1990
Début de soulèvement au Kurdistan turc.
1991
jeudi 28 février
Fin de la guerre du Golfe : capitulation du dirigeant irakien Saddam Hussein devant les troupes alliées, conduites par les Américains.
mardi 5 mars
Soulèvement des villes majoritairement kurdes d’Erbil et de Souleimaniye.
mercredi 6 mars
Des émeutes éclatent à Kirkouk et Râniya.
jeudi 7 mars
Des rebelles kurdes descendus des montagnes entrent dans Râniya.
vendredi 8 mars
Après 48 heures de bataille, les rebelles kurdes s’emparent du quartier général de la sécurité à Souleimaniye. Les prisonniers baasistes sont sommairement exécutés.
samedi 16 mars
Discours télévisé de Saddam Hussein. Tout en promettant des réformes démocratiques, il annonce que l’insurrection chiite a été écrasée dans le Sud et menace les Kurdes du même sort au Nord.
mardi 19 mars
Les rebelles kurdes contrôlent la quasi-totalité de la ville de Kirkouk, grand centre pétrolier du nord de l’Irak.
dimanche 31 mars
Les forces de Bagdad ont repris le contrôle d’Irbil et de Dohouk, dans le Kurdistan irakien. Kirkouk est sur le point de tomber. Coupés du reste du monde, les derniers peshmergas sont cernés. Les soldats de Saddam Hussein sont prêts à livrer l’assaut final contre la ville de Souleimaniye, près de la frontière avec l’Iran.
de mars à avril
Les unités de la Garde Républicaine se lancent contre les rebelles kurdes après avoir réprimé les chiites du sud.
lundi 1er avril
Les troupes irakiennes reprennent Zakho aux Kurdes.
mercredi 3 avril
A son tour, la ville de Souleimaniye est reprise par les forces fidèles à Saddam Hussein.
vendredi 5 avril
Fin de l’insurrection en Irak, aussi bien au Sud qu’au Nord. Saddam Hussein ressort vainqueur de la crise. En un peu plus mois de combats, entre 25 000 et 100 000 personnes, aussi bien des insurgés que des civils, ont été tuées, tandis qu’environ 5 000 combattants du régime sont tombés. A New York, l’ONU a adopté la résolution 688 qui condamne la répression des civils irakiens.
dimanche 7 avril
Les alliés lancent l’opération « Provide Comfort » pour venir en aide aux réfugiés kurdes dans le nord de l’Irak.
mercredi 10 avril
Les Etats-Unis interdisent aux Irakiens l'usage d'hélicoptères au nord du 36e parallèle. Ces vols étaient jusque-là tolérés.
vendredi 12 avril
Le Parlement turc lève l’interdiction qui frappait la langue kurde depuis 1983.
vendredi 26 avril
Des centaines de petits tas de galets parsèment la montagne kurde. Autant de sépultures anonymes pour les victimes de ce terrible exode. Selon les officiels des Nations unies, 2 000 réfugiés meurent chaque jour dans le nord de l’Irak. A cause des températures printanières, ils craignent maintenant des épidémies de choléra et de méningite. Les premières victimes sont les enfants et les vieillards. L’aide humanitaire distribuée sous l’égide de l’ONU est encore largement insuffisante. Certains réfugiés kurdes parlent déjà de reprendre les armes et de rejoindre les peshmergas.
lundi 15 juillet
Les forces militaires alliées qui protégeaient la population kurde dans le nord de l’Irak achèvent leur retrait.
en juillet
6 700 Kurdes auraient péri dans l'exode vers la Turquie (10 000 resteraient à la frontière turque et 100 000 à la frontière iranienne).
1992
en février
Deux bombes explosent, dans la ville kurde de Zakho, tuant trois personnes.
dimanche 8 mars
En cette journée internationale de la femme, huit militantes ont fondé au Kurdistan irakien un comité d’organisation pour une Organisation indépendante des femmes. Son activité se concentre sur les crimes d’honneur.
mardi 19 mai
Les partis kurdes PDK (de Massoud Barzani) et l'UPK (de Jalal Talabani) organisent les premières élections libres du Kurdistan irakien, dans la zone protégée par américains et européens. Le Parlement de Bagdad déclare ce scrutin illégal.
lundi 6 juillet
Danielle Mitterrand, la femme du président français, et Bernard Kouchner, en visite humanitaire dans la ville de Souleimanieh, dans le Kurdistan irakien, ont échappé d'extrême justesse à un attentat à la voiture piégée qui a fait cinq morts et quinze blessés. De forts soupçons pèsent sur le régime de Bagdad.
jeudi 17 septembre
Deux chefs de l’opposition kurde (où ?) sont assassinés par l’Iranien Kazem Darabi et le Libanais Ababs Rhayel.
mercredi 30 septembre
Le Premier ministre turc Suleyman Demirel a affirmé qu’il n’y a pas de « solution politique » du problème kurde. Ces propos ont été prononcés alors que les combats se durcissent entre armée et séparatistes kurdes, notamment du PKK.
jeudi 1er octobre
Le PKK est accusé du meurtre d’une quarantaine de personnes dans un village turc du Sud-Est anatolien.
dans l’année
Douze journalistes kurdes sont assassinés en Turquie.
Violents affrontements entre le PKK et l’armée turque. Plusieurs villes kurdes sont partiellement détruites.
1993
mercredi 17 mars
Le PKK annonce un cessez-le-feu unilatéral en Irak.
mardi 8 juin
Le PKK déclare la fin du cessez-le-feu en Irak.
samedi 24 juillet
Quatre touristes français ont été enlevés dans le Sud-Est anatolien par des maquisards du PKK.
lundi 9 août
Les quatre touristes français enlevés le 24 juillet dernier ont été libérés sains et saufs.
jeudi 26 août
Les rebelles kurdes ont enlevé à nouveau quatre touristes en Turquie, trois Suisses et un Italien.
jeudi 23 décembre
Des manifestants kurdes sont partis de Bonn (Allemagne) pour rejoindre la Belgique pour une « marche de soutien à la lutte du peuple kurde ».
dans l’année
Attaques de plusieurs missions diplomatiques et entreprises turques en Europe. La Turquie dissout le Parti du travail du peuple, qui regroupe les députés nationalistes kurdes. La France et l’Allemagne interdisent les activités du PKK sur leur territoire.
1994
lundi 3 janvier
Le ministre belge des Affaires étrangères, Willy Claes, a reçu une délégation de manifestants kurdes partis le 23 décembre de Bonn.
samedi 19 mars
Lors de manifestations de soutien au mouvement kurde de Turquie PKK organisées en Allemagne, deux femmes se sont immolées par le feu à Mannheim. L’une des deux a succombé, l’autre est grièvement blessée.
vendredi 1er avril
Assassinat à Diyarbakir de Fazli Akay, membre du Parti de la démocratie (DEP, pro-kurde).
jeudi 14 avril
Deux chasseurs américains ont abattu, par erreur dans la « zone d'exclusion aérienne » au nord du 36e parallèle, deux hélicoptères, faisant 26 victimes (15 Américains, 2 Britanniques, 3 Turcs, 1 Français, 5 Kurdes) appartenant à la mission de coordination de l'ONU.
jeudi 16 juin
La dissolution du Parti de la démocratie (DEP) kurde a été prononcée par la Cour constitutionnelle de Turquie. Le parti, fort de treize députés, se livrait à une importante propagande séparatiste, et cinq de ses membres avaient déjà été incarcérés en mars.
mardi 11 octobre
L'offensive militaire menée depuis un mois contre la rébellion kurde dans l'Est anatolien soulève une vive polémique en Turquie même : le ministre des Droits de l'homme, Azimet Koyluoglu, qualifie ces opérations militaires de « terrorisme d'Etat ».
jeudi 8 décembre
Cinq députés kurdes ont été condamnés à quinze ans de prison par la Cour de sûreté de l'Etat turc. Le Conseil de l'Europe a aussitôt demandé que les condamnations soient annulées en cassation.
vendredi 9 décembre
L'Union européenne a manifesté sa préoccupation face à la condamnation des cinq députés kurdes.
lundi 26 décembre
Au moins 70 combattants ont été tués lors des affrontements qui opposent des formations kurdes rivales dans le nord du pays, où s'opposent le PDK (de Massoud Barzani) et l'UPK (de Jalal Talabani).
dans l’année
Ankara dissout le Parti de la démocratie (kurde) pour « propos séparatistes tenus par son président à l’étranger ».
1995
mardi 24 janvier
Yachar Kemal (72 ans), considéré comme le plus grand écrivain turc vivant, a été inculpé pour un article paru dans le magazine allemand Der spiegel, dans lequel il accusait le pouvoir central d'Ankara « d'opprimer les Kurdes de Turquie ».
en janvier
Le PKK kurde tient son cinquième congrès. Les indépendantistes kurdes décident de mettre en place un Parlement kurde en exil.
lundi 27 février
Au moins 80 personnes ont été tuées et quelque 200 autres blessées (toutes civiles) dans l'explosion d'une voiture piégée à Zakho, une région du nord de l'Irak contrôlée par les Kurdes. Cet attentat marque la reprise des combats fratricides opposants les deux principaux mouvements kurdes d’Irak, le PDK de Barzanie et l’UPK de Talabani.
lundi 20 mars
La Turquie a lancé une vaste opération aéro-terrestre dans le nord de l'Irak contre les camps des séparatistes kurdes du du PKK (qui compte entre 2 400 à 2 800 militants). L'opération est menée par 30 000 à 35 000 hommes. Le Premier ministre turc Tansu Ciller a déclaré que le président américain Bill Clinton avait compris « la nécessité pour la Turquie d’agir avec détermination ». L’Union européenne, par la voix du ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, a averti Ankara : le Parlement de Strasbourg ne ratifiera pas l’union douanière signée au début du mois si les Turcs continuent de gérer la question kurde « par des méthodes exclusivement répressives ».
mercredi 22 mars
L'Irak a condamné l'invasion par l'armée turque du nord de son territoire contrôlé par les Kurdes.
jeudi 23 mars
Les ministres français, espagnol et allemand des Affaires étrangères se sont rendus à Ankara afin de demander des explications à la Turquie sur son opération militaire contre les Kurdes d'Irak. Sur le terrain, un porte-parole militaire turc a fait état d'un nouveau bilan de 14 morts dans les rangs de l'armée. Les corps de 128 rebelles ont par ailleurs été retrouvés.
dimanche 26 mars
Les stratèges de l'opération militaire turque en Irak du Nord affirment avoir réussi à prendre dans une nasse les rebelles kurdes du PPK.
du samedi 8 au dimanche 9 avril
Les Turcs ont retiré 3 000 des 35 000 soldats présents en Irak. Mais le 9 avril a eu lieu le plus violent des accrochages : une trentaine de rebelles kurdes auraient été tués, ainsi que quatre soldats turcs. De plus la Turquie pousse deux groupes kurdes irakiens rivaux (UPK et PDK) à se rapprocher pour contrer les Kurdes turcs.
lundi 17 avril
Quelque 10 000 soldats turcs déployés dans le triangle de Chouarkouk se sont retirés de cette région de l'extrême nord-est du Kurdistan irakien.
vendredi 5 mai
Ouverture devant la Cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul du procès de l'écrivain Yachar Kemal, qui a défendu les Kurdes contre le gouvernement.
début juin
141 rebelles du PKK ont été tués lors d'opérations militaires dans l'est du pays, selon le gouvernement turc.
lundi 12 juin
Dans neuf Etats d'Allemagne sur seize, le moratoire sur les expulsions de Kurdes a pris fin et ne peut être légalement prolongé. Il avait été adopté en décembre, après la condamnation à de lourdes peines de prison de huit députés d'origine kurde par la Turquie. L'association Pro Asyl dénonce cette « déclaration de banqueroute morale de la politique des droits de l'homme de Bonn ».
jeudi 6 juillet
L'armée turque a lancé une nouvelle opération (6 000 hommes) en Irak contre les Kurdes du PKK.
vendredi 14 juillet
Les rebelles kurdes du PKK ont enlevé un touriste japonais dans le sud-est. Ils étaient en train de rançonner les passagers d'un autocar près de Baykan lorsque l'armée est intervenue les obligeant à la fuite avec le touriste nippon.
Les Kurdes emprisonnés en Turquie ont entamé une grève de la faim pour protester contre les « tortures et actes de cruauté ».
lundi 17 juillet
Cinq Français de l’association « Aide aux agriculteurs du Kurdistan d’Irak », ont été arrêtés par la police turque lors d’un contrôle douanier à la frontière turco-irakienne alors qu’ils allaient livrer des médicaments et des livres en kurdes. On les soupçonne de soutenir le PKK. Ils seront transférés à la prison de Dyiarbakir.
jeudi 20 juillet
Une centaine de Kurdes ont entamé une grève de la faim à La Haye (Pays-Bas) pour apporter leur soutien aux 10 000 des leurs emprisonnés en Turquie, qui mènent une action identique depuis le 14 juillet.
mercredi 27 septembre
Pour la quatrième nuit consécutive, des militants kurdes du PKK, interdit en Allemagne, s'en sont pris à des intérêts turcs, allumant des incendies dans plusieurs villes et affrontant les forces de l'ordre allemandes à Francfort.
lundi 6 novembre
Les forces de sécurité turques ont tué 53 rebelles kurdes lors de récents affrontements à la frontière avec l'Iran.
mercredi 15 novembre
Le parlement européen a adopté à une large majorité une résolution réactivant le travail d'une commission euro-turque suspendue en 1993 après l'arrestation de sept députés kurdes.
vendredi 1er décembre
L'écrivain turc Yachar Kemal, inculpé depuis janvier, a été acquitté. Accusé de « propagande séparatiste », il s'était engagé à « poursuivre sa lutte » pour la disparition du crime d'opinion en Turquie. En particulier, Il défendait les Kurdes contre le gouvernement central.
1996
lundi 15 janvier
Onze passagers turcs d'un minibus ont été tués dans la soirée dans la province de Sirnak (sud-est) par des militants du PKK.
samedi 16 mars
10 000 policiers allemands ont été mobilisés à Dortmund pour empêcher une manifestation kurde interdite. Cette interdiction a provoqué des affrontements dans la région, qui ont fait trois cents blessés et se sont soldés par 1 200 gardes à vue et 340 arrestations.
mercredi 20 mars
Des dizaines de militants présumés du PKK (kurde) ont été placés en garde à vue dans le Bade-Wurtemberg (Allemagne), les autorités craignant des débordements à l'occasion du nouvel an kurde. Dans la soirée et malgré l'interdiction des autorités, quelques milliers de Kurdes ont manifesté dans plusieurs villes d'Allemagne. La police a procédé à 700 interpellations.
jeudi 21 mars
Le nouveau Premier ministre turc, Mesut Yilmaz a promis, dans un discours à Igdird (extrême est) à ses compatriotes « une nouvelle approche plus humaine » de la question kurde. Il prévoit notamment de lever l'interdiction d'enseignement qui frappe la langue kurde, et des initiatives pour stimuler l'économie dans cette région.
mardi 2 avril
Le PKK multiplie les menaces de mort contre le ministre allemand des Affaires étrangères, Klaus Kinkel, et le chancelier Kohl, et menace aussi l'Allemagne d'attentats par des « commandos suicides ». C'est ce qu'affirme, depuis le Liban, le chef du PKK, Abdullah Ocalan.
samedi 6 avril
L’armée turque lance l’opération « Faucon » dans le sud-est de la Turquie : une offensive dirigée contre les rebelles du PKK.
mardi 9 avril
En trois jours, les affrontements au Kurdistan se sont soldés par la mort de 27 militaires turcs et d'environ 75 (voire 150) séparatistes. Les combats, soutenus par l'aviation, ont eu lieu dans la région de Diyarbakir.
dimanche 23 juin
Arrestation à Ankara de militants kurdes qui ont jeté le drapeau turc à terre pour le remplacer par le leur.
mercredi 26 juin
Violant l'espace aérien de l'Iran, deux hélicoptères de l'armée turque ont tiré plusieurs roquettes sur des nomades au Kurdistan iranien. Cinq femmes et un enfant ont été tués. Quinze autres personnes ont été blessées. Téhéran a demandé des explications à Ankara, mais l'état-major turc assure n'être « pas au courant ».
lundi 1er juillet
Attentat suicide à Tunceli (est de la Turquie). Une femme s'est faite exploser avec deux grenades sur le passage de soldats qui regagnaient leur caserne après une parade en ville : 6 morts et 21 blessés. Le PKK d'Abdullah Ocalan a revendiqué cet attentat sur la chaîne de télévision MED-TV, contrôlée par le parti séparatiste.
jeudi 25 juillet
2 000 soldats iraniens ont pénétré dans le nord de l'Irak et combattent les maquisards kurdes. L'artillerie lourde iranienne a bombardé des « positions des rebelles kurdes ».
dimanche 28 juillet
L'armée iranienne a commencé le siège d'un camp de rebelles kurdes iraniens dans le nord de l'Irak.
mardi 30 juillet
Les Iraniens se sont retirés du camp kurde qu'ils assiégeaient depuis deux jours. Ce repli militaire émanerait sans doute de pressions américaines.
lundi 5 août
Un proche collaborateur du ministre des Affaires étrangères Tansu Ciller a annoncé que le gouvernement turc était prêt à engager un « dialogue direct » avec le PKK si le parti kurde renonçait officiellement à la lutte armée. C'est la première fois qu'un haut responsable turc évoque la possibilité d'un dialogue.
mercredi 7 août
24 rebelles kurdes du PKK ont été tués par l'armée turque lors de combats dans le sud-est anatolien, près de la frontière irako-iranienne.
samedi 10 août
Le Premier ministre Erbakan, en visite en Iran, a annoncé qu'il avait l'intention de réunir à Ankara les dirigeants iraniens, irakiens et syriens pour trouver « une solution au problème du nord de l'Irak » (le Kurdistan irakien).
mardi 13 août
La Turquie a été particulièrement montrée du doigt devant la sous-commission des droits de l'homme réunie à Genève. La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme a exigé d'Ankara l'abrogation « sans délai et totale » de l'article huit de la loi anti-terroriste et l'envoi dans ce pays d'un rapporteur spécial de l'ONU. La commission internationale des juristes a dénoncé les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées et les arrestations d'avocats défendant des membres du PKK.
vendredi 30 août
Les troupes irakiennes ont bombardé dans la soirée un camp militaire de l’UPK installé à Erbil, principale ville du Kurdistan irakien qui échappe au contrôle du pouvoir central à Bagdad depuis 1991. Les Etats-Unis ont annoncé que les forces américaines dans la région étaient placées en état d’alerte à la suite de mouvements inquiétants de troupes irakiennes.
samedi 31 août
Les troupes irakiennes ont franchi la ligne interdite du 36e parallèle, au nord du pays, violant ainsi la résolution 688 de l’ONU. Les couleurs irakiennes flottent de nouveau à Erbil. Bagdad justifie son opération au Kurdistan par une « menace iranienne » et l'appel à l'aide fait par le PDK il y a neuf jours. Selon le dirigeant de ce mouvement, « des troupes militaires iraniennes sont entrés à 50 kilomètres à l'intérieur du Kurdistan ».
dimanche 1er septembre
Les incidents se multiplient entre l'Allemagne et l'Iran : Téhéran n'apprécie pas que l'ancien président iranien Abdolhassan Banisadr soit appelé par la justice allemande à témoigner contre l'Iran dans le procès sur l'assassinat de quatre opposants kurdes dans un restaurant berlinois, en septembre 1992.
mardi 3 septembre
Le président irakien Saddam Hussein a annoncé qu'il ne reconnaissait plus les deux zones d'interdiction de survol et détruirait les appareils alliés qui y patrouilleraient. Les Etats-Unis ont aussitôt lancé l’opération « Desert Strike » contre l’Irak.
mercredi 4 septembre
Le gouvernement turc a menacé d'intervenir une nouvelle fois dans le nord de l'Irak et d'y créer une « zone tampon » pour empêcher les infiltrations des indépendantistes Kurdes du PKK. Ces attaques kurdes sont indirectement liés à la situation en Irak, interdiction étant faite au régime de Bagdad d'envoyer son armée dans le nord de son propre pays. D'où les réticences de la Turquie à l'attaque américaine en cours contre l'Irak, qui risque d'accroître encore l'instabilité.
vendredi 6 septembre
Pour tenter de régler une fois pour toute la situation dans le Kurdistan, la Turquie menace de s'installer « pour un temps indéterminé » dans des « zones de sécurité » établies sur une étroite bande, sur les 250 kilomètres de la frontière irako-turque. Bagdad dénonce ces « violations et l'intégrité et de la souveraineté de l'Irak ».
samedi 7 septembre
Les Etats-Unis approuvent la décision d'Ankara de s'installer dans la « zone de sécurité » irakienne. Par contre les autres pays voisins (Russie, Iran, Egypte, Syrie, les pays du Golfe) dénoncent cette ingérence. Bagdad a annoncé qu'elle va « prendre toutes les mesures nécessaires » pour s'opposer à cette occupation.
lundi 9 septembre
Devant le tollé soulevé alentour par sa décision de s'installer dans le nord de l'Irak, la Turquie semble dorénavant faire machine arrière. Le ministre des Affaires étrangères, Tansu Ciller, n'y voit plus une priorité, quant au président Demirel, il a assuré au président égyptien Moubarak que son pays n'avait « pas l'intention » de déployer des troupes en Irak.
vendredi 13 septembre
Le ministre iranien de l'Intérieur a annoncé que 39 000 réfugiés kurdes irakiens étaient pris en charge par l'Iran, suite à la reprise du nord de l'Irak par Saddam Hussein. Trois membres de Pharmaciens sans frontières (un Français et deux Irakiens) ainsi que le responsable canadien du Haut-Commissariat des Nations unies ont été enlevés au Kurdistan irakien par des membres de l'UPK (kurdes soutenus par l'Iran) et emmenés en Iran. Ils seraient aux mains des troupes régulières iraniennes, en bonne santé et pourraient être libérés sous peu.
samedi 14 septembre
L'armée turque a tué 61 rebelles kurdes.
lundi 16 septembre
La Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg a condamné le gouvernement turc à verser plus de 160 000 francs de dommages et intérêts à des villageois turcs d'origine kurde dont les maisons avaient été incendiées en 1992 et 1993 par l'armée turque, à Kalekci (province de Diyarbakir). Les juges n'ont pas retenue la thèse d'Ankara qui prétendait que ces incendies étaient l'action des rebelles du PKK.
