1900
31 mars
L’Empire ottoman a signé un accord avec la Russie. Les Turcs acceptent d’accorder une zone d’influence dans les vilayets des bords de la mer Noire aux Russes en échange de la construction par ceux-ci de voies ferrées dans ces régions.
1er avril
Le prince grec Georges est nommé souverain de Crète.
14 avril
Décès à Istanbul du maréchal et ancien ministre Osman Pacha Gazi. Il avait 68 ans.
1er mai
Le sultan ottoman Abdulhamid II signe un édit sur la construction du chemin de fer du Hedjaz : cette voie ferrée doit relier à terme Damas aux villes saintes de Médine et de La Mecque.
1er septembre
Des festivités grandioses se déroulent à Istanbul en présence des autorités européennes à l’occasion du 25e anniversaire du sultanat d’Abdülhamid II.
Réorganisation à Constantinople de l’école Darülfünun-u şahane (« Maison des sciences multiples »), fondée en 1846, avec des cours sur les mathématiques, la littérature et la théologie (université d’Istanbul à partir de 1933).
dans l’année
Abdülhamid II décide d’augmenter de 3 % les droits de douane portant sur les importations dans l’empire. Il tente ainsi, une fois de plus, de limiter la portée des Capitulations, dont il n’arrive pas, depuis un demi-siècle, à obtenir la suppression. Le tollé général dans les chancelleries pousse le sultan à faire marche arrière.
La population d’Istanbul, qui comptait 391 000 habitants en 1844, atteint le million.
Après la création de plusieurs grandes écoles et établissements professionnels comme l’Ecole des finances, l’Ecole de droit, l’Académie des beaux-arts ou l’Ecole de commerce, Istanbul est dotée d’une université pour retenir les étudiants afin qu’ils ne soient plus influencés en Europe par des idées libérales.
La Russie se fait reconnaître un droit exclusif de construire des voies ferrées dans le nord-est de l’Anatolie.
1901
9 février
Dans une lettre à son homologue italien, Agenor Goluchowski, ministre austro-hongrois des Affaires étrangères, garantit la souveraineté de la Sublime Porte.
9 avril
Patriarche de Constantinople depuis quatre ans, Constantin V se retire, à l’âge de 68 ans.
7 juin
Joachim III (67 ans) redevient patriarche de Constantinople, une fonction qu’il avait déjà occupée de 1878 à 1884.
en novembre
Résistance des Arméniens : affaire du monastère d’Arakelotz, conduite par Andranik.
31 décembre
Remise des diplômes à l’Ecole militaire. Après trois ans passés, Mustafa Kemal (20 ans) quitte l’établissement avec le grade de lieutenant.
1902
16 janvier
Dans la Péninsule arabique, les Britanniques aident Abdelaziz ibn Saoud à reprendre Riyad aux Rachid, soutenus par les Ottomans.
La concession pour construire la voie ferrée ottomane Konya-Bagdad est obtenue par l’Allemagne.
4 février
Réunion à Paris d’une cinquantaine d’opposants à la politique du sultan en un congrès de libéraux ottomans d’origines très diverses : Turcs, Arabes, Kurdes, Arméniens s’y retrouvent coude à coude. Organisée avec le soutien des chrétiens syriens résidant en France, cette réunion est qualifiée de « Premier Congrès des Jeunes-Turcs » (CUP).
10 mars
Un tremblement de terre raye de la carte la ville de Tochangri.
dans l’année
Le sioniste Theodor Herzl publie le roman Altneuland et négocie avec le sultan l'achat de la Palestine : échec. Herzl refuse la proposition de l’empire ottoman d’établir un foyer sioniste en Mésopotamie moyennant finances.
1903
13 février
Des massacres sanglants en Macédoine remettent à l’ordre du jour la question balkanique.
3 mars
Le révolutionnaire bulgare de Macédoine Todor Aleksandrov, chef du district de Kocani, est arrêté par les autorités turques et transféré à Skopje (condamné à 5 ans de prison, il sera amnistié dès avril 1904).
4 mars
Un groupe de 22 jeunes fonde à Istanbul le premier club de sport turc, le Bereket Gymnastics Club [aujourd’hui Besiktas JK].
5 mars
La Société du chemin de fer de Bagdad (Bagdadbahn, firme allemande) a obtenu la concession de la voie ferrée qui doit relier Istanbul à Bagdad, via Konya, Alep et Mossoul. La longueur totale de la ligne sera de 2 200 kilomètres. Un embranchement est aussi prévu vers le golfe Persique. C’est un succès supplémentaire pour les intérêts allemands. La société obtient une concession de 99 ans pour exploiter la ligne. En fin de bail, celle-ci deviendra propriété de l’Etat turc. Le sultan attachait une très grande importance à la signature de ce contrat, comme le prouvent les droits d’exploitation minière, les exonérations fiscales et les nombreuses facilités qui ont été accordées à la société.
au printemps
Les attentats à l’explosif se multiplient en Macédoine avec pour objectif d’éveiller et d’attirer l’attention de l’opinion publique européenne sur le problème de cette population macédonienne.
28 avril
Un séisme de magnitude 6,3 à 7 a ravagé Manzikert et la province de Mus : 3 500 morts, plus 25 000 têtes de bétail tuées. 12 000 maisons ont été détruites.
nuit du 29 au 30 avril
Les indépendantistes macédoniens commettent une cinquantaine d’attentats à Salonique. La Banque impériale ottomane était surtout visée.
20 juillet
La population de la Macédoine se révolte contre le pouvoir ottoman. Sous l’impulsion d’une élite intellectuelle regroupée dans l’Organisation révolutionnaire intérieure de Macédoine (ORIMA), des Macédoniens de toutes nationalités (des Bulgares, Serbes et Grecs) cherchent à rejeter la domination turque.
2 août
Insurrection bulgare de la Sainte-Elie et de la Transfiguration, dirigée par l'ORIMA et écrasée par les Turcs. Insurrection macédonienne de Ilinden (vilayet de Monastir) : 30 000 combattants mènent la lutte contre 200 000 Turcs.
3 août
Dans le vilayet de Monastir, des rebelles macédoniens de l’Organisation révolutionnaire secrète macédonienne-Andrinople (IMRO) s’emparent de la ville de Kruševo (à 180 km au sud de Skopje). Ils y proclament la République de Kruševo, dirigée par Nikola Karev, un partisan de l’alliance de tous les peuples, y compris les musulmans, contre le sultanat.
5 août
Suite à l’assassinat du consul russe à Monastir par un gendarme turc, la Russie y envoie une escadre armée. La Sublime Porte offre des réparations.
13 août
Après seulement dix jours d’existence, la République de Kruševo est écrasée par les autorités ottomanes : la ville est pillée et en partie incendiée. Des atrocités sont commises contre la population.
2 septembre
De nombreux sujets grecs de l’Empire ottoman se portent volontaire pour combattre la Bulgarie.
8 septembre
Les soldats turcs mettent fin à la révolte bulgare en tuant plus de 5 000 hommes, femmes et enfants.
24 septembre
Sur la question macédonienne, la Russie lance un avertissement à la Bulgarie et à la Turquie.
3 octobre
François-Joseph d’Autriche et Nicolas II de Russie ont conféré, à Mürzteg, sur la situation dans les Balkans. Ils veulent éviter un conflit généralisé avec l’Empire ottoman mais ont décidé d’employer tous les moyens possibles pour amener le sultan Abdülhamid II à engager des réformes en Macédoine, sous le contrôle de la Russie, protectrice des Slaves du Sud, et de l’Autriche-Hongrie. Le ministre autrichien des Affaires étrangères, le comte Agenor Goluchowsky, vient de rendre public cet accord.
2 novembre
Fin de l'insurrection macédonienne : insurgés 1 000 morts, Turcs 5 328 tués ; la répression turque est terrible : deux cents villages rasés, 4 866 morts.
3 novembre
Le gouvernement ottoman est d’accord avec le principe des propositions de réforme dans les Balkans qui lui sont soumises, mais il refuse la nomination de fonctionnaires non turcs.
1904
30 janvier
Le lutteur professionnel estonien George Hackenschmidt a remporté le championnat du monde de lutte gréco-romaine en battant le Turc Ahmed Madrali à l’Olympia de Londres.
de mars à avril
Révolte arménienne de Sassoun.
en avril
Bénéficiant d’une amnistie, le révolutionnaire bulgare de Macédoine Todor Aleksandrov est libéré par les autorités ottomanes huit mois après son arrestation (il reprend rapidement ses activités clandestines).
13 août
Une escadre américaine mouille devant Smyrne (Izmir) pour exiger des réparations à la suite de la destruction d’une mission américaine en Arménie.
29 août
Décès de l'ancien sultan (en 1876) Murad V, à l’âge de 64 ans.
1905
10 janvier
Encerclé dans sa maison par les troupes turques de Macédoine, le révolutionnaire bulgare Todor Aleksandrov parvient à s’échapper et à rejoindre le bande de Mishe Razvigorov.
11 janvier
Après six ans d’étude, Mustafa Kemal (24 ans) sort de l’Académie militaire en tant que capitaine.
10 février
Pour son premier poste, le capitaine Mustafa Kemal doit aller à Damas, au sein de la 5e armée. Quelques jours plus tôt, lui et plusieurs de ses camarades avaient été arrêtés car on les soupçonnait de comploter contre le régime. Cette affectation est donc en fait un exil.
23 mars
Eleftherios Venizelos lance un appel pour l’union de la Crète avec la Grèce.
21 juillet
Après avoir visité une mosquée, le sultan Abdulhamid II échappe à un attentat commis par des Arméniens : une voiture chargée d'explosifs a fait 24 morts et 57 blessés.
8 septembre
Des combats opposent bandes bulgares et soldats turcs en Macédoine.
1er octobre
Fondation du club sportif Galatasaray SK.
en octobre
L’assyriologue allemand Hugo Winckler commence à fouiller le site de Boghazköy, situé au nord d’Ankara (il y découvrira la capitale hittite d’Hattousa).
23 novembre
Les flottes d’Autriche-Hongrie, de Russie, de Grande-Bretagne, de France et d’Italie mouillent devant le Pirée pour protester contre la politique ottomane en Macédoine.
dans l’année
Soulèvement contre les Turcs au Yémen. Le mouvement est mené par l'imam Yahya.
1906
24 janvier
Le marquis Johann von Pallavicini est nommé ambassadeur d’Autriche-Hongrie à Constantinople (jusqu’en 1918).
23 mars
Assassinat du préfet de Constantinople Redvan Rasha.
en mars
La quatrième cellule de l’association Patrie et Liberté vient d’être créée à Jérusalem. Le capitaine Mustafa Kémal a participé à la création de cette association révolutionnaire et clandestine, la première au sein de l’armée ottomane. L’objectif est de combattre et même de renverser la monarchie absolutiste.
2 mai
Clôture à Athènes des Jeux olympiques intercalaires. La France termine première nation avec 40 médailles, dont 15 en or, devant les Etats-Unis et la Grèce. La délégation ottomane repart de Grèce sans avoir gagné une seule médaille.
dans l’année
Naissance à Salonique du Comité ottoman de la liberté
1907
3 mai
A Istanbul, un groupe de personnes jouant au football dans le quartier Kadıköy depuis 1899 sous le nom d’Union Club fonde officiellement le club de Fenerbahçe Spor Kulübü (Fenerbahçe SK).
6 juin
Les troubles s’aggravent en Macédoine du fait des activités de bandes grecques, bulgares et serbes.
15 août
Ordination dans l’église d’un monastère de Constantinople du premier prêtre orthodoxe afro-américain. Le Jamaïcain Raphaël Morgan (41 ans) devient « missionnaire » en Amérique et aux Antilles. Parlant mal le grec, la langue traditionnelle de l’Eglise orthodoxe orientale, il effectue ses services en anglais. D’abord membre de l’Eglise épiscopale méthodiste africaine, Morgan avait ensuite rejoint l’Eglise anglicane puis l’Eglise épiscopale avant de devenir orthodoxe et de visiter églises et monastères de Russie et de l’Empire ottoman à partir de 1904.
29 octobre
Le rôle des bandes bulgares et grecques dans les troubles qui agitent la Macédoine fait l’objet d’une plainte auprès des puissances occidentales.
dans l’année
Le Comité ottoman de la liberté fusionne avec le Comité Union et Progrès.
1908
23 février
Publication de la traduction par Mustafa Kemal d’un manuel sur la formation militaire, du général allemand Karl Litzmann.
2 juin
Signature des contrats de la Société de chemin de fer de Bagdad avec le gouvernement ottoman. Ils concernent les 840 kilomètres menant jusqu’à Halif.
3 juillet
Les officiers Niyazi et Enver prennent le maquis ; Ali Fuad les rejoints vite. Ils informent le sultan, par télégramme, leur état d’insurrection : déclenchement de la révolution des Jeunes-Turcs à Monastir. Ils réclament la Constitution de 1876.
mi-juillet
Le général dépêché par le sultan en Macédoine est assassiné par les insurgés.
20 juillet
Plusieurs milliers de soldats, venus d’Anatolie pour combattre la rébellion macédonienne, rejoignent les rangs des insurgés.
nuit du 21 au 22 juillet
A Skopje (Macédoine), Mustafa Kemal participe à la réunion de la section locale d’Union et Progrès.
24 juillet
Le rêve des Jeunes-Turcs se réalise : l’Etat ottoman redevient un Etat constitutionnel. La Constitution de 1876, suspendue dès 1878, est remise en vigueur. La presse n‘est plus censurée.
27 juillet
Une amnistie générale est proclamée par le sultan.
6 août
Kâmil Pacha est nommé au poste de grand vizir en remplacement de Saïd Pacha.
Inauguration du chemin de fer germano-turc du Hedjaz, qui permet désormais de joindre Damas (Syrie) à Médine (Arabie).
en août
Mustafa Kemal se rend clandestinement en Bosnie, afin de recueillir des informations liées à l’accumulation dans la région d’Herzégovine de troupes austro-hongroises.
19 septembre
Mustafa Kemal arrive à Istanbul afin de se rendre en Tripolitaine dans le cadre d’une mission qui lui a été confiée à Salonique.
24 septembre
La Grèce proclame unilatéralement l’annexion de la Crète.
5 octobre
Mettant à profit les troubles dans l’Empire ottoman, le prince souverain Ferdinand de Bulgarie rompt les derniers liens entre son pays et Constantinople : au cours d’une grande cérémonie organisée à Tarnovo, il dénonce le traité de Berlin de 1878 et se proclame roi de Bulgarie.
6 octobre
Après avoir obtenu l’accord de la Russie, l'Autriche-Hongrie annexe la province ottomane de Bosnie-Herzégovine, qu'elle occupait depuis 30 ans. Par ailleurs, la Crète, province autonome turque, décide de s’unir à la Grèce. L’empire se disloque de toutes parts.
8 octobre
La situation est critique dans les Balkans : la Turquie proteste contre le rattachement de la Crète à la Grèce ; Constantinople mobilise ses 1er, 2e et 3e corps. Le Monténégro revendique son indépendance et dénonce les clauses du traité de Berlin. Une situation qui ne cesse d’inquiéter l’Italie qui s’apprête à réclamer comme compensation la liberté de l’Adriatique. Les observateurs s’interrogent sur la question des Dardanelles, actuellement en cours d’examen par l’amirauté britannique.
18 octobre
Réunion à Salonique du premier grand congrès d’Union et Progrès.
en novembre
Elections au premier Parlement ottoman : large majorité aux candidats du Comité Union et Progrès (CUP, Jeunes-Turcs) malgré l’opposition du Parti libéral ottoman, partisan de l’égalité entre Arabes et chrétiens.
17 décembre
A son ouverture en grande pompe, le Parlement comprend 147 députés turcs, 60 arabes, 27 albanais, 26 grecs, 14 arméniens, 10 slaves et 4 juifs. Lors de son discours, le sultan a donné l’image d’un souverain libéral très attaché à la Constitution.
fin décembre
Ahmed Riza est élu président de la Chambre des députés.
1909
9 janvier
L’Autriche conseille à l’Empire ottoman de renoncer à ses droits sur la Bosnie-Herzégovine, contre des compensations financières.
12 janvier
Le gouvernement ottoman accepte la proposition autrichienne.
26 février
L’Autriche-Hongrie signe un accord avec l’Empire ottoman sur la Bosnie-Herzégovine : pas de modification sans consultation préalable ; renonciation aux revendications turques en échange du paiement de 2,5 millions de livres turques. Les grandes puissances - Allemagne, Grande-Bretagne et France - interviennent pour essayer d’établir un équilibre : si la Serbie renonce à ses prétentions territoriales, l’Autriche accordera certaines facilités économiques.
