mardi 5 janvier
Le ministère iranien du Renseignement a annoncé, dans la soirée, que certains de ses agents, « déviants », sont les responsables des récents meurtres d’intellectuels et d’opposants libéraux en Iran. Au même moment, l’un des plus hauts magistrats du pays, Ali Razani, chef du pouvoir judiciaire à Téhéran, a échappé à un assaut donné par des hommes armés contre sa voiture dans le centre de la capitale. Ali Razani a été blessé et un de ses passagers tué. Cet attentat n’a pas été revendiqué.
mercredi 6 janvier
Le président Khatami a salué l’enquête « honnête » mené par les services de renseignement, mais il a invité le ministère responsable à une réorganisation, en suggérant que « la vraie sécurité repose sur une approche sincère du peuple ».
mardi 12 janvier
Les Etats-Unis ont annoncé des sanctions économiques contre trois instituts russes accusés d’aider l’Iran à produire des missiles ou de lui fournir une aide en matière nucléaire.
mercredi 20 janvier
Les agents du ministère des Renseignements arrêtés pour les récents meurtres d’opposants politiques commis à Téhéran « seront jugés prochainement dans un procès publics ». C’est ce qu’a annoncé un responsable de la justice militaire iranienne, précisant qu’ils « pourront » également avoir un avocat.
jeudi 21 janvier
Une cérémonie à la mémoire d’une figure emblématique de l’opposition libérale a été dispersée de force par la police, à Téhéran alors qu’elle se transformait en manifestation de soutien au président réformateur Khatami. La police anti-émeute est intervenue à la fin de la cérémonie qui rassemblait environ 10 000 personnes dans une mosquée pour le quatrième anniversaire de la mort de Mehdi Bazargan, ancien Premier ministre de Khomeiny, devenu ensuite la principale personnalité de l’opposition intérieure.
lundi 25 janvier
Alors que l’aviation américaine bombardait le sud de l’Irak, un missile américain est tombé tout près d’Abadan, une ville frontalière de l’Irak.
mercredi 27 janvier
Selon des informations fournies par les milieux dissidents d’Iran, le régime de Téhéran poursuit un programme d’armes bactériologiques et chimiques mobilisant plus de 4 000 personnes et de nombreux experts étrangers. Dans le cadre de ce programme, l’Iran a déjà pu mettre au point trois types d’armes bactériologiques qu’il sera bientôt en mesure de produire en masse. Téhéran a « catégoriquement démenti » chercher à avoir de telles « armes sataniques ».
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, a demandé au gouvernement américain de « présenter des excuses et réparer le préjudice moral qu’il a causé à l’Iran pour la violation de son espace aérien », suite à l’incident du 25 janvier. Auparavant, le président du Parlement, Ali Akhbar Nategh-Nouri, avait dénoncé « les agressions répétées des forces américaines et britanniques contre l’Irak », considérées par Téhéran comme « très dangereuses pour la région et notre sécurité nationale ».
lundi 1er février
Des milliers d’Iraniens se sont rassemblés, ce « Jour de Dieu », au mausolée de l’imam Khomeiny, à Téhéran, pour le coup d’envoi des célébrations du vingtième anniversaire de la révolution islamique. Les fêtes doivent durer dix jours, ceux de la « Décade de l’Aurore ».
mardi 2 février
Des milliers de jeunes Iraniens ont accueilli le président Khatami dans un gymnase de Téhéran avec des cris de joie et des pétards. « Khatami, nous t’aimons ! » ont notamment lancé plus de 10 000 jeunes filles en tchador et de lycéens au front ceint d’un bandeau rouge ou vert comme les soldats de la « guerre sacrée » contre l’Irak. Faisant allusion aux attaques des intégristes contre les manifestations étudiantes, le chef de l’Etat a qualifié de « complot » les « efforts visant à empêcher la jeunesse de manifester ».
mercredi 3 février
Préparant la visite à Paris, au printemps, du président Khatami, le ministre iranien des Affaires étrangères a été reçu à Paris par son homologue français Hubert Védrine. Les deux hommes ont estimé qu’entre Paris et Téhéran « les perspectives d’avenir sont tout à fait ouvertes et positives ».
samedi 6 février
Les Iraniennes vont-elles devoir changer leur garde-robe ? C’est en tout cas ce que leur conseiller la revue officielle Iran-é-Javan (l’Iran pour les jeunes), qui a critiqué la tristesse et les couleurs sombres de la tenue islamique imposée aux femmes en Iran depuis la révolution de 1979.
dimanche 7 février
Le Mouvement pour la libération de l’Iran (MLI), principal parti de l’opposition intérieure, n’est pas autorisé à présenter des candidats aux élections municipales du 26 février.
mercredi 10 février
Le président Khatami a inauguré un complexe sportif exclusivement réservé aux femmes et aux enfants, dans un quartier populaire du sud de Téhéran.
jeudi 11 février
De 200 000 à 300 000 personnes sont venus écouter le président Khatami sur la place Azadi, au dernier jour d’une célébration peu enfiévrée de la révolution de 1979. Le président a souligné que la révolution était entrée dans sa phase « stabilisatrice ».
samedi 13 février
Un ressortissant allemand, Heinrich Lambert Heimes, ancien représentant de la Deutsche Bank en Iran, a été tué lors d’un échange de tirs entre les forces de l’ordre iraniennes et un malfaiteur, près de Kachan, à 250 kilomètres au sud de Téhéran. Selon la version officielle, Heimes, sa femme et l’attaché militaire de l’ambassade d’Allemagne, se seraient fait voler leur voiture, avant d’être pris dans la fusillade, au cours de laquelle un policier a également été abattu. Le quotidien Iran News considère que cette version n’est « ni claire ni convaincante » et que « des mains invisibles sont à l’œuvre pour empêcher l’amélioration des relations entre Téhéran et Bonn ».
dimanche 14 février
Plusieurs membres influents du clergé chiite iranien ont réaffirmé le caractère « irrévocable » de la fatwa prononcée il y a dix ans par l’ayatollah Khomeiny contre l’écrivain britannique Salman Rushdie. Au premier rang de ces religieux, l’ayatollah Hassan Saneï, président d’une fondation qui offre une prime d’un montant de plus de 15 millions de francs (régulièrement réévalué) à qui assassinera l’auteur des Versets sataniques.
lundi 15 février
Match amical de football : à domicile, le Koweït a été battu par l’Iran deux buts à un.
mardi 16 février
L’Iran aurait conclu un accord avec un consortium pétrolier anglo-canadien, Premier Oil et Bow Valley. Ce contrat de 200 millions de dollars porte sur l'exploitation du gisement de Balal (80 millions de barils) pour deux ans. Ceci malgré une loi américaine qui prévoit des rétorsions contre les entreprises étrangères investissant dans ce secteur en Iran.
dimanche 21 février
Pour la première fois, des manifestations kurdes ont eu lieu en Irak et en Iran contre les intérêts turcs. En Iran, des unités anti-émeute ont été déployées contre les manifestants qui réclamaient la libération de leur cher Ocalan. A Ouroumieh, ville frontalière de la Turquie, deux jeunes gens auraient été tués par des tirs destinés à éloigner les manifestants du consulat de Turquie.
lundi 22 février
La Turquie a fermé l’un de ses trois postes frontière avec l’Iran après les manifestations qui se sont déroulées la veille à Ouroumieh. Le personnel turc du consulat de cette ville iranienne a été évacué.
mercredi 24 février
Dans la soirée, le siège de la principale formation favorable au président Khatami, le Parti des serviteurs de la reconstruction, a été mitraillé par des inconnus. Une à trois personnes auraient été blessées.
vendredi 26 février
Pour la première fois depuis 20 ans, les Iraniens ont voté pour désigner 200 000 maires et conseillers municipaux. La participation a été « forte » dans tout le pays. La campagne électorale n’a duré qu’une semaine.
samedi 27 février
Un religieux libéral proche du président Khatami a été écroué pour avoir critiqué le Guide de la Révolution islamique, l’ayatollah Khamenei.
début mars
Un théologien de premier plan, Mohsen Kadivar (38 ans) a été arrêté pour avoir publiquement demandé que la religion cesse de s’ingérer dans la vie publique.
lundi 1er mars
Les derniers chiffres provisoires diffusés par le ministère de l’Intérieur laissent présager la victoire des réformateurs aux élections municipales. Ainsi, 12 partisans du précédent Khatami se trouvent en tête pour les 15 sièges du conseil municipal de Téhéran, principal enjeu du scrutin. En province, les réformateurs sont élus ou en passe de l’être dans les trois quarts des localités dont les résultats définitifs ou provisoires ont été communiqués.
mardi 2 mars
Les compagnies pétrolières Elf Aquitaine (France) et Eni (Italie) ont signé à Téhéran un contrat pour l’exploitation d’un champ pétrolier offshore iranien dans le golfe Persique. Ce contrat prévoit de porter la production du champ de Doroud de 148 000 à 220 000 barils/jours dans les quatre ans qui viennent.
mercredi 3 mars
Les derniers chiffres publiés à Téhéran assurent les réformateurs de la victoire aux élections municipales. A Téhéran, ils emportent 13 des 15 sièges. A Machhad, deuxième ville du pays, ils prennent 5 des 9 sièges du conseil municipal. Les résultats définitifs ne seront publiés que dans les prochains jours.
jeudi 4 mars
Les Emirats arabes unis considèrent comme une provocation les manœuvres iraniennes en cours dans trois îles revendiquées, depuis 1971, par les six monarchies et occupées par Téhéran : Abou Moussa, la Grande Tomb et la Petite Tomb. Elles ont demandé l’arrêt « immédiat » de ces « manœuvres agressives ».
samedi 6 mars
Inauguration au Musée d’art contemporain de Téhéran d’une exposition consacrée à l’expressionnisme abstrait.
dimanche 7 mars
Le président Khatami a inauguré la première ligne du métro de Téhéran. Elle relie la place Azadi, à Téhéran, à Karaj (Malard), avec station intermédiaire à Vardavard. La ligne a été construite par la compagnie chinoise NORINCO [aujourd’hui ligne n°5].
lundi 8 mars
Publication des résultats officiels des élections municipales : triomphe des réformateurs. Dans les 28 chefs-lieux de province, capitale comprise, 124 réformateurs ont été élus face à 44 conservateurs et à 88 candidats réputés indépendants (sans étiquette politique reconnue). Les réformateurs triomphent à Tabriz, à Machhad, à Ispahan, à Chiraz et dans nombre de localités de moyenne importance. Mais c’est à Téhéran que la victoire des partisans de du président Khatami est la plus éclatante : les quinze sièges du conseil municipale leur reviennent. Leur chef de file, Abdollah Nouri, ancien ministre de l’Intérieur et l’un des principaux lieutenants de Khatami, y recueille le plus grand nombre de voix. Sur les 4 000 candidates féminines (pour un total de 300 000 candidats), 52 ont été élues. Parmi elles, la sœur aînée du président, Fatemeh Khatami (61 ans), élue à Ardakan, au nord de Yazd… avec trois fois plus de voix que son suivant immédiat. En outre, pour la première fois, deux femmes ont été élues dans la ville sainte chiite de Qom. Le scrutin a déplacé 60 % de l’électorat.
mardi 9 mars
Il y a vingt ans qu’un président iranien n’était pas venu en Europe. Mohammad Khatami est arrivé à Rome pour une visite officielle de trois jours en Italie.
jeudi 11 mars
Le président Khatami a rencontré le pape Jean-Paul II au Vatican. Une rencontre qui fut, selon le président iranien lui-même, « cordiale, empreinte d’un esprit de dialogue entre musulmans et chrétiens ». Puis Khatami a quitté Rome à l’issue d’un séjour officiel de trois jours qui lui a permis de restaurer un peu l’image de son pays l’étranger. Des milliers d’opposants ont pourtant manifesté, expliquant que « Khatami n’a pas été élu pour renverser la révolution islamique mais pour éviter qu’elle soit balayée » et que depuis son élection (mai 1997), le régime de Téhéran a procédé à « trois cents vingt pendaisons publiques, neuf lapidations et huit assassinats d’écrivains ».
vendredi 12 mars
Ministres et responsables du pétrole de cinq pays (Arabie Saoudite, Venezuela, Algérie, Iran et Mexique) ont annoncé, à La Haye (Pays-Bas), une réduction de leur production de pétrole de plus de 2 millions de barils, à partir du 1er avril.
lundi 29 mars
La visite en France du président Khatami, annoncée pour le mois d’avril, a été remise à plus tard en raison d’un désaccord d’ordre protocolaire sur les « critères islamiques ». Il semble que Paris ait refusé de bannir les boissons alcoolisées de ses tables de réception…
mercredi 7 avril
La Cour suprême iranienne vient de confirmer la condamnation à 2 ans de prison ferme de l’ancien maire réformateur de Téhéran, Gholamhossein Karbastchi. Ce proche de Khatami, en liberté sous contrôle judiciaire et qui n’a toujours pas été remplacé à la tête de la municipalité de la capitale, risque donc maintenant d’être effectivement incarcéré, à moins qu’il ne soit gracié par le « Guide suprême » du régime, l’ayatollah Khamenei. Cette décision semble marquer un retour en force du clan des conservateurs qui ont en outre ordonné la fermeture du quotidien Zan (« Femmes »), l’un des principaux titres de la presse modérée. La Cour révolutionnaire de Téhéran l’accuse de « propagande monarchiste » et de « démarche contre-révolutionnaire » (il s’est attaqué à certaines incohérences de la charia).
samedi 10 avril
Le général de brigade Ali Sayad Chirazi, chef adjoint de l’état-major suprême des forces armées iraniennes, a été tué dans la matinée, devant son domicile de Téhéran par « un terroriste armé déguisé en éboueur », selon la radio iranienne. L’attentat a été aussitôt revendiqué par les Moudjahidine du Peuple, principal mouvement de l’opposition armée.
