dimanche 1er janvier
Le gouvernement italien fait quelque peu marche arrière sur la question du retrait du Liban : le ministre de la Défense Spadolini a fait savoir qu’aucune date n’avait été fixée pour ce départ du contingent italien.
Le centre culturel français de Tripoli, au Liban, a été frappé par un attentat. Il n’y a pas fait de victime mais les locaux du centre sont détruits.
S’affichant à Damas devant des journalistes aux côtés du lieutenant Robert Goodman, le révérend Jesse Jackson a fait savoir que les conditions de la Syrie à la libération du pilote américain concernaient l’arrêt par les Etats-Unis des vols de reconnaissance au-dessus des positions syriennes au Liban.
L’ancien vice-président américain Walter Mondale a réclamé le départ des marines du Liban dans les quarante-cinq jours. Sur place, le contingent américain a renforcé ses mesures de sécurité dans la crainte d’attaques ou d’attentats.
lundi 2 janvier
Annonce du retrait de Beyrouth de 482 parachutistes français. Ils resteront cependant au Liban, dans le sud du pays, dans le cadre de la force des Nations unies (Finul).
mardi 3 janvier
L’aviation israélienne a mené un nouveau raid au Liban : des positions palestiniennes et chiites de la montagne ont été bombardées.
Détenus par les Syriens depuis trente jours, le lieutenant afro-américain Bobby Goodman est libéré grâce à la médiation du révérend Jesse Jackson, candidat à la primaire démocrate, et de ses compagnons (dont Wyatt Walker, Jeremiah Wright et Louis Farrakhan).
Dans la matinée, alors qu’il attendait le consul de France à Beyrouth, au volant d’une voiture diplomatique, Raymond Vauthier, quarante-deux ans, a été grièvement blessé d’une balle dans la tête par un homme circulant à moto. Son état est critique (il succombera à ses blessures le 19 janvier).
Au lendemain de l’annonce d’un redéploiement des soldats français au Liban, Paris a réaffirmé à l’intention de Washington son ferme engagement au sein de la force multinationale.
mercredi 4 janvier
Un raid de l’aviation israélienne mené près de Baalbek, le fief libanais des chiites pro-iraniens, a détruit deux immeubles, faisant plus de cent morts et environ quatre cents blessés dans la matinée.
jeudi 5 janvier
De nouveaux duels d’artillerie ont opposé l’armée libanaise aux milices druzes au sud de Beyrouth.
Deux nouveaux attentats ont visé les forces israéliennes au Sud-Liban. Au lendemain du raid sur Baalbek, Téhéran a demandé une intensification des attaques contre les Israéliens.
samedi 7 janvier
Reprise des bombardements à Beyrouth entre les milices antigouvernementales et l’armée libanaise.
Nouvelle séance de négociations à Damas pour parvenir à un plan de pacification entre les différentes factions libanaises.
Deux marines américains ont été blessés lors d’un échange de tirs avec des ennemis non identifiés dans la banlieue sud de Beyrouth.
dimanche 8 janvier
Les ministres des Affaires étrangères libanais, syriens et saoudiens se sont rencontrés à Riyad pour tenter de relancer le processus de négociations politiques et militaires entre Beyrouth et Damas.
Un marine américain a été tué à Beyrouth. Il se trouvait dans un hélicoptère qui a été la cible au décollage de tirs d’origine non identifiés.
Le porte-parole du gouvernement israélien a déclaré que la présence de l’armée d’Israël au Sud-Liban restait toujours liée à celle de la Syrie dans ce pays. Jérusalem continue à réclamer un retraité simultané des forces syriennes et israéliennes.
lundi 9 janvier
Un attentat a frappé en fin d’après-midi un poste de surveillance de la résidence des Pins, le quartier général français à Beyrouth : un parachutiste a été tué et deux autres blessés. Un tir de RPG, tombé dans le centre de la résidence, a été suivi de rafales d’armes automatiques. Les soldats français ont riposté.
mardi 10 janvier
A Beyrouth, la Résidence des Pins a de nouveau été la cible d’attaques à la roquette et à l’arme automatique, mais sans faire de victime.
jeudi 12 janvier
Les combats ont repris dans la banlieue sud de Beyrouth, opposant toujours l’armée libanaise à des milices antigouvernementales.
vendredi 13 janvier
Des bombardements ont visé des positions américaines sur l’aéroport de Beyrouth. Personne n’a été touché mais l’aéroport a du être fermé. Par ailleurs, une fusillade a opposé sans faire de victimes des parachutistes français à des miliciens chiites à Beyrouth. Enfin, l’épouse du directeur du Centre culturel français de Beyrouth de a été grièvement blessée au visage par deux tireurs à moto alors qu’elle sortait de chez elle.
samedi 14 janvier
Accalmie sur le terrain.
Le dirigeant druze libanais Walid Joumblatt est en visite à Moscou, où les dirigeants soviétiques lui ont réaffirmé leur soutien.
Décès à Marj Ayoun du commandant Saad Haddad, chef de l’armée chrétienne du Sud-Liban. Il a succombé à un cancer. Il avait quarante-sept ans. Le général Antoine Lahd lui succède.
dimanche 15 janvier
La marine américaine a ouvert le feu sur la montagne libanaise pour répliquer à des tirs de mortier visant des positions de marines. Un réservoir de carburant a été touché et l’aéroport de la capitale libanaise a été fermé.
lundi 16 janvier
L’artillerie druze a de nouveau pilonné les quartiers chrétiens de l’est de Beyrouth. Le comité quadripartite qui regroupe les différentes factions libanaises s’est réuni sans résultat.
Les principaux responsables israéliens (le Premier ministre Shamir et son ministre de la Défense) se sont rendus au Sud-Liban pour rendre un dernier hommage au chef de l’Armée chrétienne libre, Saad Haddad. Le gouvernement libanais n’était pas représenté à ces funérailles, auxquelles ont assisté plusieurs milliers de personnes.
mardi 17 janvier
Le premier secrétaire de l’ambassade d’Arabie Saoudite au Liban, M. Farraj, a été enlevé à Beyrouth par le Jihad islamique, qui annonce son exécution prochaine.
Une bombe a explosé à Beyrouth dans le quartier chrétien d’Achrafié, près du Lycée français.
mercredi 18 janvier
Le président de l’Université américaine de Beyrouth (la plus prestigieuse du Moyen-Orient), Malcolm Kerr, a été assassiné dans la matinée par un homme qui a ouvert le feu à deux reprises sur lui. Agé de cinquante-deux ans, il était né dans la capitale libanaise. L’attentat a été revendiqué par le Jihad islamique.
jeudi 19 janvier
Les combats entre deux milices libanaises pro-syriennes ont tué trois civils et blessé huit autres dans le nord du Liban.
vendredi 20 janvier
De violents affrontements ont fait dix morts et trente-huit blessés à Beyrouth.
samedi 21 janvier
Reprise des bombardements dans la banlieue de Beyrouth : plusieurs obus se sont abattus sur et aux alentours du palais présidentiel.
lundi 23 janvier
Les milices druzes ont bombardé des positions de l’armée libanaise au sud de Beyrouth.
mardi 24 janvier
S’adressant aux parlementaires, de plus en plus nombreux à demander le retrait du contingent américain, le président Reagan a réaffirmé que les marines resteront à Beyrouth.
lundi 30 janvier
Un soldat américain a été tué et quatre autres blessés dans le bombardement à Beyrouth dans leurs positions des environs de l’aéroport, qui a du être fermé pendant deux heures. Quatre personnes ont également été blessées dans le bâtiment principal de l’aéroport. Les marines ont répliqué en visant la banlieue chiite de la capitale libanaise : treize habitants ont été blessés.
jeudi 2 février
Au terme d’une journée de violents combats, l’armée libanaise a admis avoir perdu « certaines positions » dans trois secteurs-clés de la banlieue sud de Beyrouth, positions qui ont été prises par les miliciens chiites du mouvement Amal. Un premier bilan fait état de sept morts et de dizaines de blessés, dont un parachutiste français et un soldat italien de la Force multinationale.
vendredi 3 février
Intensification des combats au Liban, les plus violents depuis septembre. Les cessez-le-feu prévus dans la matinée et dans l’après-midi n’a pas été respectée. En début d’après-midi, plusieurs obus sont tombés sur la banlieue-est, où se trouvent le palais présidentiel de Baabda, le ministère de la Défense ainsi que les résidences des ambassadeurs de France et des Etats-Unis. A la même heure, les combats reprenaient dans la montagne, où les Druzes pilonnent le secteur chrétien. Ces combats ont fait au moins vingt-huit morts et des centaines de blessés parmi la population civile. Dans la plaine de la Bekaa, la ville de Zahle a été bombardée pour la seconde journée consécutive, faisant deux tués et deux blessés au sein de la population civile. Au sud, dans l’enceinte du port de Saïda, une roquette a été lancée contre une patrouille israélienne. De même à Tyr, sur la côte où l’attentat a fait des victimes parmi les soldats.
samedi 4 février
Deux ministres musulmans ont démissionné du gouvernement : le président Gemayel perd l’appui des musulmans modérés. Le chef des chiites du mouvement Amal, Nabih Berri, appelle les soldats musulmans à abandonner l’armée régulière, qu’il accuse d’être à l’origine des affrontements. Les chiites et les druzes vont quitter en masse l’armée régulière, entraînant la disparition de deux des huit bataillons de Beyrouth. Les miliciens chiites affirment que les combats, qui se sont poursuivis toute la journée dans le sud de Beyrouth, auraient fait une centaine de morts et quatre cents blessés depuis deux jours.
dimanche 5 février
Crise politique au Liban avec la démission du Premier ministre Chafic Wazzan. Celui-ci réclame la formation d’un gouvernement de salut national. Sur le terrain, les combats se sont un peu calmés. Mais la fracture semble trop grande : le leader druze Walid Joumblatt a demandé la démission du président Gemayel et déclaré que « la bataille décisive contre le régime » était « inévitable ». Dans la soirée, le président Gemayel s’est adressé à la télévision à ses concitoyens : affirmant disposer d’un programme de réformes, il s’est déclaré prêt à négocier sur tout et a invité l’opposition à une reprise des négociations à Genève.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 février
Reprise des combats.
lundi 6 février
Poursuite des violents combats dans la capitale libanaise : les miliciens chiites d’Amal prennent le contrôle de Beyrouth-Ouest. Un cessez-le-feu est intervenu dans l’après-midi, mais des affrontements se sont poursuivis. Le président Gemayel est la cible de violentes attaques : le chef d’Amal Nabih Berri exige sa démission tandis que le Druze Walid Joumblatt le désigne comme l’ « homme à abattre ». Un couvre-feu a été mis en place dans la ville - l’armée est autorisée à ouvrir le feu sans sommation sur toute personne ou véhicule - et l’aéroport a été fermé. Pour cette seule journée, le bilan provisoire est de 90 morts (dont un soldat français) et de 300 blessés (dont huit Italiens et deux Américains de la Force multinationale). Malgré la recrudescence des violences, Washington a réaffirmé son soutien au président Gemayel et son intention de maintenir ses marines au Liban. Le président américain a également durement mis en cause la responsabilité de la Syrie dans la crise libanaise. Dans la soirée, l’aéronavale américaine a riposté aux tirs qu’ont essuyés les marines en poste à l’aéroport de Beyrouth.
mardi 7 février
A l’issue des derniers combats de la matinée, l’armée libanaise cesse de se battre à Beyrouth-Ouest, où le calme est revenu dans l’après-midi. La zone passe sous le contrôle des milices anti-gouvernementales. Le président Gemayel est de plus en plus isolé dans son palais de Baabda. D’anciens Premiers ministres libanais sont réunis à Damas pour tenter de trouver une solution à la crise en discutant avec le leader druze Walid Joumblatt et les autorités syriennes. A Washington, Ronald Reagan annonce le repli sur les navires croisant au large de Beyrouth des marines déployés au Liban et d’une partie du personnel de l’ambassade. Il déclare également que la marine américaine ripostera désormais à toute attaque dirigée contre l’armée du président Gemayel. Des avions américains ont à nouveau décollé pour attaquer des positions anti-gouvernementales ayant visé les marines. De son côté, le président français Mitterrand envisage le remplacement de la Force multinationale par les Nations unies, tandis que le secrétaire d’Etat américain George Schulz a pour sa part évoqué la possibilité de modifier le rôle de cette force. L’annonce du départ des soldats américains a entraîné le départ de Beyrouth de milliers de chrétiens vers des zones de la montagne contrôlées par les phalangistes et l’armée.
mercredi 8 février
Les contingents américains, britanniques et italiens de la Force internationale commencent à se retirer du Liban. Seuls restent en place les soldats français, mais la Paris demande cependant l’intervention des Nations unies. Le secrétaire à la Défense Weinberger tient cependant à affirmer qu’il ne s’agit absolument d’un retrait des Américains du Liban. Les bombardements ont repris dans la journée sur les zones chrétiennes de Beyrouth. Le cuirassé américain New Jersey est entré en action, bombardant des positions syriennes situées dans la montagne. L’URSS a décidé d’envoyer à Damas un membre du Bureau politique soviétique pour examiner la situation au Liban. Les miliciens d’Amal ont saccagé les réserves d’alcool des bars et des hôtels des quartiers ouest de la capitale tombés sous leur domination.
jeudi 9 février
Poursuite des bombardements et des combats violents sur la Ligne verte, à Beyrouth. L’aviation américaine est à nouveau entrée en action, attaquant des positions druzes et syriennes situées dans la montagne. Les Américains et Britanniques poursuivent l’évacuation de leurs personnels civils et militaires. Le leader druze des milices chiites d’Amal Nabih Berri a également réclamé le départ du contingent français, se déclarant favorable au remplacement de la Force multinationale par des soldats de l’ONU. Des consultations sont actuellement en cours aux Nations unies pour une intervention du Conseil de sécurité. A Damas, le président Assad a reçu les chefs de l’opposition libanaise.
nuit du jeudi 9 au vendredi 10 février
De violents bombardements ont frappé Beyrouth et ses environs. La marine américaine aurait détruit le quartier général syrien installé dans la montagne libanaise.
vendredi 10 février
Accalmie dans les combats, hormis sur la ligne de front. Deux postes du contingent français, jugés trop exposés, ont été évacués à Beyrouth. Le blocus commence à se faire sentir pour la population, avec notamment une pénurie de pains, de légumes et de fruits et un manque d’eau ; les produits de première nécessité ont vu leur prix augmenter.