15 mars
L’Italie propose une conférence internationale pour régler la question des Balkans.
7 avril
A Constantinople, un journaliste anti-unioniste, Hassan Fehmi Effendi, a été abattu, devant les passants, sur le pont de Galata qui enjambe la Corne d’Or.
nuit du 12 au 13 avril
Plusieurs unités islamistes de la 1re armée se sont révoltées à l’intérieur de leurs casernes, à Constantinople, suite à l’assassinat du journaliste Hassan Fehmi. Après avoir enfermé certains de leurs officiers et en avoir assassiné quelques autres, les mutins sont descendus jusqu’au pont de Galata, avant de se rassembler devant le Parlement, à côté de la basilique Sainte-Sophie.
13 avril
De nouvelles unités se sont jointes aux mutins qui traversaient Constantinople. Un certain nombre d’étudiants des medersas ainsi que des religieux enturbannés, se sont infiltrés parmi les soldats. Cette foule a alors investi le Parlement aux cris de : « Nous voulons le retour à la charia ». Ils demandent le départ du président de l’Assemblée et la démission du gouvernement, avec la formation d’un nouveau cabinet, et surtout la fermeture d’Union et Progrès. Le ministre de la Justice a été tué. Ce n’est que tard dans la soirée que Abdülhamid II s’est résolu à changer de grand vizir. Il a nommé à ce poste Tevfik Pacha, un partisan modéré de la monarchie constitutionnelle, pour remplacer Hussein Hilmi Pacha. Les rebelles se sont alors dispersés en tirant des salves en l’air.
14 avril
Mustafa Kemal suggère aux généraux unionistes d’écraser l’insurrection réactionnaire en envoyant immédiatement à Constantinople des forces armées sous le nom d’Armée du mouvement.
Début du massacre d’Adana. La nouvelle de la révolte de Constantinople et la rumeur d’un imminent soulèvement arménien pousse la foule musulmane a attaqué le quartier arménien de la ville.
15 avril
L’Armée du mouvement, réunissant des unités de Macédoine et commandée par Hüseyin Sükrü Pacha, se dirige vers la capitale.
16 avril
En trois jours, plus de 2 000 Arméniens ont été tués à Adana.
18 avril
L’Armée du mouvement s’arrête dans le village de Hadimköy, après avoir reçu de Salonique un message de Mahmut Savket Pacha qui annonçait qu’il rallait remplacer le commandant.
21 avril
Publication à Hadimköy du premier communiqué, signé Mustafa Kemal, de l’Armée du mouvement : « L’Armée du mouvement n’accomplira que son devoir militaire. Elle n’est pas concernée, pour le moment, par les problèmes d’ordre politique ni par les contacts avec le gouvernement ».
22 avril
Mahmud Chevket Pacha arrive à Hadimköy et prend le commandement de l’Armée du mouvement. Enver Pacha remplace Mustafa Kemal comme chef d’état-major.
24 avril
Les 30 000 soldats de Mahmud Chevket, venus de Macédoine, arrivent à Constantinople pour briser les manifestations hostiles au gouvernement. L’Etat de siège est proclamé dans la capitale. Quelques meneurs des rebelles sont pendus, devant une foule immense, sur le pont de Galata.
25 avril
Les Jeunes Turcs entrent le palais royal de Constantinople aux termes d’une reddition négociée avec le sultan : contre sa vie sauve, le souverain ottoman ordonne à ses 4 000 gardes albanais de rendre leurs armes. Le désarmement commence à midi. Déclaration de Mahmud Chevket Pacha : « L’Armée du mouvement n’est aucunement liée à Union et Progrès ».
nuit du 25 au 26 avril
En Cilicie, des soldats ottomans aidés par des Tchiganes et des Bachi-Bouzouks massacrent des chrétiens. Leurs commerces, églises et écoles sont pillés.
27 avril
Sous la pression des Jeunes Turcs (« société d'union et de progrès ») d’Enver Pacha, Cemal Pacha, Talaat Pacha et Ziya Gokalp, le sultan Abdulhamid II le Rouge (67 ans) est déposé par à l’unanimité par le Parlement, qui s’était réuni dès 8 heures du matin. A 10 h 10, le sheik ul Islam, seconde figure religieuse du pays, avait autorisé cette déposition en publiant une fatwa accusant le sultan d’avoir « gaspillé les richesses du pays », brûlés les livres de la charia et « versé le sang et commis des massacres ». A 10 h 50, le Sénat et la Chambre des députés ont voté la montée sur le trône du frère cadet du souverain déchu, Mehmet Resat (65 ans), enfermé dans le palais depuis plus de 30 ans. Celui-ci est aussitôt libéré et intronisé à 16 h en tant que sultan et calife sous le nom de Mehmet V, devant une foule qui l’a acclamé.
nuit 27 au 28 avril
A 3 h, le sultan déchu Abdulhamid II est mis dans un train et envoyé à Salonique, où il sera assigné à résidence au palais de Beylerbeyi. Son harem est démantelé et ses soutiens commencent à être exécutés.
en avril
Massacres de Cilicie : entre 20 000 et 30 000 Arméniens sont massacrés par les troupes ottomanes dans la province d’Adana (à Dörtyol notamment). La reprise de la capitale Adana se déroule dans une horreur sans nom (gens écorchés vifs, fusillés, éventrés, crucifiés, découpés en morceaux...).
La Turquie reconnaît l'indépendance complète de la Bulgarie.
3 mai
Les troupes de l’Armée du mouvement regagnent leurs casernes, dès le rétablissement de l’ordre dans la capitale : plusieurs pendaisons ont lieu.
6 mai
D’énormes trésors sont retrouvés dans le palais d’Abdulhämid II.
13 juin
Les Turcs s’élèvent contre le retrait des troupes russes et anglaises qui assuraient la protection de la Crète. Celle-ci risque d’être annexée par la Grèce.
24 juin
Le prestigieux diamant Hope (45,42 carats) aurait été vendu aux enchères à Paris pour 80 000 dollars (2,3 millions de dollars aujourd’hui) par le collectionneur turc Salomon Habib, qui l’avait acheté 400 000 dollars en 1908 (peut-être pour le compte du sultan ottoman).
13 juillet
Les puissances protectrices de la Crète (Grande-Bretagne, France, Russie et Italie) informent l’Empire ottoman du retrait de leurs forces en maintenant leurs prérogatives.
4 août
Des milliers d’Albanais manifestent contre la situation menaçante qui se profile en Crète, c’est-à-dire l’annexion par la Grèce.
5 août
La crise s’aggrave. L’Empire ottoman demande à la Grèce de désavouer la manifestation de la veille.
16 août
Pour répondre à l’opposition des minorités non musulmanes, les Jeunes-Turcs font voter une loi interdisant les associations politiques ayant pour base la race ou la nationalité et tentent d’uniformiser l’enseignement en rendant obligatoire de la langue turque. Ce texte va rencontrer la résistance des chrétiens des Balkans et des Arabes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
17 août
A Istanbul, des industriels américains tentent d’obtenir des concessions pour la construction de voies ferrées.
21 août
L’Assemblée publique nationale de l’Empire ottoman a adopté un amendement à la Constitution rendant le grand-vizir, les ministres et même le sultan responsables devant le Parlement.
13 septembre
Mustafa Kemal est nommé chef d’état-major de la 2e division de réservistes, rattachée à la 3e armée. En désaccord avec les unionistes, il abandonne la politique pour se consacrer à son métier de soldat.
15 octobre
Deuxième grand Congrès d’Union et Progrès, à Salonique. Mustafa Kemal, délégué de la Tripolitaine, a fait un long discours sur les dangers de l’amalgame entre soldat et politicien, ce qui caractérise l’écrasante majorité des membres du mouvement. Une idée très mal reçue par la majorité des congressistes.
2 décembre
Le premier vol d’un avion dans le ciel turc a été effectué par le baron de Cotters.
11 décembre
Condamnés à mort pour avoir participé au massacre d’Arméniens à Adana en avril dernier, 26 musulmans ont été exécutés en public à Constantinople.
27 décembre
Fondation à Athènes d’une association de Crétois pour promouvoir une solution à la crise qui secoue l’île.
28 décembre
Démission du grand-vizir Hussein Hilmi Pacha et de l’ensemble de son gouvernement.
1910
12 janvier
Ibrahim Hakki Pacha devient le nouveau grand vizir de l’Empire ottoman. Il succède à Hussein Hilmi Pacha, démissionnaire en décembre.
du 18 au 19 janvier
A Constantinople, le palais de Ciragan (résidence du sultan et Parlement) est ravagé par un incendie.
6 avril
Des troupes turques sont envoyées en Albanie pour réprimer une révolte anti-fiscale.
30 avril
Les rebelles albanais sont vaincus par les forces turques à la bataille du col de Kačanik [aujourd’hui entre le Kosovo et la Macédoine].
9 mai
L’Assemblée nationale crétoise demande le rattachement de l’île à la Grèce.
19 mai
La France et l’Empire ottoman ont signé une convention fixant la frontière entre leurs possessions en Afrique du Nord, la Libye turque et la Tunisie française.
20 mai
Le prince héritier ottoman représente son pays aux funérailles du roi Edouard VII à Londres.
28 juin
Mustafa Kemal participe aux manœuvres organisées en Macédoine, à partir de ce jour, sous la direction d’Ali Riza Pacha, chef d’état-major de la 3e armée.
24 juillet
Répression de la révolte albanaise : les Ottomans s’emparent de la ville de Shkodër.
27 juillet
L’Empire ottoman menace de déclarer la guerre à la Grèce si elle accepte des députés crétois au sein de son Parlement.
21 août
N’ayant pu acquérir un navire de classe dreadnought, la marine ottomane achète à l’Allemagne ses premiers cuirassés, le Barbaros et le Turgut Reis.
6 septembre
Bien que son grade ne le justifie pas, Mustafa Kemal est nommé commandant du centre de formation pour les officiers de la 3e armée.
12 septembre
Lancé en 1891, le cuirassé allemand pré-Dreadnought SMS Kurfürst Friedrich Wilhelm, de classe Brandebourg, est vendu à l’Empire ottoman. Il est rebaptisé Barbaros Hayreddin (le navire sera coulé par un sous-marin en 1915).
13 septembre
Après avoir reçu l’aval des autorités ottomanes, l’archéologue britannique David Hogarth commence à fouiller le site de Karkemish, en Syrie. Tous les objets exhumés doivent être remis aux employés délégués par le gouvernement turc.
30 septembre
Signature de la convention militaire turco-roumaine.
en octobre
Abdul Aziz el-Masri, l’un des chefs de la révolution jeune-turque, rencontre en Egypte le capitaine Gilbert Clayton, officier des renseignements britanniques au Caire. Il lui demande une aide en équipements pour soutenir une révolte contre les Turcs.
9 décembre
Un soulèvement arabe en Palestine est violemment réprimé par l’armée ottomane.
10 décembre
Le gouvernement turc a survécu à un vote de confiance à la Chambre des députés, par 123 voix contre 63.
15 décembre
Des officiers turcs ont été tués dans l’attaque par des bédouins de plusieurs avant-postes militaires.
dans l’année
La politique de turquisation des Jeunes-Turcs provoque des troubles chez les Druzes de Syrie et chez les Arabes de Palestine et d’Irak.
Des officiers arabes fondent à Constantinople Al-Qahtaniyya, une société secrète formée sur le modèle du CUP, qui revendique un empire ottoman arabo-turc sur le modèle de l’Autriche-Hongrie.
1911
6 janvier
Berlin et Moscou s’entendent sur la construction d’une voie ferrée reliant la Perse à l’axe Berlin-Bagdad.
31 janvier
A l’initiative du banquier anglais Ernest Cassel, ainsi que de l’homme d’affaires arméniens Gulbenkian, plusieurs groupes pétroliers se sont réunis à Londres pour présider à la création de la Turkish Petroleum. Une initiative menée afin de freiner les velléités américaines sur le territoire turc. Les Allemands sont désormais associés aux Anglais : la Deutsch Bank devrait participer au capital de la Turkish Petroleum à concurrence de 20 %. Calouste Sarkis Gulbenkian en détient 5 %.
1er février
Le Français Léon Gaumont ouvre à Istanbul une nouvelle agence du Comptoir Ciné-Location, qui loue des films produits ou distribués par sa maison.
6 février
A Istanbul, un incendie détruit plusieurs ailes du palais de la Sublime-Porte, qui abrite le siège du gouvernement des ministères.
12 février
Le club de football Galatasaray SK a remporté sa plus haute victoire à Kıtalar Arası Derbi en battant Fenerbahçe SK sept buts à zéro avec seulement sept joueurs sur le terrain.
30 mars
Le maire de Jérusalem, Raghib al-Nashashibi, et 150 notables arabes de Palestine, ont envoyé un télégramme au Parlement turc pour l’exhorter à faire cesser de nouvelles ventes de terres aux immigrants juifs.
6 avril
Bataille de Deçiq opposant près de Tuzi, dans l’est du Monténégro, les tribus albanaises du Nord (Malesor) aux forces ottomanes. A cette occasion, le chef Dedë Gjo Luli Dedvukaj lève le drapeau albanais pour la première fois depuis Skanderbeg au XVe s.
du 19 au 20 avril
Manœuvres militaires turques entre Salonique et Kilkis (Grèce), auxquelles Mustafa Kemal participe avec le grade de kolagast.
5 juin
Le sultan Mehmed V a entamé un voyage en « Roumélie », les provinces européennes de l’Empire ottoman.
9 juin
Le ministre italien des Affaires étrangères déclare que les intérêts de l’Italie en Afrique sont limités à Tripoli et à la Cyrénaïque, deux possessions ottomanes.
12 juin
Le sultan Mehmed V offre des conditions de paix aux Albanais au sein de l’Empire ottoman : il accepte d’accorder une amnistie aux insurgés qui ont déposé les armes et de lever l’interdiction des écoles de langue albanaise.
15 juin
Le sultan Mehmed V a signé à Pristina (Kosovo) une amnistie générale pour tous les participants aux rébellions de 1910 et 1911 contre l’Empire ottoman.
17 juin
Des rebelles arabes ont attaqué par surprise des troupes turques dans la ville portuaire de Gheesan, sur la mer Rouge [aujourd’hui Jizan, sur la côte sud-ouest de l’Arabie saoudite]. Intervenant, la canonnière Sutebbe a bombardé par erreur les forces ottomanes. On estime qu’au moins 1 000 soldats turcs ont été tués et un grand nombre d’autres blessés.
18 juin
Le commandant militaire ottoman Shefqet Turgut Pacha offre une amnistie aux rebelles albanais.
23 juin
22 chef albanais (tribus Hoti, Gruda, Shkreli, Kastrai, Kelmend, Shalë) menés par Luigj Gurakugi et Ismail Kemal se réunissent dans le village de Greçë, près de Selc, et rédigent le « Mémorandum de Greçë » (réimprimé par la suite sous le nom du « Livre rouge » / Libri i Kuq) contenant douze demandes adressées aux autorités ottomanes : amnistie générale pour tous les rebelles, reconnaissance de l’appartenance ethnique albanaise, élections à la proportionnelle de députés albanais au Parlement ottoman, enseignement de la langue albanaise à l’école, obligation pour le gouverneur et les hauts fonctionnaires de connaître la langue albanaise, emplois dans l’administration réservés aux Albanais, service militaire pour les Albanais uniquement en Albanie en temps de paix, restitution des armes confisqués, indemnisation pour tous les biens albanais endommagés par les troupes ottomanes.
25 juin
Poursuivant sa tournée d’inspection des territoires européens de l’Empire ottoman, le sultan Mehmed V est chaleureusement accueilli à Salonique [Thessalonique], où il s’est recueilli sur la tombe du sultan Murad II.
3 juillet
Partisans du panturquisme, Yusuf Akçura, Mehmed Emin et Ahmed Agaoglu fondent l’Association de la patrie turque (Turk Yurdu Cemiyet).
15 juillet
Des rebelles albanais ont tendu une embuscade aux troupes ottomanes d’Edhem Pacha à Ipek [aujourd’hui Peja, dans l’ouest du Kosovo]. Environ 200 Turcs ont été tués et blessés.
16 juillet
Le patriarche arménien a présenté au gouvernement ottoman une liste de griefs. Il réclame notamment des améliorations en matière d’éducation, d’emploi de la langue arménienne, le droit de participer au service militaire et le droit pour les chrétiens de se présenter comme témoins dans les procédures judiciaires. Des réformes sont promises (mais elles seront bloquées au Parlement).