1 386 Kurdes irakiens, anciens collaborateurs (ou des membres de leurs familles) du « Centre de coordination militaire » mis en place par les Etats-Unis dans le nord de l'Irak pour déstabiliser Bagdad (et sans doute aussi collaborateurs de la CIA), ont été évacués vers la Turquie (Diyarbakir). Les autorités iraniennes ont libéré les quatre membres de Pharmaciens sans frontières.
mardi 17 septembre
Les 1 386 Kurdes irakiens ont quitté Dyiarbakir pour l’île de Guam (possession américaine dans le Pacifique).
mercredi 18 septembre
Massoud Barzani, le chef du PDK (Parti démocratique du Kurdistan) irakien rallié à Saddam Hussein, est arrivé en Turquie ou il a rencontré le ministre des Affaires étrangères turc, Tansu Ciller. Le bombardement d'un camp de réfugiés kurdes en Iran a fait une dizaine de morts et trente-cinq blessés. Les autorités iraniennes attribuent les tirs à l'armée irakienne et à ses alliés du PDK de Barzani. Ceux-ci démentent. A Genève, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés pense qu'il y a d'abord eu un « incident » du coté irakien de la frontière, « probablement » entre les deux principales factions kurdes, pro-irakienne et pro-iranienne. Ensuite, « il y a eu un bombardement en direction du camp, puis une riposte des Iraniens et la situation a tourné à la panique ».
jeudi 19 septembre
Rencontre à Ankara entre Barzani et l'américain Robert Pelletreau, secrétaire d'Etat adjoint. Washington espère parvenir à une rencontre de Barzani avec son rival de l'UPK, Jalal Talabani, soutenu par l'Iran. Dans les deux rencontres, aujourd'hui et la veille, Barzani a, à la fois, rassuré Turcs (il continue de se rapprocher de Saddam Hussein) et Américains (il prend ses distances avec Saddam Hussein) qui ont pourtant des intérêts opposés au sujet du nord de l'Irak.
mardi 1er octobre
Une centaine de détenus (dont une vingtaine de femmes) de la prison de Cannakale ont lancé une grève de la faim illimitée pour protester contre la mort la semaine dernière de onze membres du PKK dans la prison de Diyarbakir. Cette action prolonge une grève de la faim d' « avertissement ».
mercredi 2 octobre
Un membre du PKK a tenté de s'immoler par le feu dans une prison à Batman. Il a été hospitalisé dans un état grave.
jeudi 3 octobre
Quatre-vingt-treize activistes d'extrême gauche incarcérés à la prison de Nevsehir (centre) ont cessé de s'alimenter, en solidarité avec sept prisonniers kurdes incarcérés dans le même établissement.
dimanche 6 octobre
Lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre Erbakan, à Tripoli (Libye), le colonel Kadhafi a pris parti pour les séparatistes kurdes et contre la politique d'Ankara à leur égard.
vendredi 11 octobre
Le parquet de la Cour de sûreté de l'Etat à Ankara a requis la peine capitale contre deux militants kurdes qui avaient jeté le drapeau turc à terre avant de le remplacer par le leur le 23 juin à Ankara.
jeudi 17 octobre
Les Etats-Unis ont appelé l'Irak et l'Iran à cesser leur soutien aux « factions kurdes » (PDK de Barzani soutenu par Bagdad, UPK de Talabani soutenu par Téhéran) qui se déchirent au Kurdistan irakien.
lundi 21 octobre
Selon « Médecins sans frontière », des milliers de kurdes fuyant les combats au Kurdistan irakien cherchent à entrer en Iran. Depuis quatre jours, 15 000 d'entre eux ont été accueillis dans les camps iraniens de Kyle, Ghasmarach, Seranband et de Bashmagh, à 2 700 mètres d'altitude. Ils s'ajoutent aux 50 000 autres réfugiés arrivés là depuis six semaines.
lundi 28 octobre
Au Kurdistan, quatorze soldats turcs ont été tués dans une embuscade du PKK.
mardi 29 octobre
Une bombe a explosé dans la matinée à l'intérieur d'une voiture de police turque au moment où elle arrivait au commissariat de Sivas (Kurdistan) avec à son bord trois policiers et deux suspects Kurdes, un homme et une femme. Les cinq passagers et un passant ont été tués sur le coup et neuf autres personnes ont été blessées.
jeudi 31 octobre
Sous l'égide des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et surtout de la Turquie, Le PDK et l'UPK ont décidé à Ankara (capitale de la Turquie) de rendre permanent le cessez-le-feu conclu le 23 octobre, après plusieurs semaines de combats. L'accord prévoit que les « forces extérieures » (l'Iran et les soldats de Saddam Hussein) seront tenues à l'écart de cette région, que l'intégralité territorial de l'Irak sera respectée et que les « éléments terroristes » (les « rebelles » kurdes du PKK qui mènent la guerre à la Turquie) ne puissent pas mener leurs activités dans cette région. Les deux mouvements se sont également accordés sur le principe d' « une administration locale provisoire dans le nord de l'Irak » et sur la préparation de nouvelles élections. D'ici la mise en place de cette administration, « un groupe neutre », comprenant notamment des Turcomans (Irakiens d'origine turque), surveillera la bonne application du cessez-le-feu. Une « autorité supérieure », rassemblant des représentants américains, britanniques, turcs et kurdes coiffera le groupe de surveillance. Les négociateurs doivent se retrouver le 15 novembre à Ankara pour continuer leurs discussions.
mardi 12 novembre
Le procureur fédéral allemand Bruno Jost a nommément accusé le Guide de la république islamique d'Iran, l'ayatollah Ali Khameneï d'avoir ordonné en 1992 l'assassinat de quatre opposants kurdes iraniens réfugiés à Berlin.
dimanche 17 novembre
D'après le préfet de Diyarbakir (Kurdistan), l'armée turque aurait mis 3 100 rebelles du PKK hors de combat depuis la mi-octobre. Cette préfecture coordonne la lutte de l'Etat turc contre cette rébellion dans l'est du pays.
jeudi 21 novembre
La gendarmerie belge a retrouvé 18 mineurs kurdes, portés disparus en Allemagne, dans un camp d'entraînement paramilitaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, mouvement d'opposition kurde à la Turquie) à Zutendaal (est du pays). 4 adultes interpellés ont été expulsés vers l'Allemagne et 7 autres placés en rétention administrative à Bruxelles dans l'attente d'une expulsion.
mardi 10 décembre
Le prix Reporters sans frontières-Fondation de France 1996 a été décerné à Isik Yurtçu (51 ans), ancien directeur de la rédaction du quotidien prokurde Ozgür Gürdem. Arrêté en décembre 1994, le lauréat purge actuellement une peine de près de 15 ans de prison pour « propagande séparatiste » et « insulte au gouvernement ». Dans un message enregistré, il a tenu à rappeler que, rien que ces quatre dernières années, 16 journalistes sont morts assassinés en Turquie.
mercredi 18 décembre
La Cour européenne des droits de l'homme a condamné à Strasbourg la Turquie à verser quelque 215 000 francs de dommages et intérêts au père d'un citoyen turc d'origine kurde qui avait été torturé en 1992, pendant une garde à vue. Paralysé des deux jambes après ces mauvais traitements, Zeki Aksoy avait été gardé à vue pendant quatorze jours au commissariat. Il a été assassiné en 1994. Par les rebelles kurdes, affirme Ankara. Par la police, assure sa famille.
mercredi 25 décembre
Selon le ministre turc de la Défense, la France ne participera pas à la nouvelle force aérienne multinationale basée en Turquie et destinée à protéger, à partir du 1er janvier, les Kurdes d'Irak d'éventuelles agressions de la part du régime de Saddam Hussein.
1997
lundi 7 janvier
Impliqués dans la mort de six détenus kurdes lors d'affrontements à la prison de Diyarbakir le 24 septembre, 68 membres des forces de sécurité turques ont été inculpés d' « homicide volontaire ».
nuit du mardi 22 au mercredi 23 janvier
Un attentat à la bombe a mis le feu à l'oléoduc irako-turc dans la région de Midyat, dans le sud-est du pays. L'attentat est attribué aux maquisards du PKK, les séparatistes kurdes. L'incendie sera maîtrisé dans la soirée du 23 janvier.
lundi 10 mars
A l'initiative du Pen Club international, 21 écrivains venus de douze pays ont lancé, à Istanbul, une campagne de trois jours destinée à soutenir les intellectuels turcs poursuivis pour délit d'opinion.
mardi 11 mars
Les 21 écrivains internationaux, qui sont également les coéditeurs d'un ouvrage dont les auteurs sont poursuivis pour « séparatisme kurde », se sont présentés devant la Cour de sûreté de l'Etat pour revendiquer leur « culpabilité ».
du vendredi 14 au dimanche 16 mars
23 séparatistes kurdes ont été tués dans l'est du pays, où l'armée turque vient de lancer de nouvelles opérations contre les maquisards du PKK, de nouveau très actifs en Anatolie avec le retour du printemps.
jeudi 10 avril
Rien ne va plus entre l'Allemagne et l'Iran : le tribunal criminel berlinois de Moabit a condamné à la prison à vie, assortie d'une peine de sûreté de quinze ans, un Iranien, Kassem Darabi (38 ans), agent présumé des services secrets de son pays, et un Libanais, Abbas Rhayel (29 ans), un militant du Hezbollah, pour le meurtre de quatre opposants kurdes dans un restaurant de Berlin en 1992. Deux de leurs complices ont été condamnés respectivement à 11 et 5 ans de prison, mais le troisième, un Libanais, a été acquitté. Dans ses attendus, le tribunal affirme que ce quadruple assassinat a été décidé par un « Comité des affaires spéciales », dans lequel siègent le président iranien Rafsandjani et le « guide » spirituel de l'Iran, Ali Khamenei. Il a été mis en œuvre par le ministre iranien des Renseignements, Ali Fallahian.
jeudi 17 avril
Le Bundestag (chambre basse du Parlement allemand) a condamné l'Iran dans une motion votée à l'unanimité. Le texte dénonce comme une « violation flagrante du droit international » la « participation d'organisme de l'Etat iranien » dans l'assassinat des quatre opposants kurdes. Les députés allemands ont demandé au gouvernement du chancelier Kohl de revoir sa politique vis-à-vis de l'Iran.
mardi 29 avril
A Ankara, l'armée turque (qui s'est félicité d'avoir tué 20 000 rebelles kurdes depuis 1984...) a accusé l'Iran de soutenir non seulement le PKK mais également les organisations musulmanes intégristes comme le Hezbollah local.
lundi 5 mai
Une conférence internationale sur les moyens de résoudre pacifiquement le problème kurde en Turquie, prévue les 8 et 9 mai à Ankara, a été interdite par les autorités turques. Cette conférence, organisée par l'Association des droits de l'homme, pourrait « nuire à l'intégrité de la Turquie » et « provoquer le peuple » en créant une « atmosphère de désordre », a estimé la préfecture d'Ankara.
du mercredi 7 au vendredi 9 mai
148 rebelles kurdes et 12 membres des forces de sécurité ont été tués lors d'opérations menées par l'armée turque à la frontière avec l'Irak.
mercredi 14 mai
Appuyés par des chars, des troupes turques sont entrées dans la zone kurde du nord de l'Irak, pour combattre le PKK, les Kurdes de Turquie qui y ont établi leurs bases. Ankara justifie cette opération par un appel du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, attaqué par le PKK qui voudrait s'affirmer dans cette région échappant au contrôle de Bagdad.
jeudi 15 mai
L'écrivain turc Yachar Kemal, condamné dans son pays pour avoir critiqué la politique d'Ankara à l'égard des Kurdes, s'est vu attribuer le prestigieux Prix de la paix des libraires allemands. En Yachar Kemal, le jury salue celui qui s'est fait « l'avocat courageux et désintéressé des droits de l'homme » et qui « constitue un exemple pour tous ceux qui œuvrent pour la coexistence pacifique entre les peuples et les groupes ethniques ».
Le parquet fédéral allemand a renoncé, en raison d' « intérêts publics supérieurs », à engager des poursuites judiciaires contre les principaux dirigeants iraniens dans l'assassinat d'opposants iraniens kurdes en 1992.
lundi 19 mai
Les combats entre Turcs et Kurdes, qui font rage depuis cinq jours dans le nord de l'Irak, auraient fait, selon l'armée turque (qui a engagé de 10 000 à 50 000 soldats et « gardiens de villages », miliciens kurdes pro-turcs, soutenus par les chars et l'aviation) près de 1081 morts chez les séparatistes kurdes de Turquie, et 14 morts et 25 blessés du côté gouvernemental. Objectif des Turcs : placer la région sous le contrôle du Kurde irakien Massoud Barzani. L'offensive turque bénéficie du soutien des peshmergas (combattants) du PDK de ce dernier. Toutefois, les rebelles du PKK ont annoncé le lancement, la nuit précédente, de plusieurs opérations militaires contre des cibles militaires turques en Turquie même. Ils n'avouent qu'une dizaine de mort depuis le début de l'offensive turque. Depuis Paris (France), le « Centre d'information du Kurdistan » a lancé un appel en faveur d'une intervention des Etats-Unis contre ce qu'il appelle « un crime contre l'humanité ». Ce centre fait notamment état du « massacre » d'une centaine de civils à Erbil, dont 14 blessés exécutés à l'intérieur de l'hôpital du Croissant-Rouge du Kurdistan. Plus d'un millier de personnes auraient été emmenées par l'armée turque. Officiellement, L'Irak a demandé à Ankara de retirer ses forces mais bien des diplomates affirment que Bagdad a donné, en fait, son feu vert à l'armée turque. Celle-ci a d'ailleurs annoncé haut et clair que l'opération se poursuivra jusqu'à la « neutralisation » des séparatistes et la soumission de cette région au contrôle de Barzani.
mercredi 21 mai
L'Irak et l'Iran renforcent leur frontière le long de l'enclave kurde irakienne, dans le nord de l'Irak, où l'armée turque est engagée contre les rebelles kurdes de Turquie, le PKK. La Syrie aurait aussi renforcé ses troupes le long de sa frontière avec le nord de l'Irak, sous prétexte de « manœuvres ».
mercredi 4 juin
Un hélicoptère de l'armée turque s'est écrasé dans la matinée dans le nord de l'Irak, où les forces d'Ankara ont engagé une opération contre les bases arrière de la rébellion kurde du PKK il y a trois semaines. Les 11 militaires qui se trouvaient à bord ont été tués. Selon Ankara, l'accident est dû à une défaillance mécanique.
vendredi 6 juin
L'armée turque a accusé l'Arménie, Chypre, la Grèce, l'Iran, la Serbie et la Syrie d'aider les rebelles kurdes du PKK à se procurer des missiles sol-air. Deux de ces engins ont abattu deux hélicoptères turcs (treize morts) depuis le 18 mai.
mardi 10 juin
L'armée turque va-t-elle créer une « zone de sécurité » dans le nord de l'Irak ? La rumeur d'un tel projet court alors que les troupes d'Ankara, alliées aux partisans kurdes irakiens de Massoud Barzani, poursuivent leurs opérations de « nettoyage » déclenchées le 14 mai dans cette région contre les rebelles du PKK. Pas question de se retirer de cette zone si les rebelles doivent y revenir, a-t-on déclaré de source militaire turque. Par ailleurs, a Strasbourg (France), une quarantaine d'intellectuels kurdes se sont enchaînés pendant cinq heures aux mats de l'esplanade du Palais de l'Europe pour protester contre « l'occupation du nord de l'Irak par la Turquie » et réclamer une « solution au problème du Kurdistan ».
lundi 7 juillet
Les forces armées turques mettent fin à l’opération Marteau : venus soutenir les forces du Parti démocratique kurde contre son rival du Parti des travailleurs kurdes, les Turcs se retirent du nord de l’Irak.
Ankara a levé l'interdiction du commerce frontalier avec l'Irak qu'elle avait prise il y a sept ans, après l'invasion du Koweït par les troupes de Saddam Hussein. « C'est notre première décision », a simplement commenté le vice-Premier ministre, Bulent Ecevit, laissant supposer que son gouvernement allait en prendre d'autres. On ignore si les Nations unies considéreront cette « première décision » turque comme une violation de l'embargo qu'elles imposent depuis août 1990 sur le commerce avec l'Irak.
mercredi 23 juillet
Un groupe de 186 Kurdes débarqués en Sicile (Italie), avec plus de 200 autres clandestins d'un navire turc, ont demandé l'asile politique à l'Italie. Les autorités compétentes ont commencé à étudier leurs cas.
vendredi 25 juillet
« Appell von Hannover », tel est l'intitulé d'une initiative de mouvements européens de soutien au peuple kurde qui va se traduire par l'organisation d'un train pour la paix au Kurdistan. Il partira de Bruxelles le 26 août. Pendant les 47 heures que durera le voyage pour rejoindre Dyarbakir le 1er septembre, plusieurs manifestants sont prévues dans les gares de Cologne, Mayence, Munich, Vienne et Sofia. Une fois en Turquie, le train s'arrêtera dans toutes les gares.
mercredi 6 août
L'aviation turque a bombardé cinq camps de rebelles kurdes près de la frontière irakienne. C'est la première opération aérienne de ce genre depuis les opérations militaires turques de mai dernier.
dimanche 10 août
Au moins 23 séparatistes du PKK ont été tués ces derniers jours par l'armée turque lors de combats dans la province de Sirnak, qui vise cinq camps récemment installés. Comme à leur habitude, les autorités turques ne précisent pas les pertes dans les rangs de l'armée.
nuit du dimanche 24 au lundi 25 août
Environ 400 immigrés clandestins, en majorité des Kurdes turcs ou irakiens, ont débarqué près de Catanzaro, dans le sud de l'Italie. Une centaine d'entre eux ont réussi à prendre la fuite avant que la police ne boucle la côte. Le bateau qui venait d'Albanie n'a pas pu être identifié car son nom et tout signe de reconnaissance ont été gommés. Les clandestins interpellés, parmi lesquels 45 femmes et 65 enfants, ont raconté que le voyage, payé 10 000 francs, a duré 7 jours. Un premier bateau les a conduits en Albanie, où ils ont changé d'embarcation.
jeudi 25 septembre
De violents accrochages se sont produits dans le nord de l'Irak où 15 000 soldats turcs ont fait irruption, appuyés par une centaine de chars, pour combattre les séparatistes kurdes du PKK. Le ministère turc des Affaires étrangères a expliqué : « La Turquie a un problème de terrorisme émanant du nord de l'Irak, elle prend de temps en temps des mesures pour l'éliminer, il s'agit d'une opération limitée dans ce contexte ».
lundi 29 septembre
L'Irak ayant placé ses forces en état d'alerte après une incursion de l'armée turque dans le nord du pays, la Syrie a déplacé une division blindée (5 000 hommes) vers les zones kurdes. Cette manœuvre est interprétée comme un signe de réprobation de la part de Damas à l'adresse de la Turquie, qui a poursuivi ses opérations dans le nord de l'Irak, pour frapper les séparatistes kurdes du PKK.
lundi 13 octobre
Après une trêve d'un an, les combats ont repris dans le nord de l'Irak entre formations kurdes rivales. Le porte-parole des Affaires humanitaires de l'ONU en Irak affirme qu'il « s'agit des affrontements les plus sérieux depuis 1996 ». L'Union démocratique du Kurdistan, de Jalal Talabani, et le Parti démocratique du Kurdistan, de Massoud Barzani, s'accusent mutuellement d'avoir provoqué les affrontements.
samedi 18 octobre
L'UPK et le PDK ont annoncé qu'elles avaient négocié un cessez-le-feu sous l'égide des Etats-Unis pour mettre fin aux combats qui les a opposées toute la semaine dans le nord de l'Irak. Des négociations de paix vont maintenant chercher à trouver une solution politique au conflit.
vendredi 28 novembre
Depuis trois mois, des milliers de réfugiés kurdes arrivent dans de multiples points d'Europe.
mardi 2 décembre
L'armée turque a déclenché, dans la soirée, une opération d'envergure contre les rebelles séparatistes du PKK dans un de leurs fiefs : la très montagneuse province de Tunceli (est).
du jeudi 25 au vendredi 26 décembre
L'aviation turque a bombardé des positions du PKK, dans le nord de l'Irak.
samedi 27 décembre
Après cinq jours de mer, 835 immigrants kurdes, provenant de Turquie, sont arrivés dans le sud de l'Italie, en Calabre. Leur navire, l'Ararat, s'est échoué, aux premières heures, à 100 mètres d'une plage. Selon leurs témoignages, ils auraient payé 3 000 dollars par personnes (18 000 francs) pour la traversée. L'équipage a pris la fuite à l'aube. En deux mois, ce sont plus de 2 000 Kurdes qui viennent ainsi de débarquer dans le sud de l'Italie.