L’armée israélienne est entrée brièvement en action contre des positions palestiniennes situées dans la montagne libanaise.
nuit du vendredi 10 au samedi 11 février
De nouveaux violents accrochages ont eu lieu à Beyrouth.
samedi 11 février
Profitant d’une pause dans les combats, les premiers civils américains et britanniques ont commencé à quitter Beyrouth, par hélicoptère, depuis le front de mer, non sans incidents : des snipers ont pris civils pour cibles et deux obus sont tombés sur la zone, faisant deux blessés graves et trois blessés légers. La marine américaine a riposté, ce qui a permis à l’évacuation de se poursuivre. D’autres Occidentaux ont embarqué sur des barges. Paris a de son côté annoncé que tout était prêt pour organiser le départ des ressortissants français qui le souhaiteraient.
nuit du samedi 11 au dimanche 12 février
Achèvement de l’évacuation des civils américains de Beyrouth.
dimanche 12 février
La légère accalmie qui se maintient à Beyrouth, malgré quelques accrochages sporadiques dans certains secteurs chauds, a permis la réouverture dans la matinée du « passage du Musée », situé entre les quartiers ouest et est et placé sous la protection des parachutistes français. Le ravitaillement en nourritures et en médicaments recommence à arriver dans l’ouest de la capitale. Le chef chiite Nabih Berri a de nouveau réclamé la démission immédiate du président Gemayel et la fin du système politique en vigueur dans le pays. Sur le terrain diplomatique, l’Arabie Saoudite tente une nouvelle médiation.
lundi 13 février
Le président Gemayel déclare qu’il ne démissionnera et affirme que l’on se dirige à Genève vers un « accord historique » entre les différentes factions libanaises. Les accrochages restent nombreux sur le terrain même si un certain apaisement est à noter. Depuis la reprise des combats, l’armée libanaise aurait eu à déplorer trente-quatre morts et plus de trois cents blessés.
mardi 14 février
L’aviation libanaise a bombardé la montagne avec l’appui des navires américains. Pour la première fois depuis la conférence de Genève, le président Gemayel a rencontré un dirigeant de l’opposition et ennemi personnel des Gemayel, l’ancien président Frangié. Ce dernier a fixé ses conditions : le gouvernement libanais doit renoncer au traité conclu en 1983 avec Israël. Devant la situation au Liban, le général Ethan, ancien chef d’Etat-major israélien, a déclaré dans la soirée qu’Israël n’avait plus d’autre choix que de se maintenir au Sud-Liban. Enfin, la première décision du nouveau numéro un soviétique, Konstantin Tchernenko, a été de donner son accord provisoire à l’envoi de Casques bleus de l’ONU au Liban, mais à la condition que les Etats-Unis retirent leurs soldats et leur flotte de la région.
nuit du mardi 14 au mercredi 15 février
Offensive des forces anti-gouvernementales : l’étau se resserre autour de l’armée libanaise. Les forces du Parti socialiste progressiste du Druze Walid Joumblatt se sont emparées de plus positions stratégiques dans la montagne à l’est de Beyrouth, dans la région de Khaldé. En conquérant notamment l’axe Ain-Ksour-Damour, ils sont parvenus à faire leur jonction avec les miliciens d’Amal de Nabih Berri. L’armée libanaise ne contrôle plus dans le Chouf que la ville de Souk el-Gharb.
mercredi 15 février
A New York, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni pour étudier la proposition française d’envoyer des Casques bleus à Beyrouth, avant d’être ajourné au 17 février. Dans la soirée, le président Reagan a laissé entendre que les marines pourraient demeurer plus d’un an au large des côtes libanaises.
Le général et diplomate américain Leamont Hernt, responsable de la Force multinationale au Liban, a été assassiné à Rome alors qu’il sortait des bureaux de l’Otan.
jeudi 16 février
L’armée libanaise est en déroute : les miliciens chiites et druzes enlèvent de nouvelles positions gouvernementales au sud de Beyrouth. Ils se sont notamment emparés de la ville côtière de Damour, dernier verrou avant les positions israéliennes ; 750 soldats libanais ont été évacués par bateau, les autres préférant franchir le fleuve Awali et se réfugier dans la zone contrôlée par Tsahal. Les habitants de la région les ont précédés en masse. De son côté l’armée israélienne a commencé à lancer des patrouilles en profondeur au nord de la rivière Awali. Le président Gemayel aurait accepté le plan saoudien en huit plans, qui prévoit le départ de toutes les troupes étrangères du Liban et en particulier celle d’Israël (ce qui conduirait à une abrogation du traité de sécurité conclu en 1983 avec les Israéliens). Deux semaines de combat auraient fait un millier de morts dans la région de Beyrouth.
vendredi 17 février
L’opposition continue de demander le départ du président Gemayel, qui a accepté le plan saoudien de départ des troupes étrangères du Liban. Annonce officielle du départ de Beyrouth des marines américains : ils vont rejoindre les navires ancrés au large de la capitale libanaise. Cinq cents hommes resteront cependant sur place jusqu’à leur remplacement éventuel par des Casques bleus. Le contingent italien a reçu le même ordre de quitter Beyrouth dans les jours à venir. Les Chiites et les Druzes ont découvert dans un village un charnier contenant les corps de 107 personnes abattus par l’armée et les milices chrétiennes lors des combats du Chouf en septembre 1983.
samedi 18 février
Le président syrien Hafez el-Assad a rejeté le plan en huit points établi par l’Arabie Saoudite pour résoudre la crise libanaise. Sur le terrain des accrochages ont encore opposé l’armée libanaise aux forces anti-gouvernementales chiites et druzes. Les milices chrétiennes affirment que les Palestiniens reviennent en force dans la montagne libanaise grâce au soutien des Druzes et des Syriens.
dimanche 19 février
Première intervention directe de l’armée d’Israël dans le conflit opposant le président libanais Gemayel aux milices anti-gouvernementales : l’aviation israélienne a bombardé des positions druzes situées sur la route côtière de la région de Damour, au sud de Beyrouth. Dans le Chouf, les Druzes ont lancé une offensive contre la ville de Souk el-Gharb, tandis que de nouveaux accrochages se sont également produits dans la capitale libanaise. Les quatre cents premiers hommes du contingent italien à quitter le Liban ont embarqué aujourd’hui. Le chef du mouvement chiite Amal, Nabih Berri, a été reçu à Damas par le président Assad, en présence du chef druze Walid Joumblatt. Enfin, le diplomate saoudien enlevé il y a un mois à Beyrouth a été libéré.
lundi 20 février
Des combats sporadiques se poursuivent à Beyrouth. Après avoir quitté Damas, le leader chiite Nabih Berri a rencontré à Tripoli les chefs de l’opposition au président Gemayel. Le reste du contingent italien de la Force multinationale, soit un millier de soldats, a quitté le Liban. En fin de journée, une colonne blindée israélienne a franchi la rivière Awali avant de rebrousser chemin.
mardi 21 février
Nouveau raid de l’aviation israélienne contre des positions druzes et palestiniennes dans la montagne libanaise. Les Marines ont commencé à se retirer de Beyrouth pour se replier sur les navires américains de la 6e Flotte ancrés au large. Sur le plan diplomatique, l’Arabie Saoudite poursuit ses efforts de médiation entre Damas et Beyrouth.
mercredi 22 février
Légère accalmie sur le plan militaire au Liban. Un soldat français a été tué et un autre blessé dans la soirée par des tirs de mortier à Beyrouth. Washington a annoncé son intention de suspendre toutes les livraisons de chars et de véhicules blindés à l’armée libanaise, afin que ce matériel ne tombe pas aux mains des milices anti-gouvernementales. Sur le plan diplomatique, l’Arabie Saoudite et la Syrie ont mis au point de nouvelles propositions secrètes visant à mettre fin au conflit.
jeudi 23 février
De nouveaux combats ont éclaté à Beyrouth opposant l’armée aux forces anti-gouvernementales. Pour la troisième fois en cinq jours, l’aviation israélienne est intervenue au Liban pour s’attaquer à un quartier général palestinien et à une position d’artillerie des feddayin situés dans le village de Bhamdoun, au sud de la route Beyrouth-Damas. Les Américains poursuivent de leur côté le rapatriement des marines sur leurs navires. Le Conseil de sécurité de l’ONU examine à New York la résolution française d’envoi de Casques bleus pour remplacer la Force multinationale au Liban.
A Beyrouth-Ouest, tenu depuis quinze jours par les miliciens chiites d’Amal, la sixième brigade de l’armée libanaise, qui n’a pas participé aux derniers combats contre les forces anti-gouvernementales, a effectué une timide apparition. Elle n’a cependant pas pris position sur les principaux axes, ni sur la route de l’aéroport.
vendredi 24 février
Cessez-le-feu ou trêve passagère au Liban ? En tout cas, les armes se sont tues à midi. Le mérite en reviendrait à l’Arabie Saoudite dont les efforts diplomatiques ont finalement mis à mal dans la soirée, quand de nouveaux affrontements se sont produits à Beyrouth et dans la montagne. Plusieurs obus ont explosé dans la capitale tandis que l’armée libanaise et les milices chiites échangeaient des tirs d’armes automatiques ; à quinze kilomètres à l’est, des duels d’artillerie ont opposé des unités de l’armée aux druzes. Dans le Sud-Liban, les chiites de la localité de Maaraka, à dix kilomètres à l’est de Tyr, ont lapidé les militaires israéliens qui surveillaient les abords d’une mosquée. Ceux-ci ont riposté en tirant dans la foule, faisant quatre morts et vingt-cinq blessés.
nuit du vendredi 24 au samedi 25 février
La marine américaine a aidé l’armée libanaise qu’elle a dû abandonner dans la montagne, au sud de Beyrouth, lors de son revers du 14 février.
samedi 25 février
Après cinq cents quatre-vingt six jours de présence au Liban, le dernier « Marine » a plié bagage à 12 h 40. Les unités de la 6e Brigade de l’armée libanaise ont aussitôt occupé les positions libérées par l’armée américaine aux abords de l’aéroport de Beyrouth, tandis que d’autres postes tombaient aux mains des miliciens d’Amal. Une heure à peine après ce retrait, les navires américains reprenaient le bombardement de la montagne du Haut-Metn, au nord-est de la capitale, sous contrôle syrien. Auparavant, de violents combats ont lieu à Souk-el-Gharb, dernière position tenue par l’armée libanaise dans la montagne au sud-est de Beyrouth. Sur le plan diplomatique, le gouvernement a présenté un projet de résolution relatif à l’envoi d’une force internationale à Beyrouth. Avec le départ du contingent américain, le nom de Force multinationale n’a plus de raison d’être, seuls demeurant au Liban 1 200 soldats français.
dimanche 26 février
Bombardements de la marine américaine sur les positions syriennes dans la montagne libanaise, en représailles à des tirs de la DCA syrienne vers des avions de reconnaissance. Vers dix-neuf heures, un soldat français a été tué par des éclats d’obus ; des tirs d’artillerie ont atteint le poste français de Tayyouneh, à la limite des quartiers est et ouest de la banlieue de Beyrouth, où de violents duels d’artillerie ont opposé l’armée libanaise aux milices antigouvernementales.
lundi 27 février
Poursuite des combats à Beyrouth : les forces antigouvernementales ont bombardé la zone du palais présidentiel, dans la banlieue est de la capitale. A Washington, le gouvernement américain a reconnu qu’avec le repli des marines les Etats-Unis étaient désormais réduits à un rôle de spectateur au Liban. Réunis à Paris, les ministres des Affaires étrangères de la Communauté européenne ont appelé à la mise en place d’une force des Nations unies à Beyrouth. Le Conseil de sécurité de l’ONU, saisi en ce sens, a une nouvelle fois reporté sa session.
mardi 28 février
Nouveaux bombardements sur le quartier chrétien de Beyrouth et sur la zone du palais présidentiel. Dans la soirée, la télévision libanaise a créé la surprise en annonçant que le président Gemayel se rendrait demain à Damas pour y rencontrer son homologue syrien, Hafez el-Assad. Le Jihad islamique, responsable de nombreux attentats meurtriers en 1983, a donné une semaine au contingent français pour quitter le Liban.
mercredi 29 février
Arrivée à Damas d’Amine Gemayel. Bien que reçu avec les honneurs militaires et accueilli à l’aéroport par son homologue en personne, Hafez el-Assad, le président libanais reconnaît sa défaite et se soumet aux conditions de son hôte (abrogation de l’accord libano-israélien de 1983). C’est la première fois qu’un chef d’Etat libanais se rend dans la capitale syrienne. Pour un certain nombre de chrétiens libanais, comme l’ancien président Camille Chamoun, cette visite à Damas est considérée comme une trahison. Dans la soirée, au Conseil de sécurité de l’ONU, l’URSS a mis son veto au projet de résolution d’envoi de Casques bleus à Beyrouth.
Une voiture piégée a explosé dans la partie ouest de Beyrouth : deux morts et une trentaine de blessés. Des bombardements ont également frappé les quartiers résidentiels de la capitale et les régions chrétiennes situées au nord et au sud-est de la ville.
jeudi 1er mars
Amine Gemayel s’est à nouveau entretenu pendant quatre heures avec Hafez el-Assad. Dans la soirée, il s’est rendu à Rhodes pour des raisons de sécurité, sans avoir confirmé officiellement l’abrogation de l’accord israélo-libanais. Le Druze Walid Joumblatt l’avait précédé dans la matinée. De nouveaux bombardements se sont produits à Beyrouth. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que la France allait bientôt rapatrier ses troupes du Liban, le dispositif actuel n’étant plus approprié. Aucun calendrier n’est pour l’instant fixé. De son côté le gouvernement israélien a fait savoir qu’Israël assurera lui-même sa sécurité au Sud-Liban si l’accord de mai 1983 est bien annulé. Le vice-Premier ministre israélien a mis en garde la Syrie contre toute tentative de reprise des hostilités au Liban.
vendredi 2 mars
Poursuite des bombardements à Beyrouth, sur la ligne de démarcation. Le président Gemayel est rentré à Beyrouth après avoir passé la nuit à Rhodes.
Dans la plaine de la Bekaa, une voiture piégée a explosé devant le Centre culturel français de Zahlé.
samedi 3 mars
Proclamée la veille au soir, le cessez-le-feu théorique, pourtant garanti par la Syrie, n’est toujours pas appliqué à Beyrouth. Pour la deuxième fois en moins de trois semaines, le président Amine Gemayel a rencontré l’ancien chef d’Etat Soliman Frangié dans son fief de Tripoli. Bien que tous deux chrétiens, ils sont des ennemis héréditaires. Les deux principaux leaders de l’opposition, le chiite Nabi Berri et le Druze Walid Joumblatt sont à Damas pour y rencontrer le président Assad.
dimanche 4 mars
Ayant décollé à bord d’un hélicoptère depuis le porte-avions Clemenceau, le ministre français des Relations extérieures est arrivé à Beyrouth, où il s’est entretenu pendant une heure et demie avec le président Gemayel du prochain départ des forces françaises. Claude Cheysson a également rencontré les représentants des communautés musulmanes du Liban. De violents combats se sont déroulés dans la montagne au cours de la journée.
lundi 5 mars
Le traité de sécurité conclu en mai 1983 avec Israël est déclaré nul par le président libanais Amine Gemayel à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaires. Le porte-parole du gouvernement israélien a aussitôt dénoncé le diktat syrien. Au terme de son voyage au Liban, le ministre Claude Cheysson a annoncé que les soldats français allaient quitter Beyrouth. Un marsouin français a été tué dans la matinée lors d’une attaque à la roquette (ce qui porte à 88 le nombre de militaires français tués dans la capitale libanaise). Mais dans l’ensemble le cessez-le-feu soutenu par la Syrie a été plutôt respecté sur le terrain. L’aviation israélienne a mené deux raids dans la montagne, à l’est de Beyrouth, bombardant des positions palestiniennes dans la région de Bhamdoun.
mercredi 7 mars
Premier otage américain enlevé au Liban : correspondant de la chaîne de télévision CNN, le journaliste Jeremy Levin a été enlevé à Beyrouth.
samedi 10 mars
En dépit des négociations et d’un appel téléphonique entre les présidents libanais et syriens, de violents combats ont repris à Beyrouth, le long de la ligne qui coupe la capitale en deux, entre les miliciens d’Amal et l’armée chrétienne. Des affrontements se sont également déroulés dans la montagne. Un bilan provisoire fait état de douze morts et de quarante blessés.
dimanche 11 mars
Le calme est revenu sur presque tous les fronts. Les délégués, parmi lesquels le président Gemayel et le leader chiite Nabi Berri, devant participer à la conférence de réconciliation nationale libanaise sont arrivés à Lausanne, en Suisse.
lundi 12 mars
Ouverture à l’hôtel Beau-Rivage de Lausanne, en Suisse, de la conférence de réconciliation nationale libanaise. Les différentes factions en présence doivent débattre du partage du pouvoir sous l’arbitrage de la Syrie. Les mesures de sécurité sont exceptionnelles. Un comité pour l’établissement d’un cessez-le-feu a été mis en place dans la soirée. Des combats ont encore fait une vingtaine de morts, dont douze enfants, à Beyrouth au cours de la journée : plusieurs dizaines d’obus ont été notamment tirées en fin de journée.
mardi 13 mars
A Lausanne, les négociateurs libanais ont du mal à s’accorder sur les modalités de la fin des combats à Beyrouth. Un cessez-le-feu, le 317e, a cependant été décrété dans la soirée.
jeudi 15 mars
Le congrès de réconciliation libanais est dans l’impasse à Lausanne : les différentes parties se révèlent incapables de se mettre d’accord sur le fonds du problème, la réforme de la Constitution. Pierre Gemayel (père du président) et M. Frangié se sont insultés en pleine séance. Sur le terrain, malgré quelques tirs sporadiques, le cessez-le-feu est plutôt bien respecté.
vendredi 16 mars
Pause dans les négociations à Lausanne.