20 juillet
Le roi monténégrin Nicolas Ier reçoit des représentants britanniques, français, russes, austro-hongrois et italiens pour tenter de résoudre la guerre entre Albanais et Turcs.
23 juillet
Un gigantesque incendie détruit 7 000 maisons et 10 quartiers d’Istanbul.
2 août
Le chef révolutionnaire bulgare macédonien Apostol Petkov est mort avec deux de ses compagnons dans des circonstances troubles à Krushari [aujourd’hui Ambeleies, en Grèce], à 55 km au nord-ouest de Salonique [Thessalonique]. Il a probablement été tué en combattant des gendarmes turcs, mais selon d’autres sources il aurait été empoisonné par un ancien membre de son groupe ayant fait défection.
en août
Création à Istanbul de la Société du pays turc, qui s’appuie sur le journal Turk Yurdu (« le Pays turc ») : grand succès.
24 septembre
Alors que le déclenchement de la guerre entre l’Italie et l’Empire ottoman semble imminent, une importante escadre italienne quitte le port de Syracuse pour Tripoli. A Vienne, le général Conrad von Hötzendorf, chef d’état-major de l’armée austro-hongroise, a envoyé au ministre des Affaires étrangères (Alois Lexa von Aehrenthal) une proposition d’attaque de l’Italie ou de conquête des territoires turcs des Balkans.
26 septembre
L’Allemagne, qui sert de médiateur dans le conflit opposant entre la Turquie et l’Italie, parvient à retarder la remise d’un ultimatum préparé par Rome.
28 septembre
Le gouvernement italien, par le biais de son chargé d’affaires à Constantinople (Giacomo De Martino), adresse à midi au grand vizir turc Ibrahim Hakki Pacha un ultimatum avec menace de guerre : Rome exige la cession dans les 24 heures de la Libye, au motif que les fanatiques musulmans de Tripoli mettent en danger la vie des ressortissants italiens.
29 septembre
L’ultimatum italien ayant expiré à midi, le destroyer Garibaldino navigue dans le port de Tripoli, où l’un des officiers du navire exige formellement du commandant turc local la reddition de la ville, qui est refusée. A 14 h 30, l’Italie déclare officiellement la guerre à l’Empire ottoman. Une heure seulement après, les cinq navires de guerre (dont le croiseur Vettor Pisani) du prince Luigi Amedeo, duc des Abruzzes, attaquent deux torpilleurs turcs en mer Adriatique : l’un des deux s’échoue et neuf de ses marins sont tués par les tirs italiens, tandis que le deuxième parvient à se mettre à l’abri dans le port de Preveza [aujourd’hui en Grèce], aussitôt bloqué et bombardé par la flottille italienne. L’objectif des Italiens est la conquête de la Tripolitaine : le débarquement des troupes a lieu simultanément à Tripoli, Benghazi, Derna et Tobrouk.
2 octobre
Une escadre italienne menée par le cuirassé Benedetto Brin vient relever une partie des navires bloquant le port de Tripoli. Les croiseurs Napoli, Amalfi, Pisa, San Marco, ainsi que trois destroyers et deux torpilleurs sont chargés d’escorter plusieurs navires de transports jusqu’à Derna, en Cyrénaïque.
3 octobre
Après avoir donné aux habitants de Tripoli un préavis de trois jours pour évacuer, les forces italiennes entament le blocus de la ville et lancent de lourds bombadements. Le commandant turc refusant toujours de se rendre, l’amiral Luigi Favarelli ordonne à ses navires de commencer à bombarder la cité à 15 h 40. Par ailleurs, la marine de guerre italienne a facilement eu raison de la flotte turque dans l’Adriatique.
5 octobre
1 500 fusiliers Italiens débarquent à Tripoli (Libye).
9 octobre
Des représentants de l’Empire ottoman ont signé le traité de Daan avec l’imam du Yémen Yahya Muhammad Hamid ed-Din. Le texte élargit l’autonomie de cette province turque.
11 octobre
Tobrouk tombe entre les mains italiennes. Par ailleurs, le corps expéditionnaire italien commandé par le général Carlo Caneva arrive à Tripoli.
15 octobre
Arrivée d’une escadre italienne devant le port libyen de Derna : les croiseurs cuirassés ouvrent le feu, détruisant presque entièrement la cité. Le mauvais temps empêche cependant tout débarquement.
18 octobre
1 500 Italiens débarquent à Derna et s’emparent de la ville.
20 octobre
Les Italiens s’emparent de Benghazi.
23 octobre
Bataille de l’oasis de Shar al-Shatt [Sciarat-Sciat]. Entre 8 000 et 10 000 Turcs et Arabes menés par Neşet Bey attaquent les positions italiennes à l’est de Tripoli, mais le 11e régiment de bersaglieri reste maître du terrain. Néanmoins, les pertes italiennes sont lourdes (378 morts, dont 8 officiers, et 125 blessés). En reprenant les zones tombées lors des assauts, les Italiens découvrent que presque tous les prisonniers ont été massacrés (« aveuglés, décapités, crucifiés, éviscérés, brûlés vifs ou découpés en morceaux » selon un rapport officiel.
La Crète vote le rattachement à la Grèce.
La première reconnaissance aérienne militaire en temps de guerre est effectuée en Libye par un avion italien. Après avoir décollé de Tripoli à 6 h 19, le capitaine Carlo Piazza s’est dirigé vers Aziziya pour observer les manœuvres des troupes turques. Il est rentré à 7 h 20 avec son rapport.
26 octobre
Bataille d’Al-Hany : à 5 heures du matin, les Ottomans attaquent à nouveau Tripoli, dans tout le secteur sud-est, avec toutes leurs forces disponibles. Les défenseurs italiennes tiennent grâce à la couverture d’artillerie et aux contre-attaques des renforts venant de la ville. Dès 8 h du matin, les forces turques et arabes sont en fuite.
1er novembre
Premier bombardement aérien de l’Histoire : en Tripolitaine, le sous-lieutenant italien Giulio Gavotti, aux commandes d’un monoplan Etrich Traube, a largué manuellement sur des troupes turques quatre grenades à fragmentation Cipelli alors qu’il volait à environ 700 m de haut. La première a été jetée sur Ain Zara et trois autres au-dessus de Tagiura. Aucune victime n’est à déplorer. La grenade Cipelli, pensant de 1,5 à 2 kilos chacune, a été spécialement étudiée pour un emploi depuis les airs emporté.
5 novembre
Le Premier ministre italien Giovanni Giolitti annonce le décret royal sur l’annexion de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque (confirmé par le Parlement en février 1912). Les Italiens baptisent ce territoire le pays Marmarique.
19 novembre
En Tripolitaine, les pilotes italiens sont les premiers au monde à utiliser leurs avions à des fins militaires offensives. Ils larguent des grenades sur les camps turcs depuis leurs appareils.
21 novembre
Formation à Istanbul de Liberté et Entente, un parti qui s’oppose à Union et Progrès.
23 novembre
Alors que la guerre italo-turque se poursuit, Rome informe les autres puissances européennes que la marine italienne sera envoyée dans les eaux ottomanes pour créer un blocus des Dardanelles.
4 décembre
Un bombe a explosé dans une mosquée d’Istib [aujourd’hui Štip, en Macédoine du Nord] : 12 fidèles musulmans ont été tués et 20 autres blessés. Des émeutes éclatent. L’armée ottomane réplique en attaquant des nationalistes bulgares suspectés de l’attentat (14 morts et 171 blessés).
30 décembre
Le Grand Vizir et tous ses ministres ont démissionné après que les membres de l’opposition ont boycotté une séance de la Chambre des députés.
dans l’année
Soulèvement au Yémen, dirigé par l'imam Yahya, contre les Turcs qui doivent reconnaître Yahya comme souverain sous suzeraineté ottomane.
1912
du 7 au 8 janvier
Bataille navale de Kunfuda (Al Qunfudhah [aujourd’hui port saoudien]) : la flottille italienne (le croiseur Piemonte et les destroyers Garibaldi et Artigliere) du capitaine de corvette Osvaldo Paladini a vaincu en mer Rouge 6 canonnières et un yacht armé turcs sous les ordres d’Hamid Bey. Alors que les Italiens n’ont subi aucune perte, chez les Ottomans les pertes sont lourdes : 6 canonnières et 1 remorqueur coulé, le yacht et quatre boutres chargés de ravitaillement capturés.
10 janvier
Première utilisation de l’aviation pour des opérations de propagande : le capitaine italien Carlo Piazza a largué des tracts sur des positions de l’armée ottomane en Libye.
13 janvier
Une proposition d’amendement constitutionnel permettant au sultan de dissoudre le Parlement en temps de guerre n’a pas obtenu plus de 125 alors que 188 sur 376 étaient nécessaires.
16 janvier
L’Assemblée générale de l’Empire ottoman est dissoute.
20 janvier
Bataille de Gargaresc en Libye : soutenues par un navire de guerre au large, les forces italiennes du général Gustavo Fara occupent sans résistance cette position turque située à 8 km à l’ouest de Tripoli.
31 janvier
Le capitaine italien Carlo Montu de l'armée italienne est devenu le premier pilote de l’histoire à être blessé au combat : il a été touché par des tirs antiaériens des forces ottomanes.
21 février
Le capitaine Fesa Bey devient le premier membre de l’armée turque à suivre une formation en vol et à obtenir une licence de pilote.
23 février
Par 431 voix contre 38, la Chambre des députés italienne a approuvé la proclamation royale sur l’annexion de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque.
24 février
La marine italienne bombarde le port de Beyrouth, où sont coulés deux contre-torpilleurs turcs.
5 mars
L’armée italienne est la première au monde à utiliser des dirigeables à des fins militaires : le P2 et le P3 effectuent des vols de reconnaissance dernière les lignes turques, à l’ouest de Tripoli.
6 mars
Première utilisation par les Italiens de dirigeables au combat : depuis une altitude de 1 800 m, le P2 et le P3 ont largué des bombes sur les troupes turques, à leur campement de Janzur, à 15 kilomètres à l’ouest de Tripoli.
13 mars
Etant parvenues à régler leurs différends, la Bulgarie et la Serbie ont conclu une alliance défensive initialement dirigée contre l’Autriche-Hongrie. Mais un paragraphe secret a été ajouté redirigeant cet accord contre l’Empire ottoman.
30 mars
Un destroyer italien a coulé le torpilleur turc Hamidiye dans le port d’Igoumenitsa [aujourd’hui dans le nord-ouest de la Grèce].
en mars
Création du club Türk Odjaghï (« Foyer turc »).
12 avril
Un détachement de militaires italiens débarque sur l’île grecque de Stampalia [aujourd’hui Astypalaia] : il s’agit de la première île du Dodécanèse occupée par l’Italie.
17 avril
Chargées de bombarder les côtes turques, deux importantes escadres italiennes se rejoignent à Stampalia [aujourd’hui l’île grecque d’Astypalaia].
18 avril
Fermeture du détroit des Dardanelles à la suite d’un bombardement de la flotte italienne.
19 avril
La flotte de guerre rentre en Italie, en laissant les croiseurs Amalfi et Pisa poursuivre la destruction des stations de télégraphe.
20 avril
Réorganisation à Constantinople de l’école supérieure Darülfünunu (« Maison des sciences multiples »). Le nombre de cours est augmenté et les programmes sont modernisés avec la création des écoles de médecine, droit, sciences appliquées (physique, chimie, mathématiques), littérature et théologie (université à partir de 1933).
28 avril
250 soldats Italiens débarquent des croiseurs Amalfi et Pisa pour faire prisonnière la garnison turque d’Astropalia.
1er mai
Le vapeur américain Texas saute sur une mine devant Smyrne. On compte 165 disparus.
nuit du 3 au 4 mai
Partis de Stampalia [Astypalaia] sous le commandement du général Giovanni Ameglio, les troupes italiennes débarquent sur l’île de Rhodes, rapidement conquise (l’île restera italienne jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale).
4 mai
L’Italie occupe l’île de Rhodes.
18 mai
Réouverture du détroit des Dardanelles.
29 mai
La Bulgarie et la Grèce s’allient contre l’Empire ottoman.
en mai
Formation à Istanbul d’un organisme clandestin, le Groupe des officiers salvateurs.
2 juin
La Grèce et le Monténégro mobilisent leur armée en invoquant les menaces ottomanes.
4 juin
Un incendie détruit plus de 4 000 maisons à Istanbul.
8 juin
En Libye, la résistance ottomane à Tripoli est définitivement brisée par les Italiens.
16 juin
Les Italiens lancent une opération contre Mesrata, un port libyen situé à 200 km à l’est de Tripoli et recevant du matériel de contrebande destiné aux résistants arabo-turcs. Protégés par les navires de ligne Re Umberto, Sardegna, Sicilia et les torpilleurs Clio et Airone, des bâtiments de transport débarquent des soldats près du village de Bu Sceifa (en tout 10 000 hommes participeront à l’attaque).
27 juin
Les troupes italiennes remportent une victoire sur les Turcs à Sidd Sïd, en Libye.
2 juillet
Le Parlement ottoman adopte la loi interdisant aux militaires d’avoir des activités politiques.
La Serbie, la Bulgarie et la Grèce signent un accord militaire contre l’Empire ottoman.
8 juillet
Après 22 jours d’opérations, les forces italiennes s’emparent du port libyen de Mesrata. Depuis le 16 juin, les Italiens déplorent 23 tués et 112 blessés, les Turcs et Arabes environ 500 morts et autant de blessés (les Italiens évacueront Mesrata en août 1915).
9 juillet
Mahmut Sevket Pacha démissionne de son poste de ministre de la Guerre.
21 juillet
Soulèvement populaire en Albanie contre l’administration ottomane.
3 août
Le gouvernement ottoman donne une autonomie limitée à l’Albanie : l’albanais est désormais enseigné et devient la langue administrative.
nuit du 8 au 9 août
Un tremblement de terre de magnitude estimée à 7,4 a frappé la région de la mer de Marmara à 3 h 29, provoquant des dégâts dans la province de Tekirdağ, mais également à Istanbul, Edirne, Adapazari et Bursa. Le nombre de victimes serait de 2 000 à 3 000.
15 août
Le ministre autrichien des Affaires étrangères, Léopold Berchtold, propose une conférence des grandes puissances sur les Balkans.
23 août
Début des négociations de paix entre l’Italie et l’Empire ottoman à Caux, en Suisse.
30 août
Mobilisation générale en Serbie, en Grèce et au Monténégro.
4 septembre
La Serbie soutient les activités de résistance des organisations de libération de la Macédoine.
9 septembre
Manifestation de protestation à Athènes contre les persécutions anti-hellènes dans les territoires ottomans et pour l’autodétermination de tous les Grecs.
12 septembre
La Bulgarie exige de l’Empire ottoman l’autonomie de la Macédoine et menace de mobiliser en cas de refus.
15 septembre
Des combats de guérilla opposent l’armée ottomane à des troupes monténégrines à la frontière albanaise.
22 septembre
350 partisans crétois débarquent à Samos et appellent au soulèvement contre l’occupation ottomane.
30 septembre
La Serbie, le Monténégro et la Grèce décrètent la mobilisation générale contre la Turquie.
Réunion à Salonique du troisième grand congrès d’Union et Progrès.
1er octobre
Le ministre allemand des Affaires étrangères annonce que les grandes puissances devront se tenir à l’écart d’une guerre dans les Balkans.
3 octobre
Les gouvernements de Serbie, de Bulgarie, de Monténégro et de Grèce adressent un ultimatum à Istanbul : l’Empire ottoman a trois jours pour accorder leur autonomie à la Macédoine, à la Vieille Serbie et à l’Albanie.
7 octobre
Le Monténégro déclare la guerre à l’Empire ottoman.
11 octobre
Les Turcs perdent Kozani en Macédoine.
15 octobre
Signature à Ouchy, près de Lausanne (Suisse), du traité de paix italo-turc. L’annexion italienne de la Libye est officiellement entériné, mais le sultan turc garde son ses prérogatives religieuses et son statut de commandeur des croyants.
17 octobre
La Bulgarie, la Serbie et la Grèce déclarent la guerre à l'Empire ottoman.
18 octobre
Les troupes bulgares occupent Karkale et marchent sur Andrinople.
19 octobre
Beyrouth a manifesté son soutien au peuple chypriote contre les Grecs.