1998
dimanche 4 janvier
Tandis que des fugitifs kurdes cherchent toujours à rejoindre l'Union européenne, la Turquie se défend de mener une politique laxiste en la matière ou de vouloir, par eux, de régler des comptes avec une Europe qui a refusé, au non des droits de l'homme, de lui ouvrir ses portes.
mercredi 7 janvier
Le Premier ministre turc s'est déclaré prêt à un accord avec les pays européens sur l'immigration kurde. Un responsable du Front national de libération du Kurdistan (ERNK) a demandé la réunion d'une conférence internationale sur le Kurdistan, conférence dont Ankara ne veut pas.
jeudi 8 janvier
La réunion des chefs de polices européennes et turque, à Rome, a une nouvelle fois mis en relief le désaccord entre l'Union européenne et Ankara sur la question kurde. En outre, la Turquie accuse l'Europe, notamment l'Italie, « de commettre un abus de droit d'asile politique » en considérant que la fuite de milliers de clandestins est le résultat de persécutions au Kurdistan.
nuit du samedi 10 au dimanche 11 janvier
La police turque a appréhendé 1 017 étrangers dont de nouveaux candidats à l'émigration clandestine vers des pays européens, sur la rive européenne d'Istanbul. Parmi les personnes arrêtées, de nombreux « Irakiens du Nord », c'est-à-dire des Kurdes.
mardi 13 janvier
Le PKK, interdit en Allemagne, n'est désormais plus considéré par la justice allemande comme une « association terroriste ». Le procureur général fédéral a annoncé cette décision, justifiée par l'engagement du chef du PKK à respecter les lois de Bonn. Pour autant, la justice allemande considère toujours le PKK comme une « organisation criminelle »...
dimanche 8 février
Devant les risques d'une intervention américaine contre l'Irak, la Turquie a envoyé plus de 5 000 soldats dans le nord de ce pays pour renforcer sa zone de sécurité. Elle soupçonne les Etats-Unis de vouloir profiter de la situation pour créer un Etat kurde dans cette région.
jeudi 12 mars
Un tribunal turc de sûreté de l'Etat a condamné deux ex-députés kurdes à des peines de prison de moins d'un an pour propagande séparatiste, des déclarations publiques de soutien au PKK, interdit. Quatre autres ex-députés kurdes sont actuellement en prison pour collaboration avec le PKK.
samedi 18 avril
A Erbil (Kurdistan), Shapoor Abdul-Kadir et Kabil Adil, deux membres de la direction du Parti communiste ouvrier d’Irak, ont été assassinés par un groupe islamiste, alors qu’ils préparaient un procès contre la fatwa lancée par un prédicateur local contre les dirigeantes de l’Organisation des femmes indépendantes.
vendredi 8 mai
Comme tous les printemps depuis de nombreuses années, l'armée turque mène son offensive d'envergure contre les rebelles kurdes du PKK. En deux semaines, les autorités turques affirment avoir mis 108 séparatistes hors de combat, dont 96 tués. 40 000 militaires seraient engagés dans cette opération couvrant 16 000 km².
vendredi 29 mai
L'armée turque a engagé de vastes opérations contre le PKK dans la province de Batman.
samedi 30 mai
Dix-huit rebelles kurdes du PKK et trois soldats turcs ont été tués ces derniers jours dans la province de Batman, à la suite des opérations engagées par l'armée.
mercredi 5 août
Les soldats turcs appuyés par des blindés et des hélicoptères mènent d’importantes opérations dans l’est de la Turquie contre les séparatistes kurdes du PKK. Selon l’armée turque qui reconnaît treize morts dans ses rangs, 165 rebelles ont été tués en cinq jours et 7 fait prisonniers.
vendredi 28 août
Abdullah Ocalan, alias Apo, le chef du PKK, a proclamé une trêve sans condition.
samedi 29 août
Le Premier ministre turc, Mesut Yilmaz, a rejeté la trêve proclamée la veille par le PKK. Deux précédentes trêves du PKK ont déjà été rejetées en 1993 et 1995 par le gouvernement turc.
jeudi 1er octobre
La Turquie, qui accuse la Syrie de soutenir matériellement les rebelles kurdes du PKK, et d’abriter leur leader, a renforcé son dispositif militaire à la frontière. La Syrie rejette les accusations turques et reproche à Ankara de lui rationner l’eau de l’Euphrate en construisant des barrages. Damas n’apprécie pas non plus la coopération militaire de la Turquie avec Israël.
mardi 20 octobre
Après trois semaines de guerre verbale promettant la guerre tout court, la Turquie et la Syrie sont tombées d’accord dans la soirée au sujet de la rébellion kurde. Damas reconnaît le caractère « terroriste » du PKK, et lui retire son soutien. Cet accord prévoit l’envoi de contrôleurs turcs en Syrie pour vérifier qu’Abdullah Ocalan a été expulsé et que les bureaux du PKK ont été fermés. Damas s’est en outre engagée à traduire en justice les terroristes du PKK.
mercredi 21 octobre
Le ministre turc de la Justice, Hasan Denizkurdu, a affirmé avoir lancé le processus légal pour obtenir l’extradition de Russie du chef de la rébellion kurde, Abdullah Ocalan. Un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a aussitôt répondu qu’il ne disposait « d’aucune information » sur la présence éventuelle du chef du PKK à Moscou.
mercredi 4 novembre
Abdullah Ocalan, chef du PKK, a sollicité « l’asile politique » auprès de la Russie. Les députés russes ont voté un avis favorable, qui a été transmis au président Eltsine. Le Premier ministre turc affirme avoir eu des assurances de son homologue russe : la Russie ne viendrait pas en aide au fugitif.
dimanche 8 novembre
L’armée turque lance de nouvelles attaques contre la rébellion kurde, dans le nord de l’Irak.
jeudi 12 novembre
Le chef du PKK, Abdullah Ocalan, a été arrêté vers 22 h à l’aéroport de Rome, par la police italienne, en provenance de Moscou. Il était recherché par Interpol, à la suite d’un mandat d’arrêt lancé par les autorités turques. La Turquie a aussitôt demandé son extradition.
dimanche 15 novembre
Des centaines de Kurdes se sont rassemblés à Rome, devant l’hôpital militaire où doit se trouver Abdullah Ocalan. Venus de différents pays d’Europe, ils ont réclamaient l’asile politique pour le leader du PKK.
lundi 16 novembre
Alors que le gouvernement turc fait le forcing pour obtenir l’extradition d’Abdulah Ocalan (abolition de la peine de mort), celui-ci a fait savoir qu’il était « prêt à contribuer à stopper le terrorisme ».
mardi 17 novembre
Des milliers de Kurdes ont défilé à Rome pour manifester leur soutien à Ocalan. Le président du Conseil italien, Massimo D’Alema, a confirmé, au Parlement italien, qu’Ocalan ne serait pas extradé vers la Turquie car il y risquerait la peine de mort. Au grand dam des autorités d’Ankara.
jeudi 19 novembre
Le ministère turc de l’Intérieur a publié un rapport accusant le PKK de financer une partie de sa rébellion armée en entretenant un vaste trafic de drogue dirigé vers l’Europe de l’Ouest.
vendredi 20 novembre
La justice italienne a libéré Abdullah Ocalan, en l’assignant à résidence à Rome. Une décision que n’a pas appréciée à Ankara. Quant au vice-Premier ministre turc, Bulent Ecevit, il a demandé, lui, l’abolition de la peine de mort… pour obtenir l’extradition du leader kurde. En attendant, l’armée turque a lancé 30 000 militaires dans une opération d’envergure contre le PKK, dans la province de Tunceli.
vendredi 27 novembre
Le président du Conseil italien, Massimo D’Alema, s’est rendu en visite officielle à Bonn, où il a été reçu par le chancelier Gerhardt Schröder. L’Allemagne ne demandera pas l’extradition d’Abdullah Ocalan, le leader kurde placé en résidence surveillée à Rome, malgré le mandat d’arrêt international lancé contre lui par la justice allemande. 100 000 Kurdes manifestaient à Bonn… Ocalan pourrait être jugé par une juridiction internationale.
samedi 28 novembre
Selon l’agence de presse kurde Dem, à Cologne, la branche armée du PKK a abattu, près de la frontière irakienne, un hélicoptère de l’armée turque, faisant 17 morts. Par ailleurs, l’Italie et l’Allemagne ont annoncé qu’elles allaient « entreprendre tous les efforts conjoints » nécessaires pour qu’Ocalan soit jugé par un « tribunal international ».
dimanche 29 novembre
Dans une interview à la chaîne de télévision Med-TV, le leader kurde Abdullah Ocalan a menacé les Turcs « d’une guerre encore plus douloureuse ».
mercredi 2 décembre
Abdullah Ocalan vient de demander officiellement le bénéfice de l’asile politique aux autorités italiennes.
jeudi 3 décembre
Le ministres des Affaires étrangères italien, Lamberto Dini, a proposé que le procès d’Abdullah Ocalan soit organisé dans un « pays tiers » en Europe.
vendredi 11 décembre
Abdullah Ocalan a annoncé qu’il abandonne la présidence du PKK, afin de pouvoir « jouer un rôle personnel au plan international ». Pas de changement, en revanche, au plan de la lutte armée « s’il n’y a pas de dialogue réel » avec les autorités turques. Ce sont désormais « les cadres dirigeants qui seront chargés de la lutte sur le terrain ».
mercredi 16 décembre
Ocalan est libre. La justice italienne a levé l’assignation à résidence qui lui était imposée à Rome depuis le 20 novembre. La Turquie a décidé de faire appel de cette décision qu’elle « ne comprend pas très bien ».
1999
samedi 16 janvier
Le leader kurde Abdullah Ocalan s’est à nouveau volatiliser. Ayant décidé de quitter l’Italie, il a été conduit par deux policiers à l’aéroport de Rome-Ciampino, où l’attendait un appareil blanc, sans signe distinctif. Ses amis de la rébellion ont fait savoir qu’il était bien arrivé à « destination ».
vendredi 29 janvier
La Cour de cassation turque a ouvert une procédure auprès de la Cour constitutionnelle pour obtenir l’interdiction du Parti de la démocratie du peuple (HADEP), pro-kurde. Le HADEP est accusé d’avoir « des liens organiques » avec le PKK. Ocalan se serait rendu en Grèce, « à l’insu des autorités », à bord du jet privé d’un homme d’affaires arrivant de Saint-Pétersbourg. Avec lui, un amiral en retraite, Nicolaos Naxakis, qui a hébergé Ocalan dans la ville d’une amie écrivain.
dimanche 31 janvier
Abdullah Ocalan « est très probablement toujours en Italie », affirme le nouveau Premier ministre turc Bulent Ecevit. Le gouvernement italien l’a démenti : « Il n’est plus en Italie et ne sera pas autorisé à y retourner ».
nuit du dimanche 31 janvier au lundi 1er février
Abdullah Ocalan a tenté de se poser à Rotterdam (Pays-Bas) à bord d’un petit avion privé, pour se présenter à la Cour permanente d’arbitrage de La Haye, mais les autorités néerlandaises l’en ont empêché.
mardi 2 février
Ocalan serait arrivé au Kenya, où il a été accueilli par le premier secrétaire de l’ambassade de Grèce à Nairobi.
dimanche 7 février
Abdullah Ocalan demande, dans une déclaration publiée par la revue grecque To Vima, la réunion d’une conférence internationale sur le problème des Kurdes de Turquie, « afin de sauver les Kurdes du génocide ». Il souhaite que la Grèce convoque cette conférence. Dans ce même texte, Ocalan reconnaît qu’ « aucun pays civilisé du monde » n’accepte de l’accueillir.
samedi 13 février
Par le biais de la représentation de l’ENRK à Athènes (la branche politique du PKK), Abdullah Ocalan, toujours introuvable, a demandé l’asile politique à la Grèce. Mais le gouvernement grec considère le dirigeant kurde comme « indésirable ».
lundi 15 février
Abdullah Ocalan a été arrêté « lors d’une opération secrète » des forces de sécurité turque à Nairobi, au Kenya, et remis aux autorités turques. La Grèce reconnaît avoir permis à Ocalan de se rendre au Kenya et l’y avoir logé pendant 12 jours, pour des raisons humanitaires ». Le leader kurde aurait été enlevé entre l’ambassade de Grèce et l’aéroport.
nuit du lundi 15 au mardi 16 février
Ocalan est arrivé à Ankara.
mardi 16 février
Un peu partout en Europe, les Kurdes ont fait preuve de leur organisation, en manifestant leur colère aux abords des représentations diplomatiques grecques. Ils ont manifesté à Athènes, mais aussi à Marseille, à Strasbourg (France), à Milan (Italie), à La Haye (Pays-Bas, où ils ont pris en otages l’épouse et le fils de l’ambassadeur de Grèce) et un peu partout en Allemagne. Dans tous ces pays, il y a eu de nombreuses interpellations et de s blessés, certains manifestants ayant tenté de s’immoler par le feu.
mercredi 17 février
Les manifestations kurdes se sont poursuivies partout en Europe, et principalement en Allemagne contre la Turquie, les Etats-Unis, le Kenya, la Grèce et Israël (les Kurdes accusent le Mossad israélien d’avoir aidé les services secrets turcs à enlever Ocalan). A Berlin, elles ont pris un tour dramatique : des agents de la sécurité israéliens ont ouvert le feu sur des manifestants qui tentaient d’investir leur consulat, faisant 3 morts et au moins 16 blessés. Plus de 1 000 Kurdes ont été interpellés dans tout le pays et 844 placés en détention provisoire. Le Premier ministre turc, Bulent Ecevit a promis pour Ocalan « un procès très libre et équitable » et « qui ne durera pas longtemps ». Il sera en outre défendu par des avocats turcs. Ankara, qui refuse les observateurs internationaux et les avocats européens d’Ocalan, estimant qu’ils agissent « comme des membres du PKK » Le leader kurde est détenu à Imrali, une île prison du sud de la mer de Marmara, dont les autres détenus sont en cours d’évacuation. Plusieurs bâtiments de la marine de guerre turque patrouillent alentour.
nuit du mercredi 17 au jeudi 18 février
En Allemagne, plusieurs incendies criminels ont été allumés dans des établissements turcs à Stuttgart, à Brême, à Nuremberg.
jeudi 18 février
Les Kurdes continuent de manifester un peu partout : en Arménie et en Suisse, au Kirghizistan et à Londres, à Berlin et au Kazakhstan, à Vienne comme à Moscou, à Strasbourg ou à Tokyo. En Allemagne, des Turcs ont été blessés lors de l’attaque d’un café à Münster et trois membres d’une association culturelle turque de Heilbronn ont été attaqués à coups de batte de baseball. Des responsables kurdes ont appelé au calme. De son côté, le chef de la branche armée du PKK, Cemil Bayik, appelle ses troupes à rester calmes. L’interrogatoire d’Ocalan aurait commencé.
vendredi 19 février
Alors que la Grèce appelle l’Union européenne à défendre Ocalan, les manifestations kurdes se poursuivent. De son côté, la Turquie a déclaré l’île prison du leader kurde « zone interdite ». Depuis quelques jours, l’armée turque a lancé une nouvelle offensive contre le PKK en pénétrant dans le nord de l’Irak. Des centaines de membres du Hadep (le Parti de la démocratie du peuple, prokurde) ont été arrêtés. Par ailleurs le Premier ministre turc a annoncé un plan de développement du sud-est turc déshérité, à majorité kurde. Parallèlement, il a reproché aux pays de l’Union européenne « une tolérance naïve face au terrorisme du PKK ».
samedi 20 février
Tout en accentuant sa répression contre les maquisards kurdes et leurs sympathisants, le gouvernement turc fait miroiter, dans le même temps, une loi sur les repentis, appelant les combattants du PKK à se rendre. Dans toute l’Europe, les manifestations de soutien à Ocalan ne faiblissent pas. Des milliers de Kurdes se sont rassemblés en Allemagne, à Paris, à Londres, à Amsterdam, à Genève et à Rome, où des incidents ont éclaté devant le siège de la compagnie aérienne Turkish Airlines. Selon la presse turque, le procès d’Ocalan pourrait avoir lieu en avril. De son côté, le New York Times affirme que les Etats-Unis ont aidé à sa capture.
dimanche 21 février
Pour la première fois, des manifestations kurdes ont eu lieu en Irak et en Iran. Dans le nord du premier cité, plusieurs milliers de manifestants s’en sont pris à un bâtiment du Croissant rouge turc, à Ouleimaniyeh : les gardes ont dû tirer en l’air pour les repousser. En Iran, des unités anti-émeutes ont été déployées contre les manifestants qui réclamaient la libération d’Ocalan. A Ouroumieh, ville frontalière de la Turquie, deux jeunes gens auraient été tués par des tirs destinés à éloigner les manifestants du consulat de Turquie. Par ailleurs, les autorités turques ont tenté de dissiper les craintes qui se font jour en Europe. Le Premier ministre turc a demandé que « cessent les pressions sur la justice turque ». On sait maintenant plus précisément ce qui s’est passé au Kenya : arrivé dès le 2 février, Ocalan a été repéré par les services secrets américains. Washington a insisté pour qu’Athènes lâche le leader kurde.
lundi 22 février
La Turquie a fermé l’un de ses trois postes frontière avec l’Iran après les manifestations qui se sont déroulées la veille à Ouroumieh. Le personnel turc du consulat de cette ville iranienne a été évacué.
mardi 23 février
Ocalan a été officiellement inculpé de « trahison ». La Turquie a rejeté, comme « inadmissible » parce que « contraire au principe de l’Etat de droit », la demande de l’Union européenne d’ouvrir le procès du leader kurde à des observateurs internationaux. Elle a également enjoint l’Union à demander des explications à la Grèce pour sa « complicité » avec les « terroristes » kurdes. De son côté, la Cour européenne des droits de l’homme, saisie d’une requête des avocats d’Ocalan, a décidé de demander des « éclaircissements » à Ankara sur les conditions de détention et de jugement du chef kurde.
jeudi 25 février
Ocalan bénéficie désormais de tous les droits à la défense. Deux de ses avocats, refoulés il y a deux jours par des responsables locaux, se sont rendus sur l’île-prison d’Imrali où ils ont rencontré le détenu.
vendredi 26 février
Craignant pour leur sécurité et celle de leur famille, les deux avocats d’Ocalan ont suspendu leur défense. Ils ont fait appel aux Etats-Unis, les enjoignant de garantir la « sécurité du procès d’Ocalan. Le gouvernement turc a aussitôt réagi, affirmant que leur sécurité est assurée. La première audience du procès a été fixée au 24 mars. Dans la soirée, on annonçait l’interpellation de deux autres avocats qui s’étaient portés volontaires pour défendre Ocalan. Par ailleurs, la Cour constitutionnelle a interdit le Parti démocratique de masse (DKP), principale formation politique représentant les Kurdes partisans d’une solution démocratique tout en restant dans le cadre unitaire de la Turquie.
dimanche 28 février
Dans des confessions publiées par un journal turc, Abdullah Ocalan affirme que sa femme Kesire et le groupe dissident du PKK qu'elle dirigeait, seraient à l'origine du meurtre du Premier ministre suédois Olof Palme, en 1986. La piste du PKK fut l’une des premières suivies par les enquêteurs mais n’a jamais abouti.
mardi 2 mars
Des experts du Comité antitorture du Conseil de l’Europe se sont rendus sur l’île d’Imrali, où est détenu Ocalan.
jeudi 4 mars
Le Premier ministre Bulent Ecivit a annoncé une série de mesures pour la relance économique dans l’est et le sud-est de la Turquie. Les 26 provinces concernées sont celles où la population d’origine kurde est la plus nombreuse et celles aussi où le PKK est le plus actif. Des crédits à l’investissement, des ristournes, jusqu’à 50 %, sur le prix de l’énergie, un allègement de la TVA sur les achats de machines sont au nombre des facilités dont bénéficieront les investisseurs. Selon Ecevit, les décisions annoncées créeront plus de 8 000 emplois. Par ailleurs, Abdullah Ocalan, a été réélu président du PKK lors du sixième Congrès du parti, qui vient de se dérouler quelque part en Turquie en présence de 350 délégués. Dès cette réélection, le comité central du PKK a appelé à l’« intensification de la guerre » contre l’Etat turc. L’attentat suicide d’une jeune fille à Batman, dans le sud-est à majorité kurde, a fait quatre blessés devant un commissariat de police.
mardi 9 mars
Osman Ocalan, le frère du leader kurde emprisonné, a annoncé que le PKK poursuit la lutte armée. Il estime que son parti est maintenant « contraint à une solution militaire », qu’il y aura « une révolte populaire dans toutes les villes turques » et des « attentats-suicides contre l’armée ». Il précise cependant : « Nous n’exercerons aucune violence en Europe ». Il affirme en outre qu’en Turquie « aucun touriste ne sera tué ».
Un attentat à la bombe a visé la résidence du personnel irakien de la FAO (l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) à Erbil (Kurdistan irakien) : pas de victime.
mercredi 10 mars
La Cour suprême turque a confirmé la condamnation infligée à une Allemande de Hambourg pour appartenance à une « organisation terroriste ». Eva Juhnke (35 ans) avait été condamnée en septembre à 15 ans d’emprisonnement pour avoir combattu dans les rangs des séparatistes du PKK. Elle avait été capturée dans le nord de l’Irak, en 1997, par un groupe kurde allié à Ankara et remise aux forces de sécurité turques. Par ailleurs, un attentat à la bombe a fait un mort à Istanbul. Sans être relié à un mouvement kurde, c’est le troisième attentat depuis l’arrestation d’Ocalan.
