaire du pays, il a répété qu'il poursuivrait son projet de colonie malgré les protestations internationales. Et il a ordonné la fermeture de quatre institutions palestiniennes qui travaillent à Jérusalem-Est.
mercredi 5 mars
Ehud Olmert, le maire israélien de Jérusalem, s'est fait chahuter par des Arabes israéliens et par des Palestiniens, alors qu'il visitait le site du futur quartier juif de Har Homa avec des dirigeants d'organisations juives américaines. A Bethléem, des étudiants palestiniens masqués ont brûlé le drapeau israélien pour protester contre ce projet.
vendredi 7 mars
Malgré l'opposition des ultras de son propre camp et au grand mécontentement de Yasser Arafat, qui n'a même pas été consulté, Netanyahu a fait approuver la première étape du retrait de l'armée israélienne des zones rurales de Cisjordanie. Elle devrait évacuer dans les prochains jours 9 % de ce territoire. Cette décision a été aussitôt saluée par les Etats-Unis comme un signe de la volonté d'Israël de poursuivre le processus de paix. Washington a, par ailleurs, réaffirmé son opposition à toute résolution de l'ONU qui critiquerait la poursuite des implantations juives dans la partie est de Jérusalem.
dimanche 9 mars
La décision de rendre aux Palestiniens 9 % de leur territoire suscite un tollé parmi les membres de sa coalition et les plus enragés cherchent à le renverser. Le Premier ministre a réussi à calmer la fronde de six des sept partis qui composent sa majorité : ils voulaient le censure. Des membres du Likoud ont par ailleurs évoqué la possibilité d'associer des travaillistes à un gouvernement d'union nationale pour relancer le processus de paix et faire face aux pressions internationales. Cette suggestion a été écartée par Shimon Peres qui estime que ce n'est pas encore le moment.
lundi 10 mars
Les négociateurs palestiniens ont démissionné en bloc pour protester contre le refus israélien d'évacuer une plus grade partie de la Cisjordanie et de renoncer à construire la colonie de Har-Homa. Pour Arafat, le processus de paix est en crise.
Près d'Hébron, des dizaines de Palestiniens ont été battus pour avoir tenté d'empêcher des bulldozers d'ouvrir une nouvelle route.
Les autorités palestiniennes ont libéré un chef militaire du Hamas emprisonné à Gaza.
mardi 11 mars
« Vous êtes en train de détruire le processus de paix. Je n'ai absolument aucune confiance en vous », vient d'écrire le roi Hussein de Jordanie au Premier ministre israélien. Sur trois pages, il critique vertement les projets israéliens de construction de logements dans la partie arabe de Jérusalem-Est, ainsi que la maigre ampleur du nouveau retrait israélien de Cisjordanie.
mercredi 12 mars
Match amical de football : à Tel-Aviv, Israël a été battue par la Suède un but à zéro.
jeudi 13 mars
Un soldat jordanien, en garde à un mirador, a tué sept écolières israéliennes et en a blessé cinq autres, ainsi qu'une enseignante, à Baqura, une petite île touristique du Yarmouk (affluent du Jourdain) située en territoire jordanien, à la frontière d'Israël. D'après un témoin, les camarades du soldat se sont aussitôt précipité pour le maîtriser en le traitant de « majnoun » (fou). Un coup de folie assure-t-on à Jérusalem et à Amman. Mais révélateur de la détérioration des relations entre les deux pays. Devant la gravité des événements, le roi Hussein, qui était en visite privée en Espagne, a décidé de regagner rapidement Amman. Dans la soirée, les Etats-Unis ont appelé toutes les parties au calme.
L’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution jugeant illégale la décision d’Israël de créer une nouvelle colonie dans la partie arabe de Jérusalem-Est.
dimanche 16 mars
Le roi Hussein de Jordanie est arrivé en Israël où il a été reçu par Netanyahu. Ensemble, ils ont rendu visite aux familles des sept collégiennes tuées par un soldat jordanien. Cet attentat, a dit le souverain hachémite, « est une honte nationale ». Et comme pour mieux souligner sa volonté de paix, le roi s'est rendu au chevet du président Weizman, hospitalisé pour une fracture du bras et de la jambe. Hussein et Netanyahu ont eu ensuite une séance de travail.
lundi 17 mars
Un grand nombre de soldats israéliens ont été déployés pour protéger les bulldozers qui ont commencé à entrer en action dans la partie arabe de Jérusalem-Est.
mardi 18 mars
En dépit des mises en garde palestiniennes, arabes et internationales, les Israéliens ont commencé dans l'après-midi les travaux préliminaires à la construction de la nouvelle implantation juive de Bar Homa. La présence massive de l'armée et de la police israéliennes, peut être aussi les appels au calme de Arafat, ont dissuadé les Palestiniens de manifester en nombre. Mais le Hamas a appelé ses compatriotes à une nouvelle Intifada contre « l'ennemi sioniste ». Sentant le danger de cette situation, Netanyahu accuse Arafat de chercher à « relancer le terrorisme » en lui rappelant qu'il vient de délivrer (le 10 mars) un chef militaire du Hamas.
mercredi 19 mars
La Cour suprême d'Israël a rejeté deux pourvois lui demandant d'ordonner l'arrêt des travaux de construction de la colonie juive de Bar Homa. Les travaux vont donc se poursuivre. Par ailleurs, le Premier ministre israélien a proposé aux Palestiniens d'achever avec eux les négociations sur le statut final des territoires palestiniens et de Jérusalem Est d'ici six mois au lieu de deux ans, pour sortir du « carcan des accords d'Oslo ». Netanyahu espère ainsi convaincre les Palestiniens, rendus furieux par l'affaire de Bar Homa, de tirer un trait sur celle-ci et de revenir à la table des négociations.
jeudi 20 mars
De sérieuses échauffourées se sont produites entre quelque trois cents étudiants palestiniens et des soldats israéliens aux abords de la tombe de Rachel, à Bethléem. Les Palestiniens protestaient contre les travaux de Har Homa. Aux pierres des Palestiniens, les soldats israéliens ont répondu en tirant « seulement » des balles en caoutchouc. Un jeune garçon a été blessé à la jambe. Par ailleurs, des rabbins ultra-orthodoxes ont appelé les juifs religieux à ne pas s'installer à Har Homa de crainte d' « effusion de sang ».
vendredi 21 mars
Vers 12 h 45, un Palestinien de 28 ans, originaire de Sourir, a « sauté » à Tel-Aviv avec des sacoches bourrées d'explosif. Le kamikaze était alors attablé à la terrasse de « l'A propos », un café-restaurant du boulevard Ben Gourion, bondé en cette fête du Pourim, le carnaval juif. L'explosion a été dévastatrice : 4 morts (3 Israéliens et le porteur de la bombe) et 46 blessés. Quelques instants plus tard, la police israélienne recevait la revendication du Hamas : c'était la « réponse » du Mouvement à l'ouverture du chantier de Har Homa à Jérusalem-est. Netanyahu a tout de suite réagi en interdisant l'accès du territoire israélien aux Palestiniens et en promettant un châtiment rapide aux commanditaires de cette tuerie. Mais il a aussi accusé Yasser Arafat et l'Autorité palestinienne. Arafat a exprimé ses « regrets ». Dans l'après-midi, l'un des chefs du Hamas, Hamed Bitawi, a annoncé l'attentat en ces termes à 10 000 de ses partisans rassemblés à Naplouse pour la grande prière hebdomadaire : « J'ai une bonne nouvelle pour vous ; il y a eu une opération-suicide à Tel-Aviv ». Par ailleurs, des scènes d'Intifada ont eu lieu à Jérusalem-est et surtout à Hébron. Dans cette ville, des centaines de Palestiniens ont attaqué des soldats israéliens à coups de pierres et ont lancé quelques bouteilles incendiaires sur leurs jeeps. Un militaire, les vêtements en feu, a tiré à balle sur ses assaillants pour les repousser. Par ailleurs, la police palestinienne a interpellé Ibrahim Maqadah (47 ans), un dirigeant de la branche militaire du Hamas, à peine libéré de prison.
Dans la soirée, au Conseil de sécurité de l'ONU, les Américains ont usé de leur veto - pour la seconde fois en deux semaines - contre une résolution arabe condamnant l'implantation juive d'Har Homa, dans les quartiers est de Jérusalem.
samedi 22 mars
De violents affrontements ont opposé Palestiniens et forces de l'ordre israéliennes à Hébron. Comme aux jours les plus chauds de l'Intifada. Aux pierres et au cocktails Molotov, les Israéliens ont riposté à coup de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc, puis avec des balles réelles. Bilan : une centaine de blessés, dont trois dans un état critique. Le couvre-feu a été décrété dans la partie d'Hébron contrôlée par les Israéliens et l'armée israélienne a bouclé la Cisjordanie et la bande de Gaza.
dimanche 23 mars
Dans la matinée, deux Palestiniens qui tentaient de forcer un barrage près de Bethléem ont été blessés par des soldats israéliens. Netanyahu a décidé de faire de la lutte contre le terrorisme sa priorité dans les discussions avec l'Autorité palestinienne. Un préalable en six points, à la reprise du processus du paix que Nabil Abou Roudeina, conseiller de Yasser Arafat, a catégoriquement refusé dans la soirée. Pour les Palestiniens, les pourparlers de paix sont suspendus, de fait, depuis le début des travaux à Har Homa... A Islamabad (Pakistan), la Conférence de l'organisation islamique s'est prononcée, à la demande de la Syrie et du Liban pour un arrêt de la normalisation et des contacts avec Israël.
lundi 24 mars
En visite à Colombo, le président palestinien Yasser Arafat a proposé sa médiation dans le conflit qui oppose les autorités sri-lankaises aux séparatistes tamouls.
mardi 25 mars
De nouveaux affrontements ont opposé de jeunes Palestiniens munis de lance-pierres à la police israélienne à Hébron et à Bethléem. A Hébron, Ils n'ont pas duré car la police palestinienne est rapidement intervenue. A Bethléem, en revanche, les bagarres ont duré toute la journée. Bilan : huit blessés chez les Palestiniens. Craignant un nouvel attentat-suicide, Netanyahu s'est dit prêt à rencontrer au plus vite Arafat, mais le chef de l'OLP, actuellement au Sri Lanka, n'est pas pressé d'aller à ce rendez-vous. Il faudrait d'abord que le Premier ministre israélien ordonne le gel du chantier de Har Homa.
mercredi 26 mars
De nouveaux affrontements ont opposé des militaires israéliens à des Palestiniens en Cisjordanie, faisant une trentaine de blessés. Au même moment, l'émissaire américain Denis Ross prenait l'avion pour la région afin de tenter de désamorcer la crise. Les heurts les plus sérieux se sont produits à un barrage militaire israélien au sud de Ramallah. Une vingtaine d'étudiants ont été blessés par des balles de caoutchouc. La police palestinienne est intervenue pour calmer le jeu. Treize autres Palestiniens ont été blessés dans les mêmes circonstances dans la région de Bethléem.
L'ouverture d'un tunnel sous la mosquée Al Aqsa et l'établissement de la colonie Har Homa ont été condamnés à Genève dans une résolution adoptée par la Commission des droits de l'homme de l'ONU par 25 voix pour, 1 contre et 23 abstentions.
jeudi 27 mars
Netanyahu a eu récemment des entretiens avec Shimon Peres, le leader de l'opposition, au sujet de la formation éventuelle d'un gouvernement d'union nationale. C'est ce qu'affirme la presse israélienne, selon laquelle les deux hommes ont esquissé les grandes lignes d'un gouvernement de cet ordre et sont également d'accord sur le principe de la supervision de pourparlers de paix avec la Syrie et les Palestiniens.
Un homme d'affaires israélien, Nahum Manbar, résidant en France depuis douze ans, a été secrètement arrêté à sa descente d'avion à Tel-Aviv. Il est soupçonné d'avoir vendu à l'Iran du matériel de fabrication d'armes chimiques.
vendredi 28 mars
Des centaines de Palestiniens (200 à Ramallah) se sont heurtés aux soldats israéliens dans plusieurs villes de Cisjordanie. L'armée est en état d'alerte (opération « champs de ronces »). Les tireurs d'élite israéliens ont reçu comme instruction de tirer contre tout policier palestinien qui menacerait des soldats israéliens. Par ailleurs, les pays arabes et musulmans ont condamnés unanimement Israël pour sa politique de colonisation.
samedi 29 mars
Un Palestinien a été tué par l'armée israélienne en Cisjordanie.
dimanche 30 mars
Au Caire, en présence d'Arafat, les ministres des Affaires étrangères des pays de la Ligue arabe, à bout de patience, se sont déclarés prêts à retirer à Israël les acquis du processus de paix pour contraindre l’Etat hébreu à renoncer à la colonisation rampante du territoire palestinien. En réponse à la construction d’un lotissement juif en lisière de Jérusalem-Est, ils lancent un appel au gel du processus de normalisation.
Dans les Territoires occupés, la police palestinienne est intervenue à Hébron, à Bethléem, à Ramallah et à Naplouse afin d’éviter l'affrontement entre de jeunes Palestiniens et l'armée israélienne, à l'occasion de la célébration de la « Journée de la Terre » et des funérailles du Palestinien tué la veille.
A Jérusalem, la procession de Pâques a été suivie par des centaines de pèlerins. Mais la foule était moins nombreuse que les années précédentes.
lundi 31 mars
Netanyahu s'en est vivement pris à la Ligue arabe et, avec elle, à la communauté internationale, devant la commission des affaires étrangères et de la défense du Parlement qui voulait l'entendre sur sa politique. Par ailleurs, la Knesset vient de rejeter par 55 voix contre 46 et 2 abstentions (extrême-droite) deux motions de défiance présentées respectivement par l'opposition travailliste et le parti de gauche Meretz, qui lui reprochent de conduire la paix à la guerre en ruinant définitivement le processus de paix.