Un diplomate américain, William Francis Buckley, a été enlevé à Beyrouth, près de l’ambassade américaine. Buckley est en fait le responsable local de la CIA (détenu par le Hezbollah, il mourra en captivité). C’est le troisième citoyen américain kidnappé dans la capitale libanaise depuis le 6 février dernier.
dimanche 18 mars
Toujours à la recherche d’un accord à Lausanne, les négociateurs libanais bloquent sur la répartition des pouvoirs entre les différentes factions. L’essentiel des discussions se déroule dans les couloirs de l’hôtel.
lundi 19 mars
Comme les jours précédents, le cessez-le-feu a de nouveau été violé à Beyrouth. Les accrochages et les bombardements le long de la ligne de démarcation ont fait au moins un mort et plusieurs blessés. A Lausanne, les discussions se poursuivent sans résultat…
mardi 20 mars
A Lausanne, la conférence de réconciliation nationale libanaise s’est achevée dans la soirée sur un quasi constat d’échec, même si un accord minimal a été conclu. Plus tôt dans la journée, le chef druze Walid Joumblatt et plusieurs autres délégués avaient déjà menacé de quitter la conférence de réconciliation avant de reprendre les discussions… Pour rien. Un mauvais signe envoyé aux miliciens chrétiens et musulmans de Beyrouth, où les combats se sont aggravés aujourd’hui.
mercredi 21 mars
Le Liban craint une reprise violente de la guerre. Le président Gemayel puis le leader chiite Nabih Berri ont été reçus séparément par le président Mitterrand, à Paris.
jeudi 22 mars
A l’occasion de violents combats, les Druzes ont enlevé dans la matinée les positions qu’occupaient les mille hommes de la faction pro-nassérienne Marabitoun dans la partie musulmane de Beyrouth.
vendredi 23 mars
Après plusieurs jours de rumeurs à ce sujet, le président Mitterrand a confirmé à Washington que les troupes françaises étaient sur le point de quitter Beyrouth. La mission des soldats français au Liban est remplie a-t-il déclaré au cours d’une conférence de pesse. Le ministre de la Défense Charles Hernu a annoncé que le calendrier de ce retrait serait précisé le 24 mars. Les combats ont repris à Beyrouth entre les milices druzes et les milices musulmanes sunnites.
samedi 24 mars
Poursuite des accrochages entre factions rivales à Beyrouth. Cinq soldats français ont été légèrement blessés par des éclats d’obus. Le ministre français de la Défense Charles Hernu a déclaré que le retrait du contingent français serait achevé d’ici le 31 mars.
dimanche 25 mars
Dernières troupes du contingent international encore présents dans la capitale libanaise depuis le départ des Américains, des Britanniques et des Italiens, les 2 000 soldats français ont commencé à évacuer Beyrouth à leur tour : 250 militaires et du matériel, dont des véhicules et blindés légers, ont embarqué ce jour à bord du ferry Esterel. Ils sont relayés par 81 observateurs français qui dégagent la ligne de démarcation entre le pont de Beyrouth et Souk el Gharb.
Le comité quadripartite de sécurité, qui regroupe des représentants de l’armée libanaise et des principales milices, s’est réuni pour examiner les problèmes posés par le retrait français. Selon un accord conclu à Damas, les Druzes seraient prêts à abandonner à l’armée et à la gendarmerie libanaise les positions enlevées ces derniers jours aux milices sunnites. Sur le terrain, les armes se sont tues.
lundi 26 mars
Un accord est intervenu entre les différentes factions libanaises pour assurer la relève des soldats français à Beyrouth : la gendarmerie libanaise, considérée comme l’arme la plus indépendante du pays, occupera les positions laissées par le contingent français. Chaque camp s’est engagé à ne pas profiter de ce départ pour renforcer ses positions. Les Français continuent leurs préparatifs de départ : tout le matériel non nécessaire a été embarqué. Au cours de la journée des bombardements ont tué trois personnes et fait une vingtaine de blessés dans le quartier chrétien d’Achrafieh, tandis que dans la soirée des obus sont tombés près d’une position de soldats français gardant la position très convoitée de Tayouneh.
Le consul général des Etats-Unis à Strasbourg, Robert Homme, a été légèrement blessé par deux balles tirées par un homme seul qui a pu fuir en vélomoteur. Le diplomate venait de quitter en voiture de son domicile (rue Brahms) peu avant neuf heures du matin. L’attentat a été revendiqué par les Fractions armées révolutionnaires libanaises.
mardi 27 mars
Un diplomate français au Liban, Sauveur Gliozzo, secrétaire général des services culturels à l’ambassade de France, a été grièvement blessé par balles à Beyrouth. Alors qu’il traversait à pied l’ouest de la ville pour se rendre à l’ambassade, une voiture s’est arrêtée près de lui et les trois occupants l’ont mitraillé. Deux cents nouveaux soldats français ont embarqué dans la matinée à bord du ferry Esterel, revenu de Chypre.
mercredi 28 mars
Terrible journée de combats à Beyrouth : les bombardements entre milices chrétiennes et musulmanes ont fait au moins trente-sept morts et cent cinquante blessés.
Acceptés par toutes les factions, une quarantaine d’observateurs français chargés de surveiller les difficiles cessez-le-feu au Liban sont arrivés à Beyrouth. Ils vont remplacer le contingent militaire qui poursuit ses opérations de retrait.
Les habitants d’un village du Sud-Liban affirment que l’armée israélienne a ouvert le feu lors d’affrontements faisant six morts.
jeudi 29 mars
Les Casques Blancs (observateurs français) accompagnés de bérets rouges libanais ont commencé à inspecter la ligne de démarcation qui coupe Beyrouth en deux : en dépit d’une vive tension, la relève des soldats français s’est déroulée sans accroc.
vendredi 30 mars
Les soldats français de la « Force multinationale » ont quitté dans la matinée le « Passage du Musée » et les dernières autres positions qu’ils occupaient sur la ligne de démarcation séparant Beyrouth en deux. Passant le relais aux Casques Blancs, présents aux côtés des gendarmes libanais, les militaires ont rejoint le port dans l’attente de leur évacuation. Des infiltrations de miliciens à l’intérieur de ces zones sont déjà constatées. Des obus sont tombés sporadiquement au cours de la journée sur la capitale. Les Etats-Unis ont par ailleurs officiellement mis fin à leur participation à la force multinationale de paix au Liban.
samedi 31 mars
Tous les soldats français de l’ancienne Force multinationale ont quitté Beyrouth. Ils ont embarqué à destination de Chypre.
dimanche 1er avril
Quelques accrochages se sont produits à Beyrouth et le canon a tonné dans la montagne, mais les habitants de la capitale ont pour la première fois depuis deux mois profité du calme précaire pour profiter du beau temps et se rendre notamment à la plage.
En représailles aux attentats anti-israéliens de plus en plus nombreux dans le sud du Liban, l’artillerie israélienne a pilonné des positions hostiles dans la plaine libanaise, sous contrôle syrien.
lundi 2 avril
Les quartiers résidentiels de Beyrouth ont été la cible de nombreux bombardements.
vendredi 6 avril
Après plusieurs jours d’une relative accalmie : les combats ont repris à Beyrouth entre l’armée libanaise et les milices chiites et druzes. Le gouvernement tente d’interposer 2 000 policiers entre les combattants. Les obus se sont abattus en nombre toute la journée sur le quartier chrétien d’Achrafieh, faisant au moins six morts et de nombreux blessés, avant qu’un nouveau cessez-le-feu ne soit proclamé à minuit.
samedi 7 avril
Représailles israéliennes après l’attentat du 2 avril à Jérusalem : dans la matinée des avions ont détruit à Bhamdoun, à quinze kilomètres au sud-est de Beyrouth, un hôtel qui aurait servi de base aux Palestiniens du FDLP. Selon une radio israélienne, le raid n’aurait pas fait de victime.
Poursuite des combats, mais de façon moins intense, à Beyrouth.
dimanche 8 avril
Accalmie dans les combats à Beyrouth. Un accord a été conclu pour séparer pour les forces sur le terrain.
nuit du mardi 10 au mercredi 11 avril
Nouveaux affrontements à Beyrouth : trois morts et une quarantaine de blessés.
vendredi 13 avril
Le palais présidentiel a été visé par des obus à Beyrouth.
samedi 14 avril
De violents tirs d’artillerie se sont produits dans la soirée à Beyrouth, faisant entre dix et vingt tués et une vingtaine de blessés (dont un médecin gendarme de l’ambassade de France).
dimanche 15 avril
Le chef druze Walid Joumblatt a donné son accord implicite à la formation d’un gouvernement d’union nationale.
lundi 16 avril
De nouveaux bombardements se sont produits dans la matinée à Beyrouth, avant que la capitale ne retrouve une certaine accalmie dans l’après-midi. Pour la première fois depuis deux mois, le passage du Musée, qui relie l’Est et l’Ouest de la ville, est resté fermé toute la journée.
jeudi 19 avril
Pour la deuxième fois en moins de deux mois, le président libanais Amine Gemayel s’est rendu à Damas pour y rencontrer son homologue syrien, Hafez el-Assad. Le chef de l’Etat libanais espère parvenir à un accord sur une trêve durable à Beyrouth et dans la montagne, mais cet entretien doit servir également à définir les conditions de formation d’un gouvernement d’union nationale libanais.
vendredi 20 avril
Amine Gemayel est rentré de Damas à Beyrouth dans la matinée.
lundi 23 avril
Fin de la trêve pascale : les combats ont repris à Beyrouth sur la ligne de démarcation. Les négociations se poursuivent dans les capitales libanaise et syrienne afin de parvenir à la formation d’un gouvernement d’union nationale.
mercredi 25 avril
Une nouvelle trêve a été décrétée au Liban. Le président français François Mitterrand a reçu à Paris le chef des Druzes libanais Walid Joumblatt.
jeudi 26 avril
Le président Gemayel a désigné comme nouveau Premier ministre Rachid Karamé, un sunnite du Front de salut national (opposition, allié de la Syrie) qui succède à Chafic Wazzan, sunnite modéré.
Un gendarme français a été abattu à Beyrouth de deux balles tirés d’une voiture alors qu’il était de garde devant l’ambassade de France.
samedi 28 avril
La situation s’est brusquement tendue à Beyrouth et dans la Montagne : la reprise des combats a entraîné la fermeture du Passage du Musée.
lundi 30 avril
Mise en place d’un gouvernement d’union nationale présidé par Rachid Karamé, sous le parrainage de Damas. Il comprend dix ministres, cinq chrétiens et cinq musulmans avec notamment les maronites Camille Chamoun et Pierre Gemayel, les chiites Nabih Berri (chef d’Amal, ministre de la Justice et du Sud-Liban) et Adel Osseiran (ministre de la Défense et de l’Agriculture) et le Druze Walid Joumblatt. De façon surprenante les nouveaux ministres ont été désignés d’office sans être consultés…
mardi 1er mai
Des dissensions apparaissent déjà au sein du nouveau gouvernement : le leader chiite Justice Nabih Berri annonce qu’il refuse sa nomination comme ministre de la Justice. Il s’est rendu dans la journée à Damas pour y rencontrer le président Assad, qui soutient ce nouveau gouvernement.
Trois fonctionnaires israéliens qui circulaient sur la route Beyrouth-Tripoli ont été capturés par l’armée syrienne.
mercredi 2 mai
Le nouveau gouvernement libanais s’est réuni pour la première fois, mais sans Nabih Berri et Walid Joumblatt toujours présents à Damas pour discuter de leur participation à ce cabinet.
De nouveaux affrontements armés se sont produits à Beyrouth sur la ligne de démarcation.
Trois membres du Bureau de liaison maintenu par Israël dans la banlieue de Beyrouth ont été arrêtés par des soldats libanais avant d’être remis aux troupes syriennes présentes au Liban.
nuit du vendredi 4 au samedi 5 mai
De nouveaux affrontements se sont déroulés à Beyrouth entre l’armée et les milices chiites : huit morts.
samedi 5 mai
Le leader chiite Nabih Berri aurait finalement accepté de devenir membre du gouvernement de coalition nationale. Les violents bombardements de la journée ont contraint les responsables libanais des différentes communautés (chrétiens, chiites, druzes) à annuler la grande marche pacifique qu’ils souhaitaient organiser dans les rues de Beyrouth le lendemain. En vingt-quatre heures, vingt-deux personnes ont été tuées.
dimanche 6 mai
Vingt-cinq officiers et sous-officiers français sont arrivés à Beyrouth pour renforcer le contingent des observateurs à casques blancs.
lundi 7 mai
Il n’y a plus d’obstacle de principe pour la mise au travail du gouvernement libanais d’union nationale. Nabih Berri a obtenu le titre et les portefeuilles ministériels qu’il exigeait : ministre d’Etat chargé des affaires du Liban-Sud et de la Reconstruction.
jeudi 10 mai
Le gouvernement libanais d’union nationale, presque au complet, s’est réuni pour la seconde fois depuis sa constitution. Nabih Berri, chef des milices chiites, était présent et seul manquait le représentant des chrétiens du nord du pays. La première décision concerne l’armée, disloquée en février dernier : le gouvernement s’est constitué en Conseil supérieur de la défense afin de permettre à tous les chefs de faction devenus ministres d’avoir un droit de regard sur les militaires.
samedi 12 mai
Un carnaval masqué pour la paix a été organisé pour les enfants à Beyrouth dans l’après-midi. Avant même la fin du défilé, des combats ont repris dans les quartiers résidentiels de la capitale libanaise.
nuit du samedi 12 au dimanche 13 mai
Reprise des violents affrontements à Beyrouth et dans sa région : un bombardement aveugle a tué dix-neuf personnes et fait soixante-dix blessés, dont au moins une dizaine d’enfants âgés de moins de six ans.
lundi 14 mai
Nouveaux bombardements du secteur chrétien de Beyrouth : un enfant a été tué et trente-deux personnes blessées.
vendredi 18 mai
De violents bombardements ont visé en fin d’après-midi la partie sud de Beyrouth.
dimanche 20 mai
L’aviation israélienne a bombardé une caserne de miliciens pro-iraniens dans la plaine libanaise de la Bekaa. Plusieurs bâtiments auraient été détruits.
samedi 26 mai
Une attaque a coûté la vie à trois soldats israéliens dans la plaine libanaise de la Bekaa (l’action sera revendiquée le lendemain à Damas par des Palestiniens pro-syriens dissidents de l’OLP).
mercredi 6 juin
Un observateur français a été tué et un autre blessé par des tirs de francs-tireurs à Beyrouth. C’est la première fois qu’un casque blanc français est tué depuis leur arrivé dans la capitale libanaise le 31 mars dernier.
samedi 23 juin
Le consul d’Autriche au Liban a été assassiné.