A Dohuk (Kurdistan irakien), un attentat à la bombe s’est produit près des bureaux de l’Unesco et de l’OMS. L’homme qui transportait la bombe a été tué et quatre personnes blessées.
samedi 13 mars
Treize personnes ont été tuées et six autres blessées dans l’incendie provoqué par une bombe incendiaire lancée par des inconnus dans le centre commercial de Goztepe, dans la partie européenne d’Istanbul. Un groupe jusqu’ici inconnu, les « Faucons de la vengeance d’Apo », a revendiqué cet attentat.
dimanche 14 mars
Deux personnes ont été blessées à Istanbul, dans l’explosion d’une bombe placée sous un camion en stationnement. Dans une autre partie de la ville, la police a désamorcé une bombe découverte dans un fast-food.
lundi 15 mars
« Toute la Turquie est maintenant une zone de guerre ». C’est l’avertissement diffusé en direction des touristes par l’Armée populaire de libération du Kurdistan (ARGK), branche militaire du PKK. Un nouvel attentat à l’explosif, cette fois contre la représentation de l’Union européenne à Ankara, a fait un blessé. L’engin était dissimulé dans une voiture garée en face de la représentation.
mardi 16 mars
Le PKK a démenti toute implication dans l’attentat qui à coûté la vie à treize personnes dans un centre commercial d’Istanbul. « Ce n’est pas le style du PKK, le PKK se dissocie de cet attentat », affirme un communiqué signé par un commandant de l’organisation, Osman Ocalan, le frère du leader des séparatistes kurdes.
nuit du mercredi 17 au jeudi 18 mars
Les attentats attribués aux séparatistes kurdes se poursuivent à Istanbul : des cocktails Molotov ont été lancés contre les bureaux de deux partis politiques et une bombe a explosé dans les locaux d’un hebdomadaire d’extrême droite. Lors d’un contrôle, les policiers ont en outre abattu un homme qui, selon eux, préparait un attentat.
jeudi 18 mars
Dans la soirée, un nouvel attentat à la bombe a frappé Istanbul, faisant quatre blessés. Depuis l’arrestation d’Ocalan, quinze personnes ont trouvé la mort dans la principale ville turque.
samedi 20 mars
Un attentat-suicide a fait un mort et trois blessés à Baskale, dans l’est de la Turquie. La victime aurait déclenché la bombe qu’elle portait lorsque des policiers l’ont approché. Un passant et deux policiers ont été légèrement blessés.
lundi 22 mars
La licence d’émission de Med-TV, une télévision satellitaire en langue kurde émettant depuis la Grande-Bretagne, a été suspendue pour trois semaines. La commission britannique de régulation de l’audiovisuel lui reproche de nombreux manquements à ses obligations d’impartialité et d’inciter à des actes violentes. Le gouvernement turc a multiplié les démarches auprès des capitales européennes pour faire cesser les émissions de Med-TV qu’il considère comme autant de « provocations ».
mercredi 24 mars
Abdullah Ocalan devrait être jugé à partir du 30 avril, dans l’île-prison d’Imrali où il est détenu depuis sa capture. Ainsi en a décidé, à Ankara, la Cour de sûreté de l’Etat. Ocalan n’était pas présent à l’audience, pour des raisons de sécurité.
samedi 27 mars
Un attentat-suicide, revendiqué par le PKK, avait un mort et dix blessés en plein centre d’Istanbul.
samedi 3 avril
Un jeune homme d’une vingtaine d’années a été tué par ses explosifs, dans la région turque de Tunceli, alors qu’il s’apprêtait à commettre un attentat contre les locaux du parti du Premier ministre Ecevit.
lundi 5 avril
L’auteur d’un attentat-suicide contre le gouverneur de la province de Bingol, à l’est de la Turquie, est mort ainsi qu’une fillette de dix ans. Le gouverneur est indemne. Une vingtaine de personnes, dont cinq policiers, auraient été blessées. L’attentat sera revendiqué le lendemain par l’ARGK.
jeudi 8 avril
Deux personnes ont été tuées et neuf blessées dans un attentat-suicide visant le gouverneur de la province de Hakkari, à Yuskova, près de la frontière avec l’Iran. Le kamikaze a été déchiqueté par l’explosion après s’être jeté, ceinturé d’explosifs, devant la voiture du gouverneur, qui n’a été que légèrement blessé. Selon la gendarmerie locale, l’auteur de l’attentat était originaire d’Ouroumieh, dans le Kurdistan iranien. Deux autres ressortissants iraniens ont été capturés par l’armée turque.
dimanche 18 avril
Elections législatives et municipales en Turquie. Aux législatives, le Parti démocratique du peuple (Hadep, prokurde) n’a recueilli que 2,5 % des voix, mais a remporté une série de victoires aux municipales dans le sud-est du pays, notamment à Diyarbakir, capitale provinciale. Par ailleurs, plus de 50 000 Kurdes ont manifesté dans les rues de Bonn pour demander la paix au Kurdistan et la libération d’Abdullah Ocalan. La manifestation s’est déroulée dans le calme, sous la surveillance de centaines de policiers.
mardi 20 avril
Le parquet de la Cour de sûreté de l’Etat d’Ankara a requis la peine de mort contre Abdullah Ocalan, dans l’acte d’accusation qu’il vient de rédiger. Le chef du PKK est accusé de « trahison et atteinte à l’intégrité territoriale ». L’acte d’accusation, de 139 pages, rend Ocalan responsable de toutes les actions meurtrières commises par le PKK.
mercredi 28 avril
Les trois procureurs de la Cour de sûreté de l’Etat (DGM) d’Ankara ont requis la peine de mort contre Abdullah Ocalan pour « trahison et atteinte à l’intégrité territoriale de la Turquie ».
vendredi 30 avril
A Ankara, six avocats du leader kurde Abdullah Ocalan sont tabassés par la police.
en avril
La vigilance des censeurs turcs a été prise en défaut. Dans Le Livre de Mehmet, 42 soldats turcs ont parlé de leur guerre contre les Kurdes, contredisant ainsi la vérité officielle : massacres de civils soupçonnés de sympathies pour le PKK, évacuations forcées de villages suivies d’incendies volontaires.
samedi 1er mai
Le procès d’Abdullah Ocalan s’ouvrira le 31 mai sur l’île-prison d’Imrali, a décidé la cour de sûreté de l’Etat.
mercredi 5 mai
Les 18 avocats d’Abdullah Ocalan envisagent d’interrompre leur défense si les obstacles mis à leur travail ne sont pas levés immédiatement. Les avocats demandent que les documents relatifs au procès - acte d’accusation compris - soient donnés à leur client ; que celui-ci ait accès aux journaux et à la radio. Ils demandent également à pouvoir s’entretenir en privé avec lui pour préparer sa défense, sans la présence de soldats et d’agents des services secrets.
mardi 11 mai
Les autorités turques ont fourni un récepteur radio et des journaux à Ocalan, accédant ainsi à une demande des avocats du chef du PKK. Selon un de ses défenseurs, Ocalan aurait également reçu une copie de l’acte d’accusation dressé contre lui. Les avocats menacent toujours d’abandonner la défense, faute d’être protégés contre les manifestants nationalistes et de pouvoir s’entretenir seul à seul avec leur client.
vers le jeudi 20 mai
Le n°2 du PKK, Semdin Sakik, responsables des opérations armées, a été condamné à la peine de mort en Turquie.
mardi 25 mai
Les magistrats de la Cour de sûreté de l’Etat d’Ankara, qui jugeront, à partir du 31 mai, le chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, se sont installés sur l'île-prison d'Imrali, où se déroulera le procès.
mercredi 26 mai
Le Premier ministre turc, Bulent Ecevit, a indiqué que le procès d’Ocalan, qui doit s’ouvrir le 31 mai, pourrait être reporté car son gouvernement « envisage de modifier la Constitution en vue de remplacer le juge militaire par un magistrat civil ».
lundi 31 mai
Ouverture, dans la matinée, du procès d’Abdullah Ocalan sur l’île-prison d’Imrali. Face aux refus de la Cour de reporter le procès, les avocats du leader kurde ont quitté le prétoire. Ocalan a demandé à ses militants de déposer les armes. Il veut « œuvrer pour la paix et la fraternité ». Par ailleurs, dix rebelles du PKK et un soldat turc ont été tués lors de plusieurs accrochages.
mardi 1er juin
Au deuxième jour de son procès, Ocalan a reconnu être « responsable au premier degré des mouvements et des opérations » du PKK. Mais il s’est affirmé innocent des pires débordements, qualifiés « d’initiatives individuelles ». Le chef du PKK a mis en cause les voisins de la Turquie : l’Iran, où la guérilla dispose d’un hôpital ; la Syrie, qui fermait les yeux sur ses activités ; la Grèce, qui héberge des camps d’entraînement et facilite l’achat d’armes lourdes ; et Chypre, qui fournit de faux passeports.
mercredi 2 juin
Le PKK a soutenu l’appel de son leader, Ocalan, en faveur de l’abandon de la lutte armée, mais menace l’Etat turc de poursuivre la guerre si cette proposition n’est pas prise au sérieux. Cependant, pendant le procès, les affrontements continuent entre l’armée turque et le PKK. Un rebelle est mort dans un attentat suicide contre une gendarmerie à Sirnak.
jeudi 3 juin
A Ankara, un défenseur turc des droits de l’homme, Arkin Birdal, a commencé à purger une peine de deux ans de prison pour « propagande séparatiste ».
vendredi 4 juin
Le procès d’Ocalan a été particulièrement houleux. A tel point qu’après une suspension d’audience et l’évacuation de la salle, le président de la Cour de sûreté de l’Etat d’Ankara a décidé d’ajourner le procès jusqu’au 8 juin. Les incidents ont été provoqués par une demande des avocats d’Ocalan qui souhaitent faire admettre dans la salle des familles de maquisards kurdes tués dans les combats avec l’armée turque. Des parents de soldats ont alors manifesté et des gendarmes ont dû s’interposer.
lundi 7 juin
Avocat d’Ocalan, Hasio Kaplan a révélé que son client l’a mandaté pour ouvrir des poursuites auprès de la Cour européenne des droits de l’homme contre six pays qui, au début de l’année, lui avaient refusé l’asile. Il s’agit de l’Italie, la Grèce, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Russie et le Kenya.
mardi 8 juin
Le procureur ne croit pas aux bonnes intentions d’Ocalan. Devant la Cour de sûreté de l’Etat, il a requis, pour la seconde fois, la peine de mort contre le chef rebelle. La Cour a ensuite ajourné le procès au 23 juin pour laisser, à leur demande, du temps aux avocats pour préparer la défense de l’accusé.
mercredi 9 juin
Le Comité des ministres (l’exécutif du Conseil de l’Europe) a blâmé la Turquie pour les violations « répétées et graves » des droits de l’homme commises par ses troupes au Kurdistan. Le Comité remarque que, depuis deux ans, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la Turquie une dizaine de fois et que, malgré cela, « aucune amélioration significative » n’est constatée. Les autorités turques sont donc sommées de prendre des mesures pour mettre un terme aux actes de torture, aux destructions de biens, aux homicides illégaux et aux disparitions qui sont le lot des habitants du sud-est du pays.
mercredi 23 juin
Le procès d’Ocalan a repris devant la Cour de sûreté de l’Etat d’Ankara. Le juge militaire qui figurait aux côtés des deux juges civils a été remplacé après l’adoption, le 18 juin, par le Parlement, d’un amendement constitutionnel répondant aux critiques européennes.
mardi 29 juin
Dans la matinée, Abdullah Ocalan a été condamné à mort par la Cour de sûreté de l’Etat turc, dans la forteresse d’Imrali. En Europe, l’annonce du verdict a déversé plusieurs centaines de Kurdes dans les rues. Le PKK a rompu la trêve décrétée par son chef, en décembre dernier. Pour empêcher l’exécution du chef de la guérilla kurde, ses défenseurs s’en remettent à la pression de l’Europe.
mercredi 30 juin
Les avocats d’Ocalan ont annoncé leur intention de saisir la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg, afin de bloquer la condamnation à mort du chef kurde.
fin juin
La censure militaire turque a mis deux mois à réagir, mais Le Livre de Mehmet, où quarante-deux soldats turcs parlaient de leur guerre contre le PKK, vient d’être interdit à la vente par un tribunal d’Istanbul pour « insulte à l’armée ».
jeudi 1er juillet
Le Premier ministre turc Bulent Ecivit a rejeté tous les appels européens en faveur d’Ocalan. « La Turquie n’est pas obligée de prendre une décision politique répondant aux appels de l’Union européenne dont elle n’est pas membre », a-t-il notamment déclaré. « Personne n’a le droit de s’ingérer dans nos affaires intérieures », a-t-il ajouté.
du jeudi 1er au vendredi 2 juillet
Une série d’attaques ont fait sept morts et neuf blessés en Turquie. La première a eu lieu devant un café d’Elazig, dans l’est, où six personnes ont péri, atteintes par les balles de deux assaillants, un homme et une femme, qui ont pu prendre la fuite. La septième victime est un policier, atteint lors d’une fusillade avec des rebelles kurdes dans la province de Van.
lundi 5 juillet
Un attentat suicide perpétré par une femme présumée membre du PKK a fait quatorze blessés dans le sud de la Turquie. La femme est morte sur le coup. Alors que le direction du PKK avait appelé à des manifestations « pacifiques » pour protester contre la condamnation à mort d’Ocalan, les attentats se multiplient ces derniers jours en Turquie. L’Armée de libération populaire du Kurdistan, présentée comme la branche armée du PKK, a revendiqué l’attentat qui a fait six morts à Elazig le 1er juillet. Ocalan a entamé la procédure d’appel de sa condamnation à mort. Le même jour, la Turquie a envoyé près de 10 000 hommes dans le Kurdistan irakien pour neutraliser des bases arrière du PKK.
mardi 6 juillet
Alors que les manifestations pro-kurdes continuent en Europe, à Rome ou à Berlin, la direction du PKK a appelé ses troupes à « intensifier la lutte » et à « augmenter les protestations à tous les niveaux » pour que la Turquie n’exécute pas son chef historique. L’appel ne fait pas mention d’un refus de la violence. Les récents attentats ont été condamnés par Ocalan.
jeudi 8 juillet
La Cour européenne des droits de l’homme s’est une nouvelle fois penchée sur des plaintes déposées par des Turcs, notamment des journalistes, écrivains et avocats, victimes de leurs engagements pour la cause kurde. La Turquie a été condamnée à quinze reprises. La Cour de Strasbourg a par ailleurs condamné la Turquie dans deux affaires concernant des Kurdes disparus, torturés ou tués. Les victimes ou leurs familles se sont vu attribuer plus d’un million et demi de francs en réparation des dommages matériel et moral.
mardi 20 juillet
Dans la soirée, deux nouvelles attaques menées par la rébellion kurde, dans l’est de la Turquie, ont fait trois morts et sept blessés, sans être revendiquées.
mercredi 21 juillet
La Turquie a annoncé l’arrestation en Moldavie de Cevat Soysal, qualifié de « numéro deux » du PKK par le Premier ministre Ecevit. Les services secrets turcs ont précisé que, sous les ordres d’un autre responsable du mouvement en Europe, Cevat Soysal « organisait les cadres du PKK en Turquie pour qu’ils commettent des actions violentes ».
mardi 27 juillet
La Cour se sûreté de l’Etat d’Ankara a envoyé le dossier d’Abdullah Ocalan à la Cour de cassation.
mardi 3 août
Abdullah Ocalan appelle son parti, le PKK, à déposer les armes et à « retirer ses forces [de Turquie] pour le bien de la paix à partir du 1er septembre ».
vendredi 13 août
La Turquie et l’Iran ont signé, à Ankara, un accord de coopération visant la rébellion kurde. L’accord prévoit que chaque partie fera le ménage sur son propre territoire afin de neutraliser les activités « des groupes terroristes ou séparatistes », échangera des informations et fera des inspections communes. Mais l’accord ne donne pas le droit de poursuite « à chaud » comme l’avait obtenu la Turquie de la Syrie.
lundi 23 août
Les combats entre l’armée turque et les rebelles kurdes se poursuivent dans le sud-est de la Turquie, où 25 rebelles ont été tués en deux jours et 11 autres faits prisonniers. Le chef du PKK a appelé ses partisans à arrêter les combats à partir du 1er septembre. Le PKK a annoncé qu’il se pliera à cet appel, tout en soulignant qu’il usera du droit de réponse en cas d’attaque turque.
mercredi 25 août
Avec un peu d’avance sur son calendrier, le PKK a fait savoir qu’il avait entamé son retrait.
mercredi 1er septembre
Dans la soirée, par la voix d’Osman Ocalan, membre de son conseil de commandement, le PKK a proclamé devant les caméras de la chaîne Medya-TV émettant de Bruxelles : « Nous déposons les armes pour ne plus jamais les brandir. Le PKK ne luttera plus ». Selon Osman Ocalan, la poursuite des opérations de l’armée turque au Kurdistan a freiné le retrait engagé, mais il sera « achevé avant la fin de l’année ».
vendredi 3 septembre
Commentant l’offre de retrait de la Turquie faite par le PKK, le chef d’état-major de l’armée turque, le général Kivrikoglu, a laissé entendre que les demandes des Kurdes pour davantage de droits culturels pourraient être satisfaites dans un proche avenir. Le général a cependant précisé que l’offre de paix des rebelles ne sera crédible que s’ils rendent les armes, « sinon ils reviendront au printemps ».
lundi 6 septembre
Les rebelles du PKK ont estimé positivement la réaction de l’armée turque, le 3 septembre, à leur offre d’un retrait de la Turquie. « C’est la première fois qu’un général turc fait une déclaration sur le sujet », ont-ils déclaré.
mercredi 15 septembre
L’écrivain turc Ismail Besikci, emprisonné, entre autres, pour ses écrits sur la question kurde, a été libéré en vertu de la récente loi qui suspend les condamnations d’écrivains et de journalistes pour délit d’opinion.
jeudi 23 septembre
Répondant à l’appel de son chef Abdullah Ocalan, le PKK a décidé de faire, prochainement, une démarche de « reddition partielle symbolique » : il déléguera auprès des autorités turques un groupe de porteur de lettres de son Comité central. Le gouvernement turc a fait voter, récemment, une loi d’amnistie pour les « repentis » de la rébellion.
jeudi 7 octobre
L’examen par la Cour de cassation de l’appel fait par Abdullah Ocalan après sa condamnation à mort a été reporté au 21 octobre, les avocats du condamné ayant demandé un délai supplémentaire pour préparer leur défense.
samedi 9 octobre
Quelques 10 000 Kurdes venus de toute l’Allemagne et d’autres pays européens ont manifesté, dans le calme, à Francfort pour réclamer la libération d’Abdullah Ocalan.
du vendredi 22 au samedi 23 octobre
Plusieurs organisations kurdes d’Europe, opposées au PKK, se sont réunies pour constituer un nouveau groupe, dont le but est de développer une politique alternative à l’attitude plus conciliante du PKKK… Et même d’inscrire la lutte armée dans cette perspective.
jeudi 25 novembre
La cour d’appel d’Ankara qui examinait la condamnation du leader de la rébellion kurde, Abdullah Ocalan, a confirmé la sentence prononcée en juin : Ocalan, coupable de « trahison et séparatisme », mérite la mort. Paradoxalement, ce jugement joue en faveur du leader kurde. Il peut maintenant saisir la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg, et, c’est seulement à l’issue de cette nouvelle procédure que le Parlement turc aura à se prononcer sur l’application de la peine capitale, ce qu’il n’a jamais fait au cours des dernières années. En dernière instance, le dossier sera transmis au président de la République. Tout cela devrait durer près de deux ans. Par le truchement de ses avocats, Ocalan continue à jouer un rôle politique actif. Périodiquement, depuis sa prison d’Imrali, il commente les travaux du Parlement turc, donne ses instructions aux militants du PKK et affirme se réjouir du rapprochement entre l’Union européenne et la Turquie.
vendredi 26 novembre
Le PKK a déclaré que « la Cour de cassation a pris le risque de remettre en cause le processus de changement démocratique et pacifique » voulu par Ocalan. L’armée turque estime que le revirement d’Ocalan est un stratagème pour éviter la pendaison et le gouvernement refuse de négocier avec le PKK, toujours considéré comme un mouvement terroriste.
samedi 27 novembre
2 000 Kurdes ont manifesté à Berne (Suisse) pour exiger que soit annulée la condamnation à mort prononcée par la justice turque contre Ocalan. La Suisse, avec d’autres pays, a fait part de sa préoccupation à Ankara et demandé aux autorités turques de renoncer à cette exécution.
mardi 30 novembre
La Cour européenne des droits de l’homme, à Strasbourg, a officiellement « invité » la Turquie à ne pas exécuter Abdullah Ocalan. Celui-ci a déposé une requête devant la Cour pour violation de la convention européenne en ce qui concerne, entre autres, le droit à la vie et le droit à un procès équitable. La Cour évoque un sursis à exécution pour lui permettre d’étudier le dossier. Le ministre d’Etat turc chargé des droits de l’homme estime lui-même qu’ « il est dans l’intérêt de la Turquie qu’Ocalan vive ».
mercredi 8 ou jeudi 9 décembre
Début du Ramadan.
dimanche 26 décembre
Dans une déclaration au quotidien Milliyet, le président truc Suleyman Demirel a exclu, comme « inappropriée pour l’unité nationale », l’introduction de la langue kurde dans l’enseignement où les médias audiovisuels du pays. Interrogé sur le statut de candidat à l’Union européenne accordé à la Turquie, il a souligné que son pays « devra, en tant que membre du système judiciaire européen, remédier à toutes les déficiences dans le domaine des droits individuels ». Mais, a-t-il précisé, cela ne veut pas dire l’octroi de droits collectifs à un groupe particulier.
jeudi 30 décembre
Le procureur général de la cour d’appel turque a rejeté l’ultime recours du dirigeant indépendantiste kurde Abdullah Ocalan demandant le réexamen de sa condamnation à mort. Pour le procureur général, cette peine et sa confirmation par la Cour de cassation sont conformes à la loi. Peu après, le Premier ministre turc a annoncé que le gouvernement décidera, « juste après le Nouvel an », s’il se conforme à la demande de la Cour européenne des droits de l’homme de surseoir à l’exécution.
Début de soulèvement au Kurdistan turc.