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : au stade Josy Barthel de Luxembourg, les Luxembourgeois ont été battus par Israël trois buts (Zohar deux fois, Banin sur pénalty) à zéro, devant 6 607 spectateurs.
mardi 1er avril
Dans la bande de Gaza, deux kamikazes palestiniens ont tenté de tuer des écoliers juifs. Par miracle, les deux autobus qui conduisaient les enfants des colons de Netzarim et de Kfar Darom étaient en retard et les bombes des fedayin ont explosé avant leur passage blessant cinq Palestiniens. Pendant ce temps, en Cisjordanie, des affrontements opposaient Palestiniens et Israéliens. Un Palestinien a été tué à Hébron et un autre à Naplouse. Policier, mais en civil, il essayait avec ses collègues de calmer des milliers d'étudiants furieux. Mais là n'est pas le plus grave pour Netanyahu : la Ligue arabe appelle au gel des « processus de normalisation » avec l'Etat juif. Sont concernés, le Maroc, la Mauritanie, la Tunisie, le Qatar et Oman. La Jordanie a suspendu sine die les négociations sur la création d'un aéroport jordano-israélien à Akaba. Et, dans une interview au quotidien israélien Maariv, le président égyptien Moubarak accuse le Premier ministre israélien d'avoir conduit le Proche-Orient à une situation « très dangereuse ».
mercredi 2 avril
A quatre jours d'un voyage-éclair, Benjamin Netanyahu a réaffirmé que « la construction de Har Homa allait se poursuivre » et qu'il n'était « pas question d'accepter un quelconque gel en échange d'un arrêt des violences et du terrorisme ». Le président américain Clinton a appelé le Premier ministre israélien pour le « convoquer » à Washington. Sur le terrain, une quinzaine d'activistes du Jihad islamique ont été arrêtés à Gaza. Près de Jérusalem, un camion militaire israélien a plongé dans un ravin en évitant un cocktail Molotov. Bilan : treize blessés.
jeudi 3 avril
Le Jihad islamique a annoncé qu'elle allait perpétrer de nouvelles attaques suicide en Israël. Il a d'ailleurs revendiqué celle du 1er avril dans la bande de Gaza. De son côté, Netanyahu a décidé de « suspendre » sa demande d'extradition de Moussa Abou Marzouk, chef du bureau politique du Hamas, détenu dans une prison de New York (Etats-Unis). Cette décision a été prise « en fonction de considérations liées à la sécurité et à la prévention du terrorisme ». Israël accuse Marzouk (46 ans) d'avoir donné son feu vert à des attentats anti-israéliens. Malgré cela, « le temps des gestes de bonne volonté envers les Palestiniens est révolu » a répété le Premier ministre israélien aux militants de son parti, le Likoud. Dans la soirée, Yasser Arafat a affirmé qu'il n'était « pas opposé » à une prochaine rencontre avec Netanyahu.
vendredi 4 avril
Dans la matinée, Benjamin Netanyahu s'est dit prêt à participer à une « sorte de nouveau sommet de Camp David » avec le chef de l'OLP. A Hébron, plus de 400 jeunes Palestiniens ont harcelé à coups de pierres les soldats israéliens, qui ont répliqué en tirant des balles de métal gainées de caoutchouc. Bilan : 16 blessés. On s'est battu aussi à Bethléem et sur l'esplanade des mosquées à Jérusalem et, près de Naplouse, des villageois ont scié des poteaux supportant une ligne électrique israélienne et les ont brûlé pour marquer leur opposition à la construction sur leurs terres d'une route exclusivement réservée aux colons juifs d'un kibboutz voisin.
samedi 5 avril
A Tel-Aviv, plus de 30 000 jeunes Israéliens ont manifesté pour « sauver la paix », à l'appel du mouvement pacifiste « Génération paix » créé au lendemain de l'assassinat de Yitzhak Rabin. Ils ont appelé la droite israélienne à geler la colonisation dans les territoires palestiniens et à relancer les négociations avec l'Autorité palestinienne. Shimon Peres a accusé le Premier ministre israélien d'avoir « promis en vain d'apporter à son peuple la paix et la sécurité ». La direction palestinienne, elle, a mis le président américain Clinton en garde contre un « embrasement général » dans la confrontation avec Israël s'il ne parvient pas à exercer des pressions efficaces sur Netanyahu.
dimanche 6 avril
La presse israélienne évoque une « discussion très dure » entre Madeleine Albright, secrétaire d'Etat américain, et le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehaï, ces jours-ci à Washington. Au sujet des implantations israéliennes à Jérusalem, précisément, dont le gouvernement israélien ne veut pas démordre.
lundi 7 avril
Sommet israélo-américain à la Maison-Blanche, à Washington : le président Clinton pose désormais « l'absence de terrorisme » en « préalable » à la reprise du dialogue interrompu depuis trois semaines entre Israéliens et Palestiniens. Il exclut pour l'heure une rencontre tripartite, que souhaite Arafat. Pendant ce temps, à New Delhi, devant la conférence des non alignés, le président palestinien accusait Israël d'avoir « déclaré la guerre » au peuple palestinien.
mardi 8 avril
Au lendemain de l'échec de la tentative de Bill Clinton de ramener Netanyahu à la raison, la Cisjordanie a connu une journée particulièrement meurtrière depuis la mise en chantier de la colonie juive de Har Homa : deux colons juifs ont attaqué des Palestiniens à l'arme automatique, en tuant un et en blessant un autre, sur le marché central d'Hébron. Les colons, qui ont été arrêtés par l'armée israélienne, ont affirmé avoir été agressés par les Palestiniens avec une bombe de gaz lacrymogène, alors que des témoins assurent qu'il n'en était rien. L'incident a immédiatement enflammé ce haut lieu des tensions judéo-arabes. Les heurts avec l'armée se sont répandu comme une traînée de poudre. Des centaines de Palestiniens ont attaqué avec des pierres et des cocktails Molotov les forces d'occupation qui ont riposté. Deux Palestiniens ont alors été tués d'une balle en caoutchouc reçue en pleine tête. Quelque cent autres Palestiniens ont été blessés. Le mouvement intégriste Hamas appelle l'Autorité palestinienne à abroger les accords d'autonomie. Ces évènements n'ont pas entamé pour autant l'optimisme du président américain Clinton, qui a estimé qu'il reste une « bonne chance » de relancer les discussions israélo-palestiniennes.
Le mouvement des pays dits non alignés demande un gel des relations avec Israël, pour défaut de respect des accords conclus avec les Palestiniens.
mercredi 9 avril
Un colon israélien a renversé un Palestinien de 65 ans avec sa voiture. Ce dernier est grièvement blessé.
jeudi 10 avril
Les affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens se sont poursuivis à Hébron. Trois manifestants ont été blessés par balles en caoutchouc. Heurts aussi à Bethléem et dans le camp de réfugiés de Fawwar, près d'Hébron. Par ailleurs, le Palestinien renversé la veille par un colon israélien a succombé à ses blessures.
samedi 12 avril
A Jérusalem, deux cents pacifistes israéliens ont protesté contre la mise en chantier de la nouvelle implantation d'Abou Ghneim.
dimanche 13 avril
Une palestinienne a blessé deux gardes israéliens et un Palestinien en ouvrant le feu à la frontière entre la Cisjordanie et la Cisjordanie. Elle a tiré avec un revolver dissimulé dans ses vêtements alors qu'elle allait être fouillée. A Hébron, comme la veille, des colons juifs sont montés sur les toits d'où ils ont bombardé de pierres et de bouteilles les Palestiniens qui faisaient leurs courses au marché. 23 Palestiniens et 4 Israéliens ont été blessés. D'autres heurts ont eu lieu dans un autre camp à 8 kilomètres au sud d'Hébron. A Gaza, c'est une mine antichar de forte puissance qui a été découverte dans la colonie israélienne de Kfar Darom. Alors que les discussions font du surplace à Washington, Shimon Peres a révélé qu'il avait rencontré Netanyahu il y a une dizaine de jours. Il a convoqué une centaine de cadres de son parti, divisée sur la question, pour les convaincre de soutenir l'idée d'un gouvernement d'union nationale.
Deux soldats de l'armée du Liban-Sud (ALS, pro-israélienne) ont été tués par une mine télécommandée mise en place par le Hezbollah sur une route de Tayr Harfa, dans la zone occupée par Israël. Deux autres soldats ont été blessés.
lundi 14 avril
Yasser Arafat a rencontré le président égyptien Moubarak au Caire. Le directeur général de l'Autorité palestinienne a reconnu que des démarches étaient en cours avec Israël pour des entretiens au niveau des ministres. Une radio israélienne a annoncé un prochain entretien Arafat-Lévy. Et dans une interview au quotidien Yediot Ahronot, Benjamin Netanyahu a aussi fait comme une concession : les 6 500 nouveaux logements juifs à Har Homa ne seront pas prêts avant l'an... 2000. Pourtant, Sasson Shem Tov, l'entrepreneur du chantier, maintient que ses ouvriers travaillent à un « rythme d'enfer » : il espère l'arrivée des premiers occupants d'ici deux ans... Sur le terrain, la tension reste vive : à Hébron, le chef d'état-major adjoint de l'armée israélienne a été accueilli par les pierres palestiniennes.
mardi 15 avril
Déception à la deuxième conférence ministérielle euro-méditerranéenne de La Valette, à Malte : Yasser Arafat et David Lévy, le chef de la diplomatie israélienne, n'ont pas utile de se rencontrer. Et il y a désaccord entre les Arabes et les Européens sur la façon de juger la politique d'Israël.
mercredi 16 avril
Après douze semaines d'enquête, la police israélienne recommande l'inculpation de Benjamin Netanyahu dans une affaire de trafic d'influence (la nomination le 10 janvier de l'avocat Roni Bar-On comme conseiller juridique du gouvernement sur demande du Parti Shass). Ce « bibigate » implique aussi le chef du bureau du Premier ministre, Avigdor Lieberman, et l'un des financiers de Netanyahu, David Appel.
Cédant à l'insistance des Européens, Yasser Arafat et David Lévy se sont finalement rencontrés à La Valette, en marge de la conférence euro-méditerranéenne. Les deux hommes sont tombés, pour une fois, d'accord sur la nécessité de relancer le processus de paix. Mais, sur le fond, les divergences demeurent entières.
Sous la pression des juifs orthodoxes, le gouvernement a renoncé à mettre à jour une rue de l'époque byzantine (IVe siècle) découverte il y a un mois lors de la construction d'un nouvel égout pour l'esplanade du mur des Lamentations.
jeudi 17 avril
« Nous continuerons à diriger jusqu'en l'an 2000 et même au-delà ». Netanyahu affecte de ne pas croire en sa prochaine inculpation. Le procureur de l'Etat, Edna Arbel, et le conseiller juridique du gouvernement, Eliakim Rubinstein, étudient les mille pages du dossier de la police. Shimon Peres, qui militait depuis des semaines pour un gouvernement d'union nationale avec le Likoud pour sauver le processus de paix, a demandé à Netanyahu de « se mettre en congé sur le champ ». Il n'est plus question pour lui de gouverner avec un homme discrédité.
L'ancien président d'Israël, Haïm Herzog, est mort d'une maladie pulmonaire dans un hôpital de Tel-Aviv. Né à Belfast (Irlande du Nord), en 1918, où son père était rabbin, Herzog avait rempli successivement deux mandats de chef de l'Etat, de 1983 à 1993.
vendredi 18 avril
Dennis Ross, l'envoyé spécial du président américain Bill Clinton au Proche-Orient a proposé à Israël de geler, pendant au moins six mois, la colonisation des territoires palestiniens pour permettre la reprise des négociations de paix. Quelques heures plus tôt, le même Dennis Ross avait proposé à Yasser Arafat d'accepter la « poursuite des travaux à Har Homa en contrepartie d'une application intégrale des accords intérimaires d'autonomie ». Arafat a refusé.
samedi 19 avril
Plusieurs milliers de juifs ultra-orthodoxes ont manifesté sur le boulevard Bar-Ilan à Jérusalem, pour empêcher la circulation automobile. Ces « haredim » (craignant-Dieu) contestent la décision de la Cour suprême de laisser ouvert ce boulevard le samedi, jour du shabbat (repos hebdomadaire), alors que ses riverains sont à 90 % des juifs religieux. La police a dû intervenir pour libérer la chaussée. Les affrontements ont fait deux blessés, un policier et un manifestant. Et quatorze personnes ont été interpellées.
dimanche 20 avril
Ni fraude, ni abus de confiance : aucune inculpation n'a été retenue contre le Premier ministre, même si le procureur reste sévère pour lui (« il y a une suspicion d'un acte délictueux »), ni contre le ministre de la Justice. Ariéh Deri, chef du parti ultra-orthodoxe Shas, sera poursuivi, lui, pour « obstruction à la justice ». Le « Bibigate » risque de ne pas en rester là. L'opposition veut faire appel à la Cour suprême pour forcer le ministère public à revenir sur sa décision. De son côté, le parti Shas va débattre de son maintien au sein de la coalition au pouvoir. Si ses dix députés font défection, Netanyahu sera en péril...
lundi 21 avril
Selon un sondage, 58 % des Israéliens estiment que le Premier ministre ne doit pas démissionner. Ils ne sont que 40 % à être d'un avis contraire. Pour ce qui le concerne, Benjamin Netanyahu garde la tête haute : « il n'y aura pas de changement dans ma politique ».
mercredi 23 avril
Les neufs procureurs qui se sont penchés sur le dossier de Netanyahu pour aboutir à la décision de ne pas inculper le Premier ministre israélien ne sont pas d'accord entre eux. Trois des procureurs, favorables à l'inculpation, ont été exclus des délibérations. Ils ont donc décidé de rédiger leur propre rapport pour expliquer leur position... mais le ministère de la Justice en a interdit la publication. Ce document risque cependant de servir d'argument dans l'action en appel, engagée contre le Premier ministre par quatre députés de l'opposition, devant la cour suprême.
jeudi 24 avril
Session spéciale d'urgence de l'Assemblée générale de l'ONU pour examiner la question de la construction par Israël d'un nouveau quartier juif à Jérusalem-est. La session a été convoquée après la réception de lettres adressées par la majorité des pays membres (93 sur les 185).
vendredi 25 avril
L'ONU demande l'arrêt de la construction par Israël de 6 500 logements à Jérusalem-Est, en vain.
dimanche 27 avril
« J'ai commis une erreur en permettant la conquête du plateau du Golan en juin 1967. En tant que ministre de la Défense, j'aurais dû empêcher cela, car les Syriens ne nous menaçaient pas à l'époque », reconnaît le général Moshé Dayan, dans une interview qu'il avait accordée en 1976 au quotidien Yédiot Aharonot mais dont il avait refusé la publication. C'est la propre fille du défunt général borgne, vainqueur de la guerre des Six jours, qui a autorisé la publication de cet entretien.
lundi 28 avril
Israël a pris une mesure d'apaisement en levant partiellement le bouclage de la Cisjordanie et de la bande de Gaza et en autorisant quelque 5 000 commerçants palestiniens à venir se réapprovisionner dans l'Etat hébreu.
mardi 29 avril
Le gouvernement israélien a donné son feu vert à l'agrandissement de la colonie juive d’Efrat, située à 8 kilomètres au sud de Bethléem.
mercredi 30 avril
Qualifications pour la Coupe du monde de football 1998 : au stade de Ramat Gan, près de Tel-Aviv, Israël a battu Chypre deux buts (Ohana deux fois) à zéro, devant 32 000 spectateurs.
jeudi 1er mai
55 000 Palestiniens ont été autorisés à venir travailler dans l'Etat hébreu.
Près de 200 Palestiniens ont manifesté devant le chantier du quartier juif de Har Homa.