Un diplomate libyen en poste au Liban a été enlevé à son hôtel situé dans le secteur occidental de Beyrouth.
vendredi 29 juin
La marine israélienne a arraisonné au large de Beyrouth un navire transportant des combattants palestiniens. Le bateau intercepté a été conduit dans le port israélien de Haïfa. Tous les Palestiniens ont été arrêtés à leur débarquement.
mardi 3 juillet
Une forte explosion s’est produite dans l’après-midi au Sud-Liban, près d’une base israélienne.
dimanche 8 juillet
Une centaine de femmes, mères, épouses ou sœurs de personnes enlevées par les différentes milices, ont manifesté leur colère à l’un des principaux points de passage entre secteurs chrétiens et musulmans de Beyrouth. Officiellement les organisations armées chrétiennes, druzes et chiites affirment ne détenir que 200 personnes alors que 2 500 ont disparu.
lundi 9 juillet
Dans la matinée, un avion civil, un Boeing 720, s’est posé sur l’aéroport international de Beyrouth pour la première fois depuis cinq mois. Pourtant dès l’aube, les familles des personnes disparues avait dressé des barrages de pneus enflammés pour empêcher l’accès à l’aéroport. Le président Gemayel a reçu le Comité des familles qui demande l’ouverture d’une commission d’enquête officielle.
Un chargé d’affaire libyen a été enlevé à Beyrouth.
nuit du mardi 10 au mercredi 11 juillet
Sept hommes masqués ont dynamité l’ambassade de Libye au Liban après en avoir fait évacuer les occupants. Cet attentat a été revendiqué par les Brigades de Moussa Sadr, une organisation chiite.
jeudi 12 juillet
Les femmes, mères et sœurs de disparus ont levé leur blocage de certains points de passager qui durait depuis une semaine.
samedi 14 juillet
Bien qu’un calme précaire règne depuis une semaine à Beyrouth, le directeur d’un journal de gauche a échappé à une tentative d’assassinat.
mercredi 18 juillet
Reprise des relations diplomatiques entre l’Iran et le Liban. Celles-ci avaient été rompues en novembre 1983 à la suite du refus de Téhéran de retirer du territoire libanais (vallée de la Bekaa) ses gardiens de la Révolution.
samedi 21 juillet
Le détournement d’un Boeing libanais entre Abu Dhabi et Beyrouth s’est terminé sans effusion de sang. Le pirate de l’air a été libéré et tous les passagers et membres d’équipage libérés sains et saufs.
mercredi 25 juillet
Si un certain calme règne depuis le début du mois, les combats violents entre miliciens pro-syriens et intégristes musulmans ont repris à Tripoli.
jeudi 26 juillet
En deux jours, les combats à Tripoli ont fait vingt-six morts et 181 blessés.
vendredi 27 juillet
Les combats à Tripoli n’ont pris fin que sur intervention du régime syrien.
samedi 28 juillet
Début des opérations de réunification de Beyrouth : pour la première fois depuis le 6 février dernier, une voiture (une jeep d’observateurs français), a pu franchir la voie rapide qui relie les parties occidentales et orientales de la capitale. Des soldats chrétiens et musulmans ont fraternisé sur la ligne de démarcation, où la dernière barricade a été déblayée dans la matinée. Une brigade mixte de l’armée a pris position dans une zone neutre entre les deux secteurs.
dimanche 29 juillet
Premier accrochage armé à Beyrouth en trois semaines : des miliciens druzes se seraient opposés aux combattants d’Al Mourabitoun. Le bilan serait de deux morts et quinze blessés. Le plan de réunification de la capitale se poursuit néanmoins.
mardi 31 juillet
Dans la soirée, les autorités libanaises ont fait savoir qu’elle refusait l’accès de l’aéroport de Beyrouth à un Boeing d’Air France détourné en fin d’après-midi par des pirates de l’air souhaitant se rendre en Iran.
mercredi 1er août
Réunification officielle de Beyrouth pour la deuxième fois en vingt-deux mois.
dimanche 5 août
Dans la soirée, un attentat a visé le propriétaire d’un journal koweitien pro-irakien à Marbella, dans le sud de l’Espagne : un mort et un blessé (l’acte terroriste sera revendiqué par le Jihad islamique, libano-palestinien pro-iranien).
lundi 6 août
Les policiers italiens ont arrêté à Trieste un terroriste des Fractions armées révolutionnaires libanaises avec sept kilos d’explosifs destinés à un attentat contre l’ambassade des Etats-Unis à Rome (son interrogatoire conduira au démantèlement d’un réseau en Italie et en France).
mardi 7 août
Le Jihad islamique, favorable à l’Iran, a revendiqué implicitement le minage de la mer Rouge et du canal de Suez.
jeudi 9 août
Explosion d’une bombe dans un quartier musulman de Beyrouth : trois morts et une vingtaine de blessés.
samedi 11 août
Selon la radio israélienne, un projet d’évacuation du sud du Liban par Tsahal dans les deux mois aurait été mis au point. Le gouvernement de Jérusalem se refuse à toute confirmation de cette information.
jeudi 16 août
En représailles à un attentat manqué la veille à Jérusalem, l’aviation israélienne a bombardé une base palestinienne dans la plaine libanaise de la Bekaa, contrôlée par les Syriens.
nuit du dimanche 19 août au lundi 20 août
Les milices druzes et l’armée libanaise se sont violemment affrontées à l’arme lourde dans la banlieue sud-est de Beyrouth ainsi que dans la montagne. Une douzaine de civils ont été tués. Des obus sont tombés à proximité du palais présidentiel de Baabda.
lundi 20 août
Le président syrien Hafez el-Assad a envoyé au Liban l’un de ses principaux conseillers militaires pour tenter de mettre fin aux combats.
nuit du lundi au mardi 21 août
Les combats ont repris entre milices intégristes et prosyriennes à Tripoli : trente-quatre morts et soixante-quinze blessés
mercredi 22 août
Poursuite des combats entre groupes musulmans rivaux à Tripoli. En deux jours, les affrontements auraient fait une centaine de morts et trois cents blessés.
jeudi 23 août
Le chef d’état-major de l’armée libanaise, le général druze Nadim al-Hakim, a été tué dans un accident d’hélicoptère alors qu’il effectuait une visite une visite d’inspection. Son Augusta Bell s’est écrasé à 15 h 20 près d’Ehden. Sept autres militaires, dont le colonel Nohra Chalouhi (commandant de la 7e brigade), ont été tués.
dimanche 26 août
Premiers accrochages à Beyrouth, sur la ligne de démarcation, depuis la mise en place du plan de paix pour la capitale. Tout est parti d’un quartier chiite où des miliciens chiites auraient attaqué une patrouille de l’armée libanaise. Cinq personnes ont été blessées. L’incident ne s’est finalement pas étendu grâce aux contacts entre les différentes parties.
lundi 27 août
Après dix jours d’affrontements, un accord de pacification a été conclu à Tripoli entre les milices musulmanes rivales. Les combats ont fait environ 120 morts.
mardi 28 août
L’aviation israélienne a effectué un raid contre une position palestinienne située dans la plaine libanaise de la Bekaa, sous contrôle syrien : une vingtaine de morts et une quarantaine de blessés. L’un des obus a touché une prison qui contenait une centaine de détenus. Il s’agit du quatorzième raid de l’aviation israélienne au Liban depuis le 1er janvier.
mercredi 29 août
Le principal leader des chrétiens du Liban, Pierre Gemayel, est décédé d’une crise cardiaque à Beyrouth. Le fils du président Amine Gemayel était âgé de soixante-dix-neuf ans.
en août
Lutte entre intégristes musulmans et pro-syriens à Tripoli : cent cinq morts.
dimanche 9 septembre
Le chef de la communauté chiite libanaise Nabih Berri a lancé un appel pour que des commandos suicide interviennent contre les soldats israéliens au Sud-Liban.
lundi 10 septembre
Tôt dans la matinée, l’aviation israélienne a effectué un raid contre un poste de commandement palestinien situé dans la montagne libanaise, près de Bhamdoun.
vendredi 14 septembre
Dans la soirée, un commando a tiré à bout pourtant sur deux citoyens saoudiens dans un bar de la station balnéaire espagnole de Marbella. L’une des deux cibles a été tuée. L’attentat a été revendiqué par le Jihad islamique libanais.
lundi 17 septembre
Tous les ministres libanais ont décidé de se réunir désormais jour après jour pour tenter de trouver une solution aux crises que connaît le pays.
jeudi 20 septembre
Equipée d’une fausse plaque diplomatique, une voiture piégée suicide a explosé dans la matinée devant une annexe de l’ambassade des Etats-Unis située à Beyrouth-Est, faisant vingt-quatre morts (dont deux Américains) et une cinquantaine de blessés, parmi lesquels les ambassadeurs américain et britannique. Cet attentat a été revendiqué par le Jihad islamique qui réclame le départ du Liban de tous les Américains. Le bilan aurait pu être bien plus lourd si le véhicule, chargé de 150 kilos de TNT, ne s’était pas écrasé contre les blocs de béton installés après les terribles attentats de 1983. Toutes les vitres ont volé en éclat à un kilomètre à la ronde. C’est la première fois que le Jihad islamique commet un attentat dans cette partie chrétienne de la capitale libanaise.
dimanche 23 septembre
Cinq soldats israéliens ont été blessés dans un accrochage au Sud-Liban, dans la région de Nabatiyeh. Trois de leurs agresseurs ont été tués. Un second affrontement entre civil libanais et militaires de Tsahal a fait trois morts et deux blessés dans la même région.
jeudi 4 octobre
Tombé dans une embuscade dans une rue de Beyrouth, un agent secret israélien a été tué avec quatre autres personnes.
jeudi 25 octobre
La DST a arrêté en France Georges Ibrahim Abdallah, le chef d’un réseau du mouvement terroriste les Fractions armées révolutionnaires libanaises.
jeudi 1er novembre
Israël et le Liban se sont mis d’accord pour engager sous l’égide des Nations unies, à partir du 5 novembre, des négociations sur un éventuel retrait israélien du Sud-Liban et des accords de sécurité entre les deux pays. Damas a donné son feu vert à cette initiative du secrétaire général de l’ONU.
nuit du vendredi 2 au samedi 3 novembre
Attentat en Espagne : un Libanais a été assassiné en plein cœur de Madrid par un homme se réclamant de l’OLP.
dimanche 4 novembre
Les négociations militaires israélo-libanaises prévues à partir de demain ont été reportées de quelques jours à la demande de Beyrouth pour des raisons techniques et logistiques.
jeudi 8 novembre
Ouverture à Nakoura, sous les auspices de l’ONU et avec l’accord de la Syrie, des négociations israélo-libanaises sur l’évacuation militaire du Sud-Liban par Tsahal et sur un accord de sécurité entre les deux pays. Les discussions doivent se poursuivre le 15 novembre.
Des échanges de tirs se sont produits à Beyrouth, sur l’ancienne ligne de démarcation entre secteurs chrétiens et musulmans.
samedi 24 novembre
Arrestation par la police italienne de sept Libanais qui préparaient un attentat-suicide contre l’ambassade des Etats-Unis à Rome. Les terroristes, arrivés en Italie un an plus tôt, seraient membres du Jihad islamique : ils auraient eu l’intention de foncer sur le bâtiment à bord d’un camion bourré d’explosifs.
mardi 27 novembre
L’aviation israélienne a bombardé trois positions palestiniennes dans la plaine libanaise de la Bekaa, sous contrôle syrien. Ce raid a fait trois morts et cinq blessés.
jeudi 29 novembre
Attentat à la bombe du groupe Abou Nidal contre les bureaux de la British Airways à Beyrouth.
mardi 4 décembre
Dans la matinée, quatre hommes, des chiites libanais, ont détourné sur l’aéroport de Téhéran un Airbus koweitien qui assurait la liaison Dubaï-Karachi avec à son bord 11 membres d’équipage et 150 passagers. Les pirates de l’air menacent de tuer leurs otages s’ils n’obtiennent pas la libération de dix-sept prisonniers condamnés à mort pour des attentats commis au Koweït en décembre 1983. A 10 h 30, l’un des passagers, un fonctionnaire américain, a été conduit à la porte de l’appareil où l’un des terroristes lui a tiré une balle dans la nuque avant de précipiter le corps dans le vide et de continuer à faire peu ; un autre passager a été touché la fusillade. Dans la soirée, vingt femmes et vingt-trois enfants ont été libérés en échange du ravitaillement de l’appareil en carburant. Le détournement a été revendiqué à Beyrouth par l’Organisation du 17 Septembre (date des massacres de Sabra et Chatila).
mercredi 5 décembre
Détenant toujours en otage sur l’aéroport de Téhéran 81 passagers et huit membres d’équipage, les quatre pirates de l’air réclament désormais de rencontrer le prince héritier du Koweït, sous peine de faire exploser l’avion. Les terroristes souhaitent repartir mais les autorités iraniennes ont disposé sur la piste des véhicules pour les en empêcher.
jeudi 6 décembre
Le détournement de l’Airbus koweitien se poursuit dans le sang sur l’aéroport de Téhéran : un otage américain a été abattu et l’exécution de deux Koweitiens a été mise en scène (on n’apprendra qu’ils sont en vie qu’à la fin du détournement). Soufflant le chaud et le froid, les pirates de l’air ont libéré une vingtaine de passagers dans la soirée.
samedi 8 décembre
A Téhéran, les pirates de l’air ont libéré en deux groupes une quarantaine de passagers (seize puis vingt-trois autres une heure plus tard), n’en gardant plus que les huit membres d’équipage et deux passagers en otage. Le gouvernement koweitien laisse aux autorités iraniennes l’entière responsabilité de ce détournement.
dimanche 9 décembre
Après avoir menacé dans la matinée de faire sauter l’appareil après avoir fait leur dernière prière, les pirates de l’air ont libéré en fin d’après-midi sept otages, dont les membres britanniques de l’équipage. Les terroristes n’en conservent plus que trois, deux Américains et un Koweïtien malade.
nuit du dimanche 9 au lundi 10 décembre
A 23 h 45, les commandos iraniens ont donné l’assaut à l’Airbus koweitien stationné depuis six jours sur l’aéroport de Téhéran : les derniers otages ont été libérés et les quatre pirates de l’air arrêtés (l’un d’entre eux a été blessé).
jeudi 20 décembre
Le journal français L’Express révèle le démantèlement en France et en Italie d’un réseau terroriste des Fractions armées révolutionnaires libanaises. Plusieurs de ses membres, dont son chef Abdallah Ibrahim, ont été arrêtés depuis le mois d’août.
vendredi 21 décembre
La situation se détériorie à nouveau au Liban : une voiture piégée a explosé dans la matinée contre l’école d’un village druze. On déplore quatre morts et une trentaine de blessés, dont de nombreux enfants. L’attentat a été revendiqué par l’Organisation des révolutionnaires yazbékis, hostile à la politique du chef druze Walid Joumblatt. Il s’agit du quatrième acte terroriste commis contre la communauté druze en trois semaines.
vendredi 28 décembre
Le président syrien Hafez el-Assad a reçu à Damas son homologue libanais Amine Gemayel pour discuter de la situation au Liban.
Des centaines de parents ont bloqué la circulation dans les rues de Beyrouth afin d’obtenir la libération de tous les prisonniers des différentes milices. Environ 2 500 personnes sont portées disparues après avoir été enlevées.
lundi 31 décembre
Des affrontements ont éclaté à Beyrouth et dans sa région entre milices chrétiennes et musulmanes. Pour le Nouvel An, la capitale libanaise est à nouveau coupée en deux, tandis que le Comité des parents des victimes d’enlèvements maintient un semblant de blocus sur les voies de passage entre l’Ouest et l’est de la ville.