1991
jeudi 28 février
Fin de la guerre du Golfe : capitulation du dirigeant irakien Saddam Hussein devant les troupes alliées, conduites par les Américains.
mardi 5 mars
Soulèvement des villes majoritairement kurdes d’Erbil et de Souleimaniye.
mercredi 6 mars
Des émeutes éclatent à Kirkouk et Râniya.
jeudi 7 mars
Des rebelles kurdes descendus des montagnes entrent dans Râniya.
vendredi 8 mars
Après 48 heures de bataille, les rebelles kurdes s’emparent du quartier général de la sécurité à Souleimaniye. Les prisonniers baasistes sont sommairement exécutés.
samedi 16 mars
Discours télévisé de Saddam Hussein. Tout en promettant des réformes démocratiques, il annonce que l’insurrection chiite a été écrasée dans le Sud et menace les Kurdes du même sort au Nord.
mardi 19 mars
Les rebelles kurdes contrôlent la quasi-totalité de la ville de Kirkouk, grand centre pétrolier du nord de l’Irak.
dimanche 31 mars
Les forces de Bagdad ont repris le contrôle d’Irbil et de Dohouk, dans le Kurdistan irakien. Kirkouk est sur le point de tomber. Coupés du reste du monde, les derniers peshmergas sont cernés. Les soldats de Saddam Hussein sont prêts à livrer l’assaut final contre la ville de Souleimaniye, près de la frontière avec l’Iran.
de mars à avril
Les unités de la Garde Républicaine se lancent contre les rebelles kurdes après avoir réprimé les chiites du sud.
lundi 1er avril
Les troupes irakiennes reprennent Zakho aux Kurdes.
mercredi 3 avril
A son tour, la ville de Souleimaniye est reprise par les forces fidèles à Saddam Hussein.
vendredi 5 avril
Fin de l’insurrection en Irak, aussi bien au Sud qu’au Nord. Saddam Hussein ressort vainqueur de la crise. En un peu plus mois de combats, entre 25 000 et 100 000 personnes, aussi bien des insurgés que des civils, ont été tuées, tandis qu’environ 5 000 combattants du régime sont tombés. A New York, l’ONU a adopté la résolution 688 qui condamne la répression des civils irakiens.
dimanche 7 avril
Les alliés lancent l’opération « Provide Comfort » pour venir en aide aux réfugiés kurdes dans le nord de l’Irak.
mercredi 10 avril
Les Etats-Unis interdisent aux Irakiens l'usage d'hélicoptères au nord du 36e parallèle. Ces vols étaient jusque-là tolérés.
vendredi 12 avril
Le Parlement turc lève l’interdiction qui frappait la langue kurde depuis 1983.
vendredi 26 avril
Des centaines de petits tas de galets parsèment la montagne kurde. Autant de sépultures anonymes pour les victimes de ce terrible exode. Selon les officiels des Nations unies, 2 000 réfugiés meurent chaque jour dans le nord de l’Irak. A cause des températures printanières, ils craignent maintenant des épidémies de choléra et de méningite. Les premières victimes sont les enfants et les vieillards. L’aide humanitaire distribuée sous l’égide de l’ONU est encore largement insuffisante. Certains réfugiés kurdes parlent déjà de reprendre les armes et de rejoindre les peshmergas.
lundi 15 juillet
Les forces militaires alliées qui protégeaient la population kurde dans le nord de l’Irak achèvent leur retrait.
en juillet
6 700 Kurdes auraient péri dans l'exode vers la Turquie (10 000 resteraient à la frontière turque et 100 000 à la frontière iranienne).
1992
en février
Deux bombes explosent, dans la ville kurde de Zakho, tuant trois personnes.
dimanche 8 mars
En cette journée internationale de la femme, huit militantes ont fondé au Kurdistan irakien un comité d’organisation pour une Organisation indépendante des femmes. Son activité se concentre sur les crimes d’honneur.
mardi 19 mai
Les partis kurdes PDK (de Massoud Barzani) et l'UPK (de Jalal Talabani) organisent les premières élections libres du Kurdistan irakien, dans la zone protégée par américains et européens. Le Parlement de Bagdad déclare ce scrutin illégal.
lundi 6 juillet
Danielle Mitterrand, la femme du président français, et Bernard Kouchner, en visite humanitaire dans la ville de Souleimanieh, dans le Kurdistan irakien, ont échappé d'extrême justesse à un attentat à la voiture piégée qui a fait cinq morts et quinze blessés. De forts soupçons pèsent sur le régime de Bagdad.
jeudi 17 septembre
Deux chefs de l’opposition kurde (où ?) sont assassinés par l’Iranien Kazem Darabi et le Libanais Ababs Rhayel.
mercredi 30 septembre
Le Premier ministre turc Suleyman Demirel a affirmé qu’il n’y a pas de « solution politique » du problème kurde. Ces propos ont été prononcés alors que les combats se durcissent entre armée et séparatistes kurdes, notamment du PKK.
jeudi 1er octobre
Le PKK est accusé du meurtre d’une quarantaine de personnes dans un village turc du Sud-Est anatolien.
dans l’année
Douze journalistes kurdes sont assassinés en Turquie.
Violents affrontements entre le PKK et l’armée turque. Plusieurs villes kurdes sont partiellement détruites.
1993
mercredi 17 mars
Le PKK annonce un cessez-le-feu unilatéral en Irak.
mardi 8 juin
Le PKK déclare la fin du cessez-le-feu en Irak.
samedi 24 juillet
Quatre touristes français ont été enlevés dans le Sud-Est anatolien par des maquisards du PKK.
lundi 9 août
Les quatre touristes français enlevés le 24 juillet dernier ont été libérés sains et saufs.
jeudi 26 août
Les rebelles kurdes ont enlevé à nouveau quatre touristes en Turquie, trois Suisses et un Italien.
jeudi 23 décembre
Des manifestants kurdes sont partis de Bonn (Allemagne) pour rejoindre la Belgique pour une « marche de soutien à la lutte du peuple kurde ».
dans l’année
Attaques de plusieurs missions diplomatiques et entreprises turques en Europe. La Turquie dissout le Parti du travail du peuple, qui regroupe les députés nationalistes kurdes. La France et l’Allemagne interdisent les activités du PKK sur leur territoire.
1994
lundi 3 janvier
Le ministre belge des Affaires étrangères, Willy Claes, a reçu une délégation de manifestants kurdes partis le 23 décembre de Bonn.
samedi 19 mars
Lors de manifestations de soutien au mouvement kurde de Turquie PKK organisées en Allemagne, deux femmes se sont immolées par le feu à Mannheim. L’une des deux a succombé, l’autre est grièvement blessée.
vendredi 1er avril
Assassinat à Diyarbakir de Fazli Akay, membre du Parti de la démocratie (DEP, pro-kurde).
jeudi 14 avril
Deux chasseurs américains ont abattu, par erreur dans la « zone d'exclusion aérienne » au nord du 36e parallèle, deux hélicoptères, faisant 26 victimes (15 Américains, 2 Britanniques, 3 Turcs, 1 Français, 5 Kurdes) appartenant à la mission de coordination de l'ONU.
jeudi 16 juin
La dissolution du Parti de la démocratie (DEP) kurde a été prononcée par la Cour constitutionnelle de Turquie. Le parti, fort de treize députés, se livrait à une importante propagande séparatiste, et cinq de ses membres avaient déjà été incarcérés en mars.
mardi 11 octobre
L'offensive militaire menée depuis un mois contre la rébellion kurde dans l'Est anatolien soulève une vive polémique en Turquie même : le ministre des Droits de l'homme, Azimet Koyluoglu, qualifie ces opérations militaires de « terrorisme d'Etat ».
jeudi 8 décembre
Cinq députés kurdes ont été condamnés à quinze ans de prison par la Cour de sûreté de l'Etat turc. Le Conseil de l'Europe a aussitôt demandé que les condamnations soient annulées en cassation.
vendredi 9 décembre
L'Union européenne a manifesté sa préoccupation face à la condamnation des cinq députés kurdes.
lundi 26 décembre
Au moins 70 combattants ont été tués lors des affrontements qui opposent des formations kurdes rivales dans le nord du pays, où s'opposent le PDK (de Massoud Barzani) et l'UPK (de Jalal Talabani).
dans l’année
Ankara dissout le Parti de la démocratie (kurde) pour « propos séparatistes tenus par son président à l’étranger ».
1995
mardi 24 janvier
Yachar Kemal (72 ans), considéré comme le plus grand écrivain turc vivant, a été inculpé pour un article paru dans le magazine allemand Der spiegel, dans lequel il accusait le pouvoir central d'Ankara « d'opprimer les Kurdes de Turquie ».
en janvier
Le PKK kurde tient son cinquième congrès. Les indépendantistes kurdes décident de mettre en place un Parlement kurde en exil.
lundi 27 février
Au moins 80 personnes ont été tuées et quelque 200 autres blessées (toutes civiles) dans l'explosion d'une voiture piégée à Zakho, une région du nord de l'Irak contrôlée par les Kurdes. Cet attentat marque la reprise des combats fratricides opposants les deux principaux mouvements kurdes d’Irak, le PDK de Barzanie et l’UPK de Talabani.
lundi 20 mars
La Turquie a lancé une vaste opération aéro-terrestre dans le nord de l'Irak contre les camps des séparatistes kurdes du du PKK (qui compte entre 2 400 à 2 800 militants). L'opération est menée par 30 000 à 35 000 hommes. Le Premier ministre turc Tansu Ciller a déclaré que le président américain Bill Clinton avait compris « la nécessité pour la Turquie d’agir avec détermination ». L’Union européenne, par la voix du ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, a averti Ankara : le Parlement de Strasbourg ne ratifiera pas l’union douanière signée au début du mois si les Turcs continuent de gérer la question kurde « par des méthodes exclusivement répressives ».
mercredi 22 mars
L'Irak a condamné l'invasion par l'armée turque du nord de son territoire contrôlé par les Kurdes.
jeudi 23 mars
Les ministres français, espagnol et allemand des Affaires étrangères se sont rendus à Ankara afin de demander des explications à la Turquie sur son opération militaire contre les Kurdes d'Irak. Sur le terrain, un porte-parole militaire turc a fait état d'un nouveau bilan de 14 morts dans les rangs de l'armée. Les corps de 128 rebelles ont par ailleurs été retrouvés.
dimanche 26 mars
Les stratèges de l'opération militaire turque en Irak du Nord affirment avoir réussi à prendre dans une nasse les rebelles kurdes du PPK.
du samedi 8 au dimanche 9 avril
Les Turcs ont retiré 3 000 des 35 000 soldats présents en Irak. Mais le 9 avril a eu lieu le plus violent des accrochages : une trentaine de rebelles kurdes auraient été tués, ainsi que quatre soldats turcs. De plus la Turquie pousse deux groupes kurdes irakiens rivaux (UPK et PDK) à se rapprocher pour contrer les Kurdes turcs.
lundi 17 avril
Quelque 10 000 soldats turcs déployés dans le triangle de Chouarkouk se sont retirés de cette région de l'extrême nord-est du Kurdistan irakien.
vendredi 5 mai
Ouverture devant la Cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul du procès de l'écrivain Yachar Kemal, qui a défendu les Kurdes contre le gouvernement.
début juin
141 rebelles du PKK ont été tués lors d'opérations militaires dans l'est du pays, selon le gouvernement turc.
lundi 12 juin
Dans neuf Etats d'Allemagne sur seize, le moratoire sur les expulsions de Kurdes a pris fin et ne peut être légalement prolongé. Il avait été adopté en décembre, après la condamnation à de lourdes peines de prison de huit députés d'origine kurde par la Turquie. L'association Pro Asyl dénonce cette « déclaration de banqueroute morale de la politique des droits de l'homme de Bonn ».
jeudi 6 juillet
L'armée turque a lancé une nouvelle opération (6 000 hommes) en Irak contre les Kurdes du PKK.
vendredi 14 juillet
Les rebelles kurdes du PKK ont enlevé un touriste japonais dans le sud-est. Ils étaient en train de rançonner les passagers d'un autocar près de Baykan lorsque l'armée est intervenue les obligeant à la fuite avec le touriste nippon.
Les Kurdes emprisonnés en Turquie ont entamé une grève de la faim pour protester contre les « tortures et actes de cruauté ».
lundi 17 juillet
Cinq Français de l’association « Aide aux agriculteurs du Kurdistan d’Irak », ont été arrêtés par la police turque lors d’un contrôle douanier à la frontière turco-irakienne alors qu’ils allaient livrer des médicaments et des livres en kurdes. On les soupçonne de soutenir le PKK. Ils seront transférés à la prison de Dyiarbakir.
jeudi 20 juillet
Une centaine de Kurdes ont entamé une grève de la faim à La Haye (Pays-Bas) pour apporter leur soutien aux 10 000 des leurs emprisonnés en Turquie, qui mènent une action identique depuis le 14 juillet.
mercredi 27 septembre
Pour la quatrième nuit consécutive, des militants kurdes du PKK, interdit en Allemagne, s'en sont pris à des intérêts turcs, allumant des incendies dans plusieurs villes et affrontant les forces de l'ordre allemandes à Francfort.
lundi 6 novembre
Les forces de sécurité turques ont tué 53 rebelles kurdes lors de récents affrontements à la frontière avec l'Iran.
mercredi 15 novembre
Le parlement européen a adopté à une large majorité une résolution réactivant le travail d'une commission euro-turque suspendue en 1993 après l'arrestation de sept députés kurdes.
vendredi 1er décembre
L'écrivain turc Yachar Kemal, inculpé depuis janvier, a été acquitté. Accusé de « propagande séparatiste », il s'était engagé à « poursuivre sa lutte » pour la disparition du crime d'opinion en Turquie. En particulier, Il défendait les Kurdes contre le gouvernement central.
1996
lundi 15 janvier
Onze passagers turcs d'un minibus ont été tués dans la soirée dans la province de Sirnak (sud-est) par des militants du PKK.
samedi 16 mars
10 000 policiers allemands ont été mobilisés à Dortmund pour empêcher une manifestation kurde interdite. Cette interdiction a provoqué des affrontements dans la région, qui ont fait trois cents blessés et se sont soldés par 1 200 gardes à vue et 340 arrestations.
mercredi 20 mars
Des dizaines de militants présumés du PKK (kurde) ont été placés en garde à vue dans le Bade-Wurtemberg (Allemagne), les autorités craignant des débordements à l'occasion du nouvel an kurde. Dans la soirée et malgré l'interdiction des autorités, quelques milliers de Kurdes ont manifesté dans plusieurs villes d'Allemagne. La police a procédé à 700 interpellations.
jeudi 21 mars
Le nouveau Premier ministre turc, Mesut Yilmaz a promis, dans un discours à Igdird (extrême est) à ses compatriotes « une nouvelle approche plus humaine » de la question kurde. Il prévoit notamment de lever l'interdiction d'enseignement qui frappe la langue kurde, et des initiatives pour stimuler l'économie dans cette région.
mardi 2 avril
Le PKK multiplie les menaces de mort contre le ministre allemand des Affaires étrangères, Klaus Kinkel, et le chancelier Kohl, et menace aussi l'Allemagne d'attentats par des « commandos suicides ». C'est ce qu'affirme, depuis le Liban, le chef du PKK, Abdullah Ocalan.
samedi 6 avril
L’armée turque lance l’opération « Faucon » dans le sud-est de la Turquie : une offensive dirigée contre les rebelles du PKK.
mardi 9 avril
En trois jours, les affrontements au Kurdistan se sont soldés par la mort de 27 militaires turcs et d'environ 75 (voire 150) séparatistes. Les combats, soutenus par l'aviation, ont eu lieu dans la région de Diyarbakir.
dimanche 23 juin
Arrestation à Ankara de militants kurdes qui ont jeté le drapeau turc à terre pour le remplacer par le leur.
mercredi 26 juin
Violant l'espace aérien de l'Iran, deux hélicoptères de l'armée turque ont tiré plusieurs roquettes sur des nomades au Kurdistan iranien. Cinq femmes et un enfant ont été tués. Quinze autres personnes ont été blessées. Téhéran a demandé des explications à Ankara, mais l'état-major turc assure n'être « pas au courant ».
lundi 1er juillet
Attentat suicide à Tunceli (est de la Turquie). Une femme s'est faite exploser avec deux grenades sur le passage de soldats qui regagnaient leur caserne après une parade en ville : 6 morts et 21 blessés. Le PKK d'Abdullah Ocalan a revendiqué cet attentat sur la chaîne de télévision MED-TV, contrôlée par le parti séparatiste.
jeudi 25 juillet
2 000 soldats iraniens ont pénétré dans le nord de l'Irak et combattent les maquisards kurdes. L'artillerie lourde iranienne a bombardé des « positions des rebelles kurdes ».
dimanche 28 juillet
L'armée iranienne a commencé le siège d'un camp de rebelles kurdes iraniens dans le nord de l'Irak.
mardi 30 juillet
Les Iraniens se sont retirés du camp kurde qu'ils assiégeaient depuis deux jours. Ce repli militaire émanerait sans doute de pressions américaines.
lundi 5 août
Un proche collaborateur du ministre des Affaires étrangères Tansu Ciller a annoncé que le gouvernement turc était prêt à engager un « dialogue direct » avec le PKK si le parti kurde renonçait officiellement à la lutte armée. C'est la première fois qu'un haut responsable turc évoque la possibilité d'un dialogue.
mercredi 7 août
24 rebelles kurdes du PKK ont été tués par l'armée turque lors de combats dans le sud-est anatolien, près de la frontière irako-iranienne.
samedi 10 août
Le Premier ministre Erbakan, en visite en Iran, a annoncé qu'il avait l'intention de réunir à Ankara les dirigeants iraniens, irakiens et syriens pour trouver « une solution au problème du nord de l'Irak » (le Kurdistan irakien).
mardi 13 août
La Turquie a été particulièrement montrée du doigt devant la sous-commission des droits de l'homme réunie à Genève. La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme a exigé d'Ankara l'abrogation « sans délai et totale » de l'article huit de la loi anti-terroriste et l'envoi dans ce pays d'un rapporteur spécial de l'ONU. La commission internationale des juristes a dénoncé les exécutions extrajudiciaires, les disparitions forcées et les arrestations d'avocats défendant des membres du PKK.
vendredi 30 août
Les troupes irakiennes ont bombardé dans la soirée un camp militaire de l’UPK installé à Erbil, principale ville du Kurdistan irakien qui échappe au contrôle du pouvoir central à Bagdad depuis 1991. Les Etats-Unis ont annoncé que les forces américaines dans la région étaient placées en état d’alerte à la suite de mouvements inquiétants de troupes irakiennes.
samedi 31 août
Les troupes irakiennes ont franchi la ligne interdite du 36e parallèle, au nord du pays, violant ainsi la résolution 688 de l’ONU. Les couleurs irakiennes flottent de nouveau à Erbil. Bagdad justifie son opération au Kurdistan par une « menace iranienne » et l'appel à l'aide fait par le PDK il y a neuf jours. Selon le dirigeant de ce mouvement, « des troupes militaires iraniennes sont entrés à 50 kilomètres à l'intérieur du Kurdistan ».
dimanche 1er septembre
Les incidents se multiplient entre l'Allemagne et l'Iran : Téhéran n'apprécie pas que l'ancien président iranien Abdolhassan Banisadr soit appelé par la justice allemande à témoigner contre l'Iran dans le procès sur l'assassinat de quatre opposants kurdes dans un restaurant berlinois, en septembre 1992.
mardi 3 septembre
Le président irakien Saddam Hussein a annoncé qu'il ne reconnaissait plus les deux zones d'interdiction de survol et détruirait les appareils alliés qui y patrouilleraient. Les Etats-Unis ont aussitôt lancé l’opération « Desert Strike » contre l’Irak.
mercredi 4 septembre
Le gouvernement turc a menacé d'intervenir une nouvelle fois dans le nord de l'Irak et d'y créer une « zone tampon » pour empêcher les infiltrations des indépendantistes Kurdes du PKK. Ces attaques kurdes sont indirectement liés à la situation en Irak, interdiction étant faite au régime de Bagdad d'envoyer son armée dans le nord de son propre pays. D'où les réticences de la Turquie à l'attaque américaine en cours contre l'Irak, qui risque d'accroître encore l'instabilité.
vendredi 6 septembre
Pour tenter de régler une fois pour toute la situation dans le Kurdistan, la Turquie menace de s'installer « pour un temps indéterminé » dans des « zones de sécurité » établies sur une étroite bande, sur les 250 kilomètres de la frontière irako-turque. Bagdad dénonce ces « violations et l'intégrité et de la souveraineté de l'Irak ».
samedi 7 septembre
Les Etats-Unis approuvent la décision d'Ankara de s'installer dans la « zone de sécurité » irakienne. Par contre les autres pays voisins (Russie, Iran, Egypte, Syrie, les pays du Golfe) dénoncent cette ingérence. Bagdad a annoncé qu'elle va « prendre toutes les mesures nécessaires » pour s'opposer à cette occupation.
lundi 9 septembre
Devant le tollé soulevé alentour par sa décision de s'installer dans le nord de l'Irak, la Turquie semble dorénavant faire machine arrière. Le ministre des Affaires étrangères, Tansu Ciller, n'y voit plus une priorité, quant au président Demirel, il a assuré au président égyptien Moubarak que son pays n'avait « pas l'intention » de déployer des troupes en Irak.
vendredi 13 septembre
Le ministre iranien de l'Intérieur a annoncé que 39 000 réfugiés kurdes irakiens étaient pris en charge par l'Iran, suite à la reprise du nord de l'Irak par Saddam Hussein. Trois membres de Pharmaciens sans frontières (un Français et deux Irakiens) ainsi que le responsable canadien du Haut-Commissariat des Nations unies ont été enlevés au Kurdistan irakien par des membres de l'UPK (kurdes soutenus par l'Iran) et emmenés en Iran. Ils seraient aux mains des troupes régulières iraniennes, en bonne santé et pourraient être libérés sous peu.
samedi 14 septembre
L'armée turque a tué 61 rebelles kurdes.
lundi 16 septembre
La Cour européenne des droits de l'homme de Strasbourg a condamné le gouvernement turc à verser plus de 160 000 francs de dommages et intérêts à des villageois turcs d'origine kurde dont les maisons avaient été incendiées en 1992 et 1993 par l'armée turque, à Kalekci (province de Diyarbakir). Les juges n'ont pas retenue la thèse d'Ankara qui prétendait que ces incendies étaient l'action des rebelles du PKK.