22 octobre
Le général bulgare Vasil Delov a enlevé aux Ottomans la ville de Kardjali.
du 22 au 23 octobre
Bataille de Sarantaporo : victoire de l’armée grecque de Thessalie sur les Turcs en Macédoine.
23 octobre
En Macédoine, l’armée grecque de Thessalie occupe la ville de Servia, chef-lieu du sandjak ottoman de Serfije.
24 octobre
Les Bulgares sont vainqueurs des Turcs à Kirk-Kilissé.
26 octobre
Les Serbes occupent Urkub.
30 octobre
Victoire bulgare à Lüleburgaz, à soixante kilomètres d’Istanbul.
31 octobre
Retrait de l’armée turque après une attaque des Bulgares et de leurs alliés grecs et serbes.
1er novembre
L’armée grecque prend Samothrace, occupée par les Turcs.
2 novembre
Le croiseur cuirassé grec Georgios Averoff débarque un millier d’hommes dans le port de Mytilène, repoussant la garnison turque à l’intérieur de l’île de Lesbos.
3 novembre
En Epire, l’armée grecque enlève la cité de Preveza aux Turcs.
4 novembre
Après la défaite rapide de ses armées, l’Empire ottoman demande à la France et à l’Autriche-Hongrie de réaliser une médiation pour rétablir la paix.
5 novembre
Bataille de Monastir entre Turcs et Serbes : 20 000 Turcs tués.
Les Bulgares atteignent Istanbul et s’emparent des aqueducs, coupant ainsi l’alimentation en eau de la capitale ottomane.
6 novembre
Une armée bulgare commandée par Georgi Todorov s’empare de la cité de Serres [aujourd’hui dans le nord de la Grèce].
8 novembre
La forteresse de Salonique capitule devant les Grecs.
9 novembre
Le prince héritier grec Constantin défait les Turcs.
10 novembre
Les Bulgares pénètrent dans Thessalonique.
16 novembre
A l’ouest de Constantinople, les Bulgares occupent la ville de Silivri.
18 novembre
Epidémie de choléra à Istanbul.
19 novembre
Les Etats des Balkans exigent le retrait d’Europe des troupes ottomanes, à l’exception d’un petit territoire sur le Bosphore, pour engager des négociations d’armistice.
nuit du 20 au 21 novembre
Des torpilleurs bulgares coulent le croiseur turc Hamidie, à l'entrée du Bosphore.
26 novembre
Décès du patriarche de Constantinople Joachim III, à l’âge de 78 ans.
28 novembre
Ismaïl Qemal Bey et l’Assemblée nationale albanaise proclament l’indépendance de l’Albanie à Vlorë.
30 novembre
Les habitants de l’île de Samos proclament leur rattachement à la Grèce.
3 décembre
Un armistice est signé entre l’Empire ottoman et ses adversaires, sauf la Grèce.
4 décembre
La Chambre des députés italienne a approuvé le traité de paix avec l’Empire ottoman, par 335 voix contre 24.
6 décembre
Les troupes grecques occupent Korçë, dans le sud-est de l’Albanie.
15 décembre
Inauguration des tronçons Alep-Radjous et Alep-Djérablous de la voie ferrée Istanbul-Bagdad.
16 décembre
Ouverture à Londres de la conférence de la paix entre la Turquie et la ligue balkanique.
1913
2 janvier
A la Conférence de Londres, l’Empire ottoman propose de renoncer à ses territoires européens, à l’exception des détroits, et d’entériner l’indépendance de l’Albanie.
8 janvier
Echec à Londres de la conférence de paix entre l’Empire ottoman et les pays balkaniques.
18 janvier
Bataille navale de Lemnos : la flottille grecque du contre-amiral Koundouriatis (le croiseur cuirassé Averoff, 3 navires de ligne, 7 navires divers) a défait la marine ottomane du capitaine Ramiz Bey (3 navires de ligne, 1 croiseur, 8 destroyers, 5 navires divers) dans le nord-est de la mer Egée. Alors que les Grecs ne déplorent qu’un blessé, 190 Turcs ont été tués ou blessés et 2 de leurs navires sérieusement endommagés. Les Ottomans sont contraints de se replier sur les Dardanelles, laissant les îles du nord de la mer Egée sous le contrôle de la Grèce.
21 janvier
Coup d’Etat des Jeunes-Turc. Assassinat de Nazim Pacha.
23 janvier
Le général Mahmoud Chevket Pacha est nommé Grand Vizir. Il succède à Kibrisli Mehmed Kamil Pasha.
26 janvier
Le général bulgare Todorov est victorieux des Turcs à la bataille de Bulair.
29 janvier
A Londres, les négociations entre les délégués turcs et les Etats balkaniques sont suspendues après le coup d’Etat des Jeunes-Turcs à Istanbul. La Sublime Porte trouvait par ailleurs les prétentions grecques exorbitantes.
en janvier
Mahmûd Chevket Pacha devient grand vizir.
5 février
La première bataille aéronavale de l’Histoire s’est déroulée au-dessus du détroit des Dardanelles : chargé de repérer la position de la flotte ottomane, un hydravion Farman MF.7 piloté par le sous-lieutenant Michael Moutoussis et l’aspirant Aristedes Moraitines a largué quatre bombes sur la base turque de Nara, sans faire de victime ni d’importants dégâts.
8 février
Dans la presqu’île de Gallipoli, les unités turques de Bolayir passent à l’offensive contre les Bulgares. Cette opération s’achève sur un échec turc.
10 février
Germain V (78 ans) devient le nouveau patriarche de Constantinople.
17 février
Mustafa Kemal et Ali Fethi élaborent un projet destiné au ministère de la Guerre et concernant l’offensive à organiser contre les Bulgares pour reconquérir la Thrace.
19 février
Ahmet Izzet Pacha, commandant en chef adjoint, soumet à Mahmud Chevket Pacha, grand vizir et ministre de la Guerre, le projet élaboré par Mustafa Kemal et Ali Fethi.
20 février
Mahmud Chevket Pacha arrive à Gallipoli afin d’examiner avec Mustafa Kemal et Ali Fethi la situation sur le terrain.
21 février
La ville ottomane de Ioannina est incorporée à l’Etat grec.
4 mars
Sous les ordres du prince héritier Constantin, l’armée grecque d’Epire, forte de 41 000 hommes et 105 canons, attaque les 35 000 Turcs et 162 canons d’Esat Pacha à Bizani, au sud de Janina.
6 mars
Victoire grecque à la bataille de Bizani. 2 800 Turcs ont été tués et 8 600 faits prisonniers, alors que les Grecs ne déplorent que 500 morts et blessés.
13 mars
Les Grecs du prince Constantin prennent Janina après un long siège : 30 000 Turcs sont faits prisonniers.
14 mars
Dans le Dodécanèse, la population de l’île de Kastellorizo se soulève : elle emprisonne le gouverneur turc et sa garnison et proclame un gouvernement provisoire.
26 mars
Les Bulgares et les Serbes prennent Andrinople [Edirne] : 60 000 prisonniers turcs ; les alliés perdent 9 500 hommes.
30 avril
Mahmud Chevket Pacha s’entretient avec Mustafa Kemal au ministère de la Guerre, à Istanbul.
2 mai
Le général turc Essa Pacha Toptani proclame l’autonomie de l’Albanie sous protectorat ottoman.
4 mai
L’émir Abd el-Aziz reprend l’oasis d’Hofouf (Arabie), sur la côte du golfe Persique, à l’armée turque. Il récupère des armes et des munitions.
19 mai
L’Empire ottoman lance une offensive contre la Bulgarie.
30 mai
Grâce à la médiation des grandes puissances européennes, la conférence des ambassadeurs réunie dans la capitale britannique aboutit à la signature du Traité de Londres qui met fin à la première guerre balkanique : l’Empire ottoman abandonne ses possessions européennes, sauf les presqu'îles de Chatalja et Gallipoli. La Roumélie est remise aux Etats alliés (Grèce, Serbie, Bulgarie et Monténégro) mais sans partage défini. Les frontières maritimes sont largement octroyées au profit de la Grèce. L’indépendance de l’Albanie, proclamée en 1912, est reconnue officiellement par les grandes puissances et ses frontières seront définies ultérieurement.
11 juin
Le grand vizir Mahmud Chevket, rendu responsable des clauses humiliantes du traité de Londres, est assassiné à Istanbul, en pleine rue. Il était âgé de 59 ans.
12 juin
Le prince Sait Halim est nommé à la tête du gouvernement.
du 18 au 23 juin
Le congrès de la communauté arabe, réuni à Paris, réaffirme son attachement à l’Empire ottoman et se satisfait des mesures d’autonomie adoptées en faveur des différentes communautés arabes.
29 juin
Les vainqueurs de la Turquie se déchirent : la Bulgarie attaque la Grèce et la Serbie. Début de la deuxième guerre balkanique.
20 juillet
L’Empire ottoman intervient à son tour dans la seconde guerre balkanique en attaquant la Bulgarie : l’armée turque (entre 200 000 et 250 000 hommes) franchit la ligne Enos-Midia sous les ordres du général Ahmed Izzet Pacha.
21 juillet
Les forces bulgares se retirent de la ville d’Andrinople [Edirne].
23 juillet
Les troupes turques entrent dans Andrinople.
30 juillet
Ouverture à Bucarest de la conférence de paix entre les Etats balkaniques.
10 août
Traité de Bucarest qui met fin à la deuxième guerre balkanique : les vainqueurs se partagent les dépouilles de la Bulgarie. La Serbie double son territoire, la Grèce reçoit les îles du nord-est de l'Egée, la Crète et une grande partie de la Macédoine et de l'Epire. Mustafa Kemal quitte Edirne.
29 septembre
Par le traité bulgaro-ottoman, la Bulgarie renonce à la région d’Andrinople.
27 octobre
Mustafa Kemal est nommé attaché militaire auprès de l’ambassade ottomane à Sofia (Bulgarie).
3 novembre
Mustafa Kemal s’installe à son poste d’attaché militaire à Sofia.
6 novembre
Le gouvernement turc décerne à Mustafa Kemal la médaille Osmanî de quatrième grade en hommage à ses exploits sur le front libyen.
2 décembre
Le gouvernement ottoman nomme le général Otto Liman von Sanders membre du Haut Conseil militaire.
dans l’année
Les Turcs s'emparent de Skopje (capitale de la Macédoine yougoslave).
Le général Otto Liman von Sanders est le chef de la mission militaire allemande en Turquie.
1914
3 janvier
Ahmet Izzet Pacha cède le ministère de la Guerre à Enver Pacha, qui devient aussi le chef de l’état-major.
10 février
Depuis Sofia, Mustafa Kemal se plaint au ministère de la Guerre de l’irrégularité du versement de ses indemnités.
11 mars
Mustafa Kemal est fait chevalier de la Légion d’honneur à Paris (France).
14 mars
Signature du traité d’Istanbul entre la Turquie et la Serbie.
9 avril
La France et l’Empire ottoman signent une convention pour l’émission d’un nouvel emprunt turc.
14 mai
Selon un document envoyé au préfet de Smyrne par le ministre turc de l’Intérieur Talaat Pacha, le « génocide grec pontique » aurait commencé (selon diverses sources, on estime que 350 000 Grecs originaires du Pont seront massacrés jusqu’en 1923)
en mai
Mustafa Kemal termine à Sofia la rédaction d’un livre : Entretien avec l’officier et le commandant.
du 12 au 18 juin
Massacre de Phocée [aujourd’hui Foça], à 77 km au nord-ouest de Smyrne [Izmir] : des irréguliers turcs ont attaqué la communauté grecque de ce port de la mer Egée, tuant entre 50 et 100 personnes. 6 200 personnes ont fuit la ville.
15 juin
Une convention anglo-allemande règle la question du chemin de fer de Bagdad.
en juin
Sur la côte égéenne de l’Asie mineure, les Turcs attaquent la communauté grecque de Phocée [Foça].
16 juillet
« Holocauste hellénique » : selon le consul allemand Kuchhoff, sur les rives turques de la mer Noire, « toute la population grecque de Sinope et de la région côtière du district Kastanome est exilée » par les Ottomans. De nombreux Grecs sont tués et ceux qui échappent aux massacres mourront de faim et de maladie.
2 août
Traité d'alliance secret avec l'Allemagne, en guerre contre la France, la Russie et la Grande-Bretagne.
10 août
Ayant échappés aux navires français et britanniques, deux croiseurs de bataille de l’escadre allemande de Méditerranée, commandée par l’amiral Wilhelm Souchon, le SMS Goeben et le SMS Breslau se présentent devant les Dardanelles.
16 août
Afin de respecter les obligations de la neutralité turque, les croiseurs allemands SMS Goeben et SMS Breslau sont transférés à la marine turque (respectivement sous les noms de Yavuz Sultam Selim et de Midilli), tout en gardant leurs équipages allemands.
19 août
Le bazar de Dyarbekir, qui abrite essentiellement des entrepreneurs arméniens, est ravagé par un incendie criminel.
22 août
Le cuirassé Dreadnought Reşadiye, construit par les chantiers navals britanniques pour la marine ottomane, est réquisitionné : il entre en service dans la Royal Navy sous le nom de HMS Erin.
26 août
A l’ouest d’Istanbul, un incendie d’origine criminelle détruit le quartier arménien de Tekirdag (vilayet d’Edirne).
27 août
Le sultan décide de fermer les détroits turcs à la navigation commerciale.
2 septembre
L’Empire ottoman décrète la mobilisation générale.
9 septembre
La Turquie abroge les capitulations.
27 septembre
L’amiral allemand commandant l’escadre de Méditerranée, Wilhelm Souchon, est nommé commandant en chef de la Marine ottomane.
20 octobre
La Russie déclare la guerre à l'Empire ottoman.
29 octobre
Deux anciens croiseurs allemands naviguant sous pavillon turc mais avec des équipages allemands, le Yavuz Sultam Selim (ex-Goeben) et de Midilli (ex-Breslau), bombardent les ports russes de Sébastopol et de Novorossiysk.
30 octobre
La Turquie entre en guerre aux cotés de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie contre l'Angleterre, la France et la Russie.
3 novembre
Les croiseurs de bataille britanniques HMS Indomitable et Indefatigable et les vieux navires pré-dreadnoughts français Suffren et Vérité commencent le bombardement des forts turcs qui défendent les Dardanelles
4 novembre
Le sultan déclare la guerre sainte contre les Alliés, espérant s’attirer ainsi la solidarité de tous les musulmans.
5 novembre
La Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l’Empire ottoman.
6 novembre
La flotte russe de la mer Noire, menée par le cuirassé Rostislav du capitaine Porębski, tire 251 obus sur le port turc de Zonguldak, réduit à l’état de ruines.
12 novembre
L’Orient-Express change de trajet à cause de la guerre. Le trajet Paris-Istanbul est remplacé par le trajet Vienne-Budapest-Bucarest-Istanbul.
14 novembre
Une flotte d'invasion britannique (Force D) force l’embouchure du Chatt al-Arab et débarque en Mésopotamie [sud de l’actuel Irak].
18 novembre
Bataille du cap Sarytch : au large de la Crimée, la flotte russe (5 cuirassé pré-Dreadnought, 3 croiseurs légers et 12 destroyers) du vice-amiral Eberhardt force deux croiseurs battant pavillon turc (mais avec un équipage entièrement allemand, sous les ordres du contre-amiral Souchon), le SMS Goeben et le SMS Breslau, à battre en retraite.
22 novembre
Le général Barrett entre à Bassorah, à trente kilomètres à l'intérieur des terres, à la tête de la 6e division d'infanterie indienne sans rencontrer de résistance.
en novembre
Les troupes turques pénètrent dans le Caucase russe.
9 décembre
Les Turcs stoppent l’offensive des Anglais en Mésopotamie et occupent Akaba.
13 décembre
Parvenu à entrer dans les détroits des Dardanelles en évitant cinq rangées de mines, le sous-marin anglais HMS B11 du lieutenant Normand Holbrook réussit à couler avec des torpilles le cuirassé turc Mesûdiye au large de Çanakkale (Tchanak) avant de s’échapper.
22 décembre
Début de la bataille de Sarıkamış dans le nord-est de l’Asie Mineure : la 3e armée d’Enver Pacha (118 000 hommes) lance une offensive contre l’Armée russe du Caucase du général Vorontsov-Dachkov) afin de reprendre la ville de Kars, à 55 km au nord-est.
27 décembre
Les troupes ottomanes du lieutenant-colonel allemand August Stange Bey s’emparent de la ville russe frontalière d’Ardahan, dans l’oblast de Kars [aujourd’hui dans le nord-est de la Turquie].