dimanche 11 avril
Les relations entre l’Allemagne et l’Iran se sont brusquement éclaircies. D’abord la justice iranienne a libéré l’homme d’affaires allemand Helmut Hofer (57 ans), détenu depuis un an et demi pour avoir eu une liaison sexuelle avec une Iranienne, ce qu’interdit la loi islamique. Cette condamnation a été cassée pour renvoi du dossier devant un autre tribunal. Helmut Hofer a été libéré mais il n’est pas autorisé à quitter le pays. Quelques heures après sa libération, le président Khatami a accepté une invitation du chancelier Schröder à venir en Allemagne.
lundi 19 avril
Organisation à Téhéran d’une manifestation contre la presse réformatrice et plusieurs personnalités modérées.
mercredi 28 avril
Les Etats-Unis vont réviser leur politique de sanctions unilatérales contre les pays soutenant le terrorisme. Ils vont supprimer de leur liste de produits interdits à l’exportation vers ces pays la nourriture, les médicaments et l’équipement médical. Le Soudan, la Libye et l’Iran devraient être les principaux bénéficiaires de cette mesure.
samedi 1er mai
Examen par le Parlement de la demande de destitution, engagée par 31 députés conservateurs, du ministre réformateur de la Culture, Ataollah Mohadjerani. Ce dernier a pu conserver son poste après l’adoption, à une courte majorité, d’une motion de confiance du Parlement. Les conservateurs lui reprochaient d’avoir provoqué « une crise nationale et morale » en relâchant la censure. Mohadjerani a réaffirmé sa position : « on ne peut pas fermer un journal chaque fois qu’il dit quelque chose qu’on n’aime pas ».
mardi 4 mai
Inauguration au Musée d’Art contemporain de Téhéran de la sixième Biennale du graphisme.
nuit du jeudi 6 au vendredi 7 mai
Un violent tremblement de terre a détruit plusieurs villages du sud du pays, faisant au moins 26 morts et 100 blessés. Environ 800 habitations ont été détruites, dans 25 villages. Des secours d’urgence ont été envoyés par le Croissant rouge et l’armée.
dimanche 16 mai
En dépit d’une pétition signée notamment par le président Khatami et 146 députés, la Cour suprême iranienne a rejeté une ultime demande de révision du procès de Gholam-Hosseyn Karbatschi.
mardi 18 mai
Annoncée en septembre 1998, la normalisation des relations diplomatiques entre l’Iran et la Grande-Bretagne, rompues depuis l’annonce de la condamnation à mort de l’écrivain Salman Rushdie, est désormais effective, les deux pays ayant un ambassadeur. L’Iran a même accepté que le chargé d’affaires britannique actuel, Nick Browne, en poste à Téhéran en 1989, soit élevé au titre d’ambassadeur.
dimanche 23 mai
Le président Khatami a plaidé en faveur de « l’établissement d’une démocratie islamique en Iran », à l’occasion du deuxième anniversaire de son élection. Selon lui, le système doit admettre l’opposition et le débat. « Les groupes et factions politiques doivent être identifiés et avoir des statuts clairs et définis, a-t-il ajouté.
mardi 1er juin
Le réformateur Morteza Alviri a été élu maire de Téhéran, à l’unanimité des 15 membres du conseil municipal de la capitale iranienne. La désignation de cet économiste, proche du président Khatami à un poste clé de la vie politique, met un terme à deux mois d’incertitude. L’élection a été ajournée à plusieurs reprises : le désaccord entre gauche et modérés avait fini par prendre des allures de crise au sein de la coalition présidentielle.
mercredi 2 juin
Coupe du Canada de football : à Edmonton, l’Iran et l’Equateur ont fait match nul un à un.
vendredi 4 juin
Dixième anniversaire de la mort de l’ayatollah Khomeiny.
Coupe du Canada de football : à Edmonton, l’Iran a battu le Canada un but à zéro.
dimanche 6 juin
Coupe du Canada de football : à Edmonton, le Guatemala et l’Iran ont fait match nul deux à deux.
mardi 8 juin
Le journal réformateur Sob E Emrouz (« le Matin ») a publié une lettre d’un professeur de Tabriz, jugée « anti-islamiste ». Le tribunal de la presse a lancé une procédure susceptible de faire disparaître un journal qui, par son audace et ses informations de première main, tire à plus de 150 000 exemplaires.
mercredi 9 juin
Six moudjahidine du peuple, le principal mouvement de l’opposition armée iranienne (installé en Irak depuis 1986), ont été tués et une vingtaine d’autres blessés, dans un attentat à la voiture piégée, à une quinzaine de kilomètres au nord de Bagdad. La voiture a explosé au passage d’un autobus dans lequel se trouvaient les victimes. Le porte-parole du mouvement accuse « des terroristes envoyés par le régime iranien » d’avoir commandité l’attentat dans lequel, ajoute-t-il, « l’ambassade d’Iran à Bagdad est impliquée ».
jeudi 10 juin
Le gouvernement iranien a annoncé l’emprisonnement de « treize espions à la solde des sionistes ». Il confirme ainsi les informations du quotidien conservateur anglophone Teheran Times, qui annonçait l’arrestation à Fars, en février et mars, de plusieurs membres de la communauté juive, dont le rabbin de Chiraz, accusés d’avoir collaboré avec les services secrets américains et israéliens. La secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, a demandé leur libération. Le nouveau Premier ministre israélien, Ehud Barak, a demandé l’entremise de l’ONU.
vendredi 11 juin
Selon le chef de la justice iranienne, l’ayatollah Mohammad Yazdi (un des membres les plus influents de la tendance conservatrice du régime islamique), la peine capitale pourrait être appliquée aux 13 juifs iraniens arrêtés pour espionnage. Le président Khatami n’a pas évoqué directement l’affaire, mais s’en est pris à ses adversaires conservateurs, accusés « d’exploiter tous les moyens possibles en vue d’entraver les plans du gouvernement ».
dimanche 13 juin
Trois Italiens travaillant dans une aciérie iranienne ont été enlevés alors qu’ils faisaient du tourisme avec deux autres collègues dans la région de Bam, au sud de l’Iran. Leurs ravisseurs se seraient fait passer pour des policiers. Cette région désertique est connue pour la citadelle de Bam. Elle est aussi une zone de trafic de drogue en provenance du Pakistan et d’Afghanistan.
vendredi 18 juin
Secrétaire du Conseil constitutionnel iranien, l’ayatollah Ahmad Janati a demandé, au cours de la prière hebdomadaire à l’université de Téhéran, la condamnation et la pendaison des 13 juifs arrêtés sous l’accusation d’espionnage.
samedi 19 juin
Les trois Italiens enlevés il y a six jours ont été libérés dans la soirée à l’issue d’une opération des forces de l’ordre, a annoncé l’agence iranienne officielle IRNA.
Principal accusé du meurtre d’un opposant libéral et de trois écrivains, Saïd Emami s’est suicidé en avalant de la poudre épilatoire, dans la prison de Téhéran où il était détenu.
jeudi 1er juillet
Clôture au Musée d’art contemporain de Téhéran de l’exposition consacrée aux « 20 ans de la Révolution iranienne en peinture ».
mercredi 7 juillet
Le quotidien Salam, dirigé par un réformateur, a été suspendu par un tribunal révolutionnaire, sur une plainte du ministère des Renseignements, pour avoir laissé entendre que l’inspirateur d’une loi renforçant les contrôles sur la presse était un agent des services secrets.
jeudi 8 juillet
Dans la soirée, des étudiants de Téhéran ont manifesté contre la fermeture du quotidien Salam. L’intervention violente de la police aurait fait trois morts selon la presse.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 juillet
De violents affrontements ont éclaté sur le campus universitaire d’Amirabad, dans le nord de Téhéran, où des militants intégristes s’en sont pris à des étudiants contestataires.
vendredi 9 juillet
Dans la matinée, l’intervention des forces de l’ordre sur le campus universitaire d’Amirabad a encore ajouté à la confusion et les heurts ont repris dans l’après-midi. Selon les Moudjahidine du peuple, le principal mouvement d’opposition armée, basé en Irak, le nombre de blessés dépasse le millier, et il y aurait eu trois morts.
nuit du vendredi 9 au samedi 10 juillet
Poursuite des actions de la police sur le campus d’Amirabad : de nombreux locaux ont été saccagés, certaines chambres universitaires brûlées.
samedi 10 juillet
La colère étudiante a tourné à la crise politique avec l’annonce, dans la matinée, de la démission du ministre de l’Enseignement supérieur, Mostafa Moïn, un proche du président. Dans sa lettre de démission, il qualifie « d’inacceptables » les incidents tragiques provoqués par l’entrée des forces de l’ordre sur le campus universitaire et les violences contre des étudiants innocents ». Plusieurs milliers d’étudiants manifestant dans le centre de Téhéran ont réclamé violemment plus de démocraties et de libertés. Les heurts sporadiques avec des militants intégristes ont fait plusieurs blessés sur le passage du cortège, aux cris de : « Mort aux dictateurs » et « honte aux forces de l’ordre ». Sur le campus d’Amirabad, le départ des forces de l’ordre a toutefois permis de détendre quelque peu la situation malgré les dégâts importants infligés aux locaux. De son côté, le gouvernement a annoncé qu’il tentait d’obtenir la levée de la suspension du journal Salam, cause de ces manifestations. Le président Khatami a convoqué dans la matinée une réunion extraordinaire du Conseil national de sécurité, la plus haute instance du pays en matière de sécurité intérieure et extérieure. De son côté, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a également dénoncé, par l’intermédiaire de ses représentants dans les universités, les violences contre les étudiants commises « par plusieurs éléments des forces de l’ordre et des éléments irresponsables ». Le numéro un du régime a demandé que les responsables soient « traduits devant la justice ». D’autres manifestations d’étudiants se sont déroulées à Guilan (nord) et à Tabriz (nord-ouest).
dimanche 11 juillet
Les étudiants de Téhéran (20 000) et de plusieurs villes du pays (Macchad, Ispahan, Tabriz - un étudiant en théologie a été tué par balles dans cette dernière ville) poursuivent leurs manifestations. Ils ont obtenu le limogeage d’un commandant des forces de police de Téhéran, le général Ahmadi, et d’un de ses adjoints. Ils exigent maintenant celui du chef de la police iranienne, le général Hedayat Lotfian, considéré comme un dur parmi les durs. Le pouvoir tente d’apaiser la colère des étudiants en annonçant notamment l’ouverture d’une enquête, des sanctions contre des policiers et la libération de deux cents étudiants arrêtés. Par ailleurs, la plupart des responsables d’université ont donné leur démission. Le bilan fourni par les autorités des évènements qui ont ensanglanté Téhéran ces derniers jours fait état d’un mort et de trois blessés. La victime est un jeune militaire du contingent venu voir des amis étudiants et qui a été pris dans les affrontements.
lundi 12 juillet
Au cinquième jour de la colère étudiante contre le « despotisme » du régime des ayatollahs, le mouvement semble s’être étendu à de nouvelles villes de province : Yazd (centre), Khorramabad et Hamadan (ouest), Shahrud (nord). A Téhéran, dans la matinée, tandis que près de 15 000 personnes s’étaient rassemblées sur le site central de l’université, plusieurs milliers d’autres manifestants se trouvaient bloqués sur la grande place Val-e-Asr par d’importantes forces antiémeutes, dont les Gardiens de la Révolution (pasdaran). L’assaut a été particulièrement brutal : plusieurs dizaines de personnes sévèrement matraquées, une vingtaine d’interpellations. En fin d’après-midi, de nouveaux affrontements ont éclaté sur la grande avenue Enghelab (Révolution), devant le campus. Les forces antiémeutes ont fini par prendre le contrôle de tous les abords de la faculté. Des centaines de personnes se sont jointes, dans la soirée, aux étudiants, qui faisaient face, pierres contre grenades lacrymogènes, aux forces de l’ordre aux abords de l’université où étaient retranchées plusieurs milliers de personnes. Ali Khamenei a de nouveau dénoncé l’intervention des forces de l’ordre. De son côté, le président Khatami a lancé un appel au calme, mettant en garde contre les pièges des provocations venues des adversaires des réformes. L’ayatollah Mohammad Khoeinia, un proche de Khatami, et directeur du journal réformiste Salam, a appelé lui à poursuivre la lutte pour défendre la liberté de la presse. Le préfet de Téhéran a décrété l’interdiction de tout rassemblement dans le centre de la capitale iranienne.
mardi 13 juillet
Les affrontements ont repris dans la matinée, à Téhéran, devant l’université centrale, avant de s’étendre à d’autres quartiers de la ville, notamment aux abords du bazar, dans le sud, où des milliers de boutiques ont tiré leurs volets et où deux autobus ont brûlé. Au centre-ville, les administrations, les banques et les stations-service étaient fermées et les transports publics suspendus. Des milliers de miliciens islamiques volontaires (« bassidjis ») en civil sont venus prêter main forte aux forces anti-émeute pour reprendre le contrôle de la rue. Les miliciens, armés de bâtons, de chaînes, et parfois d’armes automatiques, ont sillonnés la capitale par petits groupes ou à bord de voitures ou de motos, en scandant des slogans de soutien à l’ayatollah Khamenei. Selon des témoins, des centaines de personnes ont été arrêtées et regroupées en divers points de la capitale. Selon les Moudjahidine du Peuple, plus de trente manifestants ont été tués à Téhéran, des centaines d’autres blessés et des milliers « sauvagement frappés ». Ces manifestants avaient passé outre l’interdiction de tout rassemblement. Dans la soirée, le président Khatami, pourtant très populaire chez les jeunes, a condamné les « déviations » des étudiants, annonçant qu’elles seront « réprimées avec force et détermination ». La principale organisation de propagande officielle a appelé à une grande manifestation de soutien au régime, pour la matinée du 14 juillet, devant l’université. La télévision d’Etat a appelé la population à s’y rendre « de manière pacifique pour défendre la sécurité nationale ». De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères a qualifié « d’ingérence dans les affaires intérieurs de l’Iran » des réactions américaines et israéliennes favorables aux étudiants de Téhéran.
nuit du mardi 13 au mercredi 14 juillet
Selon l’opposition, au moins trois dirigeants du Parti du peuple d’Iran ont été arrêtés à leur domicile.
mercredi 14 juillet
Des centaines de milliers de personnes ont répondu, à Téhéran, à l’appel des dirigeants conservateurs. La manifestation de soutien au régime islamique s’est tenue sur le campus de l’université de la capitale, là même où, pendant six jours, les étudiants en colère s’étaient affrontés aux forces de l’ordre. Les manifestants brandissaient des portraits du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Les conservateurs ont annoncé le début d’un « grand nettoyage » au sein du pays. Les personnes arrêtées les jours derniers lors des manifestations estudiantines ont été présentées comme des « criminels » et des « contre-révolutionnaires », passibles de la peine de mort. Dans la matinée, l’ayatollah Khamenei a ordonné aux forces de sécurité et aux miliciens islamistes de réprimer désormais tous les rassemblements non autorisés et de « rétablir l’ordre public ».