1 386 Kurdes irakiens, anciens collaborateurs (ou des membres de leurs familles) du « Centre de coordination militaire » mis en place par les Etats-Unis dans le nord de l'Irak pour déstabiliser Bagdad (et sans doute aussi collaborateurs de la CIA), ont été évacués vers la Turquie (Diyarbakir). Les autorités iraniennes ont libéré les quatre membres de Pharmaciens sans frontières.
mardi 17 septembre
Les 1 386 Kurdes irakiens ont quitté Dyiarbakir pour l’île de Guam (possession américaine dans le Pacifique).
mercredi 18 septembre
Massoud Barzani, le chef du PDK (Parti démocratique du Kurdistan) irakien rallié à Saddam Hussein, est arrivé en Turquie ou il a rencontré le ministre des Affaires étrangères turc, Tansu Ciller. Le bombardement d'un camp de réfugiés kurdes en Iran a fait une dizaine de morts et trente-cinq blessés. Les autorités iraniennes attribuent les tirs à l'armée irakienne et à ses alliés du PDK de Barzani. Ceux-ci démentent. A Genève, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés pense qu'il y a d'abord eu un « incident » du coté irakien de la frontière, « probablement » entre les deux principales factions kurdes, pro-irakienne et pro-iranienne. Ensuite, « il y a eu un bombardement en direction du camp, puis une riposte des Iraniens et la situation a tourné à la panique ».
jeudi 19 septembre
Rencontre à Ankara entre Barzani et l'américain Robert Pelletreau, secrétaire d'Etat adjoint. Washington espère parvenir à une rencontre de Barzani avec son rival de l'UPK, Jalal Talabani, soutenu par l'Iran. Dans les deux rencontres, aujourd'hui et la veille, Barzani a, à la fois, rassuré Turcs (il continue de se rapprocher de Saddam Hussein) et Américains (il prend ses distances avec Saddam Hussein) qui ont pourtant des intérêts opposés au sujet du nord de l'Irak.
mardi 1er octobre
Une centaine de détenus (dont une vingtaine de femmes) de la prison de Cannakale ont lancé une grève de la faim illimitée pour protester contre la mort la semaine dernière de onze membres du PKK dans la prison de Diyarbakir. Cette action prolonge une grève de la faim d' « avertissement ».
mercredi 2 octobre
Un membre du PKK a tenté de s'immoler par le feu dans une prison à Batman. Il a été hospitalisé dans un état grave.
jeudi 3 octobre
Quatre-vingt-treize activistes d'extrême gauche incarcérés à la prison de Nevsehir (centre) ont cessé de s'alimenter, en solidarité avec sept prisonniers kurdes incarcérés dans le même établissement.
dimanche 6 octobre
Lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre Erbakan, à Tripoli (Libye), le colonel Kadhafi a pris parti pour les séparatistes kurdes et contre la politique d'Ankara à leur égard.
vendredi 11 octobre
Le parquet de la Cour de sûreté de l'Etat à Ankara a requis la peine capitale contre deux militants kurdes qui avaient jeté le drapeau turc à terre avant de le remplacer par le leur le 23 juin à Ankara.
jeudi 17 octobre
Les Etats-Unis ont appelé l'Irak et l'Iran à cesser leur soutien aux « factions kurdes » (PDK de Barzani soutenu par Bagdad, UPK de Talabani soutenu par Téhéran) qui se déchirent au Kurdistan irakien.
lundi 21 octobre
Selon « Médecins sans frontière », des milliers de kurdes fuyant les combats au Kurdistan irakien cherchent à entrer en Iran. Depuis quatre jours, 15 000 d'entre eux ont été accueillis dans les camps iraniens de Kyle, Ghasmarach, Seranband et de Bashmagh, à 2 700 mètres d'altitude. Ils s'ajoutent aux 50 000 autres réfugiés arrivés là depuis six semaines.
lundi 28 octobre
Au Kurdistan, quatorze soldats turcs ont été tués dans une embuscade du PKK.
mardi 29 octobre
Une bombe a explosé dans la matinée à l'intérieur d'une voiture de police turque au moment où elle arrivait au commissariat de Sivas (Kurdistan) avec à son bord trois policiers et deux suspects Kurdes, un homme et une femme. Les cinq passagers et un passant ont été tués sur le coup et neuf autres personnes ont été blessées.
jeudi 31 octobre
Sous l'égide des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et surtout de la Turquie, Le PDK et l'UPK ont décidé à Ankara (capitale de la Turquie) de rendre permanent le cessez-le-feu conclu le 23 octobre, après plusieurs semaines de combats. L'accord prévoit que les « forces extérieures » (l'Iran et les soldats de Saddam Hussein) seront tenues à l'écart de cette région, que l'intégralité territorial de l'Irak sera respectée et que les « éléments terroristes » (les « rebelles » kurdes du PKK qui mènent la guerre à la Turquie) ne puissent pas mener leurs activités dans cette région. Les deux mouvements se sont également accordés sur le principe d' « une administration locale provisoire dans le nord de l'Irak » et sur la préparation de nouvelles élections. D'ici la mise en place de cette administration, « un groupe neutre », comprenant notamment des Turcomans (Irakiens d'origine turque), surveillera la bonne application du cessez-le-feu. Une « autorité supérieure », rassemblant des représentants américains, britanniques, turcs et kurdes coiffera le groupe de surveillance. Les négociateurs doivent se retrouver le 15 novembre à Ankara pour continuer leurs discussions.
mardi 12 novembre
Le procureur fédéral allemand Bruno Jost a nommément accusé le Guide de la république islamique d'Iran, l'ayatollah Ali Khameneï d'avoir ordonné en 1992 l'assassinat de quatre opposants kurdes iraniens réfugiés à Berlin.
dimanche 17 novembre
D'après le préfet de Diyarbakir (Kurdistan), l'armée turque aurait mis 3 100 rebelles du PKK hors de combat depuis la mi-octobre. Cette préfecture coordonne la lutte de l'Etat turc contre cette rébellion dans l'est du pays.
jeudi 21 novembre
La gendarmerie belge a retrouvé 18 mineurs kurdes, portés disparus en Allemagne, dans un camp d'entraînement paramilitaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, mouvement d'opposition kurde à la Turquie) à Zutendaal (est du pays). 4 adultes interpellés ont été expulsés vers l'Allemagne et 7 autres placés en rétention administrative à Bruxelles dans l'attente d'une expulsion.
mardi 10 décembre
Le prix Reporters sans frontières-Fondation de France 1996 a été décerné à Isik Yurtçu (51 ans), ancien directeur de la rédaction du quotidien prokurde Ozgür Gürdem. Arrêté en décembre 1994, le lauréat purge actuellement une peine de près de 15 ans de prison pour « propagande séparatiste » et « insulte au gouvernement ». Dans un message enregistré, il a tenu à rappeler que, rien que ces quatre dernières années, 16 journalistes sont morts assassinés en Turquie.
mercredi 18 décembre
La Cour européenne des droits de l'homme a condamné à Strasbourg la Turquie à verser quelque 215 000 francs de dommages et intérêts au père d'un citoyen turc d'origine kurde qui avait été torturé en 1992, pendant une garde à vue. Paralysé des deux jambes après ces mauvais traitements, Zeki Aksoy avait été gardé à vue pendant quatorze jours au commissariat. Il a été assassiné en 1994. Par les rebelles kurdes, affirme Ankara. Par la police, assure sa famille.
mercredi 25 décembre
Selon le ministre turc de la Défense, la France ne participera pas à la nouvelle force aérienne multinationale basée en Turquie et destinée à protéger, à partir du 1er janvier, les Kurdes d'Irak d'éventuelles agressions de la part du régime de Saddam Hussein.
1997
lundi 7 janvier
Impliqués dans la mort de six détenus kurdes lors d'affrontements à la prison de Diyarbakir le 24 septembre, 68 membres des forces de sécurité turques ont été inculpés d' « homicide volontaire ».
nuit du mardi 22 au mercredi 23 janvier
Un attentat à la bombe a mis le feu à l'oléoduc irako-turc dans la région de Midyat, dans le sud-est du pays. L'attentat est attribué aux maquisards du PKK, les séparatistes kurdes. L'incendie sera maîtrisé dans la soirée du 23 janvier.
lundi 10 mars
A l'initiative du Pen Club international, 21 écrivains venus de douze pays ont lancé, à Istanbul, une campagne de trois jours destinée à soutenir les intellectuels turcs poursuivis pour délit d'opinion.
mardi 11 mars
Les 21 écrivains internationaux, qui sont également les coéditeurs d'un ouvrage dont les auteurs sont poursuivis pour « séparatisme kurde », se sont présentés devant la Cour de sûreté de l'Etat pour revendiquer leur « culpabilité ».
du vendredi 14 au dimanche 16 mars
23 séparatistes kurdes ont été tués dans l'est du pays, où l'armée turque vient de lancer de nouvelles opérations contre les maquisards du PKK, de nouveau très actifs en Anatolie avec le retour du printemps.
jeudi 10 avril
Rien ne va plus entre l'Allemagne et l'Iran : le tribunal criminel berlinois de Moabit a condamné à la prison à vie, assortie d'une peine de sûreté de quinze ans, un Iranien, Kassem Darabi (38 ans), agent présumé des services secrets de son pays, et un Libanais, Abbas Rhayel (29 ans), un militant du Hezbollah, pour le meurtre de quatre opposants kurdes dans un restaurant de Berlin en 1992. Deux de leurs complices ont été condamnés respectivement à 11 et 5 ans de prison, mais le troisième, un Libanais, a été acquitté. Dans ses attendus, le tribunal affirme que ce quadruple assassinat a été décidé par un « Comité des affaires spéciales », dans lequel siègent le président iranien Rafsandjani et le « guide » spirituel de l'Iran, Ali Khamenei. Il a été mis en œuvre par le ministre iranien des Renseignements, Ali Fallahian.
jeudi 17 avril
Le Bundestag (chambre basse du Parlement allemand) a condamné l'Iran dans une motion votée à l'unanimité. Le texte dénonce comme une « violation flagrante du droit international » la « participation d'organisme de l'Etat iranien » dans l'assassinat des quatre opposants kurdes. Les députés allemands ont demandé au gouvernement du chancelier Kohl de revoir sa politique vis-à-vis de l'Iran.
mardi 29 avril
A Ankara, l'armée turque (qui s'est félicité d'avoir tué 20 000 rebelles kurdes depuis 1984...) a accusé l'Iran de soutenir non seulement le PKK mais également les organisations musulmanes intégristes comme le Hezbollah local.
lundi 5 mai
Une conférence internationale sur les moyens de résoudre pacifiquement le problème kurde en Turquie, prévue les 8 et 9 mai à Ankara, a été interdite par les autorités turques. Cette conférence, organisée par l'Association des droits de l'homme, pourrait « nuire à l'intégrité de la Turquie » et « provoquer le peuple » en créant une « atmosphère de désordre », a estimé la préfecture d'Ankara.
du mercredi 7 au vendredi 9 mai
148 rebelles kurdes et 12 membres des forces de sécurité ont été tués lors d'opérations menées par l'armée turque à la frontière avec l'Irak.
mercredi 14 mai
Appuyés par des chars, des troupes turques sont entrées dans la zone kurde du nord de l'Irak, pour combattre le PKK, les Kurdes de Turquie qui y ont établi leurs bases. Ankara justifie cette opération par un appel du Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, attaqué par le PKK qui voudrait s'affirmer dans cette région échappant au contrôle de Bagdad.
jeudi 15 mai
L'écrivain turc Yachar Kemal, condamné dans son pays pour avoir critiqué la politique d'Ankara à l'égard des Kurdes, s'est vu attribuer le prestigieux Prix de la paix des libraires allemands. En Yachar Kemal, le jury salue celui qui s'est fait « l'avocat courageux et désintéressé des droits de l'homme » et qui « constitue un exemple pour tous ceux qui œuvrent pour la coexistence pacifique entre les peuples et les groupes ethniques ».
Le parquet fédéral allemand a renoncé, en raison d' « intérêts publics supérieurs », à engager des poursuites judiciaires contre les principaux dirigeants iraniens dans l'assassinat d'opposants iraniens kurdes en 1992.
lundi 19 mai
Les combats entre Turcs et Kurdes, qui font rage depuis cinq jours dans le nord de l'Irak, auraient fait, selon l'armée turque (qui a engagé de 10 000 à 50 000 soldats et « gardiens de villages », miliciens kurdes pro-turcs, soutenus par les chars et l'aviation) près de 1081 morts chez les séparatistes kurdes de Turquie, et 14 morts et 25 blessés du côté gouvernemental. Objectif des Turcs : placer la région sous le contrôle du Kurde irakien Massoud Barzani. L'offensive turque bénéficie du soutien des peshmergas (combattants) du PDK de ce dernier. Toutefois, les rebelles du PKK ont annoncé le lancement, la nuit précédente, de plusieurs opérations militaires contre des cibles militaires turques en Turquie même. Ils n'avouent qu'une dizaine de mort depuis le début de l'offensive turque. Depuis Paris (France), le « Centre d'information du Kurdistan » a lancé un appel en faveur d'une intervention des Etats-Unis contre ce qu'il appelle « un crime contre l'humanité ». Ce centre fait notamment état du « massacre » d'une centaine de civils à Erbil, dont 14 blessés exécutés à l'intérieur de l'hôpital du Croissant-Rouge du Kurdistan. Plus d'un millier de personnes auraient été emmenées par l'armée turque. Officiellement, L'Irak a demandé à Ankara de retirer ses forces mais bien des diplomates affirment que Bagdad a donné, en fait, son feu vert à l'armée turque. Celle-ci a d'ailleurs annoncé haut et clair que l'opération se poursuivra jusqu'à la « neutralisation » des séparatistes et la soumission de cette région au contrôle de Barzani.
mercredi 21 mai
L'Irak et l'Iran renforcent leur frontière le long de l'enclave kurde irakienne, dans le nord de l'Irak, où l'armée turque est engagée contre les rebelles kurdes de Turquie, le PKK. La Syrie aurait aussi renforcé ses troupes le long de sa frontière avec le nord de l'Irak, sous prétexte de « manœuvres ».
mercredi 4 juin
Un hélicoptère de l'armée turque s'est écrasé dans la matinée dans le nord de l'Irak, où les forces d'Ankara ont engagé une opération contre les bases arrière de la rébellion kurde du PKK il y a trois semaines. Les 11 militaires qui se trouvaient à bord ont été tués. Selon Ankara, l'accident est dû à une défaillance mécanique.
vendredi 6 juin
L'armée turque a accusé l'Arménie, Chypre, la Grèce, l'Iran, la Serbie et la Syrie d'aider les rebelles kurdes du PKK à se procurer des missiles sol-air. Deux de ces engins ont abattu deux hélicoptères turcs (treize morts) depuis le 18 mai.
mardi 10 juin
L'armée turque va-t-elle créer une « zone de sécurité » dans le nord de l'Irak ? La rumeur d'un tel projet court alors que les troupes d'Ankara, alliées aux partisans kurdes irakiens de Massoud Barzani, poursuivent leurs opérations de « nettoyage » déclenchées le 14 mai dans cette région contre les rebelles du PKK. Pas question de se retirer de cette zone si les rebelles doivent y revenir, a-t-on déclaré de source militaire turque. Par ailleurs, a Strasbourg (France), une quarantaine d'intellectuels kurdes se sont enchaînés pendant cinq heures aux mats de l'esplanade du Palais de l'Europe pour protester contre « l'occupation du nord de l'Irak par la Turquie » et réclamer une « solution au problème du Kurdistan ».
lundi 7 juillet
Les forces armées turques mettent fin à l’opération Marteau : venus soutenir les forces du Parti démocratique kurde contre son rival du Parti des travailleurs kurdes, les Turcs se retirent du nord de l’Irak.
Ankara a levé l'interdiction du commerce frontalier avec l'Irak qu'elle avait prise il y a sept ans, après l'invasion du Koweït par les troupes de Saddam Hussein. « C'est notre première décision », a simplement commenté le vice-Premier ministre, Bulent Ecevit, laissant supposer que son gouvernement allait en prendre d'autres. On ignore si les Nations unies considéreront cette « première décision » turque comme une violation de l'embargo qu'elles imposent depuis août 1990 sur le commerce avec l'Irak.
mercredi 23 juillet
Un groupe de 186 Kurdes débarqués en Sicile (Italie), avec plus de 200 autres clandestins d'un navire turc, ont demandé l'asile politique à l'Italie. Les autorités compétentes ont commencé à étudier leurs cas.
vendredi 25 juillet
« Appell von Hannover », tel est l'intitulé d'une initiative de mouvements européens de soutien au peuple kurde qui va se traduire par l'organisation d'un train pour la paix au Kurdistan. Il partira de Bruxelles le 26 août. Pendant les 47 heures que durera le voyage pour rejoindre Dyarbakir le 1er septembre, plusieurs manifestants sont prévues dans les gares de Cologne, Mayence, Munich, Vienne et Sofia. Une fois en Turquie, le train s'arrêtera dans toutes les gares.
mercredi 6 août
L'aviation turque a bombardé cinq camps de rebelles kurdes près de la frontière irakienne. C'est la première opération aérienne de ce genre depuis les opérations militaires turques de mai dernier.
dimanche 10 août
Au moins 23 séparatistes du PKK ont été tués ces derniers jours par l'armée turque lors de combats dans la province de Sirnak, qui vise cinq camps récemment installés. Comme à leur habitude, les autorités turques ne précisent pas les pertes dans les rangs de l'armée.
nuit du dimanche 24 au lundi 25 août
Environ 400 immigrés clandestins, en majorité des Kurdes turcs ou irakiens, ont débarqué près de Catanzaro, dans le sud de l'Italie. Une centaine d'entre eux ont réussi à prendre la fuite avant que la police ne boucle la côte. Le bateau qui venait d'Albanie n'a pas pu être identifié car son nom et tout signe de reconnaissance ont été gommés. Les clandestins interpellés, parmi lesquels 45 femmes et 65 enfants, ont raconté que le voyage, payé 10 000 francs, a duré 7 jours. Un premier bateau les a conduits en Albanie, où ils ont changé d'embarcation.
jeudi 25 septembre
De violents accrochages se sont produits dans le nord de l'Irak où 15 000 soldats turcs ont fait irruption, appuyés par une centaine de chars, pour combattre les séparatistes kurdes du PKK. Le ministère turc des Affaires étrangères a expliqué : « La Turquie a un problème de terrorisme émanant du nord de l'Irak, elle prend de temps en temps des mesures pour l'éliminer, il s'agit d'une opération limitée dans ce contexte ».
lundi 29 septembre
L'Irak ayant placé ses forces en état d'alerte après une incursion de l'armée turque dans le nord du pays, la Syrie a déplacé une division blindée (5 000 hommes) vers les zones kurdes. Cette manœuvre est interprétée comme un signe de réprobation de la part de Damas à l'adresse de la Turquie, qui a poursuivi ses opérations dans le nord de l'Irak, pour frapper les séparatistes kurdes du PKK.
lundi 13 octobre
Après une trêve d'un an, les combats ont repris dans le nord de l'Irak entre formations kurdes rivales. Le porte-parole des Affaires humanitaires de l'ONU en Irak affirme qu'il « s'agit des affrontements les plus sérieux depuis 1996 ». L'Union démocratique du Kurdistan, de Jalal Talabani, et le Parti démocratique du Kurdistan, de Massoud Barzani, s'accusent mutuellement d'avoir provoqué les affrontements.
samedi 18 octobre
L'UPK et le PDK ont annoncé qu'elles avaient négocié un cessez-le-feu sous l'égide des Etats-Unis pour mettre fin aux combats qui les a opposées toute la semaine dans le nord de l'Irak. Des négociations de paix vont maintenant chercher à trouver une solution politique au conflit.
vendredi 28 novembre
Depuis trois mois, des milliers de réfugiés kurdes arrivent dans de multiples points d'Europe.
mardi 2 décembre
L'armée turque a déclenché, dans la soirée, une opération d'envergure contre les rebelles séparatistes du PKK dans un de leurs fiefs : la très montagneuse province de Tunceli (est).
du jeudi 25 au vendredi 26 décembre
L'aviation turque a bombardé des positions du PKK, dans le nord de l'Irak.
samedi 27 décembre
Après cinq jours de mer, 835 immigrants kurdes, provenant de Turquie, sont arrivés dans le sud de l'Italie, en Calabre. Leur navire, l'Ararat, s'est échoué, aux premières heures, à 100 mètres d'une plage. Selon leurs témoignages, ils auraient payé 3 000 dollars par personnes (18 000 francs) pour la traversée. L'équipage a pris la fuite à l'aube. En deux mois, ce sont plus de 2 000 Kurdes qui viennent ainsi de débarquer dans le sud de l'Italie.