Le « Bibigate » a rebondi avec l'annonce d'un réexamen du dossier le 14 mai par la Cour suprême d'Israël. Elle procèdera ensuite à plusieurs audiences avant de rendre ses conclusions vers la mi-juin.
vendredi 2 mai
Les Palestiniens ont accusé les Israéliens d'avoir agrandi 15 de leurs implantations en Cisjordanie et à Jérusalem-Est depuis janvier et d'avoir confisqué des centaines d'hectares de terres palestiniennes. Ils exigent l'arrêt de cette colonisation avant toute reprise des négociations dans le cadre du processus de paix. De son côté, le travailliste israélien Yossi Beilin a proposé un plan de reprise de ce processus qui prévoit notamment le gel des colonisations juives en échange de l'acceptation par les Palestiniens du nouveau quartier juif de Jérusalem-Est. Yasser Arafat aurait donné son accord à ce plan.
lundi 5 mai
Un homme d'affaires israélien, accusé d'avoir vendu à l'Iran du matériel de fabrication d'armes chimiques, a été mis en examen. Le tribunal de Tel-Aviv a inculpé Nahum Manbar (51 ans) de « collusion avec l'ennemi, obstruction de la justice et infraction d'un ordre de non-publication ». Par ailleurs, le chef du Hamas, Mousa Abou Marzouk, est arrivé en Jordanie après avoir été détenu pendant 21 mois aux Etats-Unis pour violation de la législation sur l'émigration. Le gouvernement jordanien avait fait savoir, la semaine dernière, qu'il était prêt à accueillir le chef du Hamas pour des raisons humanitaires. Le Hamas, opposé aux accords de paix israélo-palestiniens est responsable d'une série d'attentats meurtriers en Israël.
mardi 6 mai
Yasser Arafat, qui avait suspendu toute collaboration avec Israël en matière de sécurité depuis deux mois, va de nouveau coopérer. Le président de l'Autorité palestinienne a pris cette décision après une rencontre avec Ezer Weizman au point de passage d’Erez, entre Israël et la bande de Gaza. Le président israélien l'a convaincu qu'en agissant ainsi il « préservait la sécurité des deux peuples ». D'autre part, des colons juifs ont été expulsés par l'armée israélienne de trois implantations illégales au sud de Naplouse, en Cisjordanie. Cette expulsion a donné lieu à des affrontements au cours desquels plusieurs enfants en bas âge ont été blessés ainsi que cinq policiers. 18 colons ont été arrêtés.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 mai
Le Premier ministre israélien s'est entretenu secrètement à Aqaba avec le roi Hussein de Jordanie pour tenter de dissiper une mini-crise entre les deux pays. Le motif de la discorde : le partage des eaux du fleuve frontalier, le Jourdain.
vendredi 9 mai
Un comité de l'ONU a estimé à Genève que les formes de « pressions physiques » autorisées par Israël lors d'interrogatoires relatifs aux attentats terroristes sont assimilables à des cas de torture. Les 18 experts indépendants du comité contre la torture reconnaissent toutefois « le terrible problème posé à ce pays par les menaces terroristes ».
lundi 12 mai
Quatre combattants du Hezbollah libanais ont été tués, alors qu'un soldat israélien et quatre membres de la milice pro-israélienne (ALS) ont été blessés au Liban Sud. Selon l'ALS, les combattants intégristes ont été tués alors qu'ils tentaient de prendre d'assaut une position de l'ALS dans la zone occupée par Israël.
mardi 13 mai
L'ambassadeur d'Israël en Jordanie, Oded Eran, a annoncé sa démission... quatre jours après avoir pris ses fonctions. Il n'a pas apprécié de n'être pas informé d'une rencontre aussi importante que celle qui a eu lieu le 9 mai entre Netanyahu et Hussein. Le fait que l'ambassadeur ait été tenu à l'écart résulte des mauvaises relations que le Premier ministre israélien entretient avec son ministre des Affaires étrangères.
La télévision israélienne a diffusé un reportage choc, dans la soirée, sur les liens étroits entretenus par l'extrême-droite et le Likoud au moment de l'assassinat de Rabin. L'homme qui assurait la liaison entre les groupuscules extrémistes et le Likoud n'était autre que Tzahi Hanegbi, aujourd'hui ministre de la Justice.
mercredi 14 mai
Les révélations de la télévision israélienne sur les liens entre le Likoud et l'extrême droite ont conduit le Mouvement des femmes travaillistes à porter plainte contre le ministre de la Justice : il est accusé d'avoir trempé dans le « complot » tramé par les deux mouvements de droite - un complot qui consistait à créer contre le Premier ministre un climat de haine dont il serait finalement la victime.
Le Hamas dément avoir jamais envisagé d'assassiner le pape Jean-Paul II lors de sa récente visite (10-11 mai) au Liban. Hamas affirme qu'il « ne dirige ses armes que contre celui qui occupe notre terre et viole nos droits ; il n'y a d'autre ennemi à notre peuple arabe et islamique que l'ennemi sioniste ».
jeudi 15 mai
Le Parti travailliste a refusé de créer un poste de « président » pour permettre à Shimon Peres de conserver une fonction dirigeante au sein de son parti. L'ancien Premier ministre quittera la direction du parti le 3 juin avec l'élection probable de son principal rival, Ehud Barak. Malgré le désaveu humiliant de la convention travailliste, le principal artisan des accords d'Oslo n'a pas l'intention de se mettre « en vacance du processus de paix ». Il a invité les Palestiniens à « ne pas baisser les bras », malgré le blocage du processus de paix, car « ils sont en voie d'atteindre leurs objectifs et obtenir l'indépendance ».
lundi 19 mai
S'adressant aux députés israéliens lors de la séance d'ouverture de leur session d'été, le Premier ministre Netanyahu a réaffirmé son intransigeance sur la colonisation juive. Notamment à Jérusalem, qui « demeurera unifiée sous souveraineté israélienne ». Pas question, pour relancer les négociations avec les Palestiniens, d'un « compromis qui inclurait un gel de la construction à Jérusalem et dans les colonies ».
vendredi 23 mai
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu va rencontrer le président égyptien Hosni Moubarak, le 27 mai, à Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge. Lors de ce sommet, l'Egypte prévoit de demander à Israël de geler pendant six mois la colonisation juive dans les territoires palestiniens, dont la poursuite a entraîné l'arrêt du processus du paix.
samedi 24 mai
Le président égyptien Hosni Moubarak s'est entretenu pendant trois heures et demi avec le roi Hussein de Jordanie, à Aqaba, de la crise du processus de paix au Proche-Orient. Il devrait proposer au Premier ministre israélien, qu'il recevra le 27 mai à Charm el-Cheik, un plan de relance des négociations israélo-palestiniennes. Il reste cependant mesuré sur ces chances de réussite.
lundi 26 mai
Hosni Moubarak a reçu le Premier ministre syrien au Caire pour l'entretenir du plan de relance du processus de paix qu'il devrait présenter demain au Premier ministre israélien. Ce plan en cinq points appelle notamment à des négociations conjointes sur les questions de sécurité, essentielles pour Israël. En quittant Le Caire, Mahmoud Zoubi, le chef du gouvernement syrien, a manifesté son pessimisme : « Quiconque écoute les déclarations israéliennes peut être sur qu'il n'y a rien de nouveau, à l'heure actuelle, dans le processus de paix ».
mardi 27 mai
Hosni Moubarak a reçu Benjamin Netanyahu, à Charm el-Cheikh. Le président égyptien espérait convaincre son interlocuteur de reprendre les négociations avec les Palestiniens pour relancer le processus de paix. Reconnaissant implicitement l'échec de sa démarche, il a annoncé à la presse, après trois heures d'entretien : « Nous n'avons rien conclu ». Les deux hommes ont cependant résolu de se revoir « dans les prochaines semaines », le Premier ministre israélien considérant cette rencontre comme un « début positif ».
vendredi 30 mai
Deux Casques bleus autrichiens ont été tués, atteints par des tirs alors qu'ils patrouillaient sur le plateau du Golan où un millier de soldats venus d'Autriche, du Canada, du Japon et de Pologne, sont déployés depuis 1973 pour contrôler l'application du cessez-le-feu signé par Israël et la Syrie. Les circonstances de la fusillade restent obscures et font l'objet d'une enquête.
mardi 3 juin
L'ancien chef d'état-major israélien Ehud Barak (55 ans) a été élu à la tête de l'opposition travailliste. Barak, qui se présente comme le fils spirituel de Rabin, a obtenu 57 % des voix lors des primaires organisées pour désigner un successeur à Peres. Près de 100 000 membres du Parti travailliste ont participé à ce scrutin.
jeudi 5 juin
Les Israéliens ont célébré par des chants et des danses le 30e anniversaire du déclenchement de la guerre des Six jours. Pour sa part, le Premier ministre Netanyahu s'est facilité de cette victoire. Sans elle, a-t-il affirmé, les Arabes n'auraient jamais accepté l'existence de l'Etat juif et ne se seraient pas engagé sur la voie de la paix.
dimanche 8 juin
Qualifications pour la Coupe du monde de football1998 : au stade du Dinamo de Moscou, la Russie a battu Israël deux buts (Radimov et Kosolapov) à zéro, devant 22 000 spectateurs.
vendredi 13 juin
Nathan Chtcharansky est en colère. L'ancien dissident soviétique, devenu ministre israélien de l'Industrie et du Commerce, n'a pas apprécié que Benjamin Netanyahu nomme le nouvel ambassadeur d'Israël en Russie sans l'avoir consulté, comme il s'y était engagé. Chtcharansky, qui est à la tête d'un parti d'immigrants russes, menace de quitter la coalition gouvernementale. Sa défection mettrait le Premier ministre en minorité au Parlement et entraînerait des élections anticipées.
samedi 14 juin
Hébron a connu des affrontements, les premiers du genre depuis la mort de trois Palestiniens en avril. Plus de 300 jeunes ont jeté pierres et engins incendiaires sur la colonie juive de Beit Hadassa, dans le centre de la ville. Ils s'en sont également pris à un barrage israélien, sous les yeux d'une police palestinienne longtemps attentiste. Les Israéliens ont riposté par des tirs de balles en caoutchouc.
dimanche 15 juin
Le Premier ministre israélien n'aura pas à répondre devant la justice dans le scandale du trafic d'influence qui avait menacé son poste voilà deux mois. La Cour suprême a en effet refusé d'ordonner les poursuites que lui demandaient en appel l'opposition de gauche et une association de défense des droits civiques. Les affrontements entre Palestiniens et Israéliens se sont poursuivis à Hébron. En deux jours, environ 70 Palestiniens ont été blessés, dont 6 sérieusement. Un soldat israélien a également été blessé.
lundi 16 juin
Pour la troisième journée consécutive, de violents affrontements se sont produits à Hébron et dans la bande Gaza. Les Palestiniens protestent contre les blocages dans le processus de paix et la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu par le Congrès américain. Une manifestation s'est aussi déroulée devant le consulat des Etats-Unis à Jérusalem-Est. Elle était conduite par Fayçal Husseini, le chef local de l'OLP, et par le mufti de la ville, Ikrema Sabri. Ils étaient porteurs d'une lettre menaçant les intérêts américains au Proche-Orient.
mardi 17 juin
De violents affrontements ont de nouveau opposé des dizaines de Palestiniens aux soldats israéliens aux abords de la vieille ville d'Hébron. Assaillis à coups de pierre et de cocktails Molotov, les soldats israéliens ont répliqué en tirant des balles de caoutchouc puis à balles réelles. Bilan : 18 blessés chez les Palestiniens, dont 2 (un garçon de 14 ans et un septuagénaire) sont dans un état critique.
Match amical de football : à Jacksonville (Floride), les Etats-Unis ont battu Israël deux buts à un.
mercredi 18 juin
Dan Meridor, ministre des Finances, a présenté sa démission du gouvernement Netanyahu dont il était l'une des rares figures modérées. Il n'a pas réussi à empêcher la libéralisation des changes prônée par le Premier ministre. En fait, Netanyahu se débarrasse ainsi d'un rival qu'il n'avait pris qu'à contrecœur dans son gouvernement sous la pression de l'aile modérée du Likoud. Dan Méridor s'était déjà opposé à lui lors de son élection à la tête du parti de droite en 1993.
vendredi 20 juin
L'armée israélienne a ouvert le feu avec des billes d'acier enrobées de caoutchouc sur plus de trois cents jeunes Palestiniens qui manifestaient contre l'extension de la colonisation, pour le septième jour consécutif, à Hébron. Les jeunes ont répliqué par des jets de pierres et de cocktails Molotov, mais 35 d'entre eux ont été blessés, dont un grièvement.
dimanche 22 juin
Des centaines d'Israéliens et de Palestiniens ont défilé dans les rues de Jérusalem sur le thème : « deux capitales, deux Etats ». Quelques échauffourées se sont produites lorsqu'un Israélien a déployé une banderole sur laquelle avaient été cousues ensemble les couleurs israéliennes et palestiniennes. Une femme palestinienne a harangué la foule en déclarant que sa communauté ne « pouvait plus se permettre d'être souples et patients ». De son côté, une Israélienne a dénoncé en ces termes la politique de Benjamin Netanyahu : « Avec les destructions des maisons palestiniennes et la confiscation des cartes de résidence, il n'y aura bientôt plus rien à négocier à Jérusalem ».
mercredi 25 juin
A l'initiative d'un député d'extrême-droite, la Knesset a franchi le premier pas sur la voie de l'annexion à Israël des colonies juives en territoire palestinien. Une proposition en ce sens a été votée en lecture préliminaire par 40 députés seulement, en l'absence de la plupart des 80 autres parlementaires. La gauche a été prise par surprise. Le gouvernement a fait savoir qu'il était contre un tel projet, dont le cheminement parlementaire est loin d'être achevé. Un porte-parole de Yasser Arafat a dénoncé ce texte comme « un sabotage de tout le processus » de paix. Par ailleurs, le remaniement gouvernemental israélien attendu a été repoussé à la semaine prochaine. Les tractations se poursuivent entre Netanyahu et Ariel Sharon, pressenti pour remplacer le ministre des Finances, Dan Meridor. « Arik » Sharon est l'un des plus fervents partisans de la colonisation juive des territoires palestiniens.
vendredi 27 juin
Après une semaine de trêve, les jeunes Palestiniens ont repris leur harcèlement des soldats israéliens qui gardent une colonie juive dans le centre d'Hébron. Attaqués à coups de pierres et de bombes incendiaires et menacés par des pneus enflammés lancés contre leurs positions, les soldats ont riposté en tirant des balles en caoutchouc qui ont fait plusieurs blessés.
samedi 28 juin
Un porc nomme Mahomet en train de rédiger le Coran : une vingtaine de ces affiches injurieuses ont été découvertes collées sur les devantures de magasins d'Hébron, non loin du quartier où vivent, retranchés, 450 colons extrémistes. La police israélienne a interpellé une Israélienne et le Premier ministre Netanyahu a dénonce ces « affiches anti-islamiques ». Mais l'Autorité palestinienne rejette la responsabilité du « crime » sur le gouvernement israélien, accusé d'encourager les colons. « Je ne crois pas qu'il s'agisse d'un geste spontané. Il fait plutôt partie d'un complot visant le processus de paix », a ainsi affirmé le directeur du ministère palestinien de l'Intérieur. Au moins 30 000 Israéliens ont manifesté dans la soirée à Tel-Aviv pour demander des élections anticipées, sur le thème « Bibi est mauvais pour nous ». Une allusion au thème de campagne de Netanyahu - « Bibi est bon pour nous » - lors des élections législatives de mai 1996. Non loin de là, plusieurs centaines d'autres personnes défilaient pour dénoncer l'influence croissante des ultrareligieux. Une manifestation qualifiée de « raciste » par le gouvernement.
lundi 30 juin
Le gouvernement israélien ne sort d'une crise que pour en affronter une autre. Le ministre des Affaires étrangères, David Lévy (qui ne répond plus aux appels téléphoniques de Netanyahu), a menacé de démissionner et le Premier ministre a choisi de différer le remaniement ministériel annoncé. La menace de Lévy est à prendre très au sérieux, car sa démission pourrait entraîner la chute du gouvernement. Tout comme le ministre de la Défense, Yitzhak Mordechaï, le chef de la diplomatie israélienne craint de voir le général Sharon, qui vient de recevoir le portefeuille des finances, prendre trop d'ascendance au sein du gouvernement. Il en veut pour indice le fait que le général ait pu s'entretenir, récemment avec Abou Mazen, le numéro deux de l'OLP, sans qu'aucun des autres ministres n'en ait été informé. « Les affaires étrangères doivent revenir aux Affaires étrangères ! » a-t-il tonné.