31 mars
L’Empire ottoman a signé un accord avec la Russie. Les Turcs acceptent d’accorder une zone d’influence dans les vilayets des bords de la mer Noire aux Russes en échange de la construction par ceux-ci de voies ferrées dans ces régions.
1er avril
Le prince grec Georges est nommé souverain de Crète.
14 avril
Décès à Istanbul du maréchal et ancien ministre Osman Pacha Gazi. Il avait 68 ans.
1er mai
Le sultan ottoman Abdulhamid II signe un édit sur la construction du chemin de fer du Hedjaz : cette voie ferrée doit relier à terme Damas aux villes saintes de Médine et de La Mecque.
1er septembre
Des festivités grandioses se déroulent à Istanbul en présence des autorités européennes à l’occasion du 25e anniversaire du sultanat d’Abdülhamid II.
Réorganisation à Constantinople de l’école Darülfünun-u şahane (« Maison des sciences multiples »), fondée en 1846, avec des cours sur les mathématiques, la littérature et la théologie (université d’Istanbul à partir de 1933).
dans l’année
Abdülhamid II décide d’augmenter de 3 % les droits de douane portant sur les importations dans l’empire. Il tente ainsi, une fois de plus, de limiter la portée des Capitulations, dont il n’arrive pas, depuis un demi-siècle, à obtenir la suppression. Le tollé général dans les chancelleries pousse le sultan à faire marche arrière.
La population d’Istanbul, qui comptait 391 000 habitants en 1844, atteint le million.
Après la création de plusieurs grandes écoles et établissements professionnels comme l’Ecole des finances, l’Ecole de droit, l’Académie des beaux-arts ou l’Ecole de commerce, Istanbul est dotée d’une université pour retenir les étudiants afin qu’ils ne soient plus influencés en Europe par des idées libérales.
La Russie se fait reconnaître un droit exclusif de construire des voies ferrées dans le nord-est de l’Anatolie.
1901
9 février
Dans une lettre à son homologue italien, Agenor Goluchowski, ministre austro-hongrois des Affaires étrangères, garantit la souveraineté de la Sublime Porte.
9 avril
Patriarche de Constantinople depuis quatre ans, Constantin V se retire, à l’âge de 68 ans.
7 juin
Joachim III (67 ans) redevient patriarche de Constantinople, une fonction qu’il avait déjà occupée de 1878 à 1884.
en novembre
Résistance des Arméniens : affaire du monastère d’Arakelotz, conduite par Andranik.
31 décembre
Remise des diplômes à l’Ecole militaire. Après trois ans passés, Mustafa Kemal (20 ans) quitte l’établissement avec le grade de lieutenant.
1902
16 janvier
Dans la Péninsule arabique, les Britanniques aident Abdelaziz ibn Saoud à reprendre Riyad aux Rachid, soutenus par les Ottomans.
La concession pour construire la voie ferrée ottomane Konya-Bagdad est obtenue par l’Allemagne.
4 février
Réunion à Paris d’une cinquantaine d’opposants à la politique du sultan en un congrès de libéraux ottomans d’origines très diverses : Turcs, Arabes, Kurdes, Arméniens s’y retrouvent coude à coude. Organisée avec le soutien des chrétiens syriens résidant en France, cette réunion est qualifiée de « Premier Congrès des Jeunes-Turcs » (CUP).
10 mars
Un tremblement de terre raye de la carte la ville de Tochangri.
dans l’année
Le sioniste Theodor Herzl publie le roman Altneuland et négocie avec le sultan l'achat de la Palestine : échec. Herzl refuse la proposition de l’empire ottoman d’établir un foyer sioniste en Mésopotamie moyennant finances.
1903
13 février
Des massacres sanglants en Macédoine remettent à l’ordre du jour la question balkanique.
3 mars
Le révolutionnaire bulgare de Macédoine Todor Aleksandrov, chef du district de Kocani, est arrêté par les autorités turques et transféré à Skopje (condamné à 5 ans de prison, il sera amnistié dès avril 1904).
4 mars
Un groupe de 22 jeunes fonde à Istanbul le premier club de sport turc, le Bereket Gymnastics Club [aujourd’hui Besiktas JK].
5 mars
La Société du chemin de fer de Bagdad (Bagdadbahn, firme allemande) a obtenu la concession de la voie ferrée qui doit relier Istanbul à Bagdad, via Konya, Alep et Mossoul. La longueur totale de la ligne sera de 2 200 kilomètres. Un embranchement est aussi prévu vers le golfe Persique. C’est un succès supplémentaire pour les intérêts allemands. La société obtient une concession de 99 ans pour exploiter la ligne. En fin de bail, celle-ci deviendra propriété de l’Etat turc. Le sultan attachait une très grande importance à la signature de ce contrat, comme le prouvent les droits d’exploitation minière, les exonérations fiscales et les nombreuses facilités qui ont été accordées à la société.
au printemps
Les attentats à l’explosif se multiplient en Macédoine avec pour objectif d’éveiller et d’attirer l’attention de l’opinion publique européenne sur le problème de cette population macédonienne.
28 avril
Un séisme de magnitude 6,3 à 7 a ravagé Manzikert et la province de Mus : 3 500 morts, plus 25 000 têtes de bétail tuées. 12 000 maisons ont été détruites.
nuit du 29 au 30 avril
Les indépendantistes macédoniens commettent une cinquantaine d’attentats à Salonique. La Banque impériale ottomane était surtout visée.
20 juillet
La population de la Macédoine se révolte contre le pouvoir ottoman. Sous l’impulsion d’une élite intellectuelle regroupée dans l’Organisation révolutionnaire intérieure de Macédoine (ORIMA), des Macédoniens de toutes nationalités (des Bulgares, Serbes et Grecs) cherchent à rejeter la domination turque.
2 août
Insurrection bulgare de la Sainte-Elie et de la Transfiguration, dirigée par l'ORIMA et écrasée par les Turcs. Insurrection macédonienne de Ilinden (vilayet de Monastir) : 30 000 combattants mènent la lutte contre 200 000 Turcs.
3 août
Dans le vilayet de Monastir, des rebelles macédoniens de l’Organisation révolutionnaire secrète macédonienne-Andrinople (IMRO) s’emparent de la ville de Kruševo (à 180 km au sud de Skopje). Ils y proclament la République de Kruševo, dirigée par Nikola Karev, un partisan de l’alliance de tous les peuples, y compris les musulmans, contre le sultanat.
5 août
Suite à l’assassinat du consul russe à Monastir par un gendarme turc, la Russie y envoie une escadre armée. La Sublime Porte offre des réparations.
13 août
Après seulement dix jours d’existence, la République de Kruševo est écrasée par les autorités ottomanes : la ville est pillée et en partie incendiée. Des atrocités sont commises contre la population.
2 septembre
De nombreux sujets grecs de l’Empire ottoman se portent volontaire pour combattre la Bulgarie.
8 septembre
Les soldats turcs mettent fin à la révolte bulgare en tuant plus de 5 000 hommes, femmes et enfants.
24 septembre
Sur la question macédonienne, la Russie lance un avertissement à la Bulgarie et à la Turquie.
3 octobre
François-Joseph d’Autriche et Nicolas II de Russie ont conféré, à Mürzteg, sur la situation dans les Balkans. Ils veulent éviter un conflit généralisé avec l’Empire ottoman mais ont décidé d’employer tous les moyens possibles pour amener le sultan Abdülhamid II à engager des réformes en Macédoine, sous le contrôle de la Russie, protectrice des Slaves du Sud, et de l’Autriche-Hongrie. Le ministre autrichien des Affaires étrangères, le comte Agenor Goluchowsky, vient de rendre public cet accord.
2 novembre
Fin de l'insurrection macédonienne : insurgés 1 000 morts, Turcs 5 328 tués ; la répression turque est terrible : deux cents villages rasés, 4 866 morts.
3 novembre
Le gouvernement ottoman est d’accord avec le principe des propositions de réforme dans les Balkans qui lui sont soumises, mais il refuse la nomination de fonctionnaires non turcs.
1904
30 janvier
Le lutteur professionnel estonien George Hackenschmidt a remporté le championnat du monde de lutte gréco-romaine en battant le Turc Ahmed Madrali à l’Olympia de Londres.
de mars à avril
Révolte arménienne de Sassoun.
en avril
Bénéficiant d’une amnistie, le révolutionnaire bulgare de Macédoine Todor Aleksandrov est libéré par les autorités ottomanes huit mois après son arrestation (il reprend rapidement ses activités clandestines).
13 août
Une escadre américaine mouille devant Smyrne (Izmir) pour exiger des réparations à la suite de la destruction d’une mission américaine en Arménie.
29 août
Décès de l'ancien sultan (en 1876) Murad V, à l’âge de 64 ans.
1905
10 janvier
Encerclé dans sa maison par les troupes turques de Macédoine, le révolutionnaire bulgare Todor Aleksandrov parvient à s’échapper et à rejoindre le bande de Mishe Razvigorov.
11 janvier
Après six ans d’étude, Mustafa Kemal (24 ans) sort de l’Académie militaire en tant que capitaine.
10 février
Pour son premier poste, le capitaine Mustafa Kemal doit aller à Damas, au sein de la 5e armée. Quelques jours plus tôt, lui et plusieurs de ses camarades avaient été arrêtés car on les soupçonnait de comploter contre le régime. Cette affectation est donc en fait un exil.
23 mars
Eleftherios Venizelos lance un appel pour l’union de la Crète avec la Grèce.
21 juillet
Après avoir visité une mosquée, le sultan Abdulhamid II échappe à un attentat commis par des Arméniens : une voiture chargée d'explosifs a fait 24 morts et 57 blessés.
8 septembre
Des combats opposent bandes bulgares et soldats turcs en Macédoine.
1er octobre
Fondation du club sportif Galatasaray SK.
en octobre
L’assyriologue allemand Hugo Winckler commence à fouiller le site de Boghazköy, situé au nord d’Ankara (il y découvrira la capitale hittite d’Hattousa).
23 novembre
Les flottes d’Autriche-Hongrie, de Russie, de Grande-Bretagne, de France et d’Italie mouillent devant le Pirée pour protester contre la politique ottomane en Macédoine.
dans l’année
Soulèvement contre les Turcs au Yémen. Le mouvement est mené par l'imam Yahya.
1906
24 janvier
Le marquis Johann von Pallavicini est nommé ambassadeur d’Autriche-Hongrie à Constantinople (jusqu’en 1918).
23 mars
Assassinat du préfet de Constantinople Redvan Rasha.
en mars
La quatrième cellule de l’association Patrie et Liberté vient d’être créée à Jérusalem. Le capitaine Mustafa Kémal a participé à la création de cette association révolutionnaire et clandestine, la première au sein de l’armée ottomane. L’objectif est de combattre et même de renverser la monarchie absolutiste.
2 mai
Clôture à Athènes des Jeux olympiques intercalaires. La France termine première nation avec 40 médailles, dont 15 en or, devant les Etats-Unis et la Grèce. La délégation ottomane repart de Grèce sans avoir gagné une seule médaille.
dans l’année
Naissance à Salonique du Comité ottoman de la liberté
1907
3 mai
A Istanbul, un groupe de personnes jouant au football dans le quartier Kadıköy depuis 1899 sous le nom d’Union Club fonde officiellement le club de Fenerbahçe Spor Kulübü (Fenerbahçe SK).
6 juin
Les troubles s’aggravent en Macédoine du fait des activités de bandes grecques, bulgares et serbes.
15 août
Ordination dans l’église d’un monastère de Constantinople du premier prêtre orthodoxe afro-américain. Le Jamaïcain Raphaël Morgan (41 ans) devient « missionnaire » en Amérique et aux Antilles. Parlant mal le grec, la langue traditionnelle de l’Eglise orthodoxe orientale, il effectue ses services en anglais. D’abord membre de l’Eglise épiscopale méthodiste africaine, Morgan avait ensuite rejoint l’Eglise anglicane puis l’Eglise épiscopale avant de devenir orthodoxe et de visiter églises et monastères de Russie et de l’Empire ottoman à partir de 1904.
29 octobre
Le rôle des bandes bulgares et grecques dans les troubles qui agitent la Macédoine fait l’objet d’une plainte auprès des puissances occidentales.
dans l’année
Le Comité ottoman de la liberté fusionne avec le Comité Union et Progrès.
1908
23 février
Publication de la traduction par Mustafa Kemal d’un manuel sur la formation militaire, du général allemand Karl Litzmann.
2 juin
Signature des contrats de la Société de chemin de fer de Bagdad avec le gouvernement ottoman. Ils concernent les 840 kilomètres menant jusqu’à Halif.
3 juillet
Les officiers Niyazi et Enver prennent le maquis ; Ali Fuad les rejoints vite. Ils informent le sultan, par télégramme, leur état d’insurrection : déclenchement de la révolution des Jeunes-Turcs à Monastir. Ils réclament la Constitution de 1876.
mi-juillet
Le général dépêché par le sultan en Macédoine est assassiné par les insurgés.
20 juillet
Plusieurs milliers de soldats, venus d’Anatolie pour combattre la rébellion macédonienne, rejoignent les rangs des insurgés.
nuit du 21 au 22 juillet
A Skopje (Macédoine), Mustafa Kemal participe à la réunion de la section locale d’Union et Progrès.
24 juillet
Le rêve des Jeunes-Turcs se réalise : l’Etat ottoman redevient un Etat constitutionnel. La Constitution de 1876, suspendue dès 1878, est remise en vigueur. La presse n‘est plus censurée.
27 juillet
Une amnistie générale est proclamée par le sultan.
6 août
Kâmil Pacha est nommé au poste de grand vizir en remplacement de Saïd Pacha.
Inauguration du chemin de fer germano-turc du Hedjaz, qui permet désormais de joindre Damas (Syrie) à Médine (Arabie).
en août
Mustafa Kemal se rend clandestinement en Bosnie, afin de recueillir des informations liées à l’accumulation dans la région d’Herzégovine de troupes austro-hongroises.
19 septembre
Mustafa Kemal arrive à Istanbul afin de se rendre en Tripolitaine dans le cadre d’une mission qui lui a été confiée à Salonique.
24 septembre
La Grèce proclame unilatéralement l’annexion de la Crète.
5 octobre
Mettant à profit les troubles dans l’Empire ottoman, le prince souverain Ferdinand de Bulgarie rompt les derniers liens entre son pays et Constantinople : au cours d’une grande cérémonie organisée à Tarnovo, il dénonce le traité de Berlin de 1878 et se proclame roi de Bulgarie.
6 octobre
Après avoir obtenu l’accord de la Russie, l'Autriche-Hongrie annexe la province ottomane de Bosnie-Herzégovine, qu'elle occupait depuis 30 ans. Par ailleurs, la Crète, province autonome turque, décide de s’unir à la Grèce. L’empire se disloque de toutes parts.
8 octobre
La situation est critique dans les Balkans : la Turquie proteste contre le rattachement de la Crète à la Grèce ; Constantinople mobilise ses 1er, 2e et 3e corps. Le Monténégro revendique son indépendance et dénonce les clauses du traité de Berlin. Une situation qui ne cesse d’inquiéter l’Italie qui s’apprête à réclamer comme compensation la liberté de l’Adriatique. Les observateurs s’interrogent sur la question des Dardanelles, actuellement en cours d’examen par l’amirauté britannique.
18 octobre
Réunion à Salonique du premier grand congrès d’Union et Progrès.
en novembre
Elections au premier Parlement ottoman : large majorité aux candidats du Comité Union et Progrès (CUP, Jeunes-Turcs) malgré l’opposition du Parti libéral ottoman, partisan de l’égalité entre Arabes et chrétiens.
17 décembre
A son ouverture en grande pompe, le Parlement comprend 147 députés turcs, 60 arabes, 27 albanais, 26 grecs, 14 arméniens, 10 slaves et 4 juifs. Lors de son discours, le sultan a donné l’image d’un souverain libéral très attaché à la Constitution.
fin décembre
Ahmed Riza est élu président de la Chambre des députés.
1909
9 janvier
L’Autriche conseille à l’Empire ottoman de renoncer à ses droits sur la Bosnie-Herzégovine, contre des compensations financières.
12 janvier
Le gouvernement ottoman accepte la proposition autrichienne.
26 février
L’Autriche-Hongrie signe un accord avec l’Empire ottoman sur la Bosnie-Herzégovine : pas de modification sans consultation préalable ; renonciation aux revendications turques en échange du paiement de 2,5 millions de livres turques. Les grandes puissances - Allemagne, Grande-Bretagne et France - interviennent pour essayer d’établir un équilibre : si la Serbie renonce à ses prétentions territoriales, l’Autriche accordera certaines facilités économiques.