Le gouvernement italien fait quelque peu marche arrière sur la question du retrait du Liban : le ministre de la Défense Spadolini a fait savoir qu’aucune date n’avait été fixée pour ce départ du contingent italien.
Le centre culturel français de Tripoli, au Liban, a été frappé par un attentat. Il n’y a pas fait de victime mais les locaux du centre sont détruits.
S’affichant à Damas devant des journalistes aux côtés du lieutenant Robert Goodman, le révérend Jesse Jackson a fait savoir que les conditions de la Syrie à la libération du pilote américain concernaient l’arrêt par les Etats-Unis des vols de reconnaissance au-dessus des positions syriennes au Liban.
L’ancien vice-président américain Walter Mondale a réclamé le départ des marines du Liban dans les quarante-cinq jours. Sur place, le contingent américain a renforcé ses mesures de sécurité dans la crainte d’attaques ou d’attentats.
lundi 2 janvier
Annonce du retrait de Beyrouth de 482 parachutistes français. Ils resteront cependant au Liban, dans le sud du pays, dans le cadre de la force des Nations unies (Finul).
mardi 3 janvier
L’aviation israélienne a mené un nouveau raid au Liban : des positions palestiniennes et chiites de la montagne ont été bombardées.
Détenus par les Syriens depuis trente jours, le lieutenant afro-américain Bobby Goodman est libéré grâce à la médiation du révérend Jesse Jackson, candidat à la primaire démocrate, et de ses compagnons (dont Wyatt Walker, Jeremiah Wright et Louis Farrakhan).
Dans la matinée, alors qu’il attendait le consul de France à Beyrouth, au volant d’une voiture diplomatique, Raymond Vauthier, quarante-deux ans, a été grièvement blessé d’une balle dans la tête par un homme circulant à moto. Son état est critique (il succombera à ses blessures le 19 janvier).
Au lendemain de l’annonce d’un redéploiement des soldats français au Liban, Paris a réaffirmé à l’intention de Washington son ferme engagement au sein de la force multinationale.
mercredi 4 janvier
Un raid de l’aviation israélienne mené près de Baalbek, le fief libanais des chiites pro-iraniens, a détruit deux immeubles, faisant plus de cent morts et environ quatre cents blessés dans la matinée.
jeudi 5 janvier
De nouveaux duels d’artillerie ont opposé l’armée libanaise aux milices druzes au sud de Beyrouth.
Deux nouveaux attentats ont visé les forces israéliennes au Sud-Liban. Au lendemain du raid sur Baalbek, Téhéran a demandé une intensification des attaques contre les Israéliens.
samedi 7 janvier
Reprise des bombardements à Beyrouth entre les milices antigouvernementales et l’armée libanaise.
Nouvelle séance de négociations à Damas pour parvenir à un plan de pacification entre les différentes factions libanaises.
Deux marines américains ont été blessés lors d’un échange de tirs avec des ennemis non identifiés dans la banlieue sud de Beyrouth.
dimanche 8 janvier
Les ministres des Affaires étrangères libanais, syriens et saoudiens se sont rencontrés à Riyad pour tenter de relancer le processus de négociations politiques et militaires entre Beyrouth et Damas.
Un marine américain a été tué à Beyrouth. Il se trouvait dans un hélicoptère qui a été la cible au décollage de tirs d’origine non identifiés.
Le porte-parole du gouvernement israélien a déclaré que la présence de l’armée d’Israël au Sud-Liban restait toujours liée à celle de la Syrie dans ce pays. Jérusalem continue à réclamer un retraité simultané des forces syriennes et israéliennes.
lundi 9 janvier
Un attentat a frappé en fin d’après-midi un poste de surveillance de la résidence des Pins, le quartier général français à Beyrouth : un parachutiste a été tué et deux autres blessés. Un tir de RPG, tombé dans le centre de la résidence, a été suivi de rafales d’armes automatiques. Les soldats français ont riposté.
mardi 10 janvier
A Beyrouth, la Résidence des Pins a de nouveau été la cible d’attaques à la roquette et à l’arme automatique, mais sans faire de victime.
jeudi 12 janvier
Les combats ont repris dans la banlieue sud de Beyrouth, opposant toujours l’armée libanaise à des milices antigouvernementales.
vendredi 13 janvier
Des bombardements ont visé des positions américaines sur l’aéroport de Beyrouth. Personne n’a été touché mais l’aéroport a du être fermé. Par ailleurs, une fusillade a opposé sans faire de victimes des parachutistes français à des miliciens chiites à Beyrouth. Enfin, l’épouse du directeur du Centre culturel français de Beyrouth de a été grièvement blessée au visage par deux tireurs à moto alors qu’elle sortait de chez elle.
samedi 14 janvier
Accalmie sur le terrain.
Le dirigeant druze libanais Walid Joumblatt est en visite à Moscou, où les dirigeants soviétiques lui ont réaffirmé leur soutien.
Décès à Marj Ayoun du commandant Saad Haddad, chef de l’armée chrétienne du Sud-Liban. Il a succombé à un cancer. Il avait quarante-sept ans. Le général Antoine Lahd lui succède.
dimanche 15 janvier
La marine américaine a ouvert le feu sur la montagne libanaise pour répliquer à des tirs de mortier visant des positions de marines. Un réservoir de carburant a été touché et l’aéroport de la capitale libanaise a été fermé.
lundi 16 janvier
L’artillerie druze a de nouveau pilonné les quartiers chrétiens de l’est de Beyrouth. Le comité quadripartite qui regroupe les différentes factions libanaises s’est réuni sans résultat.
Les principaux responsables israéliens (le Premier ministre Shamir et son ministre de la Défense) se sont rendus au Sud-Liban pour rendre un dernier hommage au chef de l’Armée chrétienne libre, Saad Haddad. Le gouvernement libanais n’était pas représenté à ces funérailles, auxquelles ont assisté plusieurs milliers de personnes.
mardi 17 janvier
Le premier secrétaire de l’ambassade d’Arabie Saoudite au Liban, M. Farraj, a été enlevé à Beyrouth par le Jihad islamique, qui annonce son exécution prochaine.
Une bombe a explosé à Beyrouth dans le quartier chrétien d’Achrafié, près du Lycée français.
mercredi 18 janvier
Le président de l’Université américaine de Beyrouth (la plus prestigieuse du Moyen-Orient), Malcolm Kerr, a été assassiné dans la matinée par un homme qui a ouvert le feu à deux reprises sur lui. Agé de cinquante-deux ans, il était né dans la capitale libanaise. L’attentat a été revendiqué par le Jihad islamique.
jeudi 19 janvier
Les combats entre deux milices libanaises pro-syriennes ont tué trois civils et blessé huit autres dans le nord du Liban.
vendredi 20 janvier
De violents affrontements ont fait dix morts et trente-huit blessés à Beyrouth.
samedi 21 janvier
Reprise des bombardements dans la banlieue de Beyrouth : plusieurs obus se sont abattus sur et aux alentours du palais présidentiel.
lundi 23 janvier
Les milices druzes ont bombardé des positions de l’armée libanaise au sud de Beyrouth.
mardi 24 janvier
S’adressant aux parlementaires, de plus en plus nombreux à demander le retrait du contingent américain, le président Reagan a réaffirmé que les marines resteront à Beyrouth.
lundi 30 janvier
Un soldat américain a été tué et quatre autres blessés dans le bombardement à Beyrouth dans leurs positions des environs de l’aéroport, qui a du être fermé pendant deux heures. Quatre personnes ont également été blessées dans le bâtiment principal de l’aéroport. Les marines ont répliqué en visant la banlieue chiite de la capitale libanaise : treize habitants ont été blessés.
jeudi 2 février
Au terme d’une journée de violents combats, l’armée libanaise a admis avoir perdu « certaines positions » dans trois secteurs-clés de la banlieue sud de Beyrouth, positions qui ont été prises par les miliciens chiites du mouvement Amal. Un premier bilan fait état de sept morts et de dizaines de blessés, dont un parachutiste français et un soldat italien de la Force multinationale.
vendredi 3 février
Intensification des combats au Liban, les plus violents depuis septembre. Les cessez-le-feu prévus dans la matinée et dans l’après-midi n’a pas été respectée. En début d’après-midi, plusieurs obus sont tombés sur la banlieue-est, où se trouvent le palais présidentiel de Baabda, le ministère de la Défense ainsi que les résidences des ambassadeurs de France et des Etats-Unis. A la même heure, les combats reprenaient dans la montagne, où les Druzes pilonnent le secteur chrétien. Ces combats ont fait au moins vingt-huit morts et des centaines de blessés parmi la population civile. Dans la plaine de la Bekaa, la ville de Zahle a été bombardée pour la seconde journée consécutive, faisant deux tués et deux blessés au sein de la population civile. Au sud, dans l’enceinte du port de Saïda, une roquette a été lancée contre une patrouille israélienne. De même à Tyr, sur la côte où l’attentat a fait des victimes parmi les soldats.
samedi 4 février
Deux ministres musulmans ont démissionné du gouvernement : le président Gemayel perd l’appui des musulmans modérés. Le chef des chiites du mouvement Amal, Nabih Berri, appelle les soldats musulmans à abandonner l’armée régulière, qu’il accuse d’être à l’origine des affrontements. Les chiites et les druzes vont quitter en masse l’armée régulière, entraînant la disparition de deux des huit bataillons de Beyrouth. Les miliciens chiites affirment que les combats, qui se sont poursuivis toute la journée dans le sud de Beyrouth, auraient fait une centaine de morts et quatre cents blessés depuis deux jours.
dimanche 5 février
Crise politique au Liban avec la démission du Premier ministre Chafic Wazzan. Celui-ci réclame la formation d’un gouvernement de salut national. Sur le terrain, les combats se sont un peu calmés. Mais la fracture semble trop grande : le leader druze Walid Joumblatt a demandé la démission du président Gemayel et déclaré que « la bataille décisive contre le régime » était « inévitable ». Dans la soirée, le président Gemayel s’est adressé à la télévision à ses concitoyens : affirmant disposer d’un programme de réformes, il s’est déclaré prêt à négocier sur tout et a invité l’opposition à une reprise des négociations à Genève.
nuit du dimanche 5 au lundi 6 février
Reprise des combats.
lundi 6 février
Poursuite des violents combats dans la capitale libanaise : les miliciens chiites d’Amal prennent le contrôle de Beyrouth-Ouest. Un cessez-le-feu est intervenu dans l’après-midi, mais des affrontements se sont poursuivis. Le président Gemayel est la cible de violentes attaques : le chef d’Amal Nabih Berri exige sa démission tandis que le Druze Walid Joumblatt le désigne comme l’ « homme à abattre ». Un couvre-feu a été mis en place dans la ville - l’armée est autorisée à ouvrir le feu sans sommation sur toute personne ou véhicule - et l’aéroport a été fermé. Pour cette seule journée, le bilan provisoire est de 90 morts (dont un soldat français) et de 300 blessés (dont huit Italiens et deux Américains de la Force multinationale). Malgré la recrudescence des violences, Washington a réaffirmé son soutien au président Gemayel et son intention de maintenir ses marines au Liban. Le président américain a également durement mis en cause la responsabilité de la Syrie dans la crise libanaise. Dans la soirée, l’aéronavale américaine a riposté aux tirs qu’ont essuyés les marines en poste à l’aéroport de Beyrouth.
mardi 7 février
A l’issue des derniers combats de la matinée, l’armée libanaise cesse de se battre à Beyrouth-Ouest, où le calme est revenu dans l’après-midi. La zone passe sous le contrôle des milices anti-gouvernementales. Le président Gemayel est de plus en plus isolé dans son palais de Baabda. D’anciens Premiers ministres libanais sont réunis à Damas pour tenter de trouver une solution à la crise en discutant avec le leader druze Walid Joumblatt et les autorités syriennes. A Washington, Ronald Reagan annonce le repli sur les navires croisant au large de Beyrouth des marines déployés au Liban et d’une partie du personnel de l’ambassade. Il déclare également que la marine américaine ripostera désormais à toute attaque dirigée contre l’armée du président Gemayel. Des avions américains ont à nouveau décollé pour attaquer des positions anti-gouvernementales ayant visé les marines. De son côté, le président français Mitterrand envisage le remplacement de la Force multinationale par les Nations unies, tandis que le secrétaire d’Etat américain George Schulz a pour sa part évoqué la possibilité de modifier le rôle de cette force. L’annonce du départ des soldats américains a entraîné le départ de Beyrouth de milliers de chrétiens vers des zones de la montagne contrôlées par les phalangistes et l’armée.
mercredi 8 février
Les contingents américains, britanniques et italiens de la Force internationale commencent à se retirer du Liban. Seuls restent en place les soldats français, mais la Paris demande cependant l’intervention des Nations unies. Le secrétaire à la Défense Weinberger tient cependant à affirmer qu’il ne s’agit absolument d’un retrait des Américains du Liban. Les bombardements ont repris dans la journée sur les zones chrétiennes de Beyrouth. Le cuirassé américain New Jersey est entré en action, bombardant des positions syriennes situées dans la montagne. L’URSS a décidé d’envoyer à Damas un membre du Bureau politique soviétique pour examiner la situation au Liban. Les miliciens d’Amal ont saccagé les réserves d’alcool des bars et des hôtels des quartiers ouest de la capitale tombés sous leur domination.
jeudi 9 février
Poursuite des bombardements et des combats violents sur la Ligne verte, à Beyrouth. L’aviation américaine est à nouveau entrée en action, attaquant des positions druzes et syriennes situées dans la montagne. Les Américains et Britanniques poursuivent l’évacuation de leurs personnels civils et militaires. Le leader druze des milices chiites d’Amal Nabih Berri a également réclamé le départ du contingent français, se déclarant favorable au remplacement de la Force multinationale par des soldats de l’ONU. Des consultations sont actuellement en cours aux Nations unies pour une intervention du Conseil de sécurité. A Damas, le président Assad a reçu les chefs de l’opposition libanaise.
nuit du jeudi 9 au vendredi 10 février
De violents bombardements ont frappé Beyrouth et ses environs. La marine américaine aurait détruit le quartier général syrien installé dans la montagne libanaise.
vendredi 10 février
Accalmie dans les combats, hormis sur la ligne de front. Deux postes du contingent français, jugés trop exposés, ont été évacués à Beyrouth. Le blocus commence à se faire sentir pour la population, avec notamment une pénurie de pains, de légumes et de fruits et un manque d’eau ; les produits de première nécessité ont vu leur prix augmenter.