La police allemande a arrêté à Berlin un Iranien soupçonné d’espionnage.
jeudi 15 juillet
Le calme est revenu en Iran, où chaque faction du pouvoir accuse maintenant l’autre d’avoir fomenté les troubles pour son propre bénéfice politique. La presse des milieux réformateurs insiste sur le fait que « les étudiants veulent désormais donner suite à leurs demandes par des moyens légaux ».
vendredi 16 juillet
La prière du vendredi est, traditionnellement, à l’université de Téhéran, une tribune officieuse du pouvoir. C’est cette tribune qu’a choisie l’ayatollah Khoramabadi, un proche de l’ayatollah Khameneï, pour appeler les différentes factions du pouvoir à se ressaisir. « Je vous en supplie, a-t-il lancé, réunissez-vous et définissez une ligne rouge à ne pas dépasser ». De son côté, le ministre de l’Intérieur, un proche du président Khatami, a annoncé qu’aucune nouvelle manifestation ne serait pas autorisée dans les jours prochains.
samedi 17 juillet
Une association d’étudiants a demandé à rencontrer le guide suprême du pays l’ayatollah Khamenei, le président Khatami ainsi que l’ancien président, toujours très influent, Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani. Le Conseil élu des étudiants protestataires veut exiger la libération de 1 400 personnes arrêtées, selon elle, lors des troubles des derniers jours. Selon ces étudiants, une écolière, la sœur d’un des étudiants, a été tuée durant les récents affrontements. Une nouvelle rafle a eu lieu en faculté de médecine.
dimanche 18 juillet
Téhéran a accusé la Turquie d’avoir effectué un raid aérien dans la région frontalière de Piranchahr, dans le nord-ouest dans l’Iran, tuant cinq personnes, dont un militaire, et faisant dix-sept blessés.
Inauguration d’une exposition sur la « Nature dans la peinture iranienne contemporaine » au Musée d’art contemporain de Téhéran.
lundi 19 juillet
Au gouvernement iranien qui exige « des excuses et des explications formelles », la Turquie a brièvement répondu, par la voix de son ministre de la Défense : « D’après une enquête technique faite par l’armée de l’air, il n’y a pas eu de violation de l’espace iranien par des avions turcs ».
Dans la soirée, la télévision a diffusé la « confession » d’un des leaders étudiants arrêtés, connu comme un opposant actif. Manouchehr Mohammadi, dont le visage portait des traces de coups, affirme avoir reçu des ordres de pays étrangers pour fomenter des troubles. Il ajoute avoir coordonné ses activités avec un « agent contre-révolutionnaire » en Turquie. Il est passible de la peine capitale.
Une conférence internationale sur l’Afghanistan s’est déroulée à Tachkent, en Ouzbékistan. Elle réunissait les six pays voisins de l’Afghanistan ainsi que la Russie et les Etats-Unis, et les belligérants afghans.
mardi 20 juillet
La presse iranienne publie une lettre ouverte au président Khatami qui n’a pas de précédent dans l’histoire de la République islamique. D’une part, parce qu’elle accuse les autorités politiques du pays - et en particulier le président - de « laxisme » face à la récente crise. D’autre part, parce qu’elle est signée par une brochette de 24 officiers supérieurs des forces armées iraniennes, tous membres des Pasdaran, au premier rang desquelles figurent les responsables des armées de terre, de l’air et de la marine. Les militaires appellent le président à prendre « des décisions révolutionnaires pour rétablir l’ordre islamique ».
dimanche 25 juillet
« Le président Khatami est le pilier de l’actuel système politique en Iran ». Par cette déclaration publique, le général Safavi, patron des Pasdaran, a mis officiellement un terme à la grogne de l’armée iranienne.
La justice a retenu la culpabilité du directeur du journal Salam. Le jugement devrait être rendu dans les 15 jours. La fermeture du journal pourrait être maintenue et se prolonger pendant des années.
lundi 26 juillet
Les directeurs de deux journaux conservateurs ont comparu devant la justice pour avoir publié une lettre « ultraconfidentielle » lourde de menace, adressée par des généraux au président Khatami. Dans la soirée, le « Guide suprême » a rencontre les représentants des étudiants. La radio assure qu’il les a « consolés » avant de diriger les prières du soir.
mardi 27 juillet
Le président Khatami, quasiment absent de la scène politique après la crise étudiante qui a marqué le retour en force du clan conservateur à Téhéran, a fait une réapparition publique très remarquée lors d’un rassemblement populaire à Hamadan, à 400 km de la capitale. Il y a notamment fustigé ceux qui « usent de la violence » ajoutant que « ceux qui la justifient par l’islam sont pires encore ». Il a aussi promis de trouver les vrais coupables de l’assassinat de cinq intellectuels, en 1998 : « Nous allons purifier » le ministère des Renseignements, a-t-il déclaré, « J’irai jusqu’au bout ». Enfin, le président Khatami est entré en dissidence avec le « Guide suprême » Ali Khamenei au sujet des élections parlementaires à venir en février, qui pourraient faire basculer l’équilibre des forces : « Les gens doivent être libres de choisir leurs candidats ». Ali Khamenei s’était prononcé, lui, pour une sélection sévère des candidats par un organe religieux conservateur.
mercredi 28 juillet
Des pluies torrentielles, suivies de coulée de boue et d’inondations, ont tué au moins 34 personnes, depuis trois jours, dans une région du nord du pays, près de la mer Caspienne. La catastrophe a également fait des centaines de blessés et des milliers de sans-abri, sans compter les destructions de routes et de lignes de chemin de fer. Deux villes, Neka et Behchar, sont particulièrement touchées, privées d’eau potable et d’électricité.
vendredi 30 juillet
Lors de la traditionnelle grande prière hebdomadaire à l’université de Téhéran, le président Khatami y a reçu publiquement un renfort de poids : celui du numéro un du régime, gardien de l’orthodoxie au sein du pouvoir, le « Guide suprême » Ali Khamenei. Après avoir affirmé qu’en ce qui concerne la crise étudiante il n’y a « aucune divergence entre les dirigeants du pays », le « Guide » a précisé qu’il « approuve entièrement les positions du président Khatami », ajoutant qu’il l’avait « soutenu à 100 % » dans cette affaire. Ali Khamenei a tout de même donné tort au président en accusant les Etats-Unis d’avoir provoqué les émeutes étudiantes (pour Khatami, la responsabilité est à imputer aux tenants de la ligne islamique dure).
dimanche 1er août
L’industriel allemand Helmut Hofer qui attendait, en liberté surveillée, son jugement en appel prévu pour le 11 août, sous l’accusation d’avoir eu des relations sexuelles avec une musulmane, a été arrêté et écroué « en raison de certains liens avec des éléments étrangers et pour empêcher sa fuite du pays ». Condamné à mort en janvier 1998, Helmut Hofer avait vu sa condamnation cassée par la Cour suprême pour manque de preuves.
mardi 3 août
L’appareil judiciaire iranien, dominé par les conservateurs, a adopté un projet de loi draconien qui définit pour la première fois les délits politiques. Ce texte, qui encore être approuvé par le gouvernement puis par le Parlement, empêchera toute activité politique contestatrice et toute liberté d’expression. Un projet de loi qui va à l’opposé de ce que réclament, depuis quelques mois, les réformateurs.
mercredi 4 août
Le quotidien réformateur Salam a été condamné à cinq ans de suspension par le tribunal spécial du clergé de Téhéran. Le tribunal a également condamné le directeur du journal, Mohammed Khoeinia à 3 ans d’interdiction d’exercice du métier de journaliste et à une amende de 7 600 dollars.
Les miliciens islamiques Bassidjis organisent des manœuvres paramilitaires d’intimidation sur les collines du nord-est de Téhéran.
jeudi 5 août
Environ 50 000 Bassidjis ont défilé près de Téhéran. Ils ont annoncé leur « détermination à défendre la révolution face aux fléaux qui la menacent ».
samedi 7 août
L’Iran a affirmé que les réfugiés munis d’une autorisation de séjour sur le sol iranien seraient prochainement placés dans des camps. Ceux qui se trouvent illégalement dans le pays devront quitter le territoire. Depuis plusieurs semaines les autorités ont lancé des opérations de chasse aux étrangers, afghans et irakiens.
dimanche 8 août
Onze ans après la fin de la guerre entre l’Iran et l’Irak, le président irakien Saddam Hussein a accusé Téhéran « de continuer à mener des agressions comme des raids sur des objectifs en Irak et de lancer des missiles ». L’Iran lance fréquemment des attaques contre les bases des opposants iraniens installés en Irak.
Le président Khatami estime que son pays souffre d’une « crise d’identité » qui résulte du fait que les Iraniens n’ont « pas bien compris la nouvelle civilisation occidentale ». Depuis son élection, le président Khatami plaide en faveur d’un dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations orientales et occidentales.
mercredi 11 août
Un des trois responsables du quotidien Sobh-e-Emrouz poursuivis par la justice, Kazem Chokri, chef du service des informations générales, a été relâché sous caution de 150 millions de rials (300 000 francs) après 20 jours de détention.
vendredi 13 août
La Turquie et l’Iran ont signé, à Ankara, un accord de coopération visant la rébellion kurde. L’accord prévoit que chaque partie fera le ménage sur son propre territoire afin de neutraliser les activités « des groupes terroristes ou séparatistes », échangera des informations et fera des inspections communes. Mais l’accord ne donne pas le droit de poursuite « à chaud » comme l’avait obtenu la Turquie de la Syrie.
samedi 14 août
Les alliés politiques du président Khatami ont tenu un rassemblement destiné à jeter les bases « d’une stratégie commune » pour les législatives du 18 février. Selon le ministre de l’Intérieur, Abdolvahed Moussavi-Lari, « ce rassemblement est un premier pas vers la légalisation des partis politiques en Iran ».
dimanche 15 août
Les résultats de l’enquête sur les troubles survenues en juillet à Téhéran, mettant en cause la police et les intégristes, sont considérés comme un succès pour le président Khatami. La radio, pourtant proche des conservateurs, s’est félicitée du rapport d’enquête et a reconnu qu’il constituait « un pas vers l’établissement de l’Etat de droit » et « une société sans violence ».
lundi 16 août
Le tribunal de Téhéran n’a pas pu juger les trois responsables du quotidien Sobh-e-Emrouz, proche du président Khatami, poursuivis pour la publication d’une lettre d’un lecteur insultante pour le Coran. Officiellement, le quorum au sein du jury n’était pas. C’est la seconde fois en une semaine que ce procès est reporté. Il devrait avoir lieu le 23 août.
mercredi 18 août
Tant que Washington n’aura pas renoncé à son attitude « injuste » envers Téhéran, il n’y aura pas de normalisation politique entre l’Iran et les Etats-Unis. Le président iranien Khatami entend rester ferme, même s’il n’exclut pas une poursuite des relations « culturelles, sociales et sportives entre les deux pays », qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.
dimanche 5 septembre
Les dignitaires conservateurs ont dénoncé la pièce Le Concours et l’heure de l’apparition, parue dans la revue Moudj, comme le pire crime jamais commis à l’égard des principes sacrés du chiisme et accusent le gouvernement de laxisme.
mercredi 8 septembre
Coupe Kirin de football : à Yokohama, le Japon et l’Iran ont fait match nul un à un.
samedi 11 septembre
Au festival de Venise, le grand prix du jury, présidé par Emir Kusturica, est attribué au film Le vent nous emportera, de l’Iranien Abbas Kiarostami.
dimanche 12 septembre
La condamnation à mort de quatre étudiants considérés comme les instigateurs des troubles de juillet a été annoncée par une déclaration de Gholamhossein Rahbarpour, le président du tribunal révolutionnaire de Téhéran, à un quotidien conservateur.
lundi 13 septembre
Les milieux réformateurs proches du président Khatami ont publiquement mis en cause, dans les colonnes du quotidien Informations économiques (qui succède au quotidien réformateur Vitalité récemment interdit) les méthodes du président du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Ils demandent, pour les quatre étudiants condamnés à mort, « un jugement public, avec la présence des avocats des accusés et de la presse ».
mercredi 15 septembre
A l’occasion du défilé marquant l’anniversaire de la guerre avec l’Irak, l’armée iranienne a présenté à Téhéran un missile sol-sol fabriqué « sans aucune assistance étrangère ». Il y a plus de quatre ans, Téhéran, avait annoncé avoir réussi le test d’un prototype de ce missile, qui ressemble beaucoup à un engin nord-coréen de longue portée. Les renseignements américains estiment d’ailleurs que l’Iran et la Corée du Nord pourraient procéder bientôt à des essais de missiles balistiques intercontinentaux, capables de frapper les Etats-Unis dans moins de dix ans.
jeudi 16 septembre
2 personnes ont été tuées et 10 blessées par l’explosion d’une bombe à Machhad, dans le nord-est. L’engin avait été dissimulé dans un sac poubelle près du mausolée d’un saint chiite, l’imam Reza.
du samedi 18 au dimanche 19 septembre
Réunis à Ryad (Arabie Saoudite), les ministres du pétrole des pays du Golfe ont appelé au respect « strict » des quotas de production pour les six mois à venir.
lundi 20 septembre
Thomas Klestil, le président autrichien, a été accueilli à Téhéran, avec des égards particuliers, par son homologue Mohammad Khatami. C’est la première visite d’un chef d’Etat de l’Union européenne en Iran depuis la révolution islamique de 1979 et le président iranien a insisté sur le fait qu’il attendait un rapprochement avec l’ensemble des pays de l’Union.