15 mars
L’Italie propose une conférence internationale pour régler la question des Balkans.
7 avril
A Constantinople, un journaliste anti-unioniste, Hassan Fehmi Effendi, a été abattu, devant les passants, sur le pont de Galata qui enjambe la Corne d’Or.
nuit du 12 au 13 avril
Plusieurs unités islamistes de la 1re armée se sont révoltées à l’intérieur de leurs casernes, à Constantinople, suite à l’assassinat du journaliste Hassan Fehmi. Après avoir enfermé certains de leurs officiers et en avoir assassiné quelques autres, les mutins sont descendus jusqu’au pont de Galata, avant de se rassembler devant le Parlement, à côté de la basilique Sainte-Sophie.
13 avril
De nouvelles unités se sont jointes aux mutins qui traversaient Constantinople. Un certain nombre d’étudiants des medersas ainsi que des religieux enturbannés, se sont infiltrés parmi les soldats. Cette foule a alors investi le Parlement aux cris de : « Nous voulons le retour à la charia ». Ils demandent le départ du président de l’Assemblée et la démission du gouvernement, avec la formation d’un nouveau cabinet, et surtout la fermeture d’Union et Progrès. Le ministre de la Justice a été tué. Ce n’est que tard dans la soirée que Abdülhamid II s’est résolu à changer de grand vizir. Il a nommé à ce poste Tevfik Pacha, un partisan modéré de la monarchie constitutionnelle, pour remplacer Hussein Hilmi Pacha. Les rebelles se sont alors dispersés en tirant des salves en l’air.
14 avril
Mustafa Kemal suggère aux généraux unionistes d’écraser l’insurrection réactionnaire en envoyant immédiatement à Constantinople des forces armées sous le nom d’Armée du mouvement.
Début du massacre d’Adana. La nouvelle de la révolte de Constantinople et la rumeur d’un imminent soulèvement arménien pousse la foule musulmane a attaqué le quartier arménien de la ville.
15 avril
L’Armée du mouvement, réunissant des unités de Macédoine et commandée par Hüseyin Sükrü Pacha, se dirige vers la capitale.
16 avril
En trois jours, plus de 2 000 Arméniens ont été tués à Adana.
18 avril
L’Armée du mouvement s’arrête dans le village de Hadimköy, après avoir reçu de Salonique un message de Mahmut Savket Pacha qui annonçait qu’il rallait remplacer le commandant.
21 avril
Publication à Hadimköy du premier communiqué, signé Mustafa Kemal, de l’Armée du mouvement : « L’Armée du mouvement n’accomplira que son devoir militaire. Elle n’est pas concernée, pour le moment, par les problèmes d’ordre politique ni par les contacts avec le gouvernement ».
22 avril
Mahmud Chevket Pacha arrive à Hadimköy et prend le commandement de l’Armée du mouvement. Enver Pacha remplace Mustafa Kemal comme chef d’état-major.
24 avril
Les 30 000 soldats de Mahmud Chevket, venus de Macédoine, arrivent à Constantinople pour briser les manifestations hostiles au gouvernement. L’Etat de siège est proclamé dans la capitale. Quelques meneurs des rebelles sont pendus, devant une foule immense, sur le pont de Galata.
25 avril
Les Jeunes Turcs entrent le palais royal de Constantinople aux termes d’une reddition négociée avec le sultan : contre sa vie sauve, le souverain ottoman ordonne à ses 4 000 gardes albanais de rendre leurs armes. Le désarmement commence à midi. Déclaration de Mahmud Chevket Pacha : « L’Armée du mouvement n’est aucunement liée à Union et Progrès ».
nuit du 25 au 26 avril
En Cilicie, des soldats ottomans aidés par des Tchiganes et des Bachi-Bouzouks massacrent des chrétiens. Leurs commerces, églises et écoles sont pillés.
27 avril
Sous la pression des Jeunes Turcs (« société d'union et de progrès ») d’Enver Pacha, Cemal Pacha, Talaat Pacha et Ziya Gokalp, le sultan Abdulhamid II le Rouge (67 ans) est déposé par à l’unanimité par le Parlement, qui s’était réuni dès 8 heures du matin. A 10 h 10, le sheik ul Islam, seconde figure religieuse du pays, avait autorisé cette déposition en publiant une fatwa accusant le sultan d’avoir « gaspillé les richesses du pays », brûlés les livres de la charia et « versé le sang et commis des massacres ». A 10 h 50, le Sénat et la Chambre des députés ont voté la montée sur le trône du frère cadet du souverain déchu, Mehmet Resat (65 ans), enfermé dans le palais depuis plus de 30 ans. Celui-ci est aussitôt libéré et intronisé à 16 h en tant que sultan et calife sous le nom de Mehmet V, devant une foule qui l’a acclamé.
nuit 27 au 28 avril
A 3 h, le sultan déchu Abdulhamid II est mis dans un train et envoyé à Salonique, où il sera assigné à résidence au palais de Beylerbeyi. Son harem est démantelé et ses soutiens commencent à être exécutés.
en avril
Massacres de Cilicie : entre 20 000 et 30 000 Arméniens sont massacrés par les troupes ottomanes dans la province d’Adana (à Dörtyol notamment). La reprise de la capitale Adana se déroule dans une horreur sans nom (gens écorchés vifs, fusillés, éventrés, crucifiés, découpés en morceaux...).
La Turquie reconnaît l'indépendance complète de la Bulgarie.
3 mai
Les troupes de l’Armée du mouvement regagnent leurs casernes, dès le rétablissement de l’ordre dans la capitale : plusieurs pendaisons ont lieu.
6 mai
D’énormes trésors sont retrouvés dans le palais d’Abdulhämid II.
13 juin
Les Turcs s’élèvent contre le retrait des troupes russes et anglaises qui assuraient la protection de la Crète. Celle-ci risque d’être annexée par la Grèce.
24 juin
Le prestigieux diamant Hope (45,42 carats) aurait été vendu aux enchères à Paris pour 80 000 dollars (2,3 millions de dollars aujourd’hui) par le collectionneur turc Salomon Habib, qui l’avait acheté 400 000 dollars en 1908 (peut-être pour le compte du sultan ottoman).
13 juillet
Les puissances protectrices de la Crète (Grande-Bretagne, France, Russie et Italie) informent l’Empire ottoman du retrait de leurs forces en maintenant leurs prérogatives.
4 août
Des milliers d’Albanais manifestent contre la situation menaçante qui se profile en Crète, c’est-à-dire l’annexion par la Grèce.
5 août
La crise s’aggrave. L’Empire ottoman demande à la Grèce de désavouer la manifestation de la veille.
16 août
Pour répondre à l’opposition des minorités non musulmanes, les Jeunes-Turcs font voter une loi interdisant les associations politiques ayant pour base la race ou la nationalité et tentent d’uniformiser l’enseignement en rendant obligatoire de la langue turque. Ce texte va rencontrer la résistance des chrétiens des Balkans et des Arabes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
17 août
A Istanbul, des industriels américains tentent d’obtenir des concessions pour la construction de voies ferrées.
21 août
L’Assemblée publique nationale de l’Empire ottoman a adopté un amendement à la Constitution rendant le grand-vizir, les ministres et même le sultan responsables devant le Parlement.
13 septembre
Mustafa Kemal est nommé chef d’état-major de la 2e division de réservistes, rattachée à la 3e armée. En désaccord avec les unionistes, il abandonne la politique pour se consacrer à son métier de soldat.
15 octobre
Deuxième grand Congrès d’Union et Progrès, à Salonique. Mustafa Kemal, délégué de la Tripolitaine, a fait un long discours sur les dangers de l’amalgame entre soldat et politicien, ce qui caractérise l’écrasante majorité des membres du mouvement. Une idée très mal reçue par la majorité des congressistes.
2 décembre
Le premier vol d’un avion dans le ciel turc a été effectué par le baron de Cotters.
11 décembre
Condamnés à mort pour avoir participé au massacre d’Arméniens à Adana en avril dernier, 26 musulmans ont été exécutés en public à Constantinople.
27 décembre
Fondation à Athènes d’une association de Crétois pour promouvoir une solution à la crise qui secoue l’île.
28 décembre
Démission du grand-vizir Hussein Hilmi Pacha et de l’ensemble de son gouvernement.
1910
12 janvier
Ibrahim Hakki Pacha devient le nouveau grand vizir de l’Empire ottoman. Il succède à Hussein Hilmi Pacha, démissionnaire en décembre.
du 18 au 19 janvier
A Constantinople, le palais de Ciragan (résidence du sultan et Parlement) est ravagé par un incendie.
6 avril
Des troupes turques sont envoyées en Albanie pour réprimer une révolte anti-fiscale.
30 avril
Les rebelles albanais sont vaincus par les forces turques à la bataille du col de Kačanik [aujourd’hui entre le Kosovo et la Macédoine].
9 mai
L’Assemblée nationale crétoise demande le rattachement de l’île à la Grèce.
19 mai
La France et l’Empire ottoman ont signé une convention fixant la frontière entre leurs possessions en Afrique du Nord, la Libye turque et la Tunisie française.
20 mai
Le prince héritier ottoman représente son pays aux funérailles du roi Edouard VII à Londres.
28 juin
Mustafa Kemal participe aux manœuvres organisées en Macédoine, à partir de ce jour, sous la direction d’Ali Riza Pacha, chef d’état-major de la 3e armée.
24 juillet
Répression de la révolte albanaise : les Ottomans s’emparent de la ville de Shkodër.
27 juillet
L’Empire ottoman menace de déclarer la guerre à la Grèce si elle accepte des députés crétois au sein de son Parlement.
21 août
N’ayant pu acquérir un navire de classe dreadnought, la marine ottomane achète à l’Allemagne ses premiers cuirassés, le Barbaros et le Turgut Reis.
6 septembre
Bien que son grade ne le justifie pas, Mustafa Kemal est nommé commandant du centre de formation pour les officiers de la 3e armée.
12 septembre
Lancé en 1891, le cuirassé allemand pré-Dreadnought SMS Kurfürst Friedrich Wilhelm, de classe Brandebourg, est vendu à l’Empire ottoman. Il est rebaptisé Barbaros Hayreddin (le navire sera coulé par un sous-marin en 1915).
13 septembre
Après avoir reçu l’aval des autorités ottomanes, l’archéologue britannique David Hogarth commence à fouiller le site de Karkemish, en Syrie. Tous les objets exhumés doivent être remis aux employés délégués par le gouvernement turc.
30 septembre
Signature de la convention militaire turco-roumaine.
en octobre
Abdul Aziz el-Masri, l’un des chefs de la révolution jeune-turque, rencontre en Egypte le capitaine Gilbert Clayton, officier des renseignements britanniques au Caire. Il lui demande une aide en équipements pour soutenir une révolte contre les Turcs.
9 décembre
Un soulèvement arabe en Palestine est violemment réprimé par l’armée ottomane.
10 décembre
Le gouvernement turc a survécu à un vote de confiance à la Chambre des députés, par 123 voix contre 63.
15 décembre
Des officiers turcs ont été tués dans l’attaque par des bédouins de plusieurs avant-postes militaires.
dans l’année
La politique de turquisation des Jeunes-Turcs provoque des troubles chez les Druzes de Syrie et chez les Arabes de Palestine et d’Irak.
Des officiers arabes fondent à Constantinople Al-Qahtaniyya, une société secrète formée sur le modèle du CUP, qui revendique un empire ottoman arabo-turc sur le modèle de l’Autriche-Hongrie.
1911
6 janvier
Berlin et Moscou s’entendent sur la construction d’une voie ferrée reliant la Perse à l’axe Berlin-Bagdad.
31 janvier
A l’initiative du banquier anglais Ernest Cassel, ainsi que de l’homme d’affaires arméniens Gulbenkian, plusieurs groupes pétroliers se sont réunis à Londres pour présider à la création de la Turkish Petroleum. Une initiative menée afin de freiner les velléités américaines sur le territoire turc. Les Allemands sont désormais associés aux Anglais : la Deutsch Bank devrait participer au capital de la Turkish Petroleum à concurrence de 20 %. Calouste Sarkis Gulbenkian en détient 5 %.
1er février
Le Français Léon Gaumont ouvre à Istanbul une nouvelle agence du Comptoir Ciné-Location, qui loue des films produits ou distribués par sa maison.
6 février
A Istanbul, un incendie détruit plusieurs ailes du palais de la Sublime-Porte, qui abrite le siège du gouvernement des ministères.
12 février
Le club de football Galatasaray SK a remporté sa plus haute victoire à Kıtalar Arası Derbi en battant Fenerbahçe SK sept buts à zéro avec seulement sept joueurs sur le terrain.
30 mars
Le maire de Jérusalem, Raghib al-Nashashibi, et 150 notables arabes de Palestine, ont envoyé un télégramme au Parlement turc pour l’exhorter à faire cesser de nouvelles ventes de terres aux immigrants juifs.
6 avril
Bataille de Deçiq opposant près de Tuzi, dans l’est du Monténégro, les tribus albanaises du Nord (Malesor) aux forces ottomanes. A cette occasion, le chef Dedë Gjo Luli Dedvukaj lève le drapeau albanais pour la première fois depuis Skanderbeg au XVe s.
du 19 au 20 avril
Manœuvres militaires turques entre Salonique et Kilkis (Grèce), auxquelles Mustafa Kemal participe avec le grade de kolagast.
5 juin
Le sultan Mehmed V a entamé un voyage en « Roumélie », les provinces européennes de l’Empire ottoman.
9 juin
Le ministre italien des Affaires étrangères déclare que les intérêts de l’Italie en Afrique sont limités à Tripoli et à la Cyrénaïque, deux possessions ottomanes.
12 juin
Le sultan Mehmed V offre des conditions de paix aux Albanais au sein de l’Empire ottoman : il accepte d’accorder une amnistie aux insurgés qui ont déposé les armes et de lever l’interdiction des écoles de langue albanaise.
15 juin
Le sultan Mehmed V a signé à Pristina (Kosovo) une amnistie générale pour tous les participants aux rébellions de 1910 et 1911 contre l’Empire ottoman.
17 juin
Des rebelles arabes ont attaqué par surprise des troupes turques dans la ville portuaire de Gheesan, sur la mer Rouge [aujourd’hui Jizan, sur la côte sud-ouest de l’Arabie saoudite]. Intervenant, la canonnière Sutebbe a bombardé par erreur les forces ottomanes. On estime qu’au moins 1 000 soldats turcs ont été tués et un grand nombre d’autres blessés.
18 juin
Le commandant militaire ottoman Shefqet Turgut Pacha offre une amnistie aux rebelles albanais.
23 juin
22 chef albanais (tribus Hoti, Gruda, Shkreli, Kastrai, Kelmend, Shalë) menés par Luigj Gurakugi et Ismail Kemal se réunissent dans le village de Greçë, près de Selc, et rédigent le « Mémorandum de Greçë » (réimprimé par la suite sous le nom du « Livre rouge » / Libri i Kuq) contenant douze demandes adressées aux autorités ottomanes : amnistie générale pour tous les rebelles, reconnaissance de l’appartenance ethnique albanaise, élections à la proportionnelle de députés albanais au Parlement ottoman, enseignement de la langue albanaise à l’école, obligation pour le gouverneur et les hauts fonctionnaires de connaître la langue albanaise, emplois dans l’administration réservés aux Albanais, service militaire pour les Albanais uniquement en Albanie en temps de paix, restitution des armes confisqués, indemnisation pour tous les biens albanais endommagés par les troupes ottomanes.
25 juin
Poursuivant sa tournée d’inspection des territoires européens de l’Empire ottoman, le sultan Mehmed V est chaleureusement accueilli à Salonique [Thessalonique], où il s’est recueilli sur la tombe du sultan Murad II.
3 juillet
Partisans du panturquisme, Yusuf Akçura, Mehmed Emin et Ahmed Agaoglu fondent l’Association de la patrie turque (Turk Yurdu Cemiyet).
15 juillet
Des rebelles albanais ont tendu une embuscade aux troupes ottomanes d’Edhem Pacha à Ipek [aujourd’hui Peja, dans l’ouest du Kosovo]. Environ 200 Turcs ont été tués et blessés.
16 juillet
Le patriarche arménien a présenté au gouvernement ottoman une liste de griefs. Il réclame notamment des améliorations en matière d’éducation, d’emploi de la langue arménienne, le droit de participer au service militaire et le droit pour les chrétiens de se présenter comme témoins dans les procédures judiciaires. Des réformes sont promises (mais elles seront bloquées au Parlement).