L’armée israélienne est entrée brièvement en action contre des positions palestiniennes situées dans la montagne libanaise.
nuit du vendredi 10 au samedi 11 février
De nouveaux violents accrochages ont eu lieu à Beyrouth.
samedi 11 février
Profitant d’une pause dans les combats, les premiers civils américains et britanniques ont commencé à quitter Beyrouth, par hélicoptère, depuis le front de mer, non sans incidents : des snipers ont pris civils pour cibles et deux obus sont tombés sur la zone, faisant deux blessés graves et trois blessés légers. La marine américaine a riposté, ce qui a permis à l’évacuation de se poursuivre. D’autres Occidentaux ont embarqué sur des barges. Paris a de son côté annoncé que tout était prêt pour organiser le départ des ressortissants français qui le souhaiteraient.
nuit du samedi 11 au dimanche 12 février
Achèvement de l’évacuation des civils américains de Beyrouth.
dimanche 12 février
La légère accalmie qui se maintient à Beyrouth, malgré quelques accrochages sporadiques dans certains secteurs chauds, a permis la réouverture dans la matinée du « passage du Musée », situé entre les quartiers ouest et est et placé sous la protection des parachutistes français. Le ravitaillement en nourritures et en médicaments recommence à arriver dans l’ouest de la capitale. Le chef chiite Nabih Berri a de nouveau réclamé la démission immédiate du président Gemayel et la fin du système politique en vigueur dans le pays. Sur le terrain diplomatique, l’Arabie Saoudite tente une nouvelle médiation.
lundi 13 février
Le président Gemayel déclare qu’il ne démissionnera et affirme que l’on se dirige à Genève vers un « accord historique » entre les différentes factions libanaises. Les accrochages restent nombreux sur le terrain même si un certain apaisement est à noter. Depuis la reprise des combats, l’armée libanaise aurait eu à déplorer trente-quatre morts et plus de trois cents blessés.
mardi 14 février
L’aviation libanaise a bombardé la montagne avec l’appui des navires américains. Pour la première fois depuis la conférence de Genève, le président Gemayel a rencontré un dirigeant de l’opposition et ennemi personnel des Gemayel, l’ancien président Frangié. Ce dernier a fixé ses conditions : le gouvernement libanais doit renoncer au traité conclu en 1983 avec Israël. Devant la situation au Liban, le général Ethan, ancien chef d’Etat-major israélien, a déclaré dans la soirée qu’Israël n’avait plus d’autre choix que de se maintenir au Sud-Liban. Enfin, la première décision du nouveau numéro un soviétique, Konstantin Tchernenko, a été de donner son accord provisoire à l’envoi de Casques bleus de l’ONU au Liban, mais à la condition que les Etats-Unis retirent leurs soldats et leur flotte de la région.
nuit du mardi 14 au mercredi 15 février
Offensive des forces anti-gouvernementales : l’étau se resserre autour de l’armée libanaise. Les forces du Parti socialiste progressiste du Druze Walid Joumblatt se sont emparées de plus positions stratégiques dans la montagne à l’est de Beyrouth, dans la région de Khaldé. En conquérant notamment l’axe Ain-Ksour-Damour, ils sont parvenus à faire leur jonction avec les miliciens d’Amal de Nabih Berri. L’armée libanaise ne contrôle plus dans le Chouf que la ville de Souk el-Gharb.
mercredi 15 février
A New York, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni pour étudier la proposition française d’envoyer des Casques bleus à Beyrouth, avant d’être ajourné au 17 février. Dans la soirée, le président Reagan a laissé entendre que les marines pourraient demeurer plus d’un an au large des côtes libanaises.
Le général et diplomate américain Leamont Hernt, responsable de la Force multinationale au Liban, a été assassiné à Rome alors qu’il sortait des bureaux de l’Otan.
jeudi 16 février
L’armée libanaise est en déroute : les miliciens chiites et druzes enlèvent de nouvelles positions gouvernementales au sud de Beyrouth. Ils se sont notamment emparés de la ville côtière de Damour, dernier verrou avant les positions israéliennes ; 750 soldats libanais ont été évacués par bateau, les autres préférant franchir le fleuve Awali et se réfugier dans la zone contrôlée par Tsahal. Les habitants de la région les ont précédés en masse. De son côté l’armée israélienne a commencé à lancer des patrouilles en profondeur au nord de la rivière Awali. Le président Gemayel aurait accepté le plan saoudien en huit plans, qui prévoit le départ de toutes les troupes étrangères du Liban et en particulier celle d’Israël (ce qui conduirait à une abrogation du traité de sécurité conclu en 1983 avec les Israéliens). Deux semaines de combat auraient fait un millier de morts dans la région de Beyrouth.
vendredi 17 février
L’opposition continue de demander le départ du président Gemayel, qui a accepté le plan saoudien de départ des troupes étrangères du Liban. Annonce officielle du départ de Beyrouth des marines américains : ils vont rejoindre les navires ancrés au large de la capitale libanaise. Cinq cents hommes resteront cependant sur place jusqu’à leur remplacement éventuel par des Casques bleus. Le contingent italien a reçu le même ordre de quitter Beyrouth dans les jours à venir. Les Chiites et les Druzes ont découvert dans un village un charnier contenant les corps de 107 personnes abattus par l’armée et les milices chrétiennes lors des combats du Chouf en septembre 1983.
samedi 18 février
Le président syrien Hafez el-Assad a rejeté le plan en huit points établi par l’Arabie Saoudite pour résoudre la crise libanaise. Sur le terrain des accrochages ont encore opposé l’armée libanaise aux forces anti-gouvernementales chiites et druzes. Les milices chrétiennes affirment que les Palestiniens reviennent en force dans la montagne libanaise grâce au soutien des Druzes et des Syriens.
dimanche 19 février
Première intervention directe de l’armée d’Israël dans le conflit opposant le président libanais Gemayel aux milices anti-gouvernementales : l’aviation israélienne a bombardé des positions druzes situées sur la route côtière de la région de Damour, au sud de Beyrouth. Dans le Chouf, les Druzes ont lancé une offensive contre la ville de Souk el-Gharb, tandis que de nouveaux accrochages se sont également produits dans la capitale libanaise. Les quatre cents premiers hommes du contingent italien à quitter le Liban ont embarqué aujourd’hui. Le chef du mouvement chiite Amal, Nabih Berri, a été reçu à Damas par le président Assad, en présence du chef druze Walid Joumblatt. Enfin, le diplomate saoudien enlevé il y a un mois à Beyrouth a été libéré.
lundi 20 février
Des combats sporadiques se poursuivent à Beyrouth. Après avoir quitté Damas, le leader chiite Nabih Berri a rencontré à Tripoli les chefs de l’opposition au président Gemayel. Le reste du contingent italien de la Force multinationale, soit un millier de soldats, a quitté le Liban. En fin de journée, une colonne blindée israélienne a franchi la rivière Awali avant de rebrousser chemin.
mardi 21 février
Nouveau raid de l’aviation israélienne contre des positions druzes et palestiniennes dans la montagne libanaise. Les Marines ont commencé à se retirer de Beyrouth pour se replier sur les navires américains de la 6e Flotte ancrés au large. Sur le plan diplomatique, l’Arabie Saoudite poursuit ses efforts de médiation entre Damas et Beyrouth.
mercredi 22 février
Légère accalmie sur le plan militaire au Liban. Un soldat français a été tué et un autre blessé dans la soirée par des tirs de mortier à Beyrouth. Washington a annoncé son intention de suspendre toutes les livraisons de chars et de véhicules blindés à l’armée libanaise, afin que ce matériel ne tombe pas aux mains des milices anti-gouvernementales. Sur le plan diplomatique, l’Arabie Saoudite et la Syrie ont mis au point de nouvelles propositions secrètes visant à mettre fin au conflit.
jeudi 23 février
De nouveaux combats ont éclaté à Beyrouth opposant l’armée aux forces anti-gouvernementales. Pour la troisième fois en cinq jours, l’aviation israélienne est intervenue au Liban pour s’attaquer à un quartier général palestinien et à une position d’artillerie des feddayin situés dans le village de Bhamdoun, au sud de la route Beyrouth-Damas. Les Américains poursuivent de leur côté le rapatriement des marines sur leurs navires. Le Conseil de sécurité de l’ONU examine à New York la résolution française d’envoi de Casques bleus pour remplacer la Force multinationale au Liban.
A Beyrouth-Ouest, tenu depuis quinze jours par les miliciens chiites d’Amal, la sixième brigade de l’armée libanaise, qui n’a pas participé aux derniers combats contre les forces anti-gouvernementales, a effectué une timide apparition. Elle n’a cependant pas pris position sur les principaux axes, ni sur la route de l’aéroport.
vendredi 24 février
Cessez-le-feu ou trêve passagère au Liban ? En tout cas, les armes se sont tues à midi. Le mérite en reviendrait à l’Arabie Saoudite dont les efforts diplomatiques ont finalement mis à mal dans la soirée, quand de nouveaux affrontements se sont produits à Beyrouth et dans la montagne. Plusieurs obus ont explosé dans la capitale tandis que l’armée libanaise et les milices chiites échangeaient des tirs d’armes automatiques ; à quinze kilomètres à l’est, des duels d’artillerie ont opposé des unités de l’armée aux druzes. Dans le Sud-Liban, les chiites de la localité de Maaraka, à dix kilomètres à l’est de Tyr, ont lapidé les militaires israéliens qui surveillaient les abords d’une mosquée. Ceux-ci ont riposté en tirant dans la foule, faisant quatre morts et vingt-cinq blessés.
nuit du vendredi 24 au samedi 25 février
La marine américaine a aidé l’armée libanaise qu’elle a dû abandonner dans la montagne, au sud de Beyrouth, lors de son revers du 14 février.
samedi 25 février
Après cinq cents quatre-vingt six jours de présence au Liban, le dernier « Marine » a plié bagage à 12 h 40. Les unités de la 6e Brigade de l’armée libanaise ont aussitôt occupé les positions libérées par l’armée américaine aux abords de l’aéroport de Beyrouth, tandis que d’autres postes tombaient aux mains des miliciens d’Amal. Une heure à peine après ce retrait, les navires américains reprenaient le bombardement de la montagne du Haut-Metn, au nord-est de la capitale, sous contrôle syrien. Auparavant, de violents combats ont lieu à Souk-el-Gharb, dernière position tenue par l’armée libanaise dans la montagne au sud-est de Beyrouth. Sur le plan diplomatique, le gouvernement a présenté un projet de résolution relatif à l’envoi d’une force internationale à Beyrouth. Avec le départ du contingent américain, le nom de Force multinationale n’a plus de raison d’être, seuls demeurant au Liban 1 200 soldats français.
dimanche 26 février
Bombardements de la marine américaine sur les positions syriennes dans la montagne libanaise, en représailles à des tirs de la DCA syrienne vers des avions de reconnaissance. Vers dix-neuf heures, un soldat français a été tué par des éclats d’obus ; des tirs d’artillerie ont atteint le poste français de Tayyouneh, à la limite des quartiers est et ouest de la banlieue de Beyrouth, où de violents duels d’artillerie ont opposé l’armée libanaise aux milices antigouvernementales.
lundi 27 février
Poursuite des combats à Beyrouth : les forces antigouvernementales ont bombardé la zone du palais présidentiel, dans la banlieue est de la capitale. A Washington, le gouvernement américain a reconnu qu’avec le repli des marines les Etats-Unis étaient désormais réduits à un rôle de spectateur au Liban. Réunis à Paris, les ministres des Affaires étrangères de la Communauté européenne ont appelé à la mise en place d’une force des Nations unies à Beyrouth. Le Conseil de sécurité de l’ONU, saisi en ce sens, a une nouvelle fois reporté sa session.
mardi 28 février
Nouveaux bombardements sur le quartier chrétien de Beyrouth et sur la zone du palais présidentiel. Dans la soirée, la télévision libanaise a créé la surprise en annonçant que le président Gemayel se rendrait demain à Damas pour y rencontrer son homologue syrien, Hafez el-Assad. Le Jihad islamique, responsable de nombreux attentats meurtriers en 1983, a donné une semaine au contingent français pour quitter le Liban.
mercredi 29 février
Arrivée à Damas d’Amine Gemayel. Bien que reçu avec les honneurs militaires et accueilli à l’aéroport par son homologue en personne, Hafez el-Assad, le président libanais reconnaît sa défaite et se soumet aux conditions de son hôte (abrogation de l’accord libano-israélien de 1983). C’est la première fois qu’un chef d’Etat libanais se rend dans la capitale syrienne. Pour un certain nombre de chrétiens libanais, comme l’ancien président Camille Chamoun, cette visite à Damas est considérée comme une trahison. Dans la soirée, au Conseil de sécurité de l’ONU, l’URSS a mis son veto au projet de résolution d’envoi de Casques bleus à Beyrouth.
Une voiture piégée a explosé dans la partie ouest de Beyrouth : deux morts et une trentaine de blessés. Des bombardements ont également frappé les quartiers résidentiels de la capitale et les régions chrétiennes situées au nord et au sud-est de la ville.
jeudi 1er mars
Amine Gemayel s’est à nouveau entretenu pendant quatre heures avec Hafez el-Assad. Dans la soirée, il s’est rendu à Rhodes pour des raisons de sécurité, sans avoir confirmé officiellement l’abrogation de l’accord israélo-libanais. Le Druze Walid Joumblatt l’avait précédé dans la matinée. De nouveaux bombardements se sont produits à Beyrouth. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que la France allait bientôt rapatrier ses troupes du Liban, le dispositif actuel n’étant plus approprié. Aucun calendrier n’est pour l’instant fixé. De son côté le gouvernement israélien a fait savoir qu’Israël assurera lui-même sa sécurité au Sud-Liban si l’accord de mai 1983 est bien annulé. Le vice-Premier ministre israélien a mis en garde la Syrie contre toute tentative de reprise des hostilités au Liban.
vendredi 2 mars
Poursuite des bombardements à Beyrouth, sur la ligne de démarcation. Le président Gemayel est rentré à Beyrouth après avoir passé la nuit à Rhodes.
Dans la plaine de la Bekaa, une voiture piégée a explosé devant le Centre culturel français de Zahlé.
samedi 3 mars
Proclamée la veille au soir, le cessez-le-feu théorique, pourtant garanti par la Syrie, n’est toujours pas appliqué à Beyrouth. Pour la deuxième fois en moins de trois semaines, le président Amine Gemayel a rencontré l’ancien chef d’Etat Soliman Frangié dans son fief de Tripoli. Bien que tous deux chrétiens, ils sont des ennemis héréditaires. Les deux principaux leaders de l’opposition, le chiite Nabi Berri et le Druze Walid Joumblatt sont à Damas pour y rencontrer le président Assad.
dimanche 4 mars
Ayant décollé à bord d’un hélicoptère depuis le porte-avions Clemenceau, le ministre français des Relations extérieures est arrivé à Beyrouth, où il s’est entretenu pendant une heure et demie avec le président Gemayel du prochain départ des forces françaises. Claude Cheysson a également rencontré les représentants des communautés musulmanes du Liban. De violents combats se sont déroulés dans la montagne au cours de la journée.
lundi 5 mars
Le traité de sécurité conclu en mai 1983 avec Israël est déclaré nul par le président libanais Amine Gemayel à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaires. Le porte-parole du gouvernement israélien a aussitôt dénoncé le diktat syrien. Au terme de son voyage au Liban, le ministre Claude Cheysson a annoncé que les soldats français allaient quitter Beyrouth. Un marsouin français a été tué dans la matinée lors d’une attaque à la roquette (ce qui porte à 88 le nombre de militaires français tués dans la capitale libanaise). Mais dans l’ensemble le cessez-le-feu soutenu par la Syrie a été plutôt respecté sur le terrain. L’aviation israélienne a mené deux raids dans la montagne, à l’est de Beyrouth, bombardant des positions palestiniennes dans la région de Bhamdoun.
mercredi 7 mars
Premier otage américain enlevé au Liban : correspondant de la chaîne de télévision CNN, le journaliste Jeremy Levin a été enlevé à Beyrouth.
samedi 10 mars
En dépit des négociations et d’un appel téléphonique entre les présidents libanais et syriens, de violents combats ont repris à Beyrouth, le long de la ligne qui coupe la capitale en deux, entre les miliciens d’Amal et l’armée chrétienne. Des affrontements se sont également déroulés dans la montagne. Un bilan provisoire fait état de douze morts et de quarante blessés.
dimanche 11 mars
Le calme est revenu sur presque tous les fronts. Les délégués, parmi lesquels le président Gemayel et le leader chiite Nabi Berri, devant participer à la conférence de réconciliation nationale libanaise sont arrivés à Lausanne, en Suisse.
lundi 12 mars
Ouverture à l’hôtel Beau-Rivage de Lausanne, en Suisse, de la conférence de réconciliation nationale libanaise. Les différentes factions en présence doivent débattre du partage du pouvoir sous l’arbitrage de la Syrie. Les mesures de sécurité sont exceptionnelles. Un comité pour l’établissement d’un cessez-le-feu a été mis en place dans la soirée. Des combats ont encore fait une vingtaine de morts, dont douze enfants, à Beyrouth au cours de la journée : plusieurs dizaines d’obus ont été notamment tirées en fin de journée.
mardi 13 mars
A Lausanne, les négociateurs libanais ont du mal à s’accorder sur les modalités de la fin des combats à Beyrouth. Un cessez-le-feu, le 317e, a cependant été décrété dans la soirée.
jeudi 15 mars
Le congrès de réconciliation libanais est dans l’impasse à Lausanne : les différentes parties se révèlent incapables de se mettre d’accord sur le fonds du problème, la réforme de la Constitution. Pierre Gemayel (père du président) et M. Frangié se sont insultés en pleine séance. Sur le terrain, malgré quelques tirs sporadiques, le cessez-le-feu est plutôt bien respecté.
vendredi 16 mars
Pause dans les négociations à Lausanne.