Dans la soirée, le directeur du quotidien Neshat, Latif Safari, a été déclaré coupable d’avoir « offensé les préceptes de l’islam », par un tribunal de la presse à Téhéran. Le jury a décidé, à l’unanimité, que Latif Safari ne pourra bénéficier d’aucune indulgence.
mardi 21 septembre
L’ayatollah Ali Khamenei a reçu Thomas Klestil. Il s’agit de la première rencontre du Guide de la République islamique avec un dirigeant occidental.
mercredi 22 septembre
Réunion à Vienne des pays membres de l’OPEP.
vendredi 24 septembre
Les services secrets iraniens ont arrêté deux jeunes auteurs d’une pièce de théâtre jugée « blasphématoire et anti-islamique ».
samedi 25 septembre
Le directeur du quotidien Neshat, Latif Safari, a été condamné à 2 ans et demi de prison et à 5 ans d’interdiction de toute activité journalistique pour avoir « incité les étudiants à manifester et à porter atteinte à la sécurité », il a également « diffamé le commandant en chef de la police » et « offensé et insulté des parlementaires ».
dimanche 26 septembre
Prenant prétexte de l’arrestation de deux jeunes auteurs de théâtre il y a deux jours, 170 députés groupés derrière le président du Parlement, Ali Akbar Nategh-Nouri, se sont mobilisés pour défendre « les valeurs sacrées de l’islam ». Ils ont lancé une pétition dénonçant ce « complot » et exigeant que le pouvoir s’attaque aux « racines de cette trahison ».
lundi 27 septembre
Le bazar de Téhéran, traditionnellement considéré comme le plus solide bastion des conservateurs, est resté fermé en signe de « consternation ».
mercredi 29 septembre
Pour célébrer le centenaire de la naissance de l’ayatollah Khomeiny, l’Iran a libéré 276 prisonniers de guerre irakiens. 11 ans après la fin d’un conflit qui a duré de 1980 à 1988, la question des prisonniers et des disparus reste le principal obstacle à une normalisation des relations entre Bagdad et Téhéran.
en septembre
La justice a ordonné la fermeture du quotidien réformateur Neshat, douze jours après la publication d’un article qui demandait l’abrogation de la peine de mort. L’équipe rédactionnelle a lancé un nouveau journal, Akhbar.
dimanche 3 octobre
Le président Khatami a affirmé que les juifs arrêtés en février et mars pour « espionnage au profit d’Israël » devraient être jugés « dans l’équité » et « acquittés » si les délits ne sont pas prouvés. Le président a souligné le fait qu’il y a aussi des musulmans accusés dans cette affaire. Au total, il y a une vingtaine d’accusés.
jeudi 7 octobre
Les opposants iraniens ont multiplié les manifestations devant plusieurs ambassades françaises en Europe (Londres, Amsterdam, Copenhague, Stockholm), pour protester contre un projet de visite à Paris du président Khatami, à la fin du mois d’octobre. Ils ont aussi manifesté à Paris, au siège de l’Unesco où Mohammad Khatami a été invité à prendre la parole devant la trentième Conférence générale de l’Organisation, le 28 octobre.
samedi 9 octobre
L’Allemand Helmut Hofer a été acquitté par la justice iranienne après 20 mois de détention préventive. Mais l’homme qui était accusé d’avoir eu une relation adultère avec une Iranienne reste en prison. La justice iranienne laisse entendre qu’Helmut Hofer, dont le sort évolue au gré des relations irano-allemandes, pourrait faire l’objet de nouvelles poursuites pour des « liens suspects ».
dimanche 10 octobre
Match amical de football : à Copenhague, le Danemark et l’Iran ont fait match nul zéro à zéro.
mardi 12 octobre
L’Iran invite des firmes américaines après avoir décidé d’ouvrir son secteur minier et métallurgique (le plus important après le pétrole) aux investissements étrangers directs. Les 19 et 20 octobre, une conférence internationale abordera cette question à Téhéran. De nombreuses firmes ont été invitées et, parmi elles, fait nouveau, des firmes américaines.
samedi 16 octobre
L’ancien président sud-africain Nelson Mandela est arrivé en Iran pour une visite de trois jours. Accueilli par le président Khatami, il a plaidé pour une plus grande coopération internationale.
dimanche 17 octobre
L’ayatollah Ali Khamenei, le Guide de la République islamique iranienne, a reçu Nelson Mandela. Affirmant la poursuite de la résistance palestinienne à Israël, il a notamment déclaré que « les Etats-Unis et Israël sont deux exemples flagrants de puissances oppressives et arrogantes ».
lundi 18 octobre
Abdollah Nouri, journaliste et ancien ministre réformateur de l’Intérieur, poursuivi par les conservateurs devant le Tribunal spécial du clergé pour « propagande contre le régime islamique », a obtenu, à l’université de Téhéran, le soutien enthousiaste de 3 000 étudiants à sa candidature pour les législatives de février. Il a dénoncé l’illégalité du tribunal devant lequel il doit comparaître le 27 octobre et l’absence de liberté.
mercredi 27 octobre
Mohammad Khatami a entamé la première visite en France d’un président iranien depuis 1979, et cela, sous haute surveillance policière, en raison de menaces sérieuses et de manifestations contre le régime de Téhéran. Quelques heures avant l’arrivée du président iranien, une perquisition a été menée au siège européen du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, principal mouvement d’opposition armée au régime de Téhéran).
jeudi 28 octobre
Téhéran a annoncé que le « principal meneur » des troubles de juillet en Iran ne serait pas condamné à mort mais à 13 ans de prison.
vendredi 29 octobre
Le président Khatami a quitté la France.
samedi 30 octobre
Ouverture à Téhéran du procès de l’hodjatoleslam Abdollah Nouri. Il a opposé une défense vigoureuse au Tribunal religieux spécial, dénonçant un procès politique. Il a estimé que le tribunal religieux n’est pas compétent : « Ce que j’ai fait est du domaine de la presse et doit être jugé en tant que tel ». C’est la deuxième fois que ce proche soutien du président Khatami comparaît devant ce tribunal.
mardi 2 novembre
Arrestation de Machallah Shamsolvaezine, rédacteur en chef du quotidien Asr-e-Azadegan. D’abord entendu par les services de renseignements, le journaliste le plus populaire du pays a été remis au tribunal de la presse, qui l’a écroué à la prison d’Evine, dans le nord de Téhéran.
mercredi 3 novembre
Le tribunal de la presse de Téhéran a condamné deux étudiants, accusés d’avoir offensé l’islam, à trois ans de prison. La revue Moj avait publié, en septembre, leur pièce de théâtre raillant les sentiments d’un jeune « bassidji » (milicien islamiste) sur l’imam caché, vénéré par les chiites. Un troisième étudiant devra purger 6 mois d’emprisonnement. Au même moment, le procès d’Abdollah Nouri a repris devant le tribunal spécial du clergé. Pour la première fois depuis la sanglante répression du printemps, 700 étudiants réformistes ont manifesté dans Téhéran. Destiné à célébrer le vingtième anniversaire de la prise d’otages à l’ambassadeur américaine, le rassemblement a tourné en manifestation de soutien à Abdollah Nouri et Mohammad Khatami.
? novembre
L’ancien ministre Abdollah Nouri a été déclaré coupable de « propagande anti-islamique » par le jury, mais, le juge, embarrassé, tarde à rendre la sentence.
vendredi 12 novembre
18 mouvements politiques, professionnels et religieux, qui soutiennent la politique de réformes du président Khatami, ont décidé de faire front commun pour les législatives de février 2000. Ils ont créé le « Front du 23 mai » (référence à la date de l’élection du président, en 1997) pour consolider leurs chances. Parmi ces 18 formations, il en est une dont le ralliement au camp réformateur est particulièrement spectaculaire : c’est celle de l’ayatollah Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani, l’actuel président du Conseil de discernement. Sa fille, Faezeh Hachémi sera candidate elle aussi. Mais la principale formation du Front, celle dont est issu le président lui-même, c’est l’Association des religieux combattants (ARC). Elle a réservé une autre surprise aux conservateurs en désignant Abdollah Nouri pour briguer les suffrages des électeurs de Téhéran. Poursuivi par la justice, il risque de devenir un martyr.
jeudi 25 novembre
Le ministère des Renseignements a annoncé le démantèlement d’un réseau de militants intégristes qui projetaient d’assassiner le président Khatami et son prédécesseur, Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani. 34 membres de ce réseau ont été arrêtés. Le groupe s’intéressait aussi à l’ancien chef du pouvoir judiciaire, l’ayatollah Mohammad Yazdi.
samedi 27 novembre
Deux ténors du courant réformateur ont été sévèrement condamnés à Téhéran pour avoir « offensé » l’islam. L’ancien ministre de l’Intérieur Abdollah Nouri, fidèle du président Khatami, a été condamné à 5 ans de prison ferme et immédiatement incarcéré. Machallah Chamsolvaézine, rédacteur en chef de Neshat, qui a mis en cause la peine de mort et la loi du talion, a été condamné à trois ans de prison dont il pourra faire appel. L’imam de la prière d’Ispahan, l’ayatollah Tayeri, estime que Nouri est plus en sécurité en prison qu’au dehors… et ajoute : « Ce n’est pas le tribunal qui l’a jugé, c’est lui qui a jugé ce tribunal. Il est éternel dans l’histoire du pays ».
vendredi 3 décembre
Dans une lettre adressée au président Khatami, l’Association mondiale des journaux (AMJ) vient de s’élever contre les « lourdes » peines de prison infligées aux journalistes Abdollah Nouri et Mashallah Shamsolvaezin. L’AMJ réclame l’annulation de ces condamnations jugées contraires à la liberté d’expression.
dimanche 5 décembre
Les récentes condamnations de deux responsables de publication ont été dénoncées par près de huit cents étudiants. Rassemblés sur le campus de l’université de Téhéran, les manifestants ont appelé le pouvoir judiciaire à réviser les procès intentés à A. Nouri et M. Chamsolvaézine. Le président du tribunal a déclaré que le dossier restait « ouvert », ce qui laisse la possibilité d’un recours pour désamorcer l’affaire.
mardi 7 décembre
L’Iran a lancé la production en série de ses missiles antichars modernes baptisés Toussan-1, d’une portée de 4 000 mètres (2 500 mètres dans les attaques nocturnes). L’armée iranienne a pour ambition de parvenir à une autosuffisance complète en matière d’armement.
mercredi 8 décembre
Début du Ramadan.
jeudi 9 décembre
Le Pakistan et l’Iran ont résolu de coordonner leurs politiques en Afghanistan, afin d’y « encourager le processus de paix à travers la réconciliation et le dialogue entre les parties afghanes ». Depuis l’entrée des milices islamiques à Kaboul, Téhéran et Islamabad ont adopté des politiques opposées à l’égard de l’Afghanistan : l’Iran refusant de reconnaître le nouveau régime et soutenant l’opposition, alors que le Pakistan a établi des relations diplomatiques avec Kaboul.
dimanche 12 décembre
Parlant à l’université de Téhéran, le président Khatami a souligné que la société a « besoin de calme et de stabilité ». Pourtant, a-t-il dit, « cela ne veut pas dire qu’il faut être silencieux ». Et de préciser : « L’étudiant doit pouvoir protester », mais sa protestation « doit être au service de la stabilité du régime populaire ».
mardi 14 décembre
L’ancien ministre Abdollah Nouri défie le pouvoir conservateur : par l’intermédiaire de son avocat, il a présenté sa candidature pour les législatives de février, du fond de la prison où il purge une peine de cinq ans pour « propagande anti-islamique ». Depuis trois jours, des étudiants manifestent à Téhéran pour exiger sa libération et la dissolution du tribunal clérical qui l’a condamné.
jeudi 16 décembre
La justice a suspendu pour deux semaines un quotidien modéré proche du président Khatami, coupable d’ « atteinte à l’opinion publique ». Les plaintes émanaient de la police et des Gardiens de la révolution. La presse de Téhéran n’apporte aucune précision sur la teneur de ces plaintes. Cinq titres de la presse réformatrice et modérée ont déjà été fermés depuis le début de l’année.
samedi 25 décembre
L’épais nuage toxique qui a recouvert Téhéran cette semaine a commencé à se dissiper. La pollution provenait principalement d’un intense trafic automobile.