20 juillet
Le roi monténégrin Nicolas Ier reçoit des représentants britanniques, français, russes, austro-hongrois et italiens pour tenter de résoudre la guerre entre Albanais et Turcs.
23 juillet
Un gigantesque incendie détruit 7 000 maisons et 10 quartiers d’Istanbul.
2 août
Le chef révolutionnaire bulgare macédonien Apostol Petkov est mort avec deux de ses compagnons dans des circonstances troubles à Krushari [aujourd’hui Ambeleies, en Grèce], à 55 km au nord-ouest de Salonique [Thessalonique]. Il a probablement été tué en combattant des gendarmes turcs, mais selon d’autres sources il aurait été empoisonné par un ancien membre de son groupe ayant fait défection.
en août
Création à Istanbul de la Société du pays turc, qui s’appuie sur le journal Turk Yurdu (« le Pays turc ») : grand succès.
24 septembre
Alors que le déclenchement de la guerre entre l’Italie et l’Empire ottoman semble imminent, une importante escadre italienne quitte le port de Syracuse pour Tripoli. A Vienne, le général Conrad von Hötzendorf, chef d’état-major de l’armée austro-hongroise, a envoyé au ministre des Affaires étrangères (Alois Lexa von Aehrenthal) une proposition d’attaque de l’Italie ou de conquête des territoires turcs des Balkans.
26 septembre
L’Allemagne, qui sert de médiateur dans le conflit opposant entre la Turquie et l’Italie, parvient à retarder la remise d’un ultimatum préparé par Rome.
28 septembre
Le gouvernement italien, par le biais de son chargé d’affaires à Constantinople (Giacomo De Martino), adresse à midi au grand vizir turc Ibrahim Hakki Pacha un ultimatum avec menace de guerre : Rome exige la cession dans les 24 heures de la Libye, au motif que les fanatiques musulmans de Tripoli mettent en danger la vie des ressortissants italiens.
29 septembre
L’ultimatum italien ayant expiré à midi, le destroyer Garibaldino navigue dans le port de Tripoli, où l’un des officiers du navire exige formellement du commandant turc local la reddition de la ville, qui est refusée. A 14 h 30, l’Italie déclare officiellement la guerre à l’Empire ottoman. Une heure seulement après, les cinq navires de guerre (dont le croiseur Vettor Pisani) du prince Luigi Amedeo, duc des Abruzzes, attaquent deux torpilleurs turcs en mer Adriatique : l’un des deux s’échoue et neuf de ses marins sont tués par les tirs italiens, tandis que le deuxième parvient à se mettre à l’abri dans le port de Preveza [aujourd’hui en Grèce], aussitôt bloqué et bombardé par la flottille italienne. L’objectif des Italiens est la conquête de la Tripolitaine : le débarquement des troupes a lieu simultanément à Tripoli, Benghazi, Derna et Tobrouk.
2 octobre
Une escadre italienne menée par le cuirassé Benedetto Brin vient relever une partie des navires bloquant le port de Tripoli. Les croiseurs Napoli, Amalfi, Pisa, San Marco, ainsi que trois destroyers et deux torpilleurs sont chargés d’escorter plusieurs navires de transports jusqu’à Derna, en Cyrénaïque.
3 octobre
Après avoir donné aux habitants de Tripoli un préavis de trois jours pour évacuer, les forces italiennes entament le blocus de la ville et lancent de lourds bombadements. Le commandant turc refusant toujours de se rendre, l’amiral Luigi Favarelli ordonne à ses navires de commencer à bombarder la cité à 15 h 40. Par ailleurs, la marine de guerre italienne a facilement eu raison de la flotte turque dans l’Adriatique.
5 octobre
1 500 fusiliers Italiens débarquent à Tripoli (Libye).
9 octobre
Des représentants de l’Empire ottoman ont signé le traité de Daan avec l’imam du Yémen Yahya Muhammad Hamid ed-Din. Le texte élargit l’autonomie de cette province turque.
11 octobre
Tobrouk tombe entre les mains italiennes. Par ailleurs, le corps expéditionnaire italien commandé par le général Carlo Caneva arrive à Tripoli.
15 octobre
Arrivée d’une escadre italienne devant le port libyen de Derna : les croiseurs cuirassés ouvrent le feu, détruisant presque entièrement la cité. Le mauvais temps empêche cependant tout débarquement.
18 octobre
1 500 Italiens débarquent à Derna et s’emparent de la ville.
20 octobre
Les Italiens s’emparent de Benghazi.
23 octobre
Bataille de l’oasis de Shar al-Shatt [Sciarat-Sciat]. Entre 8 000 et 10 000 Turcs et Arabes menés par Neşet Bey attaquent les positions italiennes à l’est de Tripoli, mais le 11e régiment de bersaglieri reste maître du terrain. Néanmoins, les pertes italiennes sont lourdes (378 morts, dont 8 officiers, et 125 blessés). En reprenant les zones tombées lors des assauts, les Italiens découvrent que presque tous les prisonniers ont été massacrés (« aveuglés, décapités, crucifiés, éviscérés, brûlés vifs ou découpés en morceaux » selon un rapport officiel.
La Crète vote le rattachement à la Grèce.
La première reconnaissance aérienne militaire en temps de guerre est effectuée en Libye par un avion italien. Après avoir décollé de Tripoli à 6 h 19, le capitaine Carlo Piazza s’est dirigé vers Aziziya pour observer les manœuvres des troupes turques. Il est rentré à 7 h 20 avec son rapport.
26 octobre
Bataille d’Al-Hany : à 5 heures du matin, les Ottomans attaquent à nouveau Tripoli, dans tout le secteur sud-est, avec toutes leurs forces disponibles. Les défenseurs italiennes tiennent grâce à la couverture d’artillerie et aux contre-attaques des renforts venant de la ville. Dès 8 h du matin, les forces turques et arabes sont en fuite.
1er novembre
Premier bombardement aérien de l’Histoire : en Tripolitaine, le sous-lieutenant italien Giulio Gavotti, aux commandes d’un monoplan Etrich Traube, a largué manuellement sur des troupes turques quatre grenades à fragmentation Cipelli alors qu’il volait à environ 700 m de haut. La première a été jetée sur Ain Zara et trois autres au-dessus de Tagiura. Aucune victime n’est à déplorer. La grenade Cipelli, pensant de 1,5 à 2 kilos chacune, a été spécialement étudiée pour un emploi depuis les airs emporté.
5 novembre
Le Premier ministre italien Giovanni Giolitti annonce le décret royal sur l’annexion de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque (confirmé par le Parlement en février 1912). Les Italiens baptisent ce territoire le pays Marmarique.
19 novembre
En Tripolitaine, les pilotes italiens sont les premiers au monde à utiliser leurs avions à des fins militaires offensives. Ils larguent des grenades sur les camps turcs depuis leurs appareils.
21 novembre
Formation à Istanbul de Liberté et Entente, un parti qui s’oppose à Union et Progrès.
23 novembre
Alors que la guerre italo-turque se poursuit, Rome informe les autres puissances européennes que la marine italienne sera envoyée dans les eaux ottomanes pour créer un blocus des Dardanelles.
4 décembre
Un bombe a explosé dans une mosquée d’Istib [aujourd’hui Štip, en Macédoine du Nord] : 12 fidèles musulmans ont été tués et 20 autres blessés. Des émeutes éclatent. L’armée ottomane réplique en attaquant des nationalistes bulgares suspectés de l’attentat (14 morts et 171 blessés).
30 décembre
Le Grand Vizir et tous ses ministres ont démissionné après que les membres de l’opposition ont boycotté une séance de la Chambre des députés.
dans l’année
Soulèvement au Yémen, dirigé par l'imam Yahya, contre les Turcs qui doivent reconnaître Yahya comme souverain sous suzeraineté ottomane.
1912
du 7 au 8 janvier
Bataille navale de Kunfuda (Al Qunfudhah [aujourd’hui port saoudien]) : la flottille italienne (le croiseur Piemonte et les destroyers Garibaldi et Artigliere) du capitaine de corvette Osvaldo Paladini a vaincu en mer Rouge 6 canonnières et un yacht armé turcs sous les ordres d’Hamid Bey. Alors que les Italiens n’ont subi aucune perte, chez les Ottomans les pertes sont lourdes : 6 canonnières et 1 remorqueur coulé, le yacht et quatre boutres chargés de ravitaillement capturés.
10 janvier
Première utilisation de l’aviation pour des opérations de propagande : le capitaine italien Carlo Piazza a largué des tracts sur des positions de l’armée ottomane en Libye.
13 janvier
Une proposition d’amendement constitutionnel permettant au sultan de dissoudre le Parlement en temps de guerre n’a pas obtenu plus de 125 alors que 188 sur 376 étaient nécessaires.
16 janvier
L’Assemblée générale de l’Empire ottoman est dissoute.
20 janvier
Bataille de Gargaresc en Libye : soutenues par un navire de guerre au large, les forces italiennes du général Gustavo Fara occupent sans résistance cette position turque située à 8 km à l’ouest de Tripoli.
31 janvier
Le capitaine italien Carlo Montu de l'armée italienne est devenu le premier pilote de l’histoire à être blessé au combat : il a été touché par des tirs antiaériens des forces ottomanes.
21 février
Le capitaine Fesa Bey devient le premier membre de l’armée turque à suivre une formation en vol et à obtenir une licence de pilote.
23 février
Par 431 voix contre 38, la Chambre des députés italienne a approuvé la proclamation royale sur l’annexion de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque.
24 février
La marine italienne bombarde le port de Beyrouth, où sont coulés deux contre-torpilleurs turcs.
5 mars
L’armée italienne est la première au monde à utiliser des dirigeables à des fins militaires : le P2 et le P3 effectuent des vols de reconnaissance dernière les lignes turques, à l’ouest de Tripoli.
6 mars
Première utilisation par les Italiens de dirigeables au combat : depuis une altitude de 1 800 m, le P2 et le P3 ont largué des bombes sur les troupes turques, à leur campement de Janzur, à 15 kilomètres à l’ouest de Tripoli.
13 mars
Etant parvenues à régler leurs différends, la Bulgarie et la Serbie ont conclu une alliance défensive initialement dirigée contre l’Autriche-Hongrie. Mais un paragraphe secret a été ajouté redirigeant cet accord contre l’Empire ottoman.
30 mars
Un destroyer italien a coulé le torpilleur turc Hamidiye dans le port d’Igoumenitsa [aujourd’hui dans le nord-ouest de la Grèce].
en mars
Création du club Türk Odjaghï (« Foyer turc »).
12 avril
Un détachement de militaires italiens débarque sur l’île grecque de Stampalia [aujourd’hui Astypalaia] : il s’agit de la première île du Dodécanèse occupée par l’Italie.
17 avril
Chargées de bombarder les côtes turques, deux importantes escadres italiennes se rejoignent à Stampalia [aujourd’hui l’île grecque d’Astypalaia].
18 avril
Fermeture du détroit des Dardanelles à la suite d’un bombardement de la flotte italienne.
19 avril
La flotte de guerre rentre en Italie, en laissant les croiseurs Amalfi et Pisa poursuivre la destruction des stations de télégraphe.
20 avril
Réorganisation à Constantinople de l’école supérieure Darülfünunu (« Maison des sciences multiples »). Le nombre de cours est augmenté et les programmes sont modernisés avec la création des écoles de médecine, droit, sciences appliquées (physique, chimie, mathématiques), littérature et théologie (université à partir de 1933).
28 avril
250 soldats Italiens débarquent des croiseurs Amalfi et Pisa pour faire prisonnière la garnison turque d’Astropalia.
1er mai
Le vapeur américain Texas saute sur une mine devant Smyrne. On compte 165 disparus.
nuit du 3 au 4 mai
Partis de Stampalia [Astypalaia] sous le commandement du général Giovanni Ameglio, les troupes italiennes débarquent sur l’île de Rhodes, rapidement conquise (l’île restera italienne jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale).
4 mai
L’Italie occupe l’île de Rhodes.
18 mai
Réouverture du détroit des Dardanelles.
29 mai
La Bulgarie et la Grèce s’allient contre l’Empire ottoman.
en mai
Formation à Istanbul d’un organisme clandestin, le Groupe des officiers salvateurs.
2 juin
La Grèce et le Monténégro mobilisent leur armée en invoquant les menaces ottomanes.
4 juin
Un incendie détruit plus de 4 000 maisons à Istanbul.
8 juin
En Libye, la résistance ottomane à Tripoli est définitivement brisée par les Italiens.
16 juin
Les Italiens lancent une opération contre Mesrata, un port libyen situé à 200 km à l’est de Tripoli et recevant du matériel de contrebande destiné aux résistants arabo-turcs. Protégés par les navires de ligne Re Umberto, Sardegna, Sicilia et les torpilleurs Clio et Airone, des bâtiments de transport débarquent des soldats près du village de Bu Sceifa (en tout 10 000 hommes participeront à l’attaque).
27 juin
Les troupes italiennes remportent une victoire sur les Turcs à Sidd Sïd, en Libye.
2 juillet
Le Parlement ottoman adopte la loi interdisant aux militaires d’avoir des activités politiques.
La Serbie, la Bulgarie et la Grèce signent un accord militaire contre l’Empire ottoman.
8 juillet
Après 22 jours d’opérations, les forces italiennes s’emparent du port libyen de Mesrata. Depuis le 16 juin, les Italiens déplorent 23 tués et 112 blessés, les Turcs et Arabes environ 500 morts et autant de blessés (les Italiens évacueront Mesrata en août 1915).
9 juillet
Mahmut Sevket Pacha démissionne de son poste de ministre de la Guerre.
21 juillet
Soulèvement populaire en Albanie contre l’administration ottomane.
3 août
Le gouvernement ottoman donne une autonomie limitée à l’Albanie : l’albanais est désormais enseigné et devient la langue administrative.
nuit du 8 au 9 août
Un tremblement de terre de magnitude estimée à 7,4 a frappé la région de la mer de Marmara à 3 h 29, provoquant des dégâts dans la province de Tekirdağ, mais également à Istanbul, Edirne, Adapazari et Bursa. Le nombre de victimes serait de 2 000 à 3 000.
15 août
Le ministre autrichien des Affaires étrangères, Léopold Berchtold, propose une conférence des grandes puissances sur les Balkans.
23 août
Début des négociations de paix entre l’Italie et l’Empire ottoman à Caux, en Suisse.
30 août
Mobilisation générale en Serbie, en Grèce et au Monténégro.
4 septembre
La Serbie soutient les activités de résistance des organisations de libération de la Macédoine.
9 septembre
Manifestation de protestation à Athènes contre les persécutions anti-hellènes dans les territoires ottomans et pour l’autodétermination de tous les Grecs.
12 septembre
La Bulgarie exige de l’Empire ottoman l’autonomie de la Macédoine et menace de mobiliser en cas de refus.
15 septembre
Des combats de guérilla opposent l’armée ottomane à des troupes monténégrines à la frontière albanaise.
22 septembre
350 partisans crétois débarquent à Samos et appellent au soulèvement contre l’occupation ottomane.
30 septembre
La Serbie, le Monténégro et la Grèce décrètent la mobilisation générale contre la Turquie.
Réunion à Salonique du troisième grand congrès d’Union et Progrès.
1er octobre
Le ministre allemand des Affaires étrangères annonce que les grandes puissances devront se tenir à l’écart d’une guerre dans les Balkans.
3 octobre
Les gouvernements de Serbie, de Bulgarie, de Monténégro et de Grèce adressent un ultimatum à Istanbul : l’Empire ottoman a trois jours pour accorder leur autonomie à la Macédoine, à la Vieille Serbie et à l’Albanie.
7 octobre
Le Monténégro déclare la guerre à l’Empire ottoman.
11 octobre
Les Turcs perdent Kozani en Macédoine.
15 octobre
Signature à Ouchy, près de Lausanne (Suisse), du traité de paix italo-turc. L’annexion italienne de la Libye est officiellement entériné, mais le sultan turc garde son ses prérogatives religieuses et son statut de commandeur des croyants.
17 octobre
La Bulgarie, la Serbie et la Grèce déclarent la guerre à l'Empire ottoman.
18 octobre
Les troupes bulgares occupent Karkale et marchent sur Andrinople.
19 octobre
Beyrouth a manifesté son soutien au peuple chypriote contre les Grecs.
22 octobre
Le général bulgare Vasil Delov a enlevé aux Ottomans la ville de Kardjali.
du 22 au 23 octobre
Bataille de Sarantaporo : victoire de l’armée grecque de Thessalie sur les Turcs en Macédoine.