Yasser Arafat s'est entretenu à Paris avec le président français Jacques Chirac. Selon le quotidien israélien Maariv, Israël aurait demandé à la France de prendre la direction d'une force multinationale pour remplacer progressivement les forces israéliennes au Liban-sud.
mardi 1er juillet
28 Palestiniens et 2 soldats israéliens ont été blessés au cours d'affrontements dans la vieille ville d'Hébron. Les jets de pierre palestiniens et les tirs de balles en caoutchouc israéliens ont commencé à l'issue d'une manifestation pacifique. Un millier de Palestiniens protestaient contre l'affichage par un colon extrémiste de tracts représentant un porc affublé du nom du prophète Mahomet.
mercredi 2 juillet
Un Palestinien de 18 ans a été tué d'une balle en plein cœur dans le centre de la bande de Gaza autonome. Avec une centaine d'autres jeunes, Maher Abdel Moneim Assar manifestait contre les travaux menés par des colons juifs pour agrandir leur implantation. Aux pierres lancées par les Palestiniens, les militaires ont d'abord riposté par des tirs de grenades lacrymogènes avant d'ouvrir le feu à balle réelle. A Hébron, les heurts se sont poursuivis autour du réduit où sont retranchés 400 colons juifs extrémistes. Au moins 24 Palestiniens ont été blessés. Un enseignant palestinien de 44 ans, Ahmed Subu, a été arrêté pour avoir fait plancher ses étudiants sur la corruption à l'Université et au sein de l'Autorité palestinienne.
jeudi 3 juillet
La Cour martiale de Gaza a condamné à mort un colonel et deux sergents de la Force 17, la garde présidentielle de Yasser Arafat. Le 23 juin, les trois hommes avaient arrêté puis roué de coups un jeune Palestinien, qui devait décéder une semaine plus tard. Depuis le début de l'autonomie en 1994, au moins quinze Palestiniens sont morts dans les prisons de la nouvelle Autorité, victimes de mauvais traitements.
dimanche 6 juillet
Un soldat israélien a été tué dans une embuscade tendue par des combattants du Hezbollah, en bordure de la zone occupée par Israël au Liban-Sud. Un bombardement israélien, déclenché en représailles dans le fief du Hezbollah, à l'est de Saïda, a fait deux blessés dans la population civile. L'une des victimes est un enfant de 7 ans dont l'état est jugé préoccupant ; dans la soirée, le nord de la Galilée a été touché par plusieurs roquettes tirées par les islamistes. Depuis le début de l'année, 12 soldats israéliens ont été tués et 489 blessés au Liban-Sud, la plupart dans des attaques du Hezbollah. Il y a eu 7 morts et 20 blessés dans la population civile de cette région.
lundi 7 juillet
L'ancien ministre de la Justice, Yaakov Neeman, avocat proche de la droite religieuse et des colons, a été nommé ministre des Finances, en remplacement de Dan Meridor, démissionnaire. Neeman avait lui-même été contraint à la démission, en raison de son implication dans une affaire de corruption pour laquelle un non-lieu a été prononcé depuis. Cette nomination d'un homme soutenu par les partis religieux de la coalition gouvernementale (qui contrôlent 23 des 66 sièges détenus par la droite), devrait permettre à Netanyahu de triompher une fois de plus de trois motions de censure déposées par l'opposition.
samedi 12 juillet
Une dizaine de Palestiniens ont été blessés par balles. Les manifestants ne se contentent plus de lancer des pierres ou des cocktails Molotov, ils sont passés aux bombes artisanales, malgré les risques. Des tireurs d'élite israéliens équipés de fusils à lunette ont reçu l'ordre du général Gabi Ofir, commandant des Forces israéliennes en Cisjordanie, d'ouvrir le feu, pour tuer, sur ceux qui lancent des bombes. Des unités spéciales, dont les membres sont déguisés en Arabes, sont aussi utilisées pour la répression. A Hébron, les soldats israéliens ont interdit à des commerçants d'ouvrir leurs magasins.
dimanche 13 juillet
Des affrontements ont repris à Hébron et ont opposé soldats israéliens et manifestants palestiniens, faisant sept blessés parmi ces derniers. Ces incidents, durant lesquels quatre journalistes palestiniens ont également été blessés, ont commencé par des jets de pierres sur une patrouille israélienne. Les soldats ont riposté en tirant des balles en caoutchouc. Afin de prévenir une extension des émeutes, Tsahal a renforcé les contrôles et installé des blocs de béton en travers de la rue Shalala, artère séparant les quartiers arabes et juifs de la ville. Un bouclage de Hébron pourrait être décrété si les affrontements se poursuivaient. Après quatre semaines d'émeutes à Hébron, qui ont fait au moins 300 blessés, dont 270 Palestiniens, Netanyahu se montre de plus en plus intransigeant. Il a affirmé que les Palestiniens « paieront un prix très élevé » s'ils continuent à manifester violemment.
lundi 14 juillet
La police palestinienne a patrouillé à Hébron pour la première fois depuis les affrontements. Il s'agissait d'empêcher de nouvelles échauffourées.
mardi 15 juillet
Une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies a condamné Israël et exigé l'arrêt de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés. Les Etats-Unis ont voté contre.
La Cour suprême d'Israël a interdit la ségrégation dans les jardins d'enfant, contraignant la municipalité de Tel-Aviv à accepter les petits arabes dans les établissements réservés « exclusivement » aux juifs. Selon un rapport publié par une association des Droits du citoyen, les Arabes israéliens (ils sont plus de 800 000) sont les principales victimes de la discrimination dans le pays.
mercredi 16 juillet
S'estimant soutenu par les Etats-Unis, Israël a décidé de défier les Nations unies en reprenant, dès aujourd'hui, les travaux engagés pour la construction de logements dans la partie arabe de Jérusalem.
jeudi 17 juillet
Une quarantaine de Bédouins palestiniens ont eu 24 heures pour évacuer le campement qu'ils occupaient depuis 30 ans, à Bir Nabala, au nord de Jérusalem. Les bulldozers israéliens, protégés par des dizaines de soldats, ont rasé, dans la matinée, quatre maisons et des baraquements. A cet endroit, une nouvelle route doit être construite pour relier les colonies juives de Cisjordanie à Jérusalem.
La cote de popularité de Yasser Arafat est en baisse (50 % contre 68 % en novembre 1996), tout comme la confiance des Palestiniens dans la poursuite du processus de paix (8 % contre 20 % à l'époque).
du samedi 19 au dimanche 20 juillet
Quatre officiers des forces de sécurité palestinienne ont été arrêtés sur ordre de Yasser Arafat qui, par ailleurs, a institué une commission d'enquête. Ils sont accusés par les services de renseignements israéliens d'avoir organisé des attaques de commandos contre des automobilistes israéliens. De son côté, la police palestinienne accuse l'Etat hébreu de multiplier les provocations pour l'empêcher d'arrêter les Palestiniens qui collaborent avec Israël.
lundi 21 juillet
Le roi Hussein de Jordanie a reçu discrètement le leader des travaillistes israéliens, Ehud Barak. Amman a refusé de confirmer cette information, en raison des « rapports cordiaux » que le souverain entretient avec le gouvernement israélien. La Jordanie tente, avec l'Egypte, de faire revenir Israéliens et Palestiniens à la table des négociations, pour débloquer le processus de paix en panne depuis le début des travaux de la nouvelle implantation juive à Jérusalem-Est, en mars.
mardi 22 juillet
Jacques Poos, président en exercice de l'Union européenne, a affirmé à Bruxelles (Belgique), à l'issue d'une rencontre qu'il venait d'avoir avec Yasser Arafat et le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy, que « le blocage est terminé » entre Israël et les Palestiniens. Yasser Arafat a lui-même parlé de « réunion importante, franche et positive ».
Dans la soirée, un Arabe israélien a lancé sa voiture sur un groupe de touristes en visite dans la vieille ville de Jaffa, près de Tel-Aviv. Dix jeunes britanniques et un Canadien ont été légèrement blessés. L'homme a aussi tenté de poignarder deux membres du groupe mais a pu être maîtrisé par la foule. Bakr Abou Rabea (32 ans), dont la police israélienne affirme qu'il est proche du mouvement islamiste Hamas, ce que nie sa famille, dit avoir voulu venger la diffusion de tracts anti-musulmans, fin juin, dans la ville d'Hébron.
mercredi 23 juillet
Yasser Arafat a déclaré que sa rencontre de la veille avec David Lévy n'avait donné « aucun résultat concret », douchant l'optimisme de Jacques Poos. David Lévy a d'ailleurs confirmé qu'Israël ne gèlerait pas sa politique de colonisation des territoires palestiniens occupés, qui paralyse depuis des mois les discussions de paix. Au même moment, Benjamin Netanyahu apportait son soutien à un projet de loi du Parlement israélien qui instaure une majorité spéciale des deux-tiers pour remettre en cause l'annexion du plateau du Golan. La restitution de ce territoire syrien est pourtant, pour Damas, la condition sine qua non d'un traité de paix entre les deux pays.
jeudi 24 juillet
Le gouvernement israélien envisage des ordres de réquisition pour obliger à retourner au travail une partie des 60 000 employés de dix grandes entreprises publiques, qui se sont mis en grève. Le conflit, qui paralyse notamment les transports aériens et ferroviaires et, selon Benjamin Netanyahu, « met en danger la sécurité nationale », a pour origine la crainte de privatisations massives.
vendredi 25 juillet
Au risque de provoquer une flambée de violences, la mairie de Jérusalem a approuvé un nouveau projet de colonisation juive, dans la partie arabe de Jérusalem. Financée par un millionnaire juif américain, l'opération prévoit la construction de sept cents logements réservés aux Israéliens, en plein cœur du quartier arabe de Ras el-Amoud, au pied du Mont des Oliviers. Les Palestiniens ont immédiatement qualifié cette décision de « déclaration de guerre ». Le Premier ministre Netanyahu a fait savoir qu'il n'était pas d'accord « pour le moment » avec la colonie de Ras el-Amoud. Il pourrait donc suspendre pour « des raisons de sécurité » le démarrage des travaux que son gouvernement avait pourtant lui aussi approuvés en décembre dernier.
samedi 26 juillet
Le milliardaire juif américain Irving Moskowitz, qui voulait installer une nouvelle colonie à Ras el-Amoud, a renoncé, « pour l'heure », à son projet. La décision arrange tout le monde.
Dans les confettis palestiniens autonomes, l'économie n'est pas près de décoller. Aux blocages imposés par Israël, s'ajoute la gabegie de l'Autorité palestinienne elle-même : ainsi, un rapport remis à Yasser Arafat assure que 40 % du budget de son administration a disparu. Après deux mois d'enquête, Tayeb Abdel Rahim, secrétaire général de l'Autorité, a découvert la disparition de deux milliards de francs. « Il s'agit de violation des règlements et de mauvaise gestion ». Une manière polie de dire corruption. Les ministres et les membres de leurs cabinets sont aussi accusés d' « abus de pouvoir ». Yasser Arafat a laissé entendre qu'il prendrait des sanctions pour rassurer la communauté internationale.
dimanche 27 juillet
Les autorités israéliennes ont procédé à la destruction d'un tunnel reliant la bande de Gaza à l'Egypte. C'est le quatrième ouvrage du genre découvert en quelques mois. Selon Israël, ces souterrains servent « au transfert d'armes ou de personnes ». L'Autorité palestinienne a été invitée à détruire les souterrains existants et à empêcher que d'autres ne soient construits.
lundi 28 juillet
David Lévy a annoncé la reprise des pourparlers israélo-palestiniens d'ici à la fin de l'année. Le chef de la diplomatie israélienne a fait cette déclaration à l'issue d'un entretien avec Nabil Shaat, le ministre du Plan de l'Autorité palestinienne.