Le ministère iranien du Renseignement a annoncé, dans la soirée, que certains de ses agents, « déviants », sont les responsables des récents meurtres d’intellectuels et d’opposants libéraux en Iran. Au même moment, l’un des plus hauts magistrats du pays, Ali Razani, chef du pouvoir judiciaire à Téhéran, a échappé à un assaut donné par des hommes armés contre sa voiture dans le centre de la capitale. Ali Razani a été blessé et un de ses passagers tué. Cet attentat n’a pas été revendiqué.
mercredi 6 janvier
Le président Khatami a salué l’enquête « honnête » mené par les services de renseignement, mais il a invité le ministère responsable à une réorganisation, en suggérant que « la vraie sécurité repose sur une approche sincère du peuple ».
mardi 12 janvier
Les Etats-Unis ont annoncé des sanctions économiques contre trois instituts russes accusés d’aider l’Iran à produire des missiles ou de lui fournir une aide en matière nucléaire.
mercredi 20 janvier
Les agents du ministère des Renseignements arrêtés pour les récents meurtres d’opposants politiques commis à Téhéran « seront jugés prochainement dans un procès publics ». C’est ce qu’a annoncé un responsable de la justice militaire iranienne, précisant qu’ils « pourront » également avoir un avocat.
jeudi 21 janvier
Une cérémonie à la mémoire d’une figure emblématique de l’opposition libérale a été dispersée de force par la police, à Téhéran alors qu’elle se transformait en manifestation de soutien au président réformateur Khatami. La police anti-émeute est intervenue à la fin de la cérémonie qui rassemblait environ 10 000 personnes dans une mosquée pour le quatrième anniversaire de la mort de Mehdi Bazargan, ancien Premier ministre de Khomeiny, devenu ensuite la principale personnalité de l’opposition intérieure.
lundi 25 janvier
Alors que l’aviation américaine bombardait le sud de l’Irak, un missile américain est tombé tout près d’Abadan, une ville frontalière de l’Irak.
mercredi 27 janvier
Selon des informations fournies par les milieux dissidents d’Iran, le régime de Téhéran poursuit un programme d’armes bactériologiques et chimiques mobilisant plus de 4 000 personnes et de nombreux experts étrangers. Dans le cadre de ce programme, l’Iran a déjà pu mettre au point trois types d’armes bactériologiques qu’il sera bientôt en mesure de produire en masse. Téhéran a « catégoriquement démenti » chercher à avoir de telles « armes sataniques ».
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, a demandé au gouvernement américain de « présenter des excuses et réparer le préjudice moral qu’il a causé à l’Iran pour la violation de son espace aérien », suite à l’incident du 25 janvier. Auparavant, le président du Parlement, Ali Akhbar Nategh-Nouri, avait dénoncé « les agressions répétées des forces américaines et britanniques contre l’Irak », considérées par Téhéran comme « très dangereuses pour la région et notre sécurité nationale ».
lundi 1er février
Des milliers d’Iraniens se sont rassemblés, ce « Jour de Dieu », au mausolée de l’imam Khomeiny, à Téhéran, pour le coup d’envoi des célébrations du vingtième anniversaire de la révolution islamique. Les fêtes doivent durer dix jours, ceux de la « Décade de l’Aurore ».
mardi 2 février
Des milliers de jeunes Iraniens ont accueilli le président Khatami dans un gymnase de Téhéran avec des cris de joie et des pétards. « Khatami, nous t’aimons ! » ont notamment lancé plus de 10 000 jeunes filles en tchador et de lycéens au front ceint d’un bandeau rouge ou vert comme les soldats de la « guerre sacrée » contre l’Irak. Faisant allusion aux attaques des intégristes contre les manifestations étudiantes, le chef de l’Etat a qualifié de « complot » les « efforts visant à empêcher la jeunesse de manifester ».
mercredi 3 février
Préparant la visite à Paris, au printemps, du président Khatami, le ministre iranien des Affaires étrangères a été reçu à Paris par son homologue français Hubert Védrine. Les deux hommes ont estimé qu’entre Paris et Téhéran « les perspectives d’avenir sont tout à fait ouvertes et positives ».
samedi 6 février
Les Iraniennes vont-elles devoir changer leur garde-robe ? C’est en tout cas ce que leur conseiller la revue officielle Iran-é-Javan (l’Iran pour les jeunes), qui a critiqué la tristesse et les couleurs sombres de la tenue islamique imposée aux femmes en Iran depuis la révolution de 1979.
dimanche 7 février
Le Mouvement pour la libération de l’Iran (MLI), principal parti de l’opposition intérieure, n’est pas autorisé à présenter des candidats aux élections municipales du 26 février.
mercredi 10 février
Le président Khatami a inauguré un complexe sportif exclusivement réservé aux femmes et aux enfants, dans un quartier populaire du sud de Téhéran.
jeudi 11 février
De 200 000 à 300 000 personnes sont venus écouter le président Khatami sur la place Azadi, au dernier jour d’une célébration peu enfiévrée de la révolution de 1979. Le président a souligné que la révolution était entrée dans sa phase « stabilisatrice ».
samedi 13 février
Un ressortissant allemand, Heinrich Lambert Heimes, ancien représentant de la Deutsche Bank en Iran, a été tué lors d’un échange de tirs entre les forces de l’ordre iraniennes et un malfaiteur, près de Kachan, à 250 kilomètres au sud de Téhéran. Selon la version officielle, Heimes, sa femme et l’attaché militaire de l’ambassade d’Allemagne, se seraient fait voler leur voiture, avant d’être pris dans la fusillade, au cours de laquelle un policier a également été abattu. Le quotidien Iran News considère que cette version n’est « ni claire ni convaincante » et que « des mains invisibles sont à l’œuvre pour empêcher l’amélioration des relations entre Téhéran et Bonn ».
dimanche 14 février
Plusieurs membres influents du clergé chiite iranien ont réaffirmé le caractère « irrévocable » de la fatwa prononcée il y a dix ans par l’ayatollah Khomeiny contre l’écrivain britannique Salman Rushdie. Au premier rang de ces religieux, l’ayatollah Hassan Saneï, président d’une fondation qui offre une prime d’un montant de plus de 15 millions de francs (régulièrement réévalué) à qui assassinera l’auteur des Versets sataniques.
lundi 15 février
Match amical de football : à domicile, le Koweït a été battu par l’Iran deux buts à un.
mardi 16 février
L’Iran aurait conclu un accord avec un consortium pétrolier anglo-canadien, Premier Oil et Bow Valley. Ce contrat de 200 millions de dollars porte sur l'exploitation du gisement de Balal (80 millions de barils) pour deux ans. Ceci malgré une loi américaine qui prévoit des rétorsions contre les entreprises étrangères investissant dans ce secteur en Iran.
dimanche 21 février
Pour la première fois, des manifestations kurdes ont eu lieu en Irak et en Iran contre les intérêts turcs. En Iran, des unités anti-émeute ont été déployées contre les manifestants qui réclamaient la libération de leur cher Ocalan. A Ouroumieh, ville frontalière de la Turquie, deux jeunes gens auraient été tués par des tirs destinés à éloigner les manifestants du consulat de Turquie.
lundi 22 février
La Turquie a fermé l’un de ses trois postes frontière avec l’Iran après les manifestations qui se sont déroulées la veille à Ouroumieh. Le personnel turc du consulat de cette ville iranienne a été évacué.
mercredi 24 février
Dans la soirée, le siège de la principale formation favorable au président Khatami, le Parti des serviteurs de la reconstruction, a été mitraillé par des inconnus. Une à trois personnes auraient été blessées.
vendredi 26 février
Pour la première fois depuis 20 ans, les Iraniens ont voté pour désigner 200 000 maires et conseillers municipaux. La participation a été « forte » dans tout le pays. La campagne électorale n’a duré qu’une semaine.
samedi 27 février
Un religieux libéral proche du président Khatami a été écroué pour avoir critiqué le Guide de la Révolution islamique, l’ayatollah Khamenei.
début mars
Un théologien de premier plan, Mohsen Kadivar (38 ans) a été arrêté pour avoir publiquement demandé que la religion cesse de s’ingérer dans la vie publique.
lundi 1er mars
Les derniers chiffres provisoires diffusés par le ministère de l’Intérieur laissent présager la victoire des réformateurs aux élections municipales. Ainsi, 12 partisans du précédent Khatami se trouvent en tête pour les 15 sièges du conseil municipal de Téhéran, principal enjeu du scrutin. En province, les réformateurs sont élus ou en passe de l’être dans les trois quarts des localités dont les résultats définitifs ou provisoires ont été communiqués.
mardi 2 mars
Les compagnies pétrolières Elf Aquitaine (France) et Eni (Italie) ont signé à Téhéran un contrat pour l’exploitation d’un champ pétrolier offshore iranien dans le golfe Persique. Ce contrat prévoit de porter la production du champ de Doroud de 148 000 à 220 000 barils/jours dans les quatre ans qui viennent.
mercredi 3 mars
Les derniers chiffres publiés à Téhéran assurent les réformateurs de la victoire aux élections municipales. A Téhéran, ils emportent 13 des 15 sièges. A Machhad, deuxième ville du pays, ils prennent 5 des 9 sièges du conseil municipal. Les résultats définitifs ne seront publiés que dans les prochains jours.
jeudi 4 mars
Les Emirats arabes unis considèrent comme une provocation les manœuvres iraniennes en cours dans trois îles revendiquées, depuis 1971, par les six monarchies et occupées par Téhéran : Abou Moussa, la Grande Tomb et la Petite Tomb. Elles ont demandé l’arrêt « immédiat » de ces « manœuvres agressives ».
samedi 6 mars
Inauguration au Musée d’art contemporain de Téhéran d’une exposition consacrée à l’expressionnisme abstrait.
dimanche 7 mars
Le président Khatami a inauguré la première ligne du métro de Téhéran. Elle relie la place Azadi, à Téhéran, à Karaj (Malard), avec station intermédiaire à Vardavard. La ligne a été construite par la compagnie chinoise NORINCO [aujourd’hui ligne n°5].
lundi 8 mars
Publication des résultats officiels des élections municipales : triomphe des réformateurs. Dans les 28 chefs-lieux de province, capitale comprise, 124 réformateurs ont été élus face à 44 conservateurs et à 88 candidats réputés indépendants (sans étiquette politique reconnue). Les réformateurs triomphent à Tabriz, à Machhad, à Ispahan, à Chiraz et dans nombre de localités de moyenne importance. Mais c’est à Téhéran que la victoire des partisans de du président Khatami est la plus éclatante : les quinze sièges du conseil municipale leur reviennent. Leur chef de file, Abdollah Nouri, ancien ministre de l’Intérieur et l’un des principaux lieutenants de Khatami, y recueille le plus grand nombre de voix. Sur les 4 000 candidates féminines (pour un total de 300 000 candidats), 52 ont été élues. Parmi elles, la sœur aînée du président, Fatemeh Khatami (61 ans), élue à Ardakan, au nord de Yazd… avec trois fois plus de voix que son suivant immédiat. En outre, pour la première fois, deux femmes ont été élues dans la ville sainte chiite de Qom. Le scrutin a déplacé 60 % de l’électorat.
mardi 9 mars
Il y a vingt ans qu’un président iranien n’était pas venu en Europe. Mohammad Khatami est arrivé à Rome pour une visite officielle de trois jours en Italie.
jeudi 11 mars
Le président Khatami a rencontré le pape Jean-Paul II au Vatican. Une rencontre qui fut, selon le président iranien lui-même, « cordiale, empreinte d’un esprit de dialogue entre musulmans et chrétiens ». Puis Khatami a quitté Rome à l’issue d’un séjour officiel de trois jours qui lui a permis de restaurer un peu l’image de son pays l’étranger. Des milliers d’opposants ont pourtant manifesté, expliquant que « Khatami n’a pas été élu pour renverser la révolution islamique mais pour éviter qu’elle soit balayée » et que depuis son élection (mai 1997), le régime de Téhéran a procédé à « trois cents vingt pendaisons publiques, neuf lapidations et huit assassinats d’écrivains ».
vendredi 12 mars
Ministres et responsables du pétrole de cinq pays (Arabie Saoudite, Venezuela, Algérie, Iran et Mexique) ont annoncé, à La Haye (Pays-Bas), une réduction de leur production de pétrole de plus de 2 millions de barils, à partir du 1er avril.
lundi 29 mars
La visite en France du président Khatami, annoncée pour le mois d’avril, a été remise à plus tard en raison d’un désaccord d’ordre protocolaire sur les « critères islamiques ». Il semble que Paris ait refusé de bannir les boissons alcoolisées de ses tables de réception…
mercredi 7 avril
La Cour suprême iranienne vient de confirmer la condamnation à 2 ans de prison ferme de l’ancien maire réformateur de Téhéran, Gholamhossein Karbastchi. Ce proche de Khatami, en liberté sous contrôle judiciaire et qui n’a toujours pas été remplacé à la tête de la municipalité de la capitale, risque donc maintenant d’être effectivement incarcéré, à moins qu’il ne soit gracié par le « Guide suprême » du régime, l’ayatollah Khamenei. Cette décision semble marquer un retour en force du clan des conservateurs qui ont en outre ordonné la fermeture du quotidien Zan (« Femmes »), l’un des principaux titres de la presse modérée. La Cour révolutionnaire de Téhéran l’accuse de « propagande monarchiste » et de « démarche contre-révolutionnaire » (il s’est attaqué à certaines incohérences de la charia).
samedi 10 avril
Le général de brigade Ali Sayad Chirazi, chef adjoint de l’état-major suprême des forces armées iraniennes, a été tué dans la matinée, devant son domicile de Téhéran par « un terroriste armé déguisé en éboueur », selon la radio iranienne. L’attentat a été aussitôt revendiqué par les Moudjahidine du Peuple, principal mouvement de l’opposition armée.