23 octobre
En Macédoine, l’armée grecque de Thessalie occupe la ville de Servia, chef-lieu du sandjak ottoman de Serfije.
24 octobre
Les Bulgares sont vainqueurs des Turcs à Kirk-Kilissé.
26 octobre
Les Serbes occupent Urkub.
30 octobre
Victoire bulgare à Lüleburgaz, à soixante kilomètres d’Istanbul.
31 octobre
Retrait de l’armée turque après une attaque des Bulgares et de leurs alliés grecs et serbes.
1er novembre
L’armée grecque prend Samothrace, occupée par les Turcs.
2 novembre
Le croiseur cuirassé grec Georgios Averoff débarque un millier d’hommes dans le port de Mytilène, repoussant la garnison turque à l’intérieur de l’île de Lesbos.
3 novembre
En Epire, l’armée grecque enlève la cité de Preveza aux Turcs.
4 novembre
Après la défaite rapide de ses armées, l’Empire ottoman demande à la France et à l’Autriche-Hongrie de réaliser une médiation pour rétablir la paix.
5 novembre
Bataille de Monastir entre Turcs et Serbes : 20 000 Turcs tués.
Les Bulgares atteignent Istanbul et s’emparent des aqueducs, coupant ainsi l’alimentation en eau de la capitale ottomane.
6 novembre
Une armée bulgare commandée par Georgi Todorov s’empare de la cité de Serres [aujourd’hui dans le nord de la Grèce].
8 novembre
La forteresse de Salonique capitule devant les Grecs.
9 novembre
Le prince héritier grec Constantin défait les Turcs.
10 novembre
Les Bulgares pénètrent dans Thessalonique.
16 novembre
A l’ouest de Constantinople, les Bulgares occupent la ville de Silivri.
18 novembre
Epidémie de choléra à Istanbul.
19 novembre
Les Etats des Balkans exigent le retrait d’Europe des troupes ottomanes, à l’exception d’un petit territoire sur le Bosphore, pour engager des négociations d’armistice.
nuit du 20 au 21 novembre
Des torpilleurs bulgares coulent le croiseur turc Hamidie, à l'entrée du Bosphore.
26 novembre
Décès du patriarche de Constantinople Joachim III, à l’âge de 78 ans.
28 novembre
Ismaïl Qemal Bey et l’Assemblée nationale albanaise proclament l’indépendance de l’Albanie à Vlorë.
30 novembre
Les habitants de l’île de Samos proclament leur rattachement à la Grèce.
3 décembre
Un armistice est signé entre l’Empire ottoman et ses adversaires, sauf la Grèce.
4 décembre
La Chambre des députés italienne a approuvé le traité de paix avec l’Empire ottoman, par 335 voix contre 24.
6 décembre
Les troupes grecques occupent Korçë, dans le sud-est de l’Albanie.
15 décembre
Inauguration des tronçons Alep-Radjous et Alep-Djérablous de la voie ferrée Istanbul-Bagdad.
16 décembre
Ouverture à Londres de la conférence de la paix entre la Turquie et la ligue balkanique.
1913
2 janvier
A la Conférence de Londres, l’Empire ottoman propose de renoncer à ses territoires européens, à l’exception des détroits, et d’entériner l’indépendance de l’Albanie.
8 janvier
Echec à Londres de la conférence de paix entre l’Empire ottoman et les pays balkaniques.
18 janvier
Bataille navale de Lemnos : la flottille grecque du contre-amiral Koundouriatis (le croiseur cuirassé Averoff, 3 navires de ligne, 7 navires divers) a défait la marine ottomane du capitaine Ramiz Bey (3 navires de ligne, 1 croiseur, 8 destroyers, 5 navires divers) dans le nord-est de la mer Egée. Alors que les Grecs ne déplorent qu’un blessé, 190 Turcs ont été tués ou blessés et 2 de leurs navires sérieusement endommagés. Les Ottomans sont contraints de se replier sur les Dardanelles, laissant les îles du nord de la mer Egée sous le contrôle de la Grèce.
21 janvier
Coup d’Etat des Jeunes-Turc. Assassinat de Nazim Pacha.
23 janvier
Le général Mahmoud Chevket Pacha est nommé Grand Vizir. Il succède à Kibrisli Mehmed Kamil Pasha.
26 janvier
Le général bulgare Todorov est victorieux des Turcs à la bataille de Bulair.
29 janvier
A Londres, les négociations entre les délégués turcs et les Etats balkaniques sont suspendues après le coup d’Etat des Jeunes-Turcs à Istanbul. La Sublime Porte trouvait par ailleurs les prétentions grecques exorbitantes.
en janvier
Mahmûd Chevket Pacha devient grand vizir.
5 février
La première bataille aéronavale de l’Histoire s’est déroulée au-dessus du détroit des Dardanelles : chargé de repérer la position de la flotte ottomane, un hydravion Farman MF.7 piloté par le sous-lieutenant Michael Moutoussis et l’aspirant Aristedes Moraitines a largué quatre bombes sur la base turque de Nara, sans faire de victime ni d’importants dégâts.
8 février
Dans la presqu’île de Gallipoli, les unités turques de Bolayir passent à l’offensive contre les Bulgares. Cette opération s’achève sur un échec turc.
10 février
Germain V (78 ans) devient le nouveau patriarche de Constantinople.
17 février
Mustafa Kemal et Ali Fethi élaborent un projet destiné au ministère de la Guerre et concernant l’offensive à organiser contre les Bulgares pour reconquérir la Thrace.
19 février
Ahmet Izzet Pacha, commandant en chef adjoint, soumet à Mahmud Chevket Pacha, grand vizir et ministre de la Guerre, le projet élaboré par Mustafa Kemal et Ali Fethi.
20 février
Mahmud Chevket Pacha arrive à Gallipoli afin d’examiner avec Mustafa Kemal et Ali Fethi la situation sur le terrain.
21 février
La ville ottomane de Ioannina est incorporée à l’Etat grec.
4 mars
Sous les ordres du prince héritier Constantin, l’armée grecque d’Epire, forte de 41 000 hommes et 105 canons, attaque les 35 000 Turcs et 162 canons d’Esat Pacha à Bizani, au sud de Janina.
6 mars
Victoire grecque à la bataille de Bizani. 2 800 Turcs ont été tués et 8 600 faits prisonniers, alors que les Grecs ne déplorent que 500 morts et blessés.
13 mars
Les Grecs du prince Constantin prennent Janina après un long siège : 30 000 Turcs sont faits prisonniers.
14 mars
Dans le Dodécanèse, la population de l’île de Kastellorizo se soulève : elle emprisonne le gouverneur turc et sa garnison et proclame un gouvernement provisoire.
26 mars
Les Bulgares et les Serbes prennent Andrinople [Edirne] : 60 000 prisonniers turcs ; les alliés perdent 9 500 hommes.
30 avril
Mahmud Chevket Pacha s’entretient avec Mustafa Kemal au ministère de la Guerre, à Istanbul.
2 mai
Le général turc Essa Pacha Toptani proclame l’autonomie de l’Albanie sous protectorat ottoman.
4 mai
L’émir Abd el-Aziz reprend l’oasis d’Hofouf (Arabie), sur la côte du golfe Persique, à l’armée turque. Il récupère des armes et des munitions.
19 mai
L’Empire ottoman lance une offensive contre la Bulgarie.
30 mai
Grâce à la médiation des grandes puissances européennes, la conférence des ambassadeurs réunie dans la capitale britannique aboutit à la signature du Traité de Londres qui met fin à la première guerre balkanique : l’Empire ottoman abandonne ses possessions européennes, sauf les presqu'îles de Chatalja et Gallipoli. La Roumélie est remise aux Etats alliés (Grèce, Serbie, Bulgarie et Monténégro) mais sans partage défini. Les frontières maritimes sont largement octroyées au profit de la Grèce. L’indépendance de l’Albanie, proclamée en 1912, est reconnue officiellement par les grandes puissances et ses frontières seront définies ultérieurement.
11 juin
Le grand vizir Mahmud Chevket, rendu responsable des clauses humiliantes du traité de Londres, est assassiné à Istanbul, en pleine rue. Il était âgé de 59 ans.
12 juin
Le prince Sait Halim est nommé à la tête du gouvernement.
du 18 au 23 juin
Le congrès de la communauté arabe, réuni à Paris, réaffirme son attachement à l’Empire ottoman et se satisfait des mesures d’autonomie adoptées en faveur des différentes communautés arabes.
29 juin
Les vainqueurs de la Turquie se déchirent : la Bulgarie attaque la Grèce et la Serbie. Début de la deuxième guerre balkanique.
20 juillet
L’Empire ottoman intervient à son tour dans la seconde guerre balkanique en attaquant la Bulgarie : l’armée turque (entre 200 000 et 250 000 hommes) franchit la ligne Enos-Midia sous les ordres du général Ahmed Izzet Pacha.
21 juillet
Les forces bulgares se retirent de la ville d’Andrinople [Edirne].
23 juillet
Les troupes turques entrent dans Andrinople.
30 juillet
Ouverture à Bucarest de la conférence de paix entre les Etats balkaniques.
10 août
Traité de Bucarest qui met fin à la deuxième guerre balkanique : les vainqueurs se partagent les dépouilles de la Bulgarie. La Serbie double son territoire, la Grèce reçoit les îles du nord-est de l'Egée, la Crète et une grande partie de la Macédoine et de l'Epire. Mustafa Kemal quitte Edirne.
29 septembre
Par le traité bulgaro-ottoman, la Bulgarie renonce à la région d’Andrinople.
27 octobre
Mustafa Kemal est nommé attaché militaire auprès de l’ambassade ottomane à Sofia (Bulgarie).
3 novembre
Mustafa Kemal s’installe à son poste d’attaché militaire à Sofia.
6 novembre
Le gouvernement turc décerne à Mustafa Kemal la médaille Osmanî de quatrième grade en hommage à ses exploits sur le front libyen.
2 décembre
Le gouvernement ottoman nomme le général Otto Liman von Sanders membre du Haut Conseil militaire.
dans l’année
Les Turcs s'emparent de Skopje (capitale de la Macédoine yougoslave).
Le général Otto Liman von Sanders est le chef de la mission militaire allemande en Turquie.
1914
3 janvier
Ahmet Izzet Pacha cède le ministère de la Guerre à Enver Pacha, qui devient aussi le chef de l’état-major.
10 février
Depuis Sofia, Mustafa Kemal se plaint au ministère de la Guerre de l’irrégularité du versement de ses indemnités.
11 mars
Mustafa Kemal est fait chevalier de la Légion d’honneur à Paris (France).
14 mars
Signature du traité d’Istanbul entre la Turquie et la Serbie.
9 avril
La France et l’Empire ottoman signent une convention pour l’émission d’un nouvel emprunt turc.
14 mai
Selon un document envoyé au préfet de Smyrne par le ministre turc de l’Intérieur Talaat Pacha, le « génocide grec pontique » aurait commencé (selon diverses sources, on estime que 350 000 Grecs originaires du Pont seront massacrés jusqu’en 1923)
en mai
Mustafa Kemal termine à Sofia la rédaction d’un livre : Entretien avec l’officier et le commandant.
du 12 au 18 juin
Massacre de Phocée [aujourd’hui Foça], à 77 km au nord-ouest de Smyrne [Izmir] : des irréguliers turcs ont attaqué la communauté grecque de ce port de la mer Egée, tuant entre 50 et 100 personnes. 6 200 personnes ont fuit la ville.
15 juin
Une convention anglo-allemande règle la question du chemin de fer de Bagdad.
en juin
Sur la côte égéenne de l’Asie mineure, les Turcs attaquent la communauté grecque de Phocée [Foça].
16 juillet
« Holocauste hellénique » : selon le consul allemand Kuchhoff, sur les rives turques de la mer Noire, « toute la population grecque de Sinope et de la région côtière du district Kastanome est exilée » par les Ottomans. De nombreux Grecs sont tués et ceux qui échappent aux massacres mourront de faim et de maladie.
2 août
Traité d'alliance secret avec l'Allemagne, en guerre contre la France, la Russie et la Grande-Bretagne.
10 août
Ayant échappés aux navires français et britanniques, deux croiseurs de bataille de l’escadre allemande de Méditerranée, commandée par l’amiral Wilhelm Souchon, le SMS Goeben et le SMS Breslau se présentent devant les Dardanelles.
16 août
Afin de respecter les obligations de la neutralité turque, les croiseurs allemands SMS Goeben et SMS Breslau sont transférés à la marine turque (respectivement sous les noms de Yavuz Sultam Selim et de Midilli), tout en gardant leurs équipages allemands.
19 août
Le bazar de Dyarbekir, qui abrite essentiellement des entrepreneurs arméniens, est ravagé par un incendie criminel.
22 août
Le cuirassé Dreadnought Reşadiye, construit par les chantiers navals britanniques pour la marine ottomane, est réquisitionné : il entre en service dans la Royal Navy sous le nom de HMS Erin.
26 août
A l’ouest d’Istanbul, un incendie d’origine criminelle détruit le quartier arménien de Tekirdag (vilayet d’Edirne).
27 août
Le sultan décide de fermer les détroits turcs à la navigation commerciale.
2 septembre
L’Empire ottoman décrète la mobilisation générale.
9 septembre
La Turquie abroge les capitulations.
27 septembre
L’amiral allemand commandant l’escadre de Méditerranée, Wilhelm Souchon, est nommé commandant en chef de la Marine ottomane.
20 octobre
La Russie déclare la guerre à l'Empire ottoman.
29 octobre
Deux anciens croiseurs allemands naviguant sous pavillon turc mais avec des équipages allemands, le Yavuz Sultam Selim (ex-Goeben) et de Midilli (ex-Breslau), bombardent les ports russes de Sébastopol et de Novorossiysk.
30 octobre
La Turquie entre en guerre aux cotés de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie contre l'Angleterre, la France et la Russie.
3 novembre
Les croiseurs de bataille britanniques HMS Indomitable et Indefatigable et les vieux navires pré-dreadnoughts français Suffren et Vérité commencent le bombardement des forts turcs qui défendent les Dardanelles
4 novembre
Le sultan déclare la guerre sainte contre les Alliés, espérant s’attirer ainsi la solidarité de tous les musulmans.
5 novembre
La Grande-Bretagne et la France déclarent la guerre à l’Empire ottoman.
6 novembre
La flotte russe de la mer Noire, menée par le cuirassé Rostislav du capitaine Porębski, tire 251 obus sur le port turc de Zonguldak, réduit à l’état de ruines.
12 novembre
L’Orient-Express change de trajet à cause de la guerre. Le trajet Paris-Istanbul est remplacé par le trajet Vienne-Budapest-Bucarest-Istanbul.
14 novembre
Une flotte d'invasion britannique (Force D) force l’embouchure du Chatt al-Arab et débarque en Mésopotamie [sud de l’actuel Irak].
18 novembre
Bataille du cap Sarytch : au large de la Crimée, la flotte russe (5 cuirassé pré-Dreadnought, 3 croiseurs légers et 12 destroyers) du vice-amiral Eberhardt force deux croiseurs battant pavillon turc (mais avec un équipage entièrement allemand, sous les ordres du contre-amiral Souchon), le SMS Goeben et le SMS Breslau, à battre en retraite.
22 novembre
Le général Barrett entre à Bassorah, à trente kilomètres à l'intérieur des terres, à la tête de la 6e division d'infanterie indienne sans rencontrer de résistance.
en novembre
Les troupes turques pénètrent dans le Caucase russe.
9 décembre
Les Turcs stoppent l’offensive des Anglais en Mésopotamie et occupent Akaba.
13 décembre
Parvenu à entrer dans les détroits des Dardanelles en évitant cinq rangées de mines, le sous-marin anglais HMS B11 du lieutenant Normand Holbrook réussit à couler avec des torpilles le cuirassé turc Mesûdiye au large de Çanakkale (Tchanak) avant de s’échapper.
22 décembre
Début de la bataille de Sarıkamış dans le nord-est de l’Asie Mineure : la 3e armée d’Enver Pacha (118 000 hommes) lance une offensive contre l’Armée russe du Caucase du général Vorontsov-Dachkov) afin de reprendre la ville de Kars, à 55 km au nord-est.
27 décembre
Les troupes ottomanes du lieutenant-colonel allemand August Stange Bey s’emparent de la ville russe frontalière d’Ardahan, dans l’oblast de Kars [aujourd’hui dans le nord-est de la Turquie].