Le chef d'Etat irakien Saddam Hussein a décidé d'accorder la nationalité irakienne à tous les Arabes qui en feront la demande. Le décret exclut toutefois les Palestiniens de cette mesure, car Bagdad, qui se pose en champion de la cause des Palestiniens et qui milite pour leur droit au retour, ne veut pas encourager leur implantation ailleurs qu'en Palestine.
mercredi 30 juillet
Les kamikazes islamistes ont agi plus vite que le médiateur américain : alors que Dennis Ross était attendu en Israël, deux bombes humaines ont ensanglanté, vers 13 h 15, le marché juif de Jérusalem (Mahané Yéhouda) : 18 morts (dont les deux terroristes) et 157 blessés. Et brisé, pour l'instant, le mince espoir de reprise du dialogue de paix. Le Premier ministre Netanyahu, qui le répète depuis quatorze mois, et le président américain Clinton demandent à Arafat de neutraliser les terroristes (un porte-parole du Premier ministre a même dit que certains officiers palestiniens de haut rang auraient pu participer aux préparatifs d'attentats). Mais l'explication la plus juste émane du président israélien. Ezer Weizman établit un « lien » entre ce nouveau drame et la colonisation qu'encourage Netanyahu. « Le seul moyen de mettre fin à de tels actes est de reprendre le processus de paix avec l'intention d'aboutir sérieusement », a commenté Marwan Kanafani, porte-parole de Yasser Arafat. Une attaque indirecte envers Netanyahu et ses reculades successives face aux engagements et au calendrier des accords. Ce double-attentat a été revendiqué par le Jihad islamique et par le Hamas dans le courant de l'après-midi. Le gouvernement a décrété le bouclage des territoires.
jeudi 31 juillet
Les services de sécurité israéliens ont pris des mesures draconiennes pour prévenir tout nouvel attentat palestinien, mais aussi pour empêcher tout acte de vengeance : importants renforts à Jérusalem, barrages au nord, au sud et à l'est de la ville pour empêcher le passage des Palestiniens, interdits de séjour en Israël jusqu'à nouvel ordre ; l'armée israélienne est aussi présente aux abords des huit villes autonomes de Cisjordanie, auxquelles elle impose un blocus : leurs habitants n'ont plus le droit d'y entrer ni d'en sortir. L'Etat juif menace désormais d'envoyer ses militaires dans les zones palestiniennes pour arrêter les terroristes. La police palestinienne a répliqué qu'elle était prête à défendre les territoires, d'autant plus excédée qu'un mandat d'arrêt vient d'être lancé contre son chef, le général Jabali, accusé d'avoir organisé des attaques contre des colons. Selon Avigdor Kahalani, le ministre de la Sécurité intérieure, les deux bombes qui ont fait 15 morts, « semblent avoir été mises au point dans l'atelier d'armes clandestin du Hamas découvert récemment » (démantelé la semaine dernière par la police palestinienne près de Bethléem : saisie de 9 bombes déjà prêtes et de 10 partiellement assemblées, plus du matériel). Les deux kamikazes, identifiés comme Saad Sadeq al-Till et Majed al-Qaisiya, originaires d'Hébron, étaient des militants du Hamas passés à la clandestinité il y a un an. La police palestinienne en avait informé les Israéliens. Des milliers de personnes ont assisté aux funérailles des victimes, en présence de ministres et de députés. Paradoxalement, c'est au moment où le processus de paix n'a jamais été aussi moribond que les députés palestiniens marquent des points pour la démocratie : par 57 voix contre 1, les 88 membres du Conseil législatif palestinien ont adopté, à Ramallah, une résolution qui donne un mois à Yasser Arafat pour changer toute son équipe gouvernementale, accusée de corruption. Trois ministres sont nommément accusés : Nabil Chaath, un proche d'Arafat en charge de la Coopération internationale, Ali Kawasmeh (Transports) et surtout Jamil Tarifi (Affaires civiles) qui a, par exemple, importé en fraude 4 000 voitures.
nuit du jeudi 31 juillet au vendredi 1er août
L'armée israélienne a arrêté 51 Palestiniens, membres du Hamas, en Cisjordanie. La police palestinienne a procédé à son tour à des interpellations.
vendredi 1er août
16 des 22 ministres palestiniens ont démissionné dans la soirée.
samedi 2 août
Yasser Arafat s'est rendu en Egypte pour rencontrer le président Moubarak. Le président de l'Autorité palestinienne appelle la Ligue arabe à la rescousse.
dimanche 3 août
Israël redoute de nouveaux attentats : « Nous avons des informations qui indiquent qu'il y aura de nouvelles tentatives d'attaques terroristes, a indiqué le Premier ministre israélien. Nous avons également reçu ce qui pourrait constituer des menaces, vraies ou fausses, de nouveaux attentats du mouvement Hamas si nous ne satisfaisons pas certaines de leur exigences exorbitantes ». A Jérusalem comme à Tel-Aviv, des centaines de policiers sont sur le pied de guerre. L'armée multiplie les barrages en Cisjordanie. Le Shin-Beth (services de sécurité) redoute que des kamikazes intégristes aient réussi à se cacher en Israël et attendent l'ordre de passer à l'action. Pour l'instant, la police n'a aucune preuve que les deux kamikazes du 30 juillet étaient commandités par le Hamas. Elle n'exclut pas qu'ils aient pu être « envoyée de l'étranger », dit même un responsable de la police en pensant à la milice chiite libanaise pro-iranienne du Hezbollah.
lundi 4 août
Le chef de la milice islamiste libanaise Hezbollah pour le village de Kfour et quatre de ses hommes ont été tués, à l'entrée du village, par l'explosion d'une bombe, maquillée en rocher et déposé par un commando israélien la nuit précédente, au Liban-Sud, hors de la zone occupée par Israël. Cinq autres Libanais ont été blessés, dont trois civils. Le Hezbollah a promis de se venger et d'intensifier ses opérations militaires dans la région.
mardi 5 août
Menacé par le Hamas, Israël a refusé de lever les sanctions qui, paralysant l'économie palestinienne, minent le pouvoir de Yasser Arafat. Une intense activité diplomatique tente, pourtant, de desserrer l'étreinte et de sauver le processus de paix. Il ne faut pas « affaiblir Arafat », a plaidé au Caire le président Moubarak qui recevait le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy. L'Autorité palestinienne a sais le Conseil de sécurité de l'ONU. Israël n'a fait qu'une concession : 30 camions, chargés de nourriture et de médicaments, ont été autorisés à entrer dans Gaza. Les Israéliens ont déjà arrêté 156 présumés intégristes palestiniens en Cisjordanie depuis le dernier attentat-suicide. Mais ils veulent la collaboration des Palestiniens : que ceux-ci livrent 31 personnes recherchées pour activités terroristes, qu'ils arrêtent 120 autres récemment sorties de prison, qu'ils désarment le Hamas, etc. Et plus, Netanyahu demande à Arafat de limoger le chef de sa police, Ghazi Jabali, qu'il accuse d'avoir fomenté des attentats. A noter qu'Israël a poursuivi ses opérations militaires au Liban. Deux civils libanais ont été tués et quatre autres blessés lors d'un raid israélien dans le sud de la plaine de la Bekaa, sous contrôle syrien.
Match amical de football : à Minsk, la Biélorussie a été battue par Israël trois buts à deux.
mercredi 6 août
Israël a procédé à une nouvelle arrestation de 20 militants palestiniens, dans la matinée, portant le nombre d'arrêtés à 176. Yasser Arafat a appelé ses partisans à se préparer à « la prochaine bataille » et a accusé Israël de vouloir enterrer le processus de paix. Comme pour appuyer ces propos, cinquante « combattants du Fatah ont reçu un diplôme à l'issue d'un entraînement militaire destiné à résister à toute opération israélienne en territoire autonome ». Quant au Premier ministre Netanyahu, il a opposé une fin de non-recevoir au prince héritier Hassan de Jordanie venu lui demander la levée des sanctions contre les Palestiniens. Pour sortir de l'impasse, le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright recommande « une accélération des négociations sur le statut final » des territoires palestiniens. Une idée qui avait été avancée par le gouvernement israélien. Et qui ne séduit pas les Palestiniens. Ceux-ci souhaitent que soient d'abord expliqué les accords déjà signés.
jeudi 7 août
Les Israéliens ont ouvert dans la matinée un pont-frontière avec la Jordanie et levé le bouclage de Jéricho et Naplouse.
vendredi 8 août
Yasser Arafat a affirmé, dans la soirée à la télévision israélienne, que les auteurs de l'attentat-suicide de la semaine dernière à Jérusalem « venaient de l'étranger et non pas des territoires palestiniens. C'est un responsable des services de sécurité israéliens qui nous l'a dit et c'est pour cela que l'armée israélienne frappe au Liban ».
samedi 9 août
Intervention israélienne au Liban-Sud.
dimanche 10 août
Le médiateur américain a rencontré dans la matinée Benjamin Netanyahu, puis Yasser Arafat. Dans la soirée, des responsables palestiniens et israéliens se sont rencontrés à Tel-Aviv pour reprendre la coopération sur les questions de sécurité, en présence de médiateurs américains. Israël, qui fait de la reprise de cette coopération sécuritaire un préalable à la levée des sanctions imposées aux Palestiniens, a accepté le principe d'une présence américaine que réclamait Arafat. Par ailleurs, l'armée israélienne a annoncé avoir identifié un des kamikazes de l'attentat de Jérusalem. Etudiant en chimie, il serait originaire de Qusin, un village palestinien de Cisjordanie, sous contrôle militaire israélien. Une information qui, si elle est confirmée, réduirait à néant les accusations de laxisme face au terrorisme portées par Netanyahu contre Arafat.
Escalade de la violence au Liban-Sud : un soldat israélien a été tué et trois autres blessés dans un accrochage avec un commando du Hezbollah. En représailles, l'artillerie israélienne, ainsi que des deux hélicoptères, ont ouvert le feu sur des bases du mouvement islamiste.
lundi 11 août
Denis Ross n'a pas réussi à débloquer d'un pouce la situation malgré une multiplication des entretiens et des rencontres avec et entre les Israéliens et les Palestiniens.
mercredi 13 août
Protégé des dizaines de soldats, des bulldozers et des pelleteuses de l'armée israélienne ont détruit cinq maisons du camp de réfugiés de Choafat, dans le périmètre du « Grand Jérusalem », et quatre autres près de Bethléem. Depuis l'attentat du 30 juillet, l'Etat juif a rasé 22 maisons, officiellement parce qu'elles avaient été érigées sans permis de conduire. Les Palestiniens parlent de mesures punitives et soulignent que les autorités israéliennes n'accordent que très rarement ces permis sur des terres qu'elles réservent à la colonisation.
jeudi 14 août
L'armée israélienne a levé le blocus de deux nouvelles villes autonomes de Cisjordanie, Ramallah et Hébron. Le blocus est maintenu uniquement sur la localité de Bethléem et des villages des environs de Jérusalem-est. Israël continue d'interdire l'entrée de son territoire aux Palestiniens ce qui réduit au chômage près de 100 000 travailleurs. Excédés par le blocus, trente médecins et infirmières qui travaillent habituellement en Israël ont manifesté devant un barrage de l'armée israélienne.
samedi 16 août
Benjamin Netanyahu prend quelques jours de vacances à Césarée, au bord de la Méditerranée, entouré d'une garde rapprochée. Pendant ce temps, soumise au blocus économique imposé par l'Etat hébreu, l'Autorité palestinienne présidée par Yasser Arafat a décidé de répondre en pratiquant un boycottage sans précédent des produits israéliens. Israël exporte pour plus d'un milliard de dollars de marchandises vers la Cisjordanie et la bande de Gaza.
Deux chasseurs bombardiers israéliens ont tiré quatre missiles sur la colline de Naameh (à 15 kilomètre au sud de Beyrouth) qui abrite une base du FPLP-CG, une organisation palestinienne pro-syrienne. L'attaque a semé la panique parmi les automobilistes sur la route côtière voisine, très fréquentée pendant le week-end.
lundi 18 août
Netanyahu a accepté le transfert de 80 millions de francs, une petite partie des fonds dus à l'Autorité palestinienne. D'après l'accord d'Oslo, Israël est tenu de reverser les droits de douanes prélevés sur les biens qui transitent obligatoirement par l'Etat hébreu avant d'atteindre les territoires autonomes, ainsi que les taxes sur les salaires des travailleurs palestiniens. Or, depuis l'attentat-suicide du 30 juillet à Jérusalem, les versements étaient suspendus. Les retards atteignent 450 millions de francs, selon l'Autorité palestinienne.
Sept habitants de Saïda, dont deux enfants de 12 et 13 ans, ont été tués et une quarantaine d'autres blessés, par des obus tirés depuis la zone occupée par Israël au sud du Liban. Les sept projectiles ont été délibérément tirés sur le centre de la ville par l'ALS, une milice créée par l'Etat juif. L'attaque se voulait une réponse à un attentat qui avait tué, peu avant, deux adolescents dans la zone tenue par l'ALS. En fin d'après-midi, l'armée libanaise et la milice islamiste chiite Hezbollah sont entrées à leur tour dans la bataille en bombardant des positions de l'ALS.
mardi 19 août
Le Hezbollah a tiré, depuis la région de Tyr, 45 roquettes Katioucha sur Kirya Shimone, dans le nord d'Israël, dans la matinée, faisant au moins trois blessés.
mercredi 20 août
Nouveau raid israélien contre le Hezbollah au Liban : quatre avions ont bombardé un village dans le centre de la plaine de la Bekaa, faisant quatre blessés civils.
De violentes critiques israéliennes ont ponctué, dans la soirée, la rencontre de Yasser Arafat, à Gaza, avec des dirigeants du Hamas et du Jihad, les deux organisations islamistes palestiniennes hostiles au processus de paix et qui ont revendiqué l'attentat du 30 juillet à Jérusalem.
Dernier match des éliminatoires de la Coupe du monde de football 1998 : au Stade national Vasil Levski de Sofia, la Bulgarie a battu Israël un but (Penev) à zéro, devant 32 000 spectateurs. Troisièmes du groupe 5, les Israéliens ne participeront pas à la phase finale en France au mois de juin.
jeudi 21 août
Soucieux de « renforcer l'unité des Palestiniens » face aux « pressions d'Israël », le président de l'Autorité palestinienne a renouvelé l'opération très critiquée de la veille, cette fois en Cisjordanie, à Ramallah. Au cours de ces réunions baptisées « dialogue national », Arafat a joué les équilibristes, en défendant le processus de paix et en appelant les islamistes à se rallier à lui. Le gouvernement israélien accuse le leader palestinien de « pratiquer le double langage ».