dimanche 11 avril
Les relations entre l’Allemagne et l’Iran se sont brusquement éclaircies. D’abord la justice iranienne a libéré l’homme d’affaires allemand Helmut Hofer (57 ans), détenu depuis un an et demi pour avoir eu une liaison sexuelle avec une Iranienne, ce qu’interdit la loi islamique. Cette condamnation a été cassée pour renvoi du dossier devant un autre tribunal. Helmut Hofer a été libéré mais il n’est pas autorisé à quitter le pays. Quelques heures après sa libération, le président Khatami a accepté une invitation du chancelier Schröder à venir en Allemagne.
lundi 19 avril
Organisation à Téhéran d’une manifestation contre la presse réformatrice et plusieurs personnalités modérées.
mercredi 28 avril
Les Etats-Unis vont réviser leur politique de sanctions unilatérales contre les pays soutenant le terrorisme. Ils vont supprimer de leur liste de produits interdits à l’exportation vers ces pays la nourriture, les médicaments et l’équipement médical. Le Soudan, la Libye et l’Iran devraient être les principaux bénéficiaires de cette mesure.
samedi 1er mai
Examen par le Parlement de la demande de destitution, engagée par 31 députés conservateurs, du ministre réformateur de la Culture, Ataollah Mohadjerani. Ce dernier a pu conserver son poste après l’adoption, à une courte majorité, d’une motion de confiance du Parlement. Les conservateurs lui reprochaient d’avoir provoqué « une crise nationale et morale » en relâchant la censure. Mohadjerani a réaffirmé sa position : « on ne peut pas fermer un journal chaque fois qu’il dit quelque chose qu’on n’aime pas ».
mardi 4 mai
Inauguration au Musée d’Art contemporain de Téhéran de la sixième Biennale du graphisme.
nuit du jeudi 6 au vendredi 7 mai
Un violent tremblement de terre a détruit plusieurs villages du sud du pays, faisant au moins 26 morts et 100 blessés. Environ 800 habitations ont été détruites, dans 25 villages. Des secours d’urgence ont été envoyés par le Croissant rouge et l’armée.
dimanche 16 mai
En dépit d’une pétition signée notamment par le président Khatami et 146 députés, la Cour suprême iranienne a rejeté une ultime demande de révision du procès de Gholam-Hosseyn Karbatschi.
mardi 18 mai
Annoncée en septembre 1998, la normalisation des relations diplomatiques entre l’Iran et la Grande-Bretagne, rompues depuis l’annonce de la condamnation à mort de l’écrivain Salman Rushdie, est désormais effective, les deux pays ayant un ambassadeur. L’Iran a même accepté que le chargé d’affaires britannique actuel, Nick Browne, en poste à Téhéran en 1989, soit élevé au titre d’ambassadeur.
dimanche 23 mai
Le président Khatami a plaidé en faveur de « l’établissement d’une démocratie islamique en Iran », à l’occasion du deuxième anniversaire de son élection. Selon lui, le système doit admettre l’opposition et le débat. « Les groupes et factions politiques doivent être identifiés et avoir des statuts clairs et définis, a-t-il ajouté.
mardi 1er juin
Le réformateur Morteza Alviri a été élu maire de Téhéran, à l’unanimité des 15 membres du conseil municipal de la capitale iranienne. La désignation de cet économiste, proche du président Khatami à un poste clé de la vie politique, met un terme à deux mois d’incertitude. L’élection a été ajournée à plusieurs reprises : le désaccord entre gauche et modérés avait fini par prendre des allures de crise au sein de la coalition présidentielle.
mercredi 2 juin
Coupe du Canada de football : à Edmonton, l’Iran et l’Equateur ont fait match nul un à un.
vendredi 4 juin
Dixième anniversaire de la mort de l’ayatollah Khomeiny.
Coupe du Canada de football : à Edmonton, l’Iran a battu le Canada un but à zéro.
dimanche 6 juin
Coupe du Canada de football : à Edmonton, le Guatemala et l’Iran ont fait match nul deux à deux.
mardi 8 juin
Le journal réformateur Sob E Emrouz (« le Matin ») a publié une lettre d’un professeur de Tabriz, jugée « anti-islamiste ». Le tribunal de la presse a lancé une procédure susceptible de faire disparaître un journal qui, par son audace et ses informations de première main, tire à plus de 150 000 exemplaires.
mercredi 9 juin
Six moudjahidine du peuple, le principal mouvement de l’opposition armée iranienne (installé en Irak depuis 1986), ont été tués et une vingtaine d’autres blessés, dans un attentat à la voiture piégée, à une quinzaine de kilomètres au nord de Bagdad. La voiture a explosé au passage d’un autobus dans lequel se trouvaient les victimes. Le porte-parole du mouvement accuse « des terroristes envoyés par le régime iranien » d’avoir commandité l’attentat dans lequel, ajoute-t-il, « l’ambassade d’Iran à Bagdad est impliquée ».
jeudi 10 juin
Le gouvernement iranien a annoncé l’emprisonnement de « treize espions à la solde des sionistes ». Il confirme ainsi les informations du quotidien conservateur anglophone Teheran Times, qui annonçait l’arrestation à Fars, en février et mars, de plusieurs membres de la communauté juive, dont le rabbin de Chiraz, accusés d’avoir collaboré avec les services secrets américains et israéliens. La secrétaire d’Etat américaine, Madeleine Albright, a demandé leur libération. Le nouveau Premier ministre israélien, Ehud Barak, a demandé l’entremise de l’ONU.
vendredi 11 juin
Selon le chef de la justice iranienne, l’ayatollah Mohammad Yazdi (un des membres les plus influents de la tendance conservatrice du régime islamique), la peine capitale pourrait être appliquée aux 13 juifs iraniens arrêtés pour espionnage. Le président Khatami n’a pas évoqué directement l’affaire, mais s’en est pris à ses adversaires conservateurs, accusés « d’exploiter tous les moyens possibles en vue d’entraver les plans du gouvernement ».
dimanche 13 juin
Trois Italiens travaillant dans une aciérie iranienne ont été enlevés alors qu’ils faisaient du tourisme avec deux autres collègues dans la région de Bam, au sud de l’Iran. Leurs ravisseurs se seraient fait passer pour des policiers. Cette région désertique est connue pour la citadelle de Bam. Elle est aussi une zone de trafic de drogue en provenance du Pakistan et d’Afghanistan.
vendredi 18 juin
Secrétaire du Conseil constitutionnel iranien, l’ayatollah Ahmad Janati a demandé, au cours de la prière hebdomadaire à l’université de Téhéran, la condamnation et la pendaison des 13 juifs arrêtés sous l’accusation d’espionnage.
samedi 19 juin
Les trois Italiens enlevés il y a six jours ont été libérés dans la soirée à l’issue d’une opération des forces de l’ordre, a annoncé l’agence iranienne officielle IRNA.
Principal accusé du meurtre d’un opposant libéral et de trois écrivains, Saïd Emami s’est suicidé en avalant de la poudre épilatoire, dans la prison de Téhéran où il était détenu.
jeudi 1er juillet
Clôture au Musée d’art contemporain de Téhéran de l’exposition consacrée aux « 20 ans de la Révolution iranienne en peinture ».
mercredi 7 juillet
Le quotidien Salam, dirigé par un réformateur, a été suspendu par un tribunal révolutionnaire, sur une plainte du ministère des Renseignements, pour avoir laissé entendre que l’inspirateur d’une loi renforçant les contrôles sur la presse était un agent des services secrets.
jeudi 8 juillet
Dans la soirée, des étudiants de Téhéran ont manifesté contre la fermeture du quotidien Salam. L’intervention violente de la police aurait fait trois morts selon la presse.
nuit du jeudi 8 au vendredi 9 juillet
De violents affrontements ont éclaté sur le campus universitaire d’Amirabad, dans le nord de Téhéran, où des militants intégristes s’en sont pris à des étudiants contestataires.
vendredi 9 juillet
Dans la matinée, l’intervention des forces de l’ordre sur le campus universitaire d’Amirabad a encore ajouté à la confusion et les heurts ont repris dans l’après-midi. Selon les Moudjahidine du peuple, le principal mouvement d’opposition armée, basé en Irak, le nombre de blessés dépasse le millier, et il y aurait eu trois morts.
nuit du vendredi 9 au samedi 10 juillet
Poursuite des actions de la police sur le campus d’Amirabad : de nombreux locaux ont été saccagés, certaines chambres universitaires brûlées.
samedi 10 juillet
La colère étudiante a tourné à la crise politique avec l’annonce, dans la matinée, de la démission du ministre de l’Enseignement supérieur, Mostafa Moïn, un proche du président. Dans sa lettre de démission, il qualifie « d’inacceptables » les incidents tragiques provoqués par l’entrée des forces de l’ordre sur le campus universitaire et les violences contre des étudiants innocents ». Plusieurs milliers d’étudiants manifestant dans le centre de Téhéran ont réclamé violemment plus de démocraties et de libertés. Les heurts sporadiques avec des militants intégristes ont fait plusieurs blessés sur le passage du cortège, aux cris de : « Mort aux dictateurs » et « honte aux forces de l’ordre ». Sur le campus d’Amirabad, le départ des forces de l’ordre a toutefois permis de détendre quelque peu la situation malgré les dégâts importants infligés aux locaux. De son côté, le gouvernement a annoncé qu’il tentait d’obtenir la levée de la suspension du journal Salam, cause de ces manifestations. Le président Khatami a convoqué dans la matinée une réunion extraordinaire du Conseil national de sécurité, la plus haute instance du pays en matière de sécurité intérieure et extérieure. De son côté, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a également dénoncé, par l’intermédiaire de ses représentants dans les universités, les violences contre les étudiants commises « par plusieurs éléments des forces de l’ordre et des éléments irresponsables ». Le numéro un du régime a demandé que les responsables soient « traduits devant la justice ». D’autres manifestations d’étudiants se sont déroulées à Guilan (nord) et à Tabriz (nord-ouest).
dimanche 11 juillet
Les étudiants de Téhéran (20 000) et de plusieurs villes du pays (Macchad, Ispahan, Tabriz - un étudiant en théologie a été tué par balles dans cette dernière ville) poursuivent leurs manifestations. Ils ont obtenu le limogeage d’un commandant des forces de police de Téhéran, le général Ahmadi, et d’un de ses adjoints. Ils exigent maintenant celui du chef de la police iranienne, le général Hedayat Lotfian, considéré comme un dur parmi les durs. Le pouvoir tente d’apaiser la colère des étudiants en annonçant notamment l’ouverture d’une enquête, des sanctions contre des policiers et la libération de deux cents étudiants arrêtés. Par ailleurs, la plupart des responsables d’université ont donné leur démission. Le bilan fourni par les autorités des évènements qui ont ensanglanté Téhéran ces derniers jours fait état d’un mort et de trois blessés. La victime est un jeune militaire du contingent venu voir des amis étudiants et qui a été pris dans les affrontements.
lundi 12 juillet
Au cinquième jour de la colère étudiante contre le « despotisme » du régime des ayatollahs, le mouvement semble s’être étendu à de nouvelles villes de province : Yazd (centre), Khorramabad et Hamadan (ouest), Shahrud (nord). A Téhéran, dans la matinée, tandis que près de 15 000 personnes s’étaient rassemblées sur le site central de l’université, plusieurs milliers d’autres manifestants se trouvaient bloqués sur la grande place Val-e-Asr par d’importantes forces antiémeutes, dont les Gardiens de la Révolution (pasdaran). L’assaut a été particulièrement brutal : plusieurs dizaines de personnes sévèrement matraquées, une vingtaine d’interpellations. En fin d’après-midi, de nouveaux affrontements ont éclaté sur la grande avenue Enghelab (Révolution), devant le campus. Les forces antiémeutes ont fini par prendre le contrôle de tous les abords de la faculté. Des centaines de personnes se sont jointes, dans la soirée, aux étudiants, qui faisaient face, pierres contre grenades lacrymogènes, aux forces de l’ordre aux abords de l’université où étaient retranchées plusieurs milliers de personnes. Ali Khamenei a de nouveau dénoncé l’intervention des forces de l’ordre. De son côté, le président Khatami a lancé un appel au calme, mettant en garde contre les pièges des provocations venues des adversaires des réformes. L’ayatollah Mohammad Khoeinia, un proche de Khatami, et directeur du journal réformiste Salam, a appelé lui à poursuivre la lutte pour défendre la liberté de la presse. Le préfet de Téhéran a décrété l’interdiction de tout rassemblement dans le centre de la capitale iranienne.
mardi 13 juillet
Les affrontements ont repris dans la matinée, à Téhéran, devant l’université centrale, avant de s’étendre à d’autres quartiers de la ville, notamment aux abords du bazar, dans le sud, où des milliers de boutiques ont tiré leurs volets et où deux autobus ont brûlé. Au centre-ville, les administrations, les banques et les stations-service étaient fermées et les transports publics suspendus. Des milliers de miliciens islamiques volontaires (« bassidjis ») en civil sont venus prêter main forte aux forces anti-émeute pour reprendre le contrôle de la rue. Les miliciens, armés de bâtons, de chaînes, et parfois d’armes automatiques, ont sillonnés la capitale par petits groupes ou à bord de voitures ou de motos, en scandant des slogans de soutien à l’ayatollah Khamenei. Selon des témoins, des centaines de personnes ont été arrêtées et regroupées en divers points de la capitale. Selon les Moudjahidine du Peuple, plus de trente manifestants ont été tués à Téhéran, des centaines d’autres blessés et des milliers « sauvagement frappés ». Ces manifestants avaient passé outre l’interdiction de tout rassemblement. Dans la soirée, le président Khatami, pourtant très populaire chez les jeunes, a condamné les « déviations » des étudiants, annonçant qu’elles seront « réprimées avec force et détermination ». La principale organisation de propagande officielle a appelé à une grande manifestation de soutien au régime, pour la matinée du 14 juillet, devant l’université. La télévision d’Etat a appelé la population à s’y rendre « de manière pacifique pour défendre la sécurité nationale ». De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères a qualifié « d’ingérence dans les affaires intérieurs de l’Iran » des réactions américaines et israéliennes favorables aux étudiants de Téhéran.
nuit du mardi 13 au mercredi 14 juillet
Selon l’opposition, au moins trois dirigeants du Parti du peuple d’Iran ont été arrêtés à leur domicile.
mercredi 14 juillet
Des centaines de milliers de personnes ont répondu, à Téhéran, à l’appel des dirigeants conservateurs. La manifestation de soutien au régime islamique s’est tenue sur le campus de l’université de la capitale, là même où, pendant six jours, les étudiants en colère s’étaient affrontés aux forces de l’ordre. Les manifestants brandissaient des portraits du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Les conservateurs ont annoncé le début d’un « grand nettoyage » au sein du pays. Les personnes arrêtées les jours derniers lors des manifestations estudiantines ont été présentées comme des « criminels » et des « contre-révolutionnaires », passibles de la peine de mort. Dans la matinée, l’ayatollah Khamenei a ordonné aux forces de sécurité et aux miliciens islamistes de réprimer désormais tous les rassemblements non autorisés et de « rétablir l’ordre public ».