1998
dimanche 4 janvier
Tandis que des fugitifs kurdes cherchent toujours à rejoindre l'Union européenne, la Turquie se défend de mener une politique laxiste en la matière ou de vouloir, par eux, de régler des comptes avec une Europe qui a refusé, au non des droits de l'homme, de lui ouvrir ses portes.
mercredi 7 janvier
Le Premier ministre turc s'est déclaré prêt à un accord avec les pays européens sur l'immigration kurde. Un responsable du Front national de libération du Kurdistan (ERNK) a demandé la réunion d'une conférence internationale sur le Kurdistan, conférence dont Ankara ne veut pas.
jeudi 8 janvier
La réunion des chefs de polices européennes et turque, à Rome, a une nouvelle fois mis en relief le désaccord entre l'Union européenne et Ankara sur la question kurde. En outre, la Turquie accuse l'Europe, notamment l'Italie, « de commettre un abus de droit d'asile politique » en considérant que la fuite de milliers de clandestins est le résultat de persécutions au Kurdistan.
nuit du samedi 10 au dimanche 11 janvier
La police turque a appréhendé 1 017 étrangers dont de nouveaux candidats à l'émigration clandestine vers des pays européens, sur la rive européenne d'Istanbul. Parmi les personnes arrêtées, de nombreux « Irakiens du Nord », c'est-à-dire des Kurdes.
mardi 13 janvier
Le PKK, interdit en Allemagne, n'est désormais plus considéré par la justice allemande comme une « association terroriste ». Le procureur général fédéral a annoncé cette décision, justifiée par l'engagement du chef du PKK à respecter les lois de Bonn. Pour autant, la justice allemande considère toujours le PKK comme une « organisation criminelle »...
dimanche 8 février
Devant les risques d'une intervention américaine contre l'Irak, la Turquie a envoyé plus de 5 000 soldats dans le nord de ce pays pour renforcer sa zone de sécurité. Elle soupçonne les Etats-Unis de vouloir profiter de la situation pour créer un Etat kurde dans cette région.
jeudi 12 mars
Un tribunal turc de sûreté de l'Etat a condamné deux ex-députés kurdes à des peines de prison de moins d'un an pour propagande séparatiste, des déclarations publiques de soutien au PKK, interdit. Quatre autres ex-députés kurdes sont actuellement en prison pour collaboration avec le PKK.
samedi 18 avril
A Erbil (Kurdistan), Shapoor Abdul-Kadir et Kabil Adil, deux membres de la direction du Parti communiste ouvrier d’Irak, ont été assassinés par un groupe islamiste, alors qu’ils préparaient un procès contre la fatwa lancée par un prédicateur local contre les dirigeantes de l’Organisation des femmes indépendantes.
vendredi 8 mai
Comme tous les printemps depuis de nombreuses années, l'armée turque mène son offensive d'envergure contre les rebelles kurdes du PKK. En deux semaines, les autorités turques affirment avoir mis 108 séparatistes hors de combat, dont 96 tués. 40 000 militaires seraient engagés dans cette opération couvrant 16 000 km².
vendredi 29 mai
L'armée turque a engagé de vastes opérations contre le PKK dans la province de Batman.
samedi 30 mai
Dix-huit rebelles kurdes du PKK et trois soldats turcs ont été tués ces derniers jours dans la province de Batman, à la suite des opérations engagées par l'armée.
mercredi 5 août
Les soldats turcs appuyés par des blindés et des hélicoptères mènent d’importantes opérations dans l’est de la Turquie contre les séparatistes kurdes du PKK. Selon l’armée turque qui reconnaît treize morts dans ses rangs, 165 rebelles ont été tués en cinq jours et 7 fait prisonniers.
vendredi 28 août
Abdullah Ocalan, alias Apo, le chef du PKK, a proclamé une trêve sans condition.
samedi 29 août
Le Premier ministre turc, Mesut Yilmaz, a rejeté la trêve proclamée la veille par le PKK. Deux précédentes trêves du PKK ont déjà été rejetées en 1993 et 1995 par le gouvernement turc.
jeudi 1er octobre
La Turquie, qui accuse la Syrie de soutenir matériellement les rebelles kurdes du PKK, et d’abriter leur leader, a renforcé son dispositif militaire à la frontière. La Syrie rejette les accusations turques et reproche à Ankara de lui rationner l’eau de l’Euphrate en construisant des barrages. Damas n’apprécie pas non plus la coopération militaire de la Turquie avec Israël.
mardi 20 octobre
Après trois semaines de guerre verbale promettant la guerre tout court, la Turquie et la Syrie sont tombées d’accord dans la soirée au sujet de la rébellion kurde. Damas reconnaît le caractère « terroriste » du PKK, et lui retire son soutien. Cet accord prévoit l’envoi de contrôleurs turcs en Syrie pour vérifier qu’Abdullah Ocalan a été expulsé et que les bureaux du PKK ont été fermés. Damas s’est en outre engagée à traduire en justice les terroristes du PKK.
mercredi 21 octobre
Le ministre turc de la Justice, Hasan Denizkurdu, a affirmé avoir lancé le processus légal pour obtenir l’extradition de Russie du chef de la rébellion kurde, Abdullah Ocalan. Un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a aussitôt répondu qu’il ne disposait « d’aucune information » sur la présence éventuelle du chef du PKK à Moscou.
mercredi 4 novembre
Abdullah Ocalan, chef du PKK, a sollicité « l’asile politique » auprès de la Russie. Les députés russes ont voté un avis favorable, qui a été transmis au président Eltsine. Le Premier ministre turc affirme avoir eu des assurances de son homologue russe : la Russie ne viendrait pas en aide au fugitif.
dimanche 8 novembre
L’armée turque lance de nouvelles attaques contre la rébellion kurde, dans le nord de l’Irak.
jeudi 12 novembre
Le chef du PKK, Abdullah Ocalan, a été arrêté vers 22 h à l’aéroport de Rome, par la police italienne, en provenance de Moscou. Il était recherché par Interpol, à la suite d’un mandat d’arrêt lancé par les autorités turques. La Turquie a aussitôt demandé son extradition.
dimanche 15 novembre
Des centaines de Kurdes se sont rassemblés à Rome, devant l’hôpital militaire où doit se trouver Abdullah Ocalan. Venus de différents pays d’Europe, ils ont réclamaient l’asile politique pour le leader du PKK.
lundi 16 novembre
Alors que le gouvernement turc fait le forcing pour obtenir l’extradition d’Abdulah Ocalan (abolition de la peine de mort), celui-ci a fait savoir qu’il était « prêt à contribuer à stopper le terrorisme ».
mardi 17 novembre
Des milliers de Kurdes ont défilé à Rome pour manifester leur soutien à Ocalan. Le président du Conseil italien, Massimo D’Alema, a confirmé, au Parlement italien, qu’Ocalan ne serait pas extradé vers la Turquie car il y risquerait la peine de mort. Au grand dam des autorités d’Ankara.
jeudi 19 novembre
Le ministère turc de l’Intérieur a publié un rapport accusant le PKK de financer une partie de sa rébellion armée en entretenant un vaste trafic de drogue dirigé vers l’Europe de l’Ouest.
vendredi 20 novembre
La justice italienne a libéré Abdullah Ocalan, en l’assignant à résidence à Rome. Une décision que n’a pas appréciée à Ankara. Quant au vice-Premier ministre turc, Bulent Ecevit, il a demandé, lui, l’abolition de la peine de mort… pour obtenir l’extradition du leader kurde. En attendant, l’armée turque a lancé 30 000 militaires dans une opération d’envergure contre le PKK, dans la province de Tunceli.
vendredi 27 novembre
Le président du Conseil italien, Massimo D’Alema, s’est rendu en visite officielle à Bonn, où il a été reçu par le chancelier Gerhardt Schröder. L’Allemagne ne demandera pas l’extradition d’Abdullah Ocalan, le leader kurde placé en résidence surveillée à Rome, malgré le mandat d’arrêt international lancé contre lui par la justice allemande. 100 000 Kurdes manifestaient à Bonn… Ocalan pourrait être jugé par une juridiction internationale.
samedi 28 novembre
Selon l’agence de presse kurde Dem, à Cologne, la branche armée du PKK a abattu, près de la frontière irakienne, un hélicoptère de l’armée turque, faisant 17 morts. Par ailleurs, l’Italie et l’Allemagne ont annoncé qu’elles allaient « entreprendre tous les efforts conjoints » nécessaires pour qu’Ocalan soit jugé par un « tribunal international ».
dimanche 29 novembre
Dans une interview à la chaîne de télévision Med-TV, le leader kurde Abdullah Ocalan a menacé les Turcs « d’une guerre encore plus douloureuse ».
mercredi 2 décembre
Abdullah Ocalan vient de demander officiellement le bénéfice de l’asile politique aux autorités italiennes.
jeudi 3 décembre
Le ministres des Affaires étrangères italien, Lamberto Dini, a proposé que le procès d’Abdullah Ocalan soit organisé dans un « pays tiers » en Europe.
vendredi 11 décembre
Abdullah Ocalan a annoncé qu’il abandonne la présidence du PKK, afin de pouvoir « jouer un rôle personnel au plan international ». Pas de changement, en revanche, au plan de la lutte armée « s’il n’y a pas de dialogue réel » avec les autorités turques. Ce sont désormais « les cadres dirigeants qui seront chargés de la lutte sur le terrain ».
mercredi 16 décembre
Ocalan est libre. La justice italienne a levé l’assignation à résidence qui lui était imposée à Rome depuis le 20 novembre. La Turquie a décidé de faire appel de cette décision qu’elle « ne comprend pas très bien ».
1999
samedi 16 janvier
Le leader kurde Abdullah Ocalan s’est à nouveau volatiliser. Ayant décidé de quitter l’Italie, il a été conduit par deux policiers à l’aéroport de Rome-Ciampino, où l’attendait un appareil blanc, sans signe distinctif. Ses amis de la rébellion ont fait savoir qu’il était bien arrivé à « destination ».
vendredi 29 janvier
La Cour de cassation turque a ouvert une procédure auprès de la Cour constitutionnelle pour obtenir l’interdiction du Parti de la démocratie du peuple (HADEP), pro-kurde. Le HADEP est accusé d’avoir « des liens organiques » avec le PKK. Ocalan se serait rendu en Grèce, « à l’insu des autorités », à bord du jet privé d’un homme d’affaires arrivant de Saint-Pétersbourg. Avec lui, un amiral en retraite, Nicolaos Naxakis, qui a hébergé Ocalan dans la ville d’une amie écrivain.
dimanche 31 janvier
Abdullah Ocalan « est très probablement toujours en Italie », affirme le nouveau Premier ministre turc Bulent Ecevit. Le gouvernement italien l’a démenti : « Il n’est plus en Italie et ne sera pas autorisé à y retourner ».
nuit du dimanche 31 janvier au lundi 1er février
Abdullah Ocalan a tenté de se poser à Rotterdam (Pays-Bas) à bord d’un petit avion privé, pour se présenter à la Cour permanente d’arbitrage de La Haye, mais les autorités néerlandaises l’en ont empêché.
mardi 2 février
Ocalan serait arrivé au Kenya, où il a été accueilli par le premier secrétaire de l’ambassade de Grèce à Nairobi.
dimanche 7 février
Abdullah Ocalan demande, dans une déclaration publiée par la revue grecque To Vima, la réunion d’une conférence internationale sur le problème des Kurdes de Turquie, « afin de sauver les Kurdes du génocide ». Il souhaite que la Grèce convoque cette conférence. Dans ce même texte, Ocalan reconnaît qu’ « aucun pays civilisé du monde » n’accepte de l’accueillir.
samedi 13 février
Par le biais de la représentation de l’ENRK à Athènes (la branche politique du PKK), Abdullah Ocalan, toujours introuvable, a demandé l’asile politique à la Grèce. Mais le gouvernement grec considère le dirigeant kurde comme « indésirable ».
lundi 15 février
Abdullah Ocalan a été arrêté « lors d’une opération secrète » des forces de sécurité turque à Nairobi, au Kenya, et remis aux autorités turques. La Grèce reconnaît avoir permis à Ocalan de se rendre au Kenya et l’y avoir logé pendant 12 jours, pour des raisons humanitaires ». Le leader kurde aurait été enlevé entre l’ambassade de Grèce et l’aéroport.
nuit du lundi 15 au mardi 16 février
Ocalan est arrivé à Ankara.
mardi 16 février
Un peu partout en Europe, les Kurdes ont fait preuve de leur organisation, en manifestant leur colère aux abords des représentations diplomatiques grecques. Ils ont manifesté à Athènes, mais aussi à Marseille, à Strasbourg (France), à Milan (Italie), à La Haye (Pays-Bas, où ils ont pris en otages l’épouse et le fils de l’ambassadeur de Grèce) et un peu partout en Allemagne. Dans tous ces pays, il y a eu de nombreuses interpellations et de s blessés, certains manifestants ayant tenté de s’immoler par le feu.
mercredi 17 février
Les manifestations kurdes se sont poursuivies partout en Europe, et principalement en Allemagne contre la Turquie, les Etats-Unis, le Kenya, la Grèce et Israël (les Kurdes accusent le Mossad israélien d’avoir aidé les services secrets turcs à enlever Ocalan). A Berlin, elles ont pris un tour dramatique : des agents de la sécurité israéliens ont ouvert le feu sur des manifestants qui tentaient d’investir leur consulat, faisant 3 morts et au moins 16 blessés. Plus de 1 000 Kurdes ont été interpellés dans tout le pays et 844 placés en détention provisoire. Le Premier ministre turc, Bulent Ecevit a promis pour Ocalan « un procès très libre et équitable » et « qui ne durera pas longtemps ». Il sera en outre défendu par des avocats turcs. Ankara, qui refuse les observateurs internationaux et les avocats européens d’Ocalan, estimant qu’ils agissent « comme des membres du PKK » Le leader kurde est détenu à Imrali, une île prison du sud de la mer de Marmara, dont les autres détenus sont en cours d’évacuation. Plusieurs bâtiments de la marine de guerre turque patrouillent alentour.
nuit du mercredi 17 au jeudi 18 février
En Allemagne, plusieurs incendies criminels ont été allumés dans des établissements turcs à Stuttgart, à Brême, à Nuremberg.
jeudi 18 février
Les Kurdes continuent de manifester un peu partout : en Arménie et en Suisse, au Kirghizistan et à Londres, à Berlin et au Kazakhstan, à Vienne comme à Moscou, à Strasbourg ou à Tokyo. En Allemagne, des Turcs ont été blessés lors de l’attaque d’un café à Münster et trois membres d’une association culturelle turque de Heilbronn ont été attaqués à coups de batte de baseball. Des responsables kurdes ont appelé au calme. De son côté, le chef de la branche armée du PKK, Cemil Bayik, appelle ses troupes à rester calmes. L’interrogatoire d’Ocalan aurait commencé.
vendredi 19 février
Alors que la Grèce appelle l’Union européenne à défendre Ocalan, les manifestations kurdes se poursuivent. De son côté, la Turquie a déclaré l’île prison du leader kurde « zone interdite ». Depuis quelques jours, l’armée turque a lancé une nouvelle offensive contre le PKK en pénétrant dans le nord de l’Irak. Des centaines de membres du Hadep (le Parti de la démocratie du peuple, prokurde) ont été arrêtés. Par ailleurs le Premier ministre turc a annoncé un plan de développement du sud-est turc déshérité, à majorité kurde. Parallèlement, il a reproché aux pays de l’Union européenne « une tolérance naïve face au terrorisme du PKK ».
samedi 20 février
Tout en accentuant sa répression contre les maquisards kurdes et leurs sympathisants, le gouvernement turc fait miroiter, dans le même temps, une loi sur les repentis, appelant les combattants du PKK à se rendre. Dans toute l’Europe, les manifestations de soutien à Ocalan ne faiblissent pas. Des milliers de Kurdes se sont rassemblés en Allemagne, à Paris, à Londres, à Amsterdam, à Genève et à Rome, où des incidents ont éclaté devant le siège de la compagnie aérienne Turkish Airlines. Selon la presse turque, le procès d’Ocalan pourrait avoir lieu en avril. De son côté, le New York Times affirme que les Etats-Unis ont aidé à sa capture.
dimanche 21 février
Pour la première fois, des manifestations kurdes ont eu lieu en Irak et en Iran. Dans le nord du premier cité, plusieurs milliers de manifestants s’en sont pris à un bâtiment du Croissant rouge turc, à Ouleimaniyeh : les gardes ont dû tirer en l’air pour les repousser. En Iran, des unités anti-émeutes ont été déployées contre les manifestants qui réclamaient la libération d’Ocalan. A Ouroumieh, ville frontalière de la Turquie, deux jeunes gens auraient été tués par des tirs destinés à éloigner les manifestants du consulat de Turquie. Par ailleurs, les autorités turques ont tenté de dissiper les craintes qui se font jour en Europe. Le Premier ministre turc a demandé que « cessent les pressions sur la justice turque ». On sait maintenant plus précisément ce qui s’est passé au Kenya : arrivé dès le 2 février, Ocalan a été repéré par les services secrets américains. Washington a insisté pour qu’Athènes lâche le leader kurde.
lundi 22 février
La Turquie a fermé l’un de ses trois postes frontière avec l’Iran après les manifestations qui se sont déroulées la veille à Ouroumieh. Le personnel turc du consulat de cette ville iranienne a été évacué.
mardi 23 février
Ocalan a été officiellement inculpé de « trahison ». La Turquie a rejeté, comme « inadmissible » parce que « contraire au principe de l’Etat de droit », la demande de l’Union européenne d’ouvrir le procès du leader kurde à des observateurs internationaux. Elle a également enjoint l’Union à demander des explications à la Grèce pour sa « complicité » avec les « terroristes » kurdes. De son côté, la Cour européenne des droits de l’homme, saisie d’une requête des avocats d’Ocalan, a décidé de demander des « éclaircissements » à Ankara sur les conditions de détention et de jugement du chef kurde.
jeudi 25 février
Ocalan bénéficie désormais de tous les droits à la défense. Deux de ses avocats, refoulés il y a deux jours par des responsables locaux, se sont rendus sur l’île-prison d’Imrali où ils ont rencontré le détenu.
vendredi 26 février
Craignant pour leur sécurité et celle de leur famille, les deux avocats d’Ocalan ont suspendu leur défense. Ils ont fait appel aux Etats-Unis, les enjoignant de garantir la « sécurité du procès d’Ocalan. Le gouvernement turc a aussitôt réagi, affirmant que leur sécurité est assurée. La première audience du procès a été fixée au 24 mars. Dans la soirée, on annonçait l’interpellation de deux autres avocats qui s’étaient portés volontaires pour défendre Ocalan. Par ailleurs, la Cour constitutionnelle a interdit le Parti démocratique de masse (DKP), principale formation politique représentant les Kurdes partisans d’une solution démocratique tout en restant dans le cadre unitaire de la Turquie.
dimanche 28 février
Dans des confessions publiées par un journal turc, Abdullah Ocalan affirme que sa femme Kesire et le groupe dissident du PKK qu'elle dirigeait, seraient à l'origine du meurtre du Premier ministre suédois Olof Palme, en 1986. La piste du PKK fut l’une des premières suivies par les enquêteurs mais n’a jamais abouti.
mardi 2 mars
Des experts du Comité antitorture du Conseil de l’Europe se sont rendus sur l’île d’Imrali, où est détenu Ocalan.
jeudi 4 mars
Le Premier ministre Bulent Ecivit a annoncé une série de mesures pour la relance économique dans l’est et le sud-est de la Turquie. Les 26 provinces concernées sont celles où la population d’origine kurde est la plus nombreuse et celles aussi où le PKK est le plus actif. Des crédits à l’investissement, des ristournes, jusqu’à 50 %, sur le prix de l’énergie, un allègement de la TVA sur les achats de machines sont au nombre des facilités dont bénéficieront les investisseurs. Selon Ecevit, les décisions annoncées créeront plus de 8 000 emplois. Par ailleurs, Abdullah Ocalan, a été réélu président du PKK lors du sixième Congrès du parti, qui vient de se dérouler quelque part en Turquie en présence de 350 délégués. Dès cette réélection, le comité central du PKK a appelé à l’« intensification de la guerre » contre l’Etat turc. L’attentat suicide d’une jeune fille à Batman, dans le sud-est à majorité kurde, a fait quatre blessés devant un commissariat de police.
mardi 9 mars
Osman Ocalan, le frère du leader kurde emprisonné, a annoncé que le PKK poursuit la lutte armée. Il estime que son parti est maintenant « contraint à une solution militaire », qu’il y aura « une révolte populaire dans toutes les villes turques » et des « attentats-suicides contre l’armée ». Il précise cependant : « Nous n’exercerons aucune violence en Europe ». Il affirme en outre qu’en Turquie « aucun touriste ne sera tué ».
Un attentat à la bombe a visé la résidence du personnel irakien de la FAO (l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) à Erbil (Kurdistan irakien) : pas de victime.
mercredi 10 mars
La Cour suprême turque a confirmé la condamnation infligée à une Allemande de Hambourg pour appartenance à une « organisation terroriste ». Eva Juhnke (35 ans) avait été condamnée en septembre à 15 ans d’emprisonnement pour avoir combattu dans les rangs des séparatistes du PKK. Elle avait été capturée dans le nord de l’Irak, en 1997, par un groupe kurde allié à Ankara et remise aux forces de sécurité turques. Par ailleurs, un attentat à la bombe a fait un mort à Istanbul. Sans être relié à un mouvement kurde, c’est le troisième attentat depuis l’arrestation d’Ocalan.