La décision de boycotter les produits israéliens, pour protester contre les sanctions imposées aux territoires palestiniens, a commencé à prendre effet. L'Autorité palestinienne a interdit l'entrée de plusieurs camions de livraison dans les villes autonomes de Cisjordanie. L'économie palestinienne étant totalement dépendante d'Israël, le boycottage ne porte que sur « les produits non-indispensables ».
dimanche 24 août
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est arrivé dans la soirée à Tokyo en compagnie d'une délégation de 24 hommes d'affaires. Au menu de cette visite au Japon : les relations économiques bilatérales.
lundi 25 août
Le Hezbollah a repris ses tirs, au lance-grenade et à la mitrailleuse, sur les positions de l'armée israélienne au Sud-Liban et sur le nord d'Israël.
mardi 26 août
Un gisement de pétrole contenant des réserves potentielles de un milliard de barils a été découvert près de la ville de Rosh Haayin, à l'est de Tel-Aviv. Mais pour l'instant, le brut mis au jour n'est pas encore exploitable.
mercredi 27 août
Le blocus total imposé depuis un mois aux habitants de Bethléem a été levé. Les taxis collectifs palestiniens ainsi que les autocars de touristes et de pèlerins étrangers ont pu franchir les barrages de l'armée israélienne, hermétiques depuis l'attentat-suicide du 30 juillet, à Jérusalem. Les Palestiniens de Bethléem peuvent maintenant se rendre dans les autres villes autonomes de Cisjordanie. Mais l'accès à Israël leur est toujours interdit et empêche les liaisons avec la bande de Gaza.
vendredi 29 août
Israël et la Jordanie se sont entendus sur les conditions de fonctionnement d'un aéroport commun dans le port jordanien d'Akaba, sur la mer Rouge. Les deux pays signeront le 31 août l'accord officiel sur cet « aéroport de la paix », un projet prévu dans le traité de paix israélo-jordanien de 1994 qui permettra de décongestionner l'aéroport de la ville israélienne voisine d'Eilat.
dimanche 31 août
Le gouvernement israélien refuse de procéder à une nouvelle étape du retrait de ses troupes de Cisjordanie, prévue le 7 septembre, comme il avait déjà refusé de le faire au mois de mars. Selon les accords signés avec l'Autorité palestinienne, Israël devait se retirer d'une large portion de la Cisjordanie, en trois phases, avant la mi-1998. « Pas question de bouger tant que l'Autorité palestinienne ne mène pas la guerre aux organisations terroristes », a dit un porte-parole de Benjamin Netanyahu. Les Palestiniens contrôlent actuellement environ 3 % de la Cisjordanie et 60 % de la petite bande de Gaza.
jeudi 4 septembre
Les kamikazes du Hamas ont à nouveau, frappé, à 3 heures 05, Jérusalem au cœur : trois explosions (trois bombes à clous) ont fait, en 30 secondes, 7 morts et 172 blessés dans la rue Ben-Yehuda, une voie piétonne commerçante et touristique. Très vite, une revendication, par téléphone à l'AFP : « Les brigades d'Ezzedine al-Kassam annoncent leur responsabilité dans l'opération armée qui s'est produite aujourd'hui à Jérusalem ». Puis, un communiqué dans une cache à Ramallah : Israël devra faire face à de nouvelles attaques si « tous les combattants, notamment ceux du Hamas » aujourd'hui en prison ne sont pas libérés d'ici au 14 septembre. Israël a aussitôt rebouclé la Cisjordanie et Gaza. De leur côté, les responsables palestiniens promettaient très vite de coopérer avec les Israéliens pour l'enquête. Dans la soirée, la police palestinienne annonçait d'ailleurs l'arrestation de deux dirigeants du Hamas. S'étant rapidement rendu au chevet de quelques-unes des victimes, Netanyahu accusait directement (qui a dénoncé l'attentat), lui reprochant de laisser « les mains libres » aux terroristes et d'être lié aux dirigeants du Hamas. Le Premier ministre israélien a annulé une rencontre entre les services de sécurité israéliens et palestiniens. Pour lui, le « processus de paix » est visiblement à l'agonie.
nuit du jeudi 4 au vendredi 5 septembre
A 0 h 45, un commando israélien de 16 hommes a été débarqué par hélicoptère sur la côte libanaise, à la hauteur d'Insariyé, considéré comme un bastion du mouvement prosyrien Amal (plusieurs dirigeants du mouvement, dont le numéro deux de la hiérarchie chiite au Liban, cheikh Abdel Amir Kabalan, y ont une résidence), à 25 kilomètres au sud de Saïda. Repérés un kilomètre plus loin, les hommes de Tsahal ont été rapidement pris sous le feu des mortiers et des roquettes de l'armée libanaise et des milices d'Amal et du Hezbollah. Une heure plus tard, des hélicoptères tentaient de venir au secours du commando. En vain. Les combats durèrent encore trois heures, jusqu'à ce que deux ou trois hélicoptères israéliens réussissent enfin à se poser à la faveur d'une ceinture de feu établie par d'autres appareils restés en vol. Une demi-heure plus tard, l'évacuation était finie. Bilan de ce débarquement raté : 11 soldats israéliens tués, un douzième porté disparu et les quatre restant blessés. Du côté libanais, une Palestinienne tuée au volant de sa voiture et cinq autres civils, des Libanais, blessés, ainsi que quatre miliciens d'Amal et trois du Hezbollah. L'opération était visiblement une réplique à l'attentat de la veille.
vendredi 5 septembre
Lors d'une réunion d'urgence, dans la matinée, le gouvernement israélien a pris deux nouvelles mesures en réplique au triple attentat de la veille : d'une part, la restitution de terres aux Palestiniens est gelée aussi longtemps que l'Autorité palestinienne n'aura pas donné des preuves suffisantes de sa lutte contre le terrorisme ; d'autre part, les forces israéliennes pourchasseront désormais les terroristes partout, c'est-à-dire aussi en territoire palestinien, « indépendamment, sans aucun lien avec l'Autorité palestinienne ». Autant dire, avec le négociateur palestinien Hassan Asfour, que « l'accord intérimaire est mort ». Les Israéliens ont annoncé l'arrestation de soixante-neuf islamistes. La police, en état d'alerte maximum à Jérusalem, a déployé des renforts aux arrêts de bus, devant les bâtiments publics et dans les rues piétonnières. L'armée a renforcé les barrages routiers en dehors de la Ville sainte ; un militaire a ouvert le feu sur un bus palestinien près d'Hébron pour faire respecter le blocus ; blessé, le chauffeur a été hospitalisé. Par ailleurs, le chef spirituel du Hezbollah pro-iranien, le cheikh Nasrallah, n'a pas caché sa satisfaction devant l'échec du commando de Tsahal. « Les Israéliens, a-t-il même prophétisé, vont riposter et tenter de punir l'armée libanaise : alors, ils trouveront le Hezbollah devant eux... » Jamais, depuis quatre ans, la paix n'a paru si lointaine au Proche-Orient.
du samedi 6 au dimanche 7 septembre
L'Autorité palestinienne a procédé à l'arrestation de 35 militants de la branche armée du Hamas. C'est la première fois depuis des mois que la sécurité palestinienne s'en prend directement à la partie militaire du mouvement islamiste. Ces arrestations n'auraient cependant aucun rapport avec les récents attentats de Jérusalem, et Israël accuse Arafat de chercher seulement à impressionner Madeleine Albright, le secrétaire d'Etat américain, qui entame d'ici quelques jours sa première tournée au Moyen-Orient.
dimanche 7 septembre
Yasser Arafat, le roi Hussein de Jordanie et le président égyptien Moubarak se sont réunis au Caire pendant trois heures afin d'arrêter une position commune face à la décision d'Israël de suspendre son retrait de Cisjordanie. Le sommet s'est achevé par un communiqué commun condamnant « les actes de terrorisme et la violence qui prend les civils et les innocents pour cibles ». Les trois hommes appellent en outre à une reprise rapide des négociations de paix israélo-arabe, mais, de son côté, le Premier ministre israélien persiste à attribuer la « responsabilité indirecte » du terrorisme à Yasser Arafat.
mardi 9 septembre
Huit Israéliens sans domicile fixe ont obtenu l'asile politique de l'Autorité palestinienne. Ils avaient été expulsés le mois dernier de leur abri provisoire dans un camp d'hébergement d'immigrés aux abords de Jérusalem. C'est la première fois que des Israéliens demandent à s'établir dans les zones contrôlées par l'Autorité palestinienne.
mercredi 10 septembre
Madeleine Albright, le chef de la diplomatie américaine, est arrivée en Israël pour tenter de faire redémarrer le processus de paix. Washington persistant à être « l'allié privilégié et inconditionnel » d'Israël, ses premières déclarations ont pris les Palestiniens à rebrousse-poil : défendant sans ambiguïté les options défendues par Israël, elle a mis l'accent sur la lutte antiterroriste plutôt que sur l'arrêt de la colonisation juive. Des Palestiniens ont brûlé l'effigie de Madeleine Albright, en même temps que la bannière étoilée.
De violents accrochages à l'arme automatique, à la roquette antichar et au mortier ont opposé, dans la soirée, un commando du Hezbollah libanais à des militaires israéliens dans la zone occupée au Liban Sud.
jeudi 11 septembre
Le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright a rencontré Yasser Arafat dans la matinée à Jéricho. Elle a aussi demandé publiquement aux Israéliens d'interrompre la colonisation des Territoires occupés. Une inflexion notable de son discours. Dans la soirée, le gouvernement Netanyahu a rejeté « tout gel de la colonisation ». Le secrétaire d'Etat a aussi avoué son impuissance, assurant qu'elle ne voyait pas comment « remettre le processus de paix sur les rails ». Un second entretien a eu lieu dans la soirée entre Netanyahu et Albright, qui s'est aussi recueilli sur la tombe de Yitzhak Rabin.
vendredi 12 septembre
Le fils aîné du chef spirituel du Hezbollah, Cheikh Hassan Narsallah, a été tué dans la matinée au cours d'un affrontement de la milice pro-iranienne avec l'armée israélienne au Sud-Liban. Selon le Hezbollah, l'armée israélienne a récupéré le corps de Hadi Nasrallah (18 ans).
samedi 13 septembre
La gauche israélienne a réuni plus de 20 000 manifestants à Tel-Aviv, pour tenter de détourner Benjamin Netanyahu d'une « guerre injustifiable ».
dimanche 14 septembre
Dans la soirée, le gouvernement israélien a levé le blocus imposé aux villes autonomes de Cisjordanie, mis son veto à un chantier de logements juifs dans un quartier arabe de Jérusalem-Est et débloqué la moitié des recettes fiscales palestiniennes. Mme Albright estime qu'Israël a « entendu son message ».
nuit du dimanche 14 au lundi 15 septembre
Onze colons juifs ultranationalistes ont relancé la tension israélo-palestinienne en occupant deux maisons du quartier arabe de Ras el-Amoud, dans Jérusalem-Est. Ils ont installé des caméras de surveillance sur le toit et obtenu la protection de l'armée qui s'est déployée aux alentours pour éviter tout incident avec leurs voisins.
lundi 15 septembre
A Gaza, Yasser Arafat a qualifié l'action des extrémistes juifs à Ras el-Amoud de « sérieuses violations de ce qui a été conclu ». Des responsables palestiniens ont mis en garde contre les violences qui pourraient en résulter. Netanyahu a lui aussi critiqué le coup de force des colons. Mais, le gouvernement israélien n'a pas donné l'ordre d'expulsion de ceux-ci. L'un de ses collaborateurs, David Bar-Illan, a assuré que la police ne pouvait faire évacuer ces bâtiments achetés « en toute légalité » par le milliardaire juif américain Irving Moskowitz (bailleur de fonds de l'extrême-droite israélienne). Une cinquantaine de militants juifs du mouvement « la Paix maintenant », qui manifestaient contre l'occupation de la maison, ont été repoussés sans ménagement par les forces de l'ordre.
mardi 16 septembre
L'Autorité palestinienne a demandé l'intervention des Etats-Unis et de l'Union européenne pour contraindre Israël à évacuer de force les trois familles de colons installées dans Ras el-Amoud. « La poursuite de l'occupation aura des conséquences très dangereuses », a averti le négociateur en chef palestinien, Saëb Arakat. Le patron de la police israélienne craint, lui aussi, « une nouvelle Intifada », de nouvelles émeutes à Jérusalem. Netanyahu, défavorable à l'intervention de la force publique, cherche à convaincre les colons de partir de leur plein gré.
mercredi 17 septembre
La police israélienne a chargé à cheval et à coups de matraque les centaines de Palestiniens qui manifestaient, dans l'après-midi, contre l'installation des colons juifs à Ras el-Amud. Plusieurs centaines d'Israéliens opposés à la colonisation sont alors venus protester eux aussi.
jeudi 18 septembre
Malgré les mises en garde palestiniennes, Israël a décidé que les colons juifs installés au cœur de la partie arabe de Jérusalem pourraient y rester. Netanyahu négocient un accord avec le financier américain des extrémistes religieux pour permettre l'installation de dix étudiants religieux juifs en lieu et place des trois familles qui occupent depuis plusieurs jours une maison du quartier de Ras el-Amoud. Israël envisage même de construire soixante-dix logements pour des juifs sur le terrain vague voisin.
dimanche 21 septembre
Israël a procédé à un nouvel allègement du bouclage des Territoires palestiniens. 2 000 Palestiniens de la bande de Gaza et autant de Cisjordanie sont désormais autorisés à retourner travailler en Israël.
lundi 22 septembre
Recevant le Premier ministre israélien Netanyahu, le chancelier autrichien Viktor Klima a reconnu que « beaucoup d'Autrichiens ont participé activement à l'Holocauste ».
mardi 23 septembre
Le bureau du Premier ministre israélien a annoncé qu'il avait identifié quatre des cinq auteurs des attentats-suicides commis à Jérusalem le 30 juillet et le 4 septembre. Leurs noms ont été publiés. Ils seraient originaires d'une localité de Cisjordanie où les forces de sécurité israéliennes avaient lancé une importante opération en début de semaine, procédant à de nombreuses arrestations dans des villages suspectés d'abriter des militants islamistes.
mercredi 24 septembre
La police d'Arafat a procédé à une vingtaine d'arrestations dans les milieux intégristes de Cisjordanie. De son côté, Netanyahu a annoncé la prochaine construction de trois cents logements supplémentaires dans la colonie d'Efrat, près de Bethléem, en Cisjordanie.
jeudi 25 septembre
Les Palestiniens ont manifesté dans la bande de Gaza pour marquer le premier anniversaire des affrontements entre l'armée israélienne et les forces de sécurité palestiniennes qui avaient fait 80 morts dans leurs rangs. Ils ont saisi cette occasion pour exprimer leur détermination de résister « par tous les moyens » à la colonisation juive. A Paris (France), de son côté, Michel Murr, le ministre de l'Intérieur libanais, a déclaré que « la résistance contre l'ennemi israélien se poursuivra tant que durera l'occupation du Liban-Sud ».
samedi 27 septembre
Netanyahu a donné son feu vert à une rencontre tripartite à New York, le 29 septembre, entre Américains, Israéliens et Palestiniens pour décider de reprendre les négociations sur l'application de l'autonomie, sauf sur les retraits de l'armée israélienne qui restent gelés. Il a également décidé de restituer une partie des avoirs palestiniens, prélevés par le fisc israélien mais gardés par l'Etat hébreu depuis les deux attentats suicides de Jérusalem. Parce que, a-t-il dit, les Palestiniens « ont commencé à prendre des mesures sérieuses contre le terrorisme ».
Le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehai, a affirmé au Jérusalem Post que l'Iran est sur le point, avec l'aide de la Russie d'achever son programme de développement de missiles balistiques pouvant atteindre Israël. Le ministre israélien s'est déclaré favorable à de « nouvelles mesures pour impressionner les Russes ».
dimanche 28 septembre
Arafat, en visite impromptue à Alger puis à Tunis, a demandé la réunion d'un sommet arabe consacré à la situation au Proche-Orient.