La police allemande a arrêté à Berlin un Iranien soupçonné d’espionnage.
jeudi 15 juillet
Le calme est revenu en Iran, où chaque faction du pouvoir accuse maintenant l’autre d’avoir fomenté les troubles pour son propre bénéfice politique. La presse des milieux réformateurs insiste sur le fait que « les étudiants veulent désormais donner suite à leurs demandes par des moyens légaux ».
vendredi 16 juillet
La prière du vendredi est, traditionnellement, à l’université de Téhéran, une tribune officieuse du pouvoir. C’est cette tribune qu’a choisie l’ayatollah Khoramabadi, un proche de l’ayatollah Khameneï, pour appeler les différentes factions du pouvoir à se ressaisir. « Je vous en supplie, a-t-il lancé, réunissez-vous et définissez une ligne rouge à ne pas dépasser ». De son côté, le ministre de l’Intérieur, un proche du président Khatami, a annoncé qu’aucune nouvelle manifestation ne serait pas autorisée dans les jours prochains.
samedi 17 juillet
Une association d’étudiants a demandé à rencontrer le guide suprême du pays l’ayatollah Khamenei, le président Khatami ainsi que l’ancien président, toujours très influent, Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani. Le Conseil élu des étudiants protestataires veut exiger la libération de 1 400 personnes arrêtées, selon elle, lors des troubles des derniers jours. Selon ces étudiants, une écolière, la sœur d’un des étudiants, a été tuée durant les récents affrontements. Une nouvelle rafle a eu lieu en faculté de médecine.
dimanche 18 juillet
Téhéran a accusé la Turquie d’avoir effectué un raid aérien dans la région frontalière de Piranchahr, dans le nord-ouest dans l’Iran, tuant cinq personnes, dont un militaire, et faisant dix-sept blessés.
Inauguration d’une exposition sur la « Nature dans la peinture iranienne contemporaine » au Musée d’art contemporain de Téhéran.
lundi 19 juillet
Au gouvernement iranien qui exige « des excuses et des explications formelles », la Turquie a brièvement répondu, par la voix de son ministre de la Défense : « D’après une enquête technique faite par l’armée de l’air, il n’y a pas eu de violation de l’espace iranien par des avions turcs ».
Dans la soirée, la télévision a diffusé la « confession » d’un des leaders étudiants arrêtés, connu comme un opposant actif. Manouchehr Mohammadi, dont le visage portait des traces de coups, affirme avoir reçu des ordres de pays étrangers pour fomenter des troubles. Il ajoute avoir coordonné ses activités avec un « agent contre-révolutionnaire » en Turquie. Il est passible de la peine capitale.
Une conférence internationale sur l’Afghanistan s’est déroulée à Tachkent, en Ouzbékistan. Elle réunissait les six pays voisins de l’Afghanistan ainsi que la Russie et les Etats-Unis, et les belligérants afghans.
mardi 20 juillet
La presse iranienne publie une lettre ouverte au président Khatami qui n’a pas de précédent dans l’histoire de la République islamique. D’une part, parce qu’elle accuse les autorités politiques du pays - et en particulier le président - de « laxisme » face à la récente crise. D’autre part, parce qu’elle est signée par une brochette de 24 officiers supérieurs des forces armées iraniennes, tous membres des Pasdaran, au premier rang desquelles figurent les responsables des armées de terre, de l’air et de la marine. Les militaires appellent le président à prendre « des décisions révolutionnaires pour rétablir l’ordre islamique ».
dimanche 25 juillet
« Le président Khatami est le pilier de l’actuel système politique en Iran ». Par cette déclaration publique, le général Safavi, patron des Pasdaran, a mis officiellement un terme à la grogne de l’armée iranienne.
La justice a retenu la culpabilité du directeur du journal Salam. Le jugement devrait être rendu dans les 15 jours. La fermeture du journal pourrait être maintenue et se prolonger pendant des années.
lundi 26 juillet
Les directeurs de deux journaux conservateurs ont comparu devant la justice pour avoir publié une lettre « ultraconfidentielle » lourde de menace, adressée par des généraux au président Khatami. Dans la soirée, le « Guide suprême » a rencontre les représentants des étudiants. La radio assure qu’il les a « consolés » avant de diriger les prières du soir.
mardi 27 juillet
Le président Khatami, quasiment absent de la scène politique après la crise étudiante qui a marqué le retour en force du clan conservateur à Téhéran, a fait une réapparition publique très remarquée lors d’un rassemblement populaire à Hamadan, à 400 km de la capitale. Il y a notamment fustigé ceux qui « usent de la violence » ajoutant que « ceux qui la justifient par l’islam sont pires encore ». Il a aussi promis de trouver les vrais coupables de l’assassinat de cinq intellectuels, en 1998 : « Nous allons purifier » le ministère des Renseignements, a-t-il déclaré, « J’irai jusqu’au bout ». Enfin, le président Khatami est entré en dissidence avec le « Guide suprême » Ali Khamenei au sujet des élections parlementaires à venir en février, qui pourraient faire basculer l’équilibre des forces : « Les gens doivent être libres de choisir leurs candidats ». Ali Khamenei s’était prononcé, lui, pour une sélection sévère des candidats par un organe religieux conservateur.
mercredi 28 juillet
Des pluies torrentielles, suivies de coulée de boue et d’inondations, ont tué au moins 34 personnes, depuis trois jours, dans une région du nord du pays, près de la mer Caspienne. La catastrophe a également fait des centaines de blessés et des milliers de sans-abri, sans compter les destructions de routes et de lignes de chemin de fer. Deux villes, Neka et Behchar, sont particulièrement touchées, privées d’eau potable et d’électricité.
vendredi 30 juillet
Lors de la traditionnelle grande prière hebdomadaire à l’université de Téhéran, le président Khatami y a reçu publiquement un renfort de poids : celui du numéro un du régime, gardien de l’orthodoxie au sein du pouvoir, le « Guide suprême » Ali Khamenei. Après avoir affirmé qu’en ce qui concerne la crise étudiante il n’y a « aucune divergence entre les dirigeants du pays », le « Guide » a précisé qu’il « approuve entièrement les positions du président Khatami », ajoutant qu’il l’avait « soutenu à 100 % » dans cette affaire. Ali Khamenei a tout de même donné tort au président en accusant les Etats-Unis d’avoir provoqué les émeutes étudiantes (pour Khatami, la responsabilité est à imputer aux tenants de la ligne islamique dure).
dimanche 1er août
L’industriel allemand Helmut Hofer qui attendait, en liberté surveillée, son jugement en appel prévu pour le 11 août, sous l’accusation d’avoir eu des relations sexuelles avec une musulmane, a été arrêté et écroué « en raison de certains liens avec des éléments étrangers et pour empêcher sa fuite du pays ». Condamné à mort en janvier 1998, Helmut Hofer avait vu sa condamnation cassée par la Cour suprême pour manque de preuves.
mardi 3 août
L’appareil judiciaire iranien, dominé par les conservateurs, a adopté un projet de loi draconien qui définit pour la première fois les délits politiques. Ce texte, qui encore être approuvé par le gouvernement puis par le Parlement, empêchera toute activité politique contestatrice et toute liberté d’expression. Un projet de loi qui va à l’opposé de ce que réclament, depuis quelques mois, les réformateurs.
mercredi 4 août
Le quotidien réformateur Salam a été condamné à cinq ans de suspension par le tribunal spécial du clergé de Téhéran. Le tribunal a également condamné le directeur du journal, Mohammed Khoeinia à 3 ans d’interdiction d’exercice du métier de journaliste et à une amende de 7 600 dollars.
Les miliciens islamiques Bassidjis organisent des manœuvres paramilitaires d’intimidation sur les collines du nord-est de Téhéran.
jeudi 5 août
Environ 50 000 Bassidjis ont défilé près de Téhéran. Ils ont annoncé leur « détermination à défendre la révolution face aux fléaux qui la menacent ».
samedi 7 août
L’Iran a affirmé que les réfugiés munis d’une autorisation de séjour sur le sol iranien seraient prochainement placés dans des camps. Ceux qui se trouvent illégalement dans le pays devront quitter le territoire. Depuis plusieurs semaines les autorités ont lancé des opérations de chasse aux étrangers, afghans et irakiens.
dimanche 8 août
Onze ans après la fin de la guerre entre l’Iran et l’Irak, le président irakien Saddam Hussein a accusé Téhéran « de continuer à mener des agressions comme des raids sur des objectifs en Irak et de lancer des missiles ». L’Iran lance fréquemment des attaques contre les bases des opposants iraniens installés en Irak.
Le président Khatami estime que son pays souffre d’une « crise d’identité » qui résulte du fait que les Iraniens n’ont « pas bien compris la nouvelle civilisation occidentale ». Depuis son élection, le président Khatami plaide en faveur d’un dialogue entre les cultures, les religions et les civilisations orientales et occidentales.
mercredi 11 août
Un des trois responsables du quotidien Sobh-e-Emrouz poursuivis par la justice, Kazem Chokri, chef du service des informations générales, a été relâché sous caution de 150 millions de rials (300 000 francs) après 20 jours de détention.
vendredi 13 août
La Turquie et l’Iran ont signé, à Ankara, un accord de coopération visant la rébellion kurde. L’accord prévoit que chaque partie fera le ménage sur son propre territoire afin de neutraliser les activités « des groupes terroristes ou séparatistes », échangera des informations et fera des inspections communes. Mais l’accord ne donne pas le droit de poursuite « à chaud » comme l’avait obtenu la Turquie de la Syrie.
samedi 14 août
Les alliés politiques du président Khatami ont tenu un rassemblement destiné à jeter les bases « d’une stratégie commune » pour les législatives du 18 février. Selon le ministre de l’Intérieur, Abdolvahed Moussavi-Lari, « ce rassemblement est un premier pas vers la légalisation des partis politiques en Iran ».
dimanche 15 août
Les résultats de l’enquête sur les troubles survenues en juillet à Téhéran, mettant en cause la police et les intégristes, sont considérés comme un succès pour le président Khatami. La radio, pourtant proche des conservateurs, s’est félicitée du rapport d’enquête et a reconnu qu’il constituait « un pas vers l’établissement de l’Etat de droit » et « une société sans violence ».
lundi 16 août
Le tribunal de Téhéran n’a pas pu juger les trois responsables du quotidien Sobh-e-Emrouz, proche du président Khatami, poursuivis pour la publication d’une lettre d’un lecteur insultante pour le Coran. Officiellement, le quorum au sein du jury n’était pas. C’est la seconde fois en une semaine que ce procès est reporté. Il devrait avoir lieu le 23 août.
mercredi 18 août
Tant que Washington n’aura pas renoncé à son attitude « injuste » envers Téhéran, il n’y aura pas de normalisation politique entre l’Iran et les Etats-Unis. Le président iranien Khatami entend rester ferme, même s’il n’exclut pas une poursuite des relations « culturelles, sociales et sportives entre les deux pays », qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.
dimanche 5 septembre
Les dignitaires conservateurs ont dénoncé la pièce Le Concours et l’heure de l’apparition, parue dans la revue Moudj, comme le pire crime jamais commis à l’égard des principes sacrés du chiisme et accusent le gouvernement de laxisme.
mercredi 8 septembre
Coupe Kirin de football : à Yokohama, le Japon et l’Iran ont fait match nul un à un.
samedi 11 septembre
Au festival de Venise, le grand prix du jury, présidé par Emir Kusturica, est attribué au film Le vent nous emportera, de l’Iranien Abbas Kiarostami.
dimanche 12 septembre
La condamnation à mort de quatre étudiants considérés comme les instigateurs des troubles de juillet a été annoncée par une déclaration de Gholamhossein Rahbarpour, le président du tribunal révolutionnaire de Téhéran, à un quotidien conservateur.
lundi 13 septembre
Les milieux réformateurs proches du président Khatami ont publiquement mis en cause, dans les colonnes du quotidien Informations économiques (qui succède au quotidien réformateur Vitalité récemment interdit) les méthodes du président du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Ils demandent, pour les quatre étudiants condamnés à mort, « un jugement public, avec la présence des avocats des accusés et de la presse ».
mercredi 15 septembre
A l’occasion du défilé marquant l’anniversaire de la guerre avec l’Irak, l’armée iranienne a présenté à Téhéran un missile sol-sol fabriqué « sans aucune assistance étrangère ». Il y a plus de quatre ans, Téhéran, avait annoncé avoir réussi le test d’un prototype de ce missile, qui ressemble beaucoup à un engin nord-coréen de longue portée. Les renseignements américains estiment d’ailleurs que l’Iran et la Corée du Nord pourraient procéder bientôt à des essais de missiles balistiques intercontinentaux, capables de frapper les Etats-Unis dans moins de dix ans.
jeudi 16 septembre
2 personnes ont été tuées et 10 blessées par l’explosion d’une bombe à Machhad, dans le nord-est. L’engin avait été dissimulé dans un sac poubelle près du mausolée d’un saint chiite, l’imam Reza.
du samedi 18 au dimanche 19 septembre
Réunis à Ryad (Arabie Saoudite), les ministres du pétrole des pays du Golfe ont appelé au respect « strict » des quotas de production pour les six mois à venir.
lundi 20 septembre
Thomas Klestil, le président autrichien, a été accueilli à Téhéran, avec des égards particuliers, par son homologue Mohammad Khatami. C’est la première visite d’un chef d’Etat de l’Union européenne en Iran depuis la révolution islamique de 1979 et le président iranien a insisté sur le fait qu’il attendait un rapprochement avec l’ensemble des pays de l’Union.