A Dohuk (Kurdistan irakien), un attentat à la bombe s’est produit près des bureaux de l’Unesco et de l’OMS. L’homme qui transportait la bombe a été tué et quatre personnes blessées.
samedi 13 mars
Treize personnes ont été tuées et six autres blessées dans l’incendie provoqué par une bombe incendiaire lancée par des inconnus dans le centre commercial de Goztepe, dans la partie européenne d’Istanbul. Un groupe jusqu’ici inconnu, les « Faucons de la vengeance d’Apo », a revendiqué cet attentat.
dimanche 14 mars
Deux personnes ont été blessées à Istanbul, dans l’explosion d’une bombe placée sous un camion en stationnement. Dans une autre partie de la ville, la police a désamorcé une bombe découverte dans un fast-food.
lundi 15 mars
« Toute la Turquie est maintenant une zone de guerre ». C’est l’avertissement diffusé en direction des touristes par l’Armée populaire de libération du Kurdistan (ARGK), branche militaire du PKK. Un nouvel attentat à l’explosif, cette fois contre la représentation de l’Union européenne à Ankara, a fait un blessé. L’engin était dissimulé dans une voiture garée en face de la représentation.
mardi 16 mars
Le PKK a démenti toute implication dans l’attentat qui à coûté la vie à treize personnes dans un centre commercial d’Istanbul. « Ce n’est pas le style du PKK, le PKK se dissocie de cet attentat », affirme un communiqué signé par un commandant de l’organisation, Osman Ocalan, le frère du leader des séparatistes kurdes.
nuit du mercredi 17 au jeudi 18 mars
Les attentats attribués aux séparatistes kurdes se poursuivent à Istanbul : des cocktails Molotov ont été lancés contre les bureaux de deux partis politiques et une bombe a explosé dans les locaux d’un hebdomadaire d’extrême droite. Lors d’un contrôle, les policiers ont en outre abattu un homme qui, selon eux, préparait un attentat.
jeudi 18 mars
Dans la soirée, un nouvel attentat à la bombe a frappé Istanbul, faisant quatre blessés. Depuis l’arrestation d’Ocalan, quinze personnes ont trouvé la mort dans la principale ville turque.
samedi 20 mars
Un attentat-suicide a fait un mort et trois blessés à Baskale, dans l’est de la Turquie. La victime aurait déclenché la bombe qu’elle portait lorsque des policiers l’ont approché. Un passant et deux policiers ont été légèrement blessés.
lundi 22 mars
La licence d’émission de Med-TV, une télévision satellitaire en langue kurde émettant depuis la Grande-Bretagne, a été suspendue pour trois semaines. La commission britannique de régulation de l’audiovisuel lui reproche de nombreux manquements à ses obligations d’impartialité et d’inciter à des actes violentes. Le gouvernement turc a multiplié les démarches auprès des capitales européennes pour faire cesser les émissions de Med-TV qu’il considère comme autant de « provocations ».
mercredi 24 mars
Abdullah Ocalan devrait être jugé à partir du 30 avril, dans l’île-prison d’Imrali où il est détenu depuis sa capture. Ainsi en a décidé, à Ankara, la Cour de sûreté de l’Etat. Ocalan n’était pas présent à l’audience, pour des raisons de sécurité.
samedi 27 mars
Un attentat-suicide, revendiqué par le PKK, avait un mort et dix blessés en plein centre d’Istanbul.
samedi 3 avril
Un jeune homme d’une vingtaine d’années a été tué par ses explosifs, dans la région turque de Tunceli, alors qu’il s’apprêtait à commettre un attentat contre les locaux du parti du Premier ministre Ecevit.
lundi 5 avril
L’auteur d’un attentat-suicide contre le gouverneur de la province de Bingol, à l’est de la Turquie, est mort ainsi qu’une fillette de dix ans. Le gouverneur est indemne. Une vingtaine de personnes, dont cinq policiers, auraient été blessées. L’attentat sera revendiqué le lendemain par l’ARGK.
jeudi 8 avril
Deux personnes ont été tuées et neuf blessées dans un attentat-suicide visant le gouverneur de la province de Hakkari, à Yuskova, près de la frontière avec l’Iran. Le kamikaze a été déchiqueté par l’explosion après s’être jeté, ceinturé d’explosifs, devant la voiture du gouverneur, qui n’a été que légèrement blessé. Selon la gendarmerie locale, l’auteur de l’attentat était originaire d’Ouroumieh, dans le Kurdistan iranien. Deux autres ressortissants iraniens ont été capturés par l’armée turque.
dimanche 18 avril
Elections législatives et municipales en Turquie. Aux législatives, le Parti démocratique du peuple (Hadep, prokurde) n’a recueilli que 2,5 % des voix, mais a remporté une série de victoires aux municipales dans le sud-est du pays, notamment à Diyarbakir, capitale provinciale. Par ailleurs, plus de 50 000 Kurdes ont manifesté dans les rues de Bonn pour demander la paix au Kurdistan et la libération d’Abdullah Ocalan. La manifestation s’est déroulée dans le calme, sous la surveillance de centaines de policiers.
mardi 20 avril
Le parquet de la Cour de sûreté de l’Etat d’Ankara a requis la peine de mort contre Abdullah Ocalan, dans l’acte d’accusation qu’il vient de rédiger. Le chef du PKK est accusé de « trahison et atteinte à l’intégrité territoriale ». L’acte d’accusation, de 139 pages, rend Ocalan responsable de toutes les actions meurtrières commises par le PKK.
mercredi 28 avril
Les trois procureurs de la Cour de sûreté de l’Etat (DGM) d’Ankara ont requis la peine de mort contre Abdullah Ocalan pour « trahison et atteinte à l’intégrité territoriale de la Turquie ».
vendredi 30 avril
A Ankara, six avocats du leader kurde Abdullah Ocalan sont tabassés par la police.
en avril
La vigilance des censeurs turcs a été prise en défaut. Dans Le Livre de Mehmet, 42 soldats turcs ont parlé de leur guerre contre les Kurdes, contredisant ainsi la vérité officielle : massacres de civils soupçonnés de sympathies pour le PKK, évacuations forcées de villages suivies d’incendies volontaires.
samedi 1er mai
Le procès d’Abdullah Ocalan s’ouvrira le 31 mai sur l’île-prison d’Imrali, a décidé la cour de sûreté de l’Etat.
mercredi 5 mai
Les 18 avocats d’Abdullah Ocalan envisagent d’interrompre leur défense si les obstacles mis à leur travail ne sont pas levés immédiatement. Les avocats demandent que les documents relatifs au procès - acte d’accusation compris - soient donnés à leur client ; que celui-ci ait accès aux journaux et à la radio. Ils demandent également à pouvoir s’entretenir en privé avec lui pour préparer sa défense, sans la présence de soldats et d’agents des services secrets.
mardi 11 mai
Les autorités turques ont fourni un récepteur radio et des journaux à Ocalan, accédant ainsi à une demande des avocats du chef du PKK. Selon un de ses défenseurs, Ocalan aurait également reçu une copie de l’acte d’accusation dressé contre lui. Les avocats menacent toujours d’abandonner la défense, faute d’être protégés contre les manifestants nationalistes et de pouvoir s’entretenir seul à seul avec leur client.
vers le jeudi 20 mai
Le n°2 du PKK, Semdin Sakik, responsables des opérations armées, a été condamné à la peine de mort en Turquie.
mardi 25 mai
Les magistrats de la Cour de sûreté de l’Etat d’Ankara, qui jugeront, à partir du 31 mai, le chef rebelle kurde Abdullah Ocalan, se sont installés sur l'île-prison d'Imrali, où se déroulera le procès.
mercredi 26 mai
Le Premier ministre turc, Bulent Ecevit, a indiqué que le procès d’Ocalan, qui doit s’ouvrir le 31 mai, pourrait être reporté car son gouvernement « envisage de modifier la Constitution en vue de remplacer le juge militaire par un magistrat civil ».
lundi 31 mai
Ouverture, dans la matinée, du procès d’Abdullah Ocalan sur l’île-prison d’Imrali. Face aux refus de la Cour de reporter le procès, les avocats du leader kurde ont quitté le prétoire. Ocalan a demandé à ses militants de déposer les armes. Il veut « œuvrer pour la paix et la fraternité ». Par ailleurs, dix rebelles du PKK et un soldat turc ont été tués lors de plusieurs accrochages.
mardi 1er juin
Au deuxième jour de son procès, Ocalan a reconnu être « responsable au premier degré des mouvements et des opérations » du PKK. Mais il s’est affirmé innocent des pires débordements, qualifiés « d’initiatives individuelles ». Le chef du PKK a mis en cause les voisins de la Turquie : l’Iran, où la guérilla dispose d’un hôpital ; la Syrie, qui fermait les yeux sur ses activités ; la Grèce, qui héberge des camps d’entraînement et facilite l’achat d’armes lourdes ; et Chypre, qui fournit de faux passeports.
mercredi 2 juin
Le PKK a soutenu l’appel de son leader, Ocalan, en faveur de l’abandon de la lutte armée, mais menace l’Etat turc de poursuivre la guerre si cette proposition n’est pas prise au sérieux. Cependant, pendant le procès, les affrontements continuent entre l’armée turque et le PKK. Un rebelle est mort dans un attentat suicide contre une gendarmerie à Sirnak.
jeudi 3 juin
A Ankara, un défenseur turc des droits de l’homme, Arkin Birdal, a commencé à purger une peine de deux ans de prison pour « propagande séparatiste ».
vendredi 4 juin
Le procès d’Ocalan a été particulièrement houleux. A tel point qu’après une suspension d’audience et l’évacuation de la salle, le président de la Cour de sûreté de l’Etat d’Ankara a décidé d’ajourner le procès jusqu’au 8 juin. Les incidents ont été provoqués par une demande des avocats d’Ocalan qui souhaitent faire admettre dans la salle des familles de maquisards kurdes tués dans les combats avec l’armée turque. Des parents de soldats ont alors manifesté et des gendarmes ont dû s’interposer.
lundi 7 juin
Avocat d’Ocalan, Hasio Kaplan a révélé que son client l’a mandaté pour ouvrir des poursuites auprès de la Cour européenne des droits de l’homme contre six pays qui, au début de l’année, lui avaient refusé l’asile. Il s’agit de l’Italie, la Grèce, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Russie et le Kenya.
mardi 8 juin
Le procureur ne croit pas aux bonnes intentions d’Ocalan. Devant la Cour de sûreté de l’Etat, il a requis, pour la seconde fois, la peine de mort contre le chef rebelle. La Cour a ensuite ajourné le procès au 23 juin pour laisser, à leur demande, du temps aux avocats pour préparer la défense de l’accusé.
mercredi 9 juin
Le Comité des ministres (l’exécutif du Conseil de l’Europe) a blâmé la Turquie pour les violations « répétées et graves » des droits de l’homme commises par ses troupes au Kurdistan. Le Comité remarque que, depuis deux ans, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la Turquie une dizaine de fois et que, malgré cela, « aucune amélioration significative » n’est constatée. Les autorités turques sont donc sommées de prendre des mesures pour mettre un terme aux actes de torture, aux destructions de biens, aux homicides illégaux et aux disparitions qui sont le lot des habitants du sud-est du pays.
mercredi 23 juin
Le procès d’Ocalan a repris devant la Cour de sûreté de l’Etat d’Ankara. Le juge militaire qui figurait aux côtés des deux juges civils a été remplacé après l’adoption, le 18 juin, par le Parlement, d’un amendement constitutionnel répondant aux critiques européennes.
mardi 29 juin
Dans la matinée, Abdullah Ocalan a été condamné à mort par la Cour de sûreté de l’Etat turc, dans la forteresse d’Imrali. En Europe, l’annonce du verdict a déversé plusieurs centaines de Kurdes dans les rues. Le PKK a rompu la trêve décrétée par son chef, en décembre dernier. Pour empêcher l’exécution du chef de la guérilla kurde, ses défenseurs s’en remettent à la pression de l’Europe.
mercredi 30 juin
Les avocats d’Ocalan ont annoncé leur intention de saisir la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg, afin de bloquer la condamnation à mort du chef kurde.
fin juin
La censure militaire turque a mis deux mois à réagir, mais Le Livre de Mehmet, où quarante-deux soldats turcs parlaient de leur guerre contre le PKK, vient d’être interdit à la vente par un tribunal d’Istanbul pour « insulte à l’armée ».
jeudi 1er juillet
Le Premier ministre turc Bulent Ecivit a rejeté tous les appels européens en faveur d’Ocalan. « La Turquie n’est pas obligée de prendre une décision politique répondant aux appels de l’Union européenne dont elle n’est pas membre », a-t-il notamment déclaré. « Personne n’a le droit de s’ingérer dans nos affaires intérieures », a-t-il ajouté.
du jeudi 1er au vendredi 2 juillet
Une série d’attaques ont fait sept morts et neuf blessés en Turquie. La première a eu lieu devant un café d’Elazig, dans l’est, où six personnes ont péri, atteintes par les balles de deux assaillants, un homme et une femme, qui ont pu prendre la fuite. La septième victime est un policier, atteint lors d’une fusillade avec des rebelles kurdes dans la province de Van.
lundi 5 juillet
Un attentat suicide perpétré par une femme présumée membre du PKK a fait quatorze blessés dans le sud de la Turquie. La femme est morte sur le coup. Alors que le direction du PKK avait appelé à des manifestations « pacifiques » pour protester contre la condamnation à mort d’Ocalan, les attentats se multiplient ces derniers jours en Turquie. L’Armée de libération populaire du Kurdistan, présentée comme la branche armée du PKK, a revendiqué l’attentat qui a fait six morts à Elazig le 1er juillet. Ocalan a entamé la procédure d’appel de sa condamnation à mort. Le même jour, la Turquie a envoyé près de 10 000 hommes dans le Kurdistan irakien pour neutraliser des bases arrière du PKK.
mardi 6 juillet
Alors que les manifestations pro-kurdes continuent en Europe, à Rome ou à Berlin, la direction du PKK a appelé ses troupes à « intensifier la lutte » et à « augmenter les protestations à tous les niveaux » pour que la Turquie n’exécute pas son chef historique. L’appel ne fait pas mention d’un refus de la violence. Les récents attentats ont été condamnés par Ocalan.
jeudi 8 juillet
La Cour européenne des droits de l’homme s’est une nouvelle fois penchée sur des plaintes déposées par des Turcs, notamment des journalistes, écrivains et avocats, victimes de leurs engagements pour la cause kurde. La Turquie a été condamnée à quinze reprises. La Cour de Strasbourg a par ailleurs condamné la Turquie dans deux affaires concernant des Kurdes disparus, torturés ou tués. Les victimes ou leurs familles se sont vu attribuer plus d’un million et demi de francs en réparation des dommages matériel et moral.
mardi 20 juillet
Dans la soirée, deux nouvelles attaques menées par la rébellion kurde, dans l’est de la Turquie, ont fait trois morts et sept blessés, sans être revendiquées.
mercredi 21 juillet
La Turquie a annoncé l’arrestation en Moldavie de Cevat Soysal, qualifié de « numéro deux » du PKK par le Premier ministre Ecevit. Les services secrets turcs ont précisé que, sous les ordres d’un autre responsable du mouvement en Europe, Cevat Soysal « organisait les cadres du PKK en Turquie pour qu’ils commettent des actions violentes ».
mardi 27 juillet
La Cour se sûreté de l’Etat d’Ankara a envoyé le dossier d’Abdullah Ocalan à la Cour de cassation.
mardi 3 août
Abdullah Ocalan appelle son parti, le PKK, à déposer les armes et à « retirer ses forces [de Turquie] pour le bien de la paix à partir du 1er septembre ».
vendredi 13 août
La Turquie et l’Iran ont signé, à Ankara, un accord de coopération visant la rébellion kurde. L’accord prévoit que chaque partie fera le ménage sur son propre territoire afin de neutraliser les activités « des groupes terroristes ou séparatistes », échangera des informations et fera des inspections communes. Mais l’accord ne donne pas le droit de poursuite « à chaud » comme l’avait obtenu la Turquie de la Syrie.
lundi 23 août
Les combats entre l’armée turque et les rebelles kurdes se poursuivent dans le sud-est de la Turquie, où 25 rebelles ont été tués en deux jours et 11 autres faits prisonniers. Le chef du PKK a appelé ses partisans à arrêter les combats à partir du 1er septembre. Le PKK a annoncé qu’il se pliera à cet appel, tout en soulignant qu’il usera du droit de réponse en cas d’attaque turque.
mercredi 25 août
Avec un peu d’avance sur son calendrier, le PKK a fait savoir qu’il avait entamé son retrait.
mercredi 1er septembre
Dans la soirée, par la voix d’Osman Ocalan, membre de son conseil de commandement, le PKK a proclamé devant les caméras de la chaîne Medya-TV émettant de Bruxelles : « Nous déposons les armes pour ne plus jamais les brandir. Le PKK ne luttera plus ». Selon Osman Ocalan, la poursuite des opérations de l’armée turque au Kurdistan a freiné le retrait engagé, mais il sera « achevé avant la fin de l’année ».
vendredi 3 septembre
Commentant l’offre de retrait de la Turquie faite par le PKK, le chef d’état-major de l’armée turque, le général Kivrikoglu, a laissé entendre que les demandes des Kurdes pour davantage de droits culturels pourraient être satisfaites dans un proche avenir. Le général a cependant précisé que l’offre de paix des rebelles ne sera crédible que s’ils rendent les armes, « sinon ils reviendront au printemps ».
lundi 6 septembre
Les rebelles du PKK ont estimé positivement la réaction de l’armée turque, le 3 septembre, à leur offre d’un retrait de la Turquie. « C’est la première fois qu’un général turc fait une déclaration sur le sujet », ont-ils déclaré.
mercredi 15 septembre
L’écrivain turc Ismail Besikci, emprisonné, entre autres, pour ses écrits sur la question kurde, a été libéré en vertu de la récente loi qui suspend les condamnations d’écrivains et de journalistes pour délit d’opinion.
jeudi 23 septembre
Répondant à l’appel de son chef Abdullah Ocalan, le PKK a décidé de faire, prochainement, une démarche de « reddition partielle symbolique » : il déléguera auprès des autorités turques un groupe de porteur de lettres de son Comité central. Le gouvernement turc a fait voter, récemment, une loi d’amnistie pour les « repentis » de la rébellion.
jeudi 7 octobre
L’examen par la Cour de cassation de l’appel fait par Abdullah Ocalan après sa condamnation à mort a été reporté au 21 octobre, les avocats du condamné ayant demandé un délai supplémentaire pour préparer leur défense.
samedi 9 octobre
Quelques 10 000 Kurdes venus de toute l’Allemagne et d’autres pays européens ont manifesté, dans le calme, à Francfort pour réclamer la libération d’Abdullah Ocalan.
du vendredi 22 au samedi 23 octobre
Plusieurs organisations kurdes d’Europe, opposées au PKK, se sont réunies pour constituer un nouveau groupe, dont le but est de développer une politique alternative à l’attitude plus conciliante du PKKK… Et même d’inscrire la lutte armée dans cette perspective.
jeudi 25 novembre
La cour d’appel d’Ankara qui examinait la condamnation du leader de la rébellion kurde, Abdullah Ocalan, a confirmé la sentence prononcée en juin : Ocalan, coupable de « trahison et séparatisme », mérite la mort. Paradoxalement, ce jugement joue en faveur du leader kurde. Il peut maintenant saisir la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg, et, c’est seulement à l’issue de cette nouvelle procédure que le Parlement turc aura à se prononcer sur l’application de la peine capitale, ce qu’il n’a jamais fait au cours des dernières années. En dernière instance, le dossier sera transmis au président de la République. Tout cela devrait durer près de deux ans. Par le truchement de ses avocats, Ocalan continue à jouer un rôle politique actif. Périodiquement, depuis sa prison d’Imrali, il commente les travaux du Parlement turc, donne ses instructions aux militants du PKK et affirme se réjouir du rapprochement entre l’Union européenne et la Turquie.
vendredi 26 novembre
Le PKK a déclaré que « la Cour de cassation a pris le risque de remettre en cause le processus de changement démocratique et pacifique » voulu par Ocalan. L’armée turque estime que le revirement d’Ocalan est un stratagème pour éviter la pendaison et le gouvernement refuse de négocier avec le PKK, toujours considéré comme un mouvement terroriste.
samedi 27 novembre
2 000 Kurdes ont manifesté à Berne (Suisse) pour exiger que soit annulée la condamnation à mort prononcée par la justice turque contre Ocalan. La Suisse, avec d’autres pays, a fait part de sa préoccupation à Ankara et demandé aux autorités turques de renoncer à cette exécution.
mardi 30 novembre
La Cour européenne des droits de l’homme, à Strasbourg, a officiellement « invité » la Turquie à ne pas exécuter Abdullah Ocalan. Celui-ci a déposé une requête devant la Cour pour violation de la convention européenne en ce qui concerne, entre autres, le droit à la vie et le droit à un procès équitable. La Cour évoque un sursis à exécution pour lui permettre d’étudier le dossier. Le ministre d’Etat turc chargé des droits de l’homme estime lui-même qu’ « il est dans l’intérêt de la Turquie qu’Ocalan vive ».
mercredi 8 ou jeudi 9 décembre
Début du Ramadan.
dimanche 26 décembre
Dans une déclaration au quotidien Milliyet, le président truc Suleyman Demirel a exclu, comme « inappropriée pour l’unité nationale », l’introduction de la langue kurde dans l’enseignement où les médias audiovisuels du pays. Interrogé sur le statut de candidat à l’Union européenne accordé à la Turquie, il a souligné que son pays « devra, en tant que membre du système judiciaire européen, remédier à toutes les déficiences dans le domaine des droits individuels ». Mais, a-t-il précisé, cela ne veut pas dire l’octroi de droits collectifs à un groupe particulier.
jeudi 30 décembre
Le procureur général de la cour d’appel turque a rejeté l’ultime recours du dirigeant indépendantiste kurde Abdullah Ocalan demandant le réexamen de sa condamnation à mort. Pour le procureur général, cette peine et sa confirmation par la Cour de cassation sont conformes à la loi. Peu après, le Premier ministre turc a annoncé que le gouvernement décidera, « juste après le Nouvel an », s’il se conforme à la demande de la Cour européenne des droits de l’homme de surseoir à l’exécution.