500 000 Israéliens ont débrayé pendant huit heures pour la défense de leur régime de retraite.
lundi 29 septembre
Rencontre tripartite à New York entre Américains, Israéliens et Palestiniens pour décider de reprendre les négociations sur l'application de l'autonomie palestinienne.
mardi 30 septembre
Les services secrets israéliens (le Mossad) ont la preuve que l'Iran avance à grand pas sur le chemin de l'arme nucléaire, grâce à la Russie. Leur rapport est parvenu aux Etats-Unis dans le plus grand secret : dans l'attaché-case du ministre Natan Chtchtranski qui a fait spécialement le voyage aux Etats-Unis. L'administration américaine est sommée de suspendre toute aide financière à la Russie, mais se fait tirer l'oreille pour passer à l'action. D'ailleurs, le gouvernement israélien lui-même montre l'exemple. Insensible aux protestations de bonne foi du président russe Eltsine, il vient de dénoncer un contrat important en gaz russe.
mercredi 1er octobre
Israël a libéré cheik Ahmed Yassine (61 ans), le guide spirituel du mouvement palestinien Hamas. Cette décision, motivée par l'état de santé du détenu, était réclamée avec insistance par le roi Hussein de Jordanie. Cheikh Ahmed Yassine purgeait depuis 8 ans une peine de réclusion à perpétuité pour avoir commandité des attentats anti-israéliens. Le fondateur du Hamas a été transféré par hélicoptère à Amman, où il a été hospitalisé. Pour faire bonne mesure vis-à-vis de son extrême-droite, Netanyahu a également gracié deux extrémistes juifs, écroués après avoir tué un Palestinien en 1993. Une raison autre que médicale (démentie en Israël comme en Jordanie) a été avancée : cheikh Ahmed Yassine aurait été échangée contre deux agents du Mossad, fortement soupçonnés d'avoir voulu empoisonner, le 25 septembre, le chef du bureau politique du Hamas à Amman, Khaled Mechaal.
jeudi 2 octobre
Yasser Arafat et le roi Hussein de Jordanie se sont rendus au chevet de cheikh Yassine, libéré par Israël. Le souverain jordanien a de nouveau démenti l'existence d'un échange avec des agents secrets israéliens. Cette expulsion « pour raisons humanitaires » place en porte-à-faux l'Autorité palestinienne, censée chasser les « terroristes » dans les territoires sous son contrôle. « Il nous est impossible de continuer à arrêter des gens du Hamas quand Israël relâche leur principal dirigeant », a déclaré un de ses dirigeants.
vendredi 3 octobre
Le Canada a rappelé pour consultations son ambassadeur en Israël. Un geste de protestation contre l'utilisation de passeports canadiens par les auteurs du récent attentat raté contre un responsable du Hamas en Jordanie. Ces deux hommes sont soupçonnés d'appartenir aux services secrets israéliens.
lundi 6 octobre
Le gouvernement israélien va ouvrir une enquête pour s'expliquer comment ses services secrets ont pu manquer l'assassinat de Khaled Mechal, le chef du bureau du Hamas en Jordanie, et se faire prendre la main dans le sac à Amman avec des passeports canadiens. Cette bavure du Mossad a déjà contraint Israël à libérer une cinquantaine de prisonniers palestiniens pour récupérer ses deux agents, notamment le guide spirituel du Hamas.
mardi 7 octobre
Le fondateur et guide spirituelle du Hamas, libéré récemment par Israël, a proposé chez lui, à Gaza, un arrêt des attentats suicides contre les Israéliens. Ses conditions : qu'Israël évacue tous les territoires occupés et mette fin aux expulsions et à la colonisation. Pour un conseiller du Premier ministre israélien, bien que les conditions demeurent « inacceptables », il s'agit là d'un « changement positif » dans l'attitude du Hamas. De son côté, le médiateur américain tente d'organiser une rencontre Netanyahu-Arafat qui ne se sont pas rencontrés depuis février.
mercredi 8 octobre
Sous la pression de l'émissaire américain Dennis Ross, Yasser Arafat et Netanyahu se sont rencontrés, avant l'aube, au point de passage d'Erez, entre Israël et Gaza. Ils décident de reprendre la coopération en matière de sécurité.
Quatre soldats israéliens ont été tués et neuf autres blessés dans deux attaques revendiqués par le Hezbollah dans le zone occupée par Israël au sud du Liban. Le premier attentat s'est produit à Marbaka, à une dizaine de kilomètres de Mardjayoun, la principale ville de la zone, où des charges ont explosé au passage d'un convoi. La seconde opération a été « menée à l'arme automatique ».
jeudi 9 octobre
« Je m'interroge pour savoir si je dois rester dans ce gouvernement ». David Lévy n'a pas du tout apprécié la tentative d'assassinat d'un dirigeant islamiste palestinien par des agents du Mossad. « Le problème n'est pas que l'opération ait échoué, c'est qu'il ne fallait pas l'entreprendre ».
vendredi 10 octobre
La Jordanie a expulsé tous les membres du Mossad israélien présents à Amman. Les services secrets jordaniens et israéliens entretenaient jusque là d'excellentes relations. Les Jordaniens avaient accepté de coopérer avec le Mossad lorsque Danny Yatom en avait pris la tête, il y a un an et demie.
dimanche 19 octobre
Le Proche-Orient a connu une fin de semaine de pluies diluviennes et d'orages de grêle. En Israël, six personnes ont été tuées et trois sont portées disparues à la suite de crues soudaines qui ont déferlé dans les lits de rivières d'ordinaire asséchées. A Jéricho, plusieurs dizaines de maisons ont été détruites et, dans toute la Palestine, de nombreuses plantations de bananiers.
lundi 20 octobre
De nombreuses personnalités venues du monde entier ont assisté, à Jérusalem, à l'inauguration du Centre pour la paix fondé par l'ancien Premier ministre Shimon Peres. Le premier projet du centre est la construction d'une zone industrielle israélo-palestinienne dans la bande de Gaza, qui devrait fournir des emplois à 50 000 Palestiniens. Ce centre bénéficie d'un important soutien (Gorbatchev, Carter, Major font notamment partie du conseil d'administration), mais Netanyahu, n'a pas participé à l'inauguration, faisant valoir qu'il avait « d'autres engagements ».
mardi 21 octobre
L'Autorité palestinienne a annoncé qu'elle allait procéder au premier recensement de la population en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est, à partir de décembre. Le précédent recensement avait été effectué par Israël en 1967, afin de fournir des papiers d'identité aux Palestiniens des territoires conquis après la guerre. Les opérations de recensement devraient durer quinze jours ; elles seront financées par des contributions internationales s'élevant à 42 millions de francs. L'Autorité palestinienne entend affirmer ainsi son autonomie dans les faits.
mercredi 22 octobre
Cheikh Ahmed Yassine, fondateur du Hamas, multiplie les déclarations contradictoires depuis sa libération. Ainsi, après avoir plaidé l'apaisement avec Israël, il proclame maintenant la poursuite de la « guerre sainte contre l'ennemi ». Devant un parterre de 5 000 étudiants de l'université islamique de Gaza, il a expliqué qu' « une nation sans guerre sainte est une nation sans objectif » et que « le monde ne comprend que le langage de la force ».
jeudi 23 octobre
Le Maroc a gelé ses relations avec Israël et il ne recevra aucun de ses représentants tant que le processus de paix avec les Palestiniens restera au point mort. C'est ce qu'a annoncé un haut conseiller économique du roi Hassan II en visite en Israël. Les Affaires étrangères israéliennes ont fait une tournée discrète, le mois dernier, au Maroc, en Tunisie et en Mauritanie pour tenter de convaincre ces pays de ne pas fermer leurs représentations en Israël. Par ailleurs, Yasser Arafat a rencontré, pendant plus d'une heure, à Paris, le président français Jacques Chirac auquel il a fait part de son analyse « extrêmement pessimiste » de la situation au Proche-Orient.
vendredi 24 octobre
Les Etats-Unis ont gelé une aide de l'ordre de 450 millions de francs à Israël pour contraindre l'Etat hébreu à transférer à la Jordanie une partie de l'aide annuelle qu'il reçoit de Washington. Israël s'était engagé à ce transfert, qui récompense le roi Hussein pour son soutien au processus de paix.
lundi 27 octobre
Selon le quotidien israélien Yédiot Aharonot, l'Etat hébreu est prêt à proposer aux Palestiniens un « quasi-Etat » dote de tous les symboles de la souveraineté, sauf dans les domaines de la sécurité et des relations extérieures. Netanyahu devrait présenter ce projet le 29 octobre. Par ailleurs, Israël a libéré 26 détenus palestiniens en échange de la libération de deux ses agents qui avaient tenté d'assassiner un agent du Hamas, le mois dernier, dans la capitale jordanienne.
mardi 28 octobre
Le gouvernement Netanyahu a obtenu la confiance du parlement, avec une majorité relative de 44 députés sur 120. Seuls 36 députés de l'opposition ont voté contre, tous les autres parlementaires se sont abstenus... ou étaient absents. Le débat a été particulièrement houleux, alimenté par l'enregistrement d'une conversation privée du Premier ministre (réalisé à son insu), dans laquelle il affirmait que « les gens de gauche qui soutiennent les accords d'autonomie palestinienne ont oublié ce que c'est qu'être juif ».
L'armée israélienne au Liban s'est inquiétée, la semaine dernière, de sa vulnérabilité face au Hezbollah dont une roquette a réussi à percer le double blindage du plus sophistiqué de ses chars, le Merkava. La roquette en question serait comparable aux missiles américains à charge creuse les plus performants. Ces nouvelles armes font partie de plusieurs cargaisons (50 avions) envoyées au Hezbollah par l'Iran, via la Syrie. Les services de renseignement israéliens affirment que l'Iran a considérablement augmenté ses livraisons d'armes au Hezbollah, responsable de la plupart des attaques anti-israéliennes au Liban-Sud.
jeudi 30 octobre
Le gouvernement de Netanyahu est disposé à « ralentir » la construction de logements dans les colonies situées dans les territoires palestiniens, à condition que ces derniers renoncent, pour le moment, à l'agrandissement prévu de leurs enclaves autonomes. Le ministre des Affaires étrangères, David Lévy, devrait formuler cette proposition au « numéro deux » palestinien, Mahmoud Abbas, qu'il doit rencontrer aux Etats-Unis.
dimanche 2 novembre
A la veille de la reprise des négociations avec les Palestiniens aux Etats-Unis, Israël refuse de s'engager sur un retrait de son armée en Cisjordanie. Ce qui fait dire à Arafat que ces pourparlers « n'ont aucune chance de succès ». A l'inverse, le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy assure avoir reçu le feu vert (de Netanyahu) pour prendre des « décisions très importantes » sur la colonisation et le redéploiement militaire.
lundi 3 novembre
A la demande du président Weizman, une commission d'arbitrage a été mise en place pour trouver un compromis entre les juifs orthodoxes, majoritaire en Israël, et les juifs libéraux, majoritaires aux Etats-Unis. A l'origine du conflit : la volonté des rabbins libéraux d'être reconnus par leurs confrères orthodoxes, en obtenant de siéger dans les conseils religieux des quatre principales villes d'Israël. La Cour suprême a tranché en faveur des libéraux, mais les vingt-trois députés des partis religieux ont tenté de court-circuiter la justice avec un projet de loi renforçant les pouvoirs des autorités rabbiniques, actuellement... orthodoxes. Le débat entre les deux mouvements porte d'abord sur interprétation de la loi religieuse. Le schisme pourrait conduire les juifs américains à se désintéresser du sort d'Israël...
mardi 4 novembre
Cédant aux pressions conjuguées d'Israël et des Etats-Unis, les Palestiniens ont accepté d'élargir les négociations de Washington en y dépêchant des experts. L'Autorité palestinienne estime cependant que cette concession ne permettra de débloquer que des dossiers mineurs (comme la mise en service d'un aéroport palestinien dans la bande de Gaza), alors que les vrais problèmes restent ceux de la colonisation juive des territoires et les retraits de l'armée d'occupation israélienne.
Netanyahu a été pris à partie par 500 lycéens et des militants pacifistes de Beersheba devant lesquels il devait prendre la parole. Ses interlocuteurs l'ont notamment accusé d'avoir suscité le climat de haine qui a abouti à l'assassinat de Yitzhak Rabin (1995).
samedi 8 novembre
A Tel-Aviv, au moins 300 000 Israéliens ont rendu hommage à leur ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, sur le lieu même de son assassinat. Netanyahu en minimise la portée : « Cela n'a rien a voir avec les options politiques concernant le processus de paix », explique son porte-parole, David Bar Ilian. Seul membre du gouvernement Netanyahu à s'être joint à la cérémonie, le ministre du Commerce Nathan Chtcharansky a été hué alors qu'il était venu appeler « à l'unité ».
lundi 10 novembre
Israël et le Vatican viennent de franchir un grand pas dans l'amélioration de leurs relations en signant l'accord qui légalise le statut de l'Eglise catholique en Terre sainte.
mercredi 12 novembre
Pour la première fois, Israël a rendu un hommage officiel à Yitzhak Rabin. Outre la famille du Premier ministre assassiné, cette cérémonie, devant la tombe de Rabin, a rassemblé des centaines de députés, d'hommes politiques et de compagnons d'armes du défunt ainsi que Netanyahu et son épouse. Ce deuil, qui se voulait aussi « un jour d'examen de conscience nationale », se répétera désormais chaque année. Devant le Parlement, Netanyahu a lancé à cette occasion un appel à la réconciliation.
Le quotidien arabe Al-Hayat, publié à Londres, affirme que la lutte pour la succession d'Arafat est déjà engagée au sein de l'Autorité palestinienne. Jibril Rajoub, responsable de la sécurité palestinienne en Cisjordanie, serait en train de forger des « alliances politiques nouvelles et d'armes massivement ses partisans » afin de prendre le pouvoir. Mohammed Dahlan, chef de la sécurité dans la bande de Gaza, essaie, lui aussi, d'accroître son influence.
jeudi 13 novembre
En visite à Londres, Le Premier ministre israélien Netanyahu a été fermement invité par le Premier ministre britannique Tony Blair à agir pour relancer ls négociations avec les Palestiniens. Londres a fait savoir qu'il tient le gouvernement israélien pour le premier responsable de l'actuelle impasse dans le processus de paix.
Israël a publié une partie, jusqu'alors confidentielle, du rapport de la commission officielle d'enquête sur l'assassinat de Yitzhak Rabin. Ce document révèle qu'un militant d'extrême droite qui travaillait comme informateur pour le Shin Beth, connaissait les projets du meurtrier, mais n'a rien fait pour l'en empêcher. Les auteurs du rapports accusent le Shin Beth de n'avoir pas contrôler leur informateur et même de l'avoir incité à la violence « pour être plus crédible dans le milieu où il était infiltré ». Le rapport critique aussi la minceur du service de sécurité rapprochée de Rabin et accuse le Shin Beth de négligence.
Arafat a affirmé qu'il proclamera l'Etat palestinien indépendant avant la fin du siècle : « Personne et aucune force au monde ne peut empêcher le processus ».
vendredi 14 novembre
L'Autorité palestinienne a décidé de boycotter la Conférence économique pour le Proche-Orient qui s'ouvre le 16 novembre à Doha, pour protester contre « l'intransigeance » de l'actuel gouvernement israélien.
L'armée israélienne a enlevé en Cisjordanie deux activistes du Hamas qui étaient détenus par la sécurité palestinienne. Elle a profité de leur transfert entre deux villes autonomes pour les arrêter, ainsi que les agents palestiniens qui les accompagnaient, à un barrage routier près de Naplouse.