Dans la soirée, le directeur du quotidien Neshat, Latif Safari, a été déclaré coupable d’avoir « offensé les préceptes de l’islam », par un tribunal de la presse à Téhéran. Le jury a décidé, à l’unanimité, que Latif Safari ne pourra bénéficier d’aucune indulgence.
mardi 21 septembre
L’ayatollah Ali Khamenei a reçu Thomas Klestil. Il s’agit de la première rencontre du Guide de la République islamique avec un dirigeant occidental.
mercredi 22 septembre
Réunion à Vienne des pays membres de l’OPEP.
vendredi 24 septembre
Les services secrets iraniens ont arrêté deux jeunes auteurs d’une pièce de théâtre jugée « blasphématoire et anti-islamique ».
samedi 25 septembre
Le directeur du quotidien Neshat, Latif Safari, a été condamné à 2 ans et demi de prison et à 5 ans d’interdiction de toute activité journalistique pour avoir « incité les étudiants à manifester et à porter atteinte à la sécurité », il a également « diffamé le commandant en chef de la police » et « offensé et insulté des parlementaires ».
dimanche 26 septembre
Prenant prétexte de l’arrestation de deux jeunes auteurs de théâtre il y a deux jours, 170 députés groupés derrière le président du Parlement, Ali Akbar Nategh-Nouri, se sont mobilisés pour défendre « les valeurs sacrées de l’islam ». Ils ont lancé une pétition dénonçant ce « complot » et exigeant que le pouvoir s’attaque aux « racines de cette trahison ».
lundi 27 septembre
Le bazar de Téhéran, traditionnellement considéré comme le plus solide bastion des conservateurs, est resté fermé en signe de « consternation ».
mercredi 29 septembre
Pour célébrer le centenaire de la naissance de l’ayatollah Khomeiny, l’Iran a libéré 276 prisonniers de guerre irakiens. 11 ans après la fin d’un conflit qui a duré de 1980 à 1988, la question des prisonniers et des disparus reste le principal obstacle à une normalisation des relations entre Bagdad et Téhéran.
en septembre
La justice a ordonné la fermeture du quotidien réformateur Neshat, douze jours après la publication d’un article qui demandait l’abrogation de la peine de mort. L’équipe rédactionnelle a lancé un nouveau journal, Akhbar.
dimanche 3 octobre
Le président Khatami a affirmé que les juifs arrêtés en février et mars pour « espionnage au profit d’Israël » devraient être jugés « dans l’équité » et « acquittés » si les délits ne sont pas prouvés. Le président a souligné le fait qu’il y a aussi des musulmans accusés dans cette affaire. Au total, il y a une vingtaine d’accusés.
jeudi 7 octobre
Les opposants iraniens ont multiplié les manifestations devant plusieurs ambassades françaises en Europe (Londres, Amsterdam, Copenhague, Stockholm), pour protester contre un projet de visite à Paris du président Khatami, à la fin du mois d’octobre. Ils ont aussi manifesté à Paris, au siège de l’Unesco où Mohammad Khatami a été invité à prendre la parole devant la trentième Conférence générale de l’Organisation, le 28 octobre.
samedi 9 octobre
L’Allemand Helmut Hofer a été acquitté par la justice iranienne après 20 mois de détention préventive. Mais l’homme qui était accusé d’avoir eu une relation adultère avec une Iranienne reste en prison. La justice iranienne laisse entendre qu’Helmut Hofer, dont le sort évolue au gré des relations irano-allemandes, pourrait faire l’objet de nouvelles poursuites pour des « liens suspects ».
dimanche 10 octobre
Match amical de football : à Copenhague, le Danemark et l’Iran ont fait match nul zéro à zéro.
mardi 12 octobre
L’Iran invite des firmes américaines après avoir décidé d’ouvrir son secteur minier et métallurgique (le plus important après le pétrole) aux investissements étrangers directs. Les 19 et 20 octobre, une conférence internationale abordera cette question à Téhéran. De nombreuses firmes ont été invitées et, parmi elles, fait nouveau, des firmes américaines.
samedi 16 octobre
L’ancien président sud-africain Nelson Mandela est arrivé en Iran pour une visite de trois jours. Accueilli par le président Khatami, il a plaidé pour une plus grande coopération internationale.
dimanche 17 octobre
L’ayatollah Ali Khamenei, le Guide de la République islamique iranienne, a reçu Nelson Mandela. Affirmant la poursuite de la résistance palestinienne à Israël, il a notamment déclaré que « les Etats-Unis et Israël sont deux exemples flagrants de puissances oppressives et arrogantes ».
lundi 18 octobre
Abdollah Nouri, journaliste et ancien ministre réformateur de l’Intérieur, poursuivi par les conservateurs devant le Tribunal spécial du clergé pour « propagande contre le régime islamique », a obtenu, à l’université de Téhéran, le soutien enthousiaste de 3 000 étudiants à sa candidature pour les législatives de février. Il a dénoncé l’illégalité du tribunal devant lequel il doit comparaître le 27 octobre et l’absence de liberté.
mercredi 27 octobre
Mohammad Khatami a entamé la première visite en France d’un président iranien depuis 1979, et cela, sous haute surveillance policière, en raison de menaces sérieuses et de manifestations contre le régime de Téhéran. Quelques heures avant l’arrivée du président iranien, une perquisition a été menée au siège européen du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI, principal mouvement d’opposition armée au régime de Téhéran).
jeudi 28 octobre
Téhéran a annoncé que le « principal meneur » des troubles de juillet en Iran ne serait pas condamné à mort mais à 13 ans de prison.
vendredi 29 octobre
Le président Khatami a quitté la France.
samedi 30 octobre
Ouverture à Téhéran du procès de l’hodjatoleslam Abdollah Nouri. Il a opposé une défense vigoureuse au Tribunal religieux spécial, dénonçant un procès politique. Il a estimé que le tribunal religieux n’est pas compétent : « Ce que j’ai fait est du domaine de la presse et doit être jugé en tant que tel ». C’est la deuxième fois que ce proche soutien du président Khatami comparaît devant ce tribunal.
mardi 2 novembre
Arrestation de Machallah Shamsolvaezine, rédacteur en chef du quotidien Asr-e-Azadegan. D’abord entendu par les services de renseignements, le journaliste le plus populaire du pays a été remis au tribunal de la presse, qui l’a écroué à la prison d’Evine, dans le nord de Téhéran.
mercredi 3 novembre
Le tribunal de la presse de Téhéran a condamné deux étudiants, accusés d’avoir offensé l’islam, à trois ans de prison. La revue Moj avait publié, en septembre, leur pièce de théâtre raillant les sentiments d’un jeune « bassidji » (milicien islamiste) sur l’imam caché, vénéré par les chiites. Un troisième étudiant devra purger 6 mois d’emprisonnement. Au même moment, le procès d’Abdollah Nouri a repris devant le tribunal spécial du clergé. Pour la première fois depuis la sanglante répression du printemps, 700 étudiants réformistes ont manifesté dans Téhéran. Destiné à célébrer le vingtième anniversaire de la prise d’otages à l’ambassadeur américaine, le rassemblement a tourné en manifestation de soutien à Abdollah Nouri et Mohammad Khatami.
? novembre
L’ancien ministre Abdollah Nouri a été déclaré coupable de « propagande anti-islamique » par le jury, mais, le juge, embarrassé, tarde à rendre la sentence.
vendredi 12 novembre
18 mouvements politiques, professionnels et religieux, qui soutiennent la politique de réformes du président Khatami, ont décidé de faire front commun pour les législatives de février 2000. Ils ont créé le « Front du 23 mai » (référence à la date de l’élection du président, en 1997) pour consolider leurs chances. Parmi ces 18 formations, il en est une dont le ralliement au camp réformateur est particulièrement spectaculaire : c’est celle de l’ayatollah Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani, l’actuel président du Conseil de discernement. Sa fille, Faezeh Hachémi sera candidate elle aussi. Mais la principale formation du Front, celle dont est issu le président lui-même, c’est l’Association des religieux combattants (ARC). Elle a réservé une autre surprise aux conservateurs en désignant Abdollah Nouri pour briguer les suffrages des électeurs de Téhéran. Poursuivi par la justice, il risque de devenir un martyr.
jeudi 25 novembre
Le ministère des Renseignements a annoncé le démantèlement d’un réseau de militants intégristes qui projetaient d’assassiner le président Khatami et son prédécesseur, Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani. 34 membres de ce réseau ont été arrêtés. Le groupe s’intéressait aussi à l’ancien chef du pouvoir judiciaire, l’ayatollah Mohammad Yazdi.
samedi 27 novembre
Deux ténors du courant réformateur ont été sévèrement condamnés à Téhéran pour avoir « offensé » l’islam. L’ancien ministre de l’Intérieur Abdollah Nouri, fidèle du président Khatami, a été condamné à 5 ans de prison ferme et immédiatement incarcéré. Machallah Chamsolvaézine, rédacteur en chef de Neshat, qui a mis en cause la peine de mort et la loi du talion, a été condamné à trois ans de prison dont il pourra faire appel. L’imam de la prière d’Ispahan, l’ayatollah Tayeri, estime que Nouri est plus en sécurité en prison qu’au dehors… et ajoute : « Ce n’est pas le tribunal qui l’a jugé, c’est lui qui a jugé ce tribunal. Il est éternel dans l’histoire du pays ».
vendredi 3 décembre
Dans une lettre adressée au président Khatami, l’Association mondiale des journaux (AMJ) vient de s’élever contre les « lourdes » peines de prison infligées aux journalistes Abdollah Nouri et Mashallah Shamsolvaezin. L’AMJ réclame l’annulation de ces condamnations jugées contraires à la liberté d’expression.
dimanche 5 décembre
Les récentes condamnations de deux responsables de publication ont été dénoncées par près de huit cents étudiants. Rassemblés sur le campus de l’université de Téhéran, les manifestants ont appelé le pouvoir judiciaire à réviser les procès intentés à A. Nouri et M. Chamsolvaézine. Le président du tribunal a déclaré que le dossier restait « ouvert », ce qui laisse la possibilité d’un recours pour désamorcer l’affaire.
mardi 7 décembre
L’Iran a lancé la production en série de ses missiles antichars modernes baptisés Toussan-1, d’une portée de 4 000 mètres (2 500 mètres dans les attaques nocturnes). L’armée iranienne a pour ambition de parvenir à une autosuffisance complète en matière d’armement.
mercredi 8 décembre
Début du Ramadan.
jeudi 9 décembre
Le Pakistan et l’Iran ont résolu de coordonner leurs politiques en Afghanistan, afin d’y « encourager le processus de paix à travers la réconciliation et le dialogue entre les parties afghanes ». Depuis l’entrée des milices islamiques à Kaboul, Téhéran et Islamabad ont adopté des politiques opposées à l’égard de l’Afghanistan : l’Iran refusant de reconnaître le nouveau régime et soutenant l’opposition, alors que le Pakistan a établi des relations diplomatiques avec Kaboul.
dimanche 12 décembre
Parlant à l’université de Téhéran, le président Khatami a souligné que la société a « besoin de calme et de stabilité ». Pourtant, a-t-il dit, « cela ne veut pas dire qu’il faut être silencieux ». Et de préciser : « L’étudiant doit pouvoir protester », mais sa protestation « doit être au service de la stabilité du régime populaire ».
mardi 14 décembre
L’ancien ministre Abdollah Nouri défie le pouvoir conservateur : par l’intermédiaire de son avocat, il a présenté sa candidature pour les législatives de février, du fond de la prison où il purge une peine de cinq ans pour « propagande anti-islamique ». Depuis trois jours, des étudiants manifestent à Téhéran pour exiger sa libération et la dissolution du tribunal clérical qui l’a condamné.
jeudi 16 décembre
La justice a suspendu pour deux semaines un quotidien modéré proche du président Khatami, coupable d’ « atteinte à l’opinion publique ». Les plaintes émanaient de la police et des Gardiens de la révolution. La presse de Téhéran n’apporte aucune précision sur la teneur de ces plaintes. Cinq titres de la presse réformatrice et modérée ont déjà été fermés depuis le début de l’année.
samedi 25 décembre
L’épais nuage toxique qui a recouvert Téhéran cette semaine a commencé à se dissiper. La pollution provenait principalement d’un intense trafic automobile.