Un diplomate américain, William Francis Buckley, a été enlevé à Beyrouth, près de l’ambassade américaine. Buckley est en fait le responsable local de la CIA (détenu par le Hezbollah, il mourra en captivité). C’est le troisième citoyen américain kidnappé dans la capitale libanaise depuis le 6 février dernier.
dimanche 18 mars
Toujours à la recherche d’un accord à Lausanne, les négociateurs libanais bloquent sur la répartition des pouvoirs entre les différentes factions. L’essentiel des discussions se déroule dans les couloirs de l’hôtel.
lundi 19 mars
Comme les jours précédents, le cessez-le-feu a de nouveau été violé à Beyrouth. Les accrochages et les bombardements le long de la ligne de démarcation ont fait au moins un mort et plusieurs blessés. A Lausanne, les discussions se poursuivent sans résultat…
mardi 20 mars
A Lausanne, la conférence de réconciliation nationale libanaise s’est achevée dans la soirée sur un quasi constat d’échec, même si un accord minimal a été conclu. Plus tôt dans la journée, le chef druze Walid Joumblatt et plusieurs autres délégués avaient déjà menacé de quitter la conférence de réconciliation avant de reprendre les discussions… Pour rien. Un mauvais signe envoyé aux miliciens chrétiens et musulmans de Beyrouth, où les combats se sont aggravés aujourd’hui.
mercredi 21 mars
Le Liban craint une reprise violente de la guerre. Le président Gemayel puis le leader chiite Nabih Berri ont été reçus séparément par le président Mitterrand, à Paris.
jeudi 22 mars
A l’occasion de violents combats, les Druzes ont enlevé dans la matinée les positions qu’occupaient les mille hommes de la faction pro-nassérienne Marabitoun dans la partie musulmane de Beyrouth.
vendredi 23 mars
Après plusieurs jours de rumeurs à ce sujet, le président Mitterrand a confirmé à Washington que les troupes françaises étaient sur le point de quitter Beyrouth. La mission des soldats français au Liban est remplie a-t-il déclaré au cours d’une conférence de pesse. Le ministre de la Défense Charles Hernu a annoncé que le calendrier de ce retrait serait précisé le 24 mars. Les combats ont repris à Beyrouth entre les milices druzes et les milices musulmanes sunnites.
samedi 24 mars
Poursuite des accrochages entre factions rivales à Beyrouth. Cinq soldats français ont été légèrement blessés par des éclats d’obus. Le ministre français de la Défense Charles Hernu a déclaré que le retrait du contingent français serait achevé d’ici le 31 mars.
dimanche 25 mars
Dernières troupes du contingent international encore présents dans la capitale libanaise depuis le départ des Américains, des Britanniques et des Italiens, les 2 000 soldats français ont commencé à évacuer Beyrouth à leur tour : 250 militaires et du matériel, dont des véhicules et blindés légers, ont embarqué ce jour à bord du ferry Esterel. Ils sont relayés par 81 observateurs français qui dégagent la ligne de démarcation entre le pont de Beyrouth et Souk el Gharb.
Le comité quadripartite de sécurité, qui regroupe des représentants de l’armée libanaise et des principales milices, s’est réuni pour examiner les problèmes posés par le retrait français. Selon un accord conclu à Damas, les Druzes seraient prêts à abandonner à l’armée et à la gendarmerie libanaise les positions enlevées ces derniers jours aux milices sunnites. Sur le terrain, les armes se sont tues.
lundi 26 mars
Un accord est intervenu entre les différentes factions libanaises pour assurer la relève des soldats français à Beyrouth : la gendarmerie libanaise, considérée comme l’arme la plus indépendante du pays, occupera les positions laissées par le contingent français. Chaque camp s’est engagé à ne pas profiter de ce départ pour renforcer ses positions. Les Français continuent leurs préparatifs de départ : tout le matériel non nécessaire a été embarqué. Au cours de la journée des bombardements ont tué trois personnes et fait une vingtaine de blessés dans le quartier chrétien d’Achrafieh, tandis que dans la soirée des obus sont tombés près d’une position de soldats français gardant la position très convoitée de Tayouneh.
Le consul général des Etats-Unis à Strasbourg, Robert Homme, a été légèrement blessé par deux balles tirées par un homme seul qui a pu fuir en vélomoteur. Le diplomate venait de quitter en voiture de son domicile (rue Brahms) peu avant neuf heures du matin. L’attentat a été revendiqué par les Fractions armées révolutionnaires libanaises.
mardi 27 mars
Un diplomate français au Liban, Sauveur Gliozzo, secrétaire général des services culturels à l’ambassade de France, a été grièvement blessé par balles à Beyrouth. Alors qu’il traversait à pied l’ouest de la ville pour se rendre à l’ambassade, une voiture s’est arrêtée près de lui et les trois occupants l’ont mitraillé. Deux cents nouveaux soldats français ont embarqué dans la matinée à bord du ferry Esterel, revenu de Chypre.
mercredi 28 mars
Terrible journée de combats à Beyrouth : les bombardements entre milices chrétiennes et musulmanes ont fait au moins trente-sept morts et cent cinquante blessés.
Acceptés par toutes les factions, une quarantaine d’observateurs français chargés de surveiller les difficiles cessez-le-feu au Liban sont arrivés à Beyrouth. Ils vont remplacer le contingent militaire qui poursuit ses opérations de retrait.
Les habitants d’un village du Sud-Liban affirment que l’armée israélienne a ouvert le feu lors d’affrontements faisant six morts.
jeudi 29 mars
Les Casques Blancs (observateurs français) accompagnés de bérets rouges libanais ont commencé à inspecter la ligne de démarcation qui coupe Beyrouth en deux : en dépit d’une vive tension, la relève des soldats français s’est déroulée sans accroc.
vendredi 30 mars
Les soldats français de la « Force multinationale » ont quitté dans la matinée le « Passage du Musée » et les dernières autres positions qu’ils occupaient sur la ligne de démarcation séparant Beyrouth en deux. Passant le relais aux Casques Blancs, présents aux côtés des gendarmes libanais, les militaires ont rejoint le port dans l’attente de leur évacuation. Des infiltrations de miliciens à l’intérieur de ces zones sont déjà constatées. Des obus sont tombés sporadiquement au cours de la journée sur la capitale. Les Etats-Unis ont par ailleurs officiellement mis fin à leur participation à la force multinationale de paix au Liban.
samedi 31 mars
Tous les soldats français de l’ancienne Force multinationale ont quitté Beyrouth. Ils ont embarqué à destination de Chypre.
dimanche 1er avril
Quelques accrochages se sont produits à Beyrouth et le canon a tonné dans la montagne, mais les habitants de la capitale ont pour la première fois depuis deux mois profité du calme précaire pour profiter du beau temps et se rendre notamment à la plage.
En représailles aux attentats anti-israéliens de plus en plus nombreux dans le sud du Liban, l’artillerie israélienne a pilonné des positions hostiles dans la plaine libanaise, sous contrôle syrien.
lundi 2 avril
Les quartiers résidentiels de Beyrouth ont été la cible de nombreux bombardements.
vendredi 6 avril
Après plusieurs jours d’une relative accalmie : les combats ont repris à Beyrouth entre l’armée libanaise et les milices chiites et druzes. Le gouvernement tente d’interposer 2 000 policiers entre les combattants. Les obus se sont abattus en nombre toute la journée sur le quartier chrétien d’Achrafieh, faisant au moins six morts et de nombreux blessés, avant qu’un nouveau cessez-le-feu ne soit proclamé à minuit.
samedi 7 avril
Représailles israéliennes après l’attentat du 2 avril à Jérusalem : dans la matinée des avions ont détruit à Bhamdoun, à quinze kilomètres au sud-est de Beyrouth, un hôtel qui aurait servi de base aux Palestiniens du FDLP. Selon une radio israélienne, le raid n’aurait pas fait de victime.
Poursuite des combats, mais de façon moins intense, à Beyrouth.
dimanche 8 avril
Accalmie dans les combats à Beyrouth. Un accord a été conclu pour séparer pour les forces sur le terrain.
nuit du mardi 10 au mercredi 11 avril
Nouveaux affrontements à Beyrouth : trois morts et une quarantaine de blessés.
vendredi 13 avril
Le palais présidentiel a été visé par des obus à Beyrouth.
samedi 14 avril
De violents tirs d’artillerie se sont produits dans la soirée à Beyrouth, faisant entre dix et vingt tués et une vingtaine de blessés (dont un médecin gendarme de l’ambassade de France).
dimanche 15 avril
Le chef druze Walid Joumblatt a donné son accord implicite à la formation d’un gouvernement d’union nationale.
lundi 16 avril
De nouveaux bombardements se sont produits dans la matinée à Beyrouth, avant que la capitale ne retrouve une certaine accalmie dans l’après-midi. Pour la première fois depuis deux mois, le passage du Musée, qui relie l’Est et l’Ouest de la ville, est resté fermé toute la journée.
jeudi 19 avril
Pour la deuxième fois en moins de deux mois, le président libanais Amine Gemayel s’est rendu à Damas pour y rencontrer son homologue syrien, Hafez el-Assad. Le chef de l’Etat libanais espère parvenir à un accord sur une trêve durable à Beyrouth et dans la montagne, mais cet entretien doit servir également à définir les conditions de formation d’un gouvernement d’union nationale libanais.
vendredi 20 avril
Amine Gemayel est rentré de Damas à Beyrouth dans la matinée.
lundi 23 avril
Fin de la trêve pascale : les combats ont repris à Beyrouth sur la ligne de démarcation. Les négociations se poursuivent dans les capitales libanaise et syrienne afin de parvenir à la formation d’un gouvernement d’union nationale.
mercredi 25 avril
Une nouvelle trêve a été décrétée au Liban. Le président français François Mitterrand a reçu à Paris le chef des Druzes libanais Walid Joumblatt.
jeudi 26 avril
Le président Gemayel a désigné comme nouveau Premier ministre Rachid Karamé, un sunnite du Front de salut national (opposition, allié de la Syrie) qui succède à Chafic Wazzan, sunnite modéré.
Un gendarme français a été abattu à Beyrouth de deux balles tirés d’une voiture alors qu’il était de garde devant l’ambassade de France.
samedi 28 avril
La situation s’est brusquement tendue à Beyrouth et dans la Montagne : la reprise des combats a entraîné la fermeture du Passage du Musée.
lundi 30 avril
Mise en place d’un gouvernement d’union nationale présidé par Rachid Karamé, sous le parrainage de Damas. Il comprend dix ministres, cinq chrétiens et cinq musulmans avec notamment les maronites Camille Chamoun et Pierre Gemayel, les chiites Nabih Berri (chef d’Amal, ministre de la Justice et du Sud-Liban) et Adel Osseiran (ministre de la Défense et de l’Agriculture) et le Druze Walid Joumblatt. De façon surprenante les nouveaux ministres ont été désignés d’office sans être consultés…
mardi 1er mai
Des dissensions apparaissent déjà au sein du nouveau gouvernement : le leader chiite Justice Nabih Berri annonce qu’il refuse sa nomination comme ministre de la Justice. Il s’est rendu dans la journée à Damas pour y rencontrer le président Assad, qui soutient ce nouveau gouvernement.
Trois fonctionnaires israéliens qui circulaient sur la route Beyrouth-Tripoli ont été capturés par l’armée syrienne.
mercredi 2 mai
Le nouveau gouvernement libanais s’est réuni pour la première fois, mais sans Nabih Berri et Walid Joumblatt toujours présents à Damas pour discuter de leur participation à ce cabinet.
De nouveaux affrontements armés se sont produits à Beyrouth sur la ligne de démarcation.
Trois membres du Bureau de liaison maintenu par Israël dans la banlieue de Beyrouth ont été arrêtés par des soldats libanais avant d’être remis aux troupes syriennes présentes au Liban.
nuit du vendredi 4 au samedi 5 mai
De nouveaux affrontements se sont déroulés à Beyrouth entre l’armée et les milices chiites : huit morts.
samedi 5 mai
Le leader chiite Nabih Berri aurait finalement accepté de devenir membre du gouvernement de coalition nationale. Les violents bombardements de la journée ont contraint les responsables libanais des différentes communautés (chrétiens, chiites, druzes) à annuler la grande marche pacifique qu’ils souhaitaient organiser dans les rues de Beyrouth le lendemain. En vingt-quatre heures, vingt-deux personnes ont été tuées.
dimanche 6 mai
Vingt-cinq officiers et sous-officiers français sont arrivés à Beyrouth pour renforcer le contingent des observateurs à casques blancs.
lundi 7 mai
Il n’y a plus d’obstacle de principe pour la mise au travail du gouvernement libanais d’union nationale. Nabih Berri a obtenu le titre et les portefeuilles ministériels qu’il exigeait : ministre d’Etat chargé des affaires du Liban-Sud et de la Reconstruction.
jeudi 10 mai
Le gouvernement libanais d’union nationale, presque au complet, s’est réuni pour la seconde fois depuis sa constitution. Nabih Berri, chef des milices chiites, était présent et seul manquait le représentant des chrétiens du nord du pays. La première décision concerne l’armée, disloquée en février dernier : le gouvernement s’est constitué en Conseil supérieur de la défense afin de permettre à tous les chefs de faction devenus ministres d’avoir un droit de regard sur les militaires.
samedi 12 mai
Un carnaval masqué pour la paix a été organisé pour les enfants à Beyrouth dans l’après-midi. Avant même la fin du défilé, des combats ont repris dans les quartiers résidentiels de la capitale libanaise.
nuit du samedi 12 au dimanche 13 mai
Reprise des violents affrontements à Beyrouth et dans sa région : un bombardement aveugle a tué dix-neuf personnes et fait soixante-dix blessés, dont au moins une dizaine d’enfants âgés de moins de six ans.
lundi 14 mai
Nouveaux bombardements du secteur chrétien de Beyrouth : un enfant a été tué et trente-deux personnes blessées.
vendredi 18 mai
De violents bombardements ont visé en fin d’après-midi la partie sud de Beyrouth.
dimanche 20 mai
L’aviation israélienne a bombardé une caserne de miliciens pro-iraniens dans la plaine libanaise de la Bekaa. Plusieurs bâtiments auraient été détruits.
samedi 26 mai
Une attaque a coûté la vie à trois soldats israéliens dans la plaine libanaise de la Bekaa (l’action sera revendiquée le lendemain à Damas par des Palestiniens pro-syriens dissidents de l’OLP).
mercredi 6 juin
Un observateur français a été tué et un autre blessé par des tirs de francs-tireurs à Beyrouth. C’est la première fois qu’un casque blanc français est tué depuis leur arrivé dans la capitale libanaise le 31 mars dernier.
samedi 23 juin
Le consul d’Autriche au Liban a été assassiné.