Le chef des opérations du Mossad a démissionné en raison de son rôle dans l'attentat manqué d'Amman en septembre.
samedi 15 novembre
Un enfant palestinien de 7 ans est mort après quatre jours d'agonie. Il avait été atteint par une balle de caoutchouc tirée par un soldat israélien, le 11 novembre, en marge d'une manifestation dans laquelle il n'était pas impliqué, à Bethléem. L'hospitalisation lui ayant été refusée à Jérusalem-Ouest, l'enfant avait été transporté à Jérusalem-Est, puis à Ramallah, en Cisjordanie, avant de revenir à Jérusalem-Ouest. Les parents ont fait don de ses organes à la Banque israélienne des organes. Trois jeunes Israéliens ont pu être greffés.
Arafat est apparu très fatigué, à Berne, lors d'une conférence de presse commune avec le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright. Certains médecins qui l'ont observé croient déceler les premières atteintes de la maladie de Parkinson.
lundi 17 novembre
Netanyahu a décidé d'écourter sa visite aux Etats-Unis pour faire face à la fronde d'une partie des dirigeants du Likoud (dont le maire de Tel Aviv Roni Milo) qui ont entrepris de l'écarter de la direction du Parti dont ils estiment l'avenir « compromis ». La loi prévoit qu'un groupe dissident représentant plus de la moitié des députés d'un parti à la droit de conserver le nom de ce parti et de disposer de ses fonds. Il suffit aux frondeurs de séduire 12 des 22 députés du Likoud pour avoir gain de cause. S'ils échouent, les dissidents ont encore une arme : le vote du budget, d'ici quelques semaines.
vendredi 21 novembre
Une société israélienne d'électronique vient de signer un contrat de plus de six cents millions de francs pour la fourniture d'équipements à l'artillerie suisse.
dimanche 23 novembre
Première « victime » des remous qui secouent actuellement le Likoud : le Premier ministre Netanyahu a accepté la démission de son directeur de cabinet, Avigdor Lieberman, considéré comme son plus proche collaborateur depuis plusieurs années.
lundi 24 novembre
Cédant aux pressions américaines, Netanyahu se dit prêt à un retrait de ses troupes en Cisjordanie. Deux de ses principaux collaborateurs doivent se rendre au Caire, le 25 novembre, pour détailler ses propositions aux dirigeants égyptiens. Le retrait envisagé est de l'ordre de 6 à 8 % du territoire occupé en Cisjordanie. L'Autorité palestinienne, qui se dit prête à discuter de propositions « sérieuses », a déjà officieusement repoussé le projet, jugé insuffisant (trois fois inférieur à ce qu'exigent les Palestiniens). A l'opposé, les alliés politiques de Netanyahu ne sont pas satisfaits non plus, mais pour d'autres raisons : « Nous nous opposons même à un retrait de 1 à 2 % ! », claironne le leader d'une faction du Likoud qui rassemble 17 des 66 députés de la coalition au pouvoir. Le Parti national religieux (9 élus) déclare : « Un autre retrait de Judée-Samarie (Cisjordanie) et c'est la fin du régime Netanyahu... »
mercredi 26 novembre
Les pressions américaines incessantes sur Netanyahu ont des effets pervers. Ainsi, ulcéré de ne pas être reçu à la Maison-Blanche, la semaine dernière, alors que son adversaire politique direct, Shimon Peres, y avait ses entrées, Netanyahu a écourté sa visite aux Etats-Unis. Commentaire de la presse israélienne : « Les Arabes ne pouvaient espérer meilleur saboteur des relations spéciales entre Israël et les Etats-Unis que le Premier ministre actuel ». C'est aussi ce que pensent certains amis de Netanyahu, qui lui reprochent de « ne plus inspirer confiance » à personne...
jeudi 27 novembre
Netanyahu a quelque peu dévoilé son plan de relance du processus de paix : « J'ai proposé que tous les retraits se fassent en une seule fois (au lieu de cinq), sur cinq mois, et que les négociations définitives (sur le futur statut de la Palestine) commencent immédiatement ». Ce plan sera discuté en Conseil des ministres, le 30 novembre. Mais il est si limité qu'il ne convainc guère. En plus, le Premier ministre israélien met des conditions à ce retrait : des zones de sécurité à l'est et à l'ouest de la Cisjordanie, des corridors, la souveraineté israélienne sur une Jérusalem unifiée...
Des gardes-frontières israéliens ont arrêté deux Palestiniens qui transportaient des armes à Bethléem, ville autonome. Ils ont aussi fait sauter leur voiture sous prétexte qu'elle contenait des explosifs. Les responsables palestiniens ont exigé la libération immédiate des deux hommes, affirmant qu'il s'agissait de deux techniciens habilités à réparer les armes - et donc à les transporter - pour le compte du service de sécurité de l'Autonomie.
vendredi 28 novembre
Le gouvernement israélien a autorisé la construction de quatre zones industrielles à proximité de villes autonomes palestiniennes. Mossi Raz, secrétaire général du mouvement « La Paix maintenant », a précisé que ces implantations se feraient en zone C, sous contrôle exclusif israélien, près de Ramallah, Naplouse, Hébron et dans la vallée du Jourdain. De telles zones industrielles auront pour conséquence d'isoler les villes autonomes et d'empêcher les Palestiniens de revendiquer une continuité territoriale.
Pour la première fois depuis l'arrivée au pouvoir de Netanyahu, les ultranationalistes appellent à manifester contre lui le 29 novembre, jour du cinquantième anniversaire de la résolution de l'ONU qui recommandait la création parallèle de deux Etats, l'un juif, l'autre arabe, en Palestine.
samedi 29 novembre
Un attentat du Hezbollah, dans la matinée, contre un patrouille israélienne au Sud-Liban aurait fait cinq blessés.
dimanche 30 novembre
Après sept heures de débat houleux, le gouvernement israélien a approuvé le principe d'un retrait limité (6 à 8 %) de Cisjordanie, mais a posé ses conditions. Israël exige que les Palestiniens renoncent à tout transfert territorial avant 1999. En outre, le retrait envisagé n'interviendrait pas avant avril, le temps de vérifier que l'Autorité palestinienne « mène bien la lutte contre les terroristes islamistes ».
lundi 1er décembre
Selon le professeur Ashraf Kurdi, ministre jordanien de la Santé et médecin traitant de Yasser Arafat, le président de l'Autorité palestinienne présente les symptômes d'une « dépression nerveuse », probablement liée à l'enlisement du processus de paix avec Israël. Le praticien, qui est neurologue, s'est affranchi du secret médical pour démentir les rumeurs selon lesquelles le chef de l'OLP serait atteint de la maladie de Parkinson. Ses tremblements en public « sont bénins et d'origine inconnue ».
mardi 2 décembre
La police palestinienne a empêché récemment un attentat suicide anti-israélien qu'un activiste en possession de cent kilos d'explosifs voulait perpétrer à Naplouse.
mercredi 3 décembre
Lancement d'une grève générale des fonctionnaires israéliens.
jeudi 4 décembre
Au début d'une tournée européenne, Netanyahu a été reçu par le chancelier allemand Kohl.
vendredi 5 décembre
Pour la troisième journée consécutive, Israël est paralysée par une grève générale des fonctionnaires.
En France, Netanyahu a rencontré le Premier ministre français Lionel Jospin et le secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright. Le président américain Bill Clinton refuse de recevoir le Premier ministre israélien tant qu'il ne montrera pas de meilleures dispositions.
Un enfant palestinien de 3 ans a été grièvement blessé, ainsi que cinq autres Palestiniens, par les tirs de soldats israéliens sur des manifestants qui protestaient contre la saisie de terres agricoles, près de la frontière entre l'Egypte et Gaza. Selon un responsable israélien, il s'agissait de balles caoutchoutées, pas de balles réelles, comme l'ont affirmé des témoins. Par ailleurs, le mouvement Hezbollah a menacé Israël de représailles après la mort de trois civils de l'explosion de deux mines, au Liban-Sud.
samedi 6 décembre
Benjamin Netanyahu a rencontré le président français Jacques Chirac à Paris.
dimanche 7 décembre
Pour tenter de mettre un terme à l'une des grèves les plus dures que le pays ait connues, le Premier ministre israélien a eu recours à une vieille loi héritée du mandat britannique sur la Palestine, en réquisitionnant les salariés des « secteurs vitaux ». Les principales entreprises concernées sont celles du téléphone, de l'électricité, de la distribution des eaux et de l'aéroport Ben Gourion. Selon cette loi, les salariés réquisitionnés qui refuseraient de reprendre le travail s'exposent à une peine de deux ans de prison ferme et à une amende de l'ordre de 18 000 francs. La première réponse des grévistes a été particulièrement brutale : les 700 000 employés des services publics ont bloqué, pendant plusieurs heures, des carrefours et des routes partout dans le pays, provoquant des embouteillages monstres. Après un durcissement de la centrale syndicale, de nouvelles discussions, dans la soirée, ont abouti à un accord de principe et la Histadrout a appelé à reprendre le travail. L'accord définitif doit être signé le lendemain.
lundi 8 décembre
« Rien de neuf » : c'est par cette déclaration laconique que Madeleine Albright, secrétaire d'Etat américain, a commenté ses entrevues du week-end, à Genève et à Paris, avec le Premier ministre israélien et le président de l'Autorité palestinienne.
mardi 9 décembre
Yasser Arafat a assisté à l'ouverture du huitième sommet de l'Organisation de la conférence islamique à Téhéran, alors que l'Iran a longtemps considéré le chef de l'Autorité palestinienne comme un « traître ».Dès l'ouverture du sommet, l'Iran a appelé le monde musulman à « libérer la Palestine » et à la « guerre contre Israël ».
mercredi 10 décembre
Les Palestiniens ont engagé le premier recensement, depuis plus de 30 ans, dans les territoires occupés. Des milliers d'agents (étudiants et universitaires formés pour l'occasion) ont commencé à faire du porte à porte, deux par deux, dans toutes les localités du territoire. Israël, opposé à cette opération à Jérusalem, a préparé une loi interdisant que le recensement s'y déroule. Voté en urgence au Parlement (par 35 voix contre 22, sur un total de 120 membres), le projet doit être adopté dans la nuit.
jeudi 11 décembre
Les 55 membres musulmans de l'OCI se sont séparés en condamnant le terrorisme islamiste au même titre que la colonisation des terres palestiniennes par Israël, qualifiée de « terrorisme d'Etat ».
Un projet de manœuvres navales et aériennes entre la Turquie, Israël et les Etats-Unis avait été révélé, au début de l'été, provoquant la colère du monde arabe et de l'Iran. Cette fois, le projet devient réalité : ces manœuvres, baptisées « Reliant Mermaid », auront lieu en Méditerranée orientale du 5 au 9 janvier.
nuit du mardi 16 au mercredi 17 décembre
Conseil des ministres israéliens houleux : aucun accord n'a pu être trouvé entre les membres du gouvernement, dont certains ont nouvelle fois menacé de renverser Netanyahu.
mercredi 17 décembre
Le Premier ministre Netanyahu, qui avait déjà rencontré Madeleine Albright à Paris, récemment, est de retour dans la capitale française pour un nouvel entretien avec le chef de la diplomatie américaine. Pas plus que la première fois, cependant, il n'est disposé à lui présenter une « carte des intérêts d'Israël en Cisjordanie » comme elle l'exige. Un député travailliste affirme qu'il existe déjà un accord secret avec les Etats-Unis, portant sur un retrait de 12 % de la Cisjordanie. Le projet pourrait être divulgué à la mi-janvier.
jeudi 18 décembre
L'Autorité palestinienne a approuvé un plan israélien de lutte contre le terrorisme islamiste. Mais Netanyahu a cherché à en limiter la portée. Par ailleurs, Madeleine Albright, qui vient de s'entretenir, à Londres, avec Yasser Arafat, espère que les deux dirigeants israélien et palestinien rencontreront, séparément, le président américain Bill Clinton, en janvier, pour relancer le processus de paix en panne depuis un an.
vendredi 19 décembre
Intervenant devant des journalistes membres du Congrès juif mondial, Benjamin Netanyahu a affirmé que la Cisjordanie ne serait jamais l'Etat indépendant que les Palestiniens rêvent d'édifier et qu'Israël accepterait plutôt un « système de partage du pouvoir », qui permettrait à 90 % des Palestiniens de vivre dans des régions autonomes. L'Etat hébreu maintiendrait le contrôle de larges « zones de sécurité » (dispersées, ceinturant la Cisjordanie), des voies de passage et des colonies juives. Yasser Arafat a réagi aussitôt : ces propos constituent, a-t-il dit, une « violation dangereuse des accords de paix signés à Washington », de même qu'une violation du principe de l'échange des territoires contre la paix.
samedi 20 décembre
Yasser Arafat a affirmé au Caire la « détermination » du peuple palestinien à « libérer la Cisjordanie des griffes de l'occupation israélienne ». De son côté, le porte-parole de Netanyahu s'est livré à une laborieuse explication de texte pour tenter de démontrer que le Premier ministre n'avait pas voulu dire ce qu'il avait dit la veille... tout en le disant tout de même. Yasser Arafat a reçu un soutien extrêmement ferme de l'Egypte.
mardi 23 décembre
Israël décourage par tous les moyens le séjour des Arabes à Jérusalem. Les 180 000 Palestiniens de la ville sont de plus en plus menacés par la « judaïsation » ; elle se manifeste, notamment, par la confiscation des cartes d'identité. Sans celles-ci, il leur est aujourd'hui interdit de séjourner dans la « capitale éternelle ». La campagne de retrait s'est intensifiée avec l'arrive du Likoud au pouvoir. En trente ans, l'Etat hébreu avait privé 4 000 Palestiniens du droit de vivre à Jérusalem-Est, soit un peu plus de 130 par an. En 1996, il a confisqué 689 cartes : sept fois plus que l'année précédente.
jeudi 25 décembre
Yasser Arafat va présenter, en janvier 1998, au président américain Clinton un « plan complet » pour relancer le processus de paix.
vendredi 26 décembre
Des milliers de sympathisants du Hamas (15 000, selon les organisateurs) ont participé à un rassemblement dans un stade de football de Gaza, pour célébrer le dixième anniversaire du mouvement islamique palestinien. Responsable de la plupart des attentats-suicides contre Israël, le Hamas rejette les accords de l'autonomie signés par l'Autorité palestinienne que dirige Arafat. Il prône la création d'un Etat islamique dans toute la région.
lundi 29 décembre
Netanyahu est toujours en proie à la fronde dans ses rangs. Au Parlement, dix membres de sa coalition (dont trois ministres) ont évité de prendre part au vote sur un chapitre mineur du budget. Trois autres ont carrément voté contre. Ils voulaient exprimer leur colère face aux diminutions de dépenses sociales. Après cet échec, Netanyahu a peu de chance de faire passer son budget avant l'échéance normale du 31 décembre. Il bénéficiera d'une seconde et dernière chance au premier trimestre. Si des voix venaient encore à lui manquer, la chute du gouvernement serait automatique.