Un diplomate libyen en poste au Liban a été enlevé à son hôtel situé dans le secteur occidental de Beyrouth.
vendredi 29 juin
La marine israélienne a arraisonné au large de Beyrouth un navire transportant des combattants palestiniens. Le bateau intercepté a été conduit dans le port israélien de Haïfa. Tous les Palestiniens ont été arrêtés à leur débarquement.
mardi 3 juillet
Une forte explosion s’est produite dans l’après-midi au Sud-Liban, près d’une base israélienne.
dimanche 8 juillet
Une centaine de femmes, mères, épouses ou sœurs de personnes enlevées par les différentes milices, ont manifesté leur colère à l’un des principaux points de passage entre secteurs chrétiens et musulmans de Beyrouth. Officiellement les organisations armées chrétiennes, druzes et chiites affirment ne détenir que 200 personnes alors que 2 500 ont disparu.
lundi 9 juillet
Dans la matinée, un avion civil, un Boeing 720, s’est posé sur l’aéroport international de Beyrouth pour la première fois depuis cinq mois. Pourtant dès l’aube, les familles des personnes disparues avait dressé des barrages de pneus enflammés pour empêcher l’accès à l’aéroport. Le président Gemayel a reçu le Comité des familles qui demande l’ouverture d’une commission d’enquête officielle.
Un chargé d’affaire libyen a été enlevé à Beyrouth.
nuit du mardi 10 au mercredi 11 juillet
Sept hommes masqués ont dynamité l’ambassade de Libye au Liban après en avoir fait évacuer les occupants. Cet attentat a été revendiqué par les Brigades de Moussa Sadr, une organisation chiite.
jeudi 12 juillet
Les femmes, mères et sœurs de disparus ont levé leur blocage de certains points de passager qui durait depuis une semaine.
samedi 14 juillet
Bien qu’un calme précaire règne depuis une semaine à Beyrouth, le directeur d’un journal de gauche a échappé à une tentative d’assassinat.
mercredi 18 juillet
Reprise des relations diplomatiques entre l’Iran et le Liban. Celles-ci avaient été rompues en novembre 1983 à la suite du refus de Téhéran de retirer du territoire libanais (vallée de la Bekaa) ses gardiens de la Révolution.
samedi 21 juillet
Le détournement d’un Boeing libanais entre Abu Dhabi et Beyrouth s’est terminé sans effusion de sang. Le pirate de l’air a été libéré et tous les passagers et membres d’équipage libérés sains et saufs.
mercredi 25 juillet
Si un certain calme règne depuis le début du mois, les combats violents entre miliciens pro-syriens et intégristes musulmans ont repris à Tripoli.
jeudi 26 juillet
En deux jours, les combats à Tripoli ont fait vingt-six morts et 181 blessés.
vendredi 27 juillet
Les combats à Tripoli n’ont pris fin que sur intervention du régime syrien.
samedi 28 juillet
Début des opérations de réunification de Beyrouth : pour la première fois depuis le 6 février dernier, une voiture (une jeep d’observateurs français), a pu franchir la voie rapide qui relie les parties occidentales et orientales de la capitale. Des soldats chrétiens et musulmans ont fraternisé sur la ligne de démarcation, où la dernière barricade a été déblayée dans la matinée. Une brigade mixte de l’armée a pris position dans une zone neutre entre les deux secteurs.
dimanche 29 juillet
Premier accrochage armé à Beyrouth en trois semaines : des miliciens druzes se seraient opposés aux combattants d’Al Mourabitoun. Le bilan serait de deux morts et quinze blessés. Le plan de réunification de la capitale se poursuit néanmoins.
mardi 31 juillet
Dans la soirée, les autorités libanaises ont fait savoir qu’elle refusait l’accès de l’aéroport de Beyrouth à un Boeing d’Air France détourné en fin d’après-midi par des pirates de l’air souhaitant se rendre en Iran.
mercredi 1er août
Réunification officielle de Beyrouth pour la deuxième fois en vingt-deux mois.
dimanche 5 août
Dans la soirée, un attentat a visé le propriétaire d’un journal koweitien pro-irakien à Marbella, dans le sud de l’Espagne : un mort et un blessé (l’acte terroriste sera revendiqué par le Jihad islamique, libano-palestinien pro-iranien).
lundi 6 août
Les policiers italiens ont arrêté à Trieste un terroriste des Fractions armées révolutionnaires libanaises avec sept kilos d’explosifs destinés à un attentat contre l’ambassade des Etats-Unis à Rome (son interrogatoire conduira au démantèlement d’un réseau en Italie et en France).
mardi 7 août
Le Jihad islamique, favorable à l’Iran, a revendiqué implicitement le minage de la mer Rouge et du canal de Suez.
jeudi 9 août
Explosion d’une bombe dans un quartier musulman de Beyrouth : trois morts et une vingtaine de blessés.
samedi 11 août
Selon la radio israélienne, un projet d’évacuation du sud du Liban par Tsahal dans les deux mois aurait été mis au point. Le gouvernement de Jérusalem se refuse à toute confirmation de cette information.
jeudi 16 août
En représailles à un attentat manqué la veille à Jérusalem, l’aviation israélienne a bombardé une base palestinienne dans la plaine libanaise de la Bekaa, contrôlée par les Syriens.
nuit du dimanche 19 août au lundi 20 août
Les milices druzes et l’armée libanaise se sont violemment affrontées à l’arme lourde dans la banlieue sud-est de Beyrouth ainsi que dans la montagne. Une douzaine de civils ont été tués. Des obus sont tombés à proximité du palais présidentiel de Baabda.
lundi 20 août
Le président syrien Hafez el-Assad a envoyé au Liban l’un de ses principaux conseillers militaires pour tenter de mettre fin aux combats.
nuit du lundi au mardi 21 août
Les combats ont repris entre milices intégristes et prosyriennes à Tripoli : trente-quatre morts et soixante-quinze blessés
mercredi 22 août
Poursuite des combats entre groupes musulmans rivaux à Tripoli. En deux jours, les affrontements auraient fait une centaine de morts et trois cents blessés.
jeudi 23 août
Le chef d’état-major de l’armée libanaise, le général druze Nadim al-Hakim, a été tué dans un accident d’hélicoptère alors qu’il effectuait une visite une visite d’inspection. Son Augusta Bell s’est écrasé à 15 h 20 près d’Ehden. Sept autres militaires, dont le colonel Nohra Chalouhi (commandant de la 7e brigade), ont été tués.
dimanche 26 août
Premiers accrochages à Beyrouth, sur la ligne de démarcation, depuis la mise en place du plan de paix pour la capitale. Tout est parti d’un quartier chiite où des miliciens chiites auraient attaqué une patrouille de l’armée libanaise. Cinq personnes ont été blessées. L’incident ne s’est finalement pas étendu grâce aux contacts entre les différentes parties.
lundi 27 août
Après dix jours d’affrontements, un accord de pacification a été conclu à Tripoli entre les milices musulmanes rivales. Les combats ont fait environ 120 morts.
mardi 28 août
L’aviation israélienne a effectué un raid contre une position palestinienne située dans la plaine libanaise de la Bekaa, sous contrôle syrien : une vingtaine de morts et une quarantaine de blessés. L’un des obus a touché une prison qui contenait une centaine de détenus. Il s’agit du quatorzième raid de l’aviation israélienne au Liban depuis le 1er janvier.
mercredi 29 août
Le principal leader des chrétiens du Liban, Pierre Gemayel, est décédé d’une crise cardiaque à Beyrouth. Le fils du président Amine Gemayel était âgé de soixante-dix-neuf ans.
en août
Lutte entre intégristes musulmans et pro-syriens à Tripoli : cent cinq morts.
dimanche 9 septembre
Le chef de la communauté chiite libanaise Nabih Berri a lancé un appel pour que des commandos suicide interviennent contre les soldats israéliens au Sud-Liban.
lundi 10 septembre
Tôt dans la matinée, l’aviation israélienne a effectué un raid contre un poste de commandement palestinien situé dans la montagne libanaise, près de Bhamdoun.
vendredi 14 septembre
Dans la soirée, un commando a tiré à bout pourtant sur deux citoyens saoudiens dans un bar de la station balnéaire espagnole de Marbella. L’une des deux cibles a été tuée. L’attentat a été revendiqué par le Jihad islamique libanais.
lundi 17 septembre
Tous les ministres libanais ont décidé de se réunir désormais jour après jour pour tenter de trouver une solution aux crises que connaît le pays.
jeudi 20 septembre
Equipée d’une fausse plaque diplomatique, une voiture piégée suicide a explosé dans la matinée devant une annexe de l’ambassade des Etats-Unis située à Beyrouth-Est, faisant vingt-quatre morts (dont deux Américains) et une cinquantaine de blessés, parmi lesquels les ambassadeurs américain et britannique. Cet attentat a été revendiqué par le Jihad islamique qui réclame le départ du Liban de tous les Américains. Le bilan aurait pu être bien plus lourd si le véhicule, chargé de 150 kilos de TNT, ne s’était pas écrasé contre les blocs de béton installés après les terribles attentats de 1983. Toutes les vitres ont volé en éclat à un kilomètre à la ronde. C’est la première fois que le Jihad islamique commet un attentat dans cette partie chrétienne de la capitale libanaise.
dimanche 23 septembre
Cinq soldats israéliens ont été blessés dans un accrochage au Sud-Liban, dans la région de Nabatiyeh. Trois de leurs agresseurs ont été tués. Un second affrontement entre civil libanais et militaires de Tsahal a fait trois morts et deux blessés dans la même région.
jeudi 4 octobre
Tombé dans une embuscade dans une rue de Beyrouth, un agent secret israélien a été tué avec quatre autres personnes.
jeudi 25 octobre
La DST a arrêté en France Georges Ibrahim Abdallah, le chef d’un réseau du mouvement terroriste les Fractions armées révolutionnaires libanaises.
jeudi 1er novembre
Israël et le Liban se sont mis d’accord pour engager sous l’égide des Nations unies, à partir du 5 novembre, des négociations sur un éventuel retrait israélien du Sud-Liban et des accords de sécurité entre les deux pays. Damas a donné son feu vert à cette initiative du secrétaire général de l’ONU.
nuit du vendredi 2 au samedi 3 novembre
Attentat en Espagne : un Libanais a été assassiné en plein cœur de Madrid par un homme se réclamant de l’OLP.
dimanche 4 novembre
Les négociations militaires israélo-libanaises prévues à partir de demain ont été reportées de quelques jours à la demande de Beyrouth pour des raisons techniques et logistiques.
jeudi 8 novembre
Ouverture à Nakoura, sous les auspices de l’ONU et avec l’accord de la Syrie, des négociations israélo-libanaises sur l’évacuation militaire du Sud-Liban par Tsahal et sur un accord de sécurité entre les deux pays. Les discussions doivent se poursuivre le 15 novembre.
Des échanges de tirs se sont produits à Beyrouth, sur l’ancienne ligne de démarcation entre secteurs chrétiens et musulmans.
samedi 24 novembre
Arrestation par la police italienne de sept Libanais qui préparaient un attentat-suicide contre l’ambassade des Etats-Unis à Rome. Les terroristes, arrivés en Italie un an plus tôt, seraient membres du Jihad islamique : ils auraient eu l’intention de foncer sur le bâtiment à bord d’un camion bourré d’explosifs.
mardi 27 novembre
L’aviation israélienne a bombardé trois positions palestiniennes dans la plaine libanaise de la Bekaa, sous contrôle syrien. Ce raid a fait trois morts et cinq blessés.
jeudi 29 novembre
Attentat à la bombe du groupe Abou Nidal contre les bureaux de la British Airways à Beyrouth.
mardi 4 décembre
Dans la matinée, quatre hommes, des chiites libanais, ont détourné sur l’aéroport de Téhéran un Airbus koweitien qui assurait la liaison Dubaï-Karachi avec à son bord 11 membres d’équipage et 150 passagers. Les pirates de l’air menacent de tuer leurs otages s’ils n’obtiennent pas la libération de dix-sept prisonniers condamnés à mort pour des attentats commis au Koweït en décembre 1983. A 10 h 30, l’un des passagers, un fonctionnaire américain, a été conduit à la porte de l’appareil où l’un des terroristes lui a tiré une balle dans la nuque avant de précipiter le corps dans le vide et de continuer à faire peu ; un autre passager a été touché la fusillade. Dans la soirée, vingt femmes et vingt-trois enfants ont été libérés en échange du ravitaillement de l’appareil en carburant. Le détournement a été revendiqué à Beyrouth par l’Organisation du 17 Septembre (date des massacres de Sabra et Chatila).
mercredi 5 décembre
Détenant toujours en otage sur l’aéroport de Téhéran 81 passagers et huit membres d’équipage, les quatre pirates de l’air réclament désormais de rencontrer le prince héritier du Koweït, sous peine de faire exploser l’avion. Les terroristes souhaitent repartir mais les autorités iraniennes ont disposé sur la piste des véhicules pour les en empêcher.
jeudi 6 décembre
Le détournement de l’Airbus koweitien se poursuit dans le sang sur l’aéroport de Téhéran : un otage américain a été abattu et l’exécution de deux Koweitiens a été mise en scène (on n’apprendra qu’ils sont en vie qu’à la fin du détournement). Soufflant le chaud et le froid, les pirates de l’air ont libéré une vingtaine de passagers dans la soirée.
samedi 8 décembre
A Téhéran, les pirates de l’air ont libéré en deux groupes une quarantaine de passagers (seize puis vingt-trois autres une heure plus tard), n’en gardant plus que les huit membres d’équipage et deux passagers en otage. Le gouvernement koweitien laisse aux autorités iraniennes l’entière responsabilité de ce détournement.
dimanche 9 décembre
Après avoir menacé dans la matinée de faire sauter l’appareil après avoir fait leur dernière prière, les pirates de l’air ont libéré en fin d’après-midi sept otages, dont les membres britanniques de l’équipage. Les terroristes n’en conservent plus que trois, deux Américains et un Koweïtien malade.
nuit du dimanche 9 au lundi 10 décembre
A 23 h 45, les commandos iraniens ont donné l’assaut à l’Airbus koweitien stationné depuis six jours sur l’aéroport de Téhéran : les derniers otages ont été libérés et les quatre pirates de l’air arrêtés (l’un d’entre eux a été blessé).
jeudi 20 décembre
Le journal français L’Express révèle le démantèlement en France et en Italie d’un réseau terroriste des Fractions armées révolutionnaires libanaises. Plusieurs de ses membres, dont son chef Abdallah Ibrahim, ont été arrêtés depuis le mois d’août.
vendredi 21 décembre
La situation se détériorie à nouveau au Liban : une voiture piégée a explosé dans la matinée contre l’école d’un village druze. On déplore quatre morts et une trentaine de blessés, dont de nombreux enfants. L’attentat a été revendiqué par l’Organisation des révolutionnaires yazbékis, hostile à la politique du chef druze Walid Joumblatt. Il s’agit du quatrième acte terroriste commis contre la communauté druze en trois semaines.
vendredi 28 décembre
Le président syrien Hafez el-Assad a reçu à Damas son homologue libanais Amine Gemayel pour discuter de la situation au Liban.
Des centaines de parents ont bloqué la circulation dans les rues de Beyrouth afin d’obtenir la libération de tous les prisonniers des différentes milices. Environ 2 500 personnes sont portées disparues après avoir été enlevées.
lundi 31 décembre
Des affrontements ont éclaté à Beyrouth et dans sa région entre milices chrétiennes et musulmanes. Pour le Nouvel An, la capitale libanaise est à nouveau coupée en deux, tandis que le Comité des parents des victimes d’enlèvements maintient un semblant de blocus sur les voies de passage entre l’Ouest et l’est de